Le TNP – Villeurbanne Les Gémeaux / Sceaux / Scène
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Le TNP – Villeurbanne Les Gémeaux / Sceaux / Scène
Le TNP – Villeurbanne Les Gémeaux / Sceaux / Scène nationale Nada Strancar chante Brecht / Dessau les mardis et mercredis à 20h45, les jeudis à 20h reprise exceptionnelle Didier Sandre dit La Messe là-bas de Paul Claudel les vendredis et samedis à 20h45, les dimanches à 17h création en complicité avec Christian Schiaretti du samedi 27 novembre au dimanche 19 décembre 2010 exceptionnellement, possibilité d’assister à Nada Strancar chante Brecht/Dessau puis Didier Sandre dit La Messe là-bas samedi 27 novembre à 20h45 et dimanche 28 à 17h Les Gémeaux Sceaux / Scène Nationale / Petit Théâtre 49, av Georges Clémenceau - Sceaux RER B station Bourg-la-Reine réservations : 01 46 61 36 67 / www.lesgemeaux.com tarifs : de 9 à 25€ Contacts presse Les Gémeaux / Sceaux / Scène Nationale : MYRA Rémi Fort et Elisabeth Le Coënt 01 40 33 79 13 / [email protected] Théâtre National Populaire : Dominique Racle 01 44 53 90 41 / [email protected] Ma relation privilégiée avec Christian Schiaretti date de plus de 20 ans, période à laquelle il était à la tête du CDN de Reims, et particulièrement à partir de sa création Le Laboureur de Bohême de Johannes von Saaz que j’avais adoré. Christian a accepté depuis de nous accompagner dans le cadre de l‘inauguration de notre nouveau Théâtre à Sceaux en mars 1994 avec le Grand Théâtre du Monde de Pedro Calderón. Depuis, le public des Gémeaux accueille régulièrement avec enthousiasme les productions et les collaborations construites ensemble ; rappelons tout particulièrement les dernières : en novembre 2003, Le Laboureur de Bohême de Johannes von Saaz dans sa nouvelle création, au TNP, avec justement Didier Sandre (coproduction Les Gémeaux : 3 semaines) ; en novembre 2004, L’Opéra de Quat’sous de Bertolt Brecht avec particulièrement Nada Strancar ; en novembre 2005, L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel (coproduction Les Gémeaux : 3 semaines) ; enfin, sa dernière venue : Philoctète de Sophocle avec Laurent Terzieff, en janvier 2010. Aussi, c’est dans une vraie logique et une vraie évidence que Christian Schiaretti a proposé aux Théâtre des Gémeaux ce double projet exceptionnel durant cette période de travaux du TNP à Villeurbanne : la reprise exceptionnelle du récital Nada Strancar chante Brecht/Dessau et la création de La Messe là-bas de Paul Claudel interprété par Didier Sandre, réunis ensemble dans un même espace scénique, et joué en alternance (à l’exception du premier week-end où il sera possible d’enchaîner les deux spectacles). Cette coproduction du TNP et des Gémeaux/Sceaux sera répétée sur notre plateau et présentée pendant 3 semaines du 27 novembre au 19 décembre 2010. Pour être complète, nous pouvons dévoiler notre projet suivant, qui fera également l’objet d’une coproduction entre le TNP et Les Gémeaux/Sceaux : Ruy Blas de Victor Hugo créé à l’occasion de l’Inauguration du Nouveau TNP à Villeurbanne à la rentrée 2011. Christian Schiaretti a choisi Les Gémeaux à Sceaux comme partenaire parisien pour une longue série de un mois en novembre-décembre 2011. Bienvenue donc au TNP et à Christian Schiaretti avec toute son équipe qui à travers le temps nous a permis de réaffirmer ce qui importe essentiellement au théâtre : un contenu fort avec des auteurs qui interrogent nos existences et nous aident à vivre ici et aujourd’hui, accompagné d’un travail de mise en scène dépouillé et axé sur les comédiens. Un théâtre qui nous entraîne d’une manière systématique vers une réflexion et une concentration intérieure, toujours exceptionnelles. Ce « silence attentif » pendant les représentations en est le témoignage le plus éclatant. Françoise Letellier Sceaux, le 15 septembre 2010 Deux artistes / deux poètes Il s’agit de faire entendre un couple de grands artistes dans le choix personnel de leur expression. Nada Strancar et Didier Sandre interprètent chacun Brecht et Claudel, autre couple de poètes, qui ont su porter leur siècle dans sa rumeur au faîte de leur poésie. Couple de poète et de musicien aussi, puisque ces deux grandes âmes ont tâché chacune de résoudre un rêve poétique absolu où musiques et paroles s’enrichissent l’une l’autre. Nada Strancar chante Brecht / Dessau. Curieusement, Paul Dessau qui a composé la musique de plusieurs des grandes oeuvres de Brecht : Mère Courage et ses enfants, Le Cercle de craie caucasien, La Bonne Âme de Sé-Tchouan, Maître Puntilla et son valet Matti… est resté un compositeur méconnu. On ne retient de Brecht que sa collaboration avec Weill et, dans une moindre mesure, avec Eisler. La musique de Paul Dessau est sans doute moins immédiatement séduisante et surtout moins immédiatement identifiable tant elle est traversée par de multiples influences, chansons populaires, Bach, la musique yiddish, Schoenberg et le dodécaphonisme ; et par son engagement politique dur et profond. Aimer la musique de Mère Courage, aimer la difficulté de son écriture, son âpreté, avoir envie de partager ce chant-là, cette musique-là, cet engagement-là, sa malice, son ironie, sa douleur. Didier Sandre dit, autant dire chante La Messe là-bas de Paul Claudel. La Messe là-bas est avec les Cinq grandes odes et La Cantate à trois voix l’un des plus beaux textes lyriques et liturgiques de Paul Claudel. Par son objet même, un commentaire lyrique des grands moments de la messe, le poème appartient donc à la mouvance de la foi chrétienne et eucharistique. Claudel l’a composé dès son arrivée au Brésil en 1917, et la découverte d’une nouvelle terre d’exil n’a pas manqué de déteindre sur ses sentiments et leur expression. Loin de sa famille en transhumance, il se replie sur lui-même, il se repaît de solitude et de foi. Le malheur de la patrie se joint au chagrin des séparations pour fournir l’aliment à un lyrisme toujours prêt à jaillir dès que le communiant est revenu de la visite matinale à l’église. Christian Schiaretti Le génie de Brecht et de Claudel fut de faire circuler dans l’espace étroit de la scène, à tout prix, une sommation, un déchirement planétaire. L’un y a mis toute la ressource frontale du cynisme dialectique. L’autre, toute l’épaisseur de la langue et des mythologies. En sorte qu’avec eux, plus de haies ! plus de compartiments ! plus d’exercices limités ! Une adresse familière et brutale fait de la fable une réquisition. Car il s’agissait pour eux de vaincre, et non de témoigner. Mais cette victoire se donnait dans la multiple saveur du doute. Oui ! Faire briller l’infini du doute pour qu’un soir nous devinions à la fois son emprise nécessaire, et comment n’y pas succomber ! Telle est la magie du théâtre. Et peu importe au fond de quel doute et de quel triomphe il s’agit. Personnellement, j’ai plus à gagner, cela est sûr, à Brecht qu’à Claudel. Mais le théâtre ne fait pas acception des personnes. C’est pourquoi il faut repartir, pour saisir à bras-le-corps la violence du monde, et la changer en pensée volubile, en manifestation saisissable, de Brecht et de Claudel. Déclarons-les égaux, sous l’œil universel du théâtre. Ahmed, extrait de Alain Badiou, Les Citrouilles, Actes Sud-Papiers. Spectacle créé par Christian Schiaretti à la Comédie de Reims en 1996. Nada Strancar chante Brecht / Dessau avec la complicité de : Christian Schiaretti et Jean-Claude Malgoire avec l’accompagnement de : Arnaud Decarsin direction musicale : François Martin interprétation : Nada Strancar avec piano : François Martin accordéon : Jean-Luc Manca percussion : Guillaume Blaise conseiller littéraire : Gérald Garutti texte français et surtitres : Jean-Pierre Siméon et Gérald Garutti lumières : Julia Grand costumes : Thibaut Welchlin coiffure, maquillages : Claire Cohen vidéo : Pierre Jacob assistants à la mise en scène – élèves de l’ENSATT : Jean-Philippe Albizzati, Baptiste Guitton, Guillaume Fulconis production : Théâtre National Populaire Villeurbanne coproduction : Les Gémeaux / Sceaux / Scène Nationale Théâtre national de Marseille - La Criée Cité de la musique coproduction à la création : Atelier Lyrique de Tourcoing L'Arche est éditeur et agent théâtral des textes représentés. Calendrier Samedi 27 novembre à 20h45 (suivi de Didier Sandre dit La Messe là-bas) Dimanche 28 novembre à 17h (suivi de Didier Sandre dit La Messe là-bas) Mardi 30 novembre et mercredi 1er décembre à 20h45 Jeudi 2 décembre à 20h Mardi 7 et mercredi 8 décembre à 20h45 Jeudi 9 décembre à 20h Mardi 14 et mercredi 15 décembre à 20h45 Jeudi 16 décembre à 20h Après les événements de la Colline, j'ai ressenti une grande frustration de n'avoir pu, d'une certaine manière, achever ce spectacle, de l'avoir laissé comme en suspens. Mais rien ne me laissait entrevoir la possibilité d’une reprise, jusqu'à la proposition d'Emmanuel Hondré pour une soirée récital à la Cité de la Musique. Ce fut une grande joie et je l'en remercie, car peut-être, sans lui, je n'aurais pas eu même l'idée d'une telle éventualité. J'ai donc appelé Christian Schiaretti pour savoir s'il était possible de remettre en route le spectacle. Et avec la générosité qui est la sienne, il a cherché un théâtre qui serait susceptible de l'accueillir et une tournée pour compléter le calendrier. C'est ainsi que je serai au Théâtre Les Gémeaux à Sceaux chez Francoise Letellier et à La Criée à Marseille chez Jean-Louis Benoit, que je remercie également pour la confiance qu'ils m’accordent. Le tour de chant sera le même que celui présenté à la Colline, exclusivement autour de Paul Dessau dont j'avais appréhendé la musique dans Mère Courage. J'avais aimé la difficulté de son chant, sa rugosité, et lorsque l'idée d'un cabaret s'est annoncée, j'ai eu immédiatement l’envie de connaître mieux cette œuvre, et j'ai été surprise de la diversité de ces compositions qui ont traversé un demi-siècle de musique. Nada Strancar Le programme Das Lied vom Förster und der schönen Gräfin (Le chant du forestier et de la belle comtesse) Maitre Puntila et son Valet Matti Sieben Rosen hat der Strauch (Sept roses sur le rosier) Als ich nachher von dir ging (Ce n’est qu’après m’être éloignée de toi…) Kleines Lied (Petite chanson) Das Lied vom Fraternisieren (Le Chant de la fraternisation) Mère Courage et ses enfants Vier Generäle zogen nach Iran (Quatre généraux s’en vont en Iran) Le Cercle de craie caucasien Lied vom achten Elefanten (Chant du huitième éléphant) La Bonne Âme du Se-Tchouan General, dein Tank ist ein starker Wagen (Général, ton char est un véhicule puissant) Das Schwein (Le cochon) Das Pferd (Le cheval) Der Igel (Le hérisson) Der Rabe (Le corbeau) Die Kellerassel (Le cloporte) Die Ziege (La chèvre) Vers animaliers An meine Landsleute (À mes compatriotes) Lied einer deutschen Mutter (Chant d’une mère allemande) Nouvelles chansons pour enfants Lied der Mutter Courage (Chant de Mère Courage) Lied von der grossen Kapitulation (Chant de la grande capitulation) Le Chant de Salomon Eia popeia Dodo (L’enfant do) Mère Courage et ses enfants Doktrin (La Doctrine) Trois Lieder pour mezzo-soprano, a cappella / Paroles de Heinrich Heine Sur l’emploi de la musique pour un théâtre épique Dans les toutes premières de mes pièces, la musique fut utilisée sous une forme assez courante. Il s'agissait de chansons ou de marches dont l'exécution trouvait presque toujours une motivation naturaliste. Il n'en reste pas moins que cette introduction de la musique marqua une rupture avec les conventions dramatiques de l'époque: le drame s'est fait moins pesant, plus élégant en quelque sorte ; les représentations théâtrales ont pris le caractère de spectacles artistiques. La musique, en introduisant une certaine variété, constituait par sa seule présence une attaque contre l'atmosphère étroite, lourde et visqueuse des drames impressionnistes et la partialité maniaque des drames expressionnistes. Du même coup, elle a rendu possible une chose qui depuis longtemps n'allait plus de soi : le « théâtre poétique ». Cette musique, je l'écrivais encore moi-même. Cinq ans plus tard, pour la deuxième mise en scène berlinoise d’Homme pour homme, c'est Kurt Weill qui l'a composée. Désormais, la partie musicale était véritablement une œuvre d'art, elle avait sa valeur propre. C'est avec la représentation de L'Opéra de quat'sous, en 1928, que le théâtre épique fit sa démonstration la plus éclatante. On put voir là une première utilisation de la musique de scène dans des perspectives modernes. L'innovation la plus frappante était le strict isolement des numéros musicaux. Une disposition toute simple attirait d'emblée l'attention sur cette nouveauté : le petit orchestre était installé sur la scène, visible de tout le public. L'exécution des songs était régulièrement précédée d’un changement d'éclairage, l'orchestre était illuminé et sur l'écran du fond de la scène apparaissait le titre de chaque numéro, par exemple: « Chant de la vanité de l'effort humain », « Par une petite chanson, Mademoiselle Polly Peachum avoue à ses parents effarés qu'elle a épousé le bandit Macheath », et les comédiens, pour chanter, changeaient de place. Il y avait aussi des duos, des trios, des solos, des finales avec chœurs. Les morceaux de musique, où la forme de la ballade prédominait, étaient des sortes de réflexions et de commentaires moralisants. L'œuvre montrait la parenté étroite existant entre la vie sentimentale des bourgeois et celle des voleurs de grands chemins. Ces derniers montraient, également par l'intermédiaire de la musique, que leurs sensations, leurs réactions et leurs préjugés étaient les mêmes que ceux du bourgeois et spectateur moyen. Ainsi l'une de ces chansons entreprenait de démontrer que seule l'aisance rend la vie agréable, même si elle oblige à renoncer à plus d’une chose « supérieure ». Un duo d'amour expliquait que des facteurs extérieurs comme l'origine sociale des partenaires ou leur différence de fortune ne devraient jouer aucun rôle dans le choix du conjoint ! Un trio exprimait le regret que l'insécurité qui règne sur notre planète ne permit pas à l'homme de s'abandonner à son penchant naturel pour la bonté et l'honnêteté. De cette façon, justement parce qu'elle ne cessait d'être exclusivement sentimentale et ne renonçait à aucun de ses effets narcotiques habituels, la musique contribuait à mettre a nu les idéologies bourgeoises. Elle se mettait, pour ainsi dire, à remuer la boue, à provoquer et à dénoncer. Les songs connurent une grande diffusion, leurs leitmotive apparurent dans des discours et des éditoriaux. Nombreux furent ceux qui les chantaient en s'accompagnant au piano ou en suivant sur un disque la version orchestrale, comme ils aimaient à le faire pour les airs d'opérettes à succès. Ce genre de songs fut créé en 1927, lorsque je demandai à Weill de refaire tout simplement la musique d'une demi-douzaine de songs déjà existants. En acceptant de composer une musique sur des textes de songs plus ou moins banals, il a rompu courageusement avec un préjugé tenace de la grande majorité des compositeurs sérieux. Le succès de cet emploi de la musique moderne pour le song a été important. » Bertolt Brecht Extrait de Écrits sur le théâtre, tome 1, L’Arche Éditeur, 1972 Paul Dessau Né en 1894 à Hambourg dans une famille juive, il baigne dans une ambiance musicale : son grand-père était chanteur, son oncle violoniste. Après une formation au Conservatoire de Berlin, il devient chef d’orchestre en 1918 et récolte ses premiers succès de compositeur avec sa Première Symphonie, 1927. Il compose également un très grand nombre de musiques de films. En 1933, il s’enfuit à Paris et en 1939, il émigre aux États-Unis et s’installe à New York. Il rencontre Bertolt Brecht qu’il suit à Hollywood et collabore avec lui pour la musique de La Bonne Âme du Se-Tchouan, Le Procès de Lucullus, Mère Courage et ses enfants, Deutsches Miserere, Maître Puntila et son valet Matti. Paul Dessau rentre en Europe en 1948 où il devient l’un des compositeurs les plus importants de l’Allemagne de l’Est. Il y meurt en 1979. Didier Sandre dit La Messe là-bas de Paul Claudel avec la complicité de : Christian Schiaretti avec l’accompagnement de : Arnaud Decarsin direction musicale : François Martin conseiller littéraire : Gérald Garutti interprétation : Didier Sandre avec piano : François Martin accordéon : Jean-Luc Manca percussion : Guillaume Blaise lumières : Julia Grand costumes : Thibaut Welchlin coiffure, maquillages : Claire Cohen vidéo : Pierre Jacob assistants à la mise en scène – élèves de l’Ensatt : Jean-Philippe Albizzati, Baptiste Guitton, Guillaume Fulconis production : Théâtre National Populaire Villeurbanne coproduction : Les Gémeaux / Sceaux / Scène Nationale Calendrier Samedi 27 novembre à 20h45 (avec Nada Strancar chante Brecht/Dessau) Dimanche 28 novembre à 17h (avec Nada Strancar chante Brecht/Dessau Vendredi 3 et samedi 4 décembre à 20h45 Dimanche 5 décembre à 17h Vendredi 10 et samedi 11 décembre à 20h45 Dimanche 13 décembre à 17h Vendredi 17 et samedi 18 décembre à 20h45 Dimanche 19 décembre à 20h Là où il y a absence, Dieu remplit la place vide Questions à Didier Sandre Comment avez-vous découvert ce texte peu connu de Paul Claudel ? C’est en cherchant un texte d’ouverture aux Sept Dernières Paroles du Christ de Haydn, dans sa version pour quatuor à cordes, dont j’avais reconstitué un scénario d’après les quatre évangiles synoptiques, que je suis tombé en arrêt devant cette Messe là-bas, texte en effet peu connu, même des familiers de l’œuvre de Claudel. J’ai été frappé par le côté méditatif et sombre de ce texte composé pendant la Première Guerre mondiale, sous les tropiques, alors qu’ambassadeur pour les affaires de la France au Brésil le poète « convertissait les sacs de sucre et de café en milreis, et dépouillait la Bible ». Dans cette nature luxuriante qu’il ressent comme hostile et incongrue dans le projet divin, Claudel fait un bilan déprimé de sa cinquantaine, revisite ses fondamentaux : sa conversion, sa révélation de Rimbaud, l’échec de sa vocation monastique, l’échec de sa rencontre avec la « rose » sur le bateau vers la Chine, l’abandon de l’enfant adultérin, le consentement au mariage « là-bas » et à « ces enfants que j’ai eus en rêve ». Mais toujours l’appel de la mer, la fuite, l’exil, la solitude. La quête d’un absolu entre l’œuvre poétique et l’incarnation chrétienne de l’âme. Comme souvent chez Claudel, le sens du poème est à chercher dans une inscription biographique plus ou moins voilée. L’amertume qui traverse le bilan trouve un recours dans un amour fusionnel avec Dieu, une exhortation à la célébration quotidienne de la messe qui en est l’accès, une exaltation de l’eucharistie, vécue dans le dénuement intime comme une union charnelle, cannibale, quasiment orgastique, aussi bien que dans la verve drolatique et désenchantée de son regard sur ses semblables. Un rituel pour contenir le désordre intérieur, un catholicisme congestif, exacerbé, pour conjurer la défaite intime, la tentation de la « cessation de tout ». Une âme en crise, qui interpelle un Dieu silencieux, qui discute d’« homme à homme » avec Lui, ce Père qui envoie son Fils et les hommes au sacrifice (nous sommes en 1917), une âme qui associe à Dieu le Père une Vierge Marie maternelle et érotisée. Comment avez-vous abordé ce poème sur un plan liturgique? La forme du poème est rimée et suit le développement liturgique de la messe dite de Pie V, en cours en ce début du XXème siècle, mais elle se confond librement avec l’inspiration et le tourment du poète qui dilate à son gré telle ou telle séquence. Si le Credo, par exemple, reste fidèlement une interprétation de la confession de la foi, la Consécration est substantiellement ornée et consacre l’essentiel de ses 85 versets à Rimbaud. Il n’y a pas, pour moi, adhésion à une profession de foi, mais à une œuvre poétique et théâtrale qui s’identifie au verset de l’Évangile selon saint Jean : « Au commencement était le Verbe. » Et d'un point de vue musical ? Le travail musical n’est pas la priorité dans la recherche de la diction du poème. L’élucidation du sens est la première préoccupation pour ce texte particulier, parfois obscur et alambiqué. Dans le travail des répétitions, Christian Schiaretti m’a donné cette indication : « Ce serait bien de voir une pensée au travail. » Je la trouve particulièrement pertinente et adaptée à la nature de ce texte. La participation de musiciens à la diction du poème fait partie du projet de Christian Schiaretti de traiter en diptyque ces « deux poètes dressés dans leur temps ». Un désir commun d’échapper à la formule « récital poétique » en gardant cette forme qu’il nomme « cabaret », celle dans laquelle il a placé le récital Brecht/Dessau de Nada Strancar. Dans La Messe làbas, la musique accompagne, soutient, rythme, et permet à ce texte composite et dense de reprendre haleine, d’affirmer ses ruptures de styles, de thèmes, de tonalités. Darius Milhaud était le secrétaire de Paul Claudel durant ce séjour officiel au Brésil, il nous a semblé intéressant de les associer dans cette présentation de La Messe là-bas. Vous avez interprété de nombreuses fois Claudel, vous considérez-vous comme un acteur claudélien ? Mon travail, au théâtre, est tendu par la préoccupation de la langue. Je viens de jouer une pièce de Jean-Marie Besset dont l’écriture est basée sur un questionnement de société, son rapport à l’individu. Un théâtre de situations et de comportements. Le langage y est à peu près de même nature que celui que nous employons tous les jours. J’avais envie de retrouver un corps-à-corps avec une langue dense, charnue, qui malmène la syntaxe, multiplie les images dans un effort poétique qui investit le sens, le souffle et la musicalité. Une quête spirituelle qui m’interpelle sans que je la comprenne tout à fait. « Il ne s’agit pas de comprendre, mon petit Monsieur, il s’agit de perdre connaissance », répond Ysé à Mesa dans Partage de midi. Antoine Vitez citait volontiers cette réplique pour entraîner l’acteur inquiet dans le poème, dans le verbe, au-delà du sens, dans l’insondable mystère de la psyché humaine. J’avais envie de ce souvenir d’Antoine Vitez, de cette poésie substantielle qui a irradié notre travail sur Le Soulier de satin. Cette inspiration qu’il donnait au travail théâtral. J’ai joué Louis Laine, j’avais 20 ans, puis plus tard Jaques Hury, Rodrigue, Mesa. J’ai monté un spectacle à partir des Vers d’exil avec Ludmila Mikhaël. C’est peut-être l’auteur que j’ai le plus joué. J’aimerais jouer Tête d’or. Cela ne fait pourtant pas de moi un acteur « claudélien ». Quarante ans après Louis Laine, je reste dans une expectative, une fascination irrésolue, désemparée devant l’œuvre de Paul Claudel, de même nature que celle que j’ai pour l’œuvre d’Arthur Rimbaud. Dans les deux cas, « quelqu’un » me parle profondément. Quelle différence entre dire et lire un texte poétique ? Oui, il s’agit de dire, ce qui n’est pas lire, ce qui n’est pas « interpréter » non plus. « Dire », en s’engageant dans le poème pour une transmission vers le public. Pas de personnage, pas de reconstitution biographique. Un texte, un acteur, un metteur en scène qui construit et organise la proposition au public. Une « petite forme ». Je suis encore imprégné du travail de Christian Schiaretti sur Le Laboureur de Bohême de Johannes von Saaz, il y a déjà quelques années, admiratif de son goût pour les objets poétiques qui ouvrent sur un théâtre épuré. Ainsi Péguy, Delteil, von Saaz, Calderón. Il y a chez Christian une adhésion à la parole de saint Jean, « au commencement était le Verbe », une affirmation poétique que je partage profondément. Dire enfin que La Messe là-bas n’a jamais fait l’objet une réalisation scénique et que le projet de cette création a été possible grâce à l’enthousiasme immédiat et chaleureux de Françoise Letellier pour ce texte de Claudel et le projet de diptyque imaginé par Christian Schiaretti. Didier Sandre Montpellier, septembre 2010 Claudel et le Brésil Paul Claudel avait 48 ans lorsqu’il fut nommé ministre plénipotentiaire de France à Rio, son premier poste avec le statut de ministre de France, après vingt ans dans les rangs du corps diplomatique du Quai d’Orsay. Il arrive le 1er février 1917 au Brésil et quittera ce pays en novembre 1918. « On peut dire tout ce qu’on voudra du Brésil, mais on ne peut nier que ce soit un de ces pays mordants qui imprègnent l’âme et lui laissent je ne sais quel ton, quel tour et quel sel dont elle ne parviendra plus à se défaire. A la mélancolie foncière et parfois accentuée jusqu’à une grandeur funèbre qui est la caractéristique générale du Nouveau Continent depuis la baie d’Hudson jusqu’à la Terre de Feu, le Brésil sous le manteau magnifique et un peu accablant de la floresta, ajoute cette poésie traditionnelle, cette allure et ce prestige que lui confère, seul entre tous les pays de l’Amérique du Sud, son long passé monarchique et aristocratique. Je ne saurais mieux me faire comprendre qu’en conseillant au lecteur, s’il est musicien, de feuilleter l’album que mon secrétaire Darius Milhaud, a consacré sous le nom de Saudades do Brazil, à ce merveilleux quartier de la planète où la forêt vierge vient somptueusement marier ses plis à ceux de l’océan. Plainte sourde de la volupté, mélopée nostalgique de l’âme à qui des horizons démesurés adressent un appel à la fois irrésistible et irréalisable, tout cela, parmi les tambours du carnaval et les détonations des guitares, par-dessus les arpèges du piano mécanique, finit par être emporté en un tumulte sans joie dans les refrains syncopés et trépignants de la matchiche. » Paul Claudel, Extrait de Au Brésil, septembre 1936, Œuvres en prose, Gallimard, bibliothèque de la Pléiade. Repères biographiques Christian Schiaretti Directeur de la Comédie de Reims, Centre Dramatique National, de 1991 à 2002, il dirige le Théâtre National Populaire de Villeurbanne depuis janvier 2002. Il y a crée notamment, Le Laboureur de Bohême de Johannes von Saaz, Jeanne d’après Charles Péguy, L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht, Le Grand Théâtre du monde, suivi du Procès en séparation de l’Âme et du Corps de Pedro Calderón de la Barca, (création à La Comédie-Française puis au TNP). En 2005, il met en scène Père d’August Strindberg et L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel, suivis en 2006 de Coriolan de William Shakespeare qui est plusieurs fois récompensé des prix du Syndicat de la critique dramatique en 2007, Molière du spectacle subventionné, « Molière du metteur en scène » et prix du Brigadier (2009). Avec les comédiens de la troupe du TNP, il crée 7 Farces et Comédies de Molière : Sganarelle ou le Cocu imaginaire; L’École des maris, Les Précieuses ridicules, La Jalousie du Barbouillé, Le Médecin Volant, L’Étourdi, Le Dépit amoureux, jouées de 2007 à 2010 au TNP, dans toute la France et à l’étranger, dans neuf villes du Maroc, dans le cadre d’une tournée organisée par l’Ambassade de France au Maroc en mai 2010, et à Séoul au Sejong M Theater, dans le cadre du Festival international de Séoul en octobre 2010. En mars 2008, il crée au TNP la version intégrale de Par-dessus bord de Michel Vinaver, repris au Théâtre national de la Colline (Grand prix du Syndicat de la Critique en 2008). Il a créé Philoctète de Jean-Pierre Siméon avec Laurent Terzieff à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, en septembre 2009, rôle pour lequel Laurent Terzieff a obtenu le « Molière » du meilleur comédien en 2010. Dès son arrivée au TNP, il a établi une étroite collaboration avec l’ENSATT en s’entourant d’une troupe de jeunes comédiens issus des classes, avec lesquels il a notamment monté en 2009 Hippolyte et la Troade de Robert Garnier. L’aventure théâtrale de Christian Schiaretti est également jalonnée de rencontres avec des acteurs, ainsi Nada Strancar qu’il a mise en scène dans Jeanne, d’après Jeanne d’Arc de Charles Péguy (2000), Mère Courage et ses enfants (2001) et L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht (2003), Père d’August Strindberg (2005), Coriolan de William Shakespeare (2006). Il a produit et mis en scène le récital Nada Strancar chante Brecht / Dessau créé au TNP en 2007 et lui a confié la mise en scène La Fable du Fils substitué Luigi Pirandello, créé au TNP de Villeurbanne en octobre 2009. Et Didier Sandre avec lequel il a monté Le Laboureur de Bohême de Johannes von Saaz. Nada Strancar Elle a suivi sa formation de comédienne au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris dans la classe de Georges Chamarat, 1971-1972, puis celle de Antoine Vitez, 1972-1974. De ses études avec Antoine Vitez naît une rencontre qui durera plus de dix ans, Phèdre, Catherine, Iphigénie Hôtel, Les Quatre Molière, Le Prince travesti, Lucrèce Borgia. On la retrouve également dans les mises en scène de Patrice Chéreau, Pierre Romans, Giorgio Strehler, Lucian Pintilié, Luc Bondy, Alain Françon, Joël Jouanneau, André Engel, Claudia Stavisky, Laurent Laffargue, Olivier Py. Sa rencontre avec Christian Schiaretti est le début d’une collaboration au long cours avec le TNP, où elle a joué, sous sa direction Jeanne d’après Jeanne d’Arc de Charles Péguy en 2003, Mère Courage dans Mère Courage et ses enfants de Bertolt Brecht en 2002, Madame Peachum dans L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht et Kurt Weill en 2003 et 2004, Laura dans Père d’August Strindberg en 2005, Volumnia dans Coriolan de William Shakespeare en 2006. En 2007, Christian Schiaretti monte et produit pour elle le récital Nada Strancar chante Brecht / Dessau et lui confie la mise en scène de La Fable du Fils substitué de Luigi Pirandello, créé au TNP de Villeurbanne en octobre 2009. Nada Strancar a reçu le prix de la meilleure comédienne 2002 du Syndicat professionnel de la Critique, pour son rôle de Mère Courage. Didier Sandre Depuis trente ans Didier Sandre participe aux grandes aventures du théâtre subventionné avec Catherine Dasté, Michel Hermon, Bernard Sobel, Jorge Lavelli, Jean-Pierre Miquel, Jean-Pierre Vincent, Maurice Béjart, Giorgio Strehler, Patrice Chéreau, Luc Bondy et Antoine Vitez et joue régulièrement dans des productions du théâtre privé, Partage de midi de Paul Claudel, Le Chemin solitaire de Schnitzler, Célimène et le Cardinal de Jacques Rampal, Dîner entre amis de Donald Marguliès, Becket ou l’honneur de Dieu de Jean Anouilh, Les Couleurs de la vie de Andrew Bovell. En 1987, le Syndicat de la critique lui a décerné le prix du meilleur acteur pour Madame de Sade de Mishima, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais et Le Soulier de Satin de Paul Claudel, et en 1996 il a reçu le Molière du meilleur comédien pour le rôle d’Arthur Goring dans Un Mari idéal d’Oscar Wilde. Récemment, il a joué dans Bérénice de Jean Racine mis en scène par Lambert Wilson au Théâtre de Chaillot à Paris, Le Laboureur de Bohême de Johannes von Saaz au TNP mis en scène de Christian Schiaretti, Monsieur Chasse de Feydeau et La Femme d'avant de Roland Schimmelpfennig au Célestins-Théâtre de Lyon mis en scène par Claudia Stavisky, Ma vie avec Mozart de Eric-Emmanuel Schmitt au Théâtre Montparnasse mis en scène par Christophe Lidon, La Danse de mort d’August Strindberg mis en scène par Hans Peter Cloos au Théâtre de la Madeleine, La Cerisaie d’Anton Tchékhov mis en scène par Alain Françon, au Théâtre de la Colline et RER de Jean-Marie Besset au Théâtre de la Tempête. Au cinéma, on a pu le voir entre autres dans Petits arrangements avec les morts de Pascale Ferran, Conte d’automne d’Eric Rohmer, Mystère Paul d’Abraham Segal, Montparnasse et Melody Lane de Mikhaël Hers. A la télévision, il tourne dans de nombreux téléfilms, dont Passion interdite, Deux Frères, L’Enfant éternel, Une famille formidable, Saint-Germain ou la Négociation de Gérard Corbiau, Le sang noir de Peter Kassovitz et interprète Louis XIV dans L’Allée du Roi de Nina Companeez. Il vient d’achever le tournage de A la recherche du temps perdu de Marcel Proust, dans une adaptation de Nina Companeez. Didier Sandre participe régulièrement à de nombreux concerts qui intègrent un récitant dans des œuvres de répertoire : L'Histoire du Soldat d’Igor Stravinsky ; Ramuz, Le Martyr de Saint Sébastien de Claude Debussy ; D'Annunzio, Egmont de Ludvig van Beethoven ; Goethe, le Roi David d’Arthur Honegger ; Morax, La Trahison orale de Maurizio Kagel ; Claude Seignolles, Les Mains déliées de Michel Decoust ; Azéma, Les 7 dernières Paroles du Christ de Joseph Haydn ; Saint Mathieu, Pierre et le loup de Serge Prokofiev, Peer Gynt de Grieg / Ibsen, Histoire de Babar de Poulenc ; de Brunhoff, La Boîte à joujoux de Claude Debussy ; Helle, Concerto pour voix et orchestre de Eric Tanguy. Mais aussi dans des œuvres spécifiquement conçues pour la scène : Une Saison en enfer d’Arthur Rimbaud sur une musique de Franz Liszt ; Les Liaisons dangereuses d’après le livre de Laclos - Scarlatti ; Poète et musicien de Lamartine - Frédéric Chopin ; L'Homme aux semelles de vent d’ Arthur Rimbaud - Léos Janacek… Il a travaillé avec des Orchestres comme celui des Concerts Pasdeloup, l'Orchestre de Paris, l'Ensemble Inter-Contemporain, l'Orchestre de Poitou-Charentes, l'Orchestre National de Lyon, sous la direction de Pierre Boulez, Myung Wung Chung, David Robertson, Franz Brüggen, Sylvain Cambrelaing, Jean-François Heisser, Jean-Claude Pennetier, Hervé Niquet, Michaël Levinas… et avec des solistes tels que Abdel Rahman El Bacha, Alexandre Tharaud, Jeff Cohen, Michel Béroff, Marie-Joseph Jude, Thierry Eschaich, Pascal Amoyel, David Bismuth, Jean-François Zygel, Emmanuelle Bertrand ; ou des formations de musique de chambre telles que le Quatuor Ludwig ou Sine Nomine ou le chanteur François Leroux. Didier Sandre est Chevalier des Arts et Lettres et Chevalier dans l'ordre National du Mérite. Jean-Claude Malgoire chef d’orchestre Hautboïste et cor anglais à l’Orchestre de Paris, pionnier de l’époque baroque, musicologue, metteur en scène, le chef d’orchestre Jean-Claude Malgoire a exploré mille ans de musique, du Moyen Âge au XXIème siècle. Compagnon de route de l’ensemble 2e2m, de l’Ensemble Européen de Musique Contemporaine, fondateur de la Grande Écurie et la Chambre du Roy, cet esprit curieux et avide de recherches communique sa passion et partage le fruit de ses investigations au-delà des époques et des écoles, en fournissant de nouvelles clés d’écoute. Son profond respect pour l’œuvre originelle du compositeur génère un important travail de recherche qu’il poursuit depuis plus de 40 ans. Cette quête permet une relecture, une écoute différente, une découverte voire une redécouverte des compositions qu’il choisit minutieusement. Ce pédagogue souhaite éveiller la curiosité et transmettre l’extraordinaire émotion que procure la musique. Directeur artistique de l’Atelier Lyrique de Tourcoing depuis sa création en 1981, il en fait une maison d’opéra différente au répertoire très diversifié, un laboratoire d’épanouissement de toutes les créations, originales et de qualité. Du premier opéra L’Orfeo de Monteverdi à Mare Nostrum de Kagel, en passant par la Trilogie Mozart/Da Ponte ou encore L’Opéra de quat’sous, des choix intéressants, étonnants, parfois risqués, mais toujours des opportunités de rencontres et de découvertes, vecteurs d’émotions. Missionnaire de la musique, initiateur et fédérateur, il propose chaque saison une nouvelle expédition, un autre défi à travers les siècles, les styles et les différentes expressions du spectacle vivant. François Martin direction musicale et piano Après ses premiers Prix au Conservatoire de Strasbourg, il s’oriente vers le théâtre musical et travaille avec les metteurs en scène Claude Régy, Alain Françon, JeanLaurent Cochet et les chorégraphes Caroline Marcadé, Kamel Ouali, Anne-Marie Gros. Il participe comme chef de chant à La Vie parisienne, Le Cerceau, Le Médecin malgré lui, Doit-on le dire ? Il a été l’assistant de Dominique Trottein dans L’Auberge du Cheval Blanc à Mogador, de French Cancan aux Folies Bergère et celui de Jean-Claude Malgoire dans Mère Courage et ses enfants et L’Opéra de quat’sous donnés au TNP – Villeurbanne et au Théâtre National de la Colline. Il se produit dans un récital-lecture sur Alfred Bruneau avec Anne Marguerite Werster et Michèle Larivière. Également compositeur, il a notamment écrit avec Gérard Majax la comédie pour enfants La Sorcière bleue (CD chez Frémaux associés). Jean-Luc Manca accordéon Après des études à l’école de musique de Saint-Martin d’Hères puis au Conservatoire National de Grenoble, il entre à l’école d’accordéon de Chambéry. Il obtient le Prix de la SACEM en 1978 et 1980 et remporte le Premier Prix au Concours International de Genève, Suisse. En 1983 il enregistre l’intégral du programme qui lui vaut le Premier Prix à la Coupe mondiale de l’accordéon à Linz, Autriche. Après deux ans d’études à Moscou, dans la classe de Friedrich Lips, il obtient le diplôme de l’Institut pédagogique Gnessine. Il partage son activité professionnelle entre l’enseignement au Conservatoire de Grenoble et sa carrière de concertiste qui l’amène à se produire avec Paul Mindy, Jean-Marc Phillips-Varjabédian, Stéphane Logerot, Vahan Mardirossian, Patrick Souillot, Gérald Scordialo, l’Opéra National de Lyon, l’Orchestre national de France. Les compositeurs Renaud Gagneux, Graciane Finzi, Jan Truhlar, Patrice Sciortino lui ont dédié des pièces. Il est membre des formations Quai N°5, Cassiopée, Duo Louis Manca. Discographie : Roulotte Express, Bagatelles, Akord’s, Yehuda, Accordéon de concert, Quai N°5. Guillaume Blaise percussions De formation classique aux conservatoires de Colombes, Cergy-Pontoise, Versailles, Prix d’Honneur de percussion du CNR de Versailles en 1983, élève de Georges Paczynski et de Sylvio Gualda, Guillaume Blaise joue dans de très nombreux ensembles, entre autres : Parlement de Musique, Ensemble baroque de Toulouse, La Grande Écurie et la Chambre du Roy, Ateliers musicaux de Radio France, Opéra de Paris, Opéra de Lyon, Orchestre de Montpellier, Philharmonique de Strasbourg, Orchestre de Chambre National de Toulouse, Chœur Les Éléments, Ensemble Ars Nova, Percussions de Strasbourg, Ensemble Modern de Francfort. En tant que soliste, il interprète Themen de Carlos Roque Alsina, Plus Oultre de Hugues Dufourt, Huit pièces pour timbales d’Elliott Carter, Corporel de Vinko Globokar, Conversations de Georges Aperghis, Ti Lé Ka Té To de Jean-Pierre Drouet, Fragments II de Jean-Charles François, KZ musique pour une exposition photographique. Il compose et joue des musiques pour des conteurs et crée un spectacle musical pour enfants. Il enseigne la batterie et la percussion, se consacre à l’improvisation depuis 1995, rejoint La Flibuste en 2001 et fonde l’IREA en 2005 avec Michel Donéda, Valérie Métivier, Fabrice Charles et Jean-Marc Richon. Le TNP - Villeurbanne Avant la réouverture du Grand Théâtre prévue à l’automne 2011, le TNP se déploie à Villeurbanne et en tournée, avec 7 créations et 4 spectacles inscrits à son Répertoire. Les mises en scène sont signées Christian Schiaretti, directeur du TNP. Suite à la tournée au Maroc du printemps dernier, la Troupe du TNP sera à Séoul en Corée, les 2, 3, 4 octobre, avec 3 des 7 Farces et Comédies de Molière : Les Précieuses ridicules, La Jalousie du Barbouillé, Le Médecin volant présentées au Sejong M Theater, dans le cadre du Festival international de Séoul. Après un récital unique à la Cité de la Musique le 5 novembre, Nada Strancar reprend son tour de chant Brecht / Dessau à partir du 27 novembre au Théâtre les Gémeaux à Sceaux où elle sera en alternance avec Didier Sandre qui dit La Messe là-bas de Paul Claudel. Fin décembre, débute au TNP l’aventure intitulée Siècle d’or : 3 spectacles autour des grands mythes de la littérature espagnole du XVIème siècle. Don Quichotte de Miguel de Cervantès (spectacle jeune public, du 21 au 30 décembre) suivi de La Célestine de Fernando de Rojas et Don Juan de Tirso de Molina, donnés en alternance au TNP du 13 janvier au 27 février, puis au Théâtre Nanterre-Amandiers du 10 mars au 6 avril. August Strindberg est à l’honneur du 7 mai au 11 juin à La Colline-Théâtre national avec, en alternance, Créanciers et Mademoiselle Julie jouées en intégrales les samedis et dimanches. Retour de la Troupe au Petit théâtre du TNP pour la fin de saison, du 8 au 19 juin, avec la création de Joseph d’Arimathie, première des dix pièces du Graal Théâtre de Florence Delay et Jacques Roubaud. Cette création marque le lancement, en partenariat avec le TNS, de l’accomplissement total du cycle des dix pièces au cours des trois prochaines saisons. L’ensemble de ces spectacles, produits par le TNP - Villeurbanne, est porté par une troupe de 12 comédiens Laurence Besson Olivier Borle, Jeanne Brouaye, Julien Gauthier Nicolas Gonzales, Damien Gouy, Clément Morinière, Jérôme Quintard, Yasmina Remil, Juliette Rizoud, Julien Tiphaine, Clémentine Verdier. Nous retrouvons dans les différentes distributions les grands invités du TNP tels que Hélène Vincent, Christophe Maltot, Wladimir Yordanoff, Julie Brochen, Alain Rimoux, Nada Strancar, Didier Sandre, Clara Simpson. Le TNP capte ses créations sous forme de DVD. Ces témoignages du travail de Christian Schiaretti constituent au fil des saisons une précieuse collection réalisée avec la complicité de la C.L.C. (Compagnie Lyonnaise de Cinéma) et le soutien de la Région Rhône-Alpes. A ce jour sont disponibles : Coriolan de William Shakespeare, 3 Comédies de Molière (Les Précieuses ridicules, L’École des maris, Sganarelle ou le Cocu imaginaire), Par-dessus bord de Michel Vinaver, Philoctète de Jean-Pierre Siméon. Viennent de sortir 2 Farces de Molière (La Jalousie du Barbouillé, Le Médecin volant), 2 Comédies de Molière (L’Étourdi ou les contretemps, Le Dépit amoureux). Comment s’y rendre ? RER B : direction sud, toutes directions (Robinson, St-Rémy-lès-Chevreuse ou MassyPalaiseau). Station : Bourg-la-Reine (arrêt desservi par tous les trains). Prendre la sortie n°3 à droite «Rue des Blagis». Cinq minutes de marche à pied et vous arrivez aux Gémeaux. Bus 188, direction Porte d’Orléans, arrêt Georges Clémenceau à Sceaux. Par la route Porte d’Orléans, Nationale 20, direction Orléans. À Bourg-la-Reine, à hauteur de la station RER, prendre à droite la rue des Blagis qui passe sous les voies ferrées. Au bout de la rue, sur l’avenue Georges Clémenceau, se trouve le théâtre des Gémeaux. Après le spectacle : Dernier RER vers Paris : 00h19. Horaires bus Noctilien vers Paris Porte d’Orléans/Châtelet/Porte de Clignancourt (arrêt devant l’entrée principale de la gare RER Bourg-la-Reine) : 00h15, 00h45, 01h15, etc. Ces bus sont plus fréquents (toutes les 10 minutes) le vendredi soir, le samedi soir et les veilles de fêtes.
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