Günter Verheugen Michel Barnier Membre de la Commission
Transcription
Günter Verheugen Michel Barnier Membre de la Commission
Günter Verheugen Membre de la Commission européenne Michel Barnier Membre de la Commission européenne La publication du nouveau “Guide pratique de la coopération transfrontalière” intervient au moment où l’assistance pré-accession, en particulier PHARE, vise les priorités et les méthodes caractéristiques des programmes financés par les Fonds structurels de l’Union européenne. Progresser vers les fonds structurels, tout en mettant en oeuvre les réformes introduites en 1997, tel était précisément l’objectif principal de la nouvelle Communication de la Commission: ‘PHARE 2000 Review - Strengthening Preparations for membership’, approuvée le 27 octobre. Dans la perspective de l’élargissement de l’Union, le motif de ce changement d’approche est double: Tout d’abord, il faut permettre aux pays candidats de bénéficier d’une première génération de programmes intégrés de développement régional, contribuant ainsi à la cohésion économique et sociale de l’Europe élargie. Ensuite, nous devons les aider à mettre en place les structures administratives et budgétaires nécessaires à une mise en oeuvre réussie des Fonds structurels après leur accession. Afin d’atteindre ces objectifs, un programme stratégique pluriannuel sera introduit pour la période 2000-2006 pour les pays où la qualité des plans de développement nationaux et des programmes nationaux d’adoption de l’acquis communautaire le permet. En outre, des fonds des programmes PHARE nationaux seront utilisés pour des actions entreprises dans les Etats membres au titre de l’Objectif 1 dans le cadre de programmes de développement régional pleinement intégrés. Ceci représente une évolution significative, où le soutien aux projets individuels est abandonné au profit d’une approche stratégique et globale. Ces mesures s’accompagneront d’une gestion décentralisée à compter de 2002, dans la mesure où certaines conditions préliminaires sont respectées. Un soutien technique sera fourni afin d’améliorer les capacités de gestion dans les pays concernés. Last but not least, dans le domaine de la coopération transfrontalière, la Commission a introduit des modifications des méthodes utilisées par les programmes PHARE CBC dans les pays candidats, afin d’augmenter leur cohérence avec le programme Interreg dans les Quinze. Ceci augmentera l’efficacité des actions soutenues par l’Union, compte tenu des problèmes spécifiques des régions frontalières. Tout d’abord, à compter de 2002, les partenaires frontaliers pourront élaborer des programmes à plus long terme allant jusqu’à 2006, sur la base de montants indicatifs pour cette période. Ceci créera les conditions d’une programmation transfrontalière conjointe sous PHARE CBC/Interreg. Ensuite, comme c’est le cas pour Interreg et les Fonds structurels, les programmes transfrontaliers financés par PHARE CBC seront mieux intégrés dans les politiques générales de développement régional des pays candidats, reflétées en particulier par les plans de développement nationaux. Troisièmement, l’utilisation plus étendue des systèmes de financement sous PHARE CBC, conçus pour être directement comparables aux mesures d’Interreg, résoudra le problème posé par les différences de taille entre projets, dans la mesure où le pays candidat respecte les conditions de gestion financière et de capacité de contrôle. Les acteurs locaux des régions se verront confier un rôle plus important dans la définition et la mise en oeuvre des programmes. Enfin, les possibilités d’association des pays candidats aux programmes de coopération transnationaux financés par Interreg, en particulier sur la mer Baltique, seront élargies. Pour pouvoir bénéficier pleinement des nouvelles opportunités, il sera nécessaire d’augmenter les capacités d’absorption des pays candidats, y compris dans les régions frontalières. L’augmentation des capacités des agences chargées de la mise en oeuvre, des autorités locales et régionales et des autres acteurs de la société civile des régions frontalières sera la condition sine qua non d’une coopération réussie. Dans ce contexte, évidemment, cela dépendra beaucoup des pays candidats eux-mêmes et de leurs efforts pour améliorer leurs capacités de gestion. Ils devront également veiller à ce que la gestion décentralisée devienne réalité, de manière générale et en particulier dans les nouveaux programmes de coopération transfrontalière. Dans ce contexte, nous nous félicitons de la parution de ce Guide pratique, qui devrait s’avérer utile pour les personnes et les structures concernées par CBC. Nous souhaitons à ses utilisateurs une réussite totale de leur effort de promotion d’une coopération transfrontalière entre les régions frontalières des Etats membres de l’Union et de ceux qui sont appelés à les rejoindre prochainement. Günter Verheugen Michel Barnier 2 REMERCIEMENTS Ce sont les initiatives et l’expérience sur le terrain de nombreuses régions frontalières européennes qui ont permis la rédaction du Guide pratique LACE. Beaucoup d’entre elles y ont contribué directement sous la forme d’exemples. Les textes du Guide ont été rédigés par Jens Gabbe, Viktor von Malchus (ARFE) et Haris Martinos (LRDP). Les exemples ont été réunis par Roland Blomeyer (LRDP). Bien que tout ait été mis en oeuvre pour vérifier les informations contenues dans ce Guide, sa nature même rend impossible de garantir leur exactitude. Nous invitons par conséquent nos lecteurs à transmettre commentaires et corrections au secrétariat de l’ARFE, qui en tiendra compte dans les versions ultérieures du Guide. INTRODUCTION Depuis 1990, l’ARFE et la Commission européenne ont collaboré activement au projet LACE (“Linkage, Assistance and Cooperation for the European Border Regions”) en préparant informations et conseils pour les régions frontalières d’Europe. La rédaction et la diffusion d’exemples concrets de qualité ainsi que l’encouragement à la création de réseaux entre toutes les régions frontalières constituent le noyau des activités du projet LACE. La contribution de ce projet à l’encouragement au développement transfrontalier a été inestimable. De plus, la mise en œuvre d’INTERREG I et II et de Phare CBC, ainsi que la préparation des futurs programmes INTERREG IIIA et Phare CBC, ont été facilitées. Il serait souhaitable que ce Guide pratique puisse apporter à de nombreuses personnes – aux “vieux routiers” de la coopération transfrontalière comme aux débutants - dans les régions frontalières de toute l’Europe des informations et des conseils utiles. En principe, il doit être utilisé en même temps que le site Internet LACE et d’autres activités de réseau, par exemple des visites d’études et des échanges. C’est de cette manière que le lecteur peut en tirer le plus grand bénéfice. Les personnes ayant de l’expérience dans le domaine de la coopération transfrontalière peuvent n’utiliser que certains chapitres du Guide. En revanche, les débutants sont invités à étudier avec attention et de manière systématique l’ensemble du document. La partie A présente un arrière-plan détaillé, particulièrement utile pour les personnes envisageant de nouvelles activités transfrontalières. La partie B traite des structures de la coopération transfrontalière. Quant à la partie C, elle couvre des domaines essentiels de la coopération transfrontalière, par exemple les transports, le tourisme et le développement économique. Ces deux parties comprennent de nombreux exemples susceptibles d’intéresser tous les utilisateurs du Guide. L’extension du projet LACE en 1996 et 1999 aux pays d’Europe centrale et orientale, rendu possible par le soutien de la Commission européenne dans le cadre du projet Phare CBC, constituait une autre raison de revoir le Guide. De nouveaux exemples de bonne pratique en provenance des pays Phare ont été inclus, et d’autres exemples remis à jour. La coopération transfrontalière continue de se développer rapidement dans toute l’Europe. Dans ce contexte dynamique, le Guide pratique ne saurait être considéré comme un instrument statique. L’ARFE compte par conséquent réviser ce Guide à intervalles réguliers afin qu’il demeure une partie intégrante des activités de réseau de LACE. Seule la participation active des régions frontalières à ce processus garantit le maintien de la pertinence et de la qualité de ce Guide. Guide pratique de la coopération transfronalière PARTIE A: LE CADRE A 1: JUSTIFICATIONS DE LA COOPERATION TRANSFRONTALIÈRE A 2: LE POINT SUR L'EXPERIENCE A 3: INSTRUMENTS JURIDIQUES FACILITANT LA COOPERATION TRANSFRONTALIÈRE A 4: INITIATIVES ET PROGRAMMES DE L`UE A 5: CONTRAINTES TECHNIQUES PARTIE B: LES STRUCTURES DE COOPERATION B 1: ETAPES DE LA COOPERATION ET STRUCTURES APPROPRIEES B 2: LES STRUCTURES DE COOPERATION DE NIVEAU STRATEGIQUE B 3: STRUCTURES DE COOPERATION AU NIVEAU D´UN PROJET Table des matières Guide pratique de la coopération transfronalière PARTIE C:EXEMPLES DE BONNES PRATIQUES C 1: AMENAGEMENT DU TERRITOIRE C 2: DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE C 3: TRANSPORTS ET INFRASTRUCTURES C 4: TOURISME C 5: ENVIRONNEMENT C 6: DEVELOPPEMENT DE LA FORMATION, DE L´EDUCATION ET DU MARCHE DE L´EMPLOI C 7: SANTE ET SERVICES SOCIAUX C 8: LA CULTURE ET LES MEDIAS C 9 AGRICULTURE ET DEVELOPPEMENT RURAL Table des matières PARTIE A CONDITIONS CADRES A1 LA COOPÉRATION TRANSFRONTALIERE, POURQUOI ? Guide pratique de la coopération transfrontalière __________________________________________________________ Contexte historique L’Europe se caractérise non seulement par sa culture et son histoire, qui, quoique très diversifiées, n’en restent souvent pas moins communes, mais aussi par une multitude de frontières. La mosaïque de paysages historiques qui a commencé à se dessiner au Moyen-âge s’est développée aux 19ème et 20ème siècle pour donner finalement une structure caractéristique d’États européens dont la plupart existent encore aujourd’hui et qui ont chacun une évolution propre. Très peu de pays possèdent des frontières ancestrales comme celle séparant le Portugal de l’Espagne qui constitue la frontière la plus ancienne en Europe. Les nouvelles frontières tracées en Europe au cours des trois derniers siècles – dans les pays baltes et sur le Balkan même au cours des dernières années - traversent souvent des régions et des groupes ethniques qui forment une seule entité. C’est ainsi que sont apparues des frontières non naturelles qui, conjointement à la crainte d’interventions militaires, ont favorisé le développement de zones frontalières extrêmement peu peuplées. L’activité économique, le commerce et la population ont alors eu tendance à quitter les régions frontalières pour se rapprocher du centre des États nationaux. Pour des raisons militaires, les axes de communication étaient souvent parallèles aux frontières. Dans les zones frontalières possédant des richesses naturelles comme le fer et le minerai s’est développée une importante industrie s’accompagnant d’une densité de population élevée et apportant la prospérité, ce qui a de nouveau attisé les convoitises des voisins et provoqué ressentiments et guerres. Hormis ces cas exceptionnels, les paysages frontaliers en Europe ont plutôt pris la forme de zones périphériques, structurellement faibles et peu desservies par les réseaux de transport. Des frontières naturelles comme les fleuves, les lacs et les massifs montagneux ont renforcé ces ”barrières frontalières”. Après 1945, les idéologies et ambitions politiques de certains blocs militaires ont transformé certaines frontières nationales en barrières ”infranchissables” (Rideau de fer). Le fait que des politiques différentes soient menées de part et d’autre des frontières, essentiellement sur les plans juridique, administratif, fiscal, économique, culturel et social, a favorisé la transformation des frontières nationales en barrières de fait entre les États. Les populations vivant dans les zones frontalières ont été les plus touchés par les conséquences des conflits historiques et ont dès lors développé des sentiments réciproques de crainte et d’animosité, lesquels n’ont pas favorisé les contacts et le désir de coopération. Renverser les barrières historiques grâce à la coopération transfrontalière Aujourd’hui, la coopération transfrontalière entre régions frontalières contiguës procède souvent d’une longue tradition en Europe. Toutefois, dans certains pays d’Europe occidentale comme la Grèce, l’Espagne et le Portugal, il a fallu attendre les années 80 pour que la coopération transfrontalière soit rendue possible grâce à de profonds changements politiques, à l’introduction de systèmes démocratiques et à l’adhésion de ces pays à l’Union européenne. Dans les pays d’Europe centrale et orientale, un A 1 La coopération transfrontalière, pourquoi ? 3 Guide pratique de la coopération transfrontalière __________________________________________________________ tel processus n’a pu être amorcé qu’après 1989. Dès les années 50, peu après la seconde guerre mondiale, des représentants de nombreuses régions frontalières européennes, se sont rencontrés pour discuter de l’élimination des barrières frontalières et des possibilités de la coopération transfrontalière. Cette démarche s’inspirait du désir d’améliorer le niveau de vie, d’instaurer une paix durable, d’éliminer les barrières frontalières, les restrictions et autres facteurs ayant conduit à une séparation des populations et des instances entre les régions frontalières voisines. Elle visait également à surmonter les barrières naturelles par la construction de ponts et de tunnels. A l’issue de la seconde guerre mondiale, les habitants des différentes régions frontalières (D/F, D/NL et dans les pays scandinaves) ont constaté que s’ils voulaient vivre comme les populations de l’intérieur du pays, ils devaient réduire voir supprimer complètement les effets négatifs des frontières. Ils se sont toutefois rendu compte très vite que cet objectif pouvait très difficilement être atteint en passant par les pouvoirs communaux ou régionaux, ceux-ci ne disposant pas des compétences légales et administratives nécessaires. Par conséquent, des associations communales/régionales conformes au droit national ont été créées de part et d’autre de la frontière afin d’aborder des questions d’intérêt commun et d’optimiser la coopération transfrontalière. Ces associations nationales créées de part et d’autre de la frontière ont souvent fusionné pour constituer une association transfrontalière centrale (eurorégions ou une structure semblable). Plus ou moins à partir de 1960, elles ont mené une politique opiniâtre à tous les niveaux politiques et administratifs afin d’améliorer la situation économique et socioculturelle des habitants des régions frontalières et de réduire voire éliminer les barrières frontalières. Il s’est très vite avéré que les populations des régions frontalières et transfrontalières attendaient des solutions qui relevaient essentiellement de la compétence des gouvernements nationaux, et ce notamment dans les domaines suivants : • L’administration publique et la planification, les différentes structures administratives, la programmation, les organisations et méthodes. • La fiscalité, la sécurité sociale, l’éducation et la formation, la concurrence, le trafic frontalier et les infrastructures publiques. • L’enseignement des langues et la reconnaissance des diplômes. • La construction de routes, infrastructures publiques l’environnement. les et Les problèmes transfrontaliers dans ces domaines ont souvent entraîné des erreurs d’investissements de part et d’autre de la frontière ainsi qu’à une multitude de situations absurdes dans la vie quotidienne. Depuis le début des années 70, les régions frontalières et transfrontalières ont renforcé leur politique dans le cadre de l’Association des régions transfrontalières européennes (ARFE). Celle-ci a noué des relations étroites avec le Conseil de l’Europe, le Parlement européen, la Commission européenne et les gouvernements A 1 La coopération transfrontalière, pourquoi ? 4 Guide pratique de la coopération transfrontalière __________________________________________________________ nationaux. Le réseau constitué par les régions frontalières et transfrontalières en Europe est devenu un puissant moteur pour l’encouragement de la coopération transfrontalière à toutes les frontières européennes, pour l’intégration européenne et pour le développement des programmes d’aide en faveur des régions frontalières européennes. Les régions, moteur de coopération transfrontalière la A la fin des années 80, la réalisation du marché unique européen ainsi que le processus de démocratisation en Europe centrale et orientale ont encore ouvert davantage les frontières. De nombreuses régions frontalières et transfrontalières se sont créées et ont adhérées à l’ARFE. De plus, de nouvelles possibilités de coopération sont apparues, notamment grâce à la construction de liaisons fixes (ponts, tunnels) entre la France et l’Angleterre et entre le Danemark et la Suède. Ces ouvertures ainsi que l’apparition de nouvelles frontières ont mis en évidence les problèmes frontaliers qui subsistaient. Il s’est alors avéré que l’objectif de l’intégration européenne nécessitait une politique spéciale en faveur des régions frontalières pour résoudre ces problèmes, véritables freins à l’intégration. Les instruments éprouvés de la politique régionale de l’UE ont d’abord été utilisés pour solutionner les problèmes de l’Europe méridionale et de l’Europe occidentale: des aides régionales spécifiques ont été accordées aux régions frontalières depuis 1989/1990 sur la base de ”plans ou stratégies de développement transfrontaliers et de ”programmes opérationnels” correspondants dans le cadre d’une nouvelle initiative communautaire appelée Interreg....1 Les collectivités régionales et locales des régions frontalières ont réagi très rapidement à ces aides avantageuses. Des régions transfrontalières (par exemple des structures transfrontalières sur le plan régional) ont même été créées là où elles n’avaient encore jamais existé... A toutes les frontières internes et à la majorité des frontières extérieures de l’UE sont apparues - selon le modèle décrit ci-dessus des eurorégions ou de structures similaires – des associations régionales et communales sur le plan national d’un et d’autre part de la frontière ou à titre transfrontalier qui se sont fixé des stratégies et objectifs à long terme. Pour résoudre les problèmes juridiques transfrontaliers, le Conseil de l’Europe avait élaboré dans les années 80 des conventions et des modèles. L’UE s’est également efforcée d’harmoniser de nombreux domaines de la législation. Les gouvernements nationaux ont soutenu ces évolutions en adoptant des ”accords d’application” se fondant sur la convention-cadre du Conseil de l’Europe ainsi que des réglementations légales spéciales. En Europe centrale et orientale, la coopération transfrontalière suite à l’ouverture des frontières en 1989/90 a bien entendu d’abord été hésitante et préparée avec beaucoup de précaution et de prudence. C’est principalement la longue période de ”verrouillage” des frontières qui a rendu nécessaire une collaboration transfrontalière qui tienne compte de tous les aspects de la vie en commun des personnes, des communes et des régions dans le but d’éliminer les désavantages d’ordre géographique et de gommer en 1 Cf. chapitre A.4 A 1 La coopération transfrontalière, pourquoi ? 5 Guide pratique de la coopération transfrontalière __________________________________________________________ particulier le long des frontières extérieures de l’UE mais aussi entre ces pays les grandes différences sur le plan économique, au niveau des revenus, des infrastructures, etc. De surcroît, les populations habitant de part et d’autre de ces frontières ont dû bien souvent ranimer voire développer une conscience historique commune ainsi qu’une vision commune davantage orientée vers l’Europe. A ces problèmes vient s’ajouter celui des nombreux régions frontalières comportant des minorités qui nécessitent une approche extrêmement prudente. Dans de nombreuses régions frontalières et transfrontalières (eurorégions et structures similaires) de quasiment tous les États d’Europe centrale et orientale, des initiatives et actions pilotes transfrontalières sont déjà menées et sont souvent axés sur l’élargissement à l’Est de l’Union européenne. Ces initiatives sont soutenues par des programmes transfrontaliers de l’UE en faveur des pays d’Europe centrale et orientale (Phare-CBC et TACIS-CBC). Ces régions frontalières ont très rapidement tiré parti des expériences vécues au niveau de la coopération transfrontalière au sein de l’Union européenne et ont, à leur tour, développé progressivement une coopération avec les régions voisines dans tous les domaines de la vie sur les plans local, régional et national. Les principales motivations de cette collaboration transfrontalière peuvent se résumer comme suit : - - - - - - frontalières, lesquels proviennent de l’héritage historique; Accroître la démocratisation et établir une administration régionale et communale efficace ; Vaincre la situation géographique périphérique et l'isolement; Favoriser la croissance économique et élever le niveau de vie; Faciliter une intégration rapide dans l’Union européenne ou un rapprochement de celle-ci. Dans l’espace méditerranéenne, le programme Meda soutien entre autres la coopération transfrontalière dans les pays voisins de l’UE. Transformation de la frontière qui sépare les peuples en un endroit où les voisins peuvent se rencontrer ; Surmonter les préjugés et animosités réciproques entre les habitants des régions A 1 La coopération transfrontalière, pourquoi ? 6 Guide pratique de la coopération transfrontalière __________________________________________________________ EUROREGIONS Organisation - association des collectivités régionales et locales de part et d‘autre d‘une frontière nationale, parfois avec une assemblée parlementaire; organisation transfrontalière avec un secrétariat permanent et une équipe technique et administrative; de droit privée, fondée sur des associations sans but lucratif ou des fondations de part et d‘autre de la frontière selon le droit national respectif en vigueur; ou de droit public, fondée sur des traités entre états réglant également la participation des collectivités territoriales. Mode de travail - - coopération visant le développement et l‘élaboration d‘une stratégie, et non à des mesures individuelles; de principe transfrontalier et non en tant que région frontalière nationale; pas de niveau administratif supplémentaire; plate-forme pour toute relation transfrontalière: entre citoyens, politiques, institutions, domaine économique, partenaires sociaux, acteurs culturels, etc. niveau d‘harmonisation entre différentes structures et compétences de part et d‘autre de la frontière ansi que du point de vue psychologique; coopération partenariale sur un plan vertical (européen, national, régional, local) et horizontal au delà de la frontière; mise en œuvre de décisions prises d‘une manière transfrontalière, sur le plan national et suivant les procédures en vigueur de part et d‘autre de la frontière (évitement de conflits en ce qui concerne la compétence et les structures); participation transfrontalière des citoyens, des institutions et des partenaires sociaux aux programmes, projets et processus de décision; utilisation de propres initiatives et de propres crédits en tant que condition préalable pour l‘aide et le soutien provenant de tiers. Contenu de la coopération transfrontalière - définition du domaine de travail selon les intérêts communs (par ex. Infrastructure, économie, culture); coopération dans tous les domaines de la vie; logement, travail, loisirs, culture etc. coopération socioculturelle en parallèle avec une coopération sur le plan économique et infrastructurel; transposition des traités, conventions et accords qui ont été signé au niveau européen et entre Etats dans la pratique transfrontalière; préparation et mise en œuvre de programmes et projets, surtout dans le cadre d‘INTERREG; conseil, promotion et coordination concernant la coopération transfrontalière, particulièrement dans les domaines suivants: • • développement économique tourisme et loisirs • • transports et circulation développement de l’agriculture • • aménagement du territoire innovation et transfert technologique • • protection de l‘environnement enseignement et formation • et de la nature coopération sociale • • culture et sport services de secours • • santé publique communication • • énergie sécurité publique • déchets A 1 La coopération transfrontalière, pourquoi ? 7 A2 LE POINT SUR L'EXPERIENCE Guide pratique de la coopération transfrontalière CHAPITRE A 2: LE POINT SUR L´EXPERIENCE EN BREF: La première partie de ce chapitre traite des principes généraux de la coopération transfrontalière tandis que la deuxième aborde les thèmes et problèmes spécifiques de la coopération dans différents types de régions frontalières. Dans cette partie, les régions frontalières sont réparties dans différentes catégories: les régions frontalières aux frontières intérieures et extérieures de l’UE ainsi que les régions frontalières terrestres et maritimes. POINTS-CLES: • • • • • • • La ”Philosophie de la coopération transfrontalière” implique la coopération de deux régions frontalières voisines basée sur des activités communes. La coopération transfrontalière ne signifie pas qu’un des partenaires agit d’abord seul sur le plan national et tente ensuite d’impliquer les voisins situés de l’autre côté de la frontière ou de collaborer avec eux. Elle concerne tous les domaines de la vie quotidienne, le développement de programmes, de priorités et d’actions communs. Elle implique également une large participation de groupements sociaux, de divers niveaux administratifs, etc. à la coopération transfrontalière. Les principes de la coopération transfrontalière, qui sont développés par l’ARFE et qui sont également suivis par la Commission européenne sont les suivants: partenariat vertical et horizontal; subsidiarité par l’implication et la responsabilisation des autorités régionales et locales ; préparation de concepts et programmes de développement transfrontalier, réalisation commune de projets transfrontaliers. Les types de régions frontalières se distinguent par des facteurs importants, comme le degré d’homogénéité d’une région; le niveau de développement et l’éligibilité de la région dans le cadre de la politique structurelle de l’UE ainsi que des programmes pour les pays de l’Europe centrale et orientale; les caractéristiques géographiques naturelles (chaînes montagneuses, rivières, frontières maritimes, etc.) et la situation le long de frontières extérieures actuelles et futures de l’UE ou entre les pays de candidat. Dans les régions de l’Objectif 1 (dans des régions moins développées), la manque des structures de transport nationaux et transfrontaliers a aboutie à une priorité élevée donnée jusqu’à présent aux projets d’infrastructures des États membres et des régions en raison des infrastructures de communication et de transport insuffisantes dans ces régions. Dans les régions de l’Objectif 2, c.-à-d. des régions touchées par la restructuration industrielle et des problèmes d’emploi ou des zones rurales à l’économie faible nécessitant une diversification, l’accent est plutôt mis sur des actions ”douces”. Les nouvelles régions frontalières situées aux frontières extérieures actuelles de l’UE ont naquis en 1995 en raison de l’adhésion de nouveaux pays membres à l’UE. On observe des différences considérables entre les régions frontalières avec des États très développés qui ne font pas partie de l’UE, comme la Norvège et la Suisse, et celles qui sont voisines d’Etats d’Europe centrale et orientale. Les initiatives Phare-CBC et TACIS CBC sont venues renforcer le programme INTERREG en permettant le financement d’actions transfrontalières aux frontières extérieures de l’UE avec les pays Phare et TACIS. Il existent toutefois des obstacles considérables à la coopération pratique entre les programmes. Meda crée des possibilités pour collaborer dans l’espace méditerranéenne. Aux frontières maritimes, on constate une augmentation des activités transfrontalières, plus particulièrement dans le domaine de l’environnement et des transports. L’UE ne soutient ces activités que dans des ”cas exceptionnels” justifiés mais par rapport à il y 10 ans, on note une importante croissance des frontières maritimes internes et externes qui sont éligibles à obtenir aides dans le cadre de l'initiative INTERREG A. A 2 Le point sur l´expérience 11 Guide pratique de la coopération transfrontalière REFERENCES: ! Charte Européenne des régions frontalières et transfrontalières, ARFE. ! Communication C(90) aux Etats membres fixant les orientations pour les programmes opérationnels que les Etats membres sont invités à établir dans le cadre d’une initiative communautaire concernant les zones frontalières (INTERREG) (90/C 0215/04) (No C215 du 30/08/90, p. 4). ! Community Structural Funds 1994-1999 ; Regulations and Commentary, Commission of the European Communities, August 1993. ! Communication aux Etats membres fixant les orientations pour les programmes opérationnels que les Etats membres sont invités à établir dans le cadre d’une initiative communautaire concernant le développement des zones frontalières, la coopération transfrontalière et les réseaux énergétiques sélectionnés (C 180/60, 1.7.94, cf. annexe D2. ! Fiches Info, No. 1-10, ARFE. ! LACE Issues Papers, ARFE, 1992/1993. ! LACE Good Practice Papers, ARFE, 1994. ! LACE Magazines, No. 1-5, ARFE. ! Martinos, H./Gabbe, J. : Aspects institutionnels de la coopération transfrontalière, ARFE, Mars 1999. ! Gabbe, J./Martinos, H : L’avenir de la coopération maritime, ARFE, Novembre 1998. ! Martinos, H./Gabbe, J.: Vade Mecum: Cross-border and inter-regional cooperation on external borders of the European Union, LACE/AEBR, 1998. ! Gabbe, J./Stumm, T. : La gestion financière transfrontalière, ARFE/LACE, Août 1999/Janvier 2000. ! Gabbe J./Stumm, T. : Document de travail : INTERREG IIIA : Modèles de gestion de programme, LACE, Novembre 1999. ! Communication aux Etats Membres fixant des orientations pour une initiative communautaire concernant la coopération transeuropéenne et destinée à favoriser un développement harmonieux et équilibré du territoire européen, Commission des Communautés Européennes, 25.01.2000. ! Stumm, T./Gabbe, J. : Document d’orientation opérationel pour la préparation et la gestion des programmes INTERREG IIIA (2000-2006) , LACE/ARFE, Mars 2000. ! Règlement (CE) no 1260/1699 du Conseil du 21 juin 1999 portant dispositions générales sur les Fonds structurels. ! LACE Phare CBC Assessment Reports, AEBR, 2000. ! LACE Phare CBC Position Paper and Action Plan, AEBR, 2000. Pour obtenir des informations supplémentaires sur les documents mentionnés ci-dessus, veuillez contacter le Secrétariat ARFE/LACE, ARFE, Tél: +49 2562 702 19, Fax: +49 2562 702 59. A 2 Le point sur l´expérience 12 Guide pratique de la coopération transfrontalière Principes généraux de la coopération A la fin des années 80 et au début des années 90 se sont amorcées en Europe des évolutions dont le processus est toujours en cours aujourd’hui : • • • La suppression progressive des frontières intérieures de l’UE depuis le 1er janvier 1993. Ce processus s’est accompagné d’un déplacement des frontières nationales vers les frontières extérieures de l’UE avec d’autres États. Il a été renforcé par l’adhésion de l’Autriche, de la Suède et de la Finlande à l’UE. Les efforts visant à créer des contacts au-delà des nouvelles frontières extérieures afin de faciliter les échanges intellectuels, politiques et économiques avec des pays tiers comme la Suisse, la Norvège, les pays d’Europe centrale et orientale et les pays méditerranéens. Le fait que l’admission de nouveaux membres au sein de l’UE va transformer des frontières extérieures de l’UE en nouvelles frontières intérieures et que les frontières avec l’Europe centrale et orientale vont devenir de nouvelles frontières extérieures de l’UE. Ces processus ont des effets immédiats sur toutes les régions frontalières situées aux actuelles et futures frontières intérieures et extérieures de l’UE. Ils ont conduit à un élargissement géographique considérable et à une intensification de la coopération transfrontalière. Cette coopération peut prendre la forme de commissions gouvernementales et de commissions de l’aménagement du territoire ou sur le plan régional/local, la forme A 2 Le point sur l´expérience d’eurorégions transfrontalières ou d’ "associations" ayant une structure semblable. Celles-ci peuvent être organisées avec ou sans accords intergouvernementaux. Ces structures sont créées tant sur le plan national/régional que sur le plan régional/local. Ces évolutions se sont accompagnées de nouveaux défis et de la nécessité de rappeler avec force la "Philosophie" qui a donné naissance à la coopération transfrontalière il y a près de 40 ans. Pour être et rester efficace, la coopération transfrontalière doit couvrir des domaines plus larges et elle doit être réalisée en commun dès le début: • • • Tous les aspects de la vie quotidienne dans les régions frontalières doivent être inclus: l’économie, le travail, les loisirs, la culture, le domaine social, le logement, le planning, etc.; Elle doit se vivre au quotidien et continuellement, tout en intégrant dès le début des acteurs de tous les domaines ainsi que de part et d’autre de la frontière; La coopération doit être effectuée sur tous les plans, c'est-à-dire sur le plan national, régional et local. Cette conception de la coopération transfrontalière implique la nécessité de coopérer sur tous les plans ainsi que de développer des processus de coordination. Sinon, des conflits de compétence sont inévitables en raison des structures administratives différentes et bien souvent inconciliables de part et d’autre de la frontière à travers l’Europe. Cette forme de coopération transfrontalière "la plus intensive" est pratiquée avec succès depuis plusieurs décen13 Guide pratique de la coopération transfrontalière nies dans de différentes régions frontalières européennes. L’Association des régions frontalières européennes (ARFE) a établi les principes suivants pour une coopération transfrontalière efficace: • • • • partenariat, subsidiarité, existence d’un programme ou d’un projet de développement transfrontalier commun, structures communes sur le plan régional/local et des sources financières indépendantes. Ces principes sont universellement reconnus et constituent les conditions de base des programmes d’aide européens. Par conséquent, la coopération transfrontalière ne signifie pas pour les régions frontalières voisines que chacune de ces régions développe d'abord ses propres programmes, priorités ou projets sur le plan national avant de contacter ou intégrer son partenaire de l’autre coté de la frontière. Il ne suffit pas d’accorder entre eux des plans nationaux ou d’ajouter certaines propositions de projets pour que cela puisse être défini comme un programme ou projet transfrontalier. Il ne faudrait pas non plus que la coopération transfrontalière ait lieu au seul motif que des sources externes de financement sont disponibles encore que ceci constitue bien entendu un incitant non négligeable à la coopération. A 2 Le point sur l´expérience 14 Guide pratique de la coopération transfrontalière La coopération au-delà des frontières nationales distingue clairement les formes suivantes: • la coopération transfrontalière, • la coopération interrégionale, • la coopération transnationale. Ces trois formes de coopération sont opposées d’une manière comparative comme suit: Coopération transfrontalière • coopération directe de voisinage des institutions régionales et locales au long d’une frontière, dans tous les domaines de la vie et avec l’implication de tous les acteurs • plutôt organisée, en raison d’une tradition plus longue (régionale/ locale) Coopération interrégionale • coopération (entre les institutions régionales et locales) surtout dans des secteurs spécifiques (pas tous les domaines de la vie) et avec des acteurs sélectionnés (pas tous les acteurs) • moins organisée, suite à une tradition moins longue Coopération transnationale • coopération entre Etats (le cas échéant avec l’implication des régions) sur un sujet spécifique (p. ex. aménagement du territoire) par rapport à des espaces contigus plus grands • l’organisation n’est généralement qu’en développement • mise en réseau dans le cadre de l’Association des Régions Frontalières Européennes (ARFE) • mise en réseau dans le cadre de l’Assemblée des Régions Européennes (ARE) • mise en réseau à peine effectuée, mais quelques approches dans le cadre d’organisations internationales (par ex. Conseil d’Europe, Conseil Nordique) A 2 Le point sur l´expérience 15 Guide pratique de la coopération transfrontalière Partenariat et subsidiarité Le principe de partenariat comporte deux éléments: un partenariat vertical des deux côtés de la frontière ainsi qu’un partenariat horizontal entre partenaires souvent différents de part et d’autre de la frontière. Les partenariats verticaux portent sur les relations avec et entre le plan UE, le plan national ainsi que le plan régional et local dans les régions d’un et d’autre part de la frontière. A cet effet, les organisations/structures verticales mises en place doivent venir compléter celles existant déjà et non les remplacer ou leur faire concurrence. Les partenariats horizontaux concernent les relations entre ces partenaires (organisations/structures) de part et d’autre de la frontière. Ces relations se fondent sur un principe de parité des partenaires quels que soient la taille du pays, son importance physique ou économique ou toute autre caractéristique comme la densité de population. Pour développer les partenariats horizontaux, il s’agit de tenir compte de toute une série de difficultés posées par les différences dans les systèmes administratifs, les compétences et les possibilités de financement. L’expérience montre que la coopération transfrontalière fonctionne très bien et est particulièrement réussie là où les acteurs régionaux et locaux prennent l’initiative et la responsabilité. Le principe de l’initiative "de bas en haut" et le respect des règles relatives aux partenariats horizontaux et verticaux permettent une coopération transfrontalière selon les principes de subsidiarité. Dans ce contexte, la subsidiarité signifie également le renforcement des instances régionales et locales en tant que niveau administratif le plus approprié pour la coopéraA 2 Le point sur l´expérience tion transfrontalière. Elles disposent de la flexibilité nécessaire pour équilibrer les différences subsistant dans les structures et les compétences de part et d’autre de la frontière ou dans des structures transfrontalières. De nombreux accords ont été conclus sur le plan européen ou entre États voisins. Seules les régions frontalières et transfrontalières peuvent donner un contenu pratique à ces accords. Dans la pratique, la coopération sur le plan régional/local se heurte par conséquent souvent à des difficultés dues au fait que les conventions conclues à un niveau supérieur (européen, bilatéral ou multilatéral) n’ont pas encore été transposées dans la législation nationale. "Concepts" et stratégies de coopération transfrontalière Le partenariat et le concept de subsidiarité jouent un rôle extrêmement important dans le processus de planification et de mise en oeuvre des stratégies ou concepts communs de coopération transfrontalière. Ils sont indispensables à la création de conditions cadres et de perspectives équilibrées pour une véritable collaboration durable à long terme. Ces concepts et stratégies communs prennent en compte les programmes et projets nationaux et européens et créent les conditions cadres permettant d’éviter une réflexion isolée de part et d’autre de la frontière et de créer des perspectives pour un développement régional transfrontalier. Ces perspectives permettent aux partenaires de reconnaître dès le début les problèmes et opportunités communs liés aux effets négatifs et positifs des frontières et partant les potentiels de développement commun. Les concepts 16 Guide pratique de la coopération transfrontalière transfrontaliers se basent normalement sur une analyse commune des atouts, faiblesses, opportunités et menaces en vue d’identifier les opportunités de développement et les priorités de sorte que les points forts existants soient exploités et que les faiblesses soient réduites. Cette analyse conduit à des programmes comportant des priorités qualitatives spécifiques, financières et temporelles ainsi que des domaines d’action. De tels programmes opérationnels à moyen terme s’étalent sur une durée d’environ cinq ans. Outre les champs d’action, ils contiennent déjà des mesures concrètes possibles en faveur de la coopération transfrontalière qui pourront être mises en oeuvre dans de futurs projets. Thèmes et problèmes spécifiques de la coopération dans différents types de régions frontalières Généralités La taille géographique, la densité de population, les caractéristiques économiques et le niveau de développement (infrastructures, vitalité de l’économie régionale, caractéristiques du marché de l’emploi, etc.) varient très fort d’une région frontalière/transfrontalière à l’autre. Elles peuvent se classer sur la base de différents critères. On obtient alors différents types de régions pour lesquelles la coopération soulève différents thèmes et difficultés. Évaluation selon les différents types de régions frontalières Dans la coopération transfrontalière, il convient de distinguer les types de régions suivants: - Régions frontalières de l'Union Européenne, dans les zones relevant A 2 Le point sur l´expérience de l'Objectif n° 11, qui sont situées aux frontières intérieures ou extérieures de l'Union Européenne, - Régions frontalières à l’intérieur de l’Union européenne, qui présentent un développement économique plus avancé mais qui rencontrent des problèmes particuliers (répondant aux critères de l’Objectif 22 et de l’objectif 33), - Régions frontalières aux frontières entre les pays de candidat et aux futures frontières extérieures de l'Union Européenne. - Régions frontalières aux frontières maritimes. Ces types peuvent en partie se chevaucher. Principaux critères permettant de distinguer les différents types de régions frontalières: • Degré d’homogénéité de la région transfrontalière. Certaines régions frontalières se caractérisent par une identité ou une conscience régionale commune qui font que la coopération transfrontalière est un processus naturel. Cette identité commune peut être liée à des facteurs historiques, culturels, linguistiques, géographiques et autres facteurs similaires (p.ex., eurorégions NL/D; Portugal/ Galice, E/P; FIN/S/N 1 Font partie de l’Objectif 1 les régions dont le produit intérieur brut (PIB) par habitant, mesuré en termes de pouvoir d’achat et calculé sur la base des données communautaires disponibles le 26 mars 1999 et portant sur les trois dernières années, n’excède pas 75% de la moyenne communautaire.. 2 Font partie de l’Objectif 2 les régions à problèmes structurels dont la reconversion économique et sociale doit être encouragée conformément à l’article 2 du règlement européen sur les fonds structurels et dont le taux de population ou la superficie est suffisamment importante. Il s’agit plus particulièrement de régions affectées par des mutations socio-économiques dans les secteurs de l’industrie et des services, des régions rurales en retard de développement, des zones en crise dépendantes de la pêche et des quartiers urbains en difficulté. 3 Les financements dans le cadre de l’Objectif 3 sont accordés à des régions qui ne relèvent pas de l’Objectif 1. 17 Guide pratique de la coopération transfrontalière DK/D; Irlande/Irlande du Nord, GB/IRL; Italie/Slovénie; Alsace/Baden/Bâle (F/D/CH); et/ou à une complémentarité économique ou encore à l’homogénéité de la région (Sarre/Lorraine/Luxembourg). Cette homogénéité peut être due à l’existence d’un marché régional de l’emploi commun dans la région transfrontalière ou à une complémentarité urbaine rurale, où une ville située d’un côté de la frontière dessert l’arrière-pays rural situé de part et d’autre de la frontière (p.ex. Enschede dans l’EUREGIO, Triest dans la région Friuli-Venezia-Giulia, Szczecin dans la région POMERANIA). D’autres régions frontalières ne bénéficient pas d’une telle identité commune, soit pour des raisons historiques, culturelles ou économiques (p.ex., certaines parties de la frontière Espagne/Portugal, les frontières de la Grèce avec les Balkans) et/ou en raison de facteurs géographiques et physiques, comme une mer (Nord-Pas-deCalais, F et Kent, UK) ou une chaîne montagneuse (les Pyrénées, les Alpes). • Niveau de développement et éligibilité des régions dans le cadre de la politique structurelle européenne: ceci va des régions les moins développées de l’Objectif 1 (régions rurales, souvent périphériques ainsi que certaines régions affectées par un important déclin industriel), en passant par les régions relativement plus développées de l’Objectif 2, essentiellement dans les zones centrales de l’UE, jusqu’aux régions les plus développées ne relevant d’aucun objectif de la politique structurelle communautaire et également situées en grande partie dans les zones centrales de l’UE. A 2 Le point sur l´expérience • Situation aux frontières de l’UE: Il s’agit des régions frontalières situées aux frontières intérieures et extérieures de l’UE qui sont soit périphériques ou moins développées (p.ex. Grèce/Bal-kans, Allemagne/Pologne et Allemagne/ République tchèque, Autriche/ Hongrie) ou qui sont situées dans les régions plus développées d’Europe (p.ex. Italie/Suisse, Allemagne/ Suisse, Autriche/ Italie, Scandinavie, etc.). • Caractéristiques géographiques naturelles comme par exemple les frontières alpines (Alpes, Pyrénées, Scandinavie) ou maritimes (Sardaigne (I)/ Corse (F), Nord-Pas-de-Calais (F)/ Kent (UK), Pays de Galles (UK)/Irlande, Øresund (DK/S)/ coopération insulaire (S/FIN) ainsi que les îles grecques. Diverses combinaisons de ces facteurs ou autres donnent naissance à une diversité de types de régions frontalières et transfrontalières en Europe. Dans les paragraphes qui suivent, nous allons aborder brièvement les problèmes et thèmes spécifiques aux différents types de régions. Les critères selon lesquels les régions frontalières peuvent être regroupées ci-après sont les suivants: le niveau de développement, leur classification selon la politique structurelle européenne et leur situation aux frontières intérieures/extérieures de l’UE, terrestres ou maritimes. Régions frontalières moins développées aux frontières terrestres intérieures Les régions situées le long de frontières terrestres, généralement classées dans la catégorie des régions "moins développées", ont tendance à corres18 Guide pratique de la coopération transfrontalière pondre aux régions relevant à l’Objectif 1 dans la politique structurelle de l’UE. Jusqu’à présent, il s’agit la plupart du temps des régions rurales les moins développées qui se caractérisent également par une situation périphérique au sein de l’économie nationale et de l’UE. Les régions INTERREG dans les zones relevant de l’objectif 1 comprennent des zones de programmes très grandes, aussi bien du point de vue géographique que du point de vue financier. En règle générale, les idées ou les initiatives transfrontalières ne manquent pas. La difficulté réside plutôt dans la capacité de transformer ces idées en projets concrets, car il subsiste souvent des problèmes politiques et des difficultés de compétences à surmonter. Étant donné que jusqu’à présent, la mise en œuvre des programmes INTERREG-I et IIA est encore fortement influencée par les autorités nationales, la souplesse requise fait souvent défaut pour prendre en compte les priorités spéciales des différentes régions frontalières. Le manque de régionalisation dans ces programmes INTERREG est tout à fait patent. Au cours de ces dernières années, des améliorations progressives ont pu être apportées dans ces domaines. Dans le cadre d’INTERREG IIIA et par le biais du partenariat et de la subsidiarité, les régions frontalières sont intégrées davantage dans le processus décisionnel par des sub-programmes autonomes pour les zones/régions frontaliers individuels. Pour les régions frontalières situées dans les zones relevant de l'objectif n° 1, la priorité doit être accordée aux activités suivantes: - amélioration de l'infrastructure des transports et des communications A 2 Le point sur l´expérience - - - - dans et entre les régions frontalières comme base pour une coopération transfrontalière efficace et, par conséquent, pour de nouvelles activités économiques, une meilleure exploitation des potentiels de développement spécifiques des différentes régions frontalières (programmes opérationnels transfrontaliers régionalisés), diversification des activités dans les zones rurales pour prévenir à l'avenir l'exode de la population, promotion des réseaux transfrontaliers, amélioration qualitative des ressources humaines, solution des problèmes écologiques, plus particulièrement dans les zones rurales, une politique transfrontalière de l'aménagement du territoire, réalisation de formes d'organisation transfrontalières. Pour les régions frontalières du Portugal/ de l'Espagne, les infrastructures et les moyens de communication transfrontaliers encore sous-développés continuent de constituer des barrières. En dépit du retard structurel et de la position géographique en périphérie, les régions sont de plus en plus capables d'exploiter pleinement les avantages du marché intérieur élargi de l'UE, par exemple en ce qui concerne le commerce transfrontalier, le marché du travail transfrontalier ou le choix de nouveaux investisseurs de s’implanter dans ces régions. Dans les régions frontalières d'Irlande/ d'Irlande du Nord, les mesures de sécurité influaient pendant longtemps considérablement sur le développement politique et économique. La situation tendue décourage les investisseurs à s'y établir. De plus, l’initiative communautaire PEACE qui 19 Guide pratique de la coopération transfrontalière est menée en parallèle, occupe la capacité administrative et l’intérêt politique des institutions de ces régions d’une manière telle qu’il ne reste que relativement peu d’attention pour INTERREG II. La nouvelle situation politique a amélioré considérablement le climat. Il est cependant encore trop tôt pour pouvoir en mesurer les effets et résultats concrets. La culture et la langue communes offrent toutes les possibilités de prendre des initiatives ou d'engager des coopérations communes. Les missions relatives à la coopération transfrontalière sont de plus en plus déléguées à des partenaires régionaux ou locaux. Les zones à faible densité démographique relevant auparavant de l'objectif n° 6 n’existaient que pendant peu de temps après l'adhésion à l'UE de la Suède et de la Finlande. Lors de la période 2000-2006 ces régions étaient classés comme régions relevant de l’objectif n° 1. Elles comptent moins de huit habitants au kilomètre carré (0,4 % de la population de l'UE). Elles se situent au centre et au nord de la Scandinavie et couvrent à peu près la moitié des deux pays mais ne représentent que 16,6 % de la population totale en Finlande et seulement 5,0 % de la population totale en Suède. Le fait que les contacts transfrontaliers demeurent comparativement faibles constitue le principal obstacle aux relations entre les régions frontalières maritimes au sud, c’est-à-dire, Corse/ Sardaigne, Corse/ Toscane et Puglia/ Grèce occidentale. Ces deux régions ont essentiellement des intérêts communs dans les domaines de la protection de l'environnement et dans une meilleure exploitation des potentiels maritimes (p.ex. le tourisme). Des relations relativement étroites se sont développées dans les dernières années entre le Pays de Galles et l’Irlande. Voici les objectifs particuliers pour le développement de ces régions à très faible densité démographique: Dans les régions frontalières du Nord de la France/ Sud de la Belgique (Hainaut), la maîtrise des conséquences de la restructuration des industries traditionnelles joue un rôle primordial. La langue et la culture communes constituent dans ce contexte une bonne base pour une véritable coopération transfrontalière. Les régions frontalières de la Grèce, de l'Allemagne orientale, de l'Autriche orientale (objectif n° 1), ainsi que de la Suède et de la Finlande (objectif n° 6) sont abordées dans la section "frontières extérieures". A 2 Le point sur l´expérience - la préparation à leur nouvelle fonction au sein du Marché unique européen, - des mesures pour enrayer la poursuite du dépeuplement de ces régions, - de nouvelles activités de diversification des possibilités d'emploi, - l'adaptation aux évolutions de l'agriculture et de la sylviculture, - le développement des "ressources humaines" par des actions de formation de base et continue. Pour les régions frontalières des zones relevant de l'objectif n° 6, la priorité doit être accordée aux activités suivantes: - suppression graduelle de la position périphérique au sein du marché intérieur européen, notamment en remédiant aux infrastructures insuffisantes et aux problèmes relatifs aux grandes distances, - amélioration du niveau de formation (y compris les universités) et des possibilités d'emploi, en particulier pour les jeunes et les femmes, 20 Guide pratique de la coopération transfrontalière - amélioration des réseaux de coopération guère développés à l'heure actuelle, - construction et extension des équipements sociaux (en dépit des coûts relativement plus élevés) en tirant parti des zones d’attraction transfrontalières. avec la participation des partenaires sociaux, y est très poussée. Dans certains cas, il existe déjà des structures d'organisation qui fonctionnent bien, avec des ébauches d'intégration, sur la base de conventions juridiques ou de traités bilatéraux. Autres régions frontalières situées aux frontières terrestres intérieures Pour les régions frontalières au centre de l’UE, la priorité doit être accordée aux activités suivantes: Les régions frontalières ”mieux développées” forment un large spectre qui va des régions qui ne sont pas considérées comme éligibles dans la politique structurelle de l’UE aux régions de l’Objectif 2. Font partie de l’Objectif 2 les régions à problèmes structurels dont la reconversion économique et sociale doit être encouragée conformément à l’article 2 du règlement européen sur les fonds structurels et dont le taux de population ou la superficie est suffisamment importante. Il s’agit plus particulièrement de régions affectées par des mutations socio-économiques dans les secteurs de l’industrie et des services, des régions rurales en retard de développement, des quartiers urbains en difficulté et des zones en crise dépendantes de la pêche. Ces régions frontalières «mieux développés» concernent toutes les autres frontières intérieures et qui représentent de loin la plus grande partie de la population frontalière totale de l'Union Européenne. Ces régions frontalières ont ceci de caractéristique que dans la plupart d’entre elles, la coopération transfrontalière a commencé plus tôt que dans le reste de l'Europe (l'ancienne Communauté Européenne des Six). La compétence des institutions régionales et locales pour la mise en oeuvre des programmes et des projets INTERREG, A 2 Le point sur l´expérience - amélioration de la coopération transfrontalière entre les petites et moyennes entreprises (les anciennes relations industrielles se sont effondrées, de nouvelles relations ne se sont pas encore adéquatement développées en dépit du marché intérieur de l’UE), - résolution des problèmes structurels du marché du travail (chômage larvé en raison d'une monostructure qui est restée en place pendant des décennies), - suppression des barrières infrastructurelles (à grande échelle, par exemple dans les Alpes et les Pyrénées, mais aussi les chaînons manquants dans toutes les régions frontalières), - résolution des problèmes sociaux apparus en liaison avec le nombre croissant de travailleurs frontaliers, - résolution des problèmes d'environnement qui sont la conséquence de structures économiques traditionnelles (industrie et agriculture), - gestion transfrontalière de l'environnement et de la nature ainsi que de l'héritage culturel. Dans les différentes régions frontalières, l'accent est mis sur des points différents: Dans les Pyrénées et les Alpes, la priorité consiste à surmonter des barrières géographiques naturelles, afin de remédier à la situation périphérique 21 Guide pratique de la coopération transfrontalière nationale et à la fonction de zone de transit au sein de l'UE qui en découlent. C'est pourquoi la priorité est accordée à des mesures de promotion de l'infrastructure et de la communication, en particulier des investissements respectueux de l’environnement dans les réseaux de chemins de fer et de télécommunications. Le développement du tourisme et le respect de l'héritage culturel qui y est lié des deux côtés de la frontière ainsi que la création de nouveaux postes de travail dans l'agriculture (régions montagneuses) représentent d’autres axes prioritaires. Au centre et au nord-ouest de l'UE (France/Allemagne, France/Luxembourg/ Allemagne, Belgique/Allemagne, Belgique/Pays-Bas, Pays-Bas/ Allemagne, France/Belgique/Angleterre), les régions frontalières se fixent les priorités suivantes: - amélioration de la coopération transfrontalière entre les petites et moyennes entreprises, - amélioration de la formation professionnelle transfrontalière et du potentiel de main-d'œuvre endogène pour la création de nouveaux emplois, afin de remédier aux conséquences de dizaines d'années de monostructure et d’un chômage sous-jacent, - développement de concepts stratégiques transfrontaliers, par exemple le marketing agricole, la logistique, le recyclage des déchets, le tourisme), - amélioration de la coopération transfrontalière dans le domaine de l'environnement, en tenant compte des intérêts de l'agriculture et du tourisme ainsi que de l'aménagement du territoire, - résolution des problèmes frontaliers quotidiens, - coopération plus poussée dans le secteur social (coopération entre des A 2 Le point sur l´expérience hôpitaux, des prestataires de services, des administrations, etc., - comblement des lacunes du réseau de communication dans les régions frontalières ("chaînons manquants" entre les axes de circulation nationaux et européens). Dans la partie septentrionale de l'UE (Suède/Danemark/Allemagne du Nord et Nord des Pays-Bas/Allemagne), la priorité est accordée à: - la coopération transfrontalière dans les domaines économique et technologique, - le développement commun de l'espace rural et de la Mer de Wadden, en tenant compte des aspects écologiques, - la suppression ciblée des lacunes qui existent encore dans le réseau de communication (dans les axes de circulation européen à grande échelle). Régions situées aux frontières extérieures Les régions situées aux frontières extérieures de l’UE se caractérisent par d’importantes différences en ce qui concerne la problématique du développement et d’autres questions, y compris le stade du développement politique. On peut les trouver dans les régions les plus développées du centre de l’Europe (frontières de l’UE avec la Suisse) et dans la périphérie nord de l’Europe (frontières extérieures avec la Norvège) mais aussi dans les régions les moins développées à l’est de l’UE, aux frontières avec l’Europe centrale et orientale. L’adhésion de l’Autriche, de la Finlande et de la Suède à l’Union européenne a apporté des changements quantitatifs et qualitatifs majeurs dans les régions situées aux frontières exté22 Guide pratique de la coopération transfrontalière rieures de l’UE: l’UE possède désormais des frontières terrestres avec la Norvège, la Fédération russe, la Slovaquie, la Hongrie et la Slovénie. La coopération transfrontalière aux frontières extérieures de l'Union Européenne est non seulement très variée, mais aussi très diversifiée et complexe. En outre, ces régions frontalières sont fréquemment confrontées à des évolutions rapides dans les régions frontalières voisines. On peut différencier les catégories suivantes de régions frontalières aux actuelles frontières extérieures de l’UE: - les régions frontalières avec des pays de l'AELE (la Norvège et la Suisse), - les régions frontalières avec des pays associés qui souhaitent adhérer à l'UE (par exemple l’Estonie, la Pologne, la République Tchèque, la Hongrie, la Slovénie et la Bulgarie), - les régions ayant des frontières avec d'autres pays moins développés (par exemple l'Albanie, la Fédération russe, le Maroc). En ce qui concerne les frontières extérieures de la Grèce, de l'Allemagne orientale et de l'Autriche orientale, il s'agit de zones relevant de l'objectif 1. Par contre la plupart des régions en Suède/Finlande relevaient jusqu’ici de l'objectif 6 et feront partie de l’objectif 1 entre 2000 et 2006. Les régions frontalières avec des États de l'AELE se situent aux frontières de la Suisse avec la France, l'Italie, l'Autriche et l'Allemagne ainsi qu’à la frontière de la Norvège avec le Nord du Danemark et la Suède. La coopération transfrontalière se caractérise par les aspects suivants: A 2 Le point sur l´expérience - les grandes distances et la situation périphérique en Scandinavie, - le développement économique y est plus élevé que dans le reste de l'Union Européenne, ou bien dans la moyenne, - les régions frontalières sont des zones de passage essentielles ou des zones de transit internationales (Danemark, Suède, Finlande, Suisse), - il existe des structures, des institutions et des programmes de coopération transfrontaliers. Il existe des procédures institutionnalisées, ainsi que des accords bilatéraux. Sur le plan national/régional, des communautés de travail ou groupes de travail ont été établis, tels que "Nordkalotten Mittnorden", ARGE-Alp, Alpen-Adria, Cotrao ou le Conseil du Lac de Constance. Parallèlement, on a vu apparaître durant ces dernières années des formes de coopération transfrontalière sur le plan régional ou local (par exemple des eurorégions et d’autres structures transfrontalières en Scandinavie ainsi qu’entre la Suisse, l’Autriche, l'Allemagne, la France et l'Italie). Les régions frontalières avec les États de l'AELE définissent les priorités suivantes: - infrastructures respectueuses de l'environnement (priorité au rail, redéploiement des transports), coopération dans le secteur du tourisme, collaboration entre des petites et moyennes entreprises, promotion des relations culturelles et protection du patrimoine culturel, - des mesures communes ciblées pour la protection des régions montagneuses et pour la prévention de nouvelles exodes de population, 23 Guide pratique de la coopération transfrontalière - la promotion du développement économique et des ressources humaines. La coopération transfrontalière aux frontières extérieures de l'UE avec des États d'Europe centrale et orientale ainsi que dans la région méditerranéenne, est caractérisée par: - Il existe une volonté fortement marquée de renforcer la coopération transfrontalière par des contacts informels et des formes d'organisation, les États nationaux jouant un rôle prioritaire. - La coopération transfrontalière qui faisait jadis défaut pour des motifs politiques, fait des progrès continuels, surtout sur le plan régional et local. - Aux frontières extérieures de l'UE avec les États baltes, la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Bulgarie et la Slovénie sont apparus très rapidement des eurorégions et d'autres formes de coopération transfrontalière dont le nombre ne cesse d'augmenter (cela est également valable pour la Roumanie qui ne dispose pas d’une frontière avec la UE). - Des conflits entre États voisins ou des conditions-cadres politiques continuent de freiner la coopération transfrontalière ou la perturbent (régions frontalières de l’UE avec l'Albanie, l’ARYM, ou la Russie). - En dépit des caractéristiques géographiques, économiques et industrielles les plus variées, toutes les régions frontalières situées aux frontières extérieures sont confrontées à de graves différences économiques (économies industrielles et commerciales asymétriques, disparités monétaires et salariales, manque d'infrastructures et de passages frontaliers, problèmes d'environnement). A 2 Le point sur l´expérience - Des mouvements migratoires (politiques et économiques) influent sur le climat politico-psychologique dans ces régions frontalières. - Les démocraties et structures administratives encore jeunes doivent continuer à être améliorées. Les régions situées aux frontières extérieures avec l'Europe centrale et orientale déploient des efforts tout particuliers pour: - le développement des jeunes démocraties et des structures administratives, - l'amélioration de l'infrastructure et l'ouverture de nouveaux postes frontières, - l'amélioration des systèmes de transport et du réseau de communication, - la réduction des disparités économiques de part et d’autre de la frontière, - l'amélioration de la protection de l'environnement dans tous les domaines, - une collaboration encore plus intense en vue des programmes INTERREG futurs et leur gestion, - une meilleure combinaison des aides communautaires grâce à PHARE/ CBC et TACIS/CBC. Aux frontières extérieures de la Grèce (voir aussi l'objectif n° 1), on se concentre de plus en plus sur: - le développement de potentiels endogènes spécifiques à la région, - le développement de l'infrastructure de transport transfrontalière, en particulier l'ouverture à bref délai de postes frontières supplémentaires, - des projets effectivement transfrontaliers, - le traitement de thèmes écologiques transfrontaliers spécifiques, 24 Guide pratique de la coopération transfrontalière - une plus grande participation régionale et locale à la procédure INTERREG/Phare CBC. En ce qui concerne tout spécialement la coopération transfrontalière à la frontière de la Finlande et de la Norvège avec la Russie, il faut ajouter: - l'atténuation des grandes différences de niveau de vie et de structures (politiques et administratives), - la résolution des problèmes juridiques et de propriété comme condition préalable à une coopération durable, - l'établissement progressif d'une interpénétration économique (qui est presque totalement absente à ce jour), - la résolution de surmonter les barrières psychologiques par la diffusion de connaissances durables en tant que condition préalable à la compréhension et à la confiance. Structures transfrontalières dans l'Europe centrale et orientale dans l'année 2000 Dans l'année 2000, il y a déjà de nombreuses structures transfrontalières en Europe centrale et orientale. Elles sont caractérisées par une grande diversité en ce qui concerne leurs objectifs, leurs compétences et leurs capacités. On peut les distinguer par leur situation géographique aux frontières à l'UE (frontières extérieures de l'UE), la collaboration entre des pays associés et la collaboration entre les régions frontalières aux futures frontières extérieurs de l'UE et celles de la Russie, la Biélorussie, l'Ukraine et la Moldavie. Comme c'est le cas dans l'Europe du nord, de l'ouest et du sud, il faut surtout prendre en considération les structures transfrontalières différentes et distinguer entre A 2 Le point sur l´expérience - eurorégions et structures similaires et communautés de travail de nature différente A l'heure actuelle, il y a, pour autant que connu, environ 50 régions transfrontalières en tant qu'eurorégions ou communautés de travail dont 26 aux frontières extérieures de l'UE, 16 entre les pays de candidat et 8 aux futures frontières extérieures de l'UE. La plupart des eurorégions ou structures similaires ont été établies aux frontières extérieures de l'UE avec l'Estonie (EST/FIN), la Pologne (D/PL), la République Tchèque (D/CZ, A/CZ), la République Slovaque (SK/A), la Hongrie (HU/A), la Slovénie (SLO/IT et la Bulgarie (BG/GR). Ces structures représentent en même temps les structures transfrontalières les mieux développées dans les pays de l'Europe centrale et orientale. Surtout grâce à l'aide dans le cadre des programmes communautaires INTERREG et Phare CBC beaucoup d'eurorégions aux frontières extérieures de l'UE se sont réjouies d'un développement favorable. Dans ce contexte, il faut mentionner les eurorégions North Karelia (FIN/RF), Pomerania (D/PL/S), Pro Europa Viadrina (D/PL), Bober-Neisse (D/PL), Neisse (CZ/D/PL), Elbe-Labe (CZ/D), Erzgebirge (CZ/D), Egrensis (D/CZ), Bayerischer Wald/Böhmerwald (A/CZ/D) et Záhorie-Weinviertel (CZ/A/SK). L'eurorégion Neisse, fondée en 1991 à Zittau par la Pologne, la République Tchèque et l'Allemagne est la plus ancienne de ces eurorégions. Aux frontières entre les pays de candidat dans l'Europe centrale et orientale ainsi qu'aux autres frontières extérieures avec la Russie, la Biélorussie, l'Ukraine et la Moldavie plusieurs eurorégions ou communautés de travail transfrontalières se sont développées entre 1990 et 1999. Du nord au sud il 25 Guide pratique de la coopération transfrontalière s'agit, par exemple, de la Région Aluksne-Pskov (LV/EST/RUS), l'eurorégion Saule (S/L/LV/BLR), l'eurorégion Niemen, l'eurorégion Bug (PL//UKR), la grande nombre des eurorégions à la frontière tchèque/ slovaque/polonaise, Carpathian Euroregion (HU/PL/SK/UKR/RO), l'eurorégion Váh-Dunaj-Ipel (SK/HU), l'eurorégion DMTC/DKMT (CRO/HU), l'Únia-Slaná (SK/HU), l'Euro-Regió Ház Kht (HU/RO), l'eurorégion Upper Prut (RO/MOL) et l'eurorégion Danube South (BG/RO). Au cours des dernières années, d'autres régions frontalières et transfrontalières ont été établies qui, pourtant, n'ont pas encore acquises les structures fixes qui sont souhaitables quant à leur forme juridique, leur gestion et leur financement. Cependant, et cela est très remarquable, elles ont apprises beaucoup des eurorégions et communautés de travail occidentales en ce qui concerne, par exemple, le développement des structures et la programmation de la coopération transfrontalière. extérieures de l’UE. Elles présentent des degrés de développement divers qui vont des régions relevant de l’objectif 1 aux régions ne correspondant à aucun des critères fixés dans le cadre des fonds structurels européens. Seules certaines régions sont éligibles au programme INTERREG (4 programmes maritimes sous INTERREG I et 17 programmes maritimes le long des frontières intérieures et extérieures de l’UE sous INTERREG IIA). Les pays scandinaves ont une tradition particulièrement longue dans le domaine de la coopération aux frontières maritimes. Éléments clés favorisant une coopération transfrontalière intensive aux frontières maritimes: - Il serait souhaitable de soutenir les régions frontalières et transfrontalières dans l'Europe centrale et orientale, surtout dans les domaines suivants: - - renforcement des structures et secrétariats transfrontalières développement et réalisation des programmes dans la période 20002006 et gestion financière ainsi que développement secteur-spécifique des projets à l'aide de séminaires, consultations et information sur le plan régional. Frontières maritimes Les régions comportant des frontières maritimes se situent aussi bien aux frontières intérieures qu’aux frontières A 2 Le point sur l´expérience - Une courte distance entre les rives des régions frontalières ainsi que de bonnes liaisons de communication (ports, ferries) qui permettent des fonctions de ”Gateway” pour la libre circulation des marchandises et des personnes ainsi que pour le trafic international. Dans certains cas, où les régions frontalières sont très proches les unes des autres, l’accessibilité a encore été améliorée par la création de liaisons fixes entre les rives des régions concernées (p.ex, le tunnel sous la Manche entre le Royaume-Uni et la France, le pont enjambant l’Øresund reliant le Danemark à la Suède), qui ont en fait transformé en partie la frontière maritime en une frontière ”terrestre”. Des liens historiques forts et des affinités culturelles (p. ex. entre le Danemark/la Suède/ la Finlande, entre l’Estonie/ la Finlande ou entre l’Irlande/ le Pays de Galles). Les priorités pour les régions frontalières maritimes portent essentiellement sur les aspects suivants: 26 Guide pratique de la coopération transfrontalière - - - − − − − amélioration générale des liaisons de transport, particulièrement dans les régions de l’Objectif 1 (GR/I, p.ex.), afin de surmonter les difficultés d’accès. Cette amélioration porte sur le mode de transport (ferries, train, etc.), sur la durée du voyage d’une région frontalière à une autre, sur les coûts, sur la distance (proximité des régions de part et d’autre de la frontière) ainsi que sur des points spécifiques: la fonction de ”gateway” comme route principale d’accès aux et de transit sur les marchés internationaux (p.ex. Finlande/ Suède); ”des liens non-existants” dans l’infrastructure de transport et dans les réseaux de transport et de communication qui relient les régions frontalières (points d’accès) ; ”monitoring”, protection et gestion de l’environnement; développement et gestion commune des ressources de pêches; renforcement de la région transfrontalière en tant qu’entité économique. Ceci concerne plus particulièrement les régions frontalières maritimes très proches les unes des autres et se caractérisant par des liens historiques et culturels très importants (actions communes dans le cadre du développement économique, du tourisme, de la collaboration entre entreprises, de la recherche et de la formation) (p. ex. Åland); le défit pour les régions plus éloignées les unes des autres consiste dans le développement de contacts et de réseaux entre différentes autorités et organisations dans le cadre de la coopération interrégionale. Dans le cas des programmes frontaliers maritimes intérieurs, il existe de grandes différences qui peuvent être en grande partie regroupées géographiquement (voir tableau n° 1). A 2 Le point sur l´expérience Les cinq programmes du groupe Nord (Fyn-Kern, Storstrom-Ostholstein, Øresund, Åland et Kvarken-MittSkandia S/F) possèdent tous des structures transfrontalières régionales/locales permanentes qui ont été responsables de pratiquement tous les aspects techniques du développement et de la gestion des programmes INTERREG-IIA. A l’exception de Øresund, il existe pour tous ces programmes un compte bancaire commun sur lequel sont versés les subsides de l’UE. Le cas précédent contraste avec les trois programmes d’Europe méridionale (Grèce-Italie, Corse-Sardaigne, Corse-Toscane), qui sont totalement sous-développés en matière d’arrangements transfrontaliers entre institutions. On observe toutefois l’amorce d’une initiative importante visant à créer des structures permanentes sur le plan régional/local. Les trois programmes d’Europe occidentale (Ireland- Wales, Rives-Manche et Kent-NPC) constituent une forme intermédiaire où des arrangements transfrontaliers spécifiques en matière de gestion de programmes ont été pris dans le cadre d’INTERREG. Ces arrangements ne portent pas sur des structures communes mais visent plutôt une coordination, au sein de comités et de groupes de travail communs, des actions des instances compétentes du gouvernement central et des pouvoirs locaux et régionaux ainsi que des partenaires sociaux de part et d’autre de la frontière. En procédant de la sorte, le développement des programmes et les aspects techniques liés à la gestion des programmes bénéficient d’un degré élevé de coopération transfrontalière. Dans le cadre d’INTERREG IIA, le développement et la gestion des programmes maritimes extérieurs se font sans structures ni procédures 27 Guide pratique de la coopération transfrontalière transfrontalières. Seuls les composants suédois/norvégiens du programme Kvarken-MittSkandia (FIN/ S/N) font exception. En effet, dans ce cas, le conseil de Kvarken est responsable de la gestion du programme. Il s’agit néanmoins d’un programme de nature mixte qui concerne aussi bien des frontières intérieures et extérieures de l’UE que des frontières terrestres et maritimes. Pour certaines frontières, il existe déjà des structures transfrontalières ou de nouvelles initiatives qui pourront peutêtre être impliquées dans le futur dans la gestion d’INTERREG. Citons par exemple Südost-Skåne qui devrait collaborer au programme POMERANIA (D/PL). Il y a également la ‘Joint Programming and Monitoring Commission’ (Commission commune de programmation et de surveillance) pour Phare CBC dont la composition est transfrontalière (JPMC pour AL/I). Dans l’ensemble, il n’existe cependant A 2 Le point sur l´expérience pas pour les programmes maritimes extérieurs du groupe Sud d’initiatives visant à créer des structures transfrontalières régionales ou locales. De manière générale, on peut dire qu’il existe des structures et procédures transfrontalières très développées et pleinement opérationnelles dans le groupe de programmes Nord, ce qui n’est pas le cas du groupe Sud. Le groupe de programmes Sud occupe une position médiane, les trois programmes ayant atteint un bon niveau de gestion commune sans toutefois avoir créé de structures transfrontalières spécifiques. 28 Guide pratique de la coopération transfrontalière Tableau 1: programmes maritimes INTERREG IIA Zone géographique Nord Frontières intérieures de l’UE 9-Fyn-K.E.R.N. DK/D Frontières extérieures de l’UE 12 - Bornholm DK/Pays baltes 10 - Storstrom-Ostholstein DK/D 56 - Finlande/Estonie FIN/EST 11 - Oeresund DK/S 50 - Îles (Archipel) FIN/S 51 - Kvarken-MittSkandia FIN/S/N ___________________________________________________________________ Ouest 35 - Nord-Pas-de-Calais/Kent ”Transmanche” F/GB 36 - Rives-Manche F/GB 40 - Irlande-Pays de Galles Irl/GB ___________________________________________________________________ Sud 27 - Grèce-Italie GR/I 31 - Espagne-Maroc E/MRC 33 - Corse-Sardaigne F/I 44 - Italie-Albanie I/A 34 - Corse-Toscane F/I 45 - Gibraltar GB/MRC ___________________________________________________________________ A 2 Le point sur l´expérience 29 A3 INSTRUMENTS JURIDIQES FACILITANT LA COOPÉRATION TRANSFRONTALIÈRE Guide pratique de la coopération transfrontalière CHAPITRE A 3: INSTRUMENTS JURIDIQUES FACILITANT LA COOPERATION TRANSFRONTALIERE EN BREF: Ce chapitre donne un aperçu des différents instruments juridiques susceptibles de faciliter ou d’entraver la coopération transfrontalière en général ou la participation à des programmes ou projets spécifiques de coopération transfrontalière. Il porte sur les accords multilatéraux et les accords bilatéraux et trilatéraux signés entre États ainsi que sur divers types d’accords conclus entre autorités régionales et locales (p.ex., des conventions, protocoles ou traités). POINTS-CLES: • • • • • • L’Accord nordique (1977) sur la coopération transfrontalière entre municipalités fut un des premiers accords conclus entre États Les accords multilatéraux entre États, comme la Convention-cadre de Madrid du Conseil de l’Europe avec ses protocoles additionnels, n’ont été que d’une efficacité limitée en raison des importantes différences dans les structures administratives régionales et locales ainsi que les systèmes juridiques d’Etats voisins. Les accords régionaux et locaux, tels que les protocoles de travail, ont conduit à la création de nombreuses ”communautés de travail” transfrontalières aux frontières intérieures et extérieures de l’UE ainsi qu’en Europe centrale et occidentale. Des entraves et restrictions de nature juridique à la plupart des frontières empêchent encore aujourd’hui des instances locales et régionales de participer à la gestion de programmes transfrontaliers. Des accords bilatéraux (comme par exemple, l’accord BENELUX, l’accord germano-néerlandais ou l’accord de Karlsruhe) facilitent l’amélioration des structures transfrontalières et la mise en oeuvre de programmes transfrontaliers sur la base du droit public. Une collaboration sur la base de projets a dans certains cas été facilitée par des instruments juridiques européens ou nationaux (p.ex., les GEIE, les sociétés d’économie mixte). A 3 Instruments juridiques facilitant la coopération transfrontalière 31 Guide pratique de la coopération transfrontalière REFERENCES: ! Chapitre B.2: Les structures de coopération de niveau stratégique. ! Chapitre B.3: Structures de coopération au niveau d’un projet. ! Nordic Council: Agreement on Cross-Border Cooperation between Denmark, Finland, Norway and Sweden, (1977). ! Council of Europe (1989): European Outline Convention on Transfrontier Cooperation between Territorial Communities or Authorities, Madrid 21.V.1980, European Treaty Series No. 106, Strasbourg: Conseil de l’Europe, Division des Publications et des Documents. ! CONVENTION BENELUX: Concernant la Coopération Transfrontalière entre Collectivités ou Autorités Territoriales – De Benelux-Overeenkomst Inzake Grensoverschrijdende Samenwerking. ! Council of Europe (Edt.): Declaration on the legal aspects of transfrontier co-operation, Strasbourg 1988. ! Kommission der Europäischen Gemeinschaften (Hrsg.): Die Europäische wirtschaftliche Interessenvereinigung (EWIV) – Ein neues Instrument für die wirtschaftliche Zusammenarbeit in der Gemeinschaft, Bruxelles 1989. ! DEUTSCH-NIEDERLÄNDISCHES Abkommen zwischen dem Land Nordrhein-Westfalen, dem Land Niedersachsen, der Bundesrepublik Deutschland und dem Königreich der Niederlande über grenzübergreifende Zusammenarbeit zwischen Gebietskörperschaften und anderen öffentlichen Stellen vom 23.05.1991. Verdrag tussen het Koninkrijk der Nederlanden, de Bondsrepubliek Duitsland, het Land Niedersachsen en het Land Nordrhein-Westfalen betreffende grensoverschrijdende samenwerking tussen regionale overheidslichamen en andere openbare lichamen van 23 mei 1991. ! Vereinbarung über das NL-NRW/Nds-EU-Programm INTERREG II. ! Ministerie van Binnenlandse Zaken (Hrsg.): Nederlands-Duitse Overeendkomst grensoverschrijdende samenwerking, Den Haag december 1993. ! Bauer, J.: Verträge der Länder der Bundesrepublik Deutschland mit ausländischen Staaten über Fragen der kommunalen Zusammenarbeit, NWVBl.2/94, S. 41-50. ! Grotefels, S.: Die Novellierung des Art. 24 GG, DVBI. 15. Juli 1994, S. 785-792. ! Rahmenabkommen zwischen der Republik Österreich und der Italienischen Republik über die grenzüberschreitende Zusammenarbeit von Gebietskörperschaften, Wien am 27. Jan. 1993, kundgemacht in BGBl. Nr. 421 am 30. Juni 1995, S. 241 f. . ! Council of Europe (Edt.): Additional Protocol to the European Outline Convention on transborder Cooperation between territorial Communities or Authorities – Explanatory report, Strasbourg 1995. ! Accord de Karlsruhe, in: La Revue de Coopération Transfrontalière, no. 1, Mars 1996. ! Abkommen zwischen dem Land Nordrhein-Westfalen, dem Land Rheinland-Pfalz, der Wallonischen Region und der Deutschsprachigen Gemeinschaft Belgiens über grenzüberschreitende Zusammenarbeit zwischen Gebietskörperschaften und anderen öffentlichen Stellen, Mainz am 08. März 1996. ! Auswärtiges Amt der Bundesrepublik Deutschland (Hrsg.): Das Karlsruher Übereinkommen – Wegweiser grenzüberschreitende Zusammenarbeit, Bonn 1997. ! Halmes, G.: Regionale Integration in Europa, La Revue de la Coopération Transfrontalière, n° 7-Sept./Oct. 1997, S. 23-34. ! Staatsministerium Baden-Württemberg (Hrsg.): ”Das Karlsruher Übereinkommen in der Praxis – Bestandsaufnahme und Ausblick”, Begleitheft und Dokumentation eines Workshops am 15. Juli 1998 in Freiburg i. Br., Stuttgart 1998. ! Brunn, G/ Schmitt-Egner, P.: Grenzüberschreitende Zusammenarbeit in Europa, Baden-Baden 1998. ! benelux (Edt.): Grensoverschrijdende samenwerking, Studiedag Törnhout – 30. Oktober 1196, Gent 1999. Martinos, H./Gabbe, J. : Aspects institutionnels de la coopération transfrontalière, ARFE, Mars, 1999 Pour obtenir des informations supplémentaires sur les documents mentionnés ci-dessus, veuillez contacter le secrétariat ARFE/LACE, ARFE, Tél: +49 2562 702 19, Fax: +49 2562 702 59 ou le Conseil de l‘Europe, direction des affaires juridiques, coopération pour la démocratie locale et régionale, Tél: +33 388 41 30 21, Fax: +33 388 41 27 84. A 3 Instruments juridiques facilitant la coopération transfrontalière 32 Guide pratique de la coopération transfrontalière gestion des programmes transfrontaliers. Instruments juridiques appropriés en matière de coopération transfrontalière • Ces dernières années, la coopération transfrontalière entre autorités et collectivités locales et régionales a connu une évolution rapide non seulement dans les États membres de l’Union européenne mais aussi dans tous les pays d’Europe centrale et orientale. Différents types d’accords ont été utilisés, y compris des protocoles et des traités, en vue de faciliter les activités transfrontalières ou la constitution de structures transfrontalières. La participation directe des régions transfrontalières (collectivités locales et régionales) à la gestion de programmes transfrontaliers est toutefois encore freinée par une série d’entraves et de restrictions de nature juridique, lesquels peuvent se résumer comme suit: • • Étant donné qu’il n’existe pas d’instrument unitaire de droit public, adapté à la coopération transfrontalière et valable pour toute l’Europe, les activités transfrontalières et les programmes spécifiques continuent à être réglés par des accords bilatéraux entre États, qui dépendent essentiellement de la volonté politique des partenaires concernés. Certains systèmes juridiques nationaux permettent aux instances régionales et locales de participer directement à la coopération transfrontalière et donc également à la gestion des programmes correspondants. La participation des collectivités régionales à des conventions internationales prend donc des formes très diverses en Europe, ce qui a des répercussions sur le degré actuel de centralisation/ décentralisation de la La coopération transfrontalière fondée exclusivement sur le droit privé peut gérer des programmes développés et mis en oeuvre par des collectivités publiques étant donné que le contrôle des moyens publiques est garanti. Pourtant, les formes de coopération basées sur le droit public vont plus loin et garantissent plus de participation démocratique. Divers types d’accords – y compris des conventions et traités entre États – demeurent dès lors indispensables pour faciliter de manière générale la coopération transfrontalière à long terme et permettre la mise sur pied de structures et de programmes transfrontaliers joints. Dans le domaine de la coopération économique, il existe également des instruments spécifiques de droit européen (comme l'Association européenne d'intérêts économiques) ou national (comme les associations à but déterminé et les sociétés d’économie mixte), qui facilitent la coopération dans le cadre de projets. Accords multilatéraux Ces accords font partie des instruments les plus importants et les plus anciens ayant pour objectif de créer un cadre pour la coopération transfrontalière. En premier lieu, citons les accords signés entre États dans le cadre de l’intégration régionale (comme l’accord de coopération transfrontalière de 1977 passé entre les États scandinaves). En deuxième lieu viennent les accords conclus par des instances internationales comme le Conseil de l’Europe (Convention-cadre de Madrid sur la coopération transfrontalière des collectivités territoriales régionales et A 3 Instruments juridiques facilitant la coopération transfrontalière 33 Guide pratique de la coopération transfrontalière locales, ratifiée jusqu’à la fin de 1999 par 33 États. Un protocole additionnel était ratifié jusqu’à la fin de 1999 par 14 États). de la coopération dans le domaine de l’aménagement du territoire (cf. chapitre C1) et d’autres domaines de coopération clairement définis Ces Instruments fixent un certain nombre de conditions cadres pour les accords ou traités conclus entre collectivités régionales ou locales. Leur efficacité est toutefois limitée (comme c’est le cas pour la Convention-cadre de Madrid) étant donné qu’ils ne constituent pas une base contractuelle autonome mais créent uniquement des conditions cadres qui doivent être transposées dans la législation nationale (comme, par exemple, l’accord de Anholt conclu en 1991 et l’accord de Karlsruhe, conclu en 1996). Qui plus est, il existent d’importantes différences au niveau des structures régionales et locales ainsi que des systèmes juridiques des États signataires. Dans de nombreux cas, il s’avère dès lors impossible, Depuis les années soixante, de multiples accords intergouvernementaux sur la coopération transfrontalière ont été conclu. Ces accords peuvent prendre de formes différents comme, par exemple, des accords simples sur les relations de bon voisinage aux frontières, des accords sur l'aménagement du territoire, des accords sur une stratégie pour le développement régional transfrontalier ou des accords sur la réalisation de la Convention Cadre de Madrid qui permet la coopération transfrontalière entre les collectivités locales et régionales sur la base du droit public. - de conclure des accords directs entre autorités régionales en vue de créer des instruments durables de coopération couverts par le droit public ou privé, ou - de conférer aux collectivités nationales des compétences exclusives dans des affaires relevant du droit public et touchant à la coopération transfrontalière. Accords bilatéraux et trilatéraux Les accords et protocoles permettent uniquement de régler la coopération transfrontalière entre autorités nationales. Ce type de coopération s’effectue au sein de commissions intergouvernementales qui suivent différents plans d’action, opèrent dans différentes zones géographiques et sont chargées en général de la promotion Les accords suivants sont des exemples pour accords sur les relations du bon voisinage encourageant la compréhension mutuelle, la coopération, l'amitié et le bon voisinage: - l'Hongrie et l'Ukraine en 1991, - l'Hongrie et la Slovénie en 1992, - l'Hongrie et la République Slovaque en 1995, - l'Hongrie et la Roumanie en 1996. Entre 1990 et 2000, la Pologne a conclu des accords sur la coopération transfrontalière avec tous ses voisins (D/CZ/SK/UKR/BLR/LT/RUS). Déjà en 1973, la France et la Suisse ont conclu des accords particuliers pour fonder des "commissions de bon voisinage" chargées de résoudre les problèmes de voisinage dans le canton de Genève et les départements d'Ain et de Haute-Savoie. D'autres accords traitent des domaines plus spécifiques comme les accords sur la prévention de catastrophes et le soutien mutuel en cas d'émergence ou d'un accident grave (AutricheRépublique Slovaque 1999), sur l'ali- A 3 Instruments juridiques facilitant la coopération transfrontalière 34 Guide pratique de la coopération transfrontalière mentation en eau (Slovénie-Croatie 1996), l'emploi dans les régions frontalières (Autriche-Hongrie 1997), l'hygiène publique (Norvège-Suède 1993), le tourisme (Autriche-Hongrie 1980), affaires nucléaires (Finlande-Suède 1987). Les "commissions sur l'aménagement du territoire" recommandées par la Conférence européenne des Ministres responsables pour l'Aménagement du Territoire constituent un domaine particulier des accords intergouvernementaux. De telles commissions ont en particulier été établies dans les pays de l'Europe de l'ouest, par exemple: - BENELUX en 1969, - la Belgique – l'Allemagne en 1971, - la Suisse – l'Allemagne en 1973, - l'Autriche – l'Allemagne en 1974, - les Pays Bas – l'Allemagne en 1976. Etant donné que ces commissions peuvent seulement donner des recommandations, leur influence est plutôt petite. Leur marge de manœuvre a été même plus limité par les programmes communautaires particuliers INTERREG IIC (1997-1999) et INTERREG IIB (2000-2006) (cf. chapitre C1). Les accords conclu dans l'Europe occidentale et permettant la formation des commissions gouvernementales chargées de l'encouragement de la coopération transfrontalière couvrent un ensemble plus ample de tâches et sont caractérisées par une plus grande efficacité. De tels accords ont été conclu, par exemple, entre - la France et la Suisse (Genève) en 1973, - la France, l'Allemagne et la Suisse en 1975, - la France, l'Allemagne et le Luxembourg en 1980, - la France et l'Italie en 1981, - la France et l'Espagne en 1994. Dans les années 80 et 90, la conclusion de certains accords intergouvernementales a également abouti à la fondation de commissions gouvernementales dans les pays de l'Europe centrale et orientale. De telles commissions qui sont chargées de tâches dans le domaine du développement régional ont, par exemple, été formées pour - l'Autriche et l'Hongrie en 1985, - l'Allemagne et la Pologne en 1992, - la République Slovaque et la Pologne en 1994, - la République Slovaque et l'Hongrie en 1995, - la République Tchèque et la Pologne en 1995. Ces accords peuvent également permettre aux instances régionales de participer à la coopération mise sur pied entre autorités nationales. Cette solution est surtout utilisée dans les États fédéraux. Dans ce cas d’espèce, des accords de coopération entre différents niveaux des instances publiques permettent notamment de collaborer à la gestion de programmes et de projets transfrontaliers. Dans la plupart des cas, les autorités régionales et locales sont autorisées à conclure ellesmêmes des accords internationaux dans des questions relevant de leur compétence, pour autant que cela soit compatible avec la législation nationale en vigueur. En raison de leur compétence exclusive dans les questions relatives à la politique extérieure, les autorités nationales exercent le contrôle et se réservent le droit de mettre leur veto ou de donner leur accord. Les États peuvent en outre décider de signer des traités visant à créer une base générale pour la coopération transfrontalière régionale et locale. La Convention transfrontalière BENELUX de 1989/1997, le Traité transfrontalier Allemagne-Pays-Bas de 1991 et l'Accord de Karlsruhe de 1996 sont trois exemples d’accords conclus entre A 3 Instruments juridiques facilitant la coopération transfrontalière 35 Guide pratique de la coopération transfrontalière États dans le cadre de la Conventioncadre de Madrid. Ils permettent à des autorités régionales et locales ainsi qu’à certaines collectivités publiques de coopérer sur la base du droit public. Des accords comparables ont été signés entre l'Autriche et l'Italie en 1993, la Finlande et la Russie en 1995, la France et l'Italie en 1995, la France et l'Espagne en 1997, la Lituanie et la Biélorussie en 1998. En outre, il y a depuis quelque temps également des contrats conclu entre des régions européennes sans participation des gouvernements nationaux, comme, par exemple le contrat conclu entre le Rhénanie du Nord/Westfalie (D) Rhénanie Palatinat (D), la Communauté Germanophone (B) et la Région Wallonie (B). Cet accord est en général comparable à l'Accord de Anholt (D/NL) conclu en 1991. Accords aux niveaux régional et local Les accords de ce type ont permis la signature de nombreux protocoles de travail qui ont conduit à la fondation de communautés de travail aux frontières intérieures et extérieures de l’Union européenne (Communauté de Travail des Alpes Occidentales – COTRAO; ARGE ALP; ARGE Alpen Adria; Communauté de Travail des Pyrénées – CTP; Communauté de Travail du Jura – CTJ; et Communauté de Trabalho do Norte Portugal – Galicia). Souvent, ces accords ne sont pas reconnus officiellement par les États alors qu’il s’agit d’une condition fondamentale pour que les organisations aient la possibilité de participer directement à la gestion de programmes transfrontaliers. Les traités ou conventions de ce type peuvent également s’accompagner de réglementations précises concernant la gestion des programmes de coopération. Ils sont devenus en très peu de temps les instruments les plus utilisés de coopération transfrontalière et portent sur tous les aspects et toutes les étapes d’un "programme transfrontalier" Élaboration; Mise en oeuvre; Surveillance; Financement; Contrôle. Le Traité transfrontalier Allemagne – Pays-Bas (Anholter Abkommen de 1991) a ainsi permis la signature d’un accord additionnel pour la gestion et la mise en oeuvre décentralisée de programme transfrontaliers INTERREG entre l’Allemagne et les Pays-Bas. A 3 Instruments juridiques facilitant la coopération transfrontalière 36 Guide pratique de la coopération transfrontalière CHAPITRE A 4: INITIATIVES ET PROGRAMMES DE L’UE EN BREF: Ce chapitre présente les principaux initiatives et programmes de l’Union européenne qui encouragent la coopération transfrontalière dans les régions frontalières de l’UE, des pays d’Europe centrale et orientale et des pays tiers de la Méditerranée. POINTS-CLES: • INTERREG est “l’initiative communautaire” la plus importante de l’UE. Pour la période 20002006 elle est appelée “INTERREG III” et encourage trois types de coopération transfrontalière: • Volet A: Coopération transfrontalière • Volet B: Coopération transnationale • Volet C: Coopération interrégionale • La coopération transfrontalière (volet A d’INTERREG) est le type de coopération le plus ancien et reçoit la majeure partie des fonds INTERREG III. Elle prolonge INTERREG I (19901993) et INTERREG IIA (1994-1999). • L’initiative PHARE CBC destinée à encourager la coopération transfrontalière a été lancée en 1994 par l’UE pour favoriser les opérations de coopération transfrontalière dans les régions des PEC jouxtant l’UE. Depuis décembre 1998, elle couvre également les régions frontalières aux frontières entre les pays candidats d’Europe centrale. PHARE CBC correspond au volet A d’INTERREG. • Le financement de l’EU sous INTERREG (volet A) et PHARE CBC se fait par l’intermédiaire de programmes de coopération transfrontalière basés sur des stratégies communes et des structures de gestion transfrontalière. Ces deux instruments sont gouvernés par des règlements communautaires différents et ne sont pas entièrement coordonnés. • Un financement de l’UE est disponible pour certains autres projets transfrontaliers, dont: • TACIS (qui couvre les régions frontalières occidentales de Russie, de la Biélorussie, d’Ukraine et de Moldavie) • MEDA (peut financer certaines régions frontalières de pays tiers de la Méditerranée) • CARDS (nouvel instrument – décembre 2000 – qui peut financer la coopération transfrontalière dans les pays des Balkans occidentaux • Projets de réseaux LACE de l’ARFE (création de réseaux et assistance technique aux régions frontalières). REFERENCES • Orientations de la Commission européenne concernant INTERREG III: JO 2000/C 143/08 (28 avril 2000) • Règlement de la Commission européenne concernant PHARE CBC: 2760/98 (décembre 1998) • Règlement du Conseil concernant TACIS: 1279/96 (4 juillet 1996) • Règlement du Conseil concernant: MEDA: (27 novembre 2000) • Règlement du Conseil concernant CARDS: 2666/2000 (7 décembre 2000) A 4 Initiatives et programmes de l’UE 39 Guide pratique de la coopération transfrontalière Le soutien de l’UE à la coopération transfrontalière Depuis 1990, L’Union européenne accorde un soutien financier à la coopération transfrontalière par l’intermédiaire d’initiatives, de programmes et de projets. Le premier de ces instruments est l’initiative INTERREG, lancée en 1990 et qui concerne les régions frontalières de l’UE. Le programme de coopération transfrontalière Phare CBC a suivi en 1994; il couvre les régions frontalières des pays d’Europe centrale. INTERREG et PHARE CBC ont considérablement progressé dans les années 1990 et financeront des programmes de grande envergure au cours de la période 2000-2006. Parmi les autres instruments de coopération transfrontalière de l’UE, moins développés, on trouve TACIS (destiné à certaines régions frontalières de l’exUnion soviétique), MEDA (pour les pays tiers méditerranéens) et CARDS (nouveaux programmes pour les pays de la partie occidentale des Balkans). Depuis 1990, l’UE finance également les projets LACE de l’ARFE. Ceux-ci fournissent des conseils et encouragent l’échange des bonnes pratiques et la création de réseaux entre les régions frontalières. L’initiative INTERREG (1990-1999) La mise en place de l’initiative communautaire INTERREG constitue une reconnaissance de l’importance croissante des régions frontalières et de la coopération transfrontalière dans le processus d’intégration européenne. L’approbation de 31 Programmes opérationnels INTERREG I (1991-1993) reflétait la diversité des régions fronta- A 4 Initiatives et programmes de l’UE lières et des expériences de la coopération transfrontalière au sein de l’UE: • Programmes opérationnels sur les frontières intérieures et extérieures de l’UE; • Régions de l'Objectif no. 1 sousdéveloppées et régions-clés de l’UE; • Régions possédant une expérience de la coopération transfrontalière régionale et locale (“bottom-up”) et régions ayant une approche plus centralisée (programmes “topdown). Avec une contribution totale de 1082 millions d'euros, l’UE a financé des projets dans des domaines nombreux et variés: transports et communications, environnement, commerce, tourisme, développement rural, formation. A la suite du succès d’INTERREG I, le Conseil européen a, lors de son sommet d’Edimbourg, fait de la coopération transfrontalière une priorité pour les initiatives communautaires pendant la période 1994-1999 des Fonds structurels. L’initiative INTERREG II comportait trois volets: • INTERREG IIA : volet principal, concerne la coopération transfrontalière; reçoit en tout 2562 millions d'euros de l’UE; • INTERREG IIB : son objectif est l’achèvement de certains réseaux énergétiques (ancienne initiative REGEN); reçoit 550 millions d'euros; • INTERREG IIC: introduit en 1996, vise la coopération transnationale dans certains domaines, dont l’aménagement du territoire; reçoit 413 millions d'euros. Au total, 59 Programmes opérationnels ont été soumis et approuvés sous INTERREG IIA et ont reçu en tout 2,6 milliards d’euros, le montant le plus 40 Guide pratique de la coopération transfrontalière important alloué par une initiative communautaire. Lorsqu’on y ajoute le cofinancement obligatoire (national, régional, local, y compris les fonds privés), ce montant s’élève à 4 milliards d’euros. Au cours des années 90, INTERREG a versé environ 6,5 milliards d’euros pour la coopération transfrontalière, permettant ainsi la réalisation de plusieurs milliers de projets transfrontaliers supplémentaires. aux frontières extérieures et intérieures de l’UE. Le nombre de frontières intérieures et extérieures a augmenté suite à l’accession à l’UE de l’Autriche, de la Suède et de la Finlande. Une analyse des Programmes opérationnels démontre l’importance croissante des frontières extérieures de l’UE: 35 programmes concernent les frontières intérieures de l’UE et 24 les frontières extérieures (Pays d’Europe centrale, Russie, Norvège, Suisse, Chypre, Maroc). Pour la première fois, INTERREG IIA a couvert toutes les régions frontalières Ventilation financière d’INTERREG IIA Régions frontaliè- Objectif 1/6 régions Autres régions Total res Frontières intérieu- 1065 millions 600 millions 1655 millions res Frontières extérieu- 795 millions 105 millions 900 millions res Total (€) 1860 millions 705 millions 2565 millions programmes les plus importants sont des programmes “nationaux” qui couUn second facteur dans l’expansion vrent l’ensemble d’une frontière natiosignificative d’INTERREG IIA est nale. l’emphase accrue sur la coopération aux frontières maritimes. En tout, 16 INTERREG III (2000-06) Programmes opérationnels maritimes ont été financés sous INTERREG IIA, Avec une allocation de 4875 million contre 4 seulement sous INTERREG I. d'euros, INTERREG sera l’initiative La plupart de ces programmes (11) communautaire la plus importante concernent des frontières intérieures sous les Fonds structurels de l’UE de l’UE. pour la période 2000-2006 (“INTERREG III”). Au mois d’avril Les fonds alloués par l’UE à des Pro2000, la Commission européenne a grammes opérationnels dans certains établi ses orientations officielles1. régions de l'Objectif no. 1 dépassent 100 millions d'euros; les principaux INTERREG III comportera trois volets bénéficiaires sont l’Espagne/Portugal couvrant: (552 millions d'euros) et la Grèce/frontières extérieures (310 mil• Volet A: coopération transfronlions d'euros). L’assistance financière talière, prolongement versée aux 59 Programmes opérationd’INTERREG I et IIA; nels est variable; par exemple, 30 pro• Volet B: coopération transnatiogrammes reçoivent de 5 à 25 millions nale, représente un prolongement d'euros. Il convient de noter que la d’INTERREG IIC; et plupart des • Volet C: coopération interrégionale, nouveau volet correspondant 1 A 4 Initiatives et programmes de l’UE JO 2000/C 143/08 41 Guide pratique de la coopération transfrontalière à un prolongement, voire un élargissement du domaine de coopération précédemment couvert par RECITE et les programmes de type Ecos-Ouverture. • Les objectifs des trois volets ont été définis comme suit: • 1.• 1.• 1.• Volet A: la coopération transfrontalière entre collectivités territoriales contiguës vise à développer des pôles économiques et sociaux transfrontaliers à partir de stratégies communes de développement territorial durable. Volet B: la coopération transnationale entre autorités nationales, régionales et locales vise à promouvoir un plus haut degré d’intégration territoriale au sein de vastes groupements de régions européennes, dans le but de parvenir à un développement durable, harmonieux et équilibré dans la Communauté, et à une meilleure intégration territoriale avec les pays candidats et les autres pays voisins. Volet C2: la coopération interrégionale vise l’amélioration de l’efficacité des politiques et outils de développement régional et de cohésion par la mise en réseau, en particulier pour les régions en retard de développement et de reconversion. Les principes généraux pour les trois volets d’INTERREG III sont: • Une stratégie et un programme de développement transfrontaliers/transnationaux communs • Un partenariat et une approche locale (“bottom-up”) 2 La Commission européenne a publié un projet d’orientations supplémentaires concernant le volet C. A 4 Initiatives et programmes de l’UE • Une complémentarité avec les interventions principales (“mainstream”) des Fonds structurels Une approche plus intégrée de la mise en œuvre des initiatives communautaires Une coordination effective entre INTERREG III et les instruments de politique extérieure de la Communauté, particulièrement dans la perspective de l’élargissement. Le volet A est la forme de coopération transnationale la plus ancienne et recevra la plus grande partie3 des ressources financières d’INTERREG III. A très peu d’exceptions près4, le développement, l’approbation et la mise en œuvre des programmes sous le volet A seront séparées de ceux des programmes des volets B et C. Certaines dispositions des nouvelles orientations concernant le volet A prolongent INTERREG I et IIA de manière remarquablement cohérente et seront bien connues des personnes déjà engagées dans le développement et la gestion des programmes INTERREG. Parmi elles, on compte: • • La définition des zones éligibles. Comme sous INTERREG I et INTERREG IIA, les zones éligibles sont spécifiées dans une annexe aux orientations qui, à de très rares changements près, couvre les mêmes zones et les mêmes frontières qu’INTERREG IIA. L’étendue des zones éligibles, qui est maintenue au niveau NUTS III. Dans certains cas particuliers, 20% du budget du programme peut être consacré aux zones NUTS III adjacentes. 3 Le volet A recevra entre 50% et 80%, le volet C 6%; le reste sera alloué au volet B. 4 Il est prévu qu’un programme d’initiative communautaire “volet B” pour les régions de la mer Baltique couvre également des mesures “volet A”. 42 Guide pratique de la coopération transfrontalière • La très grande variété des actions éligibles. Les orientations donnent à titre indicatif une liste de thèmes prioritaires (voir encadré cidessous), qui avec les mesures éligibles sont amplifiés dans une annexe. Toutefois, il est indiqué que cette liste est indicative et qu’une liste complète des actions éligibles sous les Fonds structurels est disponible. D’autres dispositions des orientations introduisent de nouveaux impératifs qui marquent des modifications significatives du contenu ou de l’emphase: L’existence d’une stratégie commune et le développement commun du programme sont des conditions essentielles, et les opérations doivent se baser sur une programmation commune pour les régions concernées. L’ouverture d’un compte bancaire commun, au moins pour les contributions de l’UE, est un nouvel impératif d’une importance capitale. Une autre condition-clé de l’acceptation d’un programme INTERREG IIIA par la Commission européenne est une gestion commune de la mise en œuvre du programme. Les nouvelles orientations se caractérisent par le principe d’un partenariat transfrontalier élargi et l’insistance sur une approche “bottom-up” à développer et à mettre en œuvre depuis l’élaboration de la stratégie commune jusqu’à la mise en œuvre des opérations. Il est prévu que des structures transfrontalières régionales basées sur les autorités régionales/locales des régions frontalières prennent l’initiative de la préparation des programmes, puis de leur gestion et de leur évaluation, le cas échéant en partenariat avec les autorités nationales. Deux types de programme sont possibles sous le volet A: A 4 Initiatives et programmes de l’UE • • Un programme unique pour l’ensemble d’une frontière, comprenant plusieurs sousprogrammes régionaux dans le cas des frontières longues (Espagne/Portugal, Allemagne/Pologne par exemple); Des programmes régionaux portant sur des tronçons de frontière (i.e. Eurorégion ou niveau similaire), comme c’était déjà le cas sous INTERREG I et IIA pour les frontières D/NL, NL/B, D/F, F/UK, de nombreuses frontières scandinaves, etc. Conformément au Règlement général des Fonds structurels, un Comité de suivi commun sera créé pour la surveillance du programme. Un Comité de pilotage commun reflétant la composition du partenariat transfrontalier sera responsable de la gestion opérationnelle de la mise en œuvre de chaque programme ou sous-programme, y compris la sélection finale et l’approbation des projets. Le Règlement général des Fonds structurels impose également la nomination d’une autorité de gestion responsable de la gestion générale du programme commun, ainsi que d’une autorité de paiement pour l’administration financière commune. Les orientations envisagent aussi un secrétariat technique commun pour assister l’autorité de gestion dans les tâches de gestion opérationnelle. Le système de gestion financière est simplifié et assoupli par l’utilisation d’un Fonds structurel unique (FEDER), dont les capacités élargies lui permettent de couvrir des actions normalement éligibles sous le FSE, le FEOGA et l’IFOP. Par ailleurs, l’ensemble des fonds du FEDER - et de préférence les fonds nationaux correspondants - sera transféré sur le compte bancaire unique du pro- 43 Guide pratique de la coopération transfrontalière gramme, sans être ventilés entre les différents Etats membres. Les Etats membres ont été invités par la Commission européenne à soumettre des programmes d’initiatives communautaires avant le mois de novembre 2000 et la plupart l’ont fait. D’autres programmes devraient être présentés dans les premiers mois de 2001. En principe, la Commission devrait examiner et approuver ces programmes dans les cinq mois qui suivent leur soumission valable. En tout, 52 PIC environ devraient être approuvés sous INTERREG III. La mise en œuvre de ce volet de l’initiative devrait avoir commencé à la mi-2001. PHARE CBC Le programme PHARE CBC a été créé en 1994 pour la promotion de la coopération transfrontalière entre régions des PEC et de l’UE. Les régions éligibles étaient les régions des PEC jouxtant les frontières de l’UE. Au cours de la période 1994-1999, les programmes PHARE CBC ont couvert 15 frontières nationales et reçu 1 milliard d’euros de l’UE, davantage que les sommes allouées au programme INTERREG IIA correspondant. Les programmes PHARE CBC soutenaient principalement des actions dans le domaine des infrastructures (transports et environnement) et du développement économique. Certains programmes finançaient également des projets de petite envergure, par exemple de type “people-to-people”. Le premier Règlement de la Commission concernant Phare CBC a été introduit en 1994, avec pour objectif de “refléter” INTERREG, et prévoyait la mise en place de programmes Phare CBC sur les frontières des PEC avec les Etats membres de l’UE. L’approximation entre INTERREG et A 4 Initiatives et programmes de l’UE PHARE CBC n’a été que limitée. En 1998, la Commission a introduit le Règlement actuel concernant PHARE CBC5, dont les objectifs sont les suivants: • Promouvoir la coopération entre les régions frontalières des pays d’Europe centrale et orientale et les régions adjacentes des pays voisins (Etats membres et pays en voie d’accession) et aider ainsi ces régions frontalières à surmonter les problèmes de développement spécifiques pouvant découler, notamment, de leur situation dans l’économie nationale, dans l’intérêt des populations locales et selon des modalités compatibles avec la protection de l’environnement; et • Promouvoir la création et le développement de réseaux de coopération de part et d’autre de la frontière, de même que l’établissement de liens entre ces réseaux et les réseaux communautaires plus vastes. Ce nouveau Règlement PHARE CBC de 1998 a établi plusieurs paramètresclés pour les programmes de coopération transfrontalière concernant les frontières des PEC, qui restent valables à ce jour, notamment: • Il élargit l’éligibilité géographique en incluant des frontières PEC/PEC entre les 10 PEC candidats; • Il redéfinit les actions éligibles sous PHARE CBC (voir encadré cidessous); • Il introduit de nouveaux instruments de planification et de mise en œuvre: - Documents communs de programmation - Comités mixtes de coopération 5 Règlement de la Commission 2760/98 44 Guide pratique de la coopération transfrontalière - Fonds communs pour les petits projets (Joint Small Project Funds). Les programmes Phare CBC pour 1999 et 2000 ont été préparés sous le nouveau Règlement. Toutefois, ils ne bénéficiaient pas d’actions correspondantes sous INTERREG. Pendant la nouvelle période des Fonds structurels européens (2000-2006), PHARE CBC doit en principe correspondre au volet A d’INTERREG. Des stratégies transfrontalières et des Documents communs de programmation ont été en préparation pendant la majeure partie de 2000, en particulier depuis la publication au mois d’avril 2000 des orientations de l’UE pour INTERREG III, et le sont encore dans certains cas. A 4 Initiatives et programmes de l’UE Après 2000, toutes les régions frontalières UE/PEC seront couvertes par de nouveaux DCP approuvés sous les règlements et les règles de procédure des Fonds structurels (en tant que PIC). Une approche similaire a été adoptée pour les frontières PEC/PEC éligibles sous PHARE CBC et des DPC ont déjà été préparés ou sont en cours de préparation (même en cas d’application de règlements et de procédures communs, l’approbation financière officielle doit avoir lieu séparément de part et d’autre). 45 Guide pratique de la coopération transfrontalière Domaines prioritaires sous INTERREG IIIA a) Promouvoir le développement urbain, rural et côtier; b) Renforcer l’esprit d’entreprise et le développement des PME (y compris dans le secteur du tourisme) et les initiatives locales d’emploi; c) Favoriser l’intégration du marché du travail et l’inclusion sociale; d) Partager les ressources humaines et les équipements relatifs à la recherche et au développement technologique, à l’enseignement, à la culture, à la communication et à la santé en vue d’améliorer la productivité et de contribuer à la création d’emplois; e) Soutenir la protection de l’environnement local et global, l’augmentation du rendement énergétique et les énergies renouvelables; f) Améliorer les transports (plus particulièrement les mesures mettant en œuvre des moyens de transport plus respectueux de l’environnement), les réseaux et les services d’information et de communication, les systèmes hydriques et énergétiques; g) Augmenter la coopération dans les domaines juridique et administratif, afin de contribuer au développement économique et à la cohésion sociale; h) Accroître les potentiels humains et institutionnels relatifs à la coopération transfrontalière afin de contribuer au développement économique et à la cohésion sociale. Actions éligibles sous Phare CBC a) La lutte contre les obstacles administratifs et institutionnels à la libre circulation des marchandises, des personnes et des services par-delà les frontières, en tenant compte des aspects liés à la sécurité; b) L’amélioration des infrastructures, notamment celles de communication, et l’approvisionnement local en eau, en gaz et en électricité, favorisant ainsi l’ensemble des régions frontalières; c) La protection de l’environnement, notamment la gestion des déchets, la gestion de l’environnement et la prévention de la pollution, en tenant compte des problèmes accentués par la proximité des frontières extérieures; d) Le développement agricole et rural, en veillant plus particulièrement à faciliter les projets de coopération transfrontalière; e) Les mesures dans les domaines de l’énergie et des transports visant à achever la mise en place des réseaux transeuropéens, conformément aux orientations adoptées par la Commission; f) Les actions liées à la politique communautaire dans le domaine de la justice et des affaires intérieures; g) La promotion de la coopération commerciale, le développement des entreprises, la coopération financière et la coopération entre institutions représentant le secteur commercial et industriel (chambres de commerce, par exemple); h) L’aide à l’investissement et la fourniture de services et d’infrastructures d’encadrement, notamment en ce qui concerne le transfert de technologies et le marketing des petites et moyennes entreprises; i) La formation et l’emploi; j) Le développement économique local, y compris la promotion du tourisme; k) La promotion de la coopération dans le domaine de la santé, notamment par le partage de ressources et d’infrastructures à l’échelle transfrontalière; l) Le développement ou la mise en place de ressources et d’infrastructures destinées à améliorer les flux d’information et de communication entre les régions frontalières, notamment sous la forme d’aides au développement de radios, de télévisions, de journaux et d’autres médias à caractère transfrontalier; m) Les échanges culturels. n) les initiatives locales en matière d’emploi, d’éducation et de formation. A 4 Initiatives et programmes de l’UE 46 Guide pratique de la coopération transfrontalière Coordination d’INTERREG (Volet A) et Phare CBC Depuis l’introduction en 1994 de Phare CBC avec l’intention de “refléter” INTERREG, de nombreuses différences entre les régimes PHARE CBC et INTERREG ont alourdi la coordination des programmes et des actions transfrontaliers sous ces deux instruments communautaires. Elles proviennent en général des règlements “parents” qui gouvernent les deux instruments: le Règlement des Fonds structurels dans le cas d’INTERREG et le Règlement PHARE CBC principal6 ainsi que le Règlement financier général concernant l’aide extérieure7 dans le cas de PHARE CBC. Les différences principales se résument comme suit: • • • • Les programmes INTERREG bénéficient d’une allocation ferme de fonds de l’UE pour toute la durée du programme, tandis que les programmes PHARE CBC ont (dans le meilleur des cas) un cadre pluriannuel indicatif; Les programmes INTERREG sont approuvés une fois par la Commission pour une période de plusieurs années (période en cours: 20002006), tandis que les programmes Phare CBC doivent être approuvés chaque année par la Commission; Les projets individuels sous INTERREG ne nécessitent pas l’approbation de la Commission européenne. En revanche, les projets Phare CBC sont normalement soumis à la Commission pour une approbation/un aval ex ante, à l’exception des très petits projets; Aucune limitation de taille n’est applicable dans le cas d’INTERREG, alors qu’un budget minimum de 2 millions d'euros est imposé pour les 6 Règlement du Conseil 3906/89 Règlement financier du Conseil du 21/12/1977, JO L 356 7 A 4 Initiatives et programmes de l’UE • projets PHARE CBC (sauf projets financés par le fonds PHARE pour les petits projets (Small Project Funds); Certaines actions éligibles sous PHARE CBC ne peuvent être utilisées que pour les petits projets (actions j à n – voir encadré). Les régions frontalières et l’ARFE ont demandé plusieurs fois à la Commission de modifier les règles de fonctionnement de PHARE CBC afin de le rapprocher d’INTERREG. Le nouveau Règlement Phare CBC de décembre 1998 constitue un premier pas dans ce sens, avec l’introduction des Comités mixtes de coopération, des Documents communs de programmation et des fonds communs pour les petits projets. Ces modifications ont été renforcées dans les orientations de la Commission pour INTERREG III, qui comprennent un paragraphe sur la coordination d’INTERREG avec Phare CBC et d’autres programmes d’aide extérieure. Toutefois, les différences entre les règlements gouvernant INTERREG et Phare CBC rendent difficile un rapprochement entre les deux parties lors de la mise en œuvre des programmes et des projets. Dans une tentative pour résoudre ces difficultés, la Commission européenne a approuvé le 27 octobre 2000 une Communication8 de M. Verheugen, Commissaire chargé de l’élargissement, sur le renforcement de la préparation à l’adhésion. Ce document annonçait des changements destinés à faire évoluer la coopération transfrontalière sous Phare CBC vers INTERREG. Ces changements entreront en vigueur à partir de 2001 et comprendront une utilisation beaucoup plus intensive de systèmes de sub8 Cette Communication est intitulée: "Phare 2000 Review – Strengthening Preparations for Membership" 47 Guide pratique de la coopération transfrontalière ventions pour les projets d’une valeur de 50 000 à 2 millions d’euros. Ceci réduira l’impératif d’approbation ex ante de la Commission pour les projets individuels, et fera disparaître les contraintes liées à la taille des projets. Le compte rendu de M. Verheugen a également confirmé la continuation des fonds pour les petits projets dans le cas des projets de moins de 50 000 euros. De nouvelles dispositions concernant la mise en œuvre des programmes et des projets, y compris les systèmes de subventions, figurent dans Practical Guide to PHARE, ISPA & SAPARD contract procedures9, ouvrage de la Commission européenne. PHARE CREDO Le programme PHARE CREDO a été développé en 1996 pour encourager la coopération transfrontalière “est-est” entre régions et collectivités frontalières PEC-PEC et PEC-NEI. Les objectifs de CREDO étaient de favoriser les relations de bon voisinage et la stabilité sociale dans les régions frontalières et de promouvoir une coopération transfrontalière susceptible de contribuer au développement économique et communautaire ainsi qu’à la décentralisation des PEC. Plusieurs types de projets multisectoriels étaient éligibles, dont: le développement économique, la coopération socio-culturelle, les services urbains et régionaux, les ressources humaines, l’environnement et les administrations locales et régionales. Les bénéficiaires éligibles étaient des organes publics et privés décentralisés et des associations sans but lucratif. Le programme CREDO a mis en valeur et multiplié les opportunités de développement transfrontalier sur de nombreuses frontières, et a financé des projets véritablement transfrontaliers avec des partenaires de part et d’autre de la frontière. Cependant, il souffre d’une image négative dans de nombreuses régions frontalières: structures et gestion complexes et bureaucratiques, budget général relativement restreint, lenteurs au niveau de la mise en œuvre, absence d’une approche programmatique comparable à celles d’INTERREG et de PHARE CBC. La Commission européenne a donc décidé de remplacer CREDO sur les frontières entre pays candidats en étendant les régions éligibles sous Phare CBC (voir ci-dessus). Pourtant, à ce jour (décembre 2000), il n’est pas clair de quelle manière les fonds PHARE seront mis à disposition pour la coopération transfrontalière dans les autres régions frontalières des pays bénéficiaires de PHARE lorsqu’elles ne sont pas couvertes par PHARE. TACIS CBC Le programme de coopération TACIS CBC a été lancé en 1996 pour financer les activités transfrontalières sur les frontières occidentales des pays bénéficiaires avec l’UE et les PEC, c’est-àdire les régions frontalières occidentales de la Biélorussie, d’Ukraine et de Moldavie. TACIS CBC vise essentiellement les réseaux frontaliers: dispositifs de passage, environnement et coopération transfrontalière au niveau local, y compris le Baltic Small Projects Facility. Le programme pour 1997 comprend une initiative de renforcement des capacités régionales (RCBI), confiée à l’ARFE (voir ci-dessous). 9 Cet ouvrage est disponible sur le site Internet SCR de la Commission: http://europa.eu.int/comm/scr/tender/testing/pra ctguide/annexes_en.htm A 4 Initiatives et programmes de l’UE TACIS CBC fait partie d’un programme TACIS plus large relatif à la fourniture d’une assistance aux Nouveaux états 48 Guide pratique de la coopération transfrontalière indépendants et à la Mongolie dans l’effort d’assainissement et de redressement de leur économie. Le Règlement du Conseil de 1999 encourage la coopération transfrontalière entre les NEI et l’UE et les PEC, et entre les NEI eux-mêmes. La coopération transfrontalière doit avant tout servir à: • aider les régions frontalières à surmonter les problèmes de développement spécifiques causés par leur isolement relatif; • encourager l’interconnexion entre les réseaux situés de part et d’autre de la frontière, par exemple les équipements de passage des frontières; • accélérer le processus de transformation dans les états partenaires par leur coopération avec les régions frontalières de l’UE ou des PEC; et • réduire les risques transfrontaliers liés à l’environnement et la pollution. TACIS CBC ne bénéficie ni d’une approche programmatique ni d’arrangements institutionnels spécifiques concernant son fonctionnement, régionaux ou autres, qui soient comparables à ceux d’INTERREG (volet A) ou de PHARE CBC. De ce fait, la coordination entre les actions transfrontalières sous TACIS et les autres instruments de financement de l’UE s’est avérée quasiment impossible à ce jour. CARDS et MEDA En décembre 2000, l’UE a adopté un nouveau règlement10 concernant l’assistance aux pays des Balkans occidentaux (appelé CARDS) et couvrant l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, la République fédérale de Yougoslavie et l’ARYM. Entre autres, 10 Règlement du Conseil 2666/2000 A 4 Initiatives et programmes de l’UE CARDS encouragera “le développement de relations plus étroites entre les pays bénéficiaires et entre ces pays et l’Union européenne et entre ces pays et les pays candidats à l’adhésion à l’Union européenne, en coordination avec les autres instruments visant la coopération transfrontalière, transnationale et transrégionale avec les pays tiers”. Cela signifie que les programmes Phare CBC pour l’Albanie/Grèce et la Grèce/ARYM seront remplacés par de nouveaux programmes sous CARDS, et que de nouveaux programmes pourront être développés, par exemple sur les frontières Croatie/Slovénie, Croatie/Hongrie et Bulgarie/ARYM. Les modalités des programmes transfrontaliers sous CARDS et de leur coordination avec INTERREG et Phare CBC ne sont pas encore connues. L’UE vient également de modifier le Règlement concernant le MEDA (assistance financière et technique aux pays tiers méditerranéens). Bien que le MEDA offre des possibilités de coopération transfrontalière, ce programme ne dispose d’aucun arrangement programmatique, institutionnel ou autre équivalent à ceux d’INTERREG (volet A) ou Phare CBC. Or, de tels arrangements sont nécessaires à la coordination avec INTERREG sur certaines frontières, par exemple Espagne/Maroc, Gibraltar/Maroc, Grèce/ Chypre et Grèce/Turquie. LACE Le projet LACE (Linkage Assistance and Cooperation for the European Border Regions) de l’ARFE a été lancé en 1990 pour coïncider avec l’introduction d’INTERREG et pour servir d’observatoire européen sur la coopération transfrontalière. Le projet LACE-TAP (Technical Assistance and 49 Guide pratique de la coopération transfrontalière Promotion of Cross-Border Cooperation) couvre la période de mise en œuvre d’INTERREG IIA (1999-2001). Depuis sa création, le projet LACE est étroitement lié au fonctionnement d’INTERREG. En particulier, LACE a favorisé la coopération et les structures transfrontalières dans toute l’UE, et s’est engagé activement dans le renforcement des réseaux entre les régions transfrontalières et la facilitation des transferts de savoir-faire et de bonnes pratiques aux régions frontalières les moins privilégiées. LACE-TAP est géré par l’ARFE et financé en partie par une subvention de l’UE et en partie par l’ARFE et des contributions régionales. En 1996-1997 et 1999-2000, la Commission européenne a financé des activités similaires dans les pays d’Europe centrale sous le projet LACEPHARE, qui est géré par l’ARFE. Les activités et les services des projets LACE-TAP et LACE-PHARE sont résumés ci-dessous. Activités principales des projets LACE • • • • • • • Création et développement de réseaux entre les participants à la coopération transfrontalière (INTERREG et PHARE CBC) permettant des échanges de savoir-faire et d’expériences. Site Internet, avec publications LACE, profils de régions frontalières, informations concernant les programmes et les projets. Des workshops, des conférences et des séminaires ont été organisés dans les régions frontalières, constituant un forum idéal pour la création et le développement de réseaux ainsi que les débats et les conseils concernant les aspects relatifs à la politique et à la mise en œuvre de la coopération transfrontalière, y compris les programmes et structures transfrontaliers. Publications, dont des publications techniques comme le Guide pratique de la coopération transfrontalière et le PHARE CBC Practical Manual, ainsi que les fiches info, une revue en couleurs pour un public plus large (sous LACE-TAP) et un bulletin d’information (newsletter) sous LACE-PHARE. Les régions frontalières ainsi que la Commission européenne ont reçu une aide consultative, y compris des rapports de spécialistes (par exemple: "Aspects institutionnels de la coopération transfrontalière", un document de discussion sur l’avenir de la coopération maritime et une étude sur la gestion financière). Les bureaux LACE dans 10 régions frontalières communautaires sous LACE-TAP et 6 Points info (Infopoints) dans des régions frontalières des PEC sous LACE-PHARE ont été créés pour collecter des informations sur les programmes, les projets, les stratégies, etc., diffuser les informations concernant les bonnes pratiques, assister l’organisation des ateliers/conférences et la traduction et promouvoir la création et le développement de réseaux entre les régions frontalières. Un Comité scientifique et technique comprenant des experts scientifiques issus des universités et des centres de recherche, qui apportent une aide spécialisée aux questions stratégiques et de politique ainsi qu’aux publications. Pour plus d’informations, veuillez consulter: http://www.lace.aebr-ageg.de En avril 2000, la Commission a également confié à l’ARFE la mise en œuvre de l’initiative de renforcement des capacités régionales (RCBI) sous le programme TACIS. Cette initiative couvre les régions frontalières occidentales de la Fédération de Russie, A 4 Initiatives et programmes de l’UE la Biélorussie, l’Ukraine et de Moldavie. Elle comprend la fourniture d’une assistance technique à court et à long terme, les rapports d’évaluation (assessment reports) sur les régions frontalières, des séminaires de formation et des visites d’études. 50 A5 CONTRAINTES TECHNIQUES Guide pratique de la coopération transfrontalière CHAPITRE A.5: CONTRAINTES TECHNIQUES EN BREF: Ce chapitre traite les contraintes techniques des programmes transfrontaliers financés par l’UE, en particulier les programmes sous INTERREG (volet A) et PHARE CBC. Il évoque les processus des stratégies transfrontalières; le contenu et la structure des programmes transfrontaliers; les impératifs pour l’évaluation des programmes et les indicateurs de suivi et d’analyse. POINTS-CLES: • Les stratégies et programmes transfrontaliers doivent être préparés par des partenariats transfrontaliers et comprendre une stratégie commune et un programme unique pour les deux côtés de la frontière. Il est souhaitable que le programme s’accompagne d’un “accord INTERREG” entre les partenaires. • Le programme doit contenir des objectifs, des priorités et des mesures stratégiques et opérationnels basés sur les types d’action éligibles sous les réglementations communautaires applicables. Des orientations spécifiques sont applicables aux DCP (Documents communs de programmation), qui sont exigés pour les programmes aux frontières UE/PEC et PEC/PEC. • Les impératifs généraux pour l’évaluation des programmes des Fonds structurels sont applicables aux programmes transfrontaliers; l'évaluation doit couvrir les étapes ex ante, à miparcours et ex post). • En raison de leurs caractéristiques spécifiques, les programmes de coopération transfrontalière doivent adopter une approche particulière pour le suivi et l’évaluation: • Évaluation ex ante, y compris la spécificité de l’analyse SWOT et la complémentarité avec les programmes principaux (“mainstream programmes”); • La définition des indicateurs qualitatifs et quantitatifs (pour établir des critères et pour mesurer les résultats et les impacts); • Sources d’information. REFERENCES: • Orientations de la Commission européenne concernant INTERREG III: JO 2000/C 143/08 (28 avril 2000) • Règlement de la Commission concernant PHARE CBC: 2760/98 (décembre 1998) • Commission européenne, Nouvelle période de programmation 2000-06 : documents de travail méthodologiques (sur le suivi et l’évaluation) http:/inforegio.cec.eu.int/wbdoc/docoffic/working/sf2000_fr.htm A 5 Contraintes techniques 52 Guide pratique de la coopération transfrontalière Stratégies et programmes transfrontaliers justement par la formulation d’une stratégie transfrontalière. Les stratégies de développement transfrontalières sont progressivement devenues des mécanismes de plus en plus utilisés pour le développement économique et social des régions transfrontalières. Un tel cadre stratégique permet une “vision” de l’avenir et définit les objectifs et les priorités pour le développement d’une région transfrontalière. En outre, ce type de cadre permet de remplacer les interventions ad hoc et non coordonnées par une action planifiée et intégrée. Les stratégies transfrontalières générales sont le prolongement naturel du traitement des problèmes quotidiens et constituent un cadre utile pour les programmes de financement. La préparation d’une stratégie commune de développement transfrontalier permet aux collectivités de part et d’autre de la frontière de collaborer et de définir conjointement l’avenir de leur région transfrontalière. Elle permet à chaque collectivité de mieux comprendre l’autre et met en valeur les liens commerciaux, organisationnels et autres déjà existants, au bénéfice de toutes les parties concernées. Par ailleurs, un travail en commun lors des étapes de préparation d’une telle stratégie constitue une base solide pour une collaboration sur la définition, la mise en oeuvre et le suivi des programmes, ainsi que pour l’émergence de projets véritablement communs et présentant un authentique caractère transfrontalier. Les étapes principales de préparation d’une stratégie sont indiquées à la figure ci-dessous. La formulation d’une stratégie de développement régionale est certes importante pour toutes les régions. Cependant, il est particulièrement essentiel que les stratégies pour les régions transfrontalières soient développées en commun: étant donné que les régions transfrontalières comprennent des parties de plusieurs territoires nationaux, il importe de minimiser les “effets de barrière” causés par les frontières ainsi que les différences entre le développement et les revenus de part et d’autre de celles-ci. Dans le passé, la coopération entre acteurs des régions transfrontalières concernait surtout la planification physique et n’intéressait guère les autres domaines. Aujourd’hui, il est acquis que des échanges fructueux peuvent avoir lieu dans des domaines très divers, depuis la coopération socio-culturelle jusqu’au développement économique, en passant par l’environnement. Le travail commun sur la compréhension des problèmes et des opportunités passe A 5 Contraintes techniques Pour un authentique développement transfrontalier et la gestion efficace d’un programme transfrontalier, il est nécessaire entre autres de créer un partenariat transfrontalier entériné par un accord officiel. Dans le cas des programmes INTERREG/INTERREG, INTERREG/PHARE et PHARE/ PHARE, il faut développer un partenariat transfrontalier à grande échelle comprenant des collectivités territoriales et le cas échéant des instances nationales. La composition et le fonctionnement du partenariat varient suivant la région, les structures, les compétences et les traditions, et doivent également impliquer les partenaires sociaux et les autres instances compétentes. Un tel partenariat doit être développé dès le départ, depuis l’élaboration de la stratégie commune jusqu’à la mise en oeuvre des opérations. 53 Guide pratique de la coopération transfrontalière Les bonnes pratiques montrent qu’un document de programme normal suffit dans le cas des programmes nationaux principaux (“mainstream programmes”), mais qu’il doit être complété par un accord distinct dans le cas des programmes transfrontaliers, afin de surmonter les différences de part et d’autre de la frontière entre les systèmes administratifs et l’interprétation détaillée des règlements et des orientations de l’UE. Un accord INTERREG ou INTERREG/ PHARE ou PHARE/PHARE exhaustif entre les partenaires transfrontaliers est souhaitable, même s’il n’est pas exigé par la réglementation ou les orientations communautaires. Cet accord doit être préparé en même temps que le projet de programme, afin de créer des conditions de mise en oeuvre semblables à celles des programmes nationaux principaux. L’accord doit définir la composition des Comités de suivi et de pilotage, établir des procédures communes pour tous les sous-programmes, désigner la ou les instances chargées de l’administration financière et traiter les questions de responsabilité financière relatives aux partenaires nationaux et régionaux/locaux. Il doit également A 5 Contraintes techniques couvrir des aspects tels que le cofinancement et le rôle des structures transfrontalières existantes, les Eurorégions par exemple. Une liste du contenu principal d’un accord de ce type figure au tableau 5.1. Un programme unique (DCP pour INTERREG/PHARE ou PHARE/ PHARE) est élaboré pour chaque frontière nationale. Ce programme doit couvrir les deux côtés de la frontière, la région transfrontalière étant considérée comme une seule entité socioéconomique et géographique. Reflétant l’approche définie dans les orientations de la Commission européenne pour INTERREG IIIA, un tel programme doit comprendre des sousprogrammes régionaux. Ces sousprogrammes doivent être autonomes en termes de gestion, c’est-à-dire que chacun d’entre eux a son propre Comité de pilotage et décide lui-même de la sélection des projets. Dans certains cas dûment justifiés, par exemple les frontières très longues et une coopération bien établie et basée sur des structures transfrontalières solides, les orientations envisagent l’élaboration d’un programme pour une région transfrontalière (au niveau d’une Eurorégion par exemple). 54 Guide pratique de la coopération transfrontalière PREPARATION DES STRATEGIES SITUATION ACTUELLE & SWOT VISION SUIVI & EVALUATION OBJECTIFS /PRIORITES MISE EN OEUVRE MESURES / PROJETS Contenu et structure des programmes transfrontaliers l’évaluation des résultats disponibles. Un programme transfrontalier doit inclure une description et une analyse systématiques. La description de la situation actuelle doit concerner l’ensemble de la région transfrontalière et comprendre: La description de la situation actuelle doit toujours se terminer par une analyse SWOT réalisée conjointement et pour l’ensemble de la région transfrontalière. Cette analyse doit prêter une attention particulière aux problèmes de la région, y compris les faiblesses et les menaces, ainsi qu’au potentiel transfrontalier commun, y compris les points forts et les opportunités. • • • • • Une description quantifiée des disparités, des lacunes et du potentiel de développement; Une analyse détaillée par secteur; Une description reprenant la compétitivité et l’innovation, les PME, l’emploi et le marché du travail; Une description de la situation écologique de la région; Une description des ressources financières déployées, des principaux résultats de la période de programmation précédente et de A 5 Contraintes techniques La stratégie et le programme transfrontaliers doivent être liés aux politiques plus larges de développement régional et doivent tenir compte de l’additionalité et de la complémentarité avec des programmes principaux sous les Fonds structurels dans les Etats membres de l’UE et sous PHARE et d’autres instruments de pré-accession (ISPA, SAPARD) dans les pays candi55 Guide pratique de la coopération transfrontalière dats. Ils doivent également prendre en compte l’aménagement du territoire européen. La stratégie de coopération transfrontalière à long terme doit inclure une définition de la vision de la région transfrontalière et de ses objectifs stratégiques, ainsi que des priorités et des mesures principales nécessaires à la réalisation de ces objectifs. En termes concrets, les points principaux de l’analyse SWOT (problèmes et potentiel) doivent être reliés au domaines principaux d’action pouvant bénéficier d’un soutien des instruments de l’UE. Ainsi, il est possible d’identifier les principales priorités et mesures du programme (voir tableau 5.2). Chaque priorité, chaque mesure peut alors être développée suivant les objectifs opérationnels, les groupes cibles, les critères de sélection de projet, les résultats/indicateurs attendus et les gestionnaires de projet potentiels (voir tableau 5.3). Les priorités doivent être limitées en nombre (disons 5 au maximum) et inclure une description succincte des mesures de mise en oeuvre, comme dans l’exemple ci-dessous. La nature des mesures d’assistance technique nécessaires à la préparation, au suivi et à l’évaluation du programme, quelles qu’elles soient, doit être indiquée, le cas échéant sous la forme d’une priorité ou d’une mesure distincte. Exemple de structure de programme (priorités et mesures) Priorité A: Amélioration des infrastructures - mesure 1: transports - mesure 2: environnement - mesure 3: gaz, électricité, eau Priorité B: Promotion du développement des entreprises et de la coopération commerciale - mesure 1: parcs industriels, pépinières d’entreprises - mesure 2: soutien aux PME, systèmes de crédit Priorité C: Développement agricole et rural - mesure 1: développement rural Priorité D: Formation et emploi - mesure 1: formation professionnelle - mesure 2: esprit d’entreprise Priorité E: Actions “people to people” (fonds pour les petits projets) Priorité ou mesure pour mise en oeuvre / assistance technique A 5 Contraintes techniques 56 Guide pratique de la coopération transfrontalière Documents communs de programmation (DCP) • Le Règlement PHARE de 1998 et les orientations INTERREG III imposent la préparation d’un Document commun de programmation pour les régions aux frontières PEC/UE et PEC/PEC. Ce document est l’équivalent du “programme unique” exigé pour les frontières intérieures de l’UE sous INTERREG. Il doit donc inclure des stratégies et des priorités communes de développement pour la région transfrontalière, qui doit être considérée comme une seule entité économique et géographique. Le Règlement PHARE de 1998 et les orientations INTERREG III contiennent un certain nombre de principes pour la préparation du DCP: • • • • Le programme commun (DCP) est préparé et sa mise en oeuvre suivie par une structure transfrontalière: le Comité mixte de coopération; Pour les régions transfrontalières considérées comme une seule entité économique et géographique, il doit comprendre: - Une stratégie commune de développement; - Des priorités communes; et - Des mesures communes (dans la mesure du possible). Toutes les opérations sélectionnées pour la mise en oeuvre du DCP doivent avoir un impact manifeste de l’autre côté de la frontière; Les actions entreprises sous INTERREG et PHARE sont intégrées dans le cadre plus large de la politique de développement régional (en particulier les plans de développement nationaux des pays candidats, ainsi que A 5 Contraintes techniques • l’aménagement du territoire européen); Le partenariat et l’engagement des acteurs locaux/régionaux, des autorités locales/régionales et de partenaires sociaux (approche “bottom-up”) sont des aspects-clés; La coordination et la complémentarité avec l’aide à la pré-accession principale (PHARE, ISPA, SAPARD) ainsi que le soutien des Fonds structurels sont exigés. Le DCP est approuvé dans son intégralité par le Comité mixte de coordination (CMC). Il est alors soumis à la Commission européenne pour approbation. Les procédures de soumission et d’approbation INTERREG et PHARE sont différentes. De manière générale, il subsiste une différence fondamentale entre les deux instruments: alors que sous PHARE la valeur du DCP est indicative, il obtient sous INTERREG le statut juridique d’un Programme d’initiative communautaire (PIC). Dans le cas d’INTERREG, le DCP/PIC est soumis par l’Etat membre concerné à la Commission européenne. Lorsque chaque programme est approuvé, il reçoit une contribution unique du FEDER. La Commission peut également accorder une subvention globale à une instance intermédiaire autorisée pour une partie ou l’ensemble du programme, en accord avec l’Etat membre concerné. Chaque PIC s’accompagne d’un Complément de programme qui définit les mesures programmées pour la mise en oeuvre de priorités et est approuvé par le Comité de suivi pour le PIC (c’est-à-dire le CMC). Ce Complément doit être transmis à la Commission européenne au plus tard trois mois à compter de la décision de la Commission approuvant le PIC, et reste valable pour 57 Guide pratique de la coopération transfrontalière l’intégralité de la période 2000-2006, sous réserve des procédures normales de révision et de modification sous les Fonds structurels. Dans le cas de PHARE, le DCP est transmis à la Commission européenne par le Coordinateur national PHARE, puis au Comité de gestion PHARE pour information et discussion. Pour les DCP couvrant des frontières PHARE/PHARE, une soumission parallèle à la Commission est exigée par les Coordinateurs nationaux PHARE des pays concernés. En tant que programme d’aide extérieure de l’UE, la partie PHARE du DCP doit être approuvée chaque année suivant le système de propositions financières et de mémorandums sur le financement entre la Commission européenne et chacun des pays PHARE. L’instrument de financement PHARE nécessite donc une approbation annuelle, alors que dans le cas d’INTERREG une seule approbation est valable pour une période de sept ans. A 5 Contraintes techniques 58 Guide pratique de la coopération transfrontalière Nécessité générale de l'évaluation L'évaluation est une nécessité générale des fonds structurels et d'autres instruments de financement de l'UE. Elle est d'autant plus utile qu'elle fait partie intégrante de la gestion quotidienne du projet et/ou du programme. On distingue trois grands types d'évaluation : L'évaluation ex-ante a lieu au moment du lancement du programme. Elle permet d'évaluer la pertinence du programme et des activités qu'il propose. Pour être plus précis, elle jauge la qualité de la stratégie et des objectifs, la cohérence interne et externe du programme et des mesures prévues. Elle définit également l'affectation des fonds, les objectifs et les indicateurs, les résultats et les répercussions. L'évaluation permanente se déroule pendant la mise en œuvre du programme, contrôle le respect du calendrier et détermine si le résultat ou les objectifs prévus seront atteints dans le temps imparti. Ces évaluations sont appelées évaluation intérimaire ou évaluation à mi-parcours. Il est possible de proposer des interventions correctives pendant cette phase. L'évaluation ex-post est effectuée à l'issue du programme. Elle évalue l'impact général et spécifique du programme et de ses activités sur les groupes cibles. L'objectif de l'évaluation ex-post est de comparer les résultats obtenus avec les objectifs initiaux (ex-ante) et d'évaluer et d'analyser les causes des écarts. Le résultat de l'évaluation doit intervenir lors la planification de la phase consécutive du programme ou du projet. Il peut conduire à une redéfinition ou à A 5 Contraintes techniques une adaptation de l'action ou à la sélection de nouveaux groupes cibles ou à de nouvelles activités. Evaluation des programmes de coopération transfrontalière Les programmes INTERREG sont tenus de se soumettre aux obligations d'évaluation définies dans les règlements des fonds structurels. La Commission européenne a préparé un guide méthodologique général relatif à l'évaluation ex-ante et aux indicateurs de suivi et d'évaluation valable pour tous les types de programme prévus au cours de la nouvelle période de programmation 2000-20061. Toutefois, ces conseils d'ordre général ne suffisent pas ou ne conviennent pas totalement aux programmes de coopération transfrontalière. La particularité de ces programmes et plus particulièrement le dualisme de leurs objectifs, • qui couvrent à la fois le "développement régional" et la "coopération transfrontalière et l'intégration régionale”; la transnationalité des systèmes • institutionnels impliqués dans la préparation et la gestion de ces programmes ; les disparités nationales au ni• veau de la disponibilité des données ; et, dans le cas des frontières • externes de l'UE, les différences entre les réglementations en vigueur de part et d'autre de la frontière (un programme réalisé par exemple au titre d'INTERREG sur le territoire de l'UE dé1 La nouvelle période de programmation 20002006 : documents de travail méthodologiques. N° 2 : évaluation ex-ante des objectifs 1, 2 et 3 pour la période 2000-2006. N° 3 : indicateurs de suivi et d'évaluation : méthologie indicative 59 Guide pratique de la coopération transfrontalière pend de Phare/Tacis CBC dans le pays voisin non-membre de l'UE) nécessite une approche méthodologique spécifique (volet A d'INTERREG et programmes similaires financés au titre d'autres instruments, tel que Phare CBC). La spécificité de l'évaluation des programmes de coopération transfrontalière a été reconnue par la Commission européenne. Une orientation spécifique en matière d'évaluation des programmes INTERREG IIIA a été publiée2, en complément aux conseils méthodologiques d'ordre général relatifs à l'évaluation des programmes réalisés au titre des fonds structurels. situation frontalière ou à la relative situation périphérique de la région) et les potentiels communs de développement. • tenir compte de la logique et de la cohérence générale de la stratégie, notamment de sa pertinence et de sa cohérence interne, mais plus particulièrement de sa complémentarité avec les politiques et programmes généraux pertinents. • faire une évaluation chiffrée des objectifs (ce qui est plus compliqué pour les programmes de coopération transfrontalière que pour les programmes généraux des fonds structurels. Cette difficulté est principalement due au caractère intermédiaire de bien des résultats/impacts. Il est possible de s'attaquer à ces difficultés en concevant un système d'indicateurs INTERREG/CBC spécifiques et en panachant les méthodes d'évaluation quantitative et qualitative pour des domaines entiers d'évaluation, plutôt qu'en se basant sur des indicateurs isolés). • faire une estimation de l'impact attendu3 (dans la plupart des cas, il n'est ni possible ni pertinent de parler en termes "d'impact final", mesuré par le PIB ou le nombre d'emplois créés. Contrairement aux programmes généraux, les programmes de coopération transfrontalière nécessite la définition d'une série plus complexe et plus subtile de "grandeurs" visant à refléter l'impact du programme, y Evaluation ex-ante Pour répondre aux exigences "types" de la Commission européenne, l'évaluation ex-ante doit tenir compte des divers éléments suivants. Elle doit notamment : • • 2 tirer les leçons des expériences passées, y compris des études d'évaluation des programmes précédents, prendre en compte le contexte de l'intervention, • qui couvre la double dimension des programmes de coopération transfrontalière : le développement régional et l'intégration régionale transfrontalière ; et • qui se base sur une analyse commune AFOM transfrontalière, laquelle identifie séparément les problèmes frontaliers (c.-à-d. les obstacles liés à la Evaluation ex-ante INTERREG (volet A): et indicateurs pour http://onforagio.cec.eu.int/wbdoc/docoffic/working/sf2000_ en.htm A 5 Contraintes techniques 3 La complémentarité et la proportionnalité doivent être aussi prise en compte, et si un programme de coopération transfrontalière est beaucoup plus modeste qu’un programme de développement régional général, cet aspect de l’évaluation ex-ante revêt une importance limitée 60 Guide pratique de la coopération transfrontalière compris l'impact intermédiaire et les éléments qualitatifs) • instaurer un dispositif de mise en œuvre qui consiste à évaluer si les prescriptions contenues dans les réglementations et les lignes directrices communautaires sont observées (par ex. préparation du programme en partenariat transfrontalier, mise en place de structures communes pour la gestion de la mise en œuvre du programme, suivi et cadre d'évaluation communs). Indicateurs L'évaluation ex-ante doit fixer des indicateurs adaptés pouvant être utilisés pour suivre l'état d'avancement du programme et établir, lors des phases d'évaluation intérimaire et ex- post : • l'efficience (par ex. nombre de personnes formées, nombre d'entreprises que le programme a permis d'aider) ; • les résultats (par ex. amélioration du niveau de qualifications, accroissement des activités commerciales) ; • l'impact (par ex. diminution du chômage/création d'emplois) des programmes. Les indicateurs de mesure du degré de réalisation des objectifs sont essentiels au suivi et à l'évaluation des programmes. Ils doivent être calqués sur la structure du programme et suivre "sa logique d'intervention". En d'autres termes, à chaque niveau : • mesure (objectifs opérationnels) ; • priorité (objectifs spécifiques) ; • programme (objectifs globaux) doit correspondre un indicateur. Le tableau A.5.4 illustre la façon dont les indicateurs peuvent être structurés pour suivre la logique d'intervention du programme. A 5 Contraintes techniques Il faut pouvoir définir la valeur de chaque indicateur avant le début de la mise en œuvre du programme - il s'agit de sa valeur de référence - puis la valeur obtenue à l'issue du programme (permettant de mesurer le résultat ou 'impact). La définition et l'utilisation des indicateurs ne doivent pas être un exercice mécanique. Le rôle des indicateurs est de donner une image relativement simple et fidèle de la situation de la région transfrontalière, avant, pendant et après la mise en œuvre du programme. Par exemple, dans le cas des indicateurs d'impact proposés/choisis, il convient de vérifier au stade ex-ante si les valeurs de référence donnent une vision réaliste de la situation de la région, en d'autres termes du contexte de l'intervention, et par conséquent si ces indicateurs peuvent être utilisés comme indicateurs de contexte/d'impact. Compte tenu de la spécificité du programme INTERREG (volet A) et de programmes similaires, ce type d'indicateurs convient pour définir à la fois : • les valeurs de référence de l'intégration économique (par ex. la migration pendulaire des travailleurs, les entreprises actives de l'autre côté de la frontière) ; et • les valeurs de référence de la coopération transfrontalière (par ex. les contacts transfrontaliers existants, les forums, les structures). et pour mesurer ensuite les retombées (impact) en termes de dynamisation du marché du travail transfrontalier ou de l'activité économique et en termes d'intensification de la coopération institutionnelle. Le tableau A.5.5 présente des exemples d'indicateurs spécifiques INTERREG/CBC susceptibles d'être 61 Guide pratique de la coopération transfrontalière couplés avec des mesures d'impact et de contexte au niveau du programme. Il n'existe aucune série d'indicateurs pouvant être utilisés uniformément dans tous les programmes de coopération transfrontalière dans toute l'Europe. Les planificateurs et les gestionnaires de programme doivent sélectionner les indicateurs qui correspondent le mieux à la situation de la région transfrontalière concernée et aux types d'actions prévues dans le programme. Il faudra définir des indicateurs quantitatifs et qualitatifs. Le tableau A.5.6 donne des exemples d'indicateurs INTERREG/CBC susceptibles d'être utilisés dans les principaux domaines d'action (axes prioritaires) identifiés dans les lignes directrices des programmes INTERREG IIIA. Outre les indicateurs spécifiques INTERREG/CBC, les planificateurs et les gestionnaires de programme peuvent avoir recours à d'autres indicateurs “types”, tels que ceux suggérés par la Commission européenne pour les programmes généraux des fonds structurels (voir ci-dessus). Sources d'information Les indicateurs spécifiques INTERREG/CBC, tels que ceux présentés dans les exemples illustrant le présent chapitre, ont une caractéristique générale : ils doivent faire appel à des sources d'information spéciales, notamment à des enquêtes. Il peut arriver, dans des cas exceptionnels, que des sources statistiques générales soient utilisées (par ex. la migration pendulaire transfrontalière des travailleurs), mais la fréquence des mises à jour et le niveau de détail requis ne conviennent pas bien à INTERREG4. 4 Il doit toutefois y avoir une possibilité d'adapter et de faire coexister deux systèmes et deux sources A 5 Contraintes techniques Certains types d'action ou certains indicateurs qualitatifs sont moins exigeants en matière de source de données. C'est le cas des actions matérielles uniques, telle que la construction d'une liaison manquante entre des réseaux infrastructurels ou la signature d'accords transfrontaliers. Ces informations se trouvent normalement dans les fiches signalétiques des programmes et dans les rapports de suivi. En revanche, pour les questions comportementales, la collecte des informations peut être beaucoup plus exigeante, dans la mesure où la qualité et la sophistication de toute observation comportementale dans les régions transfrontalières devront être excellentes afin de mesurer les résultats et l'impact du programme de coopération transfrontalière de façon fiable et pertinente. La question des sources d'information représente une contrainte importante et a des implications cruciales : il est essentiel d'adopter une ap• proche sélective qui se concentre sur un nombre minimum d'indicateurs, et les plus pertinents ; idéalement, les indicateurs de• vraient être combinés par groupe cible afin de simplifier la collecte des données (par ex. il est possible de poser aux entreprises des questions relatives à plusieurs mesures/ indicateurs) ; la collecte transfrontalière de • données doit être planifiée sous la forme d'enquêtes ou de panels standardisés et facilement reproductibles ; les implications financières doi• vent être connues d'emblée, et d'information pour une même série d'indicateurs (par ex. le nombre de visiteurs dans le cas de mesures touristiques), même aux frontières externes. Les programmes INTERREG et Phare CBC doivent apporter leur soutien à l'adaptation des sources d'information relatives aux besoins de suivi et d'évaluation de la coopération transfrontalière. 62 Guide pratique de la coopération transfrontalière une provision suffisante doit être prévue dans le programme au titre des mesures de mise en œuvre et d'assistance techniques. A 5 Contraintes techniques 63 Guide pratique de la coopération transfrontalière Liste de vérification du contenu principal d'un accord INTERREG Champ Généralités Critères généraux pour les projets à soutenir • • • • • • • • • • • • • • • Aspects et questions à définir dans l'accord Partenaires soumis au contrat Zone géographique Sujet et durée Participation des partenaires sociaux 'Autorité de gestion' 'Secrétariat technique commun' 'Autorité de paiement' Objectifs stratégiques (dans le contexte d'INTERREG) Critères précis de projet de programme (caractère transfrontalier et impact, principes de partenariat, construction de la capacité, garantie de financement global pour les deux côtés de la frontière) Actions éligibles Demandeurs éligibles Conditions pour une "mise en oeuvre couronnée de succès" (rapport final, critères et procédure d'approbation) Frais éligibles Type de subvention et règles de cofinancement (contribution maximale UE et non UE) Stratégie de sortie et durabilité A 5 Contraintes Techniques 64 Guide pratique de la coopération transfrontalière Structures • • • • Gestion technique • • • • Gestion financière • • • • Administration financière • • • Comité de gestion (composition, responsabilités, procédures de prise de décisions) Comité(s) de pilotage Secrétariat pour le comité de gestion et le(s) comité(s) de pilotage (qui, responsabilités) Structure transfrontalière créée pour la mise en oeuvre de chaque sousprogramme (type de programme 1) Définition de la procédure de demande (réception et traitement des demandes de subvention, par ex. rôle du 'secrétariat technique commun', formulaires de demande, calendrier) Procédures d'évaluation et d'approbation (organismes responsables de différentes démarches dans le processus d'évaluation et d'approbation, critères de sélection) Procédure de surveillance et d'évaluation (organisme ou organismes responsable(s) de la surveillance ou l'évaluation, procédure pour les rapports (par exemple, rapports annuels et rapports de progrès), retour d'information des résultats de l'évaluation dans le processus de planification) Considération des dispositions d'information et de publicité (par exemple, information pour les bénéficiaires potentiels, les organisations professionnelles et le grand public) Définition de l'autorité ou organisme responsable de la gestion financière Détermination de la responsabilité financière et de la responsabilité finale Principe d'une réallocation éventuelle des fonds entre les sousprogrammes (Programme INTERREG III A de type 1) ou dans le cadre du programme autonome ou d'un groupe de programmes autonomes (Programme INTERREG III A de type 2) Délégation (par exemple à une banque de fonctions précises de gestion financière Compte en banque commun Comptes Utilisation des taux d'intérêt sur le compte en banque UE par exemple en A 5 Contraintes Techniques 65 Guide pratique de la coopération transfrontalière Responsabilité financière Vérification des comptes raison des buts d'INTERREG • Conditions des contrats avec les partenaires du projet • Procédures de paiement • • Procédure pour les comptes et la vérification des comptes (Art. 38, Règlement général 39) Remboursement (Art. 38, Règlement général 39) A 5 Contraintes Techniques 66 Guide pratique de la coopération transfrontalière Problèmes ✓ M Problème n° 1 ✓ ✓ M Problème n° 2 ✓ M Problème n° 3 M m m ✓ M Problème n°… Potentialité Potentialité n° 1 ✓ ✓ M M Potentialité n° 2 Potentialité n° 3 5 Axes prioritaires d'INTERREG III A 5 Contraintes Techniques 67 Assistance technique Solidarité entre les citoyens et institutions Coopération juridique et administrative Transport et télécommunications Environnement et énergie Recherche, technologie, culture et santé Marché du travail et intégration sociale points AFOM: Entrepreneuriat et développement des PME domaines d'action : principaux Développement urbain, rural, côtier Tableau A.5.2 : évaluation de la contribution des domaines d'action potentiels5 par rapport aux problèmes/potentialités Guide pratique de la coopération transfrontalière Potentialité n°… ✓ M A 5 Contraintes Techniques : contribution majeure m : contribution mineure 68 Practical Guide to Cross-border Cooperation Tableau A.5.3 : programme “Matrice” Priorités 1. Structure spatiale 2. Economie, technologie et innovation Mesures Planification du développement PME Coopération Infrastructure Transport Zones industrielles Tourisme Loisirs dont réseaux 3.Environne ment, nature et paysage 4. Marché du travail 5. Environnement, nature et paysage Développement transfrontalier des marchés du travail Consolidation des réseaux socioculturels Etudes Agriculture Réseaux Protection du patrimoine culturel et touristique Gestion de programme Intégration socioculturelle 6. Assistance technique Objectifs Organisation de la mise en œuvre Groupes cibles Critères sélection Résultats Indicateurs de / A 5 Technical Requirements 69 Guide pratique de la coopération transfrontalière Tableau A.5.4: indicateurs et logique d'intervention d'un programme “Logique d'intervention” Niveau programme Objectifs globaux Impacts Objectifs spécifiques Résultats Objectifs opérationnels Niveau priorité Niveau mesure Niveau projet A 5 Contraintes Techniques Exemples d'indicateurs Principal INTERREG/CBC -spécifique (1) INTERREG/CBC- spécifique (2) Diminution du chôAugmentation de la migration Augmentation du niveau d'emploi mage dans les groupes pendulaire transfrontalière / du dans le groupe cible cibles recrutement de l'autre côté de la frontière Amélioration de l'employabilité des groupes cibles grâce à une formation Amélioration de l'employabilité transfrontalière grâce aux doubles formations (pourcentage de personnes avec double qualification) Augmentation du nombre d'emploi dans le secteur du tourisme, y compris dans les groupes cibles Efficience Formation dispensée à des groupes cibles déterminés Nombre de personnes en double formation Augmentation de la fréquentation touristique Opérations Projets de formation Projets de formation transfronta- Projet de promotion du tourisme liers transfrontalier 70 Guide pratique de la coopération transfrontalière Tableau A.5.5: exemples d'indicateurs contexte / impact spécifiques à INTERREG/CBC Type d'indicateur Définition Quantification % d'organisations avec : • contacts informels ; • forums ad hoc; • accords de coopération (par ex.. entre les pompiers) • structures transfrontalières formelles % d'organisations avec : • contacts informels ; • forums ad hoc; • accords de coopération • structures transfrontalières formelles 1. SITUATION INSTITUTIONNELLE 1.1 Degré de coopération dans les services publics “essentiels” Contact / coopération entre les organisations responsables des services d'urgence, de la protection de l'environnement, des hôpitaux, de la gestion des ressources naturelles, etc. 1.2 Degré de coopération dans d'autres domaines Contact / coopération entre les organisations socio-économiques (par ex. les chambres de commerce, les instituts de formation, les universités, etc.) 2. Situation physique (infrastructure et services) 2.1 2.2 Connexions interréseaux : • réseaux de transport (route, rail) • Services • Télécommunications • Energie Transport public transfrontalier 2.3 Services postaux transfrontaliers 2.4 Télécommunications transfrontalières A 5 Contraintes Techniques Elimination des liens manquants (ou intégration des réseaux) Achèvement et fonctionnement des liens manquants Services de transport transfrontalier de passagers Coût/fréquence des transports de passagers Coût/rapidité des services postaux entre régions voisines Coût des télécommunications entre régions voisines Disponibilité des services de transport transfrontalier de passagers Coût/fréquence Coût/rapidité Coût 71 Guide pratique de la coopération transfrontalière 3. 3.1 SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE Activités / affinités entre les citoyens vivant dans les régions transfrontalières 3.2 Activités commerciales transfrontalières 3.3 Marché du travail transfrontalier 3.4 Enseignement transfrontalier A 5 Contraintes Techniques Habitants parlant et utilisant la langue des habitants de la région voisine Habitants rendant visite à des amis, organisant des activités culturelles, faisant des achats de l'autre côté de la frontière, etc. Entreprises situées d'un côté de la frontière et ayant des intérêts commerciaux de l'autre côté Travailleurs impliqués dans des activités transfrontalières Etudiants impliqués dans des activités transfrontalières % de la population parlant la langue de leurs voisins transfrontaliers % de la population s'informant par l'intermédiaire des médias transfrontaliers : radio, TV, journaux % de la population et fréquence % entretenant des contacts de l'autre côté de la frontière * % d'entreprises qui réalisent une partie importante (par ex. % du chiffre d'affaires) de leurs activités de l'autre côté de la frontière * % travaillant de l'autre côté de la frontière * % possédant la double qualification % étudiant de l'autre côté de la frontière * % en double formation 72 Guide pratique de la coopération transfrontalière Tableau A.5.6: exemples d'indicateurs efficience / résultat spécifiques à INTERREG/CBC Réf. Efficience Résultat 1. Type d'indicateur Définition Quantification* / Nature Source d'info Promotion du développement urbain, rural et côtier 1.1a Efficience 1.1b Résultat 2. 2.1a Efficience 2.1b Résultat Systèmes de planification Planification commune d'une région frontalière à l'autre (ou spécifiquement d'une région urbaine ou rurale ou côtière à l'autre) Mise en place d'une coopération 1 entre les services de planification : • forums de planification (QL) • groupes de travail conjoint (QL) • études conjointes (QL/QT) • lignes directrices ou projets de planification communs (QL) Intensité et qualité du dévelopDéveloppement harmonieux des Réalisation d'un développement 2, 3 pement urbain, rural, côtier régions transfrontalières équilibré en termes de construction (QT), d'amélioration de la situation de l'emploi (QT), de la qualité environnementale/paysagère (QL), etc. Développement de l'entrepreneuriat, des PME, du tourisme et développement et initiatives locaux pour l'emploi Mise en réseau des PME installées dans des régions transfrontalières Mise en réseau des PME installées dans des régions transfrontalières Contact / coopération entre PME A 5 Contraintes Techniques Nombre de PME impliquées dans des projets de coopération transfrontalière (QT) PME impliquées dans un projet de Augmentation en pourcentage du coopération transfrontalière nombre de PME : • ayant conclu des accords de coopération (QT) • ayant conclu des accords de co- 1 3 73 Guide pratique de la coopération transfrontalière 2.2a Efficience Promotion d'un tourisme de qualité Stratégie et activités de promotion communes • • • 2.2b entreprise (QT) Structures de coopération entre les offices de tourisme (QL) Services d'information conjoints (QL) Campagnes de promotion conjointes (QL) Résultats Promotion d'un tourisme de qualité Nombre de touristes Augmentation du nombre de touristes : • pratiquant un tourisme de qualité (QT) • parmi les habitants vivant de part et d'autre de la frontière (QT) Intégration du marché du travail et promotion de l'intégration sociale 3.1a Efficience Services de l'emploi Services communs de l'emploi (par ex. EURES) ou liaison des services 3.1b Résultat Fonctionnement du marché du travail Personnes en formation et en migration pendulaire 3.2a Efficience Pactes territoriaux d'emploi Pactes territoriaux d'emploi transfrontaliers 3. A 5 Contraintes Techniques 1 2, 3 Mise sur pied des services de l'em- 1 ploi communs (services d'insertion professionnelle, bases de données des emplois vacants et possibilités de formation) Augmentation du : 2, 3 • nombre (ou du pourcentage) de personnes participant à des formations transfrontalières • nombre (ou du pourcentage) des cas d'insertion professionnelle transfrontalière Mise en place et exploitation de 1 pactes territoriaux d'emploi (QL) 74 Guide pratique de la coopération transfrontalière 3.3b Résultat Projets / initiatives de promotion de l'emploi 4.1a Efficience Coopération entre organisations 4.1b Résultat Projets de RTD 4.2a Efficience 4.2b Résultat 4. 5. 9.1a Efficience Projets / initiatives transfrontaliers Nombre (et qualité/pertinence par de promotion de l'emploi rapport aux objectifs) des pro(visant l'intégration du marché du jets/initiatives transfrontaliers de travail transfrontalier, etc.) promotion de l'emploi (QT & QL) Coopération dans les domaines de la RTD, de la formation, de la culture et de la santé Coopération entre les centres de recherche et les entreprises situés de part et d'autre de la frontière dans le domaine de la RTD Elaboration de projets transfrontaliers de RTD par des centres de recherche et des entreprises situés de part et d'autre de la frontière • mise en place de structures de coopération transfrontalières (réseaux, forums) (QL) Augmentation du: • nombre de projets transfrontaliers de RTD (QT) • amélioration de la qualité des projets transfrontaliers de RTD (QL) • nombre d'organisations participant à des projets transfrontaliers de RTD (QT) Manifestations culturelles Manifestations culturelles trans• nombre de manifestations orgafrontalières (festivals, expositions) nisées (QT) • nombre de participants (QT) Activité culturelle Riverains participant à des activi- Augmentation du nombre (ou du tés culturelles (pas uniquement à pourcentage) de riverains particides projets INTERREG ) de l'aupant à des activités culturelles de tre côté de la frontière l'autre côté de la frontière (QT) Protection de l'environnement et énergies renouvelables Systèmes de réaction d'urgence A 5 Contraintes Techniques Mise sur pied de systèmes de réaction d'urgence transfrontaliers (par ex. dans les zones maritimes, • accord de coopération entre les agences de protection de l'environnement, etc. définissant les 1 1 3 1 3 1 75 Guide pratique de la coopération transfrontalière les estuaires, les forêts) 9.1b Résultat Systèmes de réaction d'urgence 9.2a Efficience Traitement de l'eau 9.2b Résultat Construction de stations d'épuration Pollution des cours d'eau Présence de polluants dans les cours d'eau transfrontaliers Infrastructures de base présentant un intérêt transfrontalier 6.1a Efficience Infrastructure ferroviaire 6.1b Résultat Temps et confort gagnés 6.2a Efficience Administration des transports publics 6.2b Résultat Services de transport public 6. 7. Incidents nécessitant une intervention d'urgence Construction de la liaison manquante entre les réseaux transfrontaliers Durée du trajet entre les villes importantes situées de part et d'autre de la frontière et confort du voyage Coopération entre les organismes responsables au niveau de la mise en place d'un réseau transfrontalier de transports publics (bus, train) Services transfrontaliers de transport public réactions en cas d'urgence (QL) • installation d'un réseau de stations de suivi (QL) Diminution : 2, 3 • du nombre d'incidents (QT, QL) • des pertes humaines et matérielles dues à ces incidents (QT, QL) Achèvement et mise en service des 1 stations (QL) Proportion de la réduction des pol- 3 luants dans les cours d'eau (QT) Achèvement et mise en service de la liaison manquante (QL) 1 Diminution de la durée du trajet (QT) et amélioration du confort (QL) 3 • • 1 études de faisabilité (QL, QT) production conjointe d'horaires coordonnés (QT) Mise sur pied et mise en service des 1 services transfrontaliers de transport public (QL) Coopération juridique et administrative A 5 Contraintes Techniques 76 Guide pratique de la coopération transfrontalière 7.1a Efficience Obstacles au marché intérieur (dans la mesure où ils ont des répercussions sur la consommation transfrontalière) Travaux préparatoires (projets pilotes, études) visant à cerner les problèmes affectant la consommation transfrontalière • • • 7.1b Résultat 8. Obstacles au marché intérieur (dans la mesure où ils ont des répercussions sur la consommation transfrontalière) Sensibilisation et plaintes des consommateurs • • coopération (par ex. constitution de groupes de travail) (QL, QT) achèvement d'études et de projets pilotes (QL, QT) publication conjointe/bilingue des droits des consommateurs (QL, QT) meilleure sensibilisation des droits des consommateurs (QL, QT) diminution du nombre de plaintes (QT) 1 3 2, 3 Coopération entre les citoyens et les institutions 8.1a Efficience Coopération entre les citoyens et les organisations (privées, volontaires) 8.1b Résultat Coopération entre les citoyens et les organisations (privées, volontaires) 8.2a Efficience 8.2b Résultat Connaissance de la langue des voisins Connaissance de la langue des voisins A 5 Contraintes Techniques Contact/coopération entre les organisations civiles (groupes de jeunes, groupes de défense des citoyens, organisations de défense des consommateurs) Connaissance et compréhension de l'histoire, des traditions, etc. de ses voisins transfrontaliers Formation linguistique Utilisation de la langue des voisins Nombre de personnes et d'organisations participants à des projets transfrontaliers (QT) 1 • 3 meilleure connaissance de l'histoire, des traditions, etc. de ses voisins transfrontaliers (QL, QT) • meilleure compréhension mutuelle (QL) Nombre de personnes inscrites à 1 des cours de langue (QT) Augmentation de la proportion de 3 (certaines couches de) la population maîtrisant bien la langue du voisin 77 Guide pratique de la coopération transfrontalière (QT) 9. 9.1a 9.1b 9.2a 9.2b * Assistance technique Efficience Etudes de faisabilité / études préparatoires Projets transfrontaliers Nombre et qualité des études effectuées (QT,QL) Résultats Nouvelles propositions de projets • augmentation du nombre de transfrontaliers projets véritablement transfrontaliers (avec une représentation paritaire des partenaires) (QT) • amélioration de la qualité des projets en demande de financement (QL) et taux de réussite (QT) Efficience Structures visant à accueillir des Création de structures visant à ac- Création et mise en service de programmes de coopération cueillir des programmes de coopé- structures de programmes de cootransfrontalière ration transfrontalière pération transfrontalière (QL) Résultat Structures visant à accueillir des Gestion commune des programAchèvement d'une gestion réelleprogrammes de coopération mes de coopération transfrontament commune du programme (détransfrontalière lière cisions prises par les partenaires travaillant en collaboration à tous les stades du processus de gestion) (QL) ou, dans le cas d'un indicateur qualitatif, preuve tangible de la réalisation de l'objectif QL: qualitatif QT: quantitatif 1: fiches signalétiques du programme/rapports de suivi A 5 Contraintes Techniques Etudes transfrontalières 1,3 1 1,3 2: sources statistiques 3: enquête / étude 78 PARTIE B STRUCTURES DE COOPERATION B1 ETAPES DE LA COOPERATION ET STRUCTURES APPROPRIEES Guide pratique de la coopération transfrontalière CHAPITRE B 1: ETAPES DE LA COOPERATION ET STRUCTURES APPROPRIEES EN BREF: Le présent chapitre considère les structures appropriées (Eurorégions, groupes de travail, etc.) à la coopération transfrontalière, ainsi que leur développement et leur statut de coopération. En ce qui concerne le développement, la coopération ponctuelle et de la coopération stratégique à long terme sont envisagées toutes deux. Les étapes du développement comprennent: une étape initiale de contacts réguliers entre régions frontalières, la formulation d’analyses, de concepts et de stratégies transfrontaliers, et enfin la gestion et la mise en œuvre des programmes et des projets transfrontaliers. POINTS-CLES: • On trouve à l’origine de toute coopération transfrontalière des activités ponctuelles et des initiatives de particuliers. C’est à partir de là que se développent les Eurorégions ou les groupes de travail. • Pour mettre en valeur le potentiel endogène des régions frontalières, il est nécessaire de procéder à des analyses transfrontalières ainsi qu’à une coopération stratégique et orientée vers le développement. • Les contacts réguliers entre régions voisines constituent une étape essentielle vers la coopération. Ceci nécessite souvent la création de réseaux d’information transfrontaliers et d’autres mécanismes de contact similaires. Si de telles structures sont nécessaires, elles commencent souvent par être "légères" ou "lâches". • Le développement des concepts et des stratégies transfrontaliers exige une coopération entre partenaires de chaque côté de la frontière, et ce depuis le départ. Ces partenaires réalisent ensemble une analyse socioéconomique de la région transfrontalière et déterminent ensemble des objectifs stratégiques pour son développement commun à venir ainsi que les actions prioritaires. Les structures transfrontalières (groupes de travail permanents, secrétariats, etc.) jouent un rôle essentiel dans la continuité et le soutien à ce processus stratégique. • La gestion et la mise en œuvre indépendantes des programmes constituent l’étape la plus avancée de la coopération transfrontalière. Elles exigent des structures ayant des pouvoirs décisionnaires aux niveaux technique/administratif, financier, et politique. De nombreux problèmes pratiques doivent être surmontés avec succès pour créer une structure capable de traiter un programme dans le cadre de l’initiative INTERREG ou PHARE CBC de l’UE. • Les grands principes de la création des structures appropriées ont été établis à partir de nombreuses années d’expérience de la coopération transfrontalière en Europe: - les structures transfrontalières ne doivent être créées que pour satisfaire les besoins des activités de coopération en phase d’expansion et d’approfondissement. Elles ne doivent pas constituer la première étape d’une coopération transfrontalière; - dans les structures transfrontalières ayant des pouvoirs décisionnaires, il doit y avoir une parité de part et d’autre de la frontière (indépendamment e la superficie ou de la population). - la diversité des structures et des juridictions en Europe constitue l’obstacle le plus fréquent aux structures transfrontalières. Il est donc nécessaire de trouver des solutions pratiques spécifiques à la région concernée pour chaque situation transfrontalière; - les structures transfrontalières ne constituent pas de nouveaux niveaux administratifs transfrontaliers, mais une interface ou une plaque tournante qui permet d’augmenter l’efficacité de la coopération transfrontalière entre les organismes locaux/régionaux et nationaux de part et d’autre de la frontière. B 1 Etapes de la coopération et structures appropriées 2 Guide pratique de la coopération transfrontalière REFERENCES: - - Chapitre A.1: Motifs de la coopération transfrontalière. Chapitre A.3: Instruments juridiques facilitant la coopération transfrontalière. Charte européenne des régions frontalières et transfrontalières, ARFE (pour plus d’informations, veuillez contacter le secrétariat du LACE, ARFE, +49 2562 70219, Fax: +49-2562 70259). Gabbe, Jens: EUREGIO-grenzüberschreitende Zusammenarbeit an der Basis. Anläßlich des Symposiums des Europarates zur grenzübergreifenden Zusammenarbeit in Europa, Expertengespräch 3./4. Dezember 1986, Straßburg, 1986. Gabbe, J./Martinos, H., u.a.: Institutionelle Aspekte der grenzübergreifenden Zusammenarbeit, Gronau, März 1999. B 1 Etapes de la coopération et structures appropriées 3 Guide pratique de la coopération transfrontalière Des activités ponctuelles à la coopération stratégique à long terme commerce, associations professionnelles), syndicats et collectivités. La diversité politique, culturelle et sociale de l’Europe a créé dans les Etats membres de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe une pléthore de systèmes administratifs et judiciaires, de structures, de lois et de juridictions. Cette diversité des systèmes et des structures peut rendre très difficile la coopération transfrontalière au jour le jour; il est nécessaire de surmonter cette situation. Les régions frontalières et transfrontalières peuvent servir de lien ou d’interface entre les Etats-nations et leurs spécificités structurelles. Non seulement les régions frontalières les plus concernées ont une expérience directe de ces problèmes; elles ont également appris à promouvoir et à mettre en œuvre la coopération avec toutes les parties concernées de part et d’autre de la frontière. On distingue deux formes principales de structures de travail: Les structures existantes de coopération transfrontalière peuvent être très différentes par leur objectif général (coopération ad hoc ou coopération durable à long terme) et par leur degré de coopération. Dans les deux cas, les processus, les méthodes de travail et les approches de la mise en œuvre des initiatives et des programmes sont différents. Les modes de coopération peuvent également varier. Quelles que soient les structures choisies, leur résultat dépend toujours de l’engagement et de la confiance des individus. L’engagement de particuliers actifs est crucial à tous les niveaux de coopération: politiciens, experts du secteur public (par ex. autorités régionales, communautés urbaines, municipalités, instituts de formation), scientifiques, personnes du secteur privé (par ex. entreprises, chambres de • Activités ponctuelles – coopération dans un but spécifique, par exemple création de réseaux transfrontaliers pour amorcer les échanges d’information ou pour mener à bien une réalisation bien précise (par ex. construction d’un pont sur un fleuve frontalier); • Coopération stratégique et pour le développement, c’est-à-dire non ponctuelle, dans le but de mettre en valeur le potentiel endogène de la région frontalière par la coopération transfrontalière, d’encourager de nouvelles activités économiques et la création d’emplois, de protéger l’environnement et de stimuler le développement socio-culturel. A cet égard, les régions transfrontalières peuvent être considérées comme des acteurs à part entière. Il est évident que dans le cadre d’une coopération transfrontalière ces différentes étapes de coopération nécessitent des structures différentes. Dans ce contexte, il est essentiel de reconnaître que la “création” de structures transfrontalières ne signifie pas en premier lieu la création de structures juridiques, et encore moins de structures de droit international. Créer des structures, c’est avant tout relier entre eux les acteurs et les organisations déjà existants au niveau régional/local (et dans certains cas national), et créer une capacité permanente (structures politiques, techniques, administratives) de coopération, par exemple sous la forme de secrétariats ou de bureaux communs. Cet aspect sera envisagé B 1 Etapes de la coopération et structures appropriées 4 Guide pratique de la coopération transfrontalière dans le cas de trois étapes: coordination entre les partenaires, développement des stratégies, et gestion des program-mes. Coordination entre régions partenaires La coopération transfrontalière débute généralement par des initiatives individuelles, même lorsque leur objectif est à long terme, et dépend souvent d’une démarche innovatrice de la part de particuliers. Ceci est particulièrement vrai des frontières ayant un lourd passif historique ou politique, séparant des pays de cultures très différentes, ou connaissant des problèmes liés à la présence d’une minorité ethnique. Au cours des premiers contacts, il s’agit avant tout de créer un climat de confiance entre les partenaires. Or, la confiance ne se crée que progressivement. Apprendre à connaître ses partenaires de l’autre côté de la frontière, c’est se familiariser avec leur histoire, leurs traditions, leurs coutumes, leurs structures politiques et juridiques, leur système judiciaire, leurs conditions économiques, et surtout leur langue. Au cours de cette première étape, on peut avoir recours à différents forums ou réseaux transfrontaliers établis de part et d’autre de la frontière et soutenus par un bureau. Ces réseaux servent non seulement à faciliter la coopération en fournissant une infrastructure ou des contacts commerciaux, ou encore en levant des obstacles majeurs (par ex. culturels, sociaux, éducatifs et linguistiques), mais encore à trouver des solutions pour l’élimination des problèmes frontaliers quotidiens. Dans ce contexte, l’expérience montre que la coopération transfrontalière dans le domaine socio-culturel est aussi importante que la coopération socioéconomique. Elle constitue souvent une plate-forme de départ sur laquelle il est possible d’édifier avec succès des projets transfrontaliers dans les domaines économique ou de l’infrastructure. La coopération transfrontalière culturelle donne très vite des résultats visibles qui contribuent largement au développement d’une compréhension de la situation dans un pays voisin. Ceci est essentiel pour la réalisation de plans d’aménagement du territoire, la considération des problèmes environnementaux, la prise de décisions économiques nécessaires ou la mise en œuvre de projets liés à l’infrastructure. Tous les types de coopération débutent par des activités ponctuelles, qui peuvent signaler le début d’une coopération transfrontalière à long terme et à vocation stratégique. Ces activités ponctuelles créent des réseaux, et dans certains cas débouchent sur des structures qui, en tant que plates-formes de promotion d’une coopération transfrontalière généralisée, ont un effet multiplicateur. En outre, les réseaux d’information transfrontalière peuvent servir à établir des contacts initiaux entre les acteurs de la région pour lesquels la coopération est avantageuse. L’élaboration et la diffusion d’informations en deux langues sur des sujets spécifiques (par ex. sur le opportunités du marché, les producteurs) et de statistiques contribuent également à ce processus. Ces informations permettent de sensibiliser les régions frontalières; elles ouvrent également la voie à la création de liens de part et d’autre de la frontière entre les acteurs existants des secteurs public ou privé, par ex. B 1 Etapes de la coopération et structures appropriées 5 Guide pratique de la coopération transfrontalière coopération croissante, et non une fin en soi. relations commerciales (en particulier pour les PME), centres d’entreprises ou d’innovation, offices du tourisme, instituts de recherche universitaires. Les organismes publics, privés ou sans but lucratif peuvent être impliqués dans la construction de ces réseaux transfrontaliers. La coopération peut avoir lieu ad hoc, sur la base d’arrangements et de groupes de travail sporadiques, ou encore d’accords au niveau local, régional ou national. Cette coopération relativement informelle peut avoir lieu entre les organismes régionaux, les chambres de commerce et d’industrie, les associations patronales, les syndicats ou d’autres groupes qui coopèrent avec leurs partenaires de l’autre côté de la frontière. Il est possible de déduire des diverses approches ponctuelles quelques principes généraux pour le lancement réussi d’une coopération transfrontalière: • La coopération transfrontalière doit rester aussi proche que possible des citoyens au niveau régional et local; • Il est souhaitable d’impliquer des politiciens sélectionnés avec soin à tous les niveaux (national, régional, local, et si nécessaire européen); • La coopération doit être fondée sur le partenariat et la subsidiarité (“vers l’intérieur” et “vers l’extérieur”, c’està-dire impliquer tous les acteurs susceptibles de contribuer au processus transfrontalier dans et à l’extérieur de la région); • Les structures transfrontalières, ainsi que leurs organismes, leurs bureaux et leurs budgets communs, doivent être le résultat et l’instrument d’une Développement des “concepts et des stratégies de développement” trans-frontaliers Une coopération stratégique et orientée vers le développement nécessite une approche à long terme. Elle se base sur une analyse de la situation existante, une coopération transfrontalière antérieure, et le potentiel de développement social et économique d’une région européenne (c’est-à-dire transfrontalière) qui définiront des modèles, des objectifs, des priorités, des thèmes centraux et des champs de coopération transfrontalière. La définition de la région transfrontalière constitue l’une des toutes premières étapes. L’un des principaux critères doit être l’existence de problèmes et d’intérêts communs dans diverses zones transfrontalières, plutôt que des facteurs purement géographiques et administratifs. Le choix du nom a également beaucoup d’importance. L’objectif des concepts de développement transfrontalier est de fournir les informations et l’analyse nécessaires à une approche stratégique intégrée et à long terme (15-20 ans environ) qui définit des priorités et des objectifs spécifiques dans le cadre desquels il est possible de mettre en œuvre des projets individuels. Dans une seconde étape, les programmes opérationnels à court terme (3-5 ans environ) sont distillés à partir de cette stratégie à long terme1. Gestion et mise en œuvre des programmes 1 Voir chapitre A.5 B 1 Etapes de la coopération et structures appropriées 6 Guide pratique de la coopération transfrontalière La mise en œuvre d’une stratégie transfrontalière à long terme et axée sur les tâches nécessite une gestion transfrontalière fonctionnelle. Il est nécessaire de prendre en compte les responsabilités en même temps que les priorités d’ordre chronologique et qualitatif. Dans le cadre de la mise en œuvre d’une stratégie transfrontalière générale, certains composants ne peuvent être traités qu’avec l’aide de l’UE (par ex. initiatives communautaires telles que INTERREG, PHARE-CBC, TACIS-CBC), des instances nationales (par ex. programmes d’encouragement nationaux) ou des régions transfrontalières elles-mêmes, aux niveaux régional et local. En raison de la diversité des structures et des systèmes juridiques européens, il est nécessaire de trouver des solutions spécifiques pour la gestion des programmes et des projets transfrontaliers de ce type. L’existence d’une stratégie transfrontalière et le respect des principes de partenariat et de subsidiarité2 constituent des conditions de départ essentielles pour une gestion réussie des concepts et des programmes de développement transfrontaliers aux niveaux régional et local. Ces principes doivent être reflétés dans les solutions concrètes développées pour chaque région transfrontalière et appliquées au cours des diverses étapes de planification et de mise en œuvre des programmes. économiques, le développement d’une base économique, la création d’emplois et la poursuite du développement transfrontalier d’une région frontalière européenne dans tous ses aspects. L’UE encourage cette approche stratégique et spécifique du développement d’une région frontalière ou transfrontalière au moyen de divers initiatives et programmes, notamment INTERREG et PHARE CBC3. A ce stade, il est important d’établir une structure transfrontalière permanente afin d’accompagner en continu ce processus de développement et de vérification de stratégies. Il pourrait s’agir d’un conseil d´administration crée pour une structure ou une région transfronalière, de groupes de travail permanents et/ou d’un bureau transfrontalier dont les membres seraient originaires de part et d’autre de la frontière. Des structures décisionnaires transfrontalières de ce type ainsi que des systèmes de soutien financier et technique (à l’intérieur et à l’extérieur de la région frontalière) sont indispensables à ce stade avancé de la coopération. Cette approche soutenue et à long terme sert à activer et à valoriser le potentiel de développement endogène existant de la région concernée au moyen de la coopération transfrontalière. Les objectifs finaux sont la promotion de nouvelles activités Au sein des structures décisionnaires transfrontalières (groupes de travail ou Eurorégions), qu’elles soient de droit public ou privé, il est essentiel que la représentation des organismes participants originaires de part et d’autre de la frontière soit paritaire. Il est également indispensable que tous les acteurs principaux des deux pays qui sont susceptibles de contribuer de manière concrète à la coopération transfrontalière soient impliqués dans la mise en œuvre des programmes et des projets (autorités, partenaires sociaux, associations de défense de l’environnement, etc.). Les groupes de travail où les projets sont créés, 2 3 Voir chapitre A.1 Voir chapitre A.4 B 1 Etapes de la coopération et structures appropriées 7 Guide pratique de la coopération transfrontalière développés et mis en œuvre sont particulièrement bien adaptés à ce propos. Toutefois, si le nombre de partenaires originaires des deux pays doit être différent en raison des différences entre administrations, structures et compétences nationales, une représentation numériquement paritaire n’est pas indispensable. Cette participation étendue de toutes les ressources d’une région transfrontalière aux actions concrètes garantit les points suivants: • Objectifs et champs d’activité authentiquement transfrontaliers; • Caractère transfrontalier programmes et des projets; des • Conformité aux critères de l’UE pour INTERREG et PHARE-CBC, ainsi qu’aux impératifs des plans et de réglementations nationaux lorsque ceux-ci sont bien développés; • Programmes équilibrés en termes de champs d’action et de projets au sein d’une région transfrontalière; • Versement de fonds par les deux pays concernés (par ex. pour le cofinancement national, régional et local des programmes de l’UE); • Possibilité de mise en œuvre de projets transfrontaliers; • Respect des priorités transfrontalières au cours de la mise en œuvre; • Evaluation appropriée des programmes et des projets. Principes de base pour la création de structures appropriées Tôt ou tard, une coopération transfrontalière à long terme et axée sur des objectifs exige des structures transfrontalières permanentes et à caractère obligatoire. Celles-ci doivent disposer d’instruments techniques/ administratifs, financiers et décisionnaires en rapport avec l’étendue de leurs tâches. Au sein des organismes décisionnaires ayant des responsabilités en matière de politique ou de gestion, la représentation des partenaires originaires des deux pays doit être paritaire, quelles que soient la superficie, la population ou l’autorité de tutelle d’une région. Le personnel administratif et technique impliqué dans les tâches transfrontalières doit dépendre d’un organisme transfrontalier. Ceci permet de surmonter les obstacles créés par de puissants intérêts nationaux ou par l’esprit de clocher. C’est la seule manière d’obtenir un consensus régional transfrontalier qui soit acceptable à l’intérieur et crédible à l’extérieur. L’absence d’organisations / de structures et de stratégies transfrontalières peut engrendrer de sérieuses réserves concernant la portée du soutien européen et national aux régions frontalières; par exemple, il est légitime de se demander à quel point l’on peut déléguer aux régions des pouvoirs importants, si elles sont à même de mener à bien des programmes tels que INTERREG, s’il est possible de leur verser directement des fonds, et jusqu’où elles peuvent être tenues pour responsables de ces fonds. Bien qu’il soit très difficile de créer en peu de temps des structures authentiquement transfrontalières, certains arrangements concrets sont relativement faciles à mettre en place. B 1 Etapes de la coopération et structures appropriées 8 Guide pratique de la coopération transfrontalière Si la gestion transfrontalière des programmes et de la mise en œuvre des projets est réalisable à court terme en droit privé, elle ne l’est qu’à long terme en droit public. Il est possible de créer immédiatement et sans réel problème des associations nationales de part et d’autre de la frontière, sur la base du droit public applicable dans chaque pays. Ces structures régionales/locales de droit national (“béquilles” juridiques nationales) servent ensuite à conclure des accords transfrontaliers de droit privé qui peuvent servir à la création d’une structure transfrontalière commune4. Les structures de coopération relativement avancées à la frontière germano-hollandaise sont souvent considérées comme le résultat de facteurs géographiques et politiques bien particuliers. Bien que ce soit vrai en partie, les conditions de base sont à peu près les mêmes que dans le reste de l’Europe: avant tout, il est nécessaire d’adapter les structures juridiques aux divers impératifs régionaux/locaux et nationaux. C’est tout à fait faisable, ainsi qu’il a été démontré ces dernières années à la frontière hispano-portugaise, ou encore aux frontières de l’Allemagne et de la Pologne ou de la République Tchèque, en Autriche, en Irlande/Irlande du Nord, en Grèce septentrionale, mais surtout dans les pays associés comme la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Slovénie, le Roumanie, la Bulgarie et les pays baltes. En revanche, il est tout à fait vain de vouloir harmoniser et créer des structures et des autorités juridiques similaires de part et d’autre de la frontière, en quelque sorte comme condition préliminaire à toute 4 coopération transfrontalière; c’est là un véritable obstacle au bon fonctionnement des structures transfrontalières et à la gestion commune des programmes. On peut y perdre de nombreuses années, et de tels efforts peuvent même s’avérer contreproductifs. Après tout, aucun pays membre de l´UE, aucun pays tiers ne va modifier les structures ou les compétences qui lui sont propres en raison de l´existence d´une région transfrontalière. Il est beaucoup plus important d’utiliser les possibilités qui se trouvent déjà en place et de suivre les “sentiers battus” déjà ouverts de part et d’autre de la frontière. Il est également important que toutes les parties impliquées dans la coopération transfrontalière travaillent ensemble dans les limites de leur contexte national. Ceci est démontré de manière particulièrement frappante dans les divers accords bilatéraux ou tripartites appliquant les accords de la “Convention-cadre européenne sur la coopération transfrontalière des collectivités ou autorités territoriales” du Conseil de l’Europe (accord d’Anholt, accord de Karlsruhe, etc.). Les régions transfrontalières doivent également se garder de vouloir tout faire elles-mêmes. Une gestion transfrontalière des programmes est assurément nécessaire pour assurer leur unité, mais la mise en œuvre de chaque projet doit rester l’affaire des corporations, des associations et de tous les autres organismes/instances et partenaires sociaux qui utilisent déjà leur savoir-faire de part et d’autre de la frontière. Cela réduit la charge administrative des travaux transfrontaliers et renforce la base transfrontalière dans la région, ainsi que l’engagement de l’ensemble des partenaires. Voir chapitre A.3 B 1 Etapes de la coopération et structures appropriées 9 Guide pratique de la coopération transfrontalière L’objectif d’une coopération stratégique transfrontalière dans le cadre d’une structure établie (groupes de travail, Eurorégions, etc.) n’est pas de créer un nouveau niveau administratif transfrontalier, mais plutôt de servir d’interface et de moteur à l’ensemble des tâches et des contacts transfrontaliers. Elle existe avant tout en tant que service transfrontalier pour les citoyens, l’économie, les instances officielles et les partenaires sociaux. Il est possible de réaliser bien des choses par l’intermédiaire d’une Eurorégion transfrontalière, qu’il s’agisse de plaider la cause des affaires transfrontalières, ou même de gérer des programmes transfrontaliers et de mettre en œuvre des projets communs et concrets. Avant tout, ce sont les activités réussies, politiques et concrètes, qui sont en mesure de faire accepter et respecter l’autorité transfrontalière. Les éléments-clés de celle-ci sont le partenariat et la subsidiarité verticale (de bas en haut et inversement) et horizontale (transfrontalière) entre les différents niveaux et structures de l’autorité. Ceci démontre que, loin d’usurper les pouvoirs d’autrui et d’aller à l’encontre des états, les Eurorégions respectent leurs partenaires au-delà des frontières, ainsi que leurs caractéristiques sociales, culturelles, historiques, juridiques et économiques et leur diversité. B 1 Etapes de la coopération et structures appropriées 10 B2 STRUCTURES DE COOPERATION DE NIVEAU STRATEGIQUE Guide pratique de la coopération transfrontalière CHAPITRE B 2: STRUCTURES DE COOPÉRATION DE NIVEAU STRATÉGIQUE EN BREF: Ce chapitre traite des principaux facteurs qui facilitent ou entravent le développement des structures transfrontalières. Il présente ensuite de manière relativement détaillée les différents types d’instruments et de méthodes juridiques utilisables pour créer des structures transfrontalières. Le chapitre se termine sur les dispositifs transfrontaliers nécessaires à la gestion des programmes INTERREG et UE connexes. POINTS-CLES: • De nombreux facteurs influent sur la création de structures transfrontalières. Au nombre des facteurs positifs figurent le désir général des partenaires de travailler en coopération dans le contexte d’accords-cadres et de programmes financiers d’aide au développement et à la gestion d’actions transfrontalières. Parmi les facteurs négatifs figurent les restrictions imposées aux autorités locales et/ou régionales par la législation nationale et les différences de compétences entre les divers niveaux administratifs des pays voisins. • Des accords juridiques de types divers (conventions, traités, protocoles, contrats, etc.) peuvent être conclus à des niveaux multi-, bi- ou trilatéraux, dans lesquels s’engagent les autorités nationales et/ou régionales et locales (voir également le chapitre A.3). • Certaines de ces structures impliquent la création de nouvelles organisations (nouvelles entités juridiques), mais il existe également des cas de structures informelles sans structure légale officielle. Alors que certaines structures sont permanentes, d’autres ont été créées pour la gestion de programmes UE spécifiques, en particulier INTERREG et Phare CBC. • Les structures transfrontalières peuvent être très différentes quant à leurs fonctions, leurs compétences (techniques, financières, décision) et leurs objectifs. Les types de structures transfrontalières les plus répandues sont: - Les “Eurorégions” (et les structures similaires des pays nordiques), qui sont des entités légales multifonctionnelles ayant des capacités étendues. Nombre d’entre elles ont joué un rôle central dans le développement et la gestion de programmes INTERREG I, IIA et IIIA; - Les “Communautés de travail” (et autres associations similaires), fondées sur des accords de travail, ont des pouvoirs limités et interviennent rarement dans la gestion des programmes INTERREG I et IIA (mais ont joué un rôle dans les études et le développement de projets). • Les orientations pour INTERREG IIIA et le Règlement Phare CBC imposent de nouveaux impératifs pour la gestion commune des projets, qui nécessitent d’authentiques structures transfrontalières de partenariat et des procédures au niveau régional/local. EXEMPLES EUREGIO (D/NL) EUREGIO RHEIN-WAAL (NL/D) STORSTRØMS AMT / OSTHOLSTEIN (DK/D) ARGE ALP (A/D/I/CH) ARGE ALPEN-ADRIA (A/CH/D/H/HR/I/SLO) COMMUNAUTÉ DE TRAVAIL DES PYRÉNÉES (E/F) PAMINA (D/F) KENT – NORD-PAS-DE-CALAIS (UK/F) COMUNIDADE DE TRABALLO GALICIA-NORTE DE PORTUGAL (E/P) COMUNIDAD DE TRABAJO EXTREMADURA ALENTEJO (E/P) EUROREGION ELBE / LABE (D/CZ) PROVENCES-ALPES-COTE D’AZUR (PACA) / RHONE-ALPES / LIGURIE / PIEMONT / VAL D’AOSTE (F/I) EUROREGION POMERANIA (D/S/PL) EUROREGION TATRY (PL/SK) EUROREGION NESTOS – MESTA (GR/BG) DKMT EUROREGION (RO/HU/YU) EUREGIO WEST NYUGAT – PANNONIA (A/HU) EUROREGION NEMUNAS – NIEMEN – HEMAH (LT/PL/BY) HELSINKI-TALLINN EUREGIO (SF/EST) EUROREGION WEINVIERTEL-SOUTH MORAVIAWEST SLOVAKIA (A/CZ/SK) B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 12 Guide pratique de la coopération transfrontalière FACTEURS CONTRIBUANT A FACILITER OU A ENTRAVER LA CREATION DE STRUCTURES DE COOPERATION TRANSFRONTALIERE Pour faire progresser la coopération transfrontalière, des structures permanentes et contraignantes doivent être mises en place. L’expérience montre que la coopération précède les structures, et que le passage se fait par un processus d’adaptation progressive et de découverte de solutions pratiques à une infinité de problèmes d’ordre juridique, administratif et politique. Ce processus ne doit pas tendre à créer un niveau administratif supplémentaire, mais au contraire une interface ou un lieu d’échange entre les niveaux administratifs concernés de part et d’autre de la frontière. L’expression “structure transfrontalière” ne signifie pas toujours qu’une nouvelle structure, et encore moins une entité juridique distincte, a été créée. Elle recouvre souvent un éventail de dispositifs permettant adaptation, maillage et coopération entre organismes existants et une infinité d’accords formels et informels. De nombreux facteurs entrent en jeu dans la création et le développement de structures transfrontalières. Les plus importantes sont: • Facteurs positifs: - une solide expérience de la coopération transfrontalière; - des accords à but spécifique; - des accords-cadres (par exemple des traités internationaux); - l’existence de programmes de financement des actions transfrontalières. • Facteurs négatifs: - restrictions juridiques imposées par la législation nationale aux collectivités territoriales; - différences entre les structures et les compétences des divers niveaux de l’administration de part et d’autre de la frontière; - absence de volonté politique, notamment au niveau national, pour réduire les contraintes existantes, par une nouvelle législation ou des traités bilatéraux par exemple. Des accords juridiques divers (conventions, traités, protocoles, contrats) existent à des niveaux multilatéraux ou bi-/trilatéraux, y compris les niveaux national/régional. Nombre de ces accords ont servi de base à la création et au fonctionnement de structures transfrontalières stratégiques. On en trouvera une description ci-après. ACCORDS-CADRES Les traités internationaux peuvent fournir un cadre global à la coopération transfrontalière ou interrégionale, qu’il s’agisse d’organismes publics ou privés. Divers types de traités, conventions et accords internationaux ont ainsi pu faciliter la coopération transfrontalière au niveau local, interrégional, intergouvernemental ou multinational. S’appuyant sur ces traités, des activités transfrontalières peuvent être organisées entre institutions publiques de différents niveaux (par exemple entre états et régions, régions et provinces, régions et municipalités, autorités locales et organisations internationales) et concernent de nombreux domaines de coopération. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 13 Guide pratique de la coopération transfrontalière Au niveau multilatéral, plusieurs accords ont été conclus. L’un des premiers accords multilatéraux fut le "Traité d’Helsingfors" (1962), qui donnait une base légale à la coopération entre les états nordiques. Par ce traité, les états nordiques s’engageaient dans la voie d’une coopération étroite dans des domaines juridiques, culturels et socioéconomiques ainsi que dans le domaine des infrastructures physiques et des réglementations sur l’environnement. En 1977, l’Accord nordique sur la coopération transfrontalière entre municipalités, conclu entre la Finlande, le Danemark, la Suède et la Norvège, stipulait que la coopération intercommunale par-delà les frontières nationales devait être recherchée au même titre et de la même manière qu’entre municipalités d’un même pays. Qui plus est, chaque partie contractante est tenue de modifier sa législation de manière à permettre cette coopération. 6), à leurs propres autorités régionales et locales (article 7) et au Conseil de l’Europe (article 8). Le Conseil de l’Europe a dessiné les grandes lignes des traités de coopération transfrontalière dans la Convention-cadre de Madrid de 1981 et les protocoles subséquents (ratifiée par plus de 25 pays en avril 2000)1. Aux termes de la convention, les signataires s’engagent (dans les limites de leur législation nationale) à effectuer un certain nombre de tâches: réduire les obstacles administratifs et techniques à la coopération transfrontalière (article 4), étudier la possibilité de déléguer des pouvoirs spéciaux aux collectivités territoriales pour leur permettre de s’engager dans la coopération transfrontalière (article 5), fournir les informations nécessaires aux autre parties contractantes (article • Sur les consultations frontalières au niveau local; 1 2 L’article 2 de la Convention-cadre définit les “collectivités et autorités territoriales” comme des “collectivités/autorités ou instances exerçant des fonctions régionales ou locales”. Dans son Annexe, la Convention propose des modèles de Traités/ accords de coopération transfrontalière adaptés aux besoins des collectivités territoriales. Elle décrit cinq modèles différents d’accords entre états et six modèles “cadres” d’accords ou de contrats à caractère générique ou consultatif dans lesquels les divers degrés de centralisation et les différences entre les structures administratives des états participants sont pris en compte. Le premier groupe porte sur des accords intergouvernementaux2: • Pour promouvoir transfrontalière; la coopération • Sur les consultations transfrontalières au niveau régional; trans- • Sur les contrats de coopération transfrontalière entre autorités locales; • Sur les instruments de la coopération transfrontalière entre autorités locales. Un second groupe d’accords-cadres porte sur les accords, statuts et contrats entre autorités locales: • Accord-cadre sur la création d’un groupe de consultation entre autorités locales; voir: Conseil de l’Europe (1989): Convention-cadre européenne sur la coopération transfrontalière des collectivités ou autorités territoriales, Strasbourg: Conseil de l'Europe. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 14 Guide pratique de la coopération transfrontalière • Accord-cadre sur une gestion coordonnée des affaires publiques locales transfrontalières; • Accord-cadre sur la création d’associations transfrontalières de droit privé; • Accord-cadre sur la création d’instances administratives pour la coopération transfrontalière entre autorités locales; • Accord-cadre sur la fourniture de biens ou de services entre autorités locales dans les zones frontalières (de type public); • Accord-cadre sur la création d’instruments de coopération transfrontalière entre autorités locales. Un protocole additionel à la Convention de Madrid, entré en vigueur le 1.12.1998, recommande la création d’institutions permanentes de coopération transfrontalière à caractère public ou privé et pourvues d’un pouvoir de décision juridiquement contraignant. Ces institutions permanentes autoriseraient les collectivités territoriales et les communautés à: • Conclure des accords de coopération transfrontalière avec leurs homologues d’autres états; • Créer des instances permanentes de coopération ayant une personnalité juridique publique ou privée. Les décisions prises par ces instances seraient juridiquement contraignantes pour les communautés ou collectivités territoriales ayant conclu l’accord. La principale restriction à la mise en application de la Convention-cadre de Madrid est la différence des niveaux de centralisation et les différences administratives et juridiques des partenaires des régions frontalières. Celles-ci peuvent s’opposer à la mise en application directe des systèmes et modèles définis dans la Convention. Pourtant, ce problème n’a pas été pris en compte dans le Protocole. La Convention-cadre comme le Protocole additionnel ne constituent pas un traité de coopération transfrontalière, mais simplement un cadre juridique. Des exemples tirés de plusieurs régions frontalières démontrent la nécessité de traités complémentaires entre deux états pour permettre aux collectivités territoriales de s’engager directement dans la coopération transfrontalière. Malgré ces restrictions générales, la Convention de Madrid a posé les grands principes juridiques permettant de développer la coopération transfrontalière, et a rendu possibles plusieurs traités bilatéraux. Les traités internationaux suivants, qui jettent les bases générales d’une coopération transfrontalière entre collectivités territoriales, sont entrés en vigueur dans les années 90: • Convention du Bénélux (signé en 1986, entré en vigueur en 1991); • Traité transfrontalier AllemagnePays-Bas (signé en 1991, entré en vigueur en 1993); • Accord de Vienne entre l’Italie et l’Autriche (signé en janvier 1993, entré en vigueur en 1995) et accord de Rome (signé en novembre 1993, entré en vigueur en 1994): • Accord de Karlsruhe sur la coopération transfrontalière entre la France, l’Allemagne, le Luxembourg et la Suisse (signé en 1996, entré en vigueur en 1997). B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 15 Guide pratique de la coopération transfrontalière • Traité de Bayonne entre la France et l’Espagne (signé en 1995, entré en vigueur en 1997). • la création d’une "Arbeitsgemeinschaft" (communauté de travail), forum de prise de décision sans pouvoirs officiels; Le Traité Allemagne-Pays-Bas3, conclu en mai 1991 et ratifié en 1993, est un exemple d’accord-cadre permettant la forme la plus développée de participation des collectivités territoriales à la coopération transfrontalière ainsi que la conclusion d’accords de droit public ou privé au niveau transfrontalier entre autorités régionales. • la création d’un "Öffentlichrechtlichen Zweckverband" (association de droit public pour un service public en particulier), instance ayant une personnalité juridique propre et pouvant agir au nom de ses membres au niveau transfrontalier. Ceci représente la forme de coopération la plus importante. Cet accord se base sur un engagement politique considérable aux trois niveaux (national, régional et local) et a été conçu avec pour objectif premier le développement d’un instrument concret permettant aux instances régionales et locales de s’engager dans une coopération. La rareté des différences entre juridictions et domaines de compétence néerlandais et allemands, la familiarité des collectivités territoriales des deux pays avec les formes juridiques et les possibilités résultantes de coopération locale et régionale ont contribué à faciliter la mise en application du Traité. Le Traité prévoit également un cadre pour la ratification des accords spéciaux de gestion et de mise en oeuvre du programme INTERREG à la frontière germano-néerlandaise. Les instances concernées sont: le gouvernement national des Pays-Bas, les Länder allemands (Basse-Saxe pour Ems-Dollart; Nord-RhinWestphalie pour l’Euregio RheinMaas-Nord et l’Euregio Rhein-Waal), les provonces néerlandaises et les régions frontalières. Dans le cas de l’Euregio Rhein-Maas, le même accord est applicable et concerne aussi les autorités belges. Ces accords spéciaux constituent le cadre de la structure de gestion et des modalités financières des Programmes opérationnels INTERREG I pour les cinq régions frontalières.4 La principale caractéristique du Traité est la création de quatre types de coopération au niveau sousrégional: • Les autorités régionales et locales peuvent conclure entre elles des accords de droit public; Une second exemple est la Convention du Bénélux (1989), qui donne aux instances publiques locales de Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg de nouvelles possibilités juridiques de mise en oeuvre d’une coopération transfrontalière, sans obligation toutefois. Deux solutions sont proposées: une instance de droit • une autorité régionale ou locale peut agir au nom d’une autre dans un pays étranger; 3 Accord entre la République fédérale d’Allemagne, le Land de Basse-Saxe, le Land du Nord-RhinWestphalie et le Royaume des Pays-Bas sur la coopération transfrontalière entre collectivités ou autorités territoriales et autres instances publiques. 4 voir “Agreement on the NL-NRW/Nds - EC INTERREG Programme” (pour la référence, se reporter au chapitre A.3) B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 16 Guide pratique de la coopération transfrontalière public basée sur les principes néerlandais de coopération intercommunale, et une coopération plus limitée, basée sur un accord administratif mais sans création d’instance juridique. la coopération transfrontalière dans le domaine de l’aménagement du territoire. Mais elles ont aussi travaillé dans d’autres domaines de la planification qui d’une manière ou d’une autre ont à voir avec l’aménagement du territoire. Parmi ces domaines figurent: ACCORDS SPECIFIQUES De nombreux accords bi- et trilatéraux ont été conclus entre les gouvernements pour créer des structures spéciales de coopération intergouvernementales, telles que des groupes de travail ou des institutions conjointes ad hoc. On en trouvera cidessous quelques exemples: Des commissions intergouvernementales ont été créées dans toute l’Europe depuis les années 1960 et 1970. Ce mécanisme de coopération transfrontalière faisait référence en 1970, suite à la première Conférence des Ministres européens de l’aménagement du territoire, organisée à Bonn par le Conseil de l’Europe. Depuis lors, de telles commissions ont été créées sur de nombreuses frontières d’Europe occidentale (par exemple: Allemagne/France, Allemagne/Pays-Bas, Allemagne/Autriche) et, depuis 1991, sur les frontières de l’UE avec les PECO (par exemple: Allemagne/Pologne et Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie et Bulgarie avec leurs voisins). Plusieurs facteurs font que ces commissions ont des niveaux d’activité divers et couvrent des entités géographiques différentes (création d’une commission entre états pour l’ensemble de la région frontalière, ou de sous-commissions comme dans le cas de la frontière germanonéerlandaise (1976)). L’objectif général des commissions intergouvernementales est d’améliorer • la planification physique de part et d’autre de la frontière, notamment en matière de travaux publics: • le développement régional; économique • l’environnement et la sauvegarde de l’environnement; • les infrastructures de transport, la circulation routière et les transports publics; • les services et équipements publics (par exemple: enseignement et formation professionnelle, gestion de l’eau et des déchets). Des accords ou protocoles d’autres types ont été conclus au niveau national afin de créer des organisations spécifiquement centrées sur un domaine de coopération, par exemple la création d’une commission pour la mise en place et la gestion d’un parc naturel (Luxembourg/Allemagne (1964), Allemagne/Belgique (1971), Allemagne/ Pays-Bas (1976)); l’assistance réciproque en cas de catastrophe naturelle (par exemple: Allemagne/ France (1977), Belgique/Allemagne (1980), Belgique/France (1981), Belgique/Pays-Bas); la protection de l’environnement (le Rhin entre France/Allemagne/Suisse/Luxembourg ou le lac Léman – France/Suisse (1977, 1980)); ou encore l’information et la consultation réciproques sur les B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 17 Guide pratique de la coopération transfrontalière installations technologiques nucléaires et la prévention des catastrophes dans les régions frontalières (Allemagne/ France (1981), Suisse/France (1979)). Dans les états décentralisés, des unités infranationales peuvent parfois participer à la coopération avec des représentants des autorités centrales. Dans certains états fédéraux (Allemagne, Autriche par exemple), les autorités infranationales (Länder) ont le pouvoir légal de conclure des accords internationaux avec des gouvernements ou des états étrangers. Dans les états unitaires, les accords légaux impliquant des instances locales ou régionales doivent être approuvées au niveau national, par exemple par le Conseil d’Etat en France. Des accords bilatéraux entre autorités publiques de niveaux différents sont souvent conclus pour gérer des projets spécifiques, par exemple5: • l’accord signé entre le Luxembourg et le Land de Rhénanie-Palatinat en 1958 sur la gestion d’une centrale hydroélectrique sur l’Our; • l’accord de 1977 entre la Suisse et le Land de Bade-Wurtemberg sur la pêche dans la partie inférieure du Rhin. possibilités concrètes Les d’engagement des entités infranationales/régionales et municipales sont très variables et dépendent du cadre administratif et juridique des pays respectifs. Ces compétences différentes se reflètent dans diverses structures administratives (des plus intégrées aux plus éclatées), qui ont une incidence importante sur la gestion au quotidien des programmes transfrontaliers tels qu’INTERREG. Les expériences tirées d’INTERREG I permettent de distinguer deux situations-types. Dans certains cas, les autorités nationales ont conservé l’exclusivité de la compétence pour signer des accords internationaux (c’est le cas de la France). Ceci correspond généralement à des situations dans lesquelles les programmes transfrontaliers étaient gérés par les autorités centrales, les autorités locales ne jouant qu’un faible rôle dans leur élaboration et leur mise en oeuvre. Dans certains cas particuliers, les autorités régionales sont autorisées par l’Etat à conclure certains accords, sous les auspices du governement, ou ont participé à la mise en oeuvre de ces accords mais sans disposer de compétences légales indépendantes (Espagne/Portugal et Italie)6. Dans cette situation, quand des accords ont été conclus sous le contrôle étroit du gouvernement national, les collectivités territoriales ou institutions transfrontalières ne se sont vu accorder que des compétences limitées (au niveau de la planification et de la proposition de projets). Dans d’autres cas (les pays nordiques par exemple), les instances régionales/territoriales avaient l’autorisation formelle de conclure des accords suivant leurs compétences spécifiques, quoique sous le contrôle des autorités nationales (qui conservaient souvent un droit de veto, comme c’est le cas en Allemagne). Ceci correspond à la situation où la gestion et le suivi des programmes 6 5 Le Conseil de l’Europe a fourni un aperçu d’ensemble de tous les accords/protocoles signés. C’est le cas à la frontière hispano-portugaise, où plusieurs régions ont signé une déclaration commune de coopération: par exemple les régions d’Estrémadure (E), de l’Alentejo (P), du Nord du Portugal (P), de Galice (E) et d’Andalousie (E)/Algarve (P). B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 18 Guide pratique de la coopération transfrontalière transfrontaliers sont directement assurés par les autorités régionales. Accords officiels Dans un certain nombre de cas, la conclusion de traités au niveau national et/ou les modifications de la législation nationale ont rendu coopération nécessaire une plus étroite entre les autorités régionales et locales. Ces coopérations ont parfois été établies de manière formelle par la signature d’accords ou de contrats. Jusqu’en 1992, dans certains Etats membres de l’Union européenne tels que la France, l’Italie ou l’Espagne, les accords intergouvernementaux constituaient la base nécessaire de l’implication des autorités régionales dans la coopération transfrontalière. Toutefois, la loi Joxe de 1992 a modifié la situation en France et permis pour la première fois aux autorités régionales et locales françaises de jouer un rôle dans la conclusion des accords transfrontaliers et de créer des instances transfrontalières (sociétés d’économie mixte et groupements d’intérêt public) qui associent les autorités régionales et locales au même niveau dans la région partenaire. Cependant, ces accords ne doivent pas entrer en conflit avec les compétences et les engagements de l’Etat français. Dans d’autres Etats membres tels que l’Allemagne ou les Pays-Bas, ces accords ne sont exigés que si la coopération se base sur le droit public. Le Traité Allemagne-Pays-Bas permet la création de “Zweckverbände” et d’autres formes d’organisations entre les autorités régionales/locales sur la frontière germano-néerlandaise. Des Eurorégions existantes ont été reconstituées par ce traité, par exemple les Euregios Rhein-Waal et Ems-Dollart. Accords de travail On rencontre en Europe, au niveau régional et local, de nombreux cas où des autorités régionales et locales équivalentes ont signé des protocoles ou accords de travail non fondés sur une base juridique internationale (par exemple: Communauté de travail des Pyrénées (CTP), Communauté de travail des Alpes occidentales, Communauté de travail du Jura, Comunidade de Trabalho Norte do Portugal-Galicia, ARGE-ALP, AlpenAdria, etc.). Ces associations créent généralement une structure composée d’un certain nombre de groupes de travail spécialisés dans les principaux secteurs (transports, environnement, tourisme par exemple), qui se réunissent plusieurs fois par an. Ces accords ont dans certains cas été conclus sous les auspices du gouvernement (c’est le cas de la Comunidade de Trabalho Notre do Portugal-Galicia) et dans d’autres sans reconnaissance officielle du gouvernement (CTP entre France et Espagne). La notion de “structure légitimée” par le gouvernement peut néanmoins jouer un rôle déterminant pour permettre l’implication du niveau régional dans la gestion de programmes tels qu’INTERREG. Au cours d’INTERREG I, certaines associations (par exemple la Comunidade de Trabalho NorteGalicia) ont joué un rôle dans la planification et la gestion du programme INTERREG et d’autres non (CTP). B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 19 Guide pratique de la coopération transfrontalière Il existe une longue tradition d’accords de ce type entre autorités régionales et locales en Europe, qui ont été conclus pour la gestion des services publics, par exemple les transports, le traitement des eaux et des eaux usées entre villes et localités voisines, par exemple: • La Convention entre le Conseil d’Etat de Bâle et le Conseil municipal de la ville de Lörrach, pour amener les eaux usées de Lörrach jusqu’au Rhin; • Les villes de Vintimille (I) et Menton (F) ont signé un document d’intention qui, avec une convention de coopération transfrontalière (signée au niveau régional entre la province d’Imperia (I) et le département des Alpes-Maritimes (F), constitue la base juridique de la création de services publics conjoints dans les villes frontalières. TYPOLOGIE DES STRUCTURES TRANSFRONTALIERES Il existe à présent de nombreuses structures transfrontalières, très diverses quant à leurs objectifs, leurs compétences et leurs capacités (y compris leur rôle dans INTERREG et les programmes ou projets associés). La typologie suivante résume les principales caractéristiques des structures multifonctionnelles et possédant la capacité réelle ou potentielle d’exercer des fonctions au niveau des programmes. Eurorégions et instances similaires Un certain nombre d’instances transfrontalières sont désignées sous le nom d’Eurorégions (ou Euregios). Bien qu’elles ne soient pas identiques par leur forme juridique ou leur organisa- tion, elles ont de nombreux points communs, notamment: • Elles sont permanentes; • Elles ont une identité différente de celle de leurs membres; • Elles possèdent leurs propres ressources administratives, techniques et financières; • Elles prennent leur propres décisions au niveau interne. L’aire géographique d’une Eurorégion est généralement déterminée par le degré d’intégration socio-économique plutôt que par les unités administratives. Les Eurorégions transfrontalières ne constituent pas un niveau supplémentaire d’administration régionale ou locale, mais un point d’échange pour les instances publiques et privées existantes. Bien qu’elles soient l’instance principale pour toutes les activités régionales/locales à caractère transfrontalier, la mise en oeuvre de la plupart des actions des plans et des programmes transfrontaliers échoit aux autorités et autres instances compétentes suivant les procédures nationales. Un liste plus détaillée des caractéristiques des Eurorégions figure au tableau B.2.1. La quasi-totalité des Eurorégions de l’UE se sont vu accorder un rôle important dans le programme INTERREG, que ce soit aux frontières intérieures ou extérieures de l’UE. Leurs aires géographiques ont été désignées comme éligibles au programme INTERREG IIA et leurs organisations assurent en partie ou en totalité les fonctions nécessaires à la mise en oeuvre du Programme opérationnel correspondant. La plupart des Eurorégions ou des instances similaires se situent sur les frontières de l’Allemagne avec les Pays-Bas, la Belgique, la Suisse, B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 20 Guide pratique de la coopération transfrontalière l’Autriche, la Pologne, la République tchèque, la France et le Danemark. Il existe aussi des Eurorégions aux frontières belgo-néerlandaise (Euregio Scheldemond), italo-autrichienne (Euregio Tyrol), gréco-bulgare (Eurorégion Nestos/Mesta) et franco-espagnole (Eurorégion Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon/Catalogne) (voir tableau B.2.2a). On trouve aussi dans les PECO un nombre croissant de structures créées sur le même modèle et qui utilisent le nom d’”Eurorégion” (voir encadré ci-dessous). En outre, les structures transfrontalières régionales des pays nordiques présentent des ressemblances considérables avec les Eurorégions, notamment au niveau de l’identité, des capacités, et du rôle joué dans le programme INTERREG II (voir tableau B.2.2b): Certains associations d’autorités locales formées sous l’Accord nordique, permanentes et multifonctionnelles, fonctionnent avec leurs propres ressources, qui proviennent des fonds versés par leurs membres. La différence principale entre ces structures et les Eurorégions Allemagne/Pays-Bas est la taille géographique beaucoup plus importante de certaines structures nordiques (par exemple la Calotte nordique, N/S/SF)7. Les étapes nécessaires à la création d’une structure de type Eurorégion peuvent se résumer comme suit (s’il n’existe pas de traité international de coopération transfrontalière spécifique pour une frontière particulière): • Formation spécifique d’associations d’autorités régionales/locales (muni7 En Scandinavie, des structures et des espaces spécifiques à INTERREG ont été créés par l’intégration de zones ayant une tradition historique spécifique de coopération. Par exemple, la “Calotte nordique” comprend cinq régions frontalières. Le MittSkandia et le Kvarken ont été partiellement combinés de la même manière. • • cipalités, départements, etc.) avec des objectifs transfrontaliers de part et d’autre d’une frontière (associations de droit national, public ou privé); Ces associations concluent alors un accord de coopération transfrontalière (généralement de droit privé) couvrant au minimum les domaines suivants: * représentation paritaire dans les instances dotées de l’autorité (conseil, comité); * contributions financières des associations à un budget commun; * secrétariat commun. S’il s’agit d’un accord de droit public permettant aux autorités publiques participantes de transférer à l’instance transfrontalière leurs responsabilités mais non leurs droits constitutionnels, cet accord peut également couvrir la gestion des programmes et des projets INTERREG; faute de quoi un accord INTERREG distinct doit être signé avec les autorités compétentes des Etats membres. Communautés de travail et autres instances Dans de nombreux cas, les autorités régionales ou locales ou d’autres organismes ont décidé de coopérer, par exemple en signant un protocole de coopération ou un accord à caractère non contraignant, et créé une structure qui le plus souvent ne possède pas de personnalité juridique propre. Le terme le plus couramment utilisé pour ces structures est “communauté de travail”. Le plus souvent, ce sont les autorités régionales qui y participent. Parmi elles, on compte le Jura (F/CH), les Pyrénées (F/E) et l’Estrémadure/ Alentejo (E/P). B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 21 Guide pratique de la coopération transfrontalière Un autre type est le Regionalrat (conseil régional), qui réunit des représentants élus des autorités régionales participantes de part et d’autre de la frontière (par exemple, le Conseil austro-hongrois créé en 1993, qui comprend les comtés de Györ- MosonSopron et Vas, les villes de Györ, Sopron et Szombathely (H) et le Land du Burgenland (A). Le Regionalrat est soutenu par des groupes de travail thématiques. La coopération entre l’Autriche et la Hongrie a pour objectif la création d’une Eurorégion. Le Regionalrat constitue un premier pas dans cette direction. Ces structures peuvent aussi utiliser d’autres noms. Par exemple, dans le cas de l’Irlande/Royaume-Uni (Irlande du Nord), il existe trois “clusters” ou associations informelles d’autorités locales (district councils d’Irlande du Nord et comtés irlandais): l’EBRC (East Border Regions Committee); l’ICBAN (Irish Central Border Network); et le NWRCBG (North West Region Cross Border Group). Les caractéristiques communes de ces structures se résument comme suit: • caractère permanent; • elles possèdent parfois une identité distincte (par exemple l’ICBAN en IRL/UK), mais conservent le plus souvent celle de leurs membres (par exemple la Communauté de travail de Galicie-Nord du Portugal en E/P); • leurs compétences se distinguent rarement de celles de leurs membres. Normalement, elles se composent d’une présidence et d’un secrétariat tournants, et de groupes de travail/de comités de fonctionnaires qui représentent les membres et se réunissent périodiquement. Elles ne possèdent pas de ressources financières et humaines propres; • il est rare que leurs pouvoirs de décision soient distincts de ceux de leurs membres, et les processus de prise de décision sont interorganisationnels (par exemple: les participants aux comités, groupes de travail, etc. de la structure transfrontalière agissent au nom de leur propre instance). Il est fréquent que ces structures se concentrent sur des activités de planification stratégique (les études par exemple) et/ou le développement de projets spécifiques, et à ce jour elles ne se sont pas vu accorder un rôle important dans les programmes INTERREG. A titre d’exemple d’un engagement limité dans INTERREG I, on peut citer la création d’un bureau d’assistance technique à la frontière hispano-portugaise (le Gabinete de Iniciativas Transfronterizas ou GIT) par la Communauté de travail d’Estrémadure-Alentejo. Toutefois, les structures géographiquement plus petites et plus spécialisées ont de plus en plus tendance à jouer un rôle dans INTERREG IIA dans le cadre de projets et de fonctions spécifiques, par exemple les trois “clusters” en IRL/UK et la Communauté de travail de Galice/Nord du Portugal (E/P). Certains structures représentent des groupes très importants de membres ou des territoires géographiques très vastes, par exemple COTRAO, ARGE, ALP, Alpen-Adria, ou la Communauté de travail des Pyrénées. De ce fait, il n’a pas été facile de les intégrer dans le programme INTERREG IIA (bien qu’elles auraient peut-être mieux correspondu au programme IIC). Par ailleurs, leurs membres ont tendance à participer aux structures INTERREG dans le cadre de l’exercice d’autres fonctions. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 22 Guide pratique de la coopération transfrontalière Il existe également des structures transfrontalières qui sont des organisations non gouvernementales de type privé ou associatif, par exemple Cooperation Ireland (IRL/Irlande du Nord (UK)), créée en 1979 par des personnalités des mondes commercial, syndical, professionnel et universitaire, qui a développé et mis en oeuvre de nombreux projets de promotion du dialogue et de la coopération transfrontaliers dans les domaines économique, social et culturel. Structures spécifiques à INTERREG ou à d’autres programmes de l’UE. On trouve enfin des structures créées spécifiquement pour INTERREG. Il existe des structures de ce type pour toutes les frontières intérieures, qui disposent au minimum d’un comité de suivi du programme et d’un secrétariat. Pour toutes les frontières avec les PEC, il existe des CMPS (Comités mixtes de programmation et de surveillance). Bien que la raison d’être initiale de telles structures ait été la gestion de la mise en oeuvre des programmes INTERREG, elles donnent des signes de se consolider et de se transformer en structures transfrontalières permanentes pour d’autres activités de coopération transfrontalières. Par exemple, dans la région PAMINA (F/D), un “Bureau d’information et de conseil sur les questions transfrontalières” (couramment appelé “bureau PAMINA”) a été créé en janvier 1991 pour fournir des services d’analyse et d’information aux secteurs public et privé. Ce bureau est financé conjointement par les Länder allemands de RhénaniePalatinat et Bade-Wurtemberg et par le département français du Bas-Rhin. Le tableau B.2.3 résume les principales caractéristiques des structures transfrontalières et leur rôle potentiel dans le développement et la gestion des programmes transfrontaliers de l’UE. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 23 Guide pratique de la coopération transfrontalière Structures transfrontalières en Europe centrale et orientale en 2000 A ce jour, plusieurs structures transfrontalières ayant des objectifs, des compétences et des capacités divers ont été créées en Europe centrale et orientale. D’après une évaluation récente, il y aurait 26 structures sur les frontières extérieures de l’Union européenne, 16 entre les pays candidats et 8 aux frontières orientales des pays candidats. En tout, une cinquantaine de régions transfrontalières ont été créées avec le soutien de l’ARFE, soit sous la forme d’Eurorégions, soit sous la forme de groupes ou d’associations de travail (voir tableau B.2.2c). La plupart des Eurorégions et structures similaires des PECO ont été établies aux frontières extérieures de l’UE avec l’Estonie (ES/SF), la Pologne (D/PL), la République tchèque (A/CZ/D), la Slovaquie (SK/A), la Hongrie (HU/A), la Slovénie (I/SLO) et la Bulgarie (BG/GR). Avec le soutien des programmes communautaires INTERREG et Phare CBC, ces Eurorégions se sont développées avec succès, comme le démontrent les exemples suivants: - Eurorégions Carélie (SF/RF), Poméranie (D/PL/S), Pro Europa Viadrina (D/PL), Bober-Neisse (D/PL), Nisa-Neisse-Nysa (CZ/D/PL), ElbeLabe (CZ/D), Erzgebirge-Krusno Hory (CZ/D), Egrensis (D/CZ) et Bayerischer Wald/Böhmerwald/Sumava (A/CZ/D). La plus ancienne de ces Eurorégions a été fondée en 1991 à la frontière trilatérale polono-germanotchèque – les membres de l’Eurorégion Nisa sont: - L’association des autorités locales polonaises de l’Eurorégion Nisa; - L’association régionale/locale des villes et des collectivités de la partie tchèque de l’Eurorégion Nisa; - L’association des autorités locales allemandes de cette Eurorégion. L’Eurorégion dispose de trois secrétariats dont les directeurs travaillent en étroite collaboration. Sa plus haute instance est le Conseil (3 x 10 personnes), qui élit une présidence de trois membres. L’Eurorégion Nisa ainsi que d’autres Eurorégions bien établies jouent déjà un rôle important dans la mise en oeuvre des programmes transfrontaliers de l’UE, en particulier dans la gestion des fonds de soutien aux petits projets. Un ensemble d’Eurorégions et de groupes et associations de travail transfrontaliers ont également fait leur apparition aux frontières extérieures des pays candidats, dont: la région Vörü/Alüksne-Pskov (LV/ES/RF), l’Eurorégion Saule (S/LV/LT/RF), l’Eurorégion Pays des Lacs (LV/LT/BLR), l’Eurorégion Niemen (PL/LT/BLR/RF) l’Eurorégion Bug (PL/UKR/BLR), les Eurorégions à la frontière tchéco-polono-slovaque, l’Eurorégion des Carpates (HU/PL/SK/UKR/RO), l’Eurorégion Váh-Dunaj-Ipel (SK/HU), l’Eurorégion Danube-Drava-Sava (YU/RO/HU), l’Eurorégion DMTC/DKMT (RO/HU/YU), l’Eurorégion Únia-Slaná (SK/HU) et l’Euro-Régió Ház Kht (HU/RO). L’Eurorégion des Carpates constitue un bon exemple. Cette structure transfrontalière de grande dimension se situe dans la région frontalière que se partagent la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, l’Ukraine et la Roumanie. Mise en place par les municipalités et les provinces des régions frontalières, sa principale instance – le Conseil de l’Eurorégion des Carpates – se compose de 15 membres sous la direction d’un président. Le Directeur exécutif gère le secrétariat commun et coordonne les activités des “succursales” nationales et des groupes de travail sectoriels de l’Eurorégion. D’autres structures transfrontalières récemment créées en sont encore à la mise en place de structures juridiques, administratives et financières appropriées. Neanmoins, elles ont fait des progrès remarquables en suivant l’exemple des Eurorégions plus expérimentées, notamment en ce qui concerne les structures et la programmation de la coopération transfrontalière. Elles ont bénéficié du soutien actif du projet LACE-Phare CBC de l’ARFE. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 24 Guide pratique de la coopération transfrontalière STRUCTURES DE GESTION DES PROGRAMMES DE L’UE Evolutions consécutives aux initiatives et aux programmes de l’UE L’introduction d’importants programmes de financement communautaires, à commencer par INTERREG I en 1990, a accéléré l’évolution de la coopération transfrontalière et créé de nouveaux besoins. Les structures transfrontalières devaient désormais être capables de développer et de gérer la mise en oeuvre des programmes transfrontaliers. INTERREG I se composait de 31 Programmes opérationnels pour la période 1990-1993. En termes de taille et de dispositifs institutionnels, ils formaient un ensemble varié qu’on peut regrouper en deux grandes catégories. La première catégorie réunissait des programmes caractérisés par une approche locale («bottom-up»). Ils se basaient sur de nombreuses années d’expérience et sur des structures transfrontalières existantes telles que les Eurorégions à la frontière entre les Pays-Bas et l’Allemagne. Dans ce type de zones frontalières, les activités d’élaboration et de gestion de la mise en œuvre des programmes étaient prises en charge par les Eurorégions en partenariat avec les autorités des États membres et les programmes réalisés présentaient un caractère local ou régional qui reflétait la portée géographique de ces structures. Dans certains cas, la nouvelle initiative communautaire a conduit à la création de nouvelles structures pour les besoins spécifiques d’INTERREG (telles que PAMINA à la frontière franco-allemande). La seconde catégorie regroupait des programmes centralisés («top-down»), avec des programmes élaborés par les autorités nationales sans la participation de structures transfrontalières, dans les rares cas où celles-ci existaient (les Pyrénées à la frontière E/F, par exemple). Les orientations d’INTERREG envisageaient la création de structures transfrontalières, et c’est ainsi que sont nées de nouvelles structures régionales avec l’aide de LACE, notamment les communautés de travail de Galice/Nord, Estrémadure/Alentejo et Centre/Estrémadure à la frontière hispano-portugaise. La gestion de la mise en œuvre de ces programmes a toutefois été confiée aux autorités nationales concernées avec, dans certains cas, une coordination transfrontalière limitée (notamment entre le Portugal et l’Espagne) et, dans d’autres, une coordination plus importante et une participation substantielle des autorités régionales et locales (Kent/Nord-Pas-de-Calais, UK/F, par exemple). INTERREG IIA, qui couvre la période 1994-1999, a connu une forte progression par rapport à INTERREG I en ce qui concerne le nombre de programmes (59 PO) et la couverture géographique. Cette progression est due non seulement à l’inclusion de régions éligibles dans les trois nouveaux Etats membres et dans l’ex-Allemagne de l’Est mais également à l’inclusion d’un plus grand nombre de frontières maritimes intérieures. Résultat: * beaucoup de programmes concernent des frontières extérieures (28); * beaucoup de programmes maritimes concernent des frontières intérieures ou extérieures (16 PO). Dans les orientations d’INTERREG IIA, la Commission encourageait fortement les Etats membres et les régions à soumettre des programmes intégrés et à mettre en place des «structures institutionnelles communes». Bien que tous les Etats mem- B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 25 Guide pratique de la coopération transfrontalière bres n’aient pas élaboré des programmes transfrontaliers réellement intégrés, ces orientations ont au moins permis d’améliorer la coordination des phases de soumission et de gestion des programmes. Cette tendance, ainsi que les leçons tirées d’INTERREG I et l’expérience apportée à l’Union européenne par la coopération entre les pays nordiques avant leur adhésion, ont donné lieu dans bien des cas à un renforcement des dispositifs institutionnels transfrontaliers, notamment aux frontières terrestres intérieures8. La taille des programmes demeure extrêmement variable. Sur les 2,565 millions d’écus que constitue l’enveloppe totale accordée par l’Union européenne, les principaux programmes, qui concernent la frontière hispano-portugaise et les frontières extérieures en Grèce, reçoivent respectivement 552 millions d’écus et 310 millions d’écus alors que 6 autres PO reçoivent moins de 5 millions d’écus chacun. En termes de couverture géographique, la tendance est toutefois aux zones géographiques plus restreintes et les programmes locaux ou régionaux constituent la norme. Les seuls programmes à caractère purement « national » sont ceux qui portent sur les frontières hispano-portugaise et franco-espagnole. Le programme axé sur les frontières extérieures de la Grèce comporte des volets distincts pour la frontière gréco-bulgare, la frontière gréco-albanaise et de facto la 8 En 1994, une nouvelle initiative communautaire à caractère transfrontalier a vu le jour : le Programme d'aide spéciale en faveur de la paix et de la réconciliation en Irlande du Nord et dans les comtés limitrophes de l'Irlande (programme de paix), qui comprend un sous-programme relatif au développement transfrontalier. Sa mise en œuvre repose sur des mécanismes très décentralisés, et notamment sur des accords conclus entre la Commission et huit « organismes intermédiaires de financement » auxquels est confiée la gestion de 30 % des fonds du programme. frontière entre la Grèce et l’ARYM9 (chacune de ces frontières fait également l’objet d’un programme Phare de coopération transfrontalière et d’un comité mixte de programmation et de surveillance séparés –voir plus bas) ainsi que pour la coopération avec Chypre. Une nouvelle évolution pour les frontières extérieures de l’Union européenne a eu lieu avec la mise en place en 1994 du programme Phare de coopération transfrontalière consacré aux régions des pays d’Europe centrale frontalières des États membres de l’Union européenne. Désormais, le programme Phare de coopération transfrontalière dispose d’une période de programmation identique à celle d’INTERREG (1994-1999) et couvre 15 frontières nationales (par le biais de 17 programmes)10. Sur le plan du dispositif institutionnel, le programme Phare de coopération transfrontalière a introduit une nouveauté importante, à savoir la mise en place, pour chacune des frontières, de Comités mixtes de programmation et de surveillance (CMPS) composés de représentants des pays concernés auxquels participent activement les services de la Commission responsables d’INTERREG et de la coopération transfrontalière de Phare. Cet élément nouveau s’est avéré important à maints égards: * des comités mixtes de programmation et de surveillance ont été créés et sont pleinement opérationnels dans toutes les zones frontalières; 9 L’ARYM est devenue éligible à Phare CBC suite à l’adoption du programme INTERREG IIA pour la Grèce (frontières extérieures). 10 Vademecum LACE sur la coopération transfrontalière et interrégionale aux frontières extérieures de l’Union européenne, septembre 1997. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 26 Guide pratique de la coopération transfrontalière * * ils s’occupent à la fois de la programmation et de la mise en œuvre; ils comptent en leur sein des représentants de l’échelon régional (les Eurorégions, par exemple). Les structures transfrontalières de chaque région frontière ont évolué de diverses façons et comportent désormais, pour beaucoup, une organisation transfrontalière complexe chapeautée par un Comité mixte de programmation et de surveillance sous lequel se trouvent divers autres composantes (telles que des groupes de travail sectoriels à la frontière austrohongroise ou les Eurorégions à la frontière germano-polonaise). Dans le cadre de ces dispositions, des représentants des PEC assistent aux réunions des comités de suivi des programmes INTERREG de leurs partenaires à titre d’observateurs (des représentants hongrois assistent par exemple aux réunions du comité INTERREG autrichien). En outre, des fonds consacrés aux petits projets ont été créés sous la quasitotalité des projets Phare CBC, leur gestion étant déléguée aux Eurorégions ou à des structures régionales ou locales équivalentes. Depuis 1996, un nouveau règlement Tacis et la création par le Parlement européen d’une ligne budgétaire séparée ont permis la mise en place d’un programme Tacis de coopération transfrontalière qui couvre, entre autres, les régions russes limitrophes de la Finlande. Le programme fonctionne conformément aux procédures habituelles du programme Tacis, qui ne prévoit aucun dispositif institutionnel de nature transfrontalière. La même chose s’applique au programme MEDA, introduit en 1997 mais qui ne contient pas de dispositions spécifiques relatives aux programmes de coopération transfrontalière. Fonctions principales des structures transfrontalières sous INTERREG IIA On peut identifier des impératifs “génériques” relatifs aux structures et aux procédures INTERREG pour tous les Programmes opérationnels. Ils sont liés: • aux règlements des Fonds structurels (par exemple sur la préparation, le suivi et l’évaluation des programmes); • à la nature des programmes (nécessité d’une sélection des projets et de contrats avec les gestionnaires du projet, transfert des fonds du programme, etc.). Les principales fonctions des structures transfrontalières résultant de ces impératifs sont résumées au tableau B.2.3. Structures Aux termes des règlements des Fonds structurels11, certaines structures de base de «gestion commune» doivent se retrouver dans tous les programmes INTERREG IIA, à savoir un comité de suivi du programme ainsi qu’un secrétariat du programme ou du comité. Comité de suivi Le Comité de suivi est toujours mixte par nature et regroupe des représentants des États membres concernés et 11 Article 4 du règlement (CEE) n° 2081/93 du Conseil modifiant le règlement (CEE) n° 2052/88. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 27 Guide pratique de la coopération transfrontalière de la Commission. Les principales variantes sont au nombre de deux: • la nature de sa composition –représentants régionaux et locaux ou représentants d’organismes privés (partenaires sociaux, secteur privé ou associatif); • les responsabilités assumées par le comité: ∗ soit restreintes au minimum spécifié dans les règlements, à savoir la surveillance générale de la mise en œuvre des programmes (le Comité de suivi fait alors souvent partie d’un dispositif mixte comprenant également un comité directeur ou de gestion responsable de la gestion des programmes et de la sélection des projets en dernier ressort); ∗ soit élargies de façon à superviser tous les aspects de la mise en œuvre du programme, y compris, dans de nombreux cas, la responsabilité finale de la sélection des projets. De même, le Secrétariat est toujours censé être mixte, du moins dans le sens où les tâches de secrétariat sont accomplies conjointement par les États membres concernés. La nature de l’organisme assurant ou accueillant le secrétariat ainsi que sa localisation géographique peuvent varier. En ce qui concerne la nature de l’organisme, il peut s’agir: • d’une organisation transfrontalière permanente comme une Eurorégion ou une structure du même type; • d’une structure commune établie par les autorités compétentes aux fins d’INTERREG, à l’instar de PAMINA; • d’une structure qui n’est ni commune ni mixte, mais dont les tâches sont prises en charge par les autorités compétentes des États membres. S’agissant de la localisation du secrétariat, celui-ci peut se trouver: • au sein de la région transfrontalière éligible, en un endroit unique qui dessert l’entièreté de celle-ci; • à deux endroits, un de chaque côté de la frontière, qui desservent des parties différentes de la région frontalière; • en dehors de la (ou des) région(s) éligible(s), par exemple dans les capitales des États membres concernés (comme Athènes). Aucune des autres structures nécessaires à l’accomplissement des tâches décrites ci-dessus ne présente une organisation standard. Elles sont organisées de différentes façons par les autorités nationales compétentes. Il peut s’agir de bureaux ou de responsables d’assistance technique, de groupes techniques ou d’experts de projet, de directeurs de programme, de comités directeurs, etc. Le plus souvent, des structures communes sont mises en place par les autorités nationales concernées ou cette responsabilité est confiée aux structures communes d’une Eurorégion ou d’un organe analogue. Dans certains cas, ceci se fait par l’intermédiaire d’un accord INTERREG officiel entre les autorités compétentes de l’Etat membre et les structures transfrontalières régionales/locales concernées. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 28 Guide pratique de la coopération transfrontalière Fonctions Mise en œuvre du programme Préparation des programmes Bien que les dispositions de l’Union européenne en la matière soient peu nombreuses et que, par conséquent, des différences substantielles existent entre États membres et programmes, on peut toutefois mettre en évidence une série d’étapes essentielles qui s’appliquent en général. La principale obligation imposée par l’Union européenne est que les États membres doivent présenter un programme opérationnel unique dans le cas de frontières intérieures. Les autres exigences dérivent des principes généraux de l’Union européenne en matière de partenariat et de subsidiarité ainsi que des bonnes pratiques en usage dans les programmes de coopération transfrontalière. Dans l’ensemble, on peut utiliser l’aidemémoire suivant12 (avec mention des variantes particulières entre parenthèses): • travail préparatoire (études et stratégies/concepts transfrontaliers, analyses SWOT, etc., ou absence de celles-ci); • élaboration de propositions de programme et de plans financiers (élaboration commune ou compilation d’éléments préparés séparément de part et d’autre de la frontière et degré d’intégration: existence de mesures non transfrontalières dans certains PO, participation de partenaires sociaux, etc.); • évaluation ex ante; • soumission des propositions de programmes à la Commission et approbation de la Commission avec ou sans amendements; • préparation d’un accord sur la gestion de la mise en œuvre du programme (avant l’entrée en vigueur du programme, ou absence d’un tel accord). Information et conseils aux bénéficiaires pour l’élaboration de projets Tous les programmes ne se chargent pas nécessairement de ces tâches. Lorsque c’est le cas, celles-ci peuvent être confiées à diverses structures (secrétariat, responsables du développement, bureaux d’assistance technique) dont l’action est transfrontalière ou se fait d’un seul côté de la frontière. Dépôt des candidatures Les propositions de projets sont soumises soit en réponse à des appels à propositions (ouverts ou restreints), soit dans le cadre de procédures fermées ou internes. Dans le cas d’appels à propositions, des variantes sont possibles au niveau: • de la tâche à accomplir («boîtes aux lettres» ou fourniture d’informations et de conseils); • de l’adresse (une seule ou plusieurs adresses dans la zone éligible) où les candidatures peuvent être soumises; • du délai (délais identiques ou différents de part et d’autre de la frontière, pour toutes les mesures ou pour certaines d’entre elles). 12 Même s'il est établi à partir d'expériences de frontières intérieures, il s'agit d'un aide-mémoire générique qui peut s'appliquer aux frontières extérieures sans que cela n'implique une uniformisation générale des bonnes pratiques. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 29 Guide pratique de la coopération transfrontalière Évaluation des projets (examen des candidatures) On rencontre des différences considérables: • Par qui? S’agit-il d’une évaluation commune ou effectuée séparément de chaque côté de la frontière (par les autorités nationales, par exemple) ou d’un mélange des deux? • Selon quels critères? À quel niveau: programme, mesure, projet (déjà mentionné dans le PO approuvé)? Existe-t-il d’autres critères nationaux «normaux»? • Y a-t-il une présélection? Tous les projets sont-ils examinés jusqu’au bout (ou seuls les projets présélectionnés sont-ils examinés et recommandés tandis que d’autres peuvent être écartés dès le départ)? Sélection des projets La sélection finale ou la confirmation de la présélection est normalement effectuée par un organe transfrontalier commun (structure commune ou comité mixte), mais, en pratique, il peut y avoir des exceptions (pour des mesures à caractère non transfrontalier dans le cas de certains programmes relevant de l’Objectif 1, notamment à la frontière E/P). L’évaluation finale, la sélection et, éventuellement, l’approbation officielle des projets peuvent être regroupées et effectuées en une seule étape par la même structure transfrontalière. Approbation et conclusion des contrats L’approbation officielle est délivrée soit par le seul organe transfrontalier chargé de la procédure de sélection, soit par les autorités nationales compétentes séparément, soit par les deux. Cette étape comprend l’allocation des fonds communautaires et nationaux. L’avis d’approbation et d’adjudication peut être délivré par la même autorité ou par différentes autorités. La principale différence tient au fait que soit chaque projet approuvé fait l’objet d’un contrat unique (conclu avec un partenaire responsable chargé de payer les autres partenaires de l’autre côté de la frontière), soit des contrats séparés sont conclus avec chacun des partenaires de part et d’autre de la frontière. Gestion financière Elle recouvre plusieurs tâches telles que les paiements, le contrôle ou les responsabilités financières. On peut avoir recours soit à des dispositifs particuliers pour le programme INTERREG (compte bancaire commun pour les fonds alloués par l’Union européenne et, éventuellement, pour les fonds nationaux, par exemple), soit aux dispositifs nationaux habituels (lesquels sont susceptibles de varier). Suivi Le suivi est normalement lié à la gestion technique et financière du programme. Par conséquent, les dispositifs en la matière peuvent être communs ou séparés (ce qui a des implications pour la coordination). Évaluation et révision des programmes Cette étape s’inscrit normalement dans le cadre des actions communes du partenariat entre la Commission et les États membres concernés (y compris les autorités régionales ou locales, le cas échéant13) et couvre: 13 Dans le cas de la frontière entre les Pays-Bas et l'Allemagne, les Euregios se chargent elles-mêmes de l'évaluation, qui est ensuite contrôlée par des consultants indépendants. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 30 Guide pratique de la coopération transfrontalière • • une évaluation ex ante, à miparcours et ex post; une révision et, éventuellement, une modification du programme. Résumé de la situation sous INTERREG IIA La situation applicable à la gestion des programmes transfrontaliers sous INTERREG IIA est résumée dans les tableaux B.2.4, B.2.5 et B.2.6. Ces tableaux permettent de tirer un certain nombre de conclusions quant aux aspects institutionnels du développement et de la gestion des programmes sous INTERREG IIA. Développement des programmes Une grande majorité (plus des deux tiers) des zones frontalières terrestres intérieures disposaient de concepts/stratégies et de programmes transfrontaliers développés conjointement par des partenaires (le plus souvent) régionaux/locaux. Il en allait de même pour une proportion comparable des programmes maritimes intérieurs. Dans le cas des frontières extérieures, il existait des concepts/stratégies transfrontaliers pour près de deux tiers des zones concernées, mais le rôle joué par les instances régionales/locales dans la préparation des programmes était essentiellement consultatif. Gestion technique De même, dans la plupart (deux tiers environ) des zones frontalières terrestres interérieures, les quatre fonctionsclés de la gestion étaient exercées conjointement, par le biais d’activités et de structures communes. C’était également le cas de près de la moitié des programmes maritimes intérieurs. Dans le cas des frontières extérieures, près de la moitié des programmes comportaient un service conjoint d’information et de conseil, mais d’autres fonctions telles que la sélection conjointe des projets n’étaient exercées conjointement que dans un très petit nombre de régions. Gestion financière Dans les programmes terrestres intérieurs, le degré d’intégration de la gestion financière était considérable, un peu plus de la moitié des PO disposant d’un compte bancaire commun pour les contributions de l’Union européenne. Ceci s’appliquait également à un tiers des programmes maritimes intérieurs (et à un seul cas exceptionnel sur les frontières extérieures). Structures transfrontalières Il existait des structures transfrontalières régionales/locales dans la quasitotalité des régions frontalières sur les frontières intérieures (terrestres et maritimes) et extérieures, mais leur nature et leur portée étaient variables. Ces structures manquaient dans de nombreuses régions aux frontières extérieures de la Grèce, dans quelques zones plus restreintes à la frontière hispano-portugaise et sur plusieurs frontières maritimes intérieures. En termes de capacité et d’expérience, les structures terrestres intérieures étaient de loin les plus avancées. Dans deux tiers de ces régions, les structures régionales/locales transfrontalières jouaient un rôle significatif dans le développement des concepts, des stratégies et des programmes transfrontaliers et dans la gestion des PO INTERREG IIA. Ce fut également le cas dans la moitié environ des programmes maritimes intérieurs, et dans une bien moindre mesure sur les frontières extérieures. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 31 Guide pratique de la coopération transfrontalière STRUCTURES DE GESTION D’INTERREG IIIA ET DES PROGRAMMES COMMUNAUTAIRES CONNEXES Les nouvelles orientations d’INTERREG Avec une contribution de 4875 MEUR, INTERREG est l’initiative communautaire la plus importante des Fonds structurels pour la période 2000-2006. Le 28 avril 2000, la Commission européenne a approuvé les orientations pour cette initiative (“INTERREG III”)14. INTERREG III comprend trois volets: A: coopération • Volet transfrontalière – prolongation d’INTERREG I et IIA; B: coopération • Volet transnationale, qui prolonge INTERREG IIC; et • Volet C: coopération interrégionale, qui succède à des programmes de type RECITE et Ecos-Ouverture. Le volet A concerne la “promotion d’un développement régional intégré entre les régions frontalières”. Forme de coopération la plus ancienne de part et d’autre des frontières nationales, il recevra la majeure partie des ressources financières d’INTERREG III. A de très rares exceptions près (par exemple certaines régions maritimes), le développement, l’approbation et la mise en oeuvre des programmes du volet A devraient se faire de manière distincte des volets B et C. Certaines des dispositions des nouvelles orientations relatives au volet A prolongent de manière évidente INTERREG I et IIA et seront 14 JO 2000/C 143/08, 23.5.2000 bien connues des personnes déjà engagées dans le développement et la gestion des programmes INTERREG. Toutefois, d’autres dispositifs des orientations marquent des changements significatifs de contenu ou d’emphase. La gestion conjointe de la mise en oeuvre du programme à travers des mécanismes transfrontaliers est une condition-clé de l’acceptation d’un programme INTERREG IIIA par la Commission européenne. Les orientations se caractérisent par le principe d’un élargissement du partenariat transfrontalier et une insistance sur le développement et l’application d’une approche locale “bottom-up” depuis l’élaboration des stratégies conjointes jusqu’à la mise en oeuvre des opérations. Les autorités régionales et locales des régions frontalières et les structures transfrontalières au niveau régional doivent désormais gérer la préparation des programmes et le cas échéant travailler en partenariat avec les autorités nationales. Deus types de programme seront possibles. Le premier type est un programme unique applicable à l’intégralité d’une frontière, qui peut comprendre plusieurs sousprogrammes au niveau régional. Le second sera représenté par des programmes au niveau régional pour des parties de frontières, comme c’était déjà le cas sous INTERREG I et IIA pour les frontières D/NL, NL/B, D/F, F/UK, etc. (Ceux-ci correspondent aux modèles régionaux – les modèles de gestion de programme - développés dans le document de travail sur INTERREG IIIA de l’ARFE (voir le résumé des modèles du tableau B.2.7). B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 32 Guide pratique de la coopération transfrontalière Conformément au Règlement général des Fonds structurels, ces programmes nécessiteront un comité de suivi transfrontalier conjoint. Ce Comité chapeautera un comité de pilotage conjoint qui reflète la composition du partenariat transfrontalier. Il sera responsable de la gestion opérationnelle de la mise en oeuvre de chaque programme ou sous-programme, y compris la sélection finale et l’approbation des projets. Le Règlement général impose également la désignation d’une autorité de gestion responsable de la gestion du programme en général, et d’une autorité de paiement pour l’administration financière. Les autorités de gestion et de paiement peuvent être combinées. Dans tous les cas, il doit s’agir de structures conjointes établies par les autorités publiques compétentes concernées par le programme (voir diagramme B.2.8). Le système de gestion financière sera mieux intégré grâce à l’utilisation d’un seul Fonds structurel (FEDER), dont le champ d’application sera élargi de manière à couvrir des actions normalement éligibles au FSE, au FEOGA ou à l’IFOP. En outre, le transfert de tous les fonds du FEDER (et de préférence des fonds nationaux correspondants) se fera sur un seul compte de programme, sans répartition de fonds entre les Etats membres. Coordination d’INTERREG IIIA avec Phare CBC Ces orientations présentent un intérêt particulier pour les régions frontalières des pays d’Europe centrale (PEC) et leurs voisins de l’UE, et ce pour deux raisons: • Les modifications d’INTERREG peuvent avoir un impact majeur sur • Phare CBC, qui a été conçu sur le modèle d’INTERREG; Pour la première fois, les nouvelles orientations couvrent la coordination entre INTERREG et Phare CBC. Les orientations expriment le désir d’une coordination effective entre INTERREG et les instruments de politique extérieure de l’UE, et particulièrement en vue de l’élargissement. De ce fait, certain changements importants, annoncés dans le Règlement Phare CBC N 2760/98, sont mis en oeuvre. INTERREG et Phare CBC seront couverts par un programme unique (“Document commun de programmation” ou DCP), bien que sa préparation, son approbation et sa mise en oeuvre soient régies par deux ensembles différents de règles et de procédures. Les travaux de programmation et le suivi de la mise en oeuvre du DCP seront réalisés de manière intégrée par le Comité commun de coopération. En outre, l’utilisation accrue des fonds consacrés aux petits projets et le caractère transfrontalier de leur fonctionnement (petits projets communs) faciliteront la décentralisation des processus de prise de décision au niveau régional/local et la promotion de projets authentiquement transfrontaliers. Malgré la nécessité de structures communes à INTERREG IIIA et Phare CBC, des différences subsistent et des problèmes importants attendent encore une résolution. Entre autres: • En tant qu’instrument financier, Phare CBC n’a pas encore le caractère pluriannuel d’INTERREG – les contributions financières sont envisagées à titre indicatif et pour une période plus courte (20002002) que celle d’INTERREG; B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 33 Guide pratique de la coopération transfrontalière • • • • La gamme des actions éligibles à Phare CBC est plus restreinte – certains types d’action “douce” ne sont acceptables que pour les petits projets sous les fonds pour petits projets, par exemple le développement économique et de l’emploi local, dont le tourisme, les communications/médias, les échanges culturels, la coopération dans le domaine de la santé; La taille des projets Phare CBC est strictement limitée: sauf dans le cas des petits projets, les dérogations à l’impératif d’un budget minimum de 2 MEUR ne sont accordées qu’à titre exceptionnel. Contriarement aux projets INTERREG, les projets Phare CBC doivent normalement être approuvés par la Commission européenne; Le Document commun de programmation doit être conforme à deux règlements qui ne sont pas tout à fait compatibles, celui des Fonds structurels/INTERREG IIIA et celui de Phare. Coordination d’INTERREG IIIA et d’autres programmes extérieurs de UE A ce jour, il n’existe pas de structures ou de coordination communes dans les structures institutionnelles concernant INTERREG IIIA d’une part et Tacis CBC d’autre part. Il en va de même pour la coordination entre INTERREG IIIA et les opérations de coopération transfrontalière sous le MEDA et le nouveau règlement CARDS, qui soutiennent entre autres la coopération transfrontalière avec les pays tiers de la Méditerranée et des Balkans occidentaux. Il est certain que la préparation et la mise en oeuvre d’un véritable programme commun à INTERREG IIIA et Phare CBC nécessitera la coordination des deux instruments ainsi qu’une clarification. Les orientations promettent certaines améliorations de ce type, qui ont été annoncées par la suite dans la Communication de la Commission du 27.10.2000 sur Phare 2000. Toutefois, la gestion financière des programmes se fera séparément sous les règlements INTERREG et Phare15. 15 Des possibilités restreintes de gestion commune sont proposées à moyen terme par la possibilité de déléguer la sélection des projets et l’approbation sous Phare CBC et INTERREG aux termes de l’article 12 du Règlement N° 1266/99 sur la coordination des instruments de préaccession. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 34 Guide pratique de la coopération transfrontalière Tableau B2.1 Critères «Eurorégion» – ARFE/LACE16 Organisation association des collectivités régionales et locales de part et d‘autre d‘une frontière nationale, parfois avec une assemblée parlementaire; organisation transfrontalière avec un secrétariat permanent et une équipe technique et administrative; de droit privée, fondée sur des associations sans but lucratif ou des fondations de part et d‘autre de la frontière selon le droit national respectif en vigueur; ou de droit public, fondée sur des traités entre états réglant également la participation des collectivités territoriales. Mode de travail coopération visant le développement et l‘élaboration d‘une stratégie, et non à des mesures individuelles; de principe transfrontalier et non en tant que région frontalière nationale; pas de niveau administratif supplémentaire; plate-forme pour toute relation transfrontalière: entre citoyens, politiques, institutions, domaine économique, partenaires sociaux, acteurs culturels, etc. niveau d‘harmonisation entre différentes structures et compétences de part et d‘autre de la frontière ansi que du point de vue psychologique; coopération partenariale sur un plan vertical (européen, national, régional, local) et horizontal au delà de la frontière; mise en œuvre de décisions prises d‘une manière transfrontalière, sur le plan national et suivant les procédures en vigueur de part et d‘autre de la frontière (évitement de conflits en ce qui concerne la compétence et les structures); participation transfrontalière des citoyens, des institutions et des partenaires sociaux aux programmes, projets et processus de décision; utilisation de propres initiatives et de propres crédits en tant que condition préalable pour l‘aide et le soutien provenant de tiers. Contenu de la coopération transfrontalière définition du domaine de travail selon les intérêts communs (par ex. Infrastructure, économie, culture); coopération dans tous les domaines de la vie; logement, travail, loisirs, culture etc. coopération socioculturelle en parallèle avec une coopération sur le plan économique et infrastructurel; transposition des traités, conventions et accords qui ont été signé au niveau européen et entre Etats dans la pratique transfrontalière; préparation et mise en œuvre de programmes et projets, surtout dans le cadre d‘INTERREG; conseil, promotion et coordination concernant la coopération transfrontalière, particulièrement dans les domaines suivants: • • développement économique tourisme et loisirs • • transports et circulation développement de l’agriculture • • aménagement du territoire innovation et transfert technologique • • protection de l‘environnement enseignement et formation • et de la nature coopération sociale • • culture et sport services de secours • • santé publique communication • • énergie sécurité publique • déchets 16 Document de travail ARFE-LACE sur l'initiative communautaire INTERREG de l’UE et ses futurs développements, juillet 1997, p. 36. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 35 Guide pratique de la coopération transfrontalière Tableau B.2.2a: Les Eurorégions dans l’Union européenne Nom EUREGIO Euregio Rhein-Waal Euregio Maas Rhein Ems-Dollart-Region euregio rhein-maas-nord Zukunft SaarMoselle-Avenir Benelux-Middengebied Scheldemond EuRegio SaarLorLuxRhein Euroregion Nestos-Mesta Euroregion Neisse/Nisa/Nysa Euroregion Elbe/Labe Euroregion Erzgebirge Euroregion Pro Europa Viadrina EUREGIO EGRENSIS Euregio Bayerischer Wald/Böhmerwald Euroregion Spree-Neisse-Bober Inn-Salzach-Euregio Regio BODENSEE Euroregion Pomerania Regio TriRhena EuRegio Salzburg-Berchtesgadener LandTraunstein EUREGIO „via Salina“ Region Sønderjylland-Schleswig EUREGIO Inntal EUREGIO Zugspitze-WettersteinKarwendel Midi-Pyrénées, Languedoc-Rousillion, Catalunya CENTRE Euregio Karelia Euregio Watteninseln Date de création 17 1958 1973 1976 1977/1997 1978 1979 1984 1989 1989 1990 1991 1992 1992 1992 1993 1993 1993 1994 1994 1994 1995 1995 Frontière D/NL D/NL D/NL D/NL D/NL D/F B/NL B/NL D/F/LUX GR/BUL D/PL/CZ D/CZ D/CZ D/PL D/CZ A/D/CZ D/PL D/A A/CH/D D/PL D/F/CH D/A 1997 1997 1998 1998 D/A DK/D D/A D/A 1998 E/F 1999 1999 1999 D/F FIN/RF D/DK/NL 17 Dans la plupart des cas, ces structures ont commencé à fonctionner de manière informelle à une date antérieure. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 36 Guide pratique de la coopération transfrontalière Tableau B.2.2b: Nom Structures scandinaves et baltiques de type «Eurorégion» Date de création18 Øresund Council 1964 Øresund Committee 1994 North-Calotte Council 1971 Kvarken Council 1972 Mittskandia 1977 Storstroms Amt / Kreis Os1977 tholstein - Lübeck Islands/Archipelago Coope1978 ration - Skärgården Cooperation ARKO 1978 Bornholm-Southeastern 1980 Skåne Oestfold/Bohuslän/Dalsland 1980 Tornedalsrådet 1987 Estonian-Finnish 3+3 Regio- 1995 nal Cooperation Euroregion Baltica 1996 Council for Cooperation of 1996 Border Regions VöruAlüksne-Pskov Euroregion Pomerania 1995/97 Euroregion NEMUNAS1997 NIEMEN-HEMAH Euregio Helsinki-Tallinn 1999 Euroregion SAULE 1999 Euregio Karelia 1999 Euroregion Country of Lakes- 2000 Ezaru Zeme Frontière DK/S S/FIN/N FIN/S FIN/S/N DK/D S/FIN S/N DK/S S/N FIN/N/S EST/FIN/RUS PL/S/LT/LIT/LV/DK/RF EST/LV/RF D/PL/S LT/PL/BY/RF EST/FIN LT/LV/RF FIN/RF LT/LV/BY 18 Dans la plupart des cas, ces structures ont commencé à fonctionner de manière informelle à une date antérieure. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 37 Guide pratique de la coopération transfrontalière Table B.2.2 c: Structures de type Eurorégion en Europe centrale et orientale developpées pendant 1990 et 2000 Nom Euroregion Bug Euroregion PRO EUROPA VIADRINA Euroregion Spree-Neisse-Bober Euroregion Neisse-Nisa-Nysa Euroregion Glacensis Euroregion Praded-Pradziad Euroregion Silesia/Slezsko Euroregion Tĕsinske Slezsko - Slask Ciezyriski Euroregion ELBE/LABE Euroregion Erzgebierge Krušnohoři Euregio Egrensis Euregio Bayrischer Wald/SumavaMühlviertel-Böhmerwald Euroregion Waldviertel - Budowice - Jižni Cechy Euroregion Weinviertel-Südmähren-JižniMorava-Zahórie Euroregion Bile-Biele Karpaty Euroregion Beskidy Euroregion TATRY Euroregion Istria Euroregion Vagus-Danubius-Ipolia Euroregion Ipelsky-Ipoly Euroregio Neogradiensis Euroregion Sajo-Rima-Slaná-Rimava Euroregion Košice - Miskolc Euroregion Hajdu-Bihar/Bihor Euroregion Danube-Körös-Maros-Tisza Euroregion Danube-Drava-Sawa Upper Prut Euroregion Middle Prut Euroregion Lower Danube Euroregion Euroregion Danube East Euroregion Danube South Euroregion Danube 21st Century Euroregion Nestos-Mesta Euroregion Network Polis-Kent Frontière PL/UKR/BY D/PL D/PL D/PL/CZ CZ/PL CZ/PL CZ/PL CZ/PL CZ/D D/CZ CZ/D D/CZ/A A/CZ A/CZ/SK SK/CZ PL/SK/Y PL/SK HR/SLO SK/H SK/H SK/H SK/H SK/H H/RO H/RO/BiH H/HV/BiH RO/MD/UKR MOL/RO RO/MOL/UKR RO/BG RO/BG RO/BG/BiH GR/BUL GR/TR B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 38 Guide pratique de la coopération transfrontalière Table B.2.3: Caractéristiques des structures transfrontalières Aspect Structure permanente (possibilités) Composition Autorités régionales/locales Autorités nationales Autres instances (par ex. partenaires sociaux) Organisation Assemblée/conseil politique Conseil/comité officiel Secrétariat (commun, localisation unique) Secrétariat (localisation partagée) Capacités Administration / secrétariat (personnel propre) Technique (groupes de travail issus du personnel des membres, etc.) Technique (personnel propre) Ressources financières (ressources propres dérivées des contributions/apports des membres) Ressources financières (projets, fourniture de services, etc.) Fonctions / services/ compétences Collecte d’informations, recherche, études Contribution au développement du programme Préparation de stratégies, plans, programmes En tant que partie du développement du programme Publicité pour le programme Fourniture d’informations et de conseils (sur la coopération transfrontalière en général et les programmes./projets en particulier) Gestion de programme (possibilités relatives aux fonctions exercées par une structure permanente) Informations aux bénéficiaires/candidats Assistance technique Développement de projets Mise en oeuvre de projets Secrétariat du programme Evaluation, sélection de projets, avis d’approbation Administration financière Suivi et évaluation B 2 Structures de coopération au niveau stratégique Développement de projets propres Soutien/coordination du développement d’autres projets Mise en oeuvre de projets propres Réception et traitement de candidatures de projets, préparation de rapports pour les comités, etc. Soutien aux instances de conseil (par ex groupes de travail sectoriels) et de prise de décision (par ex comité de pilotage) Appartenance aux instances de conseil et de décision Ses membres constituent la base des instances de décision, y compris le comité de pilotage Autorité de paiement Soutien à l’autorité de paiement Collationnement des résultats et élaboration de rapports Réalisation de tâches de suivi Organisation de tâches d’évaluation Appartenance officielle au comité de suivi 39 Guide pratique de la coopération transfrontalière TABLEAU B.2.4: Aspects institutionnels des programmes INTERREG IIA portant sur les frontières terrestres intérieures NUMÉRO INTERREG IIA ET PO ÉLABORATION DES PROGRAMMES Élaboration commune de : GESTION TECHNIQUE GESTION FINANCIÈRE Projets Compte bancaire commun • • • • • • • 1 Maas-Rhein B/D/NL concept/stratégie par partenaires régionaux : CS programme par partenaires régionaux : OP • élaboration par État en concertation avec partenaires régionaux : (OP) CS OP 2 Flandre occidentale B/F CS OP 3 PACTE B/F OP (dans le cadre d’INTERREG I) 4 Ardennes OP (commission élaboration/AT : DTA dépôt : SU évaluation : AP sélection/approbation : SA • pour fonds européens : EU pour fonds nationaux : MS STRUCTURES TRANSFRONTALIÈRES • • • existantes mais ne participant pas à INTERREG : ES associées/partiellement responsables d’INTERREG IIA : IN responsables d’INTERREG IIA : IIA c : procédure commune cDTA (Euregio-AT, responsables de projets régionaux) cSU (Euregio) cAP (comité Euregio) cSA (comité directeur) DTA (assistance de secrétariat) SU (régions) cAP (comité technique) cSA (comité directeur) cDTA cSU (équipes techniques transfrontalières de part et d’autre) cAP (équipes techniques et groupe de suivi technique) cSA (groupe de suivi) cDTA EU (ING Bank) MS IIA (Euregio) -- IIA (Euroregio) ES (COPIT=coopération transfrontalière pour l’aménagement du territoire ; commission permanente pour les relations extérieures entre le département du Nord et la province de Flandre occidentale) ES (COPIT=coopération transfrontalière pour l'aménagement du territoire -- -- B 2 Structures de coopération au niveau stratégique -- 40 Guide pratique de la coopération transfrontalière B/F mixte) 5 PED B/F/L CS OP 6 Scheldemond B/NL CS OP 7 Middengebied B/NL CS OP 8 Sønderjylland/ Schleswig DK/D OP 13 Saar-LorWestpfalz D/F OP 14 PAMINA D/F OP (bureau Pamina dans le cadre d’INTERREG I) 15 Oberrhein -Mitte-Süd D/F/CH CS (OP) 16 Alpenrhein/ Bodensee/ Hochrhein D/A/CH 17 Allemagne/ Luxembourg D/L (OP) (OP) (Sarre, Rhénanie-Palatinat et ministère de l’aménagement du cSU (2 équipes techniques INTERREG) AP (régions) SA (comité de partenariat et comité de suivi) cDTA SU (régions) cAP (groupe technique) cSA (comité de suivi) cDTA cSU (conseil Euregio) cAP (groupe de travail technique transfrontalier) cSA (comité de suivi) DTA (séparément) cSU + cAP (secrétariat) cSA (comité de suivi) cDTA (partenaires du projet) cAP + cSU (secrétariat) cSA (comité directeur) DTA (consultation) SU (régions) cAP (secrétariat) cSA (comité de suivi) cDTA cSU (secrétariat) cAP (groupe de travail) cSA (comité de suivi) cDTA cSU (secrétariat commun) cAP (groupe de travail) cSA (comité de suivi) cDTA (consultation) cSU (secrétariat) cAP (groupe de travail) cSA (comité de suivi) DTA (consultation) SU (régions) AP (autorités régionales/nationales et secrétariat) -- -- EU (Crédit communal de Belgique) IIA (Euregio Scheldemond) ES (chambres de commerce ; caisses de maladie; faculté internationale Schelde ; concertation permanente entre l’Est de la Flandre zélandaise et le Pays de Waas ; coopération transfrontalière entre la Flandre et les Pays-Bas) IIA Middengebied EU (Crédit communal de Belgique) EU (administré par le département du Jutland du Sud) ES (région de Jutland du Sud-Schleswig) EU (Saarländische Investitionskreditbank) ES (commission régionale Saar-Lor-Lux-Westpfalz ; sommets Luxembourg/Rhénanie-Palatinat ; coopération locale ; Euregio SaarLorLux ; coopération SaarLorLuxRhein) EU (département du Bas-Rhin) IIA (conseil Pamina) EU pour F/D (Landesbank BadenWürttemberg) ES (conférence d’Oberrhein ; TriRhena) -- ES (région du Lac de Constance, conseil du Lac de Constance ; conférence internationale du Lac de Constance ; commission des présidents de parlement ; commission des parlementaires) ES (commission régionale Saar-Lor-Lux- ; sommets Luxembourg/Rhénanie-Palatinat ; coopération locale ; Euregio SaarLorLux) EU (Landesbank Rheinland-Pfalz) B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 41 Guide pratique de la coopération transfrontalière 18 Ems-Dollart D/NL territoire du Luxembourg) CS OP 19 EUREGIO D/NL CS OP 20 Rhein Waal D/NL CS OP 21 Rhein-MaasNord D/NL CS OP 22 Bavière/ Autriche D/A (OP) 29 Pyrénées E/F CS (plusieurs au niveau régional) 30 Espagne/ Portugal E/P CS (plusieurs au niveau régional) cSA (comité directeur) cDTA (secrétariat Euregio) cSU (secrétariat Euregio) cAP (secrétariat Euregio) cSA (comité directeur) cDTA (secrétariat Euregio) cSU (secrétariat Euregio) cAP (secrétariat Euregio) cSA (comité directeur) cDTA (secrétariat Euregio) cSU (secrétariat Euregio) cAP (secrétariat Euregio) cSA (comité directeur) cDTA (secrétariat Euregio) cSU (secrétariat Euregio) cAP (secrétariat Euregio) cSA (comité directeur) DTA (séparément) SU (autorités régionales) AP + SA (autorités régionales) SA (comité directeur après AP par autorités régionales) cDTA (obligatoire) cSU (à l’une ou aux deux régions) cAP (groupes de travail transfrontaliers ; comité directeur) cSA (comité directeur) EU MS (Norddeutsche Landesbank) EU MS (Investitionsbank Nordrhein-Westfalen) EU MS (Investitionsbank Nordrhein-Westfalen) EU MS (Investitionsbank Nordrhein-Westfalen) -- IIA (région Ems-Dollart : pleinement responsable) -- IN (comité de travail des Pyrénées) ES (Euregio entre Catalogne, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées ; accord de coopération tripartite entre Pays Basque, Navarre et Aquitaine) cDTA (évaluation/sélection commune des projets par GIT pour certaines mesures transfrontalières) DTA (pour d’autres mesures, p. ex. transport, par autorités régionales) SU (départements régionaux de ministères nationaux) AP + SA (comité directeur) -- IN (comités de travail : Galice/Nord, Centre/Estrémadure, Estrémadure/Alentejo, Castille-et-Léon/Centre/Nord) ES (en préparation : Andalousie/Algarve) B 2 Structures de coopération au niveau stratégique IIA (EUREGIO : pleinement responsable) IIA (Euregio Rhein-Waal : pleinement responsable) IIA (Euregio Rhein-Maas Nord) IN (Euregio Bayerischer Wald/Forêt de Bohême ; Euregio Inn-Salzach ; Euregio Salzbourg/Berchtesgadener LandTraunstein) ES (Euregio Allgäu ; Euregio Zugspitze ; AG Unterer Bayerischer Wald ; commission mixte Haute-Autriche-Bohême) 42 Guide pratique de la coopération transfrontalière 32 Alpes F/I CS (OP) 39 Irlande/Irlande du Nord IRL/UK CS (par chaque association) (OP) 41 Italie/Autriche I/A OP 51 Kvarken/ MittSkandia SF/S/N CS (OP) DTA (séparément) SU + AP (régions) cSA (comité de suivi) cDTA (c sauf projets d’infrastructure) cSU (aux deux secrétariats INTERREG) cAP + cSA (groupes de travail « mesure ») DTA SU (ministères des régions) cAP + cSA (comité directeur) DTA – c pour SF/S SU + AP (secrétariat) SA (comité de suivi) -- ES (coopération pour la gestion de pistes de ski) -- IN (Cooperation North et trois associations : ICBAN, NWRCBG, EBRC) -- IN (conseil INTERREG) ES (Euregio Tyrol et groupe de travail Tyrol occidental, Engadine et Vinschgau) EU (géré par le comté de Västerbotten, Ulmea) IIA (conseil Kvarken) B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 43 Guide pratique de la coopération transfrontalière TABLEAU B.2.5 : Aspects institutionnels des programmes INTERREG IIA portant sur les frontières maritimes intérieures NUMÉRO INTERREG IIA ET PO ÉLABORATION DES PROGRAMMES Élaboration commune de : GESTION TECHNIQUE GESTION FINANCIÈRE Projets Compte bancaire commun • • • • • • 9 Fyn/K.E.R.N DK/D concept/stratégie par partenaires régionaux : CS • programme par partenaires régionaux : OP • élaboration par État en concertation avec partenaires régionaux : (OP) CS OP 10 Storstrøm/ Ostholstein DK/D CS (première fois en 1992/93) OP 11 Øresund DK/S CS OP (comité de l’Øresund) 27 Grèce/Italie GR/I -- élaboration/AT : DTA dépôt : SU évaluation : AP sélection/approbation : SA • pour fonds européens : EU pour fonds nationaux : MS STRUCTURES TRANSFRONTALIÈRES • • • existantes mais non responsables d'INTERREG : ES associées/partiellement responsables d’INTERREG IIA : IN responsables d’INTERREG IIA : IIA c : procédure commune cDTA (partenaires du projet) cSU (secrétariat) cAP (secrétariat) cSA (comité directeur) cDTA (partenaires du projet) cSU (secrétariats) cAP (secrétariat) cSA (comité directeur) DTA cSU + cAP (secrétariat) cSA (groupe de travail INTERREG pour projets allant jusqu’à 68 000 écus, comité directeur pour projets de plus de 68 000 écus) -- EU (administré par le département de Fionie) IIA (Fyns Amt-KERN ; rejoint par le district de Plön en 1996) EU (département de Storstrøm ; compte à Den Danske Bank, Nykøbing F.) IIA (pas de structure spécifique mais responsabilité au niveau régional) -- IIA (comité de l’Øresund) -- -- B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 44 Guide pratique de la coopération transfrontalière 33 Corse/Sardaigne F/I 34 Corse/Toscane F/I 35 Nord-Pas-deCalais/Kent F/UK -- SA comité de suivi -- -- -- SA comité de suivi -- -- CS OP -- IN (Eurorégion : NPC-Kent-Flandre-Wallonie-Bruxelles) ES (ARC MANCHE ; BDTE = structure transfrontalière de soutien aux PME ; partenariats de villes ; traité de coopération entre NPC et conseil du comté de Kent 1988) 36 Rives-Manche F/UK CS OP (groupe technique : au niveau national et régional de part et d’autre) -- ES (ARC MANCHE) 40 Irlande/Pays de Galles IRL/UK CS -- ES (Irish Sea Partnership) 50 Îles SF/S CS OP (Coopération Iles) EU (compte bancaire géré par l’autorité d’Åland) IIA (Coopération Îles) 52 North Calotte SF/S/N CS (OP) (Conseil de la Calotte du nord, participation des autorités locales et des partenaires sociaux) cDTA (brochures communes et publicité) SU (autorités nationales) cAP et cSA (groupe technique et comité de suivi communs) cDTA (brochures communes et publicité) SU (autorités nationales) AP (comités nationaux de programmation) cSA (comité technique commun) cDTA (occasionnellement) (assistance d’équipes locales de coordination) cSU (secrétariat) cAP + cSA (pour projets « doux », par des groupes de travail communs) AP + SA (pour projets de transports, par les autorités nationales) cDTA SU (secretariat) AP (secretariat) SA (comité de suivi) DTA - c pour SF/S SU (secrétariat) AP (4 groupes de travail à fonction de conseil) SA (comité de suivi) EU (Banque centrale suédoise) IIA (conseil Calotte du nord) B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 45 Guide pratique de la coopération transfrontalière TABLEAU B.2.6 Aspects institutionnels des programmes INTERREG IIA portant sur les frontières extérieures NUMÉRO INTERREG IIA ET PO ÉLABORATION DES PROGRAMMES Élaboration commune de : GESTION TECHNIQUE GESTION FINANCIÈRE Projets Compte bancaire commun • • • • • • 12 Bornholm DK/Baltique concept/stratégie par partenaires régionaux : CS programme par partenaires régionaux : OP • élaboration par État en concertation avec partenaires régionaux : (OP) OP 23 Poméranie D/PL CS (OP) 24 Brandebourg D/PL CS (concertation avec Pologne) (OP) 25 Saxe D/PL/CZ 26 Bavière/République tchèque D/CZ 28 Frontières extérieures de la Grèce GR/BG/ARYM/AL (OP) CS (plusieurs stratégies) (OP) -- élaboration/AT : DTA dépôt : SU évaluation : AP sélection/approbation : SA • • pour fonds européens : EU pour fonds nationaux : MS STRUCTURES TRANSFRONTALIÈRES • • • existantes mais ne participant pas à INTERREG : ES associées/partiellement responsables d’INTERREG IIA : IN responsables d’INTERREG IIA : IIA c : procédure commune cDTA (consultation) cSU + cAP (secrétariat) cSA (comité directeur) cDTA (rarement) SU (Euregio) AP (comité directeur) SA (comité de projet) cDTA (rarement) SU (Eurorégions) AP (Eurorégions et ministère) SA (comité directeur) cDTA (rarement) SU + AP (Eurorégions) SA (comité directeur) DTA (séparément) SU + AP (autorités bavaroises) SA (comité directeur) 3 CMPS avec représentants régionaux et représentants GR en ARYM/FMP -- ES (B7, Four Corner Cooperation, Euregio Baltyk) -- IN (Eurorégion Poméranie) ES (deutsch-polnische Gesellschaft ; deutsch-polnische Wirtschaftsförderungsgesellschaft) -- IN (Eurorégion Spree-Neiße Bober ; Eurorégion Pro Europa Viadrina) -- IN (Eurorégion Elbe-Labe ; Euregio Egrensis ; Eurorégion Monts métalliques) -- IN (Euregio Egrensis ; Euregio Bayerischer Wald/Forêt de Bohême) -- ES (Euroregio Nestos-Mesta) B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 46 Guide pratique de la coopération transfrontalière 31 Espagne/Maroc E/MOR 37 Jura F/CH -- -- -- -- CS (OP) -- IN (Communauté de travail du Jura) ES (réseau de villes ; accord de coopération entre CTJ et Belfort) 38 Rhône-Alpes F/CH CS (expérience et études - INTERREG I), OP (groupe technique) -- ES (comité régional franco-genevois ; Euregio Lac Léman, conseil du Lac Léman ; Communauté de travail des Alpes occidentales) 42 Italie/ Suisse I/CH OP (participation de 5 régions et de 3 cantons) -- ES (Conseil Vallée-Valle d’Aoste ; Euregio Insubrica : Tessin-Lombardie ; territoire du Mont-Blanc ; Communauté de travail des Alpes occidentales) 43 Italie/Slovénie I/SLO OP -- ES Euregio Italie/Slovénie en préparation 44 Italie/Albanie I/AL 45 Gibraltar UK/MRC 46 Autriche/République tchèque A/CZ 47 Autriche/Hongrie A/H -- DTA (partenaires du projet) SU (dépt de Belfort ; CTJ) AP (comité technique) SA (comité de suivi) cDTA cSU (régions de part et d’autre avec le même texte) cAP (groupe de travail mixte) cSA (comité de suivi) Chaque région italienne avec sa propre structure ; p. ex. Val d’Aoste : cDTA cSU (régions de part et d’autre avec le même texte) AP+cSA (groupe de travail mixte) DTA (partenaires du projet) SU (autorité régionale italienne) AP + SA (groupes de travail du conseil INTERREG) -- -- -- -- -- -- -- CS (concept trilatéral d’aménagement du territoire) (OP) CS (OP) -- ES Euregio Bayerischer Wald/Forêt de Bohême/Mühlviertel, Euregio Weinviertel-Moravie méridionale/Slovaquie occidentale (1998) ; Euregio Waldviertel/Tchéquie méridionale) ES (conseil régional ; Euregio Burgenland en préparation; commission austro-hongroise pour l’aménagement du territoire) 48 Autriche/Slovaquie A/SK CS (OP) DTA (partenaires du projet) SU (autorités régionales) AP + SA (conseil INTERREG) DTA (partenaires du projet) SU (autorité régionale autrichienne) AP + SA (comité de coordination transfrontalière) DTA (partenaires du projet) SU (autorité régionale autrichienne) -- -- B 2 Structures de coopération au niveau stratégique ES (Euregio Weinviertel-Moravie méridionaleSlovaquie occidentale, Euregio en préparation Györ, Bratislava) 47 Guide pratique de la coopération transfrontalière 49 Autriche/Slovénie +A/SLO CS (OP) 53 Barents SF/S/N/RUS (OP) (gouvernement national et provinces) 54 Carélie SF/RUS CS OP (3 associations régionales, autorités finlandaises et Russie) CS OP (3 associations régionales, partenaires sociaux de SaintPétersbourg, de la Région de Leningrad et de Finlande) CS (OP) 55 SaintPétersbourg SF/RUS 56 Finlande/Estonie SF/EST 57 Ett Gränslöst Samarbete S/N CS, (OP) 58 Scandinavie intérieure S/N (OP) AP + SA (groupes de travail du conseil INTERREG) DTA (partenaires du projet) SU (autorité régionale autrichienne) AP + SA (groupes de travail du conseil INTERREG) CDTA SU (secrétariat) - c pour SF/S AP (secrétariat) - c pour SF/S SA (en partie : comité de suivi) – c pour SF/S DTA (consultation) SU + AP (secrétariat - aux associations régionales) SA (comité de gestion) DTA – c occasionnellement SU (secrétariat – aux associations régionales) AP (comité de gestion) SA (groupe de travail) DTA SU (associations régionales) AP (comité interrégional de gestion de programme) SA (comité de suivi) cDTA SU (secrétariat) AP (comité de gestion de programme) SA (comité de suivi) cDTA SU (secrétariats) AP (comité de gestion de programme) -- (Eurorégion en préparation) EU pour SF/S (conseil régional de Laponie) IIA (BEAR = conseil de la Région euroarctique de Barents) ES (conseil de Barents ; accord bilatéral de 1992 sur la coopération transfrontalière entre la Finlande et la Russie) -- IIA (conseil régional de Carélie du Nord avec République de Carélie dans le cadre de Tacis) ES (Euregio Carélie en discussion) -- IIA (conseil régional de Carélie du Sud) -- IIA (associations régionales du sud de la Finlande et régions du nord de l’Estonie) -- ES (comité frontalier Østfold-Bohuslän) -- ES (coopération ARKO) B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 48 Guide pratique de la coopération transfrontalière 59 Nordens Gröna Bälte S/N CS (OP) SA (secrétariat pour les projets de moins de 30 000 écus) SA (comité de suivi) cDTA SU + AP (secrétariat) SA (comité de gestion) -- B 2 Structures de coopération au niveau stratégique ES (comité Mittnorden) 49 Guide pratique de la coopération transfrontalière Tableau B.2.7: Résumé des modèles de gestion de programme Modèle 1 Modèle 2 Partenariat INTERREG pour le développement et la gestion de programmes (partenariat transfrontalier régional/local) comprenant les autorités régionales/locales et les autres instances/autorités qui cofinancent le programme (par ex autorités nationales de l’Etat membre) Accord INTERREG Entre les membres partenaires (à soumettre à la Commission européenne) Programme(s): Pour chaque frontière nationale ou partie d’une frontière longue Pour chaque frontière nationale ou partie d’une frontière longue Programme unique Programmes autonomes Avec des sous-programmes autonomes (en termes de gestion) couvrant chacun une région transfrontalière Couvrant chacun une région/sous-région transfrontalière Gestion opérationnelle: Une autorité de gestion pour le programme qui coordonne les structures suivantes pour chaque sous-programme: • • • un comité de pilotage/de gestion un secrétariat groupes de travail sectoriels, etc. le cas Une autorité de gestion pour chaque programme: • • • un comité de pilotage un secrétariat groupes de travail sectoriels, etc. le cas échéant B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 50 Guide pratique de la coopération transfrontalière échéant Gestion stratégique: Un comité de suivi pour le programme • • • Un comité de suivi pour chaque programme ou un seul comité de suivi pour chaque groupe de programmes couvrant une frontière Points de contact pour la Commission européenne: Pour chaque programme Pour chaque programme • une autorité/instance désignée “autorité de gestion” une autorité/instance désignée “autorité de • une instance désignée “autorité de paiement” gestion” et servant de secrétariat général/de (peut être combinée avec l’autorité de gescoordination pour tous les sous-programmes tion) une instance désignée “autorité de paiement” • une seule subvention UE payable au compte (peut être combinée avec l’autorité de gesbancaire unique de l’autorité de paiement tion) ou une seule subvention UE (avec des montants pour chaque groupe de programmes couvrant spécifiques pour chaque sous-programme) une frontière payable au compte bancaire unique de • une instance unique (Eurorégion ou autre) l’autorité de paiement (et transféré ensuite sur servant de secrétariat général/de coordination des comptes séparés pour chaque souspour tous les programmes et représentant les programme) autorités de gestion de tous les programmes auprès de la Commission • la même instance désignée “autorité de paiement” pour tous les programmes du groupe • de subventions UE distinctes pour chaque programme, payables aux différents comptes bancaires de l’autorité de paiement B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 51 Guide pratique de la coopération transfrontalière Diagramme B.2.8: SCHEMA DE GESTION DE PROGRAMME POUR UN PROGRAMME COMPORTANT DES SOUS-PROGRAMME AUTONOMES COMMISSION EUROPEENNE paiement ACCORD INTERREG reporting Entre les membres du partenariat transfrontalier, définissant en détail la gestion stratégique aux niveaux du programme et opérationnel décentraliséent at sub-programme level Autorité de paiement participation Autorité de gestion surveillance Comité de pilotage, Sous-programme 1 Compte bancaire Sous-programme 1 Compte bancaire Sous-programme 2 ordre de paiement paiement Structure transfrontalière régionale 1: Secrétariat – Groupes de travail Coordination stratégique du programme et des sousprogrammes Comité de pilotage, Sous-programme 2 ordre de paiement paiement Structure transfrontalière régionale 2: Secrétariat – Groupes de travail Comité de pilotage, Sous-programme X Compte bancaire Sous-programme X Comité de suivi, INTERREG IIIA "Espagne Portugal" gestion technique . ordre de paiement paiement Structure transfrontalière régionale X: Secrétariat – Groupes de travail CANDIDATS / GESTIONNAIRES DE PROJETS B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 52 Guide pratique de la coopération transfrontalière EUREGIO (D/NL) Type d’organisation: L’EUREGIO est la plus ancienne structure véritablement transfrontalière d’Europe; elle compte 128 membres (districts, villes et municipalités). Elle comprend les régions du Münsterland (districts de Coesfeld, Borken, Steinfurt et Warendorf, ville de Münster) en Rhénanie du Nord-Westphalie, le comté de Bentheim, la ville et le district d’Osnabrück et une partie de la région méridionale de l’Ems en Basse-Saxe, ainsi que la Twente, l’Achterhoek, le Nord-Overijssel et la Drenthe du Sud-Ouest aux Pays-Bas. Depuis des décennies, l’EUREGIO participe à des activités de coopération transnfrontalière dans divers domaines, en se fondant sur des idées de développement régional transfrontalier, dont la première avait été financée par l’UE et les ministères de l’économie nationaux en 1972. L’EUREGIO participe directement à la préparation et à la mise en oeuvre de divers programmes et projets transfrontaliers, parmi lesquels INTERREG. Date de la création: 1958 Structure et compétences: Avec participation de membres des deux côtés de la frontière. Assemblée des membres: l’Assemblée des membres se compose des représentants des 128 membres et se réunit au moins une fois l’an. Conseil d’EUREGIO: le Conseil d’EUREGIO est une assemblée parlementaire transfrontalière élue (avec des groupes parlementaires transfrontaliers) et la plus haute autorité politique de l’EUREGIO. Conseil d’administration: Le Conseil d’administration comprend des hauts fonctionnaires et des dirigeants politiques de l’EUREGIO. Il est entre autres responsable de l’application des décisions de l’Assemblée des membres et de la préparation et de la mise en application des décisions du Conseil d’EUREGIO. Groupes de travail d’EUREGIO: Divers groupes de travail travaillent sur différents thèmes, comme l’aménagement du territoire et le transport, l’économie, le marché du travail, l’environnement et l’agriculture, la culture, la santé, la prévention des catastrophes et le sauvetage, et étudient les problèmes et questions pratiques. Ces groupes assurent l’assistance technique des programmes et projets transfrontaliers, y compris de ceux qui sont financés par INTERREG. Chaque groupe est constitué de partenaires correspondant au thème du groupe et issus des secteurs public et privé et des partenaires sociaux des deux côtés de la frontière. Secrétariat EUREGIO: Gère les tâches quotidiennes de la région transfrontalière (rôle d’information et de conseil par exemple), les tâches de publicité et de sensibilisation, aide les groupes de travail et les comités EUREGIO pour lesquels il accomplit un travail de bureau et des tâches de coordination. Il aide également à la conception et à la mise en relation des idées de projets, recherche des partenaires et les met en relation. Compétences dans le domaine d’INTERREG: Les Programmes opérationnels d’INTERREG I, II et IIIA ont été préparés par EUREGIO en fonction des stratégies de développement qui ont été adaptées pour correspondre à leurs critères. Un accord spécial a été conclu à chaque fois entre les régions frontalières et les autorités nationales et régionales responsables de part et d’autre de la frontière concernant la mise en oeuvre des programmes INTERREG. Cet accord transfère à EUREGIO la responsabilité de l’application dans l’EUREGIO du programme INTERREG, et ce dans tous les domaines. Plus précisément, les projets B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 53 Guide pratique de la coopération transfrontalière sont soumis à EUREGIO (secrétariat), où ils sont évalués en fonction des critères communautaires et de coopération transfrontalière, des priorités nationales de développement et des exigences de cofinancement. Le Conseil d’EUREGIO et le Conseil d’administration approuvent les projets. L’EUREGIO siège et vote au sein du Comité directeur et du Comité de suivi d’INTERREG. Les gestionnaires de projets locaux/régionaux sont responsables de la mise en application des projets, avec l’assitance technique des groupes de travail et du secrétariat d’EUREGIO. La gestion financière a été confiée à l’Investitionsbank de Rhénanie du Nord-Westphalie, qui gère les subventions de l’UE et les cofinancements nationaux sur un compte unique pour l’ensemble du programme et conclut directement des accords avec les partenaires du projet. Atouts pour la coopération transfrontalière: La structure d’EUREGIO est un bon exemple de structure fortement décentralisée et intégrée, basée sur le principe d’un partenariat horizontal et vertical pour la planification et la mise en application de programmes transfrontaliers, surtout dans le cadre du programme INTERREG. EUREGIO couvre tous les domaines de la coopération transfrontalière. Contact: EUREGIO Enscheder Str. 362 D-48599 Gronau Tel.: +49 25 62 70 20 Fax: +49 25 62 702 59 e-mail: [email protected] B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 54 Organisationsschema - Organisatieschema EUREGIO Guide pratique de la coopération transfrontalière Deutsche Städte, Gemeinden und Kreise NL-Gemeenten Landräte + Obs werden entsandt/worden benoemd e en em o n /be r den rtrete n e nt s Ve Mitgliederversammlung Ledenvergadering ah W ie l/ k ze n EUREGIO-Rat/Raad 41 NL en/und 41 D Mitglieder/leden 15 N L un Arbeitskreise werkgroepen end ent s D Vorstand/dagelijks bestuur 32 Mitglieder: Rat bildet/de raad vormt entsendet Vorsitzenden/benoemt voorzitters d7 15 NL en 15 D Mitglieder, Geschäftsführer + Präsident EUREGIO-Rat B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 55 INTERREG Lenkungsausschuss/ Stuurgroep (EU+National+Reg.+ EUREGIO) t af rd i g a a et /v Geschäftsstelle secretariaat Guide pratique de la coopération transfrontalière Candidat 1a 1c • Conseillé par le secrétariat d’EUREGIO Lorsque le projet n’est pas conforme aux critères ou n’est pas présenté en bonne et due forme, assistance du secrétariat et nouveau dépôt de candidature Attribue ou non une subvention Fait connaître la décision au candidat ainsi qu’au secrétariat (pour information) 6b Dépôt de candidature Examen du projet suivant les critères applicables (INTERREG, programmes nationaux, etc.) • 6b BI (Banque d’investissement) NRW 6a 1b Secrétariat EUREGIO Lorsque le projet est conforme aux critères et présenté en bonne et due forme: transmission aux groupes de travail Comité directeur • Examen et transmission de la corre- 5b spondance/des formulaires importants • Coordination et réalisation le cas éché- 2a Détermine le coût total suivant l’accord INTERREG II 5a ant de travaux additionnels Groupes de travail compétents avec spécialistes 2b 4a 3a Avis sur le projet et recommandation 3b Conseil d’administration 4b Conseil d’EUREGIO Recommande l’acceptation ou le refus des projets Décision concernant la mise en application des projets Diagramme 1: Circulation des informations depuis le dépôt de candidature jusqu’à la décision concernant la subvention B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 56 Guide pratique de la coopération transfrontalière Euregio Rhein-Waal (NL/D) Type d’organisation: Organisme public transfrontalier fondé sur l’accords NL/D, composé de 54 membres (communautés et instances régionales publiques). Date de la création: 1963 Structure et compétences: Conseil d’Euregio: C’est l’instance supérieure, composée de représentants élus et de cadres de toutes les organisations membres. Election des présidents (NL et D) du Conseil d’Euregio et des membres du Conseil d’administration pour quatre ans. Conseil d’administration: Il se compose de sept membres allemands et néerlandais (l’équilibre entre les deux nationalités est maintenu dans la mesure du possible). Prépare et met en application les décisions du Conseil d’Euregio. Secrétariat: Responsable des tâches administratives, organise les réunions du Con seil d’Euregio, du Conseil d’administration et des groupes de travail. Il assure l’organisation de la coopération transfrontalière, des activités et des projets. Il diffuse les informations auprès des organisations membres, des instances extérieures, des entreprises et des citoyens. Son personnel est constitué de seize employés à plein temps (NL/D). Compétences dans le domaine d’INTERREG: L’élaboration et la mise en oeuvre d’INTERREG dans la région Rhein-Waal est coordonnée par l’organisme public (Zweckverband) Euregio Rhein-Waal. L’Euregio Rhein-Waal est également chargée du secrétariat du Comité de suivi commun pour l’EUREGIO, l’Euregio Rhein-Maas-Nord et l’Euregio Rhein-Waal. Les propositions de projets sont soumises au secrétariat d’Euregio. Ce dernier évalue les projets en fonction de leur contenu et de leur cohérence avec le programme Rhein-Waal et les critères officiels d’INTERREG. Le comité d’Euregio concerné donne son avis. Le Conseil d’administration soumet une proposition au Conseil d’Euregio. Le Conseil d’Euregio choisit les propositions qui seront recommandées pour obtenir le financement d’INTERREG. Le secrétariat présente la recommandation du Conseil au Comité directeur d’INTERREG, qui décide du montant de l’aide allouée. L’Euregio nomme le président du Comité directeur et assure le secrétariat. Le Secrétariat coordonne la mise en application du programme et réalise un certain nombre de projets qui lui sont propres et ont un intérêt pour l’ensemble de la région. Atouts pour la coopération transfrontalière: L’organisme public Euregio Rhein-Waal est une structure transfrontalière forte et indépendante de droit public, qui possède sa propre personnalité juridique et dispose d’un personnel propre. De ce fait, elle est parfaitement apte à développer et à mettre en oeuvre les programmes INTERREG dans son domaine d’action. Contact: Euregio Rhein-Waal Emmericher Straße D-47533 Kleve Tel.: +49 – 28 21 – 79 300 Fax: +49 – 2821 – 79 30 30 E-Mail: [email protected] Internet: www.EUREGIO.ORG B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 57 Guide pratique de la coopération transfrontalière STORSTRØMS AMT / OSTHOLSTEIN (DK/D) Type d’organisation: La structure administrative actuelle, créée pour planifier et mettre en oeuvre le programme INTERREG, repose sur le Comité germano-danois créé en 1970 pour promouvoir la coopération transfrontalière. Jusqu’à une époque très récente, la coopération transfrontalière était essentiellement axée sur l’amélioration des infrastructures. En 1977, la région frontalière a conclu un accord de coopération culturelle qui a entraîné en 1989 l’adoption d’une résolution tendant à a) appuyer conjointement la création d’une liaison “physique” (pont/tunnel) entre les deux pays et b) lancer des projets conjoints afin de créer des emplois et de compenser les effets négatifs sur l’emploi de l’entrée en vigueur du Marché unique européen. En 1991, la Commission européenne a accordé à la région, qui comprenait également la ville hanséatique libre de Lübeck, une subvention au titre de l’initiative communautaire INTERREG. Ces fonds ont été utilisés suivant les décisions du groupe de travail “Région germano-danoise à vol d’oiseau”, qui exerce à présent la fonction de Comité de suivi, pour le cofinancement des premiers projets transfrontaliers sous INTERREG et pour la mise en place d’un secrétariat commun germano-danois. Depuis 1995, grâce à l’attribution de fonds sous l’initiative communautaire INTERREG IIA, la coopération a pu se poursuivre et a permis à la région INTERREG de continuer la collaboration fructueuse commencée sous INTERREG I. Le développement de la coopération transfrontalière sous INTERREG II a pu être élargie à un nombre important d’acteurs et permis d’établir les modalités de la collaboration de ceux-ci. Structure et compétences dans le domaine d’INTERREG: Comité de suivi: Le Comité de suivi germano-danois se compose de représentants danois et allemands des instances nationales, régionales et locales, des partenaires économiques et sociaux et le cas échéant de représentants de groupes écologistes ou pour la promotion de l’égalité des chances. Un représentant de la Commission européenne participe également aux travaux du Comité de suivi. Le Comité de suivi prend ses décisions d’un commun accord et surveille et contrôle la mise en application du programme. Comité directeur: Le comité directeur est composé des instances responsables du programme: l’administration de Storstrøm, le district du Holstein oriental, la ville hanséatique de Lübeck et les responsables du secrétariat INTERREG. Un représentant de la Commission européenne peut également être admis en tant qu’observateur. Les représentants des gouvernements nationaux et de l’administration du Land de Schleswig-Holstein sont également invités à participer au Comité directeur. Les partenaires économiques et sociaux y jouissent d’une voix consultative. Le Comité directeur prend d’un avis commun ses décisions concernant le financement de chaque projet. Au temps d’INTERREG II, la région disposait déjà d’un Comité de travail chargé de l’administration des projets. Secrétariat technique commun/Secrétariat: Le secrétariat commun INTERREG se compose de gestionnaires de programme issus de l’administration de Storstrøm, de la société Entwicklunggesellschaft Ostholstein mbH du district du Holstein oriental et de la société Wirtschaftsförderung Lübeck GmbH (qui facilite la communication avec les candidats lübeckois). Elle remplit ses fonctions en collaboration étroite, d’un commun accord et au niveau transfrontalier. Le secrétariat coordonne entre autres les séances des Comités directeur et de suivi, vote sur les idées de projets dans la région, gère au moyen d’un compte bancaire commun les fonds INTERREG et assure les tâches d’information et de relations publiques. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 58 Guide pratique de la coopération transfrontalière Atouts pour la coopération transfrontalière: On a là un bon exemple de structure flexible, déconcentrée et intégrée pour la gestion démocratique des activités transfrontalières. Le pouvoir de décision et la direction reposent en grande partie sur l’administration régionale et locale, et le secrétariat est chargé de la préparation du Programme opérationnel, tout ceci assurant une approche du partenariat nettement verticale et une approche du bas vers le haut dans la définition des secteurs de coopération. Grâce à ses nombreuses années d’expérience, ses structures de gestion bien rodées et l’utilisation des technologies de communication modernes pour un contact étroit et quotidien entre les parties concernées, les réunions périodiques du secrétariat assurent la mise en oeuvre du programme de manière à ce que la distance ne constitue plus un obstacle. Contacts: Storstrøms Amt Internationalt Sekretariat Marienbergvej 80 DK-4760 Vordingborg Tel: +45 55 34 01 55 Fax +45 55 34 03 55 Entwicklungsgesellschaft Ostholstein INTERREG-Sekretariat Röntgenstraße 1 D-23701 Eutin Tel: +49 4521 808 10 Fax +49 04521 808 11 B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 59 Guide pratique de la coopération transfrontalière ARGE ALP (A/D/I/CH) Type d’organisation: La communauté de travail Alpenländer – Arge Alp regroupe 11 régions, soit 2 Länder allemands (BadeWurtemberg et Bavière), trois Länder autrichiens (Salzbourg, Tyrol et Vorarlberg), trois collectivités territoriales italiennes (provinces autonomes de Bolzano- Sud-Tyrol et du Trentin, région autonome de Lombardie) et trois cantons suisses (Graubinde, St Gallen et Tessin). Date de la création: 12 octobre 1972 au Tyrol. Structure et compétences: Conférence des chefs de gouvernement: La Conférence des chefs de gouvernement discute des préoccupations et des objectifs communs, élabore des programmes de travail suivant les points-clés et adopte les recommandations aux pays membres ainsi que les résolutions destinées aux gouvernements fédéraux et centraux et aux institutions de coopération européenne. Présidence: Elle est confiée au chef du gouvernement d’un pays membre pour deux ans. Le Président représente la région à l’extérieur et assure le respect des objectifs communs ainsi que la continuité et la pertinence des travaux. Commissions: Elles préparent et mettent en application les décisions de la Conférence des chefs de gouvernement, et sont au nombre de quatre: culture et société; environnement, aménagement du territoire et agriculture; économie et travail; transports. Comité directeur: Le Comité directeur se compose de cadres de l’administration publique et du directeur du secrétariat. Il s’occupe de questions fondamentales relatives au contenu, à l’organisation, à la coordination et au financement des activités de l’Arge Alp. Secrétariat: Le secrétariat soutient les instances de la communauté de travail dans l’accomplissement de leurs tâches. En particulier, il organise les réunions et s’occupe de l’administration financière, de la documentation centrale et de la diffusion des informations, ainsi que de la coopération avec les secrétariats des autres organisations régionales européennes. Atouts dans le domaine d’INTERREG: L’Arge Alp constitue un réseau de base pour les membres qui collaborent aux programmes bilatéraux sous INTERREG IIIA. Elle est également impliquée dans la mise en place et le développement des programmes INTERREG IIIB pour l’espace alpin. Les Etats membres participent activement à des projets dans le cadre d’INTERREG IIIB. Contact: Geschäftsstelle ARGE ALP Amt der Tiroler Landesregierung, Landhausplatz, A-6010 Innsbruck Tel: +43-512-508 2340 Fax: +43-512-508.2345, Email: [email protected], Internet: www.argealp.org B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 60 Guide pratique de la coopération transfrontalière ARGE ALPEN-ADRIA (A/CH/D/H/HR/I/SLO) Type d’organisation: Communauté de travail fondée sur une déclaration commune signée par les régions membres en 1978. Conformément à cette déclaration, le “Règlement sur l’organisation et les procédures de la Communauté de travail Alpen-Adria” a été adopté par l’assemblée plénière le 24 novembre 2000. La Communauté de travail comprend actuellement 17 membres: Baranya, Bavaria, Burgenland, Friulia-Venezia Giulia, Györ-MosonSopron, Hrvatska, Carinthia, Lombardy, Upper Austria, Slovenija, Somogy, Styria, Ticino, Trentino Alto Adige / South Tyrol, Vas, Veneto, Zala. La Communauté de travail ne dispose pas de structures administratives communes et ne possède pas de personnalité juridique. Les services administratifs et organisationnels sont assurés par le Secrétariat général dans les locaux du gouvernement du Land de Carinthie à Klagenfurt. Les travaux publicitaires de la Communauté de travail sont réalisés par la Région autonome du Trentin-Sud-Tyrol. Les langues de travail sont l’allemand, le croate, l’italien, le slovène et le hongrois. Les assemblées prennent leurs décisions de manière consensuelle et l’expression d’une opposition équivaut à un veto. Date de la création: 20 novembre 1978 à Venise Structure et compétences: Assemblée: L’Assemblée des chefs de gouvernement est la plus haute instance de décision. La présidence est occupée pendant deux ans par chacune des régions par ordre alphabétique. Une réunion plénière de l’Assemblée a lieu chaque année et décide des priorités stratégiques. La convocation et l’organisation des séances de l’Assemblée plénière revient au secrétariat du pays de la présidence; des secrétariats Alpen-Adria ont été créés dans chacun des pays membres. Commission des cadres: La Commission des cadres est l’instance de coordination de l’Assemblée plénière. La présidence est assumée par le pays de la présidence d’Alpen-Adria. Cinq Commissions de travail: Il s’agit de comités spécialisés de l’Assemblée plénière, qui sont coordonnés par la Commission des cadres: (1) Aménagement du territoire et environnement, (2) Economie, transports et tourisme, (3) Culture et société, (4) Santé et affaires sociales et (5) Agriculture et forêts. Dans le cadre de ces cinq Commissions de travail, on trouve des groupes de travail permanents et des groupes de projet temporaires. La présidence des Commissions est de trois ans, celle des groupes de travail de cinq ans, avec renouvellement automatique. La Communauté de travail se charge de traiter et de coordonner en commun et de manière informative et spécialisée certaines questions qui sont dans l’intérêt des membres. Elle travaille en particulier sur les aspects suivants: liaisons de transport transalpines, trafic portuaire, production et transport d’énergie, agriculture, forêts, eaux, tourisme, protection de l’environnement, protection de la nature, protection des paysages, culture et loisirs, aménagement du territoire, développement urbain, relations culturelles, contacts avec les organisations scientifiques (article 3 de la Déclaration commune de 1978). La Communauté de travail sert de plate-forme à l’échange réciproque des informations entre les Etats membres de l’UE et les pays tiers, et joue le rôle d’une passerelle aux frontières extérieures de l’UE. Dans le cadre du programme INTERREG, les instances d’Alpen-Adria présentent des propositions de projets et prennent les initiatives liées à ces propositions. Environ 170 publications et rapports communs ont vu le jour depuis 1978, sur l’aménagement du territoire et la planification des transports, l’environnement, les déchets ménagers et industriels, les maladies des forêts, la préservation des sols, et. Des manifestations culturelles et sportives pour les jeunes, des symposiums et des expositions sont organisés toute l’année. Contact: ARGE Alpen Adria, Amt der Kärnter Landesregierung, Völkermarkterring 21, A-9020 Klagenfurt, Tel: +43 463 536 28 21, Fax: +43 463 536 28 20, e-mail: [email protected], http://www.alpeadria.org B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 61 Guide pratique de la coopération transfrontalière COMMUNAUTÉ DE TRAVAIL DES PYRÉNÉES (E/F) Type d'organisation: La Communauté de Travail des Pyrénées est un organisme de coopération transfrontalière. Elle est constituée de 8 membres: l'Etat d'Andorre, 3 Régions françaises (Aquitaine, Languedoc-Roussillon et MidiPyrénées) et 4 Communautés Autonomes espagnoles (Aragón, Catalogne, Euskadi et Navarre). La CTP a participé à diverses activités transfrontalières, parmi lesquelles: la préparation d'une étude exhaustive sur les transports dans les Pyrénées, la publication d'un guide touristique, des activités promotionnelles de préservation de l'environnement dans la région frontalière (Campagne Pyrénées Propres), des Journées sur les risques en montagne, la Campagne Pyrénées Sûres, des Rencontres des Centres de Recherche et d'Innovation technologique des Pyrénées, les Appels d'offre pour des projets I+D, etc. Date de création: Protocole d'Accord signé à Pau le 4 novembre 1983. Structure et compétences: Présidence: La présidence de la CTP est assurée dans l'ordre alphabétique de ses membres pour une période de deux ans. Conférence des Présidents: elle est composée des Présidents de chacune des régions membres. Elle est chargée de définir la politique générale et les orientations stratégiques et de fixer les priorités d'action. Conseil Plénier: il est composé de 7 représentants pour chacun des huit membres. Il arrête le programme annuel d'action, vote le budget et mandate le Comité de Coordination. Comité de Coordination: il est constitué des présidents des régions membres ou leur représentants directs et du Secrétaire Général. Il veille à la réalisation du programme d'action, gère le budget et les programmes européens, coordonne les actions des commissions et prépare les séances du Conseil Plénier. 4 Commissions de Travail: Infrastructures et Communications, Formation et Développement Technologique, Culture, Jeunesse et Sports et Développement Durable. Compétences dans le domaine d'INTERREG: Le Conseil Régional d'Aquitaine (qui préside la CTP) a été désigné l'autorité de gestion chargée de l'élaboration et la mise en oeuvre du Document Unique de Programmation (DOCUP) du programme INTERREG III volet A France Espagne. Pour l'élaboration du DOCUP dans une première étape, les groupes de travail thématiques seront formés sur la base des quatre commissions de la CTP, élargies aux représentants des Départements français et des Etats. Projets en cours: Commission Infrastructures et Communications: Participation à l'Observatoire du traffic transpyrénéen, inventaire des tunnels routiers et ferroviaires des Pyrénées, adoption et publication de la position commune sur les grandes infrastructures de communication, base cartographique numérique de la CTP (SIG), mise à jour du Schéma des infrastructures aéroportuaires. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 62 Guide pratique de la coopération transfrontalière Commission Formation et Développement Technologique: Appel d'Offre pour des projets I+D, Guide pratique des échanges d'apprentis ou de stagiaires. Commission Culture, Jeunesse et Sports: Guide des Musées des Pyrénées, Guide des Archives des Pyrénées, "Aventures Urbaines", Rencontre des Écrivains des Pyrénées, Commission Développement Durable: Plan de coordination du réseau de l'Information des Pyrénées (PIRINET), Réseau des Infopoints-Europe et Carrefours ruraux du massif pyrénéen, Sympose sur les énergies renouvelables et Programme "Pyrénées 2000". Contact: Secrétariat de la CTP (Torre del Reloj) E-22700 Jaca Tél.: +34 974 36 31 00 Fax: +34 974 35 52 29 E-mail: [email protected] B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 63 Guide pratique de la coopération transfrontalière PAMINA (D/F) Type d’organisation: PAMINA est une structure intégrée flexible qui a été créée pour gérer le programme INTERREG. Sa grande force est un secrétariat réellement transfrontalier, comprenant des employés de chacune des régions partenaires, localisé sur la frontière franco-allemande. Outre les régions figurant dans son nom, PAMINA inclut également certaines zones des Länder allemand de Rhénanie-Palatinat et de Bade-Wurtemberg ainsi que de la région française d’Alsace. PAMINA a été créée en 1988 lors de la publication par les autorités régionales et nationales d’une déclaration commune dont l’objectif était de promouvoir davantage de coopération. Un concept de développement commun pour la région fut développé, avec un plan stratégique pour les activités transfrontalières de la région. Une dizaine d’années plus tard, on prévoit une réforme de sa structure. La création d’un Zweckverband (organisme public) “REGIO PAMINA” est actuellement en cours de préparation. Informelle à ce jour, la coopération aura désormais des bases juridiques durables. L’objectif de cette démarche est également une organisation plus efficace et plus transparente des instances et des activités de la région PAMINA. Date de la création: 1988 Structure et compétences: Comité directeur: Créé en 1988 pour suivre l’évolution du concept de développement. Il comprend des représentants de l’administration régionale de la région transfrontalière; il est responsable de la direction politique globale et a pouvoir de décision. Secrétariat: Implanté à Lauterbourg (F) en 1991 dans un ancien bureau des douanes, il est chargé d’un certain nombre de tâches, parmi lesquelles: la collecte et la diffusion de l’information sur les régions partenaires, la coordination du travail des divers acteurs de part et d’autre de la frontière. Le Comité directeur et le Groupe de travail supervisent les activités du secreétariat, qui est cofinancé par les partenaires. Communauté de travail PAMINA: La Communauté de travail est basée sur un accord de coopération conclu le 18 avril 1997 et se compose de dix représentants politiques régionaux/locaux des trois espaces PAMINA. Parmi ses tâches, on compte l’échange d’informations et la consultation sur des questions régionales transfrontalières, en particulier l’aménagement du territoire, les transports, l’économie; la consultation commune sur les plans et les mesures; les prises de positions communes et les initiatives de mesures communes. Compétences dans le domaine d’INTERREG: Le PO INTERREG I pour l’espace PAMINA a été préparé par le Groupe de travail et approuvé par le Comité de suivi. Un Comité de suivi indépendant a été créé pour la mise en oeuvre du programme; il regroupe des représentants des niveaux gouvernemental, régional et local ainsi que des représentants de la Commission européenne. Le Comité de suivi se réunit deux fois par an, approuve les projets et exerce un contrôle global sur tous les changements majeurs intervenant dans la mise en oeuvre du programme. Le groupe aide le Comité de suivi dans ses tâches d’évaluation et de pré-sélection des projets pour lesquels un financement INTERREG a été demandé. Les gestionnaires de projet locaux sont chargés de mettre en oeuvre les projets, l’aide technique et à la coordination étant assurée par les instances ci-dessus ainsi que le secrétariat PAMINA (bureau PAMINA). B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 64 Guide pratique de la coopération transfrontalière Outre son rôle de diffusion d’information sur la région, le bureau PAMINA facilite et entretient les contacts avec les gestionnaires de projet et les conseille sur la mise en oeuvre des projets. Les acteurs locaux soumettent directement les propositions de projets au secrétariat, qui examine leur conformité avec les critères nationaux, régionaux et locaux avant de les transmettre au Groupe de travail et au Comité de suivi pour approbation finale. La région frontalière dispose d’un compte bancaire commun avec le département du Bas-Rhin, sur lequel est versé la dotation de l’UE. Les cofiancements régionaux et locaux sont versés directement aux gestionnaires de projet. Atouts pour la coopération transfrontalière: Cette structure a établi un contact direct entre les autorités nationales et régionales de part et d’autre de la région transfrontalière, et garantit une transparence. Le secrétariat a montré son efficacité dans l’établissement et la diffusion d’une information spécifique sur de nombreuses questions intéressant la région ainsi que dans le développement et la coordination des contacts entre les partenaires de la région frontalière et l’assurance d’une mise en oeuvre pragmatique du programme INTERREG. Contact: Informations- und Beratungsstelle für grenzüberschreitende Fragen Im alten Zollhaus F-67630 Lauterbourg Tel: +33 88 94 67 20 Fax: +33 88 54 68 90 www.pamina.com B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 65 Guide pratique de la coopération transfrontalière KENT – NORD-PAS-DE-CALAIS (UK/F) Type d’organisation: Le Kent County Council et la Région Nord-Pas-de-Calais ont signé un protocole de coopération en 1987 et réalisé une étude préparatoire avec le soutien financier de la Commission. Elles ont ensuite préparé le projet de PO INTERREG I sur la base de cette étude. Date de la création: 1987 Structures et compétences: On peut résumer la structure transfrontalière pour la mise en oeuvre du programme INTERREG comme suit: • Un Comité de suivi commun se réunit deux fois par an, supervise la mise en oeuvre du programme et approuve ou refuse les demandes de projets. Il se compose de représentants des autorités publiques françaises (Etat, Région NPC, départements du Nord et du Pas-de-Calais), des autorités publiques britanniques (GOSE, Kent County Council, Kent District Councils), des secteurs privé et associatif et de la Commission européenne. • Un Groupe technique commun, composé d’experts et de fonctionnaires des autorités publiques françaises et britanniques, se réunit quatre fois par an. Il examine les recommandations françaises et britanniques formulées à l’issue de l’évaluation des projets et les prépare pour le Comité de suivi commun; • Un Secrétariat commun est assuré par les autorités chargées de la mise en oeuvre (le GOSE et les régions françaises concernées, depuis leur siège habituel au Royaume-Uni et en France); • Deux responsables de projet INTERREG informent et conseillent les promoteurs de projet et assistent les structures indiquées du programme. Contacts: Kent County Council European Team/Economic Development Springfield, Maidstone GB-Kent ME14 2LL Tel +44 622 671 411 Fax +44 622 691 418 Site Internet: www.kent.gov.uk B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 66 Guide pratique de la coopération transfrontalière COMUNIDADE DE TRABALLO GALICIA-NORTE DE PORTUGAL (E/P) Type d’organisation: Communauté de travail reposant sur un accord constitutionnel signé par les deux administrations régionales et approuvé par les gouvernements nationaux de Madrid et Lisbonne. La CCRN est un service déconcentré du ministère portugais de la planification et de la Xunta de Galicia, l’organe exécutif de la Région autonome de Galice. Date de la création: Octobre 1991 Structure et compétences: Président: Il dirige le Conseil et représente la communauté. La présidence est confiée alternativement aux deux régions pour une durée de deux ans. Coordinateurs: On compte deux Coordinateurs généraux et deux Coordinateurs techniques des deux régions, qui organisent et dirigent les activités permanentes de la Communauté de travail, déterminent ses priorités et coordonnent les activités des Commissions sectorielles. Commissions sectorielles: La Communauté de travail compte quatorze Commissions sectorielles. Dix d’entre elles se composent de représentants des administrations régionales, regroupés par domaine de compétence: agriculture; environnement; ressources naturelles et aménagement du territoire; enseignement, formation et emploi; recherche scientifique et universités; culture, patrimoine et tourisme; développement local; stimulation de l’économie; pêche; santé et services sociaux; administrations régionales et locales; infrastructures de transport. Trois autres Commissions constituées par les Commissions territoriales de coopération (Val do Támega, Val do Limia et Val do Miño) regroupent des représentants des administrations locales de la zone frontalière. Enfin, il existe une Commission spéciale de l’Axe atlantique du Nord-Est péninsulaire, qui associe les 18 principales villes de l’Eurorégion Galice-Nord du Portugal.. Compétences dans la domaine d'INTERREG: La Communauté de travail ne disposait pas de compétences directes dans le domaine d’INTERREG I et II; les deux programmes étaient gérés par les administrations centrales (Ministère de l’Economie à Madrid et Ministères de la Planification à Lisbonne) et non au niveau régional. La Communauté de travail a participé à la phase de préparation et à la mise en oeuvre des projets, au cours desquelles les autorités locales des deux régions, les acteurs sociaux et économiques, les universités, les chambres de commerce, etc. ont été consultés. La Communauté de travail a mis en oeuvre des projets de coopération dans le cadre d’INTERREG I et II. Elle s’est impliquée dans des actions qui contribuaient à augmenter la capillarité frontalière au moyen d’investissements dans des infrastructures de liaison comme les nouveaux ponts sur le Miño, des routes secondaires, des autoroutes. D’autres domaines d’action ont été soutenus, comme par exemple l’environnement (création d’un parc naturel transfrontalier Xurés-Gêres) ou l’économie (création d’un Fonds conjoint de capital-risque destiné à encourager l’investissement privé dans les projets d’entreprise favorables à l’économie des deux régions). Enfin, la Communauté s’est livrée à des expériences dans des domaines tels que l’enseignement, la culture, le patrimoine, le toursme, l’agriculture, etc. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 67 Guide pratique de la coopération transfrontalière Atouts pour la coopération transfrontalière: La Communauté de travail a élaboré et approuvé un Plan stratégique 2000-2006 pour la coopération transfrontalière entre la Galice et la Région du Nord du Portugal. Sur la base de ce Plan stratégique et suivant les instructions des gouvernements de Madrid et de Lisbonne, nous participons à l’élaboration du sousprogramme Galice-Nord du Portugal, qui fait partie du Programme opérationnel Espagne-Portugal présenté par les deux gouvernements à INTERREG III au titre de la coopération transfrontalière. Les différentes Commissions sectorielles ont élaboré de nombreux projets communs de coopération transfrontalière avec pour objectif un financement par cette initiative communautaire. Contacts: Comissão de Coordenação da Região do Norte de Portugal Secretaría Xeral de Relacións coa UE e Acción Exterior Rúa dos Feáns 5 baixo P-4150 Porto Tfno: +351 22 6086300 Fax: +351 22 6086305 e-mail: [email protected], http://www.galicia-nortep.org Xunta de Galicia Rua Rainha D. Estefânia, 251 E-15706 Santiago de Compostela Tfno: +34 981 541025 Fax: +34 981 541011 e-mail: [email protected] B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 68 Guide pratique de la coopération transfrontalière COMUNIDAD DE TRABAJO EXTREMADURA - ALENTEJO (E/P) Type d’organisation: Le Comité de coordination de la région de l’Alentejo est un organe déconcentré du Ministère portugais de la planification et de la Junta de Extremadura, l’administration régionale de la Communauté autonome d’Estrémadure, qui dispose d’importants pouvoirs politiques. La Communauté de travail est fondée sur un accord de coopération entre les deux administrations régionales et approuvées par les gouvernements centraux. Cet accord recouvre: un accord informel établissant les grandes lignes de la coopération institutionnelle; des directives qui déterminent le mode de planification des projets d’intérêt commun aux deux régions. Cependant, les compétences de l’administration régionale ne sont pas équivalentes de part et d’autre de la frontière. Date de la création: Janvier 1992 Structures et compétences: La structure de la Communauté de travail est la suivante: 1 Groupe de travail: c’est un organe permanent qui gère les activités prévues par l’accord de coopération. Il se compose de représentants des deux régions. Les représentants espagnols occupent souvent des postes politiques au sein de la Junta de Extremadura. Le groupe de travail se réunit régulièrement et reçoit sur invitation préalable des représentants d’autres groupes et associations. La présidence est confiée en alternance, deux fois par an, à des élus des deux régions. 11 Comités spécifiques: Les Comités spécifiques sont constitués d’élus et de fonctionnaires spécialisés dans les domaines d’activité prioritaires de l’accord de coopération: tourisme, agriculture, patrimoine national, industrie, infrastructures, environnement, enseignement et formation professionnelle, universités, culture, santé, jeunesse et sports. Le travail des comités est coordonné par le Groupe de travail. Bureau des initiatives transfrontalières: Ce bureau, le Gabinete de Iniciativas Transfronterizas, complète la structure de la Communauté de travail et joue un rôle capital de soutien de ses activités. Compétences dans le domaine d’INTERREG: La Communauté de travail d’Extrémadure/Alentejo a conçu un programme d’actions transfrontalières après avoir identifié et planifié une série de projets d’intérêt commun aux deux régions. Ces projets sont soumis à la plus haute instance politique de chaque région, qui sélectionne ceux dont elle estime qu’ils conviennent le mieux à une candidature INTERREG. La Communauté de travail a présenté plusieurs projets couvrant des domaines spécifiques à INTERREG I. Au nombre de ceux-ci figure le Gabinete de Iniciativas Transfronterizas. Atouts pour la coopération transfrontalière: Le travail effectué par la Communauté de travail pour identifier et mettre en œuvre des projets permet aux administrations régionales de part et d’autre de la frontière d’élaborer une stratégie de développement réellement transfrontalière afin de participer plus pleinement à l’initiative INTERREG. Contacts: Gabinete de Iniciativas Transfronterizas de Mérida, Paseo de Roma s/n, módulo B, 2ª planta E-06800 Mérida (Badajoz), Tel: +34 924 38 56 92, Fax: +34 924 38 53 95 Gabinete de Iniciativas Transfronteriças, Estrada das Piscinas, 193, P-7000- 758 Évora Tel: +351 266 74 03 75, Fax: +351 266 70 65 62 B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 69 Guide pratique de la coopération transfrontalière Communauté de travail Junta de Extemadura – Commission de coordination de la Région de l’Alentejo PRESIDENCE Groupe de travail permanent Comités spécifiques Tourisme Patrimoine national Enseignement et formation Industrie Santé Agriculture Environnement Infrastructure Jeuness e et sports CCRA19 Partie de la Région de l’Alentejo Promotion culturelle Universités Junta de Extremadura Partie de la Région autonome d’Estrémadure Bureau des initiatives transfrontalières Gabinete de Iniciativas Transfronterizas) 19 Commission de coordination de la Région de l’Alentejo B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 70 Guide pratique de la coopération transfrontalière EUROREGION ELBE/LABE (D/CZ) Type d’organisation: L’Eurorégion Elbe/Labe a été créée en juin 1992 afin d’intensifier globalement la coopération transfrontalière et de faire porter celle-ci sur tous les aspects de la vie économique et sociale. L’Eurorégion comprend deux sociétés indépendantes: côté allemand, la Kommunalgemeinschaft Oberes Elbtal/Osterzgebirge e.V. (société enregistrée) et côté tchèque la Kommunalgemeinschaft Euroregion Labe. Les deux associations, qui représentent les intérêts des partenaires (municipalités) en matière de coopération transfrontalière, ont conclu un accord global de coopération. Date de la création: 1992 Structure et compétences: La structure comprend les organes suivants: Conseil: C’est l’instance politique la plus élevée ayant pouvoir de décision. Le Conseil, qui est élu, discute et approuve les priorités stratégiques de coopération. Les autorités nationales et régionales de République tchèque et d’Allemagne, ainsi que le Parlement européen, sont représentées au Conseil. Presidium: Il comprend les deux présidents de l’association, deux vice-présidents, deux autre élus et les deux directeurs généraux des associations. Le presidium est chargé de la direction générale et de la gestion stratégique des activités de l’Eurorégion et représente le Conseil au niveau du travail. Secrétariat: Il est constitué de deux bureaux séparés de part et d’autre de la frontière, qui sont dirigés par un directeur général nommé chacun par sa propre association. Le secrétariat est chargé de toutes les tâches techniques de l’organisation, notamment de la coordination des groupes de travail thématiques. 7 Groupes de travail: Chacun des groupes se consacre à l’une des activités suivantes: développement régional / coopération économique, tourisme, transports, environnement, santé publique et protection sociale, culture / éducation et sports, et maîtrise des catastrophes. Les groupes sont constitués de représentants des autorités régionales et locale et d’autres acteurs locaux compétents. Ils débattent des plans, les mettent en forme et participent dans une certaine mesure à la mise en oeuvre des projets. Compétences dans le domaine d’INTERREG: Dans l’objectif de préparer des Programmes opérationnels pour INTERREG, la Chancellerie fédérale de l’Etat libre de Saxe a fait réaliser des projets de développement pour chacune des Eurorégions sur la frontière germano-tchèque. Ces études stratégiques ont été réalisées en collaboration étroite avec l’Eurorégion, et un groupe de travail spécial a été créé pour assurer le suivi. Suite à un appel d’offre du Land de Saxe, l’Eurorégion a soumis un ensemble de propositions de projets, qui devraient être intégrées aux mesures du programme opérationnel pour INTERREG III. Contact: Euroregion Elbtal/Osterzgebirge e.V. Emil-Schlegel Straße 11, D-01796 Pirna Tel: +49 3501 520 013 / Fax: +49 3501 527 457 www.oberelbe.de/euroregion/struktur.htm B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 71 Guide pratique de la coopération transfrontalière PROVENCES-ALPES-COTE D’AZUR (PACA) / RHONE-ALPES / LIGURIE / PIEMONT / VAL D’AOSTE (F/I) Type d’organisation: Dans le cadre du Programme opérationnel d’INTERREG II France/Italie (couvrant les zones frontalières des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA)/Rhône-Alpes/Ligurie/Piémont/Val d’Aoste, les procédures de gestion et de sélection de projets ont été normalisées en 1994, et des organes communs de coopération ont été créés, avec à leur sommet une Commission franco-italienne (des autorités nationales responsables). Ces mécanismes sont conformes aux règlements généraux d’INTERREG II approuvés par les gouvernements italien et français et les présidents des régions italiennes qui participent à l’ensemble du processus. Date de la création: 1994 Structure et compétences: Commission mixte: Secrétariat permanent: Sélection des projets: Elle comprend: côté italien: un représentant de l’administration centrale de l’Etat et les représentants des ‘giunte’ régionales; côté français: un (des) représentant(s) de la DATAR, des Préfectures de Région, des Conseils régionaux et Conseils régionaux; des représentants de la Commission Européenne participent également aux réunions de la Commission mixte. La Commission mixte a un rôle de ‘programmation’ et de ‘suivi’. Elle est chargée de la sélection des projets et de l’affectation des fonds alloués par l’UE. Le comité technique permanent est un organe de la Commission mixte qui a en charge la préparation et la mise en oeuvre des délibérations de ce dernier. Il assiste la Commission mixte et représente la DATAR du côté français et du côté italien les autorités régionales. Dans un premier temps, tous les projets soumis au programme INTERREG II France/Italie sont examinés par un Comité technique permanent chargé de l’ensemble de la région frontalière (les quatre représentants français de ce Comité sont nommés par la Commission mixte, et les quatre Italiens représentent les régions concernées et le gouvernement central). Simultanément, des Groupes de travail territoriaux compétents (Nord, Sud et Centre des Alpes) sélectionnent les projets pour chaque sous-région. Dans un deuxième temps, les projets sont présentés par ces deux isntances au secrétariat, qui résume les propositions et les soumet à la décision de la Commission mixte. Compétences dans le domaine d’INTERREG: Pendant la durée du programme INTERREG II, les fonds de l’UE ont été alloués séparément aux gouvernements français et italien, le contrôle financier étant également exercé séparément. Dans le cadre d’INTERREG IIIA, l’objectif est de parvenir à la mise en oeuvre d’un dispositif beaucoup plus intégré, et en particulier des autorités de gestion et de paiment uniques. Il est prévu pour la période 2000/2006, dans le cadre d’INTERREG III, de renforcer les dispositions d’animation, d’assistance, de suivi, d’évaluation et de contrôle. Atouts pour la coopération transfrontalière: En ce qui concerne la coopération transfrontalière franco-italienne, les méthodes de coopération et le processus de gestion/administration du programme sont particulièrement complexes. La Commission mixte est le point de convergence ultime des procédures dans ce système d’organes nationaux interconnectés par la coopération transfrontalière. Contact: DATAR Alpes, Commissariat à l’aménagement et au développement économique des Alpes, F-05000 GAP, Tel: +33 04 92 53 21 12, Fax: +33 04 92 53 21 11 B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 72 Guide pratique de la coopération transfrontalière EUROREGION POMERANIA (D/S/PL) Type d’organisation: L’Eurorégion POMERANIA associe des régions allemandes et polonaises et, depuis février 1998, suédoises. Dans son ensemble, la région comprend un territoire de plus de 41 000 km² avec plus de 3,5 millions d’habitants. Date de la création: 15 décembre 1995 à Szczecin (Pologne) Structure et compétences: Depuis la signature de son dernier traité le 26 février 1998, l’Eurorégion POMERANIA compte quatre membres: • La ville de Szczecin; • L’organisation (Zweckverband) des municipalités de Poméranie occidentale “POMERANIA” (qui réunit à ce jour 92 communes et villes polonaises de la voïvodie de Poméranie occidentale); • La Communauté de municipalités Europaregion POMERANIA e.V. (comprenant deux villes sans district et six districts des Länder de Mecklembourg-Poméranie occidentale et de Brandebourg). • L’association des communes de Scanie (avec 33 communes suédoises) Des rencontres ont lieu régulièrement au niveau municipal dans l’Eurorégion POMERANIA. Des représentants polonais, allemands et suédois travaillent en commun au sein de comités et de groupes de travail nationaux et régionaux. L’un des principaux objectifs de ces travaux est le lancement et l’approbation de projets et d’actions dans l’espace frontalier (voir la structure organisationnelle ci-dessous). L’objectif de la coopération dans l’Eurorégion POMERANIA est la réalisation d’activités communes pour un développement égal et équilibré de la région ainsi qu’un rapprochement entre les habitants et les institutions des régions frontalières participantes. Les principaux moyens mis en oeuvre sont: 1. Augmentation du niveau de vie des citoyens de la région, en particulier par un soutien commun à des investissements et des programmes économiques, des mesures de formation professionnelle et des programmes de lutte contre le chômage; 2. Soutien aux idées d’unité européenne et d’entente internationale; 3. Coopération et échange de groupes de sociétés, de scientifiques, de professionnels, de jeunes et d’acteurs culturels, en particulier par un soutien aux formes qui permettent aux populations des régions frontalières de mieux se connaître les unes les autres; 4. Mise en place et amélioration de la protection de l’environnement, développement de l’espace rural; 5. Développement et adaptation de l’infrastructure aux besoins du trafic frontalier et régional; 6. Développement de la coopération économique, échange de savoir-faire et transfert de technologies; 7. Mise en place d’un système informatique complexe pour l’échange de données dans l’Eurorégion; 8. Développement d’un aménagement du territoire transfrontalier coordonné; 9. Coopération dans la lutte contre les incendies, les conséquences des catastrophes naturelles et les avaries; 10. Soutien à la résolution des problèmes des travailleurs frontaliers. Contacts: Kommunalgemeinschaft Europaregion POMERANIA e.V., E.-Thälmann-Str. 4, D – 17321 Löcknitz, Peter Heise, Tel: +49 39754 20580, Fax +49 39754 21053, [email protected] Komunalny Zwiazek Celowy Gmin Pomorza Zachodniego "POMERANIA", Al. Wojska Polskiego 164, PL – 71-335 Szczecin, Urszula Berlinska, Tel +48 91 486 07 38, Fax +48 91 486 08 25, [email protected] Sekretariat des Rates der EUROREGION POMERANIA, Al. Wojska Polskiego 164, PL – 71-335 Szczecin, Artur Zöllner, Tel +48 91 486 08 15, Fax +48 91 486 08 11, [email protected] Kommunförbundet Skåne, Box 53, S-221 00 Lund, Stig Alund, Tel +46 46 71 99 39, Fax +46 46 71 99 30, [email protected], Site Internet: www.pomerania.net B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 73 Guide pratique de la coopération transfrontalière EUROREGION POMERANIA – Structure organisationnelle Membres Association of Local Authorities POMERANIA e.V. Ville de Szczecin Purpose Association of Local Authorities of Western Pomerania "POMERANIA" Scania Association of Local Authorities Kommunaler Zweckverband der Gemeinden Westpommerns "POMERANIA" Gemeindeverband Skane Kommunalgemeinschaft POMERANIA e.V. Löcknitz Szczecin Allemagne Lund Pologne Suède Conseil de l’Eurorégion 36 membres 12 12 Membres du Conseil Membres du Conseil, Membres du Conseil Président Président Président 12 Comité Directeur Secrétaire (Szczecin) Groupes de travail Coopération écon. transport et infrastructure Tourisme, esp. Enseignement, rural et environnement affaires sociales, culture et sport Ordre public B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 74 Guide pratique de la coopération transfrontalière EUROREGION TATRY (PL/SK) Type d’organisation: L’association transfrontalière Eurorégion Tatry a été créée en août 1996 à l’initiative des autorités locales. L’Association comporend deux organes, l’association polonaise Euroregion Tatry à Nowy Targ et l’association slovaque Region Tatry à Kezmarok. Pour son fonctionnement, Euroregion Tatry applique les principes suivants: partenariat, égalité des parties concernées, préservation de l’identité nationale, régionale et locale, coopération volontaire, parité des autorités, processus consensuel d’adoption des nouveaux décrets et de promulgation des nouvelles lois. L’objectif de l’Eurorégion est le développement de la région frontalière polono-slovaque. Date de la création: Août 1996 Structures et compétences: Congrès: la plus haute instance de l’Eurorégion, il se compose de délégués des deux pays et se réunit au minimum une fois par an. Conseil: instance exécutive la plus élevée (12 membres des deux pays). Il est dirigé par le Président et élu tous les deux ans. Comité d’audit: organe de contrôle élu par le Congrès. Secrétariat: il y a deux bureaux de part et d’autre de la frontière, dirigés par un Secrétaire et responsables des services aux structures administratives de l’Eurorégion. Groupes de travail: ces groupes sont créés par le Conseil pour résoudre des problèmes concrets. Il y a cinq Groupes de travail: économie, protection de l’environnement, culture, information, sport et tourisme. Suite à un accord avec l’autorité de mise en oeuvre du programme Phare CBC, l’Eurorégion a utilisé pour la première fois en 1999 des fonds destinés au Fonds CBC pour les petits projets, d’un montant de 120 000 euros. Cette aide financière a facilité la mise en application de 26 projets dans des domaines de coopération divers (associations de jeunesse, folklore, culture, sport, tourisme, sciences et arts) ainsi qu’une collaboration socio-économique et des activités de promotion et de diffusion. Contact: Euroregion Tatry Office in Nowy Targ Al. Tysiaclecia 37 PL-34-400 Nowy Targ Tel +48 18 266 9981 Fax +48 18 266 9981 www.euroregion-tatry.sk, www.euroregion-tatry.pl B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 75 Guide pratique de la coopération transfrontalière EUROREGION NESTOS – MESTA (GR/BG) Type d’organisation: Ce système se fonde sur une structure double, “en miroir”, d’instances administratives, une du côté grec et une du côté bulgare, ainsi que sur quelques structures administratives et opérationnelles communes. Chaque structure, grecque et bulgare, doit fonctionner suivant les lois et les réglementations nationales en vigueur. En outre, chaque pays applique ses propres méthodes pour obtenir une reconnaissance de sa forme juridique sous la législation nationale applicable. Toutefois, les deux parties ont convenu que la structure juridique serait celle d’une organisation sans but lucratif et non gouvernementale. Date de la création: 1992: Signature d’un accord préliminaire pour l’intensification de la coopération transfrontalière; 1997: l’association grecque Nestos River et l’association bulgare Border Association Mesta River signent un protocole sur la coopération transfrontalière. Structures et compétences: Aux endroits où les deux côtés sont adjacents et ont des structures administratives communes, deux principes de base de la coopération transfrontalière s’appliquent: (a) Planification conjointe des activités et représentation commune au niveau international (b) Mise en oeuvre d’activités complémentaires ayant les mêmes objectifs et les mêmes buts. Le premier principe est appliqué par l’existence d’un “Conseil administratif commun”, le second par l’existence de six “Groupes de travail communs”. Les structures administratives suivantes sont utilisées de part et d’autre de la frontière: Comité de suivi et d’évaluation: équipe indépendante de cadres des structures administratives locales, régionales et nationales. Du côté grec, on trouve un représentant de l’autorité de mise en oeuvre d’INTERREG et du côté bulgare un représentant de Phare CBC. Le Comité se réunit une fois par an et/ou suivant la nécessité. Assemblée générale: il existe une AG de chaque côté de la frontière, qui comprend les partenaires sociaux et toutes les organisations, municipalités, associations, etc. qui souhaitent être membres et adhèrent aux statuts de l’organisation. C’est la plus haute instance de l’organisation; elle possède des pouvoirs politiques et de décision et détermine l’orientation stratégique générale de l’organisation. Conseil administratif et Conseil administratif commun: organe exécutif de l’organisation de part et d’autre de la frontière. Il met en application les décisions et les politiques formulées par l’Assemblée générale et comprend un Président, 2 Vice-présidents, un Secrétaire exécutif et un trésorier. Il se réunit régulièrement et prend des décisions dans tous les domaines. Le Conseil administratif commun est le premier organe commun pour l’action commune dans le domaine de la coopération transfrontalière. Secrétariat exécutif: composé du Secrétaire exécutif, d’une équipe d’experts et de personnel auxiliaire. S’occupe des tâches quotidiennes. Les Secrétaires exécutifs des deux côtés coopèrent étroitement tout en contrôlant, soutenant et coordonnant les travaux des Groupes de travail communs. B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 76 Guide pratique de la coopération transfrontalière Groupes de travail et Groupes de travail communs: de part et d’autre de la frontière, il existe six groupes qui travaillent dans différents domaines thématiques relatifs à des problèmes concrets et soutiennent les travaux de l’organisation. Les six domaines de travail développés dans l’Eurorégion Nestos-Mesta sont: Domaine A: Communication, échange d’informations et création de réseaux; Domaine B: Coopération économique, transports et infrastructure; Domaine C: Tourisme et divertissement; Domaine D: Culture et société; Domaine E: Environnement et agriculture; Domaine F: Transfert de technologie. Contact: Mr. Alkis Papademetriou Euroregion Nestos-Mesta C/o Drama Chamber 40 Lambrianidis Street GR-661 00 Drama, Grèce Tel +30 521 23346 Fax +30 521 38344 Site Internet: www.dramanet.gr E-mail: [email protected] B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 77 Guide pratique de la coopération transfrontalière Côté grec Eurorégion Nestos Mesta Côté bulgare Suivi Administration / Mise en oeuvre Administration / Suivi Mise en oeuvre Comité de suivi et d’évaluatio n Assemblée rale Assemblée nérale Conseil tratif géné- adminis- Conseil administratif commun Conseil nistratif gé- Comité de suivi et d’évaluatio n admi- Secrétariat exécutif Secrétariat exécutif Groupes de travail Groupes de travail Groupes de travail communs B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 78 Guide pratique de la coopération transfrontalière DKMT EUROREGION (RO/HU/YU) Type d’organisation: Le Coopération régionale DKMT est une organisation de type administratif, créée en 1992 mais officiellement fondée en novembre 1997 seulement sous la forme d’une organisation de coopération entre les administrations locales des neuf comtés partenaires: en Roumanie, Timi°, Arad, Cara°-Severin, Hunedoara; en Hongrie: Csongrad, Bekes, Jasz-Nagykun-Szolnok, Bacs-Kiskun; en Yougoslavie: Voivodina. La fonction principale de l’Eurorégion est d’augmenter leur capacité à identifier les ressources financières et à les assister dans l’élaboration et la mise en oeuvre des programmes transfrontaliers de développement ainsi que dans le renforcement de la cohésion sociale, politique et économique des régions concernées. L’Eurorégion DKMT s’est surtout engagée dans la promotion de projets d’intérêt régional, jouant à cette occasion le rôle d’un forum transfrontalier d’information et de consultation. Elle a ainsi permis aux autorités locales des pays partenaires de développer et d’intensifier leur coopération transfrontalière suivant la stratégie de développement transfrontalier et avec pour objectif une participation plus importante à l’initiative INTERREG. Structure et compétences: Forum des présidents: se compose des neuf représentants délégués des conseils locaux partenaires; représentant politique à l’extérieur des intérêts communs; possède un pouvoir de décision. Président: ce poste est occupé à tour de rôle par un représentant de chacun des trois pays participants, pour un an. Secrétariat: assiste le Forum des présidents (organe de décision), prépare les décisions, réalise les tâches administratives liées au fonctionnement du Forum, assiste le Président et coordonne les activités des Groupes de travail. Groupes de travail: chargés de résoudre les problèmes professionnels dans les domaines d’activité de l’Eurorégion, d’élaborer des propositions et des recommandations pour le Forum et la présidence. Contacts: Secretariat DKMT Euroregion Tabor Ut. 7/b Szeged, Csongrad County, Hongrie Tel +36 624 20 723 Fax +36 624 25 157 Mr. Nicolae Grosan CCIA Arad Str. Closca 5, CP1-111 2900 Arad, Roumanie Tel +40 5725 3200 Fax +40 5725 4200, [email protected] www.euroregion-dkmt.freehosting.net/ B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 79 Guide pratique de la coopération transfrontalière EUREGIO WEST / NYUGAT PANNONIA (A/HU) Type d’organisation: Une première forme de coopération transfrontalière a été mise en place le 5 novembre 1992 entre le Burgenland et les comtés hongrois de Györ-Moson-Sopron et Vas ainsi que les villes (possédant le statut de comté) de Szombathely, Györ et Sopron, sous la forme d’un Conseil régional. La coopération intensive résultant des activités du Conseil régional, créé pour 6 ans, a entraîné la création de l’Euregio Ouest/Pannonie occidentale le 7 octobre 1998 par une assemblée fondatrice. L’Euregio Ouest/Pannonie occidentale comprend une région frontalière de l’UE (le Burgenland) et deux régions d’un pays candidat à l’accession (Comités de Györ-Moson-Sopron et Vas). Ce projet ambitieux a abouti à la première Assemblée constituante du 21 juin 1999 ainsi qu’à un premier élargissement: le comté de Zala a fait son entrée dans l’Euregio en tant que membre. Date de la création: 1998 Structure et compétences: Presidium: Le Presidium a été créé afin de garantir la flexibilité au jour le jour et une réaction rapide aux influences à court terme. Il se compose des représentants politiques les plus élevés des régions partenaires. Il est chargé de trancher sur les projets communs entre les conférences politiques, y compris au niveau financier. Conseil: La tâche principale du Conseil de l’Euregio est de créer les conditionscadres politiques et économiques qui garantissent un fonctionnement optimal de chacune des institutions. Les 40 représentants des quatre partenaires déterminent les orientations du développement politique de la région dans son ensemble et décident des conditions-cadres affectant l’ensemble de son territoire, y compris les conditions financières. Secrétariat: Le Secrétariat de l’Euregio est un instrument de coordination essentiel. Il se compose d’un Conseil de quatre secrétaires originaires de chacune des régions partenaires, qui gardent le contact en permanence et garantissent ainsi la coordination des intérêts communs. Groupes de travail: Les huit groupes de travail occupent une position centrale dans la structure organisationnelle de l’Euregio. Ils ont été créés pour traiter toutes les questions de politique économique et sociale concernant la région. Leur tâche est non seulement de réaliser des travaux préparatoires relatifs au développement mais aussi de jouer un rôle responsable dans la préparation et la mise en oeuvre des programmes et des projets communs de l’UE. Les 8 groupes de travail suivants ont été créés. Chacun des partenaires assume la présidence de 2 groupes: • Aménagement et développement du territoire, transports et information • Economie • Tourisme, culture et patrimoine commun • Protection de la nature, de l’environnement et des eaux • Sécurité publique et prévention des catastrophes • Santé et affaires sociales • Enseignement et jeunesse • Emploi B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 80 Guide pratique de la coopération transfrontalière Objectifs: La structure Euregio permet de débattre de questions communes (économiques, sociales, culturelles et relatives à l’infrastructure) et d’aboutir à des projets concrets dans ces domaines. Elle doit privilégier avant tout une coopération intensive destinée à encourager le développement des régions partenaires de part et d’autre de l’actuelle frontière extérieure de l’UE. Contacts: Amt der Burgenländischen Landesregierung Stabsstelle Europabüro und Statistik Burgenland GmbH WHR Dr. Heinrich Wedral Europaplatz 1 A-7000 Eisenstadt Tel: +43 2682 600 2826 Fax: +43 2682 600 2927 Email: [email protected] Direction régionale Mag. (FH) Ulrike Martinek Technologiezentrum A-7000 Eisenstadt Tel: +43 2682 704 2438 Fax: +43 2682 704 2410 Email: [email protected] B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 81 Guide pratique de la coopération transfrontalière EUROREGION NEMUNAS – NIEMEN – HEMAH (LT/PL/BY) Type d’organisation: L’Eurorégion NEMUNAS – NIEMEN – HEMAH est l’union des régions frontalières de Lituanie, de Pologne et du Bélarus (Lituanie: municipalités des comtés de Marijampole, Alytus, Vilnius; Pologne: comtés de Suvalki et Bialystok; Bélarus: comté de Grodno), créée en 1997 pour promouvoir la coopération transfrontalière. Les partenaires lituaniens de l’Eurorégion ont fondé le ‘Euroregion NEMUNAS Marijampole bureau’. La structure Eurorégion comprend des structures fortement déconcentrées et intégrées fondées sur les notions de partenariat vertical et horizontal, qui se chargent de planifier et de mettre en oeuvre les programmes transfrontaliers. L’Eurorégion couvre tous les domaines de la coopération transfrontalière. Date de la création: 1997 Structures et compétences: Conseil de l’Eurorégion: Ce Conseil se compose de quatre représentants de chaque région partenaire. Le Conseil est la plus haute instance de l’Eurorégion. Presidium de l’Eurorégion: Le Presidium est constitué de deux représentants de chacune des régions partenaires. Il exerce des fonctions de coordination et de représentation au nom du Conseil entre les réunions de celui-ci. Secrétariat de l’Eurorégion: Le Secrétariat est un organe exécutif et administratif chargé de fonctions de coordination au sein de l’Eurorégion. Parmi ses tâches, on compte: gestion au quotidien de l’Euregio, publicité générale et sensibilisation, soutien professionnel, secrétariat et soutien à la coordination du Conseil, du Presidium et des Groupes de travail. Il aide également au développement des idées de projets et à leur mise en oeuvre, et à trouver des médiateurs entre des partenaires potentiels. Groupes de travail de l’Eurorégion: Il a été décidé de créer quatre groupes de travail pour la coopération dans les domaines de l’économie; des affaires sociales; du tourisme et de l’environnement; et de l’aménagement du territoire. Contact: Euroregion NEMUNAS Vytauto str. 28 LT – 4520 Marijampole Lituanie Tel. + 370 88 51147 Fax + 370 43 91240 E-mail: [email protected] Site Internet: www1.omnitel.net/euroreg-nemunas/ B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 82 Guide pratique de la coopération transfrontalière Eurorégion NEMUNAS – NIEMEN – HEMAH (LT/PL/BY) public de OfficeOffice UUUUU l’Eurorégion NEMUNAS bureau de Marijampole, LT Administration de Marszalek , Comté de Podlaski, PL Comité exécutif du comté de Grodno, BY Conseil de l’Eurorégion Commission d’audit Comité Directeur de l’Euroregion Secrétariat de l’Eurorégion Bureau national (Lituanie) Bureau national (Pologne) Bureau national (Bélarus) Groupes de travail Economie Affaires sociales Tourisme et protection de l’environnement B 2 Structures de coopération au niveau stratégique Aménagement du territoire 83 Guide pratique de la coopération transfrontalière EUREGIO HELSINKI-TALLINN (FIN/EST) Type d’organisation: L’Euregio Helsinki-Tallinn est un réseau de coopération transfrontalière créé entre la ville d’Helsinki et le conseil régional d’Uusimaa du côté finlandais et la ville de Tallinn, l’administration du comté de Harju et l’union des municipalités du comté de Harju du côté estonien. Date de la création: 22 juin 1999 Structures et compétences: Les membres de l’Euregio sont: l’administration du comté de Harju; la ville d’Helsinki; la ville de Tallinn; le conseil régional d’Uusimaa et l’union des municipalités du comté d’Harju. L’Euregio Helsinki-Tallinn a mis en place la structure institutionnelle suivante: • • • Le Forum examine les objectifs, les principes et les orientations générales de la coopération, et se compose des représentants politiques des membres. Le Comité de gestion prépare le calendrier de travail, guide les travaux du Secrétariat, convoque les assemblées du Forum et fait des propositions aux membres concernant les finances. Chacune des parties nomme un représentant et un remplaçant. Le Secrétariat de l’Euregio se charge de la politique opérationnelle, fait des propositions au Comité de gestion et prépare les dossiers relatifs aux finances de l’Euregio. Chacune des parties nomme un représentant. La présidence du Comité de gestion et du Secrétariat est occupée par la ville d’Helsinki pour la période 1999-2001, et le sera par les représentants de la ville de Tallinn en 2002-2004. Pendant les deux premières années, le conseil régional d’Uusimaa se chargera de l’administration du Secrétariat. L’Euregio Helsinki-Tallinn a mis en place un Programme d’action pour 2000-2002 sur quatre grands axes: 1. Activités au sein des programmes INTERREG et Phare: développement métropolitain interrégional Helsinki-Tallinn – Développement et gestion d’une sous-action “Développement métropolitain” sous le programme INTERREG IIIA pour la Finlande méridionale et coordination avec le programme Phare 2000+/CBC; 2. Etudes et soutien technique à la préparation de stratégies communes, programmes de recherche et enquête sur le développement du commerce et des interactions sur le Golfe de Finlande; contacts avec les projets de coopération baltiques, par exemple: Palette baltique, systèmes urbains et réseaux urbains dans la région de la mer Baltique, Via Baltica, Triangle de croissance du Golfe de Finlande, Baltic 21; 3. Développement de services de technologies d’information et de communication (TIC) pour assister les contacts et les réseaux interrégionaux. Développement du site Internet de l’Euregio pour en faire un “tableau d’affichage” et un forum de recherche de partenaires; Campagne (lobbying) pour l’amélioration et la baisse du prix des services TIC entre les villes; 4. Organisation de la conférence annuelle de dialogue politique Euregio Forum ainsi que d’ateliers ad hoc sur des sujets d’actualité. L’Euregio a également établi des priorités pour le développement métropolitain interrégional et les tâches à encourager par la préparation et la mise en oeuvre d’INTERREG IIIA et Phare 2000+/CBC. Cette liste de priorités sera incluse dans le programme régional INTERREG IIIA de la région d’Uusimaa. Contact: Euregio Helsinki-Tallinn, Tel: +358 9 47 67 411, Fax: +358 9 47 67 4300, E-mail: [email protected], Site Internet: http://www.Euregio-heltal.org/ B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 84 Guide pratique de la coopération transfrontalière EUROREGION WEINVIERTEL-SOUTH MORAVIA-WEST SLOVAKIA (A/CZ/SK) Type d’organisation: L’Eurorégion comprend les membres suivants: association régionale du Weinviertel, association des villes et collectivités de Moravie méridionale et association des villes et collectivités de Zahorie/Slovaquie occidentale. Date de la création: Le 12 septembre 1997, une déclaration est élaborée à Hohenau sur March avec l’administration centrale des trois pays. Son objectif est la création d’une structure transfrontalière. Le 1er décembre 1997, signature à Mistelbach de l’accord entre l’association régionale du Weinviertel, l’association des villes et collectivités de Moravie méridionale et l’association des villes et collectivités de Zahorie/Slovaquie occidentale. A l’été 1999, l’association régionale de Zahorie devient officiellement un partenaire Euregio. Structures et compétences: La structure Eurorégion comprend l’Assemblée de l’Eurorégion, une structure de gestion, sept groupes d’étude et le Comité de suivi de l’Euregio (voir l’illustration ci-dessous). Le “Service Euregio” a été mis en place par l’office régional de gestion du Weinviertel à l’automne 1998. Ce service sert de point de convergence pour les demandes d’information, les informations et les projets transfrontaliers. Il organise et assiste les manifestations, les séminaires, les expositions et les conférences. Il constitue donc un catalyseur important pour la région frontalière de Basse-Autriche. Le Fonds Euregio pour les petits projets est un instrument de soutien aux idées innovantes d’activités socioculturelles transfrontalières. Ce fonds est ouvert à toutes les initiatives régionales et locales et à toutes les organisations et collectivités sur la frontière tchéco-slovaque. Il existe également un fonds consacré aux petits projets en Moravie méridionale et en Slovaquie. Contacts: Regionalassociation European Region Weinviertel, LH-Stv. Dr. Hannes Bauer, LAbg. Mag. Karl Wilfing, c/o Weinviertel Management, Dipl.-Ing. Hermann Hansy, Hauptstraße 25, A-2225 Zistersdorf, Tel: ++43/2532/2818, Fax ++43/2532/281818, [email protected] Regionálne Združenie Záhorie, Inforeg Záhorie, Ján Hladík, SK-90051 Zohor, P.O.Box 3 Tel: ++421/7/65961552, Fax: ++421/7/65961552, [email protected] Sdružení měst a obcí jižní Moravy, Regionální rozvojová agentura jižní Moravy, C/o Dr. Vladimír Gašpar, CZ-64804 Brno, Výstaviště 1, areál BVV, Tel: ++420/5/41159538 Fax: ++420/5/41153055, [email protected] http://www.EUREGIO-weinviertel.org B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 85 Guide pratique de la coopération transfrontalière B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 86 Guide pratique de la coopération transfrontalière B 2 Structures de coopération au niveau stratégique 87 B3 STRUCTURES DE COOPERATION AU NIVEAU D’UN PROJET Guide pratique de la coopération transfrontalière CHAPITRE B 3: STRUCTURES DE COOPERATION AU NIVEAU D’UN PROJET EN BREF: Ce chapitre présente les solutions envisageables pour créer des structures de coopération au niveau d'un projet, accompagnées de quelques exemples. Certaines des solutions relèvent du droit international ou communautaire, d'autres des législations nationales, d'autres encore d'accords spécifiques et de dispositifs pratiques sans fondement juridique. POINTS-CLES: - Les projets transfrontaliers ne nécessitent pas obligatoirement la présence d’une structure transfrontalière propre comme les Eurorégions ou les groupes de travail. De nombreux projets de ce type peuvent être réalisés par des instances existantes de part et d’autre de la frontière. Cependant, ceux-ci ont généralement intérêt à travailler en liaison avec une structure transfrontalière stratégique, comme EUREGIO. - Lorsqu’une structure transfrontalière est nécessaire, il n’existe qu’on nombre limité d’options pour en créer une avec un statut juridique approprié. Nombre des solutions adoptées sont des dispositifs pratiques dépourvus de statut juridique. - Le seul instrument juridique international auquel on peut généralement avoir recours est le Groupement économique d’intérêt européen (GEIE), qui se prête à des initiatives de coopération de nature commerciale et/ou économique, mais celui-ci ne s’est guère avéré efficace en ce qui concerne les autorités régionales ou locales. - Dans certains pays, notamment la France, on peut avoir recours à la législation nationale pour créer une structure transfrontalière. Les Sociétés d’économie mixte et les Groupements d’intérêt public ont été utilisés à ces fins. - Des accords intergouvernementaux, tantôt spécifiques pour un projet ou plus généraux (traités/conventionscadres) peuvent constituer, lorsqu’ils existent, une base juridique adaptée. - Les programmes INTERREG IIIA devraient inclure des indicateurs de projet permettant d’accroître la qualité des projets transfrontaliers. Les responsables de l’exploitation des projets devraient contrôler les projets en fonction des contenus et de l’application envisagée des indicateurs de projet. B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 88 Guide pratique de la coopération transfrontalière EXEMPLES: - - GEIE ECOM(UK/IRL) GEIE Institut pour la Coopération Régionale et l'Administration Européenne (Euro-Institut EWIG/GEIE) (D/F) GEIE EUROCORP (B/NL/F/E/UK) Société d’économie mixte - Menton-Vintimille (F/I) Exemples de structures ad hoc: Størstroms Amt/Ostholstein (DK/D) • Oberrhein Mitte Süd (D/F/CH) • Flandre occidentale/Nord-Pas de Calais (B/F) • Espagne/Portugal • • • • • • • Centres de télématique (GR/B) Zentrum für Neuro-Fuzzy-Technologien für KMU (D/NL) Circulation sans frontières (A/D) Deutsch-Polnische Wirtschaftsförderungsgesellschaft (D/PL) Transfert de technologie transfrontalier dans la région PAMINA (D/F) Emission télévisée „Hier-Her“ (DK/D) B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 89 Guide pratique de la coopération transfrontalière GENERALITES La coopération au niveau d’un projet, semblable à la coopération au niveau d’un programme, peut cependant revêtir un caractère plus ou moins officiel. Un certain nombre de modèles performants ont été élaborés dans la pratique pour la coopération au niveau du projet. On trouvera ci-dessous certaines des solutions envisageables: • Des dispositifs régis par le droit international ou communautaire, par exemple les Groupements économiques d’intérêt européen (GEIE), créés par l’UE pour permettre la coopération dans des activités économiques; • Des solutions nationales, par exemple la Société d’économie mixte, peuvent être utilisables dans certains cas, par exemple en France et éventuellement dans et par quelques pays voisins; • Des accords spécifiques internationaux et intergouvernementaux, 1 ou multilatéraux , passés entre certains pays, autorisent la coopération entre autorités locales et régionales; • Des accords ad hoc sans base juridique comme les groupes de travail communs permettent de gérer des projets individuels intégrés à des programmes de coopération transfrontalière communs. 1 voir aussi le chapitre B 2 Solutions dans le cadre de la législation internationale ou communautaire Groupements économiques d’intérêt européen (GEIE) Le concept de Groupement économique d’intérêt européen (GEIE) est un dispositif juridique de la législation communautaire qui autorise la constitution d’un groupement d’entreprises individuelles ou d’autres personnes morales, et s’adresse tout particulièrement aux PME. A l’origine, le concept fut adopté par le Conseil des ministres européens en 1985, mais, afin de donner aux Etats membres le temps de prévoir la création des GEIE, la réglementation n’entra en vigueur qu’en 1989. La fonction première du GEIE est de fournir un cadre juridique approprié à la création d’activités économiques entre entreprises par-delà les frontières nationales afin de développer l’activité économique de ses membres. Le GEIE s’efforce d’accroître les performances globales de ses membres en augmentant leur niveau de production et en améliorant leur compétitivité. La réalisation de fonctions communes à l’ensemble du groupe, au moyen des fonctions existantes et de nouvelles fonctions complémentaires, doit permettre de les rendre plus compétitives et plus efficaces. A ce jour, c’est surtout dans les Etats membres que des GEIE se sont constitués entre sociétés et organisations dans tous les domaines de l’industrie et 1 des services . Les activités entreprises 1 Parmi ces domaines: la communication, B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 90 Guide pratique de la coopération transfrontalière dans le cadre des GEIE sont également très diverses, et témoignent de la nécessité d’une coopération dans les domaines suivants: encouragement aux activités/services, échange d’informations, recherche, développement, vente et marketing. Les limites des GEIE Bien que rien ne s’oppose à la participation des organismes publics aux GEIE, dans la mesure où la législation d’un Etat membre le permet, le concept même de GEIE présente quelques obstacles à la coopération transfrontalière, dus: • • • • Au fait qu’il n’est pas prévu d’autre forme de coopération que la coopération économique; À sa nature juridique; À la relation juridique particulière entre GEIE, tiers et autorités publiques, et Aux contraintes imposées par sa gestion. En ce qui concerne la nature et le statut juridique des GEIE: par définition, les GEIE sont exclusivement destinés à aider des „activités économiques“, ce qui peut réduire leur marge d’intervention dans la coopération transfrontalière. De plus, les GEIE ne peuvent agir que dans le cadre du droit privé, et ne peuvent donc bénéficier des fonctions statutaires des autorités locales. Il n’est donc pas possible de créer une législation de droit public correspondant à un GEIE. Une seconde restriction à l’utilisation de ce dispositif pour la coopération transl’environnement, les transports, les services, le commerce de détail et la technologie. frontalière est la relation juridique spécifique entre GEIE, tiers et organismes de droit public, qui ne peuvent être contrôlés par les membres du GEIE, mais uniquement par une législation nationale spécifique. Lorsqu’une entité de droit public participe à une structure de droit privé, il n’y a plus de contrôle direct par le droit national. Dans ce cas, l’aspect juridique est soumis en premier lieu au contrat de société concerné, et c’est ensuite la réglementation communautaire qui entre en vigueur. La législation nationale n’est consultée qu’après utilisation de ces deux options. Les relations entre tierces parties au titre de la législation nationale sont impossibles, et il est nécessaire de créer un nouvel organe représentatif pour gérer ce type de relation. C’est là une restriction importante aux pouvoirs d’une GEIE dans le contexte de la coopération transfrontalière; en effet, le GEIE ne peut assurer la gestion d’un vaste programme de coopération (qui nécessiterait très vraisemblablement des contacts avec des tierces parties publiques) sans que soit créé un nouvel organe. Statutairement, un GEIE ne peut assurer la gestion à la place de l’un de ses participants, et ne peut effectuer que des tâches auxiliaires tendant à développer les activités économiques de ses membres. Il ne dispose pas d’une personnalité juridique propre visà-vis de ses membres. Les pouvoirs publics ne peuvent déléguer d’activité économique à un GEIE, ce qui signifie que si l’on peut avoir recours aux GEIE pour accéder à des financement communautaires, ceux-ci ne peuvent être directement utilisés pour la gestion d’activités économiques. C’est là une restriction supplémentaire à l’utilisation B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 91 Guide pratique de la coopération transfrontalière de cet instrument comme dispositif institutionnel pour les activités transfrontalières. Malgré ces restrictions, des GEIE régis par le droit privé ont été créés par divers acteurs tels que des collectivités locales, des entreprises et des particuliers. Parmi les exemples les plus remarquables de création de GEIE par des organismes publics, on trouve le projet ENARCT en Irlande (entre le conseil municipal de la ville de Derry, en Irlande du Nord, et le conseil du comté de Donegal, en Irlande) et le GEIE EUROCORP, dont le siège se trouve en Belgique, créé par la société de développement régional du Brabant flamand (GOM Vlaams Brabant) avec des entreprises privées britanniques et françaises et des organes publics espagnols et néerlandais. Les GEIE créés par des organismes privés offrent une solution simple, bien que limitée, aux problèmes de coopération transfrontalière au niveau des projets. Les exemples donnés à la fin de ce chapitre illustrent quelques cas où des GEIE ont été créés pour faciliter la coopération transfrontalière dans le domaine public ou privé. Solutions dans le cadre de la législation nationale Sociétés d’économie mixte (Mixed Economy Companies) questions d’intérêt public. Les organes publics peuvent participer aux Sociétés d’économie mixte, de même que des autorités locales ou régionales lorsqu’elles se rattachent à des organismes privés ou publics. Les Sociétés d’économie mixte peuvent agir à l’extérieur des frontières nationales en tant qu’organismes privés reconnus, et ont la capacité d’utiliser des financements publics (c’est-à-dire les capitaux d’organes publics) et d’accomplir des tâches d’intérêt public. En tant que telles, elles constituent un mécanisme de coopération transfrontalière, qui permet aux organes publics de coopérer entre eux. La souplesse financière des Sociétés d’économie mixte est cependant limitée par divers facteurs: par exemple, le contrôle strict exercé par les pouvoirs publics sur les participations financières et les accords conclus avec les organes nationaux. Par exemple, les pouvoirs publics doivent détenir au minimum 50% du capital et 50% des voix au comité directeur. De surcroît, cet instrument doit être agréé par les Etats membres des divers partenaires. Les Sociétés d’économie mixte peuvent être utilisées pour la gestion de projets dans le cadre de la coopération transfrontalière. On peut en citer un bon exemple à la frontière franco-italienne, entre la ville française de Menton (région PACA) et la ville italienne de Vintimille (province de Ligurie). Les Sociétés d’économie mixte sont un outil juridique français utilisé dans les Etats membres de l’UE. Elles reçoivent et utilisent des capitaux ou des financements publics et portent sur des B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 92 Guide pratique de la coopération transfrontalière Groupements d’intérêt public Les Groupements d’intérêt public (GIP) sont des mécanismes créés par la législation française. Prévus à l’origine pour le développement de la technologie et de la recherche scientifique, et notamment pour assurer les relations entre universités et entreprises, ils intéressent également aujourd’hui le domaine social et la santé, la formation et la gestion. Les Groupements d’intérêt public français sont créés par des accords entre organismes privés et publics, et les autorités régionales et locales peuvent également en faire partie. Le Groupement d’intérêt public peut donc passer des accords entre organes publics, personnes privées et organisations sans but lucratif (du domaine public ou privé). Ils peuvent entreprendre toute une panoplie d’activités telles que la gestion des équipements publics (au sens large), ou entreprendre des travaux de recherche et de développement technologique conjoints entre secteurs public et privé. En France, les Groupements d’intérêt public peuvent être considérés comme des instruments dynamiques de gestion de projet, qui permettent de créer des structures de liaison. Toutefois, ils restent soumis à la législation française ainsi qu’à un contrôle strict par les instances nationales (notamment en ce qui concerne les opérations financières). Ce contrôle, auquel il faut ajouter la lenteur des processus de décision, a jusqu’ici représenté un obstacle majeur à leur utilisation dans la coopération transfrontalière. En France, le débat sur la coopération transfrontalière a amené les autorités nationales à proposer une révision de la réglementation des Groupements d’intérêt public, afin de l’élargir à la coopération transfrontalière. La loi Joxe de 1992 a ainsi donné de nouvelles compétences aux administrations publiques, qui peuvent désormais fonctionner au niveau transfrontalier (art. 133). Pour la première fois, des organes territoriaux français peuvent intervenir au sein d’une instance publique étrangère. Ils ne sont cependant pas autorisés à conclure des accords avec des organes similaires de l’autre côté de la frontière. Cette participation vise à faire respecter les compétences et les engagements internationaux de la France, et implique une autorisation spéciale du gouvernement national. Dans la pratique, cette loi autorise la participation d’organes territoriaux étrangers à des sociétés françaises d’économie mixte, avec une participation majoritaire de la France (voir le paragraphe précédent). La principale innovation de cette loi, c’est la reconnaissance officielle et l’introduction d’un instrument juridique: le Groupement d’intérêt public (GIP) permet la participations d’organes régionaux étrangers à la gestion des projets et des programmes. Quelles que soient les possibilités ouvertes par ce nouvel outil juridique, aucun GIP transfrontalier n’a encore été créé en France. Accords pratiques ad hoc Les organes pratiques ad hoc concernant un projet sont ceux qui, sans cadre juridique formel, ont été mis en place dans la plupart des régions fron- B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 93 Guide pratique de la coopération transfrontalière talières pour aider à la réalisation de projets transfrontaliers. Dans un certain nombre de régions, des structures informelles ad hoc de ce type existent depuis un certain temps dans le cadre de réseaux ou de groupements d’intérêt engagés dans la coopération transfrontalière ou s’intéressant à celleci. La création du programme d’appui à la coopération transfrontalière INTERREG a donné à nombre de ces organisations/réseaux l’occasion de répondre aux appels des gouvernements nationaux, et de soumettre des propositions de projets transfrontaliers. Les structures de travail créées dans les régions frontalières d’Europe pour effectuer des opérations de coopération transfrontalière se présentent sous diverses formes, regroupent des acteurs divers et se donnent des objectifs et des tâches différents. Voici quelques-uns des objectifs ou tâches que peuvent se donner des structures de ce type: • • Aider au processus de planification de projets sur la frontière grécobulgare. Entre autres, un certain nombre de groupes de travail conjoints ont été créés pour identifier les projets et les domaines d’activité pour la coopération dans les divers domaines, par exemple dans le domaine économique, environnemental, ou entre autorités locales. Soutenir la mise en œuvre de projets transfrontaliers au niveau de leur gestion. Cet aspect comprend une série de tâches, dont le développement d’un programme de travail (en plusieurs étapes), ainsi que la définition et l’attribution des tâ- ches spécifiques, le contrôle et le suivi du projet en cours, l’évaluation ex ante et ex post afin de définir les activités qui pourraient être nécessaires par la suite; • Assurer une aide globale ou spécifique dans certains domaines de la coopération, c’est-à-dire remplir des fonctions de conseil auprès des structures de coopération existantes, un secrétariat ou un groupe de travail transfrontalier par exemple. Divers acteurs peuvent être impliqués dans ces structures d’appui en fonction de l’objectif, de la nature et/ou de la taille du projet. Selon la nature ou le thème du projet, divers acteurs locaux pourront être concernés: • • • • • • • • Autorités locales et régionales Administrations locales Partenaires sociaux Associations locales s’intéressant à la coopération (société de protection de l’environnement, associations pour la sauvegarde du patrimoine par exemple) Entrepreneurs locaux Établissements d’enseignement, universités, écoles techniques Centres technologiques, parcs scientifiques Chambres de commerce et d’industrie. Conclusions concernant structures juridiques les De nos jours, il n’existe dans les Etats membres de l’Union européenne aucun instrument unique de coopération transfrontalière au niveau des projets. B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 94 Guide pratique de la coopération transfrontalière On dispose d’une série d’instruments dérivés du droit communautaires (par exemple les GEIE) ou de pratiques de coopération bilatérales (législation nationale, accords ad hoc, etc.). Il faut ici remarquer que la plupart des instruments décrits plus haut reposent sur des initiatives de coopération, c’està-dire sur des efforts de niveau national et/ou régional, ou encore sur des zones ou des situations de coopération spécifiques. Ces outils sont donc soumis à un certain nombre de restrictions liées au cadre juridique national ou bilatéral au sein duquel ils fonctionnent. C’est donc le type de coopération transfrontalière en question (projets spécifiques, programmes pluriactivités, programmes multi-projets) qui détermine le type de mécanisme à utiliser. La coopération de projet est donc plus simple à mettre en pratique que la coopération de programme, puisqu’elle ne nécessite que des contacts ou des accords informels. La coopération de projet peut donc constituer la première étape d’une coopération intégrée à long terme dans divers domaines d’intérêt réciproque. Deux autres facteurs essentiels doivent être pris en compte en ce qui concerne la coopération transfrontalière sur un projet: la durée du projet (nécessitant un dispositif de court ou de long terme) et la conformité du dispositif aux besoins de l’action ou du projet à entreprendre. Le degré de coopération dépend donc de la nature et du type de projet de coopération (contenu, objectif, durée, etc.) ainsi que du type de dispositif disponible dans la législation nationale. Les conclusions suivantes peuvent en être tirées: • En général, les projets transfrontaliers ne sont pas compliqués et ne nécessitent pas absolument de solutions institutionnelles et formelles (solutions ad hoc, ou une série d’accords entre les autorités locales et d’autres acteurs permettant la préparation, la gestion et la mise en œuvre des projets transfrontaliers); • Des projets de coopération peuvent cependant être associés à des structures ou dispositifs de coopération institutionnels (EUREGIO par exemple; voir également le chapitre B.2). Ceci s’avère particulièrement utile pour des projets plus importants (en termes de budget) ou de plus longue durée, qui nécessitent un contrôle financier plus important et un garant institutionnel; • Certains dispositifs se prêtent mieux que d’autres aux initiatives de coopération transfrontalière d’ordre commercial ou économique (le GEIE par exemple). Selon les cas et la législation nationale, ces dispositifs peuvent être associés à d’autres dispositifs (les Sociétés d’économie mixte en France, la Società per Azioni en Italie, les Regies au Portugal); • Quant aux actions de coopération menées par les autorités publiques, et les autorités régionales en particulier, la France est le seul Etat membre de l’Union européenne à avoir adopté un outil spécifique, le Groupement d’intérêt public (GIP), auquel on peut avoir recours pour les projets de coopération transfrontalière. Cet instrument n’a cependant pas encore fait la preuve de son utilité. B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 95 Guide pratique de la coopération transfrontalière Remarques concernant la qualité des futurs projets transfrontaliers Les futurs programmes INTERREG III devraient attacher une importance particulière à la qualité des projets transfrontaliers, leur influence sur l’économie et les avantages géographiques, leur cohérence et leur signification transfrontalière. C’est pourquoi il est essentiel de définir conjointement dans le futur programme INTERREG III ce qui fait l’importance transfrontalière d’un projet. Ces quelques questions élémentaires peuvent être utiles: • • • • • • • Ces projets se basent-ils sur des stratégies sectorielles régionales communes (tourisme, traitement des déchets, environnement, infrastructure)? Ces critères sectoriels communs mettent-ils clairement en évidence la valeur du projet (par ex. emploi, infrastructure, tourisme, PME, économie)? Quelles doivent être l’importance minimum et maximum du projet? Par exemple: pas moins de 50 000 ou de 100 000 euros; et un projet ne doit pas être si important qu’il épuise les ressources de tout un secteur (par exemple: une rue coûterait si cher qu’il ne serait pas possible de réaliser d’autres projets dans le cadre du programme) En quoi le projet est–il transfrontalier? Quelles sont les possibilités de développement du projet, sa durée de vie économique, les emplois créés, etc. Jusqu’à quel point la région s’estelle engagée (preuve de l’existence d’un besoin réel)? Ce projet s’arrête-t-il à la frontière, • ou est-ce un projet véritablement transfrontalier? Comment définir un projet transfrontalier? (par ex.: coopération au niveau du contenu, de l’organisation, des personnes et/ou financière entre partenaires de part et d’autre de la frontière). Voici une excellente définition d’un projet transfrontalier, basée sur l’expérience de la coopération transfrontalière à la frontière germanonéerlandaise: Il y a projet transfrontalier dès lors que des partenaires de part et d’autres de la frontière sont impliqués au niveau du contenu, de l’organisation, des personnes et financièrement. • • • • Au niveau du contenu: coopération germano-néerlandaise sur le contenu et les objectifs du projet, même lorsqu’il n’est réalisé que dans un seul pays. Au niveau de l’organisation: représentation conjointe de part de d’autre de la frontière, sous la responsabilité de l’un des partenaires (le demandeur officiel). Ceci est également valable lorsque le projet n’est mis en œuvre que dans un seul pays. Au niveau personnel: mise en œuvre conjointe du projet par des responsables de part et d’autre de la frontière. Au niveau financier: les responsables du projet apportent conjointement une contribution régionale minimum de 20%. La participation financière au niveau régional doit également être assurée, même lorsque le projet n’est mis en œuvre que dans un seul pays. Outre les quotas régionaux allemand et néerlandais, les ministères B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 96 Guide pratique de la coopération transfrontalière de l’économie allemand et néerlandais cofinancent le projet à raison de 30% maximum. Ceci est également valable dans le cas des projets qui ne sont mis en œuvre que dans un seul pays. Les projets INTERREG IIIA qui ne sont mis en œuvre que dans un seul Etat membre doivent satisfaire au minimum à l’un des quatre critères mentionnés ci-dessus. Il existe de nombreux indicateurs de projet quantitatifs et qualitatifs, mais qui se mesurent de manière différente. Il serait souhaitable de développer des indicateurs pour chaque domaine d’action et d’associer les responsables de projet à ce processus. Par exemple, la création d’emplois lors de la construction d’infrastructures (par exemple une route) constitue un indicateur favorable pour le court terme, mais une fois la route terminée les emplois risquent de disparaître. La création d’emplois durables passe plutôt par la coopération avec les PME. Dans le domaine touristique, les emplois ne sont le plus souvent mesurables qu’indirectement: si l’on peut constater une croissance générale, celle-ci n’est pas uniquement attribuable à INTERREG. Dans tous les cas, tous les futurs projets INTERREG IIIA devraient inclure des indicateurs de projet, soit sous une forme descriptive, soit sous la forme d’une matrice d’évaluation couvrant pour l’essentiel les points suivants: • • • • • • l’amélioration de la situation de l’emploi; Contribution du projet à la levée des restrictions liées aux frontières; Effet „eurorégional“ du projet (par exemple: avantages géographiques, acceptation par la population. Les futures structures INTERREG responsables du choix du projet devraient évaluer les projets en fonction de leur complétude au moment de la demande, leur signification transfrontalière, leurs possibilités de développement ultérieur et leur contribution spécifique à la région. Il convient également de déterminer si les projets sont souhaitables au regard des plans, des programmes et des objectifs nationaux. Pour éviter les lourdeurs bureaucratiques, il est souhaitable que ce soit l’administration du lieu du siège du responsable du projet qui donne l’avis principal, l’autorité correspondante du pays voisin ne fournissant qu’un avis complémentaire, qui en outre ne concerne que les points et les critères qui ne peuvent être contrôlés que par cette instance (par exemple les frais de personnel créés dans le pays voisin). En plus des critères repris dans les avis INTERREG, il est possible de développer des critères spécifiques à la région et devant être pris en compte pour les projets. Effet de synergie; Cohérence avec les plans et les programmes transfrontaliers Euregio; Valeur ajoutée du projet; Contribution du projet à B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 97 Guide pratique de la coopération transfrontalière GEIE ECOM (UK/IRL) Type d’organisation: La Chambre de commerce européenne (European Chamber of Commerce) est un Groupement économique d’intérêt européen. Date de la création: 1993 Structure et compétences: L’organisation est un GEIE créé par la Chambre de commerce de Derry (Irlande du Nord/UK) et la Chambre de commerce de Letterkenny (IRL). Conseil d’administration: Comité directeur Bureaux locaux: Sous-comités: Comité technique: Chacune des chambres de commerce est représentée au conseil. Responsable de la gestion au jour le jour. Le Président et le Vice-président du Conseil d’administration en font partie, ainsi qu’un Directeur général (également responsable des deux bureaux de Derry et de Letterkenny). C’est le Comité directeur qui fixe les priorités et les stratégies, gère les projets et leur financement, et nomme les responsables du développement. Des bureaux, dirigés chacun par un responsable du développement, ont été créés à Derry comme à Letterkenny. Gérés par les responsables du développement, les sous-comités sont chargés de la recherche, du financement, des réseaux, du personnel et de la direction des Groupes d’intérêt spécial (Special Interest Groups - SIGs). Inclut la participation d’autres pays européens. Le financement d’ECOM est assuré par un ensemble de sources internationales et nationales, telles que British Telecom, Telecom Eiram, International Fund of Ireland/IFI, Allied Irish Bank, Industrial Development Authority, Údaras na Gaeltachta. Compétences en relation avec INTERREG Une aide importante a également été apportée à ECOM par le programme INTERREG. Plusieurs projets one été soumis par ECOM pour un financement direct d’INTERREG dans divers domaines: embauche d’un directeur de projet, préparation d’un bulletin d’information, analyse SWOT, (forces et faiblesses, atouts et menaces) de la région, préparation d’un séminaire sur INTERREG, lancement d’une „Récompense européenne de la réussite“. D’autres projets transfrontaliers ont été financés avec une participation plus faible d’INTERREG dans les secteurs gérés par les Groupes d’intérêt spécial (identification des créneaux du marché pour les entreprises transfrontalières du secteur des boissons non alcoolisées et de l’alimentation, analyse des faiblesses du marché, formation et techniques de beaux emballages pour les entreprises d’artisanat et de cadeaux situées dans la région transfrontalière, identification des besoins en matière de télécommunications et liaison de deux réseaux informatiques de part et d’autre de la frontière). B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 98 Guide pratique de la coopération transfrontalière Atouts pour la coopération transfrontalière: D’importantes entreprises locales sont membres des Groupes d’intérêt spécial qui constituent la base des activités du GEIE ECOM. La responsabilité de la coopération transfrontalière incombe donc à l’économie locale. Cinq Groupes d’intérêt spécial ont été créés (vêtement et textile, alimentation et boissons, technologies de l’information et télécommunications, artisanat et cadeaux, services juridiques), dont l’objectif est de permettre aux entreprises participantes de renforcer leurs activités transfrontalières. Contact: IT Centre Ard O'Donnell Letterkenny IRL-County Donegal Tel.: +353 - 74 - 247 95 Fax: +353 - 74 - 248 11 B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 99 Guide pratique de la coopération transfrontalière GEIE INSTITUT POUR LA COOPERATION REGIONALE ET L’ADMINISTRATION EUROPEENNE (D/F) Type d’organisation: „L’Institut pour la coopération régionale et l’administration européenne“ est un Groupement économique d’intérêt européen franco-allemand. L’Euro-Institut a été créé par un ensemble d’autorités et d’institutions françaises et allemandes: le Land de Bade-Wurtemberg, l’Etat français, la Région Alsace, le département du Bas-Rhin, la Communauté urbaine de Strasbourg, la ville de Kehl, l’Université Robert Schuman de Strasbourg, la Kehler Akademie et la Fachhochschule für Öffentliche Verwaltung (Ecole d’administration publique) de Kehl. Les objectifs de l’Euro-Institut sont l’organisation et la promotion d’activités de formation, de recherche et de conseil tendant à encourager la coopération transfrontalière entre la France, l’Allemagne et les pays voisins de la région du Haut-Rhin. Une formation théorique et pratique sur la coopération transfrontalière et sur des thèmes généraux concernant l’intégration européenne y est donnée. Date de la création: 1993 Structure et compétences: Direction: L’Euro-Institut est dirigé par un Directeur français et un Directeur allemand (en France et en Allemagne respectivement) ayant chacun un domaine de compétences distinct. Assemblée des membres: Représente les membres du GEIE (dispose de compétences dans le domaine du statut légal, du financement et du budget) Dirige l’Assemblée des membres. Président: Constitué de scientifiques et de formateurs représentant les écoles et univerConseil consultatif: sités participantes ainsi que six représentants des collectivités territoriales. Responsable des orientations du GEIE pour la formation et la recherche. Compétences en relation avec INTERREG: L’Euro-Institut s’est vu allouer un cofinancement d’INTERREG d’un montant de 919 551 ECU. 50% des coûts totaux ont été financés par les régions (Land de Bade-Wurtemberg, Etat français, Région Alsace, département du Bas-Rhin). Ce budget couvre les frais généraux du GEIE. Atouts pour la coopération transfrontalière: C'est le premier exemple d'un GEIE spécifiquement voué à la formation, à la recherche et à la coopération entre organismes de l’administration publique s’intéressant à la coopération transfrontalière. Le travail effectué par l’Euro-Institut devrait servir à l’avenir de base à une coopération transfrontalière plus étendue entre les organismes qui ont recours à ses services. Contact: Euro Institut GEIE Institut pour la coopération régionale et l’administration européenne Fachhochschule für öffentliche Verwaltung Kehl Kinzigallee, 1 Tel.: +49 - 7851 - 89 413 D-77694 Kehl Fax.: +49 - 7851 - 89 474 B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 100 Guide pratique de la coopération transfrontalière GEIE EUROCORP (B/NL/F/E/UK) Type d’organisation: Le GEIE Eurocorp a la forme juridique d’un Groupement économique d’intérêt européen. Date de la création: 1990 Structure et compétences: Le GEIE Eurocorp a été créé par cinq partenaires de cinq pays. Assemblée générale: Regroupe les membres du GEIE, a la responsabilité de toute modification des accords, de la comptabilité annuelle, de l’exclusion et de l’acceptation des membres. Comité directeur: Comprend un représentant de chacune des organisations membres, qui dispose d’une seule voix. Les décisions sont prises à la majorité des voix. Directeur général: Désigné par le Comité parmi ses membres, le Directeur est chargé d’exécuter les décisions prises par le Comité et remplit les fonctions nécessaires au fonctionnement du GEIE. Compétences en relation avec INTERREG: Le GEIE Eurocorp a pour objectif la création d’un canal permanent d’échanges de propositions commerciales sélectionnées sur une base de réciprocité entre ses membres, à un taux de rémunération déterminé. Ce projet a fait la preuve de son intérêt auprès des entreprises des régions frontalières, bien que ses activités n’aient pas encore reçu de financements d’INTERREG. Le GEIE permet à ses membres d’échanger des informations commerciales sur des partenaires possibles (taille, informations financières, produits, marchés, qualité des affaires proposées, profil du partenaire, degré de confidentialité, etc.). Atouts pour la coopération transfrontalière: Les activités du GEIE Eurocorp conviennent à une coopération transfrontalière grâce aux informations qu’il fournit sur les possibilités commerciales pour les entreprises localisées et/ou travaillant dans la région transfrontalière. Contact: GOM Vlaams-Brabant Société de Développement Régional du Brabant-Flamand Toekomstraat 36-38 B-1800 Vilvoorde Tel.: +32 - 2 251 51 71 Fax: +32 - 2 252 45 94 B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 101 Guide pratique de la coopération transfrontalière SOCIETE D’ECONOMIE MIXTE MENTONVINTIMILLE (F/I) Type d’organisation: La Société d’économie mixte des Alpes-Maritimes (SEMAM) a été choisie par les villes de Menton, région PACA (F) et Vintimille, Ligurie (I) pour développer des actions et une coopération transfrontalières. Date de la création: 1990 (Accord Menton/SEMAM) Structure et compétences: Constituée des deux villes avec l’aide de la SEMAM. La commission a des Commission conjointe: Conseils municipaux: SEMAM: pouvoir consultatifs et inclut des représentants élus des deux villes ainsi que des fonctionnaires des deux municipalités. Elle a pour mission d’adopter un programme de travail et de diriger la coopération transfrontalière de proximité (CTP), qui s’efforce de délimiter un territoire transfrontalier par des initiatives conjointes de planification et de développement. Les décisions sont prises par les conseils municipaux des deux villes. Cet organisme est l’outil de gestion et de développement des deux villes en matière de coopération transfrontalière. Compétences en relation avec INTERREG: Les Sociétés d’économie mixte ont un rôle de consultation et de pilotage dans les projets d’INTERREG I qu’ils ont eux-mêmes préparés pour la région transfrontalière. Les projets sont présentés à la Commission conjointe responsable du Programme opérationnel franco-italien d’INTERREG (frontière occidentale). Parmi les projets soumis par les deux Sociétés d’économie mixte figurent la création d’un „Centre d’innovation des entreprises „ (Trans BIC Riviera), la création d’un centre universitaire et d’un Institut universitaire de technologie francoitalien, le traitement conjoint des déchets urbains solides, l’harmonisation des programmes d’urbanisme francoitaliens, et la mise en œuvre et la coordination d’un EURES transfrontalier (Euroguichet social)*. Atouts pour la coopération transfrontalière: Les projets transfrontaliers de Menton-Vintimille sont traités projet par projet. La Société d’économie mixte aide également des projets lancés par d’autres participants de la région transfrontalière (municipalités, autorités régionales et provinciales, chambres de commerce et d’industrie, investisseurs privés). Contact: SEMAM Agence de Menton, Agora Rue de la République, 12 A F-06500 Menton Tel: +33 - 93 - 28 58 36 Fax: +33 - 93 - 41 33 57 SEMAM; Bureau de Ventimiglia Via Mazzini Tel.: +39 - 184 35 77 I-Ventimiglia Fax: +39 - 184 35 77 * voir chapitre C2, „Développement économique“ B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 102 Guide pratique de la coopération transfrontalière EXEMPLES DE STRUCTURES AD HOC Storstrøms Amt/Ostholstein (DK/D) Les Programmes opérationnels INTERREG I et II pour cette région frontalière germano-danoise ne couvrent qu’un petit nombre de projets. Un Comité germano-danois, créé pour chacun des projets élus, a pour tâche principale d’assurer aide et suivi aux projets dans leur évolution. Ces comités regroupent des représentants des institutions régionales et locales concernées par le projet ou impliquées dans sa réalisation. Oberrhein Mitte Süd (D/F/CH) Dans la région frontalière France/Allemagne/Suisse, des groupes similaires ont été mis en place pour tous les projets INTERREG I et II. Dans un certain nombre de cas, ces groupes existaient déjà depuis un certain temps sous forme de réseaux ou de groupes d’intérêt, et nombre d’entre eux ont déjà eu l’initiative des projets. Leurs fonctions dépendent pour une large part du type de projet en question, mais ils sont toujours chargés de la préparation et de la mise en œuvre des projets, en collaboration étroite avec le secrétariat. Flandre occidentale/Nord-Pas de Calais (B/F) Une structure plus élaborée au niveau des projets a été mise en place dans la région transfrontalière Flandre occidentale/Nord-Pas de Calais. Il s’agit d’une structure spécialisée chargée de gérer un projet de „recherche action“ pour établir une coopération dans le domaine de la santé. Le projet inclut des travaux de recherche détaillés dans trois domaines: • Aspects juridiques des prestations des services de santé dans la région transfrontalière; • Infrastructures/prestations existantes; • Besoins actuels de services de santé. Un certain nombre de partenaires ont participé à ce projet et, pour assurer une coordination efficace des divers intérêts/besoins, une structure globale a été créée, incluant un Comité de pilotage constitué des différents acteurs participant à l’étude. Le Comité est chargé de veiller à la cohérence globale du projet en ce qui concerne les méthodes de travail et les dépenses prévues par le budget (les tâches et le budget sont répartis en trois étapes). Les régions ont également créé un Comité de suivi, chargé de la coordination des tâches, supervisé par le Comité de pilotage. Le travail de recherche lui-même est exécuté par deux Cellules de recherche constituées d’un chercheur, d’un coordinateur et d’experts (qui travaillent à la demande des partenaires respectifs). Espagne/Portugal Dans plusieurs régions de la frontière hispano-portugaise, la coopération entre entrepreneurs locaux et Chambres de commerce s’est établie sur des bases relativement informelles, sous forme de séminaires ou d’ateliers permettant l’échange de vues et d’expériences sur des questions telles que l’investissement dans une région frontalière, la recherche de partenaires commerciaux, etc. Certaines de ces structures de coopération ou ad hoc ont été renforcées à l’aide de certain instruments/projets dans le cadre du projet INTERREG IIA, par exemple par la création d’un fonds de capital-risque transfrontalier. En général, les résultats des actions et des partenariats entrepris au sein de ces structures ad hoc sont très positifs, bien que difficiles à mesurer. La nécessité de structures légères et souples stimule la coopération en cours dans le cadre des programmes actuels ainsi que des activités à long terme entreprises par les divers acteurs locaux, privés et publics. Le développement de nouvelles idées de coopération appelées à être mises en œuvre sous la forme de projets et de propositions ou à étendre les réseaux existants est également encouragé. B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 103 Guide pratique de la coopération transfrontalière Centres de télématique - INTERREG IIa (GR/I) Les services de télématique sont fournis par des centres de télématique grecs/italiens dont les points d’accès se trouvent à Patras et Igoumenitsa (GR), ainsi qu’à Bari et Brindisi (I). L’objectif principal de cette coopération est de développer l’économie et le tourisme dans les régions des Pouilles (I), de Grèce occidentale, d’Epire et des Iles ioniennes (GR). Ces services concernent le commerce électronique, le marketing en ligne, le service à la clientèle, le transfert de technologie, le conseil et le télé-enseignement. Tandis que, du côté italien, ces services d’adressent exclusivement aux PME, le centre grec entend également proposer des services publics, par exemple touristiques et culturels ou environnementaux. Le projet est mis en place en deux temps: • Cinq études préliminaires: faisabilité, coopération transfrontalière, services proposés par les centres, infrastructure, organisation des centres en Grèce. • Conception et développement des services, et mise en service expérimentale des centres. Les centres et leurs partenaires proposeront à l’avenir une gamme élargie de services susceptibles de faciliter la coopération transfrontalière en fonction des besoins du marché. Le projet prévoit une continuation à long terme, au-delà de la période de soutien par INTERREG. Zentrum für Neuro-Fuzzy Technologien für KMU – INTERREG IIA (D/NL) Le Zentrum für Neuro-Fuzzy-Technologien (Centre des neurotechnologies floues) (Universités et écoles à Münster et Enschede) met en œuvre des mesures de recherche et de développement de processus techniques de réglage: • La logique floue concerne entre autres les domaines suivants: rationalisation, amélioration de la qualité, économies d’énergie. • Les réseaux neuronaux imitent le fonctionnement du cerveau humain pour la reconnaissance du langage, le traitement des images et le réglage. Les neurotechnologies floues permettent de tirer parti des avantages de ces deux domaines tout en évitant leurs inconvénients (stockage non structuré des données, absence de capacité d’apprentissage). Le projet INTERREG comprend les aspects suivants: • Conseil spécialisé aux petites et moyennes entreprises sur la neurotechnologie floue, développement d’exemples de solutions, recherche fondamentale/développement pour des applications concrètes, • Projets transfrontaliers entre sociétés (par exemple transfert de nouvelles technologies, droits relatifs aux brevets, etc.), • Formation de stagiaires issus des sociétés, mise en relation avec les points de transfert de la région. En 4 ans, environ 500 PME ont reçu des conseils et des solutions spécifiques à leurs problèmes en cas de faillite des méthodes traditionnelles, par exemple: • Développement et introduction d’un système de diagnostic/pronostic de commande de machines, basé sur la logique floue et les réseaux neuronaux; électrotechnique; 200 salariés • Développement d’un indicateur de position „flou“ breveté (par exemple pour une installation de mise en bouteilles); électrotechnique; 7 salariés • Développement de détecteurs physiques intelligents; projet de société, électrotechnique; 200 salariés Dans le cadre de ce projet, 6 emplois ont été créés. L’introduction de la technologie floue a déjà permis de créer ou de garantir plus de 200 emplois de part et d’autre de la frontière. Plus de 20 places ont été créées pour de jeunes ingénieurs ayant des connaissances approfondies dans ce domaine. Ces emplois représentent pour les sociétés un investissement humain sûr dans le domaine des nouvelles technologies. Ce projet a également attiré du personnel spécialisé dans la région et donc créé des conditions favorables à la création de nouveaux emplois liés aux nouvelles technologies. La compétitivité des sociétés de l’Euregio, et en particulier des PME, a été considérablement améliorée sur le plan national et international. Le projet "Zentrum für Neuro-FuzzyTechnologien" a été choisi comme projet de démonstration à la foire-exposition mondiale de Hanovre, „Expo 2000“. B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 104 Guide pratique de la coopération transfrontalière Circulation sans frontières – INTERREG IIA (A/D) Avec ses 500 000 habitants, l’Euregio Salzbourg - Land de Berchtesgaden - Traunstein (D/A) est une région européenne attractive sur le plan économique, qui tire parti de ses chances des deux côtés de la frontière. La „Grenzüberschreitende Verkehrsverbund Land Salzburg-Landkreis Berchtesgadener Land" (Association transfrontalière pour la circulation Land de Salzbourg – Land de Berchtesgaden) fut créée en 1997 suite à la signature d’un accord de coopération entre la région allemande et le Land de Salzbourg qui faisait entrer la première dans le Österreichischer Verkehrsverbund sans qu’il fût nécessaire de signer un accord national. Depuis ce temps, tous les habitants de cette Euregio peuvent circuler entre tous les arrêt de bus de part et d’autre de la frontière avec un seul ticket à tarif unique. Un système de zones tarifaires a été mis en place, ainsi que des distributeurs de tickets électroniques. Avec ces liaisons transfrontalières et ce nouveau modèle de circulation, deux systèmes de transport public ont été harmonisés sur le plan juridique et financier (un seul ticket, un seul tarif). Chaque ticket est traité comme un enregistrement et réparti suivant un modèle tarifaire alvéolaire. Les problèmes de devises et de taux de change ont été résolus, les différents taux d’imposition et les cadres juridiques harmonisés. La recette de la vente des tickets revient par l’intermédiaire de la Salzburger Verkehrsverbundgesellschaft aux Länder, aux administrations régionales et aux sociétés de transport. Résultat à ce jour: le nombre des usagers des transports publics de proximité augmente, les avantages géographiques de la région et les relations et la coopération avec le centre de Salzbourg sont renforcés. Deutsch-Polnische Wirtschaftsförderungsgesellschaft (D/PL) La Deutsch-Polnische Wirtschaftsförderungsgesellschaft (Société d’encouragement à l’économie germanopolonaise) est une société anonyme dont le siège est à Gorzow (PL). Les actionnaires sont les Länder allemands et les voïvodies de la frontière germano-polonaise. Parmi ses objectifs: • Encouragement et soutien aux projets concrets de coopération et d’investissement de part et d’autre de la frontière • Conseils et information aux sociétés allemandes et polonaises, par exemple sur la législation spécifique • Collaboration à la mise en place de conditions-cadres infrastructurelles pour la coopération transfrontalière • Rassemblement et préparation d’informations locales, de chiffres-clés et de propositions, • Organisation d’expositions et de bourses de rencontres et de collaboration, et de structures d’information et de formation pour les entrepreneurs et autres dirigeants d’entreprise Environ 50 projets de coopération ont été menés à bien, dont: • Projet pilote „textile“: le premier projet germano-polonais de coopération, depuis la conception jusqu’à la commercialisation, la vente et les activités de service, sur une collection commune de vêtement féminins de luxe. • Projet pilote „banque de données économique“: informations essentielles pour la coopération et l’investissement, destinées surtout aux PME de part et d’autre de la frontière. La société a eu un effet manifeste dans les régions frontalières ayant des désirs concrets de coopération et d’investissement transfrontaliers. Elle a permis notamment la création réussie de joint-ventures, qui à terme devrait entraîner la création de 1075 nouveaux emplois. B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 105 Guide pratique de la coopération transfrontalière Transfert de technologie transfrontalier dans la région PAMINA (D/F) L’objectif de cette opération est d’encourager les transferts de technologie afin de promouvoir les synergies entre PME et améliorer leur compétitivité sur le plan international. Ce réseau offre des informations et des conseils exhaustifs et spécialisés, par exemple (1) une importante banque de données en ligne franco-allemande, (2) des conseils transfrontaliers pour les PME ainsi que le soutien à la coopération entre entreprises, (3) l’organisation de manifestations transfrontalières (séminaires, voyages d’études) pour les services publics intéressés, (4) opérations de marketing et de relations publiques visant à faire connaître la région dans un contexte économique plus large, (5) création d’un club régional PAMINA, structure informelle et ouverte pour gens d’affaires allemands et français et (6) stages pour les jeunes. Ce projet a permis de renforcer et d’élargir les contacts transfrontaliers entre entreprises dans les domaines de la technologie et de l’innovation, et d’atteindre d’autres acteurs dans ces mêmes secteurs. Le réseau se base sur un partenariat solide entre les secteurs public et privé. Aux PME en quête d’informations et de conseils, il propose des contacts avantageux et des services de conseil spécialisé. Les PME déjà engagées dans un projet transfrontalier bénéficient d’une offre de compétences, d’une plus grande souplesse et de nouvelles opportunités commerciales. Le „Regio Club PAMINA“ offre la possibilité de discuter des aspects transfrontaliers du monde des affaires, et sert également de forum pour le développement de nouvelles idées de projets. Un Centre de services aux entreprises a été créé pour informer les micro-entreprises des avantages de la coopération transfrontalière. Emission télévisée „Hier-Her“ – INTERREG IIA (DK/D) Dans la région du Schleswig/Sønderjylland, la coopération croissante est désormais soutenue et documentée par une émission de télévision régulière et indépendante réalisée par les télévisions danoise et allemande. L’objectif de cette émission est avant tout: - De créer un intérêt pour le pays voisin, sa culture, son histoire, ses façons de penser, son mode de vie - D’encourager la tolérance le long de la frontière - De multiplier les possibilités de communication en améliorant les connaissances linguistiques et géographiques et de faire connaître la région. Depuis 1997, l’émission télévisée conjointe bilingue „Hier-Her“ est diffusée deux fois par mois dans le cadre des programmes régionaux de part et d’autre de la frontière, de 18 à 20 h. Elle se compose de reportages actuels, informatifs et intéressants. Les coûts de production sont couverts par des fonds en provenance d’INTERREG IIA. Les nouvelles conditions de production ont entraîné la création de nouveaux emplois dans la région et amélioré le niveau de qualification des salariés des chaînes télévisées; l’audience n’a cessé d’augmenter. Le contenu de l’émission est utilisé comme matériel pédagogique dans les écoles. „Hier-Her“ a reçu en 1997 le „Prix Circom Régional“ attribué par la DGXVI de l’Union européenne. B 3 Structures de coopération au niveau d’un projet 106 PARTIE C EXEMPLES DE BONNES PRATIQUES C1 AMENAGEMENT DU TERRITOIRE Guide pratique de la coopération transfrontalière CHAPITRE C 1: AMENAGEMENT DU TERRITOIRE EN BREF: Ce chapitre présente divers niveaux et diverses formes de la coopération transfrontalière ainsi que des mesures tendant à intensifier la politique d'aménagement du territoire transfrontalier. L'aménagement du territoire, qui est, depuis quelque temps, connu sous le terme "développement spatial" dans le langage communautaire, est présenté dans ce chapitre comme une "activité horizontale" qui crée un cadre permettant de pratiquer la coopération transfrontalière dans de nombreux secteurs et domaines d'activité. POINTS CLES: • • • • L'aménagement du territoire dans les régions transfrontalières est un processus qui nécessite des analyses et des évaluations jointes relatives à la situation socio-économique de la région entière ainsi que la préparation de plans de développement et l'élaboration des programmes et projets transfrontaliers. En ce qui concerne l'aménagement du territoire, il y a deux niveaux fondamentaux de coop6ration : la coopération sur le plan national/régional et la coopération sur le plan régional/local. Pourtant, la distinction n'est pas toujours claire en raison des différentes fonctions nationales des systèmes de gouvernement centraux ou fédéraux. Les commissions ou communautés de travail traitant l'aménagement du territoire que l'on rencontre dans de nombreuses régions frontalières, fonctionnent sur la base d'accords gouvernementaux, mais ils manquent souvent de pouvoirs de décision. Les organismes d'aménagement du territoire sur le plan régional ou local fonctionnent souvent sans pouvoirs officiels ce qui est également valable pour les eurorégions et les communautés de travail transfrontalières. Pourtant, il y a, dans la pratique, une coopération étroite entre les gouvernements nationaux et ces organismes qui élaborent également leurs propres concepts de l'aménagement du territoire. Les mesures légales (accords intergouvernementaux, harmonisation de l'aménagement du territoire) et les mesures organisationnelles (coordination et extension du rôle des commissions d'aménagement du territoire) permettront d'accélérer I'aménagement du territoire transfrontalier. Les actions pratiques entreprises pour améliorer les politiques d'aménagement du territoire sont illustrées par quelques exemples. EXEMPLES: • • • • • • • • • • • • • • • • Perpectives de développernent régional transfrontalier de l'euregio rhein-maas-nord (D/NL) Analyses socio-économiques "Catalogue" des problèmes des régions transfrontalières (NL/D) Amélioration des rapports écrits sur le travail dans les régions frontalières Préparation de la planification régional et transfrontalière L'élaboration de modèles à grande échelle et transfrontaliers d'aménagement du territoire et de programmes de développement spatial transfrontaliers Travaux de recherche et d'investigation dans la région transfrontalière Allemagne/Pologne (PL/D) Etude d'aménagement du territoire (I/A) Inventaire de données transfrontalières (SLO/A) Etude pour la mise au point d'une réserve naturelle maritime internationale entre la Corse et la Sardaigne (IIF) Etude sur le développement de la région de Bratislava (SK/A) Concept de développement de l'aménagement du territoire transfrontalier (D/NL) Perspective du développement spatial transfrontalière pour l'EUREGIO (D/NL) Aménagement du territoire pour un développement spatial transfrontalier durable du Haut-Rhin (Suisse/Allemagne/France) Schéma territorial INTERREG III – PHARE CBC (D/CZ) Concept ”Viadrina 2000” (D/PL) C 1 Aménagement du territoire 2 Guide pratique de la coopération transfrontalière Sources et bibliographie: ! Council of Europe: Regional Planning. A European Problem, report of the Consultive Assembly, Strasbourg 1968. ! Council of Europe: Conférences Européennes des Régions Frontalières - La Coopération des Régions Frontalières Européennes. (Rap. V. v. Malchus), AS/COLL. From (72)1 Strasbourg 1972. ! Council of Europe: 2nd European Symposium on Frontier Regions - The Cooperation of European Frontier Regions: State of Question and Recent Developments, Parliamentary Assembly, AS/COLL. From (75)L. ! Hansen, N.: Border regions: a critique of spatial theory and a European case study, in: Annals of Regional Science, Vol. 11 (1977). ! Council of Europe: European Regional/Spatial Planning Charta, adopted by the European Conference of Ministers Responsible for Regional Planning, 20.05.198j3, Strasbourg 1983. ! Gabbe, J.: EUREGIO - regionale grenzüberschreitende Zusammenarbeit auf kommunaler Ebene (Regional Transboundary Co-operation at the Municipal Level), in Staatsgrenzenüberschreitende Zusammenarbeit des Landes NRW, hrsg. vom Institut für Landes- und Stadtentwicklungsforschung des Landes Nordrhein-Westfalen (ILS-NRW), Dortmund 1985. ! Malchus, V. Frhhr. v., u. a.: Staatsgrenzen überschreitende Zusammenarbeit des Landes NRW, ILSSchriften, ‚Bd. 1.036, Dortmund, 1985. ! Kommission der Europäischen Gemeinschaften (Hrsg.): Europa 2000 - Perspektiven der künftigen Raumordnung der Gemeinschaft, Luxemburg 1981. ! Europäische Charta der Grenz- und Grenzübergreifenden Regionen, Arbeitsgemeinschaft Europäischer Grenzregionen, 1981, Überarbeitung 1995. ! Akademie für Raumforschung und Landesplanung (Hrsg.): Grenzübergreifende Raumplanung, Forschungs- und Sitzungsberichte, Bd. 188, Hannover 1992. ! Ratti, R.; Reichmann, S. (Hrsg.): Theory and Practice of Transborder Cooperation. Basel and Frankfurt a. M. 1993. ! Veen, A. van der; Cappell, R.; Batey, P.M.J. (Hrsg.): Regional networks, border regions and European integration, in: European research in regional Science, London 1993. ! Cappellin, R.; Batey. P. W. G. (Eds.): Regional networks, border regions and European integration, London 1993. ! Europäische Kommission (Hrsg.): Leitfaden der Gemeinschaftsinitiativen 1994-1999, Luxemburg 1994. ! Malchus, V. Frhr. v.: Artikel ”Grenzüberschreitende Raumordnung”, Handwörterbuch der Raumordnung, hrsg. von der Akademie für Raumforschung und Landesplanung (ARL), Hannover 1994. ! Baltic Institute, The (Hrsg.): Vision and Strategies around the Baltic Sea 2010, Karlskrone/S 1994. ! Meyer, R. P.; Jansen, P.G. u. a.: Grenzübergreifendes Raumordnerisches Leitbild für den nordrheinwestfälisch/niederländischen Grenzraum – Gutachten, ILS-Schriften 86, Dortmund, 1995. ! Ratti, R.: Problématique et stratégie de développement des régions frontiers, in: Außenwirtschaft, 50. Jg. (1995), Heft 2. ! Klein, R.: Grenzüberschreitende regionalpolitische Zusammenarbeit im Rahmen von INTERREG und PHARE, EUREG (1995), Nr. 2. ! Krautzberger, M.; Selke, W.: Perspektiven der bundesstaatlichen Raumplanungspolitik in der Europäischen Union, Wien 1996. ! Gabbe, J.; Martinos, H. a.o.: Practical Guide to Cross-border Co-operation. Second Edition, hrsg. by the Association of European Border Regions (AEBR), Gronau/D 1997. ! Ahrens, K.: Freundschaft über Grenzen, Biblioteca della ”Riviste di Studi Politici Internazionali, Vol. II: Contributi, pp. 5-12, Firenze 1994. ! Faludi A. (red.): Ruimtelijke planning en ordening in een federale staat: Wat gebeurt er bij de buren? Amsterdam 1997. ! Arbeitsgemeinschaft Europäischer Grenzregionen (Hrsg.): VADE MECUM – Grenzübergreifende und INTERREGionale Zusammenarbeit an den Außengrenzen der Europäischen Union, Gronau 1997. ! Arbeitsgemeinschaft Europäischer Grenzregionen (Hrsg.): Die EU-Initiative INTERREG und zukünftige Entwicklungen, Gronau 1992. ! Gabbe, J.: Gemeinsame grenzübergreifende Kriterien für Programme und Projekte, Veröffentlichung der AGEG, Vortragsmanuskript vom 17.01.1998 in Aigen/Oberösterreich, Gronau 1998. ! The WEB/Yearbook 1998 – North European and Baltic Sea Integration, General Editors: L. Hedegaard, B. Lindström, Berlin-Heidelberg-London-Paris-Tokyo 1998. ! Graute, U. (Editor): Sustainable Development for Central and Eastern Europe, Berlin, Heidelberg, New York 1998. ! Roch, L.; Scott, J.; Ziegler, A.: Umweltgerechte Entwicklung von Grenzregionen durch kooperatives Handeln, hrsg. vom Institut für ökologische Raumentwicklung e.V., IÖR-Schriften 24, Dresden 1998. C 1 Aménagement du territoire 3 Guide pratique de la coopération transfrontalière ! Arbeitsgemeinschaft Europäischer Grenzregionen (Hrsg.): Institutionelle Aspekte der grenzübergreifenden Zusammenarbeit, Gronau, Sept. 1998. ! Brunn, G.; Schmitt-Egner, P. (Hrsg.): Grenzüberschreitende Zusammenarbeit in Europa, Baden-Baden 1998. ! Arbeitsgemeinschaft Europäischer Grenzregionen (Hrsg.): Die Zukunft maritimer Zusammenarbeit, Gronau 1998. ! Jansen, P.G.: Grenzübergreifende räumliche Entwicklungsperspektive EUREGIO, Köln, Oktober 1998. ! Clev, H. G.; Clev, K.: ”Grenzüberschreitende Raumordnunsaktivitäten” (Kap. 2.2.2.); Scott, J.: Grenzüberschreitende Planungsorganisationen (Kap. 2.2.3.), in: Akademie für Raumforschung und Landesplanung (Hrsg.): Grundriss der Landes- und Regionalplanung, Hannover 1999. ! Arbeitsgemeinschaft Europäischer Grenzregionen (Hrsg.): Grenzüberschreitendes Finanzmanagement, Gronau 1999. ! Casteigts, M, (Hrsg.): Evaluierung grenzüberschreitender und INTERREGionaler Vorhaben in Europa, Baden-Baden 1999. ! Malchus, V. Frhr. von: Grenzübergreifende Zusammenarbeit auf dem Gebiet der Raumordnung mit den Nachbarländern Deutschlands, Manuskript, Stand 1999. ! Association of European Border Regions (Ed.): Final Report – LACE-TAP First PHASE (1996-1999) – Technical Assistance and Promotion of Cross-Border Cooperation – Related to the Community Initiative INTERREG IIA, Gronau 1999. ! Europäische Kommission – Ausschuß für Raumentwicklung (Hrsg.): EUREK – Europäisches Raumentwicklungskonzept, Luxemburg 1999. ! Europäische Kommission: Mitteilung an die Mitgliedstaaten über die Leitlinien für eine Gemeinschaftsinitiative betreffend die transeuropäische Zusammenarbeit zur Förderung einer harmonischen und ausgewogenen Entwicklung des europäischen Raums – INTERREG III, Brüssel, den 07.04.2000 KOM (2000) ... endg. ! Conférence franco-germano-suisse du Rhin supérieur – Deutsch-französisch -schweizerische OberrheinKonferenz (Hrsg.): lire et construire l’espace du Rhin supérieur – Atlas transfrontalier pour aménager un territoire commun; Lebensraum Oberrhein ... eine gemeinsame Zukunft – Raumordnung für eine nachhaltige Entwicklung ohne Grenzen, Strasbourg 1991. ! European Union Regional Policy (Ed.): Spatial perspectives for the enlargement of the European Union, Authors: Prof. D. Biehl u. a., Brüssel-Luxemburg 2000. ! Arbeitsgemeinschaft Europäischer Grenzregionen (Hrsg.): Eine operationelle Anleitung für die Ausarbeitung und das Management von INTERREG IIIA.Programmen 2000-2006, Gronau 2000. ! Association of European Border Regions (AEBR) – European Commission: LACE INFO SHEETS on Cross-Border Cooperation, Issue 1-12, 1997/2000. ! Association of European Border Regions (AEBR) –European Commission: LACE-Magazine, No. 1-5 (1997/1998-2000). ! Regierungs-Rapport S/DK: Öresund – en region bliver til, Kobenhavn K3 1999. ! Europäische Kommission-Ausschuß für Raumentwicklung (Hrsg.): EUREK-Europäisches Raumentwicklungskonzept, Luxemburg 1999. ! Bundesamt für Bauwesen und Raumordnung (Hrsg.): Raumordnungsbericht 2000, Bonn-Bad Godesberg 2000. ! Europarat-CEMAT (Hrsg.): Leitlinien für eine nachhaltige räumliche Entwicklung auf dem europäischen Kontinent – Entwurf - , Strasbourg 2000. Pour obtenir des informations supplémentaires sur les documents mentionnés ci-dessus, veuillez contacter le Secrétariat ARFE/LACE, ARFE, Tél: +49 2562 702 19, Fax: +49 2562 702 59. C 1 Aménagement du territoire 4 Guide pratique de la coopération transfrontalière Aperçu général Ce chapitre porte sur l'aménagement du territoire des régions frontalières et transfrontalières. Cette activité horizontale nécessite une évaluation des conditions (au niveau de la région et au-delà), et l'élaboration et préparation de plans de développement (politiques, actions et moyens pour en assurer la mise en œuvre) pour les régions transfrontalières en tant qu'unités géographiques. L'aménagement du territoire constitue le cadre pour la coopération transfrontalière et couvre l'éventail des thèmes ou domaines d'action dont il est question dans toute la suite de la partie C de ce Guide pratique, c'est-à-dire le développement économique, transports et infrastructures, l'environnement, etc. Les chapitres suivants traitent de différentes actions dans la domaine de l'aménagement, c'est-à-dire des stratégies de développement, des études, etc. Les modalités pratiques de l'aménagement du territoire nous amèneront également á aborder la question des structures et méthodes nécessités dans les régions transfrontalières. Ce chapitre expose d'abord les démarches entreprises jusqu'à présent pour promouvoir l'aménagement du territoire dans le contexte des changements liés à l'intégration européenne. Ensuite, il s'intéresse particulièrement au développement, aux niveaux et aux formes de la coopération, ainsi qu'aux types et exemples de mesures prises pour intensifier et mettre en application I'aménagement du territoire transfrontalier. INTERREG IIA et IIIA mettent l'accent sur I'importance de l'aménagement du territoire joint et des projets transfrontaliers. En outre, l'aménagement du territoire transfrontalier fut inclus en tant que nouvelle mesure dans C 1 Aménagement du territoire INTERREG IIC et IIB. La mesure "études dans le contexte des plans de développement" signale la nécessité de traiter les régions frontalières comme des "unités géographiques intégrées". De la politique régionale européenne à la politique de l'aménagement du territoire La politique régionale de l'Union européenne vit le jour en 1975, c'est-à-dire, il y a à peu près 25 ans, par une résolution du Conseil basée sur l'article 235 du Traité CEE. Depuis cette date, la politique régionale a pour bout de contribuer à la correction des déséquilibres régionales les plus importants au sein de la Communauté. Pour atteindre ce bout, entre autres, le Fonds Européen du Développement Régional (FEDER), a été créé. Au début, la dimension territoriale a joué un rôle plutôt subordonné dans cette politique régionale. L'Acte Unique Européen (AUE) mis en vigueur le 1er juillet 1987, signifiait un renforcement des objectifs de la politique régional. Les articles 130a-e du Traité CEE sont particulièrement importants pour la politique régionale. Article 130a, paragraphe 2 revient à des termes déjà utilisés dans la préambule du Traité CEE ce qui signifie un complètement des objectifs définis dans paragraphe 1 par une orientation distincte vers les aspects spatiaux: ´La Communauté vise avant tout à surpasser les différences dans le développement des régions et à diminuer l'arriéré des régions les plus défavorisées.' Le Traité de Maastricht sur l'Union européenne (UE), signé le 7 février 1992, va encore plus loin. Par la modification de l'article 130d du Traité CEE en particulier, le Traité de Maastricht prévoit, entre autres, la création d'un 'fonds de cohé5 Guide pratique de la coopération transfrontalière sion' désigné pour accorder de l'assistance financière à un éventail de projets dans les domaines de l'environnement et des réseaux transeuropéens d'infrastructures de transport. Le Traité de Maastricht signifie une nette réorientation de la politique communautaire de l'aménagement du territoire dans plusieurs domaines: Bien que le Traité ne prévoie pas de responsabilités communautaires indépendantes dans le domaine de l'aménagement du territoire, les compétences accordées à l'Union européenne dans le cadre de ce Traité lui permettent de s'engager plus fortement dans ce domaine. • Des approches supplémentaires envisageant une politique européenne de l'aménagement du territoire • • Elargissement du contrôle démocratique du Parlement européen par un droit de veto quant aux modalités des fonds structurels (Art. 130d du Traité CEE); Introduction du principe de subsidiarité en tant que principe général (Art. 3b du Traité CEE); Création du 'Comité des Régions (CDR)' en tant qu'instrument régional permettant la participation directe des territorialités locales et régionales (Art. 198a-c du Traité CEE). En outre, le Traité inclut des conceptions générales sur le développement territorial de l'Union visant à la 'formation d'une espace sans frontières internes‘ et à la 'promotion de la cohésion économique et sociale‘, qui doivent être concrétisées par les objectifs et mesures suivantes: • • • • • Diminution des différences dans le développement des régions (Art. 130a du Traité CEE); Extension des réseaux transeuropéens (Art. 129b.1 du Traité CEE); Préservation et protection de l'environnement ainsi qu'amélioration de la situation environnementale (Art. 130r.1 du Traité CEE); Emploi prudent et approprié des ressources naturelles (Art. 130r.1 du Traité CEE); Préservation de la diversité nationale et régionale (Art. 128.1 du Traité CEE). C 1 Aménagement du territoire En 1983, le Conseil de l'Europe présenta la Charte européenne de l'aménagement du territoire et adopta dans le cadre du CEMAT après avoir travaillé pour plus de 20 ans sur les questions de l'aménagement du territoire. Selon cette Charte, le terme "aménagement du territoire" se réfère 'aux aspects spatiaux de la politique économique, sociale, culturelle et environnementale de toute société.' En 1982/83 les 22 pays qui étaient à ce temps-là membres du Conseil de l'Europe purent se mettre d'accord sur cette formule plutôt générale. Cependant, il y a jusqu'à présent des différences considérables quant à l'interprétation des termes aménagement du territoire ou développement territorial. C'est la raison pour laquelle les états membres de l'Union européenne se sont mis d'accord en 1994 d'employer dans le langage politique européen le terme "politique du développement spatial" qui est plus clair et libre de connotations traditionnelles. La politique du développement spatial est donc une politique soutenant le développement de l'espace concernée selon certains principes et conceptions généraux. Sur la base de la Charte européenne de l'aménagement du territoire et des négociations et débats intensifs des ministres de l'Aménagement du terri6 Guide pratique de la coopération transfrontalière toire depuis 1989 ainsi que sur la base des documents communautaires "Europe 2000 et "Europe 2000+", les ministres de l'Aménagement du territoire se sont mis d'accord sur les ´Aspects principaux d'une politique européenne du développement spatial' dans le cadre de leur réunion informelle à Leipzig le 21 et 22 septembre 1994. Selon ce document, les objectifs essentiels du 'développement spatial' sont les suivants: • • la promotion de la cohésion économique et sociale au sein de l'UE (avancement durable dans les domaines économiques et sociaux) par la diminution des différences dans l'état de développement des régions et la création d'une structure spatiale équilibrée; ainsi que le développement durable qui encourage d'un part un développement économique prenant en considération les aspects environnementaux et préservant les ressources actuelles pour maintenir leur fonctionnalité pour les futures générations et d'autre part un développement spatial équilibré préservant la diversité et portant sur toutes les activités humaines. En réalisant ces objectifs sur le plan national, régional et communautaire, il faut avant tout prendre en considération la diversité régionale en Europe et, par conséquent, la situation particulière et le niveau différent de développement de chacune des régions concernées. Les schémas de développement spatial présentés par le Parlement européen en 1983 et en 1990 ainsi que le document stratégique "Europe 2000" n'étaient pas capables de suffisamment analyser les développements dans l'Europe centrale et orientale dès 1989 et les conséquences qui y étaient liées. C'est la raison pour laquelle les C 1 Aménagement du territoire ministres de l'Aménagement du territoire se sont mis d'accord sur les points suivants lors de leurs réunions informelles à Lisbonne en 1992 et à Liège en 1993: • • • élaboration d'un document stratégique amplifié (Europe 2000+") sur la base des conceptions inclues dans le document "Europe 2000" et couvrant toute l'espace communautaire Mise en relief des réseaux transeuropéens et des réseaux urbains en tant qu'instruments de planification importants sur le plan communautaire dans le cadre de la politique future du développement spatial; Promotion déterminée de 'l'élaboration d'un Schéma de développement de l'espace communautaire'. Orientation continue vers le Schéma de développement de l'espace communautaire Le document ´Aspects principaux d'une politique européenne du développement spatial' élaboré par les Etats membres de l'UE en collaboration avec la Commission européenne en tant que résultat de la conférence informelle des ministres de l'Aménagement du territoire à Leipzig en 1994, crée les bases politiques pour la collaboration continuée dans le domaine de l'aménagement du territoire au sein de l'Union européenne. A Leipzig, les principes fondamentaux de l'aménagement du territoire (modèles) pour le développement futur des lotissements ont été établis. Dans les années suivantes des scénarios et analyses importantes en ce qui concerne l'analyse appropriée du développement spatial ont été élaborées. Lors de la présidence des Pays-Bas, le premier projet du Schéma de développement de l'espace communautaire "European Spatial Development Perspective (ESDP) – First Official Draft” fut présenté en 7 Guide pratique de la coopération transfrontalière 1997 à Noordwijk/Pays-Bas. Ce projet initialisa un débat publique intensif à travers de l'Europe auquel participaient les gouvernements, les parlements, les organisations non-gouvernementales comme l'ARFE et les régions. Le Schéma de développement de 1999 est, par conséquent, le résultat d'un grand nombre de discussions qui avaient lieu à travers l'Europe. Les objectifs et options politiques dépeintes dans ce Schéma de développement s'orientent au développement territorial et structurel des 15 Etats membres de l'Union européenne et incluent, entre autres: • • • • l'orientation des politiques communautaires vers les aspects spatiaux, le développement territorial polycentrique et des relations nouvelles entre les villes et la campagne, l'accès équivalent à l'infrastructure et aux informations, le traitement prudent de l'environnement et de l'héritage culturel. Les débats sur le document et sur le Schéma de développement lui-même montrent la nécessité de continuellement développer ce Schéma. Ainsi, l'élargissement de l'UE et l'intensification du dialogue avec les pays méditerranéens ont, par exemple, une influence non négligeable sur le développement spatial et sur le développement des régions aux frontières intérieures et extérieures. Le développement futur du Schéma de développement se concentrera avant tout sur les problèmes du développement spatial liés à l'élargissement de l'Union européenne. En appliquant le Schéma de développement, c'est-à-dire, en réalisant les objectifs et les options, les Etats membres envisagent une coopération étroite avec la Commission européenne. En ce qui concerne la coopéC 1 Aménagement du territoire ration transfrontalière, les mesures et les projets prévus dans chapitre 4 du Schéma de développement sont particulièrement importants. L'ARFE a considérablement contribué à ces recommandations. Dans ce contexte, il faut avant tout mentionner les chapitres 4.4 et 4.5 traitant la coopération transfrontalière et commençant par: ”(180) Les collectivités territoriales régionales et locales font partie des acteurs-clés dans la politique communautaire du développement spatial”.1 Pour arriver à un développement spatial intégré, le Schéma de développement recommande une coopération sur trois plans: • • • le plan communautaire le plan transnational/national, le plan régional/local. Sur le plan communautaire, les programmes et modèles transfrontaliers pour un développement spatial intégré sont soutenus essentiellement par des programmes d’aide communautaires, ayant notamment pour objectifs : - - la cohésion sociale et économique par le biais du règlement relatif aux fonds structurels et la promotion de la coopération avec l’Europe centrale et orientale et la zone méditerranéenne, e.a. grâce aux programmes PHARE et TACIS. Le plan national/transnational bénéficie des aides accordées essentiellement dans le cadre des programmes INTERREG III B qui visent les domaines suivants : 1 Commission européenne (ed.): Schéma du développement de l'espace communautaire visant à un développement équilibré et durable de l'espace communautaire. Adopté lors de la réunion informelle des minstres de l'Aménagement du territoire à Potsdam, mai 1999, p. 46. 8 Guide pratique de la coopération transfrontalière - la coopération dans le développement spatial en général, l’atténuation des conséquences des inondations, la prévention des sécheresses. Les principaux objectifs de cette politique transnationale peuvent se résumer comme suit : - - - la promotion d’un développement spatial équilibré et durable au sein de l'UE; l’amélioration des effets de la politique communautaire sur l'espace en matière du développement spatial; l’amélioration de l'aménagement du territoire transnational par l’élaboration de priorités de développement pour les grandes zones transnationales contiguës. ponsables de l’Aménagement du territoire (CEMAT) a décidé, dans le cadre du Conseil de l’Europe, d’élaborer des ”Principes directeurs pour le développement spatial durable du continent européen”. Ce document a été rédigé au sein du Comité des Hauts Fonctionnaires de la CEMAT à partir de 1997 et a été adopté lors de la 12ème Conférence européenne des ministres de l’Aménagement du territoire (7 - 8 septembre 2000) à Hanovre. Ces principes directeurs contiennent e.a. les conceptions suivantes pour une politique de développement spatial durable pour l’ensemble du continent européen – y compris la Fédération russe –, qui s'appliquent à tous les États membres du Conseil de l’Europe: - Les programmes suivants sont consacrés à la coopération dans le domaine de l'aménagement du territoire: - - - - Région de la Mer du Nord, Région de la Mer Baltique, Arc atlantique, Europe du Sud-Ouest, Méditerranée occidentale et Alpes du Sud, Adriatique, Danube et Europe du centre et du Sud-Est (CADSES), Région métropolitaine de l’Europe du Nord-Ouest. Tous ces programmes servent également à la promotion de la coopération transfrontalière; en ce qui concerne le plan régional/local et ils sont décrits dans le chapitre ”Méthodes et mesures de l'aménagement du territoire transfrontalier”. Étant donné que dans le Schéma de développement, les États de l'Europe centrale et orientale n’ont pas pu être suffisamment pris en compte, la Conférence européenne des ministres resC 1 Aménagement du territoire - - Promotion d’un développement socio-économique équilibré, Amélioration de la compétitivité des régions, Protection des ressources et du patrimoine naturels, Développement de l’identité et de la diversité régionale, Coopération entre la politique du développement spatial et les politiques spécifiques dans le domaine de l'aménagement du territoire. A l’avenir, la politique du développement spatial en Europe devra essentiellement contribuer : - - à créer des conditions cadres attrayantes pour les investissements privés sur le plan régional et local, qui soient également compatibles avec les intérêts publics (partenariats public-privés) et à promouvoir l’intégration des régions frontalières européennes par le développement de régions métropolitaines, de villes-portails et le développement durable des 9 Guide pratique de la coopération transfrontalière transports (réseaux urbains) vers un réseau transeuropéen. Parmi les mesures proposées dans le domaine de la politique du développement spatial, qui revêtent quasiment toutes de l’importance pour les régions transfrontalières, l’aspiration à une intensification de la coopération transfrontalière et transnationale acquiert une importance toute particulière en tant qu’instrument d’une intégration plus étroite entre le développement économique et l'aménagement du territoire. Méthodes et mesures de l'aménagement du territoire transfrontalier L'aménagement du territoire transfrontalier a pour bout d'aider à surmonter tous les effets négatifs des frontières qui limitent leur perméabilité. Dans ce contexte, la planification transfrontalière comprend la coopération dans les domaines de l'aménagement du territoire ainsi que la planification du développement national, régional et local. La planification transfrontalière de l'aménagement du territoire qui traite les influences spécifiques sur le développement spatial de la société, de l'économie et de l'environnement naturel, construit et social dans les régions frontalières, est effectuée à tous les niveaux, c'est-à-dire, dans le cadre de la politique communautaire du développement spatial aussi bien que dans le cadre de la planification nationale, régionale et locale. Les bases juridiques et thématiques les plus essentielles pour l'aménagement du territoire transfrontalier ont été constituées par la Conférence des ministres européens responsables de l'Aménagement du territoire au Conseil de l'Europe dans la Charte européenne de l'aménagement du territoire‘ (1983) ainsi que C 1 Aménagement du territoire dans la ´Convention-cadre européenne sur la coopération transfrontalière des collectivités ou autorités territoriales' (1981). Au cours des dernières années, un grand nombre des Etats membres du Conseil de l'Europe ont appliqué cette Convention-cadre en concluant des accords d'application bilatéraux et trilatéraux (voir chapitre A3). En septembre, les 'Principes directeurs pour le développement spatial durable du continent européen' se sont ajoutés. Depuis 1990 déjà, la Commission européenne a accordé de l'assistance financière pour la promotion de la coopération transfrontalière dans le cadre d'INTERREG I et INTERREG IIA ce qui permettait en même temps le développement spatial transfrontalier entre les régions voisines. Depuis 1997, une approche innovatrice envisageant une politique de développement spatial intégré sur le plan transnational s'y est ajoutée dans le cadre d'INTERREG IIC. Dans le cadre d'INTERREG IIC, il y avait sept "programmes généraux" pour encourager la coopération transnationale entre les Etats membres et deux programmes ayant pour but la prévention des inondations et des sécheresses (INTERREG activités dans la région Rhein-Maas – IRMA et France/Italie). En outre, il y a quatre projets pilote conformément à l'Art. 10 EFRE qui envisagent la réalisation des programmes opérationnels transnationales de l'aménagement du territoire (périphérie nordique, Méditerranée occidentale, Alpes orientales, Méditerranée orientale). Etant donné l'intérêt des Etats membres à la coopération transnationale comme décrit ci-dessus, cette coopération sera continuée dans la période 2000-2006 de manière plus intensive dans le cadre d'INTERREG IIIB. En ce qui concerne la coopération transfrontalière dans le domaine de 10 Guide pratique de la coopération transfrontalière l'aménagement du territoire, il faut – comme cela est prévu dans le Schéma de développement – distinguer entre trois niveaux d'action: • le niveau national qui effectue l'aménagement du territoire transfrontalière à l'aide de commissions gouvernementales ou de commissions du développement spatial; • le niveau régional/local qui s'occupe, entre autres, de l'aménagement du territoire transfrontalier régional tout en prenant en considération la répartition différente des compétences dans les pays individuels; et • la planification du développement spatial à niveau local. Les accords gouvernementaux bilatéraux et trilatéraux sur le développement spatial conclus dans les années 60, 70 et 90 étaient particulièrement importants pour la coopération transfrontalière et la coopération entre les pays voisins dans le domaine du développement spatial. Dans ce contexte, il faut mentionner les accords entre les pays Bénélux, entre l'Allemagne, les Pays-Bas, la France, la Suisse, l'Autriche et la Pologne. A l'aide de ces accords, de multiples commissions gouvernementaux et régionaux ainsi que des commissions traitant le développement spatial ont été crées, qui, au cours des dernières 30 années, ont, dans le cadre de leurs compétences, réalisé une coopération transfrontalière fructueuse dans le domaine du développement spatial. Leur tâche est, avant tout, la l'établissement des formes fixes et durables pour la coopération transfrontalière des autorités sur tous les plans concernés tout en prenant en considération le principe de la subsidiarité. La coopération régionale et locale dans le domaine du développement spatial a également été développée et intensifiée au cours des dernières déC 1 Aménagement du territoire cennies. L'UE a, dans ce contexte, soutenu des projets concrets dans le cadre d'INTERREG I et II. Ainsi, ce sont, par exemple, les eurorégions qui présentent de plus en plus souvent leurs propres modèles pour le développement spatial et qui, à l'aide de ces modèles, influencent de manière positive la concrétisation de l'aménagement du territoire sur le plan national et régional d'un part et d'autre part de la frontière. Dans ce domaine, les eurégions ont, au cours des dernières années, collaborés de manière excellente avec les autorités nationales de planification et elles ont essayé d'atteindre une harmonisation des politiques de développement spatial d'un part et d'autre part de la frontière. Sur la base de partenariat et subsidiarite dans le domaine de la planification, des succès transfrontalières ont avant tout été acquises par: • l'élaboration des modèles transfrontalières tout en faisant participer les municipalités et les régions; • l'extension de parques naturels transfrontaliers; • la planification du transport à toutes les frontières européennes; • l'extension de parques industriels et commerciaux transfrontalières, eaux résiduaires, alimentation en eau, électricité; • l'inclusion des considérations et objectifs quant au développement spatial dans les programmes de développement et d'action de la politique régionale ainsi que dans les programmes opérationnels dans le cadre d'INTERREG I, IIA et IIIA. Il serait souhaitable de continuer à intensifier la coopération transfrontalière dans le cadre du développement spatial tout en faisant participer de manière plus intensive les régions et les municipalités. Dans ce contexte, il faut avant tout éviter que les planifications spécialisées nationales soient, sur le plan transfrontalier, uniquement consi11 Guide pratique de la coopération transfrontalière dérées sur la base des aspects sectoriels. Les planifications spécialisées sur la base de mesures, elles aussi, doivent s'orienter aux objectifs, principes et conceptions de l'aménagement du territoire. Pour une coordination territorial transfrontalière il est souvent suffisant de renseigner et de faire participer le pays voisin dès le début et d'harmoniser les plans de développement territorial dont la force se termine, jusqu'à présent, à la frontière du pays. Cependant, dans les cas ou les autorités chargées du développement spatial ne sont pas suffisamment prêtes à prendre en considération les résolutions des commissions traitant le développement territorial car des conflits d'intérêts essentiels menacent le développement de la zone frontalière, les pays concernés doivent s'engager à déterminer les modalités de la planification transfrontalière dans le cadre d'un accord gouvernemental (par exemple, eaux de fond, lignite, matières premières). Une intensification particulière de la coopération transfrontalières sur toutes les niveaux de planification est indispensable à l'avenir. Elle doit s'occuper, par exemple des aspects suivants: • • • • analyse détaillée des problèmes présents et futurs de l'aménagement du territoire; analyse des barrières et restrictions juridiques qui empêchent la coopération transfrontalière dans le domaine de la planification; informations transfrontalières permanentes et observation du territoire à l'aide des analyses socioéconomiques du développement spatial; développement des modèles du développement spatial transfrontalier et des programmes pour le développement territorial entier dans le contexte du développement des régions et municipalités voisines; C 1 Aménagement du territoire • • • • • • • • • réalisation des programmes de développement (INTERREG III) sur la base des accords existantes; élaboration des plans de développement spécialisés, par exemple dans les domaines transport, tourisme, développement des espaces libres et des lotissements; détermination des régions urbaines (réseaux urbains) importantes dans les régions frontalières ainsi que coopération régionale et locale dans les zones d'enlacement transfrontalières constituées par les grandes centres et les villes séparées par les frontières; échanges régulières envisageant à harmoniser tous les mesures et plans dans le domaine de l'aménagement du territoire sur le plan transfrontalier; question de savoir s'il y a des espaces d'action pour la politique du développement spatial dans les régions frontalières; désignation de parques naturels et de réseaux de biotopes transfrontaliers et planification de paysage transfrontalière; élaboration de programmes visant à l'amélioration de l'état de l'environnement; planification spécifique et transfrontalière pour les régions frontalières qui sont particulièrement concernées par les grands axes de transport (transeuropéens) et leur extension; harmonisation des planifications locales dans les municipalités frontalières. Pour l'avenir à moyen terme, il serait en outre souhaitable d'élaborer des plans régionaux transfrontaliers qui sont obligeants pour toutes les planifications publiques en tant que forme la plus intensive du développement spatial transfrontalier et dans lesquels s'intègrent toutes les planifications 12 Guide pratique de la coopération transfrontalière transfrontalières sur le plan local. Pour faciliter leur implémentation, toutes les mesures dans le domaine du développement spatial et de la politique régionale devraient à l'avenir être intégrées dans des conceptions de développement régionales transfrontalières et dans les programmes opérationnels. Il y a, dans ce contexte, de bonnes exemples dans le cadre d'INTERREG C 1 Aménagement du territoire IIIA aux frontières entre la France, l'Allemagne et la Suisse, entre l'Allemagne et les Pays-Bas, entre l'Allemagne et la Pologne ainsi qu'entre l'Allemagne et la République Tchèque. Ces exemples portant à l'avenir montrent comment une coopération transfrontalière régionale entre la politique régionale et la politique du développement territorial peut être réalisée. 13 Guide pratique de la coopération transfrontalière PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT REGIONAL TRANSFRONTALIER DANS L'EUREGIO RHEIN-MAAS-NORD (D/NL) Points clefs: évaluation des perspectives de développement régional transfrontalier dans l'euregio rhein-maas-nord. Région: euregio rhein-maas-nord (D/NL) Date de création : Avril 1993 Budget : 280.000 euros en total, dont 140.000 euros financés par l'UE, 84.000 euros sur le plan national et 56.000 euros sur le plan régional Direction : Ville de Mönchengladbach Coordonnées: euregio rhein-maas-nord Stadt Mönchengladbach D-41050 Mönchengladbach Tel.: +49 2161253 115 Fax.: +49 2161252 931 Description du projet : L'euregio rhein-maas-nord a pris conscience de la nécessité d'une planification et d'un développement régionaux transfrontaliers en raison de l'évolution de sa situation au sein du Marché Unique : deux zone périphériques situées de part et d'autre de la frontière, flanquées de régions économiquement importantes (avec peur centres Eindhoven (NL) et Rhin/Ruhr (D), occupent aujourd'hui une position centrale au cœur de I'Europe. Les mécanismes de planification régionale antérieurs étant beaucoup trop orientés sur le territoire, une stratégie de développement régional tournée vers le XXlè siècle est en cours pour euregio rhein-maas-nord. Toutes les questions liées au démantèlement des frontières seront également examinées. Résultats : Divers débats d'experts ont eu lieu á la suite d'un atelier auquel participaient diverses organisations, municipalités et ministères, organisé en 1993. Les résultats en ont été intégrés au projet, puis á l'analyse et á la préparation du Programme opérationnel INTERREG II pour l'eurégio rhein-maas-nord. Les perspectives de développement font l'objet d'une évaluation approfondie par des experts qui travaillent en collaboration étroite avec le groupe de coordination du projet pour l'euregio rhein-maas-nord. Les principaux points sur lesquels faire porter l'action concernent l'accroissement de la division fonctionnelle de la main d'œuvre, la rapidité des changements structurels et technologiques, l'accroissement du volume de trafic et l'aggravation des conflits sur l'environnement. Eléments de "bonnes pratiques" : Le projet repose sur des mécanismes intégrés qui garantissent la pluralité des organisations participantes, sur une base transfrontalière, dans le processus d'6tude de projets pour la r6gion transfrontalière. Les résultats de ces consultations sont intégrés dans la stratégie de développement et au Programme opérationnel. Les résultats de ces investigations et consultations ont été intégrés, en tant que modèle d’aménagement du territoire, dans le processus de développement de la stratégie ainsi que dans le programme opérationnel pour INTERREG II (1995-1999). C 1 Aménagement du territoire 14 Guide pratique de la coopération transfrontalière L'élaboration de modèles à grande échelle et transfrontaliers d'aménagement du territoire et de programmes de développement spatial transfrontaliers Citons parmi les excellents exemples d'élaboration de modèles de planification transfrontaliers du développement territorial les modèles suivants: • Le modèle du Lac de Constance (Autriche/Allemagne/Suisse), 1982, actualisation en 1994/95. • Le ”Premier projet de structure global des États du BENELUX” de 1986, actualisé dans les années 19941996 et soumis comme ”Deuxième projet de structure global des États du BENE-LUX” en 1997. Il porte sur la planification transfrontalière des États du BENELUX et sur un réseau urbain, un réseau de transport et des modèles destinés aux secteurs du paysage, du tourisme et des loisirs. • Le ”modèle pour des programmes d'aménagement de territoire” dans la région de la Sarre/ Lorraine/Luxembourg, 1995. • Les ”modèles d'aménagement de territoire pour le développement territorial de la frontière germanopolonaise” (Allemagne/Pologne), 1995. • La Convention alpine (Autriche/Suisse/Allemagne/Italie), 1991. • Le ”modèle transfrontalier d'aménagement de territoire pour la zone frontalière entre la Rhénanie-du-NordWestphalie et les Pays-Bas – Rapport d'expertise (Allemagne/Pays-Bas), 1994. Le ”modèle transfrontalier d'aménagement de territoire pour la zone frontalière entre la Rhénanie-du-NordWestphalie et les Pays-Bas” a été élaboré dans les années 1993 et 1994 pour la commission germanonéerlandaise de l'aménagement du territoire (sous-commission Sud, SC-Sud). Il a été finalisé en 1997, puis suivi en 1995–1997 par le modèle d'aménagement de territoire pour la zone frontalière nordique de la SC-Nord dans la région frontalière germano-néerlandaise. Le modèle de la SC-Sud contient: • des informations sur les concepts de base d'un ”modèle transfrontalier d'aménagement de territoire”. • les perspectives d'avenir, les chances et les risques ainsi que les fonctions du développement régional dans les domaines suivants: le développement démographique, les paysages urbains, les zones rurales, le flux et les réseaux de transport, l'industrie, les loisirs / la culture et les recommandations finales pour la planification du développement territorial. • - un modèle d'aménagement de territoire pour la zone frontalière comprenant les modèles spécialisés suivants: Modèle pour la ”coopération transfrontalière”. Modèle pour la ”structure régionale, les villes et les communes”. Modèle pour la ”mobilité et les systèmes de transport”. Modèle pour ”l'aménagement des paysages, les secteurs du loisir et l'environnement”. • les domaines d'actions eurorégionaux de l'aménagement du territoire sous l'angle de la planification du développement territorial pour les quatre ”domaines d'action” du modèle. C 1 Aménagement du territoire 15 Guide pratique de la coopération transfrontalière INVENTAIRE DE DONNEES TRANSFRONTALIERES (SLO/A) Points clefs: Inventaire transfrontalier et analyses des aspects stratégiquement importants en matière de développement Région: Slovénie/Autriche Démarrage du projet: 1996 Budget: Programme PHARE CBC: Programme INTERREG IIA: 40.000 euros 67.000 euros Gestion / Coordonnées: Slovénie: M. Ivo Piry Ministère des relations et du développement économique Kotnikova 5 SLO-1000 Ljubljana Tel: +386 61 1783 571 Fax: +386 61 178 3622 Autriche: M. Roland Arbter Bundeskanzleramt, Abt. IV/4 Raumplanung und Regionalpolitik Hohenstaufengasse 3 A-1010 Wien Tel: +43 1 53 115/2911 Fax: +43 1 53 115/4120 Description du projet : Au cours de la préparation de l'évaluation socio-économique de la région frontalière Slovénie/Autriche, entreprise dans le cadre du programme indicatif pluriannuel (PIP) PHARE CBC, il est apparu que la méthodologie et les sources statistiques utilisées pour la collecte des données de part et d'autre de la frontière étaient extrêmement différentes. Le projet porte donc sur la réalisation d'un inventaire transfrontalier et d'une stratégie transfrontalière sur lesquels édifier les bases, pour plusieurs années, de la planification des activités de coopération transfrontalière et apporter des réponses á d'autres besoins en matière de planification physique, environnementale et socio-économique. Le projet a débouché sur: • l'élaboration d'un concept de développement commun • un système d'information et d'inventaire transfrontalier • une analyse des problèmes de développement identifiés comme ayant une importance stratégique. Des consultants slovènes et autrichiens seront chargés de ce projet financé par PHARE CBC et INTERREG IIA respectivement. Un Comité directeur sera mis en place. Il comprendra, côté autrichien, des représentants de la Chancellerie Fédérale et des Länder (Styrie, Carinthie) et, côté slovène, des représentants du ministère des relations et du développement économiques ainsi que deux représentants des régions frontalières. Le Comité participe á la mise en forme de la méthodologie et dirige Vétude; il sera tenu informé par des rapports intermédiaires et finaux. Résultats: Pour la partie slovène, le projet faisait partie du programme PHARE CBC pour1995, et un programme compl6mentaire a 6t& sournis d I'approbation du programme autrichien INTERREG IIA. Il vient de commencer et aucun r6sultat n'est encore disponible. Eléments de la "bonne pratique": Le projet offrira la possibilité d'échanger savoir-faire et expériences á un niveau expert, et servira de base á la planification régulière des activités transfrontalières, et ce non seulement dans le cadre de PHARE CBC et INTERREG IIA mais aussi en dehors de ces programmes. Il manifeste, par la création d'un Comité Directeur, Vintérét porté á la coopération par la Slovénie et l'Autriche á un niveau expert ainsi qu'au niveau des autorités nationales et régionales C 1 Aménagement du territoire 16 Guide pratique de la coopération transfrontalière Etude pour la mise au point d'une réserve naturelle marine internationale entre la Corse et la Sardaigne (F/I) Une réserve marine naturelle sera créée dans la région des Bouches de Bonifacio entre la Corse (F) et la Sardaigne (I). Les deux parcs nationaux existant déjà de part et d'autre de la frontière seront intégrés á la nouvelle réserve. L'étude de faisabilité précédant la création de la réserve est actuellement en cours et a bénéficié été subventionnée dans le cadre d'INTERREG I. Un Comité directeur commun a été créé sous la direction des responsables des services de l'environnement de Corse et de Sardaigne; il est assisté de deux comités techniques, français et italien. Un directeur du projet de réserve a été nommé par les services de l'environnement de Corse. Les objectifs de l'étude sont : • la détermination de la superficie de la nouvelle réserve • l'étude des données juridiques permettant d'investir le directeur de pouvoirs concernant les facteurs externes menaçant la réserve (par exemple le droit de faire payer des amendes aux pollueurs, ou d'établir des règlements afin d'assurer la protection du domaine publie constitué par la réserve) • l'études du nombre, de l'objet et de la fréquence des visites (touristes, yachts, bateaux de transport de passagers) • l'étude des habitats terrestres et marins • l'étude des sites historiques et architecturaux • études sur I'interaction entre les activités socio-économiques de la zone et la réserve. L'étude approfondie de la situation socio-économique de la zone de la réserve est essentielle dans la mesure où celle-ci dépend de la bonne interaction de ces facteurs externes si l'on veut assurer sa permanence á long terme en tant qu'écosystème unique. La planification est nécessaire pour assurer et réguler les besoins dans les domaines suivants : • industrie du tourisme; • passage du trafic maritime (en tenant compte de la menace que représentent les pétroliers); • industrie des régions situées dans le voisinage immédiat et aux alentours de la réserve, dont les émissions peuvent être polluantes L'étude a été financée dans le cadre du programme INTERREG I pour la Corse et la Sardaigne en raison de l'incidence de la réserve sur divers aspects de l'économie transfrontalière et réciproquement. Coordonnées: Institut de géographie et d'aménagement UMR TELEMME Université de Provence F-13621 Aix en Provence Tel: +33 04 42 59 29 00 Fax: +33 04 42 64 01 58 C 1 Aménagement du territoire 17 Guide pratique de la coopération transfrontalière Aménagement du territoire pour un développement spatial transfrontalier durable du Haut-Rhin (Suisse/Allemagne/France) Titre: Cadre d'orientation en matière d'aménagement du territoire pour le territoire sous mandat de la Conférence du Haut-Rhin Gestion: Région de l'Alsace au nom de la Conférence du Haut-Rhin et de son groupe de travail ”Aménagement du territoire” Période: 1996-1999 Financement: L'étude a été cofinancée par les membres de la Conférence du Haut-Rhin et subventionnée par l'Union européenne dans le cadre du programme INTERREG II. Coordonnées: Région Alsace – Direction Générale des Services 35, Avenue de la Paix B.P. 1006/F F-67070 Strasbourg Cedex Tel: 0033 88 15 68 67 Fax: 0033 88 15 68 15 Serveur Internet: http://www.cr-alsace.f Description du projet: Le territoire du Haut-Rhin est, de par le caractère régional formé par ses territoires allemand, français et suisse, un espace particulièrement diversifié, qui dispose depuis 1965 d'une riche expérience en matière de coopération transfrontalière. Depuis 1975/91, la coopération transfrontalière gouvernementale a été institutionnalisée au sein de la ”Conférence du Haut-Rhin”. La Conférence du Haut-Rhin s'est efforcée relativement rapidement, dans le cadre de INTERREG IIA, d'établir pour le territoire du Haut-Rhin un inventaire en matière d'aménagement du territoire et de réfléchir aux développements futurs. Cet inventaire très complet, son étude, l'analyse des forces et des faiblesses et les différents scénarios de développement ont permis d'élaborer un ”cadre d'orientation en matière d'aménagement du territoire pour la région du Haut-Rhin”. Ce cadre d'orientation, résumé et présenté dans un livre synoptique comportant des cartes, des tableaux, des illustrations et des citations de sources, doit servir pour tous les acteurs du Haut-Rhin de fondement pour un large débat public et de cadre pour l'aménagement des conditions de vie futures, les conditions économiques, la création d'emplois, la qualité des systèmes de transport, la gestion de l'environnement et la forme de coopération entre les villes du Haut-Rhin. C 1 Aménagement du territoire 18 Guide pratique de la coopération transfrontalière Modèle d'aménagement de territoire Titre: Modèle d'aménagement de territoire de la sous-commission Sud germano-néerlandaise (SC-Sud) pour la zone frontalière entre la Rhénanie-du-Nord-Westphalie et les PaysBas (Allemagne-Pays-Bas). Période de projet: 1995 – avril 1997 Gestion: Sous-commission Sud représentée par le secrétariat néerlandais dans la province du Limbourg et le comité directeur allemand dans le Ministère de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de l'agriculture du Land de Rhénanie-du-NordWestphalie. Adresse: D-40190 Düsseldorf Tel: +49 211-4566 0 Description du projet: Le ”modèle d'aménagement de territoire” de la ”commission germano-néerlandaise de l'aménagement du territoire, SC-Sud” se fonde notamment sur une étude transfrontalière sur l'aménagement du territoire. Il contient un modèle spécial pour la future "coopération transnationale” de la SC-Sud, ainsi que trois modèles thématiques sur la ”structure géographique, les villes, les lotissements”, la ”mobilité et le système de transport” et le ”paysage, l'espace libre et l'environnement”.. De plus, il comporte des modèles régionaux s'appliquant à quatre domaines d'action transfrontaliers en matière d'aménagement du territoire. Résultats: Le modèle de ”coopération transfrontalière” comporte un accord sur le développement de la future coopération dans le domaine de l'aménagement du territoire et de la planification régionale entre la Rhénanie-du-NordWestphalie et les Pays-Bas. En outre, le modèle prévoit l'établissement d'une coopération entre la SC-Sud et d'autres organes transfrontaliers, tels que les euregios. Pour trois modèles thématiques, la Commission gouvernementale a notamment approuvé l'application de principes fondamentaux, tels que la ”concentration décentralisée des lotissements”, ”la réduction du trafic” et la ”mise en réseau transfrontalière des structures de paysage et des fonctions de l'espace libre”. Eléments de la "bonne pratique”: Le ”modèle d'aménagement de territoire” gouvernemental confirme le rôle fondamental des euregios dans la coopération transfrontalière et exprime l'espoir que ces modèles d'aménagement de territoire soient intégrés dans les concepts de développement des eurorégions. C'est pourquoi les idées fondamentales contenues dans ces modèles devraient pouvoir être transposées dans le cadre des projets de politique régionale dans les eurorégions. C 1 Aménagement du territoire 19 Guide pratique de la coopération transfrontalière Concept de développement de l'aménagement du territoire transfrontalier Titre: Concept de développement transfrontalier en matière d'aménagement du territoire pour la zone de la sous-commission Nord de la commission germano-néerlandaise de l'aménagement du territoire (Allemagne/Pays-Bas) Période de projet: 1996 – avril 1997 Gestion: Sous-commission Nord (SC-Nord) de la commission germano-néerlandaise de l'aménagement du territoire Dr. Paul G. Jansen & BRO Adviseurs Coordonnées: Dr. Paul G. Jansen, Stadt- und Regionalplanung, Bachemer Str. 115 D-50931 Köln-Lindenthal, Tel: +49 221 403047 Fax: +49 221 4060688 Description du projet: La zone d'étude regroupe le territoire situé entre le Nord des Pays-Bas et le territoire frontalier allemand du Land de Basse-Saxe ainsi qu'une partie (EUREGIO) du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. L'étude de toute cette zone et l'analyse des forces et faiblesses concourent à l'élaboration de trois situations de départ en matière d'aménagement du territoire et de trois approches d'action pour la zone frontalière et les territoires qui la composent. Avec la participation d'acteurs régionaux et de la région Ems-Dollart, tout ceci a conduit à l'élaboration d'une stratégie pour les modèles et les perspectives territoriales ainsi que d'un cadre d'action pour les projets revêtant une importance stratégique. Résultats: En ce qui concerne les trois domaines prioritaires: Territoire rural et nœuds urbains, Mobilité et système de transport, Paysage naturel et paysage culturel, des ”modèles d'aménagement de territoire” sont formulés; les éléments centraux du développement futur souhaitable de la zone frontalière nordique germano-néerlandaise sont cités et illustrés dans ces modèles. Ces concepts n'induisent aucune contrainte juridique directe. Eléments de la ”bonne pratique”: Le concept de développement en matière d'aménagement du territoire n'induit aucune contrainte juridique transnationale, mais il doit permettre à l'avenir de faciliter la coordination des mesures de développement d'une part et d'autre de la frontière. C'est pourquoi un cadre d'action transnational commun a été élaboré pour les projets revêtant une importance stratégique pour l'ensemble de la zone frontalière, ainsi que pour les territoires qui la composent, et les perspectives de développement pour les zones d'action ont été présentées. C 1 Aménagement du territoire 20 Guide pratique de la coopération transfrontalière Perspective de développement spatial transfrontalière pour l'EUREGIO (D/NL) Titre: Perspective de développement territorial transnationale EUREGIO Période de projet: 1997 – 1998 Gestion: Stadt- und Regionalplanung Dr. Paul G. Jansen, Cologne Coordonnées: EUREGIO Postfach 11 64 D-48572 Gronau Tel: +49 2562 7020 Fax: +49 2562 70259 e-mail: [email protected] Description du projet: La "perspective de développement territorial transnationale EUREGIO” est un concept de planification s'appliquant à l'ensemble de la zone EUREGIO. Elle est le résultat d'un processus de discussion régional interactif entre tous les organismes d'intérêt public et avec les partenaires sociaux. Le concept vise deux objectifs de développement stratégiques: • Renforcement de l'intégration socioculturelle et économique de la zone par l'identification optimale des chances du marché intérieur de l'Union européenne et des potentiels endogènes, • Développement de la région transnationale en région fonctionnelle marquée par un développement territorial durable et dans laquelle les interdépendances inter-régionales seront encouragées et les objectifs et mesures de développement définis en commun. Résultats: Le processus de développement visé de l'EUREGIO jusqu'en 2015 est clarifié par un modèle de développement stratégique. Dans le modèle de développement, les objectifs de développement sont projetés sur l'EUREGIO et les priorités et potentiels de développement définis. En résulte un concept d'action s'appliquant aux domaines prioritaires suivants: Attache internationale et régionale, tissu économique et système d'approvisionnement et paysage naturel et culturel. Le concept d'action forme un fondement essentiel du programme INTERREG III A de l'EUREGIO. Eléments de la ”bonne pratique”: Le modèle de développement et le concept d'action ont débouché sur la définition commune d'un programme d'action pour le développement territorial de l'EUREGIO en collaboration avec les acteurs régionaux et les partenaires sociaux. Ce programme contient des propositions visant à appliquer à court terme et à moyen terme des projets de développement à l'intérieur de la région, avec la participation des communes, des chambres, des fédérations et d'autres acteurs régionaux. C 1 Aménagement du territoire 21 Guide pratique de la coopération transfrontalière INTERREG III – Concept territorial PHARE CBC Titre: INTERREG III – Concept territorial PHARE CBC pour la zone frontalière entre la Bavière et la Tchéquie (Allemagne/Rép. tchèque) Période de projet: Sept. 1998 – décembre 1999 Gestion: Mandants: Mandataires: Coordonnées: Bayerisches Staatsministerium für Landesentwicklung und Umweltfragen (Ministère bavarois du développement régional et de l'environnement), Munich Ministère du développement régional de la République tchèque, Prague. LARS consult München, Techn. Universität Chemnitz, WMEB Birmingham Bayerisches Staatsministerium für Landesentwicklung und Umweltfragen Postfach 81 01 40 D-81901 München Tel: +49-89 92140 Description du projet: Avec la contribution de scientifiques et d'acteurs régionaux et la participation approfondie des partenaires sociaux de la zone et d'un groupe d'orientation, ont été inclus dans le concept territorial les points suivants: • • • • Description de la zone et de son développement socio-économique, Analyse des forces et faiblesses, Orientations et stratégies de développement pour le développement économique transnational, le développement territorial et écologique durable, l'infrastructure et les ressources humaines ainsi que pour le développement institutionnel, Mesures et propositions de projets, y compris au regard de l'élargissement de l'UE vers l'Est. Résultats: Le concept territorial a été élaboré en commun sur le fondement de concepts de développement transnationaux régionaux. Il englobe: • un concept global destiné à assurer durablement la zone frontalière à l'avenir; • des projets concrets d'application dans la période de soutien 2000 – 2006. A la zone frontalière s'applique ainsi un concept global pour l'emploi des fonds communautaires, dans le cadre duquel peuvent être élaborés le ”Document Commun de Programmation (DCP)”, conformément à PHARE CBC-VO, et les programmes d'opération, conformément à la directive INTERREG III A. Eléments de la ”bonne pratique”: L'orientation suivie dans l'élaboration du concept territorial était la coopération active entre la République de Bavière et la République tchèque, d'une part, et la participation engagée des responsables politiques locaux, des administrations, des fédérations et des citoyens, d'autre part. L'approche ascendante réclamée par l'UE a donc été respectée de manière exemplaire. C 1 Aménagement du territoire 22 Guide pratique de la coopération transfrontalière Concept ”Viadrina 2000” Titre: Concept de développement et d'action ”Viadrina 2000” Région: Eurorégion Pro Europa Viadrina (Allemagne/Pologne) Période de projet: Avril 1998 – novembre 1999 Gestion: Comité directeur de l'Eurorégion Coordonnées: Eurorégion Pro Europa Viadrina Karl Marx-Str. 23 D-15230 Frankfurt (Oder) Tel: +49 335 685 1963 Fax: +49 335 685 1962 Description du projet: Le concept ”Viadrina 2000” s'inscrit dans la prolongation du concept de développement et d'action défini en 1993. Il prend en compte les développements intervenus jusqu'en 1999, l'augmentation du nombre de membres de l'eurorégion et les nouvelles structures administratives d'une part et d'autre de l'Oder. L'analyse de la situation socio-économique de l'eurorégion se concentre sur la superficie et la population au 1.5.1999 ainsi que sur l'emploi et le chômage, le tissu industriel et la croissance économique dans les secteurs de l'industrie et de l'agriculture, l'infrastructure, et dresse le bilan de la coopération transnationale. Résultats: Le résultat essentiel est l'analyse des forces et des faiblesses de l'eurorégion et les objectifs généraux qui en résultent pour le développement régional dans les domaines suivants: Coopération économique, infrastructure et environnement, développement local et régional, développement de l'identité régionale et promotion de l'idée européenne. Les objectifs généraux induisent également des priorités de soutien pour la période 2000 – 2006, qui comprennent notamment la planification territoriale et le développement urbain, communal et régional. Parmi les champs d'action correspondants, citons: la planification régionale transnationale, le développement d'un marketing régional professionnel, la qualification des travailleurs et le développement urbain commun. Eléments de la ”bonne pratique”: Le concept ”Viadrina 2000” a été élaboré sur une base commune, transnationale, par le comité directeur de l'eurorégion ainsi que ses organes et ses membres. Il est le résultat d'un dialogue intensif et d'un processus de formation de l'opinion dans l'eurorégion et prend notamment en compte les positions de l'aménagement du territoire, des instances environnementales et des partenaires sociaux; il sert par conséquent de fondement au programme INTERREG III A du côté allemand et au programme PHARE CBC du côté polonais. L'élaboration des concepts a mobilisé en particulier les potentiels humains internes de l'eurorégion, mais a également présenté les possibilités et les limites de l'eurorégion. C 1 Aménagement du territoire 23 C2 DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE Guide Pratique de la coopération transfrontalière CHAPITRE C 2: DÉVELOPPEMENT ECONOMIQUE EN BREF: Le présent chapitre recouvre la coopération transfrontalière dans le domaine du développement économique. Il est centré sur le rôle des PME et sur l'importance des innovations technologiques dans l'accroissement de leur compétitivité. Il détermine les besoins et les problèmes auxquels ont à faire face les PME des régions frontalières et les conditions nécessaires qui leur permettront de se développer, de même qu'il analyse le rôle des innovations technologiques et les possibilités d'une coopération transfrontalière dans ce domaine. POINTS-CLES: • • • • Dans les régions frontalières, les PME sont particulièrement défavorisées en raison de leur position périphérique dans les économies nationales, car elles souffrent de distorsions des schémas commerciaux, de la faiblesse de leurs infrastructures physiques et économiques, et d'un retard de développement au niveau des partenariats, des réseaux et des contacts transfrontaliers. Ces désavantages, en plus des problèmes généraux auxquels sont confrontés les PME, sont de nature à freiner leur croissance et leur compétitivité ; Des actions préparatoires et l'instauration de forums et de réseaux destinés à faciliter les contacts offrent aux entreprises des possibilités de rechercher des intérêts communs et de créer des conditions favorables à une coopération efficace ; Dans de nombreuses régions frontalières, il est nécessaire de susciter de nouveaux comportements et d'appuyer une culture de la libre entreprise, tout en apportant un soutien organisationnel dans la création de start-ups ; La recherche et l'innovation ont un rôle essentiel à jouer dans le développement et la renaissance de l'économie. Dans leurs efforts, les régions frontalières ont des défis particuliers à relever, qui revêtent une importance capitale et qui sont destinés à favoriser l'innovation et la recherche parmi les PME. EXEMPLES: • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Centres de télématique : Grèce occidentale, Epire, Iles ioniennes et Italie (GR/IT) XIVème congrès d'études basques – la société de l'information (E/F) Réseau des chambres de commerce de Drama et de Kavala (GR/BUL) Salón Pirevino (F/E) Forum d'affaires Galice/Norte (E/P) Réseau d'investisseurs de la zone arctique (FN/SE/NOR) Business Card (BG/RO) Nouveau pont (BG/RO) Informations statistiques sur l'eurorégion Galice-Norte (E/P) Centre d'affaires pour les Balkans et la mer Noire (GR) Développement et formation en gestion d'entreprise Artisanat et artisans du Skargardssmak (FIN/SE) ACUMEN – Programme interrégional de développement d'entreprises (IRL/NI) Développent d'une coopération transfrontalière en Macédoine centrale (FYROM/GR) Unité technologique REDIT (E/P) Parc scientifique et centre technologique de Deutschlandsberg (A/SLO) Terminal et centre de transport de marchandises – ETTC à Frankfurt (Oder) (D/PL) Fonds de capitaux à risques (ES/P) Quelques exemples extraits des fiches info LACE II et VIII C 2 Développement économique 25 Guide Pratique de la coopération transfrontalière Aperçu général 1. Contexte Le développement économique, en particulier la promotion et le développement des petites et moyennes entreprises (PME), doit s'inscrire dans le cadre plus large de l'achèvement du marché intérieur, du lancement de l'euro et de la place de plus en plus importante accordée à la cohésion sociale et économique. Les politiques structurelles de l'Union européenne (UE) ont permis de venir en aide à certaines régions, notamment les moins développées d'entre elles, afin qu'elles réussissent à participer pleinement à ces évolutions. Le renversement des barrières offre de meilleures chances d'accéder à des ressources directes, d'évoluer sur de nouveaux marchés et d'assurer l'essor des innovations technologiques. Ces opportunités peuvent grandement contribuer à asseoir la compétitivité de l'ensemble de l'économie européenne, ainsi que celle des régions frontalières et transfrontalières en particulier. Dans les tentatives de relever les défis constitués par une hausse de la croissance, de la compétitivité et de l'emploi dans l'UE, il a été possible de déterminer de nouveaux domaines porteurs de fortes potentialités d'accroissement en matière d'emploi et de développement de petites entreprises. Les instruments de la "société de l'information" sont eux aussi à la base de nouvelles opportunités dans les activités (par ex. services de pointe aux entreprises, etc.), dont le développement peut améliorer les compétences et les capacités et conforter les bases des économies locales et régionales. Il existe à présent de "nouveaux outils", fondés sur les nouvelles technologies et sur la société de l'information, qui permettent C 2 Développement économique d'améliorer les capacités et l'efficacité des petites entreprises, tout en combattant les effets imputables à leur éloignement des marchés. La durabilité est elle aussi une question majeure lorsque le défi consiste à créer des activités économiques et des emplois compétitifs sur des marchés élargis, et à développer les capacités d'adaptation au changement dans le but de conserver cette compétitivité, pour autant que tout cela soit compatible avec la préservation et la mise en valeur d'un environnement de haute qualité. 2. Développement de petites entreprises dans le cadre de la coopération transfrontalière. Besoins et potentialités de développement des petites entreprises dans les régions frontalières Les besoins et les potentialités de développement des petites entreprises dans les régions transfrontalières dépendent des caractéristiques de cette région, notamment au niveau de son développement, de sa nature, de ses contacts et de ses liens commerciaux par-delà ses frontières. Les régions rurales et les régions périphériques moins développées (essentiellement les régions de l'UE comprises dans l'Objectif 1 et de nombreuses régions d'Europe centrale et orientale) sont confrontées aux problèmes les plus graves sur le plan de la restructuration et du développement de l'économie régionale. Parmi ces problèmes se trouvent le besoin d'instaurer de nouveaux comportements et une culture de la libre entreprise, et la nécessité de restructurer les économies, pour passer des activités agricoles traditionnelles vers le développement de 26 Guide Pratique de la coopération transfrontalière nouvelles start-ups, etc. Ceci se réalise souvent en l'absence de structures ou d'intermédiaires régionaux ou locaux, dont les agences régionales de développement, et d'infrastructures ou d'équipements et de services à l'appui de ce processus. Les régions frontalières plus développées à l'intérieur de l'UE et en Europe centrale et orientale sont mieux placées pour profiter des nouvelles possibilités, nées des tendances mondiales et de l'abaissement des barrières, de développer de petites entreprises. Elles sont avantagées en termes d'infrastructures (liaisons routières et ferroviaires, logements, équipements de loisirs et communications - qui toutes ont pour effet d'attirer les travailleurs et les entreprises vers ces régions), de proximité et d'accès aux marchés potentiels, et de tradition industrielle sur laquelle elles peuvent s'appuyer. Elles peuvent être toutefois confrontées à des problèmes de restructuration - industrielle notamment -, de perte d'activités économiques lorsqu'elles ne sont pas remplacées par des activités et des investissements nouveaux, ou imputables à la grande taille des entreprises, par exemple dans les régions de l'Objectif 2 et les régions industrielles d'Europe centrale et orientale. Sur le plan des défis, ces régions doivent également favoriser une culture d'entreprise, soutenir la prise d'initiatives en matière de développement de petites entreprises, et inciter à l'acquisition de nouvelles compétences à l'appui du développement de nouveaux secteurs et de nouvelles fonctions basées sur des activités et des réseaux à échelle plus réduite. Dans les caractéristiques internes des régions transfrontalières, les divergences aboutissent à des schémas différents au niveau des besoins et des potentialités de développement de pe- C 2 Développement économique tites entreprises. Par exemple, la région transfrontalière peut se distinguer par l'existence d'un seul pôle de développement - un centre urbain - qui peut servir de point d'ancrage pour le développement d'entreprises et de services nouveaux, en matière d'éducation et de formation, de commercialisation et d'autres services aux entreprises. Le développement d'entreprises dans de nouveaux domaines de l'emploi peut concerner la mise au point de nouvelles spécialisations fondées sur les produits du terroir et leur commercialisation, le tourisme, des services technologiques d'information accessibles à distance et de nouveaux services environnementaux. Dans d'autre cas, la région frontalière peut disposer de deux pôles de développement ou plus, et connaître une situation se caractérisant davantage par une concurrence plus intense entre petites entreprises sur le marché régional que par la complémentarité et la coopération. Dans l'UE ainsi qu'en Europe centrale et orientale, les régions frontalières externes sont confrontées à des problèmes plus graves en matière de développement de petites entreprises, qui sont causés par de grandes différences de niveaux de développement économique et/ou l'existence de barrières officielles au commerce dues à la présence de douanes et de régimes administratifs et réglementaires différents. Les difficultés sont aggravées par une carence générale en infrastructures permettant le développement de petites entreprises, notamment par l'absence d'agences régionales de développement, de parcs scientifiques et technologiques, etc. En outre, des distorsions sur le plan du commerce, des investissements, des flux de maind'œuvre, de même que l'existence d'une économie souterraine peuvent être à la source des principales dispa- 27 Guide Pratique de la coopération transfrontalière rités socio-économiques (revenus, salaires, prix). • Problèmes inhérents aux petites entreprises des régions frontalières Les petites entreprises font face à toute une série de difficultés ou d'obstacles à leur développement. En général, ces problèmes se réfèrent au manque d'informations sur les marchés, les services, les réglementations et les procédures, aux difficultés d'accès à de bonnes conditions financières (fonds de lancement, capitaux à risque), à des faiblesses au niveau des capacités et des compétences internes, ainsi qu'à celui de l'innovation et de la capacité de gérer celle-ci, etc. En plus de ces problèmes généraux, les petites entreprises des régions frontalières sont confrontées à des difficultés ou à des désavantages particuliers liés à l'existence de cette frontière et à leur situation périphérique dans les économies nationales et européennes, situation que l'on rencontre dans de nombreuses régions frontalières (mais pas dans toutes). A leur tour, ces facteurs compromettent leur croissance et l'augmentation de leur compétitivité. Voici les problèmes particuliers des petites entreprises des régions frontalières : • marché de taille restreinte et distorsion des schémas commerciaux provoquée par l'exploitation de centres commerciaux séparés et concurrents situés de part et d'autre d'une frontière, plutôt que de considérer une région transfrontalière comme une entité économique régionale grâce à laquelle il sera possible de constituer un marché régional élargi; • l'ignorance de la langue, de l'administration et de la concurrence existant de l'autre côté de la frontière limite les activités transfrontalières; C 2 Développement économique • • • l'absence d'un "cercle complet" en termes de fourniture et de distribution dans une région transfrontalière, l'absence de tels liens se faisant ressentir dans toute l'étendue d'une région ; faiblesses au niveau des infrastructures physiques et économiques pour pouvoir créer un environnement favorable au développement des entreprises, alliées à un isolement relatif par rapport aux centres de décision et aux marchés. Ceci est particulièrement vrai dans les régions moins développées et périphériques ; difficulté d'accès des petites entreprises à des technologies spécialisées ainsi qu'à des services et des équipements de pointe en matière de R&D, sous la forme de centres technologiques, d'instituts de recherches, d'applications issues de la R&D dans la région, et faiblesses sur le plan des compétences et de la formation à l'appui d'activités conjointes en matière de développement économique ; disparité entre les structures administratives des parties constituant la région transfrontalière, qui peut susciter des discordances dans les entreprises respectives et des distorsions en matière d'investissements, de ressources, notamment humaines et commerciales (par ex. différences au niveau des taxes et des taux d'imposition, des systèmes de sécurité sociale, des services postaux et de télécommunications, ainsi que dans les structures des coûts, des salaires et des prix). Le problème s'aggrave encore si les conditions macro-économiques sont fortement différentiées (elles se reflètent dans les salaires, les prix et les taux de change). Ce point s'applique en particulier aux frontières externes de l'UE;. 28 Guide Pratique de la coopération transfrontalière • • ces facteurs créent à leur tour des conditions qui favorisent une économie souterraine (ex. contrebande), qui lèse et désavantage encore plus les entreprises agissant dans la légalité ; manque d'opportunités de contacts et d'interactions nécessaires pour que les économies des régions frontalières soient viables et autosuffisantes. Ceci implique en particulier une connaissance mutuelle des entreprises et des intermédiaires pour favoriser une coopération par-delà la frontière, l'institution de réseaux de coopération et de structures institutionnelles transfrontalières capables d'offrir des services communs à l'appui des petites entreprises, dans le but de consolider ce secteur dans la région. Ces problèmes tendent à être plus marqués dans les régions frontalières coupées par un obstacle naturel (par ex. la mer pour les régions frontalières maritimes, les montagnes pour les frontières terrestres). 3. Actions destinées à favoriser le développement de PME dans les régions transfrontalières Le développement de petites et moyennes entreprises constitue en soi un important domaine de politique, qui sous-entend un large éventail d'actions d'appui, parmi lesquelles la fourniture d'informations, de conseils, de formations, d'aides financières et d'équipements (couveuses d'entreprises, espaces d'exposition, installations de R&D). Ces actions s'étendent à la fois aux services généraux mis à la disposition de toutes les entreprises ainsi qu'à des services spécialisés, proposés de façon plus sélective à certaines catégories de PME (ex. activités orientées vers la croissance, entreprises actives dans des secteurs particuliers, etc.). C 2 Développement économique Dans les régions transfrontalières, ce domaine de la politique doit se préoccuper d'éliminer le "demi-cercle" pour créer un "cercle complet" au niveau des liens entre fournisseurs et fabricants, et renforcer la capacité des petites entreprises à pénétrer sur de nouveaux marchés pour contribuer ainsi à la croissance et au développement d'une région transfrontalière. Le développement de relations commerciales entre fournisseurs et fabricants pardelà une frontière crée de nouvelles opportunités en faveur des régions transfrontalières. L'instauration de réseaux ou de groupements de petites entreprises des régions frontalières leur permet d'augmenter leurs capacités, grâce notamment : • à l'élaboration d'une gamme plus étendue de produits de meilleure qualité, qui doit permettre aux petites entreprises de répondre rapidement aux besoins changeants du marché ; • à la réalisation d'économies d'échelle par un partage des coûts et une réduction des coûts unitaires, qui permettra d'améliorer leur compétitivité ; et • au fait de pouvoir bénéficier de coûts comparatifs entre les deux côtés d'une frontière. Actions transfrontalières à l'appui du développement de petites entreprises : • actions préparatoires de faible intensité, destinées à définir le cadre de la coopération, à créer des possibilités de contacts entre des intermédiaires et les entreprises, et plus généralement en vue d'encourager une plus grande coopération. Certaines actions particulières comprennent des activités de promotion et d'animation, parmi lesquelles des visites de familiarisation, la recherche de partenaires, l'organisation de forums d'entreprises, d'ateliers, de conférences, 29 Guide Pratique de la coopération transfrontalière • • • etc., la réalisation d'études et de recherches ciblées en vue de détecter les problèmes et les potentialités d'une coopération et d'éclairer la mise au point d'activités de soutien au développement des activités commerciales transfrontalières. Ces sortes de contacts favorisent des échanges d'informations et d'expériences plus permanents ainsi que la création de réseaux officieux et officiels entre les entreprises et des intermédiaires ; des séminaires spéciaux / thématiques, des rencontres et la série d'actions précédentes peuvent contribuer à l'institution d'une bonne base socioculturelle, qui assurera la réussite d'un développement économique durable ; services d'informations et de conseils sur les opportunités commerciales transfrontalières, sur des possibilités en matière d'activités, d'investissements et d'instauration de joint-ventures, comprenant des services basés sur les technologies de l'information et de la communication - bases de données, Internet, télémarketing, etc. - ainsi que d'autres instruments tels que des annuaires et des manifestations promotionnelles communes, y compris des actions de lobbying et des missions de représentation des entreprises auprès d'investisseurs et de marchés potentiels situés audelà de la région ; formation transfrontalière dans des secteurs spécialisés ou régionaux, ou dans ceux qui revêtent une importance particulière pour améliorer les capacités des petites entreprises de la région transfrontalière (ex. commercialisation, application des nouvelles technologies) en liaison avec d'autres services (promotion de joint ventures) et installations (R&D, centres de démonstration, etc.) ; C 2 Développement économique • • • services communs spécialisés dans le domaine des marchés et de la commercialisation, qui sont généralement proposés à des groupements ou à des réseaux de petites entreprises actives dans des secteurs complémentaires et non concurrents. Ils peuvent comprendre le développement de services conjoints de marketing rattachés à en étiquetage sur la qualité, un regroupement au niveau des achats, des ventes et de la distribution; installations et services conjoints en vue de favoriser le développement de produits nouveaux et améliorés, de bonifier les procédés de fabrication, d'appliquer les nouvelles technologies dans les procédés et la gestion de la fabrication, d'améliorer les essais et les contrôles de la qualité. Il sera possible d'y parvenir grâce à la mise en place d'installations et de services de pointe dans la région (ex. R&D, centres technologiques, centres d'innovation commerciale, etc.); fonds régionaux d'investissement, y compris l'aide aux start-ups, les fonds de lancement et les capitaux à risques, afin d'aider les entreprises (ex. joint ventures transfrontalières, opportunités d'activités commerciales régionales) à surmonter leurs difficultés d'accès à des capitaux. 4. Recherche, innovation et technologies dans le contexte de la coopération transfrontalière Plusieurs études portant sur des zones frontalières ont permis de découvrir que des chefs d'entreprises issus d'un côté d'une frontière pouvaient ignorer l'existence d'importantes évolutions en matière de recherches et de technologies ou d'entreprises internationales dans la région transfrontalière. Des services d'information et de conseils 30 Guide Pratique de la coopération transfrontalière mal adaptés, et malheureusement aussi un accès limité aux technologies de l'information et de la communication (ex. connexions RNIS, bases de données, etc.) contribuent à ralentir l'innovation et les développements technologiques dans les régions transfrontalières, tout en empêchant les entreprises d'être compétitives sur le plan des prix et de la recherche de demandes potentielles. Lorsque ces obstacles peuvent être surmontés, les perspectives peuvent s'avérer bonnes, puisqu'il est possible d'obtenir une valeur ajoutée grâce à la mise en œuvre de stratégies de coopération transfrontalière orientées vers des objectifs dans les domaines de la recherche, de l'innovation et des technologies. L'extension (géographique et en termes de contenu du projet) d'une région transfrontalière fournit aussi une base solide, qui doit permettre une utilisation efficace des ressources. Favoriser la recherche et l'innovation au niveau de l'UE L'UE favorise de plusieurs façons les actions portant sur la recherche et l'innovation. Les priorités suivantes qu'elle soutient sont extrêmement pertinentes dans le cadre de la coopération transfrontalière : • • • Synergie entre la recherche et la politique de développement régional ; Centrage sur le plan européen de développement spatial en vue d'accroître la compétitivité des régions défavorisées, en reconnaissant que l'accès à la connaissance et au savoir-faire est un facteur capital de développement. Soutien particulier aux régions défavorisées (ex. par l'application d'un multiplicateur spécial pour les régions frontalières, les frontières C 2 Développement économique • • externes, etc.) par des programmes de recherche, de technologies et d'innovation, afin de contrer la tendance de plus en plus favorable aux conurbations. Mise au point de stratégies régionales d'innovation, afin de réduire les disparités technologiques entre les régions de l'Union européenne et celles d'Europe centrale et orientale; Octroi de fonds destinés plus particulièrement à la création de réseaux transfrontaliers, qui aboutiront à des projets concrets et à des emplois permanents. Comme déjà précisé dans le document “Strengthening of Cohesion and Competitiveness through research, technological development and innovation” (ARFE, février 1999), la recherche, l'innovation et les technologies spécifiquement transfrontalières doivent englober les éléments suivants : • Amélioration des compétences afin de comprendre et de faire face aux questions liées aux technologies et à l'innovation dans la région frontalière ; • Stratégies destinées à contrer le "demi-cercle" inhérent à une frontière, afin d'assurer une recherche et des stratégies d'innovation conjointes et réalisables dans l'ensemble de la région ; • Favoriser un climat favorable aux technologies dans le but d'aider les petites entreprises. Sur la base d'une étude des points faibles et des points forts d'une région transfrontalière en matière de recherche, d'innovation et de technologies, une stratégie conjointe devra être mise au point afin d'exploiter à fond les potentialités endogènes communes et de créer des structures régionales d'information. Le fait de travailler dans un esprit d'innovation contribue véritable- 31 Guide Pratique de la coopération transfrontalière ment à créer un environnement favorable aux technologies, dans lequel les pouvoirs publics, les fonctionnaires, les intermédiaires, les instituts de recherches, les institutions privées, les entreprises, etc. pourront bénéficier de liens transfrontaliers intenses, qui formeront une solide base de coopération. Une mise en réseau régional transfrontalier s'est avérée une stratégie particulièrement adaptée en matière de coopération dans la recherche, l'innovation et les technologies. Dans ces réseaux, l'accent est mis sur les facteurs qui relient des organisations telles que des petites et moyennes entreprises, des organismes privés et les administrations, et qui favorisent les échanges d'informations, le développement des compétences et l'institution de nouveaux liens. Il est fait appel ici aux principaux représentants des entreprises, des établissements de recherche et des organismes intermédiaires. Ceux-ci constituent le réseau à l'intérieur duquel se produit un transfert de technologies, et des contacts transfrontaliers pourront bénéficier de la mise en œuvre des nouvelles technologies. Peu à peu s'instaure un climat plus profitable aux entreprises en place, plus susceptible d'en attirer de nouvelles et de créer un marché transfrontalier, ce qui permettra finalement à toutes les parties impliquées d'étendre leur influence sur un marché élargi. Grâce à des stratégies et à des instruments communs, il sera possible de résoudre les questions inhérentes à une région frontalière en matière de recherche et de technologies, et ces régions transfrontalières seront ainsi placées sur un pied d'égalité par rapport aux régions voisines et à d'autres régions d'Europe. C 2 Développement économique Déterminer les possibilités en matière de recherche conjointe et de développement technologique Sur le plan de la recherche, de l'innovation et des technologies, des domaines prometteurs peuvent parfaitement voir le jour par-delà des frontières pour autant que de chaque côté, l'on dispose de connaissances, de savoir-faire et de ressources complémentaires. Des avantages supplémentaires peuvent être obtenus dans les cas suivants : • Entreprises aux exigences technologiques similaires (recherche et développement, transfert des compétences et consultance); • Entreprises disposant de composants de produits qui leur soient mutuellement profitables ; • Possibilités d'élaboration en commun de produits ou de pénétration conjointe de nouveaux marchés ; • Nouveaux fournisseurs et activités commerciales interdépendantes ; • Relations par l'intermédiaire du réseau technologique transfrontalier ; • Exigences similaires vis-à-vis de services externes en matière de recherche, d'innovation et de technologie ; • Coopération transfrontalière entre des universités et des instituts de recherche (ex. entre la théorie et la recherche appliquée, ou entre une faculté de médecine et une école supérieure technique spécialisée dans les technologies de la rééducation). Procédures relatives à une mise en réseau Divers mécanismes ont été testés : • Diffusion d'informations. Il s'agit d'une priorité essentielle dans toute coopération transfrontalière en matière de recherches et de technolo32 Guide Pratique de la coopération transfrontalière rencontres régulières, au cours desquelles un chef d'entreprise présente les aspects clefs d'un thème lié à la recherche et aux technologies. gies, ces informations étant accessibles via l'Internet, des bases de données ou des feuillets informatifs transfrontaliers, des articles ou des comptes-rendus (dans les deux langues). • • Intervention dans l'établissement des contacts initiaux. L'organisation de journées de contact entre les entreprises ou de forums de débats, alternativement de chaque côté d'une frontière, s'est avérée précieuse. Il est tout aussi important d'établir des contacts particuliers avec des participants éventuels à des projets transfrontaliers dans le domaine de la recherche et des technologies, et d'organiser des journées portes ouvertes dans des établissements scientifiques, en particulier à l'intention des entreprises commerciales en considérant leur intérêt pour la recherche et les technologies. Des journées d'informations thématiques à l'invitation d'institutions scientifiques ou d'entreprises ont été également couronnées de succès. Des séminaires et des congrès, au cours desquels prennent la parole des orateurs issus des domaines de la recherche et des participants, offrent aux participants des possibilités d'interaction. • Développement en commun d'un projet technologique. Atelier au cours duquel environ huit à dix participants potentiels possédant des intérêts communs (qui sont déjà connus) tentent de résoudre conjointement un problème technologique, ou atelier dont le but est d'éveiller leur intérêt pour un problème technologique auquel tous sont confrontés. Etant donné que le contenu exact des projets n'est pas encore connu, il s'agit d'une méthode destinée à déterminer des objectifs conjoints préexistants et à les formuler dans le cadre d'une initiative. • Mise au point des derniers détails d'un projet technologique. Il s'agit d'une conséquence naturelle des mécanismes qui précèdent. Le plus souvent, les participants au projet ont été déjà identifiés. La proposition de projet doit être agréée avant d'être mise au point par un groupe transfrontalier, puis mise en œuvre. Resserrement des liens par le biais des mécanismes suivants : - "tables rondes transfrontalières" sur un thème technologique, impliquant un petit nombre de chefs d'entreprise intéressés (y compris éventuellement des participants internationaux), afin de favoriser les échanges d'informations sur les évolutions de la recherche et des technologies ; - "formation entre chefs d'entreprise" menée par un groupe d'entrepreneurs qui organise des C 2 Développement économique 33 Guide Pratique de la coopération transfrontalière FICHES INFO LACE: QUELQUES PROGRAMMES SELECTIONNÈS Dans de nombreux programmes INTERREG IIA, le développement économique constitue une priorité, où l'accent est fortement mis sur le développement des petites et moyennes entreprises ainsi que sur la recherche, l'innovation et les technologies. Une sélection de programmes est présentée ci-dessous. Des informations plus complètes sont contenues dans les fiches info II et VIII. INTERREG IIA Programme No. 49: Autriche / Slovénie (A/SLO) Programme de développement sur les frontières externes de l'UE, dont l'objectif central est de développer l'économie de cette région transfrontalière. Il comprend une coopération dans le développement des infrastructures (par ex. parcs scientifiques et technologiques), la promotion de regroupements de petites entreprises, une collaboration entre chambres de commerce et la prestation de services destinés aux petites entreprises. Coordonnées: Amt der Steiermärkischen Landesregierung Landesbaudirektion Referat für Landes und Raumplanung Stempfergasse 7 A-8010 Graz Tél: +43 316 877 2512/2170 Fax: +43 316 877 3711 INTERREG IIA Programme No. 51: Kvarken-Mittskandia (FIN/S/N) Programme INTERREG IIA mis en œuvre dans la région du Kvarken Mitskandia, qui comprend une frontière maritime intérieure à l'UE au nord de la mer Baltique entre la Suède et la Finlande, et une frontière terrestre extérieure à l'UE entre la Suède et la Norvège. Son objectif stratégique consiste à renforcer la cohésion dans la région, à améliorer la coopération et à favoriser le développement régional. Coordonnées : Kvarkenradet Box 443 S-90109 Umea Kvarkenradet Handelsesplanaden 23A FIN-65100 Vasa C 2 Développement économique 34 Guide Pratique de la coopération transfrontalière INTERREG IIA Programme No. 13: Sarre - Lorraine - Palatinat occidental (D/F) Programme INTERREG IIA destiné à la région transfrontalière Sarre - Lorraine - Palatinat occidental, qui comprend une frontière intérieure entre l'Allemagne et la France. Ce programme accorde en particulier la priorité au développement économique, à la recherche et au transfert de technologies. Coordonnées: Ministerium für Wirtschaft, Verkehr, Landwirtschaft und Weinbau des Landes Rheinland-Pfalz Bauhofstr. 4 D-55116 Mainz Tél: +49 6131 16 22 33 Fax: +49 6131 16 21 00 SGAR Préfecture de la Région Lorraine Place de la Préfecture F-57036 Metz Cedex 1 Tél: +33 3 87 348962 Fax: +33 3 87 32 71 78 C 2 Développement économique 35 Guide Pratique de la coopération transfrontalière FICHES INFO LACE : PROJETS SÈLECTIONNÈS Les fiches info LACE II et VIII contiennent des informations sur plusieurs projets relatifs à des bonnes pratiques en matière de développement économique, et quelques-uns d'entre eux sont résumés ci-après : Organisation germano-polonaise pour le développement économique (D/PL) L'organisation germano-polonaise pour le développement économique est une société publique de droit polonais, dont les partenaires sont issus des deux côtés de la frontière. Le projet implique une coopération sur une frontière terrestre extérieure à l'UE entre l'Allemagne et la Pologne, et il bénéficie d'un appui financier sous le couvert des programmes INTERREG IIA et Phare CBC. Cette organisation a pour objet d'améliorer la coopération économique dans la région frontalière et d'offrir des services aux petites entreprises. Coordonnées: Polsko-Niemickie Towarzystwo Wspierania Gospodarki S.A. PL-66100 Gorzów Wikp Tel: +48 95 204513 TWG Am Karlsbad 11 D-10785 Berlin Tel: +49 30 254 5920 Fax: +49 30 254 59299 "Inter-Comm" (IRL/RU) Le projet Inter-Comm est soutenu dans le cadre du sous-programme de développement économique appartenant au programme INTERREG IIA Irlande / Pays de Galles, qui concerne une frontière maritime intérieure à l'UE. Ce projet implique une coopération entre chambres de commerce en vue de mettre au point de nouveaux services aux petites entreprises, basés sur les nouvelles technologies de l'information. Coordonnées: Wexford Chamber of Commerce The Ballast Office Crescent Quay Wexford Ireland Tel: +353 53 22226 Fax: +353 53 24170 C 2 Développement économique 36 Guide Pratique de la coopération transfrontalière "Projet Botnie" (FIN/S/N) Ce projet, qui fait partie du programme Kvarken Mittskandia, prévoit le regroupement d'organisations publiques et privées de Vasa (SF), Umea (S) et Ömskolvik (S) afin d'élaborer une stratégie commune en faveur de la protection de l'environnement et de l'innovation, dans le but de présenter l'image d'une région transfrontalière compétente et dynamique. Coordonnées: Kvarkenradet Box 443 S-0109 Umed Kvarkenradet Handelsesplanaden 23A FIN-65100 Vasa "Centre des technologies "Neuro Fuzzy" pour les PME" (D/NL) Le centre des technologies "Neuro Fuzzy" pour petites et moyennes entreprises bénéficie de l'appui d'INTERREG en faveur de cette EUREGIO (frontière germano-néerlandaise) et est centré sur la R&D dans le domaine de l'ingénierie. Coordonnées: EUREGIO Enscheder Str. 362 D-45899 Gronau Tel: +49 2562 7020 Fax: +49 2562 70259 C 2 Développement économique 37 Guide Pratique de la coopération transfrontalière "Forum pour encourager les contacts commerciaux" Alentejo (P) - Estrémadure (E) - Centre (P) Le Forum des entrepreneurs des régions d'Estrémadure (E), de l'Alentejo (P) et du Centre (P) bénéficie d'un appui dans le cadre du programme INTERREG IIA Espagne et Portugal. Les buts du projet consistent à soutenir la coopération transfrontalière entre les petites entreprises en vue d'augmenter leur compétitivité, de créer des économies d'échelle et de les sensibiliser davantage sur les possibilités élargies offertes par le marché unique. Coordonnées: Director del Gabinete del Presidente Junta de Extremadura Plaza del Rastro s/n E-06800 Mérida Tel: +34 24 38 15 22 Fax: +34 24 38 15 14 Dispositif de contrôle de la qualité dans l'industrie de la pêche (FIN/N) Ce projet impliquait un partenariat entre le Centre de recherches sur les pêcheries à Tromso (Norvège), une entreprise privée spécialisée dans les recherches technologiques en Finlande et des poissonneries en Norvège. Ensemble, ces partenaires ont mis au point un dispositif de contrôle de la qualité qui devrait permettre d'améliorer la production. Coordonnées: The North Carlotte Council Box 8056 FIN-9610 Rovaniemi Tel: +358 16 330 1231 Fax: +358 16 346 658 C 2 Développement économique 38 Guide Pratique de la coopération transfrontalière AUTRES EXEMPLES DE PROJETS Les régions transfrontalières au sein de l'UE et dans l'Europe centrale et orientale disposent d'une grande expérience en ce qui concerne la réalisation pratique des activités transfrontalières visant au développement économique. Quelques exemples de la bonne pratique sont décrits ci-dessous. 1. Recherche, études, développement stratégique Centres de télématique : Grèce occidentale, Epire, Iles ioniennes et Italie (GR/IT) Une série de partenaires basés à Patras (Grèce), à Bari et à Brindisi (Italie) participent à ces centres de télématique gréco-italiens. Leur principal objectif est de renforcer les économies régionales dans les Pouilles (IT), en Grèce occidentale, en Epire et dans les Iles ioniennes grâce à la mise en place de centres de télématique. Centré sur l'établissement de relations économiques transfrontalières, ce projet veille à assurer la compatibilité fonctionnelle et technique des services fournis, et prévoit des initiatives communes en matière de communication et de promotion. En outre, le centre grec envisage la prestation de services publics et environnementaux, notamment la mise en place d'un serveur Internet, d'une base de données ainsi que de systèmes de surveillance de la pollution des eaux et de catastrophes écologiques. Parmi les activités liées au projet figurent la réalisation de cinq études préparatoires, la conception et l'élaboration de services, entre autres dans le domaine du commerce électronique, du marketing en ligne, de services à la clientèle, de médiation en matière de technologies et de consultance, et d'apprentissage à distance. Les centres devraient être pleinement opérationnels d'ici le milieu de l'année 2000. La réalisation des activités liées au projet devrait apporter une contribution importante au développement économique local, en fournissant des services innovants et des solutions bien adaptées à ce contexte transfrontalier. Budget : 2.175.000 euros Coordonnées: M. John Garofalakis Université de Patras, Département de génie informatique GR-265 00 Rio – Patras Tél: +30 61 997 866 C 2 Développement économique 39 Guide Pratique de la coopération transfrontalière XIVème congrès d'études basques: la société de l'information (E/F) Du 25 au 27 novembre 1997, la société d'études basques (SEV) avait organisé cette manifestation à grande échelle dans le but d'offrir un forum de débat et de développement stratégique sur la société de l'information dans cette partie de la région frontalière franco-espagnole. Tout en permettant d'examiner les opportunités futures dans ce domaine, ce forum a été également l'occasion de présenter les expériences d'autres pays sur ce qu'il est possible de réaliser dans le cadre de la société de l'information. Principaux thèmes abordés au cours de cette manifestation : • La société de l'information et les modes de communication • La société de l'information et son rôle dans les entreprises • La société de l'information et les services à la population • La société de l'information et l'éducation Par la suite, un livre et un CD-ROM ont été édités. Six régions, à savoir Saint-Sébastian, Bilbao, Vitoria, Pampelune, Bayonne et Madrid, ont pris part à la conférence par le truchement d'une liaison vidéo, assurée par les sociétés nationales espagnole et française de télécoms ainsi que par Euskaltel, société basque de télécoms. La diffusion de la conférence via l'Internet a permis à de nombreuses institutions dans le monde d'y prendre part. Budget: 150.253 euros Coordonnées: José Mª Vélez de Mendizabal, Eusko Ikaskuntza Sociedad de Estudios Vascos, Palacio Miramar - Miraconcha, 48 20007 Donostia – San Sebastián, E- Guipúzcoa Tél: +34 943 310855 Fax: +34 943 21 39 56 [email protected] Societe d’Etudes Basques, Faculté Pluridisciplinaire 29-31 cours du Comte de Cabarrus F- 64100 Bayonne Tél: +33 5 59 52 92 99 Fax: +33 5 59 31 05 18 [email protected] C 2 Développement économique 40 Guide Pratique de la coopération transfrontalière 2. Animation, contacts, réseaux Réseau des chambres de commerce de Drama et Kavala (GR/BUL) Le but de ce projet est de développer les entreprises de la région transfrontalière, de soutenir les échanges d'informations et de favoriser des actions innovantes, d'offrir des conseils et de moderniser les infrastructures en place. Activités liées au projet : • Utilisation des infrastructures existantes des Chambres en vue de conférences, d'une aide à l'organisation de la foire commerciale annuelle de Kavala dans le but d'étendre sa portée et de la convertir à terme en une foire commerciale pour l'ensemble des Balkans ; • Recours au bureau d'appui bulgare, créé sous le couvert d'INTERREG I, afin de favoriser la coopération entre les organisations situées de part et d'autre de la frontière, etc. ; • Organisation d'un réseau entre les deux Chambres de commerce, sur la base de leurs intérêts mutuels et de ceux de leurs PME affiliées. La réalisation du projet apportera une contribution importante au développement économique local et aidera les PME à se développer, grâce à une coopération tant à l'intérieur de la Grèce qu'au niveau transfrontalier. Coordonnées: M. Grimbas Chambre de commerce de Drama L.Lambrianidi 40 GR-66 100 Drama Tél: + 30 521 22750/ 23346 Salón Pirevino (F/E) Salón Pirevino est une foire internationale annuelle dont l'origine remonte à 1996. Elle bénéficie de l'appui du parc d'expositions de Tarbes (F) et du comité organisateur de foires de Barbastro (E). Elle se déroule chaque année dans l'une de ces deux localités, et son but est de rassembler des petits viticulteurs de la région frontalière qui n'ont pas la possibilité de prendre part à des foires commerciales se déroulant dans des villes plus importantes. En raison des désavantages subis dans cette région frontalière par les PME de ce secteur, principalement à cause de leur éloignement des marchés qui les intéressent, le projet a pour but d'établir des réseaux de coopération entre les producteurs, lesquels peuvent favoriser une meilleure connaissance des différents produits offerts dans cette région, ainsi que des opportunités d'actions conjointes pour les entreprises. En plus de favoriser la coopération, cette foire a l'ambition de promouvoir l'image et la haute qualité des produits pyrénéens. Un dernier objectif consiste à instituer un marché vinicole unique dans cette région frontalière et à développer ses marchés à l'exportation en Europe septentrionale et centrale. La dernière foire de 1999 a attiré 75 propriétaires de bars et de restaurants ainsi que d'autres professionnels du secteur, et plus de 20 importateurs des pays d'Europe centrale et du nord. Coordonnées: Alain Fontaine Parc d'expositions de Tarbes F-64000 Tarbes Tél: +33 5 62 93 55 52 Fax: +33 5 62 93 55 54 C 2 Développement économique Francisco Lacau Pascau Institución Ferial de Barbastro Avda. Estación s/n E-22300 Barbastro Tél: +34 974 311919 Fax: +34 974 306060 [email protected] 41 Guide Pratique de la coopération transfrontalière Forum d'entreprises de Galice et du Nord du Portugal (E/P) L'association des entreprises du Portugal (AEP) à Porto et la 'confédération des chefs d'entreprise de Galice' (CEG) avait organisé cette manifestation, qui s'est déroulée les 9 et 10 décembre 1998. Son objectif était de sensibiliser les deux régions et de leur faire connaître les opportunités économiques et commerciales disponibles. Les réunions ont été l'occasion de présenter et d'aborder les thèmes horizontaux suivants : • • • • • Textile et habillement Métallurgie et mécanique Bois et ébénisterie Génie civil Travaux publics En même temps avait eu lieu une exposition sur les produits et les services proposés par ces entreprises. Cette manifestation a permis de susciter parmi les entreprises locales une plus forte prise de conscience à propos des possibilités offertes par la région et sur les organisations d'aide publiques et privées. Une liste des besoins des divers secteurs a été dressée. Coordonnées : AEP Av. Boavista, 2671 P-00-135 Porto Tél: +351 2 6172257 Fax: +351 2 6176840 http://www.aiportuense.pt CEG, Rua do Vilar, 54, E-15705 Santiago de Compostela Tél. + 34 981 560699 Fax: +34 981 565788 [email protected] C 2 Développement économique 42 Guide Pratique de la coopération transfrontalière Réseau d'investisseurs de la zone arctique (FN/SE/NOR) L'objectif général de ce projet est d'instaurer un réseau dans la région arctique, destiné à promouvoir et à fournir des services dans le cadre du processus 'innovation - invention' en son entier, c'est-à-dire qu'il va de la naissance d'une idée à la fabrication d'un produit commercial. Le but est d'empêcher les grandes entreprises extérieures à la région d'acquérir des innovations commerciales brevetées. Les étapes déjà franchies comprennent la mise au point d'un réseau d'entreprises permettant le partage des compétences et des contacts commerciaux, d'un réseau conjoint de services d'aide aux investisseurs, aux fabricants de prototypes, et aux entreprises de commercialisation et de fabrication. Ces actions ont largement contribué à lever les obstacles inhérents à l'éloignement et aux frontières nationales. Grâce à ce projet, il a été possible de nouer des contacts avec près de 350 inventeurs et d'enregistrer 785 nouvelles inventions. Il a vu la création de sept nouvelles entreprises et de 34 emplois, ce qui a assuré une croissance économique significative. Coordonnées: Brynolf Tjarner S-97186 Lulea, Suède Tél: +46 92 09 60 11 Fax: +46 92 09 61 79 [email protected] ”Business Card” (BG/RO) Depuis 1991, les chambres de commerce de Dobrich et de Constanza ont coopéré dans divers domaines et leurs activités comprennent l'organisation d'une rencontre annuelle en vue d'échanges commerciaux. La chambre de commerce de Dobrich (BG) et la chambre pour le commerce, la navigation et l'agriculture de Constanza (RO) ont œuvré ensemble sur ce projet de promotion commerciale. Le projet “Business Card” était un prolongement naturel de ces liens initiaux dans le cadre du programme Phare Credo. Etalé sur la période allant de juillet 1998 à mai 1999, ce projet avait pour ambition de lever les obstacles à la coopération entre les entreprises de Constanza et de Dobrich. Le projet était centré sur des institutions capables d'influer sur les activités commerciales transfrontalières, à savoir les banques, les entreprises d'import-export et les organisations d'aide aux entreprises. Celles-ci ont ainsi eu l'occasion d'en apprendre davantage sur les réglementations en matière d'import-export, les législations relatives aux investissements étrangers, et d'obtenir des informations sur les emprunts et sur d'autres aspects financiers du pays voisin. L'objectif d'ensemble consistait à fournir suffisamment d'informations aux entreprises pour les encourager à nouer des liens et à mener des activités transfrontalières. Dans le cadre du projet, un certain nombre de publications ont été éditées et diffusées auprès des entreprises locales. Il s'agissait de brochures, de prospectus et de catalogues. Le projet a également permis à un certain nombre d'entreprises d'assister à des foires commerciales organisées dans le pays voisin, et de créer une base de données reprenant les entreprises de la région frontalière désireuses de s'étendre au-delà de la frontière. Budget: 44.626 euros en total dont 38.365 euros par le programme Phare Coordonnées: Melle Irina Frigioiu Chambre pour le commerce, l'industrie, la navigation et l'agriculture - Constanzaa, 84; Mircea cel Batran str. MF1 RO-8700 Constanza; Roumanie; Tél: +40 41 618 348 Fax: +40 41 619 454 mailto:[email protected] C 2 Développement économique 43 Guide Pratique de la coopération transfrontalière Nouveau pont (BG/RO) Le projet "nouveau pont" a bénéficié d'un financement dans le cadre du budget 1997 alloué au programme Phare Credo. Ses partenaires étaient bulgares (Municipalité d'Oriahovo et Chambre de commerce de Vratza) et roumains (Chambre de commerce d'Olténie Dolzh). L'objectif général du projet consistait à favoriser l'établissement de liens commerciaux entre les deux régions, une coopération transfrontalière et des liens de bon voisinage entre les municipalités et les chambres de commerce de la région, et à déterminer les possibilités de construire à terme un pont entre Oriahovo et Beket. Dans le cours du projet, un certain nombre d'activités ont été menées en vue d'atteindre ces objectifs. Du côté bulgare, une étude sur les potentialités des petites et moyennes entreprises a été réalisée. En outre, une étude de faisabilité sur les potentialités économiques et touristiques du "pont" a été achevée et un compte-rendu a été rédigé à l'intention des organismes publics pertinents. Enfin, les plans du futur "pont" ont été élaborés en même temps qu'une étude technique préliminaire. Budget: 34.285 euros en total dont 30.835 euros par le programme Phare Coordonnées: M. Hristo Ivanov; Municipalité d'Oriahovo 20 G.Dimitrov; 3300 Oriahovo, Bulgarie Tél: +359 91 712 131 Fax: +359 91 713 371 C 2 Développement économique 44 Guide Pratique de la coopération transfrontalière 3. Services d'informations et de conseils aux entreprises, y inclus les bases de données et les publications Données statistiques sur l'Eurorégion Galice / Nord du Portugal (E/P) Ce projet visait à mettre au point un certain nombre de publications statistiques et d'informations sur des thèmes relatifs à cette Eurorégion, en faisant le plus possible appel aux nouvelles technologies de l'information pour publier les résultats et les diffuser le plus amplement possible dans toute la région. Le projet a servi à financer les publications ci-après : • Annuaire d'informations générales sur la Galice - Nord • Annuaire des entreprises et des commerces de détail • Annuaires sur les équipements et les services, • Echanges commerciaux actuels entre les deux régions, • Possibilités d'investissements étrangers directs et situation actuelle, • Situation de l'emploi transfrontalier, • Site Internet de la communauté des travailleurs de Galice - Nord, • Indicateurs sociaux relatifs à l'Eurorégion, • Relations commerciales avec d'autres pays de l'UE, Les informations disponibles sur la région ont été maximisées dans l'espoir de susciter de meilleures opportunités pour les entreprises et l'emploi, afin d'élargir l'intégration économique et sociale entre les deux régions. Coordonnées: INE, Edifício Scala – Rua de Vilar, 235 – 9º/10º P-4050 PORTO Tél: +351 22 6072000 Fax: +351 22 6072005 IGE Rua Ramon Piñero, 27 E-15072 Santiago de Compostela Tél: +34 981 541321 Fax: +34 981 541323 C 2 Développement économique 45 Guide Pratique de la coopération transfrontalière Centre d'affaires pour les Balkans et la mer Noire (GR/autres pays) Le "centre d'affaires pour les Balkans et la mer Noire" est une organisation financée sous le couvert de l'initiative communautaire INTERREG II, dont le but est de fournir des services d'information aux entreprises et aux organisations helléniques afin de promouvoir la coopération transfrontalière avec des institutions assimilées des pays balkaniques et de ceux situés sur le pourtour de la mer Noire. Il offre une gamme exhaustive de services, notamment l'organisation de conférences, d'ateliers et de rencontres d'affaires, en Grèce et ailleurs. De plus, ce 'guichet unique' publie des prévisions économiques, des guides commerciaux et un bulletin mensuel qui traite des évolutions récentes dans les pays balkaniques voisins et ceux situés au bord de la mer Noire. Depuis sa création, le DIPEK a su s'imposer comme une institution performante en matière de coopération transfrontalière. Il a organisé diverses manifestations auxquelles ont participé des entreprises grecques et étrangères, lesquelles ont facilité la coopération entre les entreprises helléniques et leurs homologues situées de l'autre côté des frontières. Budget: 1.600.000 euros Coordonnées: M. Mavridis DIPEK SA, Helexpo, Pavillon 15 GR-54632 Thessaloniki Tél: +30 31 291 107 C 2 Développement économique 46 Guide Pratique de la coopération transfrontalière 4. Formation et développement des aptitudes commerciales Artisanat et artisans du Skargardssmak (FIN/SE) Ce projet a pour but d'aider les artisans locaux à gagner leur vie au sein de leur communauté de résidence grâce à un partage des compétences professionnelles et à la mise en place de réseaux et d'entreprises communes de commercialisation. Dans la réalisation de ces objectifs, les étapes déjà franchies ont porté sur l'organisation, quatre fois par an, d'une série de séminaires et d'ateliers d'une durée de 2 à 3 jours, relatifs au démarrage d'une activité indépendante. Parmi les sujets traités figuraient le financement, les concepts commerciaux, la commercialisation, les relations avec la clientèle et une mise en réseau de toute la région, de même que l'analyse de la production et des possibilités d'exportation. Des informations sur le projet et sur les services offerts ont été diffusés parmi des clients potentiels appartenant à des entreprises privées, des hôtels, des restaurants et d'autres organisations touristiques. Pour commercialiser leurs biens et leurs services, les artisans ont pris part à des expositions organisées dans le cadre du projet, et publié conjointement une brochure commerciale, avec l'intention de diffuser ce modèle via l'Internet. Budget : EURO 266,577 total costs; EURO 130,345 from INTERREG Coordonnées: Henrik Beckman Mariehamm, Iles Aland, Finlande Tél: +358 18 25000 Fax: +358 18 22 160 [email protected] C 2 Développement économique 47 Guide Pratique de la coopération transfrontalière 5. Services communs spécialisés (commercialisation, design, transfert de technologies) Programme de développement commercial interrégional ACUMEN (IRL/NI) Acumen est un programme de développement commercial transfrontalier. Il aide les PME à accroître leurs ventes transfrontalières et à mettre au point d'autres formes de coopération commerciale entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande. Le programme Acumen aide des PME actives dans la fabrication ou dans des services commercialisables qui sont situées dans les six comtés frontaliers de la République d'Irlande et dans toute l'Irlande du Nord. Il est financé par le ‘International Fund for Ireland’ (IFI) et par INTERREG II. Il bénéficie du soutien actif des principales agences de développement économique, et il a déjà aidé plus de 100 entreprises à augmenter leurs ventes transfrontalières pour une valeur dépassant les 10 millions de livres. Le programme Acumen procure deux types d'appui principaux : • Conseils : lorsqu'une entreprise souhaite lancer une nouvelle initiative transfrontalière d'importance, Acumen l'aidera de ses conseils. Les activités susceptibles de bénéficier d'un appui concernent la planification et la mise en œuvre de la première entrée sur un nouveau marché transfrontalier en Irlande, la mise au point d'une joint-venture transfrontalière ou l'établissement d'une alliance commerciale stratégique, l'analyse et l'évaluation des activités commerciales transfrontalières existantes d'une entreprise, des possibilités de nouer des liens commerciaux transfrontaliers avec un partenaire non irlandais. Acumen financera les frais de consultance à hauteur de 64% (pendant une durée maximum de 32 jours). • Commercialisation / Participation aux coûts salariaux : lorsqu'une entreprise a déjà fait son entrée sur un marché transfrontalier et qu'elle peut justifier la présence à plein temps d'un responsable du développement du marché, le programme Acumen peut prendre à sa charge le paiement de la première année de salaire, à hauteur de 50 % du montant imposable et jusqu'à concurrence de 10.000 £ (les frais de voiture et les autres dépenses sont assumés par l'entreprise). Toutes les entreprises qui participent au programme Acumen sont supposées avoir payé une part convenue d'avance du coût total de leur propre projet. Dans tous les cas, le budget total du projet est défini avec précision avant le démarrage de celui-ci. Budget : 2.794.693 euros en total dont 698.355 euros par INTERREG Coordonnées: M. Willie Maxwell Acumen, Omagh Business Complex Gortrush Industrial Estate Great Northern Road Omagh BT78 5LU Tél: +44 1662 250404 Fax: +44 1662 250416 [email protected] C 2 Développement économique 48 Guide Pratique de la coopération transfrontalière Développement d'une coopération transfrontalière en Macédoine centrale (FYROM/GR) Ce projet de coopération transfrontalière, mis au point en 1998, est centré sur trois activités principales : • Mise en place d'un bureau d'appui aux PME, chargé de fournir une assistance technique et des conseils aux hommes d'affaires désireux de développer une coopération transfrontalière avec les pays voisins. Les services offerts concernent la fourniture d'informations financières, sur les investissements et les législations fiscales. Leur but est de favoriser les exportations, les joint-ventures et le recours à la sous-traitance ; • Réalisation d'une étude portant sur la sous-traitance en Bulgarie et en FYROM. Elle examine le cadre juridique relatif à la sous-traitance et présente en détail les avantages et les inconvénients inhérents à une telle pratique. De plus, elle contient des études de cas et présente quelques entreprises helléniques qui ont eu recours à la sous-traitance en Bulgarie et en FYROM. L'étude comprend aussi une évaluation des répercussions de la sous-traitance sur les économies régionales et nationales ; • Organisation de missions dans les Balkans et dans certains pays du Moyen-Orient. Ces missions sont organisées par la Chambre. Y participent des membres de son conseil d'administration ainsi que des responsables des entreprises affiliées à la Chambre. Le bureau d'aide aux PME est opérationnel depuis le début de l'année 1999 et est installé dans les locaux de la Chambre pour les petites et moyennes entreprises à Thessalonique. En outre, la Chambre a déjà organisé une mission en FYROM, où un groupe de chefs d'entreprise a pu participer à la foire commerciale de Skopje en 1999. Budget: 109.000 euros Coordonnées: Mlle K. Liodaki, Chambre pour les petites et moyennes entreprises de Thessalonique Aristotelous 27 GR-546 24 Thessaloniki Tél: +30 31 241 668/241 689/ 241 158 C 2 Développement économique 49 Guide Pratique de la coopération transfrontalière Unité technologique REDIT (E/P) L'unité technologique REDIT a été mise en place pour informer et conseiller les entreprises de Galice et du Nord du Portugal sur les nouvelles infrastructures technologiques mises à leur disposition. L'unité est gérée par l'Institut pour les innovations et les développements technologiques de Braga (Portugal). Le projet est axé sur trois pôles : 1. Mise au point d'un système informatique à l'appui des innovations technologiques générales dans la région transfrontalière ; 2. Organisation de campagnes de promotion afin d'informer sur les potentialités commerciales des innovations technologiques ; 3. Mise en place d'un service de conseils par téléphone. L'objectif d'ensemble consiste à la fois à élever le niveau des innovations technologiques dans les entreprises de la région et à approcher systématiquement les entreprises afin de leur offrir des conseils et un appui dans ce domaine. Budget: 335.565 euros Coordonnées: IDITE-Minho – Instituto de Desenvolvimento e Inovação Tecnológica MinhoAv. Dr. Francisco Pires Gonçalves P-4710-911 BRAGA Tél: +351 253 619740 Fax: +351 253 612957 http://www.idite-minho.pt C 2 Développement économique 50 Guide Pratique de la coopération transfrontalière 6. Installations communes : parcs industriels et centres technologiques Parc scientifique et centre technologique du Deutschlandsberg (A/SLO) Face aux problèmes de sous-traitance auxquels étaient confrontés deux grandes entreprises actives dans les secteurs de la céramique et de l'électronique, qui emploient plus de 2.000 personnes, la municipalité de Deutschlandsberg (province autrichienne de Styrie) décidait d'ériger un parc artisanal doublé d'un centre technologique. La première parcelle de terrain du parc artisanal a pu être vendue en 1997 et elle a été viabilisée pour pouvoir répondre aux besoins des entreprises commerciales et des unités de fabrication. Le centre technologique, qui a bénéficié d'un financement national ainsi que d'une aide financière dans le cadre d'INTERREG IIA, est principalement destiné aux jeunes entreprises dans les domaines de la recherche et de la production. Inauguré en septembre 1998, le centre a pu louer tous ses emplacements en l'espace d'une année. Budget: 1.390.000 Euros dont 8,32 % par INTERREG IIA Coordonnées: Stadtgemeinde Deutschlandsberg Hauptplatz 35 A-8530 Deutschlandsberg Tél: +43.3462.2011-246 [email protected] C 2 Développement économique 51 Guide Pratique de la coopération transfrontalière Terminal et centre de transit de marchandises Euro Transport & Trade Center - ETTC à Frankfurt s/Oder (D/PL) Le centre pour le transit de marchandises ETTC est situé à proximité immédiate d'une entre frontière entre l'UE et un pays d'Europe centrale et orientale, et grâce à un ensemble efficace de voies routières, ferroviaires et fluviales, il jouit d'avantages de tout premier ordre. En outre, l'ETTC se trouve sur l'axe international ouest-est le plus important, qui relie Paris, Anvers et Amsterdam à Duisburg, Hanovre, Berlin, Poznan, Varsovie et Moscou. Ce projet initié à l'échelon communal a pour objectif : • • • De relier le trafic intercontinental et interrégional et de faciliter le franchissement de la frontière toute proche ; De constituer un nœud de raccordement pour les différents modes de transports : rail, route et voies de navigation ; D'encourager les activités économiques par la mise à disposition d'une superficie destinée à ce nœud de raccordement. Le projet comporte deux volets : (1) à la Frankfurter Tor, construction d'un dépôt logistique dont le but est de faciliter le transport, le stockage et la distribution selon les techniques les plus modernes et les plus innovantes. D'une contenance nette de 20 hectares, cette aire peut être utilisée aussi bien par des entreprises de transport que par des sociétés de services. (2) Terminal pour le transport combiné (KV), qui se compose d'une partie de la gare de triage municipale. Sa superficie est de 6,6 ha. Il sert au transbordement des conteneurs et pourrait être étendu, puisqu'il est prévu d'en faire une porte d'entrée (gateway). Le projet est basé sur un concept intégré de développement du trafic, où la mise en place d'un dispositif de ferroutage obéirait concrètement au principe de l'efficacité. Il répond avec succès aux exigences liées au trafic transfrontalier local et à celles des transports interrégionaux, nationaux et internationaux. Budget: 7.110.000 euros (Contribution européenne au KV- Terminal / Gateway) Coordonnées: Hans-Joachim Bischof, Stadtverwaltung Frankfurt (Oder) ETTC-Arbeitsstab, Goepelstr. 38, D – 15234 Frankfurt (Oder) Tél: +49 335 552 99 50/51 Fax: +49 335 552 99 59 [email protected] C 2 Développement économique 52 Guide Pratique de la coopération transfrontalière 7. Fonds d'investissement Fonds de capitaux à risque (E/P) Ce projet a démarré en septembre 1999 et constitue une initiative conjointe entre la communauté de travail de Galice / Nord du Portugal et deux sociétés de capitaux à risque, l'une établie à Porto (P) et l'autre à St Jacques de Compostelle (E). Un fonds a été créé pour proposer des capitaux à risque à des entreprises nouvelles ou en cours de développement situées de part et d'autre de la frontière. Il est géré en commun par la SODIGA, société de capitaux à risques installée du côté espagnol de la frontière, et par la PME Capital, son homologue portugaise basée à Porto. Toutes les opérations se réalisent dans le respect des législations des deux pays. Ces sociétés de capitaux à risque soutiennent conjointement les projets, et l'apport en capitaux ne dépasse pas les 45 % du total des avoirs de la nouvelle entreprise. Ces entreprises doivent être installées dans la région transfrontalière et leurs activités doivent comporter un élément transfrontalier. Le fonds est actuellement centré avant tout sur le secteur industriel, mais des possibilités en faveur d'entreprises d'autres secteurs sont actuellement à l'étude. Budget: 5.000.000 euros en total dont 50% par INTERREG Coordonnées: PME Capital Av. Dr. Antunes Guimarães, 193 P-4100-079 Porto Tél: +351 2 6102087 Fax: +351 2 6102089 [email protected], http://www.pmecapital.pt Sodiga Rua Ourense nº6 E-15701 Santiago de Compostela Tél: +34 981 566100 Fax: +34 981 566183 Comunidade de Trabalho Galiza-Norte de Portugal Rua Raínha D. Estefânia P-251, 4150-304 PORTO Tél: +351 2 6086300/23 Fax: +351 2 6086305 http://www.galicia-nortept.org C 2 Développement économique 53 C3 TRANSPORTS ET INFRASTRUCTURES Guide pratique de la coopération transfrontalière CHAPITRE C 3: TRANSPORTS ET INFRASTRUCTURES EN BREF: Ce chapitre porte sur les principaux problèmes et questions de la coopération transfrontalière dans le domaine des infrastructures de transport. La politique de transport de l’UE promeut, en tant qu’objectif stratégique, le développement de “systèmes de transport efficaces”. Les points essentiels concernent des lignes ferroviaires, des autoroutes, des aéroports et des réseaux communaux (télécommunications, égouts, gaz et électricité). Ce chapitre s’intéresse en outre aux mesures dites “douces”, notamment à la planification de réseaux de transport, au marketing et à des moyens de transport public transfrontaliers. Les liaisons de transport considérées du point de vue de l’espace constituent le thème central de ce chapitre étant donné que les régions frontalières et transfrontalières accordent une grande attention à tous les aspects touchant à ce domaine. POINTS-CLES: • • • • • Les lignes directrices pour les réseaux transeuropéens (RTE) constituent le cadre de référence des futures mesures nationales et communautaires en faveur du développement des transports. Le développement d’infrastructures de transport de base ainsi que d’autres équipements représente la condition physique préalable à la coopération transfrontalière, notamment dans les régions de l'Objectif no. 1 ainsi que dans les régions frontalières d’Europe centrale et orientale. Il s’agit en l’espèce de projets ayant une portée européenne (p.ex. RTE), nationale (p.ex. ports, lignes ferroviaires et autoroutes) et régionale (p.ex. routes et pistes cyclables). Il est nécessaire de recourir à une planification intégrée (aussi bien par la formation que par le marketing) pour éliminer les situations périphériques traditionnelles de nombreuses régions frontalières et pour pouvoir exploiter pleinement le nouveau potentiel de développement se dégageant de la réduction des barrières frontalières. La plupart des régions frontalières sont handicapées par la présence de chaînons manquants dans les principaux réseaux de transport et d’approvisionnement. La suppression de ces chaînons manquants dans les réseaux de transport et la liaison à ces réseaux font partie des mesures de développement de la plus haute priorité dans la plupart des régions frontalières. Aux frontières extérieures de l’UE ainsi qu’aux frontières internes des États d’Europe centrale et orientale, il convient de créer de nombreux postes frontières qui soient faciles à utiliser. Les équipements de transport multimodal et les actions “douces”, à savoir le marketing et les moyens de transport public, font partie des nouveaux défis se présentant à la plupart des régions frontalières. EXEMPLES: • • • • • • • • • • • • Construction du pont international à Valença (P/E) Projet pilote transfrontalier relatif aux transports publics, Emmen/Meppen (D/NL) Construction du passage transfrontalier Radomierzyce-Hagenwerder (PL/D) Amélioration de l’accès au pont sur la Guadiana (P/E) Nouvelle liaison dans l’Eurorégion Elbe-Labe (CZ/D) Modernisation du canal Ballinamore-Ballyconnell, de la voie navigable Shannon-Erne (IRL/UK) Planification énergétique (AL/GR) Etude d’évaluation pour un aérodrome (D/F/CH) Centre de recherches logistiques (NL/D) Station d’épuration de Guben/Gubien Groupement de transport sans frontières dans l’Euregio Salzburg-Berchtesgadener Land-Traunstein C 3 Transports et infrastructures 55 Guide pratique de la coopération transfrontalière REFERENCES: ! .Kommission der Europäischen Gemeinschaften: Die Gemeinsame Verkehrspolitik – Aktionsprogramm 1995 – 2000, KOM (1995), Brüssel 12.07.1995. ! Kommission der Europäischen Gemeinschaften: Grünbuch über Seehäfen und Seeverkehrs-Infrastruktur, KOM (1997), Brüssel 10.12.1997. ! Europäische Kommission: Mitteilung “Kohäsion und Kolleg, Brüssel, KOM (1998). ! Europäisches Parlament: Bericht über das Grünbuch der Kommission über Seehäfen und SeeverkehrsInfrastruktur , KOM (1997) vom 28.10.1998. ! Kommission der Europäischen Gemeinschaften: Die gemeinsame Verkehrspolitik – Nachhaltige Mobilität: Perspektiven für die Zukunft, KOM (1998) 716, Brüssel 01.12.1998. ! Stockmann, U.; Höltgen, D.: Europäische Verkehrspolitik – Strategien für ein integriertes Verkehrssystem, Hrsg. von den SPO-Abgeordneten im Europäischen Parlament, Bonn 1978. ! Jarzembowski, G.: Die Europische Vekehrspolitik, Bestandsaufnahme und Perspektiven, Hrsg. v. der EVPFraktion im Europischen Parlament, Brüssel 1998. ! TINA Secretariat (Ed.): First TINA Progress Report, TINA, a Common Transport Infrastucture Needs Assessment in the candidate countries for accession, o.O., 1998. ! Europäisches Parlament: Entwurf eines Berichts über die Mitteilung der Kommission zum Thema Kohäsion und Verkehr (KOM (18) 0806 – C4), Berichterstatter P. Crampton, Brüssel 11.03.1999. ! Deutsche Verkehrswissenschaftliche Gesellschaft (Hrsg.): Supranationale Verkehrspolitik – Konfliktpotentiale im europäischen Raum, Bergisch Gladbach 1999. ! Erdmenger, J.: Artikel “Verkehrspolitik” in: Jahrbuch der Europäischen Integration 1998/99, Institut für Europäische Politik, Bonn 1999. ! Europäische Kommission (Hrsg.): EUREK – Europäisches Raum......-Konzept, Brüssel/Luxembourg 1999. ! European Union – European Commission – Regional Policy (Ed.): Spatial perspectives for the enlargement of the European Union, Authors: D. Biehl a.O., Brüssel-Luxembourg 2000. C 3 Transports et infrastructures 56 Guide pratique de la coopération transfrontalière Aperçu général 1. Problèmes et évolution générale La mobilité fait partie des fonctionsclés de notre société. Les transports et l’infrastructure constituent de nos jours, avec l’éducation, la formation et la capacité à l’innovation, l’un des principaux facteurs modernes d’implantation d’entreprises dans toute région. Grâce aux nouvelles technologies de transports, à une logistique moderne et à de meilleures possibilités en matière de télécommunications, les grands centres nationaux et les régions européennes géographiquement privilégiées sont rapidement accessibles. De ce fait, les entreprises ne sont plus contraintes de s’installer dans des centres régionaux spécifiques. Étant donné que des régions frontalières européennes • se trouvent souvent encore dans une situation périphérique nationale et certaines d’entre elles dans une situation périphérique européenne ; • qu’elles sont en même temps exposées à la concurrence au sein du marché intérieur européen ; • qu’aux frontières extérieures de l’UE, elles sont confrontées à des problèmes particuliers (p.ex. Schengen) et que d’autre part, elles doivent servir de pont vers les pays voisins, il est clair que l’amélioration des transports et de l’infrastructure fait partie des principales mesures dans les régions frontalières et transfrontalières. Car, en l’absence de réseaux transfrontaliers et interrégionaux routiers, ferroviaires, maritimes et aériens, la coopération transfrontalière n'est guère possible, les conditions physiques faisant défaut. C 3 Transports et infrastructures Trois raisons suffisent à expliquer la précarité des réseaux de communication et le faible développement des infrastructures dont souffrent depuis longtemps les régions frontalières: • dans les régions frontalières éloignées et de population éparse, le niveau de développement des infrastructures est faible; • dans les zones plus peuplées et plus développées sur le plan économique (comme les régions exproductrices de charbon et d’acier), les intérêts militaires et politiques ont freiné le développement adéquat des infrastructures (transport) entre les états-nations et/ou les grandes puissances (Est-Ouest) qui ont par ce biais renforcé leur position. • Dans de nombreuses régions frontalières, on a souvent renoncé à établir des axes de communication majeurs permettant de traverser les mers et les montagnes (y compris les tunnels et les ponts), en raison de leur complexité technique et surtout de leur coût. Jusqu'aux années 70, aucun effort conceptuel n’a été entrepris pour rattraper le retard des régions frontalières au niveau des infrastructures par des investissements ciblés. Cette situation s’est progressivement modifiée au cours des années 80 et 90, essentiellement grâce aux facteurs suivants : • le rôle plus important que la politique de l’UE commence à jouer dans les domaines correspondants, • la réalisation du marché intérieur européen, • l’ouverture de l’Europe centrale et orientale, • les mesures de la politique régionale européenne et des fonds de cohésion, communautaire • l’initiative INTERREG, • les aides structurelles de préadhésion accordées de l’année 57 Guide pratique de la coopération transfrontalière 2000 à la date d’adhésion des pays candidats, par le biais des trois instruments financiers suivants : le nouveau programme Phare; le fonds agricole de préadhésion au FEOGA (SAPARD: Special Action for a PreAccession Aid for Agriculture and Rural Development); le nouvel instrument structurel de pré-adhésion (ISPA) à partir de 2000 (7 milliards d’euros pour environ 7 ans, soit 1 milliard d’euros par an à partir de 2000). Dans pratiquement tous les 59 programmes d'INTERREG IIA 19952000, on trouve, dans le cadre des thèmes principaux de l’aménagement du territoire et de l’infrastructure, des objectifs visant à améliorer les transports ou l’infrastructure (moyens de transport, réseaux d’approvisionnement énergétique, télécommunications). Dans les phases initiales des programmes, l’accent a été mis sur les régions les plus pauvres d’Europe: dans ces régions d'Objectif no. 1, l’approche consistait souvent à développer d’abord l’infrastructure et, par conséquent, à créer les conditions physiques nécessaires conduisant à une coopération économique et socio-culturelle durable. On s’est toutefois aperçu qu’il était également possible d’améliorer les infrastructures et les systèmes de transport transfrontaliers en Europe centrale et en Scandinavie, que ce soit à l’aide de mesures concrètes (chaînons manquants) ou au moyen d’études conceptuelles (conduisant à la mise en œuvre de projets à financer). En Europe septentrionale et centrale, on a également compris que, en dehors de la nécessité de compléter les liaisons Nord-Sud bien développées, il fallait également développer C 3 Transports et infrastructures les grands couloirs de transport EstOuest: p.ex. en améliorant d’abord les points de passage frontaliers existants, en construisant de nouveaux ponts et tunnels (DK/S), en développant les technologies de l’information transfrontalière et enfin en planifiant de nouveaux couloirs de transport. Dans les régions européennes méridionales moins développées, l’accent a été principalement mis sur les infrastructures transfrontalières routières et ferroviaires de base (y compris les postes frontaliers) mais aussi et surtout sur la construction de tunnels et de ponts. Aux frontières extérieures de l’UE ainsi qu’aux frontières en Europe centrale et orientale, une attention particulière a été accordée au développement des points de passage frontaliers existant mais aussi à la création de nouveaux points pour le transport interrégional et international. A partir de 1990, les réseaux de transport entre l’Est et l’Ouest ont été réunifiés et aux points de passage ferroviaires et routiers sont venus s’ajouter des passages réservés aux cyclistes et aux piétons (loisirs). Une évolution concerne cependant toutes les régions frontalières européennes : l’augmentation du trafic suite à une plus grande mobilité et à la croissance du commerce international. Au sein de l’UE, le commerce se confinait auparavant sur l’axe Nord-Sud comprenant le passage des Alpes et des Pyrénées. Aujourd’hui, la croissance du trafic touche également les liaisons Est-Ouest qui se développent rapidement. Ceci conduit à une augmentation substantielle du trafic transfrontalier dans les régions concernées. Pour les grands projets d’infrastructure nationaux dans les régions frontalières, il convient toutefois en général d’utiliser les grands 58 Guide pratique de la coopération transfrontalière programmes, financés soit à partir des fonds structurels européens au sein de l’UE ou des pays candidats à l’adhésion, essentiellement par le biais du programme PHARE mais aussi de l’action SAPARO et de l’ISPA. Pour des investissements d’une telle envergure dans les infrastructures de transport, ces instruments mettent beaucoup plus de fonds à disposition que les programmes INTERREG IIIA ou PHARE CBC. Les programmes INTERREG IIIA et PHARE CBC, par contre, devraient être réservés à des projets d’infrastructures effectivement transfrontaliers (petits couloirs transfrontaliers ou chaînons manquants). 2. Infrastructures de transport 2.1 Politique européenne des transports – Réseaux transeuropéens de transports Ces dix dernières années ont été marquées par les nouvelles orientations de la politique des transports de l’UE. Après l’agriculture, celle-ci représente le volet le plus large de la législation secondaire communautaire. La réalisation des objectifs visés au programme d’action de la Commission intitulé «La politique commune des transports» (juillet 1995) a notamment conduit à déployer des efforts plus soutenus afin d’assurer l’efficacité et la qualité du système intégré des transports du marché unique, ainsi que l’établissement de liens plus étroits avec les pays tiers. Les objectifs globaux d’approfondissement et d’élargissement de la politique de l’UE dans les secteurs des transports commerciaux et de la mobilité transnationale et transfrontalière des personnes et des biens en augmentation constante conservent donc toute leur importance. Au cours de ces dernières années, outre le programme d’action, le développement récent des ‘Réseaux C 3 Transports et infrastructures transeuropéens’ (RTE) a pris une importance particulière pour une Europe qui s’élargit toujours davantage ainsi que pour la coopération transfrontalière. Le développement des réseaux transeuropéens de transport, d’énergie et de télécommunications (RTE) constitue une mesure communautaire de haute priorité, comme l’attestent les éléments suivants: • L’inclusion des RTE dans le Traité de Maastricht, • La mise en place de groupes de travail de haut niveau au sein du Conseil européen, • La prise en compte des RTE dans le Livre blanc de la Commission sur la croissance, la compétitivité et l’emploi, • Le financement de l’infrastructure de transport transeuropéenne par la ligne budgétaire RTE 1995-1998 à concurrence de 1,344 million d’euros. L’Agenda 2000 souligne également l’importance des réseaux RTE pour les pays d’Europe centrale et orientale désireux d’adhérer à l’UE et pour le développement d’un marché intérieur élargi. Ce sont essentiellement les raisons suivantes qui parlent en faveur d’un développement des RTE: • La construction et le développement des RTE contribuera à la réalisation d’importants objectifs communautaires tels que le fonctionnement optimal du marché intérieur et le renforcement de la cohésion économique et sociale. • La construction et le développement des RTE sur l’ensemble du territoire communautaire doit garantir un transport des personnes et des marchandises tenables à long terme sur le plan social et environnemental ainsi que dans le domaine de la sécurité et intégrer tous les modes de transport en te59 Guide pratique de la coopération transfrontalière • nant compte des avantages qu’ils peuvent offrir en termes de coopération. Les capacités disponibles doivent être utilisées de manière optimale et les réseaux des différents modes de transports doivent être intégrés dans un RTE, d’une part pour le transport des personnes et des marchandises par route, rail, voies fluviales et maritimes et air, et d’autre part, pour le transport combiné. L’élaboration des lignes directrices RTE vise à fournir un cadre général de référence permettant de promouvoir les initiatives des États membres et le cas échéant, celles de la Communauté. Dans le domaine des transports, le principal objectif relatif aux RTE – dont la mise en œuvre s’échelonne jusqu’en 2010 - est l’intégration progressive des réseaux de transport terrestre, maritime et aérien suivant les cartes et schémas correspondants. En plus de l’élaboration et de la mise à jour des plans de réseaux, les principes directeurs de cette action comprennent également des actions transfrontalières de planification, de développement et d’extension. Il est également nécessaire de s’assurer que l’ensemble des mesures de développement des RTE sera bien supporté par l’environnement. En outre, lors de la conception des couloirs de transport, il faut veiller à ce que tous les Etats membres et toutes les régions disposent d’un accès transfrontalier aux RTE. Les mesures suivantes sont prioritaires: • Création et extension de liaisons principales et secondaires; des infrastructures • Extension d’accès aux réseaux afin de perC 3 Transports et infrastructures • mettre le raccordement de zones insulaires, enclavées et périphériques; Combinaison et mise en réseau optimales des diverses infrastructures de transport, en tenant compte de la dimension environnementale. En ce qui concerne l’extension des réseaux des pays tiers, la Communauté décidera au cas par cas et suivant les dispositions du Traité si elle contribue à assurer la cohérence des RTE avec les réseaux des pays tiers et l’interopérabilité de ces réseaux. La décision du Parlement européen et du Conseil concernant les directives communautaires sur la réalisation des RTE a été rendue en 1996. Conformément à l’article 129c du Traité CEE, cette décision établit les objectifs, les priorités et les principales caractéristiques des actions entreprises dans le domaine des RTE jusqu’en 2000 et identifie les projets d’investissement d’intérêt commun. L’investissementcadre prévu est d’environ 400 milliards d’euros et doit permettre aux RTE de contribuer de manière significative au développement du marché intérieur de l’UE. La décision crée également un Comité d’information et de rapport pour étudier le développement ultérieur des RTE. 2.2 Lignes directrices concernant les infrastructures de transport Conformément à l’article 129c du Traité CEE, la Communauté a élaboré des lignes directrices spéciales pour les infrastructures de transport essentielles qui établissent des objectifs, des priorités et des caractéristiques de base pour les actions envisagées. Le réseau routier RTE se compose d’autoroutes et de grands axes routiers 60 Guide pratique de la coopération transfrontalière déjà existants et présentant un niveau élevé de services et de sécurité. Les projets spécifiques d’extension du transport routier RTE sont précisés à titre indicatif dans des lignes directrices (Décision 1692/96/CE). Le réseau dans son ensemble comprend également l’infrastructure de gestion du trafic. Le réseau ferroviaire RTE comprend le réseau à grande vitesse et certaines parties du réseau conventionnel, y compris les liaisons destinées au transport combiné. Ce réseau joue un rôle essentiel dans l’acheminement des marchandises et des personnes par le rail, le transport combiné et les liaisons avec d’autres moyens de transport ainsi qu’avec les réseaux ferroviaires régionaux et locaux. Grâce à sa continuité, à une interopérabilité progressive, à une harmonisation technique, et à un système harmonisé de commande des trains et de sécurité, le réseau propose à ses usagers un haut niveau de qualité et de sécurité. Dans son Livre blanc „La stratégie de revitalisation du chemin de fer dans la Communauté“, la Commission a défini des lignes d’action pour une stratégie destinée à freiner le déclin actuel du transport ferroviaire des personnes et des marchandises et à en faire une véritable alternative au transport routier, en particulier par les moyens suivants: • • Assainissement financier des compagnies de transport ferroviaire par une prise en change de l’endettement par les Etats membres; Introduction des forces du marché et d’un fonctionnement commercial par l’élargissement des droits d’accès à l’ensemble du transport transfrontalier des personnes et des marchandises et par la création de „freeways“ de fret transeuropéens; et C 3 Transports et infrastructures • Intégration des systèmes ferroviaires nationaux, qui se sont développés suivant les impératifs de chaque pays, afin de surmonter les obstacles au trafic transfrontalier. Afin d’améliorer l’offre de transport ferroviaire de marchandises, la Commission propose la création d’un office central de promotion des „freeways“. Elle est d'avis qu'il est nécessaire d’améliorer la distribution, de fixer des tarifs en rapport avec les coûts, de réduire les temps de passage des frontières et d’élaborer des critères de qualité. Le réseau de voies navigables RTE se compose des principaux fleuves et canaux ainsi que de leurs liaisons. Il permet de relier les régions industrialisées et les agglomérations entre elles ainsi qu’aux ports maritimes et fluviaux. Les voies navigables de ce réseau doivent être conformes à des impératifs techniques minimaux. Les ports de mer appartiennent également au réseau transeuropéen de transport. Dans le cadre du transport des personnes et des marchandises, ils proposent une série de services et de transport de proximité et au long cours, dont la navigation côtière. La Commission a adopté un „Livre vert sur les ports de mer et les infrastructures maritimes“ en 1997. Le réseau aéroportuaire RTE est composé d’aéroports situés sur le territoire de la Communauté, ouverts au trafic commercial et qui répondent à certain impératifs. Les „plaques tournantes“ internationales et communautaires constituent le noyau du réseau aéroportuaire transeuropéen. Par l’intermédiaire du trafic international, elles assurent la liaison entre la Communauté et le reste du monde. 61 Guide pratique de la coopération transfrontalière 3. Transport d’énergie et télécommunications La Communauté soutient également le raccordement, l’interopérabilité et le développement des réseaux d’énergie RTE (électricité et gaz naturel) ainsi que l’accès à ces réseaux. Elle poursuit, entre autres, les objectifs suivants: • • • - Des progrès réels quoique peu spectaculaires dans plusieurs projets RTE; - Le financement des RTE par l’intermédiaire de partenariats mixtes (publics-privés); et - Le commencement des travaux préliminaires pour le rattachement des PECO à l’UE, par exemple suite aux décisions de la Conférence pan-européenne des transports (Helsinki, 1997) sur l’introduction et la poursuite du processus TINA ( = Transport Infrastructure Needs Assessment). Mettre en place le marché intérieur de l’énergie; Assurer l’approvisionnement en énergie; Encourager l’exploitation des énergies renouvelables. La création et l’extension des réseaux de télécommunications RTE doivent assurer la circulation et l’échange des informations et contribuer à la création d’une „société de l’information“. Elles doivent permettre la libre circulation des informations entre particuliers, acteurs économiques et administrations, tout en garantissant le respect de la vie privée. La Communauté soutient le raccordement des réseaux dans le domaine des télécommunications et de l’infrastructure, la mise en place et le développement des services et applications interopérationnels ainsi que l’accès à ceux-ci. Parmi les obstacles: - Le Conseil n’a pu parvenir à un accord sur les ressources budgétaires supplémentaires pour les 14 projets prioritaires; et - Nombreux sont les gouvernements des Etats membres de l’UE qui considèrent toujours le développement des RTE d’un point de vue national plutôt qu’européen, et par conséquent n’accordent pas aux RTE la priorité nécessaire. La Commission conséquent: - L’adoption de directives et d’instruments juridiques essentiels sur les RTE; C 3 Transports et infrastructures par - La poursuite des analyses de la situation du financement des projets de transport prioritaires et une participation plus importante du secteur privé; - Une mise de l’accent sur le bénéfice tiré des projets de transport RTE par la Communauté; - L’expansion du cadre juridique au niveau de l’Union; - L’intensification des efforts au sein des Etats membres pour coordon- 4. Développement des RTE Au cours des dernières années, la Commission a considérablement progressé dans le développement des RTE, mais a également connu des déboires et rencontré des obstacles importants à la mise en œuvre des objectifs et des mesures liés aux RTE. Parmi ses réalisations, on compte: recommande 62 Guide pratique de la coopération transfrontalière - - ner, simplifier et accélérer les procédures d’approbation; - Le développement des télécommunications; L’élaboration d’un plan chronologique et de financement obligatoire pour les 14 principaux projets RTE, destiné à exprimer une position politique sur leur mise en œuvre; et - L’amélioration des voies de transport dans les zones où les infrastructures sont sous-développées; - La suppression de petits chaînons manquants dans le domaine du transport transfrontalier; et - L’expansion et le raccordement aux RTE dans les domaines de l’énergie, des télécommunications et du transport. Une collaboration plus étroite entre les divers instruments de financement de l’Union européenne finançant les RTE. Ceci nécessite un effort de coordination tant sur le plan communautaire que sur le plan régional/local. Il convient aussi de mentionner le fait que le raccordement du réseau de transport de l’UE à ceux des pays limitrophes est activement soutenu par la Commission économique pour l’Europe (CEE) à Genève et la Conférence européenne des ministres des transports (CEMT) à Paris en tant que processus général de développement de voies et d’infrastructures de transport pan-européennes. Au mois d’avril 1997, la CEMT a adopté une résolution générale sur les réseaux de transport pan-européens qui traduit une volonté politique commune d’action concrète. 5. Planification intégrée L’initiative communautaire INTERREG IIIA aide les régions aux frontières intérieures et extérieures de l’UE à résoudre des problèmes particuliers liés au développement, à étendre les réseaux de coopération de part et d’autre des frontières intérieures et à rechercher des opportunités de coopération avec des pays tiers. Parmi les mesures transfrontalières qu’elle soutient dans le domaine des transports et des infrastructures, on trouve: - La fourniture d’eau et d’énergie; C 3 Transports et infrastructures Pour bénéficier d’un soutien, les projets INTERREG doivent être incorporés dans les objectifs et les mesures des Programmes opérationnels transfrontaliers. Ceci exige une planification intégrée assurant la satisfaction des besoins de la région transfrontalière, l’exploitation de son potentiel de développement et l’utilisation du potentiel financier qui résulte de l’achèvement du marché unique et des changements politiques en Europe centrale et orientale. Il existe trois types d’arguments en faveur de l’amélioration de l’infrastructure des régions frontalières: 1. l’augmentation des volumes de transport et l’entrée des nouveaux Etats membres rendent nécessaire l’existence de liaisons performantes interrégionales et transfrontalières ainsi qu’aux RTE; 2. les offices du transport combiné, des routes, du rail et des canaux ainsi que les infrastructures de tourisme servent à promouvoir le développement économique régional; et 3. l’augmentation du potentiel de développement régional dépend principalement des caractéristiques spécifiques des régions frontalières; en conséquence, le développement interne et externe de par63 Guide pratique de la coopération transfrontalière ties spécifiques de l’infrastructure est nécessaire si l’on veut augmenter l’efficacité de diverses fonctions de la région. Lors de la mise en œuvre des programmes INTERREG I et IIA, l’expansion de l’infrastructure a atteint un niveau d’importance relativement élevé, en particulier dans les zones Objectif I. De nouvelles priorités ont été élaborées dans INTERREG IIA, dont les objectifs étaient: • de mettre davantage l’accent sur les mesures „douces“; et • d’accorder davantage d’importance aux propositions régionales et locales. Ces priorités sont toujours présentes dans le programme INTERREG IIIA. De manière générale, les projets d’infrastructures de transport, en particulier ceux à grande échelle, ne doivent plus occuper la majeure partie d’un programme. Des ressources adéquates et prioritaires sont disponibles pour de tels projets dans le cadre des fonds structurels et de pré-accession de l’UE. Là où le programme INTERREG IIIA soutient les infrastructures, il doit être tenu compte en premier lieu des problèmes frontaliers spécifiques à la région et les régions frontalières doivent bénéficier directement des mesures prises; ces mesures ne doivent pas servir uniquement à développer les infrastructures nationales ou internationales qui traversent les régions frontalières (par exemple dans les régions de l'Objectif no. 1). L’infrastructure a également acquis une importance supplémentaire depuis 1996, suite à l’initiative communautaire INTERREG IIC de promotion de la coopération transnationale dans le domaine de la planification régionale. Entre autres, son objectif est la promoC 3 Transports et infrastructures tion des systèmes de communication et de transport durables, par exemple: • l’amélioration des liaisons de transport transnationales; • le développement (d’un réseau) de „plaques tournantes“ de transport multinationales; et • l’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour un aménagement du territoire durable. Ces mesures ont été reprises dans le programme INTERREG IIIA pour la période 2000-2006. Dans les programmes sur les frontières extérieures de l’UE avec les PECO et les frontières entre ces pays, les gouvernements et les régions accordent une assez grande importance à l’amélioration de l’infrastructure de transport. Ceci est également reflété dans l’importance de la demande des fonds du programme PHARE pour la coopération transfrontalière (PHARE CBC), par exemple pour de petites mesures d’amélioration de l’infrastructure de transport (restauration des liaisons vers les pointsfrontières et modernisation de ceux-ci). La poursuite du développement de l’infrastructure transfrontalière de transport et de communication est considérée sur ces frontières comme une condition importante, surtout pour l’amélioration des contacts et l’expansion des marchés. Dans son Agenda 2000, la Commission constate qu'une intégration réussie des nouveaux Etats membres dans le marché unique européen dépend largement du développement et de la modernisation de leurs réseaux de transport. Elle insiste sur la nécessité de lancer un programme d’investissement dès l’étape de préaccession. L’UE doit surtout consacrer 64 Guide pratique de la coopération transfrontalière des moyens importants à l’expansion des couloirs de transport liés aux RTE. • amélioration de la qualité et de la sécurité; et Dans le cadre du redéploiement du programme PHARE, le soutien aux projets prioritaires d’investissement dans les transports dans les PECO a donc été augmenté à partir de 1998. A compter de 2000, ces projets seront également soutenus par le nouvel instrument de politique structurelle de préparation à l’accession (ISPA). Ces mesures contribueront à développer les réseaux de transport paneuropéens dans les PECO tout en assurant la promotion de la cohésion dans un contexte européen plus large. • augmentation de l’impact extérieur en Europe et dans le monde. En outre, le processus TINA (Transport Needs Infrastructure Assessment) a été lancé au cours des dernières années en même temps que l’expansion de l’UE vers l’est et dans le contexte des conférences pan-européennes des transports de 1997 à Prague, en Crète et à Helsinki. Au cours des dernières années, le groupe TINA, composé de hauts fonctionnaires des Etats membres et des pays candidats à l’accession, a développé conjointement avec le Secrétariat permanent du TINA des propositions pour la future infrastructure de transport des PECO. 6. Perspectives Les mesures suivantes dans le domaine de l’infrastructure peuvent apporter une contribution particulière à l’amélioration des liaisons, au développement des régions de part et d’autre des frontières nationales et à la création des conditions d’une coopération transfrontalière: • orientation des objectifs pour les infrastructures en expansion dans les régions frontalières vers des concepts structurels communs d’aménagement du territoire, les impératifs des politiques régionales et les considérations nationales et européennes correspondantes (RTE) et non simplement vers des critères techniques spécifiques (par exemple volumes et flux); • coordination conjointe de la planification des infrastructures de part et d’autre des frontières; • suppression des chaînons manquants entre les couloirs et les réseaux existants, régionaux, nationaux et transeuropéens; • expansion dans les régions frontalières des éléments d’infrastructure desservant des territoires de grande dimension afin de réduire les inconvénients d’une situation périphérique au niveau européen ou national (Europe méridionale, Pyrénées, Alpes, Europe centrale et orientale, Europe septentrionale); • Développement d’une infrastructure de transport multimodale et transfrontalière comprenant des „plaques tournantes“; Dans sa communication COM(1998)716, la Commission a réitéré les objectifs de la politique commune des transports et fait de la „mobilité durable“ une perspective pour l’avenir. Les tâches principales pour la période 2000-2010 sont définies comme suit: • création d’une mobilité durable contrôlée de manière permanente; • augmentation de l’efficacité et de la compétitivité; C 3 Transports et infrastructures 65 Guide pratique de la coopération transfrontalière • élimination des obstacles frontaliers à l’utilisation des réseaux d’énergie, de TI et de communications ainsi qu’à l’application des tarifs; extension des réseaux transfrontaliers de transports en commun; • création et extension de points de passage des frontières sur les frontières extérieures de l’UE en Europe centrale et orientale afin de réduire les temps d’attente et d’accélérer le transport; développement des réseaux d’information et de communication et des services connexes et constitution de bases de données; et • création d’instances conjointes de recherche, de développement et de transfert de technologie. • amélioration de la fluidité du transport et élimination des goulots d’étranglement; • • • développement d’activités de production et de marketing dans le secteur du transport de part et d’autre des frontières; • extension ou création de réseaux transfrontaliers d’énergie, d’eau, de TI et de communications sur le plan régional et local; C 3 Transports et infrastructures Dans le domaine du transport et de l’infrastructure, les régions frontalières et transfrontalières – passerelles vers les pays limitrophes, qu’ils soient ou non membres de l’UE – sont en train de devenir une pierre angulaire de la future „Europe sans frontières“. 66 Guide pratique de la coopération transfrontalière RESUME ET TYPOLOGIE DES ACTIVITES POTENTIELLES • Planification stratégique intégrée • • • • Coordination politique et technique des infrastructures de transport entre les diverses autorités et développement d’une stratégie des transports dans le cadre d’une stratégie transfrontalière plus générale. Développement de bases de données et de systèmes de contrôle. Réunions et contacts réguliers entre fonctionnaires et experts dans les domaines du transport et connexes. • Autres améliorations transfrontalières: • • Recherche et études: • • • • Recherches sur les goulots d’étranglement et les autres problèmes des infrastructures routières, ferroviaires et fluviales. Etudes conjointes sur le raccordement et le développement des infra-structures de transport public, y compris le transport aérien et les aéroports. Etudes sur les nouvelles possibilités de coopération transfrontalière, c’est-à-dire amélioration de la logistique et transport multimodal. Analyses de prix équitables et réalistes pour le transport transfrontalier ayant pour objectif une utilisation efficace de l’infrastructure, une concurrence loyale et une réduction de la sollicitation des transports. Suppression des chaînons manquants dans les réseaux de transport et de fourniture • Points de passage des frontières officiels et informels. C 3 Transports et infrastructures Amélioration des liaisons des réseaux de fourniture (télécommunications, eau, égouts, gaz, électricité). Amélioration de l’infrastructure transfrontalière de base dans les régions frontalières les moins développées. Développement ou modernisation des transports transfrontaliers. Amélioration de l’accès aux points de passage des frontières existants, aux aéroports et aux autres équipements. Développement d’équipements multimodaux, par exemple centres de transbordement et terminaux pour containers sur les routes, les voies ferrées et les voies navigables. Activités et améliorations dans les domaines de la fabrication et du marketing: • • • Développement et promotion d’équipements pour les sociétés de transport de part et d’autre des frontières, et amélioration des conditions pour les sociétés souhaitant s’installer dans la région. Elaboration d’une stratégie conjointe de marketing et de promotion pour les sociétés de transports locales des régions frontalières. Il convient d’assurer une mobilisation optimale de l’investissement. Développement d’une image de marque des transports pour l’ensemble de la région frontalière. 67 Guide pratique de la coopération transfrontalière FICHES INFO LACE: EXEMPLES DE PROGRAMMES De nombreux programmes INTERREG IIA comprennent des axes et des priorités relatifs au développement du transport et des infrastructures transfrontaliers. Une importance toute particulière est attachée à la planification stratégique intégrée, aux analyses et aux études, à la suppression des chaînons manquants et à l’amélioration du réseau de transport et de fourniture transfrontalier. Vous trouverez ci-dessous quelques-uns de ces programmes. De plus amples informations sont disponibles dans le fiche info 6/1998 et la base de données du projet LACE. INTERREG IIA Programme No. 18 – Région Ems-Dollart (D/NL) Ce programme dans le cadre d'INTERREG IIA définit la région Ems-Dollart comme une région nationale périphérique à faible densité de peuplement, faiblement industrialisée et présentant une infrastructure peu développée. En 1977, la coopération active entre les chambres de commerce et d’industrie, les districts et les municipalités commencée dans les années 60 aboutit à la création de la Région Ems-Dollart (EDR) sous la forme d’une association, qui devient ensuite une association administrative d’intérêt public de droit public. Le principe directeur le plus important des programmes INTERREG IIA est l’optimisation de l’infrastructure par une planification extérieure du développement et le raccordement au réseau international des transports, et par le développement interne des transports. Coordonnées: Eems-Dollart Regio Secretariaat Molenstraat 5 – Postbus 3 NL-1693 ZG Nieuweschans Nederland Tel.: +31 597 521510 Fax: +31 597 522511 C 3 Transports et infrastructures 68 Guide pratique de la coopération transfrontalière INTERREG IIA Programme No. 23 Poméranie (D/PL/S) Ce programme dans le cadre d'INTERREG IIA couvre la partie allemande de l’Eurorégion POMERANIA, qui comprend depuis 1995 l’association administrative municipale pour les services publics spéciaux des municipalités de Poméranie occidentale (PL), et depuis 1998 l’association municipale de Skåne au niveau transfrontalier maritime. Pour exploiter le potentiel et augmenter la puissance économique de la partie germano-polonaise de l’Eurorégion POMERANIA, il faut avant tout compenser sa situation périphérique par des liaisons internationales (est-ouest, nord-sud), améliorer les points de passage des frontières et développer les ports, en particulier le port de Szczecin. La nécessité et l’urgence de développer l’infrastructure des transports pour cette région sont aussi pleinement reconnues depuis 1994 par le programme PHARE CBC Pologne-Allemagne. Coordonnées: Kommunalgemeinschaft POMERANIA e.V. Ernst-Thälmann-Str. 4 D-17321 Löcknitz Tel.: +49 39 75420580 Fax: +49 39 75421053 Sekretariat EUROREGIONU POMERANIA ul. Wojskka Polskiego 164 PL-71-335 Szczecin Tel.: +48 91 4860815 Fax: +48 91 4860811 INTERREG IIA Programme No. 28 Frontières extérieures en Grèce (GR) Ce programme dans le cadre d'INTERREG IIA couvre les régions frontalières de la Grèce aux frontières extérieures de l’UE, par exemple avec l’Albanie, la Macédoine (FYROM), la Bulgarie et la Turquie. L’objectif principal est de promouvoir la coopération transfrontalière avec les pays limitrophes. Ceci nécessite avant tout un développement de l’infrastructure de base (routes, transport ferroviaire transfrontalier, aéroports) et une extension du réseau de télécommunications. Coordonnées: Ministry of National Economy Nikis 5 GR-101180 Athens Tel.: +30 1 3332446 C 3 Transports et infrastructures 69 Guide pratique de la coopération transfrontalière INTERREG IIA Programme No. 38 Rhône-Alpes (F/CH) Ce programme dans le cadre d'INTERREG IIA couvre la région frontalière française des départements de la région Rhône-Alpes (Ain, Haute-Savoie), et du côté suisse de la frontière les cantons de Genève, de Waadt et de Wallis. L’objectif principal du programme est la coopération transfrontalière dans les domaines commercial, de l’infrastructure et de la protection d’un environnement particulier. Ceci nécessite surtout la création de parcs industriels et d’équipements d’infrastructure transfrontaliers: construction d’aéroports, de lignes ferroviaires à grande vitesse, de lignes ferroviaires urbaines et d’autoroutes, et création de liaisons permettant de traverser le lac Léman. Coordonnées: Secrétariat Général aux Affaires Régionales Préfecture de la Région Rhône-Alpes 31, rue Mazenot F-69003 Lyon Tel.: +33 4 72616060 Fax: +33 4 78626992 INTERREG IIA Programme No. 55 Région du Sud-Est de la Finlande (FIN/RF) Ce programme dans le cadre d'INTERREG IIA couvre une partie du territoire finlandais (au sud-est d’Helsinki) ainsi que de l’oblast de Leningrad, y compris Saint-Pétersbourg (RF). Les objectifs principaux du programme comprennent des mesures destinées à étendre le couloir de transport européen et à le faire passer par le portail („gateway“) vers la Russie sur le territoire finlandais. Ceci nécessite le développement des points de passage de la frontière et l’amélioration des liaisons, y compris le transport fluvial. Coordonnées: Etelä-Karjala lääkinhallitus Raatimichenkatu 18 FIN-53 100 Lappeenranta Tel.: +358 5613 001 Fax: +358 5613 0250 INTERREG IIA Programme No. 44 Italie-Albanie (I/ALB) Ce programme dans le cadre d'INTERREG IIA comprend une frontière maritime dans la partie méridionale de la mer Adriatique, frontière extérieure de l’UE entre les provinces de Bari, Brindisi et Lecce (I) et certaines provinces côtières albanaises (ALB). Les grandes priorités sont le développement des systèmes de transport et de communication et une coopération sur les frontières maritimes avec l’Albanie. Parmi les mesures spécifiques relatives à l’infrastructure: - développement des ports de Bari (I) et Vlore (ALB), - extension d’un réseau de transport aérien en Albanie, - création d’une liaison par câble en fibre optique et développement du secteur des télécommunications. Coordonnées: Giunta Regionale Puglia (Bari) Assessorato Affari Communitari Tel.: +39 080 5404563 Fax: +39 080 5404563 C 3 Transports et infrastructures 70 Guide pratique de la coopération transfrontalière INTERREG IIA Programme No. 31 Espagne/Maroc (E/MRC) Ce programme dans le cadre d'INTERREG IIA couvre les provinces de Cadix et de Malaga en Andalousie et les villes de Ceuta et Melilla, enclaves espagnoles sur le continent africain. Le programme est désigné pour la zone frontalière maritime entre l’Europe et l’Afrique et encourage les liaisons par trois types de mesures: - raccordements et liaisons dans le domaine des transports pour les zones concernées, télécommunications, développement des ports d’Algésiras, Ceuta et Melilla. Coordonnées: Subdirección General de Administración FEDER Dirección General de Planificación – Ministerio de Economía y Hacienda Paseo de la Castellana 162 – planta 19, despacho 16 E-28071 Madrid Tel.: +34 915 837400 Fax: +34 915 835224 C 3 Transports et infrastructures 71 Guide pratique de la coopération transfrontalière FICHES INFO LACE: EXEMPLES DE PROJETS Le fiche info LACE 6/1998 et la base de donnée de projets LACE contiennent des informations sur plusieurs projets dans le domaine des transports et des infrastructures. En voici quelques exemples. „Autoroute des données“ transfrontalière entre Mons (B) et Valenciennes (F) L’espace de coopération transfrontalier Hainaut/Nord-Pas-de-Calais/Picardie (F) se caractérise par un déclin des activités économiques traditionnelles. L’amélioration de l’infrastructure de télécommunications à large bande était considérée comme le tremplin potentiel d’une politique ciblée de restructuration et de modernisation fondamentales de l’économie de la région frontalière. La construction d’une liaison en fibre optique à grande capacité de 54 km entre les deux villes de Valenciennes et Mons commence en 1994. Les objectifs du projet sont définis par un accord de consentement, ainsi que les financements nécessaires et les modalités de l’utilisation transfrontalière de l’infrastructure en fibre optique. C’est un Groupement économique d’intérêt européen (GEIE) qui se charge de la gestion au quotidien de tous les aspects administratifs, financiers, techniques et publicitaires de l’utilisation de cette infrastructure. Les travaux proprement dits sur la liaison en fibre optique sont terminés à la fin de 1995 et aboutissent bientôt à une coopération intensive entre les chambres de commerce, les universités et les chaînes de télévision locales. Les universités ne tardent pas à demander d’autres liaisons. D’autres acteurs (par ex.: cliniques, médias et secteur des TI) manifestent également un intérêt croissant pour l’utilisation de l’infrastructure en fibre optique. Un projet subséquent présenté sous INTERREG IIA est „Extension de la liaison de réseau en fibre optique à grande capacité entre les centres universitaires de Valenciennes et de Mons“. Parmi les objectifs-clés de ce projet, on trouve (1) l’utilisation fonctionnelle du réseau en fibre optique à grande capacité; (2) le développement de la coopération transfrontalière dans le domaine de la génération d’images et des services liés au réseau en fibre optique; (3) le transfert de technologies entre les sites de production concernés et l’industrie; et (4) la promotion des synergies de nouveaux équipements de génération d’images numériques. Un essai de qualification sur la transmission du signal optique entre les deux nœuds principaux proches de la frontière, un essai d’efficacité de la liaison MTA de 155 MB/s et une étude de ses liaisons avec d’autres réseaux existants sont terminés au mois de décembre 1997. La transmission à grande capacité de toutes sortes d’informations (texte, images, son) au moyen de la technologie MTA est maintenant possible. La vitesse de transmission par la nouvelle liaison est de près de 20 images/s. C 3 Transports et infrastructures 72 Guide pratique de la coopération transfrontalière Transport sans frontières – INTERREG IIA (A/D) Avec ses 500 000 habitants, l’Euregio Salzbourg - Land de Berchtesgaden - Traunstein (D/A) est une région européenne attractive sur le plan économique, qui tire parti de ses chances des deux côtés de la frontière. La „Grenzüberschreitende Verkehrsverbund Land Salzburg-Landkreis Berchtesgadener Land" (Association transfrontalière pour la circulation Land de Salzbourg – Land de Berchtesgaden) fut créée en 1997 suite à la signature d’un accord de coopération entre la région allemande et le Land de Salzbourg qui faisait entrer la première dans le Österreichischer Verkehrsverbund sans qu’il fût nécessaire de signer un accord national. Depuis ce temps, tous les habitants de cette Euregio peuvent circuler entre tous les arrêt de bus de part et d’autre de la frontière avec un seul ticket à tarif unique. Un système de zones tarifaires a été mis en place, ainsi que des distributeurs de tickets électroniques. Avec ces liaisons transfrontalières et ce nouveau modèle de circulation, deux systèmes de transport public ont été harmonisés sur le plan juridique et financier (un seul ticket, un seul tarif). Chaque ticket est traité comme une donnée élémentaire et réparti suivant un modèle tarifaire alvéolaire. Les problèmes de devises et de taux de change ont été résolus, les différents taux d’imposition et les cadres juridiques harmonisés. La recette de la vente des tickets revient par l’intermédiaire de la Salzburger Verkehrsverbundgesellschaft aux Länder, aux administrations régionales et aux sociétés de transport. Résultat à ce jour: le nombre des usagers des transports publics de proximité augmente, les avantages géographiques de la région et les relations et la coopération avec le centre de Salzbourg sont renforcés. Coordonnées: Euregio Salzburg-Berchtesgadener Land – Traunstein Sägewerkstr. 3 D-83345 Freilassing/Obb. Tel/Fax: +49 8654 497181 Bayrisches Staatsministerium für Wirtschaft, Verkehr und Technologie Prinzregentenstr. 28 D-80525 München Tel.: +49 8921 622582 Fax: +49 8921 622760 C 3 Transports et infrastructures 73 Guide pratique de la coopération transfrontalière Amélioration des liaisons de transport dans les Pyrénées – INTERREG IIA (E/F) En 1983, la Communauté de travail des Pyrénées (CTP) autorise: - la création de deux tronçons à grande vitesse le long de la côte atlantique et méditerranéenne; - La réorganisation des deux voies ferrées conventionnelles des Pyrénées occidentales et orientales et la construction d’un tronçon conventionnel aux normes internationales dans les Pyrénées centrales. Le système de transport routier prévoit la création d’un réseau réparti également sur l’ensemble des Pyrénées: - Autoroutes côtières sur les côtes atlantique et méditerranéenne (E5/E70/E80 et E15); - Rénovation partielle des routes nationales des Pyrénées centrales (Cerdagne (E9) et Somport (E7)); - Deux routes parallèles dans le nord et le sud des Pyrénées. Les deux tronçons côtiers sur la Méditerranée et l’Atlantique reçoivent plus de 80% du trafic frontalier pyrénéen. Il est admis que les deux tronçons des Pyrénées centrales reliant Toulouse à Barcelone et Pau à Saragosse peuvent contribuer à améliorer les transports ainsi que les liens socio-économiques. En 1991, la France et l’Espagne autorisent la construction d’un tunnel de 40 km sous le col du Somport. D’un point de vue local, celui-ci joue un rôle direct dans l’amélioration de la sécurité des déplacements, tandis qu’au niveau international il facilite la communication entre les régions de montagne et leurs centres administratifs et économiques et entre les régions d’Andours-Garonne et la vallée de l’Ebre, ainsi qu’entre les régions Midi-Pyrénées et Aquitaine et les régions espagnoles. L’aspect écologique nécessaire est également pris en considération, avec l’objectif explicite de ne pas faire de ce tronçon une grande artère de transport. Coordonnées: Comunidad de Trabajo de los Pirineos Torre del Reloj Calle Ramón y Cajal s/n E-22 700 Jaca Tel.: +34 974 355 229 Fax: +34 974 355 229 Infrastructure de transport – Etude (IRL/UK) Ce projet est mené sur une base transfrontalière par l’Irish Central Border Area Network (ICBAN) et le North West Region Cross-Border Group (NWRCBG). Les résultats de l’étude aboutiront à des recommandations claires pour l’expansion de l’infrastructure de transport sur la base d’une analyse coûts-avantages. Les recommandations publiées en 1998 contiennent des objectifs pour: - L’extension des routes nationales et la préservation des routes régionales, - Des bases pour des investissements dans des ports et des aéroports, - Une évaluation stratégique de l’infrastructure de transport dans son ensemble. Coordonnées: Irish Central Border Area Network (ICBAN) c/o Town Hall Enniskillen, Co. Fermanagh Northern Ireland Tel.: +44 8 1365 325050 Fax: +44 8 1365 322024 C 3 Transports et infrastructures 74 Guide pratique de la coopération transfrontalière Szczecin – Extension du port et de l’Oder (D/PL) Les ports de Szczecin/Swinovjscic constituent ensemble le plus important complexe portuaire de la mer Baltique. La réorganisation et l’extension du port sont en cours depuis 1997. Outre l’expansion du port proprement dit, ce projet comprend aussi la rénovation des liaisons routières, la construction de ponts routiers et ferroviaires et le développement d’un système informatisé de trafic maritime/fluvial. Ce complexe fluvial et maritime de l’Eurorégion POMERANIA traite actuellement plus de 25 millions de tonnes chaque année. L’extension d’un centre international de voile et de loisirs sur le lac Babic est également prévue. Coordonnées: Szczecin-Swinovjscic Port Authority ul. Bytomska 7 PL-70-603 Szczecin Tel.: +48 91 430 89 99 Fax: +48 91 462 4842 Liaison ferroviaire Helsinki-St. Pétersbourg (FIN/RF) Cette liaison ferroviaire a été construite il y a 130 ans sous la forme d’un tronçon à voie unique. Aujourd’hui, elle est considérée comme le segment le plus important de la liaison est-ouest finlandaise et constitue un aspect prioritaire du projet RTE ‚Triangle nordique“. Le principal projet au titre d’INTERREG comprend l’expansion des gares frontalières, qui sera facilitée par l’utilisation de voies de même largeur. Le trafic ferroviaire entre Helsinki et St. Pétersbourg a déjà été considérablement facilité par l’expansion des tronçons ferroviaires et des liaisons portuaires. Le développement du nord et du sud de la région frontalière de Carélie devrait être terminé pour 2006. Coordonnées: Finnische Staatsbahnverwaltung – Arja Aalto Suomalainen ratakallintokeskus FIN-00100 Helsinki Tel.: +358 9 5840 5121 C 3 Transports et infrastructures 75 Guide pratique de la coopération transfrontalière Amélioration de l’accès au pont sur la Guadiana (P/E) La Guadiana constitue une frontière naturelle entre l’Andalousie et l’Algarve. Dans le passé, les liaisons transfrontalières étaient de mauvaise qualité. Terminé récemment, le pont est utilisé par de nombreuses peronnes visitant l’Andalousie et l’Algarve (4 millions en direction de l’Algarve en 1994). Il est le lien le plus important entre les deux régions frontalières, ce qui lui confère une importance capitale pour le développement économique régional. Afin d’optimiser l’utilisation du pont, les liaisons avec les routes principales doivent être améliorées. L’objectif principal du projet est de développer un bon réseau routier et de stimuler le développement économique des deux régions frontalières. Des liaisons de qualité assurent un meilleur accès aux marchés de part et d’autre de la frontière. Ce projet a reçu le soutien de la Commissão de Coordenacão da Região do Algarve (CCR Algarve) et de l’office national de la construction routière de la Junta Autónoma de Estradas (JAE). L’investissement total a été de 20,5 millions d’euros, dont 70% pris en charge par l’UE. Coordonnées: Commissão de Coordenacão da Região do Algarve Praca da Liberdade P-8000 Faro Tel.: +351 89 822287 Fax: +351 89 803591 Nouveau ferry dans l’Eurorégion Elbe-Labe (CZ/D) L’Eurorégion Elbe-Labe est fort prisée des vacanciers. Son potentiel touristique a été augmenté par l’ouverture de la frontière germano-tchèque. Dans le passé, l’unique liaison transfrontalière de la vallée de l’Elbe était la route de Schmilka. Ce point de passage routier connaissait de nombreux problèmes, car il était utilisé par l’ensemble du trafic, y compris les cyclistes et les piétons, ce qui entraînait pendant les vacances et les weekends des engorgements et des bouchons ainsi qu’un temps d’attente considérable à la frontière. En outre, les postes-frontières tchèque et allemand sont situés à un kilomètre l’un de l’autre, ce qui est particulièrement gênant pour les cyclistes et les piétons, contraints d’attendre avec les automobilistes. Le nouveau ferry entre la République tchèque et l’Allemagne dans la région de Schöna a été mis en service en 1997 et connaît une popularité croissante. Il transporte plus de 300 000 passagers par an. Ce nouveau point de passage relie également la gare ferroviaire de Schöna (D) au village de Hrensko (CZ), réduisant ainsi les temps d’attente à Schmilka. La nouvelle liaison, au départ de Schöna, rend également plus attractif le tronçon ferroviaire Meissen-Pirna-Schmilka, ce qui a pour effet de diminuer le volume du trafic à Schmilka. Ce projet soutient le développement économique de la région, atténue la pression sur l’environnement et encourage le tourisme. Plusieurs routes, voies ferroviaires et pistes cyclables devraient être reliées à la gare fluviale de Schöna (D), tandis que les Tchèques oeuvrent actuellement à l’expansion de leur liaison autorail Decin-Schöna. Ce projet a reçu le soutien des programmes PHARE (200 000 euros) et INTERREG IIA (577 200 euros). La responsabilité en était assumée par Reinhardtsdorf-Schöna, assurant ainsi la participation du niveau local à sa préparation et à sa mise en oeuvre. En principe, il doit améliorer la coopération transfrontalière horizontale et verticale entre les décideurs locaux et régionaux. Coordonnées: Euroregion Elbe-Labe Emil-Schlegel-Straße 11 D-01796 Pirna Tel.: +49 3501 520013 Fax: +49 3501 527457 C 3 Transports et infrastructures 76 Guide pratique de la coopération transfrontalière Modernisation du canal Ballinamore-Ballyconnell et de la voie navigable Shannon-Erne (IRL/UK) Ce grand projet d’infrastructure relie les voies navigables irlandaises du Shannon à l’Erne en Irlande du Nord (UK), et comprend la modernisation du système de canaux, négligé depuis 100 ans. L’objectif principal du projet est de stimuler le développement économique à long terme de la région, de renforcer les structures interrégionales et de créer une base saine pour la coopération transfrontalière et le développement municipal. Les terres cultivables étant de qualité médiocre, les exploitations agricoles sont petites et cette belle région s’est dépeuplée. Le plan de développement économique associe la modernisation des canaux au développement de centres touristiques, en particulier la location de bateaux aux vacanciers, l’aviron, la pêche, la marche et les activités scientifiques et archéologiques. Une étude d’évaluation a été réalisée en 1989. Les travaux de construction ont démarré au début de 1991 et le projet a été terminé en 1994. Ce projet comprenait de nombreuses opérations de construction, dont la construction d’un nouveau canal (largeur minimum 13 m, profondeur 1,55 m, longueur 62 km) et la restauration ou la rénovation de 16 écluses et de 34 ponts sur le canal. Lors du développement du canal, les aspects environnementaux ont été pris en compte: préservation des marais, protection des habitats et amélioration de la qualité de l’eau. Ce projet conjoint a été mis en oeuvre par les gouvernements d’Irlande et d’Irlande du Nord (UK) et financé par les autorités et trois administrations municipales. Des groupes d’intérêt et les communautés locales de la région frontalière ont également été consultés. Par ailleurs, des structures administratives, d’entretien et de marketing ont été développées afin de maximiser l’exploitation des atouts économiques de la voie navigable. 12 millions d’euros ont été versés par INTERREG I pour ce projet. L’Operational Tourism Programme (IRL) et l’International Fund for Ireland ont également apporté leur contribution. Le coût total était d’environ 38 millions d’euros. Coordonnées: Office for Public Works 51 St. Stephen’s Green IRL-Dublin 2 Tel.: +353 1 6613111 Fax: +353 1 66110747 C 3 Transports et infrastructures 77 Guide pratique de la coopération transfrontalière Planification énergétique régionale (AL/GR) Ce projet de planification énergétique régionale comprend une coopération entre l’Albanie et le nord-ouest de la Grèce (régions d’Epire et de Macédoine occidentale). L’objectif du projet est d’évaluer les sources d’énergie nationales régionales en termes de possibilité d’utilisation dans le cadre de la politique énergétique régionale, de développement d’une stratégie conjointe, de soutien au plan énergétique proposé et d’échange d’expériences dans le secteur de l’énergie entre l’Albanie et l’Union européenne. La durée de ce projet est de 19 mois. Parmi les tâches importantes, on compte le rassemblement des études de référence existantes, des données et des informations. En outre, la situation actuelle et le projet sont en cours d’évaluation et l’on prépare un rapport préliminaire ainsi que des recommandations pour un plan énergétique transrégional. Le projet est complété par un programme basé à Ioannina (GR) et Tirana (AL) dont l’objectif est de développer un service de formation et d’information pour la diffusion des résultats des études susmentionnées. Ce service fournit également des précisions sur le plan énergétique conjoint et le transfert d’informations et de savoir-faire dans le secteur de l’énergie, y compris l’utilisation et les avantages des technologies de l’information et une base de données. Ce projet a reçu le soutien du programme Synergie de l’UE. Son Comité de pilotage comprend des membres albanais et grecs (représentants de la Fondation Egnatia Epirus de l’Université technique nationale d’Albanie et le Centre albanais de gestion et de diffusion de l’UE). Coordonnées: Egnatia Epirus Foundation Voriou Ipirou 20 GR-453 33 Ioannina Tel.: +30 651 72165 Fax: +30 651 31224 Transport intégré sans frontières dans la région de l’Øresund (DK/S) Un groupe de politique mixte a été charge de formuler les objectifs du comité Øresund afin de réaliser le rêve d’un système de transport intégré sans frontières dans la région de l’Øresund. L’étude abordera les questions suivantes: - Un système de transport intégré compétitif dans la région, Des liaisons directes entre de nombreux villages des côtés danois et suédois de l’Øresund, La construction de ponts afin de supprimer les obstacles, leur utilisation devant être aussi rentable que celle des routes de campagne, La coordination et la planification conjointe des investissements, et L’unification du système de vente de billets et d’imposition. L’objectif du projet était de développer un rapport sur le système de transport intégré, d’inclure un plan d’action de recommandations pour le système, les péages et la coopération entre les instances administratives. Ce rapport a largement contribué à rendre possible la résolution des problèmes importants consécutifs à la fin des travaux sur la „liaison fixe“ (pont et tunnel) sur l’Øresund. Coordonnées: Øresundskomiteen Gammel Kongevej 1 DK-1610 Kobenhavn V Tel.: +45 33 220011 Fax: +45 33 220023 C 3 Transports et infrastructures 78 Guide pratique de la coopération transfrontalière Voie ferrée transfrontalière de Kungspilen (S/N) L’objectif de ce projet est la création de liaisons ferroviaires pour les travailleurs frontaliers suédois et norvégiens. En 1993, ARKO Cooperation soumet le premier projet de voie ferrée régionale municipale, avec pour objectif l’amélioration des débouchés professionnels, des services de santé, des échanges culturels, etc. sur la ligne Kristinehamn – Karlstad – Arvika – Kongsvingar – Lilleström – Oslo. En 1996, ARKO Cooperation reçoit un financement INTERREG pour ce projet. “Liaisons transfrontalières”, groupe composé de membres de SJ, NSB, Värmlandstrafik AB, Nedmark fylkeskommune et ARKO Cooperation, est désigné pour formuler les bases des décisions concernant les solutions techniques, les calculs, les études de déplacements, les propositions de financement, les propositions pour le trafic local, l’organisation, etc., avec pour objectif le démarrage de la période d’essai pour la région du Kungspilen en 1998-1999. Coordonnées: ARKO Cooperation S-673 93 Morokulien Tel.: +46 571 23388 Fax: +46 571 23398 Nœud de Kvarken (FIN/S/N) L’objectif de ce projet est la préparation et la création d’une base d’information virtuelle pour les sociétés de la région de Kvarken. Cette base devrait jouer le rôle d’un „centre commercial“ commun pour les participants qui utilisent l’Internet pour réaliser des transactions commerciales et trouver des partenaires commerciaux dans un contexte transfrontalier. Coordonnées: Regional Council of Ostrobothnia (Österbottens förbund) PB:174 FIN-65101 Vasa Tel.: +358 6 3206500 Fax: +358 6 3206550 C 3 Transports et infrastructures 79 C4 TOURISME Guide pratique de la coopération transfrontalière CHAPITRE C 4: TOURISME EN BREF: Le présent chapitre concerne les potentialités de développement touristique en tant que moyen de diversifier et de restructurer les régions frontalières, sur la base de stratégies visant certains segments spécialisés. Si certaines régions frontalières sont confrontées à des problèmes liés à un tourisme de masse, d'autres, en particulier celles "en retard" de développement, tendent à posséder de bonnes potentialités touristiques. Dans les régions transfrontalières, les principales activités destinées à favoriser un développement touristique sont stratégiquement centrées sur la recherche d'opportunités et de stratégies conçues en commun, puis sur la mise au point en commun de produits touristiques, de stratégies commerciales et de services d'appui. POINTS-CLES: • Le tourisme peut servir de catalyseur dans l'ajustement structurel et le développement des régions frontalières, tout en participant à l'essor de divers domaines, dont ceux de l'emploi (nouvelles compétences et emplois alternatifs), des infrastructures et des installations (routes, transports, hébergement, équipements de loisirs), des investissements et de l'installation de nouvelles entreprises ; • Les stratégies relatives au développement touristique doivent être fondées sur le concept d'un développement durable et sur la connaissance des faiblesses potentielles inhérentes aux retombées négatives du tourisme (sur l'environnement, l'agriculture, les communautés locales, etc.). Les aspects environnementaux doivent être intégrés dans les processus décisionnels et la gestion des projets touristiques. • Dans ces régions, un développement touristique réussi nécessite une coopération au niveau de la stratégie (planification des produits, des marchés, etc.) et à celui des actions et des projets pratiques impliquant un large éventail d'intérêts (publics, privés, communautaires) ; • Au sentiment de forte concurrence entre zones frontalières doit se substituer l'idée qu'une région transfrontalière peut offrir en commun un produit ou une gamme de produits unique. • En matière de développement touristique, les stratégies appelées à connaître le succès consistent à créer des produits et des services diversifiés, qui soient en mesure d'attirer d'emblée les touristes et à les inciter à séjourner plus longtemps, par un ciblage efficace de segments particuliers du marché et par la prestation de services d'une qualité "totale". EXEMPLES: • • • • • • • • • • • • • Fortifications frontalières : points de rencontres transfontaliers (E/P) Hospitalité irlandaise – (IRL/NI) Piste cyclable du martin-pêcheur - (IRL/NI) Traversée fluviale (D/CZ) Rénovation d'un village (D/CZ) Collaboration entre la Fédération touristique régionale du Languedoc-Roussillon et la région de Garrotxa (F/E) Le Passage du Nord-Ouest (IRL/NI) Carte touristique de Galice / Nord du Portugal (E/P) Création de centres de services touristiques et d'un réseau d'informations par ordinateur (PL/LT) Vacances équestres (A/SLO) Tourisme estival dans le Skanland (DK/SE) "Perles de Livonie" Développement des potentialités des municipalités transfrontalières d'Estonie et de Lettonie (ES/LV) Quelques exemples extraits du fiche info LACE III C 4 Tourisme 80 Guide pratique de la coopération transfrontalière Aperçu général 1. Contexte Le présent chapitre se rapporte à la coopération transfrontalière dans le domaine du tourisme. Celui-ci est considéré comme une composante importante dans les actions de développement économique régional et comme une source non négligeable d'emplois dans l'Union européenne. Ce point a été admis dans le traité de Maastricht, lequel reconnaissait pour la première fois que les politiques de l'UE devaient incorporer des mesures dans le domaine du tourisme. Dans la grande majorité des régions transfrontalières, le tourisme constitue à présent un élément important dans les stratégies ou les concepts de développement, ainsi que l'une des priorités dans les programmes opérationnels d'INTERREG. En avril 1995, la Commission européenne a publié un Livre vert sur le rôle de l'Union européenne en matière de tourisme, qui visait à lancer le débat sur la façon de maximiser l'efficacité de l'UE dans ses aides au tourisme. Les principaux instruments européens d'aide au tourisme sont les suivants : • Les fonds structurels européens, par le biais des principaux cadres d'appui communautaire et des documents de programmation, ainsi que plusieurs initiatives communautaires (en particulier Leader dans les zones rurales et INTERREG), contribuent fortement au développement du tourisme dans les régions de l'UE, tout en s'efforçant d'atteindre les objectifs relatifs à la cohésion économique et sociale telle que définie à l'article 130a du traité ; C 4 Tourisme • Les politiques inhérentes au marché intérieur, destinées à promouvoir un environnement favorable à la croissance du commerce susceptible d'encourager un tourisme intracommunautaire, et faire naître l'idée que l'UE constitue une destination unique pour les touristes de l'extérieur. Le développement du tourisme peut contribuer à répondre à de nombreux besoins typiques de développement et à pallier les faiblesses des régions frontalières. Il consiste à favoriser une gamme différentiée d'activités économiques dans les régions frontalières, la création de nouvelles possibilités d'emploi, l'augmentation du nombre d'emplois et à développer de nouvelles compétences, pour offrir ainsi les moyens de préserver le patrimoine naturel et culturel d'une région et d'étendre l'éventail et la qualité des installations, des infrastructures et des services locaux. 2. Besoins et priorités des régions transfrontalières Les besoins et les priorités des régions transfrontalières présentent de fortes interdépendances. La qualité de l'environnement est un facteur essentiel dans la détermination des potentialités de développement touristique d'une région, du type de tourisme qui pourra y être développé (par ex. tourisme de masse relatif à la fois au tourisme balnéaire d'été dans les zones côtières et au tourisme d'hiver et aux sports d'hiver dans les zones montagneuses, ou tourisme spécialisé basé sur le patrimoine culturel ou sur des activités, voire encore tourisme rural), de même que la qualité des produits touristiques et les catégories de visiteurs que l'on pourra y attirer. Tout ceci s'applique au développement touristique à la fois 81 Guide pratique de la coopération transfrontalière dans les région rurales, où il peut y avoir un tourisme de masse ou un tourisme spécialisé, et où le paysage, la nature et l'absence de pollution sont des éléments environnementaux essentiels, et au tourisme citadin, fondé sur la culture, le patrimoine et les distractions, où la qualité des constructions ainsi que des infrastructures et des services d'appui, parmi lesquels les moyens de transport vers la ville ou à l'intérieur de celle-ci, revêtent une importance capitale. Les régions transfrontalières, en particulier celles connaissant un retard de développement, tendent à présenter de bonnes potentialités de développement touristique. L'essor de ces potentialités peut servir de catalyseur de l'ajustement structurel et du développement de ces régions, et peut contribuer à les épanouir dans un certains nombre d'autres domaines, parmi lesquels en particulier : • Le développement économique régional : souvent, le tourisme représente un domaine d'activité économique assez nouveau dans les régions transfrontalières. Il peut être à la source d'une diversification de l'économie régionale ainsi que d'activités et de revenus économiques supplémentaires, directement en faveur du secteur, et indirectement grâce à la création de nouveaux marchés pour les produits et les services locaux ; • L'essor du marché régional de l'emploi : en général, le tourisme emploie un grand nombre de personnes, et c'est ce qui le rend particulièrement attrayant en termes de création d'emplois potentiels. Le développement du tourisme peut favoriser la création d'emplois supplémentaires et la possibilité d'emplois alternatifs, et résoudre une partie des problèmes liés à l'emploi dans les régions transfrontalières, notamment ceux du chômage en- C 4 Tourisme gendré par les mutations survenues dans les activités transfrontalières et par la perte d'emplois dans les secteurs traditionnels, de même que par le sous-emploi parmi les catégories les plus faiblement représentées sur le marché du travail (par ex. femmes, travailleurs agricoles à temps partiel, etc.). Dans ce processus, il encourage également la création de nouvelles compétences ; • Le développement des infrastructures et des équipements: le tourisme moderne exige des infrastructures et des services de grande qualité, entre autre sur le plan des routes, voies ferrées, aéroports, télécoms, syndicats d'initiatives, de l'hébergement et des installations de loisirs. Il requiert aussi des services (publics) efficaces (transports publics, soins de santé) et la présence de commerces ; • Les investissements et l'installation d'entreprises: l'existence de telles infrastructures et installations, alliée à une grande qualité de la vie et de l'environnement, peuvent influer sur l'attrait d'une région frontalière et inciter des entreprises à y investir. En termes de qualité de vie et de facteurs environnementaux, les régions transfrontalières tendent à être avantagées par rapport à des régions situées au cœur des principaux centres économiques. L'étendue de la fonction du tourisme en tant que catalyseur du développement économique des régions transfrontalières dépend largement des caractéristiques de la région au niveau de ses ressources touristiques (zone côtière, montagneuse, patrimoine culturel), de la composition des ressources en présence, de l'importance que les stratégies et les activités veulent accorder à la promotion du tourisme, et de la coopération transfrontalière. 82 Guide pratique de la coopération transfrontalière C 4 Tourisme 83 Guide pratique de la coopération transfrontalière 3. Problèmes typiques des régions transfrontalières Dans les régions transfrontalières, les problèmes inhérents au tourisme, à l'environnement et aux infrastructures ont tendance à être intimement liés l'un à l'autre. Une question majeure, surtout dans les régions transfrontalières rurales, consiste à favoriser le développement d'un tourisme compatible avec la préservation d'un environnement de grande qualité et, dans certains cas, à éviter ou à résoudre les problèmes de dégâts environnementaux provoqués par un tourisme de masse ou par un développement mal planifié des infrastructures. Les principales difficultés ne concernent pas seulement l'intégration des différents aspects d'une politique (ex. intégration des préoccupations environnementales dans les stratégies de développement touristique), quand il faut aussi contrer les effets de barrière suscités par la présence d'une frontière. De tout temps, l'effet de barrière dû aux frontières nationales a eu des retombées négatives sur le développement du tourisme dans les régions transfrontalières, de telle sorte que pendant de nombreuses années, celles-ci n'ont pu être en mesure d'exploiter pleinement leurs potentialités touristiques. On peut résumer comme suit les principaux problèmes liés au développement touristique des régions transfrontalières : • Le manque d'informations sur les points forts potentiels de la région transfrontalière prise dans son ensemble, qui peuvent servir de base au développement de produits touristiques diversifiés, à une pleine exploitation des investissements existants dans les infrastructures et les services touristiques, et à la planification de nouveaux projets ; • Le problème lié à des conflits existants ou potentiels entre le tourisme C 4 Tourisme et d'autres aspects du développement des deux côtés de la frontière, en particulier dans les zones fréquentées par un tourisme de masse. Il peut entraîner une tendance à dépendre trop fortement du tourisme, à faire naître de nouvelles dépendances et un déséquilibre de la structure économique régionale, ainsi que des incompatibilités liées à des effets environnementaux négatifs et à un manque d'intégration à l'égard de la culture et du mode de vie des communautés locales ; • L'absence de contacts et de réseaux transfrontaliers entre les institutions publiques, les syndicats d'initiatives respectifs et d'autres organisations, dont des entreprises privées, afin d'élaborer et de soutenir des efforts communs vis-à-vis des activités touristiques, notamment dans le but de bénéficier d'atouts et de ressources suffisantes pour pouvoir investir dans le développement de nouveaux produits et marchés touristiques de qualité ; • Faiblesses au niveau du transport et des infrastructures économiques nécessaires au développement touristique ; les régions frontalières deviennent ainsi des destinations coûteuses à atteindre, elles manquent de points de correspondance et d'infrastructures internes susceptibles de retenir les visiteurs ou de les attirer à différentes époques de l'année (et contribuer à un meilleur étalement des vacances). Ces faiblesses existent au niveau du passage des frontières (routes, pistes cyclables, itinéraires touristiques), des transports publics assurant le passage de la frontière, des réseaux d'équipements et des capacités d'hébergement, et des difficultés pour atteindre les normes de qualité que peuvent notamment exiger des catégories à hauts revenus; • Manque des compétences et du savoir-faire indispensables à une 84 Guide pratique de la coopération transfrontalière offre de services de grande qualité dans les entreprises touristiques de la région frontalière; manque de connaissance du marché et de compétences pour pouvoir éclairer l'élaboration de produits touristiques et leur commercialisation efficace sur les marchés visés. Sur le plan du développement touristique, une faiblesse importante, surtout dans les régions rurales périphériques, est la fuite des avantages en termes de revenus et d'emploi subie par les entreprises et les populations de la région transfrontalière, en raison de leur dépendance à l'égard de compagnies de voyages ou de transports et d'opérateurs extérieurs ; • Le sentiment de forte concurrence entre les deux côtés d'une frontière, qui rend la coopération difficile. Toutefois, ce sentiment tend à n'avoir pas sa place dans le contexte d'un développement touristique à long terme dans une région transfrontalière. Le tourisme devient de plus un plus un marché mondial, où la concurrence provient de nombreuses sources, les principales n'étant précisément pas les zones voisines. Dans ce contexte, les stratégies destinées à réussir en matière de développement touristique sont celles qui visent à créer des produits et des services diversifiés, capables d'attirer d'emblée les touristes et de les retenir pour de plus longues durées, à cibler efficacement des segments du marché et à fournir des services d'une qualité "totale". 4. Actions destinées à favoriser la coopération transfrontalière Dans les régions transfrontalières, les stratégies et les actions relatives à ces domaines politiques doivent être centrées sur les interdépendances entre l'environnement et le développement touristique. Ce n'est pas seulement C 4 Tourisme l'interdépendance entre le tourisme et les politiques environnementales qui influe sur le développement régional, mais aussi la synergie à laquelle il sera possible de parvenir au départ d'une coopération transfrontalière dans les deux domaines. Dès lors, une stratégie arrêtée de commun accord est essentielle pour maximiser les chances et réduire les risques. Les considérations d'efficacité mettent en lumière la nécessité d'une approche stratégique fondée sur une évaluation des problèmes et des potentialités, sur une identification des priorités transfrontalières et sur l'adoption d'une perspective à long terme. Une considération majeure consiste à veiller à ce que les aspects environnementaux soient intégrés dans le processus décisionnel et la gestion des projets touristiques. Les conclusions de la conférence annuelle LACE de 1999 à Joensuu, dont le thème portait sur la compatibilité entre les opportunités de développement et les intérêts de l'environnement et de l'agriculture mentionnaient ce qui suit: “Favoriser des formes de développement durable dans le tourisme signifie qu'en général, il convient d'éviter les activités nocives pour l'environnement, les ressources naturelles ou l'agriculture. De la sorte, il sera possible de parvenir à une coexistence harmonieuse entre le tourisme et une agriculture conviviale pour l'environnement”. Bien souvent, les régions transfrontalières partagent en commun les mêmes traditions historiques et culturelles, et les mêmes paysages naturels si pleins d'attraits. Dans les deux cas, les régions transfrontalières peuvent tirer profit d'une coopération, qui peut contribuer à une plus grande diversification de la gamme des produits touristiques et environnementaux, à créer des économies d'échelle et à augmenter l'efficacité de la promotion, à 85 Guide pratique de la coopération transfrontalière mieux résoudre certaines problèmes particuliers au développement touristique, notamment ceux liés à un meilleur étalement des vacances, à une meilleure durabilité de l'emploi dans le tourisme de la région transfrontalière, et à une augmentation, au gré de la diversification des produits, des possibilités touristiques en dehors des périodes traditionnelles. Dans les régions transfrontalières, voici les principales actions qui peuvent favoriser le développement touristique : • au niveau de la stratégie, coopération dans la planification, l'élaboration et la commercialisation de produits et de services touristiques offerts par la région sur les marchés, intégration du développement touristique transfrontalier dans d'autres aspects politiques, notamment au niveau des infrastructures et des services de transport, de l'environnement et du développement des ressources humaines. En matière de stratégies de développement, les activités communes commencent par une coopération dans une série d'actions préparatoires, comprenant des audits sur les ressources touristiques (attraits naturels, infrastructures, services), la détection des point forts et des points faibles, des opportunités et des menaces, des études sectorielles et de marchés, etc., la détermination de priorités et d'objectifs communs (traiter le problème de la saisonnalité) et des opportunités de coopération sur les actions ; • coopération dans des projets et des actions spécifiques impliquant un large éventail d'institutions et d'opérateurs du secteur touristique, y compris les syndicats d'initiatives régionaux, les pouvoirs publics locaux, les exploitants touristiques, les compagnies de transports, ainsi que les entreprises et les communautés locales. Parmi la série d'actions entreprises à ce niveau figu- C 4 Tourisme rent : une coopération dans la promotion à l'extérieur de la destination transfrontalière (notamment par les soins des offices de tourisme régionaux), la mise en place de réseaux de pistes cyclables, sentiers piétonniers, routes, signalisation, mise en carte d'itinéraires et de curiosités touristiques ; création de systèmes conjoints d'informations touristiques sur les équipements, l'hébergement, les transports, etc. ; développement, détermination et gestion conjointe de ressources communes telles que des parcs nationaux, des plages, des côtes, des lacs, etc. ; commercialisation et création conjointes de réseaux transfrontaliers de fournisseurs touristiques (hébergement, services) ; formation conjointe pour acquérir les compétences exigées par l'industrie du tourisme, y compris l'apprentissage des langues étrangères ; services d'appui aux entreprises touristiques. Le rôle important du tourisme pour de nombreuses régions transfrontalières a été souligné à maintes reprises au cours de la conférence LACE de Joensuu, les principaux messages issus de cette manifestation ayant été les suivants : • • • • le tourisme est une composante essentielle du développement économique des régions frontalières ; l'accent doit être mis sur l'élaboration d'infrastructures adaptées pour aider les régions transfrontalières à maximiser leurs potentialités touristiques ; dans de nombreuses régions, il convient d'améliorer la qualité du produit touristique afin de maximiser la valeur ajoutée de ce secteur ; Des stratégies conjointes de commercialisation, ainsi que des réseaux d'appui touristique solides, doivent constituer une priorité dans 86 Guide pratique de la coopération transfrontalière tous les futurs efforts transfrontaliers en matière de tourisme. C 4 Tourisme 87 Guide pratique de la coopération transfrontalière FICHES INFO LACE : QUELQUES PROGRAMMES SÉLÉCTIONNÉS De nombreux programmes couverts par INTERREG IIA comportent une priorité touristique. Nous avons résumé ci-après quelques programmes sélectionnés. Des informations plus détaillées sont contenues dans le fiche info LACE III. Programme INTERREG IIA No. 17: Allemagne - Luxembourg (D/L) Grâce à ses zones vallonnées et ses vallées, la région bénéfice d'attraits naturels et régionaux. Pour cette raison, il convient de développer de nouvelles opportunités pour un tourisme non agressif, sur la base de ces facteurs naturels favorables. Il serait notamment possible d'y parvenir par une anticipation sur les tendances au tourisme de "vacances secondaires" et aux séjours culturels. Dans un contexte transfrontalier, ceci nécessite une approche intégrée, dans laquelle l'adaptation et l'amélioration des infrastructures transfrontalières ont un rôle important à jouer. Actuellement, le tourisme constitue déjà un facteur économique important dans cette région transfrontalière. C'est pourquoi environ 20 % des fonds octroyés par l'UE ont été consacrés au tourisme. Exemples de projets dans ce domaine : • L'Institut du tourisme européen (ETI), dont les tâches principales sont d'améliorer les structures économiques de la région frontalière et d'impulser un nouveau développement touristique transfrontalier dans cette région. Le projet a permis de créer 15 emplois de longue durée ; • Vallée européenne de la Moselle (Europäische Tal der Mosel), qui tente d'élaborer un concept de tourisme spatial fondé sur la restauration de l'identité culturelle et naturelle de cette région transfrontalière. Un objectif général du programme INTERREG II, qui est également fortement relié à la structure spatiale de la région, est de répondre au besoin d'un développement durable. Dans une optique transfrontalière, la priorité est par conséquent accordée au nettoyage des eaux des rivières et aux parcs naturels. Certaines mesures contenues dans ce programme concernent aussi la préservation ou la restauration de l'environnement naturel, dans la mesure où celui-ci a été endommagé par l'industrie, le tourisme et l'agriculture intensive. Exemples tirés du projet : Construction d'une station commune transfrontalière pour l'épuration et le traitement des eaux ; • • Remplacement des forêts de conifères à croissance rapide par des forêts à essences mixtes, pour lesquelles il sera tenu compte autant que possible des conditions de croissance naturelle et des circonstances. Coordonnées: Luxembourg Ministère de l’Aménagement du Territoire 18, Montée de la Pétrusse L-2946 Luxembourg Tél: +352 478 69 15 Fax: +352 40 89 70 Saarland Ministerium für Wirtschaft und Finanzen Am Stadtgraben 6-8 D-66111 Saarbrücken Tél: +49 (0) 681 501 42 03 Fax: +49 (0) 681 501 42 93 Rheinland-Pfalz Ministerium für Wirtschaft, Verkehr, Landwirtschaft und Weinbau Stiftsstrasse 9 D-55116 Mainz Tél: +49 (0) 61 31 16 22 33 Fax: 49 (0) 61 31 16 40 31 C 4 Tourisme 88 Guide pratique de la coopération transfrontalière Programme INTERREG IIA No. 26: Région frontalière Bavière - Tchéquie (D/CZ) Après la Seconde Guerre mondiale, le rideau de fer a condamné pendant plus de 40 ans cette région à un isolement total de la République tchèque. Par conséquent, des initiatives transfrontalières pour permettre à cette région de mieux développer ses potentialités touristiques et consolider ses activités en matière de tourisme et de protection de l'environnement n'ont pas du tout été possibles, ou bien, leur portée a été extrêmement limitée. La promotion du tourisme en vue de contribuer à son développement socio-économique a donc bénéficié d'une position toute particulière dans les plans de développement transfrontalier. Jusqu'à présent, ni les potentialités touristiques de part et d'autre de la frontière, ni le tourisme transfrontalier n'ont pu être pleinement exploités. Cependant, l'environnement naturel et les paysages offrent des occasions idéales pour le développement du tourisme et d'activités de loisirs de courte durée. A son tour, ceci contribuera à améliorer la structure économique de la région et à mettre en valeur les richesses que peuvent offrir ces lieux. Quelques étapes ont été déjà franchies avec succès. Parmi celles-ci figurent la mise en place de pistes cyclables et de sentiers de randonnée ainsi que d'un centre d'informations transfrontalier germano-tchèque, qui s'occupe en premier lieu du tourisme aux frontières de l'Euroregio de la Forêt bavaroise et de la Forêt de Bohême, l'instauration d'une coopération entre stations thermales allemandes et tchèques de l'Euregio d'Egrensis et d'une association rurale transfrontalière chargée de mener un certain nombre de projets environnementaux, ainsi que d'une collaboration entre musées des deux côtés de la frontière pour l'organisation conjointe d'expositions touristiques et de nombreuses manifestations touristiques et culturelles transfrontalières (festivals, concerts classiques, symposiums germano-tchèques). Voici quelques exemples d'activités planifiées ou actuellement en cours d'élaboration : association transfrontalière regroupant les compagnies locales de transports publics, qui permettra aussi de développer davantage les potentialités touristiques, et création d'un parc à thème archéologique. Dans toute la région frontalière entre la Bavière et la Tchéquie, des efforts considérables sont déployés pour rendre cette zone plus attrayante pour le tourisme et les activités de loisirs d'aspect local, notamment par la création d'un plus grand nombre de zones récréatives communes et le lancement d'initiatives se référant au développement de parcs nationaux et de réserves naturelles. En particulier, l'une des priorités du développement transfrontalier est d'améliorer la compétitivité du tourisme, tout en respectant les traits distinctifs de cette région. Coordonnées: Bayerisches Staatsministerium für Wirtschaft, Verkehr und Technologie Prinzregentenstr. 28 D-80538 München Tél: +49 89 2162 2610 Fax: +49 89 2162 2685 C 4 Tourisme 89 Guide pratique de la coopération transfrontalière Programme INTERREG IIA No. 33: Corse - Sardaigne (F/I) Dans le domaine du tourisme, les étapes actuellement mises en œuvres se rapportent à trois domaines importants : • promotion du bassin maritime, avec le développement de la navigation et d'autres sports nautiques, ainsi que le lancement de nouveaux produits touristiques. L'intention particulière est d'œuvrer à l'achèvement, à la rationalisation et à l'intégration du réseau des ports corses et sardes dans un effort destiné à diversifier, à favoriser et à consolider le tourisme nautique ; • développement du tourisme, d'itinéraires culturels et de produits touristiques (itinéraires archéologiques et historiques, parcours de golf, sentiers de découverte de la nature, promotion du patrimoine historique et culturel dans la province de Sassari et dans le département de la Corse du Sud ; • aide à la commercialisation des produits touristiques et à l'élaboration d'une clientèle commune aux deux îles (promotion, commercialisation et vente de projets communs par un regroupement des richesses maritimes et terrestres, et promotion de l'image des deux îles). Coordonnées: Préfecture de Corse, Secrétariat Général aux Affaires corses Palais Lanrivy Cours Napoléon B.P. 401 F-20188 Ajaccio Cedex Tél: +33 4 95 29 00 00 Fax: +33 4 95 21 19 10 Regione Autonoma della Sardegna/ Centro Regionale di Programmazione Viale Trento 69 I-09123 Cagliari Tél: +39 70 6061 Fax: +39 70 660110 Provincia di Sassari/ Amministrazione Provinciale Piazza d’Italia I-07100 Sassari Tél: +39 79 22 38 00 Fax: +39 79 23 00 74 C 4 Tourisme 90 Guide pratique de la coopération transfrontalière Programme INTERREG IIA No. 34: Haute Corse / Province de Livourne (F/I) Le tourisme est un domaine majeur de coopération entre la Corse et la province de Livourne. Dans le contexte du programme INTERREG, un certain nombre des activités ci-après contribuent à favoriser le tourisme : • Recherche et analyse afin de déterminer les stratégies de commercialisation et la mise au point de produits touristiques communs : meilleure utilisation possible de la marina (meilleure qualité de l'accueil dans les ports et dans l'arrière-pays, mise en place des infrastructures et de la logistique inhérentes au tourisme nautique), ou encore remise en valeur d'anciennes localités comme Bastia et Livourne. Les travaux d'infrastructure seront menés en vue de fournir des services soit aux entreprises touristiques, soit directement aux touristes. En outre, des activités en collaboration entre les entreprises touristiques des deux régions seront encouragées afin de favoriser la promotion et la commercialisation de produits touristiques communs. • Instauration de partenariats entre les exploitants touristiques dans le but d'organiser des manifestations conjointes (spectacles, expositions, etc.) • Amélioration des conditions du trafic maritime, renforcement de la sécurité et des services connexes, notamment au vu des exigences en matière de navigation à grande vitesse et de l'augmentation importante de la navigation de plaisance. Etant donné la relation étroite qui existe entre le tourisme et la qualité de l'environnement, différentes mesures ont été adoptées dans des domaines communs : • Développement de produits touristiques et gestion du patrimoine par le recours à des logiciels géographiques. Il s'agit de mettre au point des produits touristiques qui soient les mieux adaptés à une série particulière de circonstances, pas seulement dans un domaine particulier, mais aussi en fonction de l'époque de l'année et des motivations de la clientèle. • Etudes de recherche et échanges d'expériences en vue d'élaborer des projets visant à préserver l'environnement marin et à utiliser au mieux les ressources naturelles. En ce qui concerne les parcs marins, par exemple, les exigences en matière de protection et de conservation sont harmonisées avec les impératifs économiques, liés notamment au patrimoine touristique et environnemental. Le parc des îles de Toscane est actuellement en cours d'installation. • Echanges d'expériences en matière de protection contre les incendies et les risques majeurs Coordonnées: Service Régional pour les Affaires corses Préfecture de Région, Palais Lanrivy Cours Napoléon F-80188 Ajaccio Tél: +33 4 95 29 00 00 Fax: +33 4 95 21 19 10 Regione Toscana/Giunta Regionale, Dipartimento Sviluppo Economico Via di Novoli, 26 I- 50127- Firenze Tél: +39 55 43 83 639 Fax: +39 55 43 83 064 C 4 Tourisme 91 Guide pratique de la coopération transfrontalière Programme INTERREG IIA No. 39: République d'Irlande/ Irlande du Nord (IRL/UK) Après 25 années de violences, le tourisme a besoin d'un développement de grande ampleur. En raison de la situation, cette région transfrontalière, malgré des richesses et des potentialités touristiques considérables, est considérée comme l'une des régions touristiques les moins développées d'Irlande et du Royaume-Uni. Sous le couvert d'INTERREG I, des projets touristiques ont bénéficié d'un financement alloué par le FEDER pour un montant de 16.537 MECU (21,8 % du total des montants alloués par l'UE). Dans le cadre du volet tourisme d'INTERREG IIA (mesure particulière en tant que priorité du développement régional), le projet a bénéficié d'un montant de 17 MECU octroyé par le FEDER (10,84 % de la contribution totale de l'UE). Le volet tourisme vise à soutenir des projets destinés à mettre en valeur les richesses naturelles d'une région et à améliorer ses capacités d'hébergement et ses services pour les visiteurs. L'accent est plus spécialement mis sur la commercialisation et l'élaboration de produits et de services de qualité. Les financements européens servent à soutenir des campagnes transfrontalières de commercialisation et la mise au point de produits et de services touristiques complémentaires, parmi lesquels une meilleure mise en valeur du patrimoine et des manifestations inhérentes au tourisme culturel. Ces éléments sont considérés comme importants dans la mesure où ils peuvent assurer un meilleur étalement des vacances et offrir un produit touristique plus diversifié, destiné à attirer plus particulièrement les visiteurs étrangers. Budget: Euro 615.000 (£ 400.00) en total Coordonnées: M. Sean O’Sullivan, Chef d'unité "programmes spéciaux européens" European Union House Meadow Court Monaghan, Irlande Tél: +353 47 77003 Fax: +353 47 71258 [email protected] C 4 Tourisme 92 Guide pratique de la coopération transfrontalière FICHES INFO LACE: QUELQUES PROJETS SÉLÉCTIONNÉS Le fiche info LACE III contient des informations sur plusieurs projets de la bonne pratique dans le domaine du tourisme, qui sont décrits ci-dessous: D'une côte à l'autre (F/UK) Ce projet a eu pour but de mettre au point une stratégie touristique pour la région de Boulogne-sur-Mer et le district de Shepway (Folkestone) – régions côtières situées de part et d'autre de la Manche. Un centrage sur l'idée qu'il s'agit d'une destination touristique unique et l'amélioration des capacités d'accueil en ont constitué les priorités. Coordonnées: District de Boulogne sur-Mer 3 Bd Daunou BP 755 F-62321 Boulogne-Sur-Mer Tél: +33 3 21 10 36 36 Fax: +33 3 21 10 36 06 Shepway District Council Civic Centre Castle Hill Avenue Folkstone UK-Kent CT20 2QY Tél: +44 13 03 85 22 74 Fax: +44 13 03 85 25 02 C 4 Tourisme 93 Guide pratique de la coopération transfrontalière Via Julia Augusta (A/I) La Via Julia Augusta, antique voie romaine reliant la Carinthie (A) à la région du Frioul - Vénétie (I) a été l'axe central de ce projet, dont l'objectif était de mettre au point des stratégies de promotion commerciale des ressources culturelles et de l'artisanat de cette région transfrontalière. Il a aussi permis d'élaborer un label commercial commun. Coordonnées: Regione Autonoma Friuli-Venezia-Giulia Presidenza della Giunta Regionale Direzione Regionale degli Affari Comunitari e dei rapporti esterni Via S. Francesco 37 I-34132 Trieste Tel: +39 40 637872 Fax: +39 40 3775025 Egnatia (GR/AL) Le projet touristique de Egnatia vise à fournir des informations détaillées sur les activités touristiques se déroulant de chaque côté de la frontière albano-grecque. Le but est de maximiser l'emploi des nouvelles technologies au service du développement touristique. Le produit final comprend des cartes, des photographies et des textes sur la région, en utilisant du son, des images et de la vidéo. Coordonnées: Egnatia Epirus Foundation 7A Tzavella St. GR-45333 Ioannina Tél: +30 651 72315 Fax: +30 651 36695 C 4 Tourisme 94 Guide pratique de la coopération transfrontalière AUTRES EXEMPLES DE PROJETS Les régions transfrontalières au sein de l'UE et dans l'Europe centrale et orientale disposent d'une grande expérience en ce qui concerne la réalisation pratique des activités transfrontalières dans le domaine du tourisme. Quelques exemples de la bonne pratique sont décrits ci-dessous. 1. Recherche, études, développement stratégique “Fortifications frontalières - points de rencontre transfrontaliers” (E/P) Ce projet est mené par la Fondation pour le patrimoine historique de Castille y León (E), et ses partenaires proviennent de toute la région ainsi que du Portugal central. L'objectif du projet réside en la construction d'une liaison routière le long des fortifications érigées le long de la frontière occidentale de la province de Salamanque et dans la région du Centre, la ville de Rodrigo servant de référence et de point de rencontre central. Ces fortifications, réparties stratégiquement tout au long de la frontière, servaient à assurer leur défense au cours des XVIIème et XVIIIème siècles. La mise en place d'un tel itinéraire laisse espérer une augmentation des possibilités sur le plan du tourisme culturel et rural dans la région, qui pourrait aboutir à la création de nouveaux emplois. Actuellement, de nombreux automobilistes traversent la région en empruntant l'autoroute. Il est à espérer que grâce à ce projet, ils seront incités à s'y arrêter. La région pâtit aussi d'un tourisme très saisonnier, et le projet a l'ambition d'instaurer un tourisme étalé tout au long de l'année, par une mise en relation avec de grands centres urbains tels que Coimbra, Lisbonne, Valladolid et Madrid. Principales activités autour desquelles est axé le projet : • • • • • Création d'un centre d'information sur la "route des fortifications", associé à une exposition itinérante ; Système de signalisation le long de la route, ainsi que pour l'accès à d'autres monuments; Nettoyage et remise en état de la route ; Publication de matériel promotionnel et informatif ; Conception d'un logo commun à utiliser le long de la route et dans les publications. Budget: 420.000 euros en total dont 315.000 euros financés par INTERREG II Coordonnées : Junta de Comunidades de Castilla y León Plaza de Castilla y León E-47008 Valladolid Tel: +34 983 41 11 21 Fax: +34 983 41 12 69 C 4 Tourisme 95 Guide pratique de la coopération transfrontalière Hospitalité irlandaise (République d'Irlande / Irlande du Nord) Ce programme concerne 20 hauts responsables du tourisme en Irlande du Nord et en République d'Irlande, qui proviendront des secteurs publics et privés. Il servira de projet pilote et se déroulera dans le Nord-Ouest. Il est conçu pour aider des responsables touristiques sur trois niveaux : sectoriel, organisationnel et individuel. L'objectif clef du programme est de faciliter la planification stratégique du secteur touristique, principalement dans le but de : • • • Soutenir et faciliter la planification stratégique transfrontalière de l'ensemble du groupe ; Appuyer l'élaboration de stratégies efficaces pour chacune des organisations représentées par les participants ; Augmenter les compétences des participants afin de les aider à conduire le développement stratégique de leur organisation sur le plan du tourisme. Le programme comprend plusieurs éléments complémentaires essentiels, conçus pour maximiser l'apprentissage et l'échange des meilleures pratiques, parmi lesquels une analyse des besoins, des séminaires résidentiels, des séances de développement en groupe et de conseils. Le programme sera enseigné par des spécialistes de la gestion et du tourisme, possédant un savoir-faire, une expérience et des réseaux appropriés. Il doit aboutir à l'élaboration d'un plan stratégique de développement touristique du Nord-Ouest, d'un plan stratégique pour chaque organisation participante, et à un accroissement des connaissances et des compétences de chacun. Budget: 200.000 euros en total Coordonnées: Joy Allen, Economic Co-operation Programme 7 Botanic Avenue Belfast – BT7 1JG Tél: +44 1232 321 462 Fax: +44 1232 247522, [email protected] C 4 Tourisme 96 Guide pratique de la coopération transfrontalière 2. Développement et intégration des structures touristiques Piste cyclable du martin-pêcheur - (République d'Irlande / Irlande du Nord) Ce projet innovant prévoit la mise en place d'une piste cyclable, la première du genre dans la région, qui traversera les comtés frontaliers de Fermanagh, Leitrim, Cavan et Monaghan. Cette piste comprend un certain nombre de circuits, qui s'adressent à toutes les catégories de cyclistes, depuis les familles et les cyclistes inexpérimentés jusqu'aux plus chevronnés. Trois types d'itinéraires ont été créés : Relax, Actif et Challenge. Pour les groupes de 4 personnes et au-delà, des itinéraires peuvent être conçus sur mesure pour répondre à des besoins très particuliers. Première piste cyclable irlandaise de longue distance, l'itinéraire du martinpêcheur offre la possibilité de mener de nombreuses activités complémentaires en maints endroits situés le long de la piste, soit librement, soit dans le cadre d'un forfait organisé. Exemples : canoë et kayak, activité artistique et artisanale, randonnées pédestres, ski nautique et équitation. Centrée essentiellement sur le comté de Fermanagh et la région des lacs du Leitrim, la piste du martin-pêcheur s'étire sur le pourtour de lacs et d'îles, longe des rivières et des fleuves, traverse des forêts et des parcs régionaux. Lancé en avril 1998, le projet allait être complété par l'édition d'une carte et d'une brochure explicative. Les capacités d'hébergement le long de la piste consistent en des "Bed & Breakfasts", qui tous ont reçu l'agrément des offices du tourisme d'Irlande du Nord et de République d'Irlande. Pour répondre à des besoins différentiés, il est toutefois possible d'organiser cet hébergement dans des hôtels, des hôtelleries ou des résidences de luxe. La piste bénéficie d'une signalisation exhaustive et les voies qu'elle suit ont été choisies en raison de leur faible fréquentation par le trafic automobile. Le projet a permis de réaliser une augmentation manifeste du nombre de touristes visitant la région à bicyclette, dans le cadre de circuits organisés et de ballades en semaine ou durant les week-ends. Budget: 507.895 euros en total Coordonnées: M. Pat Collum Fermanagh Tourist Information Centre Wellington Road Enniskillen, Co. Fermanagh Tél: +44 2865 320121 Fax: +44 2865 325511 C 4 Tourisme 97 Guide pratique de la coopération transfrontalière Traversée fluviale (D/CZ) L'existence d'une traversée fluviale entre Schöna en Saxe (D) et Herrnskretschen/Hrensko en Bohême (CZ) constituait un point de passage qui fut coupé en 1945 à la suite du partage de l'Europe. Auparavant, cette liaison avait été en service pendant 600 ans. En partant du principe de l'ouverture du poste de douane au passage des piétons en 1994, le projet a visé à poursuivre une politique d'ouverture des frontières dans les deux pays. Ce point de traversée de l'Elbe se trouve sur l'itinéraire d'un sentier de grande randonnée transfrontalier, qui a pu être rétabli grâce à la construction d'une passerelle et à l'achat d'un bac. Dès 1997, les touristes ont pu commencer à profiter du projet. En l'espace d'à peine un an et demi après sa mise en service, plus d'un demi-million de personnes avaient emprunté ce moyen, qui fonctionne en permanence et à plein rendement. Le projet s'inscrit dans un concept plus large, qui consiste à mettre en valeur les attraits de cet espace frontalier. Depuis 1994, un ensemble de 28 sentiers de grande randonnée a été mis en place avec la participation des autorités de Saxe. Le 29ème sentier, prévu pour couvrir une partie plus importante de l'Elbe, permettra de rendre entièrement opérationnelle la piste cyclable continentale allant de Hambourg à Prague en passant par Dresde. Budget: 770.000 euros dont 75 % financés par le FEDER Coordonnées: Euroregion Elbe/Labe, Kommunalgemeinschaft Euroregion, Oberes Elbtal/Osterzgebirge e.V. Emil-Schlegel-Str. 11 D – 01796 Pirna Tél. +49 3501 52 00 13 Fax +49 3501 52 74 57 Rénovation d'un village (D/CZ) Le village d'Oybin (D) est situé à proximité immédiate de la frontière tchèque et compte 1.700 habitants. Au vu de sa situation attrayante, cette "perle du massif montagneux de Zittau attire des touristes venus de la ville toute proche de Dresde (D) et de la zone frontalière avec la République tchèque. Deux projets de construction devraient contribuer à améliorer la qualité des voies à l'intérieur du village et de celles qui mènent à la frontière, et à les rendre plus facilement accessibles. En premier lieu, le réseau des voies carrossables et des sentiers sera étendu, grâce à une extension de la rue principale, l'installation de parcs de promenade et la pose de nouveaux trottoirs. La durée de ces aménagements devrait s'étendre de juin 1999 à novembre 2000. En second lieu, il est prévu de libérer le Goldbachau, qui pour le moment est encore canalisé. Sa "libération" en vue de lui permettre de réintégrer son lit d'origine sera accompagnée de la mise en place de deux sentiers piétonniers parallèles. En plus d'augmenter l'attrait du village, tout ceci permettra aussi de raccourcir les distances. Il est espéré que la libération de ce ruisseau contribuera à remettre en état le paysage champêtre. Les deux mesures devraient assurer une amélioration, tant au niveau de l'accès à la frontière qu'à celui des sentiers frontaliers de promenade. Budget: 2.717.523 euros dont 66,3 % financés par le FEDER Coordonnées: Gemeinde Oybin Freilichgrathstr. 8 D – 02797 Oybin Tél: +49 35844 70224 C 4 Tourisme 98 Guide pratique de la coopération transfrontalière 3. Réseaux et structures de coopération entre exploitants touristiques Collaboration entre la Fédération touristique régionale du LanguedocRoussillon et la région de Garrotxa (F/E) Garrotxa, située au nord-est de la Catalogne (E) abrite un parc naturel portant l'appellation de zone volcanique de Garrotxa, qui comprend 40 volcans. C'est à 1995 que remontent ses premiers contacts avec la fédération touristique française voisine. Depuis lors, INTERREG a contribué à approfondir les liens de partenariat entre les deux organisations. Principaux motifs de cette collaboration : • • • Accessibilité conjointe vers les marchés touristiques proches de Barcelone, Montpellier et Toulouse ; Elaboration d'un bon produit touristique commun ; Echanges de bonnes pratiques et de compétences techniques. En 1996, les responsables du parc national instituaient une association touristique fondée sur les principes d'une développement durable, dans le but de favoriser et d'organiser le tourisme dans toute la région de Garrotxa. Elle est composée de partenaires issus de 21 municipalités de la région, du Conseil commercial de Garrotxa, du parc naturel, de la chambre de commerce et des représentants de toutes les activités et associations touristiques actives dans la zone : hôtels, restaurants, campings, logements à la ferme, entreprises d'activités en plein air, etc. Toutes ces entreprises paient un cotisation, et l'association possède un budget et un programme annuel d'activités. Le projet a abouti à la publication conjointe en 1996 et 1998 du magazine "tourisme de proximité" en français et en catalan, en association avec la fédération touristique du Languedoc-Roussillon. Les deux organisations ont également pris part en commun à des foires commerciales à Barcelone, Montpellier et Olot. En 1997, les responsables de Garrotxa ont organisé un séminaire centré sur un tourisme durable, auquel avaient été invités leurs homologues français. Les deux régions ont participé conjointement à deux initiatives communautaires, à savoir LEADER et ADAPT. L'association touristique de Garrotxa a réussi à rassembler des partenaires des secteurs public et privé en vue de mettre au point une stratégie commune en faveur de la région. Grâce à un approfondissement des relations avec son partenaire français, les perspectives d'un accroissement du tourisme transfrontalier sont extrêmement favorables. Coordonnées: Generalitat de Cataluña Placa de Sant Jaume 2 E-08002 Barcelona Tél: +34 93 4024600 Fax: +34 93 3024631 C 4 Tourisme 99 Guide pratique de la coopération transfrontalière 4. Commercialisation et promotion conjointes Le Passage du Nord-Ouest (République d'Irlande / Irlande du Nord) En 1989, cette initiative touristique fut conçue pour assurer l'essor du trafic touristique le long d'un itinéraire tracé à cette fin sur le territoire du conseil régional pour Armagh, Dungannon, Omagh et Strabane. En 1992, le projet a été étendu au-delà de la frontière et l'itinéraire relie à présent Dublin au nord du Donegal, soit sur une distance d'environ 150 milles. Sur le plan stratégique, le principal objectif est de créer un label à rattacher à un certain nombre d'attractions touristiques, de villes et d'autres installations, qui auparavant n'étaient pas réputées pour être des destinations de vacances. Ayant à chacune de ses extrémités des produits bien connus comme Dublin et le Donegal, les régions frontalières intermédiaires maximiseront leurs propres produits en incitant le visiteur à s'y rendre et à s'y arrêter. En voici les objectifs commerciaux : • Continuer à faire connaître le Passage du Nord-Ouest et encourager à l'emprunter en tant qu'itinéraire touristique reliant Dublin au Donegal ; • Maximiser les investissements touristiques le long du Passage du nord-Ouest sur une durée de trois ans, afin d'augmenter les recettes touristiques ; • Encourager la participation et l'engagement du secteur privé dans l'offre et la commercialisation de ses produits ; • Pénétrer des marchés déjà identifiés pour le Passage du Nord-Ouest, avec un centrage plus prononcé sur la commercialisation des nouveaux produits disponibles. Le groupe chargé de la commercialisation assure la promotion de l'itinéraire touristique qui va de Dublin au Donegal en passant par l'Irlande du Nord. Pour ce faire, il utilise les produits touristiques les plus forts et qui sont communs aux deux pays. Son principal objectif est de mieux faire connaître le label afin d'accroître le nombre de visiteurs dans la région. Résultats obtenus : • Le responsable du marketing a entièrement labellisé l'itinéraire et édité une documentation touristique à son sujet, contenant des informations sur les possibilités d'hébergement, les attraits, les activités, ainsi qu'une carte touristique. • Il a obtenu un parrainage commercial pour financer la réimpression de la carte touristique. L'association avec Texaco a permis d'insérer de la publicité sur les traits distinctifs de l'itinéraire, à la fois dans la presse nationale irlandaise et sur le site Internet de Texaco. La BBC a tourné 20 reportages tout au long de l'itinéraire, qui seront retransmis sur la chaîne BBC 2. L'itinéraire est emprunté par les agences de voyages McNamera Tours et Murphy Travel pour leurs circuits d'intérêt particulier. Demande introduite conjointement par plusieurs voyagistes allemands en vue d'organiser un publipostage publicitaire massif en Allemagne sur un circuit du patrimoine chrétien empruntant cet itinéraire. Promotions conjointes menées en association avec le groupe touristique Sperrin, Christian Heritage Ireland, Ulster American Folk Park et le groupe Dun Laoighaire 1500. Budget: 430.000 euros en total Coordonnées: Mlle Ann-Marie McSorley The North West Passage 1 Market Street Omagh, Co. Tyrone BT78 1EE Tél /Fax: +44 1662 250033 C 4 Tourisme 100 Guide pratique de la coopération transfrontalière Carte touristique Galice et Nord du Portugal (E/P) L'objectif général de ce projet était de favoriser conjointement le tourisme de cette région frontalière, grâce à une stratégie commune en matière de commercialisation et de promotion. Il a impliqué l'édition d'une carte touristique des régions de la Galice du Nord du Portugal, qui mentionne les ressources, les produits touristiques et les itinéraires de promenades : Saint Jacques de Compostelle, routes du vin, routes artistiques et environnementales, itinéraires patrimoniaux. Il est géré par la Communauté de travail de Galice / Nord, en étroite collaboration avec une organisation touristique issue de chaque région. Le premier tirage de la carte comportait 100.000 exemplaires, qui ont été presque entièrement distribués. La carte a été éditée en galicien, espagnol, portugais, anglais et allemand. Une nouvelle édition revue et corrigée, qui sera également disponible en français et en italien, est actuellement en cours d'élaboration. Budget: 21.750 euros financés par INTERREG II Coordonnés: TURGALICIA Estrada de Santiago-Noia, Km 3 E- 15896 Santiago de Compostela Tél: +34 981 542500 Fax: +34 981 537588 [email protected] ADETUR Praca D.João I, 24-4 Dt. P-4000 Porto Tél: +351 22 3393550 Fax: +351 22 3393559 [email protected] Comunidad de Trabajo Galicia/Norte de Portugal Rua dos Feans no 5 baixo E-15706 Santiago de Compostela Tél: +34 981 541024 Fax: +34 981 541011 [email protected] C 4 Tourisme 101 Guide pratique de la coopération transfrontalière Création de centres de services touristiques et d'un réseau d'informations par ordinateur (PL/LT) Financé dans le cadre du programme Phare Credo, ce projet a pour ambition d'améliorer l'accès à l'information sur les produits touristiques et les attractions naturelles de cette région transfrontalière. Un réseau informatisé de renseignements touristiques, disponibles en polonais, anglais et allemand, sera créé. Il comprendra 20 "kiosques d'information", qui seront installés avec les équipements correspondants. En outre, une brochure relative au système sera publiée, de même que seront élaborés des matériels publicitaires, comprenant des CDROM et des vidéos, sur les attractions touristiques de la région. Composantes du projet : • • • Création d'un réseau de centres de services touristiques : détermination de commun accord de l'emplacement des vingt kiosques informatisés, lancement d'un appel d'offres pour l'installation et l'équipement des kiosques, construction, adaptation ou achat de kiosques informatisés, achat du matériel et du logiciel pour les centres de services touristiques ; Elaboration du logiciel et des bases de données : adaptation du logiciel existant, installation et essais du nouveau logiciel, collecte et insertion des informations dans des bases de données, sélection de photos et rédaction d'une documentation illustrée à utiliser dans les bases de données et autres matériels promotionnels (brochures, CD-ROM, vidéos), traductions des informations dans d'autres langues ; Séminaires, sessions de formation, élaboration des matériels promotionnels (organisation de deux séminaires sur les régions transfrontalières, organisation de quatre sessions de formation d'une durée de 5 jours sur l'utilisation de système, à l'intention des futurs employés des centres de services touristiques, rédaction d'une brochure sur le système informatique, mise au point des matériels promotionnels (CD-ROM et vidéos sur les attractions touristiques de la région transfrontalière, sur la base des renseignements contenus dans le système informatique). Budget: 311.800 euros en total dont 246.700 euros financés par Phare Coordonnées: Elzbieta Dorota Niedziejko Suwalska Izba Rolniczo-Turystyczna PL-16-400 Suwalki ul. Koœciuszki 45 Tél: + 48 8756 65872 [email protected] C 4 Tourisme 102 Guide pratique de la coopération transfrontalière 5. Développement de produits et de services touristiques transfrontaliers Vacances équestres (A/SLO) Les quelques 13.000 chevaux dont dispose la Styrie représentent un potentiel considérable pour le tourisme régional. D'autre part, le paysage naturel et culturel est une condition essentiel à l'offre d'une gamme étendue de loisirs. Pour ce motif, au début de 1998 fut entamée l'installation d'un réseau intégré de pistes cavalières qui, à leur achèvement prévu au printemps 2000, auront une longueur totale d'environ 1.000 km, ce qui en fera le réseau le plus important de ce genre en Europe. Celui-ci se compose de deux itinéraires proches mais indépendants l'un de l'autre à travers la Styrie orientale et méridionale. Les réalisations concrètes ont consisté à assurer la sécurité des itinéraires par un appel à la sous-traitance, et à instaurer des liens de coopération entre des manèges, des restaurants, des hôtels et des entreprises agricoles. Puis un réseau d'orientation et de commercialisation a été institué et mis en œuvre à l'aide d'une série de cartes. L'organisation de circuits à forfait a été l'objet d'une commercialisation conjointe, à laquelle ont participé tous les prestataires de services dans le cadre d'une bonne coordination. De là est née l'idée de partir de cette base pour l'organisation de circuits des vignobles. Budget: 60.175 euros dont 70% financés par INTERREG IIA Coordonnées: Landesfachverband Reiten & Fahren Glacisstr. 69/1 A – 8010 Graz Tél: +43 3463 4950 Fax: +43 3463 5950 Tourisme estival dans le Skanland (DK/SE) L'objectif général de ce projet est d'utiliser les connaissances approfondies de la région en matière de tourisme hivernal pour développer une saison touristique estivale. Le projet a pour but d'assurer, d'ici décembre 2000, 145.000 nouvelles nuitées en tourisme d'été dans les localités de Engerdal, Alvdalen, Malung, Torsby et Trysil, qui permettront de créer 78 nouveaux emplois étalés sur toute l'année. Le projet Skanland doit servir de locomotive pour parvenir à une augmentation d'au moins 10 % du nombre de nuitées estivales. On estime qu'il aboutira à la création de 150 emplois permanents d'ici l'année 2002. Le projet comporte trois composantes : (1) gestion et commercialisation plus étendues (2) culture, planification environnementale et développement du produit, et (3) développement des ressources humaines. Budget: 730.000 euros (6.000.000 SEK) Coordonnées: Mats Edvardsson Skanland ek. Förening Suède Tél: +46 280 88 954 C 4 Tourisme 103 Guide pratique de la coopération transfrontalière "PERLES DE LIVONIE" Développement des potentialités des municipalités transfrontalières d'Estonie et de Lettonie (ES/LV) Financé sous le couvert du programme Phare Credo, ce projet permettra de mettre en place un réseau moderne d'itinéraires touristiques dans la Livonie historique, qui s'étend au sud de l'Estonie et au nord de la Lettonie, afin de garantir un meilleur accès aux sites naturels et culturels et de développer le secteur touristique dans la région. Le projet comprend la planification, l'élaboration et la mise en œuvre en commun d'itinéraires touristiques transfrontaliers. En outre, les centres de loisirs de la région frontalière connaîtront un plus large développement et seront reliés au réseau récréatif des villes et des villages locaux, afin d'assurer une collaboration étroite entre les pouvoirs locaux et les employeurs. Un centre commun de gestion de projets de loisirs et de développement touristique sera créé. Les différentes étapes du projet : • • • • Mise en carte systématique des potentialités touristiques : identification des lieux les plus attrayants et les plus intéressants pour le réseau d'itinéraires et de centres récréatifs, comprenant une identification des sites, des ressources naturelles, des routes, des voies de communication, des lieux de repos et de restauration, du personnel, des services, des entreprises d'appui, des plans de développement régional, etc. Mise en carte des potentialités touristiques en procédant à une analyse du système. Concours "sentiers de randonnées près de chez moi" : organisation d'une série de concours scolaires sur les plus jolis sites et les meilleurs parcours de santé de proximité, vus à travers les yeux des élèves. Une série de séminaires de formation en Estonie et en Lettonie, destinés au personnel du centre d'information, des entreprises touristiques locales, et aux partenaires ou groupes de travail chargés de déterminer les marchés touristiques à viser potentiellement dans le cadre du projet. Parmi d'autres activités figurent l'évaluation systématique des attraits touristiques ainsi que des recherches de marché pour la région du projet, la préparation d'itinéraires et de forfaits touristiques, celle d'un réseau de centres et d'itinéraires touristiques, l'organisation d'une conférence internationale sur le tourisme frontalier, l'édition d'un atlas touristique de la Livonie. Budget: 110.728 euros en total dont 49.999 euros financés par Phare Coordonnées: Toivo Poldma Helme Local Authority 20 Tartu Street Torva 68606, Estonie Tél: +372 76 33 332 [email protected] C 4 Tourisme 104 C5 ENVIRONNEMENT Guide pratique de la coopération transfrontalière CHAPITRE C 5: ENVIRONNEMENT EN BREF: Le présent chapitre se réfère à la coopération transfrontalière dans le domaine de l'environnement. Il traite des principaux problèmes relatifs à la gestion passée de l'environnement dans les régions frontalières et présente divers types d'actions en matière desquelles les régions frontalières sont en train de coopérer. Il s'agit d'actions de recherche, de planification, de contrôle de la pollution, d'assainissement de l'environnement, d'utilisation rationnelle de l'énergie, de mise au point de stratégies et d'équipements relatifs au traitement des déchets ainsi que d'initiatives en matière de recyclage. POINTS CLES: • • • • • Les problèmes environnementaux sont intrinsèquement d'ordre transfrontalier (pollution de l'air et des cours d'eau) et ne peuvent être résolus efficacement que dans un cadre transfrontalier ; Un développement réussi et durable des régions frontalières nécessite une intégration des préoccupations environnementales dans de nombreux aspects de la politique de développement transfrontalier (économie, tourisme, infrastructures, etc.) ; En particulier, il importe de susciter une prise de conscience sur le fait que l'environnement est une ressource commune, et de résoudre les conflits potentiels entre le développement économique et l'environnement dans les régions frontalières des pays d'Europe centrale et les régions de l'UE couvertes par l'Objectif 1 ; La réparation des dégâts causés à l'environnement et la mise au point de nouvelles approches transfrontalières (recherches, équipements, services et structures) en vue d'empêcher la survenue de tels problèmes à l'avenir constituent un défi important pour certaines régions frontalières. EXEMPLES: • • • • • • • • • • • • • • Projet transfrontalier entre zones protégées (E/P) Parc international transfrontalier (E/P) Approvisionnement en eau courante (A/SLO) Monts Métallifères - Reforestation (CZ/D) Projet du lac Peipsi (EST/RF) Restauration de zones forestières endommagées (D/A) Traitement des eaux usées, Rhénanie Palatinat - Sarre - Lorraine (D/F/LUX) Krompach – Approvisionnement en eau et pose d'égouts (CZ/D) Action conjointe de lutte contre les incendies de forêt (D/PL) Planification et aménagement d'écosystèmes forestiers (E/P) Réserve marine internationale (F/I) Formation transnationale à l'environnement marin (F/UK) Base de données en vue de la mise en place d'un centre écologique à Stanca Costesti (RO/MOL) Quelques exemples extraits du fiche info LACE III C 5 Environnement 104 Guide pratique de la coopération transfrontalière Aperçu général 1. Contexte L'environnement a un lien direct avec le développement économique des régions et constitue un domaine d'activité important dans les régions transfrontalières, en particulier dans les régions rurales frontalières. Dans une région, la qualité de l'environnement (air, eau, caractéristiques du paysage, des constructions et des infrastructures) devient une composante essentielle de la qualité de vie des populations qui y vivent, et elle influe de plus en plus sur les potentialités de développement d'activités économiques et d'emplois nouveaux. Les politiques destinées à favoriser des formes durables de tourisme et d'activité économique mettent l'accent sur le fait qu'il s'agit d'éviter généralement des activités nocives pour l'environnement et les ressources naturelles, tout en favorisant celles qui ont des incidences positives sur l'environnement. Dans les régions frontalières, il convient d'améliorer et de gérer l'environnement par le biais d'une coopération transfrontalière si l'on veut résoudre efficacement les problèmes qui touchent l'ensemble de la région et promouvoir des approches réussies et fondées sur un développement durable. Dans la promotion d'un développement durable, on comprend de mieux en mieux que les problèmes environnementaux doivent être intégrés dans la planification et le développement d'une région. Ceci tend à devenir un domaine "naturel" de la coopération transfrontalière, car les problèmes environnementaux tels ceux de la pollution de l'air et des cours d'eau, de C 5 Environnement même que les répercussions des grands projets d'infrastructure dans les régions frontalières ne peuvent plus rester confinés à l'intérieur des frontières nationales. La protection et la gestion de l'environnement touchent d'autres aspects du développement des régions transfrontalières et doivent y être intégrés, notamment dans : • Le développement économique : les politiques et les actions en matière de développement économique doivent être centrées sur une utilisation durable des ressources naturelles, tout en veillant à ce que les activités industrielles ne portent pas préjudice à l'environnement naturel et à l'équilibre écologique d'une région. La qualité de l'environnement est un facteur important dans la mesure où elle peut attirer de nouveaux investissements et la mise en place de nouvelles entreprises de services utilisant des "technologies propres", favoriser le développement commercial ou la commercialisation des produits d'une région (en particulier des produits alimentaires et artisanaux), ainsi que de nouvelles industries de services dans le domaine du tourisme et des loisirs. Une qualité environnementale élevée est tout aussi importante si l'on veut attirer et inciter des personnes à vivre et à travailler dans des régions frontalières et à les visiter. • Développement touristique : un environnement de grande qualité (propre et attrayant) constitue toujours un facteur important dans le développement et la préservation du tourisme dans des régions frontalières. • Questions liées à l'emploi : l'obtention et la conservation d'un environnement de grande qualité nécessitent des compétences et des savoirfaire particuliers dans des domaines 105 Guide pratique de la coopération transfrontalière tels que la gestion environnemenale, le recyclage et une gestion touristique favorable à l'environnement. • Développement des infrastructures : les exigences européennes en matière d'estimation des répercussions sur l'environnement, dans le cadre des évaluations des principales propositions portant sur le développement d'infrastructures, prouvent toute l'importance de veiller à ce que de telles évolutions n'aient pas de retombées négatives sur l'environnement naturel. Une planification avisée devrait contribuer à réduire la congestion et la pollution imputables au trafic, et à garantir que des sites, des paysages et l'écologie ne soient pas endommagés par le développement des infrastructures (par ex. : construction de style inapproprié, routes traversant des zones écologiquement sensibles, etc.). 2. Problèmes inhérents à des régions frontalières et transfrontalières Les régions rurales frontalières tendent à se caractériser par des environnements relativement préservés, qui s'expliquent souvent par un faible niveau d'activité économique. Certaines d'entre elles, par exemple les zones côtières, peuvent être cependant confrontées à des dommages imputables à un tourisme de masse, alors que certaines régions frontalières connaissant un déclin industriel sont souvent confrontées à des problèmes de pollution industrielle (air et cours d'eau) et à celui de bâtiments laissés à l'abandon. Le défi consiste à savoir comment protéger et préserver l'environnement naturel, remédier aux dégâts causés à l'environnement et, en même temps, favoriser le développement économique. La diversité des problèmes rencontrés dans certaines régions frontalières est liée aux caractéristiques et aux activités éconoC 5 Environnement miques menées de chaque côté d'une frontière (par ex. agriculture, industrie, tourisme, etc.). Les régions transfrontalières sont également confrontées à des problèmes de stratégies et d'actions de développement qui peuvent s'avérer contradictoires à l'égard des priorités nationales du pays voisin. Parmi les principaux problèmes d'ordre environnemental rencontrés par les régions frontalières figurent ce qui suit : • Dans les régions "en retard" de développement, conflits potentiels entre, d'une part, les stratégies et les activités en matière de développement économique régional (par ex. attirer l'implantation d'usines, existence de certaines industries primaires potentiellement polluantes) et la protection de l'environnement, d'autre part ; • Dans les régions en proie à un déclin industriel, il convient de résoudre les problèmes de pollution de l'environnement naturel en traitant ceux liés aux déchets industriels et à l'abandon des bâtiments et des sites industriels, qui enlaidissent l'image d'une région et permettent difficilement d'attirer des investissements par la mise en place de nouvelles entreprises et d'infrastructures touristiques ; • Dans le cas des régions frontalières entre les pays d'Europe centrale et d'autres PECO ou des Etats membres de l'UE, existence de problèmes à facettes multiples et inhérents à une pollution transfrontalière, à la gestion des ressources naturelles, etc., qui touchent en particulier les cours d'eau et les lacs qui enjambent une frontière ; • Centrage particulier sur des problèmes issus de conflits entre environnement et tourisme, qui peuvent notamment déboucher sur une surpopulation, qui se produit lorsque le nombre de personnes dans un lieu donné dépasse les capacités d'accueil de la région, sur une conges106 Guide pratique de la coopération transfrontalière • • • • tion et une pollution dues au trafic en raison du nombre élevé de touristes qui se rendent en voiture dans la région, dégâts causés par des touristes au patrimoine naturel et culturel, installations touristiques de nature à défigurer le caractère d'un site historique ou d'une petite localité ; Absence d'infrastructures, d'équipements ou de services, ou caractère inadapté de ceux-ci, afin de traiter efficacement l'élimination des déchets (industriels, agricoles, ménagers). Ce manque d'adaptation provient d'une carence en investissements dans des technologies et des équipements nouveaux et capables de répondre aux exigences croissantes et changeantes en matière d'élimination des déchets. Certaines inadaptations proviennent typiquement d'investissements séparés dans des installations de traitement de chaque côté d'une frontière plutôt que dans des installations communes destinées à répondre à des besoins et à des problèmes conjoints ; Problèmes de dégâts environnementaux causés par un défaut de traiter efficacement la pollution (agricole, industrielle) dans le passé. Il s'agit de problèmes particuliers à des frontières externes de l'UE, notamment aux confins de régions fortement industrialisées d'Europe centrale et orientale ; Manque ou mauvaise diffusion d'informations sur les ressources et les problèmes environnementaux, qui devraient servir de base à des stratégies, à la planification et à la mise en œuvre d'actions à la fois correctives et préventives dans la région transfrontalière ; Carence en savoir-faire, compétences et ressources techniques ainsi qu'en institutions et en technologies spécialisées dans la région transfrontalière, afin de pouvoir faire face aux problèmes des dégâts environ- C 5 Environnement nementaux, surveiller et assurer la protection de l'environnement, susciter parmi les populations, les entreprises et les institutions d'une région transfrontalière une prise de conscience sur les problèmes de l'environnement. Il s'agit de les sensibiliser au fait que l'environnement constitue la ressource commune d'une région transfrontalière, ainsi que d'intégrer les préoccupations environnementales et un développement durable dans la gamme étendue des actions et des activités de développement entreprises ; • Manque de connaissances en matière de structures, de planification, de réglementations et de procédures relatives à l'environnement de chaque côté d'une frontière nationale. 3. Actions destinées à favoriser une coopération transfrontalière Dans les régions frontalières et transfrontalières, les stratégies et les actions doivent admettre l'existence d'interdépendances entre l'environnement, le développement économique et d'autres activités de développement telles que le tourisme. Par conséquent, l'importance d'une stratégie convenue est essentielle afin de maximiser les opportunités tout en réduisant les risques. Les considérations sur l'efficacité mettent en exergue la nécessité d'une approche stratégique, basée sur une évaluation des problèmes et des potentialités, sur l'identification des priorités transfrontalières et l'adoption d'une perspective à long terme. Une considération majeure est celle qui consiste à veiller à ce que les aspects environnementaux soient incorporés dans les processus décisionnels et la gestion des projets de développement. L'interdépendance entre le tourisme et l'environnement a été le thème de la conférence annuelle LACE qui s'est déroulée en 1999 à Joensuu (Finlande). Elle a été l'occasion d'examiner 107 Guide pratique de la coopération transfrontalière des stratégies visant à concilier les opportunités de développement touristique avec les intérêts liés à l'environnement et à l'agriculture. L'expérience des régions transfrontalières qui ont pris part à cette conférence a démontré l'intérêt qu'il y avait à favoriser un tourisme convivial pour l'environnement, afin de mettre en valeur et de protéger l'environnement naturel tout en offrant d'importantes opportunités de développement. tion et une information sur l'environnement, la promotion d'actions visant à réduire les déchets et à trouver de nouveaux moyens de recycler ceux-ci, d'actions spécifiquement écologiques liées à la préservation de la flore et d'espèces animales menacées, à la planification et à la coordination conjointes de services appelés à intervenir d'urgence (ex. : en cas de déversements accidentels). Puisque la plupart des problèmes environnementaux ont des répercussions par-delà les frontières, une lutte efficace contre les problèmes environnementaux et écologiques passe par une coopération transfrontalière. Voici les principaux types d'actions dans le domaine de l'environnement: • actions centrées sur la résolution de problèmes existants, dont des actions d'assainissement qui peuvent se dérouler soit à petite échelle (ex. nettoyage de zones ou de plages salies, etc.) ou impliquer des opérations de nettoyage conséquentes (ex. voies d'eau fortement polluées, problèmes graves de pollution atmosphérique), réhabilitation de constructions abandonnées et affectation d'anciens sites ou bâtiments industriels à un nouvel usage, réparation des effets dus à une élimination et à un traitement inappropriés des déchets. Cette catégorie d'actions bénéficie d'une haute priorité dans les régions frontalières des PECO ; • actions relatives à la mise au point d'approches nouvelles dans la résolution de problèmes environnementaux transfrontaliers, ainsi que dans la protection, la préservation et la mise en valeur de l'environnement. Elles impliquent un large éventail d'activités entreprises à différents niveaux, notamment des études destinées à évaluer les conditions et les ressources actuelles, une éducation, une sensibilisa- L'efficacité sera favorisée par une approche transfrontalière stratégique en vue de protéger et de gérer l'environnement en tant que ressource commune, tout en encourageant des actions qui permettront d'atteindre les objectifs fixés dans la stratégie. Cellesci consisteront entre autres à promouvoir l'intégration des préoccupations environnementales dans le domaine de la politique et à encourager activement une large application de toutes les formes de développement durable pour l'environnement par l'information, la sensibilisation, l'éducation, la formation, des appuis techniques et une surveillance. C 5 Environnement 108 Guide pratique de la coopération transfrontalière FICHES INFO LACE : PROGRAMMES SELECTIONNES Dans de nombreux programmes INTERREG II A, l'environnement occupe une place prioritaire. Quelques programmes ont été résumés ci-après. Des informations plus complètes sont contenues dans le feuillet informatif LACE III. Programme INTERREG IIA No. 10: Storstrøm-Ostholstein-Lübeck (DK/D) Cette région transfrontalière enjambe la frontière maritime entre le Danemark et l'Allemagne. Le programme INTERREG IIA contient six priorités, parmi lesquelles l'environnement. Cette priorité bénéficie d'un dixième des montants financés par l'UE dans le cadre de ce programme. Un projet transfrontalier dénommé "Qualité et gestion de l'environnement par les PME" est centré sur le secteur agricole, les crèches et l'industrie agro-alimentaire. Il comprend l'organisation de séminaires destinés à un groupe important de PME, l'offre de conseils particuliers et taillés sur mesure à l'intention de PME particulières, où l'accent est avant tout placé sur la commercialisation de la qualité et des systèmes de gestion environnementale. Les normes et les réglementations européennes en matière de gestion de la qualité de l'environnement, d'audits environnementaux, etc. revêtent une importance de plus en plus grande dans tous les domaines de l'économie. Ce projet de formation destiné à des PME a pour but de permettre aux entreprises d'acquérir un savoir-faire en matière de gestion de la qualité et de l'environnement. Le projet est géré par un groupe de coopération transfrontalirèe (Grön-Center Storstrøm et Technikzentrum Lübeck). A long terme, cette coopération devrait déboucher sur la mise en place d'un "Centre de compétence de la mer Baltique pour la gestion de la qualité et de l'environnement". Coordonnées: Storstrøms Erhvervscenter Marienbergvej 80 DK-4760 Vordingborg Tél: +45 55 34 01 55 Fax: +45 55 34 03 55. Entwicklungsgesellschaft Ostholstein mbh Röntgenstrasse 1 D-23701 Eutin Tél: +49 4521 80810 Fax: +49 4521 80811. C 5 Environnement 109 Guide pratique de la coopération transfrontalière Programme INTERREG IIA No. 17: Allemagne - Luxembourg (D/L) Dans ce programme INTERREG II, un objectif général important et fortement rattaché à la structure spatiale de cette région repose sur la nécessité de développements durables. Pour ce motif, le tourisme et les problèmes environnementaux jouent un rôle important dans ce programme (tourisme non agressif). Sous un angle transfrontalier, la priorité est accordée à des activités d'assainissement des eaux des rivières et des parcs naturels. Certaines mesures contenues dans ce programme visent aussi à préserver ou à restaurer directement l'environnement naturel dans la mesure où celui-ci a été endommagé par l'industrie, le tourisme et une agriculture intensive. Voici quelques exemples tirés de ce projet : • • Construction d'une installation transfrontalière d'épuration et de traitement des eaux; Remplacement de forêts de conifères à croissance rapide par des forêts à essences mixtes, compte tenu des conditions naturelles de croissance et des circonstances. Coordonnées: Ministère de l’Aménagement du Territoire 18, Montée de la Pétrusse L-2946 Luxembourg Tél: +352 478 69 15 Fax: +352 40 89 70 Ministerium für Wirtschaft und Finanzen Am Stadtgraben 6-8 D-66111 Saarbrücken Tél: +49 681 501 42 03 Fax:+49 681 501 42 93 Ministerium für Wirtschaft, Verkehr, Landwirtschaft und Weinbau Stiftsstrasse 9 D-55116 Mainz Tél: +49 61 31 16 22 33 Fax: +49 61 31 16 40 31 C 5 Environnement 110 Guide pratique de la coopération transfrontalière Programme INTERREG IIA No 26: Frontière germano - tchèque (D/CZ) Le plan de développement transfrontalier Forêt bavaroise (Bayerischer Wald)/Forêt de Bohème (Böhmerwald)/Mühlviertel, financé sous le couvert d'INTERREG I, qui est basé sur le principe d'un développement durable, a été créé en commun par l'Allemagne, l'Autriche et la République tchèque dans le but de préserver et de gérer des "modèles et des zones pilotes" écologiques. Dès 1992, l'UNESCO l'avait déjà reconnu comme un projet pilote "Homme et biosphère". Dans le cadre d'INTERREG II, les régions frontalières d'Allemagne et de Tchéquie sont parties de ce travail antérieur pour élaborer conjointement des initiatives environnementales, parmi lesquelles figurent : • • • la création et l'élaboration de structures informatives et organisationnelles transfrontalières ; la mise en œuvre de programmes environnementaux élaborés conjointement, qui concernent notamment le contrôle de la pollution ; la promotion de recherches transfrontalières en matière d'écologie. Ces initiatives permettront de renforcer et d'institutionnaliser la coopération transfrontalière, en particulier sur le plan de la nature et des paysages. Le but de cette coopération est de préserver et d'améliorer la qualité de la région frontalière, par la sauvegarde et la mise en valeur du paysage rural et de l'environnement naturel en tant que richesses à la fois pour le tourisme et pour la qualité de vie de la population locale. Coordonnées: Bayerisches Staatsministerium für Wirtschaft, Verkehr und Technologie Prinzregentenstr. 28 D-80538 München Tél.: +49 89 2162 2610 Fax: +49 89 2162 2685 Programme INTERREG IIA No. 39: République d'Irlande et Irlande du Nord (IRL/UK) Dans ce programme, la protection de l'environnement revêt une priorité importante et représente 21,4 % du total des montants alloués dans le cadre d'INTERREG IIA. Parmi les projets agréés de ce programme figurent l'installation de dispositifs d'évacuation des eaux usées, la mise en place de systèmes de transfert de propriétés immobilières, l'amélioration de bâtiments, des dispositifs pour les petites fournitures, un système de surveillance de la qualité des eaux, des bases de données environnementales, des projets d'études et de recherches ainsi que la mise au point d'une stratégie de gestion de la qualité de l'eau. Plusieurs projets approuvés concernent la mise en place de systèmes innovants de collecte, d'élimination et de recyclage des déchets afin de diminuer les quantités de déchets enfouis. Deux projets en cours de réalisation ont pour objectif de rendre des terres contaminées à nouveau exploitables. En outre, des projets transfrontaliers visant à assurer une mise en conformité à l'égard des directives européennes en matière d'environnement seront mis au point. L'accent y est mis sur des actions "dures" (où la mise en place de systèmes de fourniture et d'évacuation des eaux se substitue à un échange de personnel et de savoir-faire) et des projets parallèles (par opposition à des projets transfrontaliers conjoints). Coordonnées: M. Sean O’Sullivan Chef d'Unité programmes spéciaux de l'UE European Union House, Meadow Court Monaghan, Irlande Tél: +353 47 7700 Fax: +353 47 71258 [email protected] C 5 Environnement 111 Guide pratique de la coopération transfrontalière FICHES INFO LACE : QUELQUES PROJETS SELECTIONNES Le fiche info LACE III contient des informations sur plusieurs projets relatifs à la bonne pratique dans le domaine de la coopération environnementale, qui sont décrits ci-dessous: Protection de l'environnement transfrontalier en Carélie (FIN/RF) Ce projet a pour but de faire un usage transfrontalier des ressources naturelles de chaque côté de la frontière en Carélie et au-delà de cette région. Afin de parvenir à un développement durable dans cette région transfrontalière, les zones existantes seront protégées et consolidées, tandis que de nouvelles zones seront envisagées. Dans le même temps, l'objectif est de préserver et de développer les ressources naturelles à des fins touristiques, car l'exploitation de ces potentialités revêtira un intérêt économique particulièrement important dans le développement de cette région. Coordonnées: The Regional Council of North Karelia Torikatu 9 FIN-80100 Joensuu Tél: +358 13 259 110 Fax: +358 13 259 1130 Réserve marine internationale – Bouches de Bonifacio / Archipel de la Maddalena (F/I) La réserve marine internationale recouvre l'essentiel de la zone maritime transfrontalière entre la Corse et la Sardaigne. Il s'agit d'une région naturelle d'un intérêt écologique exceptionnel, qui non seulement requiert une forte protection, mais qui s'avère aussi une attraction touristique de grande valeur. Le projet comprend la mise en place d'installations et d'infrastructures qui permettront d'assurer la gestion, la surveillance, l'organisation et la promotion de la réserve. Cordonnées: Office de l'Environnement de la Corse 17 Bd du Roi Jerôme F-20000 Ajaccio Tél: +33 495 21 85 19 Fax: +33 495 51 44 50 Regione Autonoma della Sardegna/Provincia di Sassari Administrazione Provinciale Piazza d'Italia I-07100 Sassari Tél: +390 79 22 38 00 Fax: +390 79 23 00 74 C 5 Environnement 112 Guide pratique de la coopération transfrontalière AUTRES EXEMPLES DE PROJETS Les régions transfrontalières au sein de l'UE et dans l'Europe centrale et orientale disposent d'une grande expérience en ce qui concerne la réalisation pratique des activités transfrontalières dans le domaine de l'environnement. Quelques exemples de la bonne pratique sont décrits ci-dessous. 1. Recherches, études, élaboration de stratégies Projet transfrontalier relatif à des zones protégées (E/P) A ce projet participent les régions de Castille y León (E) et du Nord du Portugal (P) ; ses partenaires sont les parcs nationaux portugais du Montesinho et International Douro, ainsi que les services pour l'environnement rattachés au Gouvernement régional de Castille y León. Le but du projet est de mettre au point une stratégie visant les zones protégées incluses dans la région transfrontalière, y compris en ce qui concerne un accès du public qui pourrait contribuer à protéger cet environnement naturel. Il comprend également une stratégie relative au développement d'un tourisme rural et à la lutte contre les incendies de forêts. Budget: 998.000 euros en total, dont 748.500 euros d´INTERREG et 249.500 euros comme contribution régionale Coordonnées: Parque Natural Do Montesinho Bairro Salvador Nunes Teixeira Lote 5- Ap 90 P-5300 Braganca Tél: +351 73 381234 Fax: +351 73 381179 Consejería de Medio Ambiente De La Junta de Castilla y León Dir. General de Medio Natural Calle Rigoberto Cortejoso 14 E-47014 Valladolid Tél: +34 983 419988 C 5 Environnement 113 Guide pratique de la coopération transfrontalière Parc international transfrontalier (E/P) Ce projet soutient la création du parc international Gerês-Xurês (région transfrontalière Galice / Nord du Portugal). Il part des deux parcs existants, qui sont proches l'un de l'autre et situés de part et d'autre de la frontière. Un plan de développement contenant des activités conjointes a été mis au point. Un certain nombre d'activités complémentaires ont été mises en œuvre en vue de développer davantage ce concept. Parmi cellesci figurent : • • • • Une étude comparative des plans de gestion des deux parcs afin d'y découvrir des possibilités d'une coopération rapprochée ; Développement d'un projet conjoint visant à introduire une race de caprins ; Projet visant à détecter les sentiers piétonniers et les pistes cavalières reliant les deux parcs ; Deux séminaires et publication d'une brochure commune. Le projet a permis de mettre au point une série de normes et de mesures destinées à préserver l'environnement naturel des deux parcs. Il a aussi contribué à rassembler des personnes des deux régions, qui ont les mêmes idées et qui sont intéressées de rapprocher les deux parcs et les transformer en une seule et même installation dans la région. Le projet a servi à encourager le public à fréquenter plus intensivement les parcs et à émettre l'idée d'un tourisme écologique à l'aide des infrastructures touristiques en place dans chaque région. Un aspect important du projet à consisté à favoriser l'idée d'un développement économique et culturel destiné à préserver le patrimoine naturel des deux régions. Coordonnées: Parque Nacional Peneda Gerês Quinta das Parretas P-4700 Braga Tél. +351 53 203480 Fax: +351 53 613169 Approvisionnement en eau courante (A/SLO) L'existence de la rivière alpestre Mur, rendue à la navigation intérieure grâce à un épierrage de son lit, est menacée dans sa fonction de nappe aquifère. En outre, l'Autriche et la Slovénie, pays qui la bordent, ont avancé diverses propositions quant à son utilisation future. Cette problématique pourra être résolue dans le cadre d'un projet qui a été mis au point lors de débats et d'une planification qui ont débuté en 1995. Le choix optimal entre les diverses exigences liées à son utilisation nécessite une étude pluridisciplinaire, qui servira de base pour l'élaboration de solutions et de stratégies. Parmi les composantes importantes du projet figurent la réalisation de photos numériques en couleurs et une modélisation numérique de l'écoulement des eaux, le recensement de données écologiques selon un modèle GIS (logiciel de données géographiques) et le développement de concepts destinés à améliorer la gestion de la nappe phréatique, l'approvisionnement en eau et le développement touristique. Afin d'assainir les eaux de surface, des projets concrets de construction auront pour but de réactiver des ramifications latérales dans les biefs des moulins. La Commission austro-slovène pour les cours d'eau frontaliers s'est également engagée envers un assainissement de la Mur. Budget: 1.685.117 euros, dont 32 % financés par INTERREG Coordonnées: Wasserverband Wasserversorgung Bezirk Radkersburg Halbenrain 125, A – 8492 Halbenrain Tél: +43.3476.4004-270 Fax: +43.3476.2793 C 5 Environnement 114 Guide pratique de la coopération transfrontalière 2. Assainissement de lacs, de rivières et de forêts laissés à l'abandon, etc. Monts Métallifères – Reforestation (CZ/D) Les Monts Métallifères ont été la première région d'Europe centrale dont l'écosystème forestier a subi un désastre écologique provoqué par des activités humaines. Le principal facteur en est la pollution atmosphérique industrielle, qui a détruit de vastes monocultures d'épicéas de Norvège plantés au départ de graines provenant d'arbres abattus au siècle dernier dans le cours de l'exploitation des minerais. La demande énergétique de l'industrie a été réduite à la suite des changements politiques et des modifications survenues dans le développement industriel en République tchèque et en Saxe, qui ont abouti à une baisse sensible de la pollution atmosphérique dans ces régions et permis une reforestation rationnelle. Les objectifs généraux du projet comprennent : • • • • Une réhabilitation de couvert forestier temporaire afin d'optimiser le schéma et la stabilité de l'écosystème forestier ; Un encouragement à la production de bois de construction de grande qualité et à l'augmentation des rendements ; La stimulation d'autres fonctions et avantages du couvert forestier en tant que 'dôme végétal' aux effets environnementaux et climatiques des plus favorables ; Objectifs climatiques et autres effets environnementaux, y compris à des fins récréatives. Coordonnées: M. Stanislav Nemec, Forêts de République tchèque Rude armady 738 Osek, République tchèque Tél: +420 417 937 301. Euroregion Erzgebirge/Krushnohori e.V. Am St. Niclas Schacht 13 D-09599 Freiberg Tel: +49 3731 781304 Fax: +49 3731 781301 C 5 Environnement 115 Guide pratique de la coopération transfrontalière Lac Peipsi (EST/RF) Quatrième plus grand lac d'Europe, le lac Peipsi recouvre les deux tiers de la frontière russo-estonienne, situation unique pour une frontière nationale en Europe. Le lac a été menacé par des polluants et des déchets industriels, ce qui a compromis l'approvisionnement en eau potable ou son utilisation à des fins récréatives. Les résidents locaux ont décidé de sauver le lac. Lors du démarrage du "projet du lac Peipsi" en 1993, une série de mesures avaient été proposées afin de contrer les effets de la pollution. Il devint rapidement évident que d'autres mutations sociales, politiques et environnementales allaient toucher les communautés vivant à la périphérie du lac et leurs structures complexes. L'abaissement dramatique des possibilités économiques a été aggravé par la perte de marchés et d'établissements industriels, notamment dans le domaine de l'agriculture. Face à cette problématique, un certain nombre de projets sociaux et économiques supplémentaires ont été mis au point. Avec le soutien des autorités et d'ONG locales, il a été possible de travailler sur un concept de développement plus exhaustif en faveur de la région. Tout ceci a conduit à l'instauration en 1998 d'un “Centre de coopération transfrontalière pour un développement durable". Son personnel compte 16 membres, et il possède des bureaux situés de part et d'autre de la frontière, qui sont parrainés par quelque 20 organisations. Il est également soutenu par le "Conseil pour la coopération entre les régions frontalières de Lettonie, de Russie et d'Estonie". Les projets ont pour but de susciter une prise de conscience ou sont destinés à l'intégration d'enfants, en particulier de ceux qui ne sont pas d'origine estonienne. Une formation est également offerte à des responsables communautaires et à des ONG, dans le but de développer la société civile et de renforcer la démocratie. Budget: 162.654 euros en total Coordonnées: Centre for Cross Border Co-operation Veski 59 EST-50409 Tartu Tél: +372 7 42 10 01 Fax: +372 7 42 11 62 Restauration de zones forestières endommagées (D/A) Le but de ce projet est de restaurer des zones forestières endommagées dans les régions de Tannheim et de Pfronten, situées sur la frontière germano-autrichienne. Ces forêts ont été détruites par des inondations et des insectes, ce qui a abouti à une diminution des bois de consommation, à un abaissement de la fonction protectrice des forêts et à un risque de perte d'emplois dans la région. Le but du projet est d'élaborer un concept intégré en vue de restaurer les parties endommagées de la forêt. Des actions spécifiques prévoient une reforestation et la mise en place ou la remise en état de sentiers forestiers destinés à faciliter l'accès aux villages de montagne. Prises dans leur ensemble, ces mesures sont conçues pour restaurer le rôle protecteur des forêts, ce qui permet ainsi d'éviter ou de réduire les dégâts causés aux villages par les inondations ou les avalanches, de garantir une diversification des revenus de l'agriculture et, par conséquent, de consolider l'emploi dans les entreprises et les activités agricoles et forestières, tout en créant des emplois par le biais de ces actions elles-mêmes. Le projet est basé sur une approche allant du bas vers le haut, et il réunit des personnes et des institutions issues des deux côtés de la frontière. Coordonnées: Mr. Werner Ehelechner, Referat III/5, Bayrisches Staatsministerium für Wirtschaft, Verkehr und Technologie Prinzregentenstrasse 28 D – 80538 München Tél: +49 89 2162 2690 Fax: +49 89 2162 2685 C 5 Environnement 116 Guide pratique de la coopération transfrontalière 3. Approvisionnement en eau / traitement et élimination des déchets Projet commun de traitement des eaux usées - Rhénanie-Palatinat, Sarre, Lorraine (D/F/) La construction d'une station d'épuration, à proximité de la commune française de Dorst, dans la région de Bitche (Bitscher Land) a permis de traiter deux problèmes grâce à une approche intégrée : • • Fournir aux petits villages français dispersés de cette région des infrastructures et un système de traitement des eaux répondant aux normes actuelles ; Réalisation d'économies d'échelle en reliant des communes allemandes aux futures installations, ce qui permet d'augmenter leurs capacités. Coordonnées: Préfecture de la Région Lorraine, Secrétariat général pour les Affaires régionales 9, place de la Préfecture F-57034 Metz Tél: +33 3 87 34 89 81/87 34 Fax: +33 3 87 32 71 78 Krompach –Approvisionnement en eau et pose d'égouts(CZ/D) Krompach est située dans une zone de protection de l'hygiène des eaux souterraines qui appartiennent à deux bassins fluviaux. La partie méridionale du village est baignée par la rivière Svitavvka et sa partie septentrionale par un affluent de la Mandava, qui traverse une partie du territoire allemand. Le projet comprenait la pose d'égouts et l'installation d'un dispositif de pompage des eaux d'égout en vue de leur transport vers une station d'épuration, construite en 1952 pour une population de 500 habitants. Cette installation ne fonctionnait pas à plein rendement et déversait ses eaux usées dans la Svitavvka. Le projet a permis la rénovation des égouts et la reconstruction du système d'approvisionnement en eau. L'objectif général était de réduire la contamination des sols et des eaux de surface dans le bassin de la Mandava, et de créer des conditions favorables au développement complémentaire de la partie septentrionale du village de Krompach. En outre, le projet a tenté de créer des conditions favorables à l'amenée d'eau potable dans la station thermale de Jonsdorf (Allemagne), comme l'avait recommandé le Comité conjoint germanotchèque pour les cours d'eau frontaliers. Contact: M. Frantisek Machytka Mayor Obecni urad, Krompach République tchèque Sächsische Staatskanzlei, Ministerium für Bundes- und Europaangelegenheiten Archivstr. 1 D-01097 Dresden C 5 Environnement 117 Guide pratique de la coopération transfrontalière 4. Planification et coordination conjointes de services de secours Action commune de lutte contre les incendies de forêts (D/PL) Un plan d'action de prévention et de lutte contre les incendies de forêts a été conjointement mis au point par les responsables forestiers de la ville de Peitz (D) et leurs homologues polonais de Zielona Góra. Cette zone transfrontalière, qui enjambe la Neisse, est fortement boisée. Entre 1991 et 1996, quelque soixante incendies ont ravagé près de 2.000 hectares de forêts. Il a fallu une action rapide et coordonnée pour faire face efficacement à ce désastre écologique. Pour ce motif, l'Eurorégion “Spree-Neisse-Bober” a introduit en 1993 une demande de financement sous le couvert du programme Interreg. En partant de cette base, ses partenaires polonais ont élaboré en 1996 un plan d'activités communes financées dans le cadre du programme Phare. A l'origine, ces activités étaient centrées sur des échanges d'informations entre services spécialisés et sur l'apprentissage de la collaboration. Des mesures coordonnées destinées à prévenir et à combattre les incendies ont été ensuite mises au point. Enfin, une campagne de sensibilisation du public a été lancée dans les deux langues, au moyen de brochures explicatives et de signaux de mise en garde sur les risques de feux de forêt. Coordonnées: M. Helmut Moelle, Euroregion “Spree-Neisse-Bober” Medizinisches Zentrum – Industriegebiet Forster Str. D-03172 Guben Tél: +49 35613133 Fax: +4935613133 C 5 Environnement 118 Guide pratique de la coopération transfrontalière 5. Gestion commune de ressources naturelles Planification et aménagement d'écosystèmes forestiers (E/P) Conduit par le Ministère de l'environnement de Castille y León, ce projet a pour but de préserver et de maximiser les avantages des forêts locales. Cette région possède l'un des patrimoines forestiers parmi les plus riches et les plus variés de l'UE, 20 % de son territoire étant couvert par des forêts et 27 % par des broussailles. Ces dernières années, ces forêts ont prospéré grâce à une politique de protection de l'environnement et de reforestation favorisée par le gouvernement régional. Ces écosystèmes forestiers ont été aménagés dans l'espoir de maximiser le patrimoine naturel de la région et d'offrir en même temps des possibilités d'activités touristiques et récréatives durables pour l'environnement. Ceci s'est produit à un moment où la demande des populations locales pour un accès vers un environnement naturel s'est faite de plus en plus insistante. Ce projet s'inscrit parfaitement dans le cadre des objectifs généraux qui consistent à préserver ces importantes ressources naturelles qui produisent des microclimats et des schémas pluviométriques qui leur sont propres, lesquels contribuent à purifier l'air ambiant et à stopper l'érosion et la désertification. Grâce à cette approche sur deux fronts, celui de la protection environnementale et celui de l'enrichissement du patrimoine forestier, les provinces de Salamanque et de Zamora ont lancé environ 37 initiatives impliquant des activités de débroussaillage et de nettoyage, qui ont été menées par des petites municipalités réparties dans toute la région. Budget: 12.940.000 euros, dont 9.020.000 euros financés par Interreg II Coordonnées: Junta de Comunidades de Castilla y León Plaza de Castilla y León E-47008 Valladolid Tél: +34 983 41 11 21 Fax: +34 983 41 12 69 C 5 Environnement 119 Guide pratique de la coopération transfrontalière Réserve marine internationale (F/I) La réserve marine internationale recouvre à peu près l'intégralité des eaux frontalières entre la Corse et la Sardaigne. C'est une zone naturelle d'une valeur écologique exceptionnelle, qui exige simplement qu'on la protège fortement et que l'on prenne davantage conscience de ses caractéristiques et de ses tendances. Elle est aussi extrêmement précieuse en sa qualité d'attraction touristique et de site présentant des potentialités en matière d'éducation et de création d'emplois. Le soutien apporté par Interreg a rendue possible la réalisation d'un certain nombre d'initiatives : • • Mise en place d'installations et d'infrastructures destinées à la gestion, à l'observation, à l'organisation et à la promotion de la réserve ; Organisation et promotion de la réserve. La convention qui a présidé à l'instauration de la réserve marine internationale a été signée par les ministres italien et français de l'environnement ainsi que par les présidents des régions de Corse et de Sardaigne. Les parties fourniront chacune à leur tour un plan de gestion unique de la région. Dans une optique environnementale, les effets positifs sont dus à une plus grande surveillance et à l'amélioration de l'organisation et de la coordination des activités dans la réserve, de même qu'à des initiatives visant à la protection des environnements marin et terrestre. Dans le domaine socio-économique, le projet aboutira directement à la création de plusieurs emplois permanents pour du personnel qualifié qui sera chargé de gérer, favoriser et diffuser des informations sur ce site patrimonial. Coordonnées: Corse : Office de l’Environnement de la Corse 17 Bd du Roi Jérôme F-20000 Ajaccio Tél: +33 4 95 21 85 19 Fax: +33 4 95 51 44 50 Regione Autonoma della Sardegna/Provincia di Sassari Administrazione Provinciale Piazza d’Italia I-07100 Sassari Tél: + 39 79 22 38 00 Fax: +39 79 23 00 74 C 5 Environnement 120 Guide pratique de la coopération transfrontalière 6. Education/ formation / sensibilisation Formation transfrontalière à l'environnement marin (F/UK) Le Centre Mer Nausicaa et le Centre d'éducation environnementale de Canterbury sont tous deux équipés de moyens de communication modernes qui leur permettent de mener des activités en commun. Cette formation s'adresse aux enseignants des écoles primaires et secondaires, qui non seulement pourront ainsi approfondir leurs propres connaissances en matière de biologie, d'environnement et de technologies du multimédia, mais aussi les transmettre à leurs élèves. Contact: M. Verlin, Nord/Pas de Calais Region Prefecture 2 rue Jacquemars Giélée F-59039 Lille Cedex Tél: +33 3 20 30 58 92 Fax: +33 3 20 30 58 92 Ms Hazel Long, South East Government Office Bridge House 1 Walnut Tree Close Guildford - RU - GU1 4GA Tél: +44 1483 88 25 46 Fax: +44 1483 88 25 29 C 5 Environnement 121 Guide pratique de la coopération transfrontalière Base de données en vue de l'instauration d'un Centre écologique à Stanca Costesti (RO/MOL) Soutenu dans le cadre du programme Credo de Phare, ce projet est centré sur une sensibilisation et sur la promotion de la coopération transfrontalière entre le comté de Botosani en Roumanie et les districts de Edinet, Riscani et Briceni en Moldavie, en ce qui concerne la protection environnementale de la rivière Prut. Parmi les moyens utilisés figurent l'instauration d'une base de données environnementales et l'installation d'un Centre écologique à Stinca Costesti, qui mettra en application les expériences européennes en matière de propreté de l'environnement. Ce centre fournira des données aux organes dirigeants de la région, ceci dans le but de réduire les facteurs de pollution dans les zones frontalières. En outre, ce projet vise à fournir de la documentation en vue de rédiger une brochure sur l'importance de la réserve naturelle "Emil Racovita". Le projet contient les composantes suivantes : • • • • • • Mise sur pied de groupes de travail thématiques, chargés des différents aspects de la mise en œuvre du projet en Roumanie et en Moldavie. Ateliers qui permettront à des experts roumains et moldaves d'échanger leurs expériences en matière de surveillance de l'environnement Organisation d'un séminaire sur le thème : "problèmes écologiques de la zone transfrontalière de la Prut dans le comté de Botosani", comprenant des visites sur place par les partenaires ainsi que d'ateliers destinés à l'échange d'expériences, ainsi qu'une visite à l'Institut européen de l'énergie environnementale au Danemark Organisation d'autres conférences en Moldavie et en Roumanie, auxquelles participeront des experts internationaux Publication d'une brochure sur la "réserve Emil Racovita, zone d'une importance internationale dans le domaine de la protection de la biodiversité". Etudes de faisabilité et mise en place d'un système de surveillance de la pollution des eaux de la Prut et de ses affluents Budget: 88.184 euros en total dont 68.305 euros financés par Phare Coordonnées: Constantin Agapi; Botosani County Council Romania Botosani 1-3, Piata Revolutiei street RO-6800 Botosani Tél: 40 315 14712 [email protected] C 5 Environnement 122 C6 DEVELOPPEMENT DE LA FORMATION, DE L´EDUCATION ET DU MARCHE DE L´EMPLOI Guide pratique de la coopération transfrontalière CHAPITRE C.6: DEVELOPPEMENT DE LA FORMATION, DE L´EDUCATION ET DE L´EMPLOI EN BREF: Dans ce chapitre, il est question de la coopération dans les domaines de l’échange, de la diffusion et du développement des informations sur le marché du travail (qui mobilisent une énergie considérable) ainsi que des divers niveaux de coopération dans les secteurs de l’enseignement et de la formation sociale et professionnelle. Dans le contexte de l’intégration européenne et du Marché unique européen, les régions transfrontalières connaissent des problèmes spécifiques liés à l’emploi et au marché du travail, et en particulier à la perte d’emplois consécutive à la réduction des formalités aux frontières. Pour créer un marché du travail transfrontalier, il est indispensable de développer des formations professionnelles transfrontalières intégrées et de parvenir à une reconnaissance réciproque des examens et des diplômes. POINTS-CLES: • Les régions frontalières européennes ont un même problème: la promotion d’un développement qualitatif de leurs ressources humaines et d’un traitement plus efficace du marché du travail transfrontalier, qui permettraient une restructuration et un développement régionaux. • De nombreux problèmes dans les domaines de l’enseignement, de la formation et du développement du marché du travail résultent des différences entre administrations et procédures nationales. Certains problèmes de mobilité professionnelle nécessitent des solutions juridiques au niveau national (par exemple lois sur l’emploi, fiscalité, sécurité sociale, etc.), tandis que d’autres sont créés par l’absence d’une reconnaissance réciproque des diplômes et la difficulté pratique de l’accès à l’information (concernant l’enseignement, la formation, les débouchés et les demandeurs d’emploi). • Dans les régions transfrontalières, les actions principales peuvent prendre des formes traditionnelles, par exemple: échanges d’informations et de personnes dans le cadre de programmes d’enseignement et de formation coopération entre établissements d’enseignement et de formation de part et d’autre de la frontière promotion des contacts et des liens afin d’améliorer la compréhension mutuelle entre habitants de part et d’autre de la frontière. - • - - ou encore des formes plus sophistiquées: initiatives conjointes: études du marché du travail, planification développement de structures communes pour le marché du travail systèmes d’information conjoints initiatives conjointes d’enseignement et de formation (contenu des programmes, développement de matériels et de méthodes pédagogiques) initiatives et services de promotion du recrutement dans la région transfrontalière. EXEMPLES: Cross-Border Meetings on Adult Education (E/P) Euro-Team (D/DK) Comparative Study of Access Conditions for Cross Border Workers and Social Utilities (E/P) Training Courses for Moroccan Executives (UK/MRC: Gibraltar) Transplanted Classes (ES/P) Vocational Training in hotel management and catering (D/CZ) East Border Region Tourism Training Network (IRL/Irlande du Nord) Training through Cross-Border Cooperation (I/AL) Product and Business Development for Craft and Design (IRL/UK: Ireland/Irlande du Nord) Centre of European University Co-operation (D/DK) Collegium Polonicum (D/P) Joined Together (SE/NOR) EURES – Galicia/Norte (E/P) Eurocity (S/SF/N: North Calotte) Öresund Employment Service (DK/S) Ainsi que des exemples sélectionnés dans les LACE Info-Sheet IV et IX C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 124 Guide pratique de la coopération transfrontalière GENERALITES L’enseignement, la formation et le développement du marché du travail constituent des aspects-clés de la promotion d’une authentique coopération transfrontalière, et sont également essentiels à l’intégration européenne, dans la mesure où, par exemple, ils facilitent le passage des frontières par les travailleurs, les étudiants, et d’autres encore. Toutefois, la collaboration dans ces domaines est une affaire complexe et qui comporte de nombreuses difficultés pratiques qui dépassent souvent le contexte transfrontalier et nécessitent une résolution aux niveaux national et communautaire. Les régions transfrontalières jouent un rôle d’interface dans la promotion d’une telle intégration et dans la réaction aux problèmes concrets posés par la levée des obstacles institutionnels. Dans le cadre des politiques de l’UE, la coopération dans les domaines de l’enseignement, de la formation et du marché du travail relève à la fois des domaines social et de l’enseignement. Dans les premiers temps, la Politique sociale européenne concernait la libre circulation des travailleurs et l’assistance aux travailleurs migrants, et jetait les bases du Fonds social européen. La notion de citoyenneté de l’Union européenne fut établie par l’Acte unique européen (1987) et le traité de Maastricht. Cette législation donnait en outre à tous les citoyens de l’UE le droit de vivre dans n’importe quel Etat membre et de bénéficier des mêmes conditions d’emploi et de travail que les citoyens du pays hôte. Les décisions de l’UE couvrent par ailleurs la reconnaissance réciproque des diplômes ainsi que la coopération et l’action dans le domaine de la formation professionnelle. La mise en place de dispositions dans tous ces domaines est indispensable au soutien à la coopération transfrontalière dans les domaines de l’enseignement et de la formation, ainsi qu’au fonctionnement d’un marché unique du travail transfrontalier. Les politiques de l’emploi de l’UE affectent également les régions frontalières et représentent une importante source d’informations sur les initiatives en matière d’enseignement, de formation et de marché du travail. La promotion de l’emploi ainsi que la réduction du chômage dans l’UE, en particulier du chômage structurel et de longue durée, comptent parmi les priorités de l’Europe. Par exemple, le Livre blanc de la CE sur la croissance, la compétitivité et l’emploi1 met l’accent sur l’assistance aux initiatives régionales et locales ainsi que l’assistance aux PME dans les secteurs d’emploi nouveaux; l’intégration des groupes sociaux particulièrement touchés par le chômage; l’amélioration de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur sur la base des concepts de société de l’apprentissage et d’éducation permanente. En 1992, le Conseil européen d’Essen posa les premiers jalons de la Stratégie européenne de l’emploi. En 1997, les Conseils de Luxembourg et d’Amsterdam appelèrent à une intensification de la coopération entre Etats membres afin de lutter contre le chômage et d’encourager l’employabilité. Le Sommet de Luxembourg aboutit à la mise en place d’une première série de principes directeurs pour l’emploi, 1 Livre blanc sur la croissance, la compétitivité et l’emploi: les défis et les pistes pour entrer dans le XXIe siècle (1995). Livre blanc sur la politique sociale (1996). Livre blanc sur l’éducation et la formation : enseigner et apprendre – vers la société cognitive (1996) C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 125 Guide pratique de la coopération transfrontalière basés sur quatre domaines prioritaires, ou “piliers”. Ceux-ci constitutent la base de la stratégie européenne de l’emploi ainsi que des politiques de l’emploi des Etats membres. Cette stratégie est confirmée par l’inclusion, pour la première fois, d’un chapitre sur l’emploi dans le Traité d’Amsterdam. Les quatre piliers sont: amélioration de l’employabilité, développement de l’esprit d’entreprise, encouragement de l’adaptabilité dans les sociétés et chez leurs salariés, et renforcement de l’égalité des chances pour les femmes et les hommes. 22 principes directeurs ont été élaborés à ce jour autour de ces “piliers”. Chaque Etat membre dresse un Plan d’action national pour l’emploi qui détaille la manière dont il mettra en application les principes directeurs. Besoins et priorités Les besoins et les priorités des régions frontalières dans ce domaine nécessitent la production des connaissances et du savoir-faire qui viendront soustendre le développement endogène de la région. Une importance particulière est accordée à l’encouragement de la restructuration des secteurs en déclin (industries primaires et traditionnelles) et à la mise à profit des opportunités de création d’emplois dans les nouveaux secteurs de services (par exemple: tourisme et loisirs, environnement, services aux personnes et aux collectivités, services aux entreprises). Il est également nécessaire d’améliorer et de créer de nouvelles compétences (par exemple: technologies de l’information et de la communication, marketing, gestion) afin d’augmenter la compétitivité et l’accès au marché du secteur privé et de développer l’efficacité du secteur public. Ces besoins généraux sont communs à toutes les régions transfrontalières. Les régions transfrontalières ont également des besoins, des priorités et un potentiel différents en matière d’enseignement, de formation et de développement du marché du travail. Ces différences tiennent au type et aux caractéristiques internes de la région concernée. Les régions frontalières peu développées connaissent souvent des difficultés multiples dans les domaines de l’enseignement, de la formation et du marché du travail, avec de surcroît un déséquilibre de la structure de la population (sousreprésentation de la population active, exode dû au manque de débouchés ou à l’insuffisance des infrastructures ou des services d’enseignement et de formation, qui sont inexistants ou inadaptés aux besoins locaux). Bien que les progrès dans le domaine des technologies de l’information et de la communication et de nouvelles ressources (par exemple l’enseignement à distance) puissent permettre de résoudre certains problèmes, les connaissances de base, le savoir-faire et l’information requis pour tirer parti de ces services peuvent faire défaut aux habitants de la région. Les régions transfrontalières affectées par un déclin industriel considérable doivent se soumettre à un processus d’adaptation (par exemple: cesser de compter sur une seule activité et sur les grosses entreprises) et développer des savoir-faire et des attitudes qui encouragent des secteurs nouveaux et des formes alternatives d’activité économique (par exemple: travail indépendant, petites entreprises, etc.). Par ailleurs, l’enseignement et la formation sont souvent de qualité médiocre et peu aptes à tenir compte des impératifs nouveaux, tandis que les pertes d’emplois et de débouchés dans les secteurs traditionnels (par exemple: apprentissage, emplois dans l’industrie) entraînent une sollicitation C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 126 Guide pratique de la coopération transfrontalière plus importante des services publics d’emploi et de formation. Les caractéristiques internes varient également d’une région à l’autre. Les régions qui comportent des pôles de développement forts et qui fonctionnent comme un marché du travail transfrontalier unique où les travailleurs, les étudiants, etc. traversent chaque jour la frontière sont mieux placées pour tirer parti des opportunités nouvelles. Elles peuvent également bénéficier d’un fonctionnement plus efficace du marché du travail. Une planification et une gestion communes peuvent contribuer à l’amélioration des services, tandis que les économies d’échelle réduisent les coûts unitaires. Le contexte dans lequel opèrent ces régions est généralement favorable. Il est probable que certains de leurs secteurs sont en croissance, et qu’elles sont d’accord sur leurs besoins et leurs priorités. Cet accord peut prendre la forme de stratégies conjointes de développement des ressources humaines dont l’objectif est de satisfaire les besoins actuels et futurs de la région transfrontalière, ou encore d’une collaboration entre les établissements d’enseignement et de formation et les institutions du marché du travail dans le domaine de la planification et de la fourniture des services. Cette description s’applique surtout aux régions frontalières au coeur de l’Europe, où la coopération transfrontalière est la plus développée (par exemple: frontière germanonéerlandaise). Les affinités culturelles, par exemple une langue commune ou une forte incidence du bilinguisme, encouragent également une telle coopération. Ces obstacles ont souvent eu des conséquences politiques et historiques ayant entraîné des schémas de développement différents et une structure économique différente de part et l’autre de la frontière. Ils peuvent aussi avoir été à l’origine d’une forte concurrence entre les deux régions sur les mêmes marchés (par exemple le tourisme), comme en Irlande/pays de Galles ou en Sardaigne/Corse. Les régions qui se trouvent sur les frontières extérieures de l’UE connaissent des difficultés particulières en matière de coopération dans les domaines de l’enseignement, de la formation et du marché du travail. Certaines de ces frontières ne présentent même pas les caractéristiques de base nécessaires à une coopération dans ce domaine: l’existence d’obstacles officiels à l’entrée dans les pays n’appartenant pas à l’EEE limite la circulation transfrontalière des individus. Outre ces limites officielles, d’autres facteurs, par exemple les différences considérables entre conditions socioéconomiques (salaires, pouvoir d’achat), peuvent être particulièrement défavorables à une coopération transfrontalière. Il peut en résulter un flux d’immigrés clandestins dépourvus de protection sociale, l’existence d’une économie parallèle et une baisse ou une tendance à la baisse des salaires, en particulier pour les emplois à faible niveau de qualification. Ce qui peut à terme exacerber de nombreux problèmes socio-politiques (par exemple: racisme, pressions sur les services urbains et sociaux, manque de services appropriés, etc.). La coopération entre les régions séparées par un obstacle naturel (mer, montagne, etc.) et où les contacts sont rares et difficiles est moins avancée. C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 127 Guide pratique de la coopération transfrontalière Problèmes typiques dans les domaines de l’enseignement, de la formation et du marché du travail dans les régions transfrontalières Les problèmes de développement que connaissent couramment les régions transfrontalières dans les domaines des ressources humaines et du développement du marché du travail sont les suivants: • manque d’adaptation et de pertinence des services d’enseignement et de formation professionnelle, et de capacité à soutenir un processus de développement endogène dans les régions frontalières; • pénurie de services essentiels/de base (par exemple écoles primaires) en raison de la faible population et de coûts unitaires élevés; ces facteurs sont la conséquence de la présence de la frontière, qui dans la pratique fragmente la population de la région; • chômage structurel important causé par le déclin industriel et la réduction et la disparition de l’emploi lié aux frontières; • exode, surtout chez les jeunes, en particulier depuis les régions rurales et périphériques et les frontières extérieures de l’UE; • problèmes liés à l’immigration et aux réfugiés clandestins, en particulier aux frontières extérieures de l’UE. Outre les problèmes liés au développement, les divergences entre administrations nationales entraînent des problèmes dans plusieurs domaines: • différences entre modes de fonctionnement du marché du travail et politiques de l’emploi nécessitant une solution juridique au niveau national (par exemple: codes du travail, fiscalité, sécurité sociale, etc.); • • • • • différences entre les contenus des programmes d’enseignement et de formation, durée, méthodes, conditions d’admission, impératifs communs, contrôle qualité, diplômes décernés; d’où absence de reconnaissance réciproque des diplômes, des certificats ou des formations; mauvaise connaissance des structures du marché du travail et de la formation professionnelle (procédures de prise de décision, réglementations, organismes compétents, etc.); différences entre les orientations politiques et les instruments utilisés pour régler les problèmes du chômage (par exemple: attitudes envers l’utilisation des subventions à l’emploi pour la réinsertion des chômeurs ou pour la création directe d’emplois); manque d’accès à l’information et aux conseils pour les demandeurs d’emploi, par exemple: emplois à pourvoir, possibilités de formation, conditions de vie et de travail dans les pays voisins, y compris la fiscalité et la protection sociale (contributions, retraites, assurance maladie, santé, etc.), droit aux bourses d’études; et barrières linguistiques et culturelles. Actions de promotion de la coopération transfrontalière dans les domaines de l’enseignement, de la formation et du marché du travail Les régions frontalières ont en général une plus grande expérience des aspects pratiques et quotidiens de la mobilité transfrontalière. Dans ce domaine, le principal défi est la création de conditions permettant le fonctionnement efficace d’un marché du travail unique de part et d’autre de la frontière. De ce fait, les employeurs pour- C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 128 Guide pratique de la coopération transfrontalière ront recruter des travailleurs qualifiés, et les demandeurs d’emploi trouver des débouchés qui correspondent à leur savoir-faire et à leur expérience (et ne seront pas contraints de migrer vers d’autres régions ou d’accepter des emplois pour lesquels ils sont surqualifiés). Pour ce faire, il est nécessaire de mettre en place une coopération transfrontalière entre les services d’enseignement, de formation et d’emploi qui facilite une planification et une mise en oeuvre conjointes. Ceci doit inclure une fourniture de services commune à l’ensemble de la région (information et formations) ainsi qu’une reconnaissance réciproque des diplômes et des établissements d’enseignement et de formation qui dispensent ces diplômes. Il existe en gros deux types d’actions; actions préparatoires destinées à établir des contacts, et actions plus avancées et réellement transfrontalières. Voici quelques-unes des activités préparatoires: • création de contacts entre les services d’enseignement, de formation et d’emploi, y compris des activités telles que: réunions, voyages d’études ou de familiarisation, échanges de personnel, recherche, etc.; • échanges d’informations et de personnes dans le cadre de programmes de formation et d’enseignement (par exemple: échanges linguistiques, échanges dans des domaines spécialisés lorsqu’un des pays concernés dispose de ressources plus développées ou de meilleure qualité, etc.) ou dans le cadre de stages, ou afin de promouvoir une reconnaissance conjointe des examens et des diplômes; • coopération entre établissements d’enseignement et de formation, par exemple: élaboration de programmes/cours communs, échanges et fourniture d’informations sur les serives (cours) proposés, coopération entre écoles primaires et secondaires, universités et autres organismes (y compris les chambres de commerce) dans le but de créer les conditions du développement de la coopération dans d’autres domaines (socio-culturel, économique et commercial). Les activités plus avancées et authentiquement transfrontalières comprennent la gestion des compétences disponibles dans la région transfrontalière, ainsi que l’intégration de mesures relatives à l’enseignement, à la formation et au marché du travail dans des stratégies et des programmes de développement régional de grande envergure. On compte parmi ce type d’actions: • Initiatives conjointes permanentes de fourniture d’informations sur le développement des services pour l’ensemble de la région transfrontalière, y compris audits de l’offre actuelle, recherches sur le marché du travail (études des compétences et des besoins du marché du travail) et préparation de stratégies et de plans communs; • planification et fourniture conjointe et permanente de cours de formation (programmes, matériels, méthodes pédagogiques, formation des formateurs, recrutement des étudiants/stagiaires, etc.) dans des établissements, des disciplines, des secteurs et des domaines de compétence spécifiques, qui renforcent les points forts existants et développent de nouvelles spécialisations dans la région transfrontalière; ceci peut également comprendre le développement de nouvelles ressources partagées (centres de formation); C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 129 Guide pratique de la coopération transfrontalière • • développement de structures communes pour le marché du travail et de systèmes conjoints d’information et de gestion, y compris: collecte et diffusion des informations communes, bases de données communes, points d’accès à l’information dans les centres de la région tout entière; et initiatives et services d’assistance au recrutement pour les emplois disponibles dans la région transfrontalière, sous la forme d’informations et de conseils aux employeurs et aux demandeurs d’emploi et sur les débouchés en matière d’enseignement et de formation en général; les services d’information et de conseil peuvent également concerner les aspects pratiques de la mobilité transfrontalière, y compris la protection sociale, les conditions de l’emploi, l’accès aux bourses d’études, etc. C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 130 Guide pratique de la coopération transfrontalière Caractéristiques de l’emploi transfrontalier (pour plus d’informations voir Info-Sheet IX) • Le flux le plus important de travailleurs frontaliers sur une frontière intérieure de l’UE a lieu sur la frontière germano-luxembourgeoise (on estime que 78 000 travailleurs se rendent chaque jour en Allemagne). • Le flux le plus important d’Europe a lieu sur les frontières de la Suisse avec les pays de l’UE. • Il existe des flux significatifs entre la Belgique et les Pays-Bas et la Belgique et la France. • Les mouvements transfrontaliers s’accentuent sur la frontière Irlande/Irlande du Nord en raison du développement du processus de paix et d’une forte croissance économique, en particulier en Irlande. • Possibilité d’accroissement de la mobilité des travailleurs dans la région de l’Øresund suite à la construction d’un pont sur le détroit. • Accroissement des difficultés sur les frontières maritimes en raison du coût et de la durée du transport maritime, et • Augmentation du flux de travailleurs transfrontaliers des PECO vers l’UE (souvent dans le cadre de l’économie informelle). C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 131 Guide pratique de la coopération transfrontalière LACE INFO-SHEET: EXEMPLES DE PROGRAMMES De nombreux programmes INTERREG IIA donnent la priorité aux ressources humaines et mettent donc l’accent sur des actions liées à l’enseignement, à la formation et au marché du travail. Voici quelques exemples de programmes. Pour d’autres informations, se reporter aux LACE Info-Sheet IV et IX. EUREGIO (D/NL) Le programme EUREGIO à la frontière germano-néerlandaise met le développement des ressources humaines au centre de ses priorités et comprend d’authentiques projets transfrontaliers dans les domaines du développement du marché du travail, de l’enseignement et de la formation. Contact: EUREGIO Enscheder Str. 362 D-48599 Gronau Tel: +49 2562 7020 Fax: +49 2562 70259 E-mail: [email protected] Brandenburg (D/PL) Le programme INTERREG IIA pour le Brandebourg couvre la frontière germano-polonaise (frontière extérieure de l’UE). Jadis classée “frontière fermée”, celle-ci est en train de s’ouvrir progressivement suite à une intensification du commerce transfrontalier et de la mobilité des travailleurs. Cependant, l’absence de réseaux transfrontaliers reliant les établissements d’enseignement et de formation remet en cause la coopération à venir. Le programme insiste particulièrement sur les mesures concernant les ressources humaines, en particulier les initiatives de formation et de création d’emplois. Parmi ses priorités: formation et création d’emplois (par exemple création de nouveaux emplois et maintien des emplois existants) et initiatives pédagogiques et culturelles (par exemples structures conjointes de formation, cours de langues). Contact: Ministerium der Justiz, Potsdam Tel: +49 331 866 3371 Fax: +49 331 866 3399 Euroregion Pro Europa Viadrina, Frankfurt Tel: +49 335 685 1963 Fax: +49 6851962 Euroregion Spree-Neisse-Bober e.V, Guben Tel: +49 3561 3133 Fax: 49 3561 3133 C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 132 Guide pratique de la coopération transfrontalière Jura (F/CH) Les habitants de part et d’autre de cette frontière franco-suisse hautement développée ont beaucoup en commun, d’autant plus que de nombreux résidents français travaillent en Suisse. Les ressources humaines représentent un aspect majeur du programme, qui met tout particulièrement l’accent sur le développement d’une coopération scientifique et économique, y compris les transferts de connaissances transfrontaliers. Contact: Secrétariat aux Affaires Régionales, Besançon Tel: +33 3 818080 Fax: +33 3 81832182 Austria / Hungary (A/H) Depuis la chute du Rideau de fer, la frontière austro-hongroise connaît un regain significatif d’activité économique en raison de sa situation géographique, qui en fait le portail Est-Ouest de l’Europe centrale. Bien que les structures d’enseignement et de formation soient relativement bien développées de part et d’autre de la frontière, elles n’ont pas réalisé leur potentiel conjoint. Dans cette région frontalière, les problèmes liés au marché du travail sont considérés comme un secteur important et permettent d’envisager une coopération transfrontalière à grande échelle. Dans le cadre de cette priorité accordée aux ressources humaines, deux mesures ont été introduites afin de créer un meilleur échange d’expériences entre les écoles et les instituts de formation concernant les programmes, les méthodes d’enseignement et de formation et la création de réseaux transfrontaliers. Contact: Regionalmanagement, Eisenstadt Tel: +43 2682 704 2426 Fax: +43 2682 645 9577 North Calotte (FIN/S/N) La Calotte nordique est une région périphérique du nord de l’Europe qui entend utiliser ses ressources humaines et le marché de l’emploi pour surmonter ses problèmes socio-économiques et créer des liens plus rapprochés entre les populations transfrontalières. Le programme INTERREG IIA se concentre particulièrement sur le développement et le transfert transfrontalier de technologies. Contact: Lapplands Forbund, Rovaniemi Tel: +358 16330 1000 Fax: +358 16318 705 Länsstyrelsen I Norrbottens Län, Luleå Tel: +46 920 96000 Fax: +46 920 96179 C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 133 Guide pratique de la coopération transfrontalière Barents (FIN/S/N/RF) Le programme Barents couvre des régions de Finlande du Nord et de Suède du Nord à la frontière avec la Norvège et la Russie (la Norvège a décidé de s’associer à cette coopération INTERREG en 1995). Les ressources humaines constituent une partie importante de ce programme, qui met l’accent sur l’amélioration des connnaissances générales et spécialisées, les langues, la culture, et la formation aux métiers des mass-médias. Parmi les domaines les plus concernés: l’administration, les systèmes de services et de formation, les langues, la formation professionnelle et universitaire, les échanges d’experts, d’enseignants et d’étudiants, en particulier avec la Russie. La région de Barents dispose d’un ensemble d’instituts de recherche qui serviront à accélérer le développement régional et la création de nouveaux emplois. Contact: INTERREG II Barents-Secretariat, Rovaniemi Tel: +358 16330 1000 Fax: +358 1631705 Øresund (DK/D) L’inauguration du pont sur le détroit de l’Øresund a ouvert le marché du travail et facilité un certain nombre de projets et de recherches transfrontaliers destinés à identifier et à éliminer les obstacles à la coopération transfrontalière. Le Pacte d’emploi de l’Øresund est le seul pacte transfrontalier de l’UE. Son objectif est de coordonner les questions liées à l’emploi et au marché de l’emploi. Contact: Øresundskomiteen, Københaven Tel: +45 33 121222 Fax: +45 33 120722 Germany / Luxembourg (D/L); Pôle de développement européen (B/F/L); SaarLor-Westplatz (D/F) Ces régions présentent un niveau élevé de mobilité résidentielle, et le travail transfrontalier y est un facteur essentiel du marché de l’emploi. Cependant, il subsiste des différences administratives, législatives, socioéconomiques et linguistiques qui font obstacle à une intégration plus poussée du marché de l’emploi. Contact: SGAR: Tel: +33 387 348962 Ministerium für Wirtsschaft, Verkehr, Landwirtschaft und Weinbau des Landes Rheinland Pfalz: Tel: +49 6131 162233 Ministère de l’Aménagement du Territoire, Luxembourg: Tel: +352 478 6915 C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 134 Guide pratique de la coopération transfrontalière Haut-Rhin Centre Sud (D/F/CH) La région du Haut-Rhin est densément peuplée et le travail transfrontalier y est un phénomène déjà ancien, qui s’est intensifié suite à la déréglementation du marché du travail. Plusieurs priorités du programme INTERREG IIA concernent des questions relatives au marché du travail, telles que la formation transfrontalière et le développement de canaux d’études transfrontaliers. Contact: Secrétariat Général aux Affaires Régionales, Strasbourg Tel: 33 2 88322900; Fax: +33 3 88256498 Staatsministerium Baden-Württemberg, Stuttgart Tel: +49 711 2153 472203; Fax: +49 711 2153 510 Ireland / Northern Ireland (IRL/UK) Le travail transfrontalier s’est fortement développé sur la frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord, surtout depuis l’amorce du processus de paix actuel. C’est particulièrement évident dans certain secteurs tels que celui du bâtiment, où l’augmentation de la mobilité transfrontalière reflète les différences entre les situations économiques de part et d’autre de la frontière. Le programme finance plusieurs projets d’enseignement et de formation dont l’objectif est d’améliorer le savoir-faire des travailleurs de la région frontalière. Contact: INTERREG Development Officer, Monaghan Tel: +353 47 71251; Fax: +353 47 71258 INTERREG Development Officer, Armagh Tel: +44 1861 527317; Fax: +44 1861 526717 Austria / Slovak Republic (A/SK) L’ancienne frontière «rideau de fer» entre l’Autriche et la Slovaquie est en train de s’ouvrir progressivement à la coopération transfrontalière. Le programme INTERREG IIA soutient des activitiés pédagogiques, culturelles et liées au marché de l’emploi qui facilitent une coopération plus intensive. Contact: Amt der Niederösterreichischen Landesregierung, Tel: +43 1 53110 4329; Fax: +43 1 53110 4170 Amt der Wiener Landesregierung, Tel: +43 1 4000 82582; Fax: +43 1 4000 7215 Amt der Burgenländischen Landesregierung, Tel: +43 2682 600; Fax: +43 2682 61884 C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 135 Guide pratique de la coopération transfrontalière LACE INFO-SHEET: EXEMPLES DE PROJETS Les LACE Info-Sheet IV et IX contiennent des informations sur des projets de bonne pratique dans les domaines de l’enseignement, de la formation et du marché de l’emploi, dont voici les résumés: “Cross-Border Co-operation in Labour Market Policy” (A/HU): Ce projet comprend le transfert de connaissances entre les centres d’emploi autrichiens et leurs homologues de Hongrie occidentale, sur les stratégies, les méthodes et les instruments de l’UE dans le domaine de la politique des marchés de l’emploi. Il est lié à un projet de formation à la gestion financé par PHARE CBC, dont l’objectif est d’intégrer les chômeurs au marché du travail. Contact: Reginnov Tanacsado Alkotmany H-9000 Vasvar Tel +36 94 370 742 Fax +36 94 370 743 AMS Burgenland Perlmayerstr. 10 A-7000 Eisenstadt Tel +43 2682 692 Fax +43 2682 69282 “Common Labour Market in the Øresund Region” (DK/S: Øresund): L’objectif de ce projet est de créer de nouveaux débouchés et de renforcer l’économie transfrontalière suite à l’ouverture du nouveau pont sur le détroit. Contact: Øresundkomiteen Halbergsgade 14, 1th. DK 1057 Kopenhagen K Tel +45 33 12 12 22 Fax +45 33 12 07 22 C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 136 Guide pratique de la coopération transfrontalière “Celtic Knots” (IRL/UK: Pays de Galles): Outre de la recherche, ce projet comprend l’élaboration d’un programme accrédité de formation à l’accueil spécifiquement destiné au personnel des services à bord des ferries assurant les liaisons entre l’Irlande et le Pays de Galles. Le programme de formation a amélioré le niveau de qualification et le savoir-faire du personnel des ferries. Contact: Liz Kennedy, Project Co-ordinator Tourism Research Centre, DIT Cathal Brugha Street Dublin 1 Ireland Tel +353 1 874 6058 Fax +353 1 8748572 Arfon Rhys, Director Coleg Menai Bangor Gwynedd LL57 2TP Wales Tel +44 1248 370125 Fax +44 1248 370052 “Préparation et utilisation d’un manuel scolaire transfrontalier dans la région du Haut-Rhin” (D/F/CH): L’objectif de ce projet est de développer une collaboration pédagogique plus étroite et d’améliorer les contacts culturels transfrontaliers. Contact: ADIRA 3, quai Kleber F-67055 Strasbourg Tel +33 3 88 52 82 82 Fax +33 3 88 75 64 59 Bezirksregierung Rheinhessen-Pfalz Friedrich Ebertstr. 14 D-67433 Neustadt/Weinstrasse Tel +49 6321 99 24 44 Fax +49 6321 99 29 07 C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 137 Guide pratique de la coopération transfrontalière “FEMPEX: Local Training and Employment Measures” (E/P): Ce projet se concentre sur un programme de formation et d’emploi géré par le Gabinete de Iniciativas Transfronteriz a Merida-Evora, qui comprend une série de cours destinés à permettre l’échange de savoir-faire et d’expérience concernant l’emploi au niveau local. Contact: Gabinete de Iniciativas Transfronterizas Merida (GIT) Pza. de San Juan de Dios s/n E-06800 Merida Tel +34 24 38 1755/58 Fax +34 23 38 13 77 e-mail: [email protected] Gabinete de Iniciativas Transfronteiricas Evora (GIT) 593, Estrada das Piscinas P-7000 Evora Tel +351 66 74 03 00 Fax +351 66 2 65 62 “EURES”: Projet coordonné par la DGV de la Commission européenne et comprenant la fourniture d’informations et de services de conseil transfrontaliers, ainsi que le développement transfrontalier de réseaux entre les autorités compétentes et les fournisseurs de services dans le domaine du marché du travail. Contact: Institut Universitaire de Technologie Département Franco-Italien, STID 8 Avenue Laurente F 06500 Menton Tel +33 4 93 28 02 76 Fax + 33 4 93 57 70 75 C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 138 Guide pratique de la coopération transfrontalière “Projets contribuant au renforcement de l’emploi transfrontalier” (D/F): il s’agit d’une série de projets universitaires conjoints don’t l’objectif est la création de diplômes communs, de formations linguistiques, etc. Contact: Conseil régional de Lorraine, Mission Action transfrontalière et Relations européennes Tel +33 387 33 60 00 Ministerium für Wirtschaft, Verkehr, Landwirtschaft und Weinbau Des Landes Rheinland Pfalz Tel +49 6131 162 233 “Centres transfrontaliers d’information et de conseil (Infobest)” (D/F): Ce projet facilite la mobilité transfrontalière par la fourniture de conseils au public, la création de liens transfrontaliers entre les entreprises et le soutien aux projets transfrontaliers. Contact: INFOBEST Kehl/Strasbourg BP 10 F-67017 Strasbourg CEDEX Tel +33 388 766 898 / +49 7851 9479 0 “Supporting Women Entrepreneurs” (D/DK: Fyn/Kern): Ce projet soutient les femmes entrepreneurs par le développement de nouvelles activités de conseil et de formation. Contact: Dorrit Munk Jorgensen Aben Datastue for Kvinder, Fyns Amt Stationsvej 36 DK-5000 Odense C Tel +45 66 13 93 66 Fax +45 66 13 93 99 Heike Rullmann Pro Regio GmbH Bredtstedter Straße 56 D-24768 Rendsburg Tel +49 43 31 72 29 6 Fax +49 43 31 72 34 2 C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 139 Guide pratique de la coopération transfrontalière “The Road to an Integrated Labour Market” (DK/S: Øresund): Projet concernant le développement et l’intégration du marché du travail dans le cadre de l’ouverture du nouveau pont. Contact: Øresundkomiteen Holbergsgade 14 DK-1057 Kopenhagen K Tel +45 33 12 12 22 Fax +45 33 12 07 22 “Portugese Language Courses in Extremadura” (E/P): Ce projet améliore les relations transfrontalières culturelles et économiques par l’organisation de cours de portugais. Son intention est d’améliorer la communication, et donc la mobilité des travailleurs, afin de développer un marché de l’emploi transfrontalier. Contact: M. Ignacio Corrales Romero Presidencia Junta de Extremadura Jefe de Servicio de Accion Exterior Gabinete de Iniciativas Transfronterizas Merida-Evora-Coimbra c/Adriano 4-4a E-06800 Merida Tel +34 924 381350 Fax +34 924 381377 e-mail: [email protected] C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 140 Guide pratique de la coopération transfrontalière AUTRES EXEMPLES DE PROJETS Les régions transfrontalières de l’UE et des PECO regorgent d’exemples pratiques d’activités transfrontalières socio-culturelles. Voici quelques exemples de bonne pratique: 1. Contacts, échanges, réseaux Cross-Border Meetings on Adult Education (E/P) Les changements économiques majeurs entraînés par la mondialisation et la modification des structures économiques des comtés frontaliers de l’Espagne et du Portugal ont créé de nouveaux débouchés professionnels dans la région transfrontalière. L’importance croissante de l’enseignement pour adultes est une conséquence de ces évolutions. Le programme INTERREG IIA a financé un certain nombre de réunions transfrontalières sur l’enseignement pour adultes. Parmi les sujets de ces réunions : l’enseignement à distance ; l’évaluation des programmes d’enseignement pour adultes ; l’amélioration de l’alphabétisation des adultes dans les zones rurales ; et une exposition sur les bonnes pratiques, avec des expériences et des matériels relatifs à l’enseignement pour adultes de part et d’autre de la frontière. Contact: Junta de Comunidades de Castilla y León Plaza de Castilla y León 1, E-47008 Valladolid Tel +34 983 41 11 21, Fax +34 983 411269 EURO-TEAM (D/DK) L’objectif de ce projet était de fournir aux étudiants des méthodes et des pratiques en rapport avec la suppression des obstacles dans le secteur du bâtiment. Les activités du projet comprenaient une planification conjointe et l’échange d’informations sur les normes de construction dans les deux pays. Dans le cadre du projet, des apprentis menuisiers et maçons danois et allemands ont pu travailler ensemble à la rénovation d’un bâtiment en Allemagne, améliorant ainsi leur compréhension des méthodes et des cultures de l’autre pays. En outre, un congrès transfrontalier ainsi que des réunions sur le bâtiment ont été organisés. Contact: Ms Grethe Hermann, Industri-og Händvaerkerskolen (Industry & Tradesman School), Kringelborg Allé 7, DK-4800 Nykøbing Tel +45 54 84 77 00, Fax +45 54 847784 Mr. W. Germann, Fachverband Baugewerbe Innung Ostholstein e.V., (Construction Trade Organisation of East Holstein) Siemensstr. 12, D-23701 Eutin Tel +49 45 215170, Fax +49 45 2174620 C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 141 Guide pratique de la coopération transfrontalière 2. Recherche, études, développement stratégique Comparative Study of Access Conditions for Cross Border Workers and Social Utilities (E/P) Ce projet comprenait une étude importante destinée à analyser l’environnement juridique dans la région transfrontalière de Galice/Norte, dans les domaines suivants: services de santé, aide sociale, emploi, formation professionnelle et enseignement. L’objectif général était de mettre en évidence les obstacles et de trouver des solutions favorisant la mobilité des travailleurs transfrontaliers. Budget: EURO 140 725; 75% INTERREG Contact: Instituto de Gestão Autárquica do Porto Escola Galega de Administración Pública, Rua de Belos Ares 160 Rúa Madrid, Pol. Fontiñas s/n, P-4100 Porto Tel +351 22 6001312, Fax +351 22 6009621, [email protected] 3. Echanges de personnes dans le cadre de l’enseignement et de la formation Training Courses for Moroccan Executives (UK/MRC: Gibraltar) La coopération transfrontalière entre Gibraltar et le Maroc achoppe sur l’absence d’une langue commune. Afin de résoudre ce problème, un projet a été développé pour encourager les contacts aux niveaux de l’enseignement, administratif et commercial. L’un des aspects-clés du projet est le développement de cours résidentiels subventionnés pour les gens d’affaires et autres professionnels marocains (anglais commercial, techniques commerciales et technologies de l’information). Ce projet fait partiellement suite à une étude de faisabilité réalisée par le British Council, qui a identifié une demande énorme de cours d’anglais au Maroc. Les cours de ce projet combinent l’anglais et des compétences dans les domaines des technologies de l’information, de la présentation, de la négociation, de la gestion, du commerce et de la communication. Parmi les partenaires du projet, on trouve le Department of Education and Training de Gibraltar, le Gibraltar Finance Centre et des représentants des secteurs privés des deux régions. Contact: Mr. Francis Sheriff European Programmes Secretariat, DTI, Suite 771 Europort, Gibraltar Tel +350 52052, Fax +350 71406 C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 142 Guide pratique de la coopération transfrontalière Transplanted Classes (ES/P) L’objectif de ce projet est de donner aux étudiants suivant des formations artistiques, technologiques et/ou professionnelles dans les établissements d’enseignement supérieur du Portugal du Nord et de Galice l’occasion de suivre partiellement un programme (théorique ou pratique) dans un établissement situé de l’autre côté de la frontière. Pendant leur séjour dans l’autre pays, les étudiants participants suivent également un cours de “citoyenneté européenne”. Au début de chaque année scolaire, les responsables du projet dans chacun des établissements planifient et définissent le meilleur moment pour les échanges d’étudiants de dernière année. A titre d’exemple, on peut citer un stage de quinze jours effectué par deux groupes d’étudiants, espagnol et portugais, chacun suivant les cours de l’autre. Plusieurs établissements ont déjà participé à ce programme. Dans la région du Norte de Portugal: Escola Professional Agrícola de Ponte de Lima, Escola Sec. Dr. Júlio Martins, Escola Profissional Amar Terra Verde et Escola Sec. Padre Benjamim Salgado. En Galice: I.F.P. Xinzo de Limia, IESP de F. Asorey (Cambados) et les élèves des programmes de formation professionnelle en gestion hôtelière, cuisine et mécanique de Pontevedra et Lugo. Ce programme est considéré comme une réussite, car il élargit les horizons des jeunes, leur permet d’envisager autrement leur formation, augmente leur savoir-faire et les introduit au concept de citoyenneté européenne. Budget: EURO 36.500 Contact: Direcção Reg. Educação do Norte Rua António Carneiro 8, 4300 Porto, Tel +351 22 5191100, Fax: +351 22 5103151 DG Ord. Educativa e Form. Prof. San Lázaro 107, 15771 Santiago de Compostela, Tel +34 981 546562, Fax +34 981 546542 Vocational Training in hotel management and catering (D/CZ) Créé en 1996/1997, l’objectif principal de ce projet est de renforcer les ressources humaines par la coopération transfrontalière dans les domaines de l’enseignement et de la formation professionnelle. Plus précisément, le projet comprend un programme basé à l’Ecole technique de Pirna-Sonnenstein (Allemagne), qui a permis à plus de 100 étudiants, dont 40 Tchèques, de bénéficier d’une formation professionnelle en gestion hôtelière et en restauration. En outre, à la fin de leur troisième année, tous les étudiants (stagiaires allemands et tchèques) peuvent obtenir un diplôme de la Chambre de commerce internationale de Dresde. Suite à cette formation, les étudiants tchèques peuvent étudier encore une année à Usti nad Labem et Teplice, et obtenir un diplôme reconnu par la République Tchèque. Contact: Kommunalgemeinschaft Euroregion Oberes Elbtal / Osterzgebirge e.V., Emil-Schlegel-Str. 11, PS 85, D-01782 Pirna Tel.:+49 (0) 35 01 / 52 00 13, Fax: +49 (0) 35 01 / 52 74 57 e-mail: [email protected] Komunální společenství, Euroregion Labe, Lidické náměstí 8 CZ - 40001 Ústí nad Labem Tel.: +420 (0) 47 / 5241437-8, Fax: +420 (0) 47 / 5211603, e-mail: [email protected] C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 143 Guide pratique de la coopération transfrontalière 4. Planification et mise en oeuvre de cours de formation conjoints; cours facilitant l’existence d’un marché du travail transfrontalier East Border Region Tourism Training Network (IRL/Irlande du Nord) Le Regional Tourism Training Network (Réseau régional de formation au tourisme) a été créé en 1997 et associe plusieurs partenaires : autorités locales, agences pour le développement, établissements d’enseignement supérieur et secteur privé. Son objectif principal est de faciliter le développement de la capacité touristique de la région par une approche coordonnée et ciblée de la formation, qui à son tour doit améliorer la perception locale du tourisme ainsi que la prospérité économique des stagiaires, des employés et de la région. Le réseau a donné plusieurs cours, dont : développement de la gestion, développement de la gestion communautaire, pratique du marketing et aspects techniques du service à la clientèle. Ce projet aboutit à la création d’un réservoir de salariés potentiels mieux qualifiés et aptes à occuper les emplois actuellement vacants dans le secteur du tourisme, tout en consolidant la situation de l’emploi dans le secteur. Ce projet vise des groupes défavorisés tels que les chômeurs et les femmes réintégrant le monde du travail, dont le savoir-faire peut nécessiter une mise à jour. La coopération transfrontalière est encouragée par la création de forums qui facilitent la promotion du tourisme tout en développant les occasions de coopération transfrontalière dans ce secteur. Contact: Mr Gerry Mills, East Border Region Tourism Training Network C/o Newry Institute of Further & Higher Education Patrick Street, Newry, Co. Down, Northern Ireland Tel +44 1693 252 629 Training through Cross-Border Cooperation (I/AL) L’objectif de ce projet est de développer et de renforcer la coopération transfrontalière sur la frontière maritime italo-albanaise. Le projet tente de remédier à l’absence de liens en créant un programme de formation géré par le Département de la formation de la région des Pouilles. L’objectif primaire de ce projet est de fournir à l’administration publique albanaise des techniciens possédant les connaissances nécessaires à la coordination de diverses opérations liées au développement de la région, dont : aménagement du territoire, programmation d’actions, conception de projets intégrés, mise en oruvre, suivi, évaluation. Ce projet durera jusqu’en 2000, lorsque la sélection d’un groupe de professionnels aura été confirmée. Contact: Giunta Regionale – Puglia, Salvatore Dictaso, Presidente Via capruzzi, 212, I-70124 Bari Tel +39 80 540 1111, Fax +39 80 522 4827 C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 144 Guide pratique de la coopération transfrontalière Product and Business Development for Craft and Design (IRL/UK: Ireland/Irlande du Nord) L’objectif de ce projet est d’augmenter le savoir-faire des travailleurs du secteur artisanal de la région frontalière. Au cours des dernières années, l’artisanat irlandais s’est considérablement développé en termes de chiffre d’affaires et d’emploi, mais n’a eu qu’un impact limité sur l’économie des régions frontalières. Parmi les raisons : le caractère dispersé de l’artisanat local et l’absence d’un savoir-faire commercial de base. Le financement INTERREG permet de donner à dix stagiaires originaires des deux côtés de la frontière une formation en développement commercial, ainsi que de créer un petit centre d’artisanat dans la ville frontalière de Carlingford. L’impact du projet sera le développement et la diversification de l’économie locale, et la création d’une attraction touristique dans la région frontalière. Contact: Carol Gilliland, Co-operation Ireland, 17 North Road, Monaghan, Ireland Tel +353 477 1979, Fax +353 477 1981, E-mail [email protected] Centre of European University Co-operation (D/DK) L’objectif général de ce projet est la mise en place d’une collaboration plus étroite entre l’Université du Danemark du Sud et l’Université de Flensburg (Allemagne) par la création de trois formations conjointes d’enseignement supérieur : langues/pédagogie, ingéniérie de l’export, et gestion de l’énergie. Ces formations dureront quatre ans et seront bilingues. Elles ont démarré en septembre 1998 à raison d’une trentaine d’étudiants par formation. Ce projet a créé 26 nouveaux emplois ainsi qu’une activité transfrontalière intensive entre les deux établissements concernés. Budget: EURO 1 908 886 Contact: Andreas Cornett, University of Southern Denmark – Handelshojskole Syd HHS, Grundtvigs Alle 150, DK 6400 Sonderborg Tel +45 74 43 42 25, [email protected], http://www.hhs/dk/ University of Educational Research, Flensburg, Germany, Muerwiker Str. 77, D 24943 Flensburg Tel +49 461 31 300 C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 145 Guide pratique de la coopération transfrontalière Collegium Polonicum (D/P) Le Collegium Polonicum représente une nouvelle forme de coopération transfrontalière dans le domaine de la recherche et de l’enseignement. Ce programme est géré conjointement par l’Université Adam Mickiewicz (AMU) de Poznan et l’Europa Universität Viadrina (EUV) de Francfort-sur-l’Oder. Cette structure scientifique est également ouverte aux autres établissements d’enseignement supérieur d’Europe. Le contenu des programmes reflète celui des deux universités responsables. Les étapes décisives de la création du Collegium Polonium à Slubice (Pologne) ont eu lieu en 1998 : construction du bâtiment, formation du corps enseignant. Le nouveau bâtiment fut inauguré le 10 juin 1998. Situé sur les bords de l’Oder, il se trouve de ce fait à la frontière germanopolonaise. Deux programmes de licence gérés par l’AMU ont été mis en place: des programmes de trois ans en politologie et protection de l’environnement, suivis par 45 et 43 étudiants respectivement. En même temps, l’EUV a élaboré trois programmes de masters: études comparées sur l’Europe centrale, protection des biens culturels en Europe, gestion du développement urbain moderne. Ces programmes sont financés par le programme européen TEMPUS, en tant que mesure de “institution building”, ce qui aide le Collegium Polonicum à se définir comme centre d’excellence. Le Collegium Polonium est également un centre de congrès très apprécié. 16 congrès y ont été organisés pour la seule année 1998, généralement sur des sujets à caractère transfrontalier. Cette tendance continue en 1999, avec par exemple le congrès régional organisé au mois de juin par l’Eurorégion Pro Europa Viadrina dans le cadre de la 3e Semaine du commerce brandebourgeois, et le forum germano-polonais des investisseurs organisé conjointement en septembre par la Zone économique spéciale de Kosrzyn/Slubice et la Deutsch-Polnische Wirtschaftsförderungsgesellschaft AG. Budget: M EURO 40 coût total, 6 200 000 INTERREG II et 15 MEURO Phare CBC Contact: Ewa Bielewicz-Polakowska, Collegium Polonicum, ul Kosciuszi 2, PL 69-100 Slubice Tel +49 335 5534 16 412 C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 146 Guide pratique de la coopération transfrontalière Joined Together (SE/NOR) ‘Sloyd pa tvers’ est un projet de coopération entre consultants spécialisés dans l’industrie artisanale du Jaemtland, du Nord-Trondelag et du Sor-Trondelag. Dans le cadre de ce projet, des programmes complets de design seront organisés, dont l’objectif est de donner aux artisans les moyens de concevoir de nouveaux produits susceptibles de concurrencer les produits industriels et ainsi de développer leur négoce. Pendant la durée de ces cours, le directeur du projet et les consultants oeuvreront de manière active à la création de réseaux. Pour assurer une continuité à plus long terme, les consultants norvégiens et suédois resteront à la disposition des artisans et leur fourniront informations et conseils après la fin du projet. Les artisans spécialisés dans les produits traditionnels se situent souvent à la limite du commerce et de la fabrication industrielle. Or, il est important de préserver la créativité et de transmettre les métiers traditionnels aux jeunes générations. Ce projet comprendra un échange d’informations, le développement de nouveaux projets de coopération et la création de nouveaux emplois dans la région. Budget: SEK 516 600 Contact: Liva Kaiser, County of Jaemtland, Sweden, Tel +46 63 14 25 00 Randi Breiset, Cottage Industry Consultants in Nord-Trondelag, Norway Tel +47 74 82 86 72 C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 147 Guide pratique de la coopération transfrontalière 5. Structures du marché de l’emploi, systèmes et services de gestion y compris les bases de données, l’information, le conseil et le recrutement EURES – Galicia/Norte (E/P) Le projet EURES comprenait la création d’un bureau transfrontalier destiné à satisfaire la demande d’information relative à la mobilité transfrontalière des travailleurs et des entreprises. Créé en 1997, le bureau a reçu au cours des 6 premiers mois de son fonctionnement 650 demandes d’information, dont 500 sur des questions relatives à l’emploi. Au cours des trois premiers mois de l’année suivante, 25 à 30 personnes originaires des deux côtés de la frontière ont trouvé un emploi après avoir reçu des informations de l’EURES. L’EURES propose un ensemble de services de grande valeur aux communautés transfrontalières, en particulier dans les domaines suivants : législation relative à la couverture sociale, fiscalité, emploi et formation professionnelle. Contact: EURES Transfronteiriço Norte de Portugal-Galiza, Edificio Ex-alfândega – Av. De Espanha E-4930 Valença, Spain Tel + 351 51 826105, Fax + 351 51 826104 Eurocity (S/FIN/N: North Calotte) Les villes jumelles de Torneå (Suède) et Haparanda (Finlande) se situent de part et d’autre de la rivière Torne, dans le sud de la Laponie. En dépit d’une longue tradition de coopération transfrontalière, il existe des obstacles importants à la mobilité transfrontalière des travailleurs : problèmes linguistiques, ignorance des modalités de l’emploi… En réaction à ces problèmes, les agences pour l’emploi des deux villes se sont associées sur un projet conjoint destiné à encourager la mobilité des travailleurs et à réaliser leur vision commune d’une « Eurocity ». Dans ce but, des informations sont fournies concernant les possibilités de formation, et un soutien est apporté à un réseau de sociétés, d’administrations, d’associations et de coordinateurs de formation des deux pays. Ce projet a considérablement augmenté la circulation des travailleurs dans les deux sens. Les agences pour l’emploi ont également organisé des séminaires pour les employeurs et les demandeurs d’emploi sur la législation fiscale, les réglementations en matière d’indemnités de chômage et les questions sociales de part et d’autre de la frontière. Suite à ce projet, le nombre de demandeurs d’emploi ayant trouvé un emploi à l’étranger a augmenté de 15%. Contact: Marja Ketola Storgatan 92 S-95331 Haparanda, Sweden Tel +46 922 61469 [email protected] C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 148 Guide pratique de la coopération transfrontalière Øresund Employment Service (DK/S) Ce projet a été lancé en 1998/99 pour satisfaire une demande croissante de main d’oeuvre et pour augmenter la mobilité de part et d’autre de l’Øresund. En tout, quatre agences ont été créées, deux en Suède et deux au Danemark, chacune employant du personnel suédois et danois. Outre leur service de recrutement, ces agences, qui sont destinées aux demandeurs d’emploi comme aux employeurs, fournissent des informations sur les conditions de vie et les réglementations et les conditions du marché de l’emploi. Elles visent essentiellement les travailleurs frontaliers qui traversent l’Øresund, les secteurs connaissant des problèmes de recrutement et les générations futures du marché de l’emploi. En cas de difficulté de recrutement, chaque partie apporte son soutien à l’autre par le biais d’initiatives conjointes. Ce projet a déjà suscité un intérêt considérable parmi les demandeurs d’emploi, les employeurs, les médias et d’autres organisations. Pendant les deux premiers mois, les agences ont connu un taux élevé de visites et de recrutement. En général, ce sont les Suédois qui vont travailler au Danemark. Contact: The Nordic Council of Ministers Store Strandstraede 18, DK 1255 Copenhagen K Tel +45 3396 0200 [email protected] C 6 Développement de la formation, de l´éducation et de l´emploi 149 Guide pratique de la coopération transfrontalière CHAPITRE C 7: SANTE ET SERVICES SOCIAUX EN BREF: Le présent chapitre évoque les possibilités de coopération transfrontalière dans le domaine de la santé et des services sociaux, et présente les divers types d’activités ainsi que des exemples. De manière générale, la coopération concerne les domaines suivants: échange d’informations/création de réseaux, formation, recherche et développement, utilisation et développement des ressources communes. POINTS-CLES: • • • • Les régions transfrontalières sous souvent sous-peuplées et leurs services sanitaires et sociaux sont relativement peu développés. De ce fait, l’accès des habitants de ces régions aux services sanitaires et sociaux de base est souvent problématique. La coopération permet d’augmenter considérablement la capacité des régions transfrontalières à fournir des services de meilleure qualité et plus divers tout en rationalisant les coûts, en particulier par l’utilisation de ressources communes (hôpitaux, maisons de retraite, services d’ambulances et de secours). Les problèmes pratiques liés à la coopération trouvent leur origine dans des lois et des réglementations et une planification à vocation nationale (structures de planification et d’assurance ne concernant que les cotisants ou les citoyens nationaux, différences au niveau des compétences). Pour créer un dialogue sur les mesures à prendre et les projets de coopération à venir, il est nécessaire de procéder d’abord à un inventaire transfrontalier des structures existantes dans la région frontalière, ainsi qu’à la diffusion d’informations concernant les structures, les compétences et les procédures administratives et financières. EXEMPLES: Community Childhood Accident Prevention (IRL/Irlande du Nord) Developing Primary Care Across Communities and borders (IRL/Irlande du Nord) Comparative Study on Access to Health and Social Services (E/P) Etude de recherche sur la complémentarité des systèmes de santé (F/B) Joint Cross-Border Training Programme – Ambulance Service (IRL/Irlande du Nord) Secours en montagne (F/I) Dental Hygiene and Treatment in Greece and Albania (GR/AL) Cross-border Flexi-worker scheme (IRL/Irlande du Nord) Radio Assistance directly to the home (E/P) Coopération entre les hôpitaux de Sélestat et Offenburg (D/F) Cross-Border Research Institute into New Rehabilitation Techniques (D/NL) Centre for Determining Surface and Cellular Characteristics using Microscopic and Spectroscopic Analysis (D/NL) Establishment of Cross-border Health Stations (GR/FYROM) Mutual Exchange Between Public Health Services (S/N) Construction of a Cross-Border Medical Station (D/CZ) C 7 Santé et services sociaux 151 Guide pratique de la coopération transfrontalière GENERALITES Il serait souhaitable que la coopération transfrontalière couvre tous les aspects de la vie des individus: logement, emploi, loisirs, communication, environnement, etc. Le développement d’une coopération transfrontalière sociale et culturelle doit être considéré comme aussi important que celui de la coopération économique et infrastructurelle. Il est fréquent que la coopération sociale et culturelle crée la base et les conditions d’une réussite durable dans le domaine économique. La fourniture de soins de qualité et de services sociaux constituent la base des politiques sociales et de santé. Cependant, plus que d’autres secteurs de nos sociétés, la santé et les services sociaux sont largement dévolus aux Etats et soumis à des réglementations nationales. L’existence de frontières entre les Etats a créé des différences entre les lois et les réglementations relatives aux services sociaux, aux taxes, à l’assurance maladie, etc. D’un point de vue national, de nombreuses régions frontalières sont sous-développées, marginales et reculées. Souvent, elles se caractérisent par une population faible, un exode des jeunes et une population extrêmement dépendante (enfants et personnes âgées). Il est fréquent que les zones rurales ou dont la population est en déclin souffrent de services sociaux peu développés, où une demande insuffisante peut limiter certains services. Dans ces circonstances, certaines régions frontalières peuvent éprouver de la difficulté à fournir les services sociaux et sanitaires de base. L’ouverture des frontières internes ouvre de nouvelles possibilités de coopé- C 7 Santé et services sociaux ration dans le domaine social et celui des services associés. Afin de maintenir la portée et la qualité des services sanitaires, sociaux et connexes dans les régions marginales, il est nécessaire de développer des solutions appropriées et créatives dans les régions transfrontalières. Problèmes La législation d’origine historique et à vocation nationale en matière de santé et de services sociaux rend difficile la mise en place de solutions générales pour toutes les régions transfrontalières, en particulier dans les pays ayant de nombreux voisins, qui ont à leur tour des systèmes très différents. Les obstacles juridiques entraînent des problèmes pratiques dans le domaine de la coopération transfrontalière en matière de santé et de services sociaux: • Répartition différente des services d’urgence (ambulances, services de secours, police); • Les zones de planification et de desserte des services sociaux et des institutions s’arrêtent aux frontières; • Les cotisations santé et sociales sont versées au niveau national et ne peuvent être utilisées qu’à ce niveau. Par exemple, le nombre de lits des hôpitaux des régions frontalières n’est prévu qu’en fonction des besoins nationaux, et en général ces lits ne sont accessibles qu’aux cotisants nationaux. Bien qu’une réglementation européenne autorise l’utilisation par les voyageurs étrangers des services médicaux et hospitaliers en cas de mala152 Guide pratique de la coopération transfrontalière die ou d’accident, l’attitude des systèmes de sécurité sociale dans ce domaine est extrêmement restrictive dans les régions frontalières. L’utilisation des services médicaux, des hôpitaux, etc. par les frontaliers est soumise à des contrôles stricts, et le paiement des services est souvent problématique: certains frais d’hospitalisation ou relatifs à certains services sont contestés, ou ne sont remboursés que partiellement. De ce fait, des accords privés ont été conclus entre hôpitaux dans de nombreuses régions frontalières, qui permettent l’utilisation des lits d’hôpital dans certains cas. Ceci s’applique notamment à l’utilisation des unités de soins intensifs pour les patients dont la vie est en danger ou qui nécessitent des soins spécialisés de manière urgente. Mais si les lits d’un hôpital sont trop souvent occupés par les habitants d’un pays voisin, et donc indisponibles pour la population autochtone, cela peut entraîner des problèmes au niveau des ressources nationales, et donc une contestation. Les obstacles à l’utilisation des structures sanitaires et sociales de l’autre côté de la frontière se basent sur des calculs de coûts qui varient souvent de manière considérable entre pays, et sur le fait que les compagnies d’assurances ne sont pas en mesure de déterminer la nature et l’importance des frais consécutifs à une utilisation généralisée des services du pays voisin. Les réglementations générales sont donc refusées, et les assureurs ne sont disposés qu’à traiter des cas individuels sur une base pragmatique. Par ailleurs, les structures sociales sont financées de diverses façons, et dans des conditions qui varient considérablement d’un pays à l’autre. Pour certains hôpitaux, les subventions pu- C 7 Santé et services sociaux bliques ne sont pas comprises dans le calcul des coûts (par exemple par les autorités hospitalières). De l’autre côté de la frontière, c’est précisément le cas contraire: les hôpitaux doivent prendre en compte les subventions et l’assistance financière publiques dans le calcul de leur tarif journalier. De ce fait, les coûts sont très différents de part de d’autre de la frontière, et, pour des raisons évidentes, ne peuvent être pris en charge par les compagnies d’assurances. Des difficultés se produisent également lors des interventions transfrontalières des services de secours (ambulances, pompiers). Par exemple, les besoins en personnel sont généralement calculés en fonction des besoins nationaux, et l’utilisation du personnel et du matériel pour la fourniture de services de secours transfrontaliers de l’autre côté de la frontière entraîne des défaillances du service national, qu’il est alors nécessaire de combler. L’utilisation transfrontalière de maisons de retraite, de centres de rééducation, d’écoles, de cliniques, etc. se heurte à des difficultés similaires. Encore une fois, leurs capacités sont calculées en premier lieu pour satisfaire les besoins nationaux, et ces équipements sont financés sur le plan national. D’autres problèmes spécifiques se présentent dans les régions frontalières rurales concernant le maintien d’une population viable pour des structures telles que hôpitaux, maisons de retraite, écoles, services sociaux et services spécialisés (par exemple, systèmes d’ambulances sophistiqués). Un autre problème connexe est la desserte de ces structures par les transports en commun locaux, problème que l’utilisation transfrontalière des services par hélicoptère et d’autres services de secours pourrait contribuer à résoudre. 153 Guide pratique de la coopération transfrontalière Il convient également de tenir compte du manque de connaissance de part et d’autre de la frontière des structures, des systèmes, des administrations, des services sociaux, de la police, des services de secours, etc. Solutions Il est nécessaire de cesser de penser en termes de frontières nationales, de créer de nouvelles aires de desserte appropriées, de réorganiser les structures et les services sociaux au niveau transfrontalier, et d’empêcher que les zones rurales, en particulier les plus marginales, ne soient saignées à blanc. Il faut développer des solutions bilatérales et trilatérales spécifiques à certaines régions. Avant tout, il s’agit de diffuser des informations concernant les équipements, les structures, les procédures administratives, les conditions de départ, etc. des services sociaux et sanitaires du pays voisin. En premier lieu, il faut procéder à un recensement transfrontalier auquel participent toutes les parties concernées de part et d’autre de la frontière. Ceci constitue un point de départ indispensable au démarrage d’un dialogue et à une entente concernant les mesures concrètes au sein des services sociaux et sanitaires qui sont possibles et souhaitables de part et d’autre de la frontière, et ce malgré toutes les différences et toutes les difficultés. Dans les années à venir, les régions frontalières d’Europe vont être fortement encouragées à développer des solutions progressives dans le domaine social sur une base bilatérale et trilatérale; ces solutions devront tenir compte de la situation particulière de chaque région frontalière. Il faut développer des solutions appropriées et C 7 Santé et services sociaux viables qui garantissent une utilisation efficace des ressources. En raison des restrictions financières au niveau national, les services sociaux et sanitaires régionaux ont subi de fortes pressions au cours des dernières années. Ceci pourrait stimuler la création de services sociaux et sanitaires régionaux cohérents au niveau transfrontalier. Voici quelques-uns des points principaux: • Utilisation transfrontalière des hôpitaux: coopération entre les banques de sang, transferts de patients… Dans le cas de certains habitants de régions frontalières, l’hôpital le plus proche et le plus approprié peut se trouver de l’autre côté de la frontière; • Coopération au niveau des services de secours et d’ambulances, y compris des exercices d’intervention d’urgence communs; • Une planification commune des structures de santé centrales, afin de maximiser la complémentarité; • Fonds de financement transfrontalier pour les compagnies d’assurance, permettant l’équilibrage des paiements en cas d’utilisation transfrontalière des services sanitaires et sociaux. Conjointement avec les instances de financement des services et des équipements sociaux, il faut identifier les éventuels domaines d’étude, élaborer des projets pilotes et développer des options de financement. Pour ce qui est de la planification des équipements sanitaires et des services sociaux, il faut considérer à moyen terme la planification et la mise en œuvre d’équipements communs finan154 Guide pratique de la coopération transfrontalière cés de part et d’autre de la frontière, avec des aires de desserte et des options de financement transfrontalières. En outre, il faut rendre légalement possible l’utilisation des hélicoptères de secours. Des plans d’urgence transfrontaliers doivent être élaborés pour les services de secours et de sauvetage, afin que soient mis à disposition personnel, véhicules, etc. En même temps, les plans nationaux doivent être modifiés afin de rendre possible sans difficulté l’utilisation des matériels et des personnels de l’autre côté de la frontière, à l’intérieur des zones de desserte de chacun des pays. Il faut également étudier les grands équipements sanitaires et sociaux de part et d’autre de la frontière, afin de déterminer s‘il est possible à l’avenir d’éviter les investissements redondants et de planifier des équipements transfrontaliers plus rationnels. En outre, les régions transfrontalières devraient être chargées de faire des pro- C 7 Santé et services sociaux positions pour les équipements d’une certaine taille, qui ne deviendraient viables qu’en cas d’utilisation par les populations des deux pays. La pratique quotidienne démontre sans cesse que la coopération transfrontalière dans le domaine sanitaire et social est indispensable pour les habitants de ces régions. Il est compréhensible que les institutions qui financent la sécurité sociale n’acceptent la coopération que dans certain cas particuliers, car elles ne sont pas à même de mesurer les conséquences financières des solutions générales. Pourtant, à long terme, une coopération généralisée deviendra nécessaire dans le secteur de la santé, des services sociaux, des services de secours et d’ambulances, et entre les services de police et les brigades des stupéfiants, sur la base de réglementations financières et juridiques appropriées. Cette coopération pourrait éventuellement aboutir à la création de fonds croisés communs adaptés aux besoins des régions transfrontalières. 155 Guide pratique de la coopération transfrontalière EXEMPLES DE PROJETS Les régions transfrontalières de l’Union européenne et d’Europe centrale et orientale fournissent de nombreux exemples concrets d’activités transfrontalières en matière de santé et de services sociaux. 1. Recherche, études, développement stratégique Community Childhood Accident Prevention (IRL/Irlande du Nord) Ce projet est centré sur la prévention des accidents chez les enfants des catégories socio-économiques les plus modestes. A ce jour, plus de deux cents familles ont bénéficié de ce projet, qui comprend une aide spécialisée et ciblée, une formation en secourisme et un service de prêt (banque de matériel de sécurité). Les résultats attendus sont entre autres: • La prévention des accidents chez les enfants des groupes cibles et par extension chez une population plus générale par une amélioration des connaissances • L’harmonisation d’une stratégie conjointe de prévention des accidents de part et d’autre de la frontière et pour les quatre administrations de la santé et des services sociaux concernés. • L’amélioration des relations de travail avec les communautés locales. Contact: Ms Cathy Mullan, Project Manager, WHSSB, Gransha Park, Derry, Northern Ireland, Tel: +44 1504 860086 Developing Primary Care Across Communities and Borders (IRL/ Irlande du Nord) L’objectif de ce projet est d’améliorer les prestations de soins primaires au niveau transfrontalier par les moyens suivants: • • • Développement de sites pilotes (soutenus par une infrastructure appropriée destinée à encourager les services dédiées aux soins primaires) Facilitation des bonnes pratiques par une équipe étendue et parfaitement intégrée de soins primaires Utilisation des nouvelles technologies pour relier les cabinets (en particulier ceux qui se trouvent dans des communautés isolées) au réseau général de santé et de services sociaux, assurant ainsi aux communautés desservies un accès équitable aux services nécessaires. Parmi les résultats attendus: amélioration des services à la population cible, création de partenariats entre fournisseurs de soins primaires (médecins généralistes, pharmaciens, etc.); meilleure connaissance de la problématique de la fourniture transfrontalière des services de soins primaires. Contact: Mr. Eugene Gallagher, W.H.S.S.B., Gransha Park, Derry, Northern Ireland, Tel: +44 1504 860086 Mr Tom Kelly, N.W.H.B., Markieviez House, Sligo, Ireland, Tel: +353 71 55105 C 7 Santé et services sociaux 156 Guide pratique de la coopération transfrontalière Comparative Study on Access to Health and Social Services (E/P) Mis en oeuvre en 1996, ce projet comprenait une étude des conditions d’accès des travailleurs transfrontaliers de Galice et du Norte aux services de santé et sociaux. L’objectif général était d’encourager une harmonisation de la législation mettant à égalité les deux populations dans les domaines de la santé, de la sécurité sociale, de l’emploi et de la formation professionnelle. Les résultats de l’étude ont été publiés et distribués aux organismes appropriés. Les organisateurs du projet espèrent que cette mise en évidence des obstacles à la mobilité transfrontalière entraînera une adaptation de l’environnement juridique et une amélioration des conditions du travail transfrontalier. Budget: EURO 140 725, dont 75% versés par INTERREG Contact: Instituto de Gestão Autárquica do Porto, Rua de Belos Ares 160, P-4100 Porto, Tel +351 2 6001312, Fax +351 2 6009621 [email protected] Escola Galega de Administración Pública, Rúa Madrid Pol. Fontiñas s/n, 15703 Santiago de Compostela Tel +34 981 546040, Fax +34 981 546336 C 7 Santé et services sociaux 157 Guide pratique de la coopération transfrontalière Etude de recherche sur la complémentarité des systèmes de santé (F/B) Outre l’identification de domaines de coopération potentiels dans l’Eurorégion Nord-Pas de Calais/Flandre occidentale conduisant à une réduction des coûts et à une utilisation plus efficace des ressources de la région, les résultats de cette étude intéressent l’Association internationale des mutualités, actuellement engagée dans un processus d’observation du flux des services de soins transfrontaliers en Union européenne. Une étude de trois ans commanditée par la Commission européenne (DGV) a été réalisée par trois mutuelles: 2 membres de la Féderation des Mutualités Chrétiennes (B), et la Mutualité du Nord (F). Les recherches ont été menées sur la base suivante: Un comité de pilotage se réunissant deux fois par an et composé de représentants des principales mutuelles était chargé de faire le suivi de l’état d’avancement des recherches, de diffuser les informations aux personnes concernées, et de garantir la cohérence générale des recherches. Ce comité était également responsable du financement et du budget du projet. La coordination des recherches transfrontalières suivant les directives du comité de pilotage revenait à un comité de soutien. Deux groupes de travail (1 français, 1 belge) ont réalisé les travaux permettant d’atteindre les objectifs de l’étude. Chaque groupe se composait d’un chercheur, d’un coordinateur et de nombreux conseillers spécialisés dans le domaine étudié. Résultats: • Étude démographique des deux régions, étude des études épidémiologiques réalisées par les deux pays sur les deux régions, inventaire des infrastructures matérielles (hôpitaux, cliniques, etc.) et autres (personnel, législation nationale et européenne sur l’installation des matériels et des services, impératifs professionnels applicables au personnel); • Création d’une base de données indiquant la demande de services de santé et la distribution des fournisseurs de soins dans les deux régions; demande de services extérieurs à la région par la population locale; demande de services dans la région par la population extérieure; difficulté d’accès aux soins dans la région transfrontalière et ses environs; • Identificaiton des zones sous-développées au sein de l’infrastructure des soins de santé dans l’Eurorégion du Nord-Hainaut, et identification des domaines complémentaires avec les possibilités de synergie; identification de projets complémentaires et étude de faisabilité de ces projets; implication des acteurs de l’économie sociale afin d’obtenir leur participation à la mise en oeuvre des projets. Budget: EURO 184 305 coût total, 50% partenaires régionaux, 50% FEDER Contact: Union Générale Mutualité du Nord Boulevard Denis Papin 18/20/22 F-59015 Lille Tel: +33 20 58 1000 Fax: +33 20 58 10 39 C 7 Santé et services sociaux 158 Guide pratique de la coopération transfrontalière 2. Coopération entre services de secours (par exemple ambulances) Joint Cross-Border Training Programme – Ambulance Service (IRL/Irlande du Nord) L’objectif de ce projet est de créer une synergie en cas d’incident majeur dans la région transfrontalière. Son intention est de mettre sur pied des programmes de formation pour les contrôleurs d’ambulances et le personnel d’exploitation afin de développer des procédures communes destinées à maximiser l’utilisation des ressources disponibles quelle que soit leur base géographique. Le CAWT apporte un soutien fonctionnel. Parmi les résultats attendus: amélioration des réactions transfrontalières aux incidents majeurs dans les régions frontalières par une coordination des plans, des programmes de formation et des impératifs organisationnels afin de satisfaire les besoins identifiés. Ceci apportera beaucoup aux populations concernées et facilitera l’extension de l’approche convenue à d’autres régions frontalières. Contact: Mr Jim Christie Northern Ireland Ambulance Trust 12 – 22 Linen Hall Street Belfast Tel +44 1232 246 113 Secours en montagne (F/I) Les dangers de la montagne et les accidents ne sont pas limités par les frontières. Avec l’augmentation du tourisme alpin, les accidents de montagne sont de plus en plus fréquents, et l’organisation des secours de plus en plus complexe et de plus en plus coûteuse. Les autorités de Haute-Savoie (F), du Valais suisse (CH) et du Val d’Aoste (I) ont décidé d’organiser un service conjoint de secours aérien basé à Chamonix. Chaque année, 850 missions de sauvetage par hélicoptère décollent de cette station savoyarde. Contact: Mme Marcori, DATAR Equipe Affaires européennes 1, avenue Charles Floquet F-75007 Paris Tel +33 1 40 65 11 58 Fax +33 1 40 65 12 39 Dipartamento per il Coordinamento delle Politiche Comunitarie Via del Tritone 142 I00187 Roma Tel +39 6 482 67 66 C 7 Santé et services sociaux 159 Guide pratique de la coopération transfrontalière 3. Coopération entre services (par exemple hôpitaux) Dental Hygiene and Treatment in Greece and Albania (GR/AL) Ce projet comprenait le développement et l’équipement d’une unité dentaire mobile destinée à se rendre dans les écoles de certaines régions frontalières, en particulier en Albanie. La création de l’unité mobile s’est accompagnée d’un programme de formation pour les dentistes et les prothésistes albanais. L’unité, composée d’un dentiste grec (le moniteur) et d’un dentiste albanais (le stagiaire) s’est rendue dans les écoles afin de fournir aux élèves des informations sur l’hygiène et les soins dentaires. Résultats: Dans le cadre de ce programme, l’unité dentaire mobile a été équipée et est devenue opérationnelle, traitant de nombreux habitants de la région frontalière. En outre, de nombreux dentistes et prothésistes albanais ont reçu une formation théorique et pratique sur les nouvelles techniques, recherches et matériaux dentaires. Eléments de bonne pratique: coopération entre les ONG et les unités scientifiques afin d’améliorer les conditions de santé dans les régions frontalières. La Faculté dentaire de l’université d’Athènes a apporté son soutien à ce projet de collaboration entre le monastère de Simonos Prtras (Agio Oros) et l’Eglise orthodoxe d’Albanie. Budget: EURO 600 566 Contact: Prof Nikos Kafousias Dental School of the University of Athens Drakontos 7 GR-161 21 Athens Tel +30 1 723 0153 Cross-border Flexi-worker scheme (IRL/NI) Ce projet soutient diverses approches menées par les quatre administrations concernées et destinées à aider à domicile les personnes ayant des difficultés d’apprentissage. Chaque zone pilote propose des modèles de formation différents pour les donneurs de soins, ainsi que différents modèles d’intervention par ces donneurs. L’objectif du projet est d’améliorer la qualité de vie des personnes ayant des difficultés d’apprentissage et de créer des emplois pour les donneurs de soins. Il est également destiné à améliorer les compétences des donneurs de soins et à accoître l’expérience des administrations en matière des soins à donner aux personnes ayant des difficultés d’apprentissage. Il est prévu de faire développer les approches pilotes et généraliser les bonnes pratiques par les administrations. Contact: Mr. Martin Sweeney S.H.S.S.B, Tower Hill Hospital, Armagh Tel +01861 522381 ou Mr Leo Kinsella NEHB, Gilligan House Dublin Road Dundalk Tel 042 29 230 C 7 Santé et services sociaux 160 Guide pratique de la coopération transfrontalière Radio Assistance directly to the home (E/P) Lancé en 1995, ce projet était destiné à réunir les Croix-Rouges espagnole et portugaise. Le projet “Radio Assistance directly to the home” (Assistance radio directe à domicile) existait déjà en Espagne, mais non au Portugal. L’aspect transnational du projet comprenait la mise en place d’un réseau de communication radio permettant la coordination des actions à partir d’une station d’alarme centrale à Badajoz (E). Le progrmame fut étendu en 1996, lorsqu’on tenta d’introduire au sein de la Croix-Rouge portugaise un projet d’assistance radio propre, semblable au projet espagnol, dans la région d’Alentejo. L’objectif du nouveau projet était d’élargir le projet d’assistance radio à l’Estrémadure et à l’Alentejo, et d’inclure les usagers ayant des difficultés motrices. Il est soutenu par un réseau de radiotélécommunications, qui permet une coordination entre les ressources portugaises existantes et la station d’alarme centrale de Badajoz. Au départ, ce projet était centré sur les communautés d’Evora, de Beja, de Portalegre, d’Estremoz, et, du côté espagnol, des communautés d’Estrémadure où fonctionne actuellement la Croix-Rouge. Ce projet a ouvert des voies nouvelles en rapprochant les Croix-Rouges espagnole et portugaise. On espère qu’à l’avenir les usagers pourront avoir accès aux deux services, espagnol et portugais. Budget: 2 704 000 Ptas coût total, 2,000,000 Ptas contribution INTERREG II Contact: Gabinete de Initiativas Transfronterizas Merida-Evora (GIT) Paseo de Roma s/n Modulo B – 2a planta, E-06800 Mérida Tel +34 924 38 5373, Fax +34 924 38 5395, [email protected] Oficina Provincial de Cruz Roja Española, C/Padre Tomás 2 E-06011Badajoz, Tel +34 924 240433 Coopération entre les hôpitaux de Sélestat et d’Offenburg (D/F) L’objectif de ce projet est d’approfondir les contacts personnels entre les administrations des hôpitaux d’Offenburg (D) et de Sélestat (F). En outre, le projet entend développer les échanges d’informations concernant les travaux de l’hôpital, et développer et élargir les connaissances en langage technique. Les activités suivantes seront organisées: • • • • • • Organisation conjointe de cours de langues pendant l’échange Mise en place de stages pratiques pour les élèves infirmier(e)s Rassemblement et mise en place d’une documentation de terminologie médicale commune Echanges entre professionnels des deux hôpitaux Organisation de conférences sur des sujets médicaux définis par les deux hôpitaux Documentation générale Résultats anticipés: nombreux échanges et rencontres entre les professionnels des hôpitaux ainsi que les élèves infirmier(e)s, apprentissage linguistique dans les domaines médicaux et infirmiers et publication d’un dictionnaire français-allemand de terminologie médicale. Il est prévu en outre l’organisation de stages sur des sujets spécifiques tels que le sida ou le diabète. Budget: EURO 150 000 coût total, dont 50% FSE Contact: Dr Franz Hahn, St Josefskrankenhaus, Weingartenstr. 70 D-77654 Offenburg, Tel +49 781 471, Fax +49 781 435 40 C 7 Santé et services sociaux 161 Guide pratique de la coopération transfrontalière 4. Développement et coopération d’équipements et de services communs (par exemple centres spécialisés de santé/de recherche) Cross-Border Research Institute into New Rehabilitation Techniques (D/NL) L’objectif général du projet est d’apporter un soutien transfrontalier aux technologies de rééducation et d’améliorer l’efficacité des soins de rééducation au sein de l’EUREGIO. Les objectifs spécifiques comprennent la mise en place d’un institut binational de technologie de la rééducation dans l’EUREGIO. Les partenaires de ce projet sont le centre de rééducation Het Roessingh d’Enschede (NL), l’Institut biomédical de technologie de l’université de Twente (NL) et le service de physiologie orthopédique de l’université de Münster (D). La phase actuelle comprend le développement conjoint de techniques de rééducation et l’introduction d’un programme transfrontalier de soins et de formation. Au cours de l’étape suivante, les programmes seront testés et adaptés suivant la nécessité. L’institut de recherche transfrontalier travaillera dans les domaines suivants: • Réalisation d’un programme de recherches sur les technologies de rééducation, sur la base des recherches en cours. Ces recherches devraient être mises en application d’ici 5 ans; • Mise en place d’instituts transfrontaliers de rééducation, dans le cadre d’une coopération entre la Fondation Het Roessingh et la clinique-polyclinique de technologie orthopédique et de rééducation de l’université de Münster; • Création d’un organe de formation conjoint pour les médecins et les travailleurs paramédicaux reflétant l’augmentation de la demande de technologies de rééducation et de mobilité suite au vieillissement de la population européenne. Le développement d’une structure de soins transfrontalière est envisagée dans le cadre du projet, permettant aux patients de recevoir des soins dans les établissements les plus adaptés à leurs besoins. On attend de la création de cet institut de recherche un effet économique positif, dans la mesure où elle encouragera l’installation de PME spécialisées dans l’EUREGIO. En outre, un institut transfrontalier de rééducation conjoint représente une réduction importante des coûts. Budget: EURO 1 725 000 coût total, EURO 862 000 contribution INTERREG Contact: EUREGIO Enschederstraße 362 D-48599 Gronau Tel: +49 2562 70 232 Fax: +49 2562 70259 [email protected] C 7 Santé et services sociaux 162 Guide pratique de la coopération transfrontalière Centre for Determining Surface and Cellular Characteristics using Microscopic and Spectroscopic Analysis (D/NL) Les techniques photomicroscopiques et spectroscopiques permettent d’analyser les caractéristiques de surface et cellulaires des structures moléculaires, et, grâce aux microscopes électroniques à balayage, offrent une capacité de résolution supérieure. L’Institut de technologie biomédicale de l’université de Twente (NL) et l’Institut de physique médicale et de biophysique de l’université de Münster (D) ont créé un centre commun de détermination des caractéristiques de surface et cellulaire par analyse microscopique et spectroscopique. Cette technologie est particulièrement utile pour la détermination de l’efficacité des (nouveaux) médicaments, les analyses sanguines et de plasma, le contrôle qualité des produits alimentaires et l’analyse des matériaux de produits médicaux comme les prothèses et les implants. Le Centre rendra d’importants services aux PME n’ayant ni le savoir-faire ni les moyens d’acheter le matériel nécessaire, ainsi qu’aux hôpitaux, aux laboratoires d’analyses, aux sociétés opérant dans le secteur de la physique biomédicale et aux industries agro-alimentaires. L’introduction de la technologie développée et mise à disposition par le Centre augmentera la capacité des PME de l’EUREGIO à concurrencer les sociétés internationales. Budget: EURO 800 000 coût total, EURO 400 000 contribution INTERREG Contact: EUREGIO Enschederstraße 362 D-48599 Gronau Tel: +49 2562 70 232 Fax: +49 2562 70259 [email protected] Establishment of Cross-border Health Stations (GR/FYROM) L’objectif de ce projet est d’aider les régions frontalières qui connaissent des problèmes importants dans le domaine de la santé, soit en raison de leur éloignement géographique, soit en raison d’un flux considérable (légal et illégal) de transports de personnes, d’animaux et de biens. Il encouragera également la coopération avec les pays voisins dans les domaines de la recherche et de l’enseignement, ainsi que l’échange d’expériences dans le domaine de la santé publique. Cela permettra le développement d’un réseau de communications gréco-balkanique organisé autour des Postes de santé publique transfrontaliers. Un ensemble de Postes de santé publique transfrontaliers sera créé pour servir de points d’accès pour le traitement des maladies transmissibles graves et d’autres problèmes de santé publique dans la région frontalière. Parmi les résultats attendus, on compte le développement d’une infrastructure régionale de services de santé, le développement d’approches stratégiques pour la résolution des problèmes sanitaires des régions frontalières, et une amélioration du niveau de vie des habitants des régions frontalières. Budget: 1 800 000 EURO coût total Contact: Ms F. Tsaousi Ministry for Health and Welfare Department for Technical Infrastructure Tel +30 1 8254608 C 7 Santé et services sociaux 163 Guide pratique de la coopération transfrontalière Mutual Exchange Between Public Health Services (S/N) La région frontalière présente le même schéma pathologique, avec une incidence importante des maladies cardiovasculaires chez ses habitants. L’objectif du projet est d’augmenter la connaissance du traitement des maladies chroniques géré par les patients par le biais d’une coopération entre Strömstad (Suède) et Fredrikstad (Norvège). A Strömstad, le projet vise des individus présentant un risque élevé de maladie cardio-vasculaire, sous la forme du développement de méthodes pédagogiques et de la présentation d’informations aux personnes à risques. A Fredrikstad, il s’agit de développer une coopération avec échange réciproque d’informations entre des asthmatiques et le personnel de santé et des hôpitaux. Ceci augmente la coopération des patients dans leur traitement et leur permet de mieux maîtriser leur maladie. Le projet comprend également la planification d’un institut conjoint de traitement et de formation, et une coopération avec des organismes d’enseignement supérieur et les services de santé du Dalsland. Les organismes d’enseignement et de recherche créés dans le cadre des projets de Strömstad et de Fredrikstad devraient à terme servir de modèles à une coopération régionale élargie. Budget: SEK 600,000 (FEDER) Contact: Public Health Services of the Local Authorities/Municipalities Bohuslandstinget (Suède) http://server.liku.no/INTERREG/prodkat.html Construction of a Cross-Border Medical Station (D/CZ) Le Centre médical de Dippoldiswalde (D) se situe près de la frontière avec la République tchèque, région importante pour le tourisme et en particulier les sports d’hiver. Le centre est également sollicité en raison de la proximité de l’E55, sur laquelle se trouve le poste-frontière de Zinnwald/Cinovec. Le matériel et le niveau du centre médical actuel sont très faibles, et les patients tchèques sont souvent emmenés au district de Teplice (République tchèque). Les services de secours des deux pays sont fréquemment appelés à intervenir ensemble sur la partie frontalière de l’E55, particulièrement difficile. Le nouveau Centre médical de Dippoldiswalde assistera les services médicaux locaux ainsi que la Croix-Rouge allemande. Cette dernière dépasse les limites de son mandat habituel pour s’engager dans une coopération transfrontalière avec la Croix-Rouge tchèque du district de Teplice, et en particulier sur un projet spécifique sur le sida géré par le Ministère de la Santé et des Affaires sociales de Saxe (Sächsisches Ministerium für Soziales, Gesundheit und Familie) et financé par l’UE. L’organisation et le maintien efficaces des services médicaux d’urgence constitue une obligation importante pour les collectivités. La réalisation de ce projet devrait aboutir à la poursuite du processus de coopération dans ce domaine et à une participation accrue d’organisations connexes, et servir d’exemple pour la coopération transfrontalière d’organisations bénévoles médicales et de secourisme. Budget: EURO 1 000 000 contribution INTERREG II Contact: Euroregion Elbe Labe Zehistaer Straße 9 D-01796 Pirna Tel.: +49 3501 520013 Fax: +49 3501 527457 C 7 Santé et services sociaux 164 Guide pratique de la coopération transfrontalière CHAPITRE C 8 : LA CULTURE ET LES MÉDIAS EN BREF: Dans le présent chapitre sont présentés les questions clefs et les possibilités de coopération dans le secteur socioculturel, ainsi que des exemples de la façon dont celles-ci sont mises en œuvre dans les régions transfrontalières existantes. L’accent est mis sur le fait que la coopération socioculturelle n’est pas seulement importante pour l’enrichissement des conditions de vie au quotidien dans la région frontalière, car elle joue aussi un rôle majeur dans le développement d’autres formes de coopération (par ex. en matière d’infrastructure et de commerce), qui constituent souvent le premier pas vers l’établissement de liens entre les peuples. POINTS CLES: • • • • • La coopération socioculturelle permet de susciter une prise de conscience mutuelle des différences et des aspects communs de la culture, de la société et des traditions, facteurs importants dans le développement de l’économie et d’autres formes de coopération dans les régions transfrontalières. La forme de coopération la plus répandue se trouve dans les activités destinées à rassembler les personnes, notamment par l’organisation de manifestations culturelles et sportives. La mise en place de structures permanentes dédiées aux échanges d’informations sur la culture, l’histoire et l’économie de la réunion frontalière peut jouer une part non négligeable dans l’élaboration d’une stratégie de coopération élargie. Dans une région frontalière, l’expérience démontre que la télévision, la radio et la presse sont les principaux moyens de faciliter la coopération. La coopération socioculturelle transfrontalière dans tous les domaines est une condition préalable à toute coopération durable en matière d’économie, d’environnement et d’infrastructure. EXEMPLES: Rencontres entre personnes intéressées par la musique (E/P) Réseau de musées (A/SLO) Itinéraires culturels : circuit des monastères orthodoxes (GR/AL/FYROM/BUL) Echanges internationaux de jeunes (A/SLO) Festival de musiques de Saxe et de Bohême (D/CZ) Centre de congrès et d’expositions à Monodendri (GR/AL) Ouverture d’un centre culturel et artistique interrégional (HU/SLO) Agriculture écologique et camp de vacances pour enfants (D/PL/CZ) Radio Poméranie (D/PL) Sami Radio (N/FIN/S) Citoyenneté transfrontalière (B/F) Alpes-Danube-Adriatique (Europe centrale) Programme de coopération : RTP-TV Galicia (E/P) Magazine transfrontalier (PL/UKR) Programme médiatique nord-sud (IRL/NI) Quelques exemples choisis dans la feuille d’information V LACE C 8 Culture et Médias 166 Guide pratique de la coopération transfrontalière GENERALITES Contexte Tant l’Union européenne que l’Europe élargie, qui ne cessent chaque jour de se rapprocher davantage l’une de l’autre, ont été façonnées non seulement par une histoire et une culture communes, mais aussi par leurs frontières nationales. Ces «stigmates de l’histoire» ont créé une «mosaïque de paysages historiques», dont les lignes de démarcation partagent souvent des régions historiques et leurs populations. Nous ne devrions pas oublier ces « stigmates de l’histoire » ni en exagérer l’importance. Le rôle joué par la coopération transfrontalière dans le processus d’intégration européenne est par conséquent essentiel. Elle permet en premier lieu de pallier les inconvénients engendrés par ces frontières. Deuxièmement, elle aide les régions transfrontalières à surmonter les obstacles liés à leur isolement à l’intérieur même de leur pays, et troisièmement, elle contribue à améliorer les conditions de vie des populations. La coopération transfrontalière doit donc s’étendre à tous les domaines de la vie, que ceux-ci soient d’ordre culturel, social, économique ou liés aux infrastructures. La connaissance et la compréhension des traits socioculturels distinctifs d’un voisin sont des conditions préalables à l’instauration de la confiance. Une coopération socioculturelle transfrontalière dans chaque domaine de la vie constitue une condition préalable à une coopération durable en matière d’économie, d’environ-nement et d’infrastructure. C 8 Culture et Médias Elle implique de chercher en permanence à éliminer la méfiance et les a priori, et à instaurer la confiance dans les régions frontalières voisines. Il s’agit d’un processus que chaque génération doit remettre entièrement en question depuis le début. Une connaissance approfondie de la région transfrontalière en son entier, avec ses conditions géographiques, structurelles, économiques, socioculturelles et historiques, est par conséquent indispensable pour susciter une prise de conscience quant aux similitudes et aux traits distinctifs entre les cultures, les sociétés, les traditions et les divers modes de vie. Cette connaissance constitue la condition préliminaire la plus cruciale dans le cadre d’une participation active de toutes les catégories socio-politiques et de tous les citoyens dans tout type de coopération transfrontalière et dans chaque domaine de la vie. La coopération socioculturelle transfrontalière permet aussi de découvrir les institutions régionales ou locales (associations professionnelles, syndicats, entreprises publiques ou privées, pouvoirs régionaux et locaux, etc.) qui devront véritablement jouer une part active dans le processus de développement régional transfrontalier. En résumé, la coopération socioculturelle transfrontalière enrichit la vie sociale, culturelle et économique des populations. Elle a par conséquent des effets décisifs sur la qualité de vie des populations vivant de chaque côté d’une frontière. En même temps, elle accroît à la fois l’attrait de la région en tant que zone d’activités économiques et son pouvoir d’attirer des investisseurs potentiels. Les nombreux projets qui 167 Guide pratique de la coopération transfrontalière font partie des 59 programmes INTERREG IIA et la plupart des programmes Phare CBC en sont le témoignage. Affaires culturelles et politique de l’Union européenne en matière de médias 2.1 Politique culturelle Bien que la politique culturelle de l’UE soit considérée par les Etats membres comme un domaine qui ressort – et qui doit ressortir – en premier lieu du domaine national, la Commission européenne a dès 1977 publié une communication sur la «politique culturelle». A partir de 1982, avec l’octroi des premiers fonds dans ce domaine, les aspects culturels occupent une position de plus en plus importante dans la politique de l’UE. A la suite de la promulgation de l’acte unique européen, un Conseil des Ministres responsables des affaires culturelles est instauré en 1992. Parallèlement à une augmentation des fonds accordés, 1992 a également vu la mise en place du cadre de la politique européenne en matière de culture. Le fondement des initiatives européennes de ce type est inscrit à l’art. 128 du traité de Maastricht sur l’Union européenne (1992), qui dispose les pouvoirs applicables et les domaines éligibles en vue d’un financement sous le couvert de la politique culturelle de l’UE. En particulier, le chapitre 4 impose que les aspects culturels soient pris en compte dans toutes les politiques de l’UE (principe de la prise en considération des aspects culturels). Une résolution doit être adoptée à l’unanimité par le Conseil des Ministres responsables des affaires culturelles pour permettre la mise en C 8 Culture et Médias œuvre des programmes culturels de l’UE (par ex. Raphaël, Kaléidoscope, Ariane, Media). Des fonds ont été débloqués en faveur de projets pilotes revêtant un aspect culturel, conformément à l’art. 10 du règlement portant dispositions générales sur le Fonds européen de développement. Les chiffres démontrent que parmi toutes les initiatives orientées vers la culture, seul un petit nombre d’entre elles s’inscrivent dans le cadre de programmes culturels spéciaux de l’UE et de programmes européens dans les domaines social et éducatif, et qu’une vaste majorité d’entre eux bénéficient du soutien des Fonds structurel européens, en particulier du Fonds européen de développement régional. Une évaluation des programmes INTERREG I et IIA démontre que l’appui envers des projets socioculturels, notamment par l’octroi de fonds en faveur de projets de petite taille ou destinés à rapprocher les peuples, est à l’évidence nécessaire dans toutes les régions transfrontalières d’Europe. Une profusion d’initiatives aux dimensions réduites est par conséquent susceptible de bénéficier d'un soutien dans le cadre des programmes INTERREG et Phare CBC, qui ont un effet durable sur la coopération transfrontalière. Leur réussite réside essentiellement en la création d’un climat propice à inciter les gens et les entreprises à s’installer dans les zones transfrontalières et à corriger les facteurs qui, auparavant, les rendaient peu attrayantes en tant que lieux d’implantation d’entreprises. De la sorte, la culture devient une composante importante dans la mise en place d’activités commerciales. 168 Guide pratique de la coopération transfrontalière Sur l’ordre du Parlement européen (PE), la Commission européenne a rédigé en 1996 une communication intitulée «Politique de cohésion et culture» (COM (96) 512). Dans ce document étaient notamment mis en évidence les points de vue les plus importants et le cadre juridique d’une politique européenne dans le domaine de la culture, l’importance d’une politique culturelle dans le développement régional et l’emploi, les potentialités et les perspectives d’avenir des frontières. La Commission européenne a aussi souligné l’étroitesse des liens existant entre la vie culturelle (public, institutions culturelles et socioculturelles : théâtres, musées, galeries d’art, bâtiments historiques urbains et ruraux, et la province) et les entreprises culturelles (musique, arts, littérature, cinéma et télévision, architecture, arts et artisanat, protection des monuments, tourisme). Pour cette raison, il ne faudra sans doute plus attendre longtemps avant que les fonds structurels de l’UE soient utilisés à l’appui d’initiatives culturelles conçues pour favoriser la cohésion économique et sociale, ainsi qu’un développement harmonieux de la communauté. Dans son appel à propositions d’initiatives culturelles (C (95) 253/11), la Commission interprétait la culture sous trois aspects : • La culture en tant que source essentielle d’emplois, par le biais d’activités liées à la préservation du patrimoine historico-culturel, d’une part, et de produits culturels ayant une incidence directe ou indirecte sur l’emploi, d’autre part (services, PME) ; • La culture en tant que facteur à l’importance croissante de C 8 Culture et Médias l’amélioration des potentialités d’une région en tant que lieu de destination des investissements futurs, et ne contribuant pas seulement à l’amélioration de l’image et de l’attrait d’une région, dans la mesure où elle peut faire renaître des zones urbaines et rurales ; • La culture au service de l’intégration sociale et d’une cohésion sociale renforcée. Dans le contexte de sa politique régionale, l’Union européenne s’efforce de parvenir à une intégration des mesures en faveur de la culture et du développement. Elle favorise une approche du bas vers le haut, qui sera ensuite améliorée en suivant une procédure inverse (révision des objectifs et des initiatives dans un sens vertical ascendant puis descendant). Les programmes INTERREG et Phare CBC ont révélé toute l’importance de compléter les mesures économiques par des mesures socioculturelles, qui contribuent à atteindre les objectifs économiques fixés. Dans ce sens, INTERREG IIA et Phare CBC offrent des potentialités considérables dans le cadre du financement de projets de petite taille et destinés à rapprocher les peuples. Toutefois, la réalisation de ces potentialités est souvent freinée par les dispositions des règlements relatifs aux fonds structurels et aux programmes Phare (ainsi que par les lignes directrices concernant INTERREG et la réglementation se rapportant au programme Phare CBC), et la façon dont elles sont interprétées dans les différents contextes nationaux. De plus, les différences entre les dispositions relatives aux programmes INTERREG et Phare CBC imposent des contraintes 169 Guide pratique de la coopération transfrontalière supplémentaires aux régions frontalières et transfrontalières qui tentent de combiner les fonds en provenance de ces deux sources pour financer d’authentiques projets transfrontaliers. 2.2. Politique en matière de médias Le fondement juridique de la politique de l’UE dans le domaine des médias est inscrit à la fois à l’art. 128 du traité CE (culture), aux art. 59 et 60 du traité CE (libre circulation des services), et à l’art. 130 f & q du traité CE (politique en matière de recherche et de technologies). Dans le cadre de sa fonction sociopolitique, toute politique des médias, en particulier celle qui touche les régions transfrontalières, doit parvenir à assurer un difficile équilibre entre les exigences culturelles et commerciales. A l’inverse de la culture en soi, les médias sont avant tout des produits économiques, et à ce titre, ils sont régis par les règles du marché unique européen. La politique européenne des médias comporte trois priorités principales : 1. Création d’un marché européen des médias, par une harmonisation des réglementations portant sur l’offre. Elle a pour but de veiller à ce que la diffusion de produits télévisuels par-delà les frontières, virtuellement inévitable dans la pratique (en particulier dans le cas de pays immédiatement voisins) ne viole pas les règles établies par l’Etat où sont captés les signaux. A la base de ce qui précède figure la directive de 1989 « Télévisions sans frontière » de la CE. Toutefois, la Commission a présenté en 1995 et 1996 des propositions d’une portée plus C 8 Culture et Médias étendue, mais celles-ci n’ont pas obtenu l’aval du Conseil. 2. Depuis la fin des années 80, promotion des infrastructures dans le domaine de l’audiovisuel. Etant donné la grande importance accordée aux productions cinématographiques et télévisuelles de l’UE en tant qu’instruments de diffusion de la culture et de l’identité européenne, la Commission a présenté en 1994 un Livre vert visant à renforcer l’industrie de la programmation, en même temps qu’elle augmentait le montant des fonds budgétaires alloués au programme MEDIA dans le déroulement de la seconde phase de ce programme durant les années 1996 à 2000. 3. Une normalisation par le biais de l’introduction d’une norme relative à la télévision à haute définition, dans le but de surmonter les problèmes liés à la disparité des systèmes de télévision (plan d’action quadriennal à partir de 1993). La Commission européenne considère que la société de l’information du multimédia est une grande chance pour l’Europe, sur les plans de ses aspects commerciaux et de ses potentialités à forger une identité européenne. En outre, des projets conjoints, qui concernent notamment la chaîne en cinq langues Euronews, la chaîne artistique européenne ARTE, de même qu’une profusion de programmes transfrontaliers sur des sujets divers, contribuent tous à apporter une dimension européenne dans les médias qui font partie de notre vie de tous les jours. 170 Guide pratique de la coopération transfrontalière Objectifs et initiatives • Même si des structures européennes et nationales en fournissent le cadre, la véritable coopération socioculturelle se déroule aux échelons régional et local. Ce qui peut souvent passer pour une « théorie » européenne aux yeux des gens vivant loin des frontières devient une « réalité » pratique et quotidienne pour les populations des régions transfrontalières. Ce sont elles qui ont à pâtir des conséquences de la frontière sur laquelle elles vivent. En dépit du marché unique européen, la concentration des problèmes de l’Europe dans les zones transfrontalières est telle qu’ils semblent avoir été grossis sous l’effet d’une loupe. Les obstacles à y surmonter concernent les structures administratives, les systèmes juridiques, les législations sociales, les services ou les investissements peu judicieux dans les services, et les domaines sociaux. • 3. Il est par conséquent extrêmement urgent que dans le domaine socioculturel, des stratégies conjointes et des réseaux transnationaux soient mis en place aux niveaux régional et/ou local, afin que les problèmes soient systématiquement traités et résolus (sur un plan bilatéral ou trilatéral) en partenariat avec les pouvoirs nationaux respectifs. Par conséquent, les régions frontalières et transfrontalières sont la force motrice de cette coopération, puisqu’elles trouvent un intérêt fondamental à l’obtention de résultats pratiques. Les objectifs importants d’une coopération socioculturelle d’avenir dans les régions frontalières et transfrontalières sont les suivants : C 8 Culture et Médias • • • • • • Coopération transfrontalière dans tous les domaines de la culture, Développement des zones prioritairement culturelles au niveau régional et amélioration de l’offre relative aux «points forts» de la région, Meilleure prise en compte des ressources culturelles dans l’offre proposée des deux côtés de la frontière, Amélioration des systèmes d’information relatifs aux ressources culturelles offertes, aux projets, aux artistes, etc. Mise d’équipements d’apprentissage de la langue du pays voisin à la disposition de tous les types d’enseignement, Mise en place et amélioration du transport frontalier à petite échelle dans certaines régions frontalières (en particulier celles non couvertes par les accords de Schengen), dans le but de faciliter les contacts socioculturels, Résolution des problèmes socioculturels engendrés par l’accroissement du nombre de navetteurs transfrontaliers (qui se déplacent pour des motifs à la fois professionnels et personnels), Développement de projets de tourisme culturel ou historicoculturel. Les initiatives pratiques, conçues en vue de favoriser la coopération socioculturelle transfrontalière sur la base des objectifs évoqués cidessus, s’étendent à : • la participation des personnes, des pouvoirs publics et politiques, ainsi que des institutions sociales (par ex. : écoles, Eglises, bibliothèques, associations culturelles, musées, centres éducatifs pour adultes et jeunes, de même 171 Guide pratique de la coopération transfrontalière • • • • • • que les organismes chargés de la préservation des monuments historiques, etc.) des deux côtés de la frontière, la diffusion permanente et régulière d’informations sur la situation historique, socioculturelle, géographique, structurelle et économique de la région transfrontalière, la formation d’experts engagés (éléments moteurs) dans tous les domaines professionnels et privés, la promotion de partenariats, de rencontres de jeunes, de rassemblements familiaux, de manifestations sportives, d’échanges entre fonctionnaires publics, de séminaires, de conférences d’étude, de rencontres œcuméniques, d’événements thématiques, etc., autour de questions liées à la région transfrontalière, incorporation de l’étude de la langue du pays voisin dans les programmes de tous les établissements d’enseignement, instauration d’une égalité des droits et acquisition d’une connaissance approfondie de la langue ou du dialecte du pays voisin, qui font partie intégrante du développement transfrontalier régional et constituent une condition préalable à toute communication, élaboration de matériels didactiques transfrontaliers (par ex. en géographie et en histoire), destinés à tous les degrés de l’enseignement, C 8 Culture et Médias • • • • • soutien des minorités, notamment par l’imposition d’obligations de respect mutuel envers les différentes cultures et la fourniture des équipements nécessaires à ce processus (écoles, bibliothèques, etc.), le dressement de cartes de la région transfrontalière donnant un aperçu complet de la zone, publications, coopération des médias dans la publication permanente d’articles conjoints et la mise au point de programmes radiophoniques et télévisuels particuliers à la région transfrontalière, l’institution d’une association de presse transfrontalière, le développement et la promotion conjointe d’importantes organisations régionales et transrégionales en vue de représentations transfrontalières (théâtres, orchestres, troupes de danseurs, installations historicoculturelles, etc.), création d’un réseau « Culture et médias », dans le but à la fois de relier les médias aux ressources culturelles offertes par les régions et les zones frontalières d’un pays en particulier, et de prodiguer des conseils sur l’accessibilité (autobus, chemin de fer, liaisons routières) et sur des tarifs transfrontaliers (abonnements à des manifestations culturelles, à des bibliothèques, etc.). 172 Guide pratique de la coopération transfrontalière FICHES-INFOS LACE : PROGRAMMES SÉLECTONNÉS De nombreux programmes INTERREG II A comportent une priorité socioculturelle ou assimilée. Quelques programmes sélectionnés sont résumés dans les pages qui suivent. Des informations plus complètes à leur sujet sont contenues dans les fiches-infos V LACE . INTERREG IIA – programme n° 1 : Euregio Maas-Rhein – Maas-Rijn – Meuse-Rhin (B/D/NL) Une enquête de marché conduite dans le cadre d’INTERREG I a démontré que seuls 4 % de la population de cette région transfrontalière connaissaient l’appellation Eurégion Meuse-Rhin. Le succès ou l’échec de la coopération transfrontalière est en grande partie tributaire de l’implication et de la participation active de ses citoyens. C’est pourquoi le programme INTERREG IIA offre de nouvelles occasions de parvenir à une meilleure intégration sociale dans cette Eurégion, dans le but de consolider les liens entre les sous-régions. Dans ce contexte, l’Eurégion Meuse-Rhin s’est concentrée sur deux domaines d’activités principaux : • constitution d’un réseau de communication entre la population et les pouvoirs publics, par la promotion et l’intensification des contacts et des manifestations, la diffusion d’informations sur les activités transfrontalières ainsi que le développement et la promotion des médias de l’Eurégion ; • signature d’accords en matière de politique sociale et de soins de santé dans le cadre de projets pilotes. Ils autorisent notamment les populations à choisir librement les services de soins de santé, qui comprennent une assistance transfrontalière envers les toxicomanes, des services d’aide à domicile et de soins aux personnes âgées, des services de secours d’urgence et de transport par ambulance propres à cette Eurégion. Sous le couvert du programme INTERREG II-A, une somme totale de 10,6 millions euros (15 %) a été allouée à ces deux domaines d’initiatives, dont 5,3 millions euros (soit 50 %) ont été octroyés par l’UE. Ceci illustre toute l’importance de la place réellement accordée à «l’intégration socioculturelle» dans la coopération transfrontalière. Contact: Euregio Maas-Rijn Limburglaan 10 NL - 6229 GA Maastricht, Pays-Bas Tél.: + 31 43 897492 Fax: + 31 43 617522 C 8 Culture et Médias 173 Guide pratique de la coopération transfrontalière INTERREG IIA – programme n° 16 : Alpenrhein/ Bodensee/Hochrhein (D/A/CH) La priorité 4 (Education et Culture) du programme a bénéficié d’un montant s’élevant à 15 % du total des ressources. Il s’agissait là d’une augmentation importante par rapport à INTERREG I, où les priorités relatives à l’éducation et au marché de l’emploi n’avaient été financées qu’à concurrence de 21.000 euros (soit un peu moins de 1 % du budget total). INTERREG IIA fait face à la lenteur du développement de la coopération transfrontalière dans les domaines de l’éducation et de la culture en incitant à des échanges d’informations et au dialogue par un recours aux technologies de l’information et de la communication. Il a été admis que des projets centrés sur des thèmes essentiellement culturels pouvaient apporter une contribution non négligeable au développement d’une identité culturelle conjointe au sein des communautés locales vivant dans une région transfrontalière, tout en donnant de l’élan à une Europe plus intégrée. Parmi les exemples de projets soutenus par INTERREG IIA figurent : Triangel : festival transfrontalier (Allemagne, Autriche, Suisse) de théâtre de la jeunesse, durant lequel sont jouées des pièces écrites dans les trois pays. Le festival de 1997, qui s’est déroulé du 14 au 22 juin, a attiré 8.500 personnes vers les différentes manifestations organisées dans les villes de Constance et de St Gall. Le financement accordé par INTERREG IIA a servi de tremplin à ce festival, avec l’espoir de pérenniser celuici. Le projet germano-suisse Brückenschlag a pour vocation de développer une identité régionale transfrontalière en incitant au dialogue entre les personnes ainsi qu’aux échanges de savoir-faire dans le secteur de la culture. Il implique diverses activités liées à une coopération transfrontalière entre les communes, les clubs, les associations, les artistes et les groupes de jeunes. Jakobsweg est un projet qui prévoit de prolonger l’itinéraire historique du pèlerinage vers Saint Jacques de Compostelle à travers le nord-est de la Suisse et le sud-ouest de l’Allemagne. La route sera jalonnée d’indicateurs et de panneaux explicatifs. Des expositions seront organisées et des ouvrages édités dans l’objectif de faire mieux connaître et de mettre en relief les aspects historiques de cet itinéraire. Contact: Regierungspräsidium Tübingen, Referat 21 Konrad-Adenauer Strasse, 20 D - 72072 Tübingen, Allemagne Tél.: + 49 7071 757-0 Fax: + 49 7071 757-3190 REGIO Büro Bodensee, Benediktinerplatz 1, D - 78467 Konstanz, Allemagne Tél.: + 49 7531 527 22 Fax: + 49 7531 52869 e-mail : [email protected] C 8 Culture et Médias 174 Guide pratique de la coopération transfrontalière INTERREG IIA - programme n° 29 : Pyrénées (E/F) Le programme soutient diverses activités dans le domaine socioculturel, parmi lesquelles : • • • • • • • • • création d’outils bilingues dans le cadre de l’information et de la communication, dans le but d’aider les populations des deux côtés de la frontière à mieux se connaître mutuellement ; appui à des manifestations transfrontalières ; échanges destinés à encourager la coopération dans les domaines des soins de santé et de l’éducation ; soutien en faveur de la création et du développement de réseaux de recherches centrés sur les problèmes transfrontaliers ; création d’une banque d’images pyrénéennes ; pose de réseaux câblés ; étude stratégique et prospective du problème posé par la réception des programmes des chaînes de télévision espagnoles diffusés par ondes hertziennes ; création de produits touristiques transfrontaliers thématiques et orientés vers la culture ; activités culturelles dans le but d’aider les populations des deux côtés de la frontière à mieux se connaître. Contact: Secrétariat aux Affaires Régionales Préfecture de la Région Midi-Pyrénées, 7, Boulevard de la Gare -Quai de l’Etoile F - 31500 Toulouse, France Tél.: + 33 5 61 33 40 00 Fax: + 33 5 61 33 36 81 Ministerio de Economía y Hacienda Dirección General de Planificación Paseo de la Castellana, 162, E-28046 Madrid, Espagne Tél.: + 34 1 583 51 00 Fax: + 34 1 583 0 62 C 8 Culture et Médias 175 Guide pratique de la coopération transfrontalière INTERREG IIA - programme N° 57 : Ett Gränslöst Samarbete (N/S) Toute cette région transfrontalière est richement dotée de forêts, de lacs et de canaux, d’un large éventail de bien culturels, parmi lesquels des peintures rupestres, des fortifications érigées aux frontières, des églises médiévales, ainsi que de côtes escarpées au charme fascinant, bordées d’îlots rocheux dans le Skagerrak, et de villes et de villages attrayants, où le commerce traditionnel côtoie l’histoire de l’ère industrielle moderne. Les principales attractions touristiques comprennent le canal de Dals, la forteresse de Fredriksen (construite de 1661 à 1671) à Halden et la cité historique de Fredrikstad. L’objectif est de reconstituer, de préserver et de développer le patrimoine culturel de la région afin de renforcer son identité culturelle et de dynamiser un tourisme culturel. A cette fin ont été menées les initiatives ci-après : • • • • manifestations culturelles conjointes ; préservation et consolidation de l’environnement naturel en améliorant l’accès à l’histoire de la culture ; information et publicité sur la région dans les médias ; développement d’institutions culturelles. Les principaux indicateurs de la réussite de ces mesures, en faveur desquelles une somme de 7,22 millions euros a été octroyée dans le cadre du programme pour les années 1996 à 1999, portent sur les nombres de visiteurs, de nuitées, d’emplois créés et de manifestations culturelles organisées. Conformément aux objectifs du domaine prioritaire de la culture et du tourisme, un certain nombre de projets ont été réalisés. Ceux-ci se sont étendus à des représentations théâtrales, à des projets en multimédia dans la région transfrontalière, à l’organisation de courses à la voile transfrontalières, aux peintures rupestres de l’âge du bronze sur la route E6 et à un certain nombre d’études préliminaires. Dans ce domaine prioritaire, le projet le plus important a concerné l’écomusée de Gränsland, réalisé conjointement par des musées de toute la région transfrontalière et impliquant un grand nombre de petits projets relatifs à des zones vertes rurales et à des centres pour visiteurs. Contact: INTERREG IIA Sekretariatet, Bohuslän/Dalsland-Östfold EU-Kontoret, Länsstyrelsen Göteborgs och Bohus Län Box 799, S-451 26 Uddevalla, Suède Tél.: + 46 0522-81783 Fax: + 46 0522 511 948 C 8 Culture et Médias 176 Guide pratique de la coopération transfrontalière FICHE-INFOS LACE : QUELQUES PROJETS SÉLECTIONNÉS Les fiches-infos V LACE comprennnent des informations sur plusieurs projets relatifs aux bonnes pratiques dans le domaine de la coopération socioculturelle, que nous avons résumés ci-après : Ecomusée de Gränsland (S/N) Ce projet réunit des institutions locales suédoises et norvégiennes en charge du tourisme, de la culture et de l’emploi de chaque côté de la frontière entre la Suède et la Norvège. Il favorise de petits projets destinés à préserver et à promouvoir les zones rurales et les bâtiments historiques de la région. Afin d’attirer les visiteurs, des points d’information et des centres d’accueil ont été créés, tandis que des brochures et des cartes ont été largement diffusées. Contact: Länsmuseet I Göteborgs och Bohus Län Box 403 S-45119 Uddevalla Tél:+46 522 656531 Fax:46 522 656505 Halden Historike Samlinger (N) Rod Herregard N-1771 Halden Tél: +47 69 185411 Fax: +47 69 186510 Culture et tourisme dans la région de Kvarken (FIN/S) Une priorité importante du programme INTERREG IIA dans la région transfrontalière de Kvarken, entre la Suède et la Finlande, a consisté à promouvoir un tourisme et des activités culturelles conjointes, destinées à bâtir une identité culturelle propre au Kvarken. Les principaux projets ayant bénéficié d’un appui incluent l’organisation de manifestations musicales, une coopération entre des sociétés organisatrices de concerts et des orchestres, notamment dans le cadre de “Musique dans le Kvarken II”, avec l’organisation d’une série de concerts transfrontaliers, de la manifestation Opéra dans le Kvarken, qui a consisté en quatre représentations de l’Orlando de Haendel, et de Jazz Kvarken, avec 32 concerts qui se sont déroulés dans la région transfrontalière. Contact: INTERREG Secretariat Kvarken Pob 443 S- 90109 Umea Tél: + 46 90 163 729 Fax: +46 90 163 719 INTERREG Secretariat Kvarken Handelesplanaden 23A FIN-65100 Vasa Tél: +358 6324 2201 Fax: +358 6324 2209 C 8 Culture et Médias 177 Guide pratique de la coopération transfrontalière Réseau de villes et sites historiques fortifiés (B/F/UK) La création d’un réseau de villes et sites fortifiés du Kent, du Nord – Pas-de-Calais et de Flandre occidentale a entraîné l’ouverture d’une piste et d’itinéraires de promenade autour de chacune des fortifications, l’édition d’une brochure en quatre langues, contenant des cartes et d’autres informations pratiques sur tous les sites, et l’élaboration de matériels éducatifs sur les sites à l’usage des organismes de tourisme et des enseignants. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une coopération élargie entre les 3 régions, et son but est de créer à long terme un produit touristique unique pour les trois régions, centré sur les fortifications et l’histoire qui les entoure. Contact: Provinciebestuur West-Vlaanderen Mevr. Griet Hoflack Koning Leopold III-laan 41 8200 Sint Andries Tel: +32 50 40 31 11 Fax: +32 50 40 31 10 Desde la Raya : programmes radiophoniques transfrontaliers L’objectif de ce projet est de susciter une prise de conscience sur les questions liées à la coopération transfrontalière entre l’Espagne et le Portugal. Les programmes radiophoniques, auxquels prennent part des représentants des diverses villes des deux côtés de la frontière, comportent des débats sur un large éventail de sujets, notamment l’industrie du liège, l’agriculture, le tourisme, l’éducation, le flamenco et le fado. Les programmes ont été diffusés deux fois par semaine. La production a été assurée grâce à la mise à disposition de locaux pendant toute la durée du projet et à l’envoi de participants par les municipalités des villes espagnoles et portugaises respectives. Contact: GIT Merida Gabinete de Iniciativas Transfronterizas Paseo de Roma s/n Módulo B, 2ª planta E-06800 Mérida (Badajoz) Tél. : 00 34 924 38 5692 Fax: 00 34 924 38 5395 E-mail: [email protected] GIT Evora Estrada das Piscinas 193 P-7000 Evora Tél: +351 66 74 0300 Fax: +351 66 26562 C 8 Culture et Médias 178 Guide pratique de la coopération transfrontalière Magazine télévisuel “Hier-Her” Hier-Her est le titre d’une émission télévisuelle indépendante, produite par les stations de télévision situées dans les régions allemande du Schleswig et danoise du Sonderjylland. Son objectif d’ensemble est de fournir des informations régulières sur les deux régions dans le but d’éveiller l’intérêt du public envers ses voisins vivant de l’autre côté de la frontière, d’offrir des aperçus de la culture, de l’histoire et du mode de vie des deux régions, de favoriser la tolérance entre les populations habitant de part et d’autre de la frontière, et de dynamiser la communication grâce à une meilleure connaissance de la langue, de la zone locale et de l’ensemble de la région. Contact: TVSyd (DK) Holding El-Vej 2B DK-6000 Kolding Tel: +45 76 30 31 32 Fax: +45 76 30 31 89 NDR (D) Kiel Landesfunkhaus Schleswig-Holstein Postfach 3480 D-24033 Kiel Tél.: +49 4319 876340 Fax: +49 4319 876413 Une centaine de rencontres des deux côtés de la frontière (D/PL) Ce projet, qui s’est déroulé entre 1995 et 1999, a servi à promouvoir des actions et des manifestations entre les institutions et les populations de l’Eurégion Spree-Neisse-Bober. Des projets dans les domaines de l’éducation, de la culture, de la jeunesse, des sports et des affaires sociales ont bénéficié de montants allant jusqu’à 1.500 euros. Parmi les projets financés figurent le premier festival Euro-sports organisé dans cette Eurégion, un événement artistique germano-polonais, un festival de films pour enfants et un atelier d’art. Contact: Bureau allemand : Euroregion Spree-Neiße-Bober Uferstr. 22-26 D-03172 Guben Tél.: +49 3561 31 33 Fax: +49 3561 31 71 Bureau polonais : Euroregion Spree-Neiße-Bober Ul. Piastowska 18 PL-66-620 Gubin Tél.: +48 68 59 5647 Fax +48 68 59 5647 C 8 Culture et Médias 179 Guide pratique de la coopération transfrontalière AUTRES EXEMPLES DE PROJETS Les régions transfrontalières de l’UE et de l’Europe centrale et orientale ont acquis une profusion d’expériences sur la façon de mener dans la pratique des activités socioculturelles. Voici quelques exemples de bonnes pratiques : . 1. Contacts, échanges, mises en réseau Rencontres entre personnes intéressées par la musique (E/P) Ce projet impliquant la Galice (E) et le Nord du Portugal (P) a consisté en l’organisation d’un certain nombre de manifestations centrées sur le thème de la coopération musicale transfrontalière. Leurs participants ont débattu sur des thèmes tels que celui de la culture en tant que facteur du développement social et économique, d’activités culturelles récentes dans les deux régions ainsi que des possibilités de disposer d’une politique plus officielle en matière de coopération culturelle. Depuis les premières d’entre ces activités, bon nombre de liens bilatéraux ont été noués entre musiciens issus des deux zones frontalières. Contact: Comunidade de Trabalho Galiza-Norte de Portugal Rua Rainha D. Estefânia, 251 P-4050 PORTO Tél. : +351 2 6086300 Fax: +351 26086305; Rua dos Féans, 5 – Baixo; E-15706 Santiago de Compostela; Tél. : +34 981 541002 Fax : +34 981 541003 http://www.galicia-nortept.org C 8 Culture et Médias 180 Guide pratique de la coopération transfrontalière Un réseau de musées (A/SLO) Les cinq musées archéologiques situés en Styrie méridionale (A) présentent d’énormes potentialités, demeurées jusqu’à présent inexploitées, en matière de culture et de tourisme. Le manque de moyens financiers et humains a empêché le développement et l’offre d’un service de qualité aux personnes intéressées. Grâce à l’aide de INTERREG IIA, un projet, dont la tâche initiale est d’élaborer un concept de musée convivial pour les visiteurs, est en cours de réalisation depuis février 1998. Une mise en réseau des musées permettra de coordonner et d’organiser des manifestations conjointes. Ces dernières comprennent des activités destinées à susciter l’intérêt les visiteurs envers les débuts de l’histoire de la région, par l’organisation de ballades historiques, d’ateliers scolaires ou de festivals dans les musées. Afin de permettre à toute la région de bénéficier de ce réseau, des efforts sont déployés en vue de collaborer avec des institutions et des entreprises culturelles. Au vu de leur préhistoire commune, le projet tente de nouer des liens avec les musées archéologiques situés en Slovénie. Un marketing conjoint facilitera la création d’un logo transfrontalier et l’édition d’une brochure publicitaire. Budget: 218.023 euros, montant financé à concurrence de 80% par INTERREG IIA Contact: Museumsverband für Kulturvermittlung Südsteiermark Bahnhofstr. 12a A – 8430 Leibnitz Tél. +43.3452.86.884 Fax +43.3452.86885 C 8 Culture et Médias 181 Guide pratique de la coopération transfrontalière 2. L’apprentissage de l’histoire, de la culture et de la langue des pays voisins Itinéraires culturels : circuit des monastères orthodoxes (GR/AL/FYROM/BUL) Le projet consiste à élaborer et à publier trois guides touristico-culturels dans lesquels seront évoqués tous les monastères d’Epire, de Crète, de Macédoine orientale, de Macédoine occidentale, de Macédoine centrale, du nord et du sud de la mer Egée, de même que ceux situés dans les régions frontalières en Albanie, FYROM et Bulgarie. En outre, trois films documentaires présenteront tous les aspects de la vie dans les monastères orthodoxes, sur la base des informations contenues dans les guides touristico-culturels. Il s’agit d’un projet qui a permis d’instaurer une coopération transfrontalière dans divers secteurs, notamment entre les paroisses, les pouvoirs locaux, etc., et donc offert la possibilité de nouer des contacts avec les pays voisins pour parvenir à une meilleure compréhension des sociétés et des cultures locales. Budget: 454.974 euros Contact: Ms. Z. Kazazaki; Ministry of Culture Dept. of Educational Affairs Athènes, Grèce Tél. +30 1 8201781 Echanges internationaux de jeunes (A/SLO) Les jeunes représentent la catégorie qui a le plus pâti du fait qu’avant 1990, les populations d’Autriche et de Slovénie étaient totalement isolées les unes des autres. Un projet a été lancé en vue d’aider des adolescents des deux pays à mieux se connaître. L’accent y est mis sur l’apprentissage des conditions de vie et de travail ainsi que de la culture de l’autre, et sur l’établissement de contacts personnels. L’objectif est d’éliminer les a priori mutuels et de susciter une prise de conscience des points communs. Les mouvements de jeunesse de Styrie et de Slovénie planifient et mettent à exécution certaines mesures particulières. Celles-ci comprennent des voyages et des visites d’étude, l’organisation de soirées musicales, de ballades conjointes et de week-ends dédiés à la protection de l’environnement, etc. Les rencontres internationales de jeunes sont précédées de stages linguistiques en vue de favoriser les échanges directs entre les jeunes. Des projets conjoints ont été également réalisés, qui portaient notamment sur l’enregistrement et la collecte de chansons folkloriques issues des deux côtés de la frontière, et sur la publication de recueils de chansons de Styrie et de Slovénie. Une exposition sur la tolérance a été mise sur pied. L’ensemble du projet a été cofinancé au départ des fonds du programme INTERREG IIA pour les années 1995 à 1999. Budget: 114.947 euros ; financés à hauteur de 25% par INTERREG Contact: Steirische Landjugend Krottendorferstr. 81 A – 8052 Graz; Tél. +43.316.8050-7150; [email protected] C 8 Culture et Médias 182 Guide pratique de la coopération transfrontalière Livre de recettes culinaires de l’Estrémadure et de l’Alentejo (E/P) Ce livre a l’ambition de réunir les régions de l’Alentejo et de l’Estrémadure par le biais de leurs traditions culinaires. Le livre procède à une analyse des différences et des points communs existant entre les deux cultures et entre les façons dont les plats traditionnels et les ingrédients sont préparés. Le livre a été publié en espagnol et en portugais et largement diffusé auprès des populations locales. Budget: 9.000 euros, montant de la contribution de INTERREG IIA Contact: Gabinete de Iniciativas Transfronerizas de Mérida Paseo de Roma s/n.-Módulo B / 2ª Planta E-06800 Mérida Tél. +34924385302 Fax +34924385395 [email protected] C 8 Culture et Médias 183 Guide pratique de la coopération transfrontalière 3. Activités et manifestations Festival de musiques de Saxe et de Bohême (D/CZ) Sous la devise «la Culture en tant qu’idéal d’unification», quelque 65 concerts, auxquels ont pris part des artistes de Saxe, de Bohême et d’ailleurs, ont été organisés chaque année depuis 1995. Ce festival est l’événement culturel le plus marquant de toute la région frontalière entre la Saxe et la Bohême. Les manifestations se déroulent dans des palais, des châteaux, des monastères et des églises historiques. Ces programmes de concerts ont dynamisé de façon importante le tourisme transfrontalier et permis la création d’emplois dans les bureaux de coordination du festival situés à Dresde et à Teplice. L’afflux des visiteurs a favorisé un resserrement des liens entre les populations, les artistes et les entreprises de la région frontalière. Contact: Frau Ulrike Tranberg Sächsisch-Böhmisches Musik Festival e.V.; Tiergartenstraße 36 D-01219 Dresde; Allemagne Frau Sylvia Gojowy, Sächsisches Staatsministerium für Wirtschaft und Arbeit, Postfach 10 03 29, D-01073 Dresde Tél. +49 351 564 8338 C 8 Culture et Médias 184 Guide pratique de la coopération transfrontalière 4. Installations et équipements Centre de congrès et d’expositions à Monodendri (GR/AL) Le Centre de congrès et d’expositions de Monodendri est un lieu où de petits groupes peuvent accéder à des technologies modernes afin de poursuivre leurs travaux et parfaire leur éducation. La vocation du Centre est d’être un forum de débat sur des sujets d’intérêt au niveau de la région, de la zone transfrontalière et des Balkans. En outre, il est prévu d’y organiser diverses expositions de peinture, de photographies, de produits artisanaux, etc. de différentes régions, principalement d’Epire et d’Albanie. Le projet prend appui sur le tourisme et la culture dans le but de consolider les liens entre les régions frontalières entre l’Albanie et la Grèce. Il a été estimé que cet exemple de coopération transfrontalière dans le domaine de la culture pourrait être étendu à d’autres pays voisins, notamment la Bulgarie et la FYROM, etc. Budget: Coût total : 454.974 euros, dont 272.984 euros ont été financés par INTERREG IIA Contact: Rizareio Institution Vas. Sofias 24 Athènes - Grèce Tél. +30 1 7219 502 Ouverture d’un centre culturel et artistique interrégional (HU/SLO) Dans le cadre de ce projet, qui bénéficie du soutien du programme Phare Credo, un centre culturel et artistique sera ouvert dans le but de favoriser le développement d’activités artistiques et culturelles dans la zone frontalière entre la Slovénie et la Hongrie. Ce projet a ainsi pour objectif de susciter une prise de conscience des traditions ethnologiques et historico-culturelles des deux régions, ainsi que d’élever le niveau de vie de catégories marginalisées et d’accroître la tolérance entre les habitants vivant des deux côtés de la frontière. Budget: Coût total : 327.449 euros, financé à hauteur de 251.264 euros sous le couvert du programme Phare Contact: Darko Vueko Onej-Drustvo Prekmurske Pobude Trg Zmage 4 9000 Murska Sobota, Slovénie Tél.: 386 69 27 130 [email protected] C 8 Culture et Médias 185 Guide pratique de la coopération transfrontalière 5. Autres projets de rapprochement entre les populations Agriculture écologique et camp de vacances pour enfants (D/PL/CZ) Après les bouleversements de 1990, d’anciens travailleurs et collaborateurs d’une usine de montage de camions (d’une superficie totale de 22.000 m²) ont tenté de sauvegarder les traditions en installant un camp de vacances international sur un site récréatif détenu par l’entreprise. Ils ont obtenu le soutien de la municipalité de Hainewalde (D), située à 10 km seulement des frontières polonaise et tchèque, dans cette région où se rejoignent l’Autriche, la Pologne et la République tchèque. Le projet initial avait pour but de sensibiliser à l’écologie des jeunes issus des trois pays et de susciter parmi eux une confiance mutuelle. Des séries de séjours, chacun d’une durée de plusieurs jours, ont conduit à la mise en place d’une oasis écologique (8.000 m²), avec une station mobile environnementale et un laboratoire de l’environnement. Le second projet, destiné à des étudiants et à des jeunes, et soutenu par le programme INTERREG durant les années 1996 à 1999, a été centré sur la socialisation et l’approfondissement des connaissances de cette patrie commune. L’accent avait été mis sur des thèmes portant sur la vie rurale et les ressources naturelles de la région, notamment en ce qui concerne les coutumes pascales des résidents locaux. Les 68 semaines internationales organisées dans le cadre du projet ont attiré 3.771 participants. La constitution de «Eurohof» en association reconnue permettra au projet de se poursuivre. Budget: 593.354 euros, financé à hauteur de 80% par INTERREG IIA Contact: Eurohof Dreiländereck e.V. Sachsen D – 02779 Hainewalde; Allemagne Tél. +49.35841.2355 http://www.schullandheim.de/lvb/slh/sn015.htm C 8 Culture et Médias 186 Guide pratique de la coopération transfrontalière 6. Médias - Radios Radio Poméranie (D/PL) Radio Poméranie est un magazine radiophonique mensuel, produit conjointement par la station radiophonique publique allemande locale NDR 1 Radio Mecklenburg-Vorpommern et la station radiophonique locale polonaise Polskie Radio Szczecin. Il est diffusé dans les districts frontaliers germano-polonais. Radio Poméranie comprend un échange des actualités locales, les deux studios produisant des comptes-rendus qui seront insérés dans des magazines produits dans la région partenaire, par exemple dans un magazine d’actualité de la frontière germano-polonaise et Europe Magazine. Parmi ses principaux objectifs, Radio Poméranie veut contribuer à l’instauration d’une meilleure compréhension entre les populations allemandes et polonaises et favoriser les liens de bon voisinage. Ses services s’étendent à des informations sur des manifestations culturelles et sur le trafic routier aux points de passage de la frontière, et comprennent des interviews et des débats en direct sur des sujets intéressant la région transfrontalière. Ce programme constitue un forum important pour l’Eurégion de Poméranie. Les deux stations radiophoniques ont signé une convention en juillet 1997, dans laquelle sont disposées les responsabilités incombant à chacune des parties, particulièrement en ce qui concerne la gestion financière. La partie polonaise met à disposition le studio de production des programmes, tandis que la partie allemande prend à sa charge les coûts des rédacteurs allemands et polonais ainsi que les frais de déplacement du rédacteur allemand. Le programme est techniquement planifié et produit par un rédacteur allemand et un rédacteur polonais. Le partenaire allemand du projet bénéficie d’un financement octroyé dans le cadre du programme INTERREG IIA, alors que la participation du partenaire polonais revêt la forme d’une contribution en nature par la mise à disposition du studio de production. Budget: 40.000 euros, financés sous le couvert de INTERREG IIA Contact: Frau Angelika Stangneth; NDR Studio Vorpommern Knopfstr. 29; D-17489 Kreiswald Tél. +49 3834 5777 0 Fax +49 3834 898839 Polskie Radio Szczecin M. Zbigniev Plesner Niederzialkowskiego 24 PL-71410 Szczecin Tél. +48 91 4230 051 C 8 Culture et Médias 187 Guide pratique de la coopération transfrontalière Sami Radio (N/FIN/S) Les Samis forment une ethnie qui vit en Norvège, en Finlande, en Suède et dans la péninsule de Kola en Russie. Les services radiophoniques en langue samie des chaînes radiophoniques nationales de Finlande (YLE), de Norvège (NRK) et de Suède (SR) coopèrent entre elles en échangeant régulièrement des émissions qui sont intégrées dans les programmes quotidiens des stations. Dans la pratique, les trois stations samies diffusent du lundi au vendredi, simultanément mais sur des fréquences différentes, un programme matinal de 30 minutes. Les services Sami Radio de la NRK et de l’YLE collaborent davantage en diffusant chaque jour un programme supplémentaire d’une heure. La durée totale de diffusion pour l’ensemble des stations norvégienne, finlandaise et suédoise s’est accrue et dépasse à présent 200 heures par an. Les programmes traitent de l’actualité et de thèmes actuels intéressant l’ensemble de la communauté samie. Les programmes sont diffusés en langue officielle samie et parfois dans les dialectes de Lule et de Laponie méridionale. Ils mettent l’accent sur des programmes destinés à éduquer les enfants dans leur propre idiome. Avec l’introduction de la radiodiffusion numérique (DAB), les trois stations radiophoniques samies ont mis en place en 1999 une chaîne entièrement consacrée aux communautés lapones vivant dans tous les pays nordiques. Il est également envisagé de lancer une émission de télévision quotidienne ainsi qu’un bulletin d’information en sami sur l’Internet. Contact: M. Nils Johan Heatta; NRK Sami Radio; Kautokeino; BP 248; N-9520 Kautokeino Tél. +47 78 469 200 Fax +47 78 469 223; www.nrk.no/samiradio/engelsk.htm YLE Sami Radio PO Box 38 FIN-Enare Tél.: +358 697 67 12 61 Fax: +358 697 67 12 65 SR Sami Radio PO Box 178 S-98123 Kiruna Tél.:+46 980 188 00 Fax:+46 980 192 79 C 8 Culture et Médias 188 Guide pratique de la coopération transfrontalière 7. Médias - Télévision Citoyenneté transfrontalière (B/F) Citoyeneté Transfrontalière est un projet télévisuel transfrontalier lancé par les chaînes wallonne NO-TELE (B) et française C9. Le projet implique la production de 16 débats télévisés entre des écoliers vivant de chaque côté de la frontière franco-belge. Son principal objectif consiste à promouvoir l’idée d’une citoyenneté européenne parmi des adolescents (11 à 20 ans) et à accroître leurs connaissances et leur intérêt envers la vie quotidienne telle qu’elle se déroule de l’autre côté de la frontière. Chacun des 16 programmes aborde un thème différent (par ex. communauté, environnement, exclusion, la citoyenneté à l’école, etc.) et implique des écoles et des tranches d’âge diverses. Le débat entre les élèves se déroule par le biais d’une liaison par satellite entre les deux écoles respectives. Le projet bénéficie d’un soutien financier de la part du gouvernement régional wallon et de INTERREG IIA. Les stations de télévision disposent d’équipes transfrontalières chargées de la production et de la rédaction des programmes. Ceux-ci sont diffusés simultanément par les deux chaînes. Contact: Jean Pierre Winberg NO-TELE; Rue du Follet, 4C B-7540 Kain Tel +32 69 89 19 19 Fax +32 69 89 19 20 Alpes – Danube - Adriatique (Central Europe) Alpes – Danube – Adriatique est le fruit de la plus ancienne collaboration entre médias de régions transfrontalières en Europe centrale. Mise en œuvre en 1982, cette coopération implique aujourd’hui 30 stations régionales de radiotélévision publique dans neuf pays : l’Autriche, l’Allemagne, la BosnieHerzégovine, la Croatie, la Hongrie, l’Italie, la Slovaquie, la Slovénie et la Suisse. Ce partenariat entre médias a été encouragé par la fondation en 1978 de la Communauté de travail Alpes - Adriatique (I/A/SLO/HU/D), qui a pour vocation de favoriser la coopération régionale transfrontalière. Les membres fondateurs du partenariat Alpes – Danube – Adriatique ont été les studios de TV régionaux appartenant à la radiotélévision autrichienne et situés en Styrie, en Carinthie et en Haute-Autriche, les anciens studios de la télévision yougoslave de Ljubljana (Slovénie) et de Zagreb (Croatie), ainsi que les studios régionaux de la RAI à Trieste et à Venise. Deux stations de la TV hongroise les ont rejointes peu après 1982 et d’autres leur ont emboîté le pas. Au cours des premières années, avant les bouleversements politiques de 1989, la coopération entre les médias n’allait pas sans problèmes, causés par les disparités fondamentales existan entre les systèmes politiques des pays concernés. Malgré ces difficultés, cette coopération à connu la réussite parce que les programmes étaient centrés sur des thèmes apolitiques et d’intérêt commun, puisqu’ils se rapportaient aux traditions, à la culture, à la vie familiale, aux voyages et à la nature. Il n’existe aucun accord écrit entre les partenaires, ce qui permet d’éviter les difficultés d’ordre juridique. La coopération est au contraire fondée sur un ‘gentleman’s agreement’. Chaque station produit à ses propres frais ses comptes-rendus et ses programmes. Au cours d’une conférence rédactionnelle conjointe qui se réunit tous les deux mois a lieu la sélection des émissions en vue de la rédaction des programmes définitifs. Les partenaires sont tenus de diffuser les programmes convenus, même s’ils le sont sous une présentation différente et dans les langues respectives. Contact: ORF Steiermark TV Dr. Günther Ziesel Marburgerstrasse 20 A-8042 Graz Tél. +43 318 470 411 Fax +43 316 470 412 C 8 Culture et Médias 189 Guide pratique de la coopération transfrontalière Programme de coopération : RTP-TV Galicia (E/P) Ce projet, qui s’est déroulé durant l’année 1997, a permis de produire une série de programmes expérimentaux par les soins d’une équipe composée de membres de la RTP (radiotélévision portugaise) et de TV Galicia. Il s’agissait de programmes d’actualités sociales et économiques des deux régions, présentés sous forme de magazine. Huit programmes, chacun d’une durée de 30 minutes, ont été mis au point. Ces programmes ont permis aux populations de la région frontalière d’en apprendre plus sur la vie de leurs voisins. Plus généralement, ils ont aussi éveillé l’intérêt de l’opinion publique envers la coopération transfrontalière et consolidé les liens entres les deux régions. Budget: 120.000 euros, financés à concurrence de 75 % par INTERREG II Contact: Comunidade de Trabalho Galiza-Norte de Portugal Rua Rainha D. Estefânia, 251 P- 4050 Porto Tél. +351 2 6086300 Fax +351 2 6086305 Calle dos Féans, 5 – Baixo; E-15706 Santiago de Compostela; Tél. +34 981541002 Fax +34 981 541003 C 8 Culture et Médias 190 Guide pratique de la coopération transfrontalière 8. Médias – Presse écrite Interregionale Presse - Presse Interrégionale (D, F, B, L) "Interregionale Presse - Presse Interrégionale" (IPI) est un groupement indépendant de journalistes de la zone élargie qui comprend la Sarre, la Lorraine, le Luxembourg (Saar-Lor-Lux), la Wallonie et la RhénaniePalatinat. En juin 2000, il comptait 116 membres. Sa mission consiste notamment à faciliter les contacts par-delà les frontières, à permettre une assistance mutuelle dans l’exploitation des sources d’information, à se ‘passer des tuyaux’ sur les événements en cours, à échanger des informations ayant une portée transfrontalière et sur les évolutions importantes dans la profession, ainsi que sur les manifestations de rassemblement. Un secrétariat conjoint, où les quotidiens régionaux font l’objet d’une analyse, sert de point de contact. Chaque membre reçoit aussi un calendrier de rendez-vous hebdomadaires et un mensuel d’actualité sur l’IPI. L’IPI possède un statut juridique en tant qu’association ayant été enregistrée à Saarbrücken en juillet 1994. Ses statuts disposent explicitement que son objectif est de devenir une association européenne dès que seront mises en place les réglementations européennes correspondantes. Il est à noter que les activités menées à ce jour par l’IPI ont englobé des interviews de Roman Herzog, JeanClaude Juncker, Robert Collignon, Victor Billion, Bernadette Malgorn, Philippe Leroy, Oskar Lafontaine, Reinhard Klimmt, Peter Müller et Kurt Beck, l’organisation de séminaires sur les applications de l’Internet, sur la communication dans la zone élargie, sur le français en tant que langue technique pour les journalistes, de même que des visites rendues à des comités de rédaction, à des institutions et à des entreprises de la zone élargie. L’IPI émet une carte de presse interrégionale pour le compte du Sommet de la zone élargie de Saar-Lor-Lux, de Rhénanie-Palatinat, de Wallonnie, ainsi que des communautés belges de langues française et néerlandaise. Contact: Herr Dr. Michael Kuderna, IPI, Deutsch-Französisches Haus Am Ludwigsplatz 6 D-66117 Saarbrücken Tél: +49 681 560 70 Fax: +49 681 510 35 [email protected], http://www.ipi-presse.org C 8 Culture et Médias 191 Guide pratique de la coopération transfrontalière Magazine transfrontalier (PL/UKR) Le magazine a été lancé en 1997, à la suite de la constitution de l’Eurégion de Pologne et Ukraine en 1995, et des partenaires biélorusses l’ont rejoint en 1998. Il fournit également des informations sur les structures transfrontalières situées le long de la frontière polonaise, qui comprennent l’Eurégion Niemen et celle des Carpathes, constituées respectivement en 1997 et 1993. EUROREGION PRESS est édité à Lublin (Pologne). Afin d’atteindre un lectorat aussi étendu que possible, il est édité en langues polonaise, russe et anglaise. Les coûts de production sont couverts par la publicité et les ventes. Richement illustré, ce magazine en couleurs compte environ 50 pages par numéro. Dix numéros ont été publiés avec un tirage de 3.000 exemplaires. Les effectifs se composent actuellement de six personnes, à savoir trois journalistes, deux traducteurs et un correspondant ukrainien. L’objectif du magazine est d’informer sur les derniers développements survenus dans la région et de familiariser ses lecteurs avec l’économie transfrontalière et son contexte. Une de ses caractéristiques intéressantes réside en des interviews de personnalités locales, qui concernent les différents aspects de la vie moderne. Important pour le monde des affaires, EUROREGION PRESS présente en détail certains secteurs économiques ainsi que des conseils pratiques dans le cadre du commerce transfrontalier. Des présentations d’autorités locales et d’associations publiques contribuent à une meilleure compréhension du contexte transfrontalier. Il comporte aussi des reportages sur les manifestations culturelles, ce qui favorise la coopération et les liens de bon voisinage sur un plan culturel. Contact: Izabella Wlazlowska, Rédactrice en chef Euroregion Press; Redakcja; ul. Rynek 8 PL - 20-111 Lublin Tél. / Fax +48.81.534.29.89 [email protected] Dreiland-Zeitung (D/F/CH) Le Dreilandzeitung consiste en un supplément en couleurs hebdomadaire et transfrontalier, qui vise un public vivant dans les régions frontalières du nord-ouest de la Suisse (CH), du Bade méridional (D) et de la haute Alsace (F). Fondée en 1991 à Bâle, cette publication a pour objectif de présenter des informations sur les événements culturels locaux aux populations qui vivent et travaillent dans cette région frontalière qui touche trois pays. Le document est publié à titre de supplément hebdomadaire dans le quotidien Basler Zeitung, qui tire à 130.000 exemplaires et est vendu dans la région de Bâle. Un petit nombre de lecteurs du Bade méridional (D) et de la haute Alsace (F) y sont abonnés. Il est rédigé en allemand et en français. En outre, depuis décembre 1999, des articles portant sur les questions transfrontalières sont publiés dans la page bihebdomadaire ‘Dreiland’, qui est centrée sur les aspects de la coopération transfrontalière. Contact: M. Hans Peter Platz, rédacteur en chef et M. Peter Schenk, rédacteur transfrontalier Basler Zeitung, CH-4002 Bâle, Tél. +41 61 639 11 11 Fax 0041 61 631 11 96 Courrier électronique : [email protected] C 8 Culture et Médias 192 Guide pratique de la coopération transfrontalière 9. Mise en réseau Programme médiatique nord-sud (IRL/NI) Ce programme s’adresse à des journalistes, et son objectif d’ensemble consiste à contribuer à une presse et à une couverture médiatique dénuées d’idées fausses, tout en évitant d’apposer des étiquettes et de prendre parti dans les relations avec les confrères issus de l’autre côté de la frontière, afin d’instaurer une meilleure compréhension mutuelle parmi les populations d’Irlande du Nord et de la République d’Irlande. Les activités comprennent une conférence médiatique semestrielle nord-sud, des conférences pour étudiants en journalisme et une série de «dîners de travail» où se retrouvent des chroniqueurs de presse. Depuis 1996, quatre conférences médiatiques nord-sud ont eu lieu, auxquelles ont pris part plus de 100 journalistes chevronnés. Elles ont réussi à créer un climat de confiance constructif d’où sont absentes les approches politiques partisanes, et où les journalistes peuvent s’exprimer ouvertement, quelles que soient leur nationalité, leurs opinions politiques ou leur religion. Le programme a été mis au point et est géré par ‘Co-operation Ireland’, organisation sans but lucratif qui a pour vocation de promouvoir la coopération sociale, culturelle et économique entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande. Elle bénéficie des conseils d’un groupe de presse indépendant qui comprend quelque 11 journalistes provenant des deux Irlande. Le programme a été financé par l’unité centrale pour les relations communautaires rattachée à l’office du gouvernement d’Irlande du Nord, la radiotélévision d’Irlande du Sud (RTE) et la télévision de l’Ulster (UTV), des quotidiens indépendants, le Fonds international pour l’Irlande, ainsi que le programme de l’UE pour la paix et la réconciliation. Contact: Ms Sharon Woods 37 Upper Fitzwilliam Street IRL-Dublin 2 Tél. +353 1 661 05 88 Fax +353 1 661 84 56 C 8 Culture et Médias 193 C9 AGRICULTURE ET DEVELOPPEMENT RURAL Guide pratique de la coopération transfrontalière CHAPITRE C 9: AGRICULTURE ET DEVELOPPEMENT RURAL RESUME: Ce chapitre présente les problèmes-clés et les possibilités de coopération dans les domaines de l’agriculture et du développement rural, et donne des exemples actuels de réalisation de tels projets dans des régions transfrontalières. Il insiste sur l’importance du rôle de la coopération dans ces domaines dans le développement des régions transfrontalières, qui se situent souvent dans des zones marginales où l’agriculture est l’un des principaux secteurs économiques. POINTS-CLES: • • • • Dans les régions transfrontalières d’Europe, l’agriculture représente souvent l’activité économique principale ainsi que de nombreux emplois. D’autre part, ces régions connaissent fréquemment une augmentation inquiétante du chômage en raison de la disparition des emplois dans le secteur agricole. L’ouverture des frontières exige une approche intégrée et transfrontalière des problèmes dans les domaines de l’agriculture et du développement rural. Ceci vaut également pour les frontières extérieures de l’UE, en particulier avec l’Europe centrale et orientale, compte tenu de leur entrée prochaine dans l’Union. Pour surmonter les faiblesses structurelles et institutionnelles du secteur agricole (par exemple la survie des exploitations familiales et la promotion d’une agriculture durable et écologique), l’innovation est essentielle. Dans les domaines de l’agriculture et du développement rural, la coopération transfrontalière peut comprendre une large gamme d’activités, depuis les études de recherche conjointes et le développement de politiques intégrées jusqu’aux activités concrètes de culture et de développement rural, par exemple l’introduction conjointe de nouvelles races bovines et leur marketing, ou encore l’introduction de concepts de tourisme rural. EXEMPLES: Blackwater Catchment Scheme (IRL/Irlande du Nord) Tyrone/Donegal Partnership (IRL/Irlande du Nord) Wiederbelebung einer Weinstraße (A/SLO) Ballyclo (IRL/Irlande du Nord) Sanitary Inspection (E/P) Unterstützung einer umweltgerechten Landbewirtschaftung (A/SLO) Schüler- und Lehreraustausch in der Landwirtschaft (D/DK) The Professional Development Programme for the Agri-food Industry (IRL/Irlande du Nord) Improving the Quality and Environment for SMEs in the Agricultural Sector (D/DK) Ainsi que d’autres exemples extraits de LACE Info-Sheet VII C 9 Agriculture et développement rural 195 Guide pratique de la coopération transfrontalière GENERALITES Contexte La plupart des 59 régions du programme INTERREG engagées dans la promotion de la coopération transfrontalière aux frontières intérieures et extérieures de l’UE ont une structure essentiellement rurale, généralement en raison de leur situation périphérique dans leur propre pays ou en Europe. L’agriculture et la sylviculture y jouent un rôle majeur. En général, la densité de peuplement y est faible, avec de petits villages et des villes de petite à moyenne taille. Or, le développement est considérablement favorisé par l’existence d’un côté de la frontière d’un ou de plusieurs “points centraux” ou d’une agglomération urbaine susceptible de jouer un rôle important dans le commerce, la culture ou la fourniture de services publics. Lors de l’élaboration de projets de développement transfrontalier pour les Programmes opérationnels d’INTERREG, il convient de prêter une attention particulière au rapport entre la densité de peuplement et l’utilisation des terres disponibles. Zones rurales dans les régions frontalières Au cours des dernières décennies, certaines institutions telles que l’UE et l’OCDE ont tenté de déterminer des critères et des définitions permettant de distinguer entre les diverses “zones rurales”. Malgré certaines divergences, elles sont à peu près d’accord sur le fait que la différence entre zones urbaines et zones rurales tient aux schémas de population des zones concernées. Il est donc possible de répartir les zones rurales d’Europe comme suit : C 9 Agriculture et développement rural • Zones rurales ayant une population relativement dense, de l’ordre de 100-150 habitants au km²; • Zones rurales dont la densité de peuplement est inférieure à 100 habitants au km²; • Zones rurales à faible densité de peuplement, généralement inférieure à 20 habitants au km². Les zones rurales ayant une population relativement dense se trouvent essentiellement au coeur de l’Europe, dans le Bénélux, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Italie. L’Irlande, l’Autriche, la Grèce et le Portugal ont tendance à présenter une population rurale moins dense. Enfin, les zones à faible densité se situent principalement en Scandinavie, mais aussi dans des pays comme l’Ecosse ou certaines parties de la France, de l’Espagne et de la Grèce. En ce qui concerne l’intégration des zones rurales dans l’économie régionale, l’existence de “points centraux” est primordiale. Il est donc possible de donner les définitions suivantes des régions transfrontalières comportant des zones rurales: • Régions frontalières présentant des zones rurales bien intégrées et à population relativement dense, une agriculture de qualité, une population en croissance, d’assez bons débouchés professionnels dans les secteurs secondaire et tertiaire de zones de développement urbain de taille petite à moyenne; • Régions frontalières présentant des zones rurales à faible densité de peuplement proches d’un centre de développement urbain plus important et possédant également de nombreux centres de petite et moyenne taille, et par conséquent d’assez bonnes opportunités 196 Guide pratique de la coopération transfrontalière d’emploi et de fourniture de services publics; • Régions frontalières composées de zones rurales peu développées, loin des grands centres, présentant une population très peu dense, des services publics de piètre qualité, peu de débouchés professionnels endehors de l’agriculture et des conditions difficiles (climat, distances, transports médiocres) pour l’agriculture. De telles divergences ont évidemment des effets divers sur la prospérité des habitants des zones rurales de ces régions. Des recherches sur l’UE ont montré que le PIB (produit intérieur brut par habitant) des zones rurales est en général inférieur de 8% à 30% à la moyenne nationale. La différence la plus importante est constatée dans les zones rurales peu développées (19861995). C’est également dans ces zones qu’on trouve l’augmentation la plus forte du chômage et le déclin le plus important du nombre de personnes travaillant dans le secteur agricole, principalement en raison d’un exode rural. On constate par ailleurs que les zones rurales et les régions frontalières bien situées et disposant de centres plus importants se développent de manière tout à fait différente. Parmi ces régions: le Tyrol (A), les départements à la frontière alpine franco-italienne, la province du Luxembourg (B), la Bavière orientale (D) et le nord-est de l’Irlande (UK). Au cours de la dernière décennie, ces zones rurales des régions frontalières de l’Europe ont connu le développement le plus dynamique de toute l’UE. Ces exemples démontrent que même les zones rurales peuvent compenser certains des inconvénients liés à leur condition. L’amélioration de la prospé- C 9 Agriculture et développement rural rité, des revenus et de l’emploi dans les régions frontalières rurales dépend principalement d’une dynamique particulière, régionale et transfrontalière. Par exemple: • Degré d’identité régionale et de cohésion sociale; de coopération et • Niveau d’intégration transfrontalières, atmosphère de coopération et méthodes de travail coopératives au niveau des réseaux publics et privés; • Situation au niveau de la formation, des compétences et du savoir-faire; • Conditions de vie dans la région; • Existence et efficacité des structures transfrontalières régionales. Modification des structures agricoles Au cours de la dernière décennie, l’agriculture a connu des changements drastiques dans les zones rurales. Outre le déclin du nombre des personnes travaillant dans le secteur agricole, on a également assisté à une diminution du nombre des exploitations agricoles. La plupart des terres productives disponibles sont utilisées par les exploitations qui restent, ce qui a pour conséquence d’augmenter la taille moyenne de ces exploitations. La taille et les méthodes de gestion des exploitations varient considérablement en Europe; cette situation concerne également les régions frontalières. Une politique intégrée pour les zones rurales Ce n’est qu’au cours des deux dernières décennies que l’Europe a reconnu la nécessité d’une promotion active de l’agriculture et de l’économie de manière à obtenir un effet de diversification, d’équilibrage et de décentralisation. Néanmoins, les politiques de développement rural de l’UE sont restées 197 Guide pratique de la coopération transfrontalière très diverses. Elles dépendent des circonstances naturelles et économiques qui dominent l’agriculture et le développement historique et politique de la société. La diversité des zones rurales nécessite une diversification du soutien à l’économie, qui doit en outre tenir compte des avantages respectifs de chaque zone et de son potentiel spécifique. Pour réussir, ces politiques rurales doivent être accompagnées d’initiatives équipant la zone de l’infrastructure nécessaire et renforçant la position des villes de petite et moyenne taille dans les environnements ruraux. Politique de développement actuel des zones rurales Jusqu’à la fin de la période du Fonds structurel (1999), la politique structurelle de l’EU a proposé des opportunités de soutien spéciales aux zones Objectif 1, 5b et 6. Ces régions représentent plus de la moitié de la superficie totale de l’UE et près de 35% de sa population. Dans les zones Objectif 1, 5b et 6, la quasi-totalité des initiatives nécessaires à la réalisation d’une “politique intégrée pour les zones rurales” ont été éligibles au financement par le Fonds agricole (FEOGA), le Fonds régional (FEDER) ou le Fonds social (FSE). Toutefois, une analyse préliminaire du programme de développement rural pour ces zones cibles suggère qu’une nouvelle approche du soutien au développement rural européen par l’intermédiaire de l’Agenda 2000 est nécessaire. Dans ce contexte, l’initiative communautaire “LEADER”, qui fonctionne au niveau local dans les régions cibles, revêt une importance particulière. Des projets ont été financés au titre d’une stratégie générale et mis en oeuvre dans des zones rurales par des grou- C 9 Agriculture et développement rural pes de travail locaux, avec la participation de la population locale et d’entreprises locales. Parmi les objectifs principaux de LEADER, on comptait: • Un soutien aux initiatives exemplaires de développement local dans les zones rurales; • Un soutien aux initiatives innovantes démontrant de nouvelles approches du développement rural pouvant à la fois servir de modèles et être transposées dans d’autres zones; des échanges • L’intensification d’expériences et de savoir-faire; • Le soutien aux projets de coopération transfrontalière entre entités locales dans les zones rurales démontrant une solidarité entre les régions. Future politique de l’UE Au cours de la prochaine période de financement structurel, les zones Objectifs seront au nombre de trois: • Les zones Objectif 1 continueront comme avant. La priorité sera donnée aux régions présentant les problèmes les plus importants en matière d’emploi, de production et d’infrastructure (PNB de 75% de la moyenne pour l’UE); • Les zones Objectif 2 seront des régions en cours de reconversion économique et sociale; • Les zones Objectif 3 (hors zones Objectif 1 et 2) seront concernées par la poursuite du développement des systèmes de formation, de formation continue et d’emploi; • La majeure partie de ce soutien serait alors complétée par quatre initiatives de l’UE, dont le “développement rural”. Une politique spécifique de développement rural sera poursuivie dans toutes les régions de l’Europe. Dans le 198 Guide pratique de la coopération transfrontalière domaine de l’agriculture, la Commission propose de poursuivre et de consolider les réformes agricoles de 1992 afin de remplacer les mesures lourdes de soutien des prix par des subventions directes et d’accompagner ce processus d’une politique cohérente de développement rural. Les réformes en cours d’introduction et d’extension à la réglementation de la plupart des marchés européens devraient contribuer à améliorer la compétitivité de l’agriculture en général. Elles devraient également faciliter la protection et la préservation de l’environnement et améliorer la sécurité des consommateurs. La Commission propose également une nouvelle politique consolidée pour les zones rurales, qui donne la priorité à l’agriculture et aux initiatives environnementales allant dans le sens d’un développement durable des zones rurales. Les mesures suivantes sont proposées: • L’approche actuelle des programmes de développement intégré dans les zones Objectif 1 sera poursuivie; • Dans les zones rurales devant à l’avenir dépendre de l’Objectif 2, le financement des mesures précédemment couvertes par les Objectifs 5a et 5b sera soutenu par le FEOGA; • Dans toutes les zones rurales ne devant être couvertes ni par l’Objectif 1 ni par l’Objectif 2, les politiques de marché seront soutenues et complétées par des mesures structurelles de développement rural. Intégration de la politique de développement rural transfrontalier Les problèmes de développement communs de part et d’autre de la frontière peuvent être résolus par de nombreuses formes de coopération, dont C 9 Agriculture et développement rural la promotion de l’ensemble des secteurs de l’économie au moyen de pratiques exemplaires et du transfert des compétences. Dans le cas du développement rural, ceci pourrait comprendre des projets de ce type: • Amélioration des techniques de production; • Initiatives basées sur un patrimoine culturel, linguistique, historique ou géologique commun ou similaire; • Création de nouveaux marchés pour la vente des produits locaux; • Développement de certains types de produits ou de services; • Efforts à l’avenir pour assurer une meilleure coordination avec INTERREG sur le potentiel de promotion des zones rurales par des programmes intégrés pour les régions frontalières. Pour résoudre les problèmes des régions transfrontalières à structures rurales, il est nécessaire de trouver des solutions qui contribueront à renforcer les zones en question. Ceci ne peut se faire que par l’intermédiaire d’associations transfrontalières comprenant tous les acteurs régionaux (autorités, entreprises et population locale). A l’avenir, il sera nécessaire d’utiliser et d’améliorer de nouvelles méthodes dans toutes les parties des régions transfrontalières. Il est également nécessaire de promouvoir dans les régions frontalières une agriculture durable et écologique. Cela exige une utilisation efficace des ressources, la rétention des substances polluantes dans des circuits fermés et la réduction au minimum des émissions de déchets dans l’eau, le sol et l’air. L’utilisation des sols doit dépendre des facteurs existants relatifs au site (par exemple: état des sols, climat, nappes phréatiques). Les grandes exploitations d’élevage doivent être limitées à des zones spécifiques 199 Guide pratique de la coopération transfrontalière et organisées en accord avec les conditions locales. Les exploitations familiales produisent des produits de meilleure qualité, et bénéficient donc d’un intérêt particulier dans les initiatives de soutien. La gestion de l’exploitation agricole est le plus souvent une occupation annexe lorsqu’il existe d’autres possibilités d’emploi dans la région. La création de nouveaux emplois dans une zone rurale peut donc également contribuer au maintien d’un paysage de type agricole. Les projets et objectifs suivants sont particulièrement importants pour la préservation de l’agriculture dans les zones rurales proches des frontières: • Suivi des changements structurels de l’agriculture et préservation des exploitations familiales typiques de la région de part et d’autre de la frontière; • Amélioration du marketing transfrontalier pour les exploitations agricoles familiales; • Promotion du marketing transfrontalier direct par les propriétaires individuels et les coopératives; • Transformation des produits agricoles de la région frontalière; • Accès à des sources de revenu alternatives pour les exploitations agricoles suite à la levée des obstacles de type frontalier; • Renforcement des initiatives transfrontalières de formation continue et de recyclage; • Exploitation du potentiel de réutilisation ou de transformation des anciens bâtiments de ferme afin de C 9 Agriculture et développement rural contribuer à l’émergence d’une identité commune dans les régions transfrontalières; • Promotion d’une agriculture transfrontalière à la fois durable et fonctionnelle; • Intensification au niveau transfrontalier de la coordination entre l’agriculture et la protection de l’environnement, afin de préserver les biotopes et de protéger les espèces animales et végétales. Ceci doit aboutir à une politique active et intégrante de renouveau pour les zones rurales qui concerne également les régions frontalières et possède une vocation transfrontalière. Pour ce faire, il faut que les initiatives locales soient soutenues au-delà des confins du territoire national. Ce sont la population, les entreprises et les institutions de la zone rurale en question qui connaissent le mieux les limites et le potentiel de leur région, et ce sont elles qui doivent en premier lieu faire des propositions et des projets. L’objectif d’une telle politique doit être une coopération entre les autorités et les personnes prenant des initiatives de part et d’autre de la frontière. Celleci peut ensuite être intégrée de manière souple et délibérée dans le développement et la mise en oeuvre d’un projet. Au titre de sa politique régionale et agricole, l’UE apporte des ressources considérables qui permettent aux parties concernées de s’aider ellesmêmes. 200 Guide pratique de la coopération transfrontalière LACE INFO-SHEET – EXEMPLES DE PROGRAMMES De nombreux programmes INTERREG IIA donnent la priorité au développement rural / à l’agriculture. Voici les résumés de quelques programmes. Des informations plus complètes sont disponibles dans LACE Info-Sheet VII. PROGRAMME OPERATIONNEL INTERREG IIA N° 4: ARDENNES (B/F) Le programme INTERREG soutient la reconversion des exploitations afin d’aider les agriculteurs à se lancer dans d’autres secteurs de production. Son objectif principal est de promouvoir le développement d’une production de qualité spécifique à la région et, tout en évitant les surplus, de trouver des débouchés pour cette production en organisant des initiatives structurées de vente. Une autre priorité: le développement d’une production visant les industries non alimentaires. Le programme soutient en outre des initiatives coopératives dans les domaines agricole et forestier (exploitation collective, syndicats d’acheteurs et centrales de vente). Dans la foulée d’INTERREG I, le programme soutient également les initiatives de formation aux métiers traditionnels, en particulier dans les domaines forestier et artisanal (ferronnerie, menuiserie, ardoiserie, etc.). Contact: Ministère des Relations Internationales de la Région Wallonne et de la Communauté Française de Belgique 38 rue de la Loi B-1000 Bruxelles Secrétariat Général aux Affaires Régionales Préfecture de la Région Champagne Ardennes 2 rue Jessaint F-51036 Chalons en Champagne Tel: 03 26 70 32 00 Fax: 03 26 21 08 40 C 9 Agriculture et développement rural 201 Guide pratique de la coopération transfrontalière INTERREG IIA – Programme opérationnel No. 8 Sønderjylland- Schleswig (DK/D) A la frontière germano-danoise, le programme INTERREG II comprend de nombreux projets relatifs au développement des zones rurales, par exemple : • développement d’un plan de tourisme transfrontalier pour le district de Tønder/Südtøndern et le projet de tourisme "Vadehavet“; • soutien à des offices de projet transfrontaliers pour la politique du marché de l’emploi dans la région, basés à Aabenraa (DK) et Flensburg (D). L’un des objectifs de ces structures est de stimuler les marchés de l’emploi de part et d’autre de la frontière en améliorant la qualité dans les secteurs touristique et agricole de la côte ouest de cette région ; • création d’un centre européen pour les minorités (ECMI); • soutien à l’Office régional germano-danois, avec pour objectif la création d’une structure durable de coopération entre les autorités de la région transfrontalière du Schleswig/Sønderjylland afin de renforcer tous les aspects du développement transfrontalier. Le bureau d’INTERREG a fait deux tentatives infructueuses pour créer un institut d’enseignement agricole centré sur les questions environnementales. L’Office régional (Regionskontor) appuie l’organisation de la région transfrontalière, et surtout les travaux du Conseil régional, de son comité exécutif et des groupes de travail et des comités qui élaborent le détail des projets communs. L’un des groupes de travail se consacre tout particulièrement aux «zones rurales», c’est-à-dire la coopération transfrontalière dans le domaine agricole et la promotion des pratiques agricoles écologiques, courantes dans la région. Contact: Ministerium für Bundes- und Europaangelegenheiten des Landes Schleswig-Holstein Hohenbogstr. 4 D-24105 Kiel Tel.: +49-431-988-0 Fax: +49-431-988-2130 Sønderjyllands Amt Amtsgården Skelbaekvej 2 DK-6200 Aabenraa Tel.: +45-74-335050 Fax: +45-74-335151 Regionskontor, Region Schleswig/ Sønderjylland Haervejen 11b, Bov DK-6330 Padborg Tel.: +45-74-670501 Fax: +45-74-670521 C 9 Agriculture et développement rural 202 Guide pratique de la coopération transfrontalière Programme opérationnel INTERREG IIA N° 25: Saxe (D/PL/CZ) Sur les cinq domaines d’action et groupes d’initiatives couverts par le programme INTERREG IIA “Saxe”, environ 20% de l’ensemble des fonds ont été consacrés à l’agriculture, et seront répartis de manière équitable entre les sous-catégories “zones rurales” et “forêts”. Dans la sous-catégorie “zones rurales”, une série de mesures conjointes est encouragée afin de contribuer à résoudre les problèmes de la région frontalière. Elles pourront être mises en oeuvre dans les régions frontalières germano-polonaise et germano-tchèque, et couvriront les domaines suivants: • •coopération transfrontalière pour la planification structurelle agricole • échange d’informations et de savoir-faire dans les Eurorégions “Monts Métalliques” et “Egrensis” concernant les nouvelles règles de la propriété dans les zones rurales. L’objectif premier de ces initiatives est d’aider le gouvernement tchèque à privatiser les exploitations agricoles, à créer des structures juridiques, et à mettre en oeuvre des plans de restructuration rurale • Coopération sous la forme d’un partenariat entre l’Ecole technique d’Etat de Zug et l’Ecole d’agriculture de Cheb, dans les Monts Métalliques. • échanges transfrontaliers d’apprentis entre établissements d’enseignement agricoles • séminaires conjoints sur le développement des villages et le développement des zones rurales • soutien à un village artisanal où les artisans peuvent faire des démonstrations et se consacrer à l’artisanat sorbe traditionnel Les projets financés comprennent environ 45 initiatives de partage de savoir-faire et un échange à grande échelle concernant environ 900 apprentis. Trois initiatives de promotion de la planification transfrontalière sont égale ment projetées, ainsi que 16 autres projets transfrontaliers. L’objectif de la sous-catégorie “forêts” est d’encourager la coopération entre districts voisins tchèques et polonais pour la réhabilitation des régions boisées dégradées. Parmi les mesures spécifiques du programme INTERREG: • • • • conception et mise en oeuvre d’un programme conjoint de réhabilitation des régions boisées identification et développement des zones boisées transfrontalières coopération transfrontalière aux niveaux régional et local sur des aspects tels que la gestion des forêts stages pratiques effectués par de jeunes gardes forestiers tchèques et polonais à la Commission forestière de Saxe. Parmi les mesures spécifiques, on trouve le chaulage des sols, qui sera réalisé sur environ 100 000 hectares de terres, et le reboisement d’environ 5000 hectares de bois coupés endommagés par les émissions toxiques. On projette également la mise en oeuvre de mesures d’amélioration sur environ 150 000 hectares de zones boisées protégées, ainsi que 20 initiatives d’échange. Ces mesures, qui doivent être mises en oeuvre de part et d’autre de la frontière, devraient permettre de protéger et de réhabiliter les forêts, d’améliorer leur aspect esthétique et d’augmenter leur utilité en tant que ressource. Les contacts réciproques devraient également contribuer à l’amélioration de la formation professionnelle. Contact: Sächsisches Staatsministerium für Landwirtschaft, Ernährung und Forsten, (Referat 21) Dresden, Germany Tel +49 (0) 351-56-46-830 C 9 Agriculture et développement rural 203 Guide pratique de la coopération transfrontalière Programme opérationnel N° 30 Espagne/Portugal (E/P) La mesure agricole du programme INTERREG IIA comprend une sous-mesure, «Homogénéisation et réduction des barrières commerciales dans les zones transfrontalières d’élevage extensif». A ce titre, un projet transfrontalier intéressant a été développé entre l’Estrémadure et l’Alentejo, centré sur les foires aux bestiaux de Zafra (Estrémadure) et Beja (Alentejo). Ces deux régions ont une importance historique en matière d’élevage extensif et d’autres activités agricoles. L’aide INTERREG a pour objectif l’amélioration qualitative du secteur par la promotion, la commercialisation et la diversification des produits. La ville de Zafra (Estrémadure) accueille depuis 600 ans la plus grande foire aux bestiaux d’Europe méridionale. Ces foires, tout comme celles d’Andalousie et de la Manche, sont nées de la position géographique de la région, qui représentait une destination importante pour les moutons lors de la transhumance. La ville portugaise de Beja organise également la principale foire agricole du sud du Portugal (Ovibeja) dans le but de promouvoir et d’améliorer les produits agricoles. Au XIIIe siècle, ces foires servaient de carrefour économique aux principales activités de l’époque : élevage, artisanat rural et vente de produits étrangers. Cette tradition perdure. L’objectif général est d’améliorer ce secteur capital et de promouvoir ses produits. Les foires s’adressent au marché communautaire dans son ensemble aussi bien qu’à l’Amérique latine et du Nord. A présent, Zafra est devenu le quartier général du Centre communautaire de formation ovine pour l’Espagne méridionale et occidentale, ainsi que du Centre ibérique du prix du porc. Six associations de sélectionneurs sont basées dans la région. C’est ainsi que celle-ci est devenue un centre d’excellence, avide d’échanger des informations et des bonnes pratiques avec ses voisins portugais et ses homologues nord- et latino-américains. La première foire assistée par INTERREG fut organisée à Zafra en 1994. Les fermiers, les groupes d’éleveurs, les services commerciaux et d’information sur le marché, les producteurs des deux pays eurent ainsi l’occasion d’échanger des idées, des problèmes et des informations. Outre une exposition de produits et de matériel liés à l’élevage, les bêtes elles-mêmes furent exposées dans un enclos. Depuis cette première, les foires, organisées tous les six mois à Zafra ou à Beja, sont devenues de véritables manifestations transfrontalières. Leurs objectifs sont le marketing et le développement conjoints des produits, l’échange d’idées et d’expérience et à terme le développement d’une marque commune pour le marketing et la commercialisation. Au cours de ces foires, les activités suivantes sont organisées: • • • • Ateliers techniques pour associations de producteurs Exposition conjointe de produits (jambon cru, saucisson, fromage, huile, vin…) Exposition conjointe de races indigènes de bovins et d’autres animaux Gastronomie locale – dégustations pour les restaurants de la région, les associations de producteurs, les médias et les autres parties intéressées par la production alimentaire locale. Ces foires permettent à la région transfrontalière de présenter la gamme de ses produits aux consommateurs, aux producteurs et aux décideurs. L’année dernière, plus d’un million de visiteurs ont participé à la foire de Zafra, qui a duré une semaine entière. Cette promotion à grande échelle rehausse le profil de la région, du secteur dans son ensemble et de la vaste gamme de ses produits. Ces manifestations réunissent des agents économiques, des administrations locales et régionales et des producteurs des deux pays et leur permettent d’échanger leur savoir-faire, leurs informations et leurs bonnes pratiques. Elles créent un environnement où les responsables de la politique agricole régionale, espagnols et portugais, rencontrent directement les producteurs pour discuter avec eux de sujets d’intérêt commun. Les activités dérivées (activités culturelles et de loisirs) et la vente des produits locaux permettent d’augmenter l’activité économique de la région et de créer une activité culturelle dans laquelle s’engage l’ensemble de la communauté. C 9 Agriculture et développement rural 204 Guide pratique de la coopération transfrontalière Les budget annuel total des deux foires est d’environ 3 500 000 pesetas (21 000 ECU). 75% de ces coûts sont payés par INTERREG. Contact: Juan Soler/Rosa Cobo, Programa INTERREG IIA Ministerio de Economía y Hacienda Paseo de la Castellana 162 E -28046- Madrid Tel: +34 91 5835224 Fax: +34 91 5835272 Irene Veloso, General Director Direcção Geral do Desenvolvimento Regional Rua de São Julião, 63 P-1100 Lisboa Tel: +351-1-8881941 Fax:+351-1-8881111 Contacts projet: Manuel Martín Bellido, Jefe de Servicio de Producción Agraria Consejería de Agricultura y Comercio Junta de Extremadura Avda de Portugal, s/n, E-06800 Mérida Tel.: + 34-924382600 Fax: + 34-924382800 José Luis Verdasca, Chefe de Divisão Direcção Regional de Agricultura do Alentejo Quinta da Malagueira - Apartado 83 P-7001 Evora CODEX Tel.: + 351-66-734685/92 Fax: + 351-66-33187 C 9 Agriculture et développement rural 205 Guide pratique de la coopération transfrontalière Programme opérationnel INTERREG IIA N° 41 Italie-Autriche (I/A) Le programme INTERREG soutient la recherche sur l’impact d’un ensemble de pratiques agricoles diverses sur les écosystèmes alpins, en prêtant une attention particulière à l’impact des cultures intensives sur l’érosion et les ressources hydriques. Les recherches ont également pour but de déterminer si le reboisement naturel des terres en friche est préférable au reboisement artificiel, que ce soit du point de vue écologique ou économique. L’objectif du programme est de développer le secteur du bois, actuellement en déclin, mais qui représente un potentiel énorme pour la région transfrontalière. Il encourage également l’échange du savoir-faire et de l’expérience au niveau des pratiques culturelles, agricoles et forestières et soutient les stratégies de marketing et les travaux préparatoires sur les initiatives transfrontalières de réseaux de coopération et d’information (fruits, légumes, produits laitiers, bois, etc.). Contact: Mag.Walter Grimm Amt der Tiroler Landesregierung, Abt.1 c EU-Koord. Michael Gaismaierstraße 1 A-6020 Innsbruck Tel: + 43 512 508 36 30 Fax: + 43 512 508 36 05 Dr. Wolfgang Bauer & Dr. Martha Garber Autonome Provinz Bozen Sudtiroler Landesverwaltung Landhaus I, Crispistr. 3 I- 39 100 Bozen Tel.: + 39 0471 99 31 60 Fax: + 39 0471 99 22 99 Sdružení měst a obcí jižní Moravy Regionální rozvojová agentura jižní Moravy, C/o Dr. Vladimír Gašpar CZ-64804 Brno, Výstaviště 1 areál BVV Tel: ++420/5/41159538 Fax: ++420/5/41153055 [email protected] C 9 Agriculture et développement rural 206 Guide pratique de la coopération transfrontalière Programme opérationnel INTERREG IIA N° 46 Autriche-République Tchèque (A/CZ) Plusieurs domaines d’action et projets en cours démontrent l’efficacité du programme de développement rural: • Formation transfrontalière agricole et forestière dans les domaines de l’énergie, de l’environnement et de la protection de l’environnement: méthodes de culture alternatives, passage à l’agriculture biologique, reboisement écologique… Les participants sont originaires du sud de la Bohême et du Waldviertel. Les cours sont organisés en alternance dans les deux pays. • Pisciculture dans le Waldviertel, dans le but de stabiliser le cours de la carpe par une coordination avec les pisciculteurs du sud de la Bohême, et donc de protéger l’activité de ceux-ci. Suite à ces travaux pionniers, la région transfrontalière est devenue un centre international de la pisciculture. • Coopération agricole dans l’Eurorégion ‘Weinviertel-Moravie du sud-Slovaquie occidentale’, destinée à aider les fermes et les coopératives agricoles locales à surmonter une hésitation d’origine partiellement historique à travailler ensemble et à encourager la création de structures de marché coopératives. Le partage du savoir-faire dans les domaines des nouvelles matières premières, des produits spécialisés et des techniques de transformation industrielle a permis de mettre en place une série de projets et d’initiatives qui apporteront à la région de la valeur ajoutée. Contact: Amt der Niederösterreichischen Landesregierung A-3109 St. Pölten, Landhausplatz 1 Tel.+43 2742 200 4329, Fax: +43 2742 200 4170 Amt der Oberösterreichischen Landesregierung A-4010 Linz, Annagasse 2 Tel. +43 732 7720 4823 Fax +43 732 7720 4819 C 9 Agriculture et développement rural 207 Guide pratique de la coopération transfrontalière INTERREG IIA – Programme opérationnel N° 54 "Carélie" (FIN/RF) Etant donné la faible densité de population de la zone couverte par le programme (deux grandes et neuf petites villes), la quasi-totalité des initiatives de ce programme concernent le développement des zones rurales. Plus précisément, l’objectif de leurs projets est la promotion des aspects suivants : • • • PME des zones rurales; Toutes les initiatives destinées à développer les structures et la production agricoles, la transformation des produits agricoles et les exportations vers la Russie ; Le développement durable du tourisme. Il ne fait aucun doute que l’ensemble de ces initiatives nécessite une coopération transfrontalière intensive, l’élimination des barrières linguistiques et la résolution des divers problèmes frontaliers. Contact: Regional Association of Kainuu Kauppaktu 1 FIN-87100 Kajaani/Finland Tel.: +358-86-628641 Fax: +358-86-628 648 Regional Association of North-Karelia Torikatu 9 FIN-80100 Joensuu/Finland Tel.: +358-73-229361 Fax: +358-73-221196 Regional Association of North-East Bothnia Kauppurenkatu 8 FIN-90100 Oulu/Finland Tel.: +358-81-3214000 Fax: +358-81-321 4013 Programme opérationnel INTERREG IIA N° 59 “Nordens Gröna Bälte” S/N Etant donné la faible densité de population de la région, la quasi-totalité des initiatives concernent le développement des zones rurales. Dans le cadre de l’amélioration du niveau de vie et de la structure économique, elles privilégient en particulier les aspects suivants: • Coopération entre les établissements d’enseignement supérieur pour l’amélioration de l’activité forestière, du tourisme et des stratégies écologiques ; • Formation, formation continue et échange d’expériences ; • Initiatives de développement local dans toutes les zones transfrontalières dans les domaines du tourisme, des vacances à la ferme et des échanges culturels. Les objectifs principaux des initiatives de soutien à la minorité saami sont : • Echanges culturels et d’informations par la création de réseaux, et • La création d’un marché commun de l’emploi avec de meilleurs débouchés. Contact: Länsstyrelsen Jämtlands län S-83186 Östersund Tel. +46-63-146 000 Fax: +46-63-102 590 C 9 Agriculture et développement rural 208 Guide pratique de la coopération transfrontalière LACE INFO-SHEET: EXEMPLES DE PROJETS LACE Info-Sheet VII contient des informations sur plusieurs projets de bonne pratique dans le domaine du développement rural et de l’agriculture. En voici le résumé: Produits culinaires et artisanaux (B/F) La “Foire promotionnelle des produits culinaires et artisanaux des Ardennes françaises et belges” avait deux objectifs principaux. Le premier était d’organiser des manifestations spécifiquement ciblées de ce type afin de familiariser le grand public avec la vaste gamme des produits culinaires et artisanaux de la région. Le second objectif était de faciliter la coopération et les échanges entre diverses entreprises et partenaires commerciaux de part et d’autre de la frontière. Contact: Région Wallonie, Bruxelles Tel +32 2 211 55 11 Procédures de traitement des déchets (I/F) Ce projet de coopération vise deux domaines d’activité rurale dont il est nécessaire de réduire l’impact sur l’environnement : le traitement des déjections bovines et le traitement des eaux de lavage des fromageries. Contact: Assessorato dell’Agricoltura Forestazione et Risorse Naturali Servizio SATESSA Dott. Giorgio Vola (Coordinatore Servizi Agricoltura) Loc Amerique 127/ A I-11020 Quart (Aosta) Tel +390 165 77 61 11 Fax +390 165 76 57 18 SUACI Montagne Alpes du Nord Mr. Gerard Larrieu 11 Rue Métropole F-73000 Chambéry Tel +33 4 79 70 77 77 Fax +33 4 79 85 07 79 C 9 Agriculture et développement rural 209 Guide pratique de la coopération transfrontalière Cultivation methods for fruit and vegetables (D/A/CH) L’objectif de ce projet est d’étudier des méthodes de culture écologiques des fruits et légumes dans la région transfrontalière Bodensee-Hochrhein (frontière Allemagne/Suisse/Autriche). Contact: Ministerium für Ländlichen Raum Kerner Platz 10 D-70812 Stuttgart Tel +49 711 126 2151 Fax +49 711 126 2909 Eidgenössische Forschungsanstalt CH-8820 Wädenswil Tel +41 7836 111 Fax +41 7806 341 Sustainable Farming in remote Saxon Switzerland (D/PL/CZ) Une série de projets INTERREG IIA est en cours de mise en œuvre dans la région transfrontalière République Tchèque/Pologne/Allemagne, qui vise l’élaboration d’un plan de développement transfrontalier pour les structures agricoles et l’agriculture durable. Contact: Grenzüberschreitende Agrarstrukturelle Entwicklungsplanung Landkreis Löbbau-Zittau /Oberlausitz Zittau, Tel +49 3583 7215 49 (Herr Hesse) Euroregion Elbe Labe Zehistaer Straße 9 D-01796 Pirna Tel: +49 3501 520013 Fax: +49 3501 527457 Integralp – Nature Trails (I/A) Le programme INTERREG IIA sur la frontière italo-autrichienne comprend divers projets de cyclotourisme et de sentiers de nature et de culture dans l’Alta Val Pusteria et le Tyrol oriental, ainsi qu’une analyse des répercussions écologiques des modifications de l’agriculture dans les régions de montagne. Contact: INTEGRALP, Themenwanderungen im Hochpustertal und Osttirol Autonome Provinz Bozen Abt. Forstwirtschaft, Bozen Tel +39 047 9953 00 C 9 Agriculture et développement rural 210 Guide pratique de la coopération transfrontalière Rearing Carinthian sheep (A/SLO) Parmi les activités INTERREG à la frontière qui sépare la Carinthie (Autriche) de la Slovénie, on compte la reconstitution du cheptel d’une race ovine dite «mouton à lunettes» ou «carinthienne» en allemand «Kärntner Brillenschaf») qui se distingue par la présence de taches noires autour des yeux. L’objectif du projet est de réintroduire cette race locale et d’en faire un label de qualité pour la région transfrontalière. Contact: Mr. Anton Petschnik Vellach 16 A-9135 Bad Eisenkappel Tel +43 423 88169 Mr. Muri Primos Drustvo rejcev ovc jezersko-scolcavske pasme Zgornje Jezersko 57 4206 Jezersko, Slovnia Tel +386 64 44 11 46 Fax +386 64 44 10 16 E-mail: [email protected] Samen culture and economy (S/N) L’objectif des activités INTERREG IIA dans la région ‘Nordens Gröna Bälte’, à la frontière Norvège/Suède, est de préserver la culture « sans frontière » des Saami du sud et de soutenir les activités de la population autochtone de Scandinavie méridionale. Ceci comprend en particulier l’encouragement des activités muséologiques saami, l’effet de synergie créé par l’amélioration du niveau des connaissances dans les communautés locales et le développement d’un système d’information. Contact: Länsstyrelsen Jämtsland Län S-83186 Östersund Tel +46 63 146 000 Fax +46 63 102 590 Nord-Trondelag Fyleskommune Fölkets Hus N-7700 Steinkjer Tel +947 74 14 10 00 Fax +947 74 14 10 51 Sor-Trondelag Fyleskommune Fylkeshuset – Munkegt. 10 N-7004 Trondheim Tel +947 73 99 64 15 Fax +947 73 99 64 10 C 9 Agriculture et développement rural 211 Guide pratique de la coopération transfrontalière AUTRES EXEMPLES DE PROJETS Les régions transfrontalières de l’UE et des PECO regorgent d’exemples de la manière dont les activités transfrontalières en matière de développement rural et d’agriculture peuvent prendre une forme concrète. Voici quelques exemples de bonnes pratiques: 1. Recherche, études, développement stratégique Blackwater Catchment Scheme (IRL/Irlande du Nord) Le Blackwater Catchment Scheme (Programme de desserte de Blackwater) a été élaboré pour remédier aux défaillances créées par les effets combinés de la frontière et du caractère marginal de cette zone par rapport à ses centres administratifs. Par l’intermédiaire d’une stratégie de développement rural, cette initative transfrontalière considère dans leur ensemble les liens naturels qui unissent la région dans un certain nombre de domaines (population, économie, tourisme…). Son objectif est de développer la région d’une manière ciblée et durable, en utilisant ses liens et ses ressources naturels et en associant la population à ce processus. Le projet est actuellement géré par un agent à temps complet, qui fait office de secrétariat au sein du Comité du conseil transfrontalier et se charge de mettre en œuvre des projets spécifiques. Pour la première fois, une relation de travail s’est créée entre les Conseils de la région, qui ont commencé à travailler de manière transfrontalière sur un certain nombre de dossiers complémentaires. La communauté est à présent plus consciente de la possibilité d’une évolution entre les trois conseils. Le Blackwater Catchment Scheme a choisi pour aire géographique le bassin d’une rivière et tâché d’en réduire la marginalité. Contact: Mr. Simon Brown Dungannon District Council Circular Road Dungannon; Co. Tyrone Tel +44 1861 72 03 15 C 9 Agriculture et développement rural 212 Guide pratique de la coopération transfrontalière Tyrone/Donegal Partnership (IRL/Irlande du Nord) Le Tyrone-Donegal Partnership (Partenariat Tyrone-Donegal) est une société de développement transfrontalier bien ancrée et dont la vocation est d’identifier, de développer et de soutenir les initiatives innovantes dans les communautés rurales du Tyrone et du Donegal. Elle poursuit un objectif double : mettre en place un développement durable par l’amélioration des conditions sociales, économiques, culturelles et environnementales pour tous les habitants de la région, et devenir un centre d’excellence du développement transfrontalier au niveau européen. La société est dirigée par un Conseil d’actionnaires locaux, dont les deux sociétés LEADER respectives, Donegal Local Development Company et West Tyrone Rural 2000, et a mené à bien une série de projets transfrontaliers, dont: Le Millenium Crafts Project – Dans le cadre de ce projet de deux ans, un spécialiste du développement de l’artisanat aide les artisans de la région à développer de nouvelles activités et de nouveaux débouchés pour leurs produits, et leur fournit soutien direct, conseils et formation. Le projet a également pour objectif de développer un réseau transfrontalier actif pour l’artisanat, et d’encourager la promotion de l’artisanat local de part et d’autre de la frontière. Le Product Transfer Programme – Destiné aux PME des régions frontalières rurales, ce projet aide 15 sociétés autochtones du Tyrone et du Donegal à développer de nouvelles attitudes et le sens de l’entreprise, et à élargir leurs gammes de produits par l’adoption de produits qui ont réussi sur d’autres marchés. En outre, il les aide à trouver des débouchés à l’exportation. Budget: £362 000 coût total (financement par INTERREG IIA et le International Fund for Ireland) Contact: Hugo Sweeney Omagh Business Complex Great Northern Road Omagh; County Tyrone N. Ireland BT78 5LU Tel +44 28 82 249494 Fax +442882250962 [email protected] Genevieve Gavin Donegal Local Development Company 1 Millenium Court; Pearse Road Letterkenny; County Donegal Tel +353 74 27 056 Fax +353 74 212 57 [email protected] C 9 Agriculture et développement rural 213 Guide pratique de la coopération transfrontalière 2. Diversification agricole et valeur ajoutée Wiederbelebung einer Weinstraße (A/SLO) Parmi les cinq routes du vin de Styrie (A), la Schilcher-Weinstraße se distingue par sa grande variété, qu’elle doit à l’indépendance économique totale des viticulteurs concernés. En outre, le cépage local – le Wildbacher Blau – date de l’époque des Celtes. Le projet « Schilcher & weiße Pferde » a pour objectifs la mise en réseau optimale de projets déjà en cours ainsi que le développement et la qualification de la Schilcher-Weinstraße. Parmi les mesures concrètes : développement et encouragement de l’offre culturelle dans les domaines de la gastronomie, de l’agriculture, des loisirs et de la culture, dont le balisage régional de la Route du vin (environ 60 km de long), la mise en place de nouvelles buvettes campagnardes, un programme saisonnier axé sur le cycle viticole, et des manifestations culturelles (spectacles de théâtre, espaces d’artisanat…). Des mesures de qualification sont élaborées pour les viticulteurs afin de protéger le label de qualité « Schilcher Schutzmarke Weißes Pferd ». La Route du vin entretient des relations avec d’autres itinéraires de randonnée et de loisirs, auxquels sont associés des partenaires slovènes. Le projet a démarré en mai 1998. Budget: EURO 271 075; 30,3 % par INTERREG IIA Contact: Tourismusverband Weststeiermark Ettlendorferstr. 3 A – 8510 Stainz Tel +43.3463-4950 Ballyclo (IRL/IRLANDE DU NORD) Le programme Ballyclo (du nom de ses deux promoteurs, la Ballyhaise Development Association (comté de Cavan) et le Clogher Valley Rural Centre (comté de Tyrone)) a pour objectif l’augmentation des revenus des petits éleveurs-naisseurs, en général ceux possédant moins de 30 têtes, par l’amélioration de leur cheptel. Les veaux issus de ces cheptels de qualité devraient obtenir des prix élevés, entraînant des effets positifs pour l’économie rurale en général. Une formation à la gestion, un programme de sélection et des programmes de marketing groupé et sociaux sont également proposés aux agriculteurs participants afin d’assurer leur viabilité à long terme. Avec le Plan de développement communautaire stratégique, ce programme d’inclusion sociale facilitera d’autres initiatives transfrontalières et intercommunautaires entre les deux régions. Cette stimulation de deux zones frontalières démunies encouragera leur régénération économique et sociale et garantira la durabilité à long terme de la région. En trois à cinq ans, jusqu’à huit nouveaux emplois seront créés. En créant des liens entre les fermiers, leurs familles et diverses organisations agricoles et rurales de part et d’autre de la frontière, l’interaction entre les deux communautés sera améliorée, et, partant, tous les aspects sociaux et économiques des deux zones concernées. Ce projet met également l’accent sur la coopération entre communautés, qui permet la levée des obstacles à l’inclusion sociale et la création d’une capacité et d’un sentiment de confiance en soi au sein des deux communautés. Budget: £4 870 000 coût total, £1 000 000 contribution INTERREG II Contact: Ms Martina Grey; Ballyclo Ltd.; 47 Main Street; Clogher; Co. Tyrone BT76 0AA; Tel +44 16625 48814; Fax +44 16625 49418 C 9 Agriculture et développement rural 214 Guide pratique de la coopération transfrontalière Sanitary Inspection (E/P) La région transfrontalière hispano-portugaise est essentiellement agricole et contribue largement au PNB, en particulier dans la région Castille et Léon / Norte. Ce projet est géré par le Ministère régional de l’agriculture et de l’élevage de Castille et Léon et financé par INTERREG II. Il vise l’élevage bovin en raison de l’importance de celui-ci de part et d’autre de la frontière. En 1995-1997, des campagnes d’assainissement des enclos à bestiaux pour bovins et ovins ont été réalisées. Au cours de la première campagne, l’ensemble des troupeaux bovins a été examiné dans le but de détecter les cas de tuberculose, de périneumonie et d’autres maladies, et toutes les bêtes contaminées ont été abattues. La même opération a été réalisée sur les troupeaux ovins. Ces activités ont exigé la collaboration de personnes et d’organismes très divers, en particulier l’administration et les équipes techniques de vétérinaires et de techniciens de laboratoire dans les régions. Les services sanitaires des deux provinces ont également travaillé ensemble afin d’assurer le respect des normes et l’enregistrement précis des résultats obtenus. Ces campagnes ont eu pour résultat une baisse notable de l’incidence de ces maladies, et abouti à la création d’un service de contrôle sanitaire efficace pour les agriculteurs. La valeur des produits a également été augmentée : les éleveurs peuvent maintenant se prévaloir d’un cheptel sain et exempt de maladies. Budget: PTA 122 130 874 coût total; PTA 91 598 159 INTERREG IIA Contact: Junta de Comunidades de Castilla y León Plaza de Castilla y León 1 E-47008 Valladolid Tel +34 983 41 11 21 Fax +34 983 411269 C 9 Agriculture et développement rural 215 Guide pratique de la coopération transfrontalière 3. Aspects environnementaux de l’agriculture et du développement rural Unterstützung einer umweltgerechten Landbewirtschaftung (A/SLO) Afin d’encourager une exploitation rationnelle des surfaces cultivables, les services de consultation environnementale de la zone frontalière autrichienne ont élaboré un projet destiné à sensibiliser les agriculteurs à l’existence de problèmes et à mettre en place une agriculture écologique. Son objectif est l’amélioration de la qualité des nappes phréatiques, ce qui devrait également avoir un effet positif sur la qualité de vie et la valeur touristique de la région. Pour ce faire, un laboratoire de recherche a été créé en avril 1994 par la Chambre régionale de l’agriculture et des forêts de Leibnitz (A). Ce laboratoire réalise à la demande des agriculteurs concernés des analyses du sol et de l’eau ainsi que des égoûts afin d’en déterminer la teneur en nitrates. En même temps, il fournit des conseils aux demandeurs individuels, en particulier sur l’engraissement des terres. Enfin, il réalise des expériences sur le terrain et des séries d’enquêtes. Un laboratoire semblable fonctionne à Maribor (SLO). Une fois la période de soutien terminée, le projet sera en mesure de se financer lui-même avec les contributions des chambres d’agriculture et les taxes payées par les agriculteurs. Des efforts sont faits pour mettre en réseau les divers services de consultation de part et d’autre de la frontière. Budget: EURO 65 407; 80% par INTERREG IIA Contact: LFI Steiermark Hamerlinggasse 3 A – 8010 Graz Tel +43 316 8050 1309 [email protected] C 9 Agriculture et développement rural 216 Guide pratique de la coopération transfrontalière 4. Réseaux/Echanges/Formation Echange des élèves et professeurs agriculteurs (D/DK) Sur la base de discussions au sein du groupe de travail sur l’agriculture de la région de Sønderjylland/Schleswig, celui-ci a développé un projet destiné à soutenir la formation en matière d’agriculture et à étendre les connaissances sur les conditions et la pratique de l’agriculture, en particulier de l’agriculture écologique, dans l’ensemble de la région frontalière. Il s’agit aussi de familiariser ses habitants avec la culture du pays voisin. Les élèves agriculteurs peuvent ainsi effectuer un stage de 3 à 12 mois de l’autre côté de la frontière, qui est considéré comme une expérience professionnelle. Par ailleurs, le personnel enseignant des écoles d’agriculture suit des cours intensifs de langues, s’informe du système de formation complémentaire et organise des excursions et des projets communs. Les participants au projet se recrutent parmi les candidats à la formation complémentaire. En tout, trois écoles participent au projet. Les permières mesures seront mises en œuvre à l’été 2000. Budget: EURO 98 768; dont 50% par INTERREG IIA Contact: Berufliche Schule des Kreises Nordfriesland in Husum Außenstelle Bredstedt Theodor-Storm-Str. 2 D – 25821 Bredstedt Tel +49 4671 9134 40 Fax +49 4671 9134 19 [email protected] C 9 Agriculture et développement rural 217 Guide pratique de la coopération transfrontalière The Professional Development Programme for the Agri-food Industry (IRL/IRLANDE DU NORD) Ce programme de treize jours a pour objectif de développer l’industrie agro-alimentaire, dans le but de préparer les organisations à gérer le changement et d’améliorer le développement professionnel. Ce programme se compose d’une série de séminaires et d’ateliers conduits par des formateurs qualifiés et expérimentés. Un programme de préparation permet aux participants d’estimer leurs compétences et leur savoir-faire par rapport aux besoins de leurs organisations. Au cours du programme, chaque participant élabore un plan de travail pour faciliter le retour des informations et du savoir-faire vers son organisation. L’ensemble du programme est conçu pour encourager la formation de réseaux et assurer l’existence d’interactions interrégionales, inter-organisationnelles et interdisciplinaires. Par ailleurs, les connaissances et le savoir-faire acquis doivent profiter aux organisations participantes. Le programme couvre les aspects suivants : ! ! ! ! ! ! Connaissance des politiques et des programmes agro-alimentaires européens Evolution internationale et marchés mondiaux de l’agriculture Problèmes liés aux organisations : implications des politiques, planification stratégique, planification des projets, gestion des projets Techniques de gestion : gestion des ressources humaines, analyse des systèmes, administration et finance Compétences personnelles – capacité de communiquer, gestion du temps, présentation Technologie de l’information – systèmes de TI, applications de TI et gestion de l’information Ce programme améliorera la compétitivité des organisations actives dans l’industrie agro-alimentaire et contribuera à créer des liens et des réseaux entre les organisations et les individus aux niveaux régional et transfrontalier. Il encourage l’exploitation des nouveaux débouchés commerciaux par les organisations. Tout en contribuant au développement économique de la région, il renforcera les compétences professionnelles des participants et les liens entre ASA et NIIAS. Budget: £24 450 coût total Partenaires: Ms Nuala McNally Co-operation Ireland 7 Botanic Avenue Belfast BT7 1JG Tel +44 28 90 321462 Fax: +44 28 90 247522 C 9 Agriculture et développement rural 218 Guide pratique de la coopération transfrontalière 5. Promotion des PME Improving the Quality and Environment for SMEs in the Agricultural Sector (D/DK) Ce projet, mis en oeuvre d’avril 1996 à décembre 1998, visait essentiellement le secteur agricole, les pépinières et l’industrie alimentaire. Parmi ses partenaires-clés se trouvaient le Green Centre danois et le Technikzentrum Lübeck en Allemagne. L’objectif général était de mettre en place un réseau de coopération pour améliorer la qualité et l’impact environnemental des PME de la région dans les secteurs concernés. Les activités spécifiques comprenaient une formation donnée à de nombreuses PME dans le cadre d’une série de séminaires et la fourniture de conseils sur mesure à des PME individuelles. Dans la région danoise, 9 séminaires furent organisés pour une moyenne de 9 PME par séminaire, ainsi que 95 réunions d’assistance-conseil et 6 séances de conseil, et en Allemagne 41 cours, séances de conseil et réunions d’assistance-conseil. Contact: Preben Gregersen Erhvervsfremme Styrelsen (Agency for the Development of Trade and Industry) Sondergrade 25 DK 8600 Silkeborg Tel +45 35 46 60 00 Fax +45 35 46 64 01 C 9 Agriculture et développement rural 219