Chez Marc
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Chez Marc
My DAY WITH Chez Marc Chez Marc, il y a des meubles et des objets partout. Et des piles! Des piles de livres, de magazines, de courrier, de vêtements… Pas de doute, Marc affectionne aussi les piles. Au fil des ans, sa curiosité et sa passion pour le mobilier vintage ont pris la forme d’une véritable collection. C’est ce qui donne cet esprit inimitable à son spacieux loft, situé dans une ancienne fabrique de bonbons du quartier de Sébeillon. Cerise sur le gâteau, une petite cour privative située juste à côté de l’entrée donne accès à une belle terrasse sur le toit, qui, elle, est commune à tous les habitants de l’immeuble. En me baladant dans le vaste espace, accompagnée dans mes explorations par «Betty», la chatte, je passe d’une découverte à l’autre. Sentiment de grande satisfaction pour la chineuse que je suis aussi. Le loft de 250 m2 se divise en plusieurs zones. En entrant, le regard embrasse d’abord une longue pièce. Elle sert de coin lecture et de bibliothèque à Marc, qui est enseignant. Sur ma gauche, la cuisine, puis le salon; le poêle qui ronronne semble une invitation à se prélasser dans le grand canapé de Sede. Le salon franchi, je découvre une grande table de notable, puis le bureau et le coin cinéma où Marc visionne ses films préférés. Au fond, dans la partie la plus sombre du loft, se trouvent la chambre à coucher et l’atelier de bricolage. Il règne partout une relative pénombre. Marc adore jouer de la lumière pour créer des ambiances différentes. C’est pourquoi il y a ici un nombre incroyable de lampes… de toutes tailles et de toutes formes. Photos et texte: Catherine Gailloud Création concept: Catherine Gailloud et Christiane Nill / www.mydaywith.ch Avant l’installation de Marc, le loft était dépourvu de cuisine. Le meuble vert et le plan de travail en inox ont été faits sur mesure. Marc aime lire, assis à une table. De haut en bas La lampe Pantone trône sur une table de Marcel Breuer. Le canapé – peu confortable! – date du début du XXe siècle. Les gens qui n’avaient pas beaucoup de moyens achetaient alors des meubles recouverts de moleskine, un matériau imitant le cuir. Au fond, on voit le bureaucabinet, un meuble un peu mystérieux, qui se referme complètement. Une fois replié comme une boîte, il se transporte assez facilement. Clin d’œil à l’enfance, aux dessins animés de Walt Disney, qu’il adorait regarder. Le côté gag et l’humour sont des aspects importants de la personnalité de Marc. My DAY WITH Chez Marc De haut en bas Au milieu des piles de livres trône le toréador. Même s’il n’apprécie pas la tauromachie, Marc aime l’atmosphère qui se dégage de ce tableau: le costume, le regard concentré sur l’arène, le combat, l’allure fière, le côté un peu kitsch, les couleurs. Il a trouvé ce cadre dans une brocante du sud-ouest de la France il y a vingt ans. Une horloge achetée chez Habitat, posée sur un meuble d’atelier. Au fil du temps Depuis combien de temps vis-tu ici? Je suis tombé sur le panneau «à vendre» en automne 1997 et j’ai emménagé en 1998 après environ une année de travaux. Pourquoi as-tu choisi cet appartement? Ça faisait vingt-cinq ans que je vivais dans un petit 2-pièces. J’étais allé à New York, j’aimais les lofts et je rêvais souvent d’une vie dans un grand lieu ouvert. De transformer un espace industriel en conservant son âme, son état brut. Quel genre de travaux as-tu fait? La bibliothèque a été réalisée à partir d’un meuble d’atelier transformé avec de simples planches en bois. L’ours en peluche de Marc, qui le suit depuis son enfance. Les boîtes en métal sont des coffres de sûreté qui viennent d’une banque. La chatte «Betty». Une paroi vitrée a été abattue, avec des planches de chantier j’ai ajouté des parquets là où il n’y en avait pas, et j’ai fait installer une cuisine. Toutes les fenêtres ont été changées, mais les poignées ont été conservées et un ébéniste a recréé les fenêtres originales pour garder l’esprit du lieu. Comment as-tu procédé pour aménager ton appartement? Quand je suis arrivé avec le mobilier de mon minuscule 2-pièces dans ce grand loft, tous les meubles étaient trop petits! Alors, tout s’est fait lentement, pièce par pièce, objet par objet, au fil de mes trouvailles. Ici, chaque chose a un vécu, une histoire. Je suis d’abord séduit par le matériau et la forme. Et j’aime bien détourner la fonction première des meubles ou des objets. L’appartement est en évolution permanente, il y a des choses qui disparaissent, d’autres sont remplacées. Comment as-tu choisi les couleurs des murs? Pour la chambre à coucher je voulais une ambiance Mille et Une Nuits, quelque chose de sensuel; le rouge s’est imposé. Dans les autres pièces, j’ai préféré des couleurs plus neutres et claires. Le coin projection, c’était un incontournable pour toi? C’est plutôt un concours de circonstances. La place le permettait, et j’adore les films des années 50-60. Quel endroit préfères-tu chez toi? La table de ma cuisine, c’est notre quartier général à «Betty» et à moi. Je l’ai achetée chez une dame qui vit à la campagne, et ça a été une belle rencontre. Elle est en bois clair et le plateau en bois massif laminé, elle est attribuée à Kurt Thut, une grande figure du design suisse. Un objet auquel tu tiens particulièrement? Le grand bouddha dans l’atelier, il me suit depuis tellement longtemps. Je l’ai acheté lors de mon premier voyage en Thaïlande en 1988. Bien que je ne sois pas pratiquant, le bouddhisme et sa philosophie me plaisent: la voie du juste milieu, l’équilibre… un travail de tous les jours! Où chines-tu? Dans les dépôts-ventes, les brocantes, les vide-greniers, les puces. Partout! Le bureau Borsani, trouvé dans une brocante. La lampe goutte à l’arrière-plan est la première lampe design achetée par Marc, à Paris, sur les quais. My DAY WITH Chez Marc De haut en bas Vue depuis le hall d’entrée sur la petite cour intérieure ou Marc passe beaucoup de temps. En été, il y installe un parasol, des chaises longues, y fait la sieste, lit, boit son thé et s’occupe de ses nombreuses plantes. Une affichette du film «La scoumoune» et un 45 tours de Juliette Gréco (la photo a été prise avant qu’elle se fasse refaire le nez!). Le tourne-disque fonctionne encore, autre clin d’œil à l’adolescence de Marc, qui l’emportait pour se rendre à des boums. La table, attribuée à Kurt Thut. La photo lumineuse de John Wayne dans son cadre doré est un objet typiquement américain. Dans les années 50, tous les cinémas utilisaient ce genre de cadre pour créer des points lumineux à l’entrée ou le long des allées. La table basse vintage est d’un designer suisse inconnu, également une de ses toutes premières acquisitions. My DAY WITH Chez Marc De haut en bas La méridienne de style oriental qu’il a trouvée chez un ami brocanteur. Il l’appelle son cabinet de curiosités. Il est composé d’objets ramenés de voyages, essentiellement d’Asie. Et encore des petits ours et des «bambis» qui lui rappellent son enfance. Lampes d’usine et bureau de notable Borsani, en chêne. Des lampes achetées parce qu’elles procurent un éclairage très agréable.