Le tricheur - Reseau

Transcription

Le tricheur - Reseau
BHL… oh le vilain tricheur!
La photo de BHL posant à Kiev au milieu des gravats d’une
barricade abandonnée serait un chef-d’œuvre s’il n’y avait
dans le cadre ce satané photographe avec son bonnet à
pompon en train de saisir la scène. Là est le bug.
L’inconvénient qui, d’un seul coup, vous démolit la
gravure. Tout avait été pourtant bien préparé : les sacs de
sable, les détritus, les machins qui s’écroulent… Au beau
milieu du désastre, le quasi-Che Guevara est là, tête tournée
vers le ciel, l’écharpe, la pose, tout y est et y a plus qu’à…
Mais c’est alors que survient un deuxième photographe, un
traître assoiffé demaking-of qui vous immortalise l’ensemble.
Quel gâchis ! « On avait dit “pas le photographe dans le
champ” ! », a beau hurler BHL. Trop tard. C’est dans la
boîte et le plan com’ s’effondre. Campagne de relations
publiques en lambeaux. Un vrai champ de ruines à côté
duquel les événements de Kiev sont de la rigolade. Le
poète-écrivain-boute-en-train aura beau organiser des
recherches pour tenter de retrouver l’odieux trouble-fête,
passer tout Kiev au peigne fin, rien n’y fera. L’oiseau s’est
envolé avec l’arme du crime.
Nous reste sur les bras l’arroseur arrosé, le sinistré du plan de
communication. Future risée de chez Ruquier, honte probable
du café de Flore, l’artiste se voit condamné à raser les murs des
hôtels particuliers du VIe arrondissement. Un vrai calvaire…
La mise en scène est révélée, le jeu d’acteur apparent, à coup
sûrParis Match va jeter toutes les photos par la fenêtre…
Non, c’est mort.
À moins que… à moins que Ruquier n’accepte de faire un
effort. Par charité chrétienne. Paris Match fera peut-être
comme si. Un coup de Photoshop sur le photographe à
bonnet et allez, on passe pour cette fois… Mais n’y revenez
plus, hein, la prochaine fois, on veut du vécu !
Fort de cette malheureuse expérience, BHL doit prendre
conscience que ce type de cliché ne s’improvise pas au
beau milieu d’un chaos insensé. Décor, lumières, assistants,
directeur artistique sont les éléments indispensables à la
réalisation d’une belle image. L’âge venant, la fatigue des
voyages se fait sentir, les déplacements dans les décombres
sont plus difficiles, le col du fémur est fragile… Allez,
BHL, fais-nous encore rêver, mais sois raisonnable. Ici, à
Paris, des studios et des plateaux sont tout à fait adaptés à
ces mises en scène romantiques. Un artiste de ton niveau se
doit de faire preuve d’un minimum de professionnalisme.
Bon, allez, je te laisse réfléchir là-dessus, à un de ces
quatre, et bien le bonjour à Claude Lelouch.