La municipalité de Shanghai

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La municipalité de Shanghai
CHINE - FICHE PROVINCE
La municipalité de Shanghai
À l’instar de Pékin, Tianjin et Chongqing, Shanghai (上海 ou
« sur la mer ») est une municipalité et, à ce titre, est
directement administrée par le pouvoir central. Son
développement bénéficie de sa position exceptionnelle à
l’embouchure du Yangtse (ou Fleuve bleu) qui en fait une des
principales plates-formes mondiales pour le commerce.
Shanghai tire également profit du dynamisme de son arrièrepays qui attire plus du tiers des investissements directs
accueillis par la Chine. Vitrine du succès rencontré par la
Chine de la Réforme et de l’Ouverture dans les années 1990,
elle est le lieu où se dessinent actuellement les grandes
orientations chinoises. Un nombre croissant de
multinationales tendent à y établir leur siège régional, mais
les PME y prospèrent aussi.
Données générales
Statut : Municipalité (沪)
Monnaie : CNY (Renminbi ou RMB)
Le quartier d’affaires de Pudong vu depuis Puxi
Langue : mandarin, shanghaïen, wu
Shanghaï
Chine
Comparaison
Population
23,7 M
1,8 %
Mozambique
Superficie
6 340,5 km
0,07 %
Bruneï
2 010,1 Mds CNY
3,9 %
Venezuela
84 459,4 CNY
38 331 CNY
Pologne
(2012)
PIB
PIB/habitant
2
Population : avec 23,7 M d’habitants en 2012, Shanghaï concentre l’équivalent du tiers de la population française. La
population non résidente représente toutefois près de 40 % du total et, dans cinq districts périphériques de la ville, la
population flottante dépasse celle des résidents. S’y ajoutent 143 200 étrangers (auxquels il faut ajouter
19 300 Hongkongais et 9 100 Macanais), qui participent à faire de Shanghaï l’une des villes les plus cosmopolites de
Chine… Grâce à un taux de natalité élevé, la population âgée de moins de 14 ans est passée de 4,9 % en 2007 à 8,6 %
en 2010 ; elle reste néanmoins inférieure à la moyenne nationale (13,6 %) et le taux d’accroissement naturel de la ville
devrait baisser à 1,2 % par an entre 2010 et 2020, ce qui laisse présager un vieillissement accru de la population au
cours de la décennie à venir.
Éducation : Shanghaï compte 67 établissements d’éducation supérieure dont la plus prestigieuse est l’Université
e
Jiaotong, qui figure parmi les cinq universités les plus reconnues du pays et est classée au 151 rang de l’édition 2012
du classement de Shanghaï des meilleures universités mondiales. La population shanghaïenne est très éduquée : plus
de 510 000 élèves suivaient des cours à l’université en 2011 et 21,3 % des Shanghaïens ont reçu une formation de
niveau bac + 3 ou supérieure pour un taux d’illettrisme quasi nul. Notons enfin que les dépenses en R&D de la
municipalité sont évaluées à 63,5 Mds CNY en 2012 (soit 3,2 % du PIB de la municipalité, contre 2,25 % en France), en
croissance de 6,2 % en glissement annuel.
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Géographie : située à l’embouchure du Delta du Yangtse (connu en France comme le « Fleuve bleu »), sur la côte est
de la Chine, à équidistance de Pékin et de Hong Kong (1 200 km à vol d’oiseau). La ville s’organise autour de la rivière
Huangpu, affluent du Yangtse, qui est également la principale source d’eau de la municipalité. Scindant la ville en son
cœur, le Huangpu joue le rôle de frontière naturelle entre le CBD de Pudong (à l’Est) et Puxi (à l’Ouest) où se trouve le
Bund, l’ancien quartier des concessions.
Climat : le climat de Shanghaï peut être qualifié de climat subtropical humide et est caractérisé par quatre saisons
distinctes et l’occurrence des Meiyu (梅雨 soit, littéralement, « pluie des pruniers ») : averses estivales qui offrent à la
ville 25 % de ses précipations saisonnières, entre la mi-mai et la fin du mois de juillet. Si les chutes de neige sont rares,
l’hiver se révèle parfois pénible : la température chute sous 10°C entre décembre et mars alors que la majorité des
logements ne disposent pas de chauffage. L’été est chaud (le mercure dépasse souvent les 35°C en août) et marqué
par d’importantes précipitations (autour de 250 mm en août) et par le passage occasionnel de typhons. C’est donc au
printemps que la ville se révèle la plus confortable.
Histoire et données politiques
Histoire :
Pudong en 1990
L’image d’opulence souvent associée à Shanghaï masque les débuts
modestes de la ville : simple village passé ville marchande sous les
Song, Shanghaï devient siège du comté de Songjiang en 1292, statut
auquel elle reste confinée jusqu’au 29 mars 1927, date à laquelle le
statut de municipalité lui est enfin conféré. Au cours de la dynastie
des Qing (1644-1911), Shanghaï était toutefois déjà devenue le
principal port du bas Yangtse ; et, malgré un rang administratif
subalterne, c’est à la ville que revenait notamment l’administration
des douanes de la province du Jiangsu…
En 1842, elle fait partie des ports que le traité de Nankin, qui clôt la
première Guerre de l’Opium, ouvre au commerce et Shanghaï s’ouvre au commerce extérieur. Les concessions
britanniques, françaises et américaines suivent, qui réduisent bientôt la ville à l’état de semi-colonie, mais édifient les
bases matérielles et légales d’un environnement moderne des affaires. Peu à peu, le centre de gravité économique de
Shanghaï se déplace de la vieille cité chinoise à la concession internationale. Une presse de masse émerge, tandis que
les entreprises privées se multiplient et qu’un embryon de service public se met en place. Dans les années 1920,
Shanghaï connaît ainsi son premier âge d’or. Celle que l’on surnomme « la Paris de l’Orient » et qu’immortaliseront les
nouvelles d’Eileen Chang et les films de la Mingxing Film Company est alors une ville cosmopolite (on y dénombre
70 000 étrangers au début des années 1930) à l’avant-garde culturelle et politique de la nation (le Parti communiste
chinois y naît en juillet 1921 ; en 1925, la ville est également le théâtre de l’important mouvement ouvrier et antiimpérialiste du 30 mai) où les lilong côtoient les immeubles industriels, les hôtels et les constructions art-déco.
L’invasion japonaise viendra prématurément mettre fin à ces années folles et la ville se replie sous Mao.
Avant de renaître dans les années 1990. La faction de Shanghaï, représentée par Jiang Zemin et Zhu Rongji, tient alors
le haut du pavé à Pékin. Jiang Zemin, qui a débuté sa carrière politique en 1946, comme ingénieur dans une usine de
produits alimentaires de Shanghaï, avant de devenir le maire de la municipalité entre 1985 et 1987, est alors
Secrétaire général du Parti et Président du pays. Il fait profiter son bastion de politiques économiques proactives :
fermée en 1950, la bourse rouvre en décembre 1990 et la nouvelle zone de Pudong est établie trois ans plus tard.
Entre 1992 et 2005, Shanghaï capte ainsi près du quart (23 %) des IDE prenant la direction de la Chine, ce qui lui
permet de rattraper puis de surpasser Canton, Shenzhen et les autres villes du sud, principales bénéficiaires de la
croissance chinoise des années 1980. Avec plus de 1 000 institutions financières (parmi lesquelles 173 sont des
institutions à capitaux étrangers) recensées en 2011, Shanghaï est aujourd’hui le principal centre commercial et
financier de Chine continentale.
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Les principaux dirigeants (photos : China Vitae) :
Secrétaire du Parti communiste
Maire
M. HAN Zheng (韩正)
M. YANG Xiong (杨雄)
 En poste depuis novembre 2012
 Postes précédents : Maire de
Shanghaï (2003-2012), vice-Maire
de Shanghaï (1998-2002)
 Membre du Politburo du
e
18 Comité central
 En poste depuis décembre 2012
 Postes précédents : vice-Secrétaire de
Shanghaï (2008-2012), vice-Maire de
Shanghaï (2003-2008), Président de
Shanghaï Airlines (2011-2003)
À une exception près (Chen Liangyu qui fut Secrétaire de 2002 à septembre 2006, date à laquelle il fut démis pour
corruption), depuis 1989 et l’accession au poste suprême de Jiang Zemin, tous les hommes politiques ayant occupé le
poste de Secrétaire du Parti communiste de Shanghaï ont par la suite été promus membres du Comité permanent du
Politburo, la plus haute instance décisionnelle des institutions politiques du pays. Le poste de Secrétaire du Parti de la
municipalité peut donc être considéré comme l’antichambre de Zhongnanhai. L’actuel secrétaire du parti, M. HAN
Zheng, pourrait toutefois constituer une seconde exception en raison de son âge avancé (il aura déjà 63 ans lors du
e
XIX Congrès du Parti, en 2017) et, surtout, de son manque d’expérience en dehors de Shanghaï, où il a effectué toute
sa carrière.
Infrastructures
Routières et ferrovières : la ville dispose d’un réseau routier mûr comprenant notamment deux périphériques (deux
autres sont en projet) et 18 voies rapides urbaines. Grâce, également, à un réseau de transport en commun
performant (plus de 1 000 lignes de bus et un kilométrage métropolitain bien développé – voir ci-dessous), la
circulation y est plus fluide qu’à Pékin. La ville est par ailleurs reliée à la plupart des grandes mégalopoles du pays par
des autoroutes de rang national lui offrant une liaison directe avec Pékin, Chengdu, Haikou, Xi’an, Chongqing,
Kunming, Hangzhou, etc. Le réseau ferroviaire est à l’avenant, qui renforce l’intégration de la ville avec son arrièrepays : Suzhou est à 30 minutes de train de Shanghaï, Wuxi à 40 minutes, Hangzhou à une heure, Nankin à une heure
trente…
Métro : inauguré en 1995, le réseau métropolitain
de Shanghaï comporte actuellement 12 lignes de
métro et près de 300 stations, connectées à un
réseau de trains légers sur rail, pour un
kilométrage total supérieur à 400 kilomètres, soit
55 % du réseau parisien, métro et RER cumulés. Il
peut se targuer de posséder la première ligne
commerciale de train à sustentation magnétique
du monde (le Maglev, en photo ci-contre), qui
court sur la ligne 2 du métro local et relie
l’aéroport de Pudong à Longyang en moins de huit minutes. En prévision de l’Exposition universelle de 2010,
beaucoup de nouvelles stations ont été ouvertes en en laps de temps très réduit, entre 2009 et 2010, dont résultent
parfois certains dysfonctionnements : en septembre 2011, une collision a blessé plus de 270 personnes et engendré la
fermeture de 13 stations. En 2020, le réseau métropolitain de Shanghaï devrait comporter 22 lignes pour un
kilométrage total de 877 kilomètres…
Portuaires : le port de Shanghaï est le premier du monde pour le vrac (736 M tonnes en 2012) et également pour le
trafic de conteneurs (32,5 M EVP en 2012, record historique), supplantant Singapour en 2010. Sa capacité va encore
être renforcée par l’entrée en service de la quatrième phase du port en eau profonde de Yangshan, prévue pour 2015,
avec 4 M EVP supplémentaires à la clef. En 2011, 40 % des EVP de la ville transitaient déjà par le port de Yangshan.
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Aéroportuaires : Shanghaï dispose également de la plate-forme aéroportuaire la plus active de Chine continentale. En
2012, plus de 78,7 M de passagers ont transité par l’aéorport de Pudong (62 % du trafic) et celui de Hongqiao (38 %).
Conçu par ADP, l’aéroport de Pudong est toutefois aujourd’hui saturé. Deux nouvelles pistes devraient être édifiées
d’ici 2015, qui permettront à l’aéroport de multiplier par deux sa capacité, qui est actuellement de l’ordre de 40 %
celle de l’aéroport international de Pékin. Pour soulager Pudong, l’aéroport de Hongqiao, situé à 13 km de la ville,
assure également à nouveau quelques liaisons internationales depuis fin 2007.
Données économiques
Le PIB de Shanghaï a atteint 2 010,1 Mds CNY en 2012, en croissance de 7,5 % par rapport à 2011 (un taux inférieur à
celui du pays dans son ensemble, qui est de 7,8 %). Pour l’année 2013, la municipalité a pour objectif d’atteindre 7,5 %
de croissance également. En PIB par habitant, cela fait d’elle la troisième entité administrative du pays, derrière
Tianjin et Pékin. Shanghaï possède en revanche le salaire disponible le plus élevé de Chine (40 188 CNY par an) et la
prospérité relative de ses habitants stimule le marché de la consommation local : en 2011, les ventes au détail ont
augmenté de 12,3 % à 681,5 Mds CNY. Les principaux postes de dépenses des Shanghaïens sont l’alimentation (35,5 %
en 2011, contre 44,5 % en 2000), suivi des transports et des communications (ce poste a presque doublé par rapport à
son niveau de 2000 – 8,6 % – pour atteindre 15,2 % en 2011), et des loisirs et de l’éducation (14,9 %, un niveau
similaire à celui de 2000 : 14,5 %).
Shanghaï
2012
Guangdong
PIB nominal (Mds CNY)
2 010,1
5 707
Salaire disponible (CNY, 2012)
40 188
30 226,7
IPC (base 100)
105,2
105,3
IDE (Mds USD)
22,4
23,5
Importations de biens (Mds USD)
230
409,7
Exportations de biens (Mds USD)
206,8
574,1
Évolution du PIB en valeur, 2007-2012
Evolution du PIB en valeur, 2006-2011
3000
2000
1000
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012
En 2012, la municipalité présente une balance commerciale déficitaire, avec des exportations en baisse de 1,4 % et
des importations en augmentation de 1 % seulement. Près du quart des exportations en provenance de Shanghaï
prennent la direction des États-Unis (en croissance de 3,6 % en 2012) ; les deux autres principaux clients de la ville
sont le Japon (12,1 %) et Hong Kong (8 %). S’agissant des investissements directs étrangers, les avantages comparatifs
de la municipalité, notamment en matière de coûts, s’érodent en faveur des provinces limitrophes (Jiangsu, Zhejiang
et, dans une moindre mesure, Anhui) qui récoltent les fruits de leurs récents efforts en matière d’infrastructures
(liaisons autoroutières, parcs industriels) et de coûts plus attractifs (foncier et main-d’oeuvre). Toutefois, en 2012, la
somme des IDE utilisés au sein de la municipalité se montait encore à 15,2 Mds USD, en croissance 20,5 % en
glissement annuel. 83 % de ces IDE sont réalisés dans le secteur tertiaire. La même année, Shanghaï a enregistré des
nouveaux contrats pour un montant de 22,4 Mds USD (en croissance de 11,1 % par rapport à 2011). Plus de 40 % de
ces flux d’investissements étrangers proviennent de Hong Kong.
Structure de l'économie de la municipalité (CNY, 2012)
1%
Industrie primaire
39%
60%
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Industrie
Valeur (Mds CNY)
Chine
Primaire
12,8
0,2 %
Industrie secondaire
Secondaire
791,3
3,4 %
Industrie tertiaire
Tertiaire
1 206,1
5,2 %
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Shanghaï est considéré comme « la tête de dragon » du bassin du Yangtse et profite du dynamisme de son hinterland
avec lequel une répartition fonctionnelle s’est part ailleurs dessinée au cours des deux dernières décennies. Ainsi,
alors que Shanghaï et les trois provinces qui l’entourent (Jiangsu, Zhejiang et Anhui) concentrent à peine 14 % de la
2
population chinoise en 2012, cette région de 110 000 km (1,2 % du territoire chinois) génère près du quart du PIB
chinois (24,3 %) et accueille près du tiers des IDE entrants (28,4 % en 2011).
Région
Shanghaï
Population
PIB (Mds CNY)
IDE utilisés (Mds USD, 2011)
23,8 M
2 010,1
12,6
Jiangsu
67,5 M
5 406
32,1
Zhejiang
46,7 M
3 461
11,7
51
1 721,2
6,6
Anhui
Le bassin du Yangtse forme une conurbation au niveau de vie largement supérieur à celui du reste de la Chine : à elles
seules, les 16 principales villes du delta du Yangtse (5 % de la population régionale) totalisent un PIB représentant les
deux tiers du PIB régional tandis que le PIB par habitant y atteint le triple de la moyenne nationale. La construction
d’infrastructures de transport modernes (voir ci-dessus) a placé Suzhou, Wuxi, Hangzhou, Nankin, etc. à quelques
dizaines de minutes de la municipalité de Shanghaï, participant ainsi à l’unification du marché du travail régional.
Secteurs porteurs :
Portée par le dynamisme de la vente de gros, des services financiers et de l’immobilier, la municipalité tire 60 % de
son PIB du secteur des services. Parmi les secteurs qui bénéficient du soutien du gouvernement local : celui de la
logistique, des industries culturelles et de la finance. Shanghaï est aujourd’hui le centre financier du pays. En
mars 2009, le Conseil des affaires de l’État (gouvernement chinois) a validé les ambitions de la ville visant à devenir
l’une des principales places financières (et logistiques) mondiales à l’horizon 2020. Ce projet devrait bénéficier de
l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping (brièvement Secrétaire de la municipalité en 2007) qui, selon certains observateurs,
devrait permettre un relâchement du contrôle exercé sur la municipalité par le pouvoir central et lui redonner la
marge de manœuvre nécessaire aux réformes. Le projet de création d’une zone de libre échange à l’horizon 2017 (voir
« Principales zones économiques spéciales », ci-dessous) peut être lu comme un signe en ce sens.
L’industrie shanghaïenne est marquée par une prépondérance très nette de l’industrie lourde (78 % de la production
industrielle en 2011) dont Baosteel, principal producteur d’acier du pays, et Fosun, l’une des aciéries privées les plus
importantes du pays, sont des emblêmes. Il s’agit toutefois d’une production à forte valeur ajoutée : à elles seules, les
« six industries modernes stratégiques » que sont les produits d’information électronique (PIE), l’automobile (la SAIC,
Shanghaï Automotive Industry Corporation, figure parmi les « big four » du pays et possède deux Joint ventures avec
Volkswagen ‒ qui date de 1985 ‒ et General Motors – 1997 ‒ respectivement), la pétrochimie (Huayi), l’acier fin, la
bio-médecine et les équipements, rendent compte de 67 % de la production industrielle de la municipalité en 2011.
Enfin, la municipalité est l’une des principales bases chinoises de production d’éthylène, de plastique, de circuits
intégrés (plus de 25 % de la production chinoise est assurée par les entreprises shanghaïennes que sont Smic, GSMC et
Huahong), de téléphones mobiles, de micro-ordinateurs, etc. En 2012, la production de produits électroniques
représente ainsi près de 19 % de la production industrielle de la ville.
Entreprises de référence :
Plus de 300 des Fortune 500 ont investi à Shanghaï. La municipalité a désormais pour objectif d’accueillir le siège
régional de 150 multinationales au cours des trois années à venir.
En ce qui concerne les entreprises locales de référence, faisons remarquer que 6 des 73 entreprises chinoises figurant
au classement 2012 des Fortune 500 sont des sociétés shanghaïennes : Bank of Communications, Baosteel Group,
China Pacific Insurance, China United Network Communications, Greenhand Holding Group et la SAIC. Parmi les autres
groupes shanghaïens en verve, citons Huayi, un des leaders nationaux de la chimie, l’équipementier Shanghaï Electric,
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que d’aucuns comparent volontiers à Alstom, ou encore SVA qui est devenu un groupe de taille mondiale dans le
secteur de l’optoélectronique. Les groupes Youngor, Worldbest, Shanghaï Textile dans le domaine textile et HuashiShanghaï Pharmaceutical dans l’industrie pharmaceutique constituent aussi des références au niveau national.
Principales zones économiques spéciales
En janvier 2013, la mairie de Shanghaï a annoncé sa volonté de voir naître d’ici trois ans une zone de libre-échange
expérimentale couvrant le port de Waigaoqiao, celui de Yangshan et l’aéroport de Pudong, renforçant l’attractivité
de ces trois zones, qui ont déjà concentré des flux commerciaux d’un montant supérieur à 100 Mds USD en 2012. La
zone, qui serait la première de ce type en Chine, fournira une gamme de services plus étendue que celle proposée par
les différentes zones franches établies dans le pays (simplification des procédures douanières, entreposage sous
douane, etc.), dont notamment la possibilité de réaliser des transactions bancaires en devises étrangères. Cela
offrirait aux investisseurs étrangers l’avantage sans précédent de pouvoir ouvrir et opérer un compte bancaire en
Chine en échappant au contrôle et à la supervision de la SAFE, et serait probablement le prélude d’importantes
réformes financières. Ce projet pourrait être mis en place dès la fin de l’année 2013, pourvu que la municipalité
parviennent à coordonner les administrations concernées, et à surmonter l’opposition très probable de Hong Kong,
dont l’avantage compétitif se trouverait menacé.
À partir de la fin des années 1980, de nombreuses zones économiques spéciales ont par ailleurs été établies à
Shanghaï, qui ont transformé la ville en une mosaïque complexe de zones franches, de parcs technoogiques et autres
incubateurs industriels. Les plus importantes de ces zones sont les suivantes :

Nouvelle zone de Pudong : première des six « nouvelles zones » de rang national que compte la Chine,
2
Pudong a été établie en octobre 1992. Elle couvre une superficie de 1 210 km en plein cœur de Shanghaï et
se divise en quatre districts : le quartier financier de Lujiazui (seule des 185 zones de développement de rang
national spécialisée dans le secteur financier, Lujiazui accueille notamment la Bourse de Shanghaï) ; la zone
franche de Waigaoqiao (l’une des plus importantes de Chine, qui acceuille un tiers des entreprises étrangères
implantées dans la municipalité) ; la Jinqiao Export Processing Zone (spécialisée dans les produits
électroniques, les composants auto, les produits bio-pharmaceutiques et les appareils électroménagers
2
modernes) ; le Zhangjiang Hi-tech Park : 17 km en plein cœur de Pudong dédiés aux entreprises de hautes
technologies. Va bientôt venir s’y ajouter un parc Disneyland, dont l’ouverture est prévue pour 2017. En
2011, le PIB de la zone était de 548,4 Mds CNY, soit près de 30 % de celui de la municipalité. Seule la nouvelle
zone de Binhai, à Tianjin, a fait mieux (620 Mds CNY).
 Caohejing New Technology Development
Zone : établie en 1988 et située à sept kilomètres de
l’aéroport de Hongqiao, au sud-ouest de la ville,
Caohejing est la première NTDZ de rang national à se
spécialiser dans l’attraction de technologies
avancées étrangères. 120 centres de R&D (dont
plusieurs spécialisés dans l’aéronautique) se sont
implantés dans la zone, qui compte aussi en son sein
1 500 entreprises dont une cinquantaine figurent
régulièrement au sein du Fortune 500 (DuPont,
Lucent…). En 2011, son PIB était de 75,3 Mds CNY.

2
Shanghaï Zhangjiang Hi-Tech Park : établi en juillet 1992, ce parc high-tech s’étend sur 25 km et se divise en
cinq quartiers dédiés respectivement à l’innovation technique, à l’industrie high-tech, à la recherche
scientifique ; la dernière zone consiste en un quartier résidentiel. Depuis 1999, le parc cherche à attirer les
investissements dans les domaines des circuits intégrés, des logiciels et de la biomédecine. La présence en
son sein de plus de 2 000 entreprises (et 123 centres de R&D à capitaux étrangers) dont Cognizant, Citibank,
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HP, IBM, Intel, Lenovo, Novartis, Pfizer, Roche, SMIC, Sony, TCS China, etc., témoigne d’un certain succès à
cet égard. En 2011, la production industrielle réalisée au sein de la zone se montait à 55,5 Mds CNY.

Shanghaï Chemical Industry Park (SCIP) : créée en 1999, la zone s’étend sur 29,4 km , à cheval sur les
districts de Jinshan et Fengxian, sur la baie de Hangzhou, et est spécialisée dans la chimie et la pétrochimie.
Air Liquide, Bayer, Mitsubishi, Degussa, Huntsman, Royal Vopak, Praxair, Suez sont présents dans la zone,
dont le PIB était estimé à 50 Mds CNY en 2008.

Shanghaï Minhang Economic and Technological Development Zone (SMETDZ) : établie en 1986, SMETDZ
2
occupe 6,5 km du district de Minhang et est spécialisé dans les équipements et les produits électroniques,
les produits pharmaceutiques, les produits alimentaires et les boissons. Fin 2011, la zone avait attiré pour
3,7 Mds USD d’investissements étrangers (dont 37 % provenaient de sociétés faisant partie du Fortune 500).
Alstom, Coca-Cola Bottling, Fuji Xerox, Johnson & Johnson, Michelin, Mitsubishi Elevator, Pepsi, Squibb
Pharmaceuticals et Siemens y ont investi.

Shanghaï Hongqiao Economic and Technological Development Zone : établie en 1986, Shanghaï Hongqiao
2
couvre une superficie inférieure à 1 km , ce qui fait d’elle la plus petite ETDZ de rang national du pays. Elle est
aussi la seule ETDZ de Chine où se trouvent intégrés si étroitement bureaux, hôtels, salles d’exposition,
centres commerciaux et services de consulting. Fin 2011, la zone avait accumulé 4,2 Mds USD d’IDE.
3M, Chrysler (qui y a établi son siège régional), Ericsson, LG, Sheraton, Marriot et Nokia s’y sont installés.
2
Relations entre Shanghaï et la France
Présence française : en 2010, 12 100 Français étaient enregistrés au Consulat de France à Shanghaï, pour une
population totale estimée à 16 000 ressortissants.
Coopération décentralisée :




Shanghaï est jumelée avec Marseille depuis 1987. En septembre 2012, à l’occasion des festivités qui ont
e
marqué le 25 anniversaire de leur jumelage, les deux villes ont conclu un nouvel accord de coopération.
Culture, développement économique et commercial, santé publique, sécurité incendie, sport, tourisme, les
secteurs concernés sont désormais nombreux ;
depuis 2008, la région Rhône-Alpes est également jumelée à Shanghaï. Les deux entités avaient noué des
relations de coopération depuis novembre 1986 et les relations entre les deux villes remontent à plus loin
encore puisque la CCI de Lyon avait mené une mission de prospection à Shanghaï dès 1895 ;
la Picardie et Shanghaï entretiennent des échanges culturels réguliers depuis 1999 ;
le département de l’Orne (Basse Normandie) est en contact avec la municipalité depuis 1995.
Entreprises françaises :
Shanghaï est la destination privilégiée des entreprises françaises en Chine, qui sont nombreuses à avoir établi leur
siège chinois dans la municipalité. Ce constat est particulièrement pertinent dans le secteur industriel : Air Liquide,
Alcatel Lucent, Danone, Eramet, Essilor, Lafarge, Michelin, Rhodia, Schneider, Saint-Gobain, ST Microelectronics, etc.
Mais les sociétés opérant dans le secteur de la distribution et des services sont bien représentées aussi avec Auchan,
Carrefour, Decathlon, Sodexho, etc. présentes sur place… Enfin, dans le secteur financier, BNP-Paribas, Calyon et
Natixis ont également établi leur centre opérationnel à Shanghaï.
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Pour leur part, les PME françaises se concentrent généralement dans la sous-traitance de grands groupes, sauf à se
positionner sur un marché de niche, comme c’est le cas d’Ubisoft et Virtuos (jeux vidéos), d’Ethypharm (système DDS
d’administration des médicaments), de Pébéo (couleurs et matériel pour artistes) ou de Sperian (ex. Bacou-Dalloz,
protection individuelle). D’autres tentent leur chance dans le secteur tertiaire, des biens de consommation (à l’image
de Montagut, Cache-cache et Promod dans le prêt-à-porter) ou encore des métiers de bouche (boulangeries Paul).
Enfin, notons que certains groupes français ont choisi d’ouvrir leur centre de R&D chinois à Shanghaï. C’est
notamment le cas de Faurecia, Michelin, L’Oréal, Saint-Gobain, Sanofi ou encore Schneider, tandis que l’Institut
Pasteur a mis en place en 2011 Advance BioChina, un incubateur dédié à l’accueil de sociétés de biotechnologies créé
en partenariat avec l’Académie des Sciences de Chine (CAS) et le gouvernement de la municipalité.
Sources d’information et liens utiles
Annuaire statistique : www.stats.gov.cn.
Gouvernement de la municipalité de Shanghaï : www.Shanghaï.gov.cn.
Commission du Commerce de la municipalité de Shanghaï : http://www.scofcom.gov.cn/sfic/en/index.jsp.
Consulat général de France à Shanghaï : www.consulfrance-Shanghaï.org.
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8 - © 2012 – UBIFRANCE
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© 2013 – Ubifrance
Auteur : Ubifrance Chine - Bureau de Shanghaï
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Prestation réalisée sous système de management de la performance.
9 - © 2012 – UBIFRANCE
Rédigée par : Pierre MARTIN ([email protected])
Revue par : Aziz Belaouda
Version originelle du : 25 avril 2012
Version mise à jour le : 12 avril 2013