La pisciculture dans le bassin du Congo : passé, présent et futur
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La pisciculture dans le bassin du Congo : passé, présent et futur
USTHB‐FBS‐4th International Congress of the Populations & Animal Communities “Dynamics & Biodiversity of the terrestrial & aquatic Ecosystems""CIPCA4"TAGHIT (Bechar) – ALGERIA, 19‐21 November, 2013 La pisciculture dans le bassin du Congo : passé, présent et futur Jean-Claude MICHA Unité de Recherche en Biologie Evolutive et Environnementale (URBE) Département de Biologie, Faculté de Sciences, Université de Namur (UN, Belgique E-mail : [email protected] Résumé La technique de la pisciculture a été introduite en Afrique subsaharienne en 1946 à Lubumbashi (RD Congo) aux étangs Heenen du zoo et à la station de la Kipoko avec 2 espèces de tilapia (Oreochromis macrochir Blgr and Tilapia rendalli Blgr) du lac Moëro. Les bons résultats constatés par l’administration coloniale furent rapidement étendus à l’ensemble du territoire ainsi qu’aux pays voisins (Congo, Rwanda, Burundi puis finalement à toute l’Afrique). Mais le modèle était basé sur la pisciculture de subsistance visant à nourrir les familles des producteurs sans chercher à la développer comme une activité économique rentable, capable de générer des revenus appréciables. Après l’indépendance, sans appui du secteur public, le secteur s’est totalement effondré et la production piscicole a chuté totalement. Actuellement, le secteur de la pisciculture est totalement sinistré dans le bassin du Congo. La production extensive en milieu rural est insignifiante vu les mauvaises pratiques (pas de fertilisation des eaux, souche de tilapia dégénérée, pas d’alimentation des poissons, etc.). Les piscicultures semi-intensives et intensives ne sont pas développées à l’exception de quelques initiatives privées. Les raisons principales en sont : politiques de développement inappropriées, absence de stratégie et de plans de développement du soussecteur. De plus, les multiples projets d’appui (bilatéral, multilatéral, ONG, etc.) se sont toujours basés sur le modèle initial de la subsistance. Ces projets, sans stratégie post projet, n'ont pas cherché à développer d’entité rentable capable de générer des revenus importants et de créer des emplois rémunérés. Enfin, l'absence d'industries d'aliments pour poissons, l'accès difficile au crédit, l'absence et/ou l'insuffisance d’alevins de qualité, le manque de personnel qualifié et le manque de maîtrise des technologies de production n’ont pas permis au secteur de se développer comme dans les autres continents où la révolution bleue fait merveille. L’avenir pourrait être radieux car chaque pays du bassin du Congo vient d’établir, avec l’aide du Programme ACP FISH II et/ou de la FAO, une politique nationale de la pêche et de l’aquaculture ainsi qu’une stratégie nationale de l’aquaculture avec des plans d’action précis, le tout approuvé par leurs assemblées nationales et leurs gouvernements. Il reste maintenant à relever ce défi et à supprimer les obstacles au développement de l’aquaculture. En tout cas, la Stratégie fournit aux décideurs et aux agents de développement les principes fondamentaux qui devraient guider l'élaboration et la mise en œuvre de programmes de développement durable du secteur. En d'autres termes, il fournit un cadre opérationnel dans lequel tout plan de développement de l'aquaculture sera élaboré. En conclusion, à ce stade, tous les éléments sont en place pour développer une aquaculture durable et rentable dans le bassin du Congo mais il faudra les utiliser correctement. Mots clefs: pisciculture, bassin du Congo, Plan national de développement de l’aquaculture, RD Congo, Congo. Abstract The fish culture has been recently introduced in Africa and begun in 1946 at Lubumbashi, RD Congo (Heenen ponds and Kipoko station) with 2 tilapia species from Moëro lake (Oreochromis macrochir Blgr and Tilapia rendalli Blgr). The good results enjoyed by the colonial administration were quickly extended to 85 USTHB‐FBSS‐4th Internattional Congresss of the Popuulations & An nimal Communities “Dynam mics & Biodive ersity of the teerrestrial & aq quatic Ecosysstems""CIPCA A4"TAGHIT (Be echar) – ALGE ERIA, 19‐21 N ovember, 201 13 the whole ccountry and in the neighboring counntries : R Co ongo, Rwand da, Burundi aand finally to t all Africa. But the model was to support s selff food produuction at community levvel. After inddependance, without thee public support, the sectoor crashed to otally and thee fish culturee production gone down totally. Currently, tthe fish farm ming sector in i Congo Baasin (10 coun ntries) is damaged. Exteensive fish production inn rural area iis insignificaant due to mismanageme m ent of ponds (no ferilizattion, degenerrate strain of o tilapia, noo feeding, etcc.). Semi-intensive and intensive fish pproduction systems sy are not n yet develooped by any fish farmerss (only a few w exceptions as BTC Fissh culture pproject in Ka atanga). Thee main reasoons are : in nappropriatee developmennt policies and a lack of strategies aand developm ment plans of the sub-ssector. Moreover, thesee multiple annd uncoordinnated intervventions (bilaateral, multilateral coop peration, maany and varrious NGOss based on ddonations) have h all folllowed approoaches prom moting subsisstence aquacculture. Theese projects, without an exit strateggy, have not tried to ddevelop it as a profitab ble businesss capable off generatingg significant rrevenues andd competitivee finance theemselves and d create welll-paying jobss. With thesee constraintss are the lackk of fish feedd industries, difficult d acceess to capita al investment and the lackk and / or in nadequacy off quality seedd, lack of quaalified staff and a lack of coontrol of pro oduction tech hnologies. The future ccould be bettter as each country c of thhe Congo Basin has deveeloped, with tthe help of ACP A FISH III and or FAO O, a nationaal policy on fisheries f andd aquaculture approved d by their goovernments and a nationall assemblies. There is now w a strong position, p a forrmal convicttion to develop aquacultuure in the co ountry with a clear directtion to solvee the problem m of food fissh at the technical, socia al and econoomic level. On O the otherr hand, each country alsso made, wiith the assisstance of FA AO and ACP P FISH II, a National Aquaculturee Developmennt Strategy and a an Actio on Plan in oorder to add dress this ch hallenge andd to try to reemove otherr barriers to this sub-secctor developm ment. The Sttrategy provvides policy makers and developmen nt agents thee fundamentaal principles that should guide the deevelopment and a implemeentation of pprograms forr sustainablee developmennt of the seector. In oth her words, it provides an operational framew work within which anyy developmennt plan for aqquaculture will w be develop oped. In conclusioon, at this stage, s all thee instrumentss are now in n place to develop d a susstainable an nd profitablee aquaculturee in Congo basin, b based on two key sspecies of the world aqua aculture whiich are Africcan endemic, but it will taake them corrrectly in app plication. Keywordss: fish cultuure, Congo Basin, Naational Aqu uaculture Developmentt Strategy and Actionn Plan, RD C Congo, R Coongo. 1. Inttroduction Figure 1: L Le bassin duu Congo et ses s superficiies respectiv ves dans ses 10 pays d’oorigine (d’ap près CICOS,, 2003) Le bassin hhydrologiquue du Cong go, deuxièm me au mondee après l’Am mazone, coouvre une su uperficie dee 3.822.000 km² (CICO OS, 2.003) partagée p enttre 10 pays : Angola (8 8 %), Burunndi (0,2 %),, Camerounn ( %), R République Centrafriccaine (RCA A, 11 %), Républiquee (2 %), Coongo (7 %)), Gabon (0,04 démocratiqque du Conggo (RDC, 62 6 %), Rwannda (0,2 %)), Tanzanie (4 %) et Zaambie (5 %)). Avec unee épine dorsale d’une loongueur de 4.700 km, le fleuve Congo C au déébit moyen à Kinshasaa de 41.0000 86 USTHB‐FBS‐4th International Congress of the Populations & Animal Communities “Dynamics & Biodiversity of the terrestrial & aquatic Ecosystems""CIPCA4"TAGHIT (Bechar) – ALGERIA, 19‐21 November, 2013 m³/sec est approvisionné par de nombreux affluents dont les principaux, Ubangui et Sangha (nord de l’équateur) et Kasai (sud équateur) disposent de très bonnes ressources en eau favorables au développement d’une pisciculture durable quoique soumises depuis 1972 à une certaine onde de sahélisation et de kalaharisation respectivement au nord et au sud du bassin (CICOS, 2003). Le couvert forestier y est encore important (1,6 millions de km² = 46 %) et principalement localisé en RD Congo où 10 % de sa forêt est inondable avec un marnage relativement limité. A la différence de l’Asie qui a vu naître cette activité en Chine où les fermiers pisciculteurs l’ont développée de façon durable depuis près de 3 millénaires, la pisciculture a été introduite en Afrique subsaharienne (1930 selon certaines sources mais réellement vers 1946 dans la région de Lubumbashi en RDC) par les administrations coloniales comme technique de subsistance alimentaire avec un certain succès qui périclita toutefois après les périodes d’indépendance. Etant donné, l’immensité du bassin versant du fleuve Congo partagée entre dix pays, il serait trop long de faire l’état de la pisciculture dans chaque pays, on se limitera à préciser passé, présent et futur de cette activité en République Démocratique du Congo (RDC) qui représente la plus grande surface de ce bassin versant (64 %). On terminera toutefois en faisant le point succinctement sur l’état actuel de la pisciculture dans les 9 autres pays avant de conclure. 2. République Démocratique du Congo (RDC, Kinshasa) En RD Congo, la pisciculture, bien que d’introduction récente, a connu une évolution assez chaotique. 2.1.Passé On peut dire que la pisciculture a vu le jour en Afrique subsaharienne en RD Congo juste après la seconde guerre mondiale (1.946) et c’est de la région de Lubumbashi (étangs Heenen puis station de la Kipoko) que les autorités coloniales belges ont domestiqué deux tilapias (Tilapia (Oreochromis) macrochir Blgr) et Tilapia rendalli Blgr) dont l’élevage a été vulgarisé et diffusé à l’ensemble du pays. Les résultats spectaculaires ont rapidement intéressé les pays avoisinants du bassin versant où la technique s’est également développée rapidement avec comme objectif principal de résoudre les problèmes d’approvisionnement en poissons des populations autochtones. Après une courte période d’essai, suit une rapide expansion du modèle de pisciculture familiale. Vers 1960 la RD Congo totalise 122.000 étangs couvrant une superficie de 4.000 ha appartenant à 15.000 pisciculteurs (Micha, 1.9 74a). L’espèce principale cultivée est Tilapia (Oreochromis) nilotica à meilleure performance. Le développement est basé sur la création de 25 centres d’alevinage principaux (CAP) avec quelques centres secondaires répartis à travers le pays et un très important service de vulgarisation présent dans chaque province. Après 1960 (période post indépendance), la pisciculture décline partout, déclin considéré par certains auteurs comme un échec retentissant. Quelques années plus tard, la réorganisation du pays conduit le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage à signer des accords de coopération (MINAGRI, 2008a) avec diverses organisations bilatérales et multilatérales pour des projets de relance de la pisciculture (1970-1990). Ainsi, à titre d’exemple, la coopération bilatérale française appuie la création d’un Centre de Commercialisation de produits maraîchers et fruits (CECOMAF) principalement dans la zone de Kinshasa, la coopération américaine (US Agency for International Development, USAID) via le Corps de la Paix développe le projet de pisciculture familiale à travers tout le pays, la coopération bilatérale belge via son Agence Générale de Coopération au Développement (AGCD) développe également un projet de pisciculture familiale dans les régions de Kinshasa, du Bandundu et du Bas Congo, etc. Ces projets d’assistance, parfois concurrentiels, vise un objectif commun : développer la pisciculture familiale en zone rurale et périurbaine. Tous ces projets furent abandonnés en 1990, après l’arrêt de toute coopération résultant des événements politiques (embargo). Le calme revenu, le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage (MINAGRI), à travers son Service National d’Aquaculture (SENAQUA), reçoit en 1.997 appui et matériel du PPTE (Pays Pauvres Très Endettés), sous le nom de « Programme de redéploiement du secteur aquaculture en RD Congo ». La stratégie de ce programme (MINAGRI, 2008b) est basée sur 6 composantes : 87 USTHB‐FBS‐4th International Congress of the Populations & Animal Communities “Dynamics & Biodiversity of the terrestrial & aquatic Ecosystems""CIPCA4"TAGHIT (Bechar) – ALGERIA, 19‐21 November, 2013 Distribution de matériels et mise en place de divers équipements Renforcement des capacités humaines via des séminaires et des cours de recyclage en pisciculture Réhabilitation de quelques centres d’alevinage principaux (CAP : Ngandajika, Kasangulu, etc.) Appui aux pisciculteurs pour la conception, la construction et/ou la réhabilitation et la gestion de leurs piscicultures Promotion de la pisciculture semi-intensive en zones péri-urbaines. Pendant cette période, le MINAGRI avec l’appui de la FAO réactualise le Plan Directeur de l’Aquaculture qui avait été préparé en 1.993 et qui n’avait, évidemment, connu aucun développement. Les résultats de toutes ces actions de relance de la pisciculture sont désastreux. Le constat sur le terrain indique : mauvaise construction des étangs (normes techniques de construction des digues et assiettes non respectées, systèmes de vidange inappropriés, assiettes des étangs pleines de souches et de troncs, etc...), mauvaise gestion des étangs piscicoles (souches dégénérées des espèces cultivées, densités et techniques de mise en charge inappropriées, techniques de vidange inappropriées...), manque de provenderies spécialisées dans la fabrication des aliments piscicoles, indisponibilité d’alevins en quantité et en qualité certifiée, encadrement technique insuffisant et inefficace. Les causes de cette situation désastreuse (Micha, 1974a , MINAGRI, 2008a) en sont multiples : - situation socio-politique pour le moins instable, voire dangereuse et hostile, - multiples initiatives de projets dans le domaine sans définition précise d’objectifs à atteindre et de stratégie de sortie de projets, - perception que l’aquaculture est une spéculation d’appoint pour la consommation alimentaire (pisciculture de subsistance), - absence de réglementation pour le sous-secteur de l’aquaculture - absence de prise de position politique et donc d’appui politique en faveur du sous-secteur - absence de stratégie et de plan de développement du sous-secteur. En d’autres termes, tous ces projets n’étaient ni préparés, ni perçus pour développer une activité rentable génératrice de revenus significatifs et créateurs d’emplois rémunérateurs. 2.2.Présent Actuellement la pisciculture est quasi abandonnée dans toutes les provinces et sa production est insignifiante malgré une forte demande de poissons de consommation (importation de plus de 100.000 t/an de chinchard). Une petite exception dans la province du Katanga (Figure 2) qui bénéficie d’un appui de la Coopération Technique Belge (CTB) pour le Projet de Développement (formation et vulgarisation) de la Pêche Artisanale et de l’Aquaculture (Prodepaak, 2008-2013). Les principaux résultats de Prodepaak sont : - réhabilitation partielle (Photo 1) de la station de la Kipoko (47/208 étangs), - renouvellement et développement de l’intérêt pour la pisciculture avec 366 étangs couvrant une surface de 2.161 ares, remis en état de production durable (moyenne de 4 t/ha/an) selon des critères techniques standards, - fertilisation des étangs (déjections volailles, porcs, chèvres, vaches) et/ou alimentation (drèche, son de riz, granulés flottants en provenance de Zambie) des poissons réorganisées, - formation adéquate de techniciens en pisciculture (> 20 formations de 30 jours pour 20 à 30 personnes), spécialement en construction d’étangs selon les normes et en reproduction artificielle du poisson chat africain (Clarias gariepinus), - formation de 16 gestionnaires encadreurs (cadres nationaux d’état et privés) en pisciculture en 16 mois ou plus (construction, approvisionnement en eau, mise en charge, fertilisation et/ou alimentation, agro-pisciculture, production et vente d’alevins de qualité certifiée, récolte et vente de poissons de consommation, organisation d’une filière de l’eau à la bouche), 88 USTHB‐FBSS‐4th Internattional Congresss of the Popuulations & An nimal Communities “Dynam mics & Biodive ersity of the teerrestrial & aq quatic Ecosysstems""CIPCA A4"TAGHIT (Be echar) – ALGE ERIA, 19‐21 N ovember, 201 13 - faciilités pour le l contrôle de d l’eau intéégrant la pissciculture avec a le maraaîchage (lég gumes) et lee petit élevagge (porcs, volailles, v ..).. Figure 2: Z Zones d’actioon du projet belgo-congol b lais de D Développemeent de la Pêch he Artisanalee et de l’A Aquaculturee (Prodepaak, 2008-2013)) Photo 1: Vue aériennne de la staation piscicole de la Kipoko o, Katanga (photo J.--P. Marquet, 2010) Mais tout ccela est encoore peu de choses c par rrapport à l’aattente d’encadrement dde plus de 20.000 2 pisciculteuurs katangais. Que dire alors du reeste du payss ? En ce qui concerne lee secteur prrivé, les enttrepreneurs de la région de Kinshhasa (une dizaine) souss l’impulsionn des consuultants du Centre C pourr le Dévelo oppement dee l’entreprisse (CDE, UE) U se sontt constitués en Groupeement Agro o-Piscicole de Kinshassa (GAPK, 2010) en vue d’échaanger leurss expériencees, d’amélioorer leurs pratiques p eet de perforrmer leurs productionns et ventes d’alevinss comme de poissons coonsommables. A signaller égalemeent qu’un en ntrepreneur prépare l’im mplantationn d’une ferm me à Kinshasa et périph hérie (Kimppoko) pour produire p en semi-intenssif (étangs) et intensifss (bacs en bbéton) à teerme 3.000 0 t/an avecc implantattion égalem ment d’une usine de productionn d’aliments granulés exxtrudés flotttants. o a reçu enn 2012, suite à sa demande, le cooncours du programme p e Sur le plann public, laa RD Congo Afrique Caaraïbes Paciifique de l’U Union Euroopéenne AC CP FISH II (UE) ( qui a aappuyé le Ministère M dee l’Agricultuure et de l’E Elevage (M MINAGRI) ppour préparrer une Poliitique Natioonale pour la Pêche ett l’Aquacultture. Ce doccument de politique p naationale en RD Congo o (MINAGR RI, 2012) a été soumiss début 20133 au Parlem ment qui l’a discuté d et ill est en voiee d’approbaation. Parallèèlement, le MINAGRII a reçu l’apppui de la FAO pour prréparer unee nouvelle lo oi : « Code de pêche eet d’aquacullture en RD D Congo », aadopté par le l gouverneement, débuut 2013 et discuté d par le Parlemennt en 2013. De plus, laa FAO a apppuyé le MIN NAGRI pou ur préparerr le dévelop ppement straatégique duurable de l’aaquaculturee en RD Congo. Enfiin, la FAO O toujours a appuyé le MINA AGRI pour préparer le l Plan dee Développeement de l’A Aquaculturee 2010-20155. 89 USTHB‐FBSS‐4th Internattional Congresss of the Popuulations & An nimal Communities “Dynam mics & Biodive ersity of the teerrestrial & aq quatic Ecosysstems""CIPCA A4"TAGHIT (Be echar) – ALGE ERIA, 19‐21 N ovember, 201 13 La stratégiie de Dévelooppement Durable D de ll’Aquacultu ure (MINAG GRI, 2008a)) est partiee intégrante,, de la Politiique Nationnale de la Pêche et de ll’Aquacultu ure en RD Congo C (cadrre favorablee),basée surr 3 axes fonddamentaux qui sont : - amééliorer l’effficacité des systèmess de produ uction : acccessibilité aux intrantts (alevins,, aliments, ccapital, etc.)), - amééliorer les services s : vulgarisation v n, formation de toutess les partiess prenantes,, recherche,, appui pourr la commerrcialisation (filière), - amééliorer la geestion du do omaine : proofessionnaliisation, application de lla nouvelle loi, sectionn aquaculture (application de la rég glementationn, …), etc. Le plan d’A Action (MIN NAGRI, 20 008b) pour ll’Aquacultu ure (2010-20 015) fixe dees objectifs précis et laa façon de lees atteindre en : - préécisant les espèces cib bles : tilappia (Oreoch hromis nilo oticus) et ppoisson chat (Clariass garriepinus), - fixaant la quanttité de poisssons à produuire : 150.00 00 t en 2015 5 en: étanggs en terre : 3.200 ha; cages: 24.0000 m³ pourr tilapia et 3.000 3 m³ poour poisson n chat; bacs en béton : 15.000 m³ pour p tilapiaa et 4.000 m m³ pour clariaas; - nom mbre de pissciculteurs : 4.000 en ttilapia et 60 00 en clariaas, amélioran ant les reven nus annuelss de 316 à 5.5880 US$; prrécisant less besoins : 580 agents vulgarisaateurs, 430.000 tonness d’aaliments - fixaant la consoommation de poisson soouhaitable à 7,6 au lieu des 5,8 kgg/hbt/an acttuels. A cette fiin, le Servvice Nation nal d’Aquacculture a été é réorgan nisé avec 5 divisions : Divisionn Administraation, Divission Vulgarrisation, Divvision Suivi et Evaluattion, Divisiion Financees, Divisionn Technique et Divisionn Développeement Aquaaculture. So on mandat a été préciséé et est d’au ugmenter laa productionn aquacole, diversifier les techniquues de prod duction (de l’extensif à l’intensif), évaluer ett valoriser les ressourcces physiqu ues (vallées , rivières, lacs, l …), promouvoir p le dévelop ppement dee l’aquacultuure, concevvoir et adaapter la pollitique du domaine de d l’aquacuulture, prom mouvoir less recherchess appliquéess : domesticcation de noouvelles esp pèces, rentabilité des syystèmes de productionn et supervisser les piscicculteurs pou ur améliorerr leurs perfo ormances. Le coût dee ce plan d’’action de 5 ans est évvalué à 106 6 millions US, U reste à voir qui vaa mettre less moyens néécessaires à sa réalisatio on. En concluusion, le coontexte institutionnel parait enfiin bon mais il resterra à voir le l véritablee développem ment de l’aqquaculture et e la bonne mise en praatique des documents pproduits. 2.3.Futur ulture connaaît un véritaable « big bang b » (Miccha, 2006) : en 2.013,, Partout danns le mondde, l’aquacu presque unn poisson sur s deux consommés dans le monde m proviient de l’éllevage étan nt donné laa stabilité vooire la chutee des captu ures mondiaales depuis 1.990 (FAO O, 2012). Poour la prem mière fois laa productionn mondiale de d poissons de piscicullture a attein nt et même dépassé cellle du bœuf (Fig. 3). F Figure 3: Evvolution des productions p annuelles mo ondiales de bœuf b et poissson d’élevag ge 90 USTHB‐FBSS‐4th Internattional Congresss of the Popuulations & An nimal Communities “Dynam mics & Biodive ersity of the teerrestrial & aq quatic Ecosysstems""CIPCA A4"TAGHIT (Be echar) – ALGE ERIA, 19‐21 N ovember, 201 13 Ceci est ddû en partiee aux changements dee régime allimentaire vers v une allimentation plus sainee (acides graas polyinsaaturés) et pour p un meeilleur bien n être des personnes âgées (con nsommationn moyenne aannuelle de poissons : 17,8 kg/ppersonne/an n au niveau u mondial, 25 kg/personne/an enn Europe) m mais aussi au a fait quee l’élevage de poisson ns pour produire des protéines animales à destinationn de l’homm me est bien plus p efficacce et moins coûteux que toute autrre spéculatio on avec dess animaux à sang chauud (volaillees, ovins, bbovins, porrcins). Les raisons claassiques en n sont bienn connues : lle poisson, poïkilotherme, ne maiintient pas une u tempéraature constaante élevée,, le poissonn de densité proche de celle c de l’eaau possède uun squelettee peu conséq quent (maxiimum 4 % du d poids duu corps conttre 20 % pour p certain ns mammifèères), le po oisson excréétant de l’aammoniaqu ue convertitt mieux les pprotéines coonsommées. Il en résullte que : - Le gain de poiids par gram mme d’alim ments consom mmés est de d 0,13 chezz le bœuf, 0,48 0 chez lee poulet de cchair et de 0,84 0 chez le poisson ch at, - Le gain de prrotéines parr unités d’éénergie consommée esst de 6 chezz le bœuf, 23 chez lee poulet et 47 chez le pooisson chat, - Le poisson d’élevage estt le meilleuur convertissseur d’alim ments compposés (farin ne, granuléss extrudés fllottants) en aliments co onsommabl es par l’hom mme (1,5 kg k d’alimentts 1 kg de d poissonss frais). Beaucoup de pays afriicains ont mis m du tempps à compren ndre la néceessité de dév évelopper l’aaquaculturee (Percy et Hishamundda, 2001) mais m depuiss quelques années, le Nigeria, l ’Egypte, l’Uganda, laa Zambie et tout récemm ment le Ghaana ont des productions conséquen ntes qui ne ffont que s’aamplifier. Ill va donc faalloir que laa RD Congo o comme le s autres pay ys du bassin n versant C Congo embo oitent le pass car il n’y a plus d’autrres choix vu u la surexplloitation géénéralisée dee quasi touss les stocks naturels enn eaux doucees, saumâtrees et marinees. Figgure 4: Oreocchromis niloticus (photo)) et sa distrib bution origin nelle en Afriqque (ligne no oire) Dans l’imm médiat et inndépendamm ment de tout ute recherche, la RD Co ongo devraiit développeer l’élevagee d’une des meilleures espèces mondiales m poour l’aquacculture, élev vage bien cconnu et parfaitementt maîtrisé dee façon durrable (Mich ha et alii, 19975 ; Kesteemont et aliii, 1989, Laazard, 2007) , à savoirr Oreochrom mis niloticuus, espèce endémique e de l’Afriqu ue (Figure 4), 4 introduiite et produ uite dans lee monde enttier (producction mondiale en 20112 : 3,4 milllions de to onnes au prrix de ventee, sortie dee pisciculture, de 1-2 US U $/kg). Po our ce fairee, la RD Co ongo devraitt tout d’aboord se doterr de bonness souches dee O. niloticcus génétiqu uement am méliorées et donc à cro oissance rappide. La so ouche GIFT T (« Geneticaally Improvved Farmed d Fish ») m mise au po oint vers 19 987 par W World Fish Center auxx Philippiness et qui est utilisée à trravers toutee l’Asie (11 pays) a étéé introduitee en Amériq que centralee (Costa Ricca) et latinne (Brésil) et plus réccemment en n Afrique (Zimbabwe ( e, Zambie) malgré less réticences de scientifiques vu les risques de pollution génétique g dees souches aautochtoness africaines.. Pour éviterr ce problème, il vaud drait toutefoois mieux utiliser u de nouvelles n soouches sélectionnées à 91 USTHB‐FBSS‐4th Internattional Congresss of the Popuulations & An nimal Communities “Dynam mics & Biodive ersity of the teerrestrial & aq quatic Ecosysstems""CIPCA A4"TAGHIT (Be echar) – ALGE ERIA, 19‐21 N ovember, 201 13 partir de diiverses soucches localess telle que l a souche SO ON (« Sourrce of the N Nile ») mise au point enn Uganda selon un schééma similairre à GIFT, à partir de 3 populations de O. nililoticus, issu ues des lacss Victoria, K Kyoga et Albert et adaaptée aux alltitudes mo oyennes (~1000 m) sanns hiver maarqué (com.. pers : D. D Desprez). A noter que le Rwanda ddans le cadrre d’un projjet BAD a m multiplié deeux souchess naturelles provenant des lac Allbert et Vicctoria qui ont o été disttribuées enn milieu rurral mais lee « Rwanda Agriculturaal Board» (RAB) prévvoit de comm mencer en 2014 un prrogramme de d sélectionn génétique selon GIFT T à la statio on de Kigeembe (1791 m d’altitu ude). Pour lles hautes altitudes, a laa souche O. niloticus manzala m de Stirling pouurrait donner de bons résultats, m mais cela néécessite dess vérificationns expérimeentales et reequière dess équipemen nts adéquats ainsi qu’uune gestion n rigoureusee des géniteuurs sans quuoi on perd vite le bénnéfice de laa sélection. Pour la pissciculture de d plaine, ill vaudrait m mieux utiliser une souche de bassse altitude telle que la lignée « nniloticus Akosombo A » tentée au G Ghana maiss qui a (com m. pers. J. M Magnée) maalheureusem ment une aggressivité élevée et unee croissance encore rellativement faible (4 gg/j) et limittée (plafond d courbe dde croissancce : 350 g)) indiquant que le prootocole GIF FT ne condduit pas au utomatiquem ment à un succès. Cees quelquess données noon exhaustiives indiqueent qu’il seerait quand même souh haitable de développerr un réseauu régional quui rationalisse les recherrches et leuurs applicatiions au niveeau du basssin versant. En tous less cas, à partiir d’une bonnne souche sélectionnéée, il faut ab bsolument passer p à l’éllevage mon nosexe mâlee à partir d’aalevins de même m âge et e de qualitéé certifiée provenant p éventuellem é ment pour dees quantitéss limitées d’’un sexage manuel ou d’une inveersion de sexe par méth hyltestostérrone (alimen nts imbibéss de méthylttestostéronee pendant les l 4 prem mières semaiines de viee des alevinns, Kestem mont et alii,, 1.989). L’essentiel de d la production de tiilapia dans le monde se fait acttuellement selon cettee inversion ddu sexe maais est de pllus en plus contestée vu v les résidu us de méthyyltestostéro one décelés,, bien qu’enn très faiblees concentraations, danss les poisson ns de conso ommation. L L’avenir po ourrait allerr vers la tecchnique supper mâle/psseudofemellle. Cette dernière d tecchnique de contrôle du d sexe (C.. Mélard, D D. Desprez, com. pers.) par maniipulation hormonale h du d système XX/XY comprend c 4 étapes : Inversion ddu sexe des larves indifférenciées par éthynyll-oestradiol qui conduiit à produiree 100 % dee femelles phhénotypiquees dont 50 % XX et 500 % XY, Croisemennt des femelles XY avec des mâless XY qui co onduit à 25 % de femellles XX, 50 % de mâless XY et 25 % de mâles YY, Croisemennt des mâless YY avec femelles X XY et inverssion du sex xe avec éthyynyl-oestrad diol, ce quii donne 50 % de femellles XY et 50 0 % de femeelles YY Croisemennt des mâlees YY aveec femelles YY, ce qui q donne 100 % d’aalevins mâlles pour laa productionn commerciaale garantie sans résiduus hormonau ux. Cette techhnique par inversion//détection ddes génoty ypes sur base b du raapport des sexes dess descendancces est touutefois un facteur f qui limite actu uellement l'amplificati l ion de la technique t à l'échelle inndustrielle (com. pers.: D. Despprez). En efffet, en praatique, il faaut trouver la femellee compatiblee avec le mâle YY qui donnera 1000 % de mââles (com. pers.: p J. Maagnée). A ce propos, ill faut touteffois noter qu’une q entrreprise privvée hollandaaise, Tilaqu ua, forme lles techniciens à cettee 92 USTHB‐FBSS‐4th Internattional Congresss of the Popuulations & An nimal Communities “Dynam mics & Biodive ersity of the teerrestrial & aq quatic Ecosysstems""CIPCA A4"TAGHIT (Be echar) – ALGE ERIA, 19‐21 N ovember, 201 13 pratique innnovante ett leur fourn nit la souchee super mââle YY/pseu udofemelle en routine et avec unn certain succcès bien quue de fortes mortalités ssoient parfo ois encore co onstatées. Une seconnde espèce endémique e à l’Afriquee, le poisson chat africcain, Clariaas gariepinu us Burchelll (Figure 5), qui atteint les recordss mondiaux de biomassse (> 400 kg g/m³ d’eau)) en systèmee intensif ett dont l’élevvage est pouurtant maitriisé depuis lles années 1970 1 (De Kiimpe and M Micha, 1974 4; Ducarme.. Et Micha, 2.003; Micha, 1974b b; Micha, 1 975) avec des producctions consééquentes ho ors Afriquee (Chine, Vietnam, Brésil, etc.) dev vrait être éggalement raapidement produit en R RD Congo vu v les fortess demandes locales en cette c espècee (5 à 10 $/kkg frais). Lees techniques sont relaativement simples maiss il faut maaitriser la reproduction n artificiellee et l’aleviinage (« fin ngerlings » de 10 g), ce qui estt maintenantt fait à une large échelle au Nigerria qui conn nait un fort développem d ment de son élevage enn étangs com mme en piscciculture horrs sol (unitéés de producction intensive de 50 t//an). Figure 5: Poisson chaat africain, Clarias C gariiepinus, disttribution géo ographique ooriginelle, femelle f avecc ovaires mattures (féconddité élevée : 60.000 6 ovulees/kg, femelle (à gauche), mâle (à drooite) A ce propoos, les efforts entrepris, depuis p lus d’une dizaine d d’an nnées notam mment avecc l’appui dee l’Associatiion pour laa Promotion n de l’Educcation et dee la Formattion à l’Etrranger (APE EFE) et duu Centre pouur le Dévelooppement de d l’Entreprrise (CDE, UE) U dans laa région de Kinshasa pour p formerr sur fermess privées des d technicciens capabbles de maaitriser ces techniquees de repro oduction ett d’alevinage, portent enfin leurss fruits. A titre d’exeemple, citon ns la petitee ferme prrivée de S.. Mutambwee à M’Binzaa pigeon (petite écloserrie intensive hors sol), Kinshasa qqui avec son n technicienn F. Kadima formé notaamment à Aquafarm A àT Tihange (Belgique) pro oduit avec 5 ♀ (1-2 kg g) et10 ♂ dee Clarias gaariepinus enn moyenne 850 8 g d’ovuules qui don nnent toujou urs en moyeenne quelqu ues 500.0000 œufs fertillisés dont 360.000 laarves bien vivantes so ortiront pou ur donner 6 semainess plus tardd quelques 180.000 alevvins (fingerllings) de 5 g au prix dee revient de 0,1 US$/piièce et qui sont s venduss au prix de 0,3 US$/pièce. Ce typ pe de producction peut être ê renouveelé tous les 2 mois si les l femelless m avec une u périodee préférable de reposs en juillet//août. Bien n pratiqués,, sont bien nourries mais reproductioon et alevinnage de poiisson chat aafricain son nt bien renttables, ce qqui permet par p ailleurss d’approvissionner de façon f contiinue les prooducteurs spécialisés s dans le groossissementt jusqu’à laa taille marchande de cee poisson trèès apprécié (prix de veente 5 à 10 US$/kg). U 93 USTHB‐FBSS‐4th Internattional Congresss of the Popuulations & An nimal Communities “Dynam mics & Biodive ersity of the teerrestrial & aq quatic Ecosysstems""CIPCA A4"TAGHIT (Be echar) – ALGE ERIA, 19‐21 N ovember, 201 13 Figure 6 : E Ecloserie arttisanale horss sol pour pooisson chat de d S. Mutam mbwe à M’Biinza Pigeon et bac pleinn d’alevins d’’environ 0,5 g. Le choix ddes espèces à cultiver dans d l’imméédiat étant évident, é il reste toutefoois à résoud dre de façonn durable la fertilisationn des étangss et l’alimenntation artifficielle des poissons. PPour la fertiilisation, onn se reférera aux multipples possibillités (Michaa, 1985, Miccha et Symo oens, 1995, Rukera Taabaro et alii,, 2005, 20112) d’agro--pisciculturee (rizi-piscciculture, maraîchage-p m pisciculturee, etc.) et d’élevagess associés : porcs-poisssons, volaillles-poissonns, lapins-p poissons, etc.) qui sonnt déjà pluss ou moinss pratiqués iici et là, en RD Congo o. Mais pouur l’alimenttation artificcielle des ppoissons (Taacon, 2004,, Tacon et aalii, 2009), il y a lieu d’en d bien ccomprendre la nécessitté pour déveelopper la pisciculture p e semi-intensive à inteensive. Cettte dernièree exige dess alimens équilibrés pperformants, granuléss flottants exxtrudés, pouur obtenir des résultats adéquats et rentables car ce postee représentee 50 à 70 % des coûts dde productiion des poisssons d’élevvage. Si la relance pro ogrammée dde l’agriculture en RD D Congo s’eeffectue corrrectement avec transfformation des d produits, la RD C Congo seraa face à unn potentiel éénorrme de sous-produ uits à valori ser et la miise en placee d’une bonnne stratégiie (mélangee adéquat dee sous-produuits locaux) pourrait prrofiter aux systémes s inttensifs de prroduction piscicole. p A ce propos, pour convaaincre tout pisciculteurr congolais de la néessiité d’alimennter judicieu usement less poissons, vvoici un petiit rappel de base. Pour la connstitution du d corps, le poisson coomme tout être ê vivant a besoin dee nutrimentts essentielss qui sont : - Prootides : élabborés notam mment à paartir de 10 acides a amin nés essentieels dont la lysine et laa méthioninee qui sontt souvent déficitairess si on n’y prend pas garde.. Ces prottéines sontt indispensabbles pour élaborer é mu uscles et auutres tissus, enzymes, hormones, h oovules et sperme. Less sources communes dee ces protéin nes sont génnéralement les farines de poisson,, de soja, lees tourteauxx de coton, dd’arachide, de d noix de palme, p drècche de brasserie, etc., - Lip pides (graissses, acidess gras longgs (C18, C20) essentiiels ῳ-3 etῳ ῳ -6) : ind dispensabless pour l’élabboration et le fonctionn nement du c erveau, du système nerrveux, des m membranes cellulaires,, des ovaires, des horm mones, etc. Les sourcees communes de ces lipides sontt les graissees animaless (poissons) et végétalees (soja, co oton, arachiide, etc.). A noter également quue ces lipid des sont less v liiposolubles, transporteuurs indispennsables des vitamines - Vittamines : deux d catégo ories : vitam mines liposo olubles rég gulant le m métabolisme des unitéss structurellees (ex.: vitaamine D et métabolism me osseux) et vitaminees hydrosollubles qui assurent a less transferts dd’énergie, - Min néraux : indispensablles pour ll’élaboration n du squeelette et de diverses fonctions.. Généralem ment on ajooute aux aliiments com mposés un complexe c vitamino-mi v inéral qui répond r auxx besoins des poissons, - Glu ucides ou hydrates h dee carbone : non requis pour la co onstitution du corps mais m utiliséss dans les régimes alim mentaires car c ils sont une source d’énergiee bon marcché à condiition d’êtree digestibless (ex : amidoon). Les hyd drates de caarbone non digestibles sont tout sim implement excrétés. e Ilss 94 USTHB‐FBS‐4th International Congress of the Populations & Animal Communities “Dynamics & Biodiversity of the terrestrial & aquatic Ecosystems""CIPCA4"TAGHIT (Bechar) – ALGERIA, 19‐21 November, 2013 sont toutefois indispensables pour produire des granulés flottants (expansion de l’amidon pendant l’extrusion). Les sources communes sont : son de blé, son de riz, son de maïs, farine de manioc, etc. A noter que pour se développer et se déplacer le poisson a toujours besoin d’énergie mais qui peut provenir des protides, des lipides et/ou des glucides. Pour bien alimenter les poissons, l’équation à résoudre est assez simple : il faut passer des besoins nutritionnels à la formulation d’aliments. Pour tilapia, O. niloticus, et poisson chat africain, C. gariepinus, les besoins nutritionnels sont bien connus et peuvent être satisfaits par diverses combinaisons de sous-produits alimentaires disponibles. On se rappellera toutefois qu’il n’y a pas d’ingrédients alimentaires simples qui contiennent tous les nutriments nécessaires pour un aliment équilibré. Le grand défi sera donc de : - formuler des aliments les moins coûteux rencontrant les exigences nutritives avec la combinaison la plus économique possible de sous-produits localement disponibles (ceux-ci changent constamment), - rendre les programmes efficaces en vérifiant la qualité des sous –produits disponibles (attention à la digestibilité de chaque ingrédient), - développer une recherche appliquée visant un aliment de qualité tout en vérifiant sa performance sur la croissance du poisson et sur la rentabilité économique de la production, - promouvoir une approche interactive entre pisciculteurs, chercheurs et producteurs d’aliments. Parmi les contraintes de plus en plus soulevées contre le développement de la pisciculture, mais plutôt contre celle qui est mal partie, à savoir l’élevage de grands prédateurs en fin de chaîne trophique (saumons, thons, capitaines, bar, dorade, etc.), il faut citer l’utilisation de farine de poissons sauvages pour nourrir ces poissons d’élevage, ce qui rendra cette pratique non durable (2,5 kg de poisson sauvage pour produire 1 kg de saumon). Ce n’est pas le cas pour la pisciculture de tilapia, même de poisson chat qui sont plutôt en bas de la chaîne alimentaire des écosystèmes aquatiques. Ceux-ci se contentent d’un taux de protéines relativement faibles (28 % pour tilapia, 32 % pour clarias) qui peuvent provenir principalement de protéines végétales évitant d’utiliser des farines de poissons (Tab. 1). Ainsi, l’avenir de la pisciculture ne fait pas de doute mais elle doit se développer de façon responsable et durable. Tableau 1: Composition de granulés extrudés flottants à 32 % de protéines pour poisson chat avec et sans farine de poissons (modifié d’après Li et alii, 2.003) Aliment avec farine de poisson Aliment sans farine de poisson Ingrédients Pourcentages Ingrédients Pourcentages Tourteau de soja 35 Tourteau de soja 34,6 Tourteau de coton 10 Tourteau de coton 12 Farine de poissons 4 Farine de poissons 0 Déchets viande, os, sang 4 Déchets viande, os, sang 8,0 Maïs 30 Maïs 30,3 Son de blé 15 Son de blé 15 Graisses 1,5 Graisses 1,5 Complexe vitamino-minéral Inclus Complexe vitamino-minéral Inclus Par ailleurs, la pisciculture intensive implique de fournir aux poissons des aliments au format adapté à la dimension de leur bouche qui augmente sans cesse du stade larve en passant par le stade alevin puis commercial. Il faut donc techniquement produire des farines et granulés de dimensions adaptées aux différents stades d’élevage (Figure 7). 95 USTHB‐FBSS‐4th Internattional Congresss of the Popuulations & An nimal Communities “Dynam mics & Biodive ersity of the teerrestrial & aq quatic Ecosysstems""CIPCA A4"TAGHIT (Be echar) – ALGE ERIA, 19‐21 N ovember, 201 13 Figure 7: D Différents forrmats de farin nes et granullés pour nourrrir les poisssons à difféérents stades d’élevage Vu la bioddiversité exttraordinairee des poissoons en Afriq que, il y a évidemment é nt encore beaucoup dee possibilitéss de recherche non seulement s ppour la do omestication n de nouveelles espècces pour laa pisciculture d’eau douuce (Schilbeeidae, Paracchannidae, Mochocidaae, Distichoodontidae, etc.) commee d’eaux maarines (Haaemulidae, Carangidaee, Polynem midae, etc.)) ainsi quee pour less crustacéss (Palaemonnidae) et moollusques mais m à quoi bbon domestiquer de no ouvelles esppèces si c’eest pour less laisser culttiver sur d’aautres contiinents..A l’ évidence il faut d’urgeence comm mencer par produire, p enn Afrique et dans le bassin du Cong go, ces 2 prremières esp pèces pharess : tilapia ett poisson ch hat. Enfin, parm mi les persppectives con ncrètes imm médiates le Ministère M de l’Agricultture (MINA AGRI) de laa RD Congoo va pouvooir compter sur l’appuui de la Co oopération Technique T B Belge (CTB B) pour unn nouveau pprojet de reelance de la l piscicultuure en com mplément dee l’agricultuure dans lee Bandunduu (2013-20177), districtss du Kwilu et du Kwaango ainsi que q sur celu ui de l’APE EFE (2014--2016) pourr l’appui à laa piscicultuure extensive (familialee) et essai de d piscicultu ure semi-inttensive (tilaapia/clarias)) dans le disttrict du Bass-Fleuve, Prrovince du B Bas-Congo. 3. Au utres pays dans d le basssin du Conggo Voyons m maintenant, de d façon trèès succinctee, l’état de la piscicultture dans lees 9 autres pays de cee vaste bassiin versant duu Congo. Angola Le développpement de l’aquacultu ure en Angoola (FAO, 2013 2 ; FAO,, 2.013a) esst une stratégie adoptéee par le Gouuvernement pour lutter contre la paauvreté. L’IInstitut Natiional de Reccherche surr les Pêchess et avec l’Innstitut des Pêches P Artiisanales évaaluent depu uis 2004 les potentialitéés mais l’acctivité restee embryonnaaire et focaalisé sur la petite p pisci culture ruraale en eaux x douces avvec les espèèces nativess dans quelqques provincces bien quee quelques eentreprises commerciaales privées voient le jo our (Rivièree Kifangonddo et Rivièree Kwanza) avec a l’appuui du Brésil.. Il est possiible qu’avecc l’appui du u Brésil à laa Direction dde l’aquacullture, cette activité a se ddévelopperaa sous peu. Burundi ure extensivve basée surr la distribu ution d’aleviins (FAO, 2013; 2 FAO,, Introduite vvers 1950, la piscicultu 2.013b) à ppartir de 2 stations d’éétat (Karusii et Isale) a connu un développem d ment erratiqu ue aux gréss de projets successifs (Administra ( ation coloniaale, AIDR belge, b PNU UD, USAID,, BAD). La productionn aurait atteeint, à son apogée, 120 1 t/an dee tilapia (O Oreochromis niloticuss), assurée par 2.0000 pisciculteuurs (FAO, 2013b) exploitant 22.500 étan ngs de pettites superfficies (totaal 60 ha).. Actuellemeent, l’activiité n’est qu uasi plus prratiquée et la productiion est insiggnifiante bien que less potentialitéés restent élevées pour p une aagro-piscicu ulture intég grée (rizi-ppisciculturee, élevagess associés : vvolailles-pooissons, porccs-poissons , lapins-poissons). Cameroun n Introduite égalementt après la seconde guerre mo ondiale parr l’Adminisstration co oloniale, laa u développement certaain atteignan nt, à son apogée, plus dde 40.000 pisciculteurss pisciculture a connu un (FAO, 2013 ; FAO, 2..013c) prod duisant près de 5.000 t/aan de tilapiaa (Oreochrooms niloticu us), poissonn chat (Clarrias gariepinnus), carpe (Cyprinus carpio) et Heterotis niloticus. n A Actuellemen nt, l’activitéé 96 USTHB‐FBS‐4th International Congress of the Populations & Animal Communities “Dynamics & Biodiversity of the terrestrial & aquatic Ecosystems""CIPCA4"TAGHIT (Bechar) – ALGERIA, 19‐21 November, 2013 reste très marginale et a du mal à connaître un véritable développement. Toutefois, le récent cadre stratégique pour un développement durable de l’aquaculture précisant les rôles respectifs du gouvernement, du secteur privé et des producteurs prévoit de valoriser le grand potentiel de l’aquaculture en eaux douces comme en eaux saumâtres (crevettes à Kribi) et marines, via la mise au point de systèmes de production performants, l’accessibilité aux intrants, la formation, la recherche, la vulgarisation, etc. République du Congo (Brazza) La pisciculture au Congo (FAO, 2013d) a également démarré vers les années 1950 avec le Centre Technique Forestier Tropical (CTFT) créant 8.400 étangs produisant 1 à 2 t/ha/an de tilapia. De 1.968 à 1.991, les projets régionaux PNUD/FAO puis Banque Mondiale (BM) ont appuyé la recherche, formation et vulgarisation de la pisciculture de tilapia (Oreochromis niloticus) et poisson chat (Clarias gariepinus) intensifiant la production à près 4 t/ha/an et produisant annuellement 250 t/an. Toutefois, faute de suivi puis de troubles politiques (1994,1997 et 1998), la pisciculture a complétement périclité et seuls quelques entrepreneurs privés de la périphérie de Brazzaville qui ont constitué le Groupement Agro-Piscicole de Brazzaville (GAPB), appuyé par le Centre pour le Développement de l’Entreprise (CDE) de l’Union Européenne (UE), s’adonnent à cette action commerciale. Pourtant les conditions naturelles sont très favorables à l’aquaculture au Congo qui pourrait reprendre incessamment vu les efforts stratégiques consentis par le Gouvernement actuel (nouveau Code de Pêche et Aquaculture, Stratégie Nationale de Développement et Plan d’Action de l’aquaculture). Gabon La pisciculture de type rural (unités de 2 à 3 étangs de 2 à 5 ares) a démarré sous l’impulsion du Centre Technique Forestier Tropical (CTFT) vers les années 1950 (FAO, 2013e) avec le tilapia (Oreochromis niloticus) en classes d’âge mélangées, parfois associé à un petit prédateur (Hemichromis fasciatus) avec une production de 1 à 2 t/ha/an. Une société, SODEPAL, a même développé dans la région sud, la production monosexe mâle de tilapia (sexage chimique à la méthyltestostérone) et aurait une production annuelle d’une centaine de tonnes. En 2.006, la production nationale aurait atteint 126 t dans 10 stations d’état, dont l’ancestral d’Oyem, et 89 fermes privées; le tout comptant un total de 456 étangs. Des efforts tout récents viennent d’être fait pour assurer une production intensive d’alevins en circuit semi-fermé de Clarias gariepinus à la station d’état de Libreville mais la filière ne semble pas avoir été prise en considération. Il n’empêche que la demande de poissons dépassant de loin l’offre, les conditions naturelles étant très favorables et les mesures et arrangements institutionnels étant très conséquents, la pisciculture devrait finir par se développer dans le pays pour autant qu’elle n’en reste pas à un stade administratif. République Centrafricaine De même que dans les autres anciennes colonies françaises, le CTFT a promu, vers 1950, une pisciculture rurale, accompagnée d’une relance post indépendance dans le cadre de projets régionaux PNUD/FAO puis Banque Mondiale (BM) de 1.968 à 1.991, appuyant recherche, formation et vulgarisation de la pisciculture de tilapia (Oreochromis niloticus) et poisson chat (Clarias gariepinus). Cela a promu 8.500 petits producteurs privés (FAO, 2.013f) intensifiant la production à près 4 t/ha/an et produisant annuellement 360 t/an. Depuis lors, les troubles politiques atteignant leur paroxisme en novembre 2013 a fait péricliter cette activité comme toutes les autres. Il n’empêche que les conditions naturelles dans le sud du pays et l’intérêt des fermiers sont très favorables à cette activité qui inévitablement reprendra de l’ampleur dès que les conditions de vie normale reviendront. Rwanda La pisciculture a été introduite, comme au Congo RDC, par l’administration coloniale belge après la seconde guerre mondiale en créant dans le sud deux grandes stations d’état à Kigembe et à Rwasave 97 USTHB‐FBS‐4th International Congress of the Populations & Animal Communities “Dynamics & Biodiversity of the terrestrial & aquatic Ecosystems""CIPCA4"TAGHIT (Bechar) – ALGERIA, 19‐21 November, 2013 (SARNISSA, 2.013) approvisionnant en alevins de tilapia des centaines d’étangs privés en milieu rural. Comme ailleurs, également, la pisciculture a décliné après l’indépendance du pays en 1962. Depuis lors plusieurs projets (FED, CRSP, KUL, FUNDP) ont tenté de relancer l’activité au sein du MINAGRI et de l’Université Nationale du Rwanda (UNR) et l’ONG HELPAGE a même créé une nouvelle station de pisciculture à Ruhengeri pour approvisionner en alevins de qualité certifiée (tilapia et poisson chat) les nombreux pisciculteurs ruraux de la périphérie. Il semble que ces efforts commencent à payer et que la pisciculture rurale intégrée (élevages associés dont lapins-poissons) connaît un certain développement. Tanzanie En Tanzanie, la pisciculture a été introduite par l’Administration coloniale anglaise vers 1949 avec l’élevage de truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) et des essais d’élevage de tilapia à Korogwe et Malya (Balarin,1985 , FAO, 1990, FAO, 2.013g, ECA/FAO, 1985) accompagnés de la promotion d’étangs ruraux qui auraient atteints, en 1.968, le nombre de 8.000 petits étangs à tilapia mais avec une production médiocre. Actuellement, le nombre de fermiers serait d’un peu plus de 14.000 privés mais à production toujours faible, l’activité restant marginale. A noter que sur le littoral se développe, depuis 1.989, l’algoculture de petites espèces (Kappaphycus cottonii et Eucheuma spinosum). Enfin, l’aquaculture présente un grand potentiel mais surtout sur la côte maritime (crevetticulture, algoculture, pisciculture marine, etc.). Zambie Début des années 1950, les premiers essais d’élevage de tilapia ont suscité l’intérêt pour la pisciculture qui a explosé après l’introduction réussie de la carpe importée d’Europe de l’Est (FAO, 2013h, ECA/FAO, 1985, Mwango et alii, 1999). Plusieurs fermiers de diverses régions se sont alors investis dans cette pratique qui a toutefois périclitée après l’indépendance. Mais diverses agences telles que le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID), l’Agence Internationale de Coopération du Japon (JICA), l’Agence Norvégienne pour le Développement (NORAD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) ont tenté de promouvoir la pisciculture (Soma et alii, 1999). Ainsi depuis quelques années, la Zambie a relancé une pisciculture commerciale basée sur des aliments composés (granulés flottants) et la production de tilapia Oreochromis niloticus), carpe (Cyprinus carpio), poisson chat (Clarias gariepinus) et écrevisses (Procambarus clarkii) s’est fortement développée atteignant en 2010 plus de 10.000 t/an. De plus, la législation des pêches a été révisée en y introduisant l’aquaculture, une stratégie aquacole nationale orientée vers le secteur privé a été formulée et le gouvernement zambien a mis en place un cadre institutionnel adéquat. Actuellement, plus de 6.000 petits fermiers et 15 grandes piscicultures privées produisent tilapia, carpe et poisson chat dans plus de 13 000 étangs répartis dans les 9 provinces du pays. A noter également que 4 entreprises commerciales dont « Lake Harvest » font de la pisciculture en cages de 216 m³ (6 x 6 m) au Lac Kariba, avec une production de 3,5 t/cage. La Zambie est donc bien en train de valoriser son bon potentiel et est effectivement sur la voie du développement durable de l’aquaculture. 4. Conclusions et perspectives Les 10 pays constituant le bassin du Congo ont un passé récent (post seconde guerre mondiale) d’introduction et de développement de l’élevage du tilapia qui a connu un boom spectaculaire suivi d’un désintérêt généralisé. Le constat est stupéfiant : mauvaises constructions, mauvaise gestion, manque de fertilisation et/ou d’aliments pour poissons, mauvaise production d’alevins dégénérés, le tout résultant d’un encadrement technique manquant ou inefficace. Les causes de cette situation désastreuse sont les situations socio-politiques pour le moins instables, voire dangereuses et hostiles, l’absence de définition précise et d’objectifs à atteindre par les multiples projets bilatéraux comme multilatéraux et d’ONG, l’absence de réglementation pour le sous-secteur de l’aquaculture 98 USTHB‐FBS‐4th International Congress of the Populations & Animal Communities “Dynamics & Biodiversity of the terrestrial & aquatic Ecosystems""CIPCA4"TAGHIT (Bechar) – ALGERIA, 19‐21 November, 2013 et in fine l’absence de prise de position politique, de stratégie et de véritable plan d’action avec des moyens conséquents. Actuellement, la pisciculture dans le bassin du Congo balbutie toujours. En Angola, Burundi, RCA et Tanzanie, elle est quasi inexistante. Au Cameroun, Congo, Gabon, Rwanda, RD Congo, la pisciculture ne sombre pas mais les activités de production restent très limitées bien que soutenues par divers projets étatiques et de coopération bilatérale, voire multilatérale. Un seul pays, la Zambie, développe sérieusement ce secteur dont la production devient conséquente, créant de l’emploi et des revenus intéressants et cela grâce à la résolution de 2 problèmes classiques : production d’alevins de bonne souche et de qualité certifiée et production d’aliments granulés extrudés flottants. Vu la demande croissante en poisson résultant de la croissance des populations humaines, des adaptations alimentaires à des fins de meilleure santé et de la surexploitation des stocks naturels, les pays du bassin du Congo vont devoir comme d’autres pays africains (Egypte, Nigeria, Ghana, Zimbabwe, Zambie, etc..) développer l’élevage de poissons tels que Oreochromis niloticus et Clarias gariepinus, deux espèces endémiques à l’Afrique parmi les meilleures espèces d’élevage au monde et qui ont été introduites sur tous les continents où elles font l’objet d’élevage bien plus important qu’en Afrique. Le contexte est maintenant beaucoup plus favorable puisque la plupart des pays ont adapté et modernisé leur loi sur la Pêche en lui ajoutant une partie Aquaculture, ont élaboré une Politique Nationale de la Pêche et de l’Aquaculture approuvée par leur parlement, ont établi une stratégie et un plan d’action concret de développement d’une aquaculture responsable et durable. Une attention particulière doit toutefois être donnée à l’acquisition et à la gestion de bonnes souches de poisson adaptées aux diverses conditions climatiques du bassin versant du Congo et à la production d’alevins monosexes mâles de qualité certifiée. A cet égard, l’inversion sexuelle par méthyltestostérone encore largement pratiquée actuellement est de plus en plus contestée vu les résidus de cette substance retrouvés, en très faible concentrations, dans les poissons de consommation. L’avenir pourrait aller vers la technique super mâle YY/pseudofemelle qui permet de produire des alevins de O. niloticus tous mâles, donnant des poissons de consommation sans aucun résidus hormonaux. Pour faire croître ces alevins, il reste à résoudre de façon durable la fertilisation des étangs et l’alimentation artificielle des poissons. Pour la fertilisation, on se reférera aux multiples possibilités d’agro-piscicultue (rizi-pisciculture, maraîchage-pisciculture, etc.) et d’élevages associés: porcspoissons, volailles-poissons, lapins-poissons, etc.) qui sont déjà plus ou moins pratiqués ici et là, en RD Congo en R Congo, au Rwanda, etc. Mais pour l’alimentation artificielle des poissons en système intensif, il faut absolument des alimens équilibrés performants, granulés flottants extrudés. La relance programmée de l’agriculture en RD Congo devrait conduire à une énorme production de sous-produits à valoriser via des mélanges adéquats qui pourrait profiter aux systémes intensifs de production piscicole. Il faudra donc développer une recherche visant à produire des aliments de qualité répondant aux besoins connus de tilapia et poisson chat en vérifiant leurs performances sur la croissance des poissons ainsi que leur rentabilité économique. A l’évidence, l’aquaculture responsable et durable va devoir se développer dans tous les pays du bassin du Congo à partir de 2 espèces endémiques à l’Afrique (O. niloticus et C. gariepinus) car il n’y a pas d’autres solutions pour approvisionner les populations africaines en poissons frais (protéines animales et acides gras polyinsaturés de haute qualité) à un coût écologique etg énergétique faible et à un prix acceptable pour ces populations humaines au pouvoir d’achat limité. Remerciements Un grand merci à toutes les personnes qui nous ont fourni des informations utiles et actuelles pour cet article : Christian DUCARME, Damien DEPREZ, Jacques MAGNEE Charles MELARD, Shango MUTAMBWE Casimir KOFFI, Emile MUKUBA, Auguste CHOCHA, Jean-Pierre MARQUET, Georges GULEMVUGA, Gilbert MADOUKA and Simon RUKERA. 99 USTHB‐FBSS‐4th Internattional Congresss of the Popuulations & An nimal Communities “Dynam mics & Biodive ersity of the teerrestrial & aq quatic Ecosysstems""CIPCA A4"TAGHIT (Be echar) – ALGE ERIA, 19‐21 N ovember, 201 13 5. Bib bliographiee [1]Balarin,, J.D.1985 - National reeviews for aaquaculturee developmeent in Africaa: Tanzaniaa. FAO Fishh Circ., (7770.7):96 p.. [2]CICOS,, 2003 – httpp://www.ciccos.info/siteeweb/index x.php?id=121&L=0 [3]De Kim mpe P. and J.-C. J Micha,, 1974 - Firrst guidelinees for the cu ulture of Claarias lazera a in Centrall Africa. Aquaculturre, 4, 227-24 48. [4]Ducarm me Ch. et J.-C. 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