Le suivi des CIN après une conisation

Transcription

Le suivi des CIN après une conisation
Le suivi des CIN
après une conisation
Auteur : Lucie Alexandre
Master 2 Biologie-Gestion
Université de Rennes 1
UFR Sciences de la Vie et de l’Environnement
Tuteur : Professeur Jean Levêque
UFR Sciences Médicales – Rennes
Mars 2014
©
Page |1
Remerciements
Je tiens à adresser mes remerciements au Professeur Jean Levêque (professeur des universités à
l’UFR des Sciences Médicales et praticien hospitalier) pour la confiance qu’il m’a accordée durant ce
projet.
«Le tuteur chercheur a pour rôle de conseiller l'étudiant, l'orienter dans ses recherches
bibliographiques, l'aider à comprendre les articles, en faire une synthèse de manière logique et
rigoureuse. Il ne peut vérifier toutes les citations et interprétations de l'étudiant. Il ne peut donc
s'engager vis à vis d'éventuelles erreurs ».
Le suivi des CIN après une conisation – Lucie ALEXANDRE – Master Biologie-Gestion
©
Page |2
Le suivi des CIN après une conisation
Lucie Alexandre
Master Biologie-Gestion, UFR SVE Sciences de la vie et de l’environnement, Université de Rennes 1,
Campus de Beaulieu, Bâtiment 13, 263 avenue Général Leclerc, 35042 Rennes cedex, France.
Résumé :
Les néoplasies intra-épithéliales cervicales (CIN) susceptibles d’évoluer vers le cancer
invasif du col utérin sont dues à une infection persistante à un ou des Human Papilloma Virus
(HPV) à haut risque. Le dépistage en prévention a permis une diminution de ce cancer de 80
%. Quand ce dernier n’est pas suffisant et que les femmes sont touchées par des CIN, une
procédure permettant leur prise en charge tout en préservant la fertilité est la conisation. Le
problème aujourd’hui réside en le suivi post-conisation de ces patientes. Il va donc être
démontré ici l’importance de ce suivi afin que les médecins travaillent sur la recherche d’un
protocole de suivi bien organisé.
Sommaire
Introduction ........................................................................................................................................... 3
Rappels sur les néoplasies intra-épithéliales cervicales (CIN) ......................................................... 5
I.
1.
Histoire naturelle ........................................................................................................................ 5
2.
Thérapies .................................................................................................................................... 6
II.
Conisation ...................................................................................................................................... 8
1.
Techniques ................................................................................................................................. 8
2.
Indications .................................................................................................................................. 9
3.
Objectifs ..................................................................................................................................... 9
III.
Le suivi des CIN après conisation .............................................................................................. 11
1.
Les risques ................................................................................................................................ 11
2.
La surveillance après conisation ............................................................................................... 14
Conclusion ............................................................................................................................................ 16
Bibliographie ........................................................................................................................................ 17
Le suivi des CIN après une conisation – Lucie ALEXANDRE – Master Biologie-Gestion
©
Page |3
Introduction

Etat des lieux
Le cancer du col de l’utérus est en septième position des cancers les plus fréquents dans
les pays développés, quant aux pays en voie de développement, ce cancer occupe la seconde
position (Kardakis, 2012). En se concentrant sur les femmes vivant dans les pays développés,
il représente le deuxième cancer le plus fréquent chez elles (Van Hentenryck et al., 2012). En
termes de chiffres, il y a environ 500 000 nouveaux cas et 275 000 décès liés à ce cancer
chaque année dans le monde (Ramirez et al., 2013). La majorité de ces cas et de ces décès,
qui représentent environ 85 %, surviennent dans les pays en voie de développement (Jemal et
al., 2011). Ce cancer est souvent diagnostiqué chez des femmes en âge de procréer et plus
précisément, 28 % de ces diagnostics se font chez les femmes de moins de 40 ans (Kardakis,
2012).
L’infection persistante par le Human Papilloma Virus à haut risque (hrHPV) est une des
principales causes de l’apparition d’un cancer utérin. Cette infection est une des maladies les
plus fréquemment transmises sexuellement. Elle apparait généralement chez les jeunes
femmes de moins de 25 ans et survient très précocement après les premiers rapports sexuels.
Cependant, grâce à une haute clairance virale chez la femme jeune ayant une infection
récente, l’infection est transitoire : si elle provoque des lésions (Cervical Intraepithelial
Neoplasia ou CIN1 ou 2 ou 3) en règle générale celles-ci disparaissent du fait de la clairance
virale. A l’inverse, existent des infections dites transformantes, où la clairance virale ne se fait
pas, où l’infection persistante par des virus oncogènes est responsable de lésions qui vont
s’aggraver en conduire au cancer invasif. Pour ces cas les plus graves allant jusqu’au décès
des patientes dans les pays développés, 80 % concernent les femmes âgées de 35 à 55 ans
(Van Hentenryck et al., 2012).

Prévention
Dans les pays développés, la création de programmes de dépistage bien organisés afin de
détecter les « dysplasies » cervicales (ancien nom français désignant les CIN) a permis de
diminuer de 10 fois environ l’incidence de ce type d’infection et la mortalité due à ce cancer
(Van Hentenryck et al., 2012). Cette diminution est due à une détection et donc une prise en
charge plus tôt des lésions pré-invasives et des néoplasies intra-épithéliales cervicales,
notamment chez les femmes en âge de procréer (Lee and Jun, 2010). Le taux de diminution de
cancer s’élève ainsi à 80 % grâce à ces programmes de dépistage du col accompagnés de la
gestion adéquate des lésions cervicales. C’est à 30 ans que les CIN atteignent leurs pics
Le suivi des CIN après une conisation – Lucie ALEXANDRE – Master Biologie-Gestion
©
Page |4
d’incidence. A ce stade, il est donc nécessaire d’étudier les effets que les différents
traitements pourront avoir sur une grossesse (Arbyn et al., 2008).

Cancer utérin et grossesse
Depuis les années 1980, l’augmentation du nombre de jeunes femmes traitées pour une
CIN est réelle et concomitante de l'avancement de l’âge de la première grossesse. Il est donc
évident qu’il y a un réel intérêt à étudier le devenir obstétrical suite à une chirurgie cervicale
(Van Hentenryck et al., 2012). Toutefois, il est rare qu’un cancer du col de l’utérus soit
compliqué par une grossesse. En effet, parmi les femmes atteintes d’un cancer utérin,
seulement 1 à 3 % commencent une grossesse au moment du diagnostic (Lin et al., 2013).
Mais malgré la rareté de ce phénomène, ce type de cancer reste le cancer le plus fréquent chez
les femmes enceintes. L’étude de son incidence montre que 0,1 à 12 sur 10 000 femmes
enceintes sont touchées par ce cancer. Par contre, de 1,3 à 2,7 sur 1 000 femmes enceintes
présentent des CIN. L’enjeu actuel est de bénéficier du suivi des femmes enceintes et de
profiter des consultations prénatales pour effectuer des frottis et dépister les lésions cervicales
essentiellement les CIN (Han et al., 2013), en notant que les indications de conisation lors de
la grossesse sont exceptionnelles. En effet, la grossesse n’aggrave pas les CIN, et leur
traitement attend le plus souvent la période post-natale.

Le suivi post-conisation
Environ 30 000 conisations sont effectuées tous les ans en France, et ces conisations faites
chez des femmes en âge de procréer ont des conséquences sur la grossesse : le col utérin est le
verrou de la grossesse et toute atteinte de ce verrou a des répercussions potentielles en premier
lieu les accouchements prématurés. Des décisions sont à prendre concernant aussi bien la
prise en charge des CIN conciliant un traitement optimal des lésions que l’épargne cervicale,
ainsi que le suivi qui doit se faire après une intervention et après une grossesse. Afin d’en
savoir un peu plus sur ce phénomène, une première partie décrira le cancer utérin afin de
connaitre l’histoire naturelle ainsi que les traitements qui existent à ce jour. La conisation
étant le traitement de référence en cas de présence de CIN durant une grossesse, la deuxième
partie servira à définir les différentes techniques existantes puis les indications et leurs
objectifs. Une troisième partie permettra de discuter du suivi après une conisation en prenant
connaissance des risques suites à cette procédure et les moyens utilisés pour les surveiller.
Le suivi des CIN après une conisation – Lucie ALEXANDRE – Master Biologie-Gestion
©
Page |5
I.
Rappels sur les néoplasies intra-épithéliales cervicales
(CIN)
1. Histoire naturelle

Infection
Les lésions du type CIN sont principalement causées par une infection persistante aux
hrHPV. Différents types de HPV existent avec des propriétés oncogéniques variées. Mais ce
sont majoritairement les HPV 16 et 18 qui sont responsables des lésions les plus sévères du
col de l’utérus (Van Hentenryck et al., 2012) :
 Ils sont responsables de plus de 50 % de tous types de lésions précancéreuses
observées au niveau du col de l’utérus
 Et plus de 70 % des cancers utérins.
Ces lésions dues aux hrHPV se trouvent au niveau de la jonction cylindro-malpighienne et
sont variées en fonction du degré d’infection et donc de gravité : elles peuvent être
simplement infectieuses (CIN 1) ou au contraire être pré-invasives (CIN 3) (Figure 1). Afin
d’éviter que celles-ci évoluent vers le cancer invasif, le traitement préconisé est la conisation
(Baldauf et al., 2013).
Epithélium
normal
Infection HPV
CIN 1
Persistance HPV
CIN 2
Persistance HPV
CIN 3
Clairance
Persistance HPV
Epithélium
normal
Cancer invasif
Figure 1 : Histoire naturelle de l’infection aux hrHPV (Baussano et al., 2010)
Le suivi des CIN après une conisation – Lucie ALEXANDRE – Master Biologie-Gestion
©
Page |6

Facteurs de risque
Après 30 ans, le risque de développer un cancer du col de l’utérus avec des dysplasies de
haut grade non traitées (CIN 3) est de 30 à 50% (Van Hentenryck et al., 2012). Comme toute
autre infection ou maladie, il existe des facteurs de risque, c’est-à-dire des facteurs qui
augmentent considérablement les chances des femmes d’être exposées au virus.
La plupart des infections HPV sont transmises sexuellement. Il faut savoir que plus de
75% des femmes ayant des rapports sexuels contractent ce virus au cours de leur vie (Van
Hentenryck et al., 2012). Soit ce virus disparait seul grâce à la clairance et les éventuelles
lésions cervicales régressent, soit il se persiste et apparaissent des lésions de gravité croissante
évoluant vers le cancer (Baussano et al., 2010).
Les risques d’avoir une infection persistante à HPV peuvent augmenter à cause du
tabagisme, de la multiparité (c’est-à-dire le fait d’avoir plusieurs enfants), d’autres infections
(du type Herpès ou Chlamydia) ou encore un état d’immunodéficience (immunodépression
provoquée chez les patients greffés, immunodéficience acquise comme par exemple lors de
infections VIH non traitées). La question se pose encore de savoir si la prise d’une
contraception orale prolongée peut être considérée comme un facteur de risque (Van
Hentenryck et al., 2012).
Un autre facteur agit sur le temps de progression de la dysplasie. En effet, suite à
l’apparition d’une CIN3, la transformation en cancer sera plus rapide chez une femme
porteuse d’un HPV à très haut risque (comme HPV 16 en particulier ses variants africians et
asiatiques) que chez une femme porteuse d’un virus moins agressif (Van Hentenryck et al.,
2012).
2. Thérapies
Une femme infectée par des CIN peut suivre différents traitements afin d’atteindre la
guérison. Le traitement idéal doit être personnalisé (Conde-Agudelo et al., 2013).
Le traitement standard pour prendre en charge les cancers du col de l’utérus est la
colpohystérectomie élargie avec lymphadénectomie pelvienne dans les formes débutantes. La
radiothérapie reste très utilisées seule ou en association avec la chirurgie. Ce cancer peut-être
aussi pris en charge par une méthode liant radiations et chimiothérapie : la chimioradiothérapie concomitante réservée aux stades plus évolués. Tous ces traitements suppriment
Le suivi des CIN après une conisation – Lucie ALEXANDRE – Master Biologie-Gestion
©
Page |7
la fertilité des femmes : cependant, dans le cas où le cancer est à un stade très précoce, la
trachélectomie élargie (ablation limitée au col utérin) peut permettre de conserver l’utérus et
donc d’envisager une grossesse (Kobayashi et al., 2006).
Les méthodes utilisées dans le traitement des CIN sont les techniques de conisation à lame
froide, d’électro-conisation ou encore d’hystérectomie en complément d’une première
chirurgie. La chirurgie radicale si elle représente le traitement le plus efficace ne résoud pas le
problème des récidives vaginales : elle est réservée aux lésions précancéreuses de type
glandulaire (adénocarcinomes in situ) et lorsque le col n'est pas explorable en colposcopie
(Omnes et al., 2003).
Les CIN peuvent être aussi soignées par vaporisation laser (la cryothérapie étant
abandonnée) et bien évidemment par toutes les méthodes de conisation (Nam et al., 2010).
Le suivi des CIN après une conisation – Lucie ALEXANDRE – Master Biologie-Gestion
©
Page |8
II.
Conisation
1. Techniques
La conisation est une procédure chirurgicale conservatrice permettant l’exérèse des
lésions de CIN 2 ou 3. En fonction de l’étendue des lésions repérées lors de la colposcopie
(examen du col avec une loupe éclairante et utilisation de réactifs chimiques), cette ablation
du canal cervical sous forme de cône sera plus en moins grande (Van Hentenryck et al.,
2012).
L’échantillon obtenu suite à une conisation est appelé un conisat. Celui-ci a des mesures
moyennes (Van Hentenryck et al., 2012) :

Diamètre moyen : 9,3 mm (± 1,8 mm)

Volume moyen : 1105,5 mm3

Hauteur moyenne : 1,1 cm (± 19 mm) : cette moyenne peut varier. En effet, en
fonction de la gravité de la lésion, l’échantillon sera plus ou moins haut. A
contrario, cette hauteur n’a aucun lien avec la technique de conisation utilisée.
En fonction des patientes, différents types de conisation peuvent être effectués. La
technique classique est la conisation à lame froide. Elle sert souvent de norme pour des
comparaisons avec d’autres techniques. Cette conisation est moins utilisée depuis l’apparition
de la technique d’électro-conisation, aussi appelée conisation à anse diathermique (Duggan et
al., 1999, Ueda et al., 2006). Cette procédure permet de prendre en charge les CIN en toute
sécurité et de manière efficace (Duggan et al., 1999). Enfin, il existe un autre type de
conisation : la conisation au laser à distinguer de la vaporisation laser qui ne permet pas
d'analyse histologique et qui ne traite qu'en surface (Ueda et al., 2006).
Aujourd’hui, la méthode la plus utilisée chez les femmes atteintes d’un pré-cancer du col
utérin est la conisation à anse diathermique (Arbyn et al., 2008). Comparée aux conisations à
lame froide ou au laser, son coût est moins élevé, la manière de procéder est plus simple et
plus rapide et son apprentissage est plus facile. De plus, en utilisant cette méthode le médecin
bénéficie d’une pièce opératoire. Ceci représente un réel avantage car elle permet l’analyse
histologique afin d’établir un diagnostic des micro-invasions (Baldauf et al., 2013). Cette
technique ne demande ni anesthésie générale ni nécessairement préparation en salle
d’opération car elle peut se pratiquer simplement en ambulatoire voire au cabinet du médecin
(Nam et al., 2010).
Le suivi des CIN après une conisation – Lucie ALEXANDRE – Master Biologie-Gestion
©
Page |9
2. Indications
Souvent, la méthode de conisation choisie par le médecin dépend de son diagnostic
colposcopique, de la patiente et ses antécédents, du stade de son cancer ainsi que du désir de
grossesse ultérieur de la patiente. Concernant la patiente, pour pouvoir subir une conisation,
son profil doit répondre à quelques exigences (Kardakis, 2012) :
 en cas de CIN (Ayhan et al., 2009) : lésion de CIN2ou3, ou lésion de CIN1 non
vue en totalité avec cytologie de haut grade, ou lésion de CIN1 persistant au-delà
de 12 à 18 mois,
 en cas de cancer invasif les conisations sont limitées aux stades IA1 du cancer au
maximum, avec curetage endocervical normal et espace lympho-vasculaire non
envahi.
Klieman et al. ont trouvé pertinent d’évaluer la hauteur du cône à extraire. En effet,
aucune définition n’informe sur les mesures minimales du cône à extraire afin d’effectuer la
totale suppression des lésions de haut grade tout en répondant aux objectifs de départ. Pour
cette étude, ils ont mesuré la taille du cône, de la lésion intraépithéliale et des marges
endocervicales et la procédure utilisée est la conisation à lame froide. Ils sont donc parvenus à
établir une estimation de la hauteur du cône en fonction du profil de la patiente. Pour celles
qui sont en âge de procréer et qui désirent donc préserver leur fertilité ou qui ont un bon
système immunitaire, le cône doit être d’environ 10 à 14 mm avec des chances de marges
libres de 84 à 97 %. Pour celles au contraire dont la grossesse ne fait pas partie de leurs
priorités ou dont l’état immunitaire n’est pas bon, le cône ici peut être d’environ 20 mm afin
d’essayer d’atteindre des marges libres de 100% (Kliemann et al., 2012).
Les conisations pouvant différer en fonction du diagnostic, pour choisir la procédure à
utiliser, le médecin doit aussi prendre en compte les objectifs personnels de la patiente.
3. Objectifs
En fonction de l’âge, les femmes atteintes d’un cancer peuvent avoir différents objectifs. Il
semble évident que la volonté première de chacune d’entre elles est de guérir et pour cela,
chaque méthode de conisation peut être utilisée. D’ailleurs, la clé de la guérison réside en une
bonne évaluation préconisation (Kliemann et al., 2012).
Le suivi des CIN après une conisation – Lucie ALEXANDRE – Master Biologie-Gestion
©
P a g e | 10
Cependant, les CIN 3 (les plus évoluées) apparaissent souvent chez les femmes âgées de
30 ans (Van Hentenryck et al., 2012). Cela correspond à une période de la vie de la femme où
elle peut procréer et elle peut avoir le désir d’une grossesse dans un futur plus ou moins
proche. De plus, aujourd’hui les femmes sont touchées de plus en plus jeunes par les CIN
mais au contraire elles ont leur premier enfant de plus en plus tard. Face à ces phénomènes
qui s’entrecroisent, les femmes devant être prises en charge pour le traitement de CIN
présentent de plus en plus le désir de procréer (Baldauf et al., 2013). L’objectif est donc de
traiter le CIN de la patiente tout en gardant les chances de grossesse et en y prêtant une
attention particulière pour minimiser les risques obstétricaux négatifs et éviter de mettre la vie
du fœtus en danger (Marnitz et al., 2009).
Le suivi des CIN après une conisation – Lucie ALEXANDRE – Master Biologie-Gestion
©
P a g e | 11
III.
Le suivi des CIN après conisation
1. Les risques
 Récidive de cancer
Les lésions sont dites récurrentes si lors du suivi post-conisation les tests (du type biopsie
cervicale, curetage endocervical ou cytologie cervicale) montrent la présence de résidus de
CIN voire un cancer infiltrant (Shaco-Levy et al., 2013). Le frottis peut aussi prouver la
récurrence d’un CIN traité si celui-ci est anormal après une première conisation (Park et al.,
2008).
Le taux de risque de récidive après des traitements comme la conisation ou l’électroconisation est compris entre 3 et 30 % (Ueda et al., 2006). En moyenne, la récidive des
lésions apparait environ 14 mois après l’intervention. Des extrêmes ont été observés avec une
réapparition après 2 mois au plus tôt et 37 mois au plus tard (Park et al., 2008).
Le principal facteur prédictif de récidive de CIN post-conisation est le statut des marges
chirurgicales (Serati et al., 2012). En effet, si lors de l’opération il reste des marges envahies
et plus particulièrement de type endocervicales, les risques de récidive sont plus importants.
La persistance de l’infection virale après une conisation est aussi un facteur de risque non
négligeable. L’âge peut également augmenter les risques de récidive. C‘est pourquoi les
femmes de plus de 50 ans sont plus exposées à ce risque (Mergui and Levêque, 2008).
Selon les résultats d’une biopsie, suivie d’une colposcopie après une conisation, la
récurrence des CIN peut être diagnostiquée. Si elle s’avère confirmée, le médecin peut décider
d’effectuer une seconde conisation. Avant de prendre une telle décision, plusieurs critères
vont être pris en compte (Serati et al., 2012) :
 Le niveau de gravité de la dysplasie
 L’âge de la patiente
 Le nombre de grossesses que la patiente a déjà eues.
Les marges chirurgicales positives étant le principal facteur de récidive de CIN, il est
important de prendre également en compte les facteurs augmentant les risques d’avoir ces
marges après une conisation (Serati et al., 2012) :
 La conisation à anse diathermique,
 Les CIN 3 donc les plus graves,
 Le statut ménopausiqe.
Le suivi des CIN après une conisation – Lucie ALEXANDRE – Master Biologie-Gestion
©
P a g e | 12
 Une zone de lésion étendue en surface sur le col utérin.
Quand le médecin a recours à une chirurgie conservatrice, le risque de récidive est de 5 à
10 % et lors de la réapparition, la maladie est rarement invasive. Cependant, si cette récidive
est invasive, cela signifie que le diagnostic de lésions résiduelles s’est fait trop tard, ce qui
prouve l’importance d’un bon suivi post-conisation. Un cas particulier est représenté par les
adénocarcinomes in situ (pendant glandulaire des lésions malpighiennes CIN3) : lorsque la
patiente ne présente aucun désir de grossesse, pour un suivi plus simple et un risque de
récidive pratiquement nul le traitement recommandé est l’hystérectomie (Graesslin et al.,
2006).
 Conséquences obstétricales
La première grossesse arrive de plus en plus tardivement chez les femmes d’aujourd’hui.
C’est pour ça que les patientes ayant des antécédents de conisation doivent faire l’objet
d’attentions particulières durant le suivi obstétrical. C’est d’ailleurs une préoccupation
croissante des gynécologues à ce jour (Van Hentenryck et al., 2012). La durée moyenne
intervenant entre la conisation et l’accouchement est d’environ 20,5 mois.
La conisation du col de l’utérus est une procédure exceptionnelle pour soigner les CIN
pendant la grossesse car divers risques obstétricaux négatifs peuvent arriver (Nam et al.,
2010) :
 Accouchement prématuré
 Poids de naissance en dessous de la moyenne
 Béance du col
Parmi ces risques, la complication la plus fréquente est l’accouchement prématuré suivi
de la morbidité ou mortalité infantile. Un accouchement prématuré augmente les risques de
maladies, de blessures ou encore d’handicaps du nourrisson (Nam et al., 2010). Une
conisation peut avoir des conséquences durant toute la grossesse voire même après (Figure 2).
C’est ce qui explique pourquoi une femme enceinte avec des antécédents de conisation mérite
une gestion prudente durant toute sa grossesse (Van Hentenryck et al., 2012).
Le suivi des CIN après une conisation – Lucie ALEXANDRE – Master Biologie-Gestion
©
P a g e | 13
Rupture prématurée
des membranes
Début de travail
prématuré
Accouchement
prématuré
Admission au service
néonatal - soins
intensifs
Hospitalisation du
nouveau-né
Poids et taille de
naissance faibles
Mort de nourrisson
Figure 2 : Enchainement des conséquences obstétricales possibles après une
conisation (Van Hentenryck et al., 2012)
Des études ont montré que les accouchements prématurés arrivaient 1,7 fois plus chez les
femmes ayant subi une conisation à anse diathermique et 2,6 fois plus après une conisation à
lame froide par rapport aux accouchements de femmes n’ayant subi aucune intervention
(Arbyn et al., 2008). Il est donc évident qu’à la suite d’une conisation le risque
d’accouchement prématuré augmente considérablement mais entre chaque technique de cette
chirurgie conservatrice, aucune différence majeure n’a été démontrée (Kardakis, 2012).
Le suivi des CIN après une conisation – Lucie ALEXANDRE – Master Biologie-Gestion
©
P a g e | 14
Après une conisation, le risque d’accouchement prématuré est compris entre 14 et 25 %.
(Shin et al., 2010). Il est possible que ce risque soit lié à la fois au type de conisation
pratiquée, au volume du cône extrait ainsi qu’à la largeur du col au second trimestre de la
grossesse (Nam et al., 2010).
2. La surveillance après conisation
 Le dépistage durant la grossesse
Le frottis cervico-utérin est conseillé en début de grossesse si le dernier a été fait deux ans
avant ou plus. Effectuer un frottis est intéressant et se fait assez simplement lors de la
grossesse car durant cette période le col est éversé et permet à la zone infectée d’être
accessible. Si les résultats du frottis montrent des anomalies, quel que soit le degré de gravité
de celles-ci, il est nécessaire de suivre les lésions en réalisant une biopsie associée à une
colposcopie. Dans la majorité des grossesses, les CIN n’évoluent pas vers l’invasion donc
aucun traitement n’est entamé durant cette période. Il est alors reporté en post-partum après de
nouvelles analyses complètes (Selleret and Mathevet, 2008). Les conisations effectuées lors
de la grossesse sont quasiment abandonnées en raison de leurs complications hémorragiques
et surtout obstétricales (Fausses couches, ouverture de la poche des eaux, accouchements
prématurés, infections).

La surveillance en pratique
Une fois la conisation, ou autre traitement, effectué, il est important de mettre un place un
programme de dépistage renforcé pour suivre de près le risque de récidive. Pour cela, le
diagnostic peut se faire soit par colposcopie, soit par cytologie. Mais ces deux techniques
présentent leurs limites. D’une part, la colposcopie est qualifiée de peu informative et d’autre
part, la cytologie peut présenter un nombre conséquent de faux négatifs (Graesslin et al.,
2006). En plus de leur sensibilités insuffisantes, le problème réside en la difficulté de
conformer les patientes à un suivi prolongé (Mergui and Levêque, 2008). En ce qui concerne
ce suivi post-conisation, des études ont montré que la majorité des récidives apparaissaient
dans les deux ans après la chirurgie. Mais sachant que les CIN progressent sur plusieurs
années, il serait plus prudent de suivre les patientes plutôt sur une vingtaine d’années (Serati
et al., 2012).
Le suivi des CIN après une conisation – Lucie ALEXANDRE – Master Biologie-Gestion
©
P a g e | 15
Ainsi on distingue 2 périodes de suivi :
-
la période initiale (2 ans) où le but est de diagnostiquer les lésions
résiduelles : un premier contrôle par colposcopie et frottis est
nécessaire à 6 mois et les recommandations du Collège des
Gynécologues et Obstétriciens Français sont en faveur de l’utilisation
d’une recherche directe du virus HPV au niveau du col utérin (acte
non remboursé par la sécurité sociale dans cette indication) puis en
cas de négativité des tests un contrôle à 1 an,
-
la période secondaire où l’on va rechercher des lésions cervicales
vaginales ou périnéales (vulve anus) par un examen clinique annuel
avec frottis annuel sur une période prolongée (au moins 25 ans).
Le suivi des CIN après une conisation – Lucie ALEXANDRE – Master Biologie-Gestion
©
P a g e | 16
Conclusion
Ce sont les hrHPV qui sont majoritairement responsables des lésions CIN et des cancers
du col de l’utérus (Song et al., 2006). Aujourd’hui, les médecins sont de plus en plus
confrontés à des jeunes femmes touchées par des lésions cervicales précancéreuses et désirant
une grossesse. La procédure la plus fréquemment pratiquée est la conisation afin d’éliminer le
maximum de lésions tout en préservant la fertilité des patientes. A partir de cette intervention,
il est donc important d’effectuer un rigoureux suivi post-conisation.
Une fois que le cancer a été éliminé par l’analyse histologique du conisat, des protocoles
de surveillance sont mis en place afin de détecter toute récurrence de manière précoce. La
récidive des CIN semble être due à des mages chirurgicales positives mais c’est un sujet qui
est toujours en cours de caractérisation (Serati et al., 2012).
Face à des dépistages de récidive de faible sensibilité et des patientes peu rigoureuses sur
un suivi à long-terme, il est nécessaire d’établir un réel protocole et d’organiser tout un
programme de suivi-post conisation (Mergui and Levêque, 2008).
Un nombre considérable de patientes sont aujourd’hui perdues de vue après ce type
d’intervention. Étant dans une époque où la communication santé à des impacts considérables
sur la population, il serait intéressant de soutenir les actions des médecins de cette manière.
En effet, après le succès des campagnes de sensibilisation au dépistage du HPV (avec une
diminution de 80 % des cancers utérins), il serait pertinent d’accompagner les médecins dans
leur organisation d’un programme de suivi post-conisation afin de participer ainsi à une réelle
diminution des risques de récidive des lésions CIN chez la femme afin de préserver sa santé.
Le suivi des CIN après une conisation – Lucie ALEXANDRE – Master Biologie-Gestion
©
P a g e | 17
Bibliographie
ARBYN, M., KYRGIOU, M., SIMOENS, C., RAIFU, A. O., KOLIOPOULOS, G., MARTIN-HIRSCH, P.,
PRENDIVILLE, W. & PARASKEVAIDIS, E. 2008. Perinatal mortality and other severe adverse
pregnancy outcomes associated with treatment of cervical intraepithelial neoplasia: metaanalysis. BMJ, 337, a1284.
AYHAN, A., BOYNUKALIN, F. K., GUVEN, S., DOGAN, N. U., ESINLER, I. & USUBUTUN, A. 2009. Repeat
LEEP conization in patients with cervical intraepithelial neoplasia grade 3 and positive
ectocervical margins. International Journal of Gynecology & Obstetrics, 105, 14-17.
BALDAUF, J. J., BAULON, E., THOMA, V., WORONOFF, A. S. & AKLADIOS, C. Y. 2013. Conséquences
obstétricales des conisations à l’anse diathermique et facteurs aggravants. Journal de
Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction, 42, 534-540.
BAUSSANO, I., RONCO, G., SEGNAN, N., FRENCH, K., VINEIS, P. & GARNETT, G. P. 2010. HPV-16
infection and cervical cancer: Modeling the influence of duration of infection and
precancerous lesions. Epidemics, 2, 21-28.
CONDE-AGUDELO, A., ROMERO, R., NICOLAIDES, K., CHAIWORAPONGSA, T., O'BRIEN, J. M.,
CETINGOZ, E., DA FONSECA, E., CREASY, G., SOMA-PILLAY, P., FUSEY, S., CAM, C., ALFIREVIC,
Z. & HASSAN, S. S. 2013. Vaginal progesterone vs cervical cerclage for the prevention of
preterm birth in women with a sonographic short cervix, previous preterm birth, and
singleton gestation: a systematic review and indirect comparison metaanalysis. American
Journal of Obstetrics and Gynecology, 208, 42.e1-42.e18.
DUGGAN, B. D., FELIX, J. C., MUDERSPACH, L. I., GEBHARDT, J. A., GROSHEN, S., MORROW, C. P. &
ROMAN, L. D. 1999. Cold-knife conization versus conization by the loop electrosurgical
excision procedure: A randomized, prospective study. American Journal of Obstetrics and
Gynecology, 180, 276-282.
GRAESSLIN, O., DEDECKER, F., COLLINET, P., JOUVE, E., URBANIACK, D., LEROY, J. L., BOULANGER, J. C.
& QUÉREUX, C. 2006. Prise en charge de l'adénocarcinome in situ du col utérin. Gynécologie
Obstétrique & Fertilité, 34, 1178-1184.
HAN, S. N., MHALLEM GZIRI, M., VAN CALSTEREN, K. & AMANT, F. 2013. Cervical cancer in pregnant
women: treat, wait or interrupt? Assessment of current clinical guidelines, innovations and
controversies. Ther Adv Med Oncol, 5, 211-9.
HANNOUN-LEVI, J. M. 2005. Traitement du cancer du sein et de l'utérus : impact physiologique et
psychologique sur la fonction sexuelle. Cancer/Radiothérapie, 9, 175-182.
JEMAL, A., BRAY, F., CENTER, M. M., FERLAY, J., WARD, E. & FORMAN, D. 2011. Global cancer
statistics. CA: A Cancer Journal for Clinicians, 61, 69-90.
KARDAKIS, S. 2012. Fertility-preserving surgery in patients with early stage cervical carcinoma. ISRN
Oncol, 2012, 817065.
KLIEMANN, L. M., SILVA, M., REINHEIMER, M., RIVOIRE, W. A., CAPP, E. & DOS REIS, R. 2012. Minimal
cold knife conization height for high-grade cervical squamous intraepithelial lesion
treatment. European Journal of Obstetrics & Gynecology and Reproductive Biology, 165, 342346.
KOBAYASHI, Y., AKIYAMA, F. & HASUMI, K. 2006. A case of successful pregnancy after treatment of
invasive cervical cancer with systemic chemotherapy and conization. Gynecologic Oncology,
100, 213-215.
LEE, S. M. & JUN, J. K. 2010. Prediction and prevention of preterm birth after cervical conization. J
Gynecol Oncol, 21, 207-8.
LIN, C.-H., HSIEH, J. C.-H., LI, Y.-T. & KUO, T.-C. 2013. Successful conservative treatment of
microinvasive cervical cancer during pregnancy. Journal of the Chinese Medical Association,
76, 232-234.
Le suivi des CIN après une conisation – Lucie ALEXANDRE – Master Biologie-Gestion
©
P a g e | 18
MARNITZ, S., SCHMITTEL, A., BOLBRINKER, J., SCHMIDT, F.-P., FONS, G., KALACHE, K., SCHNEIDER, A.
& KÖHLER, C. 2009. The therapeutic management of a twin pregnancy complicated by the
presence of cervical cancer, following laparoscopic staging and chemotherapy, with an
emphasis on cisplatin concentrations in the fetomaternal compartments amnion fluid,
umbilical cord, and maternal serum. Fertility and Sterility, 92, 1748.e1-1748.e4.
MERGUI, J. L. & LEVÊQUE, J. 2008. Quel suivi après traitement chirurgical d’une lésion de haut grade
du col utérin ? Gynécologie Obstétrique & Fertilité, 36, 441-447.
NAM, K. H., KWON, J. Y., KIM, Y. H. & PARK, Y. W. 2010. Pregnancy outcome after cervical conization:
risk factors for preterm delivery and the efficacy of prophylactic cerclage. J Gynecol Oncol,
21, 225-9.
OMNES, S., MORICE, P., CAMATTE, S., ROUZIER, R., PAUTIER, P., POMEL, C., LHOMMÉ, C., HAIEMEDER, C., DUVILLARD, P. & CASTAIGNE, D. 2003. Modalités et limites du traitement
conservateur des adénocarcinomes in situ du col utérin : analyse de neuf cas et revue de la
littérature. Gynécologie Obstétrique & Fertilité, 31, 912-919.
PARK, J.-Y., LEE, K. H., DONG, S. M., KANG, S., PARK, S.-Y. & SEO, S.-S. 2008. The association of preconization high-risk HPV load and the persistence of HPV infection and
persistence/recurrence of cervical intraepithelial neoplasia after conization. Gynecologic
Oncology, 108, 549-554.
RAMIREZ, P. T., PAREJA, R., RENDON, G. J., MILLAN, C., FRUMOVITZ, M. & SCHMELER, K. M. 2013.
Management of low-risk early-stage cervical cancer: Should conization, simple
trachelectomy, or simple hysterectomy replace radical surgery as the new standard of care?
Gynecol Oncol.
SELLERET, L. & MATHEVET, P. 2008. Diagnostic et prise en charge des lésions précancéreuses du col
utérin pendant la grossesse. Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la
Reproduction, 37, S131-S138.
SERATI, M., SIESTO, G., CAROLLO, S., FORMENTI, G., RIVA, C., CROMI, A. & GHEZZI, F. 2012. Risk
factors for cervical intraepithelial neoplasia recurrence after conization: a 10-year study.
European Journal of Obstetrics & Gynecology and Reproductive Biology, 165, 86-90.
SHACO-LEVY, R., MEIROVITZ, M., EGER, G., BENHARROCH, D. & DREIHER, J. 2013. Post-conization
endocervical curettage for estimating the risk of persistent or recurrent high-grade dysplasia.
International Journal of Gynecology & Obstetrics, 121, 49-52.
SHIN, M. Y., SEO, E. S., CHOI, S. J., OH, S. Y., KIM, B. G., BAE, D. S., KIM, J. H. & ROH, C. R. 2010. The
role of prophylactic cerclage in preventing preterm delivery after electrosurgical conization. J
Gynecol Oncol, 21, 230-6.
SONG, S.-H., LEE, J.-K., OH, M.-J., HUR, J.-Y., NA, J.-Y., PARK, Y.-K. & SAW, H.-S. 2006. Persistent HPV
infection after conization in patients with negative margins. Gynecologic Oncology, 101, 418422.
UEDA, M., UEKI, K., KANEMURA, M., IZUMA, S., YAMAGUCHI, H., NISHIYAMA, K., TANAKA, Y., TERAI,
Y. & UEKI, M. 2006. Diagnostic and therapeutic laser conization for cervical intraepithelial
neoplasia. Gynecologic Oncology, 101, 143-146.
VAN HENTENRYCK, M., NOEL, J. C. & SIMON, P. 2012. Obstetric and neonatal outcome after surgical
treatment of cervical dysplasia. European Journal of Obstetrics & Gynecology and
Reproductive Biology, 162, 16-20.
Le suivi des CIN après une conisation – Lucie ALEXANDRE – Master Biologie-Gestion
©