LE MEXIQUE
Transcription
LE MEXIQUE
aujourd’hui bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 21, mars 2002 Monterrey, centre-ville sommaire LE MEXIQUE « Si le XXIe siècle doit être le siècle du développement politique intérieure pour tous, nous devons être prêts à entreprendre des actions audacieuses. Cela représente un défi par rapport à nos attitudes antérieures et cela implique la recherche de nouvelles idées et de nouvelles actions. Ceci doit être l’esprit de Monterrey. (…) Résultats des élections internes du PRI, du PAN et du PRD p. 2 Pendant des années, les nations du monde ont essayé de faire face au problème du développement et de la pauvreté par le biais de la coopération internationale. Mais, jusqu’à présent, les résultats obtenus ont été modestes, tardifs et décourageants. Durant le siècle précédent, au nom de la sécurité les constructions de murs et de barrières se sont multipliées. Aujourd’hui, il est de notre responsabilité d’ouvrir la voie à un siècle fait de ponts et non de barrières, à un siècle de rencontres et non de guerres, de responsabilités et de succès partagés et non d’efforts isolés. (…) Il est temps de changer, mais de changer pour construire. Cette rencontre marque la naissance d’une nouvelle définition du développement. Monterrey a été le déclencheur d’un nouveau mouvement visant à combattre la marginalisation et le sous-développement. Monterrey nous donne la possibilité de nous engager librement : les pays en voie de développement par le biais de politiques économiques responsables, et les nations développées grâce aux progrès des nations les plus pauvres. Dans cette Nouvelle ère du progrès partagé, nous devons tous assumer nos responsabilités. » Extraits du discours de Vicente Fox, le 21 mars 2002, lors de la Conférence Internationale sur le Financement du Développement de Monterrey politique étrangère Conférence Internationale sur le Financement pour le Développement Un nouveau consensus en faveur du développement, par Jorge G. Castañeda p. 3 Rencontre entre Vicente Fox et Jacques Chirac p. 4 Principales conclusions de la Conférence de Monterrey p. 5 économie Etude économique de l’OCDE sur le Mexique Présence du Mexique au Salon du tourisme à Paris Zoom sur… l’Etat de Nuevo León p. 6 p. 7 pp. 8-9 international Le Mexique élu Président de la Commission des stupéfiants aux Nations unies p. 10 coopération bilatérale Création d’un Centre de Formation Peugeot – UTEQ à Querétaro p. 10 culture Le Musée d’Art Contemporain de Monterrey Entretien avec Jean- Hugues Lime Manifestations culturelles p. 11 p. 12 p. 13 carnet de route Les grottes de Bustamante Julio Galán Sácate una muela Collection Marco p. 14 Politique intérieure Résultats des élections internes du PRI, du PAN et du PRD A quatorze mois des élections déroulées le 9 mars derti sur tout le territoire nier, scrutin auquel ont national. Les résultats participé 278 conseillers définitifs ont donné la nationaux, parmi lesvictoire à l'ex-chef de quels le président de la gouvernement de la ville République Vicente de Mexico, Rosario RoFox. C'est l'actuel prébles, avec 441 193 voix sident du PAN, Luis (50,12%). Le sénateur Felipe Bravo Mena, qui Jesús Ortega est arrivé Le Parti Révolutionnaire a été réélu, s'imposant deuxième avec 280 996 Institutionnel (PRI) a organisé ses dès le premier tour voix (32,34 %), les élections le 24 février dernier, lesquelles contre Carlos Medina Luis Felipe Bravo Mena 13,26% des votes restants étaient ouvertes à tout citoyen titulai- Plascencia, ex-gouvercorrespondant aux scores re d'une carte d'électeur, indépen- neur de Guanajuato, avec 152 voix des autres candidats. damment de son affiliation politique. (55 %) contre 124 (45 %). Lors de ces Roberto Madrazo a été élections, l'attention Le triomphe de Rosario élu président et Esther s'est surtout portée sur Robles a été considéré comme celui de Gordillo Secrétaire le lien entre le parti et le l'aile idéologique du parti, à la tête générale, avec 1 518 063 président de la Répu- duquel se trouve Cuauhtémoc Cárdevoix (48,44 %), contre blique. nas. En raison du mode de scrutin Beatriz Paredes et Javier adopté, on ne sait pas encore si le Guerrero, qui ont D'après certains Secrétariat général restera aux mains recueilli 1 466 217 voix observateurs, le triom- de la liste de Jesús Ortega, qui s'est (46,78 %). Il convient phe de Carlos Medina déjà porté trois fois candidat à la préde remarquer que malse serait traduit par une sidence du parti. Si tel était le cas, le gré ces résultats serrés, plus grande influence PRD, composé de différents groupes, aucune scission ne s’est du président Fox sur le gagnerait en cohésion à une semaine Roberto Madrazo produite, contrairement parti. Lors de son inves- seulement du début des travaux parà ce que craignaient bon nombre de titure en tant que président du PAN lementaires. commentateurs. Il convient également pour la période 2002-2005, Monsieur d'observer que plusieurs membres de Bravo Mena a annoncé qu'il donneCes élections internes des la liste Paredes ont été inclus à la nou- rait la priorité à l'établissement d'un trois principaux courants politiques du velle direction nationale du parti. projet politique conjoint entre le PAN pays ont eu en commun la lutte entre et le gouvernement, sur la base de l'ex- deux candidats, laquelle s'est traduite, Roberto Madrazo (né en périence acquise à l'isen fonction du mode de 1952) a été candidat à la présidence de sue de la première année scrutin choisi, par une la République lors des élections pri- sous l'administration de polarisation accrue au maires du PRI pour les élections de Vicente Fox. sein des principales forl'année 2000. Il a également été goumations politiques. Ce verneur de l'Etat de Tabasco, sénateur, Pour sa part, qui, bien loin de faciliter secrétaire chargé de l'organisation au le Parti de la Révolution les consensus entre les sein du Comité exécutif national du Démocratique (PRD) a partis, pourrait rendre PRI et membre du Conseil politique procédé à ses élections plus ardues les négociade ce parti depuis 1996. internes le dimanche 17 tions visant à définir mars, élections auxquelles l’agenda législatif penLes élections du Parti d'Ac- ne pouvaient participer dant l'actuelle période de Rosario Robles tion Nationale se sont quant à elles que les militants du parsession du Congrès. • législatives de 2003 visant au renouvellement de la Chambre des Députés et du Sénat de la République, les trois principaux partis politiques représentés au Congrès viennent de procéder à des élections internes. politique 2 Politique étrangère Un nouveau consensus en faveur du développement. Par Jorge G. Castañeda raison aux sceptiques. Aujourd'hui cependant, ils sembleraient qu'ils penchent en notre faveur. La Conférence de Monterrey se distingue des rencontres internationales antérieures consacrées au déve- d'Etat du monde entier étaient réunis à Monterrey à l’occasion de la Conférence Internationale sur le Financement du Développement convoquée par les Nations unies. L'objectif des débats, consistant à trouver des moyens novateurs et efficaces d'encourager la croissance économique et de faire reculer la pauvreté dans les pays en voie de développement, doit être placé au centre des préoccupations de tous les pays car il s'agit d'un objectif juste et urgent. Compte tenu des liens étroits qui l'unissent au monde en voie de développement et Jorge G. Castañeda, Ministre des Affaires étrangères. à sa nouvelle diplomatie, le Mexique loppement sur deux points. En premier considère qu'il est en mesure d'apporter lieu, des lignes d'action spécifiques ont une importante contribution dans le but permis d'orienter cette Conférence, et d'atteindre cet objectif indéniablement des structures de suivi ont été mises en partagé par tous. place d'un commun accord. Le docuComme on aura pu le remar- ment qui a été ratifié par plus de cinquer au cours des cinq dernières décen- quante chefs d'Etat ou de gouvernement nies, encourager le développement est et par des ministres de toutes les une entreprise particulièrement ardue. nations participantes, à savoir le Les pays dits du Tiers-Monde -terme Consensus de Monterrey, n’est pas seud'autant plus malheureux que le mon- lement un registre de désaccords disside est aujourd'hui mondialisé - se sont mulés ou de récriminations voilées, comefforcés de surmonter le marasme éco- me cela a déjà été le cas à maintes nomique et la misère humaine qui vont reprises. Bien au contraire, il s'agit d'un de pair avec l'absence de développement, ensemble d'engagements partagés. Ce mais en vain. Les efforts fournis par la Consensus établit les objectifs ainsi que communauté internationale pour venir les instruments spécifiques approuvés par en aide à ces pays se sont soldés, jusqu'à tous les participants afin d'éliminer la présent par un échec, ce qui a pu don- pauvreté, d'améliorer les conditions ner lieu à un certain "essoufflement du sociales, d'élever le niveau de vie, et ce développement" dans de nombreux tout en protégeant l'environnement. pays. Une montée du scepticisme s'en est La Conférence de Monterrey suivie quant aux possibilités d'améliorer se distingue également des autres conféles conditions sociales dans les pays en rences en ce qu'elle n'est pas un événevoie de développement, y compris dans ment isolé mais bien une étape cruciales sociétés un tant soit peu prospères des le s'inscrivant dans un processus économies émergentes. international qui a gagné en force ces Jusque récemment, les évé- deux dernières années. La Conférence du nements semblaient clairement donner millénaire de l'an 2000 a démontré que la communauté internationale avait pris davantage conscience des défis qu'impliquait l'absence de développement, ce qui a également été mis en évidence l'année dernière à Doha, lors de la Réunion ministérielle de l'OMC, laquelle avait souligné le rôle du commerce international dans la promotion du développement économique et s'était engagée à garantir aux pays en voie de développement une participation à la croissance du commerce mondial en fonction de leurs besoins. Après la Conférence de Monterrey, ce processus entrera dans une nouvelle Photo : AFP phase à Johannesburg à la fin de cette année, lequel abordera essentiellement les aspects relatifs à l’environnement. De son côté, la Conférence ministérielle de l'OMC, qui aura lieu l'année prochaine au Mexique, nous donnera la possibilité d'évaluer les progrès accomplis afin de fixer de nouvelles priorités. C'est ainsi que les dimensions économique, sociale et environnementale se conjuguent pour offrir une stratégie mondiale, cohérente et unique. Cet engagement mondial en faveur de la cause du développement doit son élan à un nouveau sens des responsabilités partagé par tous, particulièrement après les événements du 11 septembre. Je crois que les débats de Monterrey ont avant tout fourni la preuve que les pays en voie de développement sont conscients de la nécessité de créer un environnement propice au développement économique et social, lequel devra passer par un renforcement des politiques et des cadres institutionnels, indispensables à la mobilisation de ressources et à l'attraction d'investissements. Ces politiques et ces cadres devront englober des politiques macroéconomiques saines, un bon gou••• 3 politique étrangère Du 18 au 22 mars 2002, des chefs Un nouveau consensus • • • vernement, la démocratie et le politique étrangère 4 maintien de l'état de droit, le respect des droits de l'homme, ainsi qu'une gestion adéquate des ressources financières disponibles. Les pays industrialisés, quant à eux, viennent de comprendre qu'il leur appartient de partager leurs richesses avec une part de l'humanité qui, jusqu'à aujourd'hui, a toujours vécu dans la misère et en marge du reste du monde. Les moyens financiers dont ces pays ont un besoin urgent ne vont pas apparaître comme par miracle. C'est au monde développé qu'il revient de les procurer, non sous forme de dons, mais sous forme d'investissement dans des politiques de développement profitables à tous. Le Mexique a décidé d'accueillir cette Conférence parce qu'il désire -il s'y est préparé- assumer un rôle plus actif sur la scène internationale, afin de contribuer à l'élaboration d'un nouveau système international fondé sur des règles qui n'ont pas cessé d'être affinées ces dernières années. C'est ce qui explique la fermeté de notre position contre la discrimination raciale lors de la récente Conférence de Durban. C'est également ce qui explique le soutien inconditionnel que nous apportons aux valeurs et aux institutions démocratiques, à travers l'Organisation des Etats américains et la Communauté de démocraties. C'est ce qui explique encore notre engagement renouvelé en faveur du respect des droits de l'homme dans le monde entier ; et, enfin, au terme de vingt années d'absence, ce qui explique la présence de notre pays au Conseil de sécurité de l'ONU en tant que membre non-permanent. Par ailleurs, et pour terminer, c'est ce qui explique de nombreuses autres actions découlant de notre vision de la position qu'occupe notre pays au sein d'une communauté unie par des valeurs universelles et des objectifs communs. Notre pays lui-même a bénéficié de ce nouvel activisme, puisque aujourd'hui, nous pratiquons à l'intérieur de nos frontières ce que nous prônons aux autres pays. Cette aspiration à échapper au labyrinthe de la solitude et à nous rendre présents sur la scène internationale est également l'une des raisons expliquant notre volonté d'établir de nouvelles relations avec les Etats-Unis et le Canada, qui sont les partenaires les plus importants et aussi les plus proches du Mexique. De la même façon que nous cherchons à élaborer de nouvelles règles et de nouvelles structures afin de promouvoir le développement dans le monde entier, il nous faut également collaborer avec nos partenaires nord-américains dans le but de créer un cadre institutionnel propice à des relations plus approfondies et qui transforme notre région en une communauté de nations plus prospères et équitables. Monterrey aura permis aux riches comme aux pauvres et aux donateurs comme aux récipiendaires de mettre au point un calendrier pour le développement qui rende compte des besoins et des préoccupations de chacun. Et rien que cela représente en soi un succès sans précédent. Mais les résultats de cette Conférence pourraient être plus encourageants encore. Le monde pourrait bien se trouver au bord d'un changement fondamental du point de vue de la nature des relations qu'entretiennent pays en voie de développement et pays développés. Aux yeux d'une génération qui a été témoin de changements spectaculaires dans les relations internationales, tels que la fin de la Guerre Froide et l'émergence d'une économie mondiale, voilà qui ne devrait pas être trop difficile à croire. Il s'agit simplement d'une idée dont l'heure est enfin venue. • (Article paru dans le quotidien mexicain Reforma) Rencontre entre Vicente Fox et Jacques Chirac Le 21 mars 2002, Vicente Fox Que- sada, président du Mexique, a rencontré Jacques Chirac, son homologue français dans le cadre de la Conférence Internationale sur le Financement du Développement de Monterrey. Les deux hommes ont discuté des objectifs de la Conférence et du meilleur suivi à apporter à la concrétisation des engagements pris en la matière. Les deux représentants ont échangé leurs points de vues sur diverses questions régionales. Le président Fox a souligné la nécessité d'intensifier la promotion du Traité de libre-échange signé avec l'Union européenne, en ajoutant qu'il encouragerait les missions et les visites entre les deux pays. Le président du Mexique a sollicité le soutien du gouvernement français en faveur du Plan Puebla-Panama et a expliqué que les pays européens devaient se montrer plus sensibles à ce projet qui vise à encourager le développement de la région. Pour sa part, le président Chi- rac a affirmé que la Conférence de Monterrey pose un jalon dans le processus des négociations mondiales, non seulement au travers des résultats obtenus à cette occasion, mais également parce que le monde a pris conscience de la nécessité de s'organiser autrement. Le Mexique et la France faisant partie du Conseil de sécurité de l’ONU, les deux présidents ont pu examiner ensemble certaines questions inscrites à l'agenda de cet organe. En ce sens, la rencontre des deux chefs d'Etat a été l'occasion d'un rapprochement des positions de chacun et leur a permis d'aborder des questions essentielles, comme les conflits actuels qui affectent le Proche-Orient. • sur le Financement du Développement a permis de rassembler un grand nombre de personnalités : des représentants de 189 pays, dont plus de 50 chefs d'Etat ou de gouvernement, ainsi que les responsables d'organismes internationaux, tels que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l'Organisation mondiale du commerce, le Programme des Nations unies pour le développement, l'OCDE, l'Union européenne et la Banque Interaméricaine de Développement . Préalablement à la Conférence officielle, certaines ONG avaient organisé une réunion à laquelle ont pris part des représentants de plus de 300 organisations. A l'occasion d'un forum parallèle, la communauté d’affaires internationale a par ailleurs abordé la question du rôle du secteur privé dans le financement du développement. Vicente Fox inaugure la Conférence La Déclaration de Monterrey, signée par les chefs d'Etat et de gouvernement présents lors de la Conférence, établit six axes essentiels d'intervention en vue de financer le développement des pays les moins avancés : 1. Mobilisation des ressources nationales au profit du développement. Le Kofi Annan Secrétaire Général de l’ONU texte de la Déclaration affirme que le développement dépend d'atteindre 0,7% du PIB, l'Union principalement des facteurs internes : européenne a signalé qu'elle a pris l'en"un bon gouvernement est la condition gagement de faire passer de 0,33% à sine qua non d'un développement 0,39% la moyenne des Quinze d'ici durable" ; 2006. Les Etats-Unis, quant à eux, ont indiqué qu'ils procéderaient à une aug2. En complément des efforts mentation de 5 milliards de dollars par locaux, ce sont des efforts à l'échelle an du budget d'aide et ce dès 2003 ; mondiale qu'il faudra mettre en œuvre. A cette fin, les pays développés favori- 5. Allègement de la dette extéseront l'accroissement des ressources rieure des pays les moins avancés ; nationales en faveur du développement, 6. Réforme de l'architecture notamment les inves- financière internationale, particulièretissements étrangers ment en matière de prévention des et les autres apports crises financières. financiers privés, l'objectif étant de A l'issue de la Conférence, le passer de l'assistance président Vicente Fox a donné lecture au partenariat ; des conclusions de la réunion privée entre 40 chefs d'Etat et de gouverne3. Libéralisation du ment, au cours de laquelle les questions commerce interna- suivantes ont été débattues : nouvel tional comme agenda intégral du développement ; moteur de la crois- ouverture de marchés et suppression des sance et du dévelop- subventions ; mécanismes alternatifs de pement (engage- financement des biens publics monments du sommet de diaux ; migration et envoi de fonds par Doha dans le cadre les travailleurs migrants comme facteur des activités de du développement local ; rôle des organismes internationaux dans la gestion des l'OMC) ; ressources pour le développement ; 4. Augmentation enfin, nécessité de réaliser des évaluations des fonds consacrés à périodiques afin de mesurer les progrès l'aide publique au accomplis dans la mise en œuvre de développement. A l'agenda intégral, au regard des objectifs cet égard, s'il s'agit établis par la Déclaration du millénaire.• Photo : AFP 5 politique étrangère La Conférence Internationale Photo : D.R. Principales conclusions de la Conférence de Monterrey Chaque année, environ 18 études sont réalisées par l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE) sur les pays Membres et parfois sur des pays non membres. C’est le Comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement, composé de 30 pays Membres de l’Organisation et de la Commission européenne qui est responsable de ces études. La dernière en date est l’Etude économique du Mexique, 2002 publié en mars dont voici les principales conclusions. économie 6 CROISSANCE Z L’OCDE prévoit une reprise de l’économie mexicaine à compter du milieu de 2002, sous l’effet d’un redressement des exportations. Étant donné que l’on s’attend à ce que les taux d’intérêt restent faibles et stables, les investisseurs réagiront sans doute rapidement à la reprise de la demande. Z Le produit intérieur brut (PIB) réel devrait progresser de 1,5% en moyenne en 2002, s’accélérant considérablement en 2003, encore que cette évolution dépende du profil temporel de la reprise prévue aux États-Unis et de son ampleur. FINANCES PUBLIQUES Z Les responsables de la politique macro-économique ont ces dernières années privilégié la prudence budgétaire et une orientation monétaire non accommodante. La crédibilité a été instaurée et la confiance des investisseurs favorisée par les bons résultats obtenus dans la réalisation des objectifs budgétaires et d’inflation à court terme. Z La discipline budgétaire a été maintenue en 2001 dans un environnement difficile. Au cours de cette année l’activité a été plus faible que prévue et les recettes pétrolières moins importantes. Face à cette situation, les autorités ont ajusté à la baisse les dépenses publiques dans la proportion requise pour réaliser les objectifs budgétaires. Z L’endettement public – environ 40% du PIB, y compris la dette liée au plan de sauvetage du secteur bancaire après la crise du peso de 1995 – n’est pas élevé par rapport aux autres pays de l’OCDE, ce qui pourrait donner à penser qu’une approche moins rigoureuse de la politique budgétaire est possible. Z Cette combinaison de politiques a permis de préserver la confiance et de faire baisser l’inflation et a contribué à dissocier davantage l’analyse de la perception des risques du marché mexicain de celle faite pour les autres pays émergents. REFORME FISCALE Z La récente réforme fiscale réduit les distorsions et renforce les finances publiques, bien que d'autres actions dans ce sens soient requises, notamment un élargissement de l'assiette des impôts indirects. L’augmentation des Photo : Michael Calderwood. Etude économique de l’OCDE sur le Mexique recettes permettra à la fois de poursuivre l’assainissement budgétaire requis et d’accroître régulièrement l’offre de biens et de services publics essentiels. Z Le renforcement des finances publiques devrait donc rester un objectif pour le proche avenir, qui pourrait être réalisé plus facilement si les réformes fiscales réussissaient à asseoir les sources de recettes et à réduire la dépendance à l’égard de recettes pétrolières instables. Z En décembre 2001, le Congrès a approuvé une réforme fiscale majeure qui, selon les estimations officielles, devraient accroître les recettes d’environ 1% du PIB en 2002. D’autres mesures seront nécessaires pour réaliser l’objectif d’un assainissement budgétai- REFORMES STRUCTURELLES Z Dans les domaines où la politique publique a le plus de prise, la concurrence sur les marchés des produits a été renforcée ces dernières années, avec l’ouverture à la participation privée de secteurs publics essentiels dans le domaine des transports et des communications et l’adoption de réglementations orientées vers le marché. Cependant, dans certains secteurs, comme les télécommunications, le lien entre la privatisation et la politique de la concurrence doit encore être fermement établi. Z Dans d’autres, notamment le secteur de l’électricité, le processus de réforme s’est enlisé. Une réforme fondamentale dans ce secteur revêt une importance vitale pour la croissance potentielle du Mexique, car la capacité installée est insuffisante pour faire face à l’augmentation escomptée de la demande d’électricité. Z Toute stratégie globale passe par une réforme structurelle énergique axée sur les priorités suivantes : : Développement plus poussé du capital humain et réexamen des dispositifs institutionnels et des réglementations du marché du travail ; : Démantèlement des obstacles à l’entreprenariat et accès plus facile des petites entreprises au crédit à des conditions commerciales ; : Plus grande libéralisation des industries de réseau (là où le processus de réforme s’est enlisé), grâce à l’établissement du cadre réglementaire approprié et à la mise en œuvre active des règles de la concurrence. SYSTÈME FINANCIER Z L’ajustement du système financier s’est accéléré avec l’approbation d’un plan de réforme de grande envergure du secteur financier en 199899. La disparition des incertitudes politiques concernant le service de la dette résultant du plan de sauvetage a permis la substitution progressive de nouveaux titres négociables aux anciens titres peu liquides, alors que les obstacles à la participation étrangère au capital ont été assouplis et que le programme de soutien des débiteurs « Punto Final » a conduit à une diminution des prêts non performants. Z Le secteur financier a ainsi connu une amélioration de sa performance et de sa rentabilité, une recapitalisation d’ensemble et un assainissement général des bilans. Aujourd’hui, le système bancaire mexicain est de plus en plus solide et aussi rentable que dans les autres pays de l’OCDE ; en outre, le cadre de surveillance et le cadre réglementaire sont proches des meilleures pratiques. Z Une préoccupation importante est le faible niveau du crédit au secteur privé. Ce problème concerne davantage les entreprises petites et moyennes. Certaines asymétries dans l’accès au crédit des grandes et petites entreprises sont inévitables, mais les autorités devraient poursuivre leurs efforts pour éliminer les obstacles au crédit ayant une incidence asymétrique. • Présence du Mexique au Salon Mondial du Tourisme Le Conseil pour la Promotion Touristique du Mexique a participé au Salon Mondial du Tourisme 2002 qui s’est déroulé du 14 au 17 mars à Paris, Porte de Versailles. Les compagnies aériennes Mexicana et Aerocalifornia ainsi que la société Nouvelles Frontières étaient partenaires du pavillon mexicain. Cette foire adressée au grand public est sans conteste la plus importante de France et la présence des professionnels du tourisme y est fondamentale. Compte tenu de la situation internationale à la suite des événements du 11 septembre 2001, le bilan de cette édition du Salon Mondial du Tourisme est très positif puisque le nombre visiteurs a augmenté de 7% par rapport à l’année précédente. En outre, le Mexique est la destination qui a obtenu le plus de succès durant le salon auprès de la société Havas, l’un des plus importants tours opérateurs du marché. • 7 économie re durable. Un niveau de référence raisonnable serait d’augmenter les recettes d’encore 2 points de pourcentage du PIB. Zoom sur… L’État de Nuevo León L’Etat de Nuevo León se situe au économie 8 nord est du Mexique ; il est entouré par l’Etat de Coahuila à l’ouest, l’Etat de Tamaulipas à l’est et l’Etat de San Luis Potosí au sud. Il dispose d’une petite zone frontalière avec les Etats-Unis au nord. Avec une superficie de 64 210 kilomètres carrés, le Nuevo León représente 3,3% du territoire national. Répartie sur 51 municipalités, la population totale compte près de 4 millions d’habitants mais c’est dans la capitale, Monterrey, que la densité est la plus forte : l’ensemble de la métropole représente 85% de la population de l’Etat du Nuevo León. En effet, la Sierra Madre Orientale traverse la région, en grande partie recouverte de bosquets et de maquis semi-désertique (environ 70% du territoire). Depuis 1850, l’Etat du Nuevo León est au premier rang national dans le domaine de l’industrie et n’a cessé de se diversifier dans différentes activités économiques et industrielles. Photo : Rafael Doniz De grandes entreprises s’y sont développées, certaines étant leaders mondiaux comme c’est le cas de Vitro Cemex, de Cervecería Cuauhtémoc, du Groupe Alfa y Gruma, entre autres. ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES Le PIB de l’état représente 6,8% du PIB national. Le montant annuel des exportations équivaut à 6 milliards de dollars. L’activité économique principale est l’industrie, viennent ensuite les activités commerciales et les services. Actuellement, l’état occupe la quatrième place pour la production mondiale de ciment et la première place pour la production de verre sur le continent américain. La participation des entreprises du Nuevo León au niveau national atteint 75% dans la production de verre, 75% dans la production de farine de maïs, 60% dans les fibres synthétiques et 60% dans la production de ciment, ainsi que 50% dans l’industrie des produits céramiques et de la bière et 40% dans la production d’appareils domestiques. Leader industriel, Monterrey a su orienter ses efforts dans la recherche et le développement technologique. Les entreprises de la région ont permis de créer de nouveaux processus de production pour le verre, la cellulose, la bière, le ciment, les cigarettes et l’acier. Une partie du nord de l’état est dédié à l’élevage et à l’activité agricole. Au total, 6,7% du territoire sont consacrés à l’agriculture. Une zone autour de Villa de Santiago, Allende et Monte Morelos s’est spécialisée dans la production d’agrumes. La municipalité de Linares est devenue un grand centre de production agro-industrielle qui écoule ses produits aussi bien au Mexique qu’à l’étranger, en particulier en direction des Etats-Unis. Par ailleurs, 9% du territoire sont consacrés à l’exploitation forestière. L’Etat du Nuevo León fait partie des trois premiers états industriels du pays ; c’est la région qui a connu la plus forte croissance économique au cours de ces dernières années. Elle se situe au premier rang national en termes de qualité de vie, de niveau de sécurité, d’éducation, de services médicaux et de niveau de revenu moyen par personne. L’un des principaux bénéfices pour les habitants de la région réside dans la solidité du marché de l’emploi. Entre 1997 et 2000, le taux de chômage est passé de 4,5% à 2,1%. Le gouvernement de l’état a choisi d’assurer le INVESTISSEMENTS Photo : D.R. Entre 1994 et 1997 : le flux d’Investissement Etranger Direct (IED) représentait 4,5 millions de dollars, soit 12,5% du total de l’IED reçu dans le pays ce qui place le Nuevo León au deuxième rang après l’Etat de Mexico. En 2000, 70 entreprises se sont installées dans l’état grâce à des capitaux étrangers, investissant 1,55 milliards de dollars et créant 11 600 emplois. La majorité des entreprises étrangères présentes dans la région sont américaines (65%). Les autres sont canadiennes, anglaises et allemandes et plus récemment on a constaté l’arrivée de sociétés japonaises, coréennes et italiennes. En outre, 70% des investissements étrangers ont été orientés sur la recherche et le développement. Pour renforcer sa position de leader de la République, le gouvernement du Nuevo León a mis en place diverses stratégies pour stimuler la croissance économique de l’état et favoriser la création d’emplois. L’objectif principal est de positionner l’entité comme un centre d’affaires et d’échanges commerciaux de premier plan ; en recevant et en organisant des conventions, des expositions et de grands événements tels que la Conférence Internationale sur le Financement du Développement des Nations unies de ce mois-ci, le Nuevo León et plus particulièrement Monterrey acquièrent une reconnaissance internationale. Par ailleurs, le gouvernement s’est attaché à attirer des entreprises de la nouvelle économie orientées vers la haute technologie. A l’heure actuelle, les atouts de l’Etat du Nuevo León sur les plans économique, industriel et éducatif sont largement reconnus au Mexique comme hors de ses frontières. On peut citer par exemple la distinction attribuée par la revue économique Fortune qui plaçait Monterrey en tête du classement des villes d’Amérique latine en matière d’affaires et de négoce. • 9 économie futur industriel de la région en se fondant sur l’industrie automobile, l’électronique, les télécommunications, l’informatique et la biotechnologie. L’utilisation des technologies de pointe est soutenue et encouragée par les institutions d’enseignement supérieur du Nuevo León. Il existe un réel partenariat entre les entreprises et les universités (de réputation internationale) comme c’est le cas du Tecnológico de Monterrey (TEC). Dans le même temps, un effort particulier a été accompli dans le secteur du tourisme. La région n’est pas une destination touristique traditionnelle en comparaison des régions du centre et du sud du Mexique. Cependant, durant ces dernières années, différentes actions ont permis de favoriser le développement d’un tourisme alternatif comme le tourisme écologique ou le tourisme de chasse. international coopération bilatérale 10 Le Mexique élu Président de la Commission des stupéfiants aux Nations unies Le 15 mars 2002, au cours de la 46e période de session de l'Organisation des Nations unies, le Mexique a été élu à la présidence de la Commission des stupéfiants (CS). C’est Madame Patricia Olamendi Torres, secrétaire d'Etat aux Questions globales du ministère des Affaires extérieures, qui assumera ce poste dont le mandat se terminera au mois de décembre 2003. La Commission des stupéfiants a été créée en 1946 et fait partie des organes composant le Conseil économique et social (ECOSOC) de l'ONU. Elle représente l'organe principal des Nations unies pour la mise en œuvre de politiques en matière d'analyse, de contrôle et de lutte contre la drogue dans le monde ; elle compte actuellement 53 membres. Parmi ses missions, la Commission des stupéfiants décide, conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, des substances qui requièrent un contrôle international, tout particulièrement lorsqu'il s'agit de précurseurs chimiques utilisés dans la fabrication de drogues illicites. Elle se charge également de contrôler l’application du Programme des Nations unies pour la Fiscalisation internationale des drogues. Durant la présidence du Mexique, la Commission examinera le second rapport bisannuel concernant les objectifs fixés dans la Déclaration politique de la 20e période de session extraordinaire de l'Assemblée générale de juin 1998 et poursuivra ses travaux en matière de réduction de la demande, d'adoption de lois et de programmes de coopération judiciaire, pour combattre le blanchiment d'argent, la fabrication et l'utilisation illicites, ainsi que le trafic d'amphétamines et de ses dérivés. • Création d’un Centre de Formation Peugeot-UTEQ à Querétaro Au début du mois mars 2002, quatre professeurs de l’Université Technologique de Querétaro (UTEQ) sont arrivés en France pour suivre une formation en Mécanique Automobile de six mois au sein de l’entreprise autoCentre-ville de Querétaro mobile Peugeot. Le principal objectif de ce partenariat est l’ouverture d’un Centre de Formation Peugeot-UTEQ qui sera opérationnel en septembre 2002 dans les locaux de l’Université Technologique de Querétaro. Concrètement, la filiale de l’entreprise automobile au Mexique fournira les équipements nécessaires au fonctionnement optimal du Centre. Le Centre de Formation PeugeotUTEQ se chargera de la formation des étudiants et des professeurs dans les domaines de la mécanique et de l’électronique et proposera des sessions de formation continue aux employés du secteur automobile. La formation des professeurs mexicains en France est dispen- sée par l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres (IUFM) de Créteil et le Lycée Technique de Neuilly-sur-Marne, ainsi que par le Centre de Formation de l’entreprise Peugeot France. Quant aux frais de séjours des enseignants (logement, repas et transport), ils sont pris en charge par le Ministère de l’Education nationale français. La création du Centre de Formation Peugeot-UTEQ entre dans le cadre d’un accord de coopération signé en 1991 entre la Coordination Générale des Universités Technologiques (CGUT) et la Délégation des Relations Internationales pour la Coopération du Ministère français de l’Education nationale. En outre, le groupe Peugeot PSA–Citroën envisage une opération similaire en 2003 dans la ville de Puebla afin d’accompagner l’arrivée de la marque et d’exporter son savoir-faire pédagogique. • Le Musée d’Art Contemporain de Monterrey Le Musée d’Art Contemporain, 11 Ricardo Legorreta, reconnu internationalement. Il a créé différentes ambiances et atmosphères dans chaque espace ; la mise en valeur des œuvres est obtenue grâce à une composition équilibrée entre la lumière naturelle et arti- Arturo Rivera, La Ultima Cena. Collection MARCO. ficielle. Ainsi la visite du musée n’est pas celle d’un laboratoire mais plutôt un parcours dans une série d’espaces dont les éléments architecturaux sont des œuvres d’art en eux-mêmes. L’objectif principal du Marco est de promouvoir l’art contemporain du monde entier en mettant l’accent sur les arts visuels du Mexique et de l’Amérique latine. En constituant l’une des collections permanentes les plus importantes de l’art contemporain latino-américain, le musée est aussi un lieu de rencontre pour les jeunes artistes du Mexique. Conçu comme un musée vivant, le Marco est animateur d’un grand nombre d’activités qui le transforment en un lieu culturel dynamique. Il est devenu un forum ouvert aux diverses expressions artistiques : ainsi la musique, la danse, le théâtre, le cinéma, la littérature et la vidéo ont trouvé leur place dans ce magnifique musée. En outre, depuis 1994, le musée organise chaque année un concours international qui invite les artistes contemporains du monde entier à présenter leur travail. Le jury décerne le Prix Marco, d’une valeur de 250 000 dollars : c’est le montant le plus élevé parmi les récompenses attribuées dans le domaine des arts visuels. • culture plus connu sous le nom de MARCO est situé au cœur de Monterrey sur la Macro Plaza. Ce musée prestigieux fêtait ses dix ans l’année dernière puisqu’il a ouvert ses portes le 28 juin 1991 ; il est devenu l’un des plus importants centres culturels d’Amérique latine. Le MARCO est né de l’alliance entre le gouvernement de l’Etat de Nuevo León et le mécénat d’entreprise grâce à la famille Garza Sada implantée depuis longtemps à Monterrey. A l’entrée du musée, une superbe sculpture de Juan Soriano, La Paloma, haute de six mètres et d’un poids de quatre tonnes, accueille les visiteurs. La superficie totale du bâtiment est de dix mille mètres carrés, dont la moitié est dévolue aux espaces d’exposition. Le musée dispose également d’un auditorium, d’une bibliothèque, d’une librairie et d’un café-restaurant qui s’organisent autour du patio central, du patio des sculptures et du patio des orangers. Les formes de l’édifice ont été imaginées par l’architecte mexicain Entretien avec Jean-Hugues Lime Jean-Hugues Lime est l’auteur du culture 12 roman intitulé Le Roi de Clipperton paru en février 2002 aux éditions Le Cherche midi. A partir d’une histoire vraie, il nous emmène sur l’île de Clipperton perdue au milieu de l’Océan Pacifique. Ignoré par la plupart de la population du globe, ce bout de terre aurait été découvert par Magellan. L’atoll est désertique seulement peuplé de millions de crabes et de milliers d’oiseaux. Aucun avion, aucun bateau de lignes régulières ne s’arrête sur cette île française depuis 1931. Or, ce territoire a été le siège d’une histoire tragique. En 1905, le gouvernement de Mexico a envoyé une escouade commandée par le capitaine Ramon Arnaud ainsi que des péons pour exploiter le guano, l’engrais miracle. Ils débarquent avec femmes et enfants et jusqu’en 1910, ils sont ravitaillés régulièrement. C’est alors qu’on oublie totalement cette petite communauté tandis que le pays est en pleine révolution. Les hommes décident de rejoindre le Mexique mais ils périssent en mer. L’île reste alors occupée par les femmes, les enfants et Alvarez, le seul homme à qui les familles avaient été confiées par le capitaine Arnaud. Mais Alvarez, loin de les protéger, se proclame « Roi de Clipperton » et fait régner la terreur. Ce calvaire durera trois ans jusqu’à ce qu’un navire américain fasse escale sur l’île et rapatrie les survivants. Comment avez-vous eu connaissance de l'existence de l'île? C'était en 1979, je faisais mon service militaire comme matelot et dans le périple une escale sur l'île de Clipperton était prévue. C'est la plus petite possession française dans le monde (depuis 1931) et c'est une île qui se trouve au large du Mexique, à environ 1500 kilomètres d'Acapulco qui est le port d'attache. C'est un atoll désertique totalement abandonné. C’est un endroit très curieux : il s’agit d’une espèce de banc de sable de 1 ou 2 mètres d'altitude avec quelques cocotiers et un énorme rocher qui ressemble à une voile de bateau. Pour moi, c'est l'image typique de l'île déserte, l'incarnation du bout du monde. On y trouve à la fois les aspects d’une île du pacifique avec les mers chaudes, le ciel bleu mais il y a aussi le vent car l’île se trouve sur le passage des alizés et il pleut tout le temps. Chaque année la Marine française y passe pour manifester une présence, c'est symbolique. L'année où j'y suis passé, nous n'avons pas pu accoster car il y a eu un accident sur le bateau mais j’ai quand même pu m'imprégner de l'ambiance. Un officier sur le bateau avait donné une conférence pour nous expliquer un peu l'histoire de l'île. Par la suite, en rentrant du service militaire j'ai eu envie d’en savoir plus. J'ai découvert un livre écrit par André Rossfelder qui comporte une bibliographie assez importante dont des textes parus dans les années 50. Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire cette histoire? C'est l'attirance du mystère. J’avais commencé à écrire un scénario à partir de cette histoire qui me semblait tout à fait adaptée pour faire un film. Le temps est passé puis j'ai rencontré un éditeur qui cherchait quelqu'un pour écrire un livre sur Clipperton. Cela a ravivé mon intérêt pour l'île. J'ai repris le scénario, je l'ai retravaillé et j'en ai fait un roman. Quels sont les documents sur lesquels vous vous êtes appuyé? Les survivants, qui étaient des enfants à l'époque de l'histoire, ont été interviewés de nombreuses années après leur retour. Il y a aussi les rapports des militaires américains qui ont découvert les habitants de l'île en 1917 mais c'est très laconique. Enfin, il existe quelques ouvrages et articles de presse. Je suis donc parti des faits historiques mais j'ai été obligé de remplir un peu les vides de l'histoire car on sait peu de chose finalement. Comment avez-vous procédé pour créer les personnages? Ce qui m'intéressait, c'était de retracer l’histoire d’un groupe de personnes qui sont coupées du monde sur une île oubliée. Je voulais essayer de montrer comment les choses se décomposent à l'intérieur du groupe qui est sur la voie du retour à l'état primitif. Ce sont des gens qui sont venus en conquérants ; à cause de l'abandon, ils s'affaiblissent et survivre devient une bataille. C’est alors que la nature reprend ses droits et finit par les dominer. Etes-vous retourné sur l'île? J'aurais bien aimé mais c'est presque impossible parce qu'aucun bateau n'y passe et en plus à cause la barrière de corail on peut difficilement accéder à l'île directement, c'est dangereux. En fait, je ne connaissais pas le Mexique, j'y suis allé dernièrement. Quel est votre regard sur le Mexique? Avant de découvrir ce pays j'avais un regard d'européen avec tous les clichés que cela implique. Je savais que c'était de l'imagerie. A mon arrivée, j'ai découvert un pays immense, avec un passé et une histoire d'une richesse incroyable. J’ai beaucoup apprécié de découvrir les sites archéologiques et la culture maya. • Exposition développe vers l’extérieur, mais ses racines restent au Mexique, branchées à jamais dans une prise électrique du Centre Culturel. Le titre renvoie ainsi à l’idée d’une « prise de terre », qui assurerait la mise hors tension de ce périple transfrontalier. • Exposition ouverte jusqu’au 1er juin 2002 exposition intitulée Un lugar en otro lugar - Ici, ailleurs. Vanesa Fernandez et Patrick Charpenel, les commissaires de cette exposition, se sont aventurés dans le champ mouvant de l’inter-territorialité au travers des œuvres de jeunes artistes mexicains originaires des villes de Guadalajara, Monterrey et Mexico. Tous poursuivent le même objectif : représenter le déplacement symbolique de l’espace. La matière première des diverses créations est le Centre Culturel du Mexique lui-même. Parmi les œuvres présentées, le public découvrira, par exemple, un jeu d’imbrication spatiale étrange avec Fernando Palomar qui réintroduit en trompe-l’œil l’Alliance Française de Guadalajara dans les locaux du Centre. Quant à Sofia Taboas, elle aborde avec Faire terre le thème de l’expansion territoriale : il s’agit d’une plante grimpante qui traverse des frontières aussi artificielles que ce faux lierre parcourant les plafonds et les murs de la galerie. La plante se Sofia Taboas Cinéma L’Amérique latine à l’honneur Le mois de mars est depuis longtemps maintenant pro- pice à la découverte du cinéma d’Amérique latine aux quatre coins de la France. Au moment où se tenait le Festival International de Films de Femmes à Créteil consacrées aux réalisatrice « latinas », la ville de Toulouse présentait les 14e Rencontres cinémas d’Amérique latine organisées par l’ARCALT. Le travail de cette association a permis de mettre en place une collaboration entre les différents festivals dont Toulouse est devenu le chef de file. Ainsi, les Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain à Lyon-Villeurbanne, les Rencontres avec le Cinéma d’Amérique latine de Bordeaux – Pessac, la Quinzaine latino-américaine CulturAmérica de Pau, les Rencontres Cinématographiques sud-américaines de Marseille et Vamos al Ciné à Rennes proposent au public une large sélection de la production cinématographique latino-américaine contemporaine et de rétrospectives consacrées aux grands cinéastes de ce continent. Cette année, par exemple, les Rencontres de Toulouse proposaient un hommage au réalisateur mexicain Juan Orol, né en 1897 à El Ferrol (Espagne) et mort en 1988 à Mexico. Il a d’abord voyagé dans plusieurs pays d’Amérique latine où il a exercé different métiers : boxeur, torero, lanceur de base-ball, journaliste etc. En 1933, il produit et interprète Sagrario de Ramón Peón. L’année suivante il fait ses débuts dans la réalisation et commence ainsi une longue carrière (48 longs métrages). Le cinéma d’Orol est conçu comme un simple divertissement et l’influence des feuilletons radiophoniques de l’époque est évidente. Ses films, des mélodrames terrifiants sur l’infidélité conjugale, l’abnégation féminine et les enfants orphelins, ont connu des records d’affluence. Beaucoup de petits producteurs ont cherché à l’imiter mais il semble qu’Orol était le seul à détenir la formule du succès : un mélange d’ingénuité, d’audace et d’intuition commerciale. • Juan Orol 13 culture Le Centre Culturel du Mexique propose une nouvelle adresses en France Carnet de route Les grottes de Bustamante centre culturel 119 rue Vieille-duTemple, 75003 Paris ; tél. : 01 44 61 84 44 ; www.mexiqueculture.org service commercial Bancomext 4 rue Notre-Damedes Victoires, 75002 Paris ; tél. : 01 42 86 60 00. section consulaire même adresse ; tél. : 01 42 86 56 35 ; conseil de promotion touristique même adresse ; tél. : 01 42 86 96 13 ; e-mail : [email protected] maison du Mexique Cité universitaire, 9 boulevard Jourdan, 75690 Paris cedex 14 ; tél. : 01 44 16 18 00. www.casademexico.org consulats honoraires Barcelonnette, tél. : 04 92 81 00 27. Bordeaux, tél. : 05 56 76 76 55. Fort-de-France, tél. : 05 96 72 58 12. Le Havre, tél. : 02 35 26 41 61. Lyon, tél. : 04 72 38 32 22. Monaco, tél. : 00 377 93 25 08 48. Strasbourg, tél. : 03 88 45 77 11. Toulouse , tél. : 05 61 25 45 17. internet carnet de route 14 ambassade 9 rue de Longchamp, 75116 Paris ; tél. : 01 53 70 27 70 ; fax : 01 47 55 65 29. //www.sre.gob. mx/francia/ Lorsque l’on évoque les sites tou- ristiques de l’Etat de Nuevo León, il est très fréquent de mentionner les grottes de García ou la cascade appelée la « Queue de cheval » et beaucoup plus rarement d’évoquer la région de Bustamante. En arrivant dans la petite ville de Bustamante, à 75 kilomètres de Monterrey, on a l’impression d’entrer dans une oasis au milieu d’un environnement aride : l’architecture des maisons au milieu des arbres donne un charme tout particulier à cette bourgade. Pour accéder aux grottes, il suffit de suivre un chemin balisé à partir du centre-ville pendant un quart d’heure de marche. L’entrée de la grotte est très impressionnante car on s’enfonce immédiatement à l’intérieur en descendant l’équivalent de ce que l’on a gravi en arrivant. Le visiteur est accueilli par une stalactite qui porte le nom de Tecolote (sorte de hibou). En descendant un peu, on accède à la première galerie appelée « Salle de danse ». On peut alors admirer toutes sortes de sculptures naturelles aux noms évocateurs attribués par les chercheurs dans les années 80 : le Candélabre, la Robe de mariée, l’Eléphant, et la Cascade congelée, la Fusée, la Tête de jaguar, la Tête de vipère, la Tête de mort, le Monstre des cavernes… Ces grottes sont tellement profondes que les géologues et les explorateurs n’ont pas encore réussi à atteindre l’extrémité du chemin principal. Jusqu’à présent, huit galeries sont répertoriées, mais seules les deux premières galeries sont éclairées. Cependant, il est possible de prolonger la visite avec un guide et un minimum d’équipement de spéléologie. • (politique internationale); responsable de la publication : (éducation) ; Ambassadeur Claude Heller ; Alejandra García Williams Jorge Volpi (culture) ; rédacteur en chef : (juridique) ; Christine Terrisse Juan González Mijares Mario López Roldán (rédactrice) ; (presse et communication) ; (économie) ; Dina Carvalho, Héloïse Masson Héctor Valezzi Rosa Peña Perez Rea (traductions) (politique) ; (tourisme) ; e-mail : Carolina Becerril Mauricio Torres Córdova [email protected] Les textes de cette publication n’engagent pas la responsabilité du ministère mexicain des Relations extérieures.