jean-Pierre bechler

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jean-Pierre bechler
LE DOSSIER
Jean-Pierre Bechler
« Le Brevet de Maîtrise
est synonyme de qualité
et de qualification »
Le Président de la Section de Colmar de la Chambre
de Métiers d’Alsace préside la Commission formation
de la CMA et celle de l’Assemblée Permanente
des Chambres de Métiers et de l’Artisanat (APCMA).
Ces différentes fonctions, ajoutées à la passion
que Jean-Pierre Bechler accorde à tout ce qui touche
La Chambre de Métiers d’Alsace délivre à
Marie DUPONT
aux filières artisanales de formation, lui confèrent
née le 1er mai 1987 à Strasbourg (67)
une légitimité certaine à préfacer ce dossier du mois
consacré au Brevet de Maîtrise, justement qualifié
de « diplôme d’excellence de l’artisanat ».
T
out comme l’artisanat en général, le
Brevet de Maîtrise a considérablement évolué. Les 100 artisans qui,
en moyenne, obtiennent chaque
année le titre après avoir sacrifié près de 160
jours de repos sur une période de trois ans,
ont d’autres motivations que celles de leurs
ainés, même si sur le fond ils sont animés
par les mêmes valeurs. Longtemps le Brevet
de Maîtrise a été le sésame qui permettait à
son titulaire d’être honoré du titre de
Maître, et d’être de ce fait en mesure de
former des apprentis. Ceci impliquait bien
évidemment compétence et qualification,
car pour être transmis dans de bonnes
conditions, le savoir-faire doit être hissé au
plus haut niveau. La quête actuelle des
candidats au Brevet de Maîtrise va toujours
dans ce sens, mais ce qui a changé c’est
l’éventail des compétences nécessaires, qui
s’est considérablement élargi, pour celles et
ceux qui projettent de créer ou de reprendre
une entreprise. Savoir monter un business
plan, lire un bilan, analyser son marché et
son environnement, lancer un nouveau
produit et le commercialiser, gérer les
ressources humaines sont
des connaissances qu’un
chef d’entreprise doit
avoir (ou acquérir) faute
de quoi il s’expose à de
graves désillusions. Détenir
un Brevet de Maîtrise
n’est pas un aboutissement,
mais il ouvre l’esprit à
de nouveaux espaces de
compréhension et permet
ainsi aux artisans de
rebondir et de rester compétitifs face à des évolutions
toujours plus rapides.
Encourager les jeunes, ou moins jeunes,
artisans à préparer le BM est pour les
élus consulaires et les professionnels un
véritable devoir. « Depuis mon élection à
la présidence de la Commission Formation
de l’APCMA, je me bats pour accélérer la
procédure de certification des Brevets de
Maîtrise des différents métiers. Mon objectif
est de parvenir rapidement à 24 métiers
certifiés. Deux titres ont été certifiés en
janvier dernier (génie climatique, peintre en
le Brevet de Maîtrise
Esthéticienne cosméticienne
Schiltigheim, le 11 juillet 2013
ns Professionnelles
Ce titre est enregistré au Répertoire National des Certificatio
2008 -modifiéau niveau III, code NSF 336t, par arrêté du 3 octobre
publié au Journal Officiel des 13 et 21 novembre 2008
sous l’intitulé Coiffeur (brevet de maîtrise)
Son titulaire a le droit de former des apprentis
conformément à l’article R.6261-14 du Code du Travail
LE TITUL AIRE
PAR DÉLÉGATION DU PRÉSIDENT DE L’APCM,
LE PRÉSIDENT DE
L A CHAMBRE DE MÉTIERS D’ALSACE
LE PRÉSIDENT DU JURY
bâtiment) et on attend la certification imminente du BM bouchers charcutiers traiteurs,
mais nous sommes encore loin du compte
avec 12 BM certifiés et il faut en permanence
agir sur la Commission de certification pour
que les certifications soient plus rapides. » A l’heure où il est beaucoup question de
« coût » du travail, l’artisanat met en exergue
la « qualité » du travail, et le Brevet de
Maîtrise est en quelque sorte son bras armé.
Jean-Pierre Bechler
G azette des M étiers | M ars 2014
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le dossier
LE BREVET DE MAÎTRISE,
l’excellence du métier
UNE FORMATION DIPLOMANTE DE NIVEAU 3 (certifiée Bac + 2)
Le Brevet de Maîtrise s’adresse à tous ceux qui exercent déjà leur métier et souhaitent progresser dans
leur vie professionnelle, qu’ils soient chefs d’entreprise ou salariés.
Une formation modulable pour obtenir un diplôme spécifique au secteur de l’artisanat
Reconnu au plan national, le Brevet de Maîtrise est un titre qui valide l’excellence professionnelle et la compétence de gestion managériale
de l’entreprise artisanale. Il permet d’acquérir les compétences nécessaires pour piloter et encadrer une équipe, innover, créer ou reprendre
et développer une entreprise dans de bonnes conditions.
>>
SES ATOUTS
>
une haute qualification
professionnelle
permettant l’accès au titre
de Maître Artisan
>
l’acquisition d’outils
et d’une méthodologie
indispensables pour la création
ou le développement d’entreprise
la possibilité
de former
des apprentis
Six modules généraux et un module professionnel
La formation s’articule autour de 6 modules généraux de 329 heures et un module professionnel dont le contenu de formation et la durée
sont propres à chaque métier.
La validation est organisée au niveau de chaque module. Elle repose sur des contrôles continus et des épreuves terminales définies au plan
national. Chaque module est indépendant de l’autre. Une fois acquis, le module est valide durant 5 ans.
Module A : fonction entrepreneuriale
(49 heures)
- situer l’entreprise et ses acteurs dans leur
environnement ;
- communiquer efficacement avec son environnement
professionnel.
Module B : fonction commerciale (56 heures)
- situer l’entreprise dans son environnement commercial ;
- définir une stratégie commerciale et mettre
en œuvre les plans d’action commerciale ;
- maîtriser les différents outils de l’action commerciale
au quotidien ;
- maîtriser les techniques de vente et d’après vente.
Module C : gestion financière et économique
de l’entreprise artisanale (84 heures)
- élaborer, équilibrer et analyser un plan de financement ;
- lire et établir un compte de résultat et un bilan simplifié ;
- analyser la rentabilité et la situation financière.
Module D : gestion des ressources humaines
(56 heures)
- recruter et développer les compétences ;
- organiser le travail et manager le personnel ;
- analyser les dysfonctionnements ;
- communiquer dans le cadre professionnel ;
- intégrer les principes du droit du travail dans la gestion
quotidienne de la relation de travail.
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G azette des M étiers | M ars 2014
Module E : formation et accompagnement
de l’apprenant (maître d’apprentissage)
(42 heures)
- situer l’apprentissage dans son environnement ;
- accompagner l’apprenant dans la construction de son
projet d’insertion professionnelle et sociale ;
- acquérir les compétences pédagogiques et partenariales
nécessaires à la fonction de tuteur et/ou de maître
d’apprentissage.
Module F : communiquer à l’international
(42 heures)
- se présenter ;
- correspondre et converser au quotidien ;
- correspondre et converser dans le milieu professionnel.
Module G : fonction production
(durée selon le métier)
Maîtrise du métier, technologie, réglementation, réalisation
et organisation de travaux spécifiques au métier.
Pour tout renseignement, contactez le conseiller
en formation de votre secteur :
• Bas-Rhin
Marcelle MEYER
[email protected] - Tél. 03 88 19 79 18
• Haut-Rhin
Loïc FRESSE
[email protected] - Tél. 03 89 20 84 55
le dossier
Formations diplômantes
Formations diplômantes de niveau III (certifiées bac+2)
BREVET DE MAITRISE
Le Brevet de Maîtrise forme à l’excellence dans l’artisanat
6 modules généraux pour gérer et manager une entreprise
et 1 module professionnel spécifique à votre métier.
Ce dernier se déroule sur une plate-forme technique régionale.
Métiers
Session
Lieux
Durée
Coiffeur
17 Mars 2014
Schiltigheim
Mulhouse
Schiltigheim
+ plate-forme
technique
De 470 à 593
heures
de formation
1 jour par semaine
Colmar
Schiltigheim
+ plate-forme
technique
De 546 à 616
heures
de formation
1 jour par semaine
Esthéticienne cosméticienne
Boulanger
Pâtissier confiseur glacier traiteur
29 Septembre 2014
Mulhouse
Carrossier - Peintre en carrosserie
Installateur en équipements électriques
Installateur de systèmes de génie climatique
Menuisier de bâtiment et d’agencement
27 Septembre 2014
Peintre en bâtiment
Réparateur-gestionnaire en maintenance
automobile
La CMA vous accompagne pour établir un plan de financement personnalisé en fonction de l’entreprise et/ou du stagiaire.
Éliane Haeflinger,
HairStyle Studio à Obersaasheim
Elle a toujours rêvé d’ouvrir un jour son propre salon
de coiffure, alors Éliane Haeflinger a chaussé des bottes
de sept lieues pour parfaire sa formation, sans s’accorder
le moindre répit.
CAP et BP en poche, elle enchaîne
immédiatement avec le BM qu’elle
prépare en alternance avec une
activité salariée au salon de coiffure
« Authentique » à Colmar. Le titre lui
est décerné en 2013 et sans plus
attendre, elle ouvre SON salon à
Obersaasheim (village de 1 000
habitants), en association avec Tina
Nguyen, dirigeante d’un institut de
beauté BNC Espace Design. Les deux
jeunes femmes conservent une
autonomie dans la direction de leurs
entreprises, mais travaillent en réseau
et fidélisent mutuellement leur
clientèle. À l’issue d’un parcours mené
tambour battant, il n’est pas besoin de
discourir longuement sur la motivation
d’Éliane. Chaque module de formation
du BM a été pour elle l’occasion
d’acquérir de nouvelles compétences,
aussitôt transposées dans la
perspective de sa future entreprise.
Elle tire profit des cours
de marketing en créant un site
internet, construit une campagne
publicitaire et accompagne à coups
de sponsoring ciblé les activités
des associations locales. Une manière
efficace d’être admise dans la vie
communale. « Les cours du Brevet de
Maîtrise m’ont beaucoup appris, aussi
bien au niveau théorique que pratique.
J’ai pu me familiariser avec des
techniques de coupe nouvelles et
d’autres, anciennes, que je n’aurai
peut-être pas souvent l’occasion de
mettre en œuvre dans mon salon mais
qui complètent avantageusement mon
bagage professionnel » souligne cette
jeune femme de 23 ans, épanouie
et heureuse d’avoir réalisé son projet
professionnel.
G azette des M étiers | M ars 2014
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le dossier
BREVET
DE MAÎTRISE,
ils l’ont fait
et ils en sont
fiers !
A
vec plus d’un siècle d’existence,
le Brevet de Maîtrise a changé,
tant sur la forme que sur le
fond. Le précieux parchemin
illustre aussi l’évolution des arts graphiques,
mais qu’il soit enluminé de lettres gothiques ou de caractères contemporains, il
est toujours soigneusement encadré et
ostensiblement accroché au mur d’un
bureau, d’un atelier, d’une boutique, bien
en vue des visiteurs, témoin silencieux et
pourtant éloquent du niveau de qualification du maître artisan maison. Stylisé
sous l’aspect d’un A écarlate, il s’affiche
aussi dans toute la communication de
l’entreprise : en-têtes de lettres, dépliants
publicitaires, site internet, devis, véhicules
professionnels… Il est partout, attestant
de la fierté de son titulaire et de sa volonté
de le faire savoir.
Préparer un Brevet de Maîtrise est
généralement une décision mûrement
réfléchie, prise à l’aune de parcours
différents mais visant des objectifs
similaires. D’abord, c’est souvent un
challenge que les postulants s’imposent
par le besoin irrépressible de se dépasser,
d’entrer par la grande porte dans une
sorte d’aristocratie professionnelle, au
sens noble. « Je dois le faire » est une
expression qui revient souvent, révélant
que son auteur est disposé à des sacrifices
pour mener à bien son projet. Ensuite,
qu’ils soient salariés, créateurs ou
repreneurs d’entreprise, ils ont en
commun la volonté d’acquérir de
nouveaux savoirs, de perfectionner ce
qu’ils savent déjà faire, en somme être à
la hauteur pour réaliser ultérieurement
l’objectif qu’ils se sont fixé. Nous avons
rencontré six titulaires du Brevet de
Maîtrise. Dans leurs appréciations, on
retrouve bien sûr des similitudes mais
aussi des éclairages plus personnels qui
démontrent que le titre de l’excellence
artisanale a toujours la même aura et que
l’obtenir est un gage de réussite dans la vie
professionnelle.
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G azette des M étiers | M ars 2014
Mickaël Gramfort,
boulangerie-pâtisserie Gramfort
à Auenheim
Deux ans après l’ouverture de sa boulangerie-pâtisseriesalon de thé, Mickaël Gramfort a ouvert un dépôt de pain
à Auenheim, également assorti d’un salon de thé.
Il emploie à présent 9 salariés. Cette réussite professionnelle,
doublée d’une rapide expansion, il la doit bien sûr à un travail
sans relâche mais aussi « à l’application concrète des outils
de gestion, de commercialisation et de management »,
acquis de son propre aveu « grâce au Brevet de Maîtrise
Supérieur de pâtisserie, que j’ai obtenu après un CAP
de boulangerie et un BTM de pâtisserie ». Assidu tout au
long d’une formation cofinancée par une aide du Conseil
Régional d’Alsace et un apport personnel, il a tout
particulièrement apprécié les modules de gestion :
« j’ai appris à calculer les ratios, les coûts des matières
premières, les charges salariales et sociales, que je peux
suivre au plus près et rectifier le tir si besoin, sans
attendre le bilan ». Si l’on en juge par le développement
rapide de son entreprise, Mickaël a bien compris le sens
des enseignements dispensés et pour lui il n’y a pas
de doute : « la formation au Brevet de Maîtrise est
indispensable pour celui qui veut créer ou reprendre
une entreprise ».
le dossier
Sébastien Loos,
Responsable d’affaires senior,
installateur électrique Vonthron à Reichstett
Steve Godecke,
Menuiserie Godecke
à Ernolsheim-Bruche
Cette entreprise de menuiserie générale, employant
4 collaborateurs, est actuellement dirigée par Heinz
Godecke, le père de Steve. Ce dernier a obtenu
le BTM (Brevet Technique des Métiers) bois en
2005 et a enchaîné immédiatement avec le BMS
(Brevet de Maîtrise Supérieur) qu’il a mis dans son
escarcelle en 2008. Appelé le moment venu
à reprendre la direction de l’entreprise familiale,
il a suivi la formation du BMS dans cette
perspective. Élu de la commission des compagnons
de la CMA et également membre de commission
d’examen dans son métier, il donne du Brevet
de Maîtrise un avis très positif. « Ce qui m’a le plus
frappé, c’est le caractère complet de la formation.
A priori, 3 ans cela peut sembler long, mais
la densité et l’approfondissement des matières
abordées sont tels qu’il faut leur consacrer le temps
nécessaire » explique Steve qui a pu se familiariser
avec le marketing, la commercialisation,
la relation client, la gestion « qui me sont d’ores
et déjà utiles dans l’entreprise ». Autre volet très
apprécié, la partie informatique : « je n’étais pas trop
ouvert à l’informatique » reconnaît Steve,
« mais grâce au BM je m’y suis mis et j’ai même
suivi une formation parallèle qui m’a encore permis
de progresser ». Enfin, et ce n’est pas le moindre
mérite de la formation au Brevet de Maîtrise,
elle a donné à Steve « le goût d’en savoir plus
et de poursuivre d’autres formations ».
Au sein de l’entreprise Vonthron,
Sébastien Loos a gravi successivement différents échelons.
Il débute comme ouvrier monteur,
puis chef d’équipe, technicien
d’affaires et responsable d’affaires
junior. Sans être titulaire du Brevet
de Maîtrise, il exerçait déjà la
fonction de responsable d’affaires
senior, mais il tenait à obtenir le
titre « par satisfaction personnelle
et me prouver que je pouvais
le faire ». Objectif atteint en 2013 !
Sa fonction de responsable
d’affaires senior consiste à encadrer
une équipe de monteurs, démarcher
la clientèle, réaliser des études
techniques et financières, rédiger les
devis, suivre les chantiers, établir les
factures et veiller à leur règlement.
« Grâce au BM, je réagis
différemment dans mon travail.
Je maîtrise mieux les aspects
juridiques, la gestion, la comptabilité et la présentation des
dossiers » reconnaît Sébastien
également très satisfait par
la qualité des formateurs :
« des hommes de terrain qui n’ont
pas que des connaissances
théoriques ». Il évoque « une
dernière année difficile, comptant
600 heures de travail à côté de
celles réalisées dans l’entreprise,
c’était du costaud mais je suis allé au
bout ». Pour Sébastien, le BM est une
consécration qui le rend encore plus
légitime dans son travail et vis-à-vis
des collègues dont il assure
l’encadrement.
Franck Cichecki, Garage Franck à Issenheim
Ce jeune mécanicien automobile a passé les BEP et Bac Pro en entreprise et
au CFA de l’Artisanat de Mulhouse, véritable pépinière de tout ce qui touche aux
véhicules à deux ou quatre roues. En août 2012, il crée son atelier de réparation
automobile à Soultz et, parallèlement, entame la préparation du Brevet de Maîtrise
dans sa spécialité, qu’il vient juste d’obtenir en février dernier. Sur le BM, il ne tarit pas
d’éloges : « c’est une super formation, avec des intervenants hautement compétents.
Je n’ai pas eu l’impression de retourner à l’école, j’ai trouvé au contraire une ambiance
de travail conviviale, une émulation avec les autres stagiaires ». Franck Cichecki a
aussi apprécié « le côté concret de l’enseignement dispensé, ce que j’ai appris me sert
à présent dans le quotidien de mon entreprise ». Il n’hésite pas à dire qu’il dispose
à présent de « toutes les clés pour exercer le métier de chef d’entreprise qui ne se
limite pas à la technique professionnelle ». Durant ses trois années de formation,
il s’est astreint à une grande assiduité qui lui a ouvert les portes de la réussite.
« Si on suit régulièrement les cours, on est tellement bien préparé qu’on ne peut pas
rater l’examen final » affirme ce néo-titulaire qui n’a qu’un regret : « c’est dommage
que les candidats au BM ne soient pas plus nombreux ».
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le dossier
David Kintz,
vice-Président de la commission d’examen du Brevet de Maîtrise peinture
Dirigeant d’une entreprise de peinture
employant 25 salariés à Geispolsheim, David
Kintz est engagé dans de multiples fonctions
professionnelles et syndicales. Mais celles
qu’il privilégie ont trait à la formation,
puisqu’il coiffe la double casquette de
Président de la commission d’examen
du BTM peintre en bâtiment et celle de
vice-Président de la commission d’examen
du BM peintre en bâtiment. Titulaire du BM
depuis 1996, il avait fait de l’obtention du
titre un objectif absolu ! « Alors que je n’étais
qu’apprenti, puis compagnon, il m’arrivait
dans mes différents emplois de fixer du
regard le diplôme accroché au mur derrière
le dos de mes patrons successifs,
et je n’avais qu’un seul but, le décrocher
à mon tour pour pouvoir l’accrocher aussi
un jour dans mon bureau » raconte-t-il, avec
dans la voix une pointe d’émotion mêlée
d’excitation. Presque 20 ans après,
il a conservé des relations avec ses
camarades de promotion : « se former
ensemble, trois ans durant, crée des liens
et le besoin d’échanger, de confronter les
expériences est toujours vivace ». Ce constat
est le résultat « de la piqûre BM. Quand on
en sort, on n’est plus le même » ! A l’affût
de toutes les évolutions de son métier,
il n’a cessé de les adapter aux référentiels
des examens et d’expliquer : « le BM
d’aujourd’hui s’inscrit dans son époque,
les modules théoriques l’emportent sur la
pratique. Pour celle-ci, le diplôme majeur est
le BTM. Le BM, lui, vise plus haut ».
Mais pour David Kintz, promouvoir
l’excellence exige aussi des moyens et il se
félicite « de la mise en place, avec le soutien
des financeurs, de pôles de formation
animés par des formateurs compétents,
souvent issus du terrain et disposant des
outils les plus performants ». Il encourage
vivement les jeunes à préparer le BM peintre
pour plusieurs raisons : « porter le titre de
Maître peintre est un signe de reconnaissance
de ses pairs, et valorisant vis-à-vis du grand
public. Obtenir le diplôme est la garantie
d’avoir entre les mains tous les atouts pour
diriger une entreprise et la pérenniser ».
David Kintz est formel : « il faut écarter cette
idée reçue que le BM ne s’adresse qu’aux fils
d’artisans établis, appelés à reprendre
l’entreprise paternelle ». Au contraire,
insiste-t-il, « le BM permet à un jeune, même
s’il ne souhaite pas s’installer, de se doter
d’un sacré bagage et de se positionner
avantageusement sur le marché du travail ».
Il préconise que chacun progresse à son
rythme : « après le CAP et le BTM, il est
normal de s’accorder une pause, de prendre
de la bouteille dans son travail et de profiter
des loisirs de l’existence ». Il admet aussi
que « c’est parfois dur de retourner en
formation quand on a interrompu le cycle,
mais là intervient la motivation et les
candidats au BM en sont rarement
dépourvus ».
David Kintz est fier d’avoir contribué à créer
une filière complète de formation dans son
métier. « Les échelons doivent être gravis
un à un, jusqu’au sommet, chacun à son
rythme ».
Ces évolutions ont permis au métier de
retrouver des lettres de noblesse, d’être plus
attrayant et de proposer un véritable plan de
carrière. « Pouvoir dire qu’on est étudiant en
métier est une avancée formidable » conclut
ce passionné qui reconnaît qu’en formant
les autres il se forme aussi lui-même.
La filière de formation professionnelle dans l’artisanat
Formation en apprentissage
3e de collège
20
G azette des M étiers | M ars 2014
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Formation continue (promotion sociale)