« 1224 – 2014 » 750 ans – petite chronique du temps passé

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« 1224 – 2014 » 750 ans – petite chronique du temps passé
« 1224 – 2014 » 750 ans – petite chronique
du temps passé
La belle aventure d’un « PETIT SOU »
« C’était dimanche soir, dans le bureau du presbytère. J’entends tout-à-coup
des chuchottements joyeux et quelques petits rires métalliques…C’étaient les
petits sous de ma quête du matin qui faisaient tout ce ramage !
-Qu’avez-vous donc, leur dis-je, à être si bavards ?- C’est une drôle d’histoire,
Monsieur le Curé, fit aussitôt un bonhomme de petit sou usé. Je vais vous dire
ce qui nous amuse ! Voilà. J’ai voyagé toute la semaine avec ma patronne, une
bonne grand-mère, mais un peu dure à la détente.
Lundi, nous avons pris le tram pour aller en ville ; ma patronne veut acheter
une carte postale pour un sou ; mais le Monsieur buraliste l’envoie poliment
promener en disant : ma bonne dame, je ne vends pas de cartes postales pour un
sou !
Mardi, passe la marchande de fruits avec sa charrette ; on me donnera bien, dit
ma patronne, une pomme pour un sou ! Va te promener ! C’est 2 sous les petites
pommes, et 4 sous les grosses en ce moment !
Mercredi, nous entrons chez un boulanger, acheter du pain à la fleur pour un
sou. Pour un sou ! Vous vous moquez de moi, dit un charmant petit mitron tout
de blanc habillé. Je ne peux pas vous peser quelques grammes de pain ; j’en
perdrais autant que je vous en donnerais !
→
Jeudi, nous rencontrons des enfants qui jouent près du village. – Hé ! là-bas, le
petit frisé, veux-tu me faire une commission ? Tu auras un sou ! Un sou
Madame !... Un sou ? Moi répond le petit frisé, je ne marche pas pour un sou !
Vendredi, passe près de la maison un bazar ambulant. – Donnez-moi pour un
sou de bonbons, s’il vous plaît. Et ! Vous n’y êtes plus, la grand-mère ! Qui estce qui vendrait des bonbons pour un sou ?
Samedi, nous alons chez la mercière. Je voudrais un bobin de fil et une aiguille
pour un sou. –Vous plaisantez, fait la mercière qui se met à rire ! Mes plus
petites pelotes de fil sont de 2 sous et je ne donne mes meilleures aiguilles qu’à
deux pour trois sous !
Aujourd’hui Dimanche, ma patronne, à la Messe, m’a déposé dans votre quête,
Monsieur le Curé. Vous vous êtes incliné poliment, en souriant, et vous avez dit
« merci »… »Voilà l’histoire qui nous amuse !
Bulletin paroissial de St-Jean Mars 1935
« 1224 – 2014 » 750 ans – petite chronique
du temps passé
La belle aventure d’un « PETIT SOU »
« C’était dimanche soir, dans le bureau du presbytère. J’entends tout-à-coup
des chuchottements joyeux et quelques petits rires métalliques…C’étaient les
petits sous de ma quête du matin qui faisaient tout ce ramage !
-Qu’avez-vous donc, leur dis-je, à être si bavards ?- C’est une drôle d’histoire,
Monsieur le Curé, fit aussitôt un bonhomme de petit sou usé. Je vais vous dire
ce qui nous amuse ! Voilà. J’ai voyagé toute la semaine avec ma patronne, une
bonne grand-mère, mais un peu dure à la détente.
Lundi, nous avons pris le tram pour aller en ville ; ma patronne veut acheter
une carte postale pour un sou ; mais le Monsieur buraliste l’envoie poliment
promener en disant : ma bonne dame, je ne vends pas de cartes postales pour un
sou !
Mardi, passe la marchande de fruits avec sa charrette ; on me donnera bien, dit
ma patronne, une pomme pour un sou ! Va te promener ! C’est 2 sous les petites
pommes, et 4 sous les grosses en ce moment !
Mercredi, nous entrons chez un boulanger, acheter du pain à la fleur pour un
sou. Pour un sou ! Vous vous moquez de moi, dit un charmant petit mitron tout
de blanc habillé. Je ne peux pas vous peser quelques grammes de pain ; j’en
perdrais autant que je vous en donnerais !
→
Jeudi, nous rencontrons des enfants qui jouent près du village. – Hé ! là-bas, le
petit frisé, veux-tu me faire une commission ? Tu auras un sou ! Un sou
Madame !... Un sou ? Moi répond le petit frisé, je ne marche pas pour un sou !
Vendredi, passe près de la maison un bazar ambulant. – Donnez-moi pour un
sou de bonbons, s’il vous plaît. Et ! Vous n’y êtes plus, la grand-mère ! Qui estce qui vendrait des bonbons pour un sou ?
Samedi, nous alons chez la mercière. Je voudrais un bobin de fil et une aiguille
pour un sou. –Vous plaisantez, fait la mercière qui se met à rire ! Mes plus
petites pelotes de fil sont de 2 sous et je ne donne mes meilleures aiguilles qu’à
deux pour trois sous !
Aujourd’hui Dimanche, ma patronne, à la Messe, m’a déposé dans votre quête,
Monsieur le Curé. Vous vous êtes incliné poliment, en souriant, et vous avez dit
« merci »… »Voilà l’histoire qui nous amuse !
Bulletin paroissial de St-Jean Mars 1935

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