Laurent Ott

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Laurent Ott
Laurent Ott
7 février 2012, ITS Tours
Journée des référents professionnels ES
« La pédagogie dans l’accompagnement éducatif »
e Biographie
Laurent Ott est éducateur, enseignant, docteur en philosophie, membre du mouvement Freinet et
président fondateur de l’Association Intermèdes-Robinson à Longjumeau (présentation en bas de page).
Il est animateur, militant associatif et formateur en école de travail social.
Tour à tour auxiliaire de vie, éducateur spécialisé, animateur, enseignant, directeur d’école, il a eu la
chance de varier les points de vue et les modes de pensée et d’intervention dans l’éducation.
Il est aussi l’auteur d’ouvrages de référence consacrés à l’enfance et en particulier à la solitude de
l’enfant dans la société moderne.
e Site internet à consulter
r
A
te
no
http://www.laurent_ott.monsite-orange.fr/
Pédagogie sociale.
Chronique sociale, 2011.101p.
La pédagogie, pour un éducateur, c’est un peu comme une boussole pour un navigateur.
Quand on en possède une, on se risque plus loin, on accepte de ne plus suivre les côtes... Se
construire une pédagogie, permet de renouveler le sens que l’on porte et aussi que l’on
donne aux fondamentaux du travail de l’éducation. Combien de mots et de notions
utilisés chaque jour, dans les métiers du social, de l’éducatif, sont-ils mutilés d’une
partie de leur sens ? Avoir et développer sa pédagogie permet à l’éducateur de sortir de
ce qui est convenu, des concepts qui font un apparent consensus mais qui sont faibles
en sens. II s’autorise alors à théoriser et communiquer sa pratique, à en exposer les axes
majeurs, à en débattre... afin de mettre en harmonie ce qu’il est, ce qu’il fait et ce en
quoi il croit. Cet ouvrage clarifie la notion de pédagogie, en précise les visées en travail
social : transmettre, transformer, éduquer. Il invite à (re)découvrir les philosophes
pédagogues, les pédagogues médecins, les pédagogues sociaux, à l’origine de conceptsclés, d’idées forces en éducation. Il donne les axes pour construire sa propre pédagogie
à travers sept principes.
Bibliographie
u Pédagogie sociale : une pédagogie pour tous
les éducateurs, Chronique sociale, 2011. 101p.
u Le mythe de l’enfant roi, Philippe Duval, 2011. 92p.
u Eduquer dans un monde en mutation, Érès, 2009. 252p.
u Rendre l’école aux enfants : mauvaises pensées d’un prof, Fabert, 2009. 256p.
u Dictionnaire pratique du travail social, Dunod, 2008. 368p.
u Être parent, c’est pas un métier, Fabert 2008. 125p.
Présentation de L’Association Intermèdes-Robinson
L’association Intermèdes-Robinson réunit à Longjumeau des enfants, adolescents, adultes (dont de nombreuses familles) autour d’une action de développement socio-environnementale. Au cœur du quartier sud de cette ville, classé
REP, RAR, CUCS et PRE, l’association anime de multiples ateliers éducatifs de
rue destinés aux enfants et habitants du quartier.
L’association produit de nombreux écrits
sur ses actions et pratiques et contribue à des
réseaux de recherche et de réflexion, notamment avec le GPAS (Groupe de Pédagogie et
d’Animation Sociale) avec lequel elle participe à des recherches/actions, production de
méthodes, ou avec le Mouvement Freinet.
Contact :
Association - Intermèdes Robinson
28 rue des Marguerites
91160 Longjumeau
Tél : 06 61 48 21 98
Mail : [email protected]
Site : http://assoc.intermedes.free.fr
u Du taylorisme scolaire à un système éducatif vivant, Odilon, 2005. 125p.
u Le travail éducatif en milieu ouvert, Eres 2004. 255p.
u Travailler avec les familles, Eres 2004. 125p.
u Les enfants seuls. 2e éd, Dunod, 2003. 230p.
u L’école au piquet, Albin-Michel 2002. 204p.
Sur Internet :
u « 7 clefs méthodologiques pour une pédago-
gie sociale ».
http://antoine.michelot.free.fr/spip.php?article1669
u « Pédagogie Korczak, pédagogies sociales et pédagogies de l’autorité », conférence au colloque Korczak , le 9 décembre 2009.
korczak.fr/.../ott-laurent_pedagogie-korczak-freinet_
9dec09.pdf
Publication : Centre de documentation - Institut du Travail Social de Tours - www.its-tours.com
Page Que reste-t-il
des alternatives
pédagogiques et éducatives en éducation ?
(extraits)
Mouvements, 2007/1, no 49, p. 73-81
L’école ne cesse de se replier sur ellemême. Telle est la triste réalité qui prévaut
depuis plus de 20 ans, en France.
Par un retournement inédit, tout conduit à
opposer la transmission des savoirs à l’éducation et à la pédagogie.
Les éducateurs sont à la fois décriés et soumis
aux nouvelles lois et réglementations régissant
de plus en plus étroitement le monde scolaire.
Les parents sont sommés de prendre leurs responsabilités face aux problèmes éducatifs de
leurs enfants tout en étant qualifiés de démissionnaires. Ainsi, les malentendus scolaires et
les inégalités sociales s’accroissent, à l’école
comme dans les loisirs. Face à ce renoncement
éducatif, il existe pourtant des alternatives : une
pédagogie progressiste, prenant appui sur le
collectif, l’expression et la coopération. Face
aux blocages de l’institution, une stratégie de
réappropriation de l’école par ses propres acteurs est possible.
Un tel constat pose la
question de la pédagogie. Est-elle aujourd’hui
autre chose qu’un luxe
inutile ? Je suis persuadé
pour ma part, comme
tant d’autres enseignants
qu’on n’entend presque
jamais dans les débats
sur l’école, qu’il n’en est
rien et que la pédagogie, loin de faire partie du
problème, propose une
alternative crédible et
nécessaire à l’accroissement des problèmes sociaux autour de l’école.
Il est possible de faire de
l’école un lieu de paix
et de ressources pour
les enfants et les parents
d’un quartier. Pour l’avoir
pratiqué et vécu, je peux
témoigner qu’une école
respectueuse de l’autorité des enfants et des familles est une école naturellement paisible où les
enfants trouvent la sécurité affective et effective
pour pouvoir travailler.
Le renoncement éducatif que nous sommes
en train de vivre voudrait nous convaincre
de la qualité des écoles
des centre-villes et des
beaux quartiers, sans
parler des écoles dites
« grandes ». Les politiques
de quotas, les nouvelles
mesures choquantes de
monsieur de Robien, qui
permettent aux élèves
repérés comme meilleurs
« d’avoir le droit » (le privilège ?) de quitter leur
école de quartier, leurs
frères et sœurs, leurs camarades comme une
récompense est une insulte ! Ce sont les écoles de nos quartiers qui
doivent devenir grandes
et cela est possible en
pratiquant une pédagogie respectueuse de
l’expression de chacun.
Non, les enfants de nos
villes et de nos quartiers
ne sont pas des sauva-
Publications sur Cairn.info
(consultables en ligne au centre de documentation de l’ITS)
• Penser la rue et non l’enfermement. VST, 2009/4, n° 104
• Qui a peur de la sexualité des enfants ? La lettre de l’enfance et de l’adolescence, 2007/2, n° 68
• Que reste-t-il des alternatives pédagogiques et éducatives en éducation ? Mouvements, 2007/1, n° 49 (extrait de cet
article sur cette page)
• Passer la grille d’école. La relation parents/enseignants,
sur le terrain. Informations sociales, 2006/5, n° 133
• Big Brother et les bébés : la vidéosurveillance légitimée par l’inquiétude des parents. La lettre de l’enfance et de
l’adolescence, 2006/2, n° 64
• Dans le champ de l’intervention sociale. L’impact des
mutations familiales sur les pratiques et sur les formations.
Informations sociales, 2006/3, n° 131
• Groupes d’enfants : passer de la « bande » à l’association.
Carrefours de l’éducation, 2004/2, n° 18
• Quelques problèmes actuels de l’initiative sociale en
France. Connexions, 2002/1, n° 77
ges, et leurs parents ne
sont pas des barbares
démissionnaires. Tous ont
soif d’école et de justice.
Beaucoup de problèmes
de comportement viennent de l’imposition d’un
système scolaire sécuritaire et pénalisant, absurde et contre-productif :
le rang porte le chahut
comme la nuée porte
l’orage. Les enfants qui
s’ennuient et sont rejetés
entre eux dans la cour,
sous le regard éloigné et
dépersonnalisé des adultes (en attendant les caméras), finissent en effet,
un jour ou l’autre, par se
battre.
Après avoir appliqué les
méthodes Freinet à tous
les niveaux de l’école
élémentaire, en ZEP, en
REP et ailleurs, dans le
« neuf quatre » et dans le
« neuf un », je me dois de
dire, de redire et de crier :
« Oui, tout cela marche
et avec tous ! » (...)
Perdre son temps en évaluations savantes, c’est
surtout perdre du temps
vis-à-vis de la relation directe avec ses élèves.
Vous voulez savoir où en
sont vos élèves ? Et bien
demandez-leur. (...)
Ne vous mettez pas face
à vos élèves, à briser sans
arrêt leurs aspirations
quand celles-ci ne vous
paraissent pas coller aux
programmes. Aidez-les
au contraire à valoriser
leurs projets d’apprentissage et vous verrez que
ces enfants que l’on disait passifs, démotivés et
opposants vont devenir
des chercheurs acharnées qui ne voudront plus
sortir après 16 heures 30 !
Hélas, les enseignants,
les éducateurs qui cherchent en pédagogie
sont
perpétuellement
dévalués, brimés par leur
administration et leurs
chefs. Alors que, au final, on découvre que
prendre le risque de
pédagogies alternatives diminue le danger
pour tout le monde
et constitue le seul
remède
connu
contre la violence, la solitude
et l’ennui.
Publication : Centre de documentation - Institut du Travail Social de Tours - www.its-tours.com
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