La ville autrichienne, vouée à l`opéra, expose une série
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La ville autrichienne, vouée à l`opéra, expose une série
09/10 AOUT 08 Quotidien Paris OJD : 327500 14 BOULEVARD HAUSSMANN 75438 PARIS CEDEX 09 - 01 57 08 50 00 Surface approx. (cm²) : 992 Page 1/4 La ville autrichienne, vouée à l'opéra, expose une série éblouissante de tableaux de l'Allemand Anselm Kiefer Destination Ci-dessus : Ave Maria Asumptio (2007), d'Anselm Kiefer. L'artiste allemand expose actuellement chez Thaddaeus Ropac, à Salzbourg. En haut, à droite : Herbert von Karajan, à qui la ville rend hommage toute l'année, sera à l'honneur, fin août, avec le Requiem allemand de Brahms, sous la direction de Rlccardo Muti. En bas : Herzog Blaubarts Burg, l'opéra de Bêla Bartok, inspiré du conte de Charles Perrault. SALZBOURG2 0359866100509/GSD/MSP Eléments de recherche : FESTIVAL DE SALZBOURG ou SWFAF 2008 ou Salzburg World Fine Art Fair : uniquement l'exposition d'antiquaires/ joailliers du 08 au 17/08/08 à la Salle des Chevaliers de Salzbourg (Autriche) 09/10 AOUT 08 Quotidien Paris OJD : 327500 14 BOULEVARD HAUSSMANN 75438 PARIS CEDEX 09 - 01 57 08 50 00 Surface approx. (cm²) : 992 Page 2/4 aut comme une de ses « Maisons » qui contiennent une sculpture ou un tableau et forment ainsi une œuvre, minimal par sa silhouette noire de moine et énergique comme un randonneur matinal, l'artiste allemand Anselm Kiefer est le roi, cet été, de Salzbourg. Un roi à la fois érudit et moqueur, qui raisonne comme il respire, et qui parle avec malice et simplicité de choses complexes, la transsubstantiation, le péché originel, la notion de culpabilité, l'impossibilité foncière du dogme ou le poids de l'Histoire... La philosophie est le champ que sillonne tout naturellement ce peintre admirateur de G. D. Friedrich, de Vermeer, de MichelAnge et de Praxitèle. L'artiste, qui a ému et ébloui Paris lors de «Monumenta2007» au Grand Palais, expose au cœur de Salzbourg chez Thaddaeus Ropac sa vision corrosive du culte mariai et son approche sauvage de l'art. «J'ai toujours peint beaucoup d'anges comme en témoignent mes tableaux peints en Allemagne en 1978 dont j'ai repris ici certains, leur ôtant leur naturalisme pour n'en garder que l'abstraction, les ailes. L'iconographie chrétienne m'a toujours intéressé. La figure de Marie, à la fois mère de Dieu et vierge, née sans le péché originel, et ses correspondances dans la mythologie, chez les Sumériens ou les Egyptiens, sont des sujets sur lesquels je lis depuis longtemps », explique Anselm Kiefer. Où la couleur apparaît peu à peu sous le gris et le noir Le peintre des naufrages et de la « Catastrophe » (la Shoah) est assis au pied de ses tableaux géants où la couleur apparaît peu à peu sous le gris et le noir, matière picturale parfois épaisse comme une roche, où les formes se dessinent lentement derrière le flou des buissons d'épines. «J'ai aussi une raison personnelle. Marie m'est apparue un matin, lorsque j!étais enfant. J'avais 7 ans. Ce n'était pas un rêve. J'étais réveillé. Elle m'est apparue comme une vision préraphaélite, assez kitsch je dirais. La religion et la spiritualité étaient implantées en SALZBOURG2 0359866100509/GSD/MSP moi, j'ai donc trouvé cela normal. J'ai gardé cette vision et ce bonheur pour moi, sachant que le secret lui conférait plus de valeur », confie l'artiste de 63 ans, fils aîné d'une famille très catholique de trois enfants. « De tout temps, les artistes ont puisé dans les mythes, parce qu'ils apportent une matière plus globale que la science, si vite obsolète dans ses découvertes. Les mythes associent l'émotion et la mémoire à l'intellect. C'est aussi la définition de l'artiste. C'est cet alliage que recherche celui qui regarde vraiment une oeuvre. Je provoque ce regard, je ne veux pas créer un décor pour un mur. On aime ce combat de l'esprit ou l'on déteste, c'est un fait. » Un romantique malgré lui Les buissons d'épines paraissent délicats comme des bouquets et nimbent les visions plus réalistes en arrière-plan, comme ce grand autoportrait saisissant en Pietà (191 x 381 cm), à l'origine commencé pour Le Louvre. « Ils tiennent le spectateur à distance et en même temps l'attirent vers ce qui est derrière, caché, en attente d'être découvert. C'est le mythe de la Belle au bois dormant qui dort au milieu d'un buisson de petites roses dans le conte allemand. C'est Marie traversant une forêt d'épines, dans une très ancienne chanson allemande qui est devenue le titre de l'exposition », confesse ce romantique malgré lui. Les roses séchées apportent leurs couleurs de soie à la peinture plus mâle dans sa violence (Kiefer travaille certains tableaux à la hache !). « C'est Oscar Wilde, et son rossignol qui plante son «j cœur sur une rose pour lui rendre s vie et éclat. Mais c'est aussi I Gertrude Stern, l'amie américaine I de Picasso, qui chante sa ritoury mlle sur les roses. Dans l'univers 1 religieux, les roses sont très vite 3 liées à Marie. » Un ange passe. 2 VALÉRIE DUPONCHELLE ë (à Salzbourg) fe" yS« Anselm Kiefer, Maria marche % au milieu des épines », I jusqu'au 27 août, ^ Galerie Thaddaeus Ropac, Mirabellplatz 2, Salzbourg. Tél. : 43 662 881 393. www.ropac.net Eléments de recherche : FESTIVAL DE SALZBOURG ou SWFAF 2008 ou Salzburg World Fine Art Fair : uniquement l'exposition d'antiquaires/ joailliers du 08 au 17/08/08 à la Salle des Chevaliers de Salzbourg (Autriche) 09/10 AOUT 08 Quotidien Paris OJD : 327500 14 BOULEVARD HAUSSMANN 75438 PARIS CEDEX 09 - 01 57 08 50 00 Surface approx. (cm²) : 992 Page 3/4 Le palais des Princes-Archevêques, Un « Requiem allemand » rendez-vous des collectionneurs pour célébrer Herbert von Karajan FOIRE. Entre baignades dans les lacs et opéra, le 2e Salzburg World Fine Art Fair Show entend distraire un « public captif, de haute qualité, qui s'offre sans frémir un billet à 250€ pour écouter Schubert au piano par Leif Ove Andsnes». « Salzbourgenaoût, c'est le point de rencontre des fortunes internationales, un public à la fois érudit, connaisseur et disponible qu'il est agréable de surprendre», analyse l'Allemande Helga Matzke, spécialiste de l'orfèvrerie, venue de Griinwald, à 90 km de Salzbourg. Cette habituée de Maastricht, qui y a vendu des pièces d'Augsbourg au Louvre, rejoint cette petite foire d'art pleine d'ambition organisée par Bruce Lamarche, Teresa Jedina et Yves Bouvier. Son concepteur, Patrick Hourcade, a allégé le décor baroque qui règne sur la petite MUSIQUE. Salzbourg, c'est bien ville. La promenade est légère, entendu la ville de Mozart. Le voire passionnante chez le spécia- compositeur n'y fut jamais heuliste de manuscrits médiévaux, reux, persécuté par l'évêque Heribert Tenschert, qui a « choisi Colloredo, et la détesta. Elle se cette année de faire Maastricht, venge aujourd'hui en célébrant Salzbourg, mais pas la Biennale des son culte, offrant chocolats, antiquaires au Grand-Palais, trop liqueurs et tee-shirts aux touriséprouvante ». tes. Mais elle donne aussi plus Si les grands marchands français, sérieusement à entendre ses comme les Steinitz ou les Kugel, ne oeuvres lors du festival créé en sont pas là en cette année de 1920 et qui s'est ouvert à l'art Biennale, il y a beaucoup à voir lyrique en 1922. chez le Viennois Johannes Faber Salzbourg, c'est aussi la ville dont les vintage sont superbes natale du grand chef Herbert (Richard Strauss pai Steichen, seul von Karajan, qui y est né il y a exemplaire connu, 420 000 €). tout juste cent ans avant d'y V.D. mourir en 1989, dans sa propriété d'Anif, juste en dehors de la M Jusqu'au 17 août à la Residenz ville. zu Salzburg, Residenzplatz I, Le chef, auquel la ville rend dell heures à 19 heures. hommage tout au long de l'année, et plus particulièrement durant le festival qui s'achève fin août par l'exécution du Requiem allemand de Brahms sous la direction de Riccardo Muti, a fortement pesé sur l'activité musicale. Il a présidé pendant plus de trente ans, de 1956 à 1989, le festival, dirigeant plus de 337 concerts et représentations et mettant en scène quatorze opéras. C'est Herbert von Karajan qui créa en 1967 le Festival de Pâques, donnant ainsi au Philharmonique de Berlin, qu'il dirigeait, la possibilité de jouer des opéras. Il inaugura cette manifestation qui attire l'élite internationale avec La Walkyrie. En 1973, il prit l'initiative des Concerts de Pentecôte. J.-L. V. Les plasticiens contemporains s'invitent à Topera DÉCORS. Mercredi soir, le public avait différents mobiles pour applaudir à tout rompre la première de HerzogBlaubartsBurg, l'opéra de Bêla Bartok inspiré du conte de Charles Perrault, et ses chanteurs, Falk Struckmann (BarbeBleu) et Michelle DeYoung (Judith), aux costumes postmodernes fort peu avantageux. Erwin Wurm, l'artiste autrichien qui a fait de l'ironie mordante sa matière première, Anselm Kiefer, Thaddaeus Ropac, le galeriste qui a importé l'art contemporain dans la ville de Mozart et qui est de toutes les premières à Salzbourg, ont regardé avec l'œil du critique le travail du Berlinois Daniel Richter. Dans le conte qui précédait, The Mine Enchanted Stags, inspiré d'un chant de Noël roumain, le peintre SALZBOURG2 0359866100509/GSD/MSP de 35 ans a campé un décor fantomatique en couleurs fluo, une ville éblouissante la nuit aux fenêtres de laquelle le chœur apparaissait comme dans un calendrier de l'Avent. Le duo de Barbe-Bleu et de sa belle s'est ensuivi devant la silhouette expressionniste d'un arbre mort, noir sur blanc, d'une austérité qui a surpris les habitués de Richter. La presse allemande en a fait la une de son Feuilleton, son cahier culturel si lu à Salzbourg. La lionne de la scène allemande, Rebecca Horn, elle, a créé les décors et les costumes de Lucie Mie Traditrici, drame de l'amouf et de la vengeance signé Salvatore Sciarrino (1947). Cette femme de tête aux cheveux orange ne s'est-elle pas déjà métamorphosée en Dame à la licorne? V.D. Eléments de recherche : FESTIVAL DE SALZBOURG ou SWFAF 2008 ou Salzburg World Fine Art Fair : uniquement l'exposition d'antiquaires/ joailliers du 08 au 17/08/08 à la Salle des Chevaliers de Salzbourg (Autriche) 09/10 AOUT 08 Quotidien Paris OJD : 327500 14 BOULEVARD HAUSSMANN 75438 PARIS CEDEX 09 - 01 57 08 50 00 Surface approx. (cm²) : 992 Page 4/4 VISITER. Salzbourg est, comme chacun le sait, la ville où naquit Mo/art. Sa femme, Constance, et son père, Leopold, sont enterrés dans le petit cimetière qui jouxte l'église de Saint Sébastian dans la vielle ville (I ). Inscrite au patrimoine culturel mondial de {'Unesco depuis 1997, la ville renferme de nombreux monuments dignes d'intérêt dont le château Mirabell. Se promener à travers les ruelles dont l'écheveau.constitue la vielle ville permet un voyage architectural dans le temps du Moyen Âge au romantisme, en passant par la Renaissance et le baroque jusqu'aux nobles maisons bourgeoises classiques de la monarchie. de Staatsbriicke, complètement rénové en 2004, possède une terrasse sur le toit. SE RESTAURER. Un must, le restaurant Triangel (Wiener Philharmoniker Casse) situé en face du Festpielhaus où se rencontrent tous les chanteurs et musiciens pendant le festival Les plats portent d'ailleurs le nom des musiciens qui les affectionnent. L'ambiance y est chaleureuse, à l'intérieur comme sur la terrasse, et les prix relativement modérés (30 à 40 €). Tous les types de cuisine sont représentés. Une bonne adresse moderne, Magazin (3), restaurant et vinothèque dans un cadre contemporain (ISAugustinerstrasse). Ne pas oublier de se désaltérer dans SÉJOURNER De nombreux hôtels les nombreux Biergarten, dont permettent de trouver refuge dans le pittoresque Weissbierbrauerei la ville. On pourra, pour profiter sur la rive de la Salzach. d'une vue sur la rivière Salzach, de ALENTOURS. Épuisé la vieille ville et de la montagne qui par la visite et la chaleur -le climat la surplombe, choisir l'hôtel Sacher est continental-, le touriste peut (2) dont la construction remonte se reposer dans les villes d'eaux à la fin du XK6 siècle. Situé de Badgastein et de Bad à quèlques minutes des salles Hofgastein, avec les sources de concert du festival, il offre thermales de Gastein (4) des chambres et des suites et dans les nombreux lacs de IOU à 480 €. À deux pas, l'hôtel de la région. En hiver, il pourra Stein, juste en face du pont profiter des stations de ski de Saalbach-Hinterglemm, Tell am Sec et Kaprun. SALZBOURG2 0359866100509/GSD/MSP Eléments de recherche : FESTIVAL DE SALZBOURG ou SWFAF 2008 ou Salzburg World Fine Art Fair : uniquement l'exposition d'antiquaires/ joailliers du 08 au 17/08/08 à la Salle des Chevaliers de Salzbourg (Autriche)