Eaux usées industrielles
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Eaux usées industrielles
TRAITEMENT DES EAUX USÉES INDUSTRIELLES Eaux usées industrielles : recycler et réutiliser pour moins rejeter ABSTRACT Industrial wastewater: recycling and reusing to discharge less. With the tightening of legislation regarding discharge all over the world, and with constantly increasing pressure on water resources, industrialists are expected to decrease the impact of their activities on the environment. This has resulted in a tendency to minimize effluent discharge. To do this, recycling or reutilization cycles may be implemented. They have a threefold interest: economic gain (less water consumed), environmental gain and a gain in terms of image. The methodology involves nothing new. The challenge comes rather from the optimal use and intermingling of the existing solutions. www.revue-ein.com BWT Permo Installation d’ultrafiltration frontale 90 m3/h de BWT Permo en prétraitement industriel avant osmose inverse. Réalisé par Corinne Drault-Pezard, Technoscope Avec les législations sur les rejets qui se renforcent partout dans le monde et la pression sur la ressource en eau qui ne cesse de s’accroître, les industriels sont appelés à diminuer l’impact de leurs activités sur l’environnement. Ainsi, la tendance est à la réduction maximum des rejets d’effluents. Pour cela, des solutions de recyclage ou de réutilisation peuvent être mises en œuvre. L’intérêt est triple : un gain économique (moindre consommation d’eau), un gain environnemental et un gain en terme d’image. En matière de méthodologie, rien de bien nouveau. Le défi consiste plutôt à utiliser et panacher des solutions existantes de façon optimale. T raitements de surfaces, pétrochimie, agroalimentaire, pharmacie… Les caractéristiques des eaux usées industrielles varient énormément d’un secteur industriel à l’autre. Certaines peuvent contenir essentiellement des matières organiques, d’autres des produits toxiques, des solvants, des métaux lourds, des micropolluants, des hydrocarbures, etc. Autre particularité, chaque installation est unique N° 355 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - 37 Traitement des eaux industrielles : quatre technologies principales 38 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - N° 355 entreprise bénéficie d’une eau de forage bon marché. De fait, pourquoi investiraitelle dans un système de recyclage et/ou de réutilisation, sachant que son objectif premier est de produire à un prix compétitif ? En pratique, le recyclage ou la réutilisation correspond à un vrai besoin dans essentiellement deux cas. « Pour les entreprises confrontées à un stress hydrique, disposant d’un accès limité à la ressource et soumises à des contraintes spécifiques en matière d’émission de rejets », précise Bertrand Garnier, chez Degrémont Industry, ou « pour des grands groupes industriels ayant des politiques volontaristes de développement durable ». Le recyclage est en effet un aspect important pour les industriels qui entendent mettre en avant leur image de marque. Au début des années 2000, des installations de traitements des métaux ont adopté des dispositifs de recyclage extrême (zéro rejet) avec un impact nul sur l’environnement et la ressource qui leur ont valu en retour une image très positive. Reste que dans la majorité des situations, le rejet zéro n’est pas techniquement envisageable. Le recyclage est plus fréquemment réalisé à des fins d’économies d’eau plus limitées. Deux solutions sont alors possibles : en sortie de station de traitement sur les rejets d’effluents, ou en amont de la station d’épuration au sein même des équipements. Recyclage et réutilisation ont lieu au travers différents types de procédés : physico-chimiques comme la précipitation, l’échange d’ions, ou l’ozonation, physiques comme l’évaporation, la centrifugation, membranaires ou biologiques. Mis en œuvre de façon indépendante ou associée, ces procédés sont proposés par de nombreux spécialistes comme Hytec Industrie, Biome, Proserpol, Callisto, Corelec, Tecnofil, Afig Foessel, Vivlo, Aquacorp, Actibio, Orelis Environnement… Hytec industrie vis-à-vis de la qualité d’eau qu’elle utilise, de ses ressources disponibles, de la nature des polluants qu’elle émet et de ses possibilités de rejets. Ainsi, après un traitement plus ou moins poussé selon la réglementation locale ou nationale, certains effluents peuvent être déversés dans le réseau de collecte, d’autres sont directement rejetés au milieu naturel après traitement. Reste que sous la pression de la directivecadre européenne concernant la restauration d’une bonne qualité des masses d’eau et de la législation sur les rejets polluants qui s’est largement durcie en France et dans le monde, les taxes sur les émissions polluantes n’ont cessé d’augmenter. Conséquences ? Les industriels ont fourni de gros efforts pour traiter et réduire leurs émissions d’effluents. Sur le plan général du bilan en eau, la ressource locale est moins sollicitée et les rejets réduits. Pour l’industriel, l’économie repose sur une moindre consommation d’eau et une moindre taxation vis-à-vis des eaux polluées rejetées. Côté technologie, pas de problématique. Le recyclage et la réutilisation des eaux industrielles ont fait la preuve de leur efficacité. Le recyclage consiste en une recirculation de l’eau au niveau d’un procédé ou d’une machine. Et l’eau subit un traitement local. La réutilisation se pratique sur un flux d’effluents mélangés issus de différents ateliers de l’usine, généralement en sortie de la station de traitement du site. Le flux s’apparente à une nouvelle ressource disponible. Mais force est de constater qu’en dépit de leurs avantages, ces technologies ne sont pas utilisées aussi souvent qu’elles pourraient l’être, notamment lorsqu’une tant des effluents secondaires avec des membranes organiques fibres creuses type Microza. Polymem propose également des modules à utiliser pour application en recyclage et réutilisation d’eaux usées : Gamme Ultramem©, Gigamem® et Inomem©. De la même façon, Techno-Membranes accompagne les industriels dans la mise au point de procédés membranaires performants, en production, en recyclage, en traitement d’effluents et en développement de procédés propres. Sa neutralité vis-à-vis des fabricants et des équipementiers lui permet de travailler avec l’ensemble des membranes commerciales disponibles. - l’électrodéionisation (EDI) est un procédé mixte combinant l’échange d’ions aux pratiques membranaires avec pour agent régénérant le courant électrique et donc sans réactif chimique. L’EDI est utilisée en avant de l’OI pour déioniser. Aquasource Les procédés de base sont le charbon actif, les résines échangeuses d’ions, les membranes et l’électrodéionisation. - Les résines échangeuses d’ions agissent sur la conductivité ionique en éliminant les cations et les anions de toutes sortes, y compris certaines matières organiques. Leurs désavantages sont qu’elles ont besoin d’être régénérées par des réactifs. Ce qui entraîne le traitement des effluents. - les membranes (de micro ultra ou nano filtration, osmose inverse OI) n’ont pas besoin d’être régénérées. D’où des coûts de production moins élevés. L’ingénierie de leur mise en œuvre a beaucoup évolué ces dernières années et de nombreuses solutions sont proposées, notamment par Aquasource avec Ecoskid™ et Ultrazur™, Alting ou encore Pall qui compte plus de 50 installations dans le monde trai- Recyclage et réutilisation ont lieu au travers différents types de procédés : physico-chimiques comme la précipitation, l’échange d’ions, ou l’ozonation, physiques comme l’évaporation, la centrifugation, membranaires ou biologiques. Mis en œuvre de façon indépendante ou associée, ces procédés sont proposés par de nombreux spécialistes. www.revue-ein.com LYON du 27 au 30 novembre Hall 5 Allée B Stand 116 Actibio a réalisé de nombreuses installations de recyclage notamment dans le domaine du lavage de gros véhicules ( trains, tramways, bus, poids lourds...). Le traitement associe une épuration biologique par le procédé Actibio System avec une filtration fine ce qui permet de recycler jusqu’à 80% de l’eau avec une capacité de 110 m3/jour pour le lavage des trains et TGV. KMU France Actibio Les installations de distillation permettent de traiter avec efficacité les effluents contenant des matières polluantes organiques et anorganiques, grâce à une séparation thermique mono-étagée. Le recyclage du distillat permet de réaliser un zéro rejet dans de nombreux domaines d’activités. Le système Prowadest® développé par KMU s’intègre à un large spectre de projets. À plus grande échelle, des offreurs de technologies et d’installations, tels que Veolia Water STI, Degrémont Industry, BWT Permo proposent des solutions de recyclage et de réutilisation sur de plus gros volumes d’effluents. Leur présence à l’international fait référence. projet EST (technologie développée par Eni pour convertir les résidus hydrocarbures lourds en produits raffinés, essence et gas-oil). Un site qui illustre le savoir faire du groupe en matière de traitement des eaux usées industriel. De la ressource au rejet, Degrémont industry répond aux entreprises par un large portefeuille de solutions technologiques. Dernière innovation, pour le recyclage des eaux résiduaires urbaines ou industrielles, le procédé Oxyblue est un traitement de finition avancé associant une oxydation par ozone à une filtration biologique qui « permet d’éliminer les pollutions organiques non biodégradables et micropolluants jusqu’à hauteur de 60 % », rapporte Bertrand Garnier chez Degrémont Industry. « Le système est installé notamment sur une raffinerie du géant pétrochimique Petro China en Chine pour traiter un débit de 1 600 m3/h ». Oxyblue permet de fiabiliser les traitements membranaires ultérieurs (ultrafiltration et osmose inverse) avec une réduction jusqu’à 50 % de la consommation en réactifs de lavage des membranes et allongement significa- Acteur mondial dans l’optimisation et la gestion globale du cycle de l’eau industrielle, Degrémont Industry dispose de nombreuses références dans le secteur de la pétrochimie, notamment en Chine, au Brésil, au Mexique, aux Etats-Unis et en Italie. Degrémont Industry vient en effet de remporter un contrat d’ingénierie et de fourniture d’équipements pour la station de réutilisation des eaux usées de la raffinerie d’Eni, à Sannazzaro en Italie (chiffre d’affaires de 5 millions d’euros). La mise en service de la station est prévue pour début 2013. Composée d’unités d’osmose inverse et d’ultrafiltration, l’installation traitera un débit pouvant atteindre 740 m3/h et produira, à partir des eaux usées, une eau déminéralisée qui sera réutilisée pour les besoins en vapeur de la raffinerie et de son 40 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - N° 355 Purostar Recyclage/réutilisation : des usines clé en main Cette installation de dépollution d’eau usée par coagulation-floculation-décantation réalisée chez Lafarge permet de clarifier les eaux usées contenant des restes de ciment. L’eau traitée dépolluée est recyclée en tête de fabrication en étant ajoutée à l’eau utilisée pour la préparation du béton. Les pièces fabriquées avec ce mélange eau traitée recyclée et eau neuve sont de qualité équivalente. Réalisation Purostar. www.revue-ein.com après leur avoir appliqué un traitement adapté (clarification poussée, traitement biologique, filtration, techniques membranaires, désinfection par ozone, par UV, etc.). Innovation récente, Veolia Water STI a récemment développé un système original de recyclage intensif dédié à l’aquaculture associant différentes technologies notamment un système de filtration Hydrotech et un réacteur biologique MBBR. « Développé depuis près de trois ans en Norvège où il est utilisé notamment par Marine Harvest, premier producteur de saumon au monde, le système permet la recirculation de plus de 95 % des eaux, contre 60 à 70 % jusqu’à présent avec les systèmes de recyclage classiques », tif de la durée de vie des membranes d’ul- matières en suspension dès la taille de 8 explique Yves Caouette, vice président exétrafiltration. « Pour obtenir des eaux de micromètre. Dénommé, Compakblue, le cutif marketing industriel chez Veolia. « En qualité très pure, nous disposons aussi système permet la réutilisation d’eau ou outre, notre technologie permet aussi de d’un nouveau système par filtre à disques le rejet en zone sensible ». réduire la mortalité des poissons grâce à immergés permettant un abattement des Autre expert du recyclage, depuis plus un meilleur contrôle de la qualité de l’eau de 20 ans Veolia Water (teneurs en azote et oxygénation), et de Solutions & Techno- favoriser une meilleure croissance des L’ozonation catalytique : logies met en œuvre saumons par le maintien d’une tempéraun procédé prometteur des solutions efficaces ture stabilisée et contrôlée. D’où un gain Spécialisée dans le domaine du trai- catalytique, une technologie innode productivité pour les entreprises ». pour valoriser les eaux tement des eaux usées industrielles, vante d’oxydation à l’ozone avec Serep développe et met en œuvre ajout d’un catalyseur, que Serep Alors qu’auparavant, 40 à 50 000 litres usées récupérées en différents procédés qui peuvent enregistre les développements les d’eau étaient nécessaires sortie de staconduire, en fonction des attentes plus prometteurs. Les technologies des industriels, à un recyclage ou à traditionnelles qui reposent sur à la production une réutilisation des eaux traitées. les procédés biologiques, physicotion d’un kg En matière d’électrocoagulation, chimiques, membranaires ou sur l’entreprise est bien connue pour l’évaporation sous vide, butent soude saumon, © son procédé Solvin qui se distingue vent sur le problème de la DCO dure des techniques disponibles sur le dont se joue l’ozonation catalytique aujourd’hui marché par le peu d’entretien et qui cumule de nombreux avantages : le nouveau donc des coûts d’exploitation plus des performances élevées permetfaibles. « En lieu et place d’une tant la minéralisation des polluants système simple électrocoagulation par plaques organiques même réfractaires qui nécessite des arrêts de mainte- aux oxydants, une mise en œuvre de recircunance fréquents, notre procédé simple, une grande flexibilité et des lation de repose sur un réacteur composé coûts d’exploitation avantageux. d’une anode circulaire creuse, d’une La technique est d’autant plus proVeolia percathode et un moteur d’entraînement, metteuse que Serep, avec sa filiale met de proexplique Eric Azokpota, Directeur du Technavox, a déposé au mois de département ingénierie du traitement septembre dernier un nouveau brevet duire un de l’eau chez Serep. La réaction est permettant au procédé de s’affranimmédiate, les hydroxydes d’alumine chir du problème des matières en kilo de saulibérés par l’électrolyse se combinent suspension qui limitait auparavant mon avec 50 avec les particules polluantes et le panel de ses applications forment des flocs. Un écarteur-racleur potentielles. Du coup, l’éventail des litres d’eau. balaye en permanence les surfaces applications ouvertes à l’ozonation actives évitant tous dépôts isolants catalytique s’est considérablement Ce n’est pas sur l’anode et la cathode et assure un élargi. « Elles sont nombreuses dans tout. « Le écartement constant entre les élec- certains secteurs comme celui de la trodes. L’électroflottation due à la pré- pétrochimie, la pharmacie ou les lixisystème sence des micro-bulles d’hydrogène viats » indique Eric Azokpota. « Mais permet une et d’oxygène libérées aux électrodes le procédé trouve aussi sa place sur favorisent une séparation naturelle des applications plus classiques. Par meilleure de l’eau et des boues dans la cuve de exemple en tête de station biologique flottation ». pour rééquilibrer le rapport DCO/DBO gestion Les BRM ZeeWeed® de GE Water & Process Technologies Le procédé permet d’obtenir une eau ou bien en traitement de finition pour traitée de bonne qualité, propre à faire face aux perturbateurs endocrifonctionnent selon les mêmes principes que les traitements des déchets être recyclée ou réutilisée. « Mais niens, les PCB.. qui échappent aux biologiques conventionnels, mais utilisent des membranes organiques pour aller encore plus loin, il est pos- filières de traitement traditionnelles. d’ultrafiltration en PVDF à la place des clarificateurs et sible de le coupler avec une CMV qui Les performances de l’ozonation rejetés par permettra, par exemple, de faire face catalytique font de ce procédé une filtres à sable. Ceci rend les stations de traitement très les éleà la présence de tensioactif, dans solution d’avenir pour s’affranchir compactes et garantit une production durable d’eau filtrée l’eau ou à bien d’autres techniques des normes de rejet de plus en plus vages », d’excellente qualité, permettant sa réutilisation pour en fonction de la nature des effluents contraignantes et/ou obtenir un note Yves considérés », note Eric Azokpota. effluent susceptible d’être recyclé ou le process ou les utilités. Mais c’est en matière d’ozonation réutilisé ». Caouette. GE Water & Process Technologies TMW TMW vient de procéder à l’installation d’une unité composée de deux évaporateurs Ecostill chez Canon Bretagne sur le site de Liffré (35). L’installation permettra de traiter l’ensemble des déchets liquides générés par le site tout en permettant une réutilisation des eaux usées épurées. 42 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - N° 355 www.revue-ein.com KMU GmbH et LOFT GmbH font désormais partie de la même Maison Mère en tant que sociétés sœurs. L’environnement, notre engagement Des solutions adaptées à votre demande Station physico-chimique Maryline FUSIL, Jean Lin LAUROUAA et Nicolas LANGLOIS sont à votre disposition pour répondre à vos demandes et vous faire bénéficier de leur compétence commune dans le traitement de vos effluents. EIN 355/2012 Retrouvez nous au MIDEST Stand M 098 et à POLLUTEC Stand G 147 15 rue du Parc - CS 60022 OBERHAUSBERGEN 67088 STRASBOURG CEDEX 2 03.88.10.97.97 www.loft-gmbh.de/fr - www.kmu.com Electrocoagulation depuis 17 ans Recyclage et zéro rejet L’eau pure… Une richesse à préserver ! EIN 355/2012 Osmoseur industriel sur mesure 4, rue des Celtes 68510 SIERENTZ Tél. : 03 89 31 31 22 - Fax : 03 89 44 51 www.afigfoessel.fr [email protected] www.revue-ein.com N° 355 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - 43 De nouvelles membranes fibres creuses hydrophiles pour la filtration et le recyclage d’eaux résiduaires urbaines 44 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - N° 355 tumant (en substitut de gasoil), la troisième et dernière fraction rentre dans la composition de protection des bâches de coffrage béton. Recycler en optimisant le fonctionnement des équipements Si Veolia Water Solutions and Technologies et Dégremont Industry disposent d’un large portefeuille de technologies propriétaires rustiques et innovantes qui leur permettent de disposer dans le monde de nombreuses références, dédiées à chaque secteur industriel, en France, le marché est plus restreint. « Beaucoup de traiteurs d’eau sont aujourd’hui souvent sollicités sur la problématique de recyclage des eaux usées. Les mises en œuvre restent cependant rares et la raison est le plus souvent économique », indique Mickael Tournaux, Ingénieur projets et Responsable Marché Agro-alimentaire chez BWT Permo. « Que ce soit en coût d’investissement et coût d’exploitation, l’aspect économique demeure un frein à leur mise en place. Par contre, nous avons un retour très favorable en amont de stations. Les clients sont de plus en plus sensibles aux mètres cube d’eau consommés par un adoucisseur ou un osmoseur par exemple et c’est là que nous apportons des solutions ». Mais avant de se lancer dans une opération de recyclage, il faut d’abord procéder à une démarche systématique en analysant la circulation des eaux dans le procédé, en quantifiant la consommation et en identifiant les pertes. « Souvent on se rend compte selon cette approche pragmatique que les étapes de nettoyage sont trop longues » souligne Mickael Tournaux. « Sur les sites nouveaux, nous axons sur des technologies moins consommatrices d’eau et de réactifs chimiques. Dans les installations existantes, nous recherchons à identifier des solutions simples de recyclage. Généralement il s’agit d’une boucle courte de recyclage sur un seul poste. Par exemple sur un système de décarbonatation par résine échangeuse d’ions, on peut réduire de moitié le volume d’eau Hytec Industrie Un point non négligeable en Norvège où l’aquaculture génère plus de pollution dans les fjords que l’activité humaine. Le recyclage et la réutilisation des eaux usées épurées sont l’un des grands chevaux de bataille de GE Water & Process Technologies. Aux États-Unis, l’entreprise a mis en place une solution basée sur le “zero liquid discharge” qui s’apparente au “zéro rejet” pour le traitement des eaux issues des activités minières : l’eau est traitée à la faveur d’une première étape à l’ultrafiltration pour la débarrasser des solides en suspension puis par osmose et enfin par des évapoconcentrateurs ce qui permet d’obtenir, en plus d’une eau traitée de bonne qualité, du sel qui peut être revendu aux autorités locales pour traiter les routes en hiver. Tout est donc valorisé. Pour les fermes de petite taille, des offres packagées transportables (sans génie civil) sont également proposés par Veolia Water STI. De son côté, Ovive met en pratique la fabrication de sous-produits utiles à partir de d’éléments considérés comme des déchets. Les déchets graisseux non nobles peuvent être valorisés en produits commercialisables dans les domaines de l’oléochimie ou le BTP grâce à un outil innovant de séparation de phases et une chaîne de préparation qui diffère selon la future application du sous-produit. Par exemple Ovive valorise les refus de production le compte de la société Nord Cacao (mélange de beurre de cacao et d’acide gras). Après traitement de ces sousproduits graisseux, une première fraction de la matière grasse est utilisée pour la formulation de biocarburant, une deuxième est utilisée pour produire un solvant débi- importante qui permettra à la filière d’entreprises françaises constituée, de gagner une position de leader mondial. Cette technologie intéressera toutes les zones en stress hydrique. Ce traitement membranaire permettra de créer une nouvelle source d’eau alternative qui pourra être utilisée par exemple pour les usages urbains (lavage de la voirie, arrosage des espaces verts…) mais également pour les eaux de procédé en industrie (papeteries….) ou encore l’usage agricole, la recharge des nappes… Le projet Neophil, labellisé par le Pôle Eau à vocation mondiale, reçoit le soutien de l’Europe, de la Région Midi Pyrénées et fait partie des projets qui bénéficient d’un budget étatique dans le cadre du onzième appel à projets du fonds unique interministériel (FUI). Neophil L’objectif du projet Neophil, coordonné par Polymem, consiste à mettre au point et développer la fabrication industrielle en France d’une nouvelle génération de membranes fibres creuses nanoporeuses à caractère hydrophile permanent, destinée aux marchés de la filtration et du recyclage des eaux résiduaires urbaines. Ce projet qui s’appuie sur la recherche universitaire française, associe Polymem et plusieurs grands groupes français ayant des savoirs faire en membranes, traitement des Eaux, chimie, tels que Veolia Environnement Recherche et Innovation ou encore Arkema, tous parfaitement positionnées en France et à l’Export. Sur ces marchés à croissance forte et pérenne, l’arrivée des membranes Neophil constituera une avancée technologique Bioréacteur à lit fixé doté d’un média à haute surface spécifique, Bioclean développé par Hytec Industrie, est utilisé sur des effluents de lavage des véhicules à la Ratp avec un taux de recyclage proche de 90%. www.revue-ein.com TRAITEMENT ET RECYCLAGE DES REJETS INDUSTRIELS Conception et réalisation de stations d’épuration Études et définition de filières de traitement Exploitation et assistance technique Rejets industriels Unité de recyclage 150 m3/j Présent à C 2012 POLLUTE 5 169 - Hall STAND D Filtre biologique Procédé ACTIBIO SYSTEM ACTIBIO SA - 5, rue d’Epinay - 95360 Montmagny Tél. 01 39 83 06 21 - Fax 01 39 83 16 05 Email : [email protected] - http://www.actibio.fr Recycler et réutiliser pour moins rejeter 46 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - N° 355 nir des performances élevées et constantes dans le temps. Procédé très compact, Carboplus® s’insère facilement sur des usines existantes. Ce procédé compte déjà plusieurs références, notamment dans l’industrie pharmaceutique. Pour la réutilisation des eaux usées, Saur et Stereau proposent plusieurs filières de traitement en fonction des qualités d’eau exigées. La technologie la plus utilisée reste la filtration membranaire : micro, ultrafiltration, osmose inverse. Grâce au procédé de microfiltration Aqua-RM®, Stereau propose un traitement qui permet de réutiliser les eaux usées en sortie des stations d’épuration. Installé sur la station d’épuration de Vathia Gonia à Nicosie (Chypre), les eaux épurées sont réutilisées pour l’irrigation agricole. Plus proche de nous, à Saint Gilles de Rhuys, le golf de Kerver réutilise les eaux résiduelles urbaines traitées par la station d’épuration équipée de modules Aqua-RM®. Six autres golfs de Blue Green, groupe Saur, réutilisent de la même façon les eaux usées pour leur irrigation. La réutilisation des eaux usées épurées constitue une voie d’avenir, encore peu exploitée en France. C’est pourquoi, les équipes de R&D du groupe Saur ont créé un consortium d’industriels, de PME et de laboratoires scientifiques pour répondre à l’appel à projets Eco-industries 2011 émis par la Direction Générale de la Compétitivité de l’Industrie et des Services. L’objectif est de mettre au point une filière de réutilisation des eaux usées épurées qui soit modulable selon les contraintes locales et exportables à l’ensemble du bassin méditerranéen. L’usine de traitement des eaux usées de Mauguio (Hérault), exploitée par Saur, accueille la plateforme de démonstration du projet, baptisé “Nowmma” (New Process for Optimizing Wastewater Reuse from Mauguio to the Mediterranean Area). Une large panoplie de procédés Comme le rappelle Richard Arcos de la société Callisto, « l’approche du recyclage des effluents a été initiée par la pression réglementaire qui est de plus en plus forte, notamment avec la transposition en droit français des directives européennes. Cette démarche anticipe la fragilisation Callisto consommé lors de la régénération en recyclant une partie des eaux de service. Ce qui permet au final de réduire également les consommations de réactifs ». Certes, des technologies plus complexes telle que l’ultrafiltration peuvent être utilisées en sortie de step et donner de bons résultats. Mais ces solutions sont souvent onéreuses en terme de coût d’investissement et d’exploitation. Avant tout, le recyclage doit être rentable ! Une vision partagée par Degrémont Industry et Veolia Water STI qui proposent également des études stratégiques visant à optimiser le fonctionnement des installations. Au-delà de leurs solutions propriétaires, des produits innovants sont également proposés par des prestataires spécialisés dans certains types de procédés et applications. À travers ses filiales Stereau et Idagua, le groupe Saur a mis sur le marché différentes solutions pour le traitement des eaux industrielles et la réutilisation de celles-ci. Le procédé Carboplus®, dernier né de la Recherche & Développement du groupe Saur, est un réacteur à charbon fluidisé à renouvellement continu. S’insérant dans les filières de traitement comprenant ou non des membranes, Carboplus® élimine un large spectre de micropolluants, des produits phytosanitaires aux résidus médicamenteux. Il s’applique aux eaux potables ainsi qu’aux eaux résiduaires urbaines et industrielles. Le principe du renouvellement continu de charbon permet d’obte- L’installation a un bilan d’exploitation positif ! Elle ne coûte au client que le remplacement des pièces d’usures (pompes, vannes, joints) ainsi que la consommation énergétique de l’installation, ces coûts sont entièrement compensés par la revente du concentrât à un prestataire. « Ce modèle est quasiment reproductible à toutes les industries » explique Julien Brochier, responsable commercial de la société Vivlo. « Grâce à une étude détaillée du projet, intégrant le fonctionnement amont des procédés de fabrication, il est possible dans 30 % des cas d’obtenir une solution rentable. Le traitement des eaux est une charge pour les industriels mais si nous pouvons la transformer en bénéfice, le métier du traitement des eaux devient alors un outil de production. Si les industriels intègrent très tôt dans leur méthode de production la problématique du traitement des eaux, par un traitement à la source, ce modèle devient alors impératif ». Vivlo L’atelier de traitement de surfaces de la société Tréfilerie Perillat en Haute-Savoie (74) est équipé depuis 6 ans d’une filière de recyclage et de revalorisation des déchets. Lors de l’étude du projet, plusieurs types de traitement ont été abordés comme les filières physico-chimiques conventionnelles, les traitements membranaires et les évapo-concentrateurs. Les objectifs qualitatifs (eau déminéralisée < 20μS/cm sans matières organiques) pouvaient être atteints par plusieurs technologies. Le comparatif s’est donc naturellement basé sur les coûts de fonctionnement des installations et sur leur coût d’investissement. Seule une filière intégrant un évapo-concentrateur sous vide basse température résistant aux acides chlorhydriques concentrés permit une rentabilité rapide de l’installation. En effet, la concentration en phase acides de sels de chlorures et de fer permet une revalorisation du concentrât (usuellement un déchet final) de l’évaporateur en tant que coagulant de station d’épuration. Installation rejet zéro sur site, livrée et exploitée depuis plus de 6 ans par Callisto. www.revue-ein.com Le droit à l’eau : une urgence humanitaire Bernard DROBENKO L’auteur analyse la nécessité de répondre à un besoin humain fondamental. Le droit à l’eau doit être compris comme la nécessité de disposer de suffi samment d’eau potable pour répondre aux besoins fondamentaux et d’un équipement pour récupérer les eaux Format usées. Sur la planète, tous les jours meurent 13 x 21 cm. des milliers de personnes qui ne disposent pas 208 pages ISBN : 978-2-9000-8690-2 d’eau potable pour survivre et qui subissent Prix public : les effets de l’absence d’équipements d’assai24 euros TTC nissement. L’ouvrage permet de situer d’abord le contexte planétaire et régional, mais aussi local qui conduit à cette situation dramatique. Alors que l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté en juillet 2010 une résolution reconnaissant formellement le droit à l’eau, l’intérêt de cet ouvrage est multiple : – il étudie les obstacles à la réalisation de ce droit et identifie les divers enjeux préalables à sa mise en oeuvre ; – il décrit l’émergence de ce droit, son affi rmation progressive et les modalités de sa reconnaissance ; – il identifie les conditions, y compris matérielles, permettant de fournir à chaque être humain le minimum d’eau nécessaire à la satisfaction de ses besoins fondamentaux et de disposer d’un équipement pour récupérer les eaux usées domestiques. En se fondant sur une exigence de volonté et de courage, atout en dégageant rapidement les moyens disponibles, l’auteur fait le pari que l’intelligence humaine est en capacité de générer une solidarité effective, un vecteur pour la paix. Renseignements et commandes : Editions JOHANET - 60, rue du Dessous des Berges - 75013 Paris - France Tél. : (0)1.44.84.78.78. - Fax : (0)1.42.40.26.46. - [email protected] www.editions-johanet.com La tarification progressive de l’eau potable Les solutions en France et dans le monde Henri Smets Si l’eau commence à manquer, il faudra passer d’une tarification binôme habituelle à une tarification progressive de l’eau potable. Ce changement permettra aussi d’introduire une composante sociale dans un tarif qui avait été conçu dans une perspective purement économique. Cet ouvrage décrit les différents modèles de tarification progressive utilisés dans le monde et met en évidence Format 16 x 24 cm les difficultés à surmonter lorsque l’on 170 pages cherche à modifier la tarification de ISBN : 978-2-9000-8696-4 Prix public : 29 euros TTC l’eau. Il propose une tarification dite « équitable » qui évite les discriminations tarifaires entre les usagers domestiques et qui favorise les économies d’eau. Il constitue la première étude d’ensemble d’un sujet qui se pose dans différentes mairies, notamment lors de la révision des contrats de délégation : faut-il changer la tarification de l’eau et dans quel sens ? Renseignements et commandes : Editions JOHANET 60, rue du Dessous des Berges - 75013 Paris - France Tél. : (0)1.44.84.78.78. - Fax : (0)1.42.40.26.46. [email protected] www.editions-johanet.com www.revue-ein.com N° 355 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - 47 KMU et Loft se rapprochent Biome recycle et réutilise l’eau grâce à des système d’évapoconcentration avec un dispositif de zéro rejet aqueux au milieu naturel via l’utilisation de tour aéroréfrigérante. Biome croissante de la ressource en eau et se positionne sur sa maîtrise au même titre que l’énergie ». Sur le plan pratique, Callisto étudie et réalise des unités de recyclage des effluents en adéquation avec les enjeux industriels sans omettre que les investissements les plus importants doivent être en priorité dédiés à l’outil de production. Pour cela, Callisto met en œuvre différents procédés. « Ces couplages de technologies sont incontournables mais ils ont aussi des limites qui doivent être Depuis près de 22 ans, la société KMU Gmbh exerce son savoir-faire dans le domaine du traitement des eaux. Sous la marque Prowadest, elle élabore et construit des installations complètes dont le cœur repose sur la technique de l’évaporation sous vide. Depuis le 12 juillet dernier, KMU GmbH et LOFT GmbH se sont rapprochées et font désormais partie de la même maison mère en tant que sociétés sœurs. En France, KMU France SARL devient donc KMU-LOFT France Sarl. Le rapprochement de KMU avec LOFT permettra aux exploitants et industriels de bénéficier de synergies fortes et d’une gamme élargie dans le domaine du traitement des effluents. maîtrisées » avertit Richard Arcos. Pour concentrer les effluents, Vivlo installe par exemple des évaporateurs sous vide ou à compression mécanique de vapeur pour recycler les eaux de process. Une option intéressante qui permet dans certaines conditions (basse température, sous vide) de valoriser la pollution. « 20 à 30 % de nos installations en plus du recyclage de l’eau permettent une réutilisation des polluants », rapporte Luc Schoemaeker, chez Vivlo. « Dans l’agroalimentaire, la pollution peut servir à fabriquer des engrais, dans les traitements de surfaces on peut récupérer des acides, en cosmétique des Manipuler les plaques et tampons des réseaux secs et humides en toute sécurité est pourvu d’un dispositif magnétique permettant la préhension ferme des plaques et le déplacement de cellesci. C’est un outil polyvalent, sécurisant et pratique. Il permet à l’utilisateur d’être assisté en toute sécurité pendant les opérations de saisie, soulèvement, déplacement, dépose. Eurosign Eurosign fabrique et commercialise depuis plus de cinq ans des solutions de levage et de manutention à base d’aimants. Son produit phare, le Liftplaq, est un outil de manutention innovant qui permet de manipuler les plaques et tampons des réseaux secs et humides en toute sécurité. Testé et utilisé par les grands groupes français et étrangers, reconnu par les institutions liées à la santé au travail, le Liftplaq bénéficie aujourd’hui du soutien de la CARSAT (Reconnaissance en prévention pour la réalisation d’un outil permettant de favoriser la prévention des troubles musculo-squelettiques). Ce système se présente sous la forme d’un outil de manutention composé d’un assemblage mécanique. Il Il est adapté à tout type de plaque et tampon en fonte. Etudié en collaboration avec des ergonomes et préventeurs, le Liftplaq répond à des exigences d’ergonomie (lever la plaque sans courber le dos, en dépliant les jambes), de sécurité (l’opérateur n’a plus à toucher la plaque ou le tampon pendant la manipulation) et de rangement (place minimale requise dans le véhicule). 48 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - N° 355 Polymem Liftplaq est un outil de manutention permettant la manipulation de plaques en toute sécurité, dédié aux professionnels des réseaux secs et humides. Installation d’ultrafiltration Polymem pour le traitement tertiaire des eaux usées industrielles chez Smith Snackfood. Toutes les eaux usées sont réutilisées dans le process (lavage de pommes de terre pour la fabrication des chips, eaux de service…) et ont permis de réduire de 70 % la consommation d’eau de réseau de l’usine. www.revue-ein.com LYON EUREXPO FRANCE 27>30 NOVEMBRE SEREP expose HALL 5 • Allée F • Stand 160 www.revue-ein.com N° 355 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - 49 Orelis Environnement Installation de recyclage en laverie industrielle : unité Kleansep™ d’Orelis Environnement. savons de deuxième catégorie peuvent être valorisés, les encres en teinturerie peuvent également être récupérées après évaporation ». Les évaporateurs sous vide sont aussi proposés par Afig Foessel, concepteur et réalisateur de systèmes de traitement d’eaux industrielles depuis plus de 40 ans. L’entreprise est surtout reconnue maintenant pour son offre en électrocoagulation. Il s’agit d’un procédé d’électrolyse à électrodes solubles, qui met en solution des cations métalliques (Al3+) facilitant l’ag- glomération des particules solides fines. La précipitation de ces cations contribue à augmenter le volume de boues produit. Les applications ? « Les rejets contenant de la peinture (teinturerie, imprimerie), des métaux lourds (fonderie, traitements de surface), des graisses et des huiles (savons, émulsions, huiles de lubrification, etc.) mais aussi dans l’agroalimentaire des effluents riches en protéines, comme par exemple les eaux d’abattoirs », affirme Dominique Buzare chez Afig Foessel. « L’électrocoagulation combinée à d’autres technologies est particulièrement adaptée au domaine des traitements de surface, telle la bijouterie ou l’aéronautique. Ainsi, dernièrement, nous avons installé pour Zénith en Suisse une nouvelle station de traitement avec recyclage partiel direct et montons pour Safran un zéro rejet intégral combinant 2 boucles de recirculation sur résines de 30 m3/h cumulés, un traitement des éluâts par électrocoagulation et pour finir un évaporateur sous vide à CMV ». Aux équipementiers et installateurs, Orelis Environnement, propose pour sa part des techniques de séparation par membranes. Constituant une véritable barrière physique à l’huile et aux eaux mazouteuses, « nos membranes céramiques sont utilisées notamment pour traiter les eaux de fond de cale de navire » précise Bernard Castelas chez Orelis Environnement. L’entreprise fabrique aussi des membranes planes organiques pour le recyclage d’ef- Les industriels sont amenés à diminuer l’impact de leur activité sur l’environnement. Cette dynamique est durable car entraînée par plusieurs moteurs qui s’inscrivent euxmêmes dans la durée : économique (réduire les coûts), réglementaire (durcissement des contraintes) et de gestion des risques (sanitaires et environnementaux, mais aussi d’image). En réponse à ce besoin, VigiCell, laboratoire spécialisé dans l’évaluation de la qualité de l’eau par des méthodes biologiques et Proj&Eau, spécialiste de l’analyse des réseaux et des usages industriels, se sont associés afin de proposer une offre globale combinant diagnostic et conseils en gestion et traitement des effluents industriels. Avec deux objectifs simples : réduire les impacts en amont (les consommations) et en aval (quantité et qualité des rejets). Pour cela, VigiCell et Proj&Eau déploient tout d’abord des moyens de mesure quantitative et qualitative, sur le terrain et en laboratoire, afin de générer une véritable cartographie de la situation. 50 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - N° 355 Parmi les outils innovants utilisés : VigiWater™, un nouveau service d’évaluation de la qualité de l’eau proposé par VigiCell. Ce panel de bio-essais complémentaires permet de disposer d’un profil détaillé de l’impact sur le vivant des polluants présents dans les eaux et d’intégrer ainsi ce paramètre dans les décisions. L’état des lieux ainsi dressé permet ensuite d’élaborer une stratégie adaptée à chaque situation, pour trouver les réutilisations possibles et traiter les difficultés le plus en amont possible. Idéalement à la source, c’est-à-dire au niveau de l’atelier de production par une stratégie de substitution ou de traitement local adapté afin de rendre compatible les eaux usées de tel process avec les besoins d’eau de tel autre ou faciliter le traitement final qui sera d’autant plus limité que le travail en amont aura été efficace. Une idée-force guide la démarche : mélanger tous les problèmes pour ensuite tenter de les résoudre par une solution en bout de chaîne est une idée révolue. Il faut réfléchir et agir de manière différenciée. Alting Une offre globale combinant diagnostic et conseils en gestion et traitement des effluents industriels Vue du module Bio-Cel® BC400-C100-UP150 commercialisé par Alting. 400 m² de membrane, le plus grand de la gamme, pour des projets de grande envergure. www.revue-ein.com EUROSIGN, créée en 1995 dans les Pyrénées Orientales, est spécialisée dans la fabrication de badges aimantés et produits de communication. Depuis 5 ans, elle commercialise et fabrique des solutions de levage et de manutention à base d’aimants. Son produit phare, le LIFTPLAQ est un outil de manutention innovant qui permet de manipuler les plaques et tampons des réseaux secs et humides en toute sécurité. Ce système se présente sous la forme d’un assemblage mécanique. Il est pourvu d’un dispositif magnétique permettant la préhension ferme des plaques et le déplacement de celles-ci. EIN 355/2012 POINTS FORTS DU LIFTPLAQ • Testé et utilisé par les grands groupes français et étrangers • Reconnaissance par les institutions liées à la santé au travail, • Soutien et concours de la CARSAT grâce à l’aide financière simplifiée et la formation aux gestes et postures (reconnaissance en prévention pour la réalisation d’un outil permettant de favoriser la prévention des Troubles Musculo-Squelettiques). • C’est un outil polyvalent, sécurisant et pratique. • Il permet à l’utilisateur d’être assisté en toute sécurité pendant les opérations de : - Saisie. - Soulèvement. - Déplacement. - Dépose. • Il est adapté à tout type de plaque et tampon en fonte. • Il n’a pas besoin de contrôle de sécurité. • Etudié en collaboration avec des ergonomes et préventeurs, le LIFTPLAQ répond à des exigences : - d’Ergonomie (Lever la plaque sans courber le dos, en dépliant les jambes). - de Sécurité (l’opérateur n’a plus à toucher la plaque ou le tampon pendant la manipulation). - de Rangement (place minimale requise dans le véhicule). • Elargisseurs de roues en option permettant l’accés aux réseaux secs (Telecom). • Déplacement aisé grâce aux 2 roues www.revue-ein.com Z.A. La Gran Selva - 4 A rue de la Tourre - 66530 CLAIRA Tél:04.68.28.44.73 - Fax:04.68.28.52.38 [email protected] - www.liftplaq.fr N° 355 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - 51 Alting commercialise ainsi en France, depuis presque 15 ans, les produits de filtration de l’entreprise allemande MicrodynNadir (Wiesbaden) dont son concept de modules membranaires immergés pour BRM : BIOCEL ®. Les produits de cette gamme sont les seuls modules à membranes planes usées industrielles par procédé biologique. Cela concerne aussi bien les bioréacteurs à membranes mis en œuvre chez Auchan, Nicolas Feuillatte ou encore Chomarat que les technologies plus classiques de boues activées implantées chez Nestlé ou Bel. Plus récemment, avec la technologie du MBBR (réacteur biologique à lit immergé), L’Eau Pure a su offrir une solution efficace, compacte et économique aux industries dont les effluents sont de nature variable. « Basée sur le principe du réacteur biologique aéré dopé par des supports plastiques auxquels s’ancre la flore bactérienne, les capacités épuratoires peuvent être accrues de manière temporaire ou L’Eau Pure Avec la technologie MBBR, L’Eau Pure a su offrir une solution efficace, compacte et économique aux industries dont les effluents sont de nature variable. Basée sur le principe du réacteur biologique aéré dopé par des supports plastiques auxquels s’ancre la flore bactérienne, les capacités épuratoires peuvent être accrues de plus de 30 % par rapport une boue activée classique. fluents dans l’industrie agroalimentaire, chimique, ou automobile. La technologie membranaire présente un avantage certain en terme de recyclage, grâce à la barrière physique qu’elles représentent. En effet dans le domaine de la pharmacie, Ovive a réalisé des pilotes concluants de recyclage de l’iode par nanofiltration. Lorsque les effluents contiennent des substances organiques en particulier dans l’industrie alimentaire, de la boisson (brasserie, vin), du textile, et de la pharmacie, l’épuration biologique est largement utilisée. La méthode repose sur le fonctionnement d’un écosystème complexe permettant la dégradation de molécules organiques pour donner du méthane et du CO2. Procédé particulièrement intense, les bioréacteurs aérobie ont pour avantage de conduire à une compacité des unités de traitements, ce qui facilite l’agrandissement des installations. Pour gagner en compacité, des bioréacteurs à membranes ont été développés. Deux solutions : soit la masse bactérienne passe dans une unité de filtration externe soit les membranes sont immergées dans le milieu. Ainsi les bioréacteurs sont proposés par tous les grands acteurs du recyclage (Degrémont Industry, Veolia etc.) pour le traitement d’effluents riches en substances organiques. 52 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - N° 355 actuellement disponibles sur le marché qui allient les avantages des modules plans et ceux des modules fibres creuses. Les modules séparent l’eau épurée de la biomasse et permettent de s’affranchir d’ouvrages tels que les clarificateurs. De plus, les BRM, fonctionnant à une concentration en MES 2 à 3 fois supérieure à celle rencontrée dans les STEP classiques (12 g/L au lieu de 4 à 6 g/L), permettent un dimensionnement des STEP moins gourmand en place. L’Eau Pure possède depuis une vingtaine d’années un réel savoir faire en matière de traitement des eaux www.revue-ein.com Le droit à l’eau potable et à l’assainissement en Europe Sous la direction de Henri SMETS, Membre de l’Académie de l’Eau Le droit à l’eau potable et à l’assainissement est inscrit dans plusieurs traités régionaux et a été reconnu depuis peu comme un droit de l’Homme par l’Assemblée générale des Nations unies et par le Conseil des droits de l’Homme. Cet ouvrage décrit le droit à l’eau potable et à l’assainissement dans le contexte européen compte tenu de nombreuses dispositions en matière de santé, d’urbanisme, d’hygiène du travail, d’environnement, etc. En Europe, il existe en outre des accords régionaux importants et le droit communautaire pour fonder une action devant les tribunaux. L’ouvrage traite à la fois des droits nationaux en vigueur dans 17 pays européens et des dispositions applicables de droit international. Il constitue la première étude d’ensemble d’un sujet qui se pose dans tous les pays, tout particulièrement dans ceux où le droit à l’eau n’est toujours pas respecté. Format 16 x 24 cm 766 pages Prix public : 84 euros TTC www.revue-ein.com Renseignements et commandes : Editions JOHANET - Tél. : (0)1.44.84.78.78. Fax : (0)1.42.40.26.46. - [email protected] - www.editions-johanet.com N° 355 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - 53 permanente de plus de 30 % par rapport une boue activée classique » souligne Pascal Guasp. Présent sur le marché du traitement des eaux industrielles depuis 1988, outre ses solutions physico chimiques et thermiques, Hytec Industrie dispose également d’un bioréacteur à lit fixe immergé (Bioclean). « Destiné à éliminer des pollutions carbonées ou azotées, ce bioréacteur peut constituer une étape de traitement à part entière ou être mis en œuvre en complément d’un autre dispositif de traitement, tel que physico-chimique, séparation membranaire, ou évapo-concentration », indique Louis Marie Girard, P-dg d’Hytec Industrie. « Bioréacteur doté d’un média à haute surface spécifique, Bioclean© est utilisé sur des effluents de lavage des véhicules à la Ratp avec un recyclage de 90 %. Depuis 10 ans nous avons équipé près d’une vingtaine d’installations pour cette application ». Pour sa part, AquaCorp (représentant de la société belge Enprotech) propose des bioréacteurs à membranes aérobie MBR couplé avec un prétraitement anaérobie de type réacteur UASB ce qui permet de générer du biogaz. Une telle approche permet de limiter au maximum les rejets liquides, solides et gazeux et de tendre vers des stations à énergie positive. « En Belgique (Harelbeke), la société Agristo spécialisée dans la production de pomme de terre congelées et précuites a fait le choix de ce procédé pour traiter quotidiennement 2 000 m3/jour d’eaux usées » signale Erik Gonay chez Aquacorp. Le produit final de haute qualité est utilisé comme première eau de rinçage dans le processus de nettoyage des pommes de terre. Le biogaz permet de produire de l’électricité vendue au réseau. Employée dans les pays du Nord, la solu- tion est encore inédite en France. Rejeter moins, ça peut aller jusqu’à ne rien rejeter. Ovive propose une solution de traitement par voie végétale : le TTCR, (Taillis à Très Courte Rotation) de saules, qui permet d’atteindre le zéro rejet. Le principe combine l’évapotranspiration des saules ainsi que leur capacité de traitement, de l’azote et du phosphore notamment. Les saules sont maintenus en croissance et l’alimentation est contrôlée grâce à des goutteurs spécifiques et des sondes de mesures de l’hygrométrie du sol. Cette solution de traitement et d’évaporation présente l’avantage de produire une quantité importante de biomasse, qui peutêtre valorisée en bois-énergie. La technique peut-être utilisée en combinaison avec d’autres procédés, comme chez Som’Backer, fabricant de Pizza, où le TTCR est utilisé en traitement de finition à la sortie d’une station physico-chimique. n LYON du 27 au 30 novembre hall 4 - Stand D 188 54 - L’EAU, L’INDUSTRIE, LES NUISANCES - N° 355 www.revue-ein.com