Duclos - Cursus

Transcription

Duclos - Cursus
Science & Sports (2010) 25, 207—225
POSITION DE CONSENSUS
Position de consensus : activité physique et obésité
chez l’enfant et chez l’adulte
Position statement: Physical activity and obesity in adults and in children
M. Duclos a,∗,b, P. Duché c, C.-Y. Guezennec d, R. Richard e,f,
D. Rivière g, H. Vidalin a
a
Service de médecine du sport et des explorations fonctionnelles, CHU Gabriel-Montpied, 58, rue Montalembert,
63003 Clermont-Ferrand cedex 01, France
b
INRA UMR 1019, UNH, CRNH Auvergne, université d’Auvergne, 63000 Clermont-Ferrand, France
c
UFR STAPS, laboratoire de biologie des APS, université de Clermont-Ferrand II, BP 104, 63172 Aubière cedex, France
d
Pôle départemental de médecine du sport de l’Essonne, Centre national du Rugby, 3, rue Jean-de-Montaigu,
91460 Montaigu, France
e
Service de physiologie et des explorations fonctionnelles, Nouvel Hôpital Civil, les hôpitaux universitaires de Strasbourg,
67091 Strasbourg cedex, France
f
Institut de physiologie, faculté de médecine, université Louis-Pasteur, 67091 Strasbourg cedex, France
g
Service d’exploration de la fonction respiratoire et de médecine du sport, clinique des voies respiratoires, CHU hôpital Larrey,
24, chemin de Pouvourville, TSA 30030, 31059 Toulouse cedex 09, France
Reçu le 6 novembre 2009 ; accepté le 20 mars 2010
Disponible sur Internet le 18 mai 2010
Résumé
Objectifs. — L’activité physique est indiquée à tous les stades de la prise en charge de l’obésité
chez l’enfant comme chez l’adulte, avec un niveau de preuves scientifiques élevé. L’objectif
de ce travail est de proposer des réponses pratiques à des questions-clés de médecins amenés
à prescrire une activité physique chez des sujets obèses.
Méthodologie. — Cinq questions—réponses sont développées : (1) quels sont les coûts de
l’obésité ? De la sédentarité ? De la mise en place d’une l’activité physique chez des sujets
obèses ? (2) Quels sont les effets prouvés de l’activité physique chez le sujet obèse ? (3) Quels
types d’activité physique faut-il prescrire et/ou éviter ? (4) Y-a-t-il des contre-indications à
l’activité physique chez le sujet obèse ? (5) Comment évaluer l’activité physique habituelle des
sujets obèses ?
Résultats et conclusion. — Cette réflexion conduit à une position de consensus de la Société
française de médecine sur sport sur les modalités d’une consultation de médecine du sport en
vue de la prescription d’une activité physique chez les sujets obèses.
© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
∗
Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (M. Duclos).
0765-1597/$ – see front matter © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.scispo.2010.04.001
208
M. Duclos et al.
Summary
Objectives. — Physical activity is recommended at every stage of the care of obesity in adults and
in children, with a high level of scientific evidences. The objective of this review is to propose
practical answers to key-questions of physicians faced to prescription of regular physical activity
in obese subjects.
Methodology. — Five ‘‘question-reply’’ were developed: (1) what are the costs of obesity? Of
sedentary lifestyle? Of strategies to promote physical activity in obese subjects? (2) What are
the benefits of regular physical activity in obese subjects? (3) What type of activity should be
prescribed and/or avoided? (4) Is there contra-indications to physical activity in obese subjects?
(5) How measuring habitual physical activity in obese subjects?
Results and conclusion. — This review leads to a consensus statement of the French Society for
Sports Medicine and proposes a ‘‘check list’’ that may help the physician to prescribe physical
activity in obese subjects.
© 2010 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
1. Introduction
L’activité physique est indiquée à tous les stades de la prise
en charge de l’obésité chez l’enfant comme chez l’adulte,
avec un niveau de preuves scientifiques élevé [16].
La théorie est donc acquise. Les problèmes surviennent
quand il faut adapter la théorie à la pratique et cela à tous
les niveaux, que ce soit chez le sujet obèse et/ou son entourage mais aussi, parfois, au niveau de la prescription du
médecin.
L’objectif ce travail n’est pas de rajouter une revue de
plus sur les effets bénéfiques de l’activité physique régulière
chez les sujets obèses mais de proposer des solutions aux
médecins prescripteurs à travers cinq questions—réponses :
• quels sont les coûts de l’obésité ? De la sédentarité ? De
la mise en place d’une l’activité physique chez des sujets
obèses ?
• quels sont les effets prouvés de l’activité physique chez
le sujet obèse ?
• quels types d’activité physique faut-il prescrire et/ou éviter ?
• y-a-t-il des contre-indications à l’activité physique chez
le sujet obèse ?
• comment évaluer l’activité physique habituelle des sujets
obèses ?
Cette réflexion nous conduit à proposer les modalités
d’une consultation de médecine du sport en vue de la prescription d’une activité physique chez les sujets obèses. Le
chapitre final permettra de résumer les grands points de ce
travail.
2. Données coûts—bénéfices de la prescription
d’activité physique (économie de santé)1
L’obésité est la cause d’une augmentation significative de la
morbidité et de la mortalité, mais aussi d’incapacités ou de
handicaps variés et d’une baisse de la qualité de vie.
1
Rédaction : M. Duclos.
Les coûts économiques directs pour la santé de l’obésité
représentent en Europe 2 à 8 % des dépenses de santé et
sont donc comparables à ceux d’autres maladies comme le
cancer.
En plus des coûts directs de santé liés à l’obésité (diabète, pathologies cardiovasculaires, arthrose. . .), l’obésité
induit aussi des coûts économiques liés aux arrêts de travail,
à la perte de revenus engendrée par à un décès prématuré :
ces coûts ont été estimés à trois à 12 billions d’euros par an
en Angleterre. Sachant que l’activité physique fait partie
de la prévention et de la prise en charge thérapeutique de
l’obésité, l’inactivité physique a aussi un coût économique
qui a été chiffré dans certains pays. À partir de deux études
(une réalisée en Angleterre et une autre en Suisse), le coût
de l’inactivité physique a été estimé à 150 à 300 euros par
citoyen par an. Ainsi, augmenter le niveau d’activité dans les
pays peut induire une réduction des dépenses de santé. Mais
maintenir son niveau d’activité physique peut aussi induire
des économies. Ainsi, l’étude suisse montre que les économies réalisées sur les coûts directs pour la santé chez les
sujets physiquement actifs est de 1,7 billions d’euros par
an. Au Canada, le coût total des soins attribués à la sédentarité en 1999 correspondait à 25 % des dépenses allouées au
traitement de toutes les pathologies qui lui sont associées
(diabète de type 2, maladies cardiovasculaires. . .). Cent cinquante millions de dollars pourraient être économisés par an
si la sédentarité diminuait de 10 %.
Les études économiques mettent donc en évidence la
nécessité de promouvoir à l’échelon national l’activité physique. Cette proposition de promotion de l’activité physique
à grande échelle a elle aussi un coût. L’Allemagne a mis au
point un programme de suivi économique de ces coûts ; ce
qui a ensuite permis de calculer le rapport coût/bénéfices :
le ratio coût/efficacité par année de vie gagnée est estimé
autour de 6000 à 6500 euros par an et autour de 5600 à
6100 euros par année de qualité de vie gagnée (Wanda
Wendel-Vos [16]).
Le bureau régional de l’OMS pour l’Europe a organisé en novembre 2006 une conférence ministérielle sur la
lutte contre l’obésité. Cette conférence s’est basée sur
les recommandations d’experts qui sont reproduites dans
un document intitulé : « Promouvoir l’activité physique au
service de la santé : cadre d’action dans la région euro-
Position de consensus : activité physique et obésité chez l’enfant et chez l’adulte
Tableau 1
l’adulte.
Définition de l’obésité et du surpoids chez
Classification
IMC (kg/m2 )
Normal
Surpoids
Obésité
18,5—24,9
25—29,9
≥ 30
Tableau 2
l’IMC.
Maigreur
Normal
Surpoids
Obésité
Statut pondéral de l’enfant en fonction de
Courbe de centiles atteignant un IMC
de 18,5 kg/m2 à l’âge de 18 ans
Courbe de centiles comprise entre
celle de la maigreur et celle du
surpoids établie en fonction de l’âge
et du sexe
Courbe de centiles atteignant un IMC
de 25 kg/m2 à l’âge de 18 ans
Courbe de centiles atteignant un IMC
de 30 kg/m2 à l’âge 18 ans
péenne de l’OMS ». On peut y lire : « L’inactivité physique est
un important facteur de risque responsable d’environ 3,5 %
des maladies et de près de 10 % des décès dans la région
européenne. Son coût économique est énorme. On pourrait
réduire les effets sur la santé et leur coût en accroissant les
niveaux d’activité physique. Une activité physique modérée et régulière est un moyen très rentable d’améliorer et
d’entretenir la santé. La promotion de l’activité physique
devrait donc faire partie intégrante de l’action de santé
publique. ».
3. Relations activité physique et obésité
l’activité physique basée sur les preuves
scientifiques2
3.1. Quelques chiffres et définitions
En 2000, l’OMS a déclaré l’obésité « première épidémie mondiale non infectieuse ».
La prévalence du surpoids et de l’obésité chez l’enfant
et chez l’adulte s’estime à partir du calcul de l’indice de
masse corporelle (IMC [kg/m2 ] = poids [kg]/taille2 [m2 ]).
Chez l’adulte, les valeurs d’IMC définissant l’obésité sont
rapportées sur le Tableau 1.
Chez l’enfant, la correspondance de la valeur de l’IMC sur
les courbes de corpulence de référence construites en fonction de l’âge permet de déterminer si l’enfant est considéré
comme « maigre », « normal », « en surpoids » ou « obèse »
(Tableau 2 et Annexe 2). Actuellement, les références les
plus utilisées sont celles établies par l’International Obesity
2
Rédaction M. Duclos et P. Duché.
209
Task Force (IOTF) qui permettent des comparaisons internationales de prévalence [6,7].
La récente étude française Étude nationale nutrition
santé [13] de 2006 réalisée sur 1700 enfants français âgés de
trois à 17 ans fait état d’une prévalence de l’obésité de 3,5 %
et du surpoids (obésité exclue) de 14,3 %. Chez les enfants
de trois à dix ans, les filles présentent une prévalence supérieure à celle des garçons. Cette différence disparaît pour
les tranches d’âge plus élevées. Sachant qu’une surcharge
pondérale chez l’enfant est prédictive d’une obésité à l’âge
adulte dans près de 70 % des cas, cela signifie qu’il faut
craindre une aggravation de la prévalence de l’obésité dans
la population adulte dans les années à venir. Actuellement,
la prévalence de la surcharge pondérale et de l’obésité chez
l’adulte en France en 2006 est de 47,4 % pour les hommes et
36,3 % pour les femmes. Elle est aussi en augmentation chez
les sujets âgés : 56,9 % de surcharge pondérale et d’obésité
chez les plus de 65 ans.
L’obésité est un facteur de risque cardiovasculaire à
part entière. Par rapport aux sujets de poids normal, les
obèses ont trois fois plus de risques de mortalité par maladie cardiovasculaire et deux fois plus de risques de mortalité
toute cause confondue. De façon préoccupante, les résultats
d’une étude danoise montrent que l’IMC chez l’enfant est
fortement corrélé au risque cardiovasculaire chez l’adulte.
Ainsi, même un petit surpoids majore le risque cardiovasculaire (un excès de poids de 3,9 kg chez un garçon de sept
ans majore le risque d’évènements cardiovasculaires à l’âge
adulte de 10 %). Cette corrélation est observée dans les deux
sexes à tous les âges et après ajustement sur le poids de
naissance [2].
3.2. Les causes de l’obésité : rôle de
l’environnement
L’obésité est liée à un déséquilibre chronique entre
dépenses énergétiques et apports alimentaires. Si les
apports alimentaires ont peu augmenté depuis 50 ans, le
niveau d’activité physique a considérablement diminué chez
l’enfant et chez l’adulte.
Les gènes sont-ils responsables de cette épidémie
d’obésité ?
Il est clair qu’il existe certains gènes de prédisposition
à l’obésité mais ces gènes ne conduisent à l’obésité que
si l’environnement favorise leur expression. En effet, nos
gènes ont besoin du stimulus régulier de l’activité physique
pour promouvoir et maintenir un bon état de santé. En
d’autres termes, nos gènes sont programmés pour que nous
soyons physiquement actifs et l’inactivité physique associée
à une alimentation trop riche conduit à l’expression phénotypique anormale de certains de nos gènes. La preuve est
apportée par l’absence de la plupart des pathologies chroniques (obésité, diabète, hypertension. . .) dans les sociétés
où le travail physique fait partie intégrante de la vie quotidienne et par le fait que la progression de ces maladies
chroniques est prévenue ou retardée par la réintroduction
de l’activité physique dans des populations où l’inactivité
physique est devenue la norme [8].
Cet environnement favorisant est représenté par
l’association d’une alimentation riche en graisses, en sucres
rapides et de la sédentarité.
210
Tableau 3
M. Duclos et al.
Relations entre activité physique et obésité.
Effets de l’activité physique
Niveau de
preuves
scientifiques
Prévention de prise de poids
Perte de poids sans régime
Perte de poids sous régime
Maintien de la perte de poids
Maintien de la santé chez les sujets
obèses
Très fort
Insuffisant
Insuffisant
Très fort
Très fort
3.3. Obésité et activité physique régulière
Chez l’enfant et chez l’adulte, les relations entre activité
physique régulière et obésité peuvent être résumées en
quatre points [4,16]. Ils sont rapportés sur le Tableau 3.
3.3.1. Activité physique et prévention de l’obésité
Le niveau d’activité physique est un des déterminants
majeurs de l’évolution de la composition corporelle. Ainsi,
chez l’enfant, il a été bien démontré que la prévalence de
l’obésité augmente avec la réduction de l’activité physique
[27]. Par exemple, le suivi longitudinal d’enfants de quatre
ans montre un effet protecteur de l’activité physique sur le
gain de masse grasse pendant l’enfance et à l’adolescence
[30]. L’activité physique joue aussi un rôle important pour
la santé physique et psychosociale des enfants et adolescents et tient une part fondamentale dans la croissance et
la maturation.
Chez l’adulte, de nombreuses données épidémiologiques
associent la réduction de l’activité physique à une augmentation de la prévalence de l’obésité chez l’adulte [48]. Ainsi,
un travail portant sur 10 221 hommes suivis pendant sept
ans a montré que la prise de poids sur sept ans était corrélée positivement au poids initial et à l’arrêt du tabac mais
surtout qu’elle était négativement corrélée à l’activité physique au départ ou à l’augmentation de l’activité physique
pendant l’étude [3].
3.3.2. Activité physique et traitement de l’obésité
Chez l’enfant, l’adolescent et chez l’adulte, l’activité physique ne fait pas maigrir. Seul le régime hypocalorique peut
induire une perte de poids significative chez le sujet obèse
ou en surpoids. L’adjonction à un régime hypocalorique
d’une activité physique régulière ne majore pas la perte de
poids induite par le régime [14,49].
3.3.3. Activité physique et comportements sédentaires
chez l’enfant
Une action potentiellement efficace de la pratique initiale d’une activité physique encadrée dans la prise en
charge de l’obésité est actuellement discutée, il s’agit
de savoir si cette pratique stimule le niveau d’activité
physique spontanée dans la vie quotidienne. Il est bien
démontré qu’un facteur important de la constitution d’une
surcharge pondérale est lié à une réduction précoce et
durable de l’activité physique spontanée de l’enfant [36].
Deux théories s’opposent pour établir le bénéfice d’une
activité physique encadrée et soutenue sur le niveau glo-
bal de l’activité quotidienne. La première repose sur le
fait que l’amélioration de l’aptitude physique résultant
d’un entraînement adapté permet d’effectuer plus facilement les activités physiques modérées ou intenses de la
vie quotidienne, le seconde plus récente repose sur des
observations qui montrent que des enfants soumis à un
entraînement physique encadré et soutenu réduisent leurs
activités physiques spontanés lors des autres périodes du
jour. L’étude de Wilkin et al. [47] montre que la quantité
hebdomadaire d’activité physique mesurée par accélérométrie n’est significativement pas différente entre des groupes
d’enfants prépubères (≈ six ans) qui pratiquent neuf heures,
2,2 heures ou 1,8 heures d’activité physique à l’école. Ce
constat va dans le sens d’un rééquilibrage involontaire entre
l’activité physique encadrée et l’activité physique spontanée. Cette hypothèse semble confirmée par l’étude de
Donnelly et al. [12] chez des enfants plus âgés (huit à dix
ans), qui montre que les enfants ayant participé à un programme d’activité physique avaient par ailleurs diminué
leur activité physique en dehors de l’école.
En ce qui concerne les relations entre comportements
sédentaires et activité physique, les relations ne sont
pas non plus univoques. Plusieurs études ont montré que
la relation entre les comportements de sédentarité et
l’activité physique est négative, mais non proportionnelle
[40]. Autrement dit, les comportements sédentaires, tels
que regarder la télévision ou travailler sur l’ordinateur. . .,
sont associés avec un faible niveau d’activité physique.
L’augmentation de la sédentarité entraîne une importante
diminution de l’activité physique. À l’opposé, une augmentation de l’activité physique n’engendre qu’une faible
diminution des comportements sédentaires [15]. Cependant, des enfants qui regardent la télévision plus de quatre
heures par jour peuvent aussi être classés en regard de leur
activité physique comme actifs, voire très actifs [40].
3.3.4. Activité physique et prévention de la reprise de
poids
Très peu d’études ont examiné la prévention de la reprise de
masse corporelle chez l’enfant et l’adolescent. Cependant,
la réduction des apports caloriques seule est insuffisante
pour maintenir la perte de poids [10]. La pratique d’activité
physique d’intensité modérée à raison de 60 à 80 minutes par
jour prévient le gain de poids et la reprise pondérale après
amaigrissement chez le sujet adulte en surpoids ou obèse. La
même recommandation a été retenue pour l’enfant, malgré
le manque de données sur la dose d’activité physique nécessaire pour maintenir le poids après un amaigrissement [34].
Cette activité devrait être pratiquée sous la forme de sports,
de jeux ou d’activités de la vie quotidienne. De plus, Saris
et al. [39] ont suggéré que la pratique de 60 à 90 minutes
d’activité d’intensité modérée par jour (environ 2500 kcal
par semaine) était nécessaire, en association avec une alimentation adaptée, pour permettre le contrôle du poids,
notamment après amaigrissement chez la personne obèse,
mais également afin d’éviter chez l’enfant une transition
d’un statut de « surpoids » à un statut « d’obèse » [28].
Chez l’adulte, l’analyse des études montre que l’activité
physique permet de maintenir la perte de poids après un
régime. Ainsi, une méta-analyse démontre que par rapport
à un groupe régime hypocalorique, à un groupe exercice seul
Position de consensus : activité physique et obésité chez l’enfant et chez l’adulte
211
ou à un groupe bénéficiant de l’association régime et exercice, si la perte de poids n’a pas été différente entre le
groupe régime hypocalorique et le groupe régime et exercice, seul ce dernier a maintenu significativement sa perte
de poids à un an [35].
3.3.5. Exercice et morbidité chez l’obèse : faut-il
prescrire l’activité physique chez des sujets obèses qui
ne veulent pas maigrir ?
L’activité physique régulière peut réduire significativement
les comorbidités associées à l’obésité. En effet, chez les
sujets obèses, la sédentarité s’ajoute aux facteurs de
risques liés au surpoids et à l’obésité pour influencer la
morbidité cardiovasculaire et la mortalité de façon péjorative. En revanche, un sujet obèse ayant une activité
physique régulière a un risque cardiovasculaire qui diminue significativement [33]. Ainsi, la Nurses’Health Study
(88 393 femmes âgées de 34 à 59 ans, sans diabète, pathologie cardiovasculaire ni cancer à l’inclusion, suivies pendant
20 ans) montre que l’obésité et la sédentarité sont deux facteurs de risque de coronaropathie indépendants. Deux idées
fortes se dégagent de cette étude :
• avoir une activité physique élevée diminue le risque de
coronaropathie mais ne fait pas disparaître le risque augmenté lié à l’obésité ;
• avoir un poids normal ne fait pas disparaître le risque de
coronaropathie augmenté lié à la sédentarité (le risque
le plus faible est obtenu chez les sujets de poids normal
et ayant une activité physique régulière : risque relatif = 1 ; le risque le plus élevé est retrouvé chez les sujets
sédentaire et obèses : risque relatif = 3,44 ; un risque
intermédiaire est obtenu chez les sujets obèses ayant une
activité physique régulière : risque relatif = 2,48).
Parmi les facteurs impliqués dans cet effet protecteur
de l’activité physique chez le sujet obèse, il faut citer une
diminution significative des facteurs de risque cardiovasculaire [16]. L’impact de l’activité physique régulière sur le
métabolisme musculaire est aussi particulièrement important avec une amélioration significative de la sensibilité à
l’insuline [37], et cela quel que soit le niveau de tolérance
au glucose (normal, insulinorésistance et/ou diabète).
Chez l’enfant, l’obésité s’accompagne aussi de facteurs de risque cardiovasculaire (insulinorésistance,
hypertension. . .) présents dès l’enfance. Des travaux
récents ont aussi montré le rôle bénéfique de l’activité
physique régulière chez l’enfant obèse avec une diminution
de l’insulinorésistance indépendamment d’effets sur la
perte de poids [22,45].
En conclusion, l’activité physique fait partie de toutes
les stratégies mises en place pour prévenir la prise de poids
et éviter la reprise de poids, tout en améliorant les comorbidités associées à l’obésité (Fig. 1).
3
Rédaction : R. Richard.
Figure 1
Schématisation des éléments de stratégie.
4. Quelle activité physique, et pour quel
bénéfice de santé chez l’adulte3
Deux objectifs différents peuvent être regroupés sous ce
titre :
• quelle activité physique pour quel bénéfice dans la prévention des maladies chroniques ;
• quelle activité en termes d’amélioration de performance
(c’est-à-dire de capacité fonctionnelle).
Ces deux objectifs ne répondent pas obligatoirement au
même type de « prescription d’activité ». Une intensité plus
modérée, régulière, va être efficace en termes de bénéfice de santé et d’amélioration de la condition physique
sans pour autant induire d’amélioration de la consommation
maximale d’oxygène (VO2 max) [23,24,38].
Les prescriptions d’activité peuvent être rangées dans
deux catégories :
• avec bénéfice cardiocirculatoire et respiratoire ;
• avec bénéfice musculaire (force et souplesse).
Les bénéfices sur la composition corporelle et sur les
paramètres métaboliques dépendent des deux catégories
évoquées ci-dessus.
4.1. Principaux arguments
De multiples études concernent les bénéfices engendrés par
une activité physique régulière chez le sujet sain. Leurs analyses, cependant, amènent à ne retenir que les activités
régulières effectuées sur des longues périodes. Le même
bénéfice peut être attendu chez les patients qui présentent
un handicap chronique. Une prise en charge le plus souvent
sur prescription médicale permet de mettre en place un
programme de réentraînement de six à huit semaines. Le
gain observé à la fin de cette période devra cependant être
entretenu par une poursuite régulière de l’activité.
212
4.1.1. Pour la fréquence des séances
En termes de bénéfice cardiocirculatoire deux séances de
30 minutes sont suffisantes. En revanche, pour augmenter
le VO2 max, il faut au moins trois séances par semaine [46],
au-delà de cinq séances par semaine le « plus » en termes de
gain de VO2 est minime ou nul [25,26].
4.1.2. L’intensité
L’intensité reste un paramètre primordial lors de la réalisation des séances. Le seuil d’adaptation ventilatoire (lactate
threshold, SV1 , transition entre un métabolisme aérobie
et un métabolisme mixte aéroanaérobie) est un excellent
indicateur. Les exercices sont classifiés modérés en dessous de ce seuil, intenses au-dessus. Ce seuil va évoluer
très vite et augmenter avec l’entraînement. Il est recommandé de débuter par des intensités modérées chez le
sujet déconditionné ou âgé. Lorsque les capacités fonctionnelles sont faibles, chez le sujet déconditionné, un
effet est observé pour des intensités qui correspondent à
50—60 % de la réserve cardiaque, c’est-à-dire des fréquences
cardiaques (Fc) de 130 battements par minute. Chez le
sujet âgé, la cible de Fc initiale va se situer entre 100 et
120 battements par minute. L’échelle visuelle analogique
ou l’échelle de Borg [5] sont des excellents indicateurs. Le
niveau de difficulté perçu dans la réalisation des exercices
va directement influencer l’adhésion au programme de réentraînement [11]. Une intensité initiale trop élevée est un
facteur de démotivation chez le sujet déconditionné ou âgé.
4.1.3. La durée
La durée renvoie à deux notions : la durée des séances
et l’adhésion au programme (pratique régulière dans le
temps). Les exercices peuvent être réalisés d’une manière
continue (de 20 à 60 minutes) ou d’une manière discontinue par tranches de 10 min avec un cumul journalier d’au
moins 20 minutes. La durée est inversement proportionnelle
à l’intensité, cette charge de travail (intensité × durée)
doit représenter au minimum 1000 à 2000 kcal par semaine
pour générer un bénéfice de santé [17,18,32]. La régularité
et l’assiduité sont deux notions extrêmement importantes,
après deux semaines d’arrêt apparaît une modification significative des paramètres cardiorespiratoires conduisant à
un retour à la condition basale (préentraînement) en huit
semaines [19]. Le maintien d’une activité minimale va ralentir ces effets.
4.1.4. De multiples activités différentes
De multiples activités différentes seront susceptibles de produire les mêmes effets, la masse musculaire sollicitée doit
être importante, la sollicitation focalisée sur les groupes
musculaires ciblés (peu ou pas de transfert bras/jambes).
Les activités non portées (course, marche rapide) exposent
plus aux micro- et macrotraumatismes.
4.1.5. Le développement de la force
Pour le développement de la force, le programme doit
obligatoirement être ciblé sur le groupe ou les groupes
musculaires à développer. La force musculaire est acquise
par la répétition de mouvements avec des charges lourdes,
l’endurance musculaire en augmentant le nombre de répétitions et pour des charges moins importantes. Le principe
M. Duclos et al.
repose dans la réalisation de plusieurs séries (deux à cinq),
chaque série composée de huit à dix répétitions qui doivent
conduire à l’épuisement. Ces exercices sont pour chaque
groupe musculaire répété deux à trois fois par semaine. Chez
le sujet âgé, il vaut mieux privilégier dix à 15 répétitions
(la charge est donc moins importante que lorsque huit à
12 répétitions sont réalisées). Dans ces programmes, une
attention particulière devra être portée vis-à-vis des risques
ostéoarticulaires et musculaires.
4.1.6. Les étirements
Les étirements devront accompagner toutes ces séances
(travail en endurance et en force). Ce programme doit
concerner les membres inférieurs (chaîne antérieure et
postérieure) et les membres supérieurs (épaule, bras et
avant-bras). Le membre doit être étiré proche de la
zone maximale tolérée, la position maintenue de dix à
30 secondes. Le nombre de répétitions n’a pas été scientifiquement étudié, il semble cependant que pour une chaîne
musculaire donnée l’effet optimal soit obtenu après quatre
répétitions de l’étirement [41].
4.1.7. Effets de l’activité physique sur la composition
corporelle
Les modalités d’entraînement évoquées ci-dessus vont
directement influencer la composition corporelle, la répartition des graisses. Cependant, il est nécessaire de rappeler
que l’activité physique seule a peu d’effet sur la masse
corporelle totale et que l’index de masse corporelle est
peu influencé par l’activité physique, un seuil d’efficacité
minimal est cependant rapporté pour des activités qui
sont associées à une dépense de 250—300 kcal par exercice.
4.2. Prescription d’activité
4.2.1. La théorie
4.2.1.1. Bénéfice cardiocirculatoire et respiratoire.
4.2.1.1.1. Fréquence. Le nombre de séance hebdomadaire recommandé se situe entre trois et cinq.
4.2.1.1.2. Intensité. Elle doit au moins se situer dans
la zone du premier seuil ventilatoire (SV), mais peut être
plus intense. Les recommandations sont : 60 à 90 % de la Fc
maximale (FcM) ou 50 à 80 % de la réserve cardiaque (RC) ou
du VO2 max.
4.2.1.1.3. Durée. La durée va dépendre de l’intensité.
Plus l’intensité est élevée, plus la durée est limitée. Les
recommandations sont de 20 à 60 minutes par séance (ou
par journée), d’une activité continue ou discontinue. Si
l’activité est discontinue la durée de chaque session doit
être d’au moins dix minutes.
4.2.1.1.4. Type d’activité. Elle doit privilégier une
masse musculaire importante d’une manière continue ou
non. Les principales activités recommandées sont : la
marche rapide, la course à pieds, le cyclisme, la natation
et l’aviron.
4.2.1.2. Bénéfice musculaire (force et souplesse).
4.2.1.2.1. Activité de musculation et travail en
résistance. Ce type de travail doit être progressif, les
recommandations sont de deux à trois séries chacune
composées de huit à dix répétitions continues, concernant
Position de consensus : activité physique et obésité chez l’enfant et chez l’adulte
les principaux groupes musculaires deux à trois fois par
semaine.
4.2.1.2.2. Les exercices d’étirement et de développement de la souplesse. Ces exercices doivent être
incorporés aux séances « cardiorespiratoires » ou musculaires, composés à la fois d’exercice statiques et dynamiques
deux à trois fois par semaine.
4.2.2. En pratique
4.2.2.1. Qu’appelle-t-on :
« marche
soutenue ». La
marche classique se situe en moyenne à 4 km par heure et
nécessite une consommation d’oxygène d’environ 13—15 ml
par kilogramme par minute, la transition classique entre
marche et course survient entre 7 et 8 km par heure. On
peut donc considérer que la vitesse de 5—6 km par heure
chez un sujet sédentaire va solliciter plus de 60 % de son
VO2 max et correspondre à une « marche soutenue ».
4.2.2.2. Que faire quand on n’a pas d’épreuve d’effort
pour déterminer la fréquence cardiaque maximale ?. En
l’absence d’épreuve d’effort préalable, il est néanmoins
possible de paramétrer le cardio-fréquencemètre pour son
entraînement :
• pour déterminer sa FcM : la FcM qu’un sujet peut atteindre
est étroitement liée a son âge et en moyenne représente
une valeur de 220 − âge (FcM = 220 − âge) ;
• la différence entre cette valeur maximale théorique et
la Fc de repos représente la réserve chronotrope (RC) du
sujet. Elle correspond au nombre de battements dont le
cœur peut accélérer en réponse à une sollicitation croissante ;
• pour déterminer une fréquence cible d’entraînement il
suffit d’ajouter a la Fc de repos le même pourcentage
de la réserve chonotrope que le pourcentage d’intensité
désiré.
4.2.2.2.1. Exemple. Un sujet de 40 ans a une Fc de
repos de 80 battements par minute.
Sa FcM est de 180 battements par minute (220—40).
Sa RC de 100 battements par minute (180—80).
S’il désire réaliser un exercice qui sollicite 60 % de sa
capacité maximale, il doit alors arriver à une Fc cible de
140 battements par minute (Fc de repos + 60 % de sa RC). Il
a encore la possibilité d’augmenter sa Fc de 40 battements ;
ce qui correspond alors a sa réserve cardiaque résiduelle.
4.2.2.3. Comment faire pour déterminer l’intensité de
l’effort. Avec un cardio-fréquencemètre, il est alors
simple de déterminer l’intensité de l’effort. Connaissant sa
FcM et sa Fc de repos, l’exercice sollicite approximativement le même pourcentage de la RC que le pourcentage de
ses capacités physiques maximales.
Quand on n’a pas de cardio-fréquencemètre, il est
plus difficile de déterminer l’intensité de l’effort. Cependant, le seuil de dyspnée qui correspond à la perception
désagréable d’augmentation de la ventilation (sensation
d’essoufflement) va chez le sujet sédentaire se situer entre
50 et 70 % de sa capacité maximale.
4.2.2.4. Qu’est-ce que l’échelle analogique ?. Il est possible pour évaluer la pénibilité de l’exercice tant sur le
plan de la difficulté que sur la survenue de l’essoufflement
de s’aider d’une échelle visuelle analogique. Le sujet
213
place sur une échelle, matérialisant à ses deux extrémités
l’absence et la plus grande pénibilité, son niveau de perception de la difficulté. Une bonne corrélation existe entre
l’augmentation brutale de perception de la difficulté et le
seuil d’adaptation ventilatoire, qui correspond à la transition métabolique entre un exercice purement aérobie et un
exercice mixte aéroanaérobie (chez le sujet sain, le plus
souvent entre 50 et 70 % de sa capacité maximale).
5. Quelles contre-indications à la pratique de
l’activité physique chez les sujets obèses4 ?
5.1. Contre-indications à la pratique de l’activité
physique chez l’adulte obèse
Il n’existe pas de réelle contre-indications à la pratique de
l’activité physique chez l’adulte obèse mais des restrictions
d’indication que l’on pourra classer soit en fonction du degré
d’obésité soit en fonction des pathologies associées.
En fonction de la sévérité de l’obésité, l’augmentation de
la masse corporelle allant de la simple surcharge pondérale
jusqu’à l’obésité morbide réduit les capacités de locomotion. Les activités physiques portées deviennent difficiles
à réaliser lorsque l’index de masse corporelle augmente.
L’obésité induit des modifications de la biomécanique de la
locomotion communément appelées « marche en pingouin ».
Ce type de marche est la conséquence d’oscillations pendulaires dans l’axe frontal, elle augmente les contraintes
mécaniques sur les deux articulations principales du membre
inférieur, la hanche et le genou. Associées aux effets de
la surcharge pondérale sur les surfaces articulaires ces
contraintes favorisent l’apparition de douleurs articulaires
et secondairement d’arthrose. En début de cure de réduction pondérale, il faut donc proposer des activités portées ou
des activités qui sollicitent préférentiellement le membre
supérieur. Deux activités sous-maximales continues sont
adaptées : le vélo et la natation, mais un intérêt majeur
sur le plan de la restauration des capacités locomotrices est
tiré de la pratique du renforcement musculaire. La réduction
spontanée des activités physiques des patients obèses réduit
la masse musculaire. Il faut donc privilégier le travail de renforcement musculaire qui va stimuler l’augmentation de la
masse maigre et participer à la stabilisation des articulations
du membre inférieur.
Il faut aussi tenir compte des pathologies associées à
l’obésité chez l’adulte. Deux grands types de pathologies
vont restreindre les indications d’activité physiques : les
pathologies cardiovasculaires et les pathologies arthrosiques
dégénératives.
5.1.1. Pathologies cardiovasculaires et activité physique
chez l’obèse
Les pathologies cardiovasculaires ne sont pas une contreindication absolue à la prescription d’activité physique. Elles
bénéficient d’une prescription adaptée à condition d’être
reconnues et évaluées. Le premier acte à effectuer pour
prescrire une activité chez un sujet obèse est de rechercher
une pathologie cardiovasculaire, l’indication de l’épreuve
4
Rédaction : C.Y. Guezennec.
214
d’effort à visée diagnostique sera posée sur l’évaluation des
facteurs de risque : signes cliniques, âge, tabagisme, hypertension, dyslipidémie, diabète. Une atteinte coronarienne
dépistée et prise en charge sur le plan thérapeutique sera
chez le patient obèse comme chez tout autre patient une
indication d’activité physique adaptée.
5.1.2. Pathologies arthrosiques et activité physique
chez l’obèse
Les pathologies arthrosiques sont fréquentes chez les
patients obèses. La prescription d’activité doit se donner
deux buts : réduire la surcharge pondérale et réduire les
conséquences de la pathologie articulaire. La prescription
de la marche ou même du vélo est souvent impossible. Il faut
donc privilégier la pratique des renforcements musculaires
segmentaires et la natation. Cette indication se heurte à une
difficulté car la pratique de ce type d’activité, natation ou
musculation chez le patient obèse, nécessite un environnement particulièrement adapté sur le plan des installations,
du matériel et de la qualification des cadres éducateurs
physiques. Il est nécessaire de promouvoir cette possibilité
d’accueil en agissant sur tous les acteurs du monde sportif. Actuellement, le nombre d’associations proposant cet
accueil est notoirement insuffisant.
Au total, il existe très peu de contre-indications absolues
à la pratique de l’activité physique chez le patient obèse.
Ce type de patient nécessite une prescription adaptée qui
doit être mise en œuvre dans un cadre spécifique.
5.2. Contre-indications à la pratique de l’activité
physique chez l’enfant obèse
Chez l’enfant obèse, il existe encore moins de raisons que
chez l’adulte de contre-indiquer la pratique de l’activité
physique.
L’examen statique doit rechercher des pathologies des
cartilages de croissance et/ou des troubles statiques (pied
plats, genu valgum, genu varum. . .). Même s’il existe peu de
contre-indications cardiovasculaires, l’obésité chez l’enfant
peut s’accompagner d’une HTA et l’examen clinique doit
être complet, renforcé si nécessaire d’un bilan paraclinique
(biologique, ECG. . .) (cf. chapitre Consultation de médecine
du sport).
6. Comment évaluer l’activité physique5 ?
La prise en charge globale de l’obésité nécessite, en plus
de l’enquête nutritionnelle, d’évaluer le niveau d’activité
physique afin d’adapter la prescription d’activité physique.
La mesure de l’activité physique concerne l’ensemble des
activités musculaires réalisées par un sujet. Il s’agit aussi
bien des activités de locomotion que les activités statiques
produisant un travail musculaire. On regroupe les activités
physiques dans trois grands domaines de la vie quotidienne
qui sont :
• l’activité physique lors des activités professionnelles ;
5
Rédaction : C.Y. Guezennec.
M. Duclos et al.
• l’activité physique dans le cadre domestique et de la vie
courante (par exemple, lors des transports) ;
• l’activité physique lors des activités de loisirs (incluant
les activités sportives).
Le niveau de dépense énergétique de chacun de ces
domaines a fait l’objet d’évaluation avec des méthodes différentes.
6.1. La calorimétrie indirecte
Les mesures les plus précises ont été obtenues par calorimétrie indirecte en utilisant la mesure de la consommation
d’oxygène qui est la méthode de référence qui a permis de
valider des méthodes indirectes plus simples d’emploi en
épidémiologie de l’activité physique.
Cette méthode est utilisée depuis longtemps et de
nombreux travaux ont été consacrés à l’évaluation de
la consommation d’oxygène pour un nombre important
d’activités humaines. Les mesures ont été obtenues soit en
laboratoire à l’aide d’ergomètres soit en ambulatoire lors
de la réalisation de différents types d’activité. L’utilisation
d’ergomètres a permis de valider la dépense énergétique
pour un nombre restreint d’activités qui sont principalement, la marche, la course, le vélo et l’aviron. Pour
de nombreuses autres activités, il a fallu procéder à des
mesures ambulatoires. L’usage de plus en plus répandu de
système portable de mesure de la consommation d’oxygène
a permis de mesurer la dépense énergétique pour des activités très différentes soit de la vie courante (faire le ménage,
jardiner. . .) ou professionnelle (porter des charges. . .) soit
des activités sportives qui ne se prêtent pas à une modélisation en laboratoire. Cette approche a permis de dresser
des tableaux du coût énergétique moyen de chaque activité par unité de temps. Par ailleurs, ces mesures ont
permis d’établir la relation entre la dépense énergétique et la Fc ; ce qui renforce la pertinence de l’usage
des cardio-fréquencemètres. Cependant, l’évaluation de
l’activité physique par la mesure de la dépense énergétique se heurte à une critique dans la mesure où ces deux
paramètres ne se recouvrent pas totalement. Dépense énergétique et activité physique ne sont pas synonymes. La
dépense énergétique (kcal) produite par la réalisation d’une
activité donnée correspond au produit de l’intensité par
la durée de cette activité. La quantité totale d’énergie
dépensée dépend non seulement des caractéristiques de
l’activité physique pratiquée mais aussi des caractéristiques
du sujet qui la pratique (en particulier, dimensions corporelles, niveau d’entraînement). Ainsi à corpulence et
condition physique égales, un individu pourra dépenser la
même quantité d’énergie lors d’un exercice d’intensité élevée de durée brève que lors d’un exercice d’intensité plus
modérée mais plus prolongé. Les effets physiologiques et sur
la santé pourraient cependant être différents.
La variabilité individuelle du coût énergétique est très
différente selon le type d’activité. Les travaux anciens de
Margaria ont permis de comparer le coût énergétique et la
variabilité pour les différents types de locomotion. Il existe
une grande homogénéité de la dépense énergétique lors de
la marche ou de la course qui sont les activités les plus
naturelles pour l’homme. La valeur moyenne de dépense
Position de consensus : activité physique et obésité chez l’enfant et chez l’adulte
énergétique est autour de 1 kcal/kg de poids corporel et
par kilomètre parcouru. À l’opposé, la dépense énergétique
lors de la natation est éminemment variable entre sujets
pour chaque unité de distance parcourue à la même vitesse,
cette variabilité résulte de différences de technique de
nage et de qualité hydrodynamique de chaque sujet. Malgré ces différences, l’estimation d’une dépense énergétique
moyenne à partir du temps de locomotion reste dans un
intervalle de variation relativement limité pour des activités sous-maximales continues, la distribution des valeurs de
dépense énergétique augmente considérablement lorsque
l’on évalue la dépense énergétique moyenne pour des activités comme les sports collectifs ou les activités physiques de
la vie quotidiennes ou professionnelles. Ainsi, dans l’absolu,
le seul moyen précis pour évaluer le niveau de dépense
énergétique serait un recueil individuel de la consommation
d’oxygène ; ce qui est totalement irréalisable. Cette limite
soutient donc l’intérêt pour les autres méthodes de mesure
de l’activité physique. Les autres méthodes indirectes sont
le recueil de la Fc, les compteurs de mouvements, les
systèmes d’analyse de la distance parcourue et les questionnaires d’activité physique. La validité des méthodes de
mesure de l’activité physique est donc souvent évaluée de
façon indirecte en comparant différentes méthodes entre
elles. De plus, la reproductibilité varie en fonction des performances de l’instrument utilisé mais également du fait
des variations spontanées de l’activité physique au cours du
temps.
6.2. Recueil de la fréquence cardiaque
Cette méthode est basée sur l’existence d’une relation
linéaire entre la Fc et la consommation d’oxygène chez un
individu soumis à un exercice de puissance croissante. Les
moniteurs de Fc miniaturisés (« cardio-fréquencemètres »),
constitués d’un émetteur de petite taille, avec des électrodes précordiales maintenues par une sangle thoracique et
d’un microprocesseur sous la forme d’une montre—bracelet
enregistrent la Fc en continu. Ils permettent de déterminer
la Fc moyenne, le pourcentage du temps passé au-dessus de
la fréquence de repos ou d’un autre seuil de Fc donnée.
Après calibration individuelle, c’est-à-dire la détermination pour chaque sujet de la relation entre Fc et
consommation d’oxygène lors d’exercices standardisés, les
données de Fc peuvent être converties en dépense énergétique. Il faut noter que cette relation n’est linéaire
qu’au-dessus d’un certain seuil d’activité dit « point
d’inflexion de la Fc » (flex point). Cela en limite l’utilisation
chez les sujets les moins actifs, passant la plus grande partie
du temps d’enregistrement en dessous du point d’inflexion.
En dehors d’une calibration individuelle, cette méthode est
très imprécise pour évaluer la dépense énergétique car le
niveau de Fc pour un même niveau de travail musculaire
est très différent entre sujets selon l’âge et le niveau
d’entraînement. Par ailleurs, pour un même sujet, le niveau
de Fc pour un même type d’activité sera variable selon les
conditions environnementales et psychologiques de cette
activité. Lors de l’exercice physique continu en climat
chaud, on observe des valeurs de Fc systématiquement plus
élevées pour un même niveau de dépense énergétique, ce
phénomène appelé dérive cardiaque résulte des effets de
la chaleur sur les mécanismes thermorégulateurs et sur la
215
réduction des volumes circulants. Lors de la pratique d’une
activité physique avec une forte motivation les valeurs de
Fc seront plus élevées. À l’inverse, la pratique d’un travail
musculaire en position allongée comme la natation améliore
le retour veineux et réduit le niveau de Fc. Malgré ces limitations l’évaluation du niveau de dépense énergétique par
la mesure de la Fc est bien adaptée pour évaluer des activités sportives prolongées ; ainsi après calibration individuelle
elle a permis d’évaluer la contrainte de raids aventure
ou d’expéditions en montagne. Cette méthode est relativement bien adaptée pour évaluer le niveau de l’activité
sportive d’un sujet soumis à un entraînement régulier. En
revanche, elle est difficilement applicable dans l’évaluation
globale de l’activité physique quotidienne incluant l’activité
physique professionnelle et de loisir du fait de l’interaction
des phénomènes psychologiques et motivationnels.
Concernant les enfants, un intérêt de cette méthode
consiste à évaluer les pics d’activité spontanée correspondant aux périodes de jeux qui sont mal comptabilisées par
les autres méthodes.
6.3. Méthodes accélérométriques
L’appareil le plus simple est le podomètre, c’est un accéléromètre uniaxial qui enregistre le nombre de pas effectués
par un sujet. L’appareil se présente sous la forme d’un boîtier de la taille d’une petite boîte d’allumettes et se fixe
latéralement à la ceinture au-dessus de la hanche à l’aide
d’un clip. Après avoir mesuré la longueur du pas habituel
du sujet, le résultat peut être converti en distance parcourue. Le podomètre ne mesure que le nombre de pas ou
d’impulsions effectués en marchant ou en courant et ne permet pas d’évaluer l’intensité du mouvement ni la dépense
énergétique liée à l’activité. La précision dans l’estimation
du nombre de pas effectués et de la distance parcourue est
variable en fonction des modèles disponibles.
La marche étant l’activité physique la plus fréquente, en
pratique, le podomètre est un outil simple d’évaluation de
ce type d’activité dans la vie quotidienne. Son utilisation
permet également une autoévaluation par les sujets euxmêmes, pouvant aider à fixer des objectifs réalistes et à
évaluer si ces objectifs sont atteints. Récemment, des équivalences, indicatives, entre nombre de pas effectués par
jour et durée quotidienne d’activité modérée ont été proposées. Cependant, la mesure de l’accélérométrie dans un
seul axe du corps est imprécise pour évaluer la totalité des
mouvements du corps humain. Pour pallier à cette limitation, des accéléromètres recueillant les accélérations dans
les trois axes de références ont été développés. En plus
de la marche ou de la course, ils permettent de recueillir
l’ensemble des mouvements qui imposent un déplacement
du centre de gravité du corps. Selon leur positionnement,
ils peuvent aussi recueillir les déplacements du membre
supérieur isolés. Toutefois, les activités statiques telles
que le port de charge sont mal prises en compte ou les
déplacements avec un moyen d’assistance, tel que le vélo
ou l’aviron, seront sous-évalués ; à l’inverse, la dépense
énergétique lors de l’équitation sera sur évaluée. Récemment, pour répondre à ces problèmes de mesures de la
totalité, des activités physiques une nouvelle génération
d’accéléromètres a été développée en combinant diffé-
216
rents indicateurs du niveau d’activité physique en plus des
accélérations qui sont la Fc, la température et la résistivité cutanées (Armband). La précision de la mesure globale
de l’activité physique est améliorée ; cependant, elle reste
encore imprécise pour des activités comme la musculation
ou les activités avec un support mécanique. Un appareil
récent, le sport tester 625, permet de recueillir simultanément la Fc et l’accélérométrie uniaxiale cet appareil semble
adapté à la mesure individuelle de l’activité spontanée des
enfants sur une période de 24 heures.
L’analyse critique et comparative des résultats obtenus
par accélérométrie, podomètres et cardio-fréquencemètre
a fait l’objet d’un numéro spécial de Medicine & Science in
Sports & Exercise [9].
6.4. Mesure du déplacement
Deux types de systèmes ont été récemment développés pour
l’évaluation de l’activité physique en utilisant le recueil et
l’analyse des déplacements du sujet qui sont les Global Positioning System (GPS) et le recueil vidéo. Des GPS individuels
sont utilisés pour mesurer le déplacement dans l’espace
du sujet qui les porte. Ce système permet de recueillir la
distance parcourue, les vitesses instantanées et moyennes
ainsi que le dénivelé du parcours. Connaissant les relations entre le poids du sujet et la dépense énergétique
du type de locomotion, il est possible d’évaluer le niveau
de dépense énergétique. Ce principe contient en lui-même
les limites d’utilisation de ce système qui ne s’applique
qu’aux activités pour lesquelles cette relation entre déplacement et coût énergétique est connue ou mesurable. Deux
groupes d’activité sont accessibles à cette méthode : la
marche/course et le vélo. Par ailleurs, les mesures ne sont
possibles que pour les activités en milieu découvert permettant une bonne réception des signaux satellitaires. Un autre
type de mesure du déplacement est en cours de développement : il s’agit de l’exploitation d’un recueil vidéo. Ces
systèmes sont principalement destinés à l’analyse globale de
l’activité des joueurs lors des sports collectifs. Compte tenu
des limitations de l’utilisation d’autres systèmes pendant les
matchs, cette approche semble très prometteuse pour obtenir des informations sur le niveau de dépense énergétique
individuelle lors des différents types de sports collectifs.
Actuellement, les résultats obtenus n’ont pas été exploités
dans ce sens.
Les méthodes que nous venons d’exposer ne sont pas
applicables pour la mesure du niveau d’activité physique
sur de grandes populations. L’abord épidémiologique du
niveau d’activité physique sur de grandes populations est
du domaine des questionnaires d’activités physiques.
6.5. Carnets et questionnaires d’activité physique
La méthode du carnet (ou journal) d’activité physique,
analogue à celle du carnet alimentaire, correspond au
report par le sujet lui-même de ses activités sur un
carnet à intervalles réguliers. L’emploi de ce type de
carnet est utile en pratique et permet une autoévaluation par le patient au cours du suivi. Les questionnaires
représentent la méthode d’évaluation de l’activité physique la plus répandue. Ils peuvent être autoadministrés
M. Duclos et al.
ou remplis lors d’un entretien. Les questions portent sur
les différents types d’activités (professionnelles, domestiques, loisirs, sport ou des activités spécifiques) à l’aide
de réponses ouvertes ou fermées. Les données recueillies
peuvent concerner la période des 24 heures, sept jours ou
12 mois précédents, voire la vie entière. Des questionnaires
différents sont utilisés en fonction du type de sujets étudiés.
Enfin, l’expression des résultats obtenus est variable (unités
arbitraires, durée, équivalent énergétique. . .). Quelques
questionnaires comprennent des questions spécifiques sur
la sédentarité (par exemple, nombre d’heures quotidiennes
passées devant un écran ou assis). Pour traduire en dépense
énergétique l’activité physique, il existe des tables indiquant le coût énergétique approximatif de nombreuses
activités. Il faut noter que ces tables ont été élaborées à
partir de mesures chez des sujets masculins d’âge moyen,
ce qui rend problématique leur application à d’autres situations. Ces questionnaires permettent de séparer les activités
physiques de loisir et les activités physiques sportives. Ils
ont fait l’objet de procédure de validation, les publications
les plus fréquentes utilisant la comparaison des résultats
obtenus avec des podomètres. Les trois questionnaires les
plus souvent cités dans la littérature sont le questionnaire de Baecke [1], le Modifiable Activity Questionnaire
(MAQ) [31,44] et l’International Physical Activity Questionnaire (IPAQ) [9]. L’utilisation du même questionnaire sur des
échantillons représentatifs d’une population permet d’avoir
une image instantanée du niveau d’activité physique de
cette population et de son type de pratique, cette méthode
est bien adaptée au suivi dans le temps et permet de vérifier
l’évolution des pratiques.
Les questionnaires les plus adaptés à l’étude de l’activité
physique chez l’adulte sont le questionnaire de Baecke (utilisé dans plusieurs études portant sur la population française
[20,21]) et le MAQ (utilisé actuellement en France dans
l’étude SU.VI.MAX et dans l’étude Fleurbaix-Laventie VilleSanté).
La plupart des résultats s’accordent pour mettre en évidence le fait que les questionnaires surévaluent le niveau
d’activité physique. L’utilisation du même questionnaire
sur des échantillons représentatifs d’une population permet
d’avoir une image instantanée du niveau d’activité physique de cette population et de son type de pratique, cette
méthode est bien adaptée au suivi dans le temps et permet
de vérifier l’évolution des pratiques.
Concernant l’activité des enfants et adolescents, la plupart des questionnaires dérivent du questionnaire original de
Baecke, ce type de questionnaire a été utilisé dans l’enquête
« Bien Manger Bien Bouger » portant sur des enfants d’âge
scolaire en région parisienne. Un questionnaire dérivé de
celui de Baecke a été récemment validé sur une population
d’enfants du Maryland [43]. Ce type de questionnaire semble
actuellement le mieux adapté à l’étude d’une population
scolaire (cf. Annexe : « Questionnaire individuel d’activité
physique »).
6.6. Les résultats : mesure de l’activité physique
chez les enfants
La mesure de l’activité physique des enfants et des
adolescents a fait partie de grandes enquêtes menées
Position de consensus : activité physique et obésité chez l’enfant et chez l’adulte
aux États-Unis ou en Europe [29]. Les résultats de ces
enquêtes soulignent les mêmes tendances. Plus de la moitié des enfants et adolescents pratiquent régulièrement une
activité intense, cette activité décline rapidement et régulièrement avec l’âge. Les garçons ont une pratique plus
élevée que les filles et il existe d’importantes différences
de pratiques selon le niveau socioéconomique des parents.
La comparaison des enquêtes successives fait ressortir une
diminution de l’activité pour une même classe d’âge depuis
le début des années 1990 [42]. En dehors de la pratique
sportive en milieu scolaire ou extrascolaire, il a été bien
établi le fait qu’une part importante de l’activité physique
quotidienne des enfants peut résulter de l’activité physique
spontanée indépendante de la pratique d’un sport. Il faut
donc pouvoir évaluer cet aspect pour obtenir un bilan global de la dépense énergétique. À l’inverse, il faut pouvoir
évaluer le degré d’inactivité. Le rapport entre inactivité et
activité permet d’obtenir des indications sur le niveau global d’activité. Plusieurs indicateurs ont été proposés, dont
le nombre d’heures passées devant un écran ou le temps
passé assis.
La validité de la mesure de l’efficacité des projets de
promotion de l’activité physique repose sur l’utilisation de
méthodes de mesure du niveau d’activité physique.
7. Proposition d’une consultation de
médecine du sport : conduite a tenir lors de la
première consultation6
La spécificité de la consultation de médecine du sport chez
l’enfant ou l’adulte obèses est de savoir si les modifications
liées au surpoids et/ou à l’obésité sont compatibles avec
un programme d’activité physique à visée thérapeutique,
programme qui doit entraîner l’adhésion du patient et tenir
compte des handicaps biomécaniques associés.
7.1. La consultation
7.1.1. Interrogatoire
Questions communes à la consultation d’enfants et
d’adultes :
•
•
•
•
la recherche des antécédents personnels et familiaux ;
les facteurs de risque cardiovasculaire ;
les traitements ou prise en charge antérieure ;
l’évaluation du niveau d’activité physique actuel et passé
(antécédents de pratique d’un sport) ;
• les conditions de vie et environnement (proximité
d’un parc public, accessibilité des pistes cyclables ou
d’équipements sportifs), temps disponible et horaires
pour l’activité physique ;
• les motivations pour l’activité physique ;
• les goûts personnels.
Chez l’adulte, il faudra préciser l’activité professionnelle
(sédentaire ou avec activité physique), les horaires de travail et la distance séparant le lieu de travail du domicile
6
Rédaction : H. Vidalin.
217
(et donc discuter si possibilité de modifier les moyens de
locomotion utilisés pour ce trajet).
Chez l’enfant, il faudra rajouter :
• la présentation du carnet de santé ;
• la réalisation des courbes de poids, de taille et l’IMC ;
• les conditions de vie et scolarité (distance école—domicile
et moyens de locomotion utilisés) ;
• la disponibilité des parents ;
• le comportement des parents et de la fratrie vis-à-vis de
l’activité physique (activité physique régulière ?) et visà-vis de l’enfant (par rapport à la capacité de l’enfant à
pratiquer une activité physique) ?
7.1.2. L’examen clinique
Il doit être complet, à la recherche d’anomalies associées
au surpoids (cf. fiche d’examen médical de non-contreindication à la pratique du sport) :
• un examen ostéoarticulaire : limitation ou handicap fonctionnel ;
• un examen musculaire : masse maigre, force segmentaire ;
• un examen cardiovasculaire : ECG et échographie cardiaque si nécessaire ;
• un examen pulmonaire : questionnaire, examen clinique
et si anomalies : explorations fonctionnelles respiratoires
• un examen visuel ;
• un examen neurologique (troubles de l’équilibre, déficit
neurologique).
7.1.3. Bilan du surpoids
Commun à la consultation d’enfants et adultes :
• ancienneté du surpoids et variabilité de la courbe de
poids ;
• importance de l’obésité ou du surpoids (IMC pour l’adulte,
courbes de corpulence pour les enfants selon l’âge chronologique [courbes jointes]) ;
• répartition de l’obésité (mesure du tour de taille).
Chez l’enfant il faudra rajouter la classification du stade
pubertaire selon Tanner.
Le bilan clinique pourra être complété par un examen
psychologique approfondi (feuille « proposition bilan psychologique » (voire complété de l’avis d’un psychologue si
nécessaire) et par un bilan nutritionnel par une diététicienne avec compte rendu au médecin.
Sur le plan biologique, le bilan dépendra des antécédents
familiaux (diabète de type 2, dislipidémie. . .) et personnels
mais il comportera au minimum : glycémie à jeun, lipidogramme, bilan hépatique (ASAT, ALAT, ␥GT), acide urique,
évaluation de la fonction thyroïdienne par la TSH (recommandations européennes de l’OMS).
7.1.4. Bilan d’activité physique
Il a pour but de définir le niveau d’activité spontanée, celui
des activités encadrées scolaires ou extrascolaires et les
potentialités d’activité. Il devra aussi définir si le sujet est
apte au travail :
218
•
•
•
•
•
en charge ;
en milieu aquatique ;
en décharge ;
du train inférieur ;
du train supérieur.
Il précisera :
• le temps disponible (horaires scolaires, horaires de travail, distance travail/école—domicile) ;
• les goûts ;
• les possibilités (et accessibilités), en termes
d’équipements publics.
Il peut aussi déterminer les aptitudes physiologiques soit
par des tests de terrain, soit par des tests de laboratoire.
Voici quelques exemples de tests de terrain qui peuvent
être utilisés :
• le test d’équilibre : appui unipodal droit et gauche, Romberg ;
• le test de souplesse (distance doigts—sol, Lasségue actif) ;
• la détente verticale : jump test ;
Ce test (jump test) présente un intérêt incontestable
pour apprécier la puissance et ainsi la perte de masse
grasse et l’acquisition de masse musculaire.
Le « jump test » ou « squat jump » mesure la détente
sèche. Le sujet part de la position haute, les mains sur
les hanches, descend en demi-flexion puis effectue un
saut le plus haut possible. Il nécessite un matériel de
mesure (jump meter avec un simple ruban enroulable
relié à un tapis, plate-forme ou myotest). Trois répétitions
sont nécessaires et la meilleure valeur est conservée.
• test de marche de six minutes (distance parcourue en
six minutes à vitesse optimale). Il permet une évaluation fonctionnelle et est un bon indicateur des capacités
d’endurance du patient. Il peut être réalisé en portant un
cardio-fréquencemètre.
Le but pour le patient est de parcourir la plus grande
distance, à plat, en six minutes (soit sur une piste, soit sur
un parcours balisé dans un grand couloir). Les conditions du
test doivent être reproductibles. Le sujet doit marcher d’un
pas égal, mais il peut s’arrêter et repartir ensuite dans le
temps total de six minutes. Les arrêts sont notés. Le patient
est encouragé et les deuxièmes et quatrièmes minutes lui
sont signalées.
Le résultat est le nombre de mètres parcourus. Il permet
de déterminer la vitesse moyenne de marche.
Les valeurs minimums permettant une autonomie en
milieu urbain chez des cardiaques sont de 322 m. Il est de
l’ordre de 600 m, en moyenne, chez les sujets en bonne
santé non entraînés.
Ce test nécessite un apprentissage de deux répétitions
en général.
Les tests de laboratoire ne sont, en règle générale, pas
nécessaires (sauf si présence de facteurs de risques cardiovasculaires).
M. Duclos et al.
7.2. Prescription d’activité physique
Elle tient compte des éléments suivants :
• les goûts individuels ;
• l’accessibilité des sites d’activité physique ;
• le caractère de l’encadrement (encadrement adapté aux
sujets présentant une obésité ou encadrement « grand
public ») ;
• les financements possibles.
La prescription sera qualitative et quantitative :
• qualitative : la nature des exercices, l’intensité de pratique ;
• quantitative : le nombre de séances hebdomadaires, la
durée des efforts, la nature des efforts.
Elle doit s’accompagner d’un suivi régulier (évolution,
problèmes rencontrés, diversification et/ou adaptation de
l’activité physique. . .).
8. Pour une bonne prescription. . .ce qu’il ne
faut pas faire
Pour une bonne prescription. . .ce qu’il ne faut pas faire chez
le sujet obese7
• faire croire que le « sport fait maigrir » et occulter un
bilan nutritionnel et un suivi diététique [ne pas inclure
« d’interdit » ! ! Montrer qu’une attitude raisonnable peut
permettre le « hamburger », de temps en temps !]
• faire croire que la pratique régulière d’activité physique permet d’être « plus sédentaire » en dehors de ces
périodes et négliger les conseils de base de lutte contre
la sédentarité, en particulier, chez l’enfant, la diminution des heures passées devant la TV ou à jouer avec des
consoles de jeux vidéo !
• débuter un programme d’entraînement sans examen
médical préalable, véritable « examen de non contreindication », permettant de dépister toute pathologie
liée à l’obésité. Chez l’enfant, un examen minutieux de
l’appareil locomoteur est encore plus indispensable ! Ne
pas oublier qu’au niveau des cartilages de croissance des
contraintes excessives peuvent générer des apophysoses
voire de véritables décollements apophysaires. L’os est en
effet plus fragile que le muscle ou le tendon chez l’enfant.
Ne pas oublier de rechercher les troubles statiques souvent associés (pied plats, genu valgum, vices de torsion
des membres inférieurs).
• débuter un programme d’entraînement sans avoir pris
en charge médicalement une HTA non contrôlée par
des règles hygiénodiététiques, un diabète déséquilibré,
une maladie coronarienne (bilan cardiologique récent),
etc.
• donner des conseils « tout venant » sans programmation
personnalisée de l’activité physique, en particulier sans
7
Rédaction : D. Rivière.
Position de consensus : activité physique et obésité chez l’enfant et chez l’adulte
•
•
•
•
•
•
spécifier la nature de l’exercice, la fréquence, la durée
et l’intensité de chaque séance
imposer une activité physique « bénéfique » sans tenir
compte des goûts et des possibilités de réalisation du sujet (temps, équipements, éloignement
géographique. . .) et limiter l’entraînement à une seule
activité (risque de surmenage musculosquelettique et de
lassitude !)
refuser à un enfant une activité « valorisante » parce
qu’utilisant le surpoids (rugby, judo,. . .), mais lui expliquer la nécessité d’arriver à « remplacer » à un moment
donné « le gras par du muscle » !
débuter un programme d’entraînement par des
séances de course à pied chez un patient très
obèse (marche rapide à privilégier) et sans renforcement de la sangle abdominale préalable (risque de
lombalgies +++).
« oublier » les conseils sur le chaussant et sur le type de
terrain d’entraînement (en cas de pratique d’activités
pourvoyeuses de chocs directs).
négliger les exercices et la durée de l’échauffement et
les périodes de retour au calme suite à une séance
d’entraînement.
programmer des séances en résistance, souvent confondues avec le renforcement musculaire, qui lui est
utile et même nécessaire ; cependant, chez l’enfant,
219
il ne faudra pas le programmer avec des charges maximales ; la « musculation » n’est envisageable qu’après
l’adolescence. Le renforcement musculaire doit être
« prescrit » de façon très progressive et très personnalisée.
• interdire systématiquement les exercices sollicitant le
système anaérobie (des séances « d’endurance active »,
plus ludiques peuvent être indiquées !)
• abandonner le patient « dans la nature » ! Ne pas programmer la prochaine consultation de médecine du sport et ne
pas adapter régulièrement le programme à la progression
du patient.
• surtout : trois points fondamentaux :
Il ne faut pas :
• fixer des objectifs inaccessibles !!!
• vouloir être trop directif, surtout avec les adolescents !
• chez l’enfant obèse, oublier d’associer la famille
(parents, fratrie, grands-parents), ce qui nécessite souvent des conseils additionnels !!
Conflit d’intérêt
Les auteurs n’ont pas transmis de conflit d’intérêt.
220
M. Duclos et al.
Annexes 1. Fiches d’examen et fiches complémentaires
A.1. Fiche de visite médicale
Société Française de Médecine du Sport
FICHE D’EXAMEN MEDICAL DE NON CONTRE INDICATION à la PRATIQUE DU SPORT
Nom :..........................................Prénom :...........................................................................
Adresse : .............................................................................................................................
Tél. : ......................................Date de naissance :..............................Âge :....................
Club ou structure:................................Discipline pratiquée :.............................................
Heures d’activités physiques par semaine (cf. questionnaire) :
Scolarité.................................................
CARNET de SANTÉ présenté : oui- non
ANTÉCÉDENTS :
Familiaux
Personnels :
Traitement :
Vaccinations :
VISION
Analyse urinaire :
Chirurgicaux
Médicaux
Traumatismes :.....................................................................
.........................................................................
DTP ou autre ................. .................
HB..................................AUTRES
OD.......................OG... Corrections ?....... ....... 冀lunettes 冀lentilles
Sucre . . .. . .. . . Albumine . . .. . .. . .. . . Sang . . .. . .. . .. . .. . .Nitrite. . .. . .. . .. . .. . .
MORPHOLOGIE
Taille :. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .Poids :. . .. . .. . .. . .. . .. . .IMC:.....................% MasseGrasse :
Stade pubertaire :. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .
Nbre de cycles/an. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .
DDS :. . .. . .. . .... . .. . .. . ...Lasègue actif :. . .. . .Talon-fesse en procubitus. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .
Membres supérieurs :. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .
Membres inférieurs : . . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .
État musculaire
État tendineux :
. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .. . .
Signes fonctionnels ostéo-articulaires :
. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .
APPAREIL CARDIOVASCULAIRE (questionnaire annexe si nécessaire)
Facteurs de risque :. . .. . .... . .. . .. . ... . .. . .. . . Symptômes fonctionnels : . . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .
FC :. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . . test d’effort si nécessaire:. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .
TA : . . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .
Auscultation : . . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .
ECG si nécessaire: . . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .
APPAREIL RESPIRATOIRE (questionnaire annexe si nécessaire)
Perméabilité nasale : . . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .
Auscultation : . . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .Asthme :. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .
ÉTAT DENTAIRE ET ORL
. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .......................................
OBSERVATIONS — CONCLUSION : . . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .... . .. . .. . .. . .. . ...
. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .
. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .
Pas de contre indication - sports contre-indiqués :. . .. . .. . .. . .. . ...- Contre indication temporaire :
Bilan complémentaire demandé : PRESCRIPTION D’ACTIVITÉ PHYSIQUE :
Le :
Tampon du médecin ... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . .. . .. . .. . .... . .. . . signature :
Position de consensus : activité physique et obésité chez l’enfant et chez l’adulte
221
A.2. Questionnaire individuel d’activité physique chez l’enfant (autoquestionnaire)
Questionnaire individuel d’activité physique chez l’enfant
Informations générales
Nom, Prénom
Sexe
Date de naissance
Date de remplissage
Informations concernant l’adolescent
Sexe
Garçon
Année de naissance
Nom de ta commune d’habitation :
. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . ..
Peux-tu nous dire combien tu pèses et combien tu mesures ?
Fumes-tu ?
Oui,
quotidiennement
Taille :
Poids :
,
Je ne sais pas
Oui,
occasionnellement
Fille
cm
kg
Non
Je ne sais pas
A.2.1. Ton activité physique
Les questions qui te sont posées maintenant portent sur le temps que tu as passé à être physiquement actif
pendant la semaine dernière (les sept derniers jours y compris le week-end).
Cela inclut les activités que tu as eues en milieu scolaire, à la maison, lors de tes déplacements, et pendant les
moments de sport ou de détente. Pour que nous ayons une bonne idée de ton niveau d’activité physique globale,
il est important que tu répondes à toutes les questions.
A.2.2. Activité physique globale
L’activité physique intense : au moins 20 minutes consécutives d’activité qui te fait transpirer et respirer plus difficilement
que normalement (basket, football, natation, athlétisme, jogging, vélo à allure rapide, danse intense. . .).
En dehors du sport dans ton établissement scolaire, pendant la semaine dernière, combien
y a-t-il eu de jours au cours desquels tu as eu une activité physique de ce type ?
Jours/7 jours
L’activité physique modérée : au moins 30 minutes consécutives d’activité qui ne t’a pas fait ni transpirer ni respirer
plus difficilement que normalement, en dehors du sport au collège (marche rapide, roller, trottinette ou vélo à allure
tranquille. . .).
Pendant la semaine dernière, combien y a-t-il eu de jours au cours desquels tu as eu une
activité physique de ce type ?
Jours/7 jours
A.2.3. Activité physique en milieu scolaire
Cours d’éducation physique et sportive (EPS)
Pour toi, participer aux séances d’EPS :
C’est un plaisir
C’est une contrainte
Cela t’est égal
Combien d’heures d’EPS fais-tu par semaine avec ta classe ?
Combien de temps, en moyenne, estimes-tu être effectivement actif/active (bouger), pendant la séance ?
Moins de 1/4 h
Entre 1/4 h et 1/2 h
Entre 1/2 h et 1 h
Entre 1 h et 1 h 30
Plus de 1 h 30
Tu es dispensé (e)
h
Sport dans le cadre scolaire
Oui
Non
En dehors des cours d’EPS, fais-tu régulièrement du
sport le mercredi et/ou le samedi et/ou le midi et/ou
le soir (par exemple, dans le cadre de l’association
sportive scolaire) ?
Si tu as répondu OUI, quel(s) sport(s) pratiques-tu et
combien d’heures par semaine ?
(pour t’aider, essaie de te rappeler ce que tu as fait la
semaine dernière)
(noter le(s) sport(s) en A, B et C, et cocher le temps) 0 à 1 h + d’1 h à 2 h + de 2 h à 3 h + de 3 h à 4 h + de 4 h à 5 h + de 5 h
A
B
C
222
M. Duclos et al.
En dehors du sport, mais toujours au collège
Tu as plutôt :
Pendant les « intercours »
Autres temps libres
(avant/après les repas,
en attendant tes
parents. . .)
des activités non physiques : (regarder, parler, lire, écrire)
des activités physiques : (courir, jouer, bouger)
A.2.4. Activité physique en dehors du cadre scolaire
Activité sportive en club ou association
Fais-tu du sport au sein d’un club ou d’une association ?
Si tu as répondu OUI, quel(s) sport(s) pratiques-tu et combien d’heures par semaine ?
(pour t’aider, essaie de te rappeler ce que tu as fait la semaine dernière)
(noter le(s) sport(s) en A, B et C, et cocher le temps) 0 à 1 h + d’1 à 2 h + de 2 h à 3 h
A
B
C
+ de 3 h à 4 h
Oui
Non
+ de 4 h à 5 h
+ de 5 h
Activité physique libre
Après les cours et le week-end, combien d’heures passes-tu habituellement à jouer au
ballon, à courir avec tes copains et copines, à faire du roller ou d’autres activités
physiques ?
(pour t’aider, essaie de te rappeler ce que tu as fait la semaine dernière, et Indique le total des heures pour toute la semaine)
0 h 0 à 1 h + d’1 h à 2 h + de 2 h à 4 h + de 4 h à 6 h + de 6 h à 8 h + de 8 h
A.2.5. Activité physique durant les dernières vacances scolaires d’été
Lors de ces dernières vacances scolaires d’été, as-tu pratiqué régulièrement un (des) sport(s) ?
Oui
Non
Si tu as répondu OUI, de quel(s) sport(s) s’agit-il, et dans quel contexte l’as-tu pratiqué ?
(noter le(s) sport(s) en A, B et C, et cocher les affirmations
exactes)
A
Dans mon club Dans un centre de loisirs/vacances Avec ma famille
B
C
Durant ces vacances d’été, tu as plutôt réalisé :
des activités physiques intenses
des activités physiques peu intenses
des activités non physiques : (regarder, parler, lire, écrire. . .)
Tous les jours De temps en temps
Très rarement
Motivation
Pour toi, faire du sport : C’est un plaisir
De façon générale, voudrais-tu faire plus d’activité physique ?
C’est une corvée
Oui
C’est bon pour la santé
Non
Cela t’est égal
Je ne sais pas
Tes trajets pour te rendre dans ton établissement scolaire
Pendant la semaine dernière, combien de temps par jour en moyenne as-tu passé dans les
trajets pour aller et revenir de ton établissement scolaire
de 0 à 10 minutes
de 11 à 30 minutes
de 31 à 60 minutes
Non motorisé (à pieds, à vélo)
Motorisé (voiture, moto, bus, métro, train)
+ de 60 minutes
Tes activités non physiques
Pendant la semaine dernière, combien de temps par jour as-tu passé devant un écran ? Si
le temps est variable d’un jour à l’autre, indique un temps moyen par jour.
(indique le temps en heures et minutes. Tu indiques 00 h 00 si
TV/Cassettes/DVD
tu ne regardes pas la télé ou d’autres écrans)
Ordinateur/Internet/jeux vidéo
un jour d’école
h
h
un jour avec peu d’école (mercredi ou samedi)
h
h
un jour sans école
h
h
Position de consensus : activité physique et obésité chez l’enfant et chez l’adulte
A.3. Questionnaire des facteurs de risque cardiologique
QUESTIONNAIRE CARDIOLOGIE
Nom : MrMme : Prénom : Date de naissance : âge :
TAILLE :
POIDS : IMC :
Tour de taille :
Facteurs familiaux
Vos parents ont il eu (si oui, le ou lesquels) :
Une maladie « cardiaque » :
Un décès avant l’âge de 40 ans de cause cardiaque :
Une opération du cœur :
Un pace-maker ou pile cardiaque :
Une maladie coronarienne
Un infarctus du myocarde :
Une hypertension artérielle traitée :
Un anévrisme vasculaire :
Du cholestérol :
Du diabète :
Un accident vasculaire :
Un suivi cardiaque particulier :
Vos frères ou sœurs ont-ils eu :
Une maladie cardiaque :
Un souffle cardiaque :
Un accident cardiovasculaire :
Des troubles du rythme cardiaque :
Un décès de cause cardiaque :
Un électrocardiogramme anormal :
Du diabète :
Facteurs personnels
Avez-vous eu ou avez-vous ressenti :
Des antécédents cardiaques :
Du diabète :
traitement :
Du cholestérol :
traitement :
De l’acide urique :
De l’hypertension artérielle :
fumez-vous :
depuis combien d’années :combien :
Des « malaises » au repos :
Des « malaises » pendant l’effort :
Des « malaises après l’effort :
Des douleurs dans la poitrine :
Des palpitations ou tachycardie :
Des malaises au contact de l’eau :
Un essoufflement anormal à l’effort :
Une baisse de performance inexpliquée :
Avez-vous déjà eu un ECG de repos ?date :
Était-il normal ou douteux ?
Avez-vous déjà eu une échographie cardiaque : (date :)
Avez-vous fait un test d’effort médical :
Prenez-vous des médicaments :
lesquels ?
Consommez-vous des boissons riches en caféine ?
223
224
M. Duclos et al.
A.4. Questionnaire de dépistage des troubles
ventilatoires
QUESTIONNAIRE DE DÉPISTAGE D’ASTHME D’EFFORT ET DE GÈNE VENTILATOIRE
Avez-vous une gêne respiratoire anormale au cours de l’effort ?
- Au maximum de l’effort ?
- Facilitée par le froid (éventuellement intense) ?
- Après diminution de son intensité ?
- Votre gêne respiratoire persiste-t-elle longtemps après l’effort ?
Pourriez-vous décrire cette sensation respiratoire pendant ou après effort ?
Présentez-vous une toux après l’effort ?
Sentez-vous le besoin de cracher en raison d’une sensation d’encombrement
bronchique (« pulmonaire », « bas situé », « dans la poitrine ») ?
Percevez-vous une respiratoire sifflante au cours de l’effort ?
À quel moment :
Avez-vous des symptômes respiratoires en dehors de l’effort ?
Une toux
non
non
non
non
oui
oui
non
non
oui
non
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
non
non
non
non
non
non
non
oui
oui
oui
non
non
non
Échauffement
Début de course
Effort maximal
Sprint final
Immédiatement après
l’arrivée ?
dans la journée ?
la nuit ?
au froid ?
au rire (fous rires) ?
Des réveils nocturnes provoqués par une gêne respiratoire ?
Vous sentez-vous parfois oppressé le matin au réveil ?
Êtes-vous gêné par des odeurs fortes, des parfums ?
Avez-vous une sensibilité particulière aux infections des voies respiratoires
supérieures ?
(nombre d’épisodes au cours de l’année en cours)
Avez-vous déjà eu un diagnostic d’asthme ?
Êtes vous suivi médicalement pour cet asthme ?
oui
oui
oui
oui
Une réponse positive à trois items doit conduire à une
spirométrie de contrôle.
Références
[1] Baecke JA, Burema J, Frijters JE. A short questionnaire for the
measurement of habitual physical activity in epidemiological
studies. Am J Clin Nutr 1982;36:936—42.
[2] Baker JL, Olsen LW, Sorensen TI. Childhood body-mass index
and the risk of coronary heart disease in adulthood. N Engl J
Med 2007;357:2329—37.
[3] Blair SN, Kohl III HW, Barlow CE, Paffenbarger RS, Gibbons LW,
Macera CA. Changes in physical fitness and all-cause mortality: a prospective study of healthy and unhealthy men. JAMA
1995;273:1093—8.
[4] Booth FW, Chakravarthy MV. Physical activity and dietary intervention for chronic diseases: a quick fix after all? J Appl Physiol
2006;100:1439—40.
[5] Borg GA. Psychophysical bases of perceived exertion. Med Sci
Sports Exerc 1982;14:377—81.
[6] Cole TJ, Bellizzi MC, Flegal KM, Dietz WH. Establishing a standard definition for child overweight and obesity worldwide:
international survey. BMJ 2000;320:1240—3.
[7] Cole TJ, Flegal KM, Nicholls D, Jackson AA. Body mass index
cut offs to define thinness in children and adolescents: international survey. BMJ 2007;335:194.
[8] Cordain L, Gotshall RW, Eaton SB, Eaton SBII. Physical activity,
energy expenditure and fitness: an evolutionary perspective.
Int J Sports Med 1998;19:328—35.
[9] Craig CL, Marshall AL, Sjostrom M, Bauman AE, Booth ML,
Ainsworth BE, et al. International physical activity questionnaire: 12-country reliability and validity. Med Sci Sports Exerc
2003;35:1381—95.
[10] Deforche B, De BI, Tanghe A, Debode P, Hills AP, Bouckaert J.
Role of physical activity and eating behaviour in weight control
after treatment in severely obese children and adolescents.
Acta Paediatr 2005;94:464—70.
[11] Dishman RK. Prescribing exercise intensity for healthy
adults using perceived exertion. Med Sci Sports Exerc
1994;26:1087—94.
[12] Donnelly JE, Jacobsen DJ, Whatley JE, Hill JO, Swift LL,
Cherrington A, et al. Nutrition and physical activity program
to attenuate obesity and promote physical and metabolic fitness in elementary school children. Obes Res 1996;4:
229—43.
[13] ENNS. Situation nutritionnelle en France en 2006 selon les
indicateurs d’objectifs et les repères du PNNS. Unité de
surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle (USEN). Étude
nationale nutrition santé (ENNS 2006). Institut de Veille-
Position de consensus : activité physique et obésité chez l’enfant et chez l’adulte
[14]
[15]
[16]
[17]
[18]
[19]
[20]
[21]
[22]
[23]
[24]
[25]
[26]
[27]
[28]
[29]
[30]
[31]
[32]
Sanitaire, Université de Paris 13, Conservatoire national des
arts et métiers, 74 pages. 2007.
Epstein LH, Goldfield GS. Physical activity in the treatment
of childhood overweight and obesity: current evidence and
research issues. Med Sci Sports Exerc 1999;31:S553—9.
Epstein LH, Roemmich JN, Paluch JA, Raynor HA. Influence of
changes in sedentary behavior on energy and intake in youth.
Am J Clin Nutr 2005;81:361—6.
Expertise collective Inserm. Activité physique. Contextes et
effets sur la santé. Les Éditions Inserm, Paris, 2008, 1—811.
Fletcher GF. The value of exercise in preventing coronary atherosclerotic heart disease. Heart Dis Stroke 1993;2:183—7.
Fletcher GF. Exercise in the prevention of stroke. Health Rep
1994;6:106—10.
Fringer MN, Stull GA. Changes in cardiorespiratory parameters during periods of training and detraining in young adult
females. Med Sci Sports 1974;6:20—5.
Guezennec CY, Blin P, Nouveau A, De Blignieres Y, Ginisty J,
Brucker G, et al. État de santé dans un échantillon de la population militaire et relation avec l’activité physique et sportive.
Med Arm 1997;25:147—54.
Guezennec CY, Chalabi H, Bernard J, Fardellone P, Krentowski R, Zerath E, et al. Is there a relationship between
physical activity and dietary calcium intake? A survey in
10,373 young French subjects. Med Sci Sports Exerc 1998;30:
732—9.
Hallal PC, Victora CG, Azevedo MR, Wells JC. Adolescent physical activity and health: a systematic review. Sports Med
2006;36:1019—30.
Haskell WL. Physical activity and health: need to define the
required stimulus. Am J Cardiol 1985;55:4D—9D.
Haskell WL, Montoye HJ, Orenstein D. Physical activity and
exercise to achieve health-related physical fitness components. Public Health Rep 1985;100:202—12.
Hickson RC, Hagberg JM, Ehsani AA, Holloszy JO. Time course
of the adaptive responses of aerobic power and heart rate to
training. Med Sci Sports Exerc 1981;13:17—20.
Hickson RC, Rosenkoetter MA, Brown MM. Strength training
effects on aerobic power and short-term endurance. Med Sci
Sports Exerc 1980;12:336—9.
Hills AP, King NA, Armstrong TP. The contribution of physical
activity and sedentary behaviours to the growth and development of children and adolescents: implications for overweight
and obesity. Sports Med 2007;37:533—45.
Jakicic JM, Otto AD. Treatment and prevention of obesity: what
is the role of exercise? Nutr Rev 2006;64:S57—61.
Kimm SY, Glynn NW, Kriska AM, Barton BA, Kronsberg SS, Daniels
SR, et al. Decline in physical activity in black girls and white
girls during adolescence. N Engl J Med 2002;347:709—15.
Kimm SY, Glynn NW, Obarzanek E, Kriska AM, Daniels SR, Barton BA, et al. Relation between the changes in physical activity
and body-mass index during adolescence: a multicentre longitudinal study. Lancet 2005;366:301—7.
Kriska AM, Knowler WC, LaPorte RE, Drash AL, Wing RR, Blair
SN, et al. Development of questionnaire to examine relationship of physical activity and diabetes in Pima Indians. Diabetes
Care 1990;13:401—11.
Lee IM, Hsieh CC, Paffenbarger Jr RS. Exercise intensity and
longevity in men. The Harvard Alumni Health Study. JAMA
1995;273:1179—84.
225
[33] Li TY, Rana JS, Manson JE, Willett WC, Stampfer MJ, Colditz
GA, et al. Obesity as compared with physical activity in predicting risk of coronary heart disease in women. Circulation
2006;113:499—506.
[34] Maffeis C, Castellani M. Physical activity: an effective way
to control weight in children? Nutr Metab Cardiovasc Dis
2007;17:394—408.
[35] Miller WC, Koceja DM, Hamilton EJ. A meta-analysis of the
past 25 years of weight loss research using diet, exercise or
diet plus exercise intervention. Int J Obes Relat Metab Disord
1997;21:941—7.
[36] Page A, Cooper AR, Stamatakis E, Foster LJ, Crowne EC, Sabin
M, et al. Physical activity patterns in nonobese and obese
children assessed using minute-by-minute accelerometry. Int
J Obes (Lond) 2005;29:1070—6.
[37] Perseghin G, Price TB, Petersen KF, Roden M, Cline GW,
Gerow K, et al. Increased glucose transport-phosphorylation
and muscle glycogen synthesis after exercise training in insulinresistant subjects. N Engl J Med 1996;335:1357—62.
[38] Pollock ML, Evans WJ. Resistance training for health and
disease: introduction. Med Sci Sports Exerc 1999;31:10—1.
[39] Saris WH, Blair SN, Van baak MA, Eaton SB, Davies PS, Di PL, et
al. How much physical activity is enough to prevent unhealthy
weight gain? Outcome of the IASO 1st Stock Conference and
consensus statement. Obes Rev 2003;4:101—14.
[40] Tammelin T, Ekelund U, Remes J, Nayha S. Physical activity and
sedentary behaviors among Finnish youth. Med Sci Sports Exerc
2007;39:1067—74.
[41] Taylor DC, Dalton Jr JD, Seaber AV, Garrett Jr WE. Viscoelastic
properties of muscle-tendon units. The biomechanical effects
of stretching. Am J Sports Med 1990;18:300—9.
[42] Tomkinson GR, Leger LA, Olds TS, Cazorla G. Secular trends
in the performance of children and adolescents (1980—2000):
an analysis of 55 studies of the 20 m shuttle run test in 11
countries. Sports Med 2003;33:285—300.
[43] Treuth MS, Hou N, Young DR, Maynard LM. Validity and reliability of the Fels physical activity questionnaire for children.
Med Sci Sports Exerc 2005;37:488—95.
[44] Vuillemin A, Oppert JM, Guillemin F, Essermeant L, Fontvieille
AM, Galan P, et al. Self-administered questionnaire compared
with interview to assess past-year physical activity. Med Sci
Sports Exerc 2000;32:1119—24.
[45] Watts K, Beye P, Siafarikas A, Davis EA, Jones TW, O’Driscoll
G, et al. Exercise training normalizes vascular dysfunction and
improves central adiposity in obese adolescents. J Am Coll
Cardiol 2004;43:1823—7.
[46] Wenger HA, Bell GJ. The interactions of intensity, frequency
and duration of exercise training in altering cardiorespiratory
fitness. Sports Med 1986;3:346—56.
[47] Wilkin TJ, Mallam KM, Metcalf BS, Jeffery AN, Voss LD. Variation
in physical activity lies with the child, not his environment:
evidence for an ‘activitystat’ in young children (EarlyBird 16).
Int J Obes (Lond) 2006;30:1050—5.
[48] Williamson DF, Madans J, Anda RF, Kleinman JC, Kahn HS,
Byers T. Recreational physical activity and ten-year weight
change in a US national cohort 8. Int J Obes Relat Metab Disord
1993;17:279—86.
[49] Wing RR. Physical activity in the treatment of the adulthood
overweight and obesity: current evidence and research issues.
Med Sci Sports Exerc 1999;31:S547—52.