ALLELUIA - eClassical

Transcription

ALLELUIA - eClassical
Music for a King
The Winchester troper
XIth century
—
Pierre Chépélov
JOeL RUST
XXIth century
Discantus . Brigitte Lesne
Photo : Anne-Marie Berthon.
Ensemble Discantus
Brigitte Lesne, Lucie Jolivet, Caroline Magalhaes,
Catherine Sergent, Hélène Decarpignies, Christel Boiron
English
Français
Music for a King
Cet enregistrement est un jalon de plus dans nos
découvertes des musiques du Moyen Âge.
Après nous être dernièrement aventurées sur les
terres du tout début de la Renaissance (« L’Argument
de Beauté » aecd 1096), nous remontons cette fois
le temps jusqu’aux premiers témoignages de la
polyphonie notée, à la rencontre d’un manuscrit
emblématique : le tropaire de Winchester et ses
chants « organisés » à deux voix, pour magnifier la
parole divine.
Il a fallu le passionnant travail de transcriptions de
Susan Rankin – et son enquête sur les sources
grégoriennes permettant de restituer les mélodies –
pour nous permettre d’en recréer la couleur sonore,
et nous l’en remercions chaleureusement.
Clin d’œil à la dimension franco-britannique du
projet, les deux jeunes compositeurs sollicités
vivent chacun d’un côté de la Manche. Il leur a
été posé la même « règle du jeu » : écrire pour six
voix de femmes, dans le contexte d’un concert
de musiques du XIe siècle, sur des extraits de
« La consolation de Philosophie », de Boèce, philosophe dont la pensée rayonne sur tout le Moyen
Âge. Chacun s’en est saisi à sa manière personnelle, sensible et inspirée. L’un comme l’autre ont
su, à l’exemple de leurs lointains prédécesseurs
anonymes, conjuguer éloquence et humilité, en
mettant au premier plan le respect du texte chanté.
Discantus
Nouveauté pour Discantus, nous avons choisi dès
la naissance de ce projet d’y insérer deux créations,
avec le désir d’établir une passerelle entre ces
premiers contrepoints – qui se développent dans
un ambitus très resserré –, et une écriture musicale
contemporaine – qui explore, en contraste, les
extrêmes de nos tessitures. Cette démarche nous
semble tout à fait analogue à la rencontre entre la
pierre romane et le vitrail : l’un éclaire et illumine
l’autre.
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Tropaire de Winchester
Music for a King rassemble des œuvres chantées
en l’honneur des rois du ciel et de la terre,
recréant l’univers sonore du jour de Pâques
1043, lorsque le roi Édouard, futur saint Édouard
le Confesseur, fut couronné en la cathédrale de
Winchester. L’église d’Édouard était, bien sûr,
l’abbaye de Westminster, où l’on peut encore voir
son tombeau derrière l’autel principal, mais c’est
à Winchester que se déroulèrent les cérémonies
de son couronnement. La musique chantée ce
dimanche de Pâques 1043 a pu être reconstituée
en détail : dès les années 1020, un chantre de la
cathédrale entreprit d’en noter les œuvres qui, composées pour cette circonstance, sortaient du cadre
du répertoire grégorien. L’œuvre de ce chantre
a survécu dans un petit livre épais, aujourd’hui
conservé à la Bibliothèque Parker du collège
Corpus Christi de Cambridge (MS 473). Parmi les
derniers ajouts à ce livre du début du XIe siècle
figurent des pièces de procession chantées lors
des couronnements ainsi que des chants composés pour le jour de Pâques, présentant un niveau
d’élaboration exceptionnel.
Les nombreuses réformes de l’Église entreprises à
partir des années 960 et menées sous la direction
des évêques Dunstan (de Glastonbury et Canterbury), Oswald (de Worcester et York) et Æthelwold (de
Abingdon et Winchester) stimulèrent grandement
la pratique liturgique anglaise : il devint de la responsabilité du clergé de prier (c’est-à-dire d’organiser l’office liturgique) pour le Roi et le pays, de
demander au Dieu des chrétiens le salut de tous.
Le plus rigoureux des trois réformateurs, l’évêque
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Æthelwold, renvoya les chanoines qui assuraient
jusque-là le culte chrétien et l’entretien des sépultures royales à Winchester, et les remplaça par des
moines bénédictins. Ces réformes donnèrent un
élan extraordinaire à la création musicale destinée
à la prière publique chantée par des moines réformés. Ces derniers s’intéressèrent aux nouveaux
types continentaux de composition et commencèrent à noter ce qu’ils chantaient.
Le petit livre, aujourd’hui connu sous le nom de
Tropaire de Winchester, est entièrement consacré
à ces nouveaux genres de composition et aurait été
utilisé avec des livres de chant grégorien plus traditionnels pour la messe et l’office. Il montre comment les moines de Winchester ont concentré leurs
efforts sur trois types de chant : les tropes (nouveaux textes incorporés avec leurs mélodies aux
chants existants), les séquences (nouveaux chants
en prose structurés sur une mélodie, ou mélodie
seule chantée après l’Alleluia de la messe) et l’embellissement par la polyphonie de chants existants.
Aucune de ces techniques n’a remplacé l’héritage
du chant grégorien (ou « romano-franc »), formé globalement entre le VIIe et le début du IXe siècle : elles
étendent, améliorent et développent ces anciennes
façons de chanter.
Cette possibilité de s’impliquer de façon créative tout
en préservant le chant romain comme base du chant
liturgique explique l’intérêt des musiciens du début de
la période médiévale pour la composition de tropes.
Dans ce programme, l’Introït de Pâques Resurrexi
(un texte de psaume, traditionnellement vu comme
la parole du Christ) est introduit par l’hexamètre
Postquam factus homo tua iussa paterna peregi / in
cruce morte mea mortis herebum superando
(« Après que je fus fait homme, j’ai accompli tes
commandements paternels / sur la croix, par ma
mort, vainquant l’Érèbe de la mort »), expliquant
ainsi qui parle dans l’Introït (« Je suis ressuscité ») et
transmettant l’essence du message de Pâques, la
victoire du Christ sur la mort par sa propre mort sur
la croix. Dans les tropes de la Communion Pascha
nostrum, les nouvelles phrases interpolées mettent
le texte biblique dans le nouveau contexte de la
louange chrétienne (« Louange, honneur, puissance
pour notre Dieu… »), puis expliquent la signification
du sacrifice pascal (« le prix de notre rédemption…,
il a lui-même porté nos péchés »), invitant à une
acclamation de joie finale (« d’une haute voix faites
retentir ces louanges, Alleluia, Alleluia, Alleluia »).
Une partie de la musique conservée dans ce livre a
été tout particulièrement prisée par les chercheurs
depuis sa découverte à l’époque moderne. Il
s’agit un large corpus (174 pièces différentes) de
secondes voix devant être chantées sous la voix
principale, le premier répertoire de polyphonies
liturgiques notées dans un manuscrit occidental
(il n’y aura d’ailleurs rien de comparable avant le
milieu du XIIIe siècle). Ces organa à deux parties
constituent la base de ce programme ; on y trouve
des pièces de différents genres : Kyrie (Miserere
domine), l’Alleluia de Pâques (Pascha nostrum),
mélodie présentant l’un des ambitus les plus
larges du répertoire, qui fera plus tard l’objet de
nombreuses élaborations polyphoniques, et la
séquence « à texte partiel » Rex in eternum. En
termes de genre, les organa les plus remarquables
chantés ici sont ceux pour les tropes du Propre de
l’Introït Resurrexi (Postquam factus homo) ; seuls
tropes du Propre mis en polyphonies connus à
ce jour. C’est leur présence dans ce manuscrit du
Corpus Christi College, transcrites par un scribe
après le travail du copiste principal (peut-être dans
les années 1040), qui atteste d’importantes festivités,
plus exceptionnelles que ce qui était d’usage pour
la fête de Pâques. Un mouvement constant entre
consonances et dissonances, structuré par l’arrivée
à l’unisson à la fin des phrases du texte, détermine
la nature sonore organisée, colorée de ces organa :
la fusion des couleurs sonores créées par les voix
de Discantus est particulièrement bien adaptée à la
restitution de cette musique.
Trois pièces du programme ne sont pas chantées
selon la nouvelle manière polyphonique, et n’appartiennent pas aux nouveaux genres du trope et de
la séquence. Le Gloria chanté en grec (Doxa en
ipsistis, toujours écrit en translittération) est devenu
un élément constant des liturgies festives occidentales depuis la fin du VIIIe siècle : sa présence dans
le livre de Winchester, noté au premier stade de la
copie, souligne à nouveau l’accueil bienveillant de
la pratique continentale dans une maison anglaise
réformée. L’ajout plus tardif de O redemptor summe
carmen peut être expliqué par le fait qu’il n’était
chanté qu’une fois par an, durant les cérémonies
de la Semaine sainte, à la consécration de l’huile
sainte le Jeudi saint.
Le programme s’achève avec les Laudes, un long
chant dans le style de la litanie, chantées au moins
depuis la période carolingienne, en la présence
et en l’honneur de souverains particuliers. La
première mention anglo-saxonne des Laudes est
postérieure de deux ans à la mort du roi Édouard
en janvier 1066 : elle rapporte les acclamations
pour Guillaume le Conquérant et sa Reine, Matilda.
5
Même si cette version des laudes Christus vincit
n’a pas été chantée en tant que telle en Angleterre
avant 1068, le couronnement d’Édouard en 1043
dut certainement s’achever dans de sonores ovations. Afin d’évoquer ceci, le texte des Laudes de
1068 a été adapté et elles sont chantées sur des
mélodies provenant de la plus ancienne source
mélodiquement lisible, elle-même copiée en Sicile
normande.
Susan Rankin
Traduction Catherine Meeùs
Discantus
Depuis sa création au début des années quatre-vingtdix, l’ensemble Discantus poursuit son travail sous
la direction de Brigitte Lesne. Se consacrant aux
musiques sacrées médiévales, et en particulier à la
période de l’ars antiqua, l’ensemble a travaillé sur les
premières sources de la musique sacrée occidentale –
le chant grégorien – et la naissance de la polyphonie,
en s’appuyant sur les recherches de la musicologue
Marie-Noël Colette, conseillère régulière de l’ensemble.
Plus récemment ce projet artistique s’est élargi vers des
répertoires plus tardifs en avançant vers les prémisses
de la Renaissance. Ce CD, quatorzième enregistrement
de l’ensemble, élargit encore le cadre temporel de son
répertoire en mettant en miroir XIe et XXIe siècles.
Discantus est régulièrement invité dans le monde
entier et dans les plus grands festivals internationaux
de musiques anciennes et de musiques sacrées. Il est
produit depuis sa création par le Centre de musique
médiévale de Paris.
Brigitte Lesne
Outre son travail avec Discantus, Brigitte Lesne,
poursuit également toute une recherche d’interprétation sur les musiques médiévales profanes (chansons, pièces instrumentales), en se produisant en
récital (solo, duos, trios), ou au sein d’Alla francesca,
ensemble qu’elle codirige avec Pierre Hamon et où
elle joue également harpes anciennes et percussions.
Elle enseigne au Centre de musique médiévale de
Paris et au conservatoire de Vincennes (filière voix),
et est également régulièrement invitée à concevoir et
diriger des concerts de musique médiévale par des
chœurs, ensembles vocaux, maîtrises…
6
Pierre Chépélov
Joel Rust
Pierre Chépélov, né en 1979, est titulaire de cinq
Prix du Cnsmd de Paris (Écriture, Contrepoint
Renaissance, Fugue, Orchestration et Analyse).
Son intérêt pour les musiques anciennes, sous
leurs différents aspects, de l’écrit à l’improvisation,
l’a amené à pratiquer et étudier la basse continue,
les anciennes polyphonies russes pré-tonales,
l’histoire des tempéraments et les problématiques
d’intonation dans les répertoires anciens.
Son catalogue compte de nombreux opus, dont
plusieurs commandes publiques, avec une prédilection pour la voix et le chœur. Il s’est aussi
tourné vers la musique de scène, composant pour
Electre de Sophocle. En 2012, Bestiaire Fantasque,
a gagné le concours européen de composition
chorale Europa Cantat, tandis que Lord, thou hast
persuaded me pour chœur mixte a capella se
voit décerner le Prix pour une œuvre de création
lors du Florilège vocal de Tours. Pierre Chépélov
est également organiste. ll enseigne la Formation
musicale ainsi que l’Écriture, au Conservatoire du
13e arrondissement de Paris ; il est aussi l’auteur
de deux collections d’ouvrages parus aux éditions
Henry Lemoine.
Joel Rust (1989, Londres) obtient un Master à la
Guildhall School of Music & Drama auprès de Julian
Anderson et un diplôme de composition dans la
classe de Robin Holloway en 2011, avec la mention
« double-starred First » à l’université de Cambridge,
après avoir étudié un an à l’université de Harvard.
L’écriture de Joel Rust s’intéresse aux transformations lentes et aux juxtapositions inattendues, aux
relations entre sons, textes et images, et à l’invention de textures aux frontières de la mélodie et de
l’harmonie.
Parmi ses projets récents, il a répondu à une
commande pour l’ensemble écossais Mr McFall’s
Chamber, From elm-tops, sur un cycle de poèmes
d’Edward Thomas. Wild logic pour saxophone
soprano, percussions, guitare électrique et piano a
été interprété aux USA et en Israël par l’ensemble
Nikel. En 2013, Red as Blood, un opéra de chambre
composé sur un épisode de Njal’s Saga fait
une tournée au Royaume-Uni avec Helios Opera. Il
compose un autre opéra de chambre, Nauset, en
collaboration avec le poète David Troupes.
7
LABEX GREAM
Généralement, l’interprétation des premières
notations soulève encore beaucoup de questions.
Certes, on pourrait interpréter ces répertoires
anciens sans se soucier de vérité historique. Il est
cependant beaucoup plus intéressant de tenter de
mieux saisir le sens de ces notations afin de reconstituer cette musique dans toute sa dimension sonore.
Ainsi, la notation neumatique ne permettait de fixer
le rythme des chants que de manière relative. Il
est donc nécessaire d’étudier minutieusement les
signes en comparant et analysant leur forme et emploi, soit à des endroits différents soit au même endroit mais dans des sources différentes. De même,
les hauteurs ne sont pas indiqués précisément dans
les notations neumatiques dites « adiastématiques
» encore employées au-delà du XIIe siècle dans les
pays germaniques. Ce type de notation est utilisé
dans les deux manuscrits latins notés de Winchester,
les plus anciens conservant des œuvres polyphoniques.
Un même signe pouvant indiquer des réalisations
mélodiques concurrentes, renvoyant à des esthétiques différentes, la théorie plus ou moins contemporaine du répertoire de Winchester fournit des
modèles de progressions permettant parfois de trancher plutôt pour une solution que pour une autre.
Pour un nombre d’œuvres non négligeable, n’est
conservée que la deuxième voix, probablement
parce que la voix principale était connue. Celle-ci
doit alors être reconstituée grâce à des concordances, pas nécessairement de même période ni
de même provenance, comme p. ex. l’antiphonaire
de Worcester.
8
Puisque l’expérimentation esthétique et technique
se trouve au centre des activités du Groupe de
Recherches Expérimentales sur l’Acte Musical
(GREAM) de l’Université de Strasbourg, le travail
sur les premières polyphonies répond parfaitement
à cet objectif. La restitution de ces répertoires nécessite un travail minutieux d’interprétation de l’écrit
et de recourir à des hypothèses de travail. C’est
dans cette perspective que le GREAM a organisé
avec des partenaires locaux deux journées d’étude
avec la participation de plusieurs membres de
l’ensemble Discantus et de la musicologue MarieNoël Colette pendant lesquelles les grandes lignes
de réflexion ont été portées à la connaissance d’un
public large composé d’universitaires, d’interprètes
et d’amateurs. Les réflexions des journées d’étude
sur le répertoire des premières polyphonies comme
la reconstitution par Susan Rankin pour ce disque
sont une parfaite illustration du thème de recherche
du GREAM pour la musique ancienne.
Cette publication, en partenariat avec le LABEX
GREAM a bénéficié d’une aide de l’Etat gérée par
l’Agence nationale de la recherche au titre du programme d’Investissements d’avenir.
English
Music for a King
This recording is a further milestone in our discoveries
of the music of the Middle Ages. After having recently ventured into the lands of the very beginnings
of the Renaissance (“L’Argument de Beauté”, aecd
1096), this time we are going back to the earliest
examples of notated polyphony in the form of an
emblematic manuscript: the Winchester Troper and
its organal chants for two voices, for magnifying the
divine word.
For us to recreate the sound colour, it took Susan
Rankin’s fascinating transcription work, and her
investigation into Gregorian sources making it possible to recover the melodies, and we thank her
warmly.
Français
In a veiled reference to the Franco-British dimension of the project, the two young composers we
approached live on opposite sides of the Channel.
They were given the same ‘playing rules’: write for six
women’s voices, in the context of a concert of 11thcentury music, on excerpts from The Consolation
of Philosophy by Boethius, a philosopher whose
thinking was influential throughout the Middle Ages.
Each one took up the challenge in a personal,
sensitive and inspired way, both managing, like
their distant, anonymous predecessors, to combine
eloquence and humility, and putting respect for the
sung text in the forefront.
Discantus
Translated by John Tyler Tuttle
Something new for Discantus: from the inception
of this project, we decided to insert two compositions in it, with the desire of establishing a bridge
between these earliest counterpoints – which are
developed in a very tight range – and contemporary musical writing that, in contrast, explores the
extremes of our tessituras. This approach seemed
thoroughly analogous to the meeting of Romanesque stone and stained glass: one throws light on
and illuminates the other.
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The Winchester Troper
Music for a King weaves together music sung in
honour of heavenly and earthly kings, recreating the sound world of Easter Day in April 1043,
when King Edward, later St Edward Confessor,
was crowned in Winchester Cathedral. Edward’s
great church was, of course, at Westminster
Abbey, where his shrine still stands behind the
main altar, but it was at Winchester that his coronation took place. The music sung on Easter Sunday
1043 can be largely reconstructed in considerable
detail: starting in the 1020s, a cathedral cantor set
out to record special music sung in the cathedral -music which lay beyond the prescribed repertory
of Gregorian chant, composed as elaboration of
it. And this cantor’s work survives in a small thick
book, now in the Parker Library at Corpus Christi
College Cambridge (MS 473). Among the latest
additions to this early eleventh-century book are
processional pieces sung at a coronation, as well
as chants of a unique degree of elaboration composed for Easter Day.
In consequence of extensive reforms of the established church undertaken from the 960s, and
led by Bishops Dunstan (of Glastonbury and Canterbury), Oswald (of Worcester and York), and
Æthelwold (of Abingdon and Winchester), liturgical
practice in England had been given an enormous
boost: it was the responsibility of clerics to pray (that
is, to unde take ritual worship) on behalf of king and
country, to petition the Christian God for the salvation
of all. The strictest of the three reformers, Bishop
Æthelwold threw out the canons who had previously
cared for Christian worship and for the royal shrines
10
at Winchester, and replaced them with Benedictine
monks. The consequence of these changes, and
their firm orientation towards public prayer performed by reformed monks, was an enormous new
impetus for creative practice. Now the monks took
up new continental types of composition, and began to record what they sang in writing.
The little book, now known as ‘the Winchester
Troper’, is entirely dedicated to these new kinds of
composition, and would have been used alongside
more traditional books of Gregorian chant for the
mass and office. It shows how the monks of Winchester concentrated their creative efforts in three
types of song: in tropes (in which new passages
were incorporated into existing chants), in sequences
(new songs in structured prose and melody, or just
melody alone, sung after the Alleluia at mass), and
in the polyphonic enhancement of existing chants.
None of this music replaces the inherited repertory
of Gregorian (or ‘Roman-Frankish’) chant largely
shaped between the seventh and early ninth centuries: all of it extends, enhances, and elaborates
those older ways of singing.
It was this opportunity to use their own creative
energies while still preserving Roman chant as the
basis of liturgical singing which explains the interest of musicians of the early medieval period in
the composition of tropes. In this programme the
Easter Introit Resurrexi (a psalm text, traditionally
understood as spoken by Christ), is introduced with
the hexameter verses Postquam factus homo tua
iussa paterna peregi / in cruce morte mea mortis
herebum superando (‘After I was made man, I carried
out your paternal commands / on the cross, by my
death, conquering the erebus of death’), thus ex-
plaining who speaks in the Introit (‘I am risen ...’)
and conveying the essence of the Easter message,
Christ’s vistory over death through his own death
on the cross. In the tropes for the Easter Communion chant Pascha nostrum, the new, interpolated
phrases set the scriptural text used by the chant into
a new context of Christian praise (‘Praise, honour,
virtue to our God ...’), then explain the meaning of
the passover sacrifice (‘the price of our redemption
..., he himself carried our sins’), inviting a final joyful
shout (‘in whose praise with a high voice, shout out
Alleluia, Alleluia, Alleluia’).
One part of the music preserved in this book has
been especially treasured by scholars ever since it
was identified in the modern period: this is a large
body (174 different pieces) of second voices to be
sung below the main chanting voice -- the first recorded repertory of liturgical polyphony in a Western manuscript (and there is nothing comparable
elsewhere before the mid thirteenth century). These
two-part organa form the backbone of this programme
and include pieces of different genres: a Kyrie (Miserere domine) and the Easter Alleluia (Pascha nostrum)
-- a melody with one of the most extended ranges
in the repertory, later to be the object of much polyphonic elaboration -- and the partially texted sequence
Rex in eternum. In terms of genre, the most unusual
organa sung here are those for the Proper tropes of
the Introit Resurrexi (Postquam factus homo); these
are the only known polyphonic settings of Proper
tropes. It is the presence of these in Corpus Christi
MS 473, written down by a scribe working after the
main scribe (and potentially in the 1040s), which
point to an especial level of festivity, beyond even
that usually celebrated on the Easter feast. In these
organa, a constant movement between consonance
and dissonance, framed by the arrival at unisons at
the ends of text phrases, determines their musical
nature as organized, coloured, sound: the blend of
tone colours created by the voices of Discantus is especially well suited to rendering such music.
Three pieces in the programme are neither sung in
the new polyphonic manner nor do they belong to
the new genres of trope and sequence. The Gloria
sung in Greek (Doxa en ipsistis, always written out
in transliteration) had become a stable element of
Western festal liturgies since the late eighth century:
its presence in the Winchester book, written in the
first layer of copying, again underlines the welcoming
of continental practice in a reformed English house.
The later addition of O redemptor sume carmen may
be explained by its use only once a year, during the
special ceremonies of Holy Week: it was sung at the
consecration of holy oil on Maundy Thursday.
The programme closes with the Laudes, a long
chant in the style of a litany sung -- at least since the
Carolingian period -- in the presence and in honour
of individual rulers. The earliest Anglo-Saxon record
of the Laudes postdates King Edward’s death in
January 1066 by two years, and has acclamations
for William the Conqueror and his Queen, Matilda.
Even if specific Christus vincit laudes were not sung
in England before 1068, the coronation of Edward
in 1043 would certainly have ended with some form
of loud acclamation. In order to represent this the
text of the 1068 laudes has been adapted here,
and sung using melodies from the earliest pitched
source, itself copied in Norman Sicily.
Susan Rankin
11
Discantus
Pierre Chépélov
Since its founding in the early 1990s, Discantus has
pursued its work under the direction of Brigitte Lesne.
Devoting itself to mediaeval sacred music and, in particular, to the Ars Antiqua period, the ensemble has
worked on the earliest sources of western music –
Gregorian chant – and the birth of polyphony, based
on the research of musicologist Marie-Noël Colette,
a regular advisor to the ensemble. More recently, this
artistic project was expanded to include later repertoires, advancing to the beginnings of the Renaissance.
This recording, the ensemble’s fourteenth, further
broadens the temporal frame of its repertoire by having
the 11th and 21st centuries reflect each other.
Discantus is regularly invited throughout the world to
the most important international festivals of early and
sacred music. It has been produced by the Centre de
Musique Médiévale of Paris since its founding.
Pierre Chépélov, born in 1979, is holder of five prix
from the Paris Conservatoire (writing, Renaissance
counterpoint, fugue, orchestration and analysis).
His interest in all the various aspects of early music,
from writing to improvisation, has led him to practice
and study thorough-bass, early pre-tonal Russian
polyphonies, the history of temperaments and
problems of intonation in early repertoires.
His catalogue boasts numerous works, including
several public commissions, with a predilection for
the voice and chorus, and has also turned to incidental music, composing for Sophocles’ Electra. In
2012, Bestiaire fantasque won the European choral
competition Europa Cantat, whereas Lord, thou
hast persuaded me, for mixed a cappella chorus,
was awarded the prize for a new work at the Florilège Vocal choral competition in Tours.
Pierre Chépélov is also an organist and teaches
musical training as well as writing at the Conservatory of the 13th arrondissement in Paris. He has coedited a collection of pedagogical books published
by Editions Henry Lemoine.
Brigitte Lesne
In addition to her work with Discantus, Brigitte Lesne
also continues her considerable research on interpretation of secular mediaeval music (songs, instrumental pieces), appearing in recital (solo, duos, trios)
or within Alla francesca, an ensemble she co-directs
with Pierre Hamon and in which she also plays early
harps and percussion. She teaches at the Centre de
Musique Médiévale of Paris and at the Vincennes
Conservatory and is regularly invited to conceive and
conduct concerts of mediaeval music by choruses,
vocal ensembles, choirs...
12
Joel Rust
Joel Rust (b. 1989, London) studied with Julian
Anderson for a Master’s at the Guildhall School of
Music & Drama. He graduated from the University
of Cambridge, where he studied composition with
Robin Holloway, in 2011 with a double-starred First,
before spending a year at Harvard.
Joel Rust’s music is interested in slow transformations and sudden juxtapositions, the relationships
between sounds, texts and images, and creating
textures that exist on the boundaries between
melody and harmony.
Recently he has completed commission from Mr
McFall’s Chamber for From elm-tops, a cycle of settings of poetry by Edward Thomas. Wild Logic for
soprano saxophone, percussion, electric guitar and
piano has been performed by Ensemble Nikel in
the USA and Israel. Red as Blood, a chamber opera
based on an episode from Njal’s saga, was toured
around the UK by Helios Opera in 2013, and he has
written another chamber opera, Nauset, in collaboration with poet David Troupes.
Music for a King
Texte chanté
1
Alleluia
1
Alleluia
V/ Pascha nostrum immolatus est Christus.
V/ Epulemur in azimis, sinceritatis et veritatis.
2
14
Laus honor virtus
deo nostro
Alleluia
Alleluia
V/ Le Christ, notre Pâque, s’est immolé pour nous.
V/ Célébrons la Pâque avec les azymes de sincérité
[et de vérité
2
Louange, honneur et vaillance
pour notre Dieu,
Laus honor virtus deo nostro
decus et imperium regi nostro
qui pretium redemptionis nostrae
Pascha nostrum immolatus est
Peccata nostra ipse portavit
et propter scelera nostra oblatus est
Christus, alleluia
Ipse surrexit a mortuis, venite adoremus omnes
una voce proclamantes :
Itaque epulemur, in azimis sinceritatis
et veritatis
Leo de tribu Iuda, hodie surrexit
a mortuis, alleluia
In cuius laude celsa voce pertonate :
Alleluia, alleluia, alleluia.
Louange, honneur et vaillance pour notre Dieu,
gloire et puissance pour notre Roi,
lui qui, prix de notre rédemption,
Fut immolé, notre Pâque.
Il a porté lui-même nos péchés,
et il a été immolé pour le rachat de nos fautes
Jésus-Christ, alleluia,
Il est ressuscité d’entre les morts : venez, adorons-le tous
en proclamant d’une seule voix :
Célébrons donc la Pâque avec les azymes de sincérité
et de vérité
Le lion de la tribu de Juda est aujourd’hui ressuscité
d’entre les morts, alleluia,
pour célébrer sa gloire, entonnez d’une voix forte :
Alleluia.
V/ Intellexisti cogitationes meas de longe, semitam
meam et funiculum meum inuestigasti
V/ De loin, tu as discerné mes pensées, tu as suivi ma
voie et mon chemin
1
Alleluia
Alleluia
V/ Christ, our Passover, immolated himself for us.
V/ Let us celebrate Passover with the unleavened bread
[of sincerity and verity
2
Praise, honour and valour
for our God
Praise, honour and valour for our God,
glory and power for our King,
who, the price of our redemption,
Was immolated, our Passover.
He himself bore our sins
and was immolated for the redemption of our sins
Jesus Christ, alleluia,
He is risen from among the dead: come, let us all adore him,
proclaiming with a single voice:
Let us therefore celebrate Passover with the unleavened
bread of sincerity and truth
The lion of the tribe of Judah is risen from among the dead,
alleluia,
to celebrate his glory, let us sing in a loud voice:
Alleluia.
V/ From afar, you have discerned my thoughts, you have
followed my way and my path.
15
3
16
O qui perpetua mundum
ratione gubernas
3
Toi qui régis le monde
d’une raison sans fin
Eheu, quæ miseros tramite devios
abducit ignorantia !
non aurum in viridi quæritis arbore
nec vite gemmas carpitis,
non altis laqueos montibus abditis
ut pisce ditetis dapes
nec vobis capreas si libeat sequi
Tyrrhena captatis vada ;
ipsos quin etiam fluctibus abditos
norunt recessus æquoris,
quæ gemmis niveis unda feracior
vel quæ rubentis purpuræ
nec non quæ tenero pisce vel asperis
præstent echinis litora.
sed quonam lateat quod cupiunt bonum
nescire cæci sustinent
et quod stelliferum transabiit polum
tellure demersi petunt.
Quid dignum stolidis mentibus imprecer ?
opes honores ambiant,
et cum falsa gravi mole paraverint
tum vera cognoscant bona.
Hélas, quelle ignorance nous entraîne à l’écart
du droit chemin pour notre malheur!
Vous ne cherchez pas l’or dans les vertes frondaisons,
ni ne recueillez les gemmes dans les vignes !
Vous ne cachez pas vos filets dans les hauteurs
des montagnes pour enrichir vos repas de poissons,
Et s’il vous tente de chasser les chevreuils,
vous n’allez pas les pêcher dans la mer tyrrhénienne !
Mieux encore, les hommes connaissent même les
profondeurs marines, dissimulées par les flots,
ils savent quelle onde est plus féconde en perles blanches
comme neige, quelle autre en pourpre rougeoyante,
quelles côtes fournissent poissons lisses, oursins acérés ;
mais où se cache le Bien, objet de leurs aspirations,
ils supportent, aveugles qu’ils sont, de ne le pas savoir.
Ce qui est au-delà du firmament porteur d’astres,
ils le cherchent en creusant la terre !
Quelles imprécations dignes de leur bêtise pourrais-je lancer ?
Qu’ils convoitent les richesses, les honneurs,
et lorsqu’ils se seront acquis des biens trompeurs
au prix d’un immense effort, qu’alors ils comprennent
quels sont les biens véritables.
O qui perpetua mundum ratione gubernas,
terrarum cælique sator,
qui tempus ab ævo
ire iubes stabilisque manens
das cuncta moveri;
quem non externæ
pepulerunt fingere causæ
materiae fluitantis opus, verum insita summi
forma boni livore carens ;
Toi qui régis le monde d’une raison sans fin,
créateur de la terre et du ciel, toi
qui régis la marche du temps de toute éternité
et, dans ta perpétuelle stabilité,
mets en branle l’univers entier,
toi que nulle cause externe
n’a poussé à façonner ton œuvre
dans une matière fluide, mais la forme
du bien suprême en toi innée, dépourvue de malignité ; toi,
3
Thou who ruleth the world
with never-ending reason
Alas, what ignorance makes us stray
from the straight path for our misfortune!
You do not seek gold in the green foliage
nor gather gems in the vines!
You do not hide your nets on the mountaintops
to enrich your meals with fish,
And if you are tempted to hunt roe deer,
you do not go to fish them in the Tyrranean Sea!
Better yet, men know even the depths
of the seas, concealed by the waves,
they know which wave is most fecund in snow-white pearls,
what other in glowing crimson,
which coasts provide smooth fish, sharp sea urchins;
but, blind as they are, they admit they know not where
Good hides, the object of their aspirations.
That which is the firmament of stars,
they search for, digging the earth!
What imprecations worthy of their stupidity might I throw out?
That they covet riches, honours,
and when they will have acquired deceptive goods
at the price of immense effort,may they then understand
what the true goods are.
Thou who ruleth the world with never-ending reason,
creator of Heaven and earth,
thou who ruleth the march of time for all eternity
and, in your perpetual stability,
set the entire universe in motion,
thou whom no external cause
has pushed to fashion thy work
in a fluid matter, but the form
of the supreme good innate in thee,
17
18
tu cuncta superno ducis ab exemplo,
pulchrum pulcherrimus ipse
mundum mente gerens,
similique in imagine formans,
perfectasque iubens perfectum absolvere partes.
Tu numeris elementa ligas,
ut frigora flammis, arida conveniant liquidis,
ne purior ignis evolet aut
mersas deducant pondera terras.
Tu triplicis mediam naturæ
cuncta moventem conectens animam
per consona membra resolvis.
quæ cum secta duos motum glomeravit in orbes,
in semet reditura meat mentemque profundam
circuit et simili convertit imagine cælum.
Tu causis animas paribus vitasque minores
provehis et levibus sublimes curribus aptans
in cælum terramque seris,
quas lege benigna
ad te conversas reduci facis igne reverti.
Da, Pater, augustam menti conscendere sedem,
da fontem lustrare boni,
da luce reperta
in te conspicuos animi defigere visus.
Dissice terrenæ nebulas et pondera molis,
atque tuo splendore mica ;
tu namque serenum, tu requies tranquilla piis,
te cernere finis, principium,
vector, dux, semita, terminus idem.
tu mènes tout selon le modèle céleste,
toi-même d’une suprême beauté,
tu portes en ton esprit un monde beau
et tu le composes semblable à ton image ;
tu fais que ce qui est parfait forme des parties parfaites;
tu lies les éléments selon des proportions, pour ménager
l’équilibre du froid et des flammes,du sec et du liquide,
afin qu’un feu trop pur ne prenne son envol ou que
les terres ne soient englouties par leur propre poids.
Tu ajustes la partie intermédiaire de l’âme tripartite
principe de tout mouvement et la résous en éléments
harmonieux : lorsque, partagée, elle a concentré son
mouvement en deux cercles, elle effectue un circuit
pour revenir sur elle-même, fait le tour de l’esprit en sa
profondeur et cause semblablement la révolution du ciel.
Par les mêmes causes tu mets en mouvement les âmes
et les vies d’un niveau inférieur et les plaçant dans le ciel
sur des chars légers, tu les sèmes dans le ciel et la terre:
selon une loi bienveillante, tu les fais se tourner vers toi
et causes leur retour par un feu qui les ramène.
Ô Père, donne à mon esprit de monter vers ton auguste séjour,
donne-moi de contempler la source du Bien,
donne-moi, une fois la lumière trouvée,
de fixer sur toi le regard éclairé de mon âme.
Dissipe les nuages et les pesanteurs de la masse
terrestre et brille de la splendeur qui est tienne,
car tu es sérénité, tu es repos tranquille pour la piété,
te contempler est notre fin, notre principe, ce qui nous meut,
nous guide, notre voie, le terme de notre route à la fois.
/ Alleluia (Pascha nostrum)
/ Alleluia
devoid of malice; thou, who leadeth all according to the
heavenly model, thyself of supreme beauty,
thou beareth in thy spirit a beautiful world
and compose it in thy image;
thou do so that what is perfect forms perfect parts;
thou bindeth the elements according to proportions, creating
balance between the cold and flames,the dry and the liquid,
in order that too pure a fire not take off or that
the lands not be swallowed up by their own weight.
Thou adjusteth the intermediate part of the tripartite soul,
principle of all movement, resolving it in harmonious
elements: when, shared, it has concentrated its
movement in two circles, it carries out a circuit
to come back on itself, reviews the spirit in its
depth and seemingly causes the revolution of the sky.
By the same causes thou setteth in motion the souls
and lives of a lower level, placing them in the sky
on light chariots, thou soweth them in the sky and earth:
according to a benevolent law, thou maketh them turn towards
thee and cause their return by a fire that brings them back.
O Father, let my spirit climb to thy august dwelling place,
let me contemplate the source of Good,
let me, once the light is found,
lay upon thee the enlightened eyes of my soul.
Scatter the clouds and weightiness of the terrestrial mass
and shine with the splendour that is thine,
for thou art serenity, thou art tranquil rest for piety,
contemplating thee is our goal, our principle, that which
moves us, guides us, both our path and the end of our road.
/ Alleluia
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4
5
20
Firmetur manus tua
4
Que ta main soit affermie
Firmetur manus tua et exaltetur dextera tua ;
iusticia et iudicium preparacio sedis tue ;
misericordia et veritas precedent faciem tuam,
alleluya.
Que ta main soit affermie et ta droite exaltée,
que justice et jugement soient la préparation de ton règne,
que miséricorde et vérité marchent devant ta face.
Alleluia
V/ Misericordias domini :
in aeternum cantabo
V/ Je chanterai éternellement
les miséricordes du Seigneur.
Postquam factus homo
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Une fois fait homme
Postquam factus homo tua iussa paterna peregi
in cruce morte mea mortis herebum superando
Resurrexi, et adhuc tecum sum, alleluia
In regno superno tibi coequalis
iam ultra in eternum semper immortalis
posuisti super me manum tuam, alleluia
Laudibus angelorum qui te laudant sine fine
Mirabilis facta est scientia tua
Tibi canunt angeli
Alleluia, alleluia
Une fois fait homme, j’ai accompli tes commandements, Père,
j’ai vaincu l’Erèbe de la mort par ma mort sur la croix.
Je suis ressuscité, et je suis encore avec toi, alleluia ;
De même nature que toi dans le royaume des cieux
désormais immortel pour l’éternité,
Tu as étendu ta main sur moi, alleluia
parmi les louanges des anges qui te célèbrent sans fin,
Ta sagesse s’est fait admirer
les anges qui t’adressent leurs chants.
Alleluia, alleluia Ps. Domine probasti me, et cognovisti me :
tu cognovisti sessionem meam
et resurrexionem meam.
Ps. Seigneur, tu m’as éprouvé, et tu m’as connu :
tu as connu ma mort
et ma résurrection.
Resurrexi, et adhuc tecum sum …
Je suis ressuscité, et je suis encore avec toi …
Fregit inferni portas hodie leo fortis
Le lion vaillant, aujourd’hui, a brisé les portes de l’enfer.
V/ Gloria patri, et filio, et spiritui sancto ;
sicut erat in principio, et nunc et semper,
et in secula seculorum. Amen.
V/ Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit ;
comme il était au commencement, maintenant et toujours,
et dans tous les siècles des siècles. Amen.
Resurrexi, et adhuc tecum sum …
Je suis ressuscité, et je suis encore avec toi …
4
May thy hand be strengthened
May thy hand be strengthened and thy right exalted,
may justice and judgement be the preparation of thy reign,
mercy and truth march before thy face.
Alleluia
V/ I shall sing the Lord’s
mercies forever.
5
Once made man
Once made man, I carried out thy commandments, Father,
I conquered the Erebus of death by my death on the cross.
I am resurrected and still with thee, alleluia;
Of the same nature as you in the kingdom of Heaven
henceforth immortal for eternity,
Thou hath stretched out thy hand on me, alleluia
amongst the praise of the angels who celebrate thee everlastingly,
Thy wisdom has become astonishing
the angels address their song to thee.
Alleluia, alleluia
Psalm. Lord, thou hast tested me and known me:
thou hast known my death
and my resurrection.
I am resurrected and still with thee, alleluia...
Today the powerful lion has broken the gates of Hell.
V/ Glory be to the Father and to the Son and to the Holy Spirit, as
it was in the beginning, is now and ever shall be, world without
end. Amen.
I am resurrected and still with thee, alleluia…
21
6
Doxa en ipsistis theo
Doxa en ipsistis theo,
ke epi gis irini en antropis eudochia.
Enumen se.
Eulogumen se.
Proscinumen se.
Doxologumen se.
Eucharistumen si, dia tin megalin su doxan,
Kyrrie basileu, epuranie thee, patir pantocraton.
Kyrrie, yie monogeni, Ysu Christe, ke agion pneuma.
Kyrrie o theos, o amnos tu theu, o ios tu patros.
O eron tin amartian tu cosmu, eleison imas.
O eron tas amartian tu cosmu,
prosdexe tin deisin imon.
O catimenos en dexia tu patros, eleison imas.
Oti si monos agios.
Si monos Kyrrios.
Si monos ypsistos, Isos Christos,
sin agion pneumatin, is doxan theu patros.
Amin.
22
6
Gloire à Dieu au plus haut des cieux
Gloire à Dieu au plus haut des cieux,
et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.
Nous te louons.
Nous te bénissons.
Nous t’adorons.
Nous te glorifions.
Nous te rendons grâces pour ta grande gloire,
Seigneur Roi, Dieu du ciel, Père tout-puissant ;
Seigneur Jésus-Christ, Fils unique, et Saint-Esprit.
Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, Fils du Père,
Toi qui effaces le péché du monde, prends pitié de nous.
Toi qui effaces les péchés du monde,
reçois notre prière.
Toi qui es assis à la droite du Père, prends pitié de nous.
Car Toi seul es Saint,
Toi seul es Seigneur,
Toi seul es le Très-Haut, ô Jésus-Christ,
avec le Saint-Esprit, dans la gloire de Dieu le Père.
Amen
6
Glory to God in the highest
Glory to God in the highest,
and peace on earth to men of goodwill.
We praise thee.
We bless thee.
We worship thee.
We glorify thee.
We give thanks for thy great glory,
Lord King, God of Heaven, Father almighty;
Lord Jesus Christ, only Son, and Holy Spirit.
Lord God, Lamb of God, Son of the Father,
Thou who taketh away the sins of the world, have pity on us.
Thou who taketh away the sins of the world,
hear our prayer.
Thou who art seated on the right hand of the Father, have pity on us.
For Thou alone art Holy,
Thou alone art the Lord,
Thou alone art the Most High, o Jesus Christ,
with the Holy Spirit, in the glory of God the Father.
Amen
23
7
Sunt etenim pennae volucres mihi
Sunt etenim pennae volucres mihi
quae celsa conscendant poli ;
quas sibi cum velox mens induit
terras perosa despicit.
Aeris inmensi superat globum
nubesque postergum videt ;
quique agili motu calet aetheris
transcendit ignis verticem,
donec in astriferas surgat domos
Phoeboque coniugat vias
aut comitetur gelidi Senis,
miles corusci sideris,
vel quocumque micans nox pingitur
recurrat astri circulum
atque ubi iam exhausti fuerit satis,
polum relinquat extimum
dorsaque velocis premat aetheris,
compos verendi luminis.
Hic regum sceptrum dominus tenet,
orbisque habenas temperat,
et volucrem currum stabilis regit,
rerum coruscus arbiter.
Huc te si reducem referat via
quam nunc requiris immemor :
« haec », dices, « memini, patria est mihi,
hinc ortus, hic sistam gradum ».
Quodsi terrarum placeat tibi
noctem relictam visere,
quos miseri torvos populi timent
cernes tyrannos exsules.
24
7
Oui, je possède des ailes pour voler
Oui, je possède des ailes pour voler
et monter jusqu’aux hauteurs du ciel :
lorsque mon esprit rapide les a revêtues,
il regarde d’en haut les terres et les méprise.
Il survole le globe de l’air immense
et voit les nuages derrière lui.
Il ascensionne avec agilité le sommet
du feu de l’éther brûlant,
jusqu’à parvenir enfin aux demeures porteuses d’astres
et suivre la course de Phébus
ou accompagner celle du vieillard glacé,
en garde du corps de son étoile étincelante
ou encore suivre la révolution de tout astre
dont la nuit étincelante est parée,
et, lorsqu’il y aura suffisamment puisé,
quitter les confins du ciel
et chevaucher le dos de l’éther véloce,
en possession de la lumière vénérable.
C’est là que le maître tient le sceptre royal,
guidant avec mesure les rênes du monde,
gouvernant fermement son char ailé,
en arbitre étincelant de l’univers.
Si ton chemin de retour te ramène en cet endroit,
auquel tu aspires dès maintenant sans t’en souvenir,
tu diras : « Voilà ma patrie, je m’en souviens,
telle est mon origine, arrêtons notre marche à cet endroit. »
Si d’aventure tu souhaitais
retourner voir la nuit que tu as abandonnée,
tu y verras les tyrans exilés au front torve,
terreur des malheureux peuples.
7
Yea, I have wings to fly
Yea, I have wings to fly
and climb to the heights of heaven:
when my rapid spirit has put them on,
it looks down from on high at the lands and despises them.
It flies over the globe of immense air
and sees the clouds behind it.
It nimbly ascends the summit
of the fire of burning ether,
until finally reaching the dwelling places bearer of stars
and following Phoebus’s race
or accompanies that of the icy old man,
keeping the body of its twinkling star
or else following the revolution of every star
with which the glittering night is decked out,
and when he will have sufficiently drawn from it,
leave the confines of Heaven
and ride on the back of the swift ether,
in possession of the venerable light.
It is there that the master holds the royal sceptre,
guiding the reins of the world with moderation,
firmly steering his wingèd chariot,
as the glittering arbitrator of the universe.
If your return path leads to this spot,
to which you aspire as of now without remembering,
you will say: ‘Here is my fatherland, I remember it,
this is my origin, let us halt in this place’.
If by chance you wished
to return to see the night that you have abandoned,
there will you see the exiled tyrants with menacing brow,
terror of miserable peoples.
25
8
Alleluia
8
Rex in aeternum suscipe benignus preconia nostra
Victor ubique morte superata
atque triumphata.
Ortus de tribu Iuda leo potens
surrexisti in gloria
Regna petens supera iustis
reddens premia in saecula
Ergo pie rex christe nobis dans peccamina
Fac tecum resurgere
ad beatam gloriam.
9
Prome casta
Prome casta contio carmina organa
subnectens ypodorica
Regi claustra deo tartarea rumpenti decanta
nunc symphoniam.
Morte qui victa resurgens gaudia
mundo gestat colenda.
Hac insolita morantes perdita cociti confinia,
Spectant lumina intrante illo luce beata
Terrore perculso tremescit demonum plebs valida.
Dant suspiria fletuum: alta repagula
qui sic audax fregerit
mirantur tunc fortia!
Sic ad supera redit cum turma gloriosa
et timida refovet discipulorum corda.
Precelsa huius trophea admirantes
flagitamus nunc voce decliva
Virginum inter agmina mereamur
pretiosa colere ut pascha,
Galilea inque sacrata prefulgide
contueri lucis exordia.
26
Alleluia
Ô Roi éternel, reçois nos prières avec bienveillance.
Tu es partout victorieux, tu as surmonté la mort,
tu en as triomphé.
Lion puissant issu de la tribu de Juda,
tu es ressuscité dans la gloire
Tu gagnes les royaumes célestes,
tu récompenses les justes dans les siècles.
Roi de piété, Christ, tu rachètes nos péchés,
Fais que nous ressuscitions avec toi
dans la gloire de béatitude.
9
Assemblée pure
Assemblée pure, fais entendre tes chants mélodieux,
accompagne-les aux instruments sur le mode hypodorique.
Chante maintenant la mélodie en l’honneur du Roi
qui brise les portes du Tartare, qui, vainqueur de la mort, ressuscite,
apportant au monde des joies qu’il faut célébrer.
Le Cocyte, en ses confins perdus, arrêtant son cours à cette
vision inconnue, porte ses regards vers les lumières <célestes>,
tandis que le Seigneur entre dans la Lumière de béatitude.
Terrorisée, la foule puissante des démons se met à trembler.
Ils gémissent, versent des pleurs : qui, se demandent-ils,
a eu suffisamment d’audace pour briser
leurs hautes portes, jadis inébranlables ?
C’est ainsi qu’Il retourne dans les cieux avec sa troupe
glorieuse et réconforte les cœurs apeurés de ses disciples.
Nous admirons ses très nobles trophées et lui demandons
maintenant d’une voix humble qu’il nous soit permis
de célébrer la Pâque, précieux mystère, parmi les
cohortes des vierges et de contempler les saintes
prémisses de sa lumière éclatante en Galilée.
8
Alleluia
O eternal King, kindly hear our prayers.
Thou art victorious everywhere, thou hast overcome death,
thou hast triumphed over it.
Powerful lion born of the tribe of Judah,
thou hast risen in glory
Thou reacheth the heavenly kingdoms,
thou rewardeth the just in the ages.
King of piety, Christ, thou redeemeth our sins,
Let us resuscitate with thee in the glory of beatitude.
9
Pure host
Pure host, may your melodious songs be heard,
accompany them with instruments on the Hypodorian mode.
Sing now the melody in honour of the King
who smashes the gates of the Tartar,
who, victorious over death, is risen,
bringing the world joys that must be celebrated.
The Cocytus, in its lost confines, halting its course at this
unknown vision, gazes towards the celestial lights,
whereas the Lord enters the Light of beatitude.
Terrorized, the powerful mass of demons begins to tremble.
They moan, weeping: who, they wonder,
was so daring as to smash their high gates,
heretofore unshakeable?
Thus did He return to Heaven with His glorious host and
comfort the frightened hearts of His disciples.
We admire His most noble trophies and ask Him
now in a humble voice that we be permitted
to celebrate Passover, precious mystery, amongst the
cohorts of virgins and to contemplate the holy premises
of His dazzling light in Galilee.
27
10
O redemptor
10
O redemptor summe carmen
temet concinentium
Audi iudex mortuorum una spes mortalium
Audi voces proferentum
donum pacis previum
O redemptor …
Arbor fera alma luce
hoc sacrandum protulit
Fert hoc prona presens
turba salvatori seculi
O redemptor …
Stans ad aram immo supplex
infulatus pontifex
Debitum persolvit omne consecrato crismate
O redemptor …
Consecrare tu dignare, rex perhennis patrie
Hoc olivum signum vivum iura
contra demonum
O redemptor …
11
Miserere domine
Kyrie eleison
voce corda postulate regem invisibilem,
canentes illi : Kyrie eleison.
Iterum dicamus omnes Christe eleison
et rogemus Christum dominum
una voce proclamantes : Christe eleison.
Et summissis vultibus deprecemur trinitatem
Deum aeternum, canentes illi : Kyrie eleison.
28
Ô Rédempteur
Ô Rédempteur, accepte le cantique
de ceux qui te célèbrent ensemble par leur chant.
Entends le, juge des morts, espoir unique des mortels,
Entends-les voix de ceux
qui apportent le don précurseur de paix.
Ô Rédempteur…
Un arbre sauvage, grâce à une lumière nourricière,
a produit cela pour servir aux rites ;
La foule présente s’avance
pour l’offrir au Sauveur du siècle,
Ô rédempteur.
Le prêtre, debout devant l’autel, suppliant,
ceint du bandeau sacrificiel
S’acquitte de toute dette par le chrême consacré
Ô Rédempteur…
Ô Toi, roi de la patrie éternelle, daigne consacrer
Ce rameau d’olivier, signe vivant, arme
contre le règne des démons
Ô Rédempteur…
11
Prends pitié de moi, Seigneur
Kyrie eleison
Invoquez de vos voix, sur vos instruments, le roi invisible
et chantez pour lui : Kyrie eleison.
Répétons encore tous : Christe eleison
et, d’une seule voix, écrions-nous,
demandons au Christ Seigneur : Christe eleison.
Et, abaissant notre face, adressons nos prières à la Trinité,
au Dieu éternel en chantant pour sa gloire : Kyrie eleison.
10
O Redeemer
O Redeemer, accept the hymn
of those who celebrate thee together through their song.
Hear, judge of the dead, the sole hope of mortals,
Hear the voices of those
who bring the precursory gift of peace.
O Redeemer…
Thanks to a nurturing light, a wild tree
produced that to serve for the rites;
The crowd present advances
to offer the Saviour of the century,
O Redeemer.
The priest, standing before the altar, beseeching,
wearing the sacrificial band
Repays all debt with the consecrated chrism
O Redeemer…
O Thou, king of the eternal homeland, deign consecrate
This olive branch, living sign,
arm against the reign of demons
O Redeemer…
11
Have pity on me, Lord
Kyrie eleison
Invoke with your voices, on your instruments, the invisible
king and sing for him: Kyrie eleison.
Let us all repeat: Christe eleison
and, with a single voice, let us invite,
let us proclaim Christ the Lord: Christe eleison.
And, lowering our face, let us address our prayers to the Trinity,
To the eternal God, singing His glory: Kyrie eleison.
29
12
30
Christus vincit. Christus regnat.
Christus imperat.
Exaudi Christe.
12
Le Christ vainc, le Christ règne,
le Christ commande !
Entends-nous, ô Christ !
Alexandro pontifici et universali pape, vita.
Pater de celis Deus, Tu illum adiuva.
Fili, salvator mundi Deus, Tu illum adiuva.
Spiritus Sancte, Tu illam adiuva.
À Alexandre, pontife et pape de l’Eglise universelle, vie !
Père, Dieu du ciel, viens à son aide,
Fils, Dieu sauveur du monde, viens à son aide,
Esprit Saint, viens à son aide.
Christus …
Le Christ …
Edwardo regi serenissimo a Deo coronato, magno
et pacifico regi, vita et victoria.
Sancta Maria, Tu illum adiuva.
Sancte Michael, Tu illum adiuva.
Sancte Raphael, Tu illum adiuva.
À Edouard, roi sérénissime, par Dieu couronné, roi
puissant et pacifique, vie et victoire !
Sainte Marie, viens à son aide,
Saint Michaël, viens à son aide,
Saint Raphaël, viens à son aide.
Christus …
Le Christ …
Eadgythe serenissime a Deo coronate regine,
salus et vita.
Sancte Iohannes, Tu illam adiuva.
Sancte Petre, Tu illam adiuva.
Sancte Paule, Tu illam adiuva.
Sancte Andrea, Tu illam adiuva.
À Edith, reine sérénissime, par Dieu couronnée,
salut et vie !
Saint Jean, viens à son aide,
Saint Pierre, viens à son aide,
Saint Paul, viens à son aide,
Saint André, viens à son aide.
Christus …
Le Christ …
Aldrado Eboracensi episcopum
et omni clero sibi commisso, salus et vita.
Sancte Stephane, Tu illum adiuva.
Sancte Laurenti, Tu illum adiuva.
Sancte Vincenti, Tu illum adiuva.
À Aldred, évêque d’York
et à tout son clergé, salut et vie !
Saint Stéphane, viens à son aide,
Saint Laurent, viens à son aide,
Saint Vincent, viens à son aide.
Christus …
Le Christ …
Omnibus episcopis et abbatibus et cunctis
congregationibus illis commissis, salus et vita.
Sancte Martine, Tu illos adiuva.
Sancte Benedicte, Tu illos adiuva.
À tous les évêques et les abbés et à toutes les
congrégations à eux confiées, salut et vie !
Saint Martin, viens à leur aide,
Saint Benoît, viens à leur aide,
12
Christ conquers, Christ reigns,
Christ commands!
Hear us, o Christ!
To Alexander, pontiff and pope of the universal Church, long life!
Father, God of Heaven, help him,
Son, God saviour of the world, help him,
Holy Spirit, help him.
Christ…
To Edward, most serene king, by God crowned, powerful,
peaceful king, long life and victory!
Saint Mary, help him,
Saint Michael, help him,
Saint Raphael, help him.
Christ …
To Edith, most serene queen, crowned by God,
hail and long life!
Saint John, help her,
Saint Peter, help her,
Saint Paul, help her,
Saint Andrew, help her.
Christ …
To Aldred, bishop of York
and to all his clergy, hail and long life!
Saint Stephen, help him,
Saint Lawrence, help him,
Saint Vincent, help him.
Christ …
To all the bishops and abbots and to all the
congregations entrusted to them, hail and long life!
Saint Martin, help them,
Saint Benedict, help them,
31
Sancte Gregori, Tu illos adiuva.
Sancte Nichole, Tu illos adiuva.
Saint Grégoire, viens à leur aide,
Saint Nicolas, viens à leur aide.
Christus …
Le Christ …
Omnibus principibus Anglorum
et cuncto exercitui Christianorum, vita et salus.
Sancta Maria Magdalena, Tu illos adiuva.
Sancta Perpetua, Tu illos adiuva.
Sancta Agatha, Tu illos adiuva.
Sancta Lucia, Tu illos adiuva.
À tous les princes anglais
et à toute l’armée des chrétiens, vie et salut !
Sainte Marie-Madeleine, viens à leur aide
Sainte Perpétue, viens à leur aide
Sainte Agathe, viens à leur aide
Sainte Lucie, viens à leur aide
Christus vincit. Redemptio et liberatio nostra.
Christus regnat. Victoria nostra.
Christus imperat. Misericordia nostra.
Christus vincit. Prudentia et iustitia nostra.
Christus regnat. Fortitudo et temperantia nostra.
Christus imperat. Auxilium nostrum.
Christus vincit. Defensio nostra.
Christus regnat. Letitia et gloriatio nostra.
Christus imperat. Vita et salus nostra.
Le Christ vainc. Notre rédemption et notre libération,
Le Christ règne. Notre victoire,
Le Christ commande. Notre miséricorde,
Le Christ vainc. Notre prudence et notre justice,
Le Christ règne. Notre force et notre tempérance,
Le Christ commande. Notre secours,
Le Christ vainc. Notre défense,
Le Christ règne. Notre joie et notre glorification,
Le Christ commande. Notre vie et notre salut.
Ipsi soli honor, gloria et imperium
per infinita secula seculorum. Amen
Ipsi gloria.
Ipsi soli decus et potestas et virtus
per infinita secula seculorum. Amen
Ipsi gloria.
Ipsi gloria, laus et iubilatio
per infinita secula seculorum. Amen
À Lui seul honneur, gloire et empire,
dans les siècles des siècles pour l’éternité. Amen
À lui la gloire
À Lui seul dignité, puissance et vertu,
dans les siècles des siècles pour l’éternité. Amen
À lui la gloire
À Lui seul gloire, louange et jubilation,
dans les siècles des siècles pour l’éternité. Amen
Christus …
Le Christ …
Traduction Jean-Christophe Jolivet
32
Saint Gregory, help them,
Saint Nicholas, help them.
Christ …
To all the English princes
and to the whole army of Christians, hail and long life!
Saint Mary Magdalene, help them
Saint Perpetua, help them
Saint Agatha, help them
Saint Lucy, help them
Christ conquers. Our redemption and our liberation,
Christ reigns. Our victory,
Christ commands. Our mercy,
Christ conquers. Our prudence and our justice,
Christ reigns. Our force and our temperance,
Christ commands. Our help,
Christ conquers. Our defence,
Christ reigns. Our joy and our glorification,
Christ commands. Our life and our salvation.
To Him alone honour, glory and empire,
in the ages of ages for eternity. Amen
To Him glory
To Him alone dignity, power and virtue,
in the ages of ages for eternity. Amen
To Him glory
To Him alone glory, praise and jubilation,
in the ages of ages for eternity. Amen
Christ…
Translated from French by John Tyler Tuttle
33
Music for a King
The Winchester Troper
4’09
ALLELUIA — Versets : Pascha nostrum . Epulemur Tutti — Verset 1 : cs,cm . Verset 2 : cs,bl
2
Laus, honor, virtus — Trope Communion Pascha Nostrum
4’19
lj
Pierre Chépélov
3
O QUI PERPETUA MUNDUM RATIONE GUBERNAS — Création 7’10
Tutti
4
FIRmETUR MANUS TUA — Antienne de procession
Tutti — Verset : cs
5
Postquam factus Homo — Trope Introït Resurrexi
cb,cm . hd,bl . cs,cm . lj,cb
6
DOXA EN IPSISTIS — Gloria (en Grec)
Tutti
Joel Rust
7
SUNT ETENIM PENNAE VOLUCRES MIHI — Création
HD — Tutti
8
ALLELUIA — Rex in æternum — Séquence
1
— Tutti
3’36
7’35
— Verset : cs, Tutti
Tutti
AECD 1436
4’48
5’57
5’51
9
10
PROME CASTA CONTIO CARMINA — Prose
3’30
O REDEMPTOR SUMME CARMEN — Hymne
4’51
cm,cb
bl
— Tutti
— Tutti
11
MISERERE DOMINUM — Kyrie tropé
cb
12
CHRISTUS VINCIT, CHRISTUS REGNAT, CHRISTUS IMPERAT
Laudes royales
2’43
— cs,bl,cm
7’53
Tutti
Discantus
Brigitte Lesne,
direction
Christel Boiron (cb), Hélène Decarpignies (hd), Lucie Jolivet (lj),
Brigitte Lesne (bl), Caroline Magalhaes (cm), Catherine Sergent (cs)
Conception & transcriptions : Susan Rankin
L’ensemble Discantus est produit par le Centre de musique médiévale de Paris avec le
soutien du Ministère de la culture / DRAC Ile-de-France / discantus.fr
Mécénat Musical Société Générale est le mécène principal
des ensembles Alla francesca Discantus Alta.
Enregistrement réalisé grâce au soutien de / With the precious support of:
FCM, labex gream Strasbourg.
Direction artistique / Artistic supervision, prise de son / sound recording: Rainer Arndt.
Recording / Enregistrement : 11-14/03/2013, église évangélique allemande, Paris.
Direction artistique æon / æon artistic supervision: Kaisa Pousset.
æon (Outhere France) 16, rue du Faubourg Montmartre, 75009 Paris. C 2014 Imprimé en Autriche.