Supply Chain Magazine 90 - News d`ici et d`ailleurs
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Supply Chain Magazine 90 - News d`ici et d`ailleurs
News d’Ici et d’Ailleurs par Michel Gavaud Directeur Idelog - www.idelog.fr/dictionnaire 43 % 43 % des Managers des Opérations ne voient encore que confusément ce qu’est l’Internet des Objets (IdO), selon une étude de LNS Research. Qui plus est, seulement 10 % d’entre eux ont com- -30°C L’internet des objets, c’est quoi ? mencé à investir dans l’IdO et, dont seuls 6 % parce qu’ils y trouvent une création de valeur pour leur entreprise alors que les autres le font parce que leurs clients l’ont demandé ! Et pourtant, selon Michael Burkett, Managing Vice Président de Gartner, l’IdO va aider les chaînes logistiques industrielles à fournir des services plus efficaces et mieux ciblés à leurs clients, « via la capacité des objets physiques à communiquer leur état à un écosystème en réseau qui va lui-même formuler une réponse intelligente ». Ceci va aussi exercer une pression sur les bureaux d’études pour qu’ils réagissent plus vite à la demande de clients qui attendent des produits plus intelligents pour améliorer leur performance. C’est en tout cas ce qu’ont compris les membres de l’Industrial Internet Consortium (qui réunit Cisco, General Electric, IBM, Intel and Toyota). Ils veulent promouvoir les meilleures pratiques par une plus grande compréhension de l’Internet des Objets. Et nous, où en sommes-nous ? Des robots vous emballeront … tout en gardant leur sang-froid Avec 1.400 exposants et 50.000 visiteurs, le Salon Pack Expo à Chicago a offert de nombreuses surprises. Chez Fanuc, un robot palettiseur peut prendre en charge des cartons pesant jusqu’à 315 kg et les mettre sur des palettes deux ou trois à la fois à un taux de 1.200 cycles. Mais, plus remarquable, il gère des anomalies. Ainsi face à une palette dont les cartons ont été déplacés (par exemple suite à un choc), il sera capable de s’en apercevoir, de sortir les cartons impactés et de refaire une palette impeccable. Baxter propose un robot collaboratif conçu pour travailler avec les hommes. Avec ses cinq caméras, son système de positionnement et ses senseurs, il apprend son métier littéralement des mains de l’opérateurs qui le lui montre. Très simple d’utilisation et bon marché (moins de 25.000 $), il veut remplacer des robots plus complexes et 10 à 15 fois plus chers. En moins de 18 mois, plus de 500 ont déjà été installés dans une centaine d’entreprises, dont 30 % dans des opérations d’emballage. Un robot qui n’a pas froid aux yeux, c’est celui 92 N°90 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - DÉCEMBRE 2014 proposé par Couka Robotics pour le marché des boissons et produits surgelés. Il porte des charges de 120 à 240 kg (selon le modèle) à une température de -30°C sans couverture chauffante, ni système équivalent très énergivores. Le problème ayant été traité à la source, on devrait aussi attendre une meilleure fiabilité de l’équipement. Un travail en binôme chez Yaskawa Motoman. C’est ainsi que dans des opérations de transbordement (cross docking), un 1er robot va décharger des cartons qu’un 2nd va reprendre pour les rediriger vers la sortie. Bien appréciable quand les délais de péremption sont courts. Enfin Schneider Packaging Equipment, propose non seulement des robots plus compacts, plus robustes et à plus longue portée, mais aussi de l’impression 3 D pour produire rapidement les systèmes de fixation et accessoires spécifiques à une nouvelle opération. Vite fait, bien fait et même moins cher ! Ces robots sont plus souples et plus adaptables pour répondre au monde imparfait dans lequel nous vivons. 80 % vs. 25 % La visibilité, ça paye dans les transports ? Le 26 octobre 2014, lors de Supply Chain Event, la conférence sur les données et leur utilisation, quatre critères commençant par V furent présentés : Volume, Variety, Velocity et Veracity. Et je me demandais pourquoi ne pas ajouter la Visibility. Ce d’autant plus que, dans cette conférence, la visibilité de bout-en-bout était classée 2e des prévisions d’investissement dans les trois ans à venir. Dans les transports, cela ne fait pas de doute et c’est ce qu’une autre étude d’Eye for Transport menée auprès de 7.500 chargeurs et transporteurs américains a confirmé. A la question « En combien de temps comptez-vous rentabiliser vos investissements dans la visibilité pour les transports ? », 80 % de ceux qui avaient déjà investi ont répondu « sous deux ans » contre seulement 25 % de ceux qui ne l’avaient pas encore fait. A une autre question sur les applications de la visibilité, c’est la localisation des moyens de transport qui venait largement en tête avec plus de 80 % des réponses contre près de 44 % pour le contrôle de la température et la sécurité (prévention des vols). Venaient ensuite le contrôle de l’hygrométrie, des moteurs, de la pression des pneus et de l’activité des routiers. Car c’est en Grande Bretagne que cette loi devrait être promulguée au début de l’année prochaine ! 550 fournisseurs Quand Levi Strauss (LS&Co) s’attaque à l’usure… … non pas de ses jeans car c’est plutôt dans ses gènes de bien les user (stone-washed) avant de les mettre en vente, mais à celle que subissent ses 550 fournisseurs. Essentiellement asiatiques, ils doivent financer leurs fonds de roulement à des taux qui seraient considérés comme usuriers chez nous. Mais ce financement ne se fait pas sans contrepartie : les fournisseurs doivent respecter les conditions d’engagement (TOE) de LS&Co., lesquelles mesurent la performance en termes de travail, d’hygiène, de sécurité et d’environnement. Pour plus de transparence, c’est L’International Finance Corporation (IFC) membre du Groupe de la Banque mondiale qui traitera l’ensemble de l’opération. Peut-être ainsi éviterons-nous les catastrophes industrielles telles celles qui endeuillèrent le Bangladesh les années passées. Alors que, contrairement aux Européens, tant de distributeurs américains avaient prétexté les risques de poursuite pour ne rien faire en direction de leurs sous-traitants asiatiques, l’approche de Levi Strauss montre qu’il y a toujours une réponse intelligente pour les hommes de bonne volonté. En somme, un beau cadeau de Noël ! 43 femmes L’a-t-elle bien emballé ? C’est la question qui se posera de plus en plus souvent car les femmes s’intègrent de plus en plus dans le monde du « packaging ». De la conception des emballages primaire et secondaire à la disposition des cartons sur une palette, cette « science de l’emballage » couvre un domaine beaucoup plus large que celui dans lequel nous nous embarquerons avec plus ou moins de bonheur pour les cadeaux de Noël. Est-ce parce que, malgré la récession, la sous-traitance de l’emballage a plus que doublé depuis 2008 avec des marges plus que confortables (de 26 à 31 % aux USA) ? Est-ce parce que l’emballage « conserve », avec une ancienneté moyenne de 10 ans dans le métier, toujours aux USA ? Est-ce parce que le mode de facturation au volume pour les transports terrestres va impliquer la révision de nombreux emballages ? Toujours est-il que, pour la 1ère année, la Michigan State University’s School of Packaging a accueilli 43 femmes, autant que d’hommes à la rentrée 2014. L’égalité parfaite et probablement provisoire car comment imaginer qu’une fois de plus une citadelle masculine ne va pas devoir capituler devant la gent féminine ? « Ce n’est que justice », me dit mon épouse, qui se dit plus douée que moi pour faire les paquets cadeaux… DÉCEMBRE 2014 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE ■ N°90 93