Lecture documentaire avant le débat sur « Les enfants de Calcutta

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Lecture documentaire avant le débat sur « Les enfants de Calcutta
Lecture documentaire avant le débat sur « Les enfants de Calcutta »
Éducation pour les enfants défavorisés
Calcutta / Inde
En Inde, plus d'un enfant sur six travaille au lieu d'aller à l'école!
Dans les quartiers défavorisés de Calcutta, de nombreux enfants n'iront jamais à l'école ou la quitteront
avant la fin, ce qui bloque leur accès aux formations professionnelles.
On estime qu'ils sont près de 100 millions, le nombre le plus élevé au monde, soit plus d'un enfant sur six. La
pauvreté pousse leurs parents à les envoyer au travail. Les filles sont encore moins scolarisées que les garçons.
Dans les bidonvilles de Calcutta, les conditions de vie ressemblent à des conditions de survie: le taux de
chômage est très élevé, les conditions sanitaires déplorables et le risque d'expulsion permanent. Les enfants de
ces bidonvilles ont besoin de soutien pour aller à l'école.
Entre 70 et 80 millions d'enfants au travail en Inde
Dès l'âge de 6 ans ces petits travailleurs sont visibles partout: ils sont chiffonniers, vendeurs de rue,
domestiques, plongeurs dans des dhaba (petits restaurants de rue), tea boys, coolies, employés d'ateliers
mécaniques ou encore ouvriers dans la sous-traitance textile, sur les chantiers ou collecteurs de déchets pour le
recyclage.
Malgré la croissance économique fulgurante, la pauvreté reste massive en Inde: 840 millions d'indiens vivent
avec moins de deux francs par jour,et malheureusement dans ces milieux pauvres, les enfants contribuent
largement à la survie quotidienne.
La plupart d'entre eux commencent dès l'âge de quatre ou cinq ans à aider à la maison, voire à travailler dans
l'activité de leurs parents. Des millions de travailleurs journaliers vivent de travaux occasionnels dans les
champs ou sur les chantiers. Leurs revenus sont si bas que, si les enfants ne travaillaient pas avec eux, ils ne
pourraient joindre les deux bouts.
D'autres enfants sont employés dans des ateliers clandestins de broderie ou de fabrication de tapis, dans le
secteur industriel ou la construction. Ces gamins travaillent plus de douze heures par jour, parfois sept jours par
semaine, ils sont souvent maltraités et enfermés à clé. Une situation ordinaire dans un pays qui demeure le plus
grand marché de main-d'oeuvre enfantine au monde.
De nombreux enfants sont les obligés de leur patron car il les tient pour dettes. On les appelle "bonded
children", en d'autres termes "enfants-esclaves". Ces dettes sont contractées par leurs parents qui, pour diverses
raisons, ne s'en sortent plus et doivent demander de l'aide à quelqu'un de plus riche qu'eux. A ce stade, de
nombreux patrons sont prêts à leur donner la somme dont ils ont besoin en échange de leurs services, mais cette
dette n'est au final jamais remboursable, car le salaire reçu est tellement ridicule que ça n'est tout simplement
pas possible. La famille devient alors redevable à vie à ce patron et finit souvent par mettre à son service un de
ses jeunes enfants, afin qu'il continue à rembourser. Ce phénomène est tout simplement de l'esclavage.
Selon la SACCS (South Asian Coalition on Child Servitude), un enfant travailleur en Inde apporte en moyenne
10% à 20% du revenu familial. Un enfant peut travailler douze à quatorze heures pour 5 roupies là où un adulte
touche 40 roupies pour huit heures de travail.
De plus il est docile et plus facilement impressionnable qu'un adulte, prend moins de place et peut être renvoyé
à la maison en cas de manque d'activité.Ceux qui sont en servitude travaillent gratuitement, puisqu'ils paient les
dettes de parents insolvables, voire de grands-parents, car ces dettes-là se transmettent de génération en
génération.
C'est un vrai cercle vicieux. Un enfant qui travaille et ne va pas à l'école, sera pauvre toute sa vie et enverra à
son tour ses enfants au travail, car il ne connaîtra pas d'autre solution pour survivre. Ainsi la pauvreté engendre
la pauvreté. Ce cercle vicieux affecte également le marché du travail puisque cette main d'oeuvre bon marché
occupe les places de travail qui seraient vitales pour des millions d'adultes au chômage qui ne peuvent nourrir
leurs enfants!
Article tiré du bulletin de Calcutta Espoir 2009/1