Impact de la FCO sur le nombre des naissances des

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Impact de la FCO sur le nombre des naissances des
Septembre 2010
Compte-rendu final 0010 38 045
Département Techniques d’élevage et Qualité
Service Bien-Etre, Santé, traçabilité et Hygiène
Béatrice Mounaix
collection résultats
Impact de la FCO sur le nombre des
naissances des veaux en élevage allaitant
Octobre 2010
Compte-rendu n°00 10 38 045
Département Techniques d’Elevage et Qualité
Service Bien-être, santé, Traçabilité et Hygiène
Béatrice Mounaix
Impact de la FCO sur le nombre des naissances
des veaux en élevage allaitant
Rapport final
Collection Résultats
1
Ce travail a été réalisé par
Béatrice MOUNAIX (Institut de l’Elevage)
Avec l’appui du groupe de projet de l’Institut de l’Elevage
Danièle RIBAUD (Service Biométrie)
Benoist PIEDNOIR, Mireille PASCAL et Yoann PROUDOM (Service Systèmes d’information,
identification et traçabilité animale)
Jean DEVUN (Service Fourrage et conduite des troupeaux allaitants)
Pierre PACCARD (Service Conduite et traite des troupeaux laitiers)
Laurence ECHEVARRIA, Patrick SARZEAU, Frédéric BECHEREL, Jean-Paul BELLAMY,
Julien BELVEZE, Sylvie BROUARD, Marion KENTZEL, Loïc MADELINE, Philippe TRESCH
(Département des Actions Régionales)
Valérie DAVID, Renée de CREMOUX, Audrey CHANVALLON et Fatah BENDALI (Service
Bien-être animal, Santé, Hygiène et Traçabilité)
Avec les avis du Comité de Pilotage :
Gérard BOSQUET (SNGTV)
Didier CALAVAS et Jean-Baptiste PERRIN (Anses, Laboratoire de Lyon)
Françoise DION (Races de France)
Christophe FOUILLAND (CA de Saône et Loire)
Christine FOURICHON et Henri SEEGERS (ONIRIS-Nantes)
Susana GOMEZ (APCA)
Marie-Claude GUERRIER-CHATELLET et Coralie SELOSSE (GDS France)
Etienne PETIT (FRGDS Bourgogne)
Claire PONSART (LNCR, UNCEIA)
Financement :
Ce travail a bénéficié du soutien financier de France Agri Mer.
2
Résumé
Une baisse du nombre des naissances des veaux de race à viande a été observée en 2009
au niveau national grâce au suivi des données enregistrées dans la BDNI. Cette baisse,
évaluée à 2,7% par rapport aux naissances enregistrées en 2008 chez les élevages
naisseurs, intervient après les deux épizooties de FCO de 2007 et 2008 dont les impacts,
particulièrement ceux concernant la production, ont été estimés de façon incomplète
(Mounaix et al, 2008b). Cette baisse s’accompagne d’un décalage d’une partie des vêlages.
Cette étude s’est donc donné pour objectif d’évaluer l’impact de la FCO sur le nombre des
naissances de veaux dans les élevages allaitants. Elle a été réalisée chez les élevages
naisseurs, pour les 3 principales races allaitantes : Limousine, Charolaise et Blonde
d’Aquitaine. Une méthode d’étude adaptée a été élaborée pour analyser les naissances par
campagne de vêlage et calculer un indicateur de la productivité des troupeaux à partir des
données enregistrées dans la BDNI. Pour analyser l’impact de la FCO, 7 zones
géographiques ont été définies correspondant à des situations épidémiologiques différentes.
Quelle que soit la zone, l’indicateur de productivité des troupeaux diminue significativement
durant la campagne qui suit l’épizootie. Dans la zone Est touchée par la FCO en 2007, voire
dès 2006 dans certains départements, la baisse de l’indicateur de productivité est observée
durant la campagne 2007/2008. Dans les zones touchées par la FCO en 2008 (bassin
Limousin et bassin Charolais), la baisse intervient durant la campagne 2008/2009. Les
résultats ne sont pas conclusifs dans le Sud Ouest, touché en 2008 par le virus BTV1, en
raison de la grande variabilité des résultats de reproduction des femelles de race Blonde
d’Aquitaine dans cette zone, même si une diminution de la productivité des troupeaux est
observée en 2008/2009. La Bretagne, très faiblement touchée en 2008 ne présente aucune
variation significative de la productivité des troupeaux des 3 principales races allaitantes,
alors que les départements limitrophes marquant le front ouest de l’épizootie de 2008
montrent une baisse significative en 2008/2009.
Ces résultats confirment l’hypothèse d’un impact de la FCO se manifestant à la fois par une
baisse du nombre des naissances et par un décalage des vêlages dans le temps durant la
campagne qui suit l’épizootie. Cet impact reste toutefois modéré au niveau national et
n’affecte que la campagne concernée.
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Sommaire
Introduction :............................................................................................................................. 5 I. Matériel et Méthode .......................................................................................................... 7 1. Définition des zones épidémiologiques ......................................................................... 7 2. Les données utilisées dans la Base de Données Nationale de l’Identification (BDNI) .. 8 3. L’indicateur de productivité des troupeaux .................................................................... 9 4. Les traitements statistiques ........................................................................................... 9 II. Résultats ......................................................................................................................... 10 1. Une baisse de productivité des troupeaux est observée dans les bassins de
production touchés par la FCO en 2008 ............................................................................. 10 2. Dans l’Est, la baisse de productivité intervient en 2007/2008 ..................................... 10 3. Dans l’ouest, des résultats différents selon la zone .................................................... 11 III. Discussion : un impact probable de la FCO au moment des mises à la reproduction et
au tout début des gestations .................................................................................................. 12 IV. Conclusion générale .................................................................................................... 14 Références bibliographiques .................................................................................................. 16 Annexe 1 ................................................................................................................................ 17 Table de correspondance Types raciaux / Types de production ........................................ 17 Annexe 2 : Descriptif préliminaire des variations du nombre des naissances de veaux de
races allaitantes ..................................................................................................................... 18 1. Matériel et méthode ..................................................................................................... 18 1.1. Les données utilisées ........................................................................................... 18 1.2. Les indicateurs analysés ...................................................................................... 18 1.3. Définition des bassins de production par race ..................................................... 19 2. Résultats...................................................................................................................... 19 2.1. Descriptif général des élevages foyers et non foyers ........................................... 19 2.2. Description des élevages naisseurs stricts .......................................................... 21 2.3. Variations entre campagnes du nombre de naisseurs ......................................... 22 2.4. Variations entre campagnes du nombre des naissances de veaux ..................... 23 2.5. Variations entre campagnes du nombre de naissances mensuelles ................... 23 Annexe 3 : Comparaison de la productivité des troupeaux chez les élevages naisseurs
foyers et non foyers ................................................................................................................ 26 1. Traitements statistiques pour comparer les élevages foyers aux élevages non foyers .. 26 2. Résultats :.................................................................................................................... 26 3. Conclusion : la comparaison foyers / non foyers n’est pas pertinente pour l’analyse . 27 4
Introduction :
Après une 1ère incursion de la maladie dans le Nord durant l’été 2006, la France (hors Corse)
a connu deux épisodes successifs majeurs de FCO, en 2007 et en 2008. Ces deux épisodes
ont été très différents, en particulier par leur extension géographique sur le territoire français
et par les niveaux de prévalence dans les différentes zones touchées, mais également par
les virus impliqués (BTV8 ou BTV1). Malgré la mise en œuvre de mesures de police
sanitaire (revue dans Drouet, 2010), la maladie due au BTV8 s’est rapidement propagée
depuis le Nord vers le centre de la France en 2007 pour dépasser 15 000 élevages déclarés
foyers fin 2007. En 2008, à la reprise de l’activité vectorielle, la propagation vers le Sud s’est
poursuivie et plus de 27 000 élevages foyers ont été répertoriés. La maladie due au BTV1
est quant à elle apparue dans le Sud Ouest de la France avec 3 foyers déclarés en 2007. En
2008, elle a progressé vers le nord et l’est avec près de 5000 foyers déclarés. Près d’une
centaine d’élevages ont par ailleurs été déclarés foyers pour les deux sérotypes. Dès l’hiver
2008-2009, la vaccination obligatoire contre les sérotypes 1 et 8 a été mise en place dans
les troupeaux de bovins et d’ovins et très peu de cas ont été constatés en 2009 (83 élevages
foyers).
Dès son arrivée, et en raison de la méconnaissance des effets de la maladie chez les
bovins, la FCO a fait l’objet d’une attention particulière de la part des professionnels de
l’élevage et a suscité plusieurs études et enquêtes aux niveaux régional comme national,
pour estimer ses impacts technico-économiques (revue des travaux menés au niveau
régional en 2007 dans Mounaix et al, 2008a). La communauté scientifique a également
apporté sa contribution et plusieurs études ont été initiées pour répondre aux interrogations
suscitées par cette maladie émergente en France, dont certaines ont été centralisées dans
le cadre du Réseau Français de la Santé Animale (bilan des travaux présenté dans le
numéro Hors Série n° 35 Spécial FCO du Bulletin Epidémiologique AFSSA-DGAl, Mars 2010
et en ligne sur le site du RFSA : www.rfsa.net). Les impacts de la FCO ont ainsi été décrits,
et, en particulier, les impacts sur la reproduction (revue des signes cliniques dans Zanella et
al, 2010). Des travaux similaires ont été menés à l’étranger, en particulier aux Pays Bas et
en Belgique où les élevages bovins ont été fortement touchés par la FCO dès 2006 (Elbers
et al, 2008 et 2009 ; Dal Pozzo et al, 2009 ; Saegerman et al, 2008). Tous les travaux
engagés confirment chez les animaux touchés une augmentation des problèmes de fertilité
des mâles et des femelles, une augmentation du nombre des avortements et un
accroissement du nombre de veaux morts nés. Les travaux expérimentaux décrivent en
partie les mécanismes physiologiques qui expliquent les impacts observés, mais plusieurs
zones d’ombre persistent encore pour expliquer la variabilité des expressions cliniques
(Zientara, 2010). Par ailleurs, une très forte diversité des niveaux d’impact a été constatée
dans les élevages touchés (Mounaix et al, 2008b) mais les facteurs déterminants du niveau
d’impact restent méconnus.
Dans ce contexte, la baisse du nombre de naissances de veaux de race à viande observée
en 2009 (Figure 1) permet de s’interroger sur un possible effet de la FCO. Cette baisse
apparaît dans les données enregistrées dans la Base des Données Nationales de
l’Identification des bovins (BDNI). Les naissances de bovins de races à viande enregistrées
en 2009 apparaissent inférieures en nombre absolu à celles enregistrées les années
précédentes. Chez les élevages naisseurs, la différence correspond à 2,7% de veaux en
moins par rapport à la campagne précédente (Annexe 2).
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Figure 1. Effectifs de veaux de races à viande nés en France en 2007, 2008 et 2009.
(Source BDNI, B. Piednoir, com. pers.)
Cette baisse du nombre des naissances n’est pas directement explicable par une
modification de la conduite des élevages ou de la qualité des fourrages, et l’hypothèse d’un
impact de la FCO paraît très vraisemblable. Il s’agissait en effet d’un des impacts à moyen
terme envisagés dans une étude précédemment menée par l’Institut de l’Elevage (Mounaix,
2009), mais qui ne pouvait pas être mesuré alors, faute de recul suffisant (campagne de
vêlages inachevée). Une diminution des naissances a également été constatée au niveau
local dans plusieurs régions, par les GDS ou les EDE.
La baisse du nombre de des naissances s’accompagne d’un étalement des vêlages : elle est
observée en 2008/2009 au moment du pic des vêlages, mais un rattrapage partiel intervient
au cours des mois suivants, à des périodes où les mises-bas sont généralement moins
nombreuses, indiquant un probable décalage dans le temps des vêlages (Annexe 2). Cet
effet d’étalement des vêlages a également été observé dans plusieurs bassins de
production, et va dans le sens de l’hypothèse d’un impact de la FCO.
Cette étude a eu pour objectif d’évaluer l’impact de l’épizootie de FCO sur le nombre de
naissances des veaux enregistrées dans les élevages allaitants. Elle a été réalisée à partir
d’une analyse statistique visant à comparer les résultats d’élevages situés dans des zones
géographiques correspondant à des dates d’arrivée et des niveaux de prévalence de FCO
différents. En annexe, sont présentées deux analyses réalisées dans une première partie
exploratoire de cette étude : une description détaillée des variations du nombre des
naissances dans les principales races à viande, et l’analyse statistique de la productivité des
troupeaux visant à comparer les élevages déclarés foyers et ceux non déclarés foyers.
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I. Matériel et Méthode
1. Définition des zones épidémiologiques
Sept zones ont été définies, correspondant à des races et à des scénarii de FCO
différents. (Tableau 1, Figure 2). Ces zones sont constituées d’un regroupement de
départements et considérées comme homogènes pour ce qui concerne le sérotype présent
(BTV8 ou BTV1), l’année de l’épizootie principale (2007 ou 2008) et pour la race considérée.
Tableau 1. Descriptif des 7 zones géographiques définies.
FCO
Zone
Départements regroupés
Année - sérotype
CHARE Zone Charolaise Est F07 - BTV8
08, 51, 55, 54, 57, 67
CHAR1 Bassin Charolais 1
F07 - BTV8
18, 58, 21
CHAR2 Bassin Charolais 2
F08 - BTV8
03, 71, 63, 42
LIMOU Bassin Limousin
F08 - BTV8
19, 23, 87
SUDOU Sud Ouest
F08 - BTV1
64, 65, 31, 09, 32, 47, 33
14, 61, 72, 53, 49, 44,
OUEST
F08 - BTV8
85, 79
BRET Bretagne
F08 - BTV8
29, 22, 56
Races
ciblées
Charolaise
Charolaise
Charolaise
Limousine
Blonde
Les 3 races
Les 3 races
Figure 2. Zones épidémiologiques définies pour l’étude. La prévalence des élevages
naisseurs déclarés foyers de FCO est indiquée, en proportion du nombre d’élevages
naisseurs total du département.
Les 5 premières zones correspondent à des niveaux forts de prévalence d’un seul sérotype,
BTV8 ou BTV1 selon la zone. L’analyse des résultats de reproduction de 4 campagnes
successives dans ces différentes zones permettra donc de tester l’effet de la FCO en
considérant que la présence massive du virus dans la zone géographique est un facteur de
risque suffisant pour avoir eu un impact dans la majorité des élevages de la zone. Dans les
faits, cette hypothèse n’est pas vérifiée. En 2007 comme en 2008, lorsqu’un département
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était touché par la FCO, les niveaux de prévalence du virus n’étaient pas toujours
homogènes sur tout le département et un gradient a pu être observé dans certains d’entre
eux, avec des cantons peu ou pas touchés et des cantons où la majorité des élevages
étaient déclarés foyers de FCO et présentaient des cas cliniques (voir les travaux de Durand
et al. présentés sur le site du rfsa : www.rfsa.net). Néanmoins, au niveau national, cette
échelle d’agrégation paraît suffisante pour observer d’éventuels effets des 2 épizooties sur
les résultats de reproduction.
La zone Ouest correspond au front ouest d’extension de l’épizootie de FCO en 2008.
La zone Bretagne constitue une zone supposée indemne de FCO en 2007 et qui a été
relativement peu atteinte par la maladie en 2008.
2. Les données utilisées dans la Base de Données Nationale de
l’Identification (BDNI)
Les données utilisées proviennent d’une extraction de la BDNI, base de données de
référence du Ministère de l’Agriculture concernant l’identification et la traçabilité des bovins
en France. La BDNI comporte une information exhaustive des mouvements de tous les
bovins présents dans tous les élevages français. Ces mouvements correspondent aux
différents évènements de la carrière de l’animal : naissance, mort, et diverses causes
d’entrée ou de sortie de l’élevage.
Les données analysées concernent les mouvements des bovins présents entre le 1er août
2005 et le 31 juillet 2009 dans les élevages de type « élevage allaitant », c’est à dire les
élevages détenant moins de 5 vaches de race laitière et au moins 5 vaches de race
allaitante. Cette définition est issue de la typologie utilisée par l’Institut de l’Elevage. La liste
des races prises en compte est présentée en Annexe 1. Trois races sont plus
particulièrement étudiées : Limousine (code 34), Charolaise (code 38), et Blonde d’Aquitaine
(code 79). Pour les besoins de l’étude, les données ont été regroupées en 4 campagnes de
vêlage:
‐ Campagne 2005/2006 : du 1er août 2005 au 31 juillet 2006
‐ Campagne 2006/2007 : du 1er août 2006 au 31 juillet 2007
‐ Campagne 2007/2008 : du 1er août 2007 au 31 juillet 2008
‐ Campagne 2008/2009 : du 1er août 2008 au 31 juillet 2009
Ces campagnes correspondent à la définition des campagnes utilisée par Bovins
Croissance. Un descriptif du nombre des naissances observées durant ces 4 campagnes est
présenté dans les résultats, avec une ventilation par race.
Une classification des élevages allaitants a été utilisée pour typer l’orientation de la
production de chaque élevage. Cette classification est basée sur l’analyse des ratios de
mouvements de sortie. Cinq catégories sont ainsi distinguées successivement :
‐ Les élevages à profil indéterminé (EALL_INDE)
‐ Les producteurs de veaux sous la mère (EALL_VSLM)
‐ Les naisseurs stricts (EALL_NAIS)
‐ Les naisseurs engraisseurs de bœufs (EALL_NEBE)
‐ Les naisseurs engraisseurs de Jeunes Bovins (EALL_NEJB)
Le typage des élevages naisseurs est effectué à partir des mouvements de sortie des mâles
de plus de 6 mois. Ainsi la part des génisses nées dans l’élevage et conservées pour
l’engraissement n’est pas prise en compte pour établir cette typologie.
Compte-tenu des objectifs de l’étude et de la nature des indicateurs calculés (voir I.3), en
particulier le nombre de mères potentielles, il a été décidé de limiter l’étude aux seuls
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naisseurs stricts. En effet, dans les autres catégories de naisseurs, la part des femelles
conservées pour l’engraissement est plus importante. Les élevages à profil indéterminé ont
été écartés de l’étude car trop diversifiés, de même que les éleveurs de veaux sous la mère
qui ne représentent qu’une faible part de la population totale des éleveurs allaitants et
engraissent une partie de leurs animaux.
Pour ne pas prendre en compte une trop forte variabilité liée à des élevages d’effectifs
restreints, il a été décidé de limiter l’étude aux élevages ayant enregistré plus de 15 vêlages
durant la campagne 2008/2009 et ayant plus de 15 femelles présentes sur l’exploitation en
2008/2009.
3. L’indicateur de productivité des troupeaux
Pour prendre en compte une évolution possible des cheptels depuis 2005, un indicateur de
la productivité du troupeau a été calculé pour chaque exploitation de type « naisseur » et à
chaque campagne. L’indicateur de productivité du troupeau a été calculé comme le rapport
du nombre de veaux nés sur le nombre des femelles susceptibles d’être mises à la
reproduction.
Le nombre de femelles susceptibles d’être mises à la reproduction a été estimé en
comptabilisant :
‐ les femelles ayant déjà vêlé (nombre de femelles multipares),
‐ les femelles nées durant la campagne n-3, considérées comme les génisses,
c’est à dire les femelles n’ayant jamais vêlé, susceptibles d’être candidates à la
reproduction (nombre de nullipares).
Ce calcul a été réalisé le 31 juillet de la campagne n-1 et comporte 3 biais principaux :
‐ il intègre aux mères potentielles des femelles en fin de carrière présentes dans
l’élevage pour y être réformées et qui ne participent donc pas à la reproduction,
‐ il ne prend pas en compte les génisses qui vêlent à 2 ans,
‐ il intègre dans certains élevages les génisses en finition.
En outre, compte-tenu du mode de calcul, le nombre de femelles est fixe pour une
campagne donnée et n’intègre pas les variations possibles des cheptels durant la campagne
(par exemple, des achats de femelles gestantes). Malgré ces réserves, il s’agit d’une
approche simple pour calculer, à partir de la BDNI, le nombre de femelles susceptibles d’être
mises à la reproduction.
Pour plus de simplicité, cet indicateur sera nommé « productivité du troupeau», bien qu’il ne
corresponde pas exactement à la définition habituelle de ce terme. Faute de prise en compte
des effectifs par race, il n’a été calculé que dans les élevages qui ne comportent qu’une
seule race.
4. Les traitements statistiques
Un modèle de régression mixte a été construit pour analyser les variations des différences
de productivité des troupeaux. Ces différences ont été calculées pour les élevages présents
durant les 4 campagnes et situés dans les 7 zones épidémiologiques définies.
La variable explicative prise en compte dans le modèle a donc été la campagne. Un effet
aléatoire « élevage » a été également inclus au modèle pour prendre en compte la variabilité
inter-élevages.
Le traitement a été effectué séparément pour chacune des races : Limousine, Charolaise et
Blonde d’Aquitaine.
Les traitements statistiques ont été réalisés avec le logiciel SAS.
9
II. Résultats
1. Une baisse de productivité des troupeaux est observée dans les
bassins de production touchés par la FCO en 2008
Dans toutes les zones touchées par la FCO en 2008, une baisse significative de la
productivité des troupeaux est observée durant la campagne qui suit l’épizootie (Tableau 2,
femelles multipares).
Tableau 2. Indicateur de productivité des troupeaux (femelles multipares)
Campagne LIMOU
SUDOU
OUEST
CHAR1 CHAR2 BRETA
0506
0,77
0,68
0,68
0,80
0,79
0,79
0607
0,77
0,70
0,69
0,79
0,78
0,78
0708
0,78
0,68
0,70
0,79
0,80
0,77
0809
0,73
0,64
0,66
0,76
0,76
0,77
P-Test
<0,0001
<0,0001
<0,0001
<0,0001 <0,0001 0,81
Les valeurs en rouge indiquent les campagnes significativement différentes des autres.
L’indicateur de productivité est calculé pour la race limousine dans la zone LIMOU, pour la
race Blonde d’Aquitaine pour la zone SUDOU, pour la race charolaise dans les zones
CHAR1 et CHAR2, et pour les 3 races ensembles dans les zones OUEST et BRETA.
Pour la zone Limousine, une baisse de l’indicateur de productivité est observée en
2008/2009 et est significative pour toutes les catégories de femelles (toutes les mères,
nullipares, multipares). La campagne 2008/2009 diffère de façon significative de toutes les
autres campagnes. Les campagnes précédentes ne sont statistiquement pas différentes
entre elles.
Pour la zone Sud Ouest, toutes les campagnes sont statistiquement différentes deux à deux.
La productivité des troupeaux varie donc d’une année sur l’autre, et il n’est donc pas
possible de conclure à une différence significative en 2008/2009. Néanmoins, il faut
remarquer que l’indicateur de productivité le plus faible est observé en 2008/2009, quelle
que soit la catégorie de femelles prise en compte.
Pour les 2 zones du bassin Charolais, l’évolution de la productivité des troupeaux est
identique : une baisse significative est observée en 2008/2009 alors que les campagnes
précédentes sont caractérisées par des résultats stables. Cette baisse significative en
2008/2009 est observée chez toutes les femelles. Il est à noter que l’année 2007/2008 ne
diffère pas des autres dans la zone du bassin Charolais touchée en 2007. Les résultats des
deux zones du bassin Charolais ne sont pas statistiquement différentes entre elles.
2. Dans l’Est, la baisse de productivité intervient en 2007/2008
La zone de production de la race Charolaise dans l’Est de la France présente une tendance
très différente des 2 précédentes (Figure 3). La baisse de productivité des troupeaux est
observée en 2007/2008 et cette campagne diffère de façon significative des 3 autres. La
campagne 2008/2009 ne diffère pas des années précédant l’arrivée de la FCO. Ces
tendances sont observées pour toutes les femelles, et chez les multipares. Les différences
entre campagnes ne sont pas significatives chez les nullipares.
L’indicateur de productivité calculé dans la zone Est de production des Charolaises ne peut
pas être comparé à celui calculé dans les deux zones du bassin Charolais car les conduites
des élevages allaitants diffèrent. Dans l’Est, la plupart des femelles sont conservées sur
10
l’exploitation pour y être engraissées, en relation avec la forte proportion d’élevages associés
à une activité de polyculture. Dans le bassin Charolais, il y a davantage de ventes des
génisses non conservées pour le renouvellement, en relation avec un marché du maigre plus
important dans cette région.
Figure 3. Indicateur de productivité des troupeaux (multipares) dans les 3 zones de
production de la race Charolaise.
Aucune différence significative n’est observée entre les 2 zones du bassin Charolais alors
que le Nord du bassin a été touché dès 2007 par la FCO.
3. Dans l’ouest, des résultats différents selon la zone
Dans la zone de front Ouest, une baisse significative de la productivité des troupeaux des
trois principales races allaitantes (Charolaise, Limousine et Blonde d’Aquitaine) est observée
en 2008/2009 quelle que soit la catégorie de femelles (femelles multipares, Tableau 2). Les
autres campagnes ne sont pas statistiquement différentes entre elles.
Aucune baisse significative de la productivité n’est observée dans les élevages de la zone
« Bretagne » durant les 4 campagnes étudiées. Rappelons que cette zone qui ne prend pas
en compte les élevages du département de l’Ille et Vilaine, était indemne de FCO en 2007 et
peut être considérée comme très peu touchée par la maladie en 2008.
11
III. Discussion : un impact probable de la FCO au moment des
mises à la reproduction et au tout début des gestations
Les résultats de cette étude basée sur la comparaison de zones épidémiologiques
confirment un effet probable de la FCO sur la productivité des troupeaux dans les élevages
allaitants. Pour chacune des zones étudiées, cet effet est observé durant la campagne qui
suit l’épizootie. Dans la zone Est touchée par la FCO en 2007, voire dès 2006 dans certains
départements, la baisse de l’indicateur de productivité est observée durant la campagne
2007/2008. Dans les zones touchées par la FCO en 2008, la baisse intervient durant la
campagne 2008/2009. Les résultats ne sont pas conclusifs dans le Sud Ouest, touché en
2008 par le virus BTV1, en raison de la grande variabilité des résultats de reproduction des
femelles de race Blonde d’Aquitaine dans cette zone, même si une diminution de la
productivité des troupeaux est observée en 2008/2009. La Bretagne, très faiblement touchée
en 2008 ne présente aucune variation significative de la productivité des troupeaux des 3
principales races allaitantes, alors que les départements limitrophes marquant le front ouest
de l’épizootie de 2008 montrent une baisse significative en 2008/2009.
En 2007 comme en 2008, les périodes de forte activité vectorielle, associées à une
incidence croissante de la maladie, correspondaient aux mois d’été et d’automne, c’est à dire
aux périodes de mise à la reproduction des animaux dans les élevages allaitants avec
vêlages d’hiver et au tout début des gestations (Figure 4).
Figure 4. Déroulement de deux campagnes de vêlages successives avec effet probable de
la FCO. Le nombre des naissances mensuelles diminue 6 à 9 mois après l’arrivée massive
du virus dans les élevages. Un décalage des vêlages est observé après le pic hivernal des
naissances. Repro : mises à la reproduction des femelles. FCO : période du pic épizootique.
L’impact observé durant la campagne de vêlage pourrait être expliqué par deux effets
connus de la FCO chez les bovins : l’infertilité transitoire des mâles, et les altérations de la
fertilité des femelles (retours en chaleur, avortements précoces). Les altérations de la fertilité
des mâles ont été décrites et confirmées par plusieurs études expérimentales (Thiry et al,
2008), ainsi que l’augmentation de la mortalité fœtale chez les vaches gestantes infectées
12
par le BTV8 (Ponsart et al, 2010 ; Meroc et al, 2009). Outre les effets directs probables du
virus, les effets indirects liés à l’hyperthermie observée dans les formes aigües de FCO
pourraient être la cause des échecs précoces de gestation, par altération des profils
hormonaux, diminution de la qualité des ovocytes et impact sur le développement de
l’embryon.
Ces effets à la fois sur les mâles et les femelles pourraient expliquer d’une part les moindres
performances de reproduction observées dans les mois qui suivent la mise à la reproduction,
c’est à dire durant la campagne de vêlage qui suit le début de l’épizootie, d’autre part l’effet
de décalage des vêlages observé dans la première partie de l’étude. Des résultats similaires
ont été constatés dans les élevages laitiers : une baisse du taux de réussite à l’IA de mai à
août 2007 dans les élevages laitiers de l’Est de la France et une augmentation de 40 jours
en moyenne des intervalles vêlage/vêlage dans cette région par rapport aux élevages
équivalents de l’Ouest de la France, non touchés par la FCO (Le Mezec, sous presse).
Néanmoins, au niveau national, on n’observe pas de baisse du nombre des naissances dans
les élevages laitiers en raison du mode de reproduction très contrôlé dans ce type d’élevage
(inséminations artificielles successives avec contrôle fréquent des gestations). En élevage
laitier, les problèmes de reproduction sont rapidement détectés et peuvent être corrigés par
plusieurs inséminations successives. A l’inverse, dans les élevages allaitants, la reproduction
est, dans la majorité des élevages, assurée par monte naturelle ; le contrôle des gestations
est moins fréquent, et intervient souvent au moment de l’hivernage des animaux en
bâtiment. Les problèmes peuvent alors être moins bien détectés ou l’être trop tardivement, et
entraîner une diminution du nombre des naissances.
• En Conclusion : l’impact de la FCO sur les résultats de reproduction des élevages
allaitants est confirmé
Cette étude confirme un impact probable de la FCO sur les résultats de reproduction des
femelles allaitantes. Cet impact interviendrait au moment de la mise à la reproduction et au
début de la gestation, ce qui entraînerait une baisse de productivité des troupeaux durant la
campagne de vêlages qui suit l’épizootie.
Les baisses de productivité diffèrent selon la région et la race mais restent modérées. Une
perte de productivité de 7% est enregistrée dans le bassin de production de la race
Limousine. Pour la race Charolaise, la perte de productivité est plus faible, de l’ordre de 4%
dans le bassin Charolais comme dans la zone de production de l’Est de la France.
13
IV. Conclusion générale
En 2008/2009, une diminution par rapport à l’année précédente du nombre des naissances
de veaux a été observée au niveau national dans les élevages comportant des races
allaitantes. Chez les naisseurs, la baisse du nombre des naissances intervient au moment
du pic principal des vêlages et est en partie compensée par avec une augmentation du
nombre des vêlages tardifs (effet d’étalement des vêlages).
Ces variations du nombre de veaux nés s’accompagnent de variations de la productivité des
troupeaux. Les variations inter-campagnes de l’indicateur de productivité des troupeaux dans
différentes zones épidémiologiques vont dans le sens d’un impact probable de la FCO sur
cet indicateur l’année qui suit le pic estival de l’épizootie. Néanmoins, les baisses de cet
indicateur sont modérées, entre 4 et 7 % selon le bassin de production et la race.
Les travaux menés par enquêtes par de Velthuis et al (2010) aux Pays Bas indiquent des
impacts sur la reproduction supérieurs à ceux calculés dans cette étude à partir des bases
de données nationales : ces auteurs estiment qu’en 2007 la FCO a entraîné un déficit de
10% des gestations dans les élevages bovins néerlandais, et jusqu’à 53% de gestations
retardées et 6% d’avortements. Nos observations proviennent de calculs à l’échelle nationale
ou par bassin de production, et elles traduisent donc une tendance globale. Il est possible
que des pertes plus importantes aient été observées ponctuellement dans certains élevages.
La première étude menée par l’Institut de l’Elevage en 2008 (Mounaix et al, 2008b) n’avait
pas permis de prendre en compte les impacts de la FCO sur la reproduction, en particulier
parce que la campagne de vêlage était en cours. Cette étude réalisée en 2008, basée sur
l’analyse des données nationales mais également des données d’enquêtes dans les
élevages foyers, suggérait une possible incidence à moyen terme de la maladie via un
probable déficit en veaux, et une désorganisation possible des élevages (augmentation des
IVV et modification de la structure des cheptels). L’étude réalisée en 2010 permet de
mesurer ces différents impacts dans les élevages de races allaitantes. Elle confirme ainsi
l’impact de la FCO sur les résultats de reproduction, impact qui a pu être observé et mesuré
à l’échelle nationale pour l’ensemble d’un type de production.
Malgré tout, les résultats obtenus dans cette étude permettent de conclure que la baisse des
naissances est un événement de faible amplitude, ponctuel et limité à la campagne qui suit
l’épizootie. Ainsi, dans la zone Est de production des Charolaise, la productivité des femelles
retrouve en 2008/2009 son niveau des campagnes précédant l’épizootie de FCO de 2007.
Par ailleurs, le suivi des données de la BDNI indique que les naissances de veaux de races
allaitantes en 2010 retrouvent leurs niveaux habituels dès la fin de l’année 2009, c’est à dire
au début de la campagne 2009/2010, malgré un léger décalage durant le pic hivernal (Figure
5).
14
Figure 5. Effectifs des veaux de races à viande nés viables. Données issues de la BDNI
(Données BDNI, B. Piednoir, com. pers.).
Cette étude confirme l’impact significatif de la FCO dans les élevages bovins allaitants lors
des deux épizooties qui ont précédé la mise en œuvre de la vaccination contre les sérotypes
1 et 8 du virus.
15
Références bibliographiques
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type 8 chez les bovins et les ovins. Le Nouveau Praticien Vétérinaire, 14 : 7-14.
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Epidémiologique de l’AFSSA n° 35, Hors Série Spécial FCO, 2-4.
16
Annexe 1
Table de correspondance Types raciaux / Types de production
Code
00
10
12
14
15
17
18
19
20
21
23
24
25
26
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
41
42
43
44
45
46
48
49
50
Libellé race
Race inconnue
Bison
Abondance
Aubrac
Jersiaise
Angus
Ayrshire
Pie rouge des plaines
Buffle
Brune
Salers
Bazadaise
Blanc bleu
Bordelaise
Bretonne pie noire
Auroch reconstitué
Tarentaise
Chianina
Lourdaise
Limousine
Simmental française
Corse
Raço di biou (Camargue)
Charolaise
Croisé
Maine anjou
Dairy shorthorn
Armoricaine
Autres races traites
South devon
Montbéliarde
Autres races allaitantes
Marchigiana
3/4 normande
Type
V
V
L
V
L
V
L
L
L
L
V
V
V
L
L
V
L
V
V
V
L
V
V
V
V
V
L
L
L
V
L
V
V
L
Code
51
52
53
54
55
56
57
58
60
61
63
65
66
69
71
72
73
74
75
76
77
78
79
81
82
84
85
86
87
88
91
93
95
97
Libellé race
De combat (espagnole
Bleue du Nord
Villard de Lans
N'dama
Créole
Normande
Vosgienne
Maraichine
3/4 Prim'holstein
Béarnaise
Rouge flamande
Ferrandaise
Prim'holstein
Froment du leon
Parthenaise
Gasconne
Galloway
Guernesey
Piémontaise
Nantaise
Mirandaise (gasconne
Gelbvieh
Blonde d'Aquitaine
Brahma
Herens
Red holstein X
Hereford
Highland cattle
Red holstein X Pie rouge
Saosnoise
Red holstein X Abondance
Coopelso 93
Inra 95
Casta (Aure et St Girons)
Type
V
L
L
V
V
L
L
V
L
V
L
L
L
L
V
V
V
L
V
V
V
V
V
V
V
L
V
V
L
V
L
V
V
V
V : production de type viande
L : production de type lait
17
Annexe 2 : Descriptif préliminaire des variations du nombre
des naissances de veaux de races allaitantes
Cette première étape exploratoire de l’analyse avait pour objectif de décrire les variations du
nombre des naissances des veaux de race allaitante observée au niveau national et de
comparer ces variations dans différentes catégories d’élevages. Elle a été menée à partir
des données enregistrées dans la Base de Données Nationale de l’Identification (BDNI) et
de la base des élevages déclarés foyers de FCO fournie par l’AFSSA.
1. Matériel et méthode
1.1.
Les données utilisées
Les données de la BDNI
Les données utilisées sont les mêmes que celles décrites dans l’étude (I.2, p8). Les données
analysées sont des effectifs de naissances par exploitation, ventilées par mois et par
campagne.
Les données de la Base des élevages déclarés foyers de FCO
La base des foyers recense les élevages qui ont été déclarés foyers de FCO en France. La
déclaration de l’élevage comme foyer de FCO est basée sur la confirmation de l’infection à
partir d’une analyse sérologique (en 2006 et 2007) ou virologique (en 2008). Le plus souvent
cette recherche du virus intervient après suspicion de la maladie à la suite de la survenue
d’un cas clinique. Elle est par ailleurs obligatoire pour les animaux destinés à l’exportation.
L’élevage est déclaré foyer auprès de la DDPP (Direction Départementale de la Protection
des Populations, ex-DDSV) après réception des résultats de l’analyse. La déclaration de
foyer ne rend donc pas compte du nombre d’animaux atteints, ni de la présence ou de la
gravité des symptômes observés, ni même de la durée de l’épisode dans l’élevage. En outre,
en raison de la définition des élevages foyers basée sur la recherche volontaire du virus, les
élevages non déclarés foyers ne sont pas tous des élevages exempts de la maladie. Celle-ci
a pu être présente dans l’élevage et passer inaperçue en raison de symptômes peu visibles.
L’éleveur a pu également choisir de ne pas rechercher la présence de la FCO en raison d’un
trop petit nombre d’animaux touchés ou de symptômes bénins. Malgré ces réserves, et pour
faciliter l’expression des résultats, les élevages non déclarés foyers seront qualifiés de « non
foyers » dans la suite de l’étude.
La base des foyers déclarés a été transmise par l’AFSSA qui a délégation de la DGAL pour
éditer les cartes épidémiologiques de progression de la maladie. Elle contient les numéros
des cheptels déclarés et la date de déclaration du foyer. Pour les besoins de l’étude, elle a
été fusionnée avec la BDNI à partir du numéro d’exploitation. Les élevages ont été codés
comme F07 lorsqu’ils ont été déclarés foyers en 2007, F08 lorsque la déclaration de foyer a
eu lieu en 2008, et F78 pour les élevages qui ont été déclarés foyers en 2007 et en 2008.
Les élevages qui n’ont pas été déclarés foyers ont été codés F00.
1.2.
Les indicateurs analysés
Les résultats de la reproduction ont été décrits à l’aide de deux indicateurs : le nombre de
veaux nés dans l’élevage et l’indicateur de la productivité des troupeaux défini
précédemment (voir I.3).
Pour les 4 campagnes, et pour chaque élevage ayant enregistré au moins une naissance
durant au moins une des campagnes, le nombre de veaux nés a été recensé par mois et
en fonction de la race de la mère. Ce nombre correspond à l’effectif total des veaux nés,
18
c’est à dire les veaux nés vivants et toujours vivants au bout de 48h, les veaux qui naissent
morts, les veaux nés vivants et qui meurent dans les 48h suivant la naissance. La gestion
des veaux morts nés diffère selon le département. Suite à la sensibilisation des éleveurs aux
symptômes de la FCO et à l’indemnisation des pertes lorsque l’élevage était déclaré foyer,
une augmentation des déclarations des veaux mort-nés a pu intervenir à partir de fin 2007
(émergence de la FCO) et, de manière plus marquée, en 2008.
Les effectifs de naissances ont été ventilés selon le rang de vêlage pour permettre
d’analyser séparément les veaux issus des primipares et ceux nés de multipares.
L’indicateur de productivité des troupeaux a été calculé pour les élevages naisseurs
présents les 4 campagnes et ayant enregistré plus de 15 vêlages, pour les 3 principales
races (Limousine, Charolaise et Blonde d’Aquitaine) et dans 4 bassins de production.
1.3.
Définition des bassins de production par race
Compte-tenu des différences de productivité observées au sein d’une même race entre
bassins de productions, une analyse descriptive des données de naissances par zone
géographique a été menée pour les races Charolaise, Limousine et Blonde d’Aquitaine. Ces
zones correspondent à des bassins de production et sont donc plus étendues que les zones
épidémiologiques utilisées dans l’analyse de l’impact de la FCO.
Les bassins suivants ont été définis par regroupement, selon la race, des élevages naisseurs
des départements cités :
‐ Berceau de la race Charolaise : départements 03, 18, 21, 36, 42, 58, 63, 71, 89 et
23.
‐ Bassin de production Est des Charolaises : départements 08, 10, 67, 68, 88, 54,
57, 55, 51 et 52.
‐ Berceau de la race Limousine : départements 19, 23, 24, 87, 84 et 16.
‐ Berceau de la race Blonde d’Aquitaine : départements 64, 65, 31, 09, 32, 47.
Les analyses descriptives ont été réalisées à l’aide du logiciel SPAD. Tous les traitements
statistiques ont été effectués à l’aide du logiciel SAS.
2. Résultats
2.1.
Descriptif général des élevages foyers et non foyers
Le fichier de données comporte un total de 88 217 exploitations ayant enregistré au moins
une naissance de veau de races allaitantes entre le 1er août 2005 et le 31 juillet 2009, dont
56 305 éleveurs naisseurs stricts qui représentent la catégorie majoritaire des élevages
présents dans la base (64%). Les autres catégories représentent respectivement : 17% pour
les naisseurs engraisseurs de jeunes bovins (15 267 exploitations), 4% pour les éleveurs de
veaux sous la mère (3 794 exploitations), 3 % pour les naisseurs engraisseurs de bœufs
(2405 exploitations), et 12% pour les élevages à profil indéterminé (10 446 exploitations).
Parmi les 88 217 exploitations allaitantes présentes dans la base, on dénombre 70 485
élevages non déclarés foyers (79%), 4 826 élevages déclarés foyers en 2007 (5%), 11 950
élevages déclarés foyers en 2008 (13%) et 956 élevages déclarés foyers à la fois en 2007 et
en 2008 (1%). Ces élevages diffèrent par leur répartition géographique mais également par
leur taille et par la composition du cheptel par race (Tableau 3, Figure 6).
19
Tableau 3. Caractéristiques des élevages allaitants (toutes catégories) foyers et non
foyers recensés dans la base des données.
Catégorie
Non foyers
Foyers 2007
Foyers 2008
Foyers 2007
et 2008
Nord, Est, Nord Bourgogne
Bourgogne, Limousin, Sud
Nombre moyen
de femelles par
élevage en 08/09
34 (σ = 23)
47 (σ = 32)
54 (σ = 37)
Nombre moyen de
vêlages par élevage
en 08/09
33 (σ = 30)
50 (σ = 35)
56 (σ = 40)
Bourgogne
84 (σ = 48)
91 (σ = 51)
Dont % de
naisseurs
Zone géographique
principale
62%
67 %
70 %
82 %
Figure 6. Représentation des différentes races dans les élevages allaitants (toutes
catégories) foyers et non foyers recensés dans la base.
De façon générale, les élevages foyers sont de plus grande taille que les élevages non
foyers : le nombre moyen de femelles présentes durant la campagne 2008/2009 est
supérieur, de même que le nombre moyen de vêlages observés durant cette même
campagne. Ceci est en partie dû à la définition même des foyers : un élevage étant déclaré
foyer lorsqu’un seul cas de FCO est confirmé, la probabilité d’observer un cas est plus forte
dans les élevages ayant des effectifs importants. Ces élevages à fort effectif seraient alors
plus représentés dans la catégorie des élevages foyers que dans la catégorie des élevages
non foyers.
La répartition géographique des élevages foyers (Figure 7) rend compte de la progression
connue de l’épizootie de FCO en 2007 puis 2008. Cette répartition a été utilisée pour définir
le zonage épidémiologique (voir I.1).
20
Figure 7. Proportion par département des élevages allaitants (toutes catégories) déclarés
foyers en 2007 ou en 2008 par rapport à l’ensemble les élevages allaitants.
2.2.
Description des élevages naisseurs stricts
En première approche, les élevages naisseurs sont en majorité non foyers FCO (75% sont
dans la catégorie F00). Les élevages déclarés foyers en 2007 représentent 6,6% des
naisseurs, et ceux déclarés foyers en 2008 représentent 17% des naisseurs. Néanmoins,
compte-tenu des fortes différences géographiques du nombre d’élevages naisseurs, le
nombre d’élevages naisseurs foyers par département a été rapporté au nombre d’élevages
naisseurs du département pour fournir une distribution du nombre des foyers en proportion
du nombre d’élevages naisseurs (Figure 8). Cette approche permet de montrer que dans les
départements touchés par la FCO en 2007, une très forte proportion des élevages naisseurs
ont été déclarés foyers, jusqu’à 70% dans les départements de l’Est de la France. Ce
phénomène est moins marqué en 2008, mais quelques départements de la région MidiPyrénées présentent malgré tout plus de 60% des élevages naisseurs déclarés foyers.
21
Figure 8. Proportion d’élevages naisseurs foyers 2007et 2008 par département par rapport
au nombre d’élevages naisseurs du département
2.3.
Variations entre campagnes du nombre de naisseurs
Une augmentation du nombre d’exploitations de naisseurs est observée entre la campagne
2005/2006 (39 918 élevages naisseurs) et la campagne 2008/2009 (40 316 élevages
naisseurs). Cette variation s’accompagne d’une augmentation de la taille des cheptels et du
nombre de vêlages par élevage (Tableau 4).
Tableau 4. Description des élevages naisseurs par campagne.
Campagne Nombre
Nombre moyen
Nb moyen de
d’élevages
de femelles /
génisses / élevage
naisseurs
élevage
2005/2006
39 918
87,9
36,0
2006/2007
40 414
89,4
36,7
2007/2008
40 735
91,8
37,8
2008/2009
40 316
96,2
40,4
Nombre moyen de
vêlages / élevage
53,5
54,5
56,3
55,4
Une fluctuation de la présence des élevages est observée entre les campagnes : ainsi
37 372 éleveurs sont présents en 2005/2006 et 2008/2009, alors que 36 159 élevages
naisseurs ont été présents au cours des 4 campagnes. Ceci signifie qu’une partie des
élevages naisseurs ont changé d’activité, au regard de la typologie adoptée pour l’analyse,
durant au moins l’une des campagnes étudiées. Ces changements, en particulier la baisse
du nombre d’élevages naisseurs entre 2007/2008 et 2008/2009 (419 élevages de moins)
pourraient traduire un effet indirect de la FCO, lié au maintien dans les élevages des
broutards destinés à l’exportation et à leur engraissement sur place. Cette variation est
minime, mais s’accompagne d’une augmentation équivalente du nombre d’éleveurs du type
« naisseurs engraisseurs de jeunes bovins » (442 élevages de plus entre 2007/2008 et
2008/2009). Cet effet est très probablement renforcé par un effet « bordure » lié au système
de mise en classes utilisé dans la typologie recourant à des seuils déterminants (un
22
changement mineur dans la composition du troupeau peut entraîner un changement de
catégorie).
2.4.
Variations entre campagnes du nombre des naissances de veaux
En valeur absolue, le nombre de veaux nés par campagne a augmenté chez les naisseurs
depuis 2005/2006, en relation directe avec l’augmentation du nombre d’élevages et
l’accroissement de la taille des cheptels. Cette tendance s’infléchit en 2008/2009 avec une
baisse modérée du nombre de veaux nés par rapport à la campagne précédente. Une
différence de 59 457 veaux est observée entre les 2 dernières campagnes, ce qui
correspond à une diminution de 2,7 % par rapport à 2007/2008 (Figure 9).
Figure 9. Evolution du nombre total de veaux nés dans les élevages naisseurs stricts durant
les 4 campagnes.
La baisse du nombre des naissances en 2008/2009 est également observée dans les autres
catégories d’élevages allaitants. Elle atteint 1,4 % chez les naisseurs engraisseurs de jeunes
bovins et 3,9% chez les éleveurs de veaux sous la mère. En revanche, chez les naisseurs
engraisseurs de bœufs, une très légère augmentation (0,9 %) du nombre de veaux nés est
observée (Tableau 5). Rappelons que ces différences inter-campagnes sont calculées en
valeur absolue sur la totalité des élevages naisseurs, et prennent donc en compte des
variations interannuelles possibles du nombre et de la taille des troupeaux présents.
Tableau 5. Variation du nombre de veaux nés en 2007/2008 et 2008/2009 dans les
autres catégories d’élevages.
Nb total de
% de
veaux
variation
2007/2008
785 231
Naisseurs
-1,4 %
engraisseurs JB
2008/2009
774 275
2007/2008
64 755
Naisseurs
+ 0,9 %
engraisseurs Boeufs 2008/2009
65 356
2007/2008
79 461
Veaux sous la mère
-3,9 %
2008/2009
76 382
2.5.
Variations entre campagnes du nombre de naissances mensuelles
Pour chacune des 3 races, une analyse descriptive de la distribution des vêlages par mois a
été menée pour caractériser les variations du nombre de veaux nés, et plus particulièrement
la baisse des naissances observées entre 2007/2008 et 2008/2009. Une baisse du nombre
de naissances est observée au moment du pic des vêlages, mais un rattrapage partiel
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intervient au cours des mois suivants, à des périodes où les vêlages sont généralement
moins nombreux, indiquant un probable décalage dans le temps des vêlages (Figure 10).
Figure 10. Nombre de veaux nés par mois dans les élevages naisseurs durant les 4
campagnes. Données BDNI.
L’analyse du taux de variation du nombre des naissances entre 2007/2008 et 2008/2009
confirme ces observations : au moment du pic des vêlages (décembre à avril, toutes races
confondues), jusqu’à 26% de veaux en moins ont été enregistrés par rapport à la campagne
précédente (Figure 11). Cependant, à partir du mois de mai et jusqu’à la fin de la campagne
de vêlages, jusqu’à 56% de naissances supplémentaires ont été observées par rapport à la
même période de la campagne précédente. Cette augmentation en fin de campagne ne
permet pas de rattraper la baisse observée durant le pic hivernal. Le nombre de veaux nés
durant la campagne 2008/2009 est donc inférieur au nombre de veaux nés en 2007/2008.
Figure 11. Taux de variation des naissances de veaux entre 2007/2008 et 2008/2009. Pour
chacun des mois, ce taux est calculé comme la différence du nombre de naissances entre
les deux campagnes rapportée au nombre de naissances enregistrées en 2007/2008.
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Compte-tenu de la saisonnalité des vêlages différente selon les races, la distribution du
nombre de veaux nés par mois a été analysée par race (Figure 12). Le décalage des
vêlages est observé dans les 3 races.
Figure 12. Nombre de veaux nés par mois durant les 4 campagnes, en fonction de la race.
Données BDNI, naissances enregistrées dans les élevages naisseurs avec plus de 15 vêlages.
Les résultats obtenus en race charolaise nécessitent une analyse plus détaillée pour tenir
compte des différences de conduite de la reproduction et de situation épidémiologique entre
la zone de production de l’Est et le bassin Charolais. Ainsi, dans l’Est de la France, les
troupeaux ont été fortement touchés par la FCO en 2007. La courbe des naissances
enregistrées en 2007/2008 présente un étalement des naissances entre les 2 pics de vêlage,
indiquant un décalage probable des vêlages durant la campagne 2007/2008. En 2008/2009,
la courbe des naissances retrouve une forme plus habituelle, mais présente une légère
augmentation des naissances au moment de l’automne et une diminution au moment du 2ème
pic (février à avril). Dans le bassin Charolais, le décalage des vêlages est observé en
2008/2009.
L’analyse statistique de l’évolution du nombre de veaux nés dans les élevages présents
durant les 4 campagnes montre que l’effet « période » est significatif pour les 3 races,
confirmant les différences observées entre les principales périodes de la campagne de
vêlage.
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Annexe 3 : Comparaison de la productivité des troupeaux
chez les élevages naisseurs foyers et non foyers
Le nombre de veaux nés durant une campagne dépend du nombre et de la taille des
troupeaux, et ne peut donc pas être comparé entre les élevages foyers et non foyers. Cette
comparaison sera donc réalisée à partir de l’indicateur de productivité qui prend en compte
la taille de l’élevage à travers le nombre de femelles présentes en début de campagne de
vêlage. Rappelons que pour cette partie de l’analyse, seuls les élevages naisseurs
possédant une seule race, ayant enregistré plus de 15 vêlages et présents durant les 4
campagnes ont été pris en compte. Les 3 principales races allaitantes ont été analysées
séparément.
1. Traitements statistiques pour comparer les élevages foyers
aux élevages non foyers
Pour effectuer les comparaisons statistiques entre élevages déclarés foyers et élevages non
foyers, un modèle de régression mixte a été construit pour expliquer les variations des
différences du nombre de naissances ou des différences de productivité. Les analyses ont
été menées dans les élevages présents les 4 campagnes.
En raison de l’importance des bases de données à traiter, le typage FCO a été réduit à 2
catégories : les élevages non foyers (F00) et les élevages foyers (F11 = F07 ou F08 ou F78).
Un effet aléatoire « élevage » a été également inclus au modèle pour prendre en compte la
variabilité inter-élevages.
Pour les mêmes raisons, il n’a pas été possible d’intégrer la race en variable explicative : le
traitement a donc été effectué séparément pour chacune des races : 34 (race Limousine), 38
(race Charolaise), 79 (race Blonde d’Aquitaine). Les comparaisons entre races n’ont donc
pas pu être testées.
Les analyses descriptives ont été réalisées à l’aide du logiciel SPAD. Tous les traitements
statistiques ont été effectués à l’aide du logiciel SAS.
2. Résultats :
Pour les 3 races, une baisse significative de la productivité des troupeaux est observée en
2008/2009 par rapport à l’année 2005/2006 mais également par rapport à la moyenne des
années précédentes (Tableau 6).
Tableau 6. Résultat de l’analyse de variance des différences de productivité des
troupeaux en fonction de la race, du type de femelles et du groupe FCO.
FCO
Race Limousine
Race Charolaise
Race Blonde
Différence moyenne entre 2008/2009 et 2005/2006
Non Foyers Toutes
-0.018
-0.022
-0.038
NS
S
NS
femelles
FCO
-0.012
-0.012
-0.029
Non Foyers
-0.017
-0.010
-0.033
Génisses
S
S
NS
FCO
-0.005
-0.002
-0.025
Non Foyers
-0.013
-0.027
-0.037
Multipares
NS
S
NS
FCO
-0.010
-0.016
-0.034
Différence moyenne entre 2008/2009 et la moyenne des années précédentes
Non Foyers Toutes
-0.027
-0.025
-0.040
NS
S
NS
femelles
FCO
-0.022
-0.017
-0.037
Non Foyers Génisses -0.022
S
-0.015
S
-0.031
NS
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FCO
-0.012
-0.008
-0.033
Non Foyers
-0.023
-0.027
-0.043
Multipares
NS
S
NS
FCO
-0.019
-0.019
-0.043
La valeur moyenne des différences est indiquée. Les différences de productivité ont été
calculées à partir de l’indicateur de productivité des troupeaux. Les différences entre groupes
FCO ont été testées : Non foyers : élevages non déclarés foyers, FCO : élevages déclarés
foyers, NS différence non significative, S différence significative.
Dans tous les cas, une baisse de la productivité des troupeaux est observée. Cette baisse
est faible, mais elle est toujours plus importante dans les élevages non foyers. La différence
entre élevages foyers et non foyers est significative chez les génisses des races Limousine
et Charolaise. En race Charolaise, les deux groupes sont significativement différents dans
toutes les catégories (génisses, multipares ou toutes femelles confondues). Aucune
différence significative n’est observée pour l’indicateur de productivité des troupeaux de race
Blonde d’Aquitaine.
3. Conclusion : la comparaison foyers / non foyers n’est pas
pertinente pour l’analyse
Les différentes observations indiquent une diminution probable de la fertilité des mères en
2008/2009 dans les élevages naisseurs. Dans les trois races principales, la baisse des
naissances est modérée, entre 2% et 7% de naissances en moins à l’échelle des bassins de
production berceaux de race. Une baisse des naissances est également observée dans les
élevages de veaux sous la mère (3,9 %) et chez les naisseurs engraisseurs de jeunes
bovins (1,4%). Un décalage de la distribution des vêlages dans le temps a également été
noté durant la campagne qui suit l’épizootie, c’est à dire en 2007/2008 dans le bassin de
production de charolaises de l’Est, en 2008/2009 dans les bassins de production touchés en
2008 (berceau de la race Limousine, berceau de la race Charolaise, et berceau de la race
Blonde d’Aquitaine).
La moindre dégradation des résultats observés dans les élevages foyers pourrait traduire
des différences structurelles entre ces deux catégories d’élevages. Rappelons que les
élevages foyers sont caractérisés par une taille des cheptels et un nombre moyen de
vêlages par élevage plus élevés que dans le groupe des élevages non foyers. En outre, les
élevages non foyers ne sont pas forcément des élevages sans FCO (Durand et al, 2010,
www.rfsa.net). En effet, ces élevages ne sont pas déclarés foyers de FCO, c’est à dire
qu’aucune analyse virologique ou sérologique n’a donné lieu à un résultat positif. Les
élevages non foyers peuvent donc être de « vrais témoins », c’est à dire des élevages où la
maladie n’a pas circulé, mais également de « faux témoins », c’est à dire des élevages où
aucune recherche de la maladie n’a été effectuée mais où la FCO est néanmoins susceptible
d’avoir été présente et d’avoir entraîné des altérations des résultats de reproduction. Les
enquêtes réalisées par Le Gal et al (2008) dans les Ardennes auprès de vétérinaires et
d’élevages foyers ont montré qu’une faible proportion des animaux présentait des signes
cliniques alors que ce département a été sujet à une épizootie majeure de FCO, concernant
un pourcentage élevé d’élevages, très proche de la totalité des élevages. Calavas et al
(2010) ont montré la diversité des formes cliniques de la maladie chez les bovins et l’erreur
possible de classement d’une partie des troupeaux considérés comme négatifs.
En conclusion, l’approche visant à comparer la productivité des troupeaux déclarés foyers à
celle des troupeaux non déclarés foyers n’est pas pertinente et ne permet donc pas d’étudier
l’impact de la FCO sur cet indicateur.
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collection résultats
Impact de la FCO sur le nombre des naissances des
veaux en élevage allaitant
L’impact de la FCO sur le nombre des naissances de veaux de race à viande a été analysé grâce à un indicateur de la productivité des troupeaux allaitants calculé à partir des données enregistrées dans la BDNI et dans 7 zones géographiques
correspondant à des situations épidémiologiques différentes. Quelle que soit la zone, l’indicateur de productivité des
troupeaux diminue significativement durant la campagne qui suit l’épizootie, c’est à dire en 2007/2008 dans la zone Est
touchée en 2007, et en 2008/2009 dans les zones de production touchées en 2008. En Bretagne, aucune baisse de productivité significative n’est observée. L’impact de la FCO sur la reproduction dans les élevages allaitants est toutefois
modéré au niveau national et n’affecte que la campagne concernée.
Édité par :
l'Institut de l'Élevage
www.inst-elevage.asso.fr
Dépôt légal :
3e trimestre 2010
© Tous droits réservés à l'Institut de l'Élevage
Septembre 2010
Réf. 0010 38 045
ISSN 1773-4738
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