Lettre à M le Maire de Paris - Site du SNUDI-FO 22 des Côtes
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Lettre à M le Maire de Paris - Site du SNUDI-FO 22 des Côtes
SNUDI FO PARIS 131 rue Damrémont 75018 PARIS - tél. 01.53.01.61.58/57 ou 06 95 32 01 01 - fax 01.53.01.61.59 Email : [email protected] Monsieur Bernard Lempereur Secrétaire départemental à Monsieur Bertrand Delanoë Maire de Paris Hôtel de Ville de Paris Place de l’Hôtel de Ville 75196 Paris RP Site : http://75.fo-snudi.fr Paris, le 27 septembre 2013 Objet : demande d’audience Monsieur le Maire L’an dernier en différentes occasions, le SNUDI-FO vous a alerté sur les conséquences prévisibles de la mise en œuvre de l’aménagement des rythmes éducatifs (ARE), en application du décret du 24 janvier 2013 promulgué par Monsieur le Ministre de l’Education nationale. A de multiples reprises, lors des grèves ou au cours des réunions publiques, vous avez pu constater l’opposition extrêmement déterminée des enseignants, mais aussi des personnels municipaux et de nombreux parents. Vous avez néanmoins délibéré et engagé le projet éducatif territorial dans l’objectif comme vous l’avez écrit « de contribuer à la réussite éducative de tous, de favoriser le développement personnel de l’enfant, d’assurer son épanouissement intellectuel et physique et son implication dans la vie en collectivité, et de renforcer le lien avec les familles ». Près d’un mois après la rentrée, de l’avis général, la sécurité et la santé des élèves sont mises en danger et les enseignants ne peuvent plus exercer leur métier d’enseignant fonctionnaire d’Etat. Nous vous demandons de prendre la mesure d’une situation qui se détériore de jour en jour et qui selon les enseignants parisiens s’apparente de plus en plus à un « chaos », à un « désastre »… Vous avez ainsi sûrement pris connaissance de la lettre que vous ont récemment adressée tous les directeurs du 6ème arrondissement (voir copie en pièce jointe à ce courrier). Elle exprime parfaitement le sentiment de colère et d’exaspération qui grandit dans les 662 écoles parisiennes. A raison, nos collègues vous alertent : « Croyez-vous honnêtement que nos élèves se reposent lorsque dans le temps de l’ARE, ils seront hébergés voire parqués une heure et demie dans des lieux de fortune. Le projet territorial a produit son effet nocif majeur : un surcroît de fatigue pour des enfants déboussolés, atomisés » A juste titre, ils soulignent la détérioration sans précédent des conditions d’enseignement, la remise en cause des missions statutaires des enseignants :« Avez-vous pensé à tous ces enseignants chargés de la transmission des savoirs, troublés, heurtés au fond d’eux-mêmes, lorsqu’ils doivent à la hâte quitter cette classe, leur classe, celle de leurs élèves, à quinze heures, la laisser à des animateurs qui, par manque d’espace, vont investir leurs classes ? Dans leur salle de classe, dans ce même lieu où quelques instants plus tôt, ils y enseignaient. Ils s’en vont errer, je ne sais où, à la recherche d’un endroit où préparer leur classe du lendemain ». Ces propos sont confirmés par des dizaines et des dizaines de témoignages que nous tenons à votre disposition et dans lesquels nos collègues réprouvent la confusion entre le scolaire et le périscolaire, au détriment de leur statut, de la sécurité des élèves et des conditions d'hygiène dans les écoles. Ils s’opposent à la transformation de l’école en « hall de gare », en « maison des enfants », en « club med » ou en « maison de quartier »… Directeurs et adjoints, qu’ils exercent en maternelle ou en élémentaire, demandent que cesse sans délai l’application de cette réforme, c’est aussi la position de l’intersyndicale SNUipp/SNUDI-FO/SUD/CGT/CNT qui se prononce pour la suspension de l’aménagement des rythmes éducatifs. Le SNUDI-FO, particulièrement attaché au caractère national et laïque de l’école publique estime qu’il n’y a pas d’aménagement ou d’arrangement possible du projet éducatif territorial, Il doit être retiré. Les quelques retouches annoncées précipitamment par votre adjointe chargée de la vie scolaire, et dont nous avons pris connaissance par la presse, ne peuvent que renforcer l’indignation des collègues. Faire appel à « un laboratoire de recherche spécialisé pour évaluer les effets de la réforme sur les élèves » est d’un ridicule achevé ! Nos élèves ne sont pas des sujets d’expérience ! Par conséquent, il est de votre responsabilité de suspendre immédiatement l’aménagement des rythmes éducatifs. Il y a urgence, c’est maintenant une question de protection des élèves et des personnels. C’est très exactement ce que vous disent les directeurs du 6ème dans la conclusion de leur lettre : « Ne pas vous le dire, ne pas vous le crier jusqu’à ce que vous finissiez par l’entendre, serait pour nous une faute encore plus grave ; pour nous qui assurons l’éducation des enfants et en assumons la fière responsabilité ». Monsieur le Maire, le SNUDI-FO partage totalement le sentiment de révolte de nos collègues directeurs et adjoints. Soyez ainsi assuré que nous sommes déterminés à prendre toutes nos responsabilités pour obtenir la suspension de l’ARE et vous comprendrez que dans ces conditions, nous portions ce courrier du syndicat à la connaissance de tous les enseignants parisiens. Persuadé que vous comprenez la gravité de la situation, je vous demande de recevoir en urgence une délégation du SNUDI-FO. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de ma considération la plus distinguée. Bernard Lempereur Secrétaire départemental