La formation en psychiatrie au Liban Psychiatric training in Lebanon

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La formation en psychiatrie au Liban Psychiatric training in Lebanon
L’Encéphale (2008) 34, 541—542
Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com
journal homepage: www.em-consulte.com/produit/ENCEP
ÉDITORIAL
La formation en psychiatrie au Liban
Psychiatric training in Lebanon
État de la spécialité dans le pays
Au Liban, il existe quelque 50 psychiatres essentiellement
concentrés sur Beyrouth et le Mont-Liban inscrits à la
Société libanaise de psychiatrie, soit pour une population
de quatre millions d’habitants, 1,25 psychiatre pour 100 000
habitants.
Par ailleurs, deux à trois nouveaux spécialistes
s’inscrivent annuellement à l’Ordre libanais des médecins,
complétant ainsi leur formation en psychiatrie.
Pour cette dernière, il existe un programme de spécialité, le Comité d’enseignement post-doctoral de la faculté
de médecine de l’université Saint-Joseph, qui admet un
ou deux nouveaux internes par an suite à un concours
d’admission.
Par ailleurs, certains internes suivent le programme de
l’Arab board de psychiatrie à l’Asile islamique des vieillards
et d’autres sont formés à l’université de Balamand, université privée et à l’université libanaise, université de l’État
libanais. Un maximum de deux spécialistes arrivent par
an de l’étranger, essentiellement formés en France et aux
États-Unis.
L’université Saint-Joseph
L’université Saint-Joseph est une université privée francophone située à Beyrouth et fondée en 1875 par les
Pères jésuites. Elle regroupe 12 facultés, dont une faculté
de médecine, une école et 24 instituts spécialisés. Elle
compte environ 11 000 étudiants et 1500 enseignants. Le
régime d’études est basé sur le système de crédits européens (ECTS). La faculté de médecine date de 1883 et
nous venons de célébrer cette année son 125e anniversaire. L’enseignement de la médecine s’y pratique en
français.
0013-7006/$ — see front matter © L’Encéphale, Paris, 2008.
doi:10.1016/j.encep.2008.09.002
Formation en psychiatrie à l’université
Saint-Joseph
Le programme de formation des internes en psychiatrie à la
faculté de médecine de l’université Saint-Joseph est étalé
sur cinq années de stage clinique.
La première année est une année de passage dans différents services de médecine et de neurologie à l’Hôtel-Dieu
de France, centre hospitalo-universitaire situé à Beyrouth.
Trois années de stage se déroulent à l’hôpital psychiatrique
de la Croix et une dernière année en France à l’hôpital
Sainte-Anne.
L’enseignement se déroule auprès de praticiens à
l’hôpital psychiatrique de la Croix où sont admis quotidiennement une dizaine de nouveaux malades, souffrant de
pathologies mentales diverses. La classification se pratique
selon les critères américains (DSM-IV-TR) et internationaux
(ICD 10).
Depuis cette année, un enseignement particulier a été
introduit dans le cursus académique des internes fortement
inspiré du séminaire annuel de psychiatrie biologique qui se
déroule au service hospitalo-universitaire (SHU) de l’hôpital
Sainte-Anne avec une série d’interventions sur un thème
particulier proposé aux interne par des spécialistes en la
matière.
L’hôpital psychiatrique de la Croix
Le « Père Jacques », moine libanais capucin, déclaré bienheureux par l’Église catholique en juin de cette année est
le fondateur de l’hôpital en 1919. Il l’a transformé en asile
en 1937 et en hôpital psychiatrique en 1951. Actuellement,
l’hôpital compte quelques 1055 lits et il reçoit en moyenne
2200 malades par an.
Par ailleurs, cet hôpital est affilié comme centre
hospitalo-universitaire à la faculté de médecine de
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l’université Saint-Joseph. Toutes les maladies mentales s’y
rencontrent et toutes les modalités de prises en charge sont
assurées par l’ensemble de son équipe soignante.
Partenariat avec l’hôpital Sainte-Anne
Ce partenariat assure aux résidents de la faculté de médecine de l’université Saint-Joseph une année de formation
à l’extérieur du Liban, dans l’un des deux services universitaires de l’hôpital Sainte-Anne, la clinique des maladies
mentales et de l’encéphale (CMME) et le SHU.
Bon nombre de nos résidents ont bénéficié des différentes
approches cliniques, paracliniques et thérapeutiques pratiquées dans ces deux services et une idée verra le jour
prochainement de créer une association des amis libanais
de Sainte-Anne afin de perpétuer cette collaboration.
Conclusion
La psychiatrie libanaise a longtemps bénéficié et continue
encore à bénéficier de l’apport francophone. L’université
Éditorial
Saint-Joseph insiste pour maintenir l’enseignement en
français même s’il y a une ouverture indispensable sur le
monde arabe et le monde anglophone. Au département de
psychiatrie de la faculté de médecine et vu notre partenariat
avec l’hôpital Sainte-Anne, nous maintenons notre collaboration étroite avec des équipes françaises et nous espérons
continuer à consolider un pôle de psychiatrie francophone
au Proche-Orient.
S. Richa ∗
C. Baddoura
Département de psychiatrie,
faculté de médecine, université Saint-Joseph,
hôpital psychiatrique de la Croix,
BP 60096, Jall-Eddib, Liban
∗
Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected]
(S. Richa).
Disponible sur Internet le 5 novembre 2008