Port-Camargue innove pour draguer ses canaux

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Port-Camargue innove pour draguer ses canaux
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■ Région
Midi Libre midilibre.fr
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013
Un guide des
services à domicile
Santé ❘ Il recense 250 structures en
région pour malades et handicapés.
Port-Camargue innove
pour draguer ses canaux
Environnement ❘ Pour la première fois en France, un nouveau
procédé sera utilisé. Il consiste à séparer les vases et le sable.
P
■ Frédéric Carrère et Philippe Rémer de la Fehap.
Trouver un infirmier à domicile, un auxiliaire de vie, une
aide ménagère, un centre de
dialyse... et connaître le rôle
exact des structures aux abréviations barbares. A l’occasion de son congrès annuel,
organisé jusqu’à demain à Toulouse, la Fehap (Fédération
des établissements hospitaliers et d’aide à la personne)
publie un annuaire complet et
exhaustif des services à domicile sanitaires, sociaux et
médico-sociaux, publics, privés et associatifs du Languedoc-Roussillon.
Quelque 250 structures sont
répertoriées contre 16 000 en
France. L’outil est d’abord destiné aux professionnels de santé, mais également accessible
au grand public, souvent perdu lorsqu’il faut trouver en urgence une réponse à une problématique imprévue. Pour
Philippe Rémer, secrétaire général de la Fehap, il s’agit
d’« y voir plus clair dans un
dispositif complexe », « savoir qui fait quoi et quels dispositifs existent ».
Juste dans la moyenne
Le guide s’appuie sur le minutieux travail de recensement
et de cartographie effectué
par l’Héraultais Emmanuel Vigneron, géographe de la santé, avec Sandrine Haas, directrice générale de la Nouvelle
fabrique des territoires. « On
ne donne pas des étoiles, il
n’y a pas de jugement de valeur. Ce n’est pas un “Gault et
Millau” des Ssiad, Sessad et
Photo Sylvie CAMBON
autres Samsah (1). Mais il
faut mettre en lumière les services à domicile qui restent
méconnus », insiste Philippe
Rémer.
La question du coût de ces services n’est pas non plus évoquée, alors qu’elle constitue
parfois un frein quand il s’agit
d’y accéder : « Dans l’Aude, le
revenu moyen est de 1 200 €
par mois et 35 % des plus de
65 ans touchent moins de
700 € », précise Frédéric Carrère, membre de la Fehap Languedoc-Roussillon. « Il y a
des problèmes de solvabilité », admet Philippe Rémer.
La qualité du service donné
n’est pas exclue des préoccupations de la Fehap : « En matière d’aide à domicile, les services se sont énormément développés et vont énormément
se développer, les entreprises
commerciales ont bien vu le
marché... avec parfois des
problèmes
de
qualification des salariés. »
Enfin, le guide met en lumière
les fortes inégalités régionales
en matière d’accès à ces services : le Languedoc-Roussillon
est « tout juste dans la moyenne », avec quelques mauvais
élèves, la Lozère et les Pyrénées-Orientales.
SOPHIE GUIRAUD
[email protected]
◗ Ssiad : service de soins infirmiers
à domicile, Sessad : service
d’éducation spéciale et des soins
à domicile, pour les enfants
handicapés, Samasah: service
d’accompagnement médico-social
pour adultes handicapés.
remier port de plaisance en Europe avec plus de 5 000 postes
d’amarrage et soixante hectares
de plan d’eau portuaire, Port Camargue lance au début de l’année prochaine un grand chantier, sous la forme du dragage de ses canaux. Des travaux d’entretien qui n’ont plus été réalisés depuis 1969.
« Nous répondons à un véritable besoin car, aujourd’hui, le port est ensablé. Nous comptons de plus en plus de
bateaux qui ne peuvent plus accéder
aux zones techniques. Nous avions
une profondeur de 5 m d’eau dans les
canaux, nous en sommes à 2,50 m,
nous voulons les caler à 3,50 m », explique Michel Cavaillès, directeur
de Port-Camargue.
« Nous sommes très
attendus, très suivis »
Michel Cavaillès, directeur
Cette opération n’aura rien de classique. Elle constituera une grande première en France : « Nous sommes très
attendus, nous serons très suivis. Si le
procédé que nous allons employer fonctionne, il sera utilisé dans d’autres
ports. Il s’agit d’une technologie qui
n’a été appliquée qu’une seule fois,
lors du nettoyage du réseau d’eau pluvial de la ville de Paris. »
Avec le concours de scientifiques de
l’université de Montpellier et d’entreprises investissant dans ce projet de recherche et de développement, une solu-
■ 2,5 km de canaux seront dragués dès le début de l’année 2014.
tion innovante a donc été trouvée. Une
drague pompera les vases des fonds du
port, et, sur une barge, installée à proximité, une machine, baptisée Hydrocyclone, les lavera et les calibrera.
« C’est une opération complexe. Les vases, dont les particules sont inférieures à 80 microns, seront rejetées dans
le port. Elles ne représentent que 10 %
du total des m3 prélevés. Les 90 % restant sont constitués de sable.
25 000 m3 seront donnés à la ville du
Grau-du-Roi pour renaturaliser l’ancien site de l’hôpital. Nous, régie autonome du port, nous conserverons 10 à
12 000 m2 pour effectuer différents travaux », précise Michel Cavaillès.
Photo J. N.
Reste le cas des 2 000 m3 de vases polluées, notamment par le dioxyde de cuivre, contenu dans les peintures antifouling des coques de bateaux : « Elles se
trouvent au niveau des services techniques. Elles seront extraites et acheminées jusqu’à l’usine de Bellegarde. »
D’un coût total de 4 millions d’euros,
ce projet, baptisé Ecodredge-Med, financé par les pouvoirs publics (État,
Région, Europe,...), commencera dès
janvier 2014, pour une durée de quatre
mois. Cinq ans après le début des premières études. C’est dire si Port-Camargue veut réussir son pari de dragage
des 2,5 km de ses canaux.
JEAN NOTÉ
[email protected]
Huîtres : contre la mortalité, soigner les jeunes
Recherche ❘ On rend les huîtres plus fortes, en isolant les naissains des adultes.
La surmortalité des jeunes huîtres disparaît si on s’assure
qu’elles sont saines au départ
et qu’on les élève loin des animaux plus âgés, ont constaté
les chercheurs du Centre de
référence de l’huître, basé à
Caen.
Dans une zone sanctuaire, à
plus de 5 km d’un parc ostréicole, « on peut mener ces ani-
maux pendant deux ans sans
mortalité, ou du moins une
mortalité de l’ordre de 5 % à
10 % », a indiqué lundi Michel
Mathieu, professeur à l’université de Caen qui coordonne le
Centre. Ensuite « quand on
les remet sur les parcs, même
dans des zones où il y a une
mortalité assez importante,
la mortalité de ces animaux
n’excède pas 20 à 30 % comme au début des années
2000 », a ajouté le professeur
dont le centre est financé par
des fonds publics. Pour mener leur étude, les chercheurs
ont mis au point un procédé
de certification des naissains,
et ils ont immergé ces jeunes
huîtres saines dans deux sanctuaires, à Cricqueville-en-Bes-
sin (Calvados) et à Hatainville
(Manche). « La filière ostréicole est la seule filière animale où on fait coexister les juvéniles et les adultes », a souligné l’universitaire.
Le phénomène de surmortalité des jeunes huîtres est apparu en 2008. Il se double d’une
mortalité des huîtres adultes
depuis l’an passé.
24 HEURES D’ACTUALITÉ DANS LA RÉGION
Aude Brigitte
Gard La folle vie du Lozère
Depuis une quinzaine
d’années, un propriétaire
laisse divaguer un troupeau de
vaches à Roullens.
L’une d’elle a été retrouvée
agonisante et d’une maigreur
extrême, samedi, par un
agriculteur qui a prévenu la
gendarmerie. L’animal a été
abreuvé et nourri avant d’être
mis en fourrière. Si le
propriétaire ne s’est pas
manifesté, la fondation Brigitte
Bardot se dit prête à recueillir
la malheureuse. A suivre.
Il y a trente ans, le lieu était
couru : la péniche amarrée sur
les berges du Rhône servait
de boîte de nuit et abritait la
Radio Pont 2000. Trente ans
plus tard, la chanson n’est
plus la même et ce “Titanic
spiripontain” est devenu un
cauchemar : non seulement
son épave pollue le fleuve
mais il semblerait que
son démantèlement soit
délicat car un gazoduc passe
dessous. L’opération n’est pas
à l’ordre du jour pour l’heure.
Titanic spiripontain
Bardot et la vache
P-O Vins : un très
bon millésime
La vendange 2013 serait, sur
le plan national, l’une des plus
faibles des dix dernières
années. Avec, de surcroît et
selon les régions, une qualité
médiocre. Mais dans les P-O,
le millésime est exceptionnel
comme l’ont montré
les primeurs et les premières
dégustations de Noël.
Sète Edoil, le tanker-poubelle
devrait avoir disparu pour Noël
Dix ans que ce tanker, qui transportait du colza, est bloqué dans le
port de Sète à faire de la rouille au
soleil. Son démantèlement a enfin
débuté mais il n’est pas simple. Il
s’agit pour la société SAS (antenne
de Véolia) de procéder en premier
à un “curage noir” afin d’évacuer
les hydrocarbures et les huiles toujours présents dans l’épave.
Deuxième étape : le “curage vert”
réalisé par Pétrofer pour vider la
partie haute du bateau. Puis, ce sera l’heure du désamiantage.
Enfin, place à la grue géante. Elle
découpera la superstructure du chapiteau du navire. Une fois le navire
décapité, deux grues viendront le
sortir de l’eau pour le déposer sur
le quai et finir de le réduire à la cisaille. L’opération devrait être terminée d’ici Noël. VINCENT ANDORRA
Hérault Un audit
à Du-Guesclin
Depuis plusieurs mois,
les étudiants et le personnel
enseignant de la faculté
de Béziers Du-Guesclin
se battent contre la fermeture
du site. Un audit vient de
leur donner raison : en effet,
il juge que le gain financier
de la fermeture de l’antenne
biterroise est « surévalué ».
150
Hier, ils ont bravé le mauvais temps pour
Leonarda. 150 lycéens de Mende sont
descendus dans la rue pour soutenir la jeune
Kosovare. Partis de Chaptal, ils sont passés
par les établissements Emile-Peytavin et
Notre-Dame. Les jeunes se sont finalement
posés sur les marches de la mairie. Là,
une poignée d’entre eux a rencontré Agnès
Chavanon, directrice du cabinet du préfet, afin
de réitérer leur indignation : « Nous entendons
des propos racistes et xénophobes. Nous
ne pouvons pas tolérer qu’un gouvernement
de gauche suive une politique de droite. »
Aveyron La Sefee condamnée
La cour d’appel d’Aix-en-Provence a tranché :
la Société d’étude et de fabrication électrique
et électronique, plus connue en Aveyron
sous le sigle Sefee, devra 49 500 € pour
harcèlement moral et licenciement nul à l’une
de ses salariés. Selon l’union locale CGT de
Saint-Affrique, « en mai 2008, le salarié
insulteur, en état d’ébriété, était passé
de l’insulte à l’agression physique. » Son
comportement avait conduit le médecin du
travail à mettre la victime en arrêt longue
durée, entraînant in fine son licenciement.