Comportement hydromécanique du sapin blanc du Massif
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Comportement hydromécanique du sapin blanc du Massif
Journées scientifiques du GDR 3544 Sciences du Bois Comportement hydromécanique du sapin blanc du Massif Central NGUYEN Sung-Lam1,3, SAIFOUNI Omar2,3, DESTREBECQ Jean-François1,3 1 Clermont Université, Université Blaise Pascal, Institut Pascal, BP 10448, 63000 Clermont-Ferrand, France 2 Clermont Université, Institut de Mécanique Avancée (IFMA), Institut Pascal, 63171 Aubière, France 3 CNRS, UMR 6602, Institut Pascal, 63171 Aubière, France [email protected] Introduction Le comportement hydromécanique du bois est fortement dépendant des variations d’humidité et des effets rhéologiques. L’interaction entre chargement mécanique et variation d'humidité provoque un phénomène de blocage de la déformation en phase de séchage sous contrainte (Gril 1988, Husson et al. 2010). Dans un premier temps, des essais mécanosorptifs ont été réalisés pour mettre ce phénomène en évidence dans le cas du sapin blanc (Abies alba Mill.). A la lumière des résultats d’essais, un nouveau modèle incrémental à pas de temps fini est ensuite développé. Ce modèle tient compte des couplages entre les effets élastique, viscoélastique et mécanosorptif dans le comportement hydromécanique de cette essence. Essais mécanosorptifs Des essais mécanosorptifs en traction longitudinale sont réalisés sur des éprouvettes de 0,77mm d’épaisseur. Pour cela, on fait varier simultanément le chargement mécanique et l’humidité relative (HR) par paliers, avec un déphasage de 15 minutes environ pour chaque incrément (Fig.1). Des essais en fluage et relaxation à différents niveaux d’humidité constante ont montré que l’hypothèse de la viscoélasticité linéaire est applicable. La déformation viscoélastique sous humidité variable est évaluée à l’aide du principe de superposition de Boltzmann. A partir de la déformation totale mesurée au cours de l’essai, et après déduction des parts élastique, retrait/gonflement et viscoélastique de la déformation, on met finalement en évidence l’existence de la déformation hygroverrou (Figure 2). Fig. 1 : Paliers imposés en contrainte et HR Fig. 2 : Déformations mesurée et hygroverrou L’analyse de ce résultat confirme que, (i) la déformation hygroverrou est créée au cours du séchage sous contrainte, (ii) elle compense alors la variation de déformation élastique due à l’accroissement du module d’élasticité 𝐸(𝑤) qui dépend de l’humidité, (iii) durant la phase d’humidification, elle décroit progressivement pour s’annuler totalement lorsque la teneur en eau revient à sa valeur 𝑤 � au début de la phase de séchage sous contrainte. On observe également que la déformation hygroverrou est indépendante du temps durant les paliers de contrainte et d’humidité constantes. Enfin, cet essai montre la pertinence de l’hypothèse de partition de la déformation pour l’analyse du comportement hydromécanique du bois sous contrainte et humidité variables. - 93 - Journées scientifiques du GDR 3544 Sciences du Bois Modélisation Compte tenu des conclusions de l’étude expérimentale, on construit un modèle basé sur l’hypothèse de partition de la déformation, schématisée par le modèle analogique suivant. Fig. 3 : Modèle analogique utilisé pour la modélisation : 𝜀𝑒 déformation élastique, 𝜀𝐻𝐿 déformation hygroverrou, 𝜀𝑣𝑒 déformation viscoélastique pure, 𝜀𝑤 déformation hydrique. La partie viscoélastique de ce modèle est équivalente à un modèle de Kelvin à 2 cellules sans élasticité instantanée. La partie hygroverrou est en interaction avec la partie élastique. La variation de la déformation totale s’écrit à tout instant : (1) 𝜀̇ = 𝜀̇𝑒 + 𝜀̇𝐻𝐿 + 𝜀̇𝑣𝑒 + 𝜀̇𝑤 La loi d’évolution proposée pour la déformation hygroverrou est déduite des observations expérimentales : 𝑤̇ < 0 ∶ 𝜎� = 𝜎 𝐸 ′ (𝑤) 𝐸(𝑤)𝐸(𝑤 �) 𝑤̇ 𝜎� 𝑎𝑣𝑒𝑐 � (2) 𝜀̇𝐻𝐿 = 2 𝑤̇ > 0 ∶ 𝜎� = 𝜁(𝑤)𝜀𝐻𝐿 𝑜ù 𝜁(𝑤) = 𝐸 (𝑤) 𝐸(𝑤) − 𝐸(𝑤 �) L’intégration de l’équation (1) sur un intervalle de temps fini conduit à la forme incrémentale suivante : ∀𝑡, 𝑡 + ∆𝑡 ∆𝜀 = 𝜂 𝛥𝜎 + 𝜉 (3) ξηLa résolution numérique de cette équation est analogue à celle d’un problème thermoélastique où joue le rôle d’une complaisance fictive et est un chargement thermique équivalent. La Figure 4 présente la simulation de la déformation totale mesurée durant l’essai mécanosorptif. Les deux courbes présentent une allure similaire. L’écart entre les deux courbes suggère que la déformation hygroverrou n’est qu’une partie de l’effet mécanosorptif. Le couplage avec le fluage mécanosorptif est une perspective de ce travail. Fig. 4 : Comparaison entre la déformation expérimentale et la déformation simulée Références Gril J. (1988) Une modélisation du comportement hygro-rhéologique du bois à partir de sa microstructure. Thèse de doctorat, Université Paris 6. Husson J.M., Dubois F., Sauvat N. (2010) Elastic response in wood under moisture content variations: analytic development, Mechanics of Time-Dependent Materials, 14:203-217. - 94 -