Nelson Mandela - la classe du bout du couloir

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Nelson Mandela - la classe du bout du couloir
Nelson Mandela
1918-2013
1996
1961
De sa naissance à l'université
Nelson Mandela est né le 18 juillet 1918 à Mvezo, un petit village à l'est du Cap
(capitale de l'Afrique du Sud). Il est appelé Rolihlahla, ce qui signifie
« secoueur d'arbres » qu'on peut aussi traduire par « celui qui crée des
problèmes ».
Il est le fils d'une famille royale de la tribu des Xhosas. Il grandit dans la
tradition jusqu'à l'âge de 7 ans. Les responsables religieux qui le baptisent,
incitent ses parents à le scolariser. Il est donc le premier de sa famille à aller
à l'école.
L'institution catholique donne des prénoms anglais aux élèves, Rolihlahla
s'appellera désormais Nelson.
Son papa meurt quelques temps plus tard, Nelson est alors confié à un riche
ami de la famille qui lui payera une éducation suffisante pour que Nelson puisse
faire des études de droit.
De l'université au début de la lutte
En 1938, Nelson Mandela entre à l'université et prends des responsabilités au
Conseil des étudiants.
Il est renvoyé de l'université parce qu'il avait refusé un point du règlement .
Son tuteur (le riche ami de la famille) cherche à le marier mais Nelson s'enfuit
à Johannesbourg où il trouve des petits emplois pour vivre. Il termine toute de
même ses études en suivant des cours du soir.
La lutte
Nelson Mandela entre dans un mouvement , l'ANC (African National Congress,
créé en 1912) le congrès national africain, qui lutte contre l'apartheid et
demande la citoyenneté pour tous (le droit d'être citoyen, de décider et donc
de voter)
CER mouvement se radicalise en formant la ligue de la jeunesse de l'ANC en
1944, dont Nelson Mandela devient le secrétaire National à l'âge de 30 ans
(1948)
L'apartheid
En Afrique du Sud, existait l' apartheid mot afrikaans qui signifie
« ségrégation », les blancs d'un côté et les noirs de l'autre.
Des lois sont votées à partir de 1949
– la population est répartie en 4 catégories : les blancs, les noirs, les Métis,
les Indiens
– chaque catégorie est regroupée géographiquement
– les mariages mixtes sont interdits
– les Noirs doivent détenir un laissez-passer (« pass »)pour circuler
– les services publics et les lieux publics sont séparés (transports, bancs,
squares
– les systèmes éducatifs sont différents
En 1959 , se mettent en place les bantoustans : des zones du territoire
national sont attribuées aux Noirs pour qu'ils crée un état indépendant. En
fait, ces terres sont trop petites et trop pauvres, le but des blancs était de
re-tribaliser les Noirs.
Ces dernières mesures incitent l'ANC, jusque là dans l'opposition obéissant
aux loi, à devenir plus militante. Nelson Mandela encourage ses membres à
défier les lois au pris de longs séjours en prison. L'effet « campagne de défi »
incite de nombreuses personnes à s'engager à l'ANC qui multiplie par 5 le
nombre de ses membres ( de 20 000 à 100 000). Comme Mandela craind que
l'ANC soit considéré comme illégale, il met un place un système pour que
l'organisation puisse fonctionner dans la clandestinité.
Mandela avocat
Au début de sa carrière, Mandela ne fait qu'entendre des témoins et
enregistrer des plaidoiries. Il constate que la plupart des cabinets d'avocats
du pays demande des honoraires plus élevés à leurs clients noirs.
Quand il ouvre son propre cabinet, il y a déjà quelques autres avocats noirs qui
avaient franchi le pas. Mandela se trouve confronté aux humiliations
quotidiennes que subissent les Noirs... jusqu'à un témoin à la barre qui refuse
de répondre à ses questions d'avocat... parce qu'il est noir.
Certains avocats demandent que Mandela soit rayé du barreau (à cause de son
implication dans « la campagne de défi »)... autres, au contraire, et de façon
inattendu, des avocats blancs, le soutiennent.
L'Afrique
Le procès... et la fin de la non-violence de l'ANC
Mandela est arrêté chez lui le 5 décembre 1956 pour le motif de « haute
trahison ». Il est avec les 156 personnes arrêtés ce jour-là à Johannesbourg.
Ils ont accusés de vouloir renverser le gouvernement au profit d'un Etat
communiste, et ils risquent la peine de mort. Le procès dure des mois, mais
aucune preuve d'activité révolutionnaire ou communiste n'a pu être apportée.
Le 29 mars 1961, le juge Rumpff prononce l'acquittement de tous les accusés
Mandela veut abandonner la non violence qu'il juge inefficace contre
l'apartheid, il crée alors la branche armée de L'ANC « Umkhonto we Sizwe »
(« lance de la nation » en zoulou). Avec l'accord de l'ANC, Mandela se forme
aux techniques de sabotages et de guérilla urbaine.
En mars 1960, l'ANC lance une campagne massive contre le « pass » (des lois
de 1949) qui entrave la libre circulation des Noirs. Plusieurs milliers de
personnes se rassemblent à Sharpeville, une banlieue industrielle de
Johannesbourg, lorsque des blindés de la police ouvre le feu sur cette foule
désarmée faisant 69 morts et 400 blessés. L'ANC proclame une journée de
deuil et son chef Albert Luthuli brûle son » pass » comme Nelson Mandela.
Ce massacre provoque un sentiment d'indignation de de protestation dans le
monde entier.
Sharpeville, non loin de Johannesbourg
Les émeutes et les manifestations se succèdent dans tout le pays. La
population s'attend à une guerre civile.
L'ANC rentre dans la clandestinité.
Nelson Mandela va vivre en cavale pendant 17 mois avant d'être arrêté et jugé
le 12 juin 1964.
Lors de son procès, il se défend lui-même en refusant de témoigner mais en
exposant les idéaux de l'ANC. Il est condamné à la prison à vie à Robben Island
avec 8 autres compagnons... et échappe à la peine de mort.
La prison
Dans cette prison, il n'y a aucun prisonnier blanc, ni aucun garde noir. Là-bas,
Mandela sera un prisonnier de carrière, devant casser des pierres à coup de
marteau toute la journée. Les conditions de détention sont très dure. ;. pour
déshumaniser les prisonniers.
Puis, peu à peu, les conditions de captivité s'améliorent (enfin, tout est
relatif!!) au bon vouloir des gardiens et les prisonniers peuvent se parler entre
eux, mais ils restent coupés du monde extérieur (pas de journaux...)
En 1982, après 18 ans de captivité à Robben Island, Nelson Mandela est
transféré à la prison de Pollmoor
La planète contre l'apartheid
Les images du massacre de Sharpevillle en 1960 et celles des émeutes de
Soweto en 1976 choquent la population mondiale.
Dès 1962, l'ONU invite les états à faire pression pour forcer l'Afrique du Sud
à abolir l'apartheid quelle considère comme un crime à partir de 1973.
Les Nations Unies décrètent 1978 « année internationale contre l'apartheid »
La mobilisation s'intensifie dans les années 80.
→ les boycotts : les entreprises étrangères implantés en Afrique du Sud
adoptent en 1970 des codes de bonne conduite. Elles offrent les même droits
et salaires aux employés, blancs ou noirs.
A l'étranger, les boycotts s'intensifient au fil des années : tabac fruits...
venant d'Afrique du Sud ne sont plus achetés par les occidentaux.
L'archevêque anglican et prix Nobel de la Paix (1984), Desmond Tutu a
beaucoup participé à faire appliquer les sanctions économiques envers
l'Afrique du Sud.
→ les artistes : un concert géant est organisé à Wembley le 11 juin 1988, pour
le 70è anniversaire de Nelson Mandela. Peter Gabriel, Georges Michael, Sting,
Steevie Wonder , Joe Cocker et bien d'autres se relaient sur scène.
Le spectacle est diffusé à la télévision dans 67 pays.
Cette mobilisation mondiale ternit l'image de l'Afrique du Sud et les boycott
affaiblissent son économie.
La liberté retrouvée
Le 2 février 1990, le président Frédérick De Klerk annonce la libération de
Nelson Mandela qui demande à rester en prison encore 8 jours pour pouvoir se
préparer à sa sortie (après 27 ans de prison!, il faut pourvoir ressortir!)
Le 11 février, il sort de la prison de Victor Verster (résidence surveillée où il
réside depuis 1988) et prononce son 1er discours d'homme libre.
« Je me présente devant vous, non comme un prophète
mais comme votre humble serviteur, vous le peule.
Vos sacrifices infatigables et héroïques m'ont permis d'être ici
Aujourd'hui. Et je place les années qui me restent à vivre
entre vos mains. »
Discours du 11 février 1990 au CAP
Deux jours plus tard, Mandela prend la parole à Soweto , son quartier de lutte.
Le stade de la First National Bank est plein à craquer. Son discours fonde son
action à venir , tournée vers la réconciliation d'une nation lutant contre
l'injustice, le crime, la violence et unie pour la démocratie.
Dans cette perspective de paix et de pardon, Nelson Mandela va convaincre
l'ANC d'arrêter la lutte armée.
Il aidera Frédérick De Klerk à faire évoluer l'Afrique du Sud vers la
démocratie.
L'année suivant sa libération Nelson Mandela prend la tête de l'ANC. Il
entreprend de nombreux voyages pour défendre la cause des Noirs.
Parallèlement, il poursuit en Afrique du Sud des négociations avec le
gouvernement du président Frédérick De Klerk pour une abolition pacifique
de l'apartheid.
La fin de l'apartheid
Frédérick De Klerk, président du parti National, à la tête du du pays de puis
1989, œuvre politiquement contre la ségrégation raciale. C'est lui qui a décidé
de rel-légaliser l'ANC et d'autres organisations anti-aparthied.
C'est lui aussi qui a fait libérer Mandela, ainsi que de nombreux autres
prisonniers plitiques.
Sous la pression de Mandela, il finit par abolir les lois de l'aprtheid, ce qui
facilite le dialogue avec les progressistes de tout bord.
L'apartheid est officiellement aboli le 30 juin 1991
Prix Nobel de la paix
Frédérick De Klerk et Nelson Mandela reçoivent en même temps le prix Nobel
de la paix en 1993. Mandela rend hommage à Frédérick De Klerk dans son
discours.
Avec ce prix, Mandela rejoint un autre héros noir sud-africain : l'archevêque
Desmond Tutu
Mandela réalisera le rêve de Desmond Tutu : une « nation arc-en-ciel »
Le droit de vote pour tous
La campagne pour les premières élections débute en février 1994 et du 27 au
30 avril, les sud-africains doivent désigner leur 400 représentants à la
première assemblée nationale multiraciale.
Celle-ci élira ensuite le président.
C'est la première fois que les Noirs votent.
Avec 62,65% des voix, l'ANC obtient 252 sièges.
Ces premières élections où Blancs, Indiens, Métis et Noirs ont pu s'exprimer,
ont déclenché une euphorie et un espoir dans leur pays devenu la « nation arcen-ciel ».
Une semaine plus tard, Mandela devient le premier président noir d'Afrique du
Sud (le 10 mai 1994). I ; place son mandat sous le signe de la réconciliation.
Il veut :
– lutter contre al pauvreté des populations autrefois opprimées
– favoriser l'accès de tous à l'éducation, la santé, le logement et la
propriété
Il fonde un gouvernement pluriethnique pour bâtir la « nation arc-en-ciel »
avec des mebres de l'ANC, des Blancs, des Zoulous... et 2 vice-présidents
Thabo Mbeki (fils d'un fidèle ami co-détenu à Robben Island) et Frédérick De
Klerk.
En mai 1996, une nouvelle Constitution libérale est adoptée par le Parlement,
c'est une victoire décisive pour les droits civiques des Noirs.
Mandela voyage aussi dans le monde , ce qui permet à l'Afrique du Sud,
redevenue fréquentable de faire à nouveau partie des l'ONU.
On reproche cependant à Mandela de ne pas en avoir fait assez sur le logement
et l'éducation.
En 1999, il ne brigue pas de second mandat, se sentant trop vieux pour en
assumer la charge et enjoint les autres dirigeants africains à en faire autant.
La réconciliation
Pour tourner la page de l'apartheid, il fallait que le victimes puissent se faire
entendre et que les bourreaux confessent leur actes.
Une commission pour la vérité et la réconciliation est alors créée.
Ce fut difficile.
Ce genre de commission a aussi existé en Allemagne, en Argentine, au Chili au
Timor Orienta après les dictatures.
La coupe du monde de rugby
La poignée de mains entre Nelson Mandela et son compatriote blanc François
Pienaar , joueur de rugby est forte de symboles : la réconciliation, le droit que
l'Afrique du Sud a obtenu d'organiser cette coupe du monde, de revenir sur la
scène internationale, la fin de l'apartheid, la « nation arc-en-ciel » au yeux de
tous et retransmise par les télévisions... L'image d'un pays enfin unifié
Le dernier combat
Ayant perdu plusieurs de ses proches à cause de cette maladie, le dernier
combat de Mandela sera contre le sida.
L'Afrique du Sud est le pays e plus touché au monde, le VIH y fait des
ravages : on estime à 5,5 millions le nombre de personnes contaminées sur 49
millions d'habitants.
Près d'un adulte sur quatre est porteur du virus.
L'espérance de vie a chuté à 49 ans.
Mandela tentera d'organiser des campagnes de dépistage, de favoriser l'accès
aux médicaments (l'Afrique du Sud étant le seul pays africain à fabriquer des
médicaments contre le sida) et de récolter des fonds.
Mandela s'est éteint le jeudi 5 décembre 2013 à l'âge de 95 ans.
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Autres militants anti-apartheid :
* L'archevêque Desmond Tutu, prix Nobel de la Paix (1984)
* Steve Biko (voir le film Cry freedom ) né au début des lois contre les nOirs et
assassiné en 1977 dont le nom est aussi cité dans la chanson de Savuka et
Johnny Clegg Asimbonanga
* et il y en a plein d'autres dont je ne connais pas les noms mais qui ont chacun
œuvré à l'abolition de l'apartheid
Quelques chanteurs dont les chansons militent contre l'aparteid :
• Savuka et Johnny Clegg Asimbonanga, Scatterlings of Africa
• Simple Minds : Mandela Day, Biko (reprise de Peter Gabriel )l
• tous ceux présents à Wembley en 1988...
et encore d'autres dont je n'ai pas fait la liste !!
Voir la liste des films et autres précisions sur l'apartheid sur le site de
Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Apartheid
Source principale de ce document:l'édition spéciale de Ouest France sur Nelson Mandela