«Un dîner avec Nelson Mandela. Ou Brad Pitt!»
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«Un dîner avec Nelson Mandela. Ou Brad Pitt!»
LOISIRS GOÛTS ET COULEURS «Un dîner avec Nelson Mandela. Ou Brad Pitt!» Patricia Delarive, Médecin, fondatrice de la clinique Matignon Suisse Un de vos meilleurs souvenirs professionnels? Dans mon métier de médecin, on vit tellement de moments merveilleux au quotidien qu’il est difficile d’en isoler un qui soit vraiment unique. Peut-être ce jeune homme atteint d’un cancer grave, que je croyais en fin de vie au fond de son lit d’hôpital, et que j’ai croisé quelques années plus tard, heureux et en pleine santé. Dans mon métier d’entrepreneur, mon meilleur souvenir, c’est certainement l’incroyable solidarité de mes équipes en 2013. Un mauvais gestionnaire avait mis les cliniques Matignon dans une situation critique, dont nous sommes sortis en moins de six mois grâce à l’énergie et à l’investissement de chaque collaborateur. Je ne pensais pas trouver tant d’entraide et de gentillesse au sein de ma vie professionnelle. Quel autre métier auriez-vous pu (voulu) exercer? Artisan, pour travailler le bois ou la pierre. J’ai toujours aimé bricoler. Quand j’étais enfant, je faisais moi-même mes vêtements et je trouve encore aujourd’hui un immense plaisir à concevoir quelque chose de beau avec mes mains. Le talent que vous rêveriez d’avoir? Bien savoir chanter! Ce doit être une immense joie. Je prends des cours et je chante régulièrement avec une amie, mais je suis malheureusement loin d’avoir du talent! Un trait de caractère qui vous séduit ou qui vous agace? Je suis séduite par la curiosité intellectuelle et par les gens qui ont soif d’apprendre. Ceux qui gardent l’esprit et le cœur ouverts tout au long d’une vie. A l’inverse, j’ai très peu de patience pour le conformisme, les grands principes et les idées préconçues. Quelle a été votre plus grande erreur? De ne pas avoir eu assez confiance en moi lorsque j’ai lancé mon entreprise. Je ne pensais pas être à la hauteur en tant que manager, j’ai fait confiance aux mauvaises personnes, avec des conséquences très lourdes financièrement. Le meilleur conseil que vous ayez reçu? Celui d’une patiente de 95 ans qui me disait que le secret de sa forme, c’était la gentillesse et la reconnaissance chaque matin au soleil qui se lève. Ça sonne un peu fleur bleue, mais ces mots simples me font beaucoup de bien, venant d’une dame qui arrive à cette conclusion après un siècle de vie. Le meilleur endroit du monde? Ma maison avec mon amoureux et mes enfants, Julien et Valentine. Votre plus dure école de la vie? Je dirais que mon divorce a été ma plus grande épreuve. Votre plus grande extravagance? Ma plus grande folie est d’avoir ouvert cinq cliniques avec mon associé en trois ans, sans expérience en tant qu’entrepreneur et sans soutien financier externe. Votre plus grand rêve? Devenir très vieille, avec plein de rides, et un million de merveilleux souvenirs dans la tête. Qui aimeriez-vous être le temps d’une journée? Un homme, pour voir si le monde a une autre couleur, même si j’imagine que ça doit être beaucoup moins bien! Quel titre mettriez-vous sur votre portrait? Je ne peux pas répondre, car l’idée d’être figée sur un portrait avec un titre au-dessus me déplaît prodigieusement. J’aurais l’impression d’être enfermée dans une étiquette. J’aime trop le changement. La personnalité avec qui vous aimeriez dîner? Nelson Mandela pour l’incroyable richesse de sa personnalité, mais puisqu’il n’est plus là, Brad Pitt ferait l’affaire! Comment occuperiez-vous une année sabbatique? J’aimerais apprendre à jouer de la guitare, partir en mission humanitaire, jardiner, voyager en Amérique du Sud pour l’espagnol, développer des talents culinaires, passer davantage de temps avec mes parents, et mille autres choses que la vie m’offrirait. Je ne sais pas si une année suffirait! Odile Habel 74 PME MAGAZINE - AOÛT 2016 Photo: DR «Je ne pensais pas trouver tant d’entraide et de gentillesse au sein de ma vie professionnelle.»