Rapport final - Infoterre

Rapport final
BRGMIRP-53981 -FR
juin 2005
Étude réalisée dans le cadre des projets
de Service public du BRGM 2005 05PIRA13
H. Théveniaut
Approbateur :
Vérificateur :
~
Nom : LASSERRE J.L.
Nom : LASSERRE J.L.
Date : 17/06/2005
Date : 17/06/2005
Signature :
Signature :
original signé par J.L. LASSERRE
original signé par J.L LASSERRE
LB systhme de management de la q
J
BRGM est certifie AFAQ ISO 9001:2001
Mots clés : Guyane, géologie, risques naturels, archéologie
En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :
H. Théveniaut, (2005) - Expertise géologique du Mont Patagaï, Guyane - BRGMIRP-53981-FR.
C3 BRGM, 2005, ce document ne peut être reproduit en loialilé ou en pariie sans I>autoriçallonexpresse du BRGM.
Experiise géologique du Mont Patagaï
Synthèse
Le Mont Patagaï a fait l'objet d'une déforestation récente mettant à jour et en péril un site
archéologique jusqu'ici inconnu. Dans le cadre d'une procédure entamée par le Service Régional
d'Archéologie à l'encontre du contrevenant, il a été demandé, au BRGM, de procéder à une
mission d'expertise géologique sur ce site.
Le Mont Patagaï correspond à une cuirasse latéritique formée au détriment de roches
précambriennes dont on retrouve des traces de structuration et de failles.
L'est et le nord-est du site forment une sorte de rempart naturel au pied duquel ont pu être identifié
des cavités renfermant du matériel archéologique.
Ces cavités résultent de la dissolution de certaines parties de la cuirasse. Certaines se sont
effondrées ou ont été partiellement obstruées postérieurement à l'occupation amérindienne.
Le rempart latéritique, de 10 à 15 m de haut, est orienté vers des zones non habitées, boisées, à
forte pente. L'aléa de chute de blocs est important et il conviendra d'éviter d'aménager un chemin
a sa base tout en confortant, si nécessaire, des blocs instables situés au sommet.
La cuirasse latéritique est faiblement inclinée vers l'ouest et le sud-ouest. II ne nous a pas été
donné d'en observer sa limite dans ce secteur et aussi les possibles instabilités engendrées par la
déforestation dans cette direction où se trouve la route de Cacao à quelques centaines de mètres.
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Expertise géologique du Mont Patagaï
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1 Introduction
aire
..................................................................................................
2. Expertise géologique ...................................................................................
2.1. FÉOLOGIE DU SITE ........................................................................................
2.2. RISQUES NATURELS ....................................................................................
3 . Conclusion..................................................................................................
.
4 Bibliographie ..............................................................................................
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II
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Liste des illustrations
Figure 1: Localisation du Mont Patagaï sur la route vers Cacao ...................................................
Figure 2: Sommet du Mont Paiagaï et représentation schématique du site ................................
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Expertise géologique du Mont Patagaï
ise géologi
2.1. GÉOLOGIEDU SITE
Le Mont Patagaï (Figure 1, point 1) se situe au nord de la route vers Cacao, environ 5 kilomètres
après le croisement avec la route de l’Est (RN2). II culmine à 285 m d‘altitude et offre une vue
remarquable sur prés de 250” entre les Monts de l’Observatoire et les Trois Pitons vers l’est
jusqu’aux Monts Barruol au sud-ouest en passant par la Montagne de Kaw, l’ensemble des Monts
de I’lle de Cayenne et les Monts Pariacabo vers Kourou.
Ce Mont est recouvert d’une cuirasse latéritique qui s’est formée vers le Crétacé ou I’Eocène (70 à
50 millions d‘années) au détriment de formations géologiques du Précambrien. D’après la carte
géologique de Choubert (1956), la géologie du site correspond à une petite cuirasse latéritique
sommitale entourée par des éluvions de même type sur les pentes. L‘ensemble est issu de
l’altération de roches basiques (diorites ou gabbros ou serpentines). La carte géologique plus
récente (Egal et al., 1995) propose une surface bauxitique de plus grande importance et formée au
détriment d’un massif de roches basiques (diorites ou gabbro).
Lors de la visite du site, il nous a été possible d’observer plus en détail ce secteur mais sur
quelques dizaines de mètres seulement autour du sommet, la Végétation secondaire postdéforestation ne permettant pas d’avoir une vision détaillée étendue.
Le sommet du Mont Patagaï est formé d’une cuirasse latéritique ferrugineuse, non bauxitique, de
15 a 20 rn d’épaisseur. Celle-ci est limitée a I’esüsud-est, selon un axe NNE-SSW (N037) et au
nordlnord-est, selon un axe NNW-SSE (N157), par une barre rocheuse formant un à pic, sorte de
rempart, de la hauteur de la cuirasse. Au pied de ces parois, la pente est très forte. Vers l’ouest et
le sud-ouest, la cuirasse est inclinée en pente douce et partiellement recouverte par la végétation
et donc un sol de faible épaisseur jusqu’a sa limite qui se situe approximativement à 50 m du
sommet. On observe alors une rupture de pente qui doit marquer la limite entre cette cuirasse
(( dure D et l’argile d’altération sous-jacente (( meuble ».
Cette cuirasse ne ressemble pas à une cuirasse latéritique classique et homogène car on peut y
reconnaître des structurations, des failles et des enclaves ou galets issus de l’histoire
précambrienne.
Les structurations (Figure 2. coupe AB) sont marquées par des plans structuraux d’orientation
NO12 55E parfois plus ou moins plissés.
Les failles sont marquées par des zones ferruginisées en plaques qui décalent des éléments
cuirassés variés (cuirasse massive et lithoreliques). Un secteur d’un mètre de large, d’une
probable zone de faille, marque la limite nordlnord-est (direction WNW-ESE) entre la cuirasse
sommitale et la barre rocheuse. Sur la partie esüsud-est plusieurs failles ont été identifiées limitant
en partie les grands blocs latéritiques.
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Expertise géologique du Mont Paiagaï
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Figure 2: Sommet du Mont Patagaï et représentation schématique du site
Lorsque la cuirasse apparaît moins homogène et différente d’une cuirasse massive ou pisolitique
classique, il est possible d’observer des enclaves. Certaines font plusieurs dizaines de centimètres
et elles proviennent principalement de matériel volcanique (laves, tuffs ou gabbros). Ces enclaves
peuvent former des reliefs tout autant que de petites cavités.
Du point de vue géologique, le sommet du Mont Patagaï correspond à un ensemble volcanosédimentaire a dominante volcanique présentant des niveaux conglomératiques à bréchiques
(éléments anguleux). Cet ensemble a été plissé puis recoupé par des failles décalant les
différentes formations. Les variations climatiques ont ensuite altéré intensément ces formations
générant une cuirasse latéritique dans laquelle certains secteurs correspondent a des cuirasses
latéritiques classiques (massive ou pisolitique) alors que d’autres se comportent comme des
lithoreliques. Ces lithoreliques sont des roches ferruginisées in-situ dans lesquelles on peut
reconnaître la structure et des enclaves. Les failles ont aussi été ferruginisées formant des
placages massifs parfois très structurés.
Sur le site, et notamment dans le secteur archéologique (Figure 2, coupe CD), où ont été trouvés
de nombreux tessons de poterie ainsi que des haches, apparaissent de nombreux petits quartz
blancs. Ces quartz ne proviennent pas du site mais ont été apportés car la cuirasse ne contient
aucun élément de quark qui, de plus, serait Iégérement ferruginisé (rouge-rouille) s’il avait été
conservé dans le profil d’altération.
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Expertise géologique du Mont Patagaï
Au pied du rempart sud-est (Figure 2, coupe AB), plusieurs cavités de plusieurs métres carrés ont
été identifiées par le Service d’Archéologie Régional. Nous avons pu en observer deux et en
identifier une troisiéme.
Ces cavités sont localisées 5 à 10 m en contrebas du sommet de la cuirasse, à mi-hauteur de
l’ensemble cuirassé, à un niveau où le sol réapparaît sur un probable deuxième niveau de
cuirassement. Leur origine naturelle est indéniable même si les ouvertures ont pu être Iégérement
retravaillées (agrandies). Elles renferment du matériel archéologique. Elles correspondent
apparemment à une limite entre deux niveaux de la cuirasse et elles ont été creusées à partir de
matériel plus altérable comme l’attestent les quelques vasques )) que l’on peut voir au sommet.
Des éboulements, souvent en limite des failles anciennes ferruginisées, peuvent avoir perturbé ces
cavités. Deux d’entre elles montrent clairement des blocs éboulés avec des colluvions de terre
superficielle sur des niveaux de sol archéologique. Cet aspect est repris plus loin sur le plan des
risques naturels.
L‘ensemble du site, blocs, a remparts D et cavités apparaît donc comme un environnement naturel
propice à une occupation amérindienne.
2.2. RISQUES NATURELS
En 2000, suite à de nombreux glissements sur la RN2 et sur la route menant au village de Cacao,
une mission d’expertise (Sedan, 2000) a été réalisée par le BRGM à la demande de la Préfecture
de Guyane.
Un glissement de terrain (Figure 1, point 2) avait été identifié en limite de la route vers Cacao, en
contrebas du Mont Patagaï.
Nos observations montrent que les zones présentant le plus fort aléa de chute de blocs sont
localisées au niveau du rempart naturel latéritique qui est orienté à l’opposé de la route.
II n’apparaît donc pas que la déforestation ait augmenté i’aléa et donc le risque naturel en direction
de la route.
En raison du glissement historique, des fortes pentes au-dessus de la route vers le Mont Patagaï
et du fort couvert végétal ne nous ayant pas permis d’identifier de potentielles instabilités, le risque
demeure présent.
Toute instabilité, petit glissement, chute ou inclinaison d‘arbre au-dessus de la route devront être
rapidement indiqués car témoins ou précurseurs de plus fortes instabilités.
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Expertise géologique du Mont Patagaï
3. CQnciusiQn
Le Mont Patagaï correspond à un ancien plateau latéritique faiblement incliné vers l'ouest et le
sud-ouest. Il est limité à l'est et au nord-est par une sorte de rempart latéritique naturel au pied
duquel on trouve des cavités.
Ces cavités sont probablement plus nombreuses que les trois identifiées a ce jour. Elles
renferment du matériel archéologique et ont été partiellement obstruées ou comblées suite a des
chutes de blocs.
Ces chutes de blocs sont clairement postérieures a l'occupation du site par les Amérindiens et de
nombreuses instabilités restent présentes.
La deforestation peut présenter un facteur aggravant pour la stabilité du rempart mais ne semble
pas présenter d'incidence directe sur de possibles suites à un glissement de terrain observé sur la
route de Cacao en 2000.
Le secteur entre la route et le Mont Patagaï reste a forte pente et avec de possibles instabilités
qu'il conviendra de signaler.
Aux possibles aménagement des entrées de cavités, ce site apparaît comme un promontoire
naturel sur lequel a été implanté un site d'occupation amerindienne avec une vue remarquable sur
près de 250". Dans le matériel archéologique observé actuellement, sans fouille détaillée, des
haches et des petits morceaux de quartz ont été trouvés, ils ont été apporté effou façonné sur le
site.
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Expertise géologique du Mont Palagaï
i bl iog raphie
Choubert B., 1956. Carte géologique de la France a 11100 000, département de la Guyane, feuille
Cayenne (carte géologique et notice explicative).
Egal E., Milesi J.P., Ledru P., Cautru J.P., Freyssinet P., Thiéblemont, D., Vernhet. Y., avec la
collaboration de Cocherie A., Hottin, A.M., Tegyey, M. et Vanderhaeghe O. : Ressources
minérales et évolution lithostructurale de la Guyane : carte thématique miniére a 11100 000, feuille
Cayenne. (Rap. BRGM R38019).
Sedan O., 2000. Mission d'expertise des glissements de la route de Cacao, et de la RN 2 au PK
97,7 Guyane. Note pour la Préfecture de Guyane.
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