lettre n°4.pub - Les Amis de l`Art contemporain du Musée de Vannes
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De l’ar t contemporain d u m u s é e d e Va n n e s Lettre aux amis. N° 4 Janvier 2012 Amis lecteurs… Au fil des numéros, l’énergie et le cœur ne nous ont point abandonnés, bien au contraire, même si nous avons dû réviser la périodicité de parution de ce bulletin ! Cependant, le regard porté sur ce qui a été fait nous conduit à nous interroger sur la façon la plus pertinente de rendre lisible notre petite offre d’informations, car le défilement vertical des pages à l’écran rend malaisée son appréhension globale. C’est la raison pour laquelle cette Lettre aux amis n°4 va proposer 2 choses : d’une part, un sommaire qui permettra d’emblée d’en estimer le contenu, et d’autre part une hiérarchisation pérenne des rubriques afin de trouver des repères stables et de s’y retrouver plus commodément. Il nous est apparu que la meilleure façon d’organiser la matière consistait à aller du particulier au général : d’abord l’association, avec le mot de la présidente, puis l’objet même de notre intérêt c’est-à-dire La Cohue - Musée des Beaux-Arts, ensuite l’espace régional et enfin le national. Essayons et voyons…Et n’oubliez pas que vous avez la parole ! Bernard Le Doze, secrétaire Sommaire Le mot de la Présidente A La Cohue-Musée des Beaux-Arts Dossier : ethnographie dans le champ culturel : restitution d’une étude sur les publics du musée de La Cohue (par Clara Audouy) Vernissage de l’exposition Hans Hartung (par Claude Briand-Picard) Etienne-Martin, suites Une œuvre du sculpteur au Lycée Lesage Conférence de Jean-Paul Ameline Région Bretagne Témoignage sur les expositions de l’été Réunion du groupement régional des associations d’amis de musée National—informations institutionnelles Publications et médias Poésie Brèves associatives Lettre aux Amis n°4 p.2 p.3 p.3 p.5 p.6 p.7 p.8 p.10 p.11 p.11 p.12 p.13 1 Le mot de la présidente Sans doute est-ce parce qu’elle avait pris toute sa place, qu’elle s’était intégrée en faisant corps avec l’architecture du musée, nous donnant l’impression de l’avoir toujours connue là, que j’ai été émue lors du démontage de l’exposition d’Etienne-Martin, ne réalisant pas tout à fait que nous ne verrions plus le superbe Manteau et le Mur-Verseau. Les Amis sont d’ailleurs venus nombreux à l’hôtel de Limur pour assister à la conférence de Jean-Paul Ameline, conservateur général du musée d’Art Moderne du Centre Georges Pompidou qui a très bien connu le sculpteur. Notre association a organisé récemment au musée avec les entrepreneurs du Morbihan et Gaël Patout, Ami et dirigeant de l’agence Quintésis, une opération de soutien financier pour la restauration du tableau d’Eugène Delacroix, Le Christ en croix. Cette œuvre qui a rejoint une exposition consacrée à l’artiste, à Barcelone et Madrid, nécessitait de passer par les célèbres ateliers de restauration des musées nationaux. Lors de cette soirée, Marie-Françoise Le Saux a présenté l’œuvre d’EEugène Delacroix, Le Christ en croix, tienne-Martin aux chefs d’entreprises dont certains dédétail : Marie-Madeleine après couvraient le musée pour la première fois. restauration. Etienne-Martin et Eugène Delacroix, ainsi participons-nous au rapprochement des publics et des œuvres. Jean-Paul Ameline lors du démontage de l’exposition Etienne-Martin Bernard Moninot, Le Vent Parads, dans le passage central de La Cohue. Bientôt, nos activités seront connues davantage grâce à un site internet, opérationnel dès le mois de décembre. En effet, nous avons été sélectionnés par les enseignants de l’IUT informatique de l’Université Sud Bretagne pour le réaliser gratuitement, les objectifs de notre association correspondant à leurs critères d’acceptation. En contrepartie, nous devons assumer un rôle pédagogique auprès de six groupes d’étudiants et évaluer leurs travaux avant le choix final. Récemment le vernissage de l’exposition des estampes d’Hans Hartung, peintre majeur de l’art moderne et de trois artistes contemporains, Christian Jaccard, Bernard Moninot et Vladimir Skoda dans la nef centrale, a réuni plus de deux cents personnes. Venez les découvrir, ditesle à vos amis ! Dominique Picard. Le sites des Amis est en ligne ! http://www.amis-museedevannes.fr/ Lettre aux Amis n°4 2 Au musée des Beaux-Arts Dossier Ethnographie dans le champ culturel : restitution d’une étude sur les publics du musée de La Cohue Dans le cadre de son master d'ethnologie (mention "expertise ethnologique en projets culturels et touristiques"), Clara Audouy a effectué, en 2011, un stage au musée de La Cohue, stage qui a donné lieu à la rédaction du mémoire La Cohue, musée des Beaux-Arts : Enquête ethnographique sur le public du musée de Vannes. L’article qui suit est la synthèse de cette étude. Vannetaise d’origine, Clara Audouy a accompli son parcours universitaire à Nantes (sociologie) puis à Paris-Descartes (sociologie et ethnologie). (Tous nos remerciements vont à l’auteur qui a accepté de procéder à la réduction de son mémoire, ainsi qu’à Marie-Françoise Le Saux, conservateur en chef des musées de Vannes, qui a soutenu cette démarche.) Le public de la Cohue, un enjeu majeur des politiques culturelles du musée Un musée, ses collections, son public, les enjeux de l’étude. Le musée des Beaux-Arts de Vannes, La Cohue, a, depuis une dizaine d'années, pris l'orientation d'exposer en ses murs des collections d'art moderne et contemporain avec des artistes comme Jean Bazaine, Jean Le Moal, Alfred Manessier, Tal Coat, Olivier Debré, Geneviève Asse, Jean-Pierre Pincemin et François Morellet. Elles côtoient ainsi les œuvres figuratives du XIXe, Jules Noel, Félix Bouchor, Henri Moret, Jean Frélaut, qui retracent les paysages et scènes de la vie paysanne bretonne. L'introduction de l'art du XXe siècle dans une institution muséale, et dans le contexte historico-géographique propre à la ville de Vannes, amène à s'interroger sur la place qui peut lui être attribuée par le public. En effet, les collections sont exposées à destination d'un public pour lequel la scénographie a été conçue et réalisée, car un musée ne peut exister sans un public avec lequel il partage un lien fort qui s'enracine dans un intérêt commun pour l'art. Notre projet d'enquête ethnographique, commande de Madame Le Saux, conservateur en chef des musées de Vannes, et dont nous présentons la synthèse dans le présent article, s'est orienté vers la réflexion autour de plusieurs pôles : d’une part, le public, pris comme objet de recherche et enjeu de médiation, et d’autre part, des collections qui relèvent, elles, d’un enjeu scénographique pour le musée. Notre intérêt s’est donc porté vers ce que le public de la Cohue peut révéler de significatif dans son rapport avec les œuvres – et le musée plus globalement – à travers ses interprétations, commentaires, réactions, relevant d'une expérience partagée pour l'art dans la visite du musée. La visite du musée : une expérience diversement vécue qui exige des médiations diverses L'observation des façons singulières qu’ont les visiteurs de parcourir l'espace-musée, montre l’importante de la place qui doit être accordée au guidage à l'intérieur du lieu. En effet, chaque visiteur accorde une temporalité différente à chaque œuvre, ou salle d'exposition – significative sans aucun doute de l'intérêt qui leur est porté –, et s'approprie le lieu à sa manière. Chacun perçoit, reçoit l'œuvre différemment et opère un choix dans la façon de visiter le musée ; d'où l'importance d'ouvrir largement l'éventail de ses propositions de médiation afin de répondre à chacune des manières de pratiquer le musée. Il est nécessaire de donner au visiteur les moyens de vivre cette expérience et de comprendre ce qu’il peut lui être offert de découvrir et de percevoir. Lettre aux Amis n°4 3 Au musée des Beaux-Arts L'étude a permis de dégager l'idée que, plus qu'un rejet esthétique pur et simple, c’est une forme d’incompréhension face à l'art moderne et contemporain que manifeste le public. Mais peut-être ne s'agit-il au fond que d'un problème d'explication. Le guidage par clés de lecture, par exemple, permet d'accéder à la compréhension de certaines œuvres : c'est là tout l'enjeu de la scénographie et de la médiation culturelle, qui pourraient être plus développées. Le public jeune du musée : savoir le conquérir et le consolider L’introduction de l’art contemporain pour corriger l’image « régionaliste » du musée de La Cohue apparaît comme novatrice et permet d’offrir de nouvelles ouvertures artistiques et esthétiques. Dans cette logique, l'intérêt porté à la population jeune de la ville de Vannes a montré combien le musée fait face aujourd'hui à une image, ancrée dans les esprits, d'une institution perçue, sans doute injustement, comme peu dynamique. L'évolution indiscutable du musée, dont l'introduction de l'art contemporain est une des facettes, génère un hiatus entre ce qu'est La Cohue actuellement et l'image qu'en ont les étudiants. De là l'importance de développer des partenariats avec l’institution scolaire, de l’école à l’université. La communication auprès des jeunes, étudiants notamment, permet, plus qu'une découverte, une redécouverte du musée des Beaux Arts afin de rompre avec une image aujourd'hui obsolète. De même, l'art moderne et l’art contemporain ne sont pas catégoriquement rejetés par les jeunes mais ceux-ci n'ont pas connaissance de leur présence dans le musée. Ainsi, la "notoriété" et la nouvelle dynamique qui accompagnent leur introduction devraient susciter un nouvel attrait pour la Cohue auprès de cette population. Des médiations en général et de la gratuité en particulier L'enquête a montré combien la visite du musée se situe à la croisée d'une expérience à la fois individuelle et sociale. Si la réception et la perception d'une oeuvre relèvent de quelque chose de profondément subjectif déterminé par différents critères (éducationnels, esthétiques ...), il n'en reste pas moins que le partage des opinions, le commentaire des oeuvres, et le fait même de venir accompagné au musée, reflètent la dimension sociale qui s'exerce là. Cette idée de donner la parole aux visiteurs peut prendre forme dans le développement de rencontres avec les artistes, les historiens de l'art dans le cadre de colloques, de conférences et de débats. De la même manière, la réflexion sur les sociabilités qui conditionnent la pratique du musée peut amener à s’interroger sur les possibilités de l’annexer, et donner ainsi envie aux visiteurs de rester dans le lieu afin de le découvrir globalement ainsi que son environnement. L'exemple de la gratuité, observée les dimanches d’octobre à mai, ouvre à l'idée que "la valeur de la pratique culturelle ne se mesure pas en quantité ou en épuisante consommation du voir ; la visite au musée, lorsqu'elle est libre est un exercice de découverte, de plaisir, parfois de révélation, non pas seulement de la vision d'un oeuvre, mais de l'expérience de regarder". Une fois affranchi de la barrière du droit d’entée, le visiteur se voit offrir un univers des possibles qui peut l'amener à prendre des "risques" en expérimentant les collections qu'il n'avait pas prévu de voir au départ. L'idée d'une offre totale des oeuvres d'art au public permet de se centrer sur celle d'un don culturel que la gratuité exercerait, permettant ainsi aux visiteurs de s'ouvrir à de nouvelles propositions artistiques. Le triptyque moderne : scénographie, médiation et communication Ainsi, l'enjeu de l'enquête s'est-il orienté plus largement vers la relation entre le musée et son public. C'est à partir de la prise en compte de ce lien que nait l'importance fondamentale d'une médiation : celle-ci peut trouver écho dans des conférences, débats, concerts ou événements artistiques au sein du musée. Mais c'est également et surtout vers une communication auprès des jeunes que l’établissement doit se tourner. Scénographie, médiation culturelle et communication doivent fonctionner ensemble afin de permettre aux collections contemporaines de trouver une légitimité auprès du public et aux oeuvres d'entrer en relation avec le spectateur. Clara Audouy Lettre aux Amis n°4 4 Au musée des Beaux-Arts Événements à La Cohue Vernissage de l’exposition Hans Hartung, Estampes Vendredi 20 octobre 2011, un public nombreux et fidèle s’est pressé au vernissage des Estampes du peintre Hans Hartung (1904-1989) et de trois artistes contemporains regroupés sous le titre Incandescence : Bernard Moninot, Christian Jaccard, Wladimir Skoda. Madame Céline Chicha-Castex, conservateur à la Bibliothèque nationale de France a présenté l’œuvre gravée de Hans Hartung, artiste majeur du XXe siècle qui avec Pierre Soulages et Georges Mathieu est à l’oVernissage de l’exposition Hans Hartung, le 20 octobre 2011 rigine de l’Abstraction gestuelle ou de l’Art informel . Gravures sur bois, eaux-fortes, aquatintes, lithographies et peintures - repères qui enrichissent avec intelligence l’exposition, affirment la suprématie du geste. Traits et tâches balayent les surfaces à graver ou à peindre, comme des éclairs. Dans son livre Autoportrait n’écrit-il-pas : « L’éclair et le tonnerre, le bruit et la lumière sont peut-être mes premières grandes émotions ». L’autorité, la variété et la richesse des propositions gravées et picturales font de cette exposition une réussite. Marie-Françoise Le Saux peut ainsi présenter la seconde exposition Incandescence où les trois artistes travaillent avec le feu, le vent ou le reflet. Ils avaient déjà créé pour l’Art dans les chapelles une expérience plastique originale. Nous les retrouvons côte à côte dans le passage central. Christian Jaccard présente des traces de fumée produites par la brûlure de mèches (gel thermique). La répétition régulière de ces traces noires sur le support blanc spécialement construit pour cette intervention créent une écriture mystérieuse qui semble sourdre des murs moyenâgeux du bâtiment. Bernard Moninot a réalisé des dessins avec le vent, enregistrant sur une plaque de verre circulaire enduite de noir de fumée le mouvement des feuillages. Dessins lumineux, fragiles, tondi suspendus dans les hauteurs de l’allée comme un langage inconnu. Wladimir Skoda et son hommage au pendule de Foucault propose une vision singulière de la Cohue qui se reflète dans une sphère et visible sur des écrans dans les vitrines du musée, sur la rue. Ainsi, se promenant dans la pénombre de l’allée centrale magnifiée par ces oeuvres on ne peut que ressentir une émotion, certes esthétique, mais aussi spirituelle. Peut-être devrions-nous traverser la rue -trente pas- pour rejoindre la cathédrale Saint-Pierre afin de vérifier si ce commentaire d’aujourd’hui est exact : « La religion a perdu sa capacité à poser des questions et l’art a pris sa place ». C.B.P. Visite commentée de l’exposition Hans Hartung, Estampes samedi 19 novembre, 15h, à La Cohue – Musée des Beaux-Arts, par un guide conférencier du Service Patrimoine de la Ville de Vannes Réservations et renseignements : 02 97 01 63 00 Conférences L 1963-93, 1963. Lithographie. Imprimeur : Erker-Presse, Saint-Gall Cliché Fondation Hartung-Bergman Lettre aux Amis n°4 L'œuvre gravé de Hans Hartung. Céline Chicha-Castex, conservateur à la Bibliothèque nationale de France et commissaire de l'exposition, anime une conférence au musée, consacrée à Hans Hartung. (Samedi 10 décembre, à 15h) 5 Au musée des Beaux-Arts Exposition Incandescence Du 22 octobre 2011 au 20 mai 2012, La Cohue - Musée des Beaux-arts, en lien avec le Festival L'Art dans les chapelles, présente le travail de trois plasticiens contemporains, Christian Jaccard, Bernard Moninot, Vladimir Skoda. Conférence, Christian Jaccard Evelyne Artaud, coauteur du catalogue Christian Jaccard, Energies dissipées, anime une conférence sur l’oeuvre de Christian Jaccard , samedi 26 novembre, 15h ,à la Cohue ETIENNE-MARTIN, suites… Une sculpture d'Etienne-Martin au Lycée Lesage de Vannes… L' importante et très belle exposition Etienne-Martin au Musée de La Cohue s'est terminée le 2 octobre 2011. Combien de Vannetais savent que, depuis plus de 40 ans, une sculpture de cet artiste de renommée internationale est installée à demeure dans l'enceinte du Lycée Lesage ? Pas devant la façade principale, mais sur une pelouse, derrière l'entrée de service de la rue Le Menez de Kerdelleau, au pied des tours de Kercado... Elle a été intégrée au Lycée en 1969, dans le cadre du 1% culturel du coût de sa construction, à l'initiative de l'architecte de l'établissement, le vannetais Yves Guillou, ami proche par son épouse de Mme MarieThérèse Etienne-Martin, veuve de l'artiste ( les deux femmes sont originaires de la région de Paimpol ). De dimension importante (224 x 117 x 60 cm), intitulée L'Arbre, la pièce est en bronze et porte la date, après le nom de l'artiste, de 1955. Le plâtre original, disparu depuis, date de 1953. Il existe cinq exemplaires en bronze de la sculpture. Outre Vannes, l'un se trouve au Lycée professionnel Petit-Manoir du Lamentin en Martinique, commandé par l'homme politique et poète éminent Aimé Césaire ( 1913-2008 ). Les trois autres sont respectivement à Nyons dans la Drôme ( collection publique ) et dans deux collections privées ( Paris et Côte d'Azur ). Maintenant que les Vannetais et autres nombreux visiteurs de l'été se sont familiarisés, grâce au Musée de La Cohue, avec le travai d'Etienne-Martin, ne conviendrait-il pas de faire sortir de l'oubli la sculpture du Lycée Lesage et de l'inclure dans les richesses du patrimoine de la ville de Vannes ? Une restauration de l'œuvre (elle appartient désormais à la Région ) ne s'impose-t-elle pas, en enlevant la peinture "vert militaire" qui la recouvre, pour retrouver la couleur initiale du bronze ? En tout état de cause, une visite se doit d'être programmée, sur le site du Lycée Lesage, pour Les Amis de L'Art Contemporain du Musée de Vannes. Mme le Proviseur est prête à nous ouvrir toutes grandes les portes de son établissement... Jean-Paul Kervadec Conférence de Jean-Paul Ameline. Samedi 24 septembre, 15h, devant une cinquantaine de personnes massées dans l’une des salles restaurées de l’hôtel de Limur, Jean-Paul Ameline, conservateur au Centre Pompidou, a prononcé une conférence centrée sur une approche de l’œuvre ainsi que du parcours artistique et intellectuel d’Etienne-Martin. Appuyant son propos sur un diaporama, le conférencier a su montrer comment la maison d’enfance mythique de Loriol a été le laboratoire central d’où a surgi une œuvre obstinée, puissante dans ses matériaux et fortement codée dans ses couleurs et ses formes. Bernard Le Doze Lettre aux Amis n°4 6 Région Bretagne Les expositions de la rentrée en Bretagne… Musée des Beaux-Arts de Quimper Exposition Jacques Doucet, le CoBrA français Du 14 octobre 2011 au 9 janvier 2012 Exposition réalisée en collaboration avec le Lieu d’Art et d’Action Contemporaine (LAAC) de Dunkerque et le musée Cobra d’Amstelveen (Pays-Bas). http://www.mbaq.fr/ Musée des Beaux-Arts de Brest Exposition Frédérique Lucien, introspectives Du 30 novembre au 12 février 2012 Cette artiste sera ensuite présentée au musée de la Cohue http://www.brest.fr/agenda/evenements/b/308/h/cc22175b2d/category/76/article/ exposition-de-frederique-lucien-introspectives.html Le Quartier centre d’art contemporain, Quimper Ce matin, j'ai assisté à la destruction du monde en spectateur attentif, et puis je me suis remis au travail Quatorze artistes contemporains 12 novembre - 8 janvier 2012 http://www.le-quartier.net/ La Criée centre d’art contemporain, Rennes Exposition Thierry Micouin Men at work, Go slow 17 novembre-18 décembre 2011 http://www.criee.org/ Domaine de Kerguéhennec Exposition Paysage(s) Nous rappelons cette exposition, nous avons remarqué deux belles œuvres, celle de Pierre-Alexandre Rémy et celle de Vincent Mauger . 16 Octobre -31 décembre 2011 http://www.morbihan.fr/agenda/article.aspx?id=3875 Centre d’art Passerelle, Brest Exposition Traces Victor Alimpiev et Marie-Ange Guilleminot 17 septembre-21 janvier 2012 http://www.officiel-galeries-musees.com/exposition/traces-victor-alimpiev-marie-angeguilleminot LES AMIS EXPOSENT… Galerie Pictura , Cesson-Sévigné Exposition Figure-toi Quatre artistes d’une génération, trois univers picturaux liés par la narration, une exposition… Une exposition collective de Nathalie Léonart, Pierre Collin, Denis Orhant, et Ricardo Cavallo. 10 janvier - 11 février 2012 http://www.ville-cesson-sevigne.fr/index.php?page=expositions-pole-arts-plastiques Galerie Réjane Louin, Locquirec Exposition Plis Surplis, Catherine Larré Du 26 novembre au 31 décembre 2011 http://fr-fr.facebook.com/photo.php? fbid=300301779994144&set=a.212748955416094.62434.112760132081644&type=3&theater Lettre aux Amis n°4 7 Témoignages sur les expo de l’été Rainer Gross C’est un peu par hasard que se produisit ma rencontre avec l’œuvre de Rainer Gross, durant l’été 2010, à l’abbaye de Noirlac, hasard aiguillé par le guide rouge recommandant une bonne table en face de ladite abbaye. Promenade digestive donc, et là, divine surprise dans l’ancien réfectoire des moines, une tornade noire s’échappant d’un orifice pour s’engouffrer dans un autre, le souffle d’une volute dont je ne retins que la beauté du geste, pas le nom de l’artiste… c’est souvent comme cela la première fois. Et puis, ce printemps, nouvelle rencontre dans le parc du château de Chaumont sur Loire , encore deux réalisations superbes en accord parfait avec l’environnement : deux spirales en majesté. C’est donc avec une certaine impatience que j’attendais ce nouveau rendez-vous de l’Art dans les chapelles, à Saint-Nicolas des eaux, encore une plongée en apnée face à cet envahissement généreux de l’espace, le fluide opérait une fois de plus. Enfin ce fut Kerguéhennec, très impressionnée depuis le sol, il aurait fallu être un oiseau pour surplomber, contourner, plonger en piqué dans l’ellipse insérée entre les troncs géants. C’est fait, je pense avoir mémorisé son nom : RAINER GROSS Françoise Moulin A Dinard, Big brother : L’artiste face aux tyrans Etait-ce la lumière, particulièrement métallique ce mardi pluvieux de juin ou les reflets d’acier du ciel sur la mer juste derrière le palais des festivals de Dinard « relooké » de gris lui aussi, il n’en fallait pas plus pour que la dizaine de drapeaux qui flottaient au vent ne retiennent pas particulièrement l’attention. Pourtant, ce fut comme une révélation au sortir de l’exposition Big Brother : l’artiste face aux tyrans, ils étaient bien eux aussi, gris, noirs et blancs, les couleurs vives en étaient absentes, et les couleurs sur un drapeau ce n’est pas rien ! Ce qui n’était qu’une erreur d’attention au départ face à l’œuvre de WiefredoPrieto (d’ailleurs était-ce bien une œuvre…) se présentait comme le cœur de la réflexion que nous proposait cette exposition, sur l’état du monde, son uniformisation, la perte des repères ou pourquoi pas la nécessité de gommer les nationalismes : à chacun sa lecture. Messages forts se succédaient tout au long de ce parcours : la botte en caoutchouc noir au profil mussolinien de Maurizio Cattelan, toujours percutant, les plots de circulation des files, reliés par des tresses de chevelures humaines (au lieu de cordes) de Joanna Vasconcelos nous renvoyaient à de sombres périodes et trouvaient écho dans la manipulation des foules. Que dire encore de cet écran de TV dont le présentateur de nouvelles se voit peu à peu recouvrir intégralement par les messages qui défilent façon Bloomberg. « Trop d’info tue l’info » On rit jaune. Même s’il ne reste que 3 ou 4 œuvres dans la mémoire de chacun, c’est essentiel, on les porte en soi. Définitivement. Françoise Moulin Manoli, à Vannes L’Université tous âges a récemment consacré une exposition au sculpteur Pierre Manoli (1927-2001). 70 œuvres étaient réparties sur deux sites : d’une part au château de l’Hermine, dont les volumes pouvaient accueillir les pièces les plus monumentales, les mobiles notamment, et d’autre part au Bastion de Gréguennic où les œuvres trouvaient idéalement leurs places, soit en extérieur sur le pré brut de la cour, soit dans les petites salles basses au cœur de la muraille. C’était une merveille à ne pas manquer, cette exposition, la preLettre aux Amis n°4 8 Région Bretagne mière de l’artiste en Bretagne-sud : la variété des matériaux (granit fondu, céramique, métal…), et des formes (beaucoup d’animaux et d’oiseaux, d’acrobates, de voiles de bateaux, d’arbres) célèbrent le mouvement (ça bouge, ça tourne, ça monte dans un envol calculé et silencieux) et la lumière qui surgit du bronze poli. Comment peut-on réussir à donner autant de grâce et de légèreté à des matériaux aussi pesants ? Peut-être aurait-on pu davantage travailler la projection de l’ombre des mobiles sur le sol. Et puis l’humour n’était pas absent, par le détournement des objets de récupération. Ce beau mouton blanc, probablement puni d’être allé brouter sur un terrain de golf, en était l’une des plus belles expressions… Nadine Trestchenkoff et Bernard Le Doze Rainer Gross au manoir de Kernault Le manoir de Kernault sur la commune de Mellac (29300) près de Quimperlé présente jusqu'au 6 novembre 2011, du mercredi au dimanche de14h à 18h, une remarquable exposition sur le travail de Yann Paranthoën (1935-20005). Preneur de son, il a, toute sa vie, saisi sur le vif les bruits et les sons qui accompagnent le vivant. L'exposition, très attrayante est en même temps une ode à la Bretagne et à son histoire. IL est aussi intéressant de découvrir, lors de la visite du manoir, la sculpture géante de Rainer Gross (né en 1953 à Berlin), réalisée au printemps 2011 lors d'une résidence de l'artiste en Bretagne avec "L'art dans les chapelles", manifestation artistique majeure de communes du Morbihan. Annie Castier La lune télévisuelle, Radôme de Pleumeur Baudou; 18 juillet 2011, cliché Yann Kersalé Sept fois plus à l’Ouest Espace Fondation EDF Yann Kersalé, qui sculpte la lumière et enchante les jardins du musée Branly à la nuit tombée, a réalisé cet été des "expéditions lumière" dans sept sites bretons dont les alignements de Carnac ou le chaos du diable à Huelgoat. Ces installations qui ont ravi le public estival vont "nourrir" une exposition présentée du 28 octobre2011 au 4 mars 2012,à l'espace fondation EDF, 6 rue Rècamier 75007 à Paris, et intitulée : Yann Kersalé Sept fois plus à l'ouest. Renseignements complémentaires : HTTP://Fondation.EDF.com Annie Castier Lettre aux Amis n°4 9 Région Bretagne Réunion du Groupement régional des associations des amis de musée. Le 20 octobre s’est tenue à la DRAC Bretagne (Direction régionale des affaires culturelle) la deuxième réunion à laquelle participait l’AAACMV représentée par sa présidente et le secrétaire. Deux sujets ont été discutés : -Le principe de la cotisation versée à la fédération nationale : Si toutes les associations présentes trouvent tout à fait légitime de verser une cotisation au Groupement régional qui joue un rôle en rompant leur isolement, certaines d’entre elles contestent vigoureusement le fait que le Groupement régional ait à verser une cotisation à la fédération nationale. Les avis sur ce point divergent mais on pointe le fait que le groupement régional ait peu bénéficié de l’appui de la fédération. Le débat est ouvert et point clos ! Quelques associations (amis du musée des beaux arts de Quimper, amis du musée de la Compagnie des Indes, notamment) réclament que le groupement régional joue pleinement son rôle en matière de formation. Un besoin se fait plus particulièrement sentir : le mécénat. L’assemblée générale du groupement régional des associations d’amis de musées se tiendra en février et il s’est dégagé une belle unanimité pour qu’elle se tienne à Vannes à la Cohue. Belle occasion de se faire connaître. Bernard Le Doze Polémique et grandes manœuvres autour de l’art contemporain à Rennes. http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Le-centre-dart-contemporain-La-Criee-prive-deKronenbourg_40771-2013595-pere-bre_filDMA.Htm BLD Lettre aux Amis n°4 10 National - Informations institutionnelles, publications, médias Informations institutionnelles Le 11 octobre, le Ministre de la culture et de la communication a dévoilé son plan de quinze mesures en faveurs des arts plastiques. http://www.culture.gouv.fr/mcc/Actualites/A-la-une/Quinze-mesures-pour-les-artsplastiques Le Ministre de la culture et le Président de la République ont conjointement inauguré à Chaumont (Haute-Marne), le 13 octobre le Centre Pompidou mobile, en présence également du ministre de l’éducation nationale, maire de la ville. Selon le MCC, ce Centre Pompidou mobile « est un musée itinérant conçu pour offrir à tous les publics, et notamment aux personnes les plus éloignées de la vie culturelle, la possibilité d’une rencontre avec les chefsd’œuvre de l’art moderne et contemporain ». http://www.culture.gouv.fr/mcc/Actualites/A-la-une/Inauguration-du-Centre-PompidouMobile Publications et médias Le quotidien Le Monde a fait paraître le 26 septembre une réflexion intéressante sur l’audacieuse vitalité des centres d’arts d’Île-de-France, leurs difficultés, la séduction qu’ils exercent à l’étranger. L’article ne manque de pointer ce qui les distingue aux centres d’art de Paris… http://www.lemonde.fr/culture/article/2011/09/26/la-banlieue-friche-benie-pour-l-artcontemporain_1577898_3246.html En ligne… On ne saurait trop recommander de consulter le site Paris-arts , que nous consultons nousmêmes et qui constitue une source d’information de premier ordre. L’éditorial du 19 octobre, La matière du numérique, qui examine très brillamment ce qui distingue la photo argentique et la photo numérique, mérite toute notre attention. http://www.paris-art.com/Art-culture-paris.html Presse papier… « Les musées gérés comme des entreprises… » Nous avons relevé dans le supplément « Culture et idées » du quotidien Le Monde daté samedi 19 novembre, une longue interview de Manuel Borja-Villel, directeur du Reina Sofia de Madrid. Il y dénonce les musées gérés comme des entreprises et montre comment il a « inventé, pour sa collection permanente, une présentation novatrice et iconoclaste ». Des remarques telles que « Un musée ne peut plus être centré sur des trésors », ou encore « Un lieu qui court après les œuvres rares et cherche à attirer à tout prix des visiteurs va droit à l’échec », devraient inciter à la réflexion. Manuel Borja-Villel préconise « l’approche narrative des œuvres, associant tableaux, films, photos, maquettes, magazines et documentation ». Cette interview ne semblant pas mise en ligne, on devra se replier sur la version papier mais on se reportera avec profit à un article paru dans Artclair.com : http://www.artclair.com/jda/archives/docs_article/75283/manuel-borja-villel-directeur-dureina-sofia.php Lettre aux Amis n°4 11 National - Informations institutionnelles, publications, médias En revue… La revue Place Publique Rennes n°15 à paraître le 7 janvier 2012 consacre un dossier important (70 pages) à l'Art contemporain à Rennes. Frac, Criée, 40mcube, Lendroit, Musée des Beaux Arts, Oniris, Biennale, Archives de la critique d'art, commande publique, École européenne d'art de Bretagne, Rennes 2… la revue présente un panorama du potentiel de la ville mais ouvre aussi le débat sur les faiblesses rennaises. Place Publique bimestriel de 160 pages, créé en 2009 et vendu 10 €, est disponible dans les maisons de la presse et librairies de Rennes, ainsi que par Internet via le site de la revue: www.revue-placepubliquerennes.fr Beau livre… Les peintres de la Bretagne, par Denise Delouche Après ses ouvrages consacrés aux femmes artistes en Bretagne, à Mathurin Méheut, à Monet , tous publiés aux éditions Palantines, Denise Delouche, historienne de l’art à Rennes 2 et membre de l’association, revient au premier plan de l’actualité éditoriale avec Les peintres de Bretagne. Voici ce qu’en dit l’éditeur : « Bretons, français, étrangers… Évoquer les peintres qui, du début du XIXe siècle à nos jours, ont pris la Bretagne pour sujet est une véritable gageure, tant ils sont nombreux et leur œuvre riche et diversifiée. Des expositions ont eu lieu, accompagnées de catalogues solides, à Quimper, Brest, Morlaix, Vannes et bien sûr Pont-Aven, des livres ont été publiés, consacrés à des artistes, des groupes et aussi des lieux. Gauguin et ses amis, Lemordant, Méheut, Lucien Simon, Harrison ou Turner…sont maintenant connus des amateurs. Il était temps d’envisager un livre de synthèse, qui situerait tous ces artistes dans le contexte national, les replacerait dans l’histoire des grands courants picturaux, ainsi que dans le contexte économique et social de la Bretagne. Tel est le pari ambitieux relevé par Denise Delouche, la plus grande spécialiste actuelle de l’histoire de la peinture et des peintres en Bretagne : un somptueux voyage dans la palette et l’imaginaire des artistes, soutenu par un texte nourri et de très nombreuses illustrations. » BLD La poésie Trop de scrupules m’entravaient peut-être, et la crainte que les mots ne s’accordent les uns les autres que pour s’enchanter de leurs artifices, à leurs jeux indéfinis de miroirs, sans même effleurer la couleur d’une feuille d’arbre, la pesanteur d’un fruit ou d’un fétu(…) Inédit Revue Europe, mars 2010 Le poète Claude Esteban ( 1935-2006) souligne là le danger auquel peut s’exposer l’écriture poétique, voire la création picturale, si les mots, les formes et les couleurs se satisfont de leurs relations et en tirent une jubilation qu’on pourrait qualifier de « narcissique ». Alors se creuse immanquablement la distance avec le monde, y compris dans ce qu’il a de plus minime, et qui constitue notre seule habitation. Une œuvre qui d’une manière ou d’une autre (elles sont nombreuses) ne l’atteste pas risque de sombrer dans un fonctionnement autistique. Ne renvoyant qu’à elle-même, elle est séparée. Simple artefact, il peut briller de mille feux mais sans qu’un rapport intime ne s’établisse avec celui qui lit ou qui regarde. Michel Dugué Lettre aux Amis n°4 12 Brèves associatives EPLEA St Jean-Brévelay-Hennebont « L’arbre qui cache la forêt de mots » Exposition de travaux d’élèves (textes et livres d’artistes) réalisés en 2010-2011, dans le cadre du projet d’action culturelle « Artistes Pluriels Pour Lieux Singuliers », édition. n°5. Ce projet, soutenu par la DRAC et la Région, a bénéficié de la participation de deux intervenants, Martine Sonnet, écrivain en résidence et Corinne Véret-Collin, plasticienne, membre de l’association. 5ème Biennale armoricaine d’art vivant contemporain Deux plasticiens, membres de l’association, exposent dans le cadre de la 5ème Biennale armoricaine d’art vivant contemporain, Le regard des autres Béatrice Bescond « L'un des paradoxes de la peinture de Béatrice Bescond est de donner à voir et à la fois de soustraire au regard. Autour de cette contradiction, s'articule l'ensemble de son oeuvre. » (Document de présentation) André Scherb « Le dessin s'évade du support et dialogue avec la gestualité de la peinture » (Document de présentation) Lettre aux Amis n°4 13