LEs DiabLEs / DE DuivELs (MMXiv)

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LEs DiabLEs / DE DuivELs (MMXiv)
Exposition Museum : Dossier pédagogique
Les diables / De duivels (mMXIV)
Stephan Vanfleteren
06.06 - 17.08.14
botanique : rue royale 236 koningsstraat | bruxelles 1210 brussel | infos : 02 218 37 32 - www.botanique.be
E.R. | V.U. : Annie Valentini • Rue Royale | Koningsstraat 236 • 1210 Bruxelles | Brussel © Stephan Vanfleteren
Table des matières
I.
Stephan Vanfleteren. “MMXIV – Les Diables/ De Duivels” 1.
Présentation de l’exposition
2.
Stephan Vanfleteren. Biographie
3.
Comment aborder l’exposition? Quelques prérequis
3
4
5
6
7
8
II.
1.
2.
10
Le Héros sportif
Les diables à travers l’œil de Stephan Vanfleteren
10
11
Les Diables Rouges
13
IV.
Pourquoi utiliser la photographie en noir et blanc ?
Le portrait
La photographie et le sport Les footballeurs, ces héros des temps modernes
III.
A.
B.
C.
3
L’équipe des Diables, des origines à nos jours 13
Les activités pédagogiques
19
1.
1.
2.
3.
Visite guidée
Promenade interactive
Pour les familles
19
19
20
2
I. Stephan Vanfleteren – « MMXIV- Les Diables/De Duivels »
Du 06 juin au 17 août, le Botanique présente son exposition d’été consacrée au travail du
célèbre photographe et Stephan Vanfleteren.
1. Présentation de l’exposition
C’est loin de la frénésie des stades et des matchs, des salles
d’entraînements et des vestiaires, ou encore de l’odeur de
bière et de fricadelles, que l’artiste dresse le portrait des 26
joueurs de notre équipe nationale de football.
Alors que la coupe du Monde approche à grands pas,
les Diables Rouges, élevés au rang de symbole national,
cristallisent tous les espoirs. Stephan Vanfleteren immortalise
chacun d’eux dans ce climat de tension et d’excitation fébrile
et à l’aide d’un décor dépouillé, les érige en véritables icônes.
Vincent Kompany © Stephan Vanfleteren
Avec cette série en noir et blanc où leurs corps athlétiques
à demi nus se déclinent dans des poses héroïques, le
photographe célèbre les nouveaux dieux du stade, mais aussi, à travers le caractère bigarré
de l’équipe, le savant mélange dont est fait la Belgique.
Pour cette exposition, l’œil du photographe consacre les joueurs dans toute leur puissance
et inscrit ces incarnations d’une virilité éprouvée dans la droite lignée des gladiateurs
antiques. Pour autant, il n’oublie rien de leur humanité en laissant transparaître des parties
plus fragiles, plus douces et plus angéliques de leurs personnalités.
Collaborateur de nombreux journaux et magazines belges et étrangers, Stephan Vanfleteren
réalise en parallèle ses propres projets, reportages au long cours et portraits en noir et blanc
qui lui valent sa renommée internationale. Déjà exposé dans le Museum en 2009 avec
l’exposition Belgicum, le Botanique est heureux d’accueillir le nouveau projet de l’un de nos
plus grands photographes.
L’exposition est accompagnée d’un très bel ouvrage bilingue de 136 pages en noir et blanc,
publié par les Editions Hannibal.
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2. Stephan Vanfleteren. Biographie
Stephan Vanfleteren naît le 10 septembre 1969 à Courtrai en Belgique.
Passionné très jeune par la photographie, il décide d’en faire son projet de vie et entreprend
des études à la Hoogeschool Sint-Lukas à Bruxelles entre 1988 et 1992.
Très vite, il commence à travailler comme photographe pour des magazines, principalement
pour la presse flamande. Ses premières photographies sont publiées dans le journal De
Morgen. Son travail apparait également dans d’autres magazines tels que Paris Match, Le
Monde 2, le magazine indépendant, Die Zeit, Knack, Humo ou encore Volkstrant Magazine.
Actuellement, l’artiste travaille essentiellement pour des journaux et des magazines étrangers.
Il endosse également le rôle de directeur artistique des Éditions Kannibaal/Hannibal, dont il
est le cofondateur. De renommée internationale, Stephan Vanfleteren est une personnalité
incontournable du portrait photographique noir et blanc. À ce titre et parallèlement à sa
pratique personnelle, il enseigne depuis 2010 en tant que professeur invité de l’Académie
des beaux-arts à Gand (KASK).
Stephan Vanfleteren est surtout connu pour ses photographies en noir et blanc, caractérisées
par un style sobre et par un sens aigu de l’esthétique. Privilégiant le portrait, Stephan Vanfleteren
a effectué de nombreux reportages au long cours en Belgique, et à l’étranger, afin de transmettre
des histoires particulières d’hommes et de femmes du monde entier. Les thèmes abordés sont
divers et variés : des malades d’Afrique de l’Ouest avec sa sérié Guinée, en passant par les
fanfares avec sa série portant le même nom, ou encore la Belgique à travers sa série Belgicum.
Son œuvre ne cesse de s’enrichir. Ainsi, l’artiste expose à de nombreuses reprises, non
seulement en Belgique, mais aussi dans de nombreux pays étrangers, comme aux Pays-Bas,
en Allemagne, en France ou encore au Japon.
Vainqueur de l’European Fuji Awards en 1998, Stephan Vanfleteren a également remporté
cinq prix au World Press Photo ainsi que diverses récompenses octroyées par la presse
belge en 1996, 1998 et 2000. En 2011, on lui remet le prix Henri Nannen, un des prix
de photographie les plus prestigieux d’Allemagne pour son reportage sur l’artiste suisse
Tomi Ungerer, tandis qu’en 2012 il reçoit le prix de la Culture délivré tous les cinq ans par
la province de Flandre occidentale, ainsi que le Nationale Portretprijs des Pays-Bas. Il a
remporté cette année le premier prix de la catégorie « Portraits » du World Press Photo
Award pour sa série « People of Mercy ». Cette série est composée de portraits de malades
d’Afrique de l’Ouest, qui ont la possibilité de se faire soigner gratuitement dans l’hôpital
Africa Mercy. Cet hôpital se situe sur un bâteau. C’est en 2012 que Stephan Vanfleteren
réalisa cette série de portraits. Cette série porte également le nom de Guinée.
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Stephan Vanfleteren a contribué, tout au long de sa carrière, à la réalisation de nombreuses
expositions et ouvrages :
EXPOSITIONS SOLO (Sélection)
- Belgicum, Botanique, 2009, Bruxelles
- Flandrien, Centre de Flandres, 2011, Osaka,
- Belgicum, Galerie Hilaneh von Kories, 2011, Hambourg
- En avant, marche !, Winter Circus Museum, 2012, Gand,
- Images singulières, Festival des Images Singulières, 2012, Sète,
- Aller retour, Budafabriek, 2013, Courtrai
LIVRES PHOTOS
- Elvis&Presley, avec Robert Huber (Kruse Verlag, 1999)
- Buren, avec Mark Power et Eva Leitolf, en collaboration avec le Rijksmuseum
d’Amsterdam (Uitgeverij De Verbeelding, 2000)
- Tales from a Globalizing World (Thames & Hudson, 2003)
- Flandrien (Éditions Cannibale, 2005)
- Belgicum (Lannoo, 2007)
- Portret 1989-2009 (Lannoo, 2009)
- En avant, marche! (Éditions Hannibal, 2012)
- Façades & Vitrines (Éditions Hannibal, 2013)
- MMXIV – Les Diables (Éditions Hannibal, 2014)
3. Comment aborder l’exposition ? Quelques prérequis
Avec le XXIe siècle, la photographie entre dans l’ère numérique. La surface sensible,
négative ou positive, dont l’image est révélée chimiquement, est replacée par un capteur
photosensible. Chaque image est délivrée par l’appareil sous la forme d’un fichier numérique,
exploitable au moyen d’un ordinateur personnel ou professionnel. Le tirage peut se réaliser
sur différents supports. Le numérique permet au photographe une plus grande autonomie.
Il peut modifier la sensibilité et le ton de l’image à volonté. Toutes les retouches sont
envisageables : recadrage, colorimétrie, contraste, netteté...
L’image numérique devient une photographie, au sens commun du terme, quand elle est
imprimée sur un format papier.
Pour cette exposition, Stephan Vanfleteren a réalisé des photographies numériques.
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A. Pourquoi utiliser la photographie en noir et blanc ?
Le noir et blanc, en photographie, peut faire référence à deux principes légèrement différents.
Le premier désigne une œuvre comportant tous les gris intermédiaires, en plus du noir et
du blanc, sur une œuvre. On parlera alors de cliché en « niveau de gris ».
Le deuxième
fera référence à une œuvre sur laquelle ne sera utilisé que le noir de l’encre sur un fond
de papier blanc. Dans ce dernier cas, les gris intermédiaires seront simulés à l’aide d’une
trame, comme dans les photographies de journaux par exemple.
En ce qui concerne les pellicules utilisées dans le noir et blanc, il y en existe plusieurs types
en fonction de ce que l’on souhaite photographier. Par exemple, photo de jour, de nuit, de
paysages, etc. La caractéristique primordiale est le degré de sensibilité de la pellicule. Celleci est mesurée en ISO et varie de 25 à 3200. C’est cette sensibilité qui va déterminer la «
finesse » du grain du cliché et ses détails ainsi que la « latitude de pose », qui va modifier
le rendu des objets allant de pair avec le contraste de luminosité. C’est en fonction de ces
possibilités de pellicules que l’artiste-photographe va pouvoir commencer à exprimer son
art et sa manière de faire.
Ensuite, les filtres. Dans le noir et blanc, plusieurs filtres peuvent être utilisés lors de la prise
de vue afin de jouer sur les effets en relation avec le choix de ce même filtre. Par exemple,
le filtre polarisant va accentuer les contrastes tandis que le filtre gris neutre aura tendance
à réduire la quantité de lumière reçue par l’appareil afin d’avoir un temps de pose plus long.
Le photographe qui utilise des films en couleurs se concentre sur la lumière mais aussi sur
l’arrangement des tons ou couleurs de la photographie. En photographie noir et blanc, les
couleurs étant retranscrites en niveau de gris, la lumière joue un rôle plus important, la vision
est par conséquent différente. Les scènes aux luminosités singulières seront davantage
mises en valeurs que les scènes très colorées.
Aujourd’hui le noir et blanc est une technique photographique souvent utilisée pour faire
ressortir un fort contraste, ce qui peut accentuer certains détails ou certaines parties que le
photographe voudrait mettre en valeur. L’emploi du noir et blanc est courant pour le portrait.
Ainsi, cela permet de souligner une expression, un trait du visage…
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B. Le portrait
Le portrait est la représentation d’une personne d’un point de vue physique et psychologique.
Il s’agit d’un genre très ancien. Il est présent dans diverses formes artistiques : autant dans
la peinture que dans la littérature ou encore la photographie.
La représentation humaine est profondément enracinée dans la culture occidentale.
Dès la fin du Moyen-Âge, puis à la Renaissance, elle prend une place majeure, en concordance
avec l’intérêt porté à la personne et à l’individu singulier. Ce n’est, en effet, pas seulement
l’être humain en général que rend le portraitiste, c’est une personne en tant qu’elle-même.
Autrefois, en Europe, le portrait était d’abord et avant tout un «genre» pictural et était destiné
à conserver ainsi qu’à célébrer l’image de monarques, de nobles ou de figures liées à la
religion.
Le portrait de Louis XIV, peint par Hyacinthe Rigaud, est un exemple de portrait de monarque.
Portrait de Louis XIV, Hyacinthe Rigaud, 1701, Musée du Louvre
Le premier portrait photographique, qui est par la même
occasion également le premier autoportrait, a été réalisé
par Robert Cornélius. Ce passionné de chimie s’attacha
à améliorer le procédé du daguerréotype.
Vers le mois
d’octobre 1839, il prend une photographie de lui devant la
boutique familiale. Cet autoportrait est l’une des premières
photographies connues d’un être humain.
Auto-portrait de Robert Cornélius, 1809
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La naissance de la photographie renouvelle l’art du portrait et pose ainsi de nouvelles
questions. Avec le portrait photographique, le XIXe siècle ouvre l’âge démocratique de la
représentation de soi. L’évolution technique rendant le procédé de moins en moins coûteux,
tout un chacun peut désormais se faire portraiturer. Le portrait photographique revêt une
dimension sociale. Le nom des grands photographes portraitistes émerge, comme Nadar ou
encore Disdéri. De plus, en tant que procédé technique, la photographie permet une fidèle
représentation de la réalité. La photographie apparaît comme gage de vérité et d’objectivité.
On constatera cependant très vite qu’il s’agit là d’une objectivité tout à fait relative. En effet,
derrière chaque photographie demeure un regard, celui du photographe qui décide du cadrage,
de l’éclairage et du point de vue. Bien que visuel, le portrait pictural ou photographique, peut
rendre très sensible la personnalité intérieure du modèle, par de nombreux indices tels
que la pose et l’expression de la physionomie. Il existe différents types de cadrages pour
le portrait photographie : le plan serré (centré sur le visage), le gros plan (visage, cou et
amorce des épaules), le plan rapproché (jusqu’à la taille), le plan moyen (corps entier) et le
plan d’ensemble (modèle dans son décor).
C. La photographie et le sport
Le sport, ou du moins l’effort physique, a toujours été un thème majeur dans les arts. Ainsi,
dès l’Antiquité, les représentations des sports de combats se multiplient sur les céramiques.
La photographie, depuis ses débuts, a toujours été associée au sport. Dès 1880, les
photographes s’intéressent au sport et à son intérêt grandissant pour pouvoir tester les
possibilités d’émulsions rapides au gélatino-bromure d’argent et se tenter à la prise de vue en
extérieur et à la pratique de l’instantané. De plus, vers la fin du XIXème siècle, la photographie
de presse se développe et la photographie de sport avec elle. Ainsi, on verra apparaître
des journaux spécialisés tels que La Vie au Grand Air, Le Véloce-Sport ou encore Le Sport
Universel Illustré. Dans La Vie Au Grand Air, son fondateur Pierre Laffite, fait appel à des
professionnels chevronnés aussi bien
qu’à des amateurs.
Durant la IIIe République, en France,
la photographie sportive atteint sa
pleine maturité technique et pratique.
De même, le sport moderne devient
un phénomène social (les associations
Sauteur à la perche ©histoire-image.org
scolaires
sont
progressivement
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remplacées par des clubs civils dont le nombre ne cesse d’augmenter jusqu’en 1914). Les
compétitions de course à pied, de tennis, de rugby et de football se multiplient et deviennent
de plus en plus populaires, ce qui intéresse particulièrement les spécialistes de la prise
de vue scientifique. La représentation des scènes sportives contribue généralement à une
valorisation de la condition humaine.
Cette relation entre la photographie et le sport prend une toute autre tournure au siècle
suivant. Dans la première partie du XXème siècle, en Europe, la photographie sportive a pris
une place prépondérante dans l’imagerie fasciste et dans la propagande en général. Par
exemple, en Italie fasciste, le sport fut utilisé par les nazis comme moyen de propagande avant
même leur accession au pouvoir. Dans l’Allemagne nazie, il permettait en effet d’insister sur
les capacités physiques de la prétendue « race aryenne » et ainsi de démontrer la supériorité
biologique de celle-ci sur d’autres « races ». En avril 1933, une politique d’aryanisation
fut mise en œuvre dans toutes les organisations sportives allemandes. Les sportifs « non
aryens » - Juifs, demi-Juifs ou Tsiganes - furent systématiquement exclus des centres et
associations. En 1931, le Comité international olympique confie à Berlin l’organisation des
Jeux d’été de 1936. Ce choix marque le retour de l’Allemagne sur la scène internationale
après la période d’isolement qu’elle avait subie à la suite de la Première Guerre mondiale.
Ces jeux olympiques ont été complétement instrumentalisés par le parti nazi afin de
renforcer l’adhésion populaire envers ce dernier. Dans un but de propagande, de nombreux
clichés seront utilisés à des fins d’image publique et de notoriété allemande. L’expression de
propagande la plus connue est le film Les Dieux du stade de Leni Riefenstahl. La supériorité
de la nation allemande devait passer par l’excellence et la mise en scène de ses athlètes.
Aujourd’hui, la photographie et le sport sont deux entités indissociables. La photographie
permet de sublimer les joueurs.
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II. Les footballeurs, ces héros des temps modernes
1. Le Héros sportif
Qu’est ce qu’un héros ?
L’étymologie du mot «héros» est obscure, mais évoque cette ambivalence du service et du
commandement, de celui qui protège et fait la guerre. L’origine du mot « héros » vient du grec
hêrôs, qui signifiait « chef de guerre » chez Homère et « demi-dieu » chez Hésiode. Pour les
romains, ce terme a évolué tout en gardant son essence divine, de demi-dieu à un homme
de valeur supérieure. En grec comme en latin, le mot héros désigne donc un personnage
mi-dieu, mi-homme. Il n’entre dans la langue écrite française que vers 1370 pour désigner
toujours un demi-dieu, puis un individu qui se distingue par ses exploits ou un courage
extraordinaire, particulièrement dans le domaine des armes. À l’époque moderne,
la polysémie du terme se renforce avec le sens d’homme digne de l’estime publique, et
de personnage principal d’une œuvre littéraire (1650). Le terme d’«héroïne» apparaît en
1540 pour désigner une femme d’un grand courage, qui fait preuve de «force d’âme». Ces
définitions, toujours actuelles, sont révélatrices du clivage des sexes organisé autour de cette
notion : au masculin, le héros est lourdement lesté par la bravoure guerrière ou «la force
de caractère» tandis qu’au féminin, l’héroïne hérite d’une «force d’âme» à la valeur moins
consistante. Si les femmes eurent accès à la sainteté, furent transformées en allégories ou
en célébrités, leur héroïsation fut, au cours de l’histoire, toujours problématique. On mesure
alors le caractère exceptionnel de la construction du personnage de Jeanne d’Arc en tant
qu’héroïne nationale en France aux XIXe et XXe siècles.
Plus prosaïquement, le héros devient un combattant remarquable par sa bravoure et son sens
du sacrifice, ou tout simplement un homme qui se distingue dans une activité particulière. Or
le héros sportif, en ce qu’il écrit une épopée par l’accomplissement d’exploits et l’incarnation
de valeurs, synthétise plusieurs de ces définitions aux yeux du public.
Le héros sportif
Comme les aventuriers, les sportifs se battent, repoussent les limites du possible.
Adoré, envié, copié ou détesté, le héros sportif est partout : dans les stades, sur les écrans TV,
sur les affiches promotionnelles, sur Internet… Ses prouesses sont de plus en plus incroyables
et son image est surexploitée par les médias et la publicité. Mais comment un athlète devient-il
un héros ? Par sa performance, par la médiatisation, par la réception de ses actes par le public ?
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Evidemment, la première condition est de réaliser une performance exceptionnelle. Ensuite,
plusieurs éléments peuvent être pris en compte : l’obstacle, l’exploit, la persévérance ou
encore le sacrifice ! Ce sont également les valeurs que l’athlète reflète par son attitude
et son comportement qui conditionnent son héroïsation. Lorsque, en plus d’être un sportif
d’exception, il incarne les valeurs dominantes dans la société où il évolue, il a toutes les
chances de devenir un héros.
A ces différents « ingrédients » s’ajoute le rôle des médias et du public. L’athlète ne devient
héroïque qu’au moment où le public l’acclame, l’admire, et se reconnaît en lui. Le sportif doit
donc être mis en scène par les discours médiatiques.
L’héroïsation du footballeur français Zinedine Zidane repose largement, comme pour le
brésilien Pelé, sur la belle action médiatisée et le modèle de réussite sociale… L’une des
personnalités préférées des Français, modèle d’intégration, Zidane est mondialement connu
et fait rêver. Le voisin d’en face devient un surhomme, qui repousse les limites de la
condition humaine, et parfois un homme providentiel.
2. Les diables à travers l’œil de Stephan Vanfleteren
« Je n’ai pas voulu photographier des stades, des supporters ou des joueurs en action.
Ni même essayer d’en capter l’ambiance. J’ai voulu fixer sur l’objectif ceux qui en sont les
protagonistes. Nos gars. Des torses nus, des muscles saillants, des articulations solides
et un nombre incalculable de cicatrices. Le corps comme outil de travail. Certaines de ces
morphologies sont pures, vierges. D’autres tendent vers l’œuvre d’art. Un journal intime fait
de piqûres dermiques. Des noms, des dictons, des trèfles à quatre feuilles, voici une date et
voilà des étoiles, des ailes d’ange, des crucifix, et pourquoi pas des dés, des signes tribaux et
même, chez un seul joueur, le tatouage d’un gladiateur devant le Colisée de Rome »
Stephan Vanfleteren
Lors d’un voyage en avion, Stephan Vanfleteren se retrouve assis à côté d’un joueur de
football. Confronté à sa virilité, l’artiste plonge dans une réflexion qui le mène à comparer
cet athlète « Vil, dangereux, assuré » à un gladiateur « sans glaive, sans bouclier (…) ». Il
rapproche ainsi les amphithéâtres romains aux stades de football, les matchs aux combats,
l’entraineur au lanista, le maître du gladiateur…
Les arènes remplies, les cris, les hommes musclés, les carrières brèves, les blessures et
pour les « happy few » : la liberté. Le scénario n’a pas changé : des hommes valeureux
s’activant sur un terrain encerclé d’un public déchaîné.
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Hazard Eden © Stephan Vanfleteren
Witsel Axel © Stephan Vanfleteren
Suivant ce point de vue particulier, Stephan Vanfleteren interprète le héros et met en scène
les joueurs dans un cadre évoquant l’esthétique imaginaire des gladiateurs romains. Il sort
les footballeurs du contexte du stade et les installe dans un lieu neutre et dépouillé. Ainsi,
le regard est focalisé sur le héros même, sur les corps des joueurs. De plus, ces derniers
sont torses nus et aucun élément, ni maillot, ni ballon, ne les liens directement au foot dans
le cliché. Les corps sont présentés en tension ou dans des postures fixes, forts sur les
jambes, accentuant le côté indestructible de leur carrure et de leur musculature mise en
évidence. Nous apercevons également les cicatrices des joueurs, mises en valeur, comme
des blessures dues au combat.
Enfin, les clichés en noir et blanc donnent une impression particulière à l’ensemble de la
série, comme si les protagonistes étaient hors du temps, comme éternels. Des héros actuels
figés dans un rôle glorieux, hors de portée et auréolés d’une force presque mystique.
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III. Les Diables Rouges
1. L’équipe des Diables, des origines à nos jours
L’équipe nationale belge de football, plus communément appelée « diables rouges », est
la sélection de joueurs belges masculins mise en place lors des rencontres de niveau
international. Le nom complet de cette sélection se retrouve sous la forme de « Union Royale
Belge des Sociétés de Football – Association ».
Le nom des Diables Rouges désigne les joueurs depuis 1906 mais cela ne deviendra
l’appellation officielle que quelques années après. Pour l’anecdote, ils étaient même
appelés les « Diables Blancs » durant la période où Raymond Goethals était entraîneur.
Depuis la création de la Coupe du Monde, les Diables ont participé en tout et pour tout à
11 phases finales, le meilleur résultat étant la quatrième place lors de la Coupe du Monde
au Mexique de 1986. A côté de cela, en ce qui concerne la Coupe d’Europe, l’équipe belge a
fini à la deuxième place, en s’inclinant face à la République Fédérale d’Allemagne, en 1980.
De plus, il est à noter qu’ils ont gagné la médaille d’or aux Jeux Olympiques d’Anvers, lors de
l’édition de 1920. Au niveau des résultats notables, la plus grande défaite de l’équipe se produit
en 1909, contre l’équipe d’Angleterre – pourtant amateur – et se solde par un 11 à 2. Le meilleur
score se fait contre l’équipe de San Marino, en 2001, avec 10 à 1.
Evolution d’une équipe
L’équipe nationale belge des débuts (1901).
Derrière, de gauche à droite: Harry Menzies (FC Liégeois), Georges Simon (A&RC Bruxelles), Fernand
Defalle (Gardien - FC Liégeois), Hughes Ryan (Léopold CB), Gustave Pelgrims (Léopold CB), Charles
Maggee (Arbitre - Beerschot2).
Devant, de gauche à droite: Herbert Potts (Beerschot), Jan Robyns (Beerschot), Ernest Gillon (A&RC
Bruxelles), Albert Friling (Capitaine - Beerschot), Lucien Londot (FC Liégeois), Walter Potts (Beerschot).
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L’évolution des Diables au fil du XXème siècle peut être divisée en plusieurs périodes
significatives. Ces périodes correspondent, tantôt à des réalisations successives en tournois
internationaux, tantôt à de nouvelles « sélections » et de nouveaux joueurs faisant entrer
l’équipe dans une ère nouvelle.
Pour commencer, la période allant de 1900 à 1904 voit la création et l’établissement officiel
de l’équipe nationale. Tout commence en 1901, lorsque le président d’honneur du club
de Beerschot, Jorge Diaz, a l’idée de se faire s’affronter à Anvers un panel composé des
meilleures équipes d’Europe. Finalement, cela se résumera uniquement en un affrontement
entre une sélection belge et une sélection néerlandaise, choisie par un ancien footballeur
de Rotterdam, Cees van Hasselt. Ce match se déroule le 28 avril 1901 et se conclut par
une victoire belge de 8 à 0. Il ne sera néanmoins pas accepté comme officiel car les deux
équipes étaient composées, comme il était d’usage à l’époque, de nombreux expatriés,
notamment Anglais. Le premier match officiel se déroule le 1er mai 1904 contre la France
qui, elle aussi, fait ses débuts officiels sur la scène internationale. La rencontre se fait au
stade du Racing de Bruxelles et se déroule devant plus de 1500 personnes, pour se finir sur
un score de 3-3.
Après les balbutiements d’un football belge de niveau international, la décennie de 1920 à
1930 verra les beaux jours de la sélection. En effet, en 1920, après que la Grande Guerre
et ses traumatismes, le sport reprend une place prépondérante, et les Jeux Olympiques
sont organisés à Anvers. La Belgique affronte la Tchécoslovaquie en finale et arrive à les
faire s’incliner 2 à 0. Les Diables participeront aux deux éditions suivantes, mais resteront
malchanceux en s’inclinant à chaque fois en huitième de finale.
Goal d’ouverture de Coppé, Belgique contre Tchécoslovaquie, 1920 © Getty Images
Pendant les années 30, la Belgique participera à trois Coupes du Monde. Lors de la première,
en Uruguay, les Diables ne passeront pas les poules. Lors de la deuxième et de la troisième
édition, en Italie et puis en France, l’équipe nationale sera éliminée également pendant la
phase des huitièmes.
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La période allant de 1940 à 1968 correspond à une période descendante de l’équipe belge.
Malgré de bons joueurs, la sélection n’arrive pas à se qualifier aux grandes compétitions
internationales (p.e : la coupe du Monde de 1958, la Coupe d’Europe des Nations de 1960,…)
ou encore redouble de malchance lorsqu’elle y parvient en tombant dans des groupes
composés des meilleures équipes. Les années qui suivent marquent un retour timide des
Diables dans les grandes compétitions, mais sans jamais briller et parvenir à s’imposer, et
ce jusqu’en 1980.
En effet, l’année 1980 connait la première grande performance de l’équipe. Cela se passe
lors de l’Euro 1980 où les Diables arrivent à se hisser à la deuxième place en s’inclinant face
à la R.F.A sur le score final de 2 buts à 1. Cette équipe du sélectionneur Guy Thys marque
de la sorte ses premières lettres de noblesse et ses joueurs, tels Jan Ceulemans, imposent
leur nouveau statut dans le football européen.
Après cette performance, l’équipe belge sera à nouveau prise au sérieux et restera dans le
top européen pendant plusieurs années.
Le climax de l’équipe belge voit le jour lors de la Coupe du Monde de 1986, à Mexico, où ils
finissent parmi les meilleures équipes du Monde. Cette sélection se compose de nombreux
joueurs prestigieux comme Enzo Scifo, Luc Nilis, Georges Grün, Preudhomme et bien d’autres.
Malheureusement pour eux, ils devront dire adieu à leur rêve de trophées en s’inclinant face à
l’équipe argentine de Diego Maradona, en demi-finale, sur le score de 2-0.
Depuis lors, les Diables Rouges ont entamé une deuxième phase descendante jusqu’à l’Euro
2000 où ils n’ont pas réussi à convaincre, alors qu’ils jouaient « à domicile ». Après des années
quelques peu hésitantes, la sélection nationale a l’occasion de se refaire une deuxième jeunesse
avec l’arrivée d’une nouvelle génération de joueurs, aussi jeunes que prometteurs. Ce sont ces
joueurs qui composent actuellement l’équipe nationale belge. Aux côtés d’ « anciens » comme
Daniel Van Buyten, évoluent des Eden Hazard, Dries Mertens et autres Vincent Kompany, tous
joueurs titulaires dans les prestigieux championnats européens.
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Les joueurs de la sélection, effectif actuel
Parmi les gardiens de but, la sélection se compose de trois portiers. Le premier, Thibaut
Courtois, est né le 11/05/1992 et a débuté sa carrière au KRC Genk. Il joue actuellement au
club espagnol de l’Atlético Madrid, en prêt du club du Chelsea FC. La réserve de gardiens
se compose de Simon Mignolet et de Koen Casteels.
Le premier est né le 06/08/1988 et évolue au Liverpool FC tandis que le deuxième, Casteels,
est né le 25/06/1992 et joue au club de football allemand le TSG 1899 Hoffenheim.
En ce qui concerne les défenseurs, l’équipe se compose de 9 joueurs défensifs, à savoir :
Daniel Van Buyten, né le 07/02/1978 à Chimay. Il a fait ses débuts au club de FC Somzée,
dans la province de Namur et évolue maintenant au prestigieux Bayern de Munich. Il est
considéré depuis 2004 comme l’un des meilleurs défenseurs évoluant en Bundesliga.
Vincent Kompany, né le 10/04/1986 à Uccle. Il joue actuellement à Manchester City FC,
après avoir fait ses débuts juniors au club du RSC Anderlecht et être, par la suite, passé par
le club allemand d’Hambourg.
Jan Vertonghen, qui est né le 24/04/1987 et qui joue dans le club de Tottenham Hotspur FC.
Thomas Vermaelen, né le 14/11/1985, gunner de l’équipe d’Arsenal FC.
Toby Alderweireld, né le 02/03/1989, coéquipier de Courtois et membre de l’équipe de
l’Atlético de Madrid. Il a débuté sa carrière au Beerschot AC et a évolué à l’Ajax d’Amsterdam
de 2004 à 2013.
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Nicolas Lombaerts, né le 20/03/1985 et évoluant au Zénith Saint-Pétersbourg.
Anthony Vanden Borre, né le 24/10/1987, est un des rares Diables à toujours évoluer dans
le championnat belge, au sein du RSC Anderlecht.
Sébastien Pocognoli, né le 01/08/1987 et jouant à Hanovre SV 1896 ainsi que Laurent
Ciman, né le 05/08/1985 et évoluant toujours au Standard de Liège.
L’équipe nationale comprend 8 joueurs de milieu de terrain.
Le premier, Timmy Simons, est né le 11/12/1976 et fait partie de l’effectif du Club de Bruges.
Ensuite, Moussa Dembélé, né le 16/07/1987 et jouant dans l’équipe de Tottenham FC.
Marouane Fellaini, né le 22/11/1987 à Etterbeek. Il a fait ses débuts au Standard de Liège
et a même passé un temps dans le club d’Everton. Il fut par la suite transféré dans l’équipe
anglaise de Manchester United. Fellaini est un des rares Diables à posséder une double
nationalité (belge et marocaine) bien qu’il possède la nationalité sportive belge.
Axel Witsel, né le 12/01/1989 et évoluant dans le club russe du Zénith Saint-Pétersbourg.
Il a débuté sa carrière dans le même club que Fellaini, le Standard de Liège. Il a également
passé une saison au sein de l’équipe portugaise du Benfica Lisbao.
Steven Defour, né le 15/04/1988, joue au sein du FC Porto.
Radja Nainggolan, né le 04/05/1988 et membre de l’effectif de l’AS Roma.
Et enfin, Nacer Chadli, né le 02/09/1989 et jouant à Tottenham Hotspur FC ainsi que Kevin
De Bruyne, né le 28/06/1991, prêté au club du VfL Wolfsbourg. Ce dernier a joué dans trois
clubs belges de 1997 à 2012. A savoir, le KVV Tronchiennes, le KAA de la Gantoise et enfin,
le KRC de Genk.
Benteke - De Bruyne © Stephan Vanfleteren
Courtois Thibaut © Stephan Vanfleteren
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Les effectifs belges constituant l’attaque se composent de 7 joueurs.
Premièrement, Kevin Mirallas, né le 05/10/1987 et jouant à Everton FC.
Eden Hazard, né le 07/01/1991 et ancien butteur de renom du championnat français avec
son ancienne équipe du FC Lilles, évolue désormais dans le grand club de Chelsea FC, dans
le championnat anglais. Il a gagné différents trophées en club, notamment le championnat
de France ainsi que la Coupe de France avec le LOSC. Il a également gagné la finale de
l’Europa Ligue avec Chelsea en 2013.
Romelu Lukaku, né le 13/05/1993 et jouant, comme son compatriote Kevin Mirallas, à
Everton FC.
Adnan Januzaj, né le 05/02/1995 et rival en ligue anglaise de Vincent Kompany, joue au
sein du club de Manchester United FC.
Dries Mertens, né le 06/05/1987, membre de l’équipe italienne du SSC Naples.
Et enfin, Christian Benteke, né le 03/12/1990, évoluant à Aston Villa FC, ainsi que Zakaria
Bakkali, né le 27/01/1996 et joueur du championnat hollandais avec le PSV Eindhoven.
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IV. Les activités pédagogiques
Informations et réservations indispensables, du lundi au vendredi de 9h à 17h, au
02/226.12.18 ou à l’adresse [email protected]
Horaire d’ouverture du Museum : du mercredi au dimanche de 12h à 20h (fermé les lundis
et mardis).
Pour les groupes, possibilité de réserver une activité en dehors des jours et horaires
d’ouverture du Museum en semaine.
En marge de l’exposition Stephan Vanfleteren « MMXIV-Les diables/De Duivels »,
le Botanique propose les activités suivantes :
1. Visite guidée
Durée : 1h30 – 20 participants maximum – Langue : Fr/Nl
Suivez nos guides et venez découvrir, à travers l’objectif de Stephan Vanfleteren, les portraits
des 26 joueurs de notre équipe nationale de football. Loin de l’effervescence des stades et
des cris de la foule, plongez dans l’intimité de ces nouveaux héros.
Tarifs : Forfait groupe jeune (-26ans) : 55€ + droit d’entrée à l’exposition
Forfait groupe adulte : 65€ + droit d’entrée à l’exposition
2. Promenade interactive
Durée : 1h30 – 15 participants maximum – Langue : Fr. – A partir de 6 ans
Découvrez les secrets et l’univers du photographe ! De la prise de vue à l’incidence de la
lumière et du cadrage, le portrait selon Stephan Vanfleteren n’aura plus de secret pour vous.
Partez aussi à la découverte de nos footballeurs nationaux, véritables gladiateurs des temps
modernes, du sable des arènes de la Rome Antique aux pelouses des stades de football.
Images, jeux et animations composent votre panier pédagogique pour une approche ludique,
dynamique et interactive.
Tarif : 7€ /enfant (entrée à l’exposition comprise).
Nos activités s’adaptent à l’âge et aux acquis des participants
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3. Pour les familles
Le livret pédagogique est disponible à l’accueil du musée
En famille, à l’aide d’un livret ludique délivré gratuitement à l’accueil du musée, suivez notre
petit joueur de football. Notre ami, plein de malice vous a concocté de nombreux petits jeux,
quizz et dessins qui vous feront découvrir les portraits des joueurs de notre équipe nationale
comme vous ne les avez jamais vus !
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