Guide d`achat
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G uide d’achat MES U R E S M É C A N I Q U E S Les capteurs de déplacement linéaire Pour mesurer la position d’un objet en mouvement, il existe un très grand nombre de technologies. Des capteurs à câble aux LVDT en passant par les capteurs capacitifs ou les télémètres laser, on trouve toutes sortes de précisions, d’étendues de mesure et de prix. Mais le choix n’est pas si difficile. S’il n’existe jamais de solution idéale, chaque méthode offre le plus souvent un champ d’applications très spécifique. Pour bien choisir, il suffit de se laisser guider par un certain nombre de critères incontournables. Parmi eux, il y a bien sûr la course de mesure et la précision recherchées, mais aussi la vitesse du déplacement et l’environnement dans lequel s’effectue la mesure. C onnaître la position d’un objet en mouvement, c’est un peu l’ABC de la mesure. A petite ou grande échelle, des composants électroniques aux turbines des centrales hydrauliques, de l’environnement le plus favorable aux conditions les plus extrêmes, la mesure du déplacement est une opération L’essentiel élémentaire. Mais es Capteur à câble, LVDT, sentielle. On l’utilise capacitif, potentiométrique, aussi bien pour suivre optique ou à courants de l’évolution d’une fisFoucault : il existe une très sure dans un ouvrage large variété de technologies de génie civil que pour permettant de mesurer le mesurer le diamètre déplacement linéaire d’une d’une pièce incandespièce. cente en cours de for Chaque méthode offre des geage ou encore la caractéristiques qui la position d’un palpeur destinent à un champ sur une machine à med’applications bien spécifisurer. Outre les lonque gueurs et les distances, Pour bien choisir, il faut on peut aussi accéder à notamment considérer d’autres grandeurs dél’étendue de mesure, la rivées du déplacement précision, et l’environnement rectiligne : la contrainte dans lequel se fait la mesure. subie par un objet (à 48 partir de sa déformation), le niveau de remplissage d’une cuve, l’usure d’une surface ou sa planéité, la concentricité de deux pièces cylindriques, etc. A l’image de ces applications, l’offre est extrêmement riche et variée. On trouve sur le marché un très large éventail de solutions, allant du “simple” potentiomètre linéaire aux règles optiques, en passant par les télémètres laser ou les détecteurs de proximité TWK à sortie analogique… Comment s’y retrouver ? Pour Daniel Blanchard, directeur général d’Axom, il faut d’abord distinguer les techniques “traditionnelles” des méthodes sans contact. Si les premières sont utilisables dans la majorité des cas, « on réserve généralement les méthodes sans contact aux applications où l’on ne peut pas toucher la pièce, autrement dit lorsqu’elle va trop vite, lorsqu’elle est chaude, souple ou tout simplement inaccessible ». Au premier rang des méthodes à contact, on trouve le potentiomètre linéaire. Le capteur, basé sur le déplacement d’un curseur le long d’une piste, est assimilable à une résistance variable. La variation de résistance engendrée par le mouvement du curseur (et convertie en variation de tension) est proportionnelle au déplacement de la pièce. « Le potentiomètre reste le capteur le plus connu et le plus largement employé, souligne Michel Degoursy, responsable de TWK France. Il faut dire qu’il est Il existe un grand nombre de technologies permettant de mesurer la position ou le déplacement d’un objet. Parmi elles, le capteur à câble est l’une des plus populaires. Ses avantages ? De grandes courses de mesure, et une mise en œuvre relativement simple. MESURES 785 - MAI 2006 - www.mesures.com économique et simple à mettre en œuvre. Il suffit d’avoir une alimentation bien stabilisée ». Les capteurs potentiométriques se distinguent aussi par leur linéarité (de l’ordre de 0,1 % de l’étendue de mesure) et une résolution théoriquement infinie. Mais qui dit “contact” dit “usure”… Si les potentiomètres actuels offrent une durée de vie allant jusqu’à 100 millions de cycles, le contact répété entre le curseur et la piste finit par être préjudiciable à la mesure. « Imaginons par exemple que l’on observe un mouvement de vibration sur une petite amplitude, autour d’une position précise du curseur, indique M. Degoursy (TWK). A terme, la piste va s’user à cet endroit-là, et l’on constatera la présence d’un défaut de linéarité ». Egalement très populaire, le capteur LVDT (pour Linear Variable Differential Transformer). Un LVDT est constitué d’un noyau (solidaire de la pièce en mouvement) qui se déplace entre plusieurs bobines. S’il existe un contact mécanique entre la pièce et le capteur, ce dernier utilise un principe sans contact. C’est la mesure de la variation d’inductance qui permet de connaître la position du noyau, et donc celle de la pièce à contrôler. Un capteur LVDT permet de mesurer des courses allant typiquement de 1 à 500 millimètres avec une linéarité de l’ordre de 0,5 % de l’étendue de mesure. Les modèles de la série 519 de Mitutoyo, par exemple, offrent une plage de mesure de 0,5 à 3 millimètres et une linéarité comprise entre 0,3 et 0,5 %. IBS MESURES 785 - MAI 2006 - www.mesures.com Par rapport aux traditionnelles règles optiques, que l’on trouve notamment dans les axes des MMT, les règles à lecture magnétique se distinguent par leur robustesse et leur coût (généralement jusqu’à 30 % moins cher qu’une règle optique). La précision, en revanche, est légèrement inférieure. BEI Ideacod Il existe des capteurs LVDT à électronique intégrée ou déportée (pour des applications nécessitant d’utiliser plusieurs capteurs sur la même machine), et de nombreuses variantes (capteurs avec ressort de rappel, rotules, etc.) suivant la rigidité que l’on souhaite donner à la liaison entre l’ensemble mobile et le capteur. Dans tous les cas, un capteur LVDT se distingue avant tout par sa robustesse. « C’est une technique “tout terrain”, précise M. Blanchard (Axom). Contrairement aux potentiomètres, il n’y a pas de contact interne, donc pas d’usure. De plus, les capteurs LVDT se présentent généralement dans un corps en acier inoxydable que l’on peut placer dans un environnement poussiéreux, soumettre à de Comme toutes les technologies permettant de réaliser une mesure de déplacement, les capteurs capacitifs ont un champ d’applications très spécifique. On les utilise généralement pour mesurer de courtes distances (inférieures à 5 mm dans les modèles standard) avec de très hautes résolutions (de l’ordre du nanomètre, voire mieux). hautes pressions ou immerger ». Solartron Metrology, par exemple, propose des modèles IP 66 utilisables à des températures allant jusqu’à 200 °C ou supportant des pressions de 100 bar. L’inconvénient de ces capteurs, c’est qu’ils sont encombrants au regard de leur course de mesure. Dans certaines applications, il faut donc bien souvent considérer attentivement le rapport course / longueur du capteur avant de se lancer. Dernière méthode à contact, les capteurs à câble (ou capteurs à fil tendu). La pièce dont on souhaite connaître la position est reliée au capteur par un câble enroulé autour d’un tambour. Un ressort de rappel permet de maintenir le câble tendu. Lorsque la pièce s’éloigne, le câble se déroule. Le déplacement linéaire est ainsi converti en un mouvement angulaire, que l’on mesure à l’aide d’un potentiomètre angulaire ou d’un codeur (incrémental ou absolu). Le capteur à câble offre une grande simplicité de montage et des étendues de mesure très importantes. « Certains permettent ainsi d’aller jusqu’à une soixantaine de mètres », précise Christophe Inglese, responsable ventes et marketing des produits Newall chez BEI Ideacod. Autre avantage, la résolution du capteur. Les modèles de la série MRA de Sick, par exemple, permettent de mesurer des longueurs de 50 mètres avec une résolution allant jusqu’à 0,025 mm. La précision, en revanche, est nettement inférieure à celle des autres techniques. « Un capteur à câble offre en général une linéarité de l’ordre de 0,05 % de l’étendue de mesure, indique M. Degoursy (TWK). 49 Guide d’achat Offre des fournisseurs* Type de capteur Fabricant (Représentant) Optique Magnétique Capteurs Magnétostrictif/ Règles/ Inductif LVDT Règles laser(1) magnétorésistif rubans AK industries Courants de Capacitif Ultrasons Foucault ASM Axom Axom (Comp’Aut) Potentiométrique Balluff Baumer Electric BEI Ideacod Blet Capacitec Contrinex Datasensor DSE (Axom) DSE (Comp’Aut) Ege (Woodhead Connectivity) Eltra (Comp’Aut) Etamic Euchner Capteur à câble (3) Fagor Automation FGP Sensors Fogale Nanotech Gefran Gemco (PM Instrumentation) Givi (Axom) HBM Heidenhain Hontko (Axom) IBS Precision Engineering IFM Electronic IVO industries Jenix (Comp’Aut) Kaman (PM Instrumentation) Kübler Leuze electronic LMI Selcom (PM Instrum.) Macrosensors (PM Instrum.) Magtrol Mahr Marposs IMO Jeambrun Automation Keyence * Liste non exhaustive . (1) Par temps de vol, télémétrie, triangulation, etc. - (3) non communiqué. 50 MESURES 785 - MAI 2006 - www.mesures.com Guide d’achat Offre des fournisseurs* Type de capteur Fabricant (Représentant) Optique Magnétique Capteurs Magnétostrictif/ Règles/ Inductif LVDT Règles laser(1) magnétorésistif rubans Courants de Capacitif Ultrasons Foucault Capteur à câble MCB Industrie Megatron MEL Mikroelektronik (Bullier) Micro-Epsilon Micronor (Comp’Aut) Monitran (Axom) Monitran (Comp’Aut) MTS Sensor (MTS Systems) Newall (BEI Ideacod) Omron electronics Microsonic (Woodhead) Mitutoyo Potentiométrique Penny & Giles (IC Mesures) Pepperl Fuchs Philtec (Eotech(2)) Positek (PM Instrum.) Renishaw Rockwell Automation Sakae (Feteris) Santest (Sensorex) Scaime Scaime (IC Mesures) Schaevitz (Entran) Schaevitz (Feteris) Schneider Electric Sensopart Sensorex Sensotec (AllianTech) Sick Sie (Woodhead Connectivity) Siko (Domange) Solartron Metrology SpaceAge Control (AllianTech) Sunx (Woodhead) TR Electronic Turck-Banner TWK Unimeasure (PM Instrum.) Welotec (Axom) Wenglor * Liste non exhaustive . (1) Par temps de vol, télémétrie, triangulation, etc. - (2) Capteurs à fibres optiques.- (3) non communiqué. MESURES 785 - MAI 2006 - www.mesures.com 51 Guide d’achat La valeur, en soi, est tout à fait correcte, mais elle peut devenir limitative lorsqu’on doit mesurer de grandes longueurs ». De nombreuses méthodes “sans contact” Dans les techniques sans contact, l’offre est encore plus large. Parmi les technologies les plus répandues, on trouve notamment des capteurs magnétiques. Le principe est le plus souvent décliné en deux variantes : des capteurs magnétostrictifs, ou des têtes de lecture magnétiques (le plus souvent magnétorésistives) associées à un ruban flexible ou à une règle rigide. Dans les capteurs magnétostrictifs, on mesure le temps de propagation d’une impulsion de courant entre un point de référence et la position d’un aimant mobile (solidaire de la pièce dont on veut mesurer la position ou le déplacement). Les capteurs sont généralement disponibles en version profilée avec un boîtier robuste en aluminium, ou en tige (pour faciliter leur montage dans les vérins). En termes d’étendue de mesure et de précision, la technologie magnétostrictive offre un bon compromis. « Ces capteurs offrent une 52 TWK Pour bien choisir un capteur de déplacement linéaire, il faut se laisser guider par un certain nombre de critères incontournables. Parmi eux, l’étendue de mesure, bien sûr, mais aussi la linéarité ou l’environnement dans lequel se fait la mesure… linéarité de l’ordre de 0,02 % de l’étendue de mesure, avec des courses allant jusqu’à près de 5 mètres », résume M. Blanchard (Axom). D’autres applications utilisent des capteurs à courants de Foucault. Comme toutes les méthodes basées sur une mesure d’induction magnétique, les courants de Foucault sont limités à la mesure de position des pièces ferromagnétiques, et en particulier des matériaux ferreux (même si rien n’empêche d’inclure une cible métallique dans la pièce dont on souhaite mesurer la position). Leur principal intérêt, c’est leur robustesse. Les capteurs peuvent fonctionner dans des milieux humides ou poussiéreux, ils résistent à de fortes pressions et sont utilisables dans une large gamme de température (typiquement jusqu’à 180 °C). « Certains modèles de la société Kaman offrent même une température d’utilisation de 600 °C », précise Jean-Luc Barette, support technique chez PM Instrumentation (qui représente notamment Kaman en France). Les capteurs, peu encombrants, se logent aussi très facilement dans les machinesoutils. Attention toutefois à l’interprétation du signal. « Les capteurs à courants de Foucault “voient” l’intérieur de la pièce sur une épaisseur de quelques dixièmes de millimètres,indique Gilles Gaubert, directeur commercial France d’IBS Precision Engineering. Ils sont donc sensibles à la nature du matériau et à son homogénéité. Cette contrainte nécessite d’étalonner correctement le capteur pour chaque type de matériau avant d’effectuer les mesures ». En termes d’étendue de mesure, les capteurs à courants de Foucault sont relativement limités (typiquement moins de 12 millimètres). « Il existe toujours des courses supérieures, mais à un prix plus élevé », nuance M. Blanchard MESURES 785 - MAI 2006 - www.mesures.com Guide d’achat (Axom). Même constatation pour les risques de perturbations électromagnétiques. « Il y a “courants de Foucault” et “courants de Foucault”, confirme M. Gaubert (IBS Precision Engineering). On trouve aussi bien des chaînes de mesure à quelques dizaines d’euros qu’à 1 500 euros. Entre les deux, les performances sont bien sûr radicalement différentes ! ». Autre solution incontournable, les capteurs optiques. Dans le domaine de la mesure linéaire, ils se divisent en deux grandes familles : les télémètres et les capteurs laser fonctionnant par triangulation ou par temps de vol. « Les méthodes optiques connaissent un succès croissant, indique M. Blanchard (Axom). Ce ne sont plus des méthodes que l’on emploie “parce qu’on ne peut pas faire autrement”. Il faut dire que la technologie a beaucoup évolué ces dernières années. Par le passé, il n’y avait pas de capteur optique bon marché de qualité correcte ». Même si l’on trouve, là aussi, un large éventail de prix (rien que chez Axom, par exemple, les prix s’échelonnent de 900 à 5 600 euros), les capteurs optiques actuels rivalisent de performances en termes de précision, et surtout d’étendue de mesure. Les télémètres laser, en particulier, mesurent couramment des dis- MESURES 785 - MAI 2006 - www.mesures.com IVO Industries tances de plusieurs dizaines de mètres (dans ce cas, on n’attend pas une précision au millimètre près…). Autre avantage, « les capteurs laser permettent de contrôler les mouvements les plus rapides,précise M. Barette (PM Instrumentation). Ils offrent en effet une fréquence de mesure allant jusqu’à 500 kHz (soit 500 000 mesures par seconde), contre près de 50 kHz pour un capteur à Parmi les solutions magnétiques, certaines sont basées sur un capteur (généralement magnétorésistif) associé à une règle ou à un ruban. La solution est relativement robuste et simple à mettre en œuvre. courants de Foucault, 1,2 kHz pour un capteur magnétostrictif, 400 Hz pour un LVDT ou près de 10 Hz pour un capteur à câble ». Le revers de la médaille, c’est la sensibilité de la méthode à l’environnement. Comme toutes les techniques optiques, les capteurs laser et les télémètres doivent être utilisés dans un environnement relativement propre (pas de 53 Guide d’achat poussières, de brouillard, de projections d’huile, etc.). Toujours dans les méthodes optiques, on trouve également de nombreuses règles incrémentales ou absolues destinées essentiellement à la mesure du déplacement à l’intérieur des machines (notamment dans les machines à mesurer tridimensionnelles). La solution est relativement coûteuse (en moyenne 30 % plus chère que les règles à lecture magnétique), mais extrêmement précise (de l’ordre de 3 µm/m, voire 1 µm/m chez l’Allemand Heidenhain, pour ne citer que lui). Très précis également, les capteurs capacitifs sont eux aussi destinés à des applications très spécifiques. « On les réserve généralement aux applications nécessitant une mesure de petites distances avec une grande précision », résume M. Blanchard (Axom). Ces capteurs offrent une résolution élevée (de l’ordre du nanomètre, voire mieux), et une importante robustesse. Chez Capacitec, par exemple, on trouve des capteurs capacitifs utilisables en milieu cryogénique (jusqu’à – 270 °C) ou à très haute température (jusqu’à 1 000 °C). « Les dimensions des capteurs capacitifs sont aussi inférieures à celles des autres technologies, ajoute Evelyne Fauvereaux, responsable Ventes Europe chez Capacitec. Notre plus petit capteur, Les principales technologies Type de capteur Principaux avantages Principales limitations Applications typiques • Nécessite un milieu propre (pas de brouillard, de poussières, de projections diverses…) Capteurs laser et télémètres • Pas de contact avec la pièce : - pas d’usure - mesure de déplacement de pièces difficiles d’accès, chaudes, etc. • Mesures à grandes distances (télémètres) • Précision comparable à celle du capteur capacitif sur de faibles courses Mesure de déplacement à des distances relativement importantes avec des précisions élevées, dans un environnement propre Capteurs magnétostrictifs • Etendues de mesure relativement importantes (jusqu’à 1,5 m en standard) • Linéarité élevée (jusqu’à 0,02 %) • Robustesse (utilisation en environnement difficile, poussiéreux, etc.) • Coût supérieur à celui d’un potentiomètre (et d’un capteur LVDT pour de faibles courses de mesure) • Applications en environnement difficile ou nécessitant une précision élevée à des distances relativement importantes • Capteurs facilement intégrables (position de vérins, rotation de turbines, etc.) LVDT • Robustesse : capteurs immergeables, supportant de hautes pressions, etc. • Linéarité allant jusqu’à 0,1 % • Courses variant de 1 à 500 mm (en standard) • Répétabilité élevée • Contact mécanique entre la pièce et le capteur • Encombrement mécanique • Sensibilité à l’environnement magnétique Technologie “tout terrain” utilisable dans une très large variété d’applications (hormis dans les endroits exigus) Capteurs à courants de Foucault • Robustesse (utilisation à des températures allant jusqu’à 180 °C, à de fortes pressions, dans l’eau, dans l’huile, etc.) • Sans contact (sans usure) • Résolution élevée (jusqu’à 20 nm) • Petite taille (facilité d’intégration) • Limité aux courtes distances (< 12 mm en standard) • Limité aux matériaux ferreux (à moins d’inclure une cible métallique dans la pièce) • Mesure sensible à la nature du matériau et à son homogénéité Capteurs facilement intégrables (mesure de position dans les systèmes asservis) Capteurs capacitifs • Sans contact (sans usure) • Mesure de très petits déplacements (jusqu’à 50 µm) avec une résolution élevée (de l’ordre du nanomètre) • Capteurs de petite taille (jusqu’à 100 µm d’épaisseur) • Utilisation dans une large gamme de température (de -270 à 1000 °C) • Résistance au vide ou à de fortes pressions • Portée limitée à quelques millimètres (2 mm sur un capteur standard) • Sensibilité à l’humidité • Limité aux matériaux conducteurs Applications nécessitant de mesurer de très courtes distances avec une grande précision et une résolution élevée • Sans contact (sans usure) • Etendues de mesure relativement importantes • Utilisation sur tous types de matériaux •Pas de pièces en mouvement • Précision limitée • Sensibilité aux variations de température, aux courants d’air, etc. Applications diverses ne nécessitant pas de très hautes précisions, sur des cibles de nature quelconque (mesure de niveau de liquides ou de matériaux solides dans l’agroalimentaire par ex.) • Grande simplicité de montage • Grandes étendues de mesure (de 100 mm à plusieurs dizaines de mètres) • Contact entre la pièce et le câble • Technologie relativement peu précise (linéarité de l’ordre de 0,1 %) Applications nécessitant de mesurer de très longues distances (génie civil, ponts roulants, etc.) de manière assez simple, sans qu’il soit nécessaire d’atteindre de très hautes précisions Capteurs potentiométriques • Technologie la moins coûteuse • Simplicité de mise en œuvre • Précision à courtes distances supérieure à celle d’un LVDT (linéarité de l’ordre de 0,1 %) • Large plage d’utilisation en température (jusqu’à 120 °C) • Contact entre le capteur et la pièce (risque d’usure au-delà d’un certain nombre de cycles) • Nécessite une alimentation bien stabilisée et filtrée • Nécessite un environnement relativement propre (pas de poussières) Installations nécessitant un grand nombre de capteurs, peu coûteuses, bancs de tests avec un faible nombre de cycles, etc. Règles à lecture optique ou magnétique • Règles optiques : - Technologie la plus précise (jusqu’à 1 µm/m) - Grandes résolutions (de l’ordre de 5 µm) • Règles magnétiques : - Moins coûteuses et plus robustes que les règles optiques - Précisions de l’ordre de 10 µm/m Capteurs à ultrasons Capteurs à câble 54 Intégration dans les machines-outils, les machines à mesurer tridimensionnelles, etc. MESURES 785 - MAI 2006 - www.mesures.com Guide d’achat IVO strie s e aim Vus de loin, tous les capteurs à câble se ressemblent. Il existe pourtant d’importantes différences d’un modèle à l’autre, notamment en termes de course, de résolution et de fréquence de mesure. Certains modèles intègrent aussi un potentiomètre angulaire, alors que d’autres se composent d’un codeur (incrémental ou absolu). Le choix, comme toujours, est guidé par les contraintes de l’application… les plus adaptés. « Certains capteurs capacitifs sont par exemple utilisés pour réaliser des mesures de déplacement en X,Y et Z sur des broches de machines-outils à une fréquence allant jusqu’à 15 kHz », indique M. Gaubert (IBS Precision Engineering). Si au contraire la dynamique n’est pas un facteur discriminant, un capteur à câble ou un capteur potentiométrique peuvent suffire. On peut notamment utiliser des capteurs potentiométriques pour des mesures en laboratoire sur bancs d’essais, avec un nombre de cycles relativement faible. Pas de méthodes concurrentes Autre critère incontournable, l’environneOn le voit, chaque méthode offre des carac- ment dans lequel se fait la mesure. S’il est téristiques qui la destinent à des applications relativement difficile, il faut privilégier les bien spécifiques. Suivant le critère de choix techniques les plus robustes, telles que les que l’on privilégie, on utilisera plutôt l’une capteurs LVDT, les capteurs capacitifs (à conou l’autre d’entre elles, quitte à réaliser quel- dition que l’environnement ne soit pas huques compromis… mide) ou les capteurs à courants de Foucault. Le coût. Si l’on cherche avant tout à réaliser « Ces derniers ont l’avantage de pouvoir fonctionner une installation peu coûteuse, par exemple, dans des milieux soumis à des projections d’eau ou le potentiomètre reste le plus indiqué. De d’huile, ajoute M. Gaubert (IBS Precision même, « une installation comportant un grand Engineering). On peut alors les intégrer dans des nombre de capteurs LVDT ne sera jamais remplacée machines-outils pour contrôler un procédé de fabripar le même nombre de capteurs capacitifs », indi- cation. Une opération de polissage, par exemple, peut que M. Gaubert (IBS Precision Engineering). Du être surveillée en mesurant l’épaisseur de la pièce à côté du magnétique, en revanche, la diffé- l’aide de capteurs à courants de Foucault ». Quant rence est moins nette. « Tout dépend notamment aux capteurs LVDT, « on peut aussi bien s’en servir de l’étendue de mesure, souligne M. Degoursy sur un banc de contrôle pour réaliser des mesures (TWK). Avec une course de l’ordre de 100 milli- multicotes que sur un véhicule lors d’un essai sur mètres, un capteur magnétostrictif est plus cher route, pour voir comment se comportent la caisse et qu’un LVDT. Avec une course de 400 millimètres, les roues par rapport au sol », indique il est au même prix, voire moins cher ». M. Blanchard (Axom). Dans un environneLa vitesse de la pièce. Elle influence forte- ment sale ou poussiéreux, en revanche, ment le choix de la méthode. Si l’on doit mieux vaut éviter d’utiliser un potentiomèsuivre un élément se déplaçant ou tournant tre linéaire ou des capteurs optiques... très vite, les capteurs laser et capacitifs sont Pour savoir quelle méthode utiliser, il faut MESURES 785 - MAI 2006 - www.mesures.com Indu Sc par exemple, mesure à peine 100 micromètres d’épaisseur ». Enfin, contrairement aux courants de Foucault, « un capteur capacitif ne “voit” que la surface apparente de la pièce à contrôler. Il n’est donc pas influencé par l’hétérogénéité du matériau », indique M. Gaubert (IBS Precision Engineering). L’étendue de mesure, en revanche, est limitée à près de 2 mm sur un capteur standard (même si l’on trouve des capteurs allant jusqu’à 10 ou 20 mm chez IBS Precision Engineering ou Capacitec). De plus, le capteur capacitif reste relativement cher (dix fois plus cher qu’un capteur LVDT standard) et son emploi est limité aux matériaux conducteurs. Enfin, « la mesure par capteur capacitif est sensible à l’hygrométrie. Elle nécessite donc un environnement très contrôlé », souligne M. Barette (PM Instrumentation). Dernière solution, les capteurs à ultrasons. Habituellement destinés à la détection, ils peuvent également permettent de mesurer un déplacement. Mais non sans contraintes. « Par rapport aux capteurs capacitifs ou à courants de Foucault, les ultrasons offrent des étendues de mesure relativement importantes, mais la précision est nettement inférieure », indique M. Gaubert (IBS Precision Engineering). « Les ultrasons, c’est de la “grosse cavalerie”, confirme M. Blanchard (Axom). Outre la faible précision, la méthode souffre d’une grande sensibilité à de nombreux facteurs (tels que les variations de température ou les courants d’air). Le plus souvent, on ne l’utilise que pour contrôler le niveau de remplissage des réservoirs ». donc se laisser guider par un certain nombre de critères afin d’éliminer les solutions qui ne conviennent pas. « Considérons par exemple l’étendue de mesure et la vitesse du déplacement, précise M. Barette (PM Instrumentation). Si l’on doit mesurer des courses relativement faibles à grande vitesse (comme une pièce mécanique qui vibre avec une faible amplitude), il faut s’orienter vers du sans contact. Pour de grandes étendues de mesure et des mouvements peu rapides, en revanche, on utilisera des capteurs à câbles. La précision de la méthode, quant à elle, est rarement un facteur discriminant. Quelle que soit la solution utilisée, elle est toujours sensiblement la même (de l’ordre de 0,1, 0,25 ou 0,5 % de la gamme de mesure) ». Même constat pour M. Degoursy (TWK). « Imaginons que l’on mesure le déplacement d’une pièce sur une course de 1 mètre. Dans ce cas, nous pouvons utiliser un potentiomètre, si le nombre de cycles est relativement faible, un capteur magnétostrictif, si l’environnement est poussiéreux, ou un capteur à câble, si l’on souhaite privilégier la facilité de mise en œuvre ». Pour des courses plus faibles, c’est la même logique. Si l’environnement est relativement propre, on peut utiliser un capteur potentiométrique. Sinon, on utilisera par exemple un capteur magnétostrictif, un capteur LVDT ou un capteur à câble. Ensuite, s’il faut intégrer le capteur dans un vérin, le capteur magnétostrictif sera le plus adapté. Mais si l’on recherche davantage une mesure de grande résolution et relativement simple à mettre en œuvre, on choisira plutôt le capteur à câble… A la fin du jeu, chaque méthode aura trouvé sa place. Marie-Line Zani 55