Dispositif d-annonce dans le cadre du premier plan Olivier

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Dispositif d-annonce dans le cadre du premier plan Olivier
Dispositif d’annonce dans le
cadre du premier plan cancer
Dr Olivier BÉZY
Médecin Psychiatre
Équipe Mobile de Psycho-Oncologie Adulte
CHU Centre Jean Perrin
Contexte général
1998 : Premiers états généraux des malades
atteints du cancer
2002 : loi du 4 mars relative aux droits des
malades et à la qualité du système de santé
2003 : 1er plan Cancer
Le plan Cancer 24 Mars 2003
70 mesures pour diminuer la mortalité par cancer de 20 %
en 5 ans.
Six chapitres :
- prévention,
- dépistage,
- organisation des soins,
- accompagnement,
- formation,
- recherche.
Organisation des Soins
Chaque patient doit avoir toutes les chances de guérir quelque
soit le lieu où il est traité.
Cela suppose :
- une meilleure coordination des soins entre la ville et l’hôpital,
- le respect des règles de bonnes pratiques,
- l’accès le plus large possible aux équipements et aux
traitements innovants,
- de disposer de toutes les informations sur sa maladie,
- d’humaniser la relation médecin-malade.
Dispositif d’annonce
Mesure 40 : permettre aux patients de bénéficier de
meilleures conditions d’annonce du diagnostic de leur
maladie.
Dispositif d’annonce
L’annonce du cancer doit respecter la volonté de savoir
du patient et son rythme d’appropriation.
La mise en œuvre de ce dispositif facilite l’implication
du patient dans la décision thérapeutique. Le patient et
ses proches doivent pouvoir situer, tout au long de leur
prise en charge, l’ensemble des ressources mises à leur
disposition.
Les 4 temps du Dispositif d’annonce
Le temps médical,
Le temps d’accompagnement soignant,
L’accès aux soins de support,
L’articulation avec la ville.
Le temps médical
L’annonce du diagnostic lui-même au cours
d’une ou plusieurs consultations longues et
dédiées.
Annonce du projet de soin, consultation dédiée,
durée variable, présence d’un ou plusieurs
accompagnants, lien avec la ville.
Le temps médical
Informer le patient sur la maladie dont il est atteint, sur les
orientations thérapeutiques qui pourront lui être proposées et sur
la présentation, pour avis, de son dossier en réunion de
concertation pluridisciplinaire.
Permettre un dialogue autour de cette annonce fondatrice de la
confiance, tout en respectant le poids de celle-ci et les émotions
qu’elle peut susciter.
Identifier les conditions psychologiques et sociales qui constitue
le quotidien du patient.
Présenter, expliciter les relais soignants possibles, en précisant les
points de contact.
Remise du PPS.
Le temps d’accompagnement soignant
Principe du temps d’accompagnement soignant :
Pas obligatoire mais proposé par le médecin,
Immédiatement après ou à distance des consultations
médicales,
Assurer par un soignant (IDE, manipulateur
d’électroradiologie médicale),
Temps d’écoute, de reformulation et d’information.
Le temps d’accompagnement soignant
Objectif du temps d’accompagnement soignant :
Écouter le patient, lui donner la possibilité d’exprimer son vécu,
Faire reformuler ce qui a été dit pendant la ou les consultations
médicales et apporter des éclaircissements si nécessaire,
Présenter l’organisation de la prise en charge, visiter le service,
Évaluer le contexte du patient (besoin en soins de support),
Aborder la question du ou des proches,
Coordonner avec les autres acteurs de la prise en charge,
Informer le patients sur les associations et les espaces de dialogue
et d’information (ERI).
L’accès aux soins de support
Mesure 42 : accroître les possibilités pour les
patients de bénéficier de soins de support, en
particulier prise en compte de la douleur et
soutien psychologique et social.
Soins de support : ensemble des soins et soutien
nécessaire aux personnes malades tout au long de la
maladie conjointement au traitement spécifique
(chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie) lorsqu’il y en a.
Les soins de support font appel à des compétences dans
les domaines de la nutrition, de la diététique, de la
psycho-oncologie, de la douleur, de la kinésithérapie, de
l’orthophonie…
L’articulation avec la médecine de ville
Rôle du médecin traitant : soins de proximité, connaissance du
contexte familial et socio-professionnel du patient, demande
d’exonération du ticket modérateur, suivi du traitement à domicile :
gestion des complications.
L’information délivrée au médecin référent comporte :
- le rapport des consultations d’annonce,
- les résultats des examens complémentaires réalisés,
- le compte rendu chirurgical et anatomopathologique,
- le compte rendu de RCP,
- le PPS,
- le protocole de l’essai clinique s’il y a lieu.
Compétences requises pour les personnels amenés à
réaliser le temps d’accompagnement soignant
Formation à l’écoute,
Formation à la conduite d’entretien,
Connaissances des stratégies de
défenses et d’adaptations du patient,
Formation à l’adaptation de son
discours à ses stratégies d’adaptation,
Bonne connaissance de la prise en
charge de la pathologie,
Bonne connaissance de
l’organisation de la prise en charge
de la pathologie dans l’établissement
de soins et dans le réseau,
Bonne connaissance des processus
éducatifs à mettre en œuvre,
Être capable de planifier les
interventions des différents
professionnels,
Réajuster les actions en fonction de
l’évolution des situations,
Échanger avec tous les acteurs sur
le projet de soins
Connaître et respecter les limites de
ses compétences et de son rôle
Être capable d’encouragement et
valoriser les personnes.
Rapport du Professeur
J. P GRÜNFELD 14 février 2009 (1)
Recommandations pour le plan cancer 2009-2013
Les mesures qualité transversales à toute prise en charge de cancérologie
(annonce du cancer, pluridisciplinarité, PPS, soins de support) sont des
actions emblématiques du plan cancer 2003 très fortement soutenues par les
malades et la Ligue contre le Cancer. Le dispositif d’autorisation des
établissements de santé, arrêté par voie réglementaire, les rend désormais
opposables sur tous le territoire. La généralisation de ces mesures devra être
effective d’ici 2011.
Mesure : chaque établissement de santé prépare un plan de montée en charge
du dispositif d’annonce, qu’il met en œuvre dans les 2 ans.
On n’annonce plus de la même manière un cancer : le changement est en
cours et il est irréversible. On accompagne beaucoup plus cette annonce, qui
est grave et lourde d’angoisses. Cependant, le déploiement du dispositif de
soutien autour de l’annonce d’un cancer a été plus lent que prévu. Tous les
malades n’en bénéficient pas encore et des réajustements à la marge sont
aujourd’hui souhaitables..
Suite (2)
L’accompagnement par les infirmières est reconnu comme essentiel
dans le dispositif d’accompagnement autour de l’annonce. Néanmoins,
il n’est pas nécessaire que chaque équipe ait « sa propre infirmière
d’annonce ». Il faut avant tout que les équipes mutualisent leur moyen
pour construire ensemble, au niveau d’un établissement, un processus
d’accompagnement et d’information du patient et de ses proches. Tous
les cancers ne peuvent être annoncés de la même manière et suivant les
mêmes étapes. Si le dispositif, tel qu’il a été conçu, est très adapté aux
cancers du sein, il l’est moins pour d’autres pathologies. Tout en
gardant les principes fondamentaux et en se rappelant que le bon
accompagnement de l’annonce est un facteur clé du parcours ultérieur
de soin, il convient de les appliquer avec souplesse.
Suite (3)
Le soutien psychologique des malades et de leurs proches
constitue une partie essentielle de la dimension des soins
de support. Il convient de rendre cette offre accessible et
de mobiliser, quand cela est nécessaire, les professionnels
de la psycho-oncologie pour rendre possible l’accès à cet
accompagnement, même à domicile à travers les réseaux
territoriaux de proximité.
Vivre après le Cancer, préparer la vie après le Cancer
Recommandations :
Maintenir, s’ils le souhaitent, le soutien psychologique et social
des personnes atteintes et des aidants du moins dans les premiers
mois de l’après cancer.
L’étude de la DREESS « la vie deux ans après le diagnostic de
cancer » montre les souffrances psychologiques des malades et
de leurs proches suite à un cancer. Pour certains cancers,
notamment les cancers gynécologiques, les couples se trouvent
très fragilisés. Le rôle des psychologues et des associations est
essentiel à ce stade, y compris pour les proches qui se sont
profondément investis dans la phase aiguë et se retrouvent à la
fois épuisés et désoeuvrés dans l’après cancer.
Plan Cancer 2009-2013
5 axes, 30 mesures et 118 actions
Recherche : assurer le transfert rapide des avancées de la
recherche au bénéfice de tous les malades.
Observation : mieux connaître la réalité des cancers en France.
Prévention, Dépistage : prévenir pour éviter des cancers ou
réduire leur gravité.
Soins : garantir à chaque patient un parcours de soin personnalisé
et efficace.
Vivre pendant et après un cancer : améliorer la qualité de vie
pendant et après la maladie, combattre toute forme d’exclusion.
Plan Cancer 2009-2013
Trois thèmes transversaux :
Ils visent :
à mieux prendre en compte les inégalités de santé pour assurer
plus d’équité et d’efficacité dans l’ensemble des mesures de lutte
contre les cancers ;
à stimuler l’analyse et la prise en compte des facteurs individuels
et environnementaux pour personnaliser la prise en charge avant,
pendant et après la maladie ;
à renforcer le rôle du médecin traitant à tous les moments de la
prise en charge pour permettre notamment une meilleure vie
pendant et après la maladie.
Plan Cancer 2009-2013
6 mesures phares dont :
AXE SOINS
Mesure 18 Personnaliser la prise en charge des malades et
renforcer le rôle du médecin traitant. Faire bénéficier 80 % des
patients au moins d’un programme personnalisé de soins. Ce
programme devra systématiquement impliquer le médecin traitant.
AXE VIVRE PENDANT ET APRÈS UN CANCER
Mesure 25 Développer une prise en charge sociale personnalisée
et accompagner l’après cancer. Faire bénéficier 50 % des patients
au moins d’un Programme personnalisé de l’après cancer.
Ce programme prendra en compte les besoins individuels de
surveillance médicale, de soutien psychologique et social.
Plan Cancer 2009-2013
AXE SOINS 7 mesures
Mesure 18 : personnaliser la prise en charge des malades et
renforcer le rôle du médecin traitant.
Mesure 19 : renforcer la qualité des prises en charge pour tous les
malades atteints de cancer.
Mesure 20 : soutenir la spécialité d’anatomopathologie.
Mesure 21 : garantir un égal accès aux traitements et aux
innovations.
Mesure 22 : soutenir la radiothérapie.
Mesure 23 : développer des prises en charge spécifiques pour les
personnes atteintes de cancers rares ou porteuses de
prédispositions génétiques ainsi que pour les personnes âgées, les
enfants et les adolescents.
Mesure 24 : répondre aux défis démographiques des professions et
former à de nouvelles compétences.
Plan Cancer 2009-2013
Mesure 19 : renforcer la qualité des prises en charge pour tous les malades atteints
de cancer.
Les différentes actions :
19.1 Généraliser l’accès aux mesures transversales lancées par le Plan cancer
précédent, améliorant la qualité de toute prise en charge en cancérologie.
19.2 Conforter le financement des mesures qualité.
19.3 Accompagner la mise en place des critères d’agrément et des décrets
d’autorisation du cancer et clarifier le positionnement et le rôle des organisations
existantes.
19.4 Mener une étude sur les délais de prise en charge dans plusieurs régions.
19.5 Rendre accessible aux patients une information de référence sur les cancers
afin d’en faire des acteurs du système de soins.
Plan Cancer 2009-2013
AXE VIVRE PENDANT ET APRÈS UN CANCER
Mesure 25 : développer une prise en charge sociale
personnalisée et accompagner l’après cancer.
AXE VIVRE PENDANT ET APRÈS UN CANCER
Les actions
25.1 Généraliser les actions d’évaluation sociale dans le cadre du dispositif d’annonce et
intégrer un volet social dans le Programme Personnalisé de Soins (PPS).
25.2 Proposer à chaque patient une consultation sociale en cours de traitement afin
d’évaluer la mise en oeuvre du volet social du PPS et de préparer l’après cancer.
25.3 Expérimenter la mise en oeuvre d’un Programme Personnalisé de l’Après Cancer
(PPAC). Cette action implique aussi d’offrir aux personnes malades et aux aidants la
possibilité d’un accompagnement psychologique après le cancer.
25.4 Se doter de critères médicaux relatifs à la sortie d’ALD et prendre les mesures
nécessaires pour assurer le financement d’une surveillance médicale régulière après la
sortie d’ALD, dans les cas où cette surveillance reste nécessaire.
25.5 Permettre la prise en charge des implants supports de prothèses dentaires et
maxillo-faciales dans la réhabilitation prothétique des patients traités pour des cancers
de la cavité buccale, des maxillaires ou des tissus attenants.