Duclos - Cursus
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Science & Sports (2010) 25, 207—225 POSITION DE CONSENSUS Position de consensus : activité physique et obésité chez l’enfant et chez l’adulte Position statement: Physical activity and obesity in adults and in children M. Duclos a,∗,b, P. Duché c, C.-Y. Guezennec d, R. Richard e,f, D. Rivière g, H. Vidalin a a Service de médecine du sport et des explorations fonctionnelles, CHU Gabriel-Montpied, 58, rue Montalembert, 63003 Clermont-Ferrand cedex 01, France b INRA UMR 1019, UNH, CRNH Auvergne, université d’Auvergne, 63000 Clermont-Ferrand, France c UFR STAPS, laboratoire de biologie des APS, université de Clermont-Ferrand II, BP 104, 63172 Aubière cedex, France d Pôle départemental de médecine du sport de l’Essonne, Centre national du Rugby, 3, rue Jean-de-Montaigu, 91460 Montaigu, France e Service de physiologie et des explorations fonctionnelles, Nouvel Hôpital Civil, les hôpitaux universitaires de Strasbourg, 67091 Strasbourg cedex, France f Institut de physiologie, faculté de médecine, université Louis-Pasteur, 67091 Strasbourg cedex, France g Service d’exploration de la fonction respiratoire et de médecine du sport, clinique des voies respiratoires, CHU hôpital Larrey, 24, chemin de Pouvourville, TSA 30030, 31059 Toulouse cedex 09, France Reçu le 6 novembre 2009 ; accepté le 20 mars 2010 Disponible sur Internet le 18 mai 2010 Résumé Objectifs. — L’activité physique est indiquée à tous les stades de la prise en charge de l’obésité chez l’enfant comme chez l’adulte, avec un niveau de preuves scientifiques élevé. L’objectif de ce travail est de proposer des réponses pratiques à des questions-clés de médecins amenés à prescrire une activité physique chez des sujets obèses. Méthodologie. — Cinq questions—réponses sont développées : (1) quels sont les coûts de l’obésité ? De la sédentarité ? De la mise en place d’une l’activité physique chez des sujets obèses ? (2) Quels sont les effets prouvés de l’activité physique chez le sujet obèse ? (3) Quels types d’activité physique faut-il prescrire et/ou éviter ? (4) Y-a-t-il des contre-indications à l’activité physique chez le sujet obèse ? (5) Comment évaluer l’activité physique habituelle des sujets obèses ? Résultats et conclusion. — Cette réflexion conduit à une position de consensus de la Société française de médecine sur sport sur les modalités d’une consultation de médecine du sport en vue de la prescription d’une activité physique chez les sujets obèses. © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Duclos). 0765-1597/$ – see front matter © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.scispo.2010.04.001 208 M. Duclos et al. Summary Objectives. — Physical activity is recommended at every stage of the care of obesity in adults and in children, with a high level of scientific evidences. The objective of this review is to propose practical answers to key-questions of physicians faced to prescription of regular physical activity in obese subjects. Methodology. — Five ‘‘question-reply’’ were developed: (1) what are the costs of obesity? Of sedentary lifestyle? Of strategies to promote physical activity in obese subjects? (2) What are the benefits of regular physical activity in obese subjects? (3) What type of activity should be prescribed and/or avoided? (4) Is there contra-indications to physical activity in obese subjects? (5) How measuring habitual physical activity in obese subjects? Results and conclusion. — This review leads to a consensus statement of the French Society for Sports Medicine and proposes a ‘‘check list’’ that may help the physician to prescribe physical activity in obese subjects. © 2010 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. 1. Introduction L’activité physique est indiquée à tous les stades de la prise en charge de l’obésité chez l’enfant comme chez l’adulte, avec un niveau de preuves scientifiques élevé [16]. La théorie est donc acquise. Les problèmes surviennent quand il faut adapter la théorie à la pratique et cela à tous les niveaux, que ce soit chez le sujet obèse et/ou son entourage mais aussi, parfois, au niveau de la prescription du médecin. L’objectif ce travail n’est pas de rajouter une revue de plus sur les effets bénéfiques de l’activité physique régulière chez les sujets obèses mais de proposer des solutions aux médecins prescripteurs à travers cinq questions—réponses : • quels sont les coûts de l’obésité ? De la sédentarité ? De la mise en place d’une l’activité physique chez des sujets obèses ? • quels sont les effets prouvés de l’activité physique chez le sujet obèse ? • quels types d’activité physique faut-il prescrire et/ou éviter ? • y-a-t-il des contre-indications à l’activité physique chez le sujet obèse ? • comment évaluer l’activité physique habituelle des sujets obèses ? Cette réflexion nous conduit à proposer les modalités d’une consultation de médecine du sport en vue de la prescription d’une activité physique chez les sujets obèses. Le chapitre final permettra de résumer les grands points de ce travail. 2. Données coûts—bénéfices de la prescription d’activité physique (économie de santé)1 L’obésité est la cause d’une augmentation significative de la morbidité et de la mortalité, mais aussi d’incapacités ou de handicaps variés et d’une baisse de la qualité de vie. 1 Rédaction : M. Duclos. Les coûts économiques directs pour la santé de l’obésité représentent en Europe 2 à 8 % des dépenses de santé et sont donc comparables à ceux d’autres maladies comme le cancer. En plus des coûts directs de santé liés à l’obésité (diabète, pathologies cardiovasculaires, arthrose. . .), l’obésité induit aussi des coûts économiques liés aux arrêts de travail, à la perte de revenus engendrée par à un décès prématuré : ces coûts ont été estimés à trois à 12 billions d’euros par an en Angleterre. Sachant que l’activité physique fait partie de la prévention et de la prise en charge thérapeutique de l’obésité, l’inactivité physique a aussi un coût économique qui a été chiffré dans certains pays. À partir de deux études (une réalisée en Angleterre et une autre en Suisse), le coût de l’inactivité physique a été estimé à 150 à 300 euros par citoyen par an. Ainsi, augmenter le niveau d’activité dans les pays peut induire une réduction des dépenses de santé. Mais maintenir son niveau d’activité physique peut aussi induire des économies. Ainsi, l’étude suisse montre que les économies réalisées sur les coûts directs pour la santé chez les sujets physiquement actifs est de 1,7 billions d’euros par an. Au Canada, le coût total des soins attribués à la sédentarité en 1999 correspondait à 25 % des dépenses allouées au traitement de toutes les pathologies qui lui sont associées (diabète de type 2, maladies cardiovasculaires. . .). Cent cinquante millions de dollars pourraient être économisés par an si la sédentarité diminuait de 10 %. Les études économiques mettent donc en évidence la nécessité de promouvoir à l’échelon national l’activité physique. Cette proposition de promotion de l’activité physique à grande échelle a elle aussi un coût. L’Allemagne a mis au point un programme de suivi économique de ces coûts ; ce qui a ensuite permis de calculer le rapport coût/bénéfices : le ratio coût/efficacité par année de vie gagnée est estimé autour de 6000 à 6500 euros par an et autour de 5600 à 6100 euros par année de qualité de vie gagnée (Wanda Wendel-Vos [16]). Le bureau régional de l’OMS pour l’Europe a organisé en novembre 2006 une conférence ministérielle sur la lutte contre l’obésité. Cette conférence s’est basée sur les recommandations d’experts qui sont reproduites dans un document intitulé : « Promouvoir l’activité physique au service de la santé : cadre d’action dans la région euro- Position de consensus : activité physique et obésité chez l’enfant et chez l’adulte Tableau 1 l’adulte. Définition de l’obésité et du surpoids chez Classification IMC (kg/m2 ) Normal Surpoids Obésité 18,5—24,9 25—29,9 ≥ 30 Tableau 2 l’IMC. Maigreur Normal Surpoids Obésité Statut pondéral de l’enfant en fonction de Courbe de centiles atteignant un IMC de 18,5 kg/m2 à l’âge de 18 ans Courbe de centiles comprise entre celle de la maigreur et celle du surpoids établie en fonction de l’âge et du sexe Courbe de centiles atteignant un IMC de 25 kg/m2 à l’âge de 18 ans Courbe de centiles atteignant un IMC de 30 kg/m2 à l’âge 18 ans péenne de l’OMS ». On peut y lire : « L’inactivité physique est un important facteur de risque responsable d’environ 3,5 % des maladies et de près de 10 % des décès dans la région européenne. Son coût économique est énorme. On pourrait réduire les effets sur la santé et leur coût en accroissant les niveaux d’activité physique. Une activité physique modérée et régulière est un moyen très rentable d’améliorer et d’entretenir la santé. La promotion de l’activité physique devrait donc faire partie intégrante de l’action de santé publique. ». 3. Relations activité physique et obésité l’activité physique basée sur les preuves scientifiques2 3.1. Quelques chiffres et définitions En 2000, l’OMS a déclaré l’obésité « première épidémie mondiale non infectieuse ». La prévalence du surpoids et de l’obésité chez l’enfant et chez l’adulte s’estime à partir du calcul de l’indice de masse corporelle (IMC [kg/m2 ] = poids [kg]/taille2 [m2 ]). Chez l’adulte, les valeurs d’IMC définissant l’obésité sont rapportées sur le Tableau 1. Chez l’enfant, la correspondance de la valeur de l’IMC sur les courbes de corpulence de référence construites en fonction de l’âge permet de déterminer si l’enfant est considéré comme « maigre », « normal », « en surpoids » ou « obèse » (Tableau 2 et Annexe 2). Actuellement, les références les plus utilisées sont celles établies par l’International Obesity 2 Rédaction M. Duclos et P. Duché. 209 Task Force (IOTF) qui permettent des comparaisons internationales de prévalence [6,7]. La récente étude française Étude nationale nutrition santé [13] de 2006 réalisée sur 1700 enfants français âgés de trois à 17 ans fait état d’une prévalence de l’obésité de 3,5 % et du surpoids (obésité exclue) de 14,3 %. Chez les enfants de trois à dix ans, les filles présentent une prévalence supérieure à celle des garçons. Cette différence disparaît pour les tranches d’âge plus élevées. Sachant qu’une surcharge pondérale chez l’enfant est prédictive d’une obésité à l’âge adulte dans près de 70 % des cas, cela signifie qu’il faut craindre une aggravation de la prévalence de l’obésité dans la population adulte dans les années à venir. Actuellement, la prévalence de la surcharge pondérale et de l’obésité chez l’adulte en France en 2006 est de 47,4 % pour les hommes et 36,3 % pour les femmes. Elle est aussi en augmentation chez les sujets âgés : 56,9 % de surcharge pondérale et d’obésité chez les plus de 65 ans. L’obésité est un facteur de risque cardiovasculaire à part entière. Par rapport aux sujets de poids normal, les obèses ont trois fois plus de risques de mortalité par maladie cardiovasculaire et deux fois plus de risques de mortalité toute cause confondue. De façon préoccupante, les résultats d’une étude danoise montrent que l’IMC chez l’enfant est fortement corrélé au risque cardiovasculaire chez l’adulte. Ainsi, même un petit surpoids majore le risque cardiovasculaire (un excès de poids de 3,9 kg chez un garçon de sept ans majore le risque d’évènements cardiovasculaires à l’âge adulte de 10 %). Cette corrélation est observée dans les deux sexes à tous les âges et après ajustement sur le poids de naissance [2]. 3.2. Les causes de l’obésité : rôle de l’environnement L’obésité est liée à un déséquilibre chronique entre dépenses énergétiques et apports alimentaires. Si les apports alimentaires ont peu augmenté depuis 50 ans, le niveau d’activité physique a considérablement diminué chez l’enfant et chez l’adulte. Les gènes sont-ils responsables de cette épidémie d’obésité ? Il est clair qu’il existe certains gènes de prédisposition à l’obésité mais ces gènes ne conduisent à l’obésité que si l’environnement favorise leur expression. En effet, nos gènes ont besoin du stimulus régulier de l’activité physique pour promouvoir et maintenir un bon état de santé. En d’autres termes, nos gènes sont programmés pour que nous soyons physiquement actifs et l’inactivité physique associée à une alimentation trop riche conduit à l’expression phénotypique anormale de certains de nos gènes. La preuve est apportée par l’absence de la plupart des pathologies chroniques (obésité, diabète, hypertension. . .) dans les sociétés où le travail physique fait partie intégrante de la vie quotidienne et par le fait que la progression de ces maladies chroniques est prévenue ou retardée par la réintroduction de l’activité physique dans des populations où l’inactivité physique est devenue la norme [8]. Cet environnement favorisant est représenté par l’association d’une alimentation riche en graisses, en sucres rapides et de la sédentarité. 210 Tableau 3 M. Duclos et al. Relations entre activité physique et obésité. Effets de l’activité physique Niveau de preuves scientifiques Prévention de prise de poids Perte de poids sans régime Perte de poids sous régime Maintien de la perte de poids Maintien de la santé chez les sujets obèses Très fort Insuffisant Insuffisant Très fort Très fort 3.3. Obésité et activité physique régulière Chez l’enfant et chez l’adulte, les relations entre activité physique régulière et obésité peuvent être résumées en quatre points [4,16]. Ils sont rapportés sur le Tableau 3. 3.3.1. Activité physique et prévention de l’obésité Le niveau d’activité physique est un des déterminants majeurs de l’évolution de la composition corporelle. Ainsi, chez l’enfant, il a été bien démontré que la prévalence de l’obésité augmente avec la réduction de l’activité physique [27]. Par exemple, le suivi longitudinal d’enfants de quatre ans montre un effet protecteur de l’activité physique sur le gain de masse grasse pendant l’enfance et à l’adolescence [30]. L’activité physique joue aussi un rôle important pour la santé physique et psychosociale des enfants et adolescents et tient une part fondamentale dans la croissance et la maturation. Chez l’adulte, de nombreuses données épidémiologiques associent la réduction de l’activité physique à une augmentation de la prévalence de l’obésité chez l’adulte [48]. Ainsi, un travail portant sur 10 221 hommes suivis pendant sept ans a montré que la prise de poids sur sept ans était corrélée positivement au poids initial et à l’arrêt du tabac mais surtout qu’elle était négativement corrélée à l’activité physique au départ ou à l’augmentation de l’activité physique pendant l’étude [3]. 3.3.2. Activité physique et traitement de l’obésité Chez l’enfant, l’adolescent et chez l’adulte, l’activité physique ne fait pas maigrir. Seul le régime hypocalorique peut induire une perte de poids significative chez le sujet obèse ou en surpoids. L’adjonction à un régime hypocalorique d’une activité physique régulière ne majore pas la perte de poids induite par le régime [14,49]. 3.3.3. Activité physique et comportements sédentaires chez l’enfant Une action potentiellement efficace de la pratique initiale d’une activité physique encadrée dans la prise en charge de l’obésité est actuellement discutée, il s’agit de savoir si cette pratique stimule le niveau d’activité physique spontanée dans la vie quotidienne. Il est bien démontré qu’un facteur important de la constitution d’une surcharge pondérale est lié à une réduction précoce et durable de l’activité physique spontanée de l’enfant [36]. Deux théories s’opposent pour établir le bénéfice d’une activité physique encadrée et soutenue sur le niveau glo- bal de l’activité quotidienne. La première repose sur le fait que l’amélioration de l’aptitude physique résultant d’un entraînement adapté permet d’effectuer plus facilement les activités physiques modérées ou intenses de la vie quotidienne, le seconde plus récente repose sur des observations qui montrent que des enfants soumis à un entraînement physique encadré et soutenu réduisent leurs activités physiques spontanés lors des autres périodes du jour. L’étude de Wilkin et al. [47] montre que la quantité hebdomadaire d’activité physique mesurée par accélérométrie n’est significativement pas différente entre des groupes d’enfants prépubères (≈ six ans) qui pratiquent neuf heures, 2,2 heures ou 1,8 heures d’activité physique à l’école. Ce constat va dans le sens d’un rééquilibrage involontaire entre l’activité physique encadrée et l’activité physique spontanée. Cette hypothèse semble confirmée par l’étude de Donnelly et al. [12] chez des enfants plus âgés (huit à dix ans), qui montre que les enfants ayant participé à un programme d’activité physique avaient par ailleurs diminué leur activité physique en dehors de l’école. En ce qui concerne les relations entre comportements sédentaires et activité physique, les relations ne sont pas non plus univoques. Plusieurs études ont montré que la relation entre les comportements de sédentarité et l’activité physique est négative, mais non proportionnelle [40]. Autrement dit, les comportements sédentaires, tels que regarder la télévision ou travailler sur l’ordinateur. . ., sont associés avec un faible niveau d’activité physique. L’augmentation de la sédentarité entraîne une importante diminution de l’activité physique. À l’opposé, une augmentation de l’activité physique n’engendre qu’une faible diminution des comportements sédentaires [15]. Cependant, des enfants qui regardent la télévision plus de quatre heures par jour peuvent aussi être classés en regard de leur activité physique comme actifs, voire très actifs [40]. 3.3.4. Activité physique et prévention de la reprise de poids Très peu d’études ont examiné la prévention de la reprise de masse corporelle chez l’enfant et l’adolescent. Cependant, la réduction des apports caloriques seule est insuffisante pour maintenir la perte de poids [10]. La pratique d’activité physique d’intensité modérée à raison de 60 à 80 minutes par jour prévient le gain de poids et la reprise pondérale après amaigrissement chez le sujet adulte en surpoids ou obèse. La même recommandation a été retenue pour l’enfant, malgré le manque de données sur la dose d’activité physique nécessaire pour maintenir le poids après un amaigrissement [34]. Cette activité devrait être pratiquée sous la forme de sports, de jeux ou d’activités de la vie quotidienne. De plus, Saris et al. [39] ont suggéré que la pratique de 60 à 90 minutes d’activité d’intensité modérée par jour (environ 2500 kcal par semaine) était nécessaire, en association avec une alimentation adaptée, pour permettre le contrôle du poids, notamment après amaigrissement chez la personne obèse, mais également afin d’éviter chez l’enfant une transition d’un statut de « surpoids » à un statut « d’obèse » [28]. Chez l’adulte, l’analyse des études montre que l’activité physique permet de maintenir la perte de poids après un régime. Ainsi, une méta-analyse démontre que par rapport à un groupe régime hypocalorique, à un groupe exercice seul Position de consensus : activité physique et obésité chez l’enfant et chez l’adulte 211 ou à un groupe bénéficiant de l’association régime et exercice, si la perte de poids n’a pas été différente entre le groupe régime hypocalorique et le groupe régime et exercice, seul ce dernier a maintenu significativement sa perte de poids à un an [35]. 3.3.5. Exercice et morbidité chez l’obèse : faut-il prescrire l’activité physique chez des sujets obèses qui ne veulent pas maigrir ? L’activité physique régulière peut réduire significativement les comorbidités associées à l’obésité. En effet, chez les sujets obèses, la sédentarité s’ajoute aux facteurs de risques liés au surpoids et à l’obésité pour influencer la morbidité cardiovasculaire et la mortalité de façon péjorative. En revanche, un sujet obèse ayant une activité physique régulière a un risque cardiovasculaire qui diminue significativement [33]. Ainsi, la Nurses’Health Study (88 393 femmes âgées de 34 à 59 ans, sans diabète, pathologie cardiovasculaire ni cancer à l’inclusion, suivies pendant 20 ans) montre que l’obésité et la sédentarité sont deux facteurs de risque de coronaropathie indépendants. Deux idées fortes se dégagent de cette étude : • avoir une activité physique élevée diminue le risque de coronaropathie mais ne fait pas disparaître le risque augmenté lié à l’obésité ; • avoir un poids normal ne fait pas disparaître le risque de coronaropathie augmenté lié à la sédentarité (le risque le plus faible est obtenu chez les sujets de poids normal et ayant une activité physique régulière : risque relatif = 1 ; le risque le plus élevé est retrouvé chez les sujets sédentaire et obèses : risque relatif = 3,44 ; un risque intermédiaire est obtenu chez les sujets obèses ayant une activité physique régulière : risque relatif = 2,48). Parmi les facteurs impliqués dans cet effet protecteur de l’activité physique chez le sujet obèse, il faut citer une diminution significative des facteurs de risque cardiovasculaire [16]. L’impact de l’activité physique régulière sur le métabolisme musculaire est aussi particulièrement important avec une amélioration significative de la sensibilité à l’insuline [37], et cela quel que soit le niveau de tolérance au glucose (normal, insulinorésistance et/ou diabète). Chez l’enfant, l’obésité s’accompagne aussi de facteurs de risque cardiovasculaire (insulinorésistance, hypertension. . .) présents dès l’enfance. Des travaux récents ont aussi montré le rôle bénéfique de l’activité physique régulière chez l’enfant obèse avec une diminution de l’insulinorésistance indépendamment d’effets sur la perte de poids [22,45]. En conclusion, l’activité physique fait partie de toutes les stratégies mises en place pour prévenir la prise de poids et éviter la reprise de poids, tout en améliorant les comorbidités associées à l’obésité (Fig. 1). 3 Rédaction : R. Richard. Figure 1 Schématisation des éléments de stratégie. 4. Quelle activité physique, et pour quel bénéfice de santé chez l’adulte3 Deux objectifs différents peuvent être regroupés sous ce titre : • quelle activité physique pour quel bénéfice dans la prévention des maladies chroniques ; • quelle activité en termes d’amélioration de performance (c’est-à-dire de capacité fonctionnelle). Ces deux objectifs ne répondent pas obligatoirement au même type de « prescription d’activité ». Une intensité plus modérée, régulière, va être efficace en termes de bénéfice de santé et d’amélioration de la condition physique sans pour autant induire d’amélioration de la consommation maximale d’oxygène (VO2 max) [23,24,38]. Les prescriptions d’activité peuvent être rangées dans deux catégories : • avec bénéfice cardiocirculatoire et respiratoire ; • avec bénéfice musculaire (force et souplesse). Les bénéfices sur la composition corporelle et sur les paramètres métaboliques dépendent des deux catégories évoquées ci-dessus. 4.1. Principaux arguments De multiples études concernent les bénéfices engendrés par une activité physique régulière chez le sujet sain. Leurs analyses, cependant, amènent à ne retenir que les activités régulières effectuées sur des longues périodes. Le même bénéfice peut être attendu chez les patients qui présentent un handicap chronique. Une prise en charge le plus souvent sur prescription médicale permet de mettre en place un programme de réentraînement de six à huit semaines. Le gain observé à la fin de cette période devra cependant être entretenu par une poursuite régulière de l’activité. 212 4.1.1. Pour la fréquence des séances En termes de bénéfice cardiocirculatoire deux séances de 30 minutes sont suffisantes. En revanche, pour augmenter le VO2 max, il faut au moins trois séances par semaine [46], au-delà de cinq séances par semaine le « plus » en termes de gain de VO2 est minime ou nul [25,26]. 4.1.2. L’intensité L’intensité reste un paramètre primordial lors de la réalisation des séances. Le seuil d’adaptation ventilatoire (lactate threshold, SV1 , transition entre un métabolisme aérobie et un métabolisme mixte aéroanaérobie) est un excellent indicateur. Les exercices sont classifiés modérés en dessous de ce seuil, intenses au-dessus. Ce seuil va évoluer très vite et augmenter avec l’entraînement. Il est recommandé de débuter par des intensités modérées chez le sujet déconditionné ou âgé. Lorsque les capacités fonctionnelles sont faibles, chez le sujet déconditionné, un effet est observé pour des intensités qui correspondent à 50—60 % de la réserve cardiaque, c’est-à-dire des fréquences cardiaques (Fc) de 130 battements par minute. Chez le sujet âgé, la cible de Fc initiale va se situer entre 100 et 120 battements par minute. L’échelle visuelle analogique ou l’échelle de Borg [5] sont des excellents indicateurs. Le niveau de difficulté perçu dans la réalisation des exercices va directement influencer l’adhésion au programme de réentraînement [11]. Une intensité initiale trop élevée est un facteur de démotivation chez le sujet déconditionné ou âgé. 4.1.3. La durée La durée renvoie à deux notions : la durée des séances et l’adhésion au programme (pratique régulière dans le temps). Les exercices peuvent être réalisés d’une manière continue (de 20 à 60 minutes) ou d’une manière discontinue par tranches de 10 min avec un cumul journalier d’au moins 20 minutes. La durée est inversement proportionnelle à l’intensité, cette charge de travail (intensité × durée) doit représenter au minimum 1000 à 2000 kcal par semaine pour générer un bénéfice de santé [17,18,32]. La régularité et l’assiduité sont deux notions extrêmement importantes, après deux semaines d’arrêt apparaît une modification significative des paramètres cardiorespiratoires conduisant à un retour à la condition basale (préentraînement) en huit semaines [19]. Le maintien d’une activité minimale va ralentir ces effets. 4.1.4. De multiples activités différentes De multiples activités différentes seront susceptibles de produire les mêmes effets, la masse musculaire sollicitée doit être importante, la sollicitation focalisée sur les groupes musculaires ciblés (peu ou pas de transfert bras/jambes). Les activités non portées (course, marche rapide) exposent plus aux micro- et macrotraumatismes. 4.1.5. Le développement de la force Pour le développement de la force, le programme doit obligatoirement être ciblé sur le groupe ou les groupes musculaires à développer. La force musculaire est acquise par la répétition de mouvements avec des charges lourdes, l’endurance musculaire en augmentant le nombre de répétitions et pour des charges moins importantes. Le principe M. Duclos et al. repose dans la réalisation de plusieurs séries (deux à cinq), chaque série composée de huit à dix répétitions qui doivent conduire à l’épuisement. Ces exercices sont pour chaque groupe musculaire répété deux à trois fois par semaine. Chez le sujet âgé, il vaut mieux privilégier dix à 15 répétitions (la charge est donc moins importante que lorsque huit à 12 répétitions sont réalisées). Dans ces programmes, une attention particulière devra être portée vis-à-vis des risques ostéoarticulaires et musculaires. 4.1.6. Les étirements Les étirements devront accompagner toutes ces séances (travail en endurance et en force). Ce programme doit concerner les membres inférieurs (chaîne antérieure et postérieure) et les membres supérieurs (épaule, bras et avant-bras). Le membre doit être étiré proche de la zone maximale tolérée, la position maintenue de dix à 30 secondes. Le nombre de répétitions n’a pas été scientifiquement étudié, il semble cependant que pour une chaîne musculaire donnée l’effet optimal soit obtenu après quatre répétitions de l’étirement [41]. 4.1.7. Effets de l’activité physique sur la composition corporelle Les modalités d’entraînement évoquées ci-dessus vont directement influencer la composition corporelle, la répartition des graisses. Cependant, il est nécessaire de rappeler que l’activité physique seule a peu d’effet sur la masse corporelle totale et que l’index de masse corporelle est peu influencé par l’activité physique, un seuil d’efficacité minimal est cependant rapporté pour des activités qui sont associées à une dépense de 250—300 kcal par exercice. 4.2. Prescription d’activité 4.2.1. La théorie 4.2.1.1. Bénéfice cardiocirculatoire et respiratoire. 4.2.1.1.1. Fréquence. Le nombre de séance hebdomadaire recommandé se situe entre trois et cinq. 4.2.1.1.2. Intensité. Elle doit au moins se situer dans la zone du premier seuil ventilatoire (SV), mais peut être plus intense. Les recommandations sont : 60 à 90 % de la Fc maximale (FcM) ou 50 à 80 % de la réserve cardiaque (RC) ou du VO2 max. 4.2.1.1.3. Durée. La durée va dépendre de l’intensité. Plus l’intensité est élevée, plus la durée est limitée. Les recommandations sont de 20 à 60 minutes par séance (ou par journée), d’une activité continue ou discontinue. Si l’activité est discontinue la durée de chaque session doit être d’au moins dix minutes. 4.2.1.1.4. Type d’activité. Elle doit privilégier une masse musculaire importante d’une manière continue ou non. Les principales activités recommandées sont : la marche rapide, la course à pieds, le cyclisme, la natation et l’aviron. 4.2.1.2. Bénéfice musculaire (force et souplesse). 4.2.1.2.1. Activité de musculation et travail en résistance. Ce type de travail doit être progressif, les recommandations sont de deux à trois séries chacune composées de huit à dix répétitions continues, concernant Position de consensus : activité physique et obésité chez l’enfant et chez l’adulte les principaux groupes musculaires deux à trois fois par semaine. 4.2.1.2.2. Les exercices d’étirement et de développement de la souplesse. Ces exercices doivent être incorporés aux séances « cardiorespiratoires » ou musculaires, composés à la fois d’exercice statiques et dynamiques deux à trois fois par semaine. 4.2.2. En pratique 4.2.2.1. Qu’appelle-t-on : « marche soutenue ». La marche classique se situe en moyenne à 4 km par heure et nécessite une consommation d’oxygène d’environ 13—15 ml par kilogramme par minute, la transition classique entre marche et course survient entre 7 et 8 km par heure. On peut donc considérer que la vitesse de 5—6 km par heure chez un sujet sédentaire va solliciter plus de 60 % de son VO2 max et correspondre à une « marche soutenue ». 4.2.2.2. Que faire quand on n’a pas d’épreuve d’effort pour déterminer la fréquence cardiaque maximale ?. En l’absence d’épreuve d’effort préalable, il est néanmoins possible de paramétrer le cardio-fréquencemètre pour son entraînement : • pour déterminer sa FcM : la FcM qu’un sujet peut atteindre est étroitement liée a son âge et en moyenne représente une valeur de 220 − âge (FcM = 220 − âge) ; • la différence entre cette valeur maximale théorique et la Fc de repos représente la réserve chronotrope (RC) du sujet. Elle correspond au nombre de battements dont le cœur peut accélérer en réponse à une sollicitation croissante ; • pour déterminer une fréquence cible d’entraînement il suffit d’ajouter a la Fc de repos le même pourcentage de la réserve chonotrope que le pourcentage d’intensité désiré. 4.2.2.2.1. Exemple. Un sujet de 40 ans a une Fc de repos de 80 battements par minute. Sa FcM est de 180 battements par minute (220—40). Sa RC de 100 battements par minute (180—80). S’il désire réaliser un exercice qui sollicite 60 % de sa capacité maximale, il doit alors arriver à une Fc cible de 140 battements par minute (Fc de repos + 60 % de sa RC). Il a encore la possibilité d’augmenter sa Fc de 40 battements ; ce qui correspond alors a sa réserve cardiaque résiduelle. 4.2.2.3. Comment faire pour déterminer l’intensité de l’effort. Avec un cardio-fréquencemètre, il est alors simple de déterminer l’intensité de l’effort. Connaissant sa FcM et sa Fc de repos, l’exercice sollicite approximativement le même pourcentage de la RC que le pourcentage de ses capacités physiques maximales. Quand on n’a pas de cardio-fréquencemètre, il est plus difficile de déterminer l’intensité de l’effort. Cependant, le seuil de dyspnée qui correspond à la perception désagréable d’augmentation de la ventilation (sensation d’essoufflement) va chez le sujet sédentaire se situer entre 50 et 70 % de sa capacité maximale. 4.2.2.4. Qu’est-ce que l’échelle analogique ?. Il est possible pour évaluer la pénibilité de l’exercice tant sur le plan de la difficulté que sur la survenue de l’essoufflement de s’aider d’une échelle visuelle analogique. Le sujet 213 place sur une échelle, matérialisant à ses deux extrémités l’absence et la plus grande pénibilité, son niveau de perception de la difficulté. Une bonne corrélation existe entre l’augmentation brutale de perception de la difficulté et le seuil d’adaptation ventilatoire, qui correspond à la transition métabolique entre un exercice purement aérobie et un exercice mixte aéroanaérobie (chez le sujet sain, le plus souvent entre 50 et 70 % de sa capacité maximale). 5. Quelles contre-indications à la pratique de l’activité physique chez les sujets obèses4 ? 5.1. Contre-indications à la pratique de l’activité physique chez l’adulte obèse Il n’existe pas de réelle contre-indications à la pratique de l’activité physique chez l’adulte obèse mais des restrictions d’indication que l’on pourra classer soit en fonction du degré d’obésité soit en fonction des pathologies associées. En fonction de la sévérité de l’obésité, l’augmentation de la masse corporelle allant de la simple surcharge pondérale jusqu’à l’obésité morbide réduit les capacités de locomotion. Les activités physiques portées deviennent difficiles à réaliser lorsque l’index de masse corporelle augmente. L’obésité induit des modifications de la biomécanique de la locomotion communément appelées « marche en pingouin ». Ce type de marche est la conséquence d’oscillations pendulaires dans l’axe frontal, elle augmente les contraintes mécaniques sur les deux articulations principales du membre inférieur, la hanche et le genou. Associées aux effets de la surcharge pondérale sur les surfaces articulaires ces contraintes favorisent l’apparition de douleurs articulaires et secondairement d’arthrose. En début de cure de réduction pondérale, il faut donc proposer des activités portées ou des activités qui sollicitent préférentiellement le membre supérieur. Deux activités sous-maximales continues sont adaptées : le vélo et la natation, mais un intérêt majeur sur le plan de la restauration des capacités locomotrices est tiré de la pratique du renforcement musculaire. La réduction spontanée des activités physiques des patients obèses réduit la masse musculaire. Il faut donc privilégier le travail de renforcement musculaire qui va stimuler l’augmentation de la masse maigre et participer à la stabilisation des articulations du membre inférieur. Il faut aussi tenir compte des pathologies associées à l’obésité chez l’adulte. Deux grands types de pathologies vont restreindre les indications d’activité physiques : les pathologies cardiovasculaires et les pathologies arthrosiques dégénératives. 5.1.1. Pathologies cardiovasculaires et activité physique chez l’obèse Les pathologies cardiovasculaires ne sont pas une contreindication absolue à la prescription d’activité physique. Elles bénéficient d’une prescription adaptée à condition d’être reconnues et évaluées. Le premier acte à effectuer pour prescrire une activité chez un sujet obèse est de rechercher une pathologie cardiovasculaire, l’indication de l’épreuve 4 Rédaction : C.Y. Guezennec. 214 d’effort à visée diagnostique sera posée sur l’évaluation des facteurs de risque : signes cliniques, âge, tabagisme, hypertension, dyslipidémie, diabète. Une atteinte coronarienne dépistée et prise en charge sur le plan thérapeutique sera chez le patient obèse comme chez tout autre patient une indication d’activité physique adaptée. 5.1.2. Pathologies arthrosiques et activité physique chez l’obèse Les pathologies arthrosiques sont fréquentes chez les patients obèses. La prescription d’activité doit se donner deux buts : réduire la surcharge pondérale et réduire les conséquences de la pathologie articulaire. La prescription de la marche ou même du vélo est souvent impossible. Il faut donc privilégier la pratique des renforcements musculaires segmentaires et la natation. Cette indication se heurte à une difficulté car la pratique de ce type d’activité, natation ou musculation chez le patient obèse, nécessite un environnement particulièrement adapté sur le plan des installations, du matériel et de la qualification des cadres éducateurs physiques. Il est nécessaire de promouvoir cette possibilité d’accueil en agissant sur tous les acteurs du monde sportif. Actuellement, le nombre d’associations proposant cet accueil est notoirement insuffisant. Au total, il existe très peu de contre-indications absolues à la pratique de l’activité physique chez le patient obèse. Ce type de patient nécessite une prescription adaptée qui doit être mise en œuvre dans un cadre spécifique. 5.2. Contre-indications à la pratique de l’activité physique chez l’enfant obèse Chez l’enfant obèse, il existe encore moins de raisons que chez l’adulte de contre-indiquer la pratique de l’activité physique. L’examen statique doit rechercher des pathologies des cartilages de croissance et/ou des troubles statiques (pied plats, genu valgum, genu varum. . .). Même s’il existe peu de contre-indications cardiovasculaires, l’obésité chez l’enfant peut s’accompagner d’une HTA et l’examen clinique doit être complet, renforcé si nécessaire d’un bilan paraclinique (biologique, ECG. . .) (cf. chapitre Consultation de médecine du sport). 6. Comment évaluer l’activité physique5 ? La prise en charge globale de l’obésité nécessite, en plus de l’enquête nutritionnelle, d’évaluer le niveau d’activité physique afin d’adapter la prescription d’activité physique. La mesure de l’activité physique concerne l’ensemble des activités musculaires réalisées par un sujet. Il s’agit aussi bien des activités de locomotion que les activités statiques produisant un travail musculaire. On regroupe les activités physiques dans trois grands domaines de la vie quotidienne qui sont : • l’activité physique lors des activités professionnelles ; 5 Rédaction : C.Y. Guezennec. M. Duclos et al. • l’activité physique dans le cadre domestique et de la vie courante (par exemple, lors des transports) ; • l’activité physique lors des activités de loisirs (incluant les activités sportives). Le niveau de dépense énergétique de chacun de ces domaines a fait l’objet d’évaluation avec des méthodes différentes. 6.1. La calorimétrie indirecte Les mesures les plus précises ont été obtenues par calorimétrie indirecte en utilisant la mesure de la consommation d’oxygène qui est la méthode de référence qui a permis de valider des méthodes indirectes plus simples d’emploi en épidémiologie de l’activité physique. Cette méthode est utilisée depuis longtemps et de nombreux travaux ont été consacrés à l’évaluation de la consommation d’oxygène pour un nombre important d’activités humaines. Les mesures ont été obtenues soit en laboratoire à l’aide d’ergomètres soit en ambulatoire lors de la réalisation de différents types d’activité. L’utilisation d’ergomètres a permis de valider la dépense énergétique pour un nombre restreint d’activités qui sont principalement, la marche, la course, le vélo et l’aviron. Pour de nombreuses autres activités, il a fallu procéder à des mesures ambulatoires. L’usage de plus en plus répandu de système portable de mesure de la consommation d’oxygène a permis de mesurer la dépense énergétique pour des activités très différentes soit de la vie courante (faire le ménage, jardiner. . .) ou professionnelle (porter des charges. . .) soit des activités sportives qui ne se prêtent pas à une modélisation en laboratoire. Cette approche a permis de dresser des tableaux du coût énergétique moyen de chaque activité par unité de temps. Par ailleurs, ces mesures ont permis d’établir la relation entre la dépense énergétique et la Fc ; ce qui renforce la pertinence de l’usage des cardio-fréquencemètres. Cependant, l’évaluation de l’activité physique par la mesure de la dépense énergétique se heurte à une critique dans la mesure où ces deux paramètres ne se recouvrent pas totalement. Dépense énergétique et activité physique ne sont pas synonymes. La dépense énergétique (kcal) produite par la réalisation d’une activité donnée correspond au produit de l’intensité par la durée de cette activité. La quantité totale d’énergie dépensée dépend non seulement des caractéristiques de l’activité physique pratiquée mais aussi des caractéristiques du sujet qui la pratique (en particulier, dimensions corporelles, niveau d’entraînement). Ainsi à corpulence et condition physique égales, un individu pourra dépenser la même quantité d’énergie lors d’un exercice d’intensité élevée de durée brève que lors d’un exercice d’intensité plus modérée mais plus prolongé. Les effets physiologiques et sur la santé pourraient cependant être différents. La variabilité individuelle du coût énergétique est très différente selon le type d’activité. Les travaux anciens de Margaria ont permis de comparer le coût énergétique et la variabilité pour les différents types de locomotion. Il existe une grande homogénéité de la dépense énergétique lors de la marche ou de la course qui sont les activités les plus naturelles pour l’homme. La valeur moyenne de dépense Position de consensus : activité physique et obésité chez l’enfant et chez l’adulte énergétique est autour de 1 kcal/kg de poids corporel et par kilomètre parcouru. À l’opposé, la dépense énergétique lors de la natation est éminemment variable entre sujets pour chaque unité de distance parcourue à la même vitesse, cette variabilité résulte de différences de technique de nage et de qualité hydrodynamique de chaque sujet. Malgré ces différences, l’estimation d’une dépense énergétique moyenne à partir du temps de locomotion reste dans un intervalle de variation relativement limité pour des activités sous-maximales continues, la distribution des valeurs de dépense énergétique augmente considérablement lorsque l’on évalue la dépense énergétique moyenne pour des activités comme les sports collectifs ou les activités physiques de la vie quotidiennes ou professionnelles. Ainsi, dans l’absolu, le seul moyen précis pour évaluer le niveau de dépense énergétique serait un recueil individuel de la consommation d’oxygène ; ce qui est totalement irréalisable. Cette limite soutient donc l’intérêt pour les autres méthodes de mesure de l’activité physique. Les autres méthodes indirectes sont le recueil de la Fc, les compteurs de mouvements, les systèmes d’analyse de la distance parcourue et les questionnaires d’activité physique. La validité des méthodes de mesure de l’activité physique est donc souvent évaluée de façon indirecte en comparant différentes méthodes entre elles. De plus, la reproductibilité varie en fonction des performances de l’instrument utilisé mais également du fait des variations spontanées de l’activité physique au cours du temps. 6.2. Recueil de la fréquence cardiaque Cette méthode est basée sur l’existence d’une relation linéaire entre la Fc et la consommation d’oxygène chez un individu soumis à un exercice de puissance croissante. Les moniteurs de Fc miniaturisés (« cardio-fréquencemètres »), constitués d’un émetteur de petite taille, avec des électrodes précordiales maintenues par une sangle thoracique et d’un microprocesseur sous la forme d’une montre—bracelet enregistrent la Fc en continu. Ils permettent de déterminer la Fc moyenne, le pourcentage du temps passé au-dessus de la fréquence de repos ou d’un autre seuil de Fc donnée. Après calibration individuelle, c’est-à-dire la détermination pour chaque sujet de la relation entre Fc et consommation d’oxygène lors d’exercices standardisés, les données de Fc peuvent être converties en dépense énergétique. Il faut noter que cette relation n’est linéaire qu’au-dessus d’un certain seuil d’activité dit « point d’inflexion de la Fc » (flex point). Cela en limite l’utilisation chez les sujets les moins actifs, passant la plus grande partie du temps d’enregistrement en dessous du point d’inflexion. En dehors d’une calibration individuelle, cette méthode est très imprécise pour évaluer la dépense énergétique car le niveau de Fc pour un même niveau de travail musculaire est très différent entre sujets selon l’âge et le niveau d’entraînement. Par ailleurs, pour un même sujet, le niveau de Fc pour un même type d’activité sera variable selon les conditions environnementales et psychologiques de cette activité. Lors de l’exercice physique continu en climat chaud, on observe des valeurs de Fc systématiquement plus élevées pour un même niveau de dépense énergétique, ce phénomène appelé dérive cardiaque résulte des effets de la chaleur sur les mécanismes thermorégulateurs et sur la 215 réduction des volumes circulants. Lors de la pratique d’une activité physique avec une forte motivation les valeurs de Fc seront plus élevées. À l’inverse, la pratique d’un travail musculaire en position allongée comme la natation améliore le retour veineux et réduit le niveau de Fc. Malgré ces limitations l’évaluation du niveau de dépense énergétique par la mesure de la Fc est bien adaptée pour évaluer des activités sportives prolongées ; ainsi après calibration individuelle elle a permis d’évaluer la contrainte de raids aventure ou d’expéditions en montagne. Cette méthode est relativement bien adaptée pour évaluer le niveau de l’activité sportive d’un sujet soumis à un entraînement régulier. En revanche, elle est difficilement applicable dans l’évaluation globale de l’activité physique quotidienne incluant l’activité physique professionnelle et de loisir du fait de l’interaction des phénomènes psychologiques et motivationnels. Concernant les enfants, un intérêt de cette méthode consiste à évaluer les pics d’activité spontanée correspondant aux périodes de jeux qui sont mal comptabilisées par les autres méthodes. 6.3. Méthodes accélérométriques L’appareil le plus simple est le podomètre, c’est un accéléromètre uniaxial qui enregistre le nombre de pas effectués par un sujet. L’appareil se présente sous la forme d’un boîtier de la taille d’une petite boîte d’allumettes et se fixe latéralement à la ceinture au-dessus de la hanche à l’aide d’un clip. Après avoir mesuré la longueur du pas habituel du sujet, le résultat peut être converti en distance parcourue. Le podomètre ne mesure que le nombre de pas ou d’impulsions effectués en marchant ou en courant et ne permet pas d’évaluer l’intensité du mouvement ni la dépense énergétique liée à l’activité. La précision dans l’estimation du nombre de pas effectués et de la distance parcourue est variable en fonction des modèles disponibles. La marche étant l’activité physique la plus fréquente, en pratique, le podomètre est un outil simple d’évaluation de ce type d’activité dans la vie quotidienne. Son utilisation permet également une autoévaluation par les sujets euxmêmes, pouvant aider à fixer des objectifs réalistes et à évaluer si ces objectifs sont atteints. Récemment, des équivalences, indicatives, entre nombre de pas effectués par jour et durée quotidienne d’activité modérée ont été proposées. Cependant, la mesure de l’accélérométrie dans un seul axe du corps est imprécise pour évaluer la totalité des mouvements du corps humain. Pour pallier à cette limitation, des accéléromètres recueillant les accélérations dans les trois axes de références ont été développés. En plus de la marche ou de la course, ils permettent de recueillir l’ensemble des mouvements qui imposent un déplacement du centre de gravité du corps. Selon leur positionnement, ils peuvent aussi recueillir les déplacements du membre supérieur isolés. Toutefois, les activités statiques telles que le port de charge sont mal prises en compte ou les déplacements avec un moyen d’assistance, tel que le vélo ou l’aviron, seront sous-évalués ; à l’inverse, la dépense énergétique lors de l’équitation sera sur évaluée. Récemment, pour répondre à ces problèmes de mesures de la totalité, des activités physiques une nouvelle génération d’accéléromètres a été développée en combinant diffé- 216 rents indicateurs du niveau d’activité physique en plus des accélérations qui sont la Fc, la température et la résistivité cutanées (Armband). La précision de la mesure globale de l’activité physique est améliorée ; cependant, elle reste encore imprécise pour des activités comme la musculation ou les activités avec un support mécanique. Un appareil récent, le sport tester 625, permet de recueillir simultanément la Fc et l’accélérométrie uniaxiale cet appareil semble adapté à la mesure individuelle de l’activité spontanée des enfants sur une période de 24 heures. L’analyse critique et comparative des résultats obtenus par accélérométrie, podomètres et cardio-fréquencemètre a fait l’objet d’un numéro spécial de Medicine & Science in Sports & Exercise [9]. 6.4. Mesure du déplacement Deux types de systèmes ont été récemment développés pour l’évaluation de l’activité physique en utilisant le recueil et l’analyse des déplacements du sujet qui sont les Global Positioning System (GPS) et le recueil vidéo. Des GPS individuels sont utilisés pour mesurer le déplacement dans l’espace du sujet qui les porte. Ce système permet de recueillir la distance parcourue, les vitesses instantanées et moyennes ainsi que le dénivelé du parcours. Connaissant les relations entre le poids du sujet et la dépense énergétique du type de locomotion, il est possible d’évaluer le niveau de dépense énergétique. Ce principe contient en lui-même les limites d’utilisation de ce système qui ne s’applique qu’aux activités pour lesquelles cette relation entre déplacement et coût énergétique est connue ou mesurable. Deux groupes d’activité sont accessibles à cette méthode : la marche/course et le vélo. Par ailleurs, les mesures ne sont possibles que pour les activités en milieu découvert permettant une bonne réception des signaux satellitaires. Un autre type de mesure du déplacement est en cours de développement : il s’agit de l’exploitation d’un recueil vidéo. Ces systèmes sont principalement destinés à l’analyse globale de l’activité des joueurs lors des sports collectifs. Compte tenu des limitations de l’utilisation d’autres systèmes pendant les matchs, cette approche semble très prometteuse pour obtenir des informations sur le niveau de dépense énergétique individuelle lors des différents types de sports collectifs. Actuellement, les résultats obtenus n’ont pas été exploités dans ce sens. Les méthodes que nous venons d’exposer ne sont pas applicables pour la mesure du niveau d’activité physique sur de grandes populations. L’abord épidémiologique du niveau d’activité physique sur de grandes populations est du domaine des questionnaires d’activités physiques. 6.5. Carnets et questionnaires d’activité physique La méthode du carnet (ou journal) d’activité physique, analogue à celle du carnet alimentaire, correspond au report par le sujet lui-même de ses activités sur un carnet à intervalles réguliers. L’emploi de ce type de carnet est utile en pratique et permet une autoévaluation par le patient au cours du suivi. Les questionnaires représentent la méthode d’évaluation de l’activité physique la plus répandue. Ils peuvent être autoadministrés M. Duclos et al. ou remplis lors d’un entretien. Les questions portent sur les différents types d’activités (professionnelles, domestiques, loisirs, sport ou des activités spécifiques) à l’aide de réponses ouvertes ou fermées. Les données recueillies peuvent concerner la période des 24 heures, sept jours ou 12 mois précédents, voire la vie entière. Des questionnaires différents sont utilisés en fonction du type de sujets étudiés. Enfin, l’expression des résultats obtenus est variable (unités arbitraires, durée, équivalent énergétique. . .). Quelques questionnaires comprennent des questions spécifiques sur la sédentarité (par exemple, nombre d’heures quotidiennes passées devant un écran ou assis). Pour traduire en dépense énergétique l’activité physique, il existe des tables indiquant le coût énergétique approximatif de nombreuses activités. Il faut noter que ces tables ont été élaborées à partir de mesures chez des sujets masculins d’âge moyen, ce qui rend problématique leur application à d’autres situations. Ces questionnaires permettent de séparer les activités physiques de loisir et les activités physiques sportives. Ils ont fait l’objet de procédure de validation, les publications les plus fréquentes utilisant la comparaison des résultats obtenus avec des podomètres. Les trois questionnaires les plus souvent cités dans la littérature sont le questionnaire de Baecke [1], le Modifiable Activity Questionnaire (MAQ) [31,44] et l’International Physical Activity Questionnaire (IPAQ) [9]. L’utilisation du même questionnaire sur des échantillons représentatifs d’une population permet d’avoir une image instantanée du niveau d’activité physique de cette population et de son type de pratique, cette méthode est bien adaptée au suivi dans le temps et permet de vérifier l’évolution des pratiques. Les questionnaires les plus adaptés à l’étude de l’activité physique chez l’adulte sont le questionnaire de Baecke (utilisé dans plusieurs études portant sur la population française [20,21]) et le MAQ (utilisé actuellement en France dans l’étude SU.VI.MAX et dans l’étude Fleurbaix-Laventie VilleSanté). La plupart des résultats s’accordent pour mettre en évidence le fait que les questionnaires surévaluent le niveau d’activité physique. L’utilisation du même questionnaire sur des échantillons représentatifs d’une population permet d’avoir une image instantanée du niveau d’activité physique de cette population et de son type de pratique, cette méthode est bien adaptée au suivi dans le temps et permet de vérifier l’évolution des pratiques. Concernant l’activité des enfants et adolescents, la plupart des questionnaires dérivent du questionnaire original de Baecke, ce type de questionnaire a été utilisé dans l’enquête « Bien Manger Bien Bouger » portant sur des enfants d’âge scolaire en région parisienne. Un questionnaire dérivé de celui de Baecke a été récemment validé sur une population d’enfants du Maryland [43]. Ce type de questionnaire semble actuellement le mieux adapté à l’étude d’une population scolaire (cf. Annexe : « Questionnaire individuel d’activité physique »). 6.6. Les résultats : mesure de l’activité physique chez les enfants La mesure de l’activité physique des enfants et des adolescents a fait partie de grandes enquêtes menées Position de consensus : activité physique et obésité chez l’enfant et chez l’adulte aux États-Unis ou en Europe [29]. Les résultats de ces enquêtes soulignent les mêmes tendances. Plus de la moitié des enfants et adolescents pratiquent régulièrement une activité intense, cette activité décline rapidement et régulièrement avec l’âge. Les garçons ont une pratique plus élevée que les filles et il existe d’importantes différences de pratiques selon le niveau socioéconomique des parents. La comparaison des enquêtes successives fait ressortir une diminution de l’activité pour une même classe d’âge depuis le début des années 1990 [42]. En dehors de la pratique sportive en milieu scolaire ou extrascolaire, il a été bien établi le fait qu’une part importante de l’activité physique quotidienne des enfants peut résulter de l’activité physique spontanée indépendante de la pratique d’un sport. Il faut donc pouvoir évaluer cet aspect pour obtenir un bilan global de la dépense énergétique. À l’inverse, il faut pouvoir évaluer le degré d’inactivité. Le rapport entre inactivité et activité permet d’obtenir des indications sur le niveau global d’activité. Plusieurs indicateurs ont été proposés, dont le nombre d’heures passées devant un écran ou le temps passé assis. La validité de la mesure de l’efficacité des projets de promotion de l’activité physique repose sur l’utilisation de méthodes de mesure du niveau d’activité physique. 7. Proposition d’une consultation de médecine du sport : conduite a tenir lors de la première consultation6 La spécificité de la consultation de médecine du sport chez l’enfant ou l’adulte obèses est de savoir si les modifications liées au surpoids et/ou à l’obésité sont compatibles avec un programme d’activité physique à visée thérapeutique, programme qui doit entraîner l’adhésion du patient et tenir compte des handicaps biomécaniques associés. 7.1. La consultation 7.1.1. Interrogatoire Questions communes à la consultation d’enfants et d’adultes : • • • • la recherche des antécédents personnels et familiaux ; les facteurs de risque cardiovasculaire ; les traitements ou prise en charge antérieure ; l’évaluation du niveau d’activité physique actuel et passé (antécédents de pratique d’un sport) ; • les conditions de vie et environnement (proximité d’un parc public, accessibilité des pistes cyclables ou d’équipements sportifs), temps disponible et horaires pour l’activité physique ; • les motivations pour l’activité physique ; • les goûts personnels. Chez l’adulte, il faudra préciser l’activité professionnelle (sédentaire ou avec activité physique), les horaires de travail et la distance séparant le lieu de travail du domicile 6 Rédaction : H. Vidalin. 217 (et donc discuter si possibilité de modifier les moyens de locomotion utilisés pour ce trajet). Chez l’enfant, il faudra rajouter : • la présentation du carnet de santé ; • la réalisation des courbes de poids, de taille et l’IMC ; • les conditions de vie et scolarité (distance école—domicile et moyens de locomotion utilisés) ; • la disponibilité des parents ; • le comportement des parents et de la fratrie vis-à-vis de l’activité physique (activité physique régulière ?) et visà-vis de l’enfant (par rapport à la capacité de l’enfant à pratiquer une activité physique) ? 7.1.2. L’examen clinique Il doit être complet, à la recherche d’anomalies associées au surpoids (cf. fiche d’examen médical de non-contreindication à la pratique du sport) : • un examen ostéoarticulaire : limitation ou handicap fonctionnel ; • un examen musculaire : masse maigre, force segmentaire ; • un examen cardiovasculaire : ECG et échographie cardiaque si nécessaire ; • un examen pulmonaire : questionnaire, examen clinique et si anomalies : explorations fonctionnelles respiratoires • un examen visuel ; • un examen neurologique (troubles de l’équilibre, déficit neurologique). 7.1.3. Bilan du surpoids Commun à la consultation d’enfants et adultes : • ancienneté du surpoids et variabilité de la courbe de poids ; • importance de l’obésité ou du surpoids (IMC pour l’adulte, courbes de corpulence pour les enfants selon l’âge chronologique [courbes jointes]) ; • répartition de l’obésité (mesure du tour de taille). Chez l’enfant il faudra rajouter la classification du stade pubertaire selon Tanner. Le bilan clinique pourra être complété par un examen psychologique approfondi (feuille « proposition bilan psychologique » (voire complété de l’avis d’un psychologue si nécessaire) et par un bilan nutritionnel par une diététicienne avec compte rendu au médecin. Sur le plan biologique, le bilan dépendra des antécédents familiaux (diabète de type 2, dislipidémie. . .) et personnels mais il comportera au minimum : glycémie à jeun, lipidogramme, bilan hépatique (ASAT, ALAT, ␥GT), acide urique, évaluation de la fonction thyroïdienne par la TSH (recommandations européennes de l’OMS). 7.1.4. Bilan d’activité physique Il a pour but de définir le niveau d’activité spontanée, celui des activités encadrées scolaires ou extrascolaires et les potentialités d’activité. Il devra aussi définir si le sujet est apte au travail : 218 • • • • • en charge ; en milieu aquatique ; en décharge ; du train inférieur ; du train supérieur. Il précisera : • le temps disponible (horaires scolaires, horaires de travail, distance travail/école—domicile) ; • les goûts ; • les possibilités (et accessibilités), en termes d’équipements publics. Il peut aussi déterminer les aptitudes physiologiques soit par des tests de terrain, soit par des tests de laboratoire. Voici quelques exemples de tests de terrain qui peuvent être utilisés : • le test d’équilibre : appui unipodal droit et gauche, Romberg ; • le test de souplesse (distance doigts—sol, Lasségue actif) ; • la détente verticale : jump test ; Ce test (jump test) présente un intérêt incontestable pour apprécier la puissance et ainsi la perte de masse grasse et l’acquisition de masse musculaire. Le « jump test » ou « squat jump » mesure la détente sèche. Le sujet part de la position haute, les mains sur les hanches, descend en demi-flexion puis effectue un saut le plus haut possible. Il nécessite un matériel de mesure (jump meter avec un simple ruban enroulable relié à un tapis, plate-forme ou myotest). Trois répétitions sont nécessaires et la meilleure valeur est conservée. • test de marche de six minutes (distance parcourue en six minutes à vitesse optimale). Il permet une évaluation fonctionnelle et est un bon indicateur des capacités d’endurance du patient. Il peut être réalisé en portant un cardio-fréquencemètre. Le but pour le patient est de parcourir la plus grande distance, à plat, en six minutes (soit sur une piste, soit sur un parcours balisé dans un grand couloir). Les conditions du test doivent être reproductibles. Le sujet doit marcher d’un pas égal, mais il peut s’arrêter et repartir ensuite dans le temps total de six minutes. Les arrêts sont notés. Le patient est encouragé et les deuxièmes et quatrièmes minutes lui sont signalées. Le résultat est le nombre de mètres parcourus. Il permet de déterminer la vitesse moyenne de marche. Les valeurs minimums permettant une autonomie en milieu urbain chez des cardiaques sont de 322 m. Il est de l’ordre de 600 m, en moyenne, chez les sujets en bonne santé non entraînés. Ce test nécessite un apprentissage de deux répétitions en général. Les tests de laboratoire ne sont, en règle générale, pas nécessaires (sauf si présence de facteurs de risques cardiovasculaires). M. Duclos et al. 7.2. Prescription d’activité physique Elle tient compte des éléments suivants : • les goûts individuels ; • l’accessibilité des sites d’activité physique ; • le caractère de l’encadrement (encadrement adapté aux sujets présentant une obésité ou encadrement « grand public ») ; • les financements possibles. La prescription sera qualitative et quantitative : • qualitative : la nature des exercices, l’intensité de pratique ; • quantitative : le nombre de séances hebdomadaires, la durée des efforts, la nature des efforts. Elle doit s’accompagner d’un suivi régulier (évolution, problèmes rencontrés, diversification et/ou adaptation de l’activité physique. . .). 8. Pour une bonne prescription. . .ce qu’il ne faut pas faire Pour une bonne prescription. . .ce qu’il ne faut pas faire chez le sujet obese7 • faire croire que le « sport fait maigrir » et occulter un bilan nutritionnel et un suivi diététique [ne pas inclure « d’interdit » ! ! Montrer qu’une attitude raisonnable peut permettre le « hamburger », de temps en temps !] • faire croire que la pratique régulière d’activité physique permet d’être « plus sédentaire » en dehors de ces périodes et négliger les conseils de base de lutte contre la sédentarité, en particulier, chez l’enfant, la diminution des heures passées devant la TV ou à jouer avec des consoles de jeux vidéo ! • débuter un programme d’entraînement sans examen médical préalable, véritable « examen de non contreindication », permettant de dépister toute pathologie liée à l’obésité. Chez l’enfant, un examen minutieux de l’appareil locomoteur est encore plus indispensable ! Ne pas oublier qu’au niveau des cartilages de croissance des contraintes excessives peuvent générer des apophysoses voire de véritables décollements apophysaires. L’os est en effet plus fragile que le muscle ou le tendon chez l’enfant. Ne pas oublier de rechercher les troubles statiques souvent associés (pied plats, genu valgum, vices de torsion des membres inférieurs). • débuter un programme d’entraînement sans avoir pris en charge médicalement une HTA non contrôlée par des règles hygiénodiététiques, un diabète déséquilibré, une maladie coronarienne (bilan cardiologique récent), etc. • donner des conseils « tout venant » sans programmation personnalisée de l’activité physique, en particulier sans 7 Rédaction : D. Rivière. Position de consensus : activité physique et obésité chez l’enfant et chez l’adulte • • • • • • spécifier la nature de l’exercice, la fréquence, la durée et l’intensité de chaque séance imposer une activité physique « bénéfique » sans tenir compte des goûts et des possibilités de réalisation du sujet (temps, équipements, éloignement géographique. . .) et limiter l’entraînement à une seule activité (risque de surmenage musculosquelettique et de lassitude !) refuser à un enfant une activité « valorisante » parce qu’utilisant le surpoids (rugby, judo,. . .), mais lui expliquer la nécessité d’arriver à « remplacer » à un moment donné « le gras par du muscle » ! débuter un programme d’entraînement par des séances de course à pied chez un patient très obèse (marche rapide à privilégier) et sans renforcement de la sangle abdominale préalable (risque de lombalgies +++). « oublier » les conseils sur le chaussant et sur le type de terrain d’entraînement (en cas de pratique d’activités pourvoyeuses de chocs directs). négliger les exercices et la durée de l’échauffement et les périodes de retour au calme suite à une séance d’entraînement. programmer des séances en résistance, souvent confondues avec le renforcement musculaire, qui lui est utile et même nécessaire ; cependant, chez l’enfant, 219 il ne faudra pas le programmer avec des charges maximales ; la « musculation » n’est envisageable qu’après l’adolescence. Le renforcement musculaire doit être « prescrit » de façon très progressive et très personnalisée. • interdire systématiquement les exercices sollicitant le système anaérobie (des séances « d’endurance active », plus ludiques peuvent être indiquées !) • abandonner le patient « dans la nature » ! Ne pas programmer la prochaine consultation de médecine du sport et ne pas adapter régulièrement le programme à la progression du patient. • surtout : trois points fondamentaux : Il ne faut pas : • fixer des objectifs inaccessibles !!! • vouloir être trop directif, surtout avec les adolescents ! • chez l’enfant obèse, oublier d’associer la famille (parents, fratrie, grands-parents), ce qui nécessite souvent des conseils additionnels !! Conflit d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de conflit d’intérêt. 220 M. Duclos et al. Annexes 1. Fiches d’examen et fiches complémentaires A.1. Fiche de visite médicale Société Française de Médecine du Sport FICHE D’EXAMEN MEDICAL DE NON CONTRE INDICATION à la PRATIQUE DU SPORT Nom :..........................................Prénom :........................................................................... Adresse : ............................................................................................................................. Tél. : ......................................Date de naissance :..............................Âge :.................... Club ou structure:................................Discipline pratiquée :............................................. Heures d’activités physiques par semaine (cf. questionnaire) : Scolarité................................................. CARNET de SANTÉ présenté : oui- non ANTÉCÉDENTS : Familiaux Personnels : Traitement : Vaccinations : VISION Analyse urinaire : Chirurgicaux Médicaux Traumatismes :..................................................................... ......................................................................... DTP ou autre ................. ................. HB..................................AUTRES OD.......................OG... Corrections ?....... ....... 冀lunettes 冀lentilles Sucre . . .. . .. . . Albumine . . .. . .. . .. . . Sang . . .. . .. . .. . .. . .Nitrite. . .. . .. . .. . .. . . MORPHOLOGIE Taille :. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .Poids :. . .. . .. . .. . .. . .. . .IMC:.....................% MasseGrasse : Stade pubertaire :. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . Nbre de cycles/an. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . . DDS :. . .. . .. . .... . .. . .. . ...Lasègue actif :. . .. . .Talon-fesse en procubitus. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . . Membres supérieurs :. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . . Membres inférieurs : . . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . . État musculaire État tendineux : . . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .. . . Signes fonctionnels ostéo-articulaires : . . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . . APPAREIL CARDIOVASCULAIRE (questionnaire annexe si nécessaire) Facteurs de risque :. . .. . .... . .. . .. . ... . .. . .. . . Symptômes fonctionnels : . . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . . FC :. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . . test d’effort si nécessaire:. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . . TA : . . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . . Auscultation : . . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . . ECG si nécessaire: . . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . . APPAREIL RESPIRATOIRE (questionnaire annexe si nécessaire) Perméabilité nasale : . . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . . Auscultation : . . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .Asthme :. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . . ÉTAT DENTAIRE ET ORL . . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . ....................................... OBSERVATIONS — CONCLUSION : . . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .... . .. . .. . .. . .. . ... . . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . . . . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . . Pas de contre indication - sports contre-indiqués :. . .. . .. . .. . .. . ...- Contre indication temporaire : Bilan complémentaire demandé : PRESCRIPTION D’ACTIVITÉ PHYSIQUE : Le : Tampon du médecin ... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . . signature : Position de consensus : activité physique et obésité chez l’enfant et chez l’adulte 221 A.2. Questionnaire individuel d’activité physique chez l’enfant (autoquestionnaire) Questionnaire individuel d’activité physique chez l’enfant Informations générales Nom, Prénom Sexe Date de naissance Date de remplissage Informations concernant l’adolescent Sexe Garçon Année de naissance Nom de ta commune d’habitation : . . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. Peux-tu nous dire combien tu pèses et combien tu mesures ? Fumes-tu ? Oui, quotidiennement Taille : Poids : , Je ne sais pas Oui, occasionnellement Fille cm kg Non Je ne sais pas A.2.1. Ton activité physique Les questions qui te sont posées maintenant portent sur le temps que tu as passé à être physiquement actif pendant la semaine dernière (les sept derniers jours y compris le week-end). Cela inclut les activités que tu as eues en milieu scolaire, à la maison, lors de tes déplacements, et pendant les moments de sport ou de détente. Pour que nous ayons une bonne idée de ton niveau d’activité physique globale, il est important que tu répondes à toutes les questions. A.2.2. Activité physique globale L’activité physique intense : au moins 20 minutes consécutives d’activité qui te fait transpirer et respirer plus difficilement que normalement (basket, football, natation, athlétisme, jogging, vélo à allure rapide, danse intense. . .). En dehors du sport dans ton établissement scolaire, pendant la semaine dernière, combien y a-t-il eu de jours au cours desquels tu as eu une activité physique de ce type ? Jours/7 jours L’activité physique modérée : au moins 30 minutes consécutives d’activité qui ne t’a pas fait ni transpirer ni respirer plus difficilement que normalement, en dehors du sport au collège (marche rapide, roller, trottinette ou vélo à allure tranquille. . .). Pendant la semaine dernière, combien y a-t-il eu de jours au cours desquels tu as eu une activité physique de ce type ? Jours/7 jours A.2.3. Activité physique en milieu scolaire Cours d’éducation physique et sportive (EPS) Pour toi, participer aux séances d’EPS : C’est un plaisir C’est une contrainte Cela t’est égal Combien d’heures d’EPS fais-tu par semaine avec ta classe ? Combien de temps, en moyenne, estimes-tu être effectivement actif/active (bouger), pendant la séance ? Moins de 1/4 h Entre 1/4 h et 1/2 h Entre 1/2 h et 1 h Entre 1 h et 1 h 30 Plus de 1 h 30 Tu es dispensé (e) h Sport dans le cadre scolaire Oui Non En dehors des cours d’EPS, fais-tu régulièrement du sport le mercredi et/ou le samedi et/ou le midi et/ou le soir (par exemple, dans le cadre de l’association sportive scolaire) ? Si tu as répondu OUI, quel(s) sport(s) pratiques-tu et combien d’heures par semaine ? (pour t’aider, essaie de te rappeler ce que tu as fait la semaine dernière) (noter le(s) sport(s) en A, B et C, et cocher le temps) 0 à 1 h + d’1 h à 2 h + de 2 h à 3 h + de 3 h à 4 h + de 4 h à 5 h + de 5 h A B C 222 M. Duclos et al. En dehors du sport, mais toujours au collège Tu as plutôt : Pendant les « intercours » Autres temps libres (avant/après les repas, en attendant tes parents. . .) des activités non physiques : (regarder, parler, lire, écrire) des activités physiques : (courir, jouer, bouger) A.2.4. Activité physique en dehors du cadre scolaire Activité sportive en club ou association Fais-tu du sport au sein d’un club ou d’une association ? Si tu as répondu OUI, quel(s) sport(s) pratiques-tu et combien d’heures par semaine ? (pour t’aider, essaie de te rappeler ce que tu as fait la semaine dernière) (noter le(s) sport(s) en A, B et C, et cocher le temps) 0 à 1 h + d’1 à 2 h + de 2 h à 3 h A B C + de 3 h à 4 h Oui Non + de 4 h à 5 h + de 5 h Activité physique libre Après les cours et le week-end, combien d’heures passes-tu habituellement à jouer au ballon, à courir avec tes copains et copines, à faire du roller ou d’autres activités physiques ? (pour t’aider, essaie de te rappeler ce que tu as fait la semaine dernière, et Indique le total des heures pour toute la semaine) 0 h 0 à 1 h + d’1 h à 2 h + de 2 h à 4 h + de 4 h à 6 h + de 6 h à 8 h + de 8 h A.2.5. Activité physique durant les dernières vacances scolaires d’été Lors de ces dernières vacances scolaires d’été, as-tu pratiqué régulièrement un (des) sport(s) ? Oui Non Si tu as répondu OUI, de quel(s) sport(s) s’agit-il, et dans quel contexte l’as-tu pratiqué ? (noter le(s) sport(s) en A, B et C, et cocher les affirmations exactes) A Dans mon club Dans un centre de loisirs/vacances Avec ma famille B C Durant ces vacances d’été, tu as plutôt réalisé : des activités physiques intenses des activités physiques peu intenses des activités non physiques : (regarder, parler, lire, écrire. . .) Tous les jours De temps en temps Très rarement Motivation Pour toi, faire du sport : C’est un plaisir De façon générale, voudrais-tu faire plus d’activité physique ? C’est une corvée Oui C’est bon pour la santé Non Cela t’est égal Je ne sais pas Tes trajets pour te rendre dans ton établissement scolaire Pendant la semaine dernière, combien de temps par jour en moyenne as-tu passé dans les trajets pour aller et revenir de ton établissement scolaire de 0 à 10 minutes de 11 à 30 minutes de 31 à 60 minutes Non motorisé (à pieds, à vélo) Motorisé (voiture, moto, bus, métro, train) + de 60 minutes Tes activités non physiques Pendant la semaine dernière, combien de temps par jour as-tu passé devant un écran ? Si le temps est variable d’un jour à l’autre, indique un temps moyen par jour. (indique le temps en heures et minutes. Tu indiques 00 h 00 si TV/Cassettes/DVD tu ne regardes pas la télé ou d’autres écrans) Ordinateur/Internet/jeux vidéo un jour d’école h h un jour avec peu d’école (mercredi ou samedi) h h un jour sans école h h Position de consensus : activité physique et obésité chez l’enfant et chez l’adulte A.3. Questionnaire des facteurs de risque cardiologique QUESTIONNAIRE CARDIOLOGIE Nom : MrMme : Prénom : Date de naissance : âge : TAILLE : POIDS : IMC : Tour de taille : Facteurs familiaux Vos parents ont il eu (si oui, le ou lesquels) : Une maladie « cardiaque » : Un décès avant l’âge de 40 ans de cause cardiaque : Une opération du cœur : Un pace-maker ou pile cardiaque : Une maladie coronarienne Un infarctus du myocarde : Une hypertension artérielle traitée : Un anévrisme vasculaire : Du cholestérol : Du diabète : Un accident vasculaire : Un suivi cardiaque particulier : Vos frères ou sœurs ont-ils eu : Une maladie cardiaque : Un souffle cardiaque : Un accident cardiovasculaire : Des troubles du rythme cardiaque : Un décès de cause cardiaque : Un électrocardiogramme anormal : Du diabète : Facteurs personnels Avez-vous eu ou avez-vous ressenti : Des antécédents cardiaques : Du diabète : traitement : Du cholestérol : traitement : De l’acide urique : De l’hypertension artérielle : fumez-vous : depuis combien d’années :combien : Des « malaises » au repos : Des « malaises » pendant l’effort : Des « malaises après l’effort : Des douleurs dans la poitrine : Des palpitations ou tachycardie : Des malaises au contact de l’eau : Un essoufflement anormal à l’effort : Une baisse de performance inexpliquée : Avez-vous déjà eu un ECG de repos ?date : Était-il normal ou douteux ? Avez-vous déjà eu une échographie cardiaque : (date :) Avez-vous fait un test d’effort médical : Prenez-vous des médicaments : lesquels ? Consommez-vous des boissons riches en caféine ? 223 224 M. Duclos et al. A.4. Questionnaire de dépistage des troubles ventilatoires QUESTIONNAIRE DE DÉPISTAGE D’ASTHME D’EFFORT ET DE GÈNE VENTILATOIRE Avez-vous une gêne respiratoire anormale au cours de l’effort ? - Au maximum de l’effort ? - Facilitée par le froid (éventuellement intense) ? - Après diminution de son intensité ? - Votre gêne respiratoire persiste-t-elle longtemps après l’effort ? Pourriez-vous décrire cette sensation respiratoire pendant ou après effort ? Présentez-vous une toux après l’effort ? Sentez-vous le besoin de cracher en raison d’une sensation d’encombrement bronchique (« pulmonaire », « bas situé », « dans la poitrine ») ? Percevez-vous une respiratoire sifflante au cours de l’effort ? À quel moment : Avez-vous des symptômes respiratoires en dehors de l’effort ? Une toux non non non non oui oui non non oui non oui oui oui oui oui oui oui non non non non non non non oui oui oui non non non Échauffement Début de course Effort maximal Sprint final Immédiatement après l’arrivée ? dans la journée ? la nuit ? au froid ? au rire (fous rires) ? Des réveils nocturnes provoqués par une gêne respiratoire ? Vous sentez-vous parfois oppressé le matin au réveil ? Êtes-vous gêné par des odeurs fortes, des parfums ? Avez-vous une sensibilité particulière aux infections des voies respiratoires supérieures ? (nombre d’épisodes au cours de l’année en cours) Avez-vous déjà eu un diagnostic d’asthme ? Êtes vous suivi médicalement pour cet asthme ? oui oui oui oui Une réponse positive à trois items doit conduire à une spirométrie de contrôle. Références [1] Baecke JA, Burema J, Frijters JE. A short questionnaire for the measurement of habitual physical activity in epidemiological studies. Am J Clin Nutr 1982;36:936—42. [2] Baker JL, Olsen LW, Sorensen TI. 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