Une vue partielle du XIX e siècle
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Une vue partielle du XIX e siècle
4REPÈRES ET TENDANCES 4CONJONCTURES 6LIVRES ET IDÉES 4DOSSIER The Birth of the Modern World, 1780-1914 par C.A. Bayly Une vue partielle du XIXe siècle PieRRe BéHAR * Beaucoup de faits significatifs et de réflexions stimulantes dans ce volume, consacré au XIXe siècle, d’une histoire générale du monde. Mais l’auteur, guidé par des partis pris théoriques, tend à établir des rapprochements hasardeux (notamment entre les troubles politiques en divers points du globe au début de la période étudiée) et à négliger des personnages centraux (par exemple Metternich) ou des mouvements de fond (la révolution scientifique). Au total, un ouvrage très documenté, mais auquel manque une véritable vision des grandes continuités histo* Professeur à l’Université de la Sarre, à l’Institut d’études européennes de l’Université de Paris VIII et à l’Académie diplomatique de Vienne. C .A. Bayly, professeur d’« histoire impériale et navale » à l’Université de Cambridge, vient de publier The Birth of the Modern World, 1780-1914, avec pour sous-titre Global Connections and Comparisons1, dans « The Blackwell History of the World », où il fera suite à The Early Modern World de Sanjay Subrahmanyam, qui reste à paraître. La presse d’outre-Manche a salué l’ouvrage comme un événement historiographique. Il est vrai que son propos, qui est de mettre en relation les événements concomitants survenus sur tous les points du globe durant le long XIXe siècle, ne manque pas d’originalité. En plus d’une occasion, il a une puissance indéniablement suggestive. Ainsi, comme l’auteur lui-même s’en explique dans son introduction, « la reconstitution de la hiérarchie catholique romaine en Europe après 1870 faisait partie d’un processus bien plus large d’édification de “religion mondiale”, qui était en cours dans l’hindouisme, le confucianisme et le bouddhisme tout autant que dans le christianisme. Loin d’être une simple analogie, c’était l’effet d’une causalité directe. Les églises chrétiennes commençaient souvent à coopérer et à créer de nouvelles organisations dans leur foyer d’origine, précisément parce qu’elles ressentaient le besoin de solidarité dans leur activité missionnaire outre-mer, où elles se trouvaient elles-mêmes 1 Christopher Alan Bayly, The Birth of the Modern World, 1780-1914. Global Connections and Comparisons, The Blackwell History of the World, Blackwell Publishing, Malden (USA), Oxford (UK), 2004. Sociétal N° 47 g 1er trimestre 2005 4REPÈRES ET TENDANCES 4CONJONCTURES exposées aux pressions d’un islam revivifié ou à d’autres traditions religieuses se répandant parmi des populations qui avaient auparavant dépendu d’eux » (p. 4). Vue originale, même si l’on peut douter de son caractère de véritable causalité et soupçonner là plutôt une influence parmi d’autres. 4DOSSIER 6LIVRES ET IDÉES Pékin en 1644 aux mains des Mandchous, etc. Et que dire du XVIe siècle, avec sa Guerre des paysans, ses guerres de religion, son insurrection des Croquants ? À vrai dire, il est peu d’âges sans révolution. METTERNICH PASSÉ SOUS SILENCE UNE « CRISE MONDIALE » AU XVIIIE SIÈCLE ? C et excès de théorisation semble également se manifester dans des choix qui ne sont pas autrement explicables. e livre abonde en de telles connexions, et on ne peut qu’en Ainsi, dans un livre consacré à l’histoire du XIXe siècle, on s’éconseiller la lecture en raison du caractère incontestabletonne de l’absence de toute évocation de Metternich, le chanment stimulant pour la réflexion de ces conceptions originales. celier qui, en 1815, a instauré un ordre européen et qui l’a À cela s’ajoute, partout présent, un goût très britannique du maintenu jusqu’en 1848, durant trente-trois années : le tiers du détail. On apprend ainsi que la cérémonie du thé a été dévesiècle ! Cette omission ne s’explique, dans un ouvrage qui s’aploppée à partir de 1600 au Japon selon l’exemple chinois, on pelle « La naissance du monde moderne », que parce que le suit avec passion le développement des montres de gousset qui, chancelier d’Autriche avait été le symbole de la se répandant dans le monde, en uniformisent proréaction d’Ancien Régime après la Révolution, et gressivement le temps, on découvre l’intérêt de dizaique l’ordre qu’il avait établi, ou, si l’on préfère, nes d’autres particularités semblables. Dans cet On apprend rétabli, se fondait sur la grande propriété aristoamour du détail, il faut reconnaître à la fois une curioque la cratique et rurale, très étrangère à la révolution sité et une humilité de l’esprit devant les faits, vertus cérémonie industrielle. Dans ce sens, il est vrai que le majeures de l’historien, sans lesquelles il n’est point « régime Metternich », comme on disait alors, de théorie qui vaille. du thé a été n’annonçait pas les voies de l’avenir. On devine développée à pourquoi C.A. Bayly l’a éliminé de son œuvre. Curieusement, c’est de la théorie que naît la principartir de 1600 pale difficulté de l’ouvrage. Il semble pécher à la fois Mais est-on en droit d’exclure de l’histoire des par un excès et par un manque de théorie. Par un au Japon selon personnages qui l’ont faite, sous prétexte que leur excès : ainsi le grand bouleversement européen l’exemple politique n’a point annoncé l’avenir ? À ce compte, consécutif à la Révolution française et aux guerres chinois, on suit pourquoi ne pas supprimer Hitler de l’histoire du napoléoniennes est-il inscrit dans une « crise monXXe siècle sous prétexte que son entreprise n’a diale » qui aurait secoué le monde de 1720 à 1820, avec passion le pas, finalement, annoncé les chemins que le monde pour culminer dans un « âge de révolution » qui développement allait prendre ? L’effondrement de l’Union soviétiaurait marqué la fin de cette période. Il est tout à fait des montres de que consommé, qui fut celui de l’économie planijuste de placer la Révolution française dans la suite fiée, on pourrait d’ailleurs faire subir le même sort de la Révolution américaine, qui a provoqué dans le gousset qui, à Lénine et à ses successeurs. Mais que pourraitVieux Monde un ébranlement intellectuel et moral se répandant on alors comprendre au XXe siècle ? Dans le cas qu’on ne saurait sous-estimer. De là à inscrire l’ère dans le monde, de Metternich, ce furent précisément les trenterévolutionnaire et napoléonienne dans le même trois années de paix qu’il imposa à l’Europe qui en cadre que la révolte des Sikhs aux Indes (1710-1800), en uniformisent permirent le développement économique et la le soulèvement wahhabite dans la péninsule Arabique progressivement progression démographique, lesquelles créèrent (1740-1820), la révolte de Pougatchev en Russie le temps. les conditions de l’éclatement de la révolution (1773-1774) et la révolte du Lotus blanc dans la libérale en 1848, ainsi que l’essor de la révolution Chine de 1796, c’est peut-être forcer quelque peu le industrielle dans l’Europe continentale de la trait. On ne saurait faire partir ces mouvements seconde moitié du siècle. Tout, dans l’histoire, se tient, et l’on ne d’une même origine, et il est douteux qu’ils aient même été en saurait en retirer un des éléments sans rendre l’ensemble inininteraction, les uns ayant affecté l’Europe, les autres l’Empire telligible. ottoman, l’Empire moghol ou celui de Chine. Il est même difficile d’affirmer qu’un vent de révolte ait alors particulièrement soufflé sur la planète. On pourrait, sans chercher bien loin, en LA NAISSANCE DU NATIONALISME dire tout autant du XVIIe siècle, où, pour ne citer que l’Europe, e désir de l’auteur de développer des opinions originales le il faudrait évoquer en Angleterre la révolution de Cromwell, qui mène à contester des vues acceptées depuis longtemps : fit décapiter Charles Ier, dans le Saint Empire la révolte de la par exemple que la Révolution française, à laquelle la noblesse Bohême contre le Habsbourg, dont les représentants furent avait d’abord pris part, ait signifié une victoire de la bourgeoisie. défenestrés à Prague, en France la Fronde, qui faillit bien réussir, Bien des choses, certes, dépendent du sens que l’on donne à ce en Russie le terrible « temps des troubles » ; on devrait, aux dernier mot. Mais il demeure incontestable que la Révolution Indes, ajouter les soulèvements consécutifs à la tentative d’unifrançaise, dont les principaux acquis furent formulés dans les fication religieuse voulue par Akbar, en Chine les révoltes des codes napoléoniens, se fit sous la pression d’une couche sociale paysans libres contre les grands propriétaires et la chute de L L Sociétal N° 47 g 1er trimestre 2005 UNE VUE PARTIELLE DU XIX E SIÈCLE qui avait atteint à l’aisance mais non à la noblesse, et qui, comme magnétisme terrestre, de Crookes sur les tubes cathodiques, de Molière l’illustrait déjà dans Le Bourgeois gentilhomme, aspirait à Rötgen sur les rayons X, de Rutherford sur l’atome, de voir sa richesse lui procurer les moyens d’une ascension Becquerel sur l’uranium, de Liebig et de Berthelot sur la chimie sociale. L’œuvre législative de la Révolution et de l’Empire a organique, de Koch sur les bacilles, de Claude Bernard sur la incontestablement abouti au remplacement médecine expérimentale, de Mendel sur l’héd’une société d’ordres par une société de rédité, et de bien d’autres encore. Il en va de classes, et il est bien difficile de ne point y voir même des sciences de l’esprit, où l’on s’attenLa Révolution française, la marque et le succès de ce qu’il faut bien drait à une citation de Mommsen ou de Taine, en formulant la doctrine appeler la bourgeoisie. de Lévy-Bruhl, de Bradley, de Croce ou surtout de Bergson, qui marqua le tournant du du nationalisme, est au Paradoxalement, l’ouvrage peut paraître siècle d’une empreinte autrement plus forte bout d’une évolution qui a pécher d’un autre côté par un manque de que Nietzsche. marqué toute la politique théorie. S’il a l’ambition, comme son titre l’indique, de retracer « la naissance du monde européenne depuis LE BASCULEMENT DE L’AXE moderne », il lui faudrait, de ce monde le XVIe siècle, et DU MONDE moderne, d’abord examiner les principes. Il se particulièrement depuis contente d’imputer l’extension européenne, ais le plus grand manque de théorie puis mondiale, du nationalisme à la Révolution semble se faire sentir dans les vues Richelieu. française. Mais le nationalisme n’est lui-même générales. Ainsi le déclin de l’Empire ottoman que l’aboutissement d’une longue tradition, au cours de cette période est-il expliqué par qui commence lorsque la notion de chrétienté s’efface devant ses revers militaires face aux Autrichiens dans les années 1690 celle de raison d’état, en laquelle s’incarnent les intérêts diveret aux Russes dans les années 1760, ainsi que par le fait que gents des états particuliers. À cet égard, une mention de l’égypte était devenue virtuellement indépendante de Machiavel, semble-t-il, s’imposerait. La Révolution française, en Constantinople (p. 90). Ces vues semblent un peu courtes. formulant la doctrine du nationalisme, est au bout d’une évoluDans un monde où l’Amérique n’existait pas, l’Empire ottoman tion qui a marqué toute la politique européenne depuis le XVIe était à l’extrémité de la route de la soie et des épices. C’est par siècle, et particulièrement depuis Richelieu. Mais, et c’est toute lui que transitait la richesse du monde. L’Amérique découverte, sa richesse, elle n’est pas seulement le terme de cette évoluses trésors exploités, ses richesses importées allaient modifier tion, elle en est aussi l’inversion, car elle se fonde sur des du tout au tout les voies du négoce sur le globe, d’autant principes qu’elle estime universels, et, en tant que tels, destinés plus que, l’Afrique contournée, la route s’était ouverte aux à affranchir tous les peuples de l’autorité des tyrans. Occidentaux vers les Indes, les Philippines, la Chine même. L’axe du monde avait basculé, et la Méditerranée ne serait plus l’aboutissement des échanges de la terre : les ports d’Italie LE SIÈCLE DES RÉVOLUTIONS SCIENTIFIQUES en seraient aussi sévèrement frappés que Smyrne ou n outre, l’examen du nationalisme, fondamental dans un Constantinople, mais la déchéance de Venise ou de Gênes, semouvrage sur le XIXe siècle, devrait également en examiner blant se limiter à des cités, frappe moins les esprits que celle de les théoriciens, qui n’étaient pas français : à cet égard, les noms l’Empire du Sultan, dont la puissance avait tenu en balance celle de Herder et de Jahn font manifestement défaut, sans parler de de Charles-Quint. En fait, elle est la même, et, depuis le XVIIe siècle – lorsque les effets des grandes découvertes commencent leurs successeurs romantiques dans toute l’Europe. Enfin l’infléde se faire sentir –, la ruine frappe de plus en plus tous les pays chissement de la définition de la nation, tel qu’il se dessine dans riverains de la Méditerranée. C’est dans cette perspective qu’il les conférences et les écrits d’Ernest Renan après 1870, devrait convient de replacer l’irrémédiable décadence de l’Empire également constituer matière à examen. ottoman. Pareillement, alors que cette étude prodigue tant d’attention à La découverte de l’Amérique n’est d’ailleurs qu’un cas partitant de faits, elle ne semble pas apprécier la révolution scientificulier d’un phénomène plus général. À tout prendre, elle n’est que qui caractérise le XIXe siècle dans toute sa dimension. Marie que la poursuite du grand mouvement des peuples indo-euroCurie y est citée trois fois, la première pour montrer qu’une péens qui, venus de l’Est, s’étaient répandus sur toute femme pouvait recevoir le prix Nobel, la seconde pour attester l’Europe, jusqu’à ses extrémités occidentales – mouvement qu’elle pouvait recevoir des grades académiques, et la troisième dont les « grandes invasions » n’avaient été que la dernière pour montrer qu’elle pouvait succéder à son époux en reprevague, dont nous avons conservé la mémoire car elle s’est nant sa chaire. On peut penser qu’elle restera davantage dans la produite à l’époque historique. Dès que les populations instalmémoire des hommes comme l’inventeur de la radioactivité. lées en Europe eurent le moyen de traverser les océans, bref De même, on aurait pu s’attendre à découvrir une mention des dès l’invention de la caravelle, vaisseau suffisamment vaste travaux de l’Anglais Maxwell et de l’Allemand Hertz sur les pour permettre les migrations de population et de bétail, le ondes électromagnétiques, du Russe Popov sur la radiocommugrand mouvement de transhumance des peuples reprit. La tranication, de Branly sur la TSF, de Fleming sur les ondes électriversée de l’Atlantique n’en fut vers l’Ouest que le premier ques, de Graham Bell sur le téléphone, de Lebedev sur le M E Sociétal N° 47 g 1er trimestre 2005 4REPÈRES ET TENDANCES 4CONJONCTURES 4DOSSIER 6LIVRES ET IDÉES acte. Il fut suivi de la conquête proprement dite de progression des Blancs en Amérique du Nord, bien vite expél’Amérique, effectuée sur les populations autochtones, diée au regard de l’immensité du phénomène, et, peut-être, une acte lui-même suivi d’un troisième : l’Amérique traversée, comparaison des méthodes des Anglo-Saxons avec celles dont les Occidentaux se lancèrent dans la prise de possession ont usé les peuples ibériques en Amérique latine, ou encore les progressive du Pacifique. C’est au terme de ce mouvement Français en Nouvelle-Calédonie ou en Afrique centrale. À la que le commodore Perry parvint au Japon, lecture de Bayly, on a le sentiment que les qu’il tira en 1853 de l’isolement volontaire seuls événements de l’histoire coloniale du où il s’était retranché depuis 1638, avec des monde qui aient compté ont été ceux Il est curieux qu’un arguments que les Nippons surent apprécier accomplis dans l’univers anglo-saxon. Une professeur d’histoire à leur juste valeur : deux frégates et deux considération d’autres aires permettrait navale ne mentionne pas corvettes en 1853, dix navires de guerre et sans doute une vue à la fois plus complète et deux mille hommes en 1854. Cette arrivée plus nuancée de l’histoire du XIXe siècle. le commodore Perry. Plus des Anglo-Saxons n’était que l’extrême fin du curieux encore qu’il déferlement des peuples commencé avec les La lecture de cet ouvrage, qui apprend le évoque les événements grandes invasions qui s’étaient abattues sur détail de tant de choses, qui sollicite tant l’Empire romain. d’associations d’idées et nourrit tant de intérieurs du Japon, réflexions, ne laisse pas de plonger celui qui la avant et après l’arrivée fait dans une certaine perplexité. Bien qu’il LES FAILLES DE L’« HISTOIRE des Américains, comme figure dans une collection de précis historiGLOBALE » ques, son propos, à l’évidence, est moins s’ils avaient toujours été l est curieux qu’un professeur d’histoire de retracer une histoire que de développer en relation avec ceux navale ne mentionne pas le commodore des considérations sur les forces politiques, du reste du monde. Perry. Plus curieux encore qu’il évoque idéologiques, économiques et sociales qui ont les événements intérieurs du Japon, avant et joué un rôle moteur dans le monde au cours après l’arrivée des Américains, comme s’ils du XIXe siècle. L’auteur en convient d’ailleurs lui-même, indiquant dans son introduction (p. 3) : « The Birth avaient toujours été en relation avec ceux du reste du monde : of the Modern World is a reflection on, rather than a narrative of, la volonté d’histoire globale force ici le trait à l’excès. world history ». On ne le contredira pas. On ne peut s’empêcher Parallèlement, la destruction des peuples autochtones est bien de se demander quelle idée du XIXe siècle retirerait de sa lecévoquée ; l’auteur lui consacre même un chapitre particulier ture un étudiant qui l’aurait pour unique source de renseigne(ch. XII : « The Destruction of Native People and Ecological ments. Peut-être n’a-t-il fait si forte impression outre-Manche Depredation »). Là encore, l’étude n’est cependant que poncque parce que le public y est moins habitué à une histoire tuelle : elle envisage séparément les événements survenus en comparative des civilisations, qui a en France, depuis l’Histoire Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud et aux états-Unis, mais générale de Lavisse et Rambaud, une vieille tradition ; le lecteur sans les inscrire dans le mouvement général de l’expansion français pensera que le tome VI de l’Histoire des civilisations, européenne marquant l’histoire du monde depuis plus de consacré au XIXe siècle et dû à la plume de Robert Schnerb, quinze siècles. Une vue d’ensemble aurait sans doute été la n’a pas encore été remplacé. g bienvenue, comme l’eussent été aussi de plus grandes nuances. On eût aimé, en effet, une description plus circonstanciée de la I Sociétal N° 47 g 1er trimestre 2005