Cuisine, patrimoine et savoir faire des Diablintes À l`époque gallo

Transcription

Cuisine, patrimoine et savoir faire des Diablintes À l`époque gallo
Cuisine, patrimoine et savoir faire des Diablintes
À l'époque gallo-romaine
Petit journal réalisé par la classe 6èmeD du collège de Bonnétable
Editorial
« Sauellos! » Après une immersion de plusieurs mois dans les cuisines
gallo-romaines de Jublains en Mayenne, c'est en langue celte que nous
débutons ce petit journal du patrimoine. Tous les ans, nos professeurs
d'histoire-géographie nous font découvrir ce site archéologique situé à une
heure en car du collège. Si vous ne connaissez pas le collège la Foresterie,
nous nous trouvons en Sarthe dans la commune de Bonnétable.
Il faut un peu d'imagination pour deviner la vie gallo-romaine derrière les
ruines antiques de Jublains. Cette année pour préparer cette sortie
pédagogique, nous avons décidé de nous glisser dans la peau de journalistes.
Et comme au moment de la journée gallo-romaine de Jublains, de la fumée
indique aux visiteurs que l'on cuisine, que l'on cuit, nous nous sommes
intéressés à la cuisine des Diablintes. Comment mangeaient-ils ? Que
mangeaient-ils ? Que buvaient-ils ? Avec quoi cuisinaient-ils ?
Vous trouverez aussi une enquête sur les différentes céramiques alimentaires
qui étaient utilisées à cette époque. Où étaient-elles fabriquées? Que
contenaient-elles?
Pour se mettre dans la peau d'un journaliste, il faut avoir beaucoup d'idées.
Nos professeurs documentaliste (Mme Julie Bataille), d'histoire-géographie
(Mme Béquin), d'arts-plastiques (M.Leduc) et de français (Mme Guillaume)
nous ont aidés. Nous avons reçu aussi beaucoup d'informations de la part de
la troupe de reconstitution historique Aremorica, de Nathalie AndrouinLecomte, animatrice au musée de Jublains. Merci à eux!
Que ce petit journal du patrimoine vous mette l'eau à la bouche!
« Mapatoi suexos condatis » (les enfants de la 6ème assemblée)
- 1-
-1-
Sommaire
Premiers pas dans le
monde antique..........p.1
Les céramiques
alimentaires : une
véritable machine à
remonter dans le
temps !....................p.2
Miam, miam ! A la table
des Diablintes !.......p.3
« Un dîner presque
parfait » à l'époque
gallo-romaine...........p.3
Aremorica : une troupe
pas comme les
autres ! ....................p.4
Premiers pas dans le
monde antique.
Les céramiques antiques
représentent des scènes de
festin. Nous avons
reconstitué nos propres
amphores à partir d'une
peinture d'un vase du
peintre grec, Brygos.
Ici, les prétendants au
trône d'Ithaque festoient
alors qu'Ulysse s'apprête
à reconquérir sa femme, la
reine Pénélope.
Les céramiques alimentaires à l’époque gallo-romaine :
une véritable machine à remonter le temps !
Comment peut-on savoir ce que mangeaient les Diablintes? Grâce à Nathalie AndrouinLecomte, animatrice au musée archéologique de Jublains, nous sommes partis sur les traces
de nos ancêtres les gourmets.
Les Diablintes, peuple de
l’ouest de la Gaule, avaient
pour chef-lieu Jublains en
Mayenne, appelé Noviodunum
à l'époque gallo-romaine.
Cette ville était le principal
carrefour de la région (Vieux Le Mans, Avranches –
Angers). En fouillant le site de
Jublains, les archéologues ont
retrouvé des ossements
d’animaux, des coquilles de
fruits de mer mais aussi des
céramiques alimentaires.
Grâce à elles, nous pouvons
deviner quelles étaient les
habitudes alimentaires des
habitants. D'après Nathalie
Androuin-Lecomte, « les
amphores retrouvées servent
à transporter et à stocker du
vin, de l’huile d’olive ou du
garum (une sauce à base de
poissons macérés dans de la
saumure). Leur découverte
sur le site de Jublains permet
d’envisager la consommation
des ces trois
produits. »Néanmoins la
région de Jublains fournissait
l’essentiel des aliments
consommés par les habitants à
l’époque gallo-romaine.
Les types de céramiques
Les céramiques qui touchent
l’alimentation peuvent être
classées en trois catégories :
-Celles qui servent au
transport et au stockage
comme les amphores (dessin)
et les pots de stockage.
-Celles qui sont utilisées pour
la préparation des aliments
comme le mortier, le pot à
cuire, couvercle et la marmite
tripode (dessin).
-Et enfin les poteries pour
apporter les mets à table et
pour manger telles que les
assiettes, les coupes (dessin),
jatte, les cruches, les gobelets
et les tasses…
Lieux de fabrication et la
décoration des céramiques
alimentaires
Les céramiques de table
étaient décorées soit d’un
liseré sur le bord, soit d'un
décor sur la totalité de la
surface. Les céramiques
communes étaient fabriquées
par des potiers locaux. Pour
Jublains trois ateliers
existaient à l’époque galloromaine.
Où les Diablintes se procuraient-ils les céramiques?
Types de céramiques
Lieux de fabrication
Céramique sigillée : du latin « sigillare », « signer Gaule :
avec une empreinte ». Ces poteries sont orangées -Sud
et rouge brillant. Elles portent le nom du potier -Lyon
qui les a fabriquées.
-Massif central
Italie :
-Nord
Céramiques décorées à l’éponge
Gaule :
-Civaux (Vienne)
Mortier
Gaule :
-Vallée de l’Allier
-Région du Mans (La Bosse)
-2-
MIAM, MIAM! A la table des Diablintes !
Comment mangeaient nos ancêtres les Diablintes gallo-romains ? Etaient-ce des
amateurs de sangliers et de cervoise comme leurs voisins Obélix et Astérix ?
Pour le savoir, nous nous sommes glissés dans leurs cuisines.
A l'époque gallo-romaine (1er
siècle av J.-C. / 5ème siècle), les
Diablintes se nourrissaient de
beaucoup de viande comme le bœuf,
le cochon, le mouton, parfois le
blaireau, le loup.
Ils mangeaient aussi du chien et du
cheval mais c’était très rare.
L’essentiel des animaux (près de 99
%) provenaient d’espèces
domestiques. Ils avaient pour habitude
de pimenter leurs plats avec des
épices. Pour sucrer, ils se servaient du
miel.
Les Diablintes agrémentaient leurs
repas de bouillie, de soupe et de
galettes à base de blé, d'avoine, de
cenelle ou de seigle.
Ils mangeaient aussi des fruits
sauvages et de plantation. Cependant,
ils préféraient la viande.
« Un dîner presque
parfait !» à l'époque
gallo-romaine.
Comme dans la célèbre
émission télévisée, les
Diablintes affrontent ici
les Phrygiens. Qui sera le
vainqueur? A vous de
voir!
Les riches Diablintes buvaient du
vin en provenance d'Italie qu'ils
adoucissaient avec de l'eau. Les
autres consommaient de la bière
de froment avec du miel.
Les Diablintes cuisinaient à
l’intérieur ou à l’extérieur suivant
le temps, avec des récipients ou
des ustensiles en bois, en terre ou
en métal. Leur nourriture cuisait
dans des sortes de four à l’écart
des maisons ou bien dehors sur
des braises chaudes. Ils faisaient
griller ou bouillir la viande avec les
légumes.
Lors de leurs repas, ils étaient
assis sur des bottes de foin avec
devant eux des tables basses.
« Pour manger, il y a avant tout
le premier et principal ustensile,
les doigts. Viennent ensuite la
cuillère et le couteau. Pas de
fourchette à cette
époque »indique Stephane Beaufeu
d'Aremorica.
Voici le menu « à la très
ancienne » des Diablintes.
BOISSON
Coupe d'hydromel et ses dattes
aux pignons coupés
ASSAISONNEMENT
Garum de poisson : attention à
l'ambiance salée!
PLAT
Sauté de porc et sa touche de
pomme. Vin épicé à la galloromaine
DESSERT
Jublains
Phrygie
Anneaux au miel et sa
ribambelle de fruits
-3 -
Les riches se faisaient
servir : « D'après les textes
antiques, oui ! Les riches
Gaulois ont toujours eu des
esclaves mais aussi des
serviteurs libres attachés aux
seigneurs (alliances, clients,
etc.). »
Finalement, à part les
esclaves – et heureusement ! ce n'était donc pas si différent
de notre époque.
Journée gallo-romaine à Jublains
En route vers la Phrygie
avec Philémon et Baucis!
D'après le poète Ovide, ce
repas aurait été servi aux
dieux Jupiter et Hermès.
ENTREE
Méli-mélo divin (olives noires
et leurs jumelles vertes, fruits
de cornouiller, endives, raifort,
fromage frais et œufs cuits à la
cendre).
PLAT
Dos de porc fumé avec ses
petits légumes colorés.
DESSERT
Plateau de noix, figues, dattes
, prunes, pommes, raisins et
son rayon de miel blanc.
Aremorica : une troupe pas comme les autres !
Tous les ans pour la journée gallo-romaine, les prairies du site de Jublains sont
envahies par une joyeuse troupe bizarrement vêtue. Les spectateurs-visiteurs y
côtoient des personnages aux drôles de nom : Alav, Arta, Bardosemos, Carva...
Ils tissent, forgent, modèlent la terre et cuisinent comme à l'époque galloromaine. Qui sont-ils ? Que font-ils ? Eburo (alias Stephane Beaufeu), secrétaire
d'Aremorica, a accepté de répondre à nos questions.
co-présidents, fondateurs de l'association.
Passionnés d'histoire, artistes-artisans, ils ont
voulu présenter au public ce que pouvait être
une portion, un instant de la vie des Gaulois à
la protohistoire, une évocation d'un camp
itinérant d'artistes-artisans de l' Âge du Fer à
la période gallo-romaine.
Aremorica compte plusieurs membres.
Comment vous êtes-vous tous rencontrés ?
Stephane Beaufeu : Nous nous sommes
rencontrés en plusieurs étapes, la première
fois en 1997, en Picardie au sein de la 1ère
troupe de reconstitution gauloise de France,
« Les Ambiani », du nom de la tribu gauloise
bordant le fleuve la Somme (80). Étant la
seule troupe, elle était constituée de
personnes venant d'horizons différents, des
Picards, des Bretons, des Parisiens, des
Normands et autres.
En 2001, les Bretons ont fondé l'association
« Aremorica » du nom de la confédération
gauloise constituée de plusieurs tribus de
l'ouest de la Gaule.
De mon côté, après avoir quitté « Les
Ambiani », j'ai rejoint « Aremorica » alors
que j'étais encore avec « L'ensemble
Bardos » un groupe évoquant la musique et
les chants gaulois des bardes de l'antiquité.
Au fur et à mesure du temps passé, de nos
représentations devant le public, des
vocations sont nées. Des personnes motivées
par l'histoire, l'archéologie, l'artisanat, l'art,
etc. nous ont rejoints.
Quand Aremorica a-t-elle été créée?
Stephane Beaufeu : En 2001 et c'étaient les
10 ans d'existence l'année dernière.
Est-ce votre activité professionnelle
principale ?
Stephane Beaufeu : Pas du tout. Nous avons
tous notre activité à côté.
Comment avez-vous appris à cuisiner
comme à l'époque gallo-romaine ?
Stephane Beaufeu : Vous connaissez
l'expression : « c'est en forgeant que l'on
devient forgeron » et bien là c'est la même
chose. Un jour, je me suis mis au fourneau
avec l'idée d'utiliser les connaissances
actuelles comme les ustensiles découverts par
les archéologues, les denrées étudiées par les
zoologues, les carpologues mais aussi les
noms gaulois des animaux et plantes et enfin
les modes de cuisson indiqués dans les textes
antiques.
Qui a créé cette troupe et pourquoi ?
Stephane Beaufeu : Ce sont deux individus,
messieurs Yann Le Rousic et Philip Gamory,
Petit journal du patrimoine réalisé par:
Equipe rédactionnelle : les élèves de 6ème D
Rédactrice en chef : Mme Aurélie
GUILLAUME
Etablissement : Collège La Foresterie
Académie : Nantes
Adresse : Rue twistringen / 72110
Bonnétable
Téléphone : 02.42.29.33.59
Mail : [email protected]
-4-