LE MEXIQUE

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LE MEXIQUE
aujourd’hui
bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 21, mars 2002
Monterrey, centre-ville
sommaire
LE MEXIQUE
« Si le XXIe siècle doit être le siècle du développement
politique intérieure
pour tous, nous devons être prêts à entreprendre des actions
audacieuses. Cela représente un défi par rapport à nos attitudes antérieures et cela implique la recherche de nouvelles
idées et de nouvelles actions. Ceci doit être l’esprit de Monterrey. (…)
Résultats des élections internes du PRI,
du PAN et du PRD
p. 2
Pendant des années, les nations du monde ont essayé
de faire face au problème du développement et de la pauvreté par le biais de la coopération internationale. Mais,
jusqu’à présent, les résultats obtenus ont été modestes, tardifs et décourageants.
Durant le siècle précédent, au nom de la sécurité les
constructions de murs et de barrières se sont multipliées.
Aujourd’hui, il est de notre responsabilité d’ouvrir la voie
à un siècle fait de ponts et non de barrières, à un siècle de
rencontres et non de guerres, de responsabilités et de succès partagés et non d’efforts isolés. (…)
Il est temps de changer, mais de changer pour
construire. Cette rencontre marque la naissance d’une nouvelle définition du développement. Monterrey a été le
déclencheur d’un nouveau mouvement visant à combattre
la marginalisation et le sous-développement.
Monterrey nous donne la possibilité de nous engager librement : les pays en voie de développement par le
biais de politiques économiques responsables, et les nations
développées grâce aux progrès des nations les plus pauvres.
Dans cette Nouvelle ère du progrès partagé, nous devons
tous assumer nos responsabilités. »
Extraits du discours de Vicente Fox, le 21 mars 2002, lors de la Conférence Internationale
sur le Financement du Développement de Monterrey
politique étrangère
Conférence Internationale sur
le Financement pour le Développement
Un nouveau consensus en faveur
du développement,
par Jorge G. Castañeda
p. 3
Rencontre entre Vicente Fox
et Jacques Chirac
p. 4
Principales conclusions de
la Conférence de Monterrey
p. 5
économie
Etude économique de l’OCDE
sur le Mexique
Présence du Mexique
au Salon du tourisme à Paris
Zoom sur…
l’Etat de Nuevo León
p. 6
p. 7
pp. 8-9
international
Le Mexique élu Président
de la Commission des stupéfiants
aux Nations unies
p. 10
coopération bilatérale
Création d’un Centre de Formation
Peugeot – UTEQ à Querétaro
p. 10
culture
Le Musée d’Art Contemporain
de Monterrey
Entretien avec Jean- Hugues Lime
Manifestations culturelles
p. 11
p. 12
p. 13
carnet de route
Les grottes de Bustamante
Julio Galán
Sácate una muela
Collection Marco
p. 14
Politique intérieure
Résultats des élections internes
du PRI, du PAN et du PRD
A quatorze mois des élections
déroulées le 9 mars derti sur tout le territoire
nier, scrutin auquel ont
national. Les résultats
participé 278 conseillers
définitifs ont donné la
nationaux, parmi lesvictoire à l'ex-chef de
quels le président de la
gouvernement de la ville
République Vicente
de Mexico, Rosario RoFox. C'est l'actuel prébles, avec 441 193 voix
sident du PAN, Luis
(50,12%). Le sénateur
Felipe Bravo Mena, qui
Jesús Ortega est arrivé
Le Parti Révolutionnaire a été réélu, s'imposant
deuxième avec 280 996
Institutionnel (PRI) a organisé ses dès le premier tour
voix (32,34 %), les
élections le 24 février dernier, lesquelles contre Carlos Medina Luis Felipe Bravo Mena
13,26% des votes restants
étaient ouvertes à tout citoyen titulai- Plascencia, ex-gouvercorrespondant aux scores
re d'une carte d'électeur, indépen- neur de Guanajuato, avec 152 voix des autres candidats.
damment de son affiliation politique. (55 %) contre 124 (45 %). Lors de ces
Roberto Madrazo a été
élections, l'attention
Le triomphe de Rosario
élu président et Esther
s'est surtout portée sur Robles a été considéré comme celui de
Gordillo
Secrétaire
le lien entre le parti et le l'aile idéologique du parti, à la tête
générale, avec 1 518 063
président de la Répu- duquel se trouve Cuauhtémoc Cárdevoix (48,44 %), contre
blique.
nas. En raison du mode de scrutin
Beatriz Paredes et Javier
adopté, on ne sait pas encore si le
Guerrero, qui ont
D'après certains Secrétariat général restera aux mains
recueilli 1 466 217 voix
observateurs, le triom- de la liste de Jesús Ortega, qui s'est
(46,78 %). Il convient
phe de Carlos Medina déjà porté trois fois candidat à la préde remarquer que malse serait traduit par une sidence du parti. Si tel était le cas, le
gré ces résultats serrés,
plus grande influence PRD, composé de différents groupes,
aucune scission ne s’est
du président Fox sur le gagnerait en cohésion à une semaine
Roberto Madrazo
produite, contrairement
parti. Lors de son inves- seulement du début des travaux parà ce que craignaient bon nombre de titure en tant que président du PAN lementaires.
commentateurs. Il convient également pour la période 2002-2005, Monsieur
d'observer que plusieurs membres de Bravo Mena a annoncé qu'il donneCes élections internes des
la liste Paredes ont été inclus à la nou- rait la priorité à l'établissement d'un trois principaux courants politiques du
velle direction nationale du parti.
projet politique conjoint entre le PAN pays ont eu en commun la lutte entre
et le gouvernement, sur la base de l'ex- deux candidats, laquelle s'est traduite,
Roberto Madrazo (né en périence acquise à l'isen fonction du mode de
1952) a été candidat à la présidence de sue de la première année
scrutin choisi, par une
la République lors des élections pri- sous l'administration de
polarisation accrue au
maires du PRI pour les élections de Vicente Fox.
sein des principales forl'année 2000. Il a également été goumations politiques. Ce
verneur de l'Etat de Tabasco, sénateur,
Pour sa part,
qui, bien loin de faciliter
secrétaire chargé de l'organisation au le Parti de la Révolution
les consensus entre les
sein du Comité exécutif national du Démocratique (PRD) a
partis, pourrait rendre
PRI et membre du Conseil politique procédé à ses élections
plus ardues les négociade ce parti depuis 1996.
internes le dimanche 17
tions visant à définir
mars, élections auxquelles
l’agenda législatif penLes élections du Parti d'Ac- ne pouvaient participer
dant l'actuelle période de
Rosario
Robles
tion Nationale se sont quant à elles que les militants du parsession du Congrès. •
législatives de 2003 visant au
renouvellement de la Chambre des
Députés et du Sénat de la République, les trois principaux partis
politiques représentés au Congrès
viennent de procéder à des élections internes.
politique
2
Politique étrangère
Un nouveau consensus en faveur
du développement.
Par Jorge G. Castañeda
raison aux sceptiques. Aujourd'hui
cependant, ils sembleraient qu'ils penchent en notre faveur.
La Conférence de Monterrey
se distingue des rencontres internationales antérieures consacrées au déve-
d'Etat du monde entier étaient réunis à
Monterrey à l’occasion de la Conférence
Internationale sur le Financement du
Développement convoquée par les
Nations unies. L'objectif des débats,
consistant à trouver des
moyens novateurs et efficaces d'encourager la croissance économique et de
faire reculer la pauvreté
dans les pays en voie de
développement, doit être
placé au centre des préoccupations de tous les pays
car il s'agit d'un objectif
juste et urgent. Compte
tenu des liens étroits qui
l'unissent au monde en
voie de développement et Jorge G. Castañeda, Ministre des Affaires étrangères.
à sa nouvelle diplomatie, le Mexique loppement sur deux points. En premier
considère qu'il est en mesure d'apporter lieu, des lignes d'action spécifiques ont
une importante contribution dans le but permis d'orienter cette Conférence, et
d'atteindre cet objectif indéniablement des structures de suivi ont été mises en
partagé par tous.
place d'un commun accord. Le docuComme on aura pu le remar- ment qui a été ratifié par plus de cinquer au cours des cinq dernières décen- quante chefs d'Etat ou de gouvernement
nies, encourager le développement est et par des ministres de toutes les
une entreprise particulièrement ardue. nations participantes, à savoir le
Les pays dits du Tiers-Monde -terme Consensus de Monterrey, n’est pas seud'autant plus malheureux que le mon- lement un registre de désaccords disside est aujourd'hui mondialisé - se sont mulés ou de récriminations voilées, comefforcés de surmonter le marasme éco- me cela a déjà été le cas à maintes
nomique et la misère humaine qui vont reprises. Bien au contraire, il s'agit d'un
de pair avec l'absence de développement, ensemble d'engagements partagés. Ce
mais en vain. Les efforts fournis par la Consensus établit les objectifs ainsi que
communauté internationale pour venir les instruments spécifiques approuvés par
en aide à ces pays se sont soldés, jusqu'à tous les participants afin d'éliminer la
présent par un échec, ce qui a pu don- pauvreté, d'améliorer les conditions
ner lieu à un certain "essoufflement du sociales, d'élever le niveau de vie, et ce
développement" dans de nombreux tout en protégeant l'environnement.
pays. Une montée du scepticisme s'en est
La Conférence de Monterrey
suivie quant aux possibilités d'améliorer se distingue également des autres conféles conditions sociales dans les pays en rences en ce qu'elle n'est pas un événevoie de développement, y compris dans ment isolé mais bien une étape cruciales sociétés un tant soit peu prospères des le s'inscrivant dans un processus
économies émergentes.
international qui a gagné en force ces
Jusque récemment, les évé- deux dernières années. La Conférence du
nements semblaient clairement donner millénaire de l'an 2000 a démontré que
la communauté internationale avait
pris davantage conscience des défis
qu'impliquait l'absence de développement, ce qui a également été mis en évidence l'année dernière à Doha, lors de
la Réunion ministérielle de l'OMC,
laquelle avait souligné le
rôle du commerce international dans la promotion
du développement économique et s'était engagée à
garantir aux pays en voie
de développement une participation à la croissance du
commerce mondial en
fonction de leurs besoins.
Après la Conférence de
Monterrey, ce processus
entrera dans une nouvelle
Photo : AFP
phase à Johannesburg à la
fin de cette année, lequel abordera essentiellement les aspects relatifs à l’environnement. De son côté, la Conférence
ministérielle de l'OMC, qui aura lieu
l'année prochaine au Mexique, nous
donnera la possibilité d'évaluer les progrès accomplis afin de fixer de nouvelles
priorités. C'est ainsi que les dimensions
économique, sociale et environnementale se conjuguent pour offrir une stratégie mondiale, cohérente et unique.
Cet engagement mondial en
faveur de la cause du développement
doit son élan à un nouveau sens des responsabilités partagé par tous, particulièrement après les événements du 11 septembre. Je crois que les débats de
Monterrey ont avant tout fourni la preuve que les pays en voie de développement
sont conscients de la nécessité de créer
un environnement propice au développement économique et social, lequel
devra passer par un renforcement des
politiques et des cadres institutionnels,
indispensables à la mobilisation de ressources et à l'attraction d'investissements.
Ces politiques et ces cadres devront
englober des politiques macroéconomiques saines, un bon gou•••
3
politique étrangère
Du 18 au 22 mars 2002, des chefs
Un nouveau consensus
• • • vernement, la démocratie et le
politique étrangère
4
maintien de l'état de droit, le respect des
droits de l'homme, ainsi qu'une gestion
adéquate des ressources financières disponibles. Les pays industrialisés, quant
à eux, viennent de comprendre qu'il leur
appartient de partager leurs richesses avec
une part de l'humanité qui, jusqu'à
aujourd'hui, a toujours vécu dans la
misère et en marge du reste du monde.
Les moyens financiers dont ces pays ont
un besoin urgent ne vont pas apparaître
comme par miracle. C'est au monde
développé qu'il revient de les procurer,
non sous forme de dons, mais sous forme d'investissement dans des politiques de développement profitables à
tous.
Le Mexique a décidé d'accueillir cette Conférence parce qu'il désire -il s'y est préparé- assumer un rôle plus
actif sur la scène internationale, afin de
contribuer à l'élaboration d'un nouveau
système international fondé sur des règles
qui n'ont pas cessé d'être affinées ces dernières années. C'est ce qui explique la
fermeté de notre position contre la discrimination raciale lors de la récente
Conférence de Durban. C'est également
ce qui explique le soutien inconditionnel que nous apportons aux valeurs et
aux institutions démocratiques, à travers
l'Organisation des Etats américains et la
Communauté de démocraties. C'est ce
qui explique encore notre engagement
renouvelé en faveur du respect des droits
de l'homme dans le monde entier ; et,
enfin, au terme de vingt années d'absence, ce qui explique la présence de
notre pays au Conseil de sécurité de
l'ONU en tant que membre non-permanent. Par ailleurs, et pour terminer,
c'est ce qui explique de nombreuses
autres actions découlant de notre vision
de la position qu'occupe notre pays au
sein d'une communauté unie par des
valeurs universelles et des objectifs
communs. Notre pays lui-même a
bénéficié de ce nouvel activisme, puisque
aujourd'hui, nous pratiquons à l'intérieur de nos frontières ce que nous prônons aux autres pays.
Cette aspiration à échapper
au labyrinthe de la solitude et à nous
rendre présents sur la scène internationale est également l'une des raisons expliquant notre volonté d'établir de nouvelles relations avec les Etats-Unis et le
Canada, qui sont les partenaires les plus
importants et aussi les plus proches du
Mexique. De la même façon que nous
cherchons à élaborer de nouvelles règles
et de nouvelles structures afin de promouvoir le développement dans le
monde entier, il nous faut également collaborer avec nos partenaires nord-américains dans le but de créer un cadre institutionnel propice à des relations plus
approfondies et qui transforme notre
région en une communauté de nations
plus prospères et équitables.
Monterrey aura permis aux
riches comme aux pauvres et aux
donateurs comme aux récipiendaires de
mettre au point un calendrier pour le
développement qui rende compte des
besoins et des préoccupations de chacun. Et rien que cela représente en soi
un succès sans précédent. Mais les résultats de cette Conférence pourraient être
plus encourageants encore. Le monde
pourrait bien se trouver au bord d'un
changement fondamental du point de
vue de la nature des relations qu'entretiennent pays en voie de développement et pays développés. Aux yeux
d'une génération qui a été témoin de
changements spectaculaires dans les
relations internationales, tels que la fin
de la Guerre Froide et l'émergence
d'une économie mondiale, voilà qui ne
devrait pas être trop difficile à croire. Il
s'agit simplement d'une idée dont
l'heure est enfin venue. •
(Article paru dans le quotidien mexicain
Reforma)
Rencontre entre Vicente Fox
et Jacques Chirac
Le 21 mars 2002, Vicente Fox Que-
sada, président du Mexique, a rencontré Jacques Chirac, son homologue français dans le cadre de la Conférence Internationale sur le Financement du Développement de Monterrey. Les deux
hommes ont discuté des objectifs de la
Conférence et du meilleur suivi à apporter à la concrétisation des engagements
pris en la matière.
Les deux représentants ont
échangé leurs points de vues sur diverses
questions régionales. Le président Fox
a souligné la nécessité d'intensifier la
promotion du Traité de libre-échange
signé avec l'Union européenne, en ajoutant qu'il encouragerait les missions et
les visites entre les deux pays.
Le président du Mexique a sollicité le soutien du gouvernement français en faveur du Plan Puebla-Panama
et a expliqué que les pays européens
devaient se montrer plus sensibles à ce
projet qui vise à encourager le développement de la région.
Pour sa part, le président Chi-
rac a affirmé que la Conférence de Monterrey pose un jalon dans le processus
des négociations mondiales, non seulement au travers des résultats obtenus à
cette occasion, mais également parce que
le monde a pris conscience de la nécessité de s'organiser autrement.
Le Mexique et la France faisant
partie du Conseil de sécurité de l’ONU,
les deux présidents ont pu examiner
ensemble certaines questions inscrites à
l'agenda de cet organe. En ce sens, la
rencontre des deux chefs d'Etat a été
l'occasion d'un rapprochement des positions de chacun et leur a permis d'aborder des questions essentielles, comme
les conflits actuels qui affectent le
Proche-Orient. •
sur le Financement du Développement
a permis de rassembler un grand
nombre de personnalités : des représentants de 189 pays, dont plus de 50
chefs d'Etat ou de gouvernement, ainsi que les responsables d'organismes
internationaux, tels que la Banque
mondiale, le Fonds monétaire international, l'Organisation mondiale du
commerce, le Programme des Nations
unies pour le développement, l'OCDE,
l'Union européenne et la Banque
Interaméricaine de Développement .
Préalablement
à
la
Conférence officielle, certaines ONG
avaient organisé une réunion à laquelle ont pris part des représentants de plus
de 300 organisations. A l'occasion
d'un forum parallèle, la communauté
d’affaires internationale a par ailleurs
abordé la question du rôle du secteur
privé dans le financement du développement.
Vicente Fox inaugure la Conférence
La Déclaration de
Monterrey, signée par les
chefs d'Etat et de gouvernement présents lors de la
Conférence, établit six axes
essentiels d'intervention en
vue de financer le développement des pays les moins
avancés :
1.
Mobilisation des
ressources nationales au profit du développement. Le Kofi Annan Secrétaire Général de l’ONU
texte de la Déclaration affirme que le développement dépend d'atteindre 0,7% du PIB, l'Union
principalement des facteurs internes : européenne a signalé qu'elle a pris l'en"un bon gouvernement est la condition gagement de faire passer de 0,33% à
sine qua non d'un développement 0,39% la moyenne des Quinze d'ici
durable" ;
2006. Les Etats-Unis, quant à eux, ont
indiqué qu'ils procéderaient à une aug2.
En complément des efforts mentation de 5 milliards de dollars par
locaux, ce sont des efforts à l'échelle an du budget d'aide et ce dès 2003 ;
mondiale qu'il faudra mettre en œuvre.
A cette fin, les pays développés favori- 5.
Allègement de la dette extéseront l'accroissement des ressources rieure des pays les moins avancés ;
nationales en faveur
du développement, 6.
Réforme de l'architecture
notamment les inves- financière internationale, particulièretissements étrangers ment en matière de prévention des
et les autres apports crises financières.
financiers privés,
l'objectif étant de
A l'issue de la Conférence, le
passer de l'assistance président Vicente Fox a donné lecture
au partenariat ;
des conclusions de la réunion privée
entre 40 chefs d'Etat et de gouverne3. Libéralisation du ment, au cours de laquelle les questions
commerce interna- suivantes ont été débattues : nouvel
tional
comme agenda intégral du développement ;
moteur de la crois- ouverture de marchés et suppression des
sance et du dévelop- subventions ; mécanismes alternatifs de
pement (engage- financement des biens publics monments du sommet de diaux ; migration et envoi de fonds par
Doha dans le cadre les travailleurs migrants comme facteur
des activités de du développement local ; rôle des organismes internationaux dans la gestion des
l'OMC) ;
ressources pour le développement ;
4. Augmentation enfin, nécessité de réaliser des évaluations
des fonds consacrés à périodiques afin de mesurer les progrès
l'aide publique au accomplis dans la mise en œuvre de
développement. A l'agenda intégral, au regard des objectifs
cet égard, s'il s'agit établis par la Déclaration du millénaire.•
Photo : AFP
5
politique étrangère
La Conférence Internationale
Photo : D.R.
Principales conclusions
de la Conférence de Monterrey
Chaque année, environ 18 études
sont réalisées par l’Organisation de
Coopération et de Développement économiques (OCDE) sur les pays Membres
et parfois sur des pays non membres.
C’est le Comité d’examen des situations
économiques et des problèmes de développement, composé de 30 pays
Membres de l’Organisation et de la
Commission européenne qui est responsable de ces études.
La dernière en date est l’Etude économique du Mexique, 2002 publié en mars
dont voici les principales conclusions.
économie
6
CROISSANCE
Z L’OCDE prévoit une reprise de l’économie mexicaine à compter
du milieu de 2002, sous l’effet d’un
redressement des exportations. Étant
donné que l’on s’attend à ce que les taux
d’intérêt restent faibles et stables, les
investisseurs réagiront sans doute rapidement à la reprise de la demande.
Z Le produit intérieur brut
(PIB) réel devrait progresser de 1,5% en
moyenne en 2002, s’accélérant considérablement en 2003, encore que cette évolution dépende du profil temporel de la
reprise prévue aux États-Unis et de son
ampleur.
FINANCES PUBLIQUES
Z Les responsables de la politique macro-économique ont ces dernières années privilégié la
prudence budgétaire et
une orientation monétaire non accommodante.
La crédibilité a été instaurée et la confiance des
investisseurs favorisée par
les bons résultats obtenus
dans la réalisation des
objectifs budgétaires et
d’inflation à court terme.
Z La discipline
budgétaire a été maintenue en 2001 dans un
environnement difficile.
Au cours de cette année
l’activité a été plus faible que
prévue et les recettes pétrolières moins importantes.
Face à cette situation, les
autorités ont ajusté à la baisse les dépenses publiques dans
la proportion requise pour
réaliser les objectifs budgétaires.
Z L’endettement
public – environ 40% du
PIB, y compris la dette liée
au plan de sauvetage du secteur bancaire après la crise du
peso de 1995 – n’est pas élevé
par rapport aux autres pays
de l’OCDE, ce qui pourrait donner à
penser qu’une approche moins rigoureuse de la politique budgétaire est possible.
Z Cette combinaison de politiques a permis de préserver la confiance et de faire baisser l’inflation et a contribué à dissocier davantage l’analyse de la
perception des risques du marché mexicain de celle faite pour les autres pays
émergents.
REFORME FISCALE
Z La récente réforme fiscale
réduit les distorsions et renforce les
finances publiques, bien que d'autres
actions dans ce sens soient requises,
notamment un élargissement de l'assiette
des impôts indirects. L’augmentation des
Photo : Michael Calderwood.
Etude économique de l’OCDE sur le Mexique
recettes permettra à la fois de poursuivre
l’assainissement budgétaire requis et d’accroître régulièrement l’offre de biens et
de services publics essentiels.
Z Le renforcement des
finances publiques devrait donc rester
un objectif pour le proche avenir, qui
pourrait être réalisé plus facilement si les
réformes fiscales réussissaient à asseoir
les sources de recettes et à réduire la
dépendance à l’égard de recettes pétrolières instables.
Z En décembre 2001, le
Congrès a approuvé une réforme fiscale
majeure qui, selon les estimations officielles, devraient accroître les recettes
d’environ 1% du PIB en 2002. D’autres
mesures seront nécessaires pour réaliser
l’objectif d’un assainissement budgétai-
REFORMES STRUCTURELLES
Z Dans les domaines où la
politique publique a le plus de prise, la
concurrence sur les marchés des produits
a été renforcée ces dernières années, avec
l’ouverture à la participation privée de
secteurs publics essentiels dans le domaine des transports et des communications
et l’adoption de réglementations orientées vers le marché. Cependant, dans certains secteurs, comme les télécommunications, le lien entre la privatisation et la
politique de la concurrence doit encore
être fermement établi.
Z Dans d’autres, notamment
le secteur de l’électricité, le processus de
réforme s’est enlisé. Une réforme fondamentale dans ce secteur revêt une
importance vitale pour la croissance
potentielle du Mexique, car la capacité
installée est insuffisante pour faire face
à l’augmentation escomptée de la demande d’électricité.
Z Toute stratégie globale passe par une réforme structurelle énergique
axée sur les priorités suivantes :
: Développement plus poussé du capital humain et réexamen des dispositifs
institutionnels et des réglementations du
marché du travail ;
: Démantèlement des obstacles à l’entreprenariat et accès plus facile des petites
entreprises au crédit à des conditions
commerciales ;
: Plus grande libéralisation des industries de réseau (là où
le processus de réforme s’est enlisé), grâce
à l’établissement du
cadre réglementaire
approprié et à la mise
en œuvre active des règles de la concurrence.
SYSTÈME FINANCIER
Z L’ajustement du système
financier s’est accéléré avec l’approbation d’un plan de réforme de grande
envergure du secteur financier en 199899. La disparition des incertitudes politiques concernant le service de la dette
résultant du plan de sauvetage a permis
la substitution progressive de nouveaux
titres négociables aux anciens titres peu
liquides, alors que les obstacles à la participation étrangère au capital ont été
assouplis et que le programme de soutien des débiteurs « Punto Final » a
conduit à une diminution des prêts non
performants.
Z Le secteur financier a ainsi
connu une amélioration de sa performance et de sa rentabilité, une recapitalisation d’ensemble et un assainissement
général des bilans. Aujourd’hui, le système bancaire mexicain est de plus en plus
solide et aussi rentable que dans les autres
pays de l’OCDE ; en outre, le cadre de
surveillance et le cadre réglementaire sont
proches des meilleures pratiques.
Z Une préoccupation importante est le faible niveau du crédit au secteur privé. Ce problème concerne davantage les entreprises petites et moyennes.
Certaines asymétries dans l’accès au crédit des grandes et petites entreprises sont
inévitables, mais les autorités devraient
poursuivre leurs efforts pour éliminer les
obstacles au crédit ayant une incidence
asymétrique. •
Présence
du Mexique
au Salon
Mondial
du Tourisme
Le Conseil pour la Promotion Touristique du Mexique a participé au
Salon Mondial du Tourisme 2002 qui
s’est déroulé du 14 au 17 mars à Paris,
Porte de Versailles.
Les compagnies aériennes
Mexicana et Aerocalifornia ainsi que la
société Nouvelles Frontières étaient partenaires du pavillon mexicain.
Cette foire adressée au grand
public est sans conteste la plus importante de France et la présence des professionnels du tourisme y est fondamentale. Compte tenu de la situation
internationale à la suite des événements
du 11 septembre 2001, le bilan de cette
édition du Salon Mondial du Tourisme
est très positif puisque le nombre visiteurs a augmenté de 7% par rapport à
l’année précédente. En outre, le Mexique
est la destination qui a obtenu le plus
de succès durant le salon auprès de la
société Havas, l’un des plus importants
tours opérateurs du marché. •
7
économie
re durable. Un niveau de référence raisonnable serait d’augmenter les recettes
d’encore 2 points de pourcentage du PIB.
Zoom sur…
L’État de Nuevo León
L’Etat de Nuevo León se situe au
économie
8
nord est du Mexique ; il est entouré par
l’Etat de Coahuila à l’ouest, l’Etat de
Tamaulipas à l’est et l’Etat de San Luis
Potosí au sud. Il dispose d’une petite
zone frontalière avec les Etats-Unis au
nord. Avec une superficie de 64 210
kilomètres carrés, le Nuevo León représente 3,3% du territoire national.
Répartie sur 51 municipalités, la population totale compte près de 4 millions
d’habitants mais c’est dans la capitale,
Monterrey, que la densité est la plus forte : l’ensemble de la métropole représente 85% de la population de l’Etat du
Nuevo León. En effet, la Sierra Madre
Orientale traverse la région, en grande
partie recouverte de bosquets et de
maquis semi-désertique (environ 70%
du territoire).
Depuis 1850, l’Etat du
Nuevo León est au premier rang national dans le domaine de l’industrie et n’a
cessé de se diversifier dans différentes
activités économiques et industrielles.
Photo : Rafael Doniz
De grandes entreprises s’y sont développées, certaines étant leaders mondiaux comme c’est le cas de Vitro
Cemex, de Cervecería Cuauhtémoc, du
Groupe Alfa y Gruma, entre autres.
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES
Le PIB de l’état représente
6,8% du PIB national. Le montant
annuel des exportations équivaut à 6
milliards de dollars. L’activité économique principale est l’industrie, viennent ensuite les activités commerciales
et les services. Actuellement, l’état occupe la quatrième place pour la production mondiale de ciment et la première place pour la production de verre sur
le continent américain.
La participation des entreprises du Nuevo León au niveau national atteint 75% dans la production de
verre, 75% dans la production de farine de maïs, 60% dans les fibres synthétiques et 60% dans la production de
ciment, ainsi que 50% dans l’industrie
des produits céramiques et de la bière
et 40% dans la production d’appareils
domestiques.
Leader industriel, Monterrey
a su orienter ses efforts dans la
recherche et le développement technologique. Les entreprises de la région
ont permis de créer de nouveaux processus de production pour le verre, la
cellulose, la bière, le ciment, les cigarettes et l’acier.
Une partie du nord de l’état
est dédié à l’élevage et à l’activité agricole. Au total, 6,7% du territoire sont
consacrés à l’agriculture. Une zone
autour de Villa de Santiago, Allende et
Monte Morelos s’est spécialisée dans la
production d’agrumes. La municipalité de Linares est devenue un grand
centre de production agro-industrielle
qui écoule ses produits aussi bien au
Mexique qu’à l’étranger, en particulier
en direction des Etats-Unis. Par ailleurs,
9% du territoire sont consacrés à l’exploitation forestière.
L’Etat du Nuevo
León fait partie des trois
premiers états industriels
du pays ; c’est la région
qui a connu la plus forte croissance économique au cours de ces
dernières années. Elle se
situe au premier rang
national en termes de
qualité de vie, de niveau
de sécurité, d’éducation,
de services médicaux et
de niveau de revenu
moyen par personne.
L’un des principaux
bénéfices pour les habitants de la région réside
dans la solidité du marché de l’emploi. Entre
1997 et 2000, le taux de
chômage est passé de
4,5% à 2,1%.
Le gouvernement de
l’état a choisi d’assurer le
INVESTISSEMENTS
Photo : D.R.
Entre 1994 et 1997 : le flux
d’Investissement Etranger Direct (IED)
représentait 4,5 millions de dollars, soit
12,5% du total de l’IED reçu dans le
pays ce qui place le Nuevo León au
deuxième rang
après l’Etat de Mexico. En 2000, 70
entreprises se sont installées dans l’état
grâce à des capitaux étrangers, investissant 1,55 milliards
de dollars et créant
11 600 emplois. La
majorité des entreprises étrangères
présentes dans la
région sont américaines (65%). Les
autres sont canadiennes, anglaises
et allemandes et
plus récemment on
a constaté l’arrivée
de sociétés japonaises, coréennes
et italiennes. En
outre, 70% des investissements étrangers
ont été orientés sur la recherche et le
développement.
Pour renforcer sa position de
leader de la République, le gouvernement du Nuevo León a mis en place
diverses stratégies pour stimuler la
croissance économique de l’état et favoriser la création
d’emplois.
L’objectif principal
est de positionner
l’entité comme un
centre d’affaires et
d’échanges commerciaux de premier
plan ; en recevant et
en organisant des
conventions, des
expositions et de
grands événements
tels
que
la
Conférence Internationale sur le
Financement du Développement des
Nations unies de ce mois-ci, le Nuevo
León et plus particulièrement Monterrey
acquièrent une reconnaissance internationale. Par ailleurs, le gouvernement
s’est attaché à attirer des entreprises de
la nouvelle économie orientées vers la
haute technologie.
A l’heure actuelle, les atouts
de l’Etat du Nuevo León sur les plans
économique, industriel et éducatif sont
largement reconnus au Mexique comme
hors de ses frontières. On peut citer par
exemple la distinction attribuée par la
revue économique Fortune qui plaçait
Monterrey en tête du classement des
villes d’Amérique latine en matière d’affaires et de négoce. •
9
économie
futur industriel
de la région en se
fondant sur l’industrie automobile, l’électronique, les télécommunications, l’informatique et la
biotechnologie. L’utilisation des
technologies de pointe est soutenue et
encouragée par les institutions d’enseignement supérieur du Nuevo León. Il
existe un réel partenariat entre les
entreprises et les universités (de réputation internationale) comme c’est le cas
du Tecnológico de Monterrey (TEC).
Dans le même temps, un
effort particulier a été accompli dans le
secteur du tourisme. La région n’est pas
une destination touristique traditionnelle en comparaison des régions du
centre et du sud du Mexique.
Cependant, durant ces dernières
années, différentes actions ont permis
de favoriser le développement d’un tourisme alternatif comme le tourisme écologique ou le tourisme de chasse.
international
coopération bilatérale
10
Le Mexique élu Président de la Commission
des stupéfiants aux Nations unies
Le 15 mars 2002, au cours de la 46e
période de session de l'Organisation des
Nations unies, le Mexique a été élu à la
présidence de la Commission des stupéfiants (CS). C’est Madame Patricia
Olamendi Torres, secrétaire d'Etat aux
Questions globales du ministère des
Affaires extérieures, qui assumera ce poste dont le mandat se terminera au mois
de décembre 2003.
La Commission des stupéfiants a été créée en 1946 et fait partie des
organes composant le Conseil économique et social (ECOSOC) de l'ONU.
Elle représente l'organe principal des
Nations unies pour la mise en œuvre de
politiques en matière d'analyse, de
contrôle et de lutte contre la drogue dans
le monde ; elle compte actuellement 53
membres.
Parmi ses missions, la
Commission des stupéfiants décide,
conformément aux recommandations de
l'Organisation mondiale de la santé, des
substances qui requièrent un contrôle
international, tout particulièrement
lorsqu'il s'agit de précurseurs chimiques
utilisés dans la fabrication de drogues illicites. Elle se charge également de
contrôler l’application du Programme
des Nations unies pour la Fiscalisation
internationale des drogues.
Durant la présidence du
Mexique, la Commission examinera le
second rapport bisannuel concernant les
objectifs fixés dans la Déclaration politique de la 20e période de session extraordinaire de l'Assemblée générale de juin
1998 et poursuivra ses travaux en matière de réduction de la demande, d'adoption de lois et de programmes de
coopération judiciaire, pour combattre
le blanchiment d'argent, la fabrication
et l'utilisation illicites, ainsi que le trafic d'amphétamines et de ses dérivés. •
Création d’un Centre de Formation
Peugeot-UTEQ à Querétaro
Au début du mois mars 2002,
quatre professeurs de l’Université
Technologique de Querétaro (UTEQ)
sont arrivés en France pour suivre une
formation en Mécanique Automobile
de six mois au sein de l’entreprise autoCentre-ville de Querétaro
mobile Peugeot. Le principal objectif de
ce partenariat est l’ouverture d’un
Centre de Formation Peugeot-UTEQ
qui sera opérationnel en septembre
2002 dans les locaux de l’Université
Technologique de Querétaro.
Concrètement, la
filiale de l’entreprise
automobile
au
Mexique fournira les
équipements nécessaires au fonctionnement optimal du
Centre. Le Centre de
Formation PeugeotUTEQ se chargera de
la formation des étudiants et des professeurs dans les
domaines de la mécanique et de l’électronique et proposera
des sessions de formation continue aux
employés du secteur
automobile.
La formation des
professeurs mexicains
en France est dispen-
sée par l’Institut Universitaire de
Formation des Maîtres (IUFM) de
Créteil et le Lycée Technique de
Neuilly-sur-Marne, ainsi que par le
Centre de Formation de l’entreprise
Peugeot France.
Quant aux frais
de séjours des
enseignants
(logement,
repas et transport), ils sont
pris en charge
par le Ministère
de l’Education nationale français.
La création du Centre de
Formation Peugeot-UTEQ entre dans
le cadre d’un accord de coopération
signé en 1991 entre la Coordination
Générale des Universités Technologiques
(CGUT) et la Délégation des Relations
Internationales pour la Coopération du
Ministère français de l’Education nationale. En outre, le groupe Peugeot
PSA–Citroën envisage une opération
similaire en 2003 dans la ville de
Puebla afin d’accompagner l’arrivée de
la marque et d’exporter son savoir-faire pédagogique. •
Le Musée d’Art Contemporain
de Monterrey
Le Musée d’Art Contemporain,
11
Ricardo Legorreta, reconnu internationalement. Il a créé différentes
ambiances et atmosphères dans chaque
espace ; la mise en valeur des œuvres est
obtenue grâce à une composition équilibrée entre la lumière naturelle et arti-
Arturo Rivera, La Ultima Cena. Collection MARCO.
ficielle. Ainsi la visite du musée n’est pas
celle d’un laboratoire mais plutôt un
parcours dans une série d’espaces dont
les éléments architecturaux sont des
œuvres d’art en eux-mêmes.
L’objectif principal du
Marco est de promouvoir l’art contemporain du monde entier en mettant
l’accent sur les arts visuels du Mexique
et de l’Amérique latine. En constituant
l’une des collections permanentes les
plus importantes de l’art contemporain
latino-américain, le musée est aussi un
lieu de rencontre pour les jeunes
artistes du Mexique.
Conçu comme un musée
vivant, le Marco est animateur d’un
grand nombre d’activités qui le transforment en un lieu culturel dynamique.
Il est devenu un forum ouvert aux
diverses expressions artistiques : ainsi
la musique, la danse, le théâtre, le cinéma, la littérature et la vidéo ont trouvé leur place dans ce magnifique
musée.
En outre, depuis 1994, le
musée organise chaque année un
concours international qui invite les
artistes contemporains du monde
entier à présenter leur travail. Le jury
décerne le Prix Marco, d’une valeur de
250 000 dollars : c’est le montant le plus
élevé parmi les récompenses attribuées
dans le domaine des arts visuels. •
culture
plus connu sous le nom de MARCO est
situé au cœur de Monterrey sur la
Macro Plaza. Ce musée prestigieux
fêtait ses dix ans l’année dernière puisqu’il a ouvert ses portes le 28 juin 1991 ;
il est devenu l’un des plus importants
centres culturels d’Amérique latine. Le
MARCO est né de l’alliance entre le
gouvernement de l’Etat de Nuevo
León et le mécénat d’entreprise grâce à
la famille Garza Sada implantée depuis
longtemps à Monterrey.
A l’entrée du musée, une
superbe sculpture de Juan Soriano, La
Paloma, haute de six mètres et d’un
poids de quatre
tonnes, accueille les
visiteurs. La superficie
totale du bâtiment
est de dix mille
mètres carrés, dont la
moitié est dévolue
aux espaces d’exposition. Le musée dispose également d’un
auditorium, d’une
bibliothèque, d’une
librairie et d’un café-restaurant qui s’organisent autour du patio central, du
patio des sculptures et du patio des
orangers.
Les formes de l’édifice ont
été imaginées par l’architecte mexicain
Entretien avec Jean-Hugues Lime
Jean-Hugues Lime est l’auteur du
culture
12
roman intitulé Le Roi de Clipperton paru
en février 2002 aux éditions Le Cherche
midi. A partir d’une histoire vraie, il nous
emmène sur l’île de Clipperton perdue
au milieu de l’Océan Pacifique. Ignoré
par la plupart de la population du globe, ce bout de terre aurait été découvert
par Magellan. L’atoll est désertique
seulement peuplé de millions de crabes
et de milliers d’oiseaux. Aucun avion,
aucun bateau de lignes régulières ne s’arrête sur cette île française depuis 1931.
Or, ce territoire a été
le siège d’une histoire tragique. En 1905,
le gouvernement de
Mexico a envoyé une
escouade commandée
par le capitaine Ramon
Arnaud ainsi que des
péons pour exploiter le
guano, l’engrais miracle.
Ils débarquent avec
femmes et enfants et jusqu’en 1910, ils sont ravitaillés régulièrement. C’est alors qu’on
oublie totalement cette petite communauté tandis que le pays est en pleine
révolution. Les hommes décident de
rejoindre le Mexique mais ils périssent en
mer. L’île reste alors occupée par les
femmes, les enfants et Alvarez, le seul
homme à qui les familles avaient été
confiées par le capitaine Arnaud. Mais
Alvarez, loin de les protéger, se proclame
« Roi de Clipperton » et fait régner la terreur. Ce calvaire durera trois ans jusqu’à
ce qu’un navire américain fasse escale sur
l’île et rapatrie les survivants.
Comment avez-vous eu connaissance de l'existence de l'île?
C'était en 1979, je faisais mon service
militaire comme matelot et dans le
périple une escale sur l'île de Clipperton
était prévue. C'est la plus petite possession française dans le monde (depuis
1931) et c'est une île qui se trouve au large du Mexique, à environ 1500 kilomètres
d'Acapulco qui est le port d'attache. C'est
un atoll désertique totalement abandonné. C’est un endroit très curieux : il
s’agit d’une espèce de banc de sable de 1
ou 2 mètres d'altitude avec quelques
cocotiers et un énorme rocher qui ressemble à une voile de bateau. Pour moi,
c'est l'image typique de l'île déserte, l'incarnation du bout du monde. On y trouve à la fois les aspects d’une île du pacifique avec les mers chaudes, le ciel bleu
mais il y a aussi le vent car l’île se trouve sur le passage des alizés
et il pleut tout le temps.
Chaque année la Marine
française y passe pour
manifester une présence,
c'est symbolique.
L'année où j'y suis passé, nous n'avons pas pu
accoster car il y a eu
un accident sur le
bateau mais j’ai
quand même pu
m'imprégner de
l'ambiance.
Un officier sur le
bateau avait donné une conférence
pour nous expliquer un peu l'histoire de
l'île. Par la suite, en rentrant du service
militaire j'ai eu envie d’en savoir plus. J'ai
découvert un livre écrit par André
Rossfelder qui comporte une bibliographie assez importante dont des textes
parus dans les années 50.
Qu'est-ce qui vous a poussé
à écrire cette histoire?
C'est l'attirance du mystère. J’avais
commencé à écrire un scénario à partir
de cette histoire qui me semblait tout à
fait adaptée pour faire un film. Le temps
est passé puis j'ai rencontré un éditeur qui
cherchait quelqu'un pour écrire un livre
sur Clipperton. Cela a ravivé mon intérêt pour l'île. J'ai repris le scénario, je l'ai
retravaillé et j'en ai fait un roman.
Quels sont les documents sur lesquels vous vous êtes appuyé?
Les survivants, qui étaient des enfants à
l'époque de l'histoire, ont été interviewés
de nombreuses années après leur retour.
Il y a aussi les rapports des militaires américains qui ont découvert les habitants de
l'île en 1917 mais c'est très laconique.
Enfin, il existe quelques ouvrages et
articles de presse.
Je suis donc parti des faits historiques
mais j'ai été obligé de remplir un peu les
vides de l'histoire car on sait peu de chose finalement.
Comment avez-vous procédé pour
créer les personnages?
Ce qui m'intéressait, c'était de retracer
l’histoire d’un groupe de personnes qui
sont coupées du monde sur une île
oubliée. Je voulais essayer de montrer
comment les choses se décomposent à
l'intérieur du groupe qui est sur la voie
du retour à l'état primitif. Ce sont des
gens qui sont venus en conquérants ; à
cause de l'abandon, ils s'affaiblissent et
survivre devient une bataille. C’est alors
que la nature reprend ses droits et finit
par les dominer.
Etes-vous retourné sur l'île?
J'aurais bien aimé mais c'est presque
impossible parce qu'aucun bateau n'y
passe et en plus à cause la barrière de
corail on peut difficilement accéder à l'île
directement, c'est dangereux. En fait, je
ne connaissais pas le Mexique, j'y suis allé
dernièrement.
Quel est votre regard
sur le Mexique?
Avant de découvrir ce pays j'avais un
regard d'européen avec tous les clichés
que cela implique. Je savais que c'était de
l'imagerie. A mon arrivée, j'ai découvert
un pays immense, avec un passé et une
histoire d'une richesse incroyable. J’ai
beaucoup apprécié de découvrir les sites
archéologiques et la culture maya. •
Exposition
développe vers l’extérieur, mais ses
racines restent au
Mexique, branchées à
jamais dans une prise électrique du
Centre Culturel. Le
titre renvoie ainsi à
l’idée d’une « prise de
terre », qui assurerait
la mise hors tension
de ce périple transfrontalier. •
Exposition ouverte
jusqu’au 1er juin
2002
exposition intitulée Un lugar en otro lugar - Ici, ailleurs.
Vanesa Fernandez et Patrick Charpenel, les commissaires de
cette exposition, se sont aventurés dans le champ mouvant
de l’inter-territorialité au travers des œuvres de jeunes artistes
mexicains originaires des villes de Guadalajara, Monterrey
et Mexico. Tous poursuivent le même objectif : représenter
le déplacement symbolique de l’espace. La matière première des diverses créations est le Centre Culturel du Mexique
lui-même.
Parmi les œuvres présentées, le public découvrira, par
exemple, un jeu d’imbrication spatiale étrange avec
Fernando Palomar qui réintroduit en trompe-l’œil l’Alliance
Française de Guadalajara dans les locaux du Centre. Quant
à Sofia Taboas, elle aborde avec Faire terre le thème de l’expansion territoriale : il s’agit d’une plante grimpante qui traverse des frontières aussi artificielles que ce faux lierre parcourant les plafonds et les murs de la galerie. La plante se
Sofia Taboas
Cinéma
L’Amérique latine à l’honneur
Le mois de mars est depuis longtemps maintenant pro-
pice à la découverte du cinéma d’Amérique latine aux quatre
coins de la France. Au moment où se tenait le Festival
International de Films de Femmes à Créteil consacrées aux réalisatrice « latinas », la ville de Toulouse présentait les 14e
Rencontres cinémas d’Amérique latine organisées par
l’ARCALT. Le travail de cette association
a permis de mettre en place une collaboration entre les différents festivals dont
Toulouse est devenu le chef de file. Ainsi,
les Reflets du Cinéma Ibérique et
Latino-américain à Lyon-Villeurbanne,
les Rencontres avec le Cinéma
d’Amérique latine de Bordeaux – Pessac,
la Quinzaine latino-américaine
CulturAmérica de Pau, les Rencontres
Cinématographiques sud-américaines de
Marseille et Vamos al Ciné à Rennes
proposent au public une large sélection
de la production cinématographique
latino-américaine contemporaine et de
rétrospectives consacrées aux grands
cinéastes de ce continent.
Cette année, par exemple, les Rencontres
de Toulouse proposaient un hommage
au réalisateur mexicain Juan Orol, né en
1897 à El Ferrol (Espagne) et mort en
1988 à Mexico. Il a d’abord voyagé dans
plusieurs pays d’Amérique latine où il a exercé different
métiers : boxeur, torero, lanceur de base-ball, journaliste etc.
En 1933, il produit et interprète Sagrario de Ramón Peón.
L’année suivante il fait ses débuts dans la réalisation et commence ainsi une longue carrière (48 longs métrages). Le cinéma d’Orol est conçu comme un simple divertissement et l’influence des feuilletons
radiophoniques de
l’époque est évidente.
Ses films, des mélodrames terrifiants sur
l’infidélité conjugale,
l’abnégation féminine
et les enfants orphelins, ont connu des
records d’affluence.
Beaucoup de petits
producteurs ont cherché à l’imiter mais il
semble qu’Orol était
le seul à détenir la formule du succès : un
mélange d’ingénuité,
d’audace et d’intuition commerciale. •
Juan Orol
13
culture
Le Centre Culturel du Mexique propose une nouvelle
adresses en France
Carnet de route
Les grottes de Bustamante
centre culturel
119 rue Vieille-duTemple, 75003 Paris ;
tél. : 01 44 61 84 44 ;
www.mexiqueculture.org
service commercial
Bancomext
4 rue Notre-Damedes Victoires,
75002 Paris ;
tél. : 01 42 86 60 00.
section consulaire
même adresse ;
tél. : 01 42 86 56 35 ;
conseil
de promotion
touristique
même adresse ;
tél. : 01 42 86 96 13 ;
e-mail :
[email protected]
maison du Mexique
Cité universitaire,
9 boulevard Jourdan,
75690 Paris cedex 14 ;
tél. : 01 44 16 18 00.
www.casademexico.org
consulats
honoraires
Barcelonnette,
tél. : 04 92 81 00 27.
Bordeaux,
tél. : 05 56 76 76 55.
Fort-de-France,
tél. : 05 96 72 58 12.
Le Havre,
tél. : 02 35 26 41 61.
Lyon,
tél. : 04 72 38 32 22.
Monaco,
tél. : 00 377 93 25 08 48.
Strasbourg,
tél. : 03 88 45 77 11.
Toulouse ,
tél. : 05 61 25 45 17.
internet
carnet de route
14
ambassade
9 rue de Longchamp,
75116 Paris ;
tél. : 01 53 70 27 70 ;
fax : 01 47 55 65 29.
//www.sre.gob.
mx/francia/
Lorsque l’on évoque les sites tou-
ristiques de l’Etat de Nuevo León, il est
très fréquent de mentionner les grottes
de García ou la cascade appelée la
« Queue de cheval » et beaucoup plus
rarement d’évoquer la région de
Bustamante. En arrivant dans la petite
ville de Bustamante, à 75 kilomètres de
Monterrey, on a l’impression d’entrer
dans une oasis au milieu d’un environnement aride : l’architecture des maisons
au milieu des arbres donne un charme
tout particulier à cette bourgade.
Pour accéder aux grottes, il
suffit de suivre un chemin balisé à partir du centre-ville pendant un quart
d’heure de marche. L’entrée de la grotte est très impressionnante car on s’enfonce immédiatement à l’intérieur en
descendant l’équivalent de ce que l’on a
gravi en arrivant.
Le visiteur est accueilli par
une stalactite qui porte le nom de
Tecolote (sorte de hibou). En descendant
un peu, on accède à la première galerie
appelée « Salle de danse ». On peut alors
admirer toutes sortes de sculptures
naturelles aux noms évocateurs attribués
par les chercheurs dans les années 80 :
le Candélabre, la Robe de mariée,
l’Eléphant, et la Cascade congelée, la
Fusée, la Tête de jaguar, la Tête de vipère, la Tête de mort, le Monstre des
cavernes…
Ces grottes sont tellement
profondes que les géologues et les
explorateurs n’ont pas encore réussi à
atteindre l’extrémité du chemin principal. Jusqu’à présent, huit galeries sont
répertoriées, mais seules les deux premières galeries sont éclairées. Cependant,
il est possible de prolonger la visite avec
un guide et un minimum d’équipement
de spéléologie. •
(politique internationale);
responsable de la publication :
(éducation) ;
Ambassadeur Claude Heller ;
Alejandra García Williams
Jorge Volpi (culture) ;
rédacteur en chef :
(juridique) ;
Christine Terrisse
Juan González Mijares
Mario López Roldán
(rédactrice) ;
(presse et communication) ;
(économie) ;
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Héctor Valezzi
Rosa Peña Perez Rea
(traductions)
(politique) ;
(tourisme) ;
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Mauricio Torres Córdova
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