Chaouachi Présentation narguilé pdf

Le narguilé
(narghilé, chicha, shisha, hookah)
> Généralités (vocab., hist., usages)
> Chimie de la fumée
> Pathologies potentielles
> Tabagisme environemental (ETS)
> Dépendance
> Cigarette et narguilé (2 mondes)
> Régulation
> Prévention & Réduction des risques
> Avenir du narguilé
La mondialisation du narguilé vue par The Economist ( © Satoshi Kambayashi)
Le narguilé dans la mémoire collective et
son omniprésence dans l'orientalisme
Références : Kandela , KC
© Sources : K.C./Carroll
« Elle se haussa sur la pointe des pieds, et jeta
un coup d’œil par-dessus le bord du
champignon.
Son
regard
rencontra
immédiatement celui d’un gros vers à soie bleu
qui était assis au sommet d’un cryptogame, les
bras croisés, en train de fumer paisiblement un
long houka, sans prêter la moindre attention
à Alice ou à quiconque ».
Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles
[Wonderland]
Im p o r t a n c e é poislot ég miq u> eM e d lin e ( K alan,nd oe m b r e u x c h e rc h e u r s , r a )p p o r t O M S
Les 3 appellations les plus courantes
dans le monde
>“Chicha” et “Narguilé” (“Narghilé”)
(en français)
et
> “Shisha”, “Hookah” et “Narghile”
(en anglais)
Risque: cette ignorance du vocabulaire en usage a conduit (nominalisme
scientifique) à une confusion internationale très grave.
Dernier Exemple: El-Setouhy et al. Genotoxic effects of waterpipe smoking on the
buccal mucosa cells. Mutat Res. 2008; 655: 36–40
Principe de fonctionnement
Note: sss, ageing
Description matérielle de la
chicha contemporaine
4 parties principales:
Fourneau métallique, en
terre ou en porcelaine pour
le tabac ou le mélange à
fumer (tabamel).
- Tube vertical le long
duquel la fumée descend
vers le vase.
- Vase en verre teinté ou en
céramique ornementée, à
demi rempli d'eau que
traversent les bulles de la
fumée.
- Tuyau souple d'aspiration
de la fumée.
-
Narguilé made in China
Produits fumés
(un saut qualitatif qui explique en partie la vogue mondiale)
Tumbâk (gauche);Tabamel (droite)(mo'assel)
Note : Il existe aussi un produit intermédiaire: le jurâk (s’utilise sans écran d’aluminium)
© Sources : K.C./Hotel Armada (Istanbul)(left) . Right (US press) and Shisha.com Company
Produits fumés
TUMBAK: Sous-genre Petunioïdes de Nicotiana Tabacum,
variété Nicotiana Alata Persica (Izard). Fort, difficile à fumer.
Proche du Makhorka russe/Nicotiana Rustica (Rakower)
TABAMEL et JURAK: (30%) Tabac généralement brun, “firecured” ou “sun-cured”. Mêlé à d’autres variétés -y compris le
Burley, obtenues auprès de pays exportateurs (Inde, Italie,
Syrie, Brésil, Etats-Unis).

Jusqu'à 70% de mélasse/miel/sirop de glucose, du glycérol
(HOCH2—CHOH—CH2OH) et des fruits/essences

Note: Tabamel > feuille d'aluminium perforée interposée entre
le charbon et le produit

Un objet aux usages
et formes divers
Ci-dessus: © K.C. avec permission (Nepal [G. Toffin], Egypte [El-Keshawy]; Seita). Ci-dessous: divers (commerce)
Histoire: la pipe “dakka”
en Afrique du Sud
> A gauche: Une encyclopédie soutient
que: « ...en 1652, année de la
fondation de Cape Town par les
Hollandais, cette dernière pipe se
fumait partout.. »
> Voir aussi: poème persan
de 1535
© Sources : K.C./Dunhill
A droite: à l'origine, une noix de coco évidée...
Amir Mohtashemi (London)
Histoire: Le cas de la diffusion
dans le monde arabe et au-delà
Question anthropologique : pourquoi
aujourd'hui et pas il y a 404 ans ?
Source: National Public Radio
Le cas de l'Algérie est particulier (culture intensive du tabac au 19ème siècle).
Celui du Maroc aussi (lié à la récente vogue mondiale)
Les 15 raisons à l'émergence du narguilé
(dont 8 raisons objectives)
1- Chassé-croisé entre les flux touristiques et migratoires liés à la
récente mondialisation (cf. magazine Tunis Air)
2- Nouveau système de chauffage (charbon) à allumage rapide
3- Relative acceptation par les non-fumeurs (pas de fumée latérale)
4- Effet boumerang des campagnes anti-tabac
5- Filtrage de substances nocives
6- Une dépendance considérée comme “Light”
7- [Influence de la télévision (cas du monde arabe)]
8- Montée de l’individualisme dans les sociétés modernes
Les 15 raisons à l'émergence du narguilé
(dont 7 raisons plus subjectives)
9- Convivialité spécifique (> à ne pas sous-estimer)
10- Symbolisme puissant (idem)
11- Une pratique égalitaire d’un point de vue social, sexuel et religieux
et inter-générationnel
12- Arômes (> olfaction)
13- Statut du miel dans la culture locale
14- Une expérience hautement sensorielle
(> hors arômes du tabamel)
15- Valeurs de “révolte” (contre le temps)
“L'épidémie de tabagisme du XXIe siècle”
Paradoxe et défaite épidémiologiques: absence de
quantification => citations impossibles ou erronées.
Pourtant:
> « Hystérie » sur les campus US-américains :
"However, the general consensus among hookah
smokers seems to be the same - hookah really is all
it's puffed up to be."
(Rita West. Hookah Hysteria. The Maroon. 9 Oct 2008).
> Développement “à la minute” en Inde : "hookah
bars and lounges are multiplying by the minute"
(A. Qudsiya. Hookahs will still be smokin'. The Times of India. 28
Sep 2008).
> Sur la Toile: des centaines de milliers de pages.
Des (dizaines de) millers de films (vidéo) mettant en
scène des individus ou groupes (domicile, etc.) des
deux sexes, de toutes les régions du monde.
© Anna Andrews (Rita West. Hookah Hysteria. Hookah Hysteria. The Maroon 2008 (Oct 9))
Epidémiologie
USA et au MOYEN ORIENT:
> environ 50% ont l’intention d’arrêter
> 80% sont très confiants de pouvoir cesser à tout moment.
Fréquence de fume: 70% (chaque mois); 22% (chaque sem.); 10% (chaque jour)
En FRANCE, la moitié des jeunes (autour de 20 ans) :
> 6% des étudiants contre 8,5% pour le tabac à rouler.
Fréquence: 50% (chaque mois); 50% (chaque semaine) ; 15% (chaque jour)(1)
> A Caen, 6% seulement des usagers fumeraient dans les salons à la mode (2).
(1) Dautzenberg et al.
(2) Mémoire DIU 2007 d’Hélène Mottin.
CHIMIE de la fumée
« GOUDRON »: Substance noirâtre, visqueuse, que piège le filtre de Cambridge (machine à fumer), débarassée de l'eau
et de la nicotine. Contient, entre autres (très faible %) les dangereux H.A.P.
> Doser des goudrons n’a pas vraiment de sens (cigarettes). Dans le cas du narguilé, c’est encore plus vrai puisque :
> GLYCEROL (HOCH2—CHOH—CH2OH) = c. 40% des goudrons;
> TEMPERATURES très différentes de plusieurs centaines de degrés. Or, cancer = F (Temperature)
TAUX DE FILTRATION : Rendement autour de 100 mg et variable (machines à fumer…): 50% (Hoffmann et al 1963 ;
Rakower & Fatal 1962); 30% (Roffo 1939) ; 38% (El-Aasar et al.) ; 38% théorique (d’après la littérature scientifique sur la
cigarette) ; Comparable aux cigarettes les plus légères (Sanghvi 198)[1 bouffee (35 ml ?) toutes 30s pendant 35 min)]
RECENTE MACHINE A FUMER (US American University of Beirut), base exlclusive des ””waterpipe”” studies, et
rapport OMS) : rendements très élevés (242 mg-> 802 mg et plus).
> Paramètres posés comme « réalistes »: 1 bouffée de 530 ml et de durée 2,6 s TOUTES LES 17 s, SANS INTERRUPTION
PENDANT 1 HEURE ENTIERE (171 bouffées) et avec le charbon au même point au dessus du mélange à fumer
(contrairement à la pratique observée). Ne souhaite apparemment pas faire état de mesures avec une bouffée toutes les
120 s, 60s ou 30 s.
OBJECTIONS: saturation, non prise en compte du phénomène de vieillissement de la fumée (“ageing”), carbonisation,
pyrolyse favorisée (HAP, aldéhydes…) au détriment d'une simple distillation (réaction de Maillard).
RETENIR: goudrons autour de 250 mg (glycérol compris). Complètement différent des “goudrons” de la cigarette
Nicotine (dans le tabac...)
> Taux indiqué sur le paquet: autour de 0,5%
> Taux moyen dans le (mélange à base de) tabac :
> TABAMEL: 3,35 mg/g
X 20g (fournée) = 67 mg
> TUMBAK: 35,65 mg/g X 20g= 713 mg
(d'après Hadidi et Mohammed 2004).
Rappel (cigarette): 8 - 25 mg pour 1g de tabac
Nicotine
(rendements et dosages)
Note : Nicoti
FOISmoindre
publiée.
ne plasmatique
(narguilé vs.
4 FOIS moindre et
cotinine urinaire
cigarette
) dans étude in
-situ non encore
12
Monoxyde de Carbone (CO)
> CO concentration : inversement proportionnelle à taille.
> Grand narguilé : similaire à cigarette
(Sajid et al., 1993).
> 143 mg avec machine à fumer
(100 bouffées 300ml, toutes les 30s)(US-AUB, 2003).
> CO alvéolaire moyen : entre 10 ppm et 40 ppm
(Shafagoj et Mohammed, 2002 ; [Aoun] Bacha et al., 2007; Chaouachi, 1998)
> CO ambiant moyen (espace clos) : entre 10 et 60 ppm.
HbO2 + CO -> COHb + 02
> COHb en général > COHb chez le fumeur de cigarettes.
Chute relativement rapide si séance (unique en moyenne)
alors que le fumeur de cigarettes entretient sa COHb tout
au long de la journée (cf. Salem et al. 1989).
> Si fumeurs intensifs (ex.: Iran): ++ fibrinogène sérique
> Intoxications heureusement rares. Cas signalés à
Singapour, Toulouse, Ankara :
20% < COHb < 30% (données de la littérature)
Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques
L'exemple du benzo[a]pyrène
HAP
C ar actère Alle m ag n eHo ffm an n S t Ara b ie US- US- C ig arette
Jo sep h
AU B AU B
C ANC E R IG E NE (**)
2 005 2 008 en n g
P hé n a nt rè n e
non
1 9 7 .5
non
dé t e c t é
748
2650
200 à 400
Fluora nt hè ne
non
3 9 ng
n.d.
221
2380
9 à 99
3 .5
n.d.
112
C hry s è n e
init ia t e ur d e t um e ur
C hry s è n e + be nz[ a ] a nt hra c è n e
B en zo [a]p yrè n e
n.d.
oui
non
-50%
d étec té
52 n g
(*)
n .d .
4 à 41
677
n .d .
307
38-53
( ble nd e d
t oba c c o)
ETUDE SUR L'HOMME : pas de métabolites urinaires des HAP trouvés dans étude in-situ
non encore publiée.
ORIGINE MAJORITAIRE DES HAP : le charbon. L’eau les filtrerait aussi (“avec eau” de 1 à 5 fois par
rapport à la condition “sans eau”).
(*) en brûlant le tabamel : 300 bouffées de 2s toutes les 10s avec 7 grammes de tabamel.
(**) calculés pour 50 l de fumée
Voir aussi la critique des machines à fumer.
n.d.=non détecté
© Compilation : K.C. (principalement d’après Harfouch, Sepetdjian et l’étude expérimentale allemande)
Aldéhydes (R-CH=O)
>> IRRITANTS DU SYSTEME RESPIRATOIRE:
Les irritants présents dans la fumée du tabac entraînent
une hypersécrétion de mucus et une altération des
cellules des petites bronches, avec apparition dans
le poumon des cellules inflammatoires, qui ellesmêmes
produisent
des
substances
oxydantes (anion superoxyde, ....)
Source de l'image: Torikai et al 2004
fortement
Aldéhydes (R-CH=O)
Al-Rashidi et al (machine à fumer 2008) ont trouvé:
Formaldehyde: 630
(vs. 20-100 µg pour 1 cigarette)
Acetaldehyde: 2520 (vs. 400-1400 µg pour 1 cigarette)
Acroleïne:
892(vs. 60-240 µg pour 1 cigarette)
> En contradiction avec les études de Guillerm et al (1961), Huber et
al (1991) qui ont insisté sur la solubilité des aldéhydes. Baker 2006
a montré (cigarette) comment les rendements varient beaucoup en
fonction des régimes des machines à fumer
(FTC / ISO, Canada, « Massachussetts »).
> Conclusion : biais expérimental suspecté.
> Etude sur l’homme : Pas de métabolite de l’acroléine trouvé dans
étude in-situ non encore publiée.
[image: Torikai et al. 2004)
Quelques “métaux lourds”
> Cb, Pb, Cr, Ni, Be, As : En très faibles quantités
dans études classiques (El-Asar et al, 1991 ; Salem
et al, 199 ; Breusova et al 2002).
> Etude sur l’homme : aucun de ces métaux n’a été
trouvé dans une étude in-situ non encore publiée.
> S’opposent aux résultats obtenus en 2003 avec
une machine à fumer contestée (US-AUB, 2003)
> Origine (hypothèse) : le charbon (particulièrement,
le charbon auto-incandescent)
Autres substances
De très grandes différences, quantitatives et
qualitatives, avec la fumée de cigarette (El-Aasar &
El-Merzabani, 1991).
PHENOLS : Bien filtrés (-90% chez Hoffmann et al, 1963)
HCN, C3H5NO (2-propenamide) : normalement hydrosolubles.
Non détecté dans étude sur homme (non encore publiée).
NITROSAMINES : NNK normalement hydrosoluble. NNAL non
détectée dans étude sur l'homme (ibid.)
NOx : Augmentation des métabolites NOx dans le sérum de
fumeurs.
SO2, NH2NH2 : à voir.
Radicaux libres: 1/2 vie courte absents (Zaga & Gattavecchia)
ROS: Fumée de cigarette à travers eau : pas de ROS. Contient
des éléments lipophiliques (Van der Toorn et al, 2009).
Image: OMS JMST 2006; © Tobacco Control Branch Population Health Div. Dept Health Western Australia
Pathologies
En règle générale, les pathologies comme le cancer oral, gastrique et de la
vessie, l'eczéma de contact, la tuberculose, l'aspergillose, l'herpès, etc.
( El-Hakim et al 1999, Gunaid et al 1995, Bedwani et al 1997, Onder et al 2002, Munckhof et al 2003,
Salem et al 1973, Shadi et al 1985, Szyper-K et al 2001, etc) :
> ne sont pas clairement établies : méthodologie non rigoureuse (*); usage
simultané d’autres produits [par ex. qât, bidis, cigarettes, etc.] ;
> hygiène non prise en compte (ex: Szyper-K. : eau non changée +2 semaines)
> Profil des fumeurs non précisés, etc. (problème des questionnaires)
> Tuberculose : usage généralisé d’embouts personnels stériles en plastique.
> Activités pendant 1 heure : thé très chaud -> Cancer oesophage (BMJ 2009)
(*) = “facteurs de confusion”
Pathologies
(exemple de facteur de confusion)
Bedwani et al 1997
Pathologies liées à une altération
spirométrique
> Evaluation clinique (bronchite chronique, dyspnée) par questionnaire (européen: ESSC).
Fonction respiratoire : MMEF (25-75% of FVC) pour l’altération des petites voies ; FEV1;
FVC ; FEV1/FVC (sévérité de l’obstruction si < 70%)
> Liban: fréquence BPCO remarquée (Waked, Aoun-Bacha, DIU)[tumbak ou tabamel ?]
> Syrie: bronchite chronique signalée en Syrie (Mohammad, IJCOPD 2008) [25 g de tumbak,
usagers quotidiens, 1 à plusieurs pipées]
> Inde: cas de bronchite chronique également signalés.
> Iran : 20% fumeurs de narguilé ont une BPCO ; 10% ont FEV1 <70% (Abedi et al, 2005).
> Tunisie: performances moindres au “test de marche de 6 min” (Bensaad et al)
** Note: FEV1 (fumeurs de narguilé) > FEV1 (fumeurs de cigarettes)[Turquie, Iran, Syrie]
** Mécanisme physiologique : complexe et différent selon les produits fumés (tumbak,
tabamel, jurak): cf. Ourari et al, 2005, 2006; Salem et al., etc.
Comportement du fumeur
ou de la fumeuse
Avec le tabamel notamment, la fumée est plus douce (débarrassée d’irritants
majeurs (aldéhydes et phénols). Aussi, les fumeurs ont tendance à inspirer plus
profondément sans stockage préalable dans la bouche (// dilution) comme chez
les fumeurs de cigarettes (ou de narguilé au tumbâk).
Crédit des photographies: Droite: Restaurant in Edgware Road. The First Post (UK).21 janv 2006.
Gauche: Sam Sherraden (News, GW Hatchet 10 Nov 2005)
Maladies cardiovasculaires
ABP=(SBP-DBP)/3 + DBP
CO > Risques cardiovasculaires (++ COHb; ++ fibrinogène /Iran), tératogènes, etc.
Al-Safi et al (2008) sur 14 310 sujets à l’échelle d’un pays (Jordanie): confirme les
résultats d'une étude précédente (par Shafagoj et Mohammed, 2002):
> Leçons à tirer (prévention, importance capitale de la ventilation)
Cancer du poumon
Risque réduit de survenue de cancer du poumon ?
> Une vingtaine d'études (notamment Rakower 1962) signalent
cette possibilité contre une, dissonnante (Nafae 1973).
> Pr Yousser Mohammad (Syrie): le risque apparemment faible
de survenue du cancer du poumon serait dû aux faibles
températures en jeu et à la filtration d’une partie des
goudrons (tumbak). Plus pertinent encore pour tabamel ?
> Niveaux de CEA plus faibles chez des fumeurs exclusifs de
grandes quantités de tabac au Pakistan en comparaison
avec des fumeurs de cigarettes (Sajid et al. 2007, 2008).
CEA Levels
(Carcino Embryonic Antigen)
Sajid et al (Harm Reduction Journal, 2008); Sajid et al (JPMA, 2007)
[note: concordance avec la littérature scientifique historique plus étude allemande]
Autres pathologies potentielles
> METABOLISME (effets sur) : Al-Mutairi et al (2008)[produit non précisé]
(cigarettes et narguilé): glucose (+), résistance / insuline (+), cholesterol total
(+), triglycérides (+), LDL-C (+), leptine sérique (+), récepteurs de la leptine
(sOb-R) et de leptine libre (+). [Mais étude Iran: différence pas significative]
> GENOTOXICITE : Micronuclei x 2 dans cellules exfoliées de la muqueuse
buccale (««waterpipe»» & cigarettes). Ni durée exposition ni dose
n’influent sur ces niveaux... (voir El-Setouhy et al 2008).
> CANCER ORAL : Infirmé par la littérature historique (mise au point: Br Dental J
2009; 207:152-3) & Med Hypotheses (in press). Mais hypothèse acceptable.
> Stress oxydant : idem / cigarettes) ? > Osteoporose : sur long terme BMD diminué ? (Liban, femmes 61 ans) ?
> Asthme : Exacerbation semblable à cigarette (asthmatiques, tumbak) ?
Tabagisme
Environnemental
GAUCHE: affiche de l’INPES (campagne 2006 de la Journée Mondiale Sans Tabac)
DROITE : campagne de l’association états-unienne de pneumologie
Tabagisme environnemental
> ELEMENTS CONSIDERES: Particules (concentration et taille), CO,
nicotine, composés organiques volatiles (benzène, toluène, pyridine,
aldéhydes, etc.), HAP, NOx, ...
> CAS SINGULIER du narguilé: courant latéral pratiquement inexistant...
> Filtration des irritants majeurs => acceptation sociale (vs. cigarettes).
> RETENTION : CO et particules (NB: aldéhydes et HAP filtrés c. 95% par le
tractus respiratoire)..
> La CONCENTRATION des particules PM2,5 varie énormément selon la
ventilation: 50 à 280 µg/m3 (cafés Egypte) à 1700 µg/m3 (salon en France,
heure de pointe)[NB: fumées cigarettes et narguilés mêlées].
> La concentration PM < 1,0 micron (sédimentation alvéolaire) semble moins
importante que dans le cas des cigarettes.
Tabagisme environnemental
(CO)
> Le taux de CO ambiant varie énormément : de 10 à 60 ppm selon
l’endroit (domicile, salon bien ou mal ventilé).
> CO : La fumée de narguilé est c. 13,2 fois moins concentrée que celle
de la cigarette (d’après Monn et al 2007).
> Le CO alvéolaire de non-fumeurs exposés ne varie pratiquement pas
(Bacha et al 2007; Al-Nachef 2008; Chaouachi 1998/2007).
> Au Moyen Orient, pas d’effet significatif. Mais attention, ici, les
appartements sont moins bien aérés que là-bas...
Particules fines et ultra-fines
Tabagisme environnemental
(“part maudite” d'un charbon très spécial)
** **
GAUCHE : Fromme et al. 2009 (Fumeurs humains mais irréaliste et non-éthique : 4 heures de fume dans une pièces non
ventilée). DROITE: Daher et al. 2009 (basée sur machine à fumée biaisée. Nombreux biais à noter dans l'expérience)
Dépendance
> Abstinence. pendant plusieurs jours >> courant...
> Substitution. non entre tabamel et tumbâk (encore + avec cigarettes).
> Usage exclusif ou récréatif. Dépendance légère ou inexistante.
> Cesser ? Aisé pour les 3/4 (3-6 pipées hebdom.)(Salameh et al 2008).
> Questionnaires. Inadaptés (ex. Test Fagerström). Questionnaire
Tiffany & Drobes: biais “craving” vs. “urges”/desires (Courbes “I have
an urge” et “I want right now” supersposables) > problèmes en anglais
(Kozlowski et al. 1987, 1989). Encore + vrai en langue arabe...
> “Crapauteurs”. Beaucoup sont des sortes de «chippers» > Titrage (“compensation”). Adaptation possible de la fume (Macaron,
Shafagoj, Behera, Al Mutairi).
Dépendance. Nicotinémies comparées
(dilatation pharmacocinétique)
Expertise Inserm
Shafagoj (Jordan), sur fumeurs dépendants
n'ayant pas fumé pendant 3 jours
Cas clinique assez “classique”
« Bonjour, Je m'inquiète des conséquences du narguilé sur ma santé, en effet cela
fait au moins 4 ans que je le fume de manière quotidienne et je n'arrive pas en
m'en défaire malgré des essais pour arrêter je retombe aussi tôt, maximum sans
fumer 15 jours. Pouvez vous m'éclaircir sur les danger que j'en cours et les
précautions à prendre. » (O.B., 21 juin 2007)
Fumait des cigarettes auparavant, il y a environ 7 ans
N’a pas décidé (il y a 4 ans) dee laisser tomber complètement les cigarettes.

Cependant, aujourd’hui ne fume plus des cigarettes de temps en temps.

Produit consommé : tabamel (marque Nakhla) avec aluminium.

Fume 1 fois (le soir). Ne tousse pas. Crache de temps en temps

« Avez-vous essayé d'abandonner le narguilé et de “revenir” aux cigarettes ? » >

Réponse O.B. : « arrêter oui 15 jours maxi, par la cigarette ça ne m'intéresse pas ».
Le monde du narguilé et
celui de la cigarette
- Partage de la fumée : Les inhalations peuvent être interrompues
(circulation du tuyau, conversation,...) > ignoré par machines à fumer.
- Volume des bouffées : 50ml (cig.) contre 10ml-1000ml (narg.) voire plus
(dépend beaucoup du type de tabac à la base et du profil du fumeur).
Moyenne peut-être 500 ml
>Erreur anthropométrique: Pas de fume “à l'Orientale" / “Occidentale”
- Chimiquement: un aérosol composé principalement d'eau et de glycérol
(cas du tabamel). Plutôt une distillation qu’une pyrolyse.
> Réaction de Maillard : Fonctions aldéhyde des sucres + composés azotés
(par ex., ammoniaque) --> Composés aromatiques divers.
- Tabagisme environnemental : Courant secondaire quasi-inexistant
(principalement des sous-produits du charbon)
- Vieillissement de la fumée : Conséquences chimiques plus importantes.
Le monde du narguilé et celui de la
cigarette : Interférences
>Problème: Grande majorité des usagers fument aussi des cigarettes.
> Divers profils :
-Non-fumeur de cigarettes
-Ex-fumeur de cigarettes (5 ans, 10 ans)
-Fumeurs de cigarettes ayant « passé » +/- récemment au narguilé
-Ex-fumeur de bidis, d’autres produits
-Ex-fumeur de cannabis sous forme de cigarettes
> Difficile de rendre compte des effets propres à l’usage du narguilé.
> Nécessité de travailler avec des fumeurs vraiment exclusifs
(dépendants et non-dépendants)
Le monde du narguilé et
celui de la cigarette
Une autre différence “culturelle”...
Le préparateur... (Tunisie, tabamel)
“Régulation” pour le
monde sans tabac à venir
> CONTEXTE:
1) la FCTC (Framework Convention for Tobacco Control) de l'OMS (Convention
Cadre pour la Lutte contre le Tabac) de l'OMS.
2) Accord avec industrie du tabac ? cf débat de la FDA (Food and Drug
Administration) aux USA
> Imprimer sur les paquets de tabamel (?): Goudrons : 802 mg [voire 1500 mg...]
Nicotine : 2.94 mg
CO: 342 mg
et les messages: « Fumer le narguilé provoque une forte dépendance » ou
«Fumer le narguilé provoque le cancer du poumon » ?
> absence regrettable de débat sur ces questions.
Prévention par la
réduction des risques
Le meilleur conseil : Cesser de fumer car le souffle, c’est la vie.
1-Passer au narguilé quand on est un fumeur de cigarettes est en général une
illusion comme dans le cas des cigarettes dites « légères ».
2-Fumer tous les jours le narguilé peut exposer à nombre de risques liés à
l’usage de cigarettes (BPCO, etc.).
3-Fumer dans un endroit mal ventilé, comme une chambre, par exemple, est
dangereux en raison de l’accumulation de CO (due principalement au
charbon).
4-Eviter le charbon commercial à allumage rapide.
5-Comme dans le cas de la fume d’une cigarette au-delà des 2/3 de sa longueur
initiale, au-delà de 45 minutes environ le risque d’inhaler des éléments de
combustion très toxiques est réel. Par conséquent, ”il faut savoir s’arrêter”.
6-Changer systématiquement l’eau du récipient.
7-Utilisez un embout de bouche stérile et jetable.
Prévention par la réduction des
risques (France)
Phosphore juin 2005
> En France, les salons étaient
souvent insuffisamment ventilés
> La fumée des narguilés se mêlait à
celle des cigarettes (NOTE: fini
depuis le décret anti-tabac).
> Le niveau de CO ambiant peut être
élevé en l'absence d'une aération
efficace (moins depuis le décret).
> Informer les gérants sur le risque
d'intoxication oxycarbonée
Noter: le nombre de narguilés
Prévention par la réduction des
risques (Moyen-Orient)
Effat
Graphe : ESPRI (Egyptian Smoking Prevention Research Institute )
© Sources : Kamal Chaouachi/Teubner&Godert/Effat
Avenir du narguilé
Comment en finir avec le narguilé ? Réhabiliter le mouradisme ?
À méditer :“It is only after the advent of cigarettes that the epidemic of
tobacco related diseases took off. Previously, people had used snuff, cigars
and pipes for 500 years with comparative safety”
(Res Adv Alcohol Drug Problems. 1976;3:1–47)"[cited by Saloojee Y]
Sylvie Sargueil. Faut-il Supprimer le narguilé ? [Should the Hookah Be
Eradicated ?] Le Pédiatre [*] 2007 (mai-juin); 220:23-4.
Avenir du narguilé
> Les salons de thé offrant le
narguilé sont restés ouverts
> Irruption de l'E-Cigarette du ECigar et de la E-Pipe
> Le E-Narguilé arrive...L'interdire ?
Le narguilox ®, narguilé à oxygène
> Que faire avec les malades
(“hookah addicts”) ? Leur
prescrire une cure de Narguilox,
du Zyban (Cochrane Review), du
Champix ?
Kamal Chaouachi
> Chercheur en anthropologie médicale (tabacologie)
> déclare n’avoir aucun conflit d’intérêts au sens de la loi Kouchner
(décret 2007-454 du 25 mars 2007. Art. R. 4113-110)
> Contact: [email protected]
(© K.C. pour l'ensemble de la présentation)