Distribution du déoxynivalénol dans les fractions de mouture du blé
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Distribution du déoxynivalénol dans les fractions de mouture du blé
Distribution du déoxynivalénol dans les fractions de mouture du blé tendre Distribution of deoxynivalenol in fractions of milled wheat Dreyfus, Olivier (1) ; Leroux, Marie-Cécile (1) ; Pérardel, Nicolas (2) (1) Les laboratoires de l’ENSMIC, 13 rue Nicolas Fortin, F-75013 Paris – mèl : [email protected] (2) Association nationale de la meunerie française, 66 rue La Boétie, F75008 Paris - mèl : [email protected] Résumé La teneur en déoxynivalénol (DON) d’un lot de blé tendre nettoyé, naturellement contaminé, a été analysé par HPLC après mouillage et déterminée à 1086 µg/kg. Une mouture de ce lot de blé a été réalisée sur un moulin pilote avec un rendement en farine de 75,9 %, corrigé des freintes. Le DON était présent dans toutes les fractions de mouture (au nombre de 19), avec les plus fortes concentrations dans les fractions riches en enveloppes. Une corrélation linéaire significative (R² = 0,94) a été établie entre la teneur en DON et la teneur en cendres des fractions. Le niveau de contamination en DON observé au niveau des farines de passages est observé à une teneur moyenne en DON située à 52 % de celle du grain de blé avant broyage. Les farines de broyage se sont avérées davantage contaminées que les farines de claquage, elles mêmes plus contaminées que les farines de convertissage. Les farines ayant la granulométrie la plus fine ont tendance à être plus concentrées en DON. Une farine reconstituée à partir des farines de passages au prorata de leur rendement, équivalente à une farine commerciale de type 55, a une teneur en DON qui s’élève à 68% de la teneur mesurée sur grain entier avant broyage. Les fractions d’enveloppes ont des concentrations en DON supérieures à celles du grain de blé avant broyage, avec en moyenne 212 % de la concentration du grain, les sons étant plus contaminés que les remoulages. Ainsi, les fins sons ont été analysés à 269 % de la concentration du grain de blé. La distribution du DON (en quantité massique) est répartie selon la distribution suivante : 51% dans les enveloppes ; 40 % dans les farines ; les 9% manquants étant attribués à l’effet du procédé et de la technique de la mouture d’essai utilisée (freintes de mouture, échantillonnage et analyse). Les fractions contenant la part la plus importante de DON sont dans l’ordre décroissant : les remoulages bis Colloque Fusariotoxines des Céréales – Arcachon - 11–13 septembre 2007 www.symposcience.org 1 (21%), les gros sons (16%), les fins sons (11%), puis les farines du 1er convertisseur (9%) et du 2ème claqueur (8%). Mots clés : Blé tendre, déoxynivalénol, DON, mouture, farine, sons. Abstract A batch of cleaned wheat, naturally contaminated with deoxynivalenol (DON), was analysed after damping at a level of 1086 µg/kg of DON. The milling of this batch has been done with a pilot mill with a flour yield of 75.9% (corrected of loss). DON was found in all the 19 flour fractions recovered at the different steps of the milling process; with the higher concentrations in the fractions rich in bran. A significant linear correlation (R² = 0.94) has been established between DON level and ash content. The flour fractions have a DON content which corresponded to 52% of the DON content in whole wheat grain before milling. Flour from grinding rolls was more contaminated than coarse reduction flour, the latter being more contaminated than fine reduction flour. The finest flours usually have a higher concentration in DON than other larger-particle-sized flours. A commercial flour reconstituted from different flour fractions in proportion to their yield, that was similar to a commercial flour of French type 55, had a DON level that reached 68% of wheat before milling. The bran fractions had a higher DON concentration than wheat whole grain before milling with an average of 212 % of DON content in whole wheat grain; bran being more contaminated than superfine weatings. Fine bran was analysed with a DON content representing 269% of whole wheat grain DON content. The DON distribution was observed as follows: 51% in bran, 40% in flours. The amount of 9% missing in the total theoretical recovery of DON in milled fractions was likely dependent to the test method (milling process degradation or loss, sampling and analysis deviation …). The milling fractions containing the highest quantity (mass) of DON were in decreasing order : superfine weating of 4th coarse reduction roll (20%), coarse bran (16%), fine bran (11%), and flours of 1st fine reduction roll (9%) and 2nd coarse reduction roll (8%). Keywords: Wheat, deoxynivalenol, DON, milling, flour, bran Introduction Un bilan de répartition des mycotoxines (DON) dans les différents produits de la première transformation des céréales (blé tendre) sera établi à partir d’essais sur des équipements pilotes représentatifs des transformations industrielles. Les lots mis en œuvre seront des lots d’origine industrielle ayant été nettoyés et tracés. Ils seront transformés dans des conditions standardisées. Un bilan matière sera établi pour déterminer le rendement de chaque fraction. Les différentes fractions seront analysées pour déterminer leur teneur en Colloque Fusariotoxines des Céréales – Arcachon - 11–13 septembre 2007 www.symposcience.org 2 DON. Les résultats obtenus permettront d’établir la répartition des mycotoxines dans les produits de mouture et de vérifier l’additivité de ces teneurs. Les résultats obtenus seront comparés à ceux obtenus avec les produits industriels de manière à identifier d’éventuels points de contamination qui pourront alors conduire à des études spécifiques pour identifier les conditions de recontamination dans les process industriels. Matériels et méthodes 1. Mouture 1.1. Conditionnement du blé Un lot de 10 kg d’un mélange de blés tendres panifiables, d’origine industrielle, parfaitement nettoyé, naturellement contaminé en déoxynivalénol à un niveau proche du seuil réglementaire de 1250 ppb a été homogénéisé à l’aide de la méthode des quartiers et d’un diviseur conique « Boerner », puis a subit un mouillage (addition d’eau) afin d’atteindre, après 24 heures de repos, une humidité de 16,8 % (IR). 1.2. Diagramme de mouture La mouture du lot de blé a été réalisée sur un moulin pilote SIRAGA à reprise manuelle, représentatif du procédé industriel meunier, situé dans les locaux de l’Ecole Nationale Supérieure de Meunerie et des Industries Céréalières. Le diagramme utilisé (figure 1) comporte 13 passages : 4 broyages (cylindres cannelés), 4 claquages (cylindres lisses) et 5 convertissages (cylindres lisses). Celui-ci permet d’obtenir 19 fractions : 13 farines de passage, sons gros et fins, 2 remoulages bis, remoulages blancs et les germes. Le réglage du diagramme permet d’obtenir une farine blanche proche du type 55. Colloque Fusariotoxines des Céréales – Arcachon - 11–13 septembre 2007 www.symposcience.org 3 Figure 1. Diagramme de mouture Réglage des cylindres en centièmes de mm : B1 : 40 B2 : 20 B3 : 10 B4 : 5 Cl1 : 6 Cl2 : 3 Cl3 : 1 Cl4 : contact C1 : 1 C2 : contact C3 : contact C4 : contact C5 : contact Temps de blutage : 5 minutes pour B1, B2, Cl1, Cl2, C1 et 3 minutes pour les autres passages. 2. Reconstitution d’une farine T55 Une farine est reconstituée à partir des farines de passage, au prorata de leur rendement, afin d’obtenir une farine équivalente à une farine commerciale de type 55 (taux de cendres compris entre 0,50 et 0,60 % de la matière sèche). Le taux de cendres est analysé pour confirmer le type. Colloque Fusariotoxines des Céréales – Arcachon - 11–13 septembre 2007 www.symposcience.org 4 3. Echantillonnage et analyses L’échantillonnage du blé est réalisé grâce à un diviseur conique « Boerner ». L’échantillon est broyé avant prélèvement pour analyse (granulométrie de 0,5 mm) à l’aide d’un moulin de laboratoire adapté. Les farines de passages et la farine reconstituée sont homogénéisées avant prélèvement de l’échantillon pour analyse. Les fractions d’issues sont broyées et homogénéisées avant prélèvement de l’échantillon pour analyse. Les analyses suivantes ont été réalisées sur l’ensemble des produits : - Détermination de l’humidité (NF ISO 707) - Détermination du taux de cendres (NF V 03 720 pour le blé et les farines, NF V 03 760 pour les issues) - Dosage du DON par HPLC (matériel Varian 5500 à détection par absorption) selon la méthode commune développée par le « Groupe analyse IRTAC ». Le dosage du DON a été systématiquement réalisé en double, le résultat étant la moyenne. Les critères de performance des dosages du DON sont les suivants : incertitude du résultat = +/- 9,2% ; taux de récupération du DON = 95%. Résultats 1. Bilan de la mouture La mouture réalisée a conduit à générer 6% de pertes non récupérées (freintes) liées au nettoyage des cylindres entre chaque passage. Le rendement en farine, corrigé des freintes, est de 75,9% du blé introduit au 1er broyeur (B1). (tableau 1 et figure 2) Tableau 1. Bilan matière de la mouture de 10 kg de blé tendre, humidité et teneur en cendres. Rendement Rendement Humidité en % Teneur en cendres en % de la matière sèche en grammes en % blé B1 Blé au B1 10 000 100 16,52 1,66 Farine B1 Farine B2 767 7,7 16,20 0,59 426 4,3 15,80 0,66 Farine B3 126 1,3 14,90 1,07 Farine B4 65 0,6 14,10 1,52 Farine Cl1 976 9,8 15,80 0,53 Farine Cl2 1536 15,4 15,70 0,50 Farine Cl3 202 2 13,60 1,31 Colloque Fusariotoxines des Céréales – Arcachon - 11–13 septembre 2007 www.symposcience.org 5 Farine Cl4 126 1,3 13,70 1,63 Farine C1 1865 18,6 15,40 0,47 Farine C2 1042 10,4 14,90 0,54 Farine C3 73 0,7 13,40 0,90 Farine C4 222 2,2 13,40 0,82 Farine C5 162 1,6 13,10 1,09 Farine totale 7587 75,9 15,32 0,60 14,90 0,59 Gros son 684 6,8 15,05 6,77 Fin son 409 4,1 15,00 5,88 Remoulages bis Cl4 984 9,8 13,11 4,68 Farine T55 reconstituée Remoulages bis C5 69 0,7 11,85 3,96 Remoulages bis total 1054 10,5 13,03 4,63 Remoulages blancs 255 2,5 13,61 2,30 Germes 11 0,1 13,43 4,50 2413 24,1 14,00 5,20 Total 10 000 100 15,00 1,71 Pertes 600 6 Issues totales 100 90 80 Production de farine en % du B1 70 60 Alimentation des cylindres en % du B1 50 40 30 20 10 C5 C4 C3 C2 C1 CL4 CL3 CL2 CL1 B4 B3 B2 B1 0 Figure 2. Production de farine et alimentation des cylindres au cours de la mouture (en % de l’alimentation du B1). Colloque Fusariotoxines des Céréales – Arcachon - 11–13 septembre 2007 www.symposcience.org 6 2. Teneur en DON des fractions de mouture Tableau 2. Teneur en DON des fractions de la mouture de 10 kg de blé tendre. Teneur en DON Teneur en DON en µg/kg en µg/kg % blé B1 Rendement Rendement en grammes en % blé B1 Blé au B1 10 000 100 1086 100 Farine B1 767 7,7 683 63 Farine B2 426 4,3 727 67 Farine B3 126 1,3 805 74 Farine B4 65 0,6 731 67 Farine Cl1 976 9,8 510 47 Farine Cl2 1536 15,4 578 53 Farine Cl3 202 2 768 71 Farine Cl4 126 1,3 1017 94 Farine C1 1865 18,6 523 48 Farine C2 1042 10,4 421 39 Farine C3 73 0,7 662 61 Farine C4 222 2,2 511 47 Farine C5 162 1,6 547 50 Farine totale 7587 75,9 569 52 736 68 Farine T55 reconstituée Gros son 684 6,8 2558 236 Fin son 409 4,1 2922 269 Remoulages bis Cl4 984 9,8 2246 207 Remoulages bis C5 69 0,7 1550 143 Remoulages bis total 1054 10,5 2201 203 Remoulages blancs 255 2,5 1083 100 Germes 11 0,1 854 79 2413 24,1 2300 212 Total 10 000 100 986 91 Pertes 600 6 Issues totales Colloque Fusariotoxines des Céréales – Arcachon - 11–13 septembre 2007 www.symposcience.org 7 269% 236% 250% 212% 203% 200% 150% 100% 100% 79% 68% 52% 50% Moyenne Issues Germes Remoulages blancs Remoulages bis Fins sons Gros sons Farine T55 reconstituée 0% Moyenne Farines de passages Teneur en DON en ppb % du blé B1 300% Figure 2. Teneur en DON des produits de mouture du blé tendre (en ppb % du blé au B1 sur brut). Le blé, nettoyé et mouillé, introduit au premier broyeur a été analysé avec une teneur en DON de 1086 ppb. A l’issue de la mouture, on retrouve le DON dans toutes les fractions avec une concentration plus faible dans les farines et plus forte dans les issues, riches en enveloppes (tableau 2 et figure 3). Les farines de passages ont une concentration en DON qui varie de 39% à 94% de la teneur du blé, avec une moyenne (pondérée) à 52%. La farine T55 reconstituée a une concentration égale à 68% de la teneur du blé. Les issues ont des concentrations supérieures à deux fois celle du blé et allant jusqu’à 269% pour les sons fins. On constate que les farines de broyage sont plus contaminées en moyenne que les farines de claquage, elles même plus contaminées que les farines de convertissage (figure 3). On constate également un gradient de concentration du DON dans les farines de claquage, les farines issues du 4ème claqueur étant deux fois plus contaminées que les farines du premier claqueur. En revanche, en moyenne on n’observe pas de différence de concentration entre les farines de tête (B1,B2,Cl1,Cl2,C1) et les farines de queue (B3,B4,Cl3,Cl4,C2,C3,C4,C5) (figure 3). Colloque Fusariotoxines des Céréales – Arcachon - 11–13 septembre 2007 www.symposcience.org 8 53% 51% Farines de queue (B3,B4,Cl3,Cl4,C2,C3, C4,C5) 54% Farines de tête (B1,B2,Cl1,Cl2,C1) 65% Farines de claquage Farines de convertissage 46% Farines de broyage Teneur en DON en ppb % du blé au B1 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Figure 3. Teneur en DON des farines (en ppb % du blé au B1 sur brut). La teneur en DON de la farine T55 reconstituée représente 68% de la teneur en DON du blé au premier broyeur (à 16,5% d’humidité), ce qui correspond à 65% de la teneur en DON du blé ramené à 13% d’humidité (blé nettoyé stocké dans un moulin) (Figure 4). Si l’on souhaite comparer ces valeurs avec un blé au stade la commercialisation (2% d’impuretés), il faut prendre en compte l’impact du nettoyage sur la réduction de la contamination en DON du blé. DON en µg/kg sur brut 1200 1131 - 35% 1000 736 800 600 400 200 0 Blé nettoyé à 13% d'humidité Farine T55 Figure 4. Contamination en DON d’une farine T55 en fonction de la contamination du blé avant mouture (en ppb sur brut). Colloque Fusariotoxines des Céréales – Arcachon - 11–13 septembre 2007 www.symposcience.org 9 3. Distribution du DON dans les fractions de mouture Tableau 3. Distribution du DON dans les fractions de la mouture de 10 kg de blé tendre. Rendement Rendement Teneur en DON Teneur en DON en g.10-5 en % blé B1 en grammes en % blé B1 Blé au B1 10 000 100 1086 100 Farine B1 767 7,7 52 5 Farine B2 426 4,3 31 3 Farine B3 126 1,3 10 1 Farine B4 65 0,6 5 0,4 Farine Cl1 976 9,8 50 5 Farine Cl2 1536 15,4 89 8 Farine Cl3 202 2 16 1 Farine Cl4 126 1,3 13 1 Farine C1 1865 18,6 97 9 Farine C2 1042 10,4 44 4 Farine C3 73 0,7 5 0,4 Farine C4 222 2,2 11 1 Farine C5 162 1,6 9 1 Farine totale 7587 75,9 432 40 560 52 Farine T55 reconstituée Gros son 684 6,8 175 16 Fin son 409 4,1 120 11 Remoulages bis Cl4 984 9,8 221 20 Remoulages bis C5 69 0,7 11 1 Remoulages bis total 1054 10,5 207 21 Remoulages blancs 255 2,5 28 3 Germes 11 0,1 1 0,1 2413 24,1 555 51 Total 10 000 100 986 91 Pertes 600 6 Issues totales Colloque Fusariotoxines des Céréales – Arcachon - 11–13 septembre 2007 www.symposcience.org 10 Concernant le bilan de distribution du DON du grain de blé dans les différentes fractions de mouture, on constate que l’on retrouve 91% du DON initial du blé au B1 (tableau 3). Or, dans la mesure où cet écart peut être expliqué par différents facteurs liés à la méthode de l’étude (cf. chapitre 4. Discussion), et qu’en situation industrielle il n’y a pas de perte en cours de process, on peut établir après extrapolation que : - l’ensemble des issues contient entre 50 et 60% du DON du blé au B1. Compte-tenu qu’elles représentent 24% du poids du grain, la concentration moyenne théorique des issues devrait se situer entre 208 et 250%. - l’ensemble des farines de passages contient entre 40% et 50% du DON du blé au B1. Compte-tenu que les farines représentent 76% du poids du grain, la concentration moyenne théorique des farines, dans le cas de notre essai, devrait se situer entre 52 et 66% de la teneur en DON du blé. 4. Corrélation entre la teneur en DON et la teneur en cendres des fractions La comparaison des teneurs en cendres et en DON des fractions de mouture montre globalement une bonne corrélation des deux critères (figure 5). Certaines fractions présentent toutefois une divergence des deux critères : soit elles sont moins concentrées en DON, ce qui est le cas des farines B4 et C5, des gros sons et des germes, soit elles sont davantage contaminées en DON, comme c’est le cas de la farine C1. Colloque Fusariotoxines des Céréales – Arcachon - 11–13 septembre 2007 www.symposcience.org 11 120% Cendres % blé B1 / MS DON ppb / blé B1 / MS 100% 80% 60% 40% 20% Fa rin es de co n C5 ve rtis sa ge C4 C3 C2 C1 CL 1 CL 2 CL Fa 3 rin es CL de 4 cla qu ag e e ya g B4 Fa rin es de bro B3 B2 B1 0% 450% 400% 350% 300% 250% 200% 150% 100% 50% 0% es rm Ge Re mo ula ge s C5 cs ula ge bla n Re mo Re mo Re mo u lag ula g eb is eb is C5 Cl 4 So ns so ns Fin s Gr os so ns Cendres % blé B1 / MS DON ppb / blé B1 / MS Figure 5. Comparaison des teneurs en cendres et en DON des fractions de mouture (en % du blé sur matière sèche). Colloque Fusariotoxines des Céréales – Arcachon - 11–13 septembre 2007 www.symposcience.org 12 Teneur en DON en ppb sur brut 3500 3000 y = 37389x + 315,19 R2 = 0,949 2500 Fins sons Gros sons Rem bis Cl4 2000 1500 Rem bis C5 Cl4 1000 B3 B2 Cl3 B1 C3 B4 Cl2 C1Cl1C4 C5 C2 500 Rem blancs 0 0% 1% 2% 3% 4% 5% 6% 7% 8% Teneur en cendres en % MS Figure 6. Corrélation linéaire entre la teneur en DON (en ppb sur brut) et la teneur en cendres (en % de la matière sèche) des fractions de mouture. Une corrélation linéaire (R²=0,94) a été établie entre la teneur en DON et la teneur en cendres des fractions (figure 6). A partir de cette corrélation, il est possible d’extrapoler la contamination des types de farines commerciales, définies par leur teneur en cendres, en fonction de la contamination initiale du blé avant mouture. Figure 7. Contamination des farines en fonction de la teneur en DON du blé avant mouture (en % du blé sur brut). Colloque Fusariotoxines des Céréales – Arcachon - 11–13 septembre 2007 www.symposcience.org 13 La figure 7 présente une extrapolation basée sur un niveau de contamination de la farine T55 entre 64 et 68% de la teneur en DON du blé avant mouture. Ainsi, il apparaît que plus le type (lié au taux de cendres) de la farine est élevé, plus celle-ci est sensible à la contamination du blé. 5. Relation entre la granulométrie des farines de passages et leur teneur en DON 94% 100% 90% 74% 80% 67% 70% 63% 53% 47% 50% 71% 70% 67% 61% 60% 48% 52% 47% 61% 47% 50% 39% 40% 30% 20% 10% B 1 F C m ar oy in l1 en e ne Fa Cl fa rin 2 ri n e es C1 < Fa 1 6 m oy rin 0 en e n e Fa B fa rin 2 ri n e es C2 < Fa 1 4 rin 0 Fa e B m rin 3 oy en e ne Fa Cl fa rin 3 ri n e es C3 < Fa 1 2 rin 5 Fa e B rin 4 e F m ar Cl4 oy in en e n e Fa C 4 fa rin ri n e es C5 < 11 2 0% e rin Fa Fa rin e Teneur en DON en ppb % du blé B1 Lorsque l’on compare les teneurs en DON des farines de passage en fonction de leur granulométrie maximale, il apparaît que les farines ayant la granulométrie maximale la plus faible ont tendance à être plus concentrées en DON (figure 8). Cette tendance devra être confirmée par des études plus précises sur ce point. Figure 8. Teneur en DON (en ppb % du blé au B1 sur brut) en fonction de la granulométrie maximale des farines de passages. Discussion Les résultats obtenus doivent être relativisés compte tenu de plusieurs éléments : 1) la préparation du blé : Si le blé n'est pas assez mouillé, l'enveloppe se sépare plus difficilement et à tendance à se fractionner, donc à se retrouver dans les farines de tête. Ceci peut expliquer en partie que la Colloque Fusariotoxines des Céréales – Arcachon - 11–13 septembre 2007 www.symposcience.org 14 farine la plus blanche possède un % de matières minérales sur matière sèche à 0,47 plutôt que 0,40-0,42 attendu. 2) autre explication qui peut avoir des conséquences : Le diagramme et les réglages étaient imposés. Or il apparaît que les passages de tête étaient un peu plus serrés que nécessaire (compte tenu du mouillage). L'attaque du grain était donc assez forte ce qui a pu contribuer à faire passer du son dans les farines et donc augmenter les matières minérales et donc le DON dans les farines de têtes et diminuer celles-ci dans les farines de queue. 3) Les temps de blutage imposés par le diagramme ont peut-être provoqué un sur-blutage sur les farines de tête les enrichissant ainsi en matières minérales et donc en DON au détriment des farines de queue. 4) Contrairement à une mouture industrielle avec des remontées pneumatiques, le moulin SIRAGA étant un moulin à reprise, il n'en possède pas, ce qui entraîne une perte de produits très volatiles. 5) De plus pour éviter les contaminations entre passage, le moulin était entièrement nettoyé entre chaque passage avec de l'air comprimé ce qui avait pour inconvénient de pulvériser les fines particules qui alimentaient alors les pertes (6%). Or il est fort probable que ces particules soient très riches en DON. Compte tenu des pertes, on peut raisonnablement penser que la teneur en DON des farines est globalement sous évaluée. De plus, il s’avère que la proportion de pertes est plus importante sur les passages de queue, moins alimentés. La conséquence est que les passages de queue sont sûrement sous évalués en DON alors que les passages de tête seraient surévalués pour les raisons vus précédemment. 6) Les moutures industrielles peuvent comporter plus de passage que le diagramme utilisé (4-4-5), ce qui peut entraîner alors des différences plus importantes entre les fractions. 7) De manière générale, on peut penser que les caractéristiques du blé (variété, dureté, teneur en cendres) vont avoir des conséquences sur la distribution du DON au cours de la mouture. Ainsi, les résultats de cet essai sont à considérer dans des conditions spécifiques. 8) L’échantillonnage et l’analyse du DON ont induit des erreurs (+/- 9,2% d’incertitude du résultat) qui peuvent fausser l’interprétation des résultats. La teneur en DON de la farine T55 reconstituée représente 68% de la teneur en DON du blé au premier broyeur alors que la moyenne pondérée des teneurs en DON des farines de passages ne représente que 52% de la teneur en DON du blé au B1. Cette différence pourrait s’expliquer par les différences d’homogénéisation et d’échantillonnage des farines de passage (les quantités allant de 65g à près de 2 kg) pour analyse et lors de la reconstitution de la farine T55. Les calculs d’additivité des quantités de DON présentes dans les fractions de mouture permettent de retrouver 91% de la quantité initiale de DON mesurée dans les grains. Les 9% restants peuvent être contenus dans les freintes de moutures (poussières fines) non récupérées (6%). L’échantillonnage ainsi que l’analyse peuvent également avoir contribué à cet écart. En conclusion, même si la mouture sur SIRAGA se rapproche d'une mouture industrielle par le nombre de passage et les réglages que l'on peut faire, elle reste une mouture de laboratoire. Les résultats de cet essai sont à considérer dans les conditions spécifiques de sa réalisation : type de blé, niveau de contamination, conditions de mouture. Colloque Fusariotoxines des Céréales – Arcachon - 11–13 septembre 2007 www.symposcience.org 15 Conclusion La mouture de blé contaminé en DON a entraîné une distribution en DON répartie entre 51% dans les enveloppes, 40% dans les farines, les 9% manquant étant liés à la méthode (freintes de mouture, échantillonnage et analyse). Il faut retenir dans le cadre de cet essai, que la farine T55 issue de la mouture sur cylindres est moins contaminée par le DON par rapport au blé avant mouture (environ 2 tiers de la teneur en DON du blé au B1) et que les issues sont, à l’inverse, plus fortement contaminées (les fins sons 2,7 fois plus que le blé au B1). Ainsi, la teneur en DON est bien corrélée avec la teneur en cendres des fractions et a fortiori des types de farines commerciales. D’autres essais devront préciser les résultats obtenus, notamment en fonction du niveau de contamination en DON du blé avant mouture. Colloque Fusariotoxines des Céréales – Arcachon - 11–13 septembre 2007 www.symposcience.org 16