Les assistants d`éducation vont devoir rembourser un trop

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Les assistants d`éducation vont devoir rembourser un trop
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BEAUVAIS
Les adieux du préfet Berthier
Le 29 décembre, lors de la réception organisée pour son départ de
l’Oise, Emmanuel Berthier s’est dit satisfait de son bilan. Le préfet a
toutefois précisé qu’il aurait préféré partir « avec moins de morts sur
les routes » qu’en 2014 (67 en 2015, 39 en 2014). Côté économie, il
se dit « optimiste » quant à une sortie de crise rapide du département.
L’OBSERVATEUR DE BEAUVAIS
JEUDI 31 DÉCEMBRE 2015
15
Pas de collecte des déchets le 1er janvier
En raison du jour de l’An, les collectes de déchets prévues le vendredi 1er janvier 2016 ne
seront pas assurées sur les communes de la communauté d'agglomération du Beauvaisis.
Par ailleurs, ce jeudi 31 décembre, la collecte des déchets ménagers pour le secteur du centre-ville de Beauvais et la collecte des déchets ménagers et des cartons pour le secteur de
l’hyper centre-ville de Beauvais sont avancées à 17 heures (au lieu de 18 heures).
//// [email protected] //// www.lobservateurdebeauvais.fr
Les assistants d’éducation vont
devoir rembourser un trop-perçu
Les assistants d’éducation des établissements
scolaires de Beauvais-Méru ont reçu une
mauvaise nouvelle à la veille des vacances. En
raison d’une erreur sur leur feuille de salaire, ils
vont devoir rembourser un trop-perçu depuis
deux ans.
M
auvaise surprise pour
les assistants d’éducation (AE) du secteur de Beauvais-Méru à la
veille des vacances de Noël.
Jeudi 17 décembre, ils ont en
effet reçu une note agrafée sur
leur feuille de paie de décembre 2015, et signée de l’agent
comptable qui indiquait :
« Une erreur de paramétrage de
l’indice pris en compte pour votre
rémunération a été commise. Dès
ce mois de décembre, votre salaire
est modifié... Début 2016 je vous
informerai precisément de la régu-
larisation relative à votre tropperçu qui sera effectuée mensuellement selon la quotité saisissable, sur vos traitements à venir
».
« Légalement, la
quotité saisissable qui
peut leur être prélevée
correspond à un tiers
de leur revenu. C’est
une situation
inacceptable. »
Depuis janvier 2014, ces assistants d’éducation (autrefois
appelés surveillant d’internat
ou pions), qui interviennent
dans les écoles, collèges et
lycées, sont rémunérés selon
Medhi El Herech, secrétaire
académique adjoint
SGEN-CFDT en charge du
département de l'Oise et
Commissaire paritaire
académique et national.
OLYMPE
L’avis
BRILLON
30 ANS, ASSISTANTE
D’ÉDUCATION AU LYCÉE
CONDORCET
MÉRU
Je ne sais pas à partir de
quelle date l’erreur a été
commise. Sur la note
agrafée à mon bulletin de
salaire, aucune
information ne le
mentionne. Je sais juste
que je dois rembourser 1 200 €. Cela représente 50 € en plus
par mois - soit environ 45 € net. C’est beaucoup car je perçois
un salaire de 1 160 € net ! Sincèrement, j’ai pensé que cette
augmentation était liée à la revalorisation du Smic. Si la
somme avait été plus importante, de 300 € par exemple,
nous aurions évidemment vu et signalé l’erreur !
Nous attendons désormais le courrier comprenant
l’échéancier du remboursement. Légalement, jusqu’à un tiers
du salaire peut être prélevé par mois. Pour le moment, nous
avons envoyé un courrier à l’agent comptable et au recteur.
On attend sa réponse pour savoir ce que nous allons faire. On
espère un geste. On souhaiterait par exemple que le chiffre
du remboursement soit revu à la baisse. Car cette erreur a eu
un coût pour nous puisque les cotisations ont été calculées
sur un montant plus élevé. En tout cas, ce n’est pas la
première défaillance administrative que nous avons
constatée… »
l’indice 321. « Or c’est l’indice
309 qui aurait dû être appliqué,
indique Medhi El Herech,
conseiller principal d’éducation et secrétaire académique
adjoint SGEN-CFDT. Et j’ai
même découvert une seconde
erreur puisque depuis juin 2014,
selon un arrêté qui apparaît sur
le site du rectorat, c’est en fait
l’indice 311 qui correspond à leur
profession, qui aurait dû être
appliqué, ce qui n’a pas été le cas.
Ils se sont donc trompés deux fois.
Pour les AE qui travaillaient à
plein-temps le trop-perçu s’élève
à 50 € par mois. Soit environ 1
200 € sur deux ans. Une somme
qu’ils vont être contraints de rembourser.
Légalement, la quotité saisissable qui peut leur être prélevée correspond à un tiers de leur revenu.
C’est une situation inacceptable », note, indigné, Medhi El
Herech. «Des assistants d’éducation du lycée Condorcet à Méru,
mais aussi de Neuilly-en-Thelle,
Beauvais, Bresles, Breteuil,
Sainte-Geneviève seraient concernés. L’erreur vient du lycée PaulLangevin de Beauvais.
Voici la note agrafée sur la feuille de paie reçue par les assistants d’éducation avant les
vacances de Noël.
n’ont pas pu bénéficier d’une aide
au logement, ou ont payé plus
d’impôts ».
Le secrétaire académique
« La situation
adjoint SGEN-CFDT est aussiest dramatique »
tôt monté au créneau ce jeudi
Il s’agit de l’établissement qui 17 décembre, dès lors que les
mutualise la paie des employés assistants d’éducation l’on
de la zone. Il s’agirait d’une erreur alerté.
informatique d’après ce que l’on
m’a dit. Plus de 700 personnes
seraient concernées, dont 360 AE
encore en activité. C’est incroyable que l’administration ne se soit « Nous ne lâcherons
aperçue de cette erreur que deux pas, mais il sera
ans plus tard. D’autant plus que difficile de faire
le délai de prescription doit arriver annuler ce trop-perçu
à son terme en janvier 2016», tant les sommes sont
précise Medhi El Herech qui conséquentes. »
pointe du doigt une situation
qui apparaît bien délicate pour « Je me suis rendu le 17 décembre
les AE concernés et dont le à 16 heures dans le bureau de
salaire maximum ne dépasse l’agent comptable. Et j’ai réclamé
pas 1 200 € par mois pour un un moratoire, mais il m’a dit que
ce n’était pas possible en raison
temps plein.
« La situation est dramatique car du délai de prescription. Le lundi
les assistants d’éducations, dont suivant, je recevais 75 assistants
certains sont à mi-temps, ont des d’éducation, malgré les vacances
petits salaires. D’autres sont scolaires, pour une réunion. J’ai
aujourd’hui au chômage. Ils ont proposé aux organisations synune épée de Damoclès au-dessus dicales de nous rejoindre. Nous
de la tête. À cause de ce trop- avons adressé un premier recours
perçu, certains ont dépassé de peu au lycée Langevin et d’autres
le plafond pour toucher certaines recours vont suivre, ils sont prêts.
prestations sociales auxquelles Nous avons fait une demande
ils auraient eu droit, d’autres d’audience auprès du recteur pour
qu’il se positionne. Nous ne
lâcherons pas, mais il sera difficile de faire annuler ces trop-perçus tant les sommes sont conséquentes. »
À noter que les chefs d’établissements du secteur, qui
n’étaient pas du tout au courant de cette erreur administrative, sont convoqués le
lundi de la rentrée par le recteur pour faire le point sur
cette situation.
■
L’avis
JULIE
COULPIED
25 ANS, ASSISTANTE D’ÉDUCATION
AU LYCÉE JEAN-BAPTISTE COROT DEPUIS DEUX ANS
BEAUVAIS
« J’ai appris que je devais
rembourser un trop-perçu dans
un courrier qui était joint à ma
dernière fiche de paie. Je trouve
que c’est injuste, car ce n’est pas
une erreur de notre chef. C’est injuste aussi au vu de la
précarité de notre emploi. Rembourser une somme pareille,
ce n’est pas possible. Moi, je dois rembourser 1 200 euros.
Déjà, sur mon salaire du mois de décembre, ont été enlevés
50 euros, mais on ne sait pas encore selon quelles modalités
on devra effectuer les remboursements, sachant que moi, je
suis étudiante ! Certes, il y a une réunion à ce sujet lundi
prochain, mais sans être fatalistes, mes collègues et
moi-même n’en attendons pas grand-chose. Nous pensons
que nous allons devoir rembourser car le déficit est
important et, visiblement, ils n’ont pas l’intention de nous
faire de cadeaux. »
C’EST INJUSTE,
CAR CE N’EST
PAS UNE ERREUR
DE NOTRE CHEF »