Portés disparus Portés disparus dans le Verdon dans

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Portés disparus Portés disparus dans le Verdon dans
Exemplaire de stephanblanc [Email:[email protected] - IP:109.9.126.52]
LES OLYMPIENS ACCUEILLENT ÉVIAN-TG À 17 HEURES
OM: garder le même rythme
MARSEILLE
SAMEDI 17 AOÛT 2013
/ PHOTO THIERRY GARRO
P.22 à 24
laprovence.com / 1.70¤
Ils réinventent la
french-connection
Musique, gastronomie, business... Les ponts qui relient Marseille
et New York sont plus nombreux que jamais. Notre enquête P.2
Mais où va
l’Égypte?
/ PHOTO AFP
P.III
Portés disparus
dans le Verdon
LES ARNAVAUX
Une fusillade
et beaucoup
de questions
P.4
DISPARITION
L’hommage
à Jacques
Vergès
P.II
LE JOURNAL DE L’ÉTÉ
106716
3 pages spéciales
sur les bons plans
du week-end
P.33 à 35
0 20239 - 817 - 1,70 E - 0
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CAHIER 1 - No 5908
-- 617601
*Journal respectueux de l'environnement,
100% papier recyclé
D’actives recherches sont menées au lac de Sainte-Croix pour retrouver une famille partie
faire du canoë jeudi soir. L’embarcation, abîmée, a été découverte hier dans les gorges.
Sans aucune trace du couple et de ses deux enfants. / PHOTO STÉPHANE DUCLET
P.I
RUGBY - TOP 14
LE PANIER
Les Toulonnais
donnent le ton
d’emblée
Ils ont sauvé
le dernier moulin
du quartier
Dominé en première mi-temps, le RCT
a su refaire son retard et arracher le nul
(22-22) hier à Montpellier, grâce à un essai
de Maxime Mermoz. / PHOTO AFP
P.26
Un collectif d’habitants a obtenu la
suspension des travaux de réhabilitation
autour du dernier moulin de la colline.
L’édifice date du XIIIe siècle.
P.9
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2
LE DOSSIER DU JOUR
Samedi 17 Août 2013
www.laprovence.com
LA PHRASE
"À New York,
tu ressens un choc
électrique qui fait
qu’en dix jours là-bas,
il y a quelque chose
qui te pousse,
qui te donne des idées.
D’un coup, tu as
envie de faire plein
de trucs !"
AKHENATON (IAM)
L’ANECDOTE
LE CHIFFRE
300
Un artiste américain tourne un clip
chez des artisans provençaux
C’est le nombre de supporters
de l’OM résidant à New-York,
réunis sous la bannière de
l’association OM-NY, fondée en
2003 par Xavier Thibaud. Ces
"fadas" se regroupent les soirs
de matches au bar Nevada
Smith, situé sur la 3e avenue,
dans le East Village, à Manhattan. Ils ont rebaptisé le lieu le
Nevadrome, en référence à
l’enceinte du boulevard Michelet.
Timbo King (ci-contre), rappeur natif de Brooklyn affilié au célèbre
groupe Wu-Tang Clan, était en résidence en juin dernier à Marseille,
pour un projet commun (The Kraftsmen) avec des artistes locaux,
Soulstreet et Adikson. Il a sollicité plusieurs artisans marseillais,
mais aussi marignanais pour le tournage d’un clip qui fait la part
belle aux métiers d’époque. Des scènes ont été tournées à la serrurerie Henry, à Noailles. Le patron, un sexagénaire ancien batteur d’une
formation amateur de jazz, s’est prêté au jeu. L’artiste américain
s’est ensuite rendu à Marignane pour clipper un extrait de son album solo dans lequel il se grime en joaillier. C’est la bijouterie Maurel, une institution marignanaise, qui a servi de décor.
/ PHOTO THIERRY GARRO
Marseille-NewYork: l’union sacrée
Ligne aérienne directe, business, éclosions de talents tous secteurs... les deux villes n’ont jamais été si proches. Enquête
L
sés. Du côté du Lower East Side,
un autre Marseillais, Stephan
Blanc, surprend son monde
avec un concept novateur, le
Cream Hôtel, qui propose aux
touristes d’allier vacances et
cultures, en louant de luxueux
appartements dans lesquels figurent des œuvres d’art originales.
a relation est aujourd’hui
telle qu’on pourrait presque en faire un film. Loin,
très loin de l’original, le French
Connection de William Friedkin, sorti en 1971, dans lequel
Popeye, flic new-yorkais campé
par Gene Hackman, tente
d’enrayer la fameuse filière de
la drogue qui relie Marseille et
Big Apple. Ce long-métrage aux
cinq Oscars est la version grand
public des années blanches,
qui ont vu l’héroïne sortir des laboratoires de Provence pour
inonder les veines des junkies
américains. Les relations entre
les deux villes étaient alors extrêmement tendues.
"Les gros bonnets sont à Marseille et nous les démasquerons", déclarait même John T.
Cusack, boss du Bureau of narcotics and dangerous drugs, le
25 août 1971, dans les colonnes
du Méridional et du Provençal.
Les temps ont bien changé...
Aujourd’hui, la Bonne-Mère
et l’Empire State Building n’ont
jamais été si proches. Les pro-
Pétanque à Brooklyn
"En deux mois,
4 000 Provençaux
ont fait l’aller-retour."
LUC BERENI, XL AIRWAYS
jets culturels entre les deux cités foisonnent, des entrepreneurs ambitieux n’hésitent pas
à croquer à pleines dents dans
cette Grosse Pomme juteuse, et
les Provençaux n’ont jamais été
aussi nombreux à la visiter,
bien aidés par l’ouverture
d’une ligne aérienne directe
par la compagnie XL Airways,
depuis mai dernier, au départ
106716
LE TÉMOIGNAGE
Le Brooklyn Bridge et la Freedom Tour n’ont jamais été aussi proche de Notre-Dame-de-la-Garde.
de l’aéroport Marseille-Provence.
"Environ 4000 clients de la région ont déjà effectué un aller-retour en direction de
New-York en deux mois, affirme
Luc Bereni, directeur commercial de la compagnie. Le coefficient de remplissage global de la
ligne est de 80 % pour ces deux
premiers mois. C’est satisfai-
sant, mais on peut progresser.
Une nouvelle ligne n’atteint jamais son plein potentiel dès la
première année."
Au-delà de l’aspect touristique, cette nouvelle passerelle
entre les deux villes devrait renforcer les échanges économiques. Tel est le souhait de Laurent Magnan, Pdg de la compagnie. “Les Américains ont une
d’Anthony Raggiri, chef du restaurant "Marché du Sud"
"Pour les New-Yorkais, la Provence est
synonyme de tradition et d’histoire"
Pour les gastronomes de Big Ap"L’idée, c’est de plonger les
ple, le Marseillais Anthony Raggiri,
gens dans l’atmosphère d’un vil37 ans, est une référence. Celui qui
lage provençal. Sur un même
a fait ses classes à l’école hôtelière
lieu, on a recréé une boulangede La Cadenelle reçoit aujourd’hui
rie, un troquet, une charcuteles louanges du New York Times, et
rie", détaille-t-il. On peut même
de chaînes de télé spécialisées comretrouver, à la carte, de la soupe
me Taste of New York. À la tête de
au pistou !
deux établissements, le Bistrot 61
"Au début, les New-Yorkais
et le Marché du Sud, cet enfant des
ont eu du mal avec ce plat, qui
Goudes, qui a fait ses classes au Rune leur évoquait rien. Puis, petit
hl et au Bistrot Plage, est un véritaà petit, il est devenu tendance,
ble self-made-men. "Je me suis renet aujourd’hui, ça marche." Le
du à New-York pour la première
chef Raggiri, désireux de rester
fois en 2000, un ami mannequin
proche de ses clients, recueille
m’hébergeait, et en découvrant la
les impressions des autochtoville, j’ai pris une grosse claque",
L’enfant des Goudes possède nes, qui lors de leurs vacances,
se remémore-t-il. Une claque telle
deux établissements. / PH. DR se sont rendus chez lui, en Provence. "Pour eux, c’est une terre
qu’il ne la quittera jamais. Finalement, il ne rentre pas dans sa Provence natale. de tradition et d’histoire, qu’ils aiment vraiment.
"J’ai reçu une offre que je ne pouvais pas refuser. En revanche, si la région leur plaît, la ville de MarOn m’a proposé par semaine, ce que je gagnais en seille est moins populaire. Ici, les médias parlent
un mois en France, pour prendre la tête du restau- des règlements de compte et du banditisme, donc
rant l’Isobel, à Manhattan", poursuit Anthony. En ça n’aide pas", estime celui qui vit aujourd’hui
2003, ce dernier, confronté à un drame familial, dans l’Upper East Side, à l’Est de Central Park.
revient à Marseille. Lorsqu’il retourne en 2004 à Fort d’un succès grandissant, il ne compte pas
New York, tout est à refaire. Tenace, il trouve des s’arrêter là, et projette d’ouvrir un nouvel établispartenaires pour monter le Bistrot 61, puis Mar- sement à...Miami !
L.M.
ché du Sud, une épicerie-restaurant où il fait la
part belle aux produits de sa région natale.
Renseignements et réservations : www.marchedusud.com
réelle notion du business, ils travaillent le samedi et le dimanche. Il est alors tout à fait envisageable pour un chef d’entreprise
marseillais de partir le vendredi
soir, travailler le week-end à
New York, honorer ses rendez-vous puis rentrer le dimanche soir”, estime le fantasque
homme d’affaires. Sur place,
son souhait se matérialise dans
les 5 boroughs (Manhattan,
Brooklyn, Queens, Bronx, Harlem), où des Provençaux, pionniers ou jeunes loups, sont déjà
à pied d’œuvre. Dans l’Upper
East Side, les gourmets se pressent pour déguster les spécialités du chef marseillais Anthony
Raggiri au Marché du Sud. La
soupe au pistou et la bouillabaisse deviennent des mets pri-
TENDANCE
Ricard, star des
"mixologues" américains
Les mixologues,
quésaco ?
Il ne s’agit ni d’une
secte obscure comme il
en existe à foison aux
States, ni d’un nouveau
collectif de dj’s venu faire la nique aux Daft Punk. À New York, et dans
les grandes cités américaines, les mixologues
sont le nec plus ultra
des barmans, la crème
de la crème des créaLa cote de popularité de la marque
teurs de cocktails.
sudiste grimpe à NY.
/ PHOTO DR
Considérés comme de
véritables artistes, ce sont eux qui lancent les tendances en terme
de "mix" de boissons. Lassés par la vodka, jugée trop commercial,
ils ont fait du pastis un must have, un ingrédient branché. Mettant
ainsi la marque Ricard sous les projecteurs, avec des cocktails comme le Pastaga Punch, La guillotine, ou La Marseillaise. "Pour eux,
mélanger le Ricard, qui a déjà un goût très prononcé, avec par
exemple des fruits frais, est un réel challenge. Aujourd’hui, les
mixologues s’intéressent aux boissons qui ont une histoire, qui
sont vintage en quelque sorte", souligne Alexis Vuong, chef de zone
Export pour la marque. Le "buzz" fonctionne, et le pastis tient le
haut de l’affiche dans les bars branchés et les clubs de la ville qui
ne dort jamais. "New York et le New Jersey représentent 50 % des
volumes de Ricard sur l’ensemble des USA. Le reste se partage entre la Californie et la Floride. Sur l’ensemble du territoire, la marque progresse de 5 % par an", détaille-t-il.
L.M.
À Central Park, le 21 juin dernier, à mille lieux du Vieux-Port
et des ritournelles de Sébastien
Patoche à la Fête de la musique, les New-Yorkais se sont
massés par milliers pour applaudir les rappeurs marseillais
d’IAM, qui, s’ils ne sont pas prophètes en leur pays en 2013, restent des références outre-Atlantique. "Cette ville nous a toujours apporté quelque chose,
aussi bien humainement que
dans la création, le processus artistique", argue Akhenaton, qui
a passé une partie de son adolescence à Brooklyn. Point
d’orgue des relations entre les
deux villes, l’événement A Sunday in Marseille, qui s’est tenu
le 23 juin dernier, sous l’égide
du Consulat général de France,
et de l’association FlyProvence,
qui regroupe l’aéroport Marseille-Provence, l’Office de Tourisme et des Congrès de Marseille, et MP 2013.
Des terrains de pétanque
avaient été disséminés à Brooklyn et Manhattan pour
l’occasion, permettant ainsi
aux autochtones de s’y adonner. Si les persifleurs se plaisent
parfois à comparer Marseille à
Chicago, la cité phocéenne semble plutôt proche d’un jumelage avec Big Apple...
Lionel MODRZYK
[email protected]
La musique
comme vecteur
commun
◗ LE HIP-HOP
Buddah Kriss et Oliver, producteurs sudistes, ont participé au
projet Savoir-Faire, qui regroupera des artistes marseillais et
new-yorkais comme Perso et
Kid Daytona (sortie prévue pour
septembre). Creestal, compositeur phocéen, vient lui de sortir
l’album CM Jones, avec Moshadee, un jeune talent du New Jersey.
◗ LE JAZZ
Seydou Barry, producteur et figure du monde jazz, natif de
Saint-Chamas, a produit en
2012 l’album du pianiste américain Ahmad Jamal, baptisé Blue
Moon, the NY session. Un opus
nominé aux Grammy Awards.
◗ L’ÉLECTRO
Le VIP Room de New York a fait
appel à un Marseillais pour rythmer ses chaudes soirées. Un sacré défi pour Chris Magic qui
prendra ses fonctions cet
automne.
L.M.