deroule-l-autobiographie

Transcription

deroule-l-autobiographie
Période : Quand j’étais petit…
Objectif de production : lancer une écriture autobiographique
Supports et objectifs
Outils pour lire, dire, écrire
Séance n°1
Objectif : parler de soi
Le questionnaire de Proust
Grammaire
Phrase simple et phrase complexe
Productions orales et écrites
Ecriture / individuel
Remplir le questionnaire et échanger.
présenter l’autre en disant je et en employant
les mots qui que quoi dont où
amélioration personnelle de son portrait
oral / individuel
se présenter face aux autres
Séance n°2
Objectif : rédiger son autoportrait
Ecriture/ Par 2
Tu deviens l’homme de la photo et tu écris
ton autoportrait
Comparaison avec le texte original, avec le
texte de Gautier.
L’âge d’homme, Michel Leiris
Photographie de Leiris
La morte amoureuse, Théophile Gautier
Orthographe
Point à définir en fonction des fautes
synthèse : les caractéristiques de
l’autoportrait
Ecriture : rédige ton autoportrait littéraire.
TICE : traitement de texte –insertion image
Dictée1
Séance n°3
Objectif : De l’autoportrait à
l’autobiographie (HDA)
Compréhension/individuel
Quelle est la particularité de chaque portrait ?
Vocabulaire (révision)
La formation des mots
HDI : l’autoportrait
Corpus d’autoportrait
Expression : réaliser son autoportrait pictural
TAF : interview des parents
Séance n°4
Objectif : Découvrir les enjeux de
l’autobiographie.
Du côté de chez Swann, La recherche du
temps perdu, Proust, 1913
Vocabulaire
Le lexique des sensations et perceptions
La BD inspirée du passage
Grammaire
Les modalisateurs
Les marqueurs temporels
Les temps verbaux dans le système narratif
Ecriture1/collectif et individuel
Elabore une carte heuristique à partir du mot
« letchi » : Pour moi le letchi c’est… ?
Rédige un texte en « je » dans lequel tu
utiliseras le maximum de termes de la carte
heuristique.
Ecriture2/individuel
ce n’est plus un letchi que tu dégustes mais
une madeleine. Réécris ton texte en utilisant
le vocabulaire de la fiche
Compréhension/collectif
Compare ton texte et celui de Proust
Synthèse : le principe de la mémoire
Ecriture : Vous trouvez dans un placard, dans
un grenier, dans un tiroir…un objet, une
photographie. Ils font ressurgir en vous une
période oubliée de votre enfance. Vous
raconterez en quelques lignes comment
émerge ce souvenir et le souvenir en
question.
Supports et objectifs
Séance n°5
Objectif : les principes du pacte
autobiographique
Outils pour lire, dire, écrire
Méthode
Comment faire un commentaire composé
Les confessions, Préambule, Rousseau
C’est moi qui souligne, Nina Berberova,
1989
Vocabulaire
Les figures de style (chiasme, hyperbole,
gradation, métaphore)
Productions orales et écrites
Oral/groupe
Image vivante évolutive
Remplir le tableau de réception du texte
Compréhension/ individuel
Problématique : Rousseau est-il sincère ?
trouver les citations en fonction des
interprétations – commentaire composé
Compare les deux textes et donne une
définition du pacte autobiographique
Synthèse : les principes du pacte
Oral/ collectif
Image vivante évolutive
Exercices de réinvestissement 1 et 2 p236
Dictée2 extraite de C’est moi qui souligne
Ecriture : rédige ton propre pacte
autobiographique (discours argumentatif)
Séance n°6
Objectif : distinguer récit autobiographique
et roman autobiographique
Vocabulaire
Les figures de style (l’antiphrase, l’ironie)
Vipère au poing, Hervé Bazin, extrait du film
et du livre
Compréhension / collectif
A partir de la bande annonce, retrace le
portrait de famille
Ecriture : Regarde le passage et imagine le
monologue de Brasse-Bouillon. Remplis le
tableau
Biographie d’Hervé Bazin
Conjugaison
Morphologie du conditionnel présent/passé
Synthèse : récit et roman autobiographique,
roman d’apprentissage
Exercices de réinvestissement p 317
Lecture cursive
L’île de mon père, évaluation de lecture – bilan de lecture (résumé – un personnage – un passage – une citation)
Séquence : Quand j’étais petit…
Séance n°4 : découvrir les enjeux du genre autobiographique
Support : Du côté de chez Swann, Proust, 1913 et Corpus de textes autobiographiques
Activité : à partir du texte, invente le texte de la BD, puis réponds aux questions sur la copie.
Compétences : dégager par écrit l’essentiel d’un texte (C1, 4) , rédiger un texte bref en réponse à une
question (C1,8)
Activité préliminaire pour entrer dans le texte de Proust :
→Elabore une carte heuristique à partir du mot « letchi » : Pour moi le letchi c’est… ?
Ecriture1 : Rédige un texte en « je » dans lequel tu utiliseras le maximum de termes de la carte heuristique.
→ récupérer les productions d’élèves : en choisir au moins 3 , ou constituer une rédaction de l’élève
imaginaire Jean Fédéfote à partir des productions de la classe
→ les projeter, surligner d’une couleur ce qui se rapporte au fruit en lui-même (forme, texture) et ce qu’il
évoque pour les élèves d’une autre couleur : étudier « la place » dans chacun des textes
Vocabulaire : les sensations et les perceptions (vocabulaire par les exercices chez Bordas) les 5 sens
(Vocabulaire pour lire et écrire chez Hatier)
Ecriture2 : ce n’est plus un letchi que tu dégustes mais une madeleine. Réécris ton texte en utilisant le
vocabulaire de la fiche
→lecture des productions élèves / lecture du texte de Proust : quels sont les points communs entre ton texte
et le texte de Proust ? Il parle de la madeleine : comment ? La madeleine amène un souvenir comment ?
→ distribuer la BD, essayer de comprendre comment elle se lit : l’image la plus grande est à lire en dernier.
Le gros plan est déjà psychologique, l’augmentation de la taille du plan nous fait pénétrer plus avant dans la
pensée, ici l’inconscient du personnage.
→ Invente le texte de la BD : relever les phrases clefs qui illustrent les vignettes de la BD, les retraduire
dans ses propres mots pour mettre en évidence la compréhension du déclencheur mémoriel.
2e : un plaisir délicieux m’avait envahi sans que je ne sache l’expliquer, « un plaisir délicieux m’avait
envahi, isolé, sans notion de sa cause. » (14-15) → à donner aux élèves à titre d’exemple.
3e : tout d’un coup le souvenir m’est apparu – ce goût, c’était celui du petit morceau de madeleine que ma
tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé.
4e : dès que j’ai reconnu le goût du morceau de madeleine trempé que me donner ma tante
5e : Mon ancienne maison, la ville, mes parents, les rues, les saisons, tout cela qui prend forme et solidité est
sorti de ma tasse de thé.
→ Coller la BD en y ajoutant un titre : le principe de mémoire, le pouvoir de la mémoire, le déclencheur de
mémoire.
Compréhension :
Quel sens est à l’origine de tout ? le goût « la gorgée mêlée des miettes du gâteau » (l.12-13) qui déclenche
le souvenir : « je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de
madeleine. » (l. 10-11)
Quel est son état d’esprit avant la tasse et après la tasse ? Il passe de la morosité aux plaisirs. Pourquoi ? car
il renoue avec son passé qu’il pensait oublié.
quelles seraient les vignettes suivantes de la BD ? À quoi pourrait se livrer le narrateur ?
Le pouvoir de la réminiscence : reviendrait en lui un souvenir qu’il raconterait en particulier, et qu’il
analyserait
Extrait qui suit immédiatement le texte (à lire pour la beauté du texte) : Mais, quand d’un passé ancien
rien ne subsiste, après la mort des autres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus
vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps,
comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur
leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir.
Synthèse : le principe de mémoire
L’autobiographie invite les auteurs à replonger dans le passé. Les souvenirs plus ou moins vivants sont liés
au pouvoir de la mémoire, qui peut être défectueuse. Les souvenirs peuvent alors se reconstruire de manière
inattendue (déclencheur mémoriel = madeleine) ou à partir des propos de l’entourage ou des photographies.
Textes échos
Supports : Le Soleil des Scorta, Laurent Gaudé (brevet 2013), Les mots de Sartre et W ou le souvenir
d’enfance de Pérec
Activité : à quoi servent les passages en jaune ? surligne le deuxième texte. (activité difficile, trouver des
textes plus accessibles)
Ou
Support : Le Soleil des Scorta, Laurent Gaudé (brevet 2013)
Activité : répondre aux questions sur la copie, entrainement au brevet.
Question 4 – emploi des temps : mettre en évidence que le texte renvoie à deux moments : le passé et le
présent. Le futur renvoie au temps de l’énonciation , au moment où l’auteur écrit le texte, au moment où elle
dialogue avec Don Salvatore. Durant ce passage la narratrice en plus de raconter son souvenir, le commente,
porte un avis sur l’importance de ce moment dans sa vie.
Méthode : comment répondre à une question
J’ai trois souvenirs d’école.
Le premier est le plus flou : c’est dans la cave de l’école. Nous nous bousculons. On nous fait essayer des
masques à gaz : les gros yeux de mica, le truc qui pendouille par-devant, l’odeur écœurante du caoutchouc.
Le second est le plus tenace : je dévale en courant – ce n’est pas exactement en courant : à chaque enjambée,
je saute une fois sur le pied qui vient de se poser, c’est une façon de courir, à mi-chemin avec la course
proprement dite et du saut à cloche-pied, très fréquente chez les enfants, mais je ne lui connais pas de
dénomination particulière -, je dévale donc la rue Couronnes, tenant à bout de bras un dessin que j’ai fait à
l’école (une peinture, même) et qui représente un ours brun sur fond ocre. Je suis ivre de joie. Je crie de
toutes mes forces : « les oursons, les oursons ! »
Le troisième est apparemment le plus organisé. A l’école, on nous donnait des bons points. C’était des petits
carrés de carton jaune ou rouge sur lesquels il y avait écrit : 1 point encadré d’une guirlande. Quand on avait
eu un certain nombre de points dans la semaine, on avait droit à une médaille. J’avais envie d’avoir une
médaille un jour et je l’obtins. La maîtresse l’agrafa sur mon tablier. A la sortie, dans l’escalier, il y eut une
bousculade qui se répercuta de marche en marche et d’enfant en enfant. J’étais au milieu de l’escalier et je
fis tomber une petite fille. La maîtresse crut que je l’avais fait exprès. Elle se précipita sur moi et sans
écouter mes protestations, elle arracha ma médaille.
Je me vois dévalant la rue des Couronnes en courant de cette façon particulière qu’ont les enfants de courir ,
mais je sens encore physiquement cette poussée dans le dos, cette preuve flagrante de l’injustice, et la
sensation cénesthésique de ce déséquilibre imposé par les autres, venu d’au dessus de moi et retombant sur
moi, reste si fortement inscrite dans mon corps que je me demande si ce souvenir ne masque pas en fait son
exact contraire : non pas le souvenir d’une médaille arrachée mais celui d’une étoile épinglée.
Georges Perec, W ou le souvenir d’enfance, 1975
J’étais le premier de mon île aérienne : je tombais au dernier rang quand on me soumit aux règles
communes.
Mon grand-père avait décidé de m’inscrire au lycée Montaigne. Un matin, il m’amena chez le
proviseur et lui vanta mes mérites : je n’avais que le défaut d’être trop avancé pour mon âge. Le proviseur
donna les mains à tout. On me fit entrer en huitième et je pus croire que j’allais fréquenter les enfants de
mon âge. Mais non, après la première dictée, mon grand-père fut convoqué en hâte par l’administration. Il
revint enragé, il tira de sa serviette un méchant papier couvert de gribouillis, de taches et le jeta sur la table :
c’était la copie que j’avais remise. On avait attiré son attention sur l’orthographe – « le lapen çovache ème le
ten » - et tenté de lui faire comprendre que ma place était en dixième préparatoire. Devant « lapen çovache »
ma mère prit le fou rire, mon grand-père l’arrêta d’un regard terrible. Il commença par m’accuser de
mauvaise volonté et par me gronder pour la première fois de ma vie, puis il déclara qu’on m’avait méconnu,
dès le lendemain, il me retirait du lycée et se brouillait avec le proviseur.
Je n’avais rien compris à cette affaire et mon échec ne m’avait pas affecté : j’étais un enfant prodige
qui ne savait pas l’orthographe, voilà tout. Et puis, je retrouvais sans ennui ma solitude : j’aimais mon mal.
J’avais perdu sans même y prendre garde, l’occasion de devenir vrai. On chargea Monsieur Liévin, un
instituteur parisien, de me donner des leçons particulières. Il venait presque tous les jours. Mon grand-père
m’avait acheté un petit bureau personnel. Je m’asseyais sur le banc et Monsieur Liévin se promenait en
dictant. Je le détestais parce qu’il avait oublié de me choyer : je crois qu’il me prenait pour un enfant retardé.
Il disparut, je ne sais plus pourquoi : peut-être s’était-il ouvert à quelqu’un de son opinion sur moi.
Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964
Synthèse : temps de la narration / temps de l’énonciation
Ecriture : Vous trouvez dans un placard, dans un grenier, dans un tiroir…
un objet, une photographie. Ils font ressurgir en vous une période oubliée
de votre enfance. Vous raconterez en quelques lignes comment émerge ce
souvenir et le souvenir en question.
Consigne :
Vous préciserez les circonstances de la découverte
Vous décrirez l’objet
Vous évoquerez la période passée qui refait surface
Vous noterez les sentiments que vous éprouvez, le regard que vous portez
sur cette épisode
Période : Quand j’étais petit…
Séance n°4 : Qu’est ce que le pacte autobiographique ?
Support : Le Préambule, Les confessions, Jean-Jacques Rousseau
Activité : légende le texte à partir des interprétations de la classe et rédige un mini commentaire composé
Compétences : Avoir des repères sur les œuvres littéraires du patrimoine (C5,3), repérer des informations
d’un texte à partir d’éléments implicites (C3 , 2)
→ remplir le tableau
Je recopie
Les mots difficiles
La/les phrases que je ne comprends
pas
La/les phrases que j’aime
En un mot, ce que je pense de
Rousseau
Oral – image vivante évolutive
Comment rendre un texte vivant ? objectif : délier les langues, échanger des points vues sur l’interprétation
d’un texte.
1e activité
→ Chaque groupe choisit un passage du texte
→ Constituer des groupes binômes : un groupe acteur / un groupe observateur
→ Le groupe acteur exécute son image vivante : faire comprendre aux autres le passage que l’on illustre,
chaque membre du groupe doit jouer un rôle ou plusieurs rôles dans l’image.
→ L’autre groupe reproduit l’image.
→ Echange et commentaire : prendre des notes sur ce qui ce dit pour ensuite rebondir sur le commentaire
composé.
→ Passage de tous les groupes.
2e activité :
Il s’agit de joindre la voix au geste.
→ Chaque groupe reproduit la même image mais prononce le texte : des mots peuvent être répétés revenir
comme une rengaine, peuvent être répétés en écho, on peut varier l’intensité (bas/fort), sur l’intention (la
colère, la fierté, le désespoir, le mépris, la peur…), un geste représente un mot, un groupe de mots, reprendre
en chœur, prononcer en chœur.
Diffuser le diaporama (en pièce jointe) :
→ Expliquer les mots de vocabulaire
→Récapituler les phrases que je ne comprends pas : Pourquoi tu ne les comprends pas ? Les classer par
difficultés : structures complexes/vocabulaire complexe ?
→ Récapituler les phrases que j’aime : pourquoi tu les aimes ? Les classer par justification
→Récapituler les mots qui traduisent ce que je pense de Rousseau : classer les termes qui se ressemblent
en trois groupes ? Pourquoi deux groupes s’opposent ( sincère VS égocentrique)
Exemple d’interprétations des classes : Rousseau est égoïste (égocentrique), aime se venter (prétentieux),
compliqué, il est honnête, il est philosophe (penseur, vif d’esprit), il est franc, il est sincère, narcissique, vrai
(voit la vérité), il se croit le centre du monde, il est unique, il existe une bonne sonorité dans l’écriture, il est
poétique, c’est un excellent écrivain. → En groupe : remplir le tableau
Les thématiques
(axes du commentaire)
Les interprétations de la
classe
(les mots qui qualifient
Rousseau)
Les phrases du texte qui
justifient ce point de vue
Pourquoi j’ai choisi ces
phrases ?
Intus, et in cute
Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple et dont l’exécution n’aura point d’imitateur. Je veux
montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi.
Moi seul. Je sens mon cœur et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j’ai
vus ; j’ose croire n’être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre.
Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m’a jeté, c’est ce dont on ne peut juger
qu’après m’avoir lu.
Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra ; je viendrai, ce livre à la main, me
présenter devant le souverain juge. Je dirai hautement : voilà ce que j’ai fait, ce que j’ai pensé, ce que je fus.
J’ai dit le bien et le mal avec la même franchise. Je n’ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon, et s’il m’est
arrivé d’employer quelque ornement indifférent, ce n’a jamais été que pour remplir un vide occasionné par
mon défaut de mémoire ; j’ai pu supposer vrai ce que je savais avoir pu l’être, jamais ce que je savais être faux.
Je me suis montré tel que je fus, méprisable et vil quand je l’ai été, bon, généreux, sublime, quand je l’ai été :
j’ai dévoilé mon intérieur tel que tu l’as vu toi-même. Être éternel, rassemble autour de moi l’innombrable
foule de mes semblables ; qu’ils écoutent mes confessions, qu’ils gémissent de mes indignités, qu’ils
rougissent de mes misères. Que chacun d’eux découvre à son tour son cœur aux pieds de ton trône avec la
même sincérité, et puis qu’un seul te dise, s’il l’ose : Je fus meilleur que cet homme-là.
Jean-Jacques Rousseau, Le Préambule des Confessions, 1782
Rousseau est égocentrique = il se croit le centre du monde
→ commentaire sur « ce sera moi /moi seul », « Moi seul. », « être éternel rassemble autour de moi la foule
innombrable de mes semblables : moi est au centre de la phrase.
Rousseau est honnête : vocabulaire de la vérité , // de construction en « j’ai dit le bien et le mal avec la
même franchise. Je n’ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon » , figure d’insistance : chiasme « il faut
manger pour vivre et non pas vivre pour manger »
Rousseau se croit unique : il est un exemple à suivre
Limite au principe de vérité : deux termes péjoratifs, 3 termes mélioratifs avec une gradation
Commentaire composé :
→Le commentaire doit montrer que le langage, dans un texte littéraire, n’est pas uniquement un instrument de
communication, mais également un instrument de création.
→ Le commentaire de texte consiste à expliquer un texte en dévoilant son intérêt littéraire, en montrant ce qui fait sa
richesse. Commenter revient donc à faire apparaître, en identifiant les liens permanents qui existent entre le sens et
la forme, comment l’auteur a, malgré lui ou intentionnellement, « fabriqué » le texte en vue d’obtenir le sens qui s’en
dégage.
Exemple de plan de commentaire
Première partie : un texte autobiographique
je = auteur narrateur personnage, très présent dans le texte, souvent sujet des verbes
tu = lecteur « ce dont on peut juger qu'après m'avoir lu » , les semblables, l'humanité entière
Offrir un témoignage sur sa vie « voilà ce que j'ai pensé... » , parler de soi = confession
Deuxième partie : un moi orgueilleux
Il en revient toujours à lui = il est le centre du texte comme il veut être le centre du monde
Emploi un ton injonctif pour s'adresser à dieu
Le ton est solennel = rythme ternaire
Se sent supérieur puisqu'il lance un défi aux autres
Troisième partie : les limites aux pactes autobiographique
Veut dire la vérité = champ lexical, chiasme entre le bien et le mal
Manque d'humilité = il est unique, il veut servir d'exemple, aucune comparaison possible
Les négations la phrase 1 = entreprise unique
Défaut de mémoire
Il se trahit = méprisable et vil, bon juste sublime = gradation et hyperbole
Dictée n°2
Une autobiographie est une entreprise franchement égocentrique. Je me suis efforcée de rechercher ici le
sens de ma vie, sans idée préconçue. J’essaie simplement de me comprendre ainsi que mon passé et, pour
cela, je rapporte les faits et les réflexions qu’ils m’ont inspirées en toute franchise. Ce n’est pas un livre de
souvenirs. C’est l’histoire de ma vie, une tentative pour la retracer dans l’ordre chronologique et pour en
déchiffrer le sens. Dans mon esprit, l’histoire de ma vie a un début, un milieu et une fin. Au cours de mon
récit, je ferai clairement apparaître le sens que je lui ai trouvé. Je parlerai de la découverte et de la libération
de soi, je parlerai de moi tout simplement.
Nina Berberova, C’est moi qui souligne, 1989
Activité : compare les deux textes et définis ce qu’est le pacte autobiographique
Synthèse : En écrivant une autobiographie, l’auteur fait un pacte avec son lecteur. Il se doit de raconter sa
vie mais il ne doit dire que la vérité, être honnête. S’il ne respecte pas le principe de sincérité, il écrit alors
une fiction et donc ce n’est plus une autobiographie. Le lecteur, lui, s’engage à accorder sa confiance à
l’auteur. Seulement, le principe de vérité n’est pas facile à tenir (mémoire)
Orthographe / Correction proposée :
Le lexique : préconçu (e), une réflexion (esprit), la réflexion du soleil
[e] devant une double consonne la lettre e se prononce é et ne prend jamais d’accent
Ex : efforcer, effacer, le dessin, la terre
Préposition : à dans par pour en vers avec de sans sous chez sur. Le verbe se met toujours à l’infinitif après une
préposition
Ex : Pour traverser la rivière, il faut nager.
Accord du participe passé : le participe passé ne s’accorde pas avec l’auxiliaire avoir sauf si le COD du verbe est placé
devant
Ex : les fleurs que tu as achetées sont merveilleuses. Je les ai admirées toute la matinée.
Le futur simple : Pour vérifier si un verbe est au futur, on peut mettre « demain » dans la phrase.
Ex : je mangerai (demain) le reste du gâteau.
Les terminaisons sont : ai as a ons ez ont
Exercices de réinvestissement : accord du participe passé avec avoir, le futur simple ( orthographe 3e)
Dictée n°2
Une autobiographie est une entreprise
franchement égocentrique. Je me suis efforcée
/ efforcé/ efforcer de rechercher ici le sens de
ma vie, sans idée préconçue / préconçu .
J’essaie simplement de me comprendre ainsi
que mon passé et, pour cela, je rapporte les
faits et les réflexions qu’ils m’ont inspirées /
inspirés en toute franchise. Ce / Se n’est pas
un livre de souvenirs. C’est / S'est l’histoire
de ma vie, une tentative pour la retracer /
retracée dans l’ordre chronologique et pour
en déchiffrer le sens. Dans mon esprit,
l’histoire de ma vie a / à un début, un milieu
et une fin. Au cours de mon récit, je ferai /
ferais clairement apparaître le sens que je lui
ai trouvé / trouver. Je parlerai de la
découverte et de la libération de soi, je
parlerai de moi tout simplement.
Nina Berberova, C’est moi qui souligne, 1989
Vocabulaire : les figures de style
L’hyperbole : figure qui consiste à exagérer ses propos Ex : « Je m'en vais vous mander la chose la plus
étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse » Madame de Sévigné
La gradation : accumulation ordonnée de manière à ce que chaque terme soit plus fort (gradation ascendante) ou
moins fort (gradation descendante) que le précédent. Ex : Je l'aime, je le chéris, je l'adore
Le chiasme : effectue un croisement de termes : « il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger »
La métaphore : c’est une image formée à partir comparaison incomplète, généralement il manque l’outil de
comparaison Ex : « Paris est un véritable océan » Balzac
Exercices de réinvestissement : 1,2,3 p236
Expression 2 : rédige ton propre pacte autobiographique
Le pacte autobiographique: A la manière de Montaigne, Rousseau ou encore Semprun, vous allez rédiger votre «
pacte autobiographique ». (manuel p 186 187)
- Ce texte qui fera entre 10 et 15 lignes
- vous y expliquerez ce qui vous a poussé à écrire votre autobiographie, ce que vous y raconterez, si vous avez été
honnête ou si vous avez transformé volontairement vos souvenirs...
- Vous vous adresserez directement à votre destinataire ( les lecteurs, un ou plusieurs membres de la famille, l'être
aimé ...à vous de choisir)
- Votre texte comportera un quatrain placé au début où à la fin commençant par l’anaphore : « Aujourd’hui… »
- Ce texte comportera 3 paragraphes. Soignez le style d’écriture, champions des figures de style que vous êtes !
Lecture - oral
Le pacte autobiographique
Intus, et in cute
Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple et dont l’exécution n’aura point d’imitation. Je
veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi.
Moi seul. Je sens mon cœur et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j’ai
vus ; j’ose croire n’être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis
autre. Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m’a jeté, c’est ce dont on ne peut
juger qu’après m’avoir lu.
Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra ; je viendrai, ce livre à la main, me
présenter devant le souverain juge. Je dirai hautement : voilà ce que j’ai fait, ce que j’ai pensé, ce que je fus.
J’ai dit le bien et le mal avec la même franchise. Je n’ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon, et s’il m’est
arrivé d’employer quelque ornement indifférent, ce n’a jamais été que pour remplir un vide occasionné par
mon défaut de mémoire ; j’ai pu supposer vrai ce que je savais avoir pu l’être, jamais ce que je savais être
faux. Je me suis montré tel que je fus, méprisable et vil quand je l’ai été, bon, généreux, sublime, quand je
l’ai été : j’ai dévoilé mon intérieur tel que tu l’as vu toi-même. Être éternel, rassemble autour de moi
l’innombrable foule de mes semblables ; qu’ils écoutent mes confessions, qu’ils gémissent de mes
indignités, qu’ils rougissent de mes misères. Que chacun d’eux découvre à son tour son cœur aux pieds de
ton trône avec la même sincérité, et puis qu’un seul te dise, s’il l’ose : Je fus meilleur que cet homme-là.
Jean-Jacques Rousseau, Le Préambule des Confe