Mondialisation et Inégalités Economiques

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Mondialisation et Inégalités Economiques
Grands problèmes économiques contemporains
Mondialisation et Inégalités Economiques
Sandye Gloria-Palermo
2006-2007
Plan
Chapitre 1. Définitions et états des lieux
1. Le terme : mondialisation / globalisation ?
2. Mondialisation économique
2.1. Un phénomène inédit ?
2.2. Mondialisation économique : définition
2.3. Les trois phases de la mondialisation contemporaine
3. Mesure
Chapitre 2. Les acteurs de la mondialisation
1 Les firmes multinationales ou transnationales
2. Les états
2.1. La mondialisation comme contraintes pesant sur les états
2.2. La mondialisation comme opportunité aux états
3. Principales organisations internationales
3.1. L’ONU
3.2. Le FMI
3.3. La Banque Mondiale
3.4. L’OMC
3.5. Autres organisations internationales
Chapitre 3. Mondialisation et inégalités : petit tour d’horizon
1. Un bilan contrasté
1.1. Forte croissance des pays émergents
1.2. Explosion des inégalités en Afrique Subsaharienne
2. Mesure des inégalités
2.1. Courbe de Lorenz et indice de Gini
2.2. Indice de développement humain
2.3. Inégalité d’accès
2.4. Mesure des inégalités en France : le BIP40
Chapitre 4. Mondialisation et inégalités internationales (entre pays)
1. Etat des lieux
1.1. Une croissance forte et durable des PED
1.2. Montée des inégalités internationales
2. Analyse de ces évolutions
2.1. Théories du commerce international : les bienfaits du libre échange
2.2. Une distribution inégale des bienfaits du commerce
1
Chapitre 5. Mondialisation et inégalités internes (intérieures aux pays)
1. Croissance et inégalités
1.1. La courbe de Kuznets
1.2. Dans les pays industrialisés
1.3. Dans les PED
2. La mondialisation est-elle coupable ?
2.1. Modification structurelle du marché du travail
2.2. Concurrence des PED
Conclusion
Bibliographie
Divulgation de qualité
■ Joseph Stiglitz : La grande désillusion. Fayard. 2003.
■ Paul Krugman : La mondialisation n’est pas coupable, vertus et limites du libre échange. La
découverte. 1998.
■ Rapports du PNUD sur le développement humain. Edités chaque année aux éditions De boeck ou
disponible en ligne sur le site : http://www.undp.org/french/
Approche historique
■ Paul Bairoch : Mythes et paradoxes de l’histoire économique. La découverte. 1994.
■ Immanuel Wallerstein : Le capitalisme historique. La découverte. 2002.
Théorie économique
■ Michel Rainelli : La nouvelle théorie du commerce international. Repères – la découverte.
Plusieurs éditions.
■ Mucchielli, J.-L., Multinationales et mondialisation, Seuil (Points), Paris, 1998.
■ Jean-luc Gréau : le capitalisme malade de sa finance. Gallimard. 1998.
■ Les Cahiers Français : Commerce international et mondialisation. N° 325. 2005.
■ Les Cahiers Français : Développement et mondialisation. N°310. 2002.
■ Les Cahiers Français : Mondialisation et inégalités. N°305. 2001.
Ressources internet
■ http://www.alternatives-economiques.fr/sites/macroeconomie.html
(site des organisations internationales, des ONG altermondialistes et des différents observatoires)
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L’essentiel du cours
Chapitre 1 Définitions et états des lieux
1. Le terme : mondialisation / globalisation ?
■ La mondialisation n’est pas un processus exclusivement économique
■ Le village global de Herbert McLuhan (« le medium est le message »)
Anecdote
La réponse de Gutenberg à Mc Luhan.
■ définition de la mondialisation autour de trois idées :
- spatialisation des activités humaines (à l'échelle mondiale),
- interdépendance,
- conscience d'appartenance.
2. Mondialisation économique
2.1. Un phénomène inédit ?
■ La mondialisation n’est pas nouvelle.
■ C’est la mise en relation de différents ensembles géographiques par un processus historique
d’extension du système capitaliste dans l’espace mondial.
2.2. Mondialisation économique
■ Jacques Le Cacheux : la mondialisation est « un processus d'interpénétration croissante des
économies nationales, donc d'effacement progressif des frontières, d'affaiblissement des régulations
nationales, de déterritorialisation des activités économiques (...) avec des entreprises qui
deviennent des "acteurs globaux", des marchés intégrés. »
2.3. Les trois phases de la mondialisation contemporaine
■ capitalisme marchand (15 -18ième siècle)
■ capitalisme industriel (18-19ième siècle / révolutions industrielles)
■ capitalisme financier (20ième s.-...) : règle des trois D (désintermédiation / décloisonnement /
dérèglementation)
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3. Mesure
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Chapitre 2. Les acteurs de la mondialisation
Trois catégories : les firmes transnationales / les organisations internationales / les Etats
1. Les firmes multinationales ou transnationales
■ Parmi les 100 premières économies mondiales, 51 sont des multinationales.
Les ventes de General Motors sont supérieures au PIB de toute l’Afrique sub-saharienne.
■ La définition de l’ONU retient trois critères : CA au moins de 500 millions de dollars / au moins
25% de la production ou des échanges avec les filiales implantées à l’étranger / implantation dans
au moins 6 pays.
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■ Pourquoi les firmes deviennent des multinationales ? stratégies de contrôle des marchés / pour
contourner les barrières protectionnistes / pour mettre en concurrence les Etats.
■ Les zones franches industrielles (Naomi Klein, No logo : la tyrannie des marques, 2001, J’ai lu,
pp. 249-52)
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2. les Etats
2.1. La mondialisation comme contraintes pesant sur les états
■Renforcement de la contrainte extérieurs : les économies sont toujours plus interdépendantes.
■Les multinationales mettent les Etats en concurrence.
■La dictature des marchés financiers.
■Etats inégaux face à la mondialisation.
2.2. La mondialisation comme opportunité aux états
■Possibilité de financements plus étendues grace à la libéralisation financière.
■S’approprier les règles de la mondialisation à travers des choix politiques (l’intégration
européenne, l’Euro), la représentativité au sein des organisations internationales.
■Multilatéralisme : gestion collective par les Etats des règles de relations internationales.
3. Principales organisations ou instances multilatérales
3.1. L'ONU
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drapeau de l’ONU adopté le 20 octobre 1947
■ Objectifs :
Maintenir la paix et la sécurité internationale ;
Développer les relations amicales entre les nations ;
Réaliser la coopération internationale sur tous les sujets où elle peut être utile.
■ L'Organisation des Nations Unies comprend six organes principaux:
L'Assemblée générale, le Secrétariat, le Conseil économique et social, le Conseil de sécurité, la
Cour internationale de Justice.
■ Financement de l’ONU : côtes obligatoires des états membres + contributions volontaires (crise
financière de l’organisation).
■ L’Onu est composé d’agences spécialisées : la CNUCED pour les questions Nord-Sud, le PNUD
pour l’aide au développement, l’OIT pour les normes de travail, l'UNESCO pour la protection du
patrimoine mondial de l'Humanité, l’UNICEF pour les droits des enfants, l'OMS pour la santé, la
FAO pour l’agriculture et l’alimentation...
3.2. Le FMI
■ L'article I des statuts du FMI en fixe les buts : « Encourager la coopération monétaire
internationale; faciliter l'expansion et l'accroissement harmonieux du commerce mondial;
promouvoir la stabilité des changes; aider à établir un système multilatéral de paiements; mettre
temporairement, moyennant des garanties adéquates, ses ressources générales à la disposition des
États membres qui font face à des difficultés de balance des paiements. Plus généralement, et
conformément à ses autres buts, le FMI a pour responsabilité d'assurer la stabilité du système
financier international. » (extrait du site du FMI).
■ Les plans d’ajustements structurels sont des prêts aux pays en développement accordés sous
conditions d’appliquer les directives économiques du FMI. Ces directives sont clairement
d’inspiration néolibérale.
Exemple : rapport du FMI sur les orientations économiques françaises de 2005.
http://www.imf.org/external/np/ms/2005/fra/071105af.htm
■ Critiques :
- système de vote censitaire ;
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-
le FMI coûte cher et possibilité d’aléas moral ;
remise en cause de l’idéologie néolibérale (altermondialistes).
3.3 La banque mondiale
■ Créée dans la même perspective que le FMI.
■ Les objectifs de la Banque mondiale ont évolué au cours des années : reconstruction des pays
européens et du japon / croissance économique des PED / réduction de la pauvreté.
■ Action à travers des prêts aux PED et des politiques d’ajustement structurels visant les institutions
de ces pays.
■ Critiques :
- des altermondialistes : trop néolibérale.
- des néolibéraux : trop d’ingérence.
3.4. L’OMC
■ Du GATT à l’OMC : compétences élargies de la lutte contre le protectionnisme aux domaines des
services et de la propriété intellectuelle.
■ L’OMC est un cadre institutionnel de mise en oeuvre des accords commerciaux / de discussion
pour les négociations multilatérales / de résolution des conflits (ORD) / de surveillance / de
coopération.
■ Principes directeurs de l’OMC :
- clause de la nation la plus favorisée ;
- traitement national ;
- transparence.
3.5. Autres organisations internationales
L’OTAN
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■ Vocation : défense collective des pays membres / prévention de toute résurgence conquérante de
l’Allemagne (une présence militaire U.S. au cœur de l’Europe) / assurer la paix entre les différents
membres.
■ L’intervention en ex-Yougoslavie marque un tournant de ses compétences.
■ L’OTAN est symptomatique de la faiblesse de l’Europe par rapport aux USA en matière militaire.
L’OCDE
■ un rôle équivalent à celui de l’OTAN sur le plan économique.
■ elle offre un cadre de réflexion et de discussion fondé sur des recherches et des analyses.
■ critiques : doutes sur le discernement de ses analyses (son analyse de la situation économique de
la Corée du Nord / orientation implicitement néolibérale / statistiques non homogènes (taux de
chomage USA – Europe).
Le G7 / G8
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Chapitre 3. Mondialisation et inégalités : petit tour d’horizon
■ Constate-t-on, depuis le début des années 1980, une augmentation des inégalités ?
1. Un bilan contrasté
■ Depuis les 80s, La pauvreté a reculé mais n’a certes pas disparu. Certains pays ont décollé (asie
du Sud est) alors que d’autres se marginalisent de plus en plus (Afrique subsaharienne).
1.1. Forte croissance dans les pays émergents
(Chine, Inde, Taiwan, Corée, Bangladesh, Sri Lanka...)
■ Croissance économique très soutenue, recul absolu de la pauvreté, amélioration des termes de
l’échange et des conditions sociaux-sanitaires.
■ Selon la Banque Mondiale, ce rattrapage serait largement dû à l'ouverture de ces pays aux flux
financiers et commerciaux (l’analyse de la structure de destination des IDE montre cependant que la
libéralisation financière a profité différemment aux pays).
1.2. L'explosion des inégalités en Afrique Subsaharienne
■ La situation des PMA est bien différente avec une avancée de la pauvreté et la détérioration des
termes de l’échange et des conditions sociaux-sanitaires (épidémie du Sida).
■ La mondialisation est un facteur explicatif externe de la dynamique de ces pays. Il faut également
tenir compte des facteurs internes.
■ Pour cerner la question, il faut distinguer trois phénomènes : inégalités entre pays / inégalités
entre individus d’un même pays / inégalités entre individus de différents pays.
2. Mesure des inégalités
2.1. Courbe de Lorenz et indice de Gini
■ L’indice de Gini est construit à partir de la courbe de Lorenz qui met en relation les pourcentages
cumulées de la population avec les pourcentages cumulés du revenu. La valeur de l’indice est
comprise entre 0 et 1. Plus l’indice est proche de 1 plus la répartition du revenu est inégalitaire.
2.2. Indice de développement humain
■ L’IDH est calculé sur la base de trois indicateurs fondamentaux : l’espérance de vie à la
naissance, le taux brut de scolarisation et le PIB par habitant (en PPA).
2.3. Inégalité d’accès
■ Indice de pauvreté humaine : IPH1 pour les pays de l’OCDE et IPH2 pour les PED.
■ Amartya Sen insiste sur les inégalités de pouvoir.
■ Accès aux nouvelles technologies : IDT.
2.4. le BIP40 (www.bip40.org/fr/)
Domai Sousne
domaines
Reve Salaires
nu
Autres
revenus
Données utilisées pour construire le bip40
Source
- ratio D9 / D1
- ratio salaire
masculin / féminin
- ratio salaire des 26-30 ans / 41-50 ans
- proportion des bas salaires (%)
- ratio salaire
moyen / SMIC
- Part des revenus financiers dans le revenu
disponible brut (RDB) des ménages
- part des salaires dans la valeur ajoutée
INSEE
(données
DADS)
Comptes
nationaux
comptes
nationaux
12
Pauvreté
Consommat
ion
Empl
oi
Chômage
Conditions
de travail
Précarité
Relations
professionn
elles
- part des foyers soumis à l·impôt sur la fortune
(ISF) dans les foyers déclarant l·impôt sur le revenu
(IR)
- part de l’impôt sur le revenu dans les recettes
fiscales
- revenu disponible moyen par unité de
consommation / revenu minimum pour une
personne seule (ce dernier est calculé avec la
moyenne des minima sociaux)
- % d’allocataires parmi les ménages
- % de la population vivant de minima
- part des revenus qui ne provient pas des
prestations sociales (en % du PIB)
comptes
nationaux
- ministère des
finances
(rapport CAE)
comptes
nationaux
et
ministère de la
cohésion
sociale
- Ministère de
la
cohésion
sociale
comptes
nationaux
- indice du pouvoir d’achat
- taux de INSEE ;
surendettement (%)
Banque
de
- taux des incidents de crédit (%)
France
- taux de chômage (au sens du BIT) - taux de enquête emploi
chômage global (DEFM)
INSEE,
- taux de chômage déguisé
- ratio UNEDIC
femme/homme
- ratio 25 / 49 ans
- ratio employés
/ cadres
- part des chômeurs de longue durée- % de
chômeurs non indemnisés
- proportion de salariés qui travaillent le dimanche
enquête
- proportion de salariés qui travaillent de nuit
emploi INSEE
- durée moyenne des arrêts de travail en jours
enquête
- nombre de maladies professionnelles reconnues emploi INSEE
chaque année par la CNAM-TS
- CNAM TS :
- indicateur de fréquence des accidents avec arrêt caisse
de travail
nationale
- taux d’accidents mortels
d’ass. maladie
- % de salariés soumis à des postures pénibles
des
- % de salariés soumis à un travail répétitif
Travailleurs
salariés
DARES
enquête
conditions de
travail
- % d’actifs occupés à temps partie
- % d’intérimaires parmi les salariés
enquête emploi
- % de salariés du privé titulaires d’un CDD
INSEE
- % de femmes parmi les emplois à temps partiel
- % de salariés en sous-emploi
- Rapport en % entre la population active salariée et
le nombre de journées individuelles de grève
ministère
du
- part des salariés protégés dans les salariés travail DARES
licenciés
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Santé
Logement
Education
Justice
- % votes aux conseils d’établissement allant aux
listes de non syndiqués
- écart-type de la densité médicale
- part des dépenses de santé prise en charge par les
ménages
- complément à la part des dépenses de santé prise
en charge par les ménages dans le PIB
- espérance de vie à la naissance
- différence entre l’espérance de vie de cadres et
des ouvriers qualifiés
- DREES doct
travail
CREDES
comptes de la
santé
‘’
- INED
INSEE
données
sociales
- poids des dépenses de logement dans la - INSEE
consommation des ménages
- complément de la part du montant d’aides INSEE
personnelles au logement dans la consommation de compte
du
logement
logement
- indice du prix des loyers rapportés à l’indice des - idem Enquête
prix à la consommation
Loyers
et
- complément de part des mises en chantier aidées Charges
(PLA) dans les mises en chantier
- DGHUC
- le nombre de demandes d’expulsion des bailleurs
pour impayés de loyers (auprès de la justice).
- Ministère de
la justice
- rapport entre la note obtenue par les 10 % Ministère
de
d’élèves les plus forts et celle des 10 % les plus l’éducation
nationale (DPD
faibles en classe de 6e en mathématiques
- idem en français
) : l’Etat de
- % de jeunes sortant de l’école sans avoir terminé l’école, repères
de cycle d’étude.
et références
- complément du taux d’accès au baccalauréat
statistiques
- rapport du % d’enfants de cadres inscrits en classe
préparatoire et du % d’enfants d’ouvriers
- rapport du % d’enfants de cadres inscrits en classe
préparatoire et du % d’enfants d’employés
- taux d’incarcération pour 100 000 habitants
Ministère de la
- taux de détention provisoire
justice
- part des détenus condamnés à des peines de plus idem
de 5 ans
- OFPRA
- complément au taux de reconnaissance des
demandes de statut de réfugiés
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Chapitre 4. Mondialisation et inégalités internationales (entre pays)
1. Etat des lieux
■ Seule certitude, la mondialisation ne porte en elle aucune tendance spontanée à la réduction
des inégalités mondiales.
■ Si la croissance des pays en développement a été globalement forte, elle a été également très
inégale, selon les pays et les continents : on observe en effet un rattrapage en termes de taux de
croissance mais parallèlement, une augmentation de l’écart des PIB / tête entre pays
industrialisés et PED.
1.1. Une croissance forte et durable des PED
1.2. Montée des inégalités internationales
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2. Analyse de ces évolutions
2.1. Théories du commerce international : les bienfaits du libre échange
■ Smith et la théorie de l’avantage absolu / Ricardo et la théorie de l’avantage comparatif /
Heckcher – Ohlin – Samuelson et la théorie des dotations factorielles / Krugman et les nouvelles
théories du commerce international : tous arrivent à la même conclusion des bienfaits du libre
échange.
■ Seule exception théorique : List et la protection des industries naissantes.
2.2.
Une distribution inégale des bienfaits du commerce
■ la thèse structuraliste de PREBISCH-SINGER définit le concept de centre et périphérie et appelle
à la nécessaire prise en compte des facteurs politiques et sociaux pour expliquer pourquoi le libreéchange entretient la pauvreté dans les pays du Sud.
■ La théorie de l’échange inégal d’Emmanuel : les revenus générés par les exportations des pays
pauvres ne suffisent pas pour acheter des biens en provenance des pays riches contenant autant de
travail.
■ la réponse libérale est basée sur une conception rawlsienne de la justice : l'extension des
inégalités est acceptable tant que cela améliore le sort des plus pauvres.
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Chapitre 5. Mondialisation et inégalités internes (intérieures aux pays)
1. Croissance et inégalités
1.1. la courbe de Kuznets
■ Simon Kuznets en 1951 montre économétriquement que les phases initiales du
développement économique étaient créatrices d'inégalités, tandis que les phases plus
tardives, observées dans les pays les plus industrialisés, s'accompagnaient d'une réduction
des inégalités.
■ Mécanisme : le décollage industriel crée tout d'abord une économie dualiste constituée
d'un secteur moderne, procurant à un petit nombre de privilégiés de hauts revenus, le reste
de la population travaillant encore dans une économie traditionnelle peu productive et donc
peu rémunératrice. Ensuite, à mesure que le secteur moderne intégre la majorité de la
population, les inégalités pourraient commencer à diminuer.
1.2.Dans les pays industrialisés
■ La fin du 20ième siècle se caractérise par l’arret de la tendance à la baisse des inégalités de revenu
pour l’ensemble des pays de l’OCDE.
■ Aux USA, la courbe de Kuznets s’inverse (croissance et inégalités vont de pair).
Part du revenu national détenu par les 20 % les plus pauvres et les 5 % les plus riches aux
Etats-Unis, en %
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Rapport entre le premier et le dernier quintile de revenus dans chaque pays membre de
l'Union européenne, en 1999
Les inégalités de salaires en France se maintiennent
Une lecture différente avec le BIP40 :
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1.3. Dans les PED
■ Sur les années 60-80, la courbe de Kuznets s’est vérifiée pour les PED.
■ A partir des années 80, la situation est plus mitigée avec une relation inversée par rapport à la
thèse de Kuznets pour les pays d’asie du sud-est.
2. La mondialisation est-elle coupable ?
2.1. Modification structurelle du marché du travail
■ Les progrès techniques dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication
sont à l’origine de mutations structurelles du marché du travail pouvant expliquer la montée des
inégalités dans les pays industrialisés.
■ Montée du dualisme sur le marché du travail : un noyau réduit de personnel qualifié bien
rémunéré et non précaire / une périphérie large de bas salaires précaires et peu qualifiés.
■ Baisse du taux de syndicalisation : les technologies ne sont pas neutres.
2.2. Concurrence des PED
■ Le marché du travail est soumis à la concurrence internationale : les salaires des travailleurs peu
qualifiés des pays industrialisés diminuent face à la concurrence des pays à bas salaire.
■ théorème de Stopler – Samuelson : par le commerce international, tendance à l’égalisation du prix
des facteurs de production (salaires et profits) entre les pays.
■ Paul Krugman : La mondialisation n’est pas coupable, l’argument de la concurrence des pays à
bas salaire n’a aucun fondement réel et fait partie des lieux communs de la théorie-pop.
Conclusion
le déploiement du capitalisme à l'échelle du monde, réalisé depuis vingt ans à travers la
mondialisation libérale, n'implique en lui-même aucune tendance spontanée à une
croissance forte et régulière. Pas plus qu'à la réduction des inégalités. Il faudrait pour cela
des instances de régulation et de redistribution mondiales qui, pour le moment, n'existent
pas.
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