La recherche de la paix et de la sécurité collective

3
La recherche de la paix et de la sécurité collective :
Partie
l’exemple du nucléaire iranien
1 Comprendre la crise du nucléaire iranien
« • Israël est-il sur le point de bombarder l’Iran ?
Le gouvernement israélien estime qu’Israël doit rapidement et par tous les moyens stopper le programme
nucléaire de l’Iran, afin d’“empêcher une nouvelle
Shoah”.
• L’Iran fabrique-t-il vraiment une bombe atomique ?
Téhéran prétend que ses recherches nucléaires sont
civiles. Pour les Occidentaux et l’AIEA [voir doc. 3],
l’Iran met au point une bombe atomique.
• Un Iran nucléaire serait-il une menace ?
Ce serait une menace de prolifération de l’arme nucléaire mais peut-être pas une menace pour la paix
mondiale. L’Iran pourrait s’arrêter sur le “seuil”,
comme le Japon, capable à tout moment de se doter
de la bombe. Le pays se sent menacé : huit années de
guerre avec l’Irak de Saddam Hussein (1980-1988) ;
des soldats américains à ses portes en Irak et en
Afghanistan ; des pays surarmés de l’autre côté du
Golfe… Enfin, des voisins qui ont acquis la bombe
atomique au mépris des traités internationaux : le
Pakistan… et Israël.
Téhéran voudrait une arme de dissuasion, comme la
France, pour assurer un équilibre de la terreur, comme
au temps de la Guerre froide. Mais les discours agressifs de Mahmoud Ahmadinejad1, qualifiant Israël de
“cancer” voué à la destruction, provoquent l’inquiétude.
Les Occidentaux misent sur les sanctions économiques
(par exemple sur le pétrole) pour raisonner l’Iran. »
D’après un article de Ouest-France,
jeudi 16 février 2012.
1. Le président de la République islamique d’Iran.
2 La Russie, allié vigilant de l’Iran
a. 2010
« “L’Iran est proche d’avoir le potentiel qui peut être
utilisé pour créer une arme nucléaire”, a estimé le président russe, Dmitri Medvedev. C’est la première fois
que la Russie exprime ses craintes de manière aussi
claire sur l’évolution du programme nucléaire iranien,
alors que Moscou a durci ces derniers mois sa position à
l’égard de Téhéran, deux pays traditionnellement alliés.
Moscou a voté en juin 2010, avec les autres grandes
puissances du Conseil de sécurité de l’ONU, en faveur
d’une quatrième série de sanctions financières et militaires contre Téhéran en raison du refus iranien de
suspendre ses activités nucléaires sensibles, en particulier l’enrichissement d’uranium. »
b. 2011
« La Russie, qui a fait savoir qu’elle ne soutiendrait
pas de nouvelles sanctions contre l’Iran, a reçu le numéro deux du Conseil suprême iranien de la Sécurité
nationale pour une série de consultations.
La Russie ne semble pas prête à remettre en cause sa
coopération en matière de nucléaire civil avec l’Iran.
Au moment où les pays occidentaux appellent à de
nouvelles sanctions contre Téhéran, auxquelles Moscou s’oppose vigoureusement, le chef de l’Agence
russe de l’énergie atomique affirme que son pays est
prêt à construire de nouveaux réacteurs nucléaires
civils en Iran. »
D’après un article paru dans Le Monde du 12 juillet 2010.
D’après RFI, le 11 novembre 2011.
3 Qu’est-ce que l’AIEA ?
« L’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) est le centre de la coopération mondiale dans
le domaine nucléaire. Elle a été instituée comme
l’organisation mondiale pour une utilisation pacifique
de l’atome en 1957 au sein de la famille des Nations
unies.
L’Agence fonctionne avec ses États-membres et de
multiples partenaires partout dans le monde pour
promouvoir des technologies nucléaires fiables, sûres
et pacifiques. »
D’après www.iaea.org
4 Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) (1970)
Ce traité distingue les États dotés d’armes nucléaires et les États non dotés d’armes nucléaires.
Les États dotés d’armes nucléaires sont ceux qui ont fait exploser une arme nucléaire avant le 1er janvier 1967 :
la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Union soviétique (aujourd’hui la Fédération de Russie).
Les États non dotés d’armes nucléaires sont les États signataires qui renoncent à acquérir des armes nucléaires.
1. Les États dotés d’armes nucléaires s’engagent à ne pas transférer d’armes nucléaires ni à aider un État non
doté d’armes nucléaires à acquérir des armes nucléaires et les États non dotés d’armes nucléaires s’engagent
à ne pas fabriquer d’armes nucléaires.
2. Les installations nucléaires des États non dotés d’armes nucléaires servent uniquement des fins pacifiques.
Les vérifications sont menées par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
3. Le TNP reconnaît le droit de chaque État partie de développer la recherche, la production et l’utilisation de
l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.
Le Saviez-vous ?
En 2007, le montant des dépenses militaires
annuelles dans le monde s’élevait à 1 339
milliards de dollars, contre 19 milliards alloués
à lutter contre la famine et la malnutrition.
5 Les armes nucléaires dans le monde
RUSSIE
4 630
ROYAUME-UNI
160
ÉTATS-UNIS
2 468
FRANCE
300
ISRAËL
83
CHINE
240
IRAN
CORÉE DU NORD
10
PAKISTAN
70 à 90
INDE
60 à 87
80
Estimations du nombre de têtes nucléaires
Pays signataires du TNP
Pays non signataires du TNP
Pays soupçonnés d’avoir un programme
nucléaire militaire clandestin
TNP: Traité sur la non-prolifération
des armes nucléaires
Sources : Le Figaro, Damien Hypolite, 2010 et
Bulletin of the Atomic Scientists et l’atelier
de cartographie de Sciences Po
6 L’ONU et la recherche de la paix
« L’ONU a donné la priorité :
- à la réduction, puis à l’élimination des armes nucléaires ;
- à la destruction des armes chimiques ;
- au renforcement des interdictions dirigées contre
les armes biologiques.
Le Bureau des affaires du désarmement œuvre pour
le désarmement nucléaire et la non-prolifération,
ainsi que pour le renforcement des régimes de désarmement des autres armes de destruction massive,
telles que les armes chimiques et biologiques. Il encourage également les efforts de désarmement dans
le secteur des armes conventionnelles, notamment
les mines terrestres et les armes légères. »
D’après le Bureau des affaires du désarmement
des Nations unies.
7 Un espoir de sortie de crise ?
« L’Iran et le groupe 5+1 (les cinq membres du Conseil
de sécurité de l’ONU plus l’Allemagne) ont décidé de
se retrouver le 23 mai à Bagdad pour fixer un cadre
de négociations sur le nucléaire iranien.
L’enrichissement mené par l’Iran inquiète la communauté internationale, en particulier Israël, qui soupçonne l’Iran de vouloir fabriquer l’arme atomique,
accusation rejetée par Téhéran. Un processus de
désescalade est imaginable, mais seulement si des
avancées mutuelles sont consenties.
Un premier pas pourrait être l’engagement des 5+1
de ne pas imposer de sanctions supplémentaires à
l’Iran, de geler certaines des sanctions décidées puis
de lever certaines d’entre elles. En échange, il pourrait être demandé à l’Iran d’accepter des inspections
poussées par l’AIEA et de réduire ses opérations
d’enrichissement d’uranium. »
D’après un article paru sur le site du Point du 15 avril 2012.
Questions
1. À l’aide notamment des docs 1, 2 et 7, complétez le tableau suivant.
Principaux acteurs de cette crise
L’Iran
Israël
Les États-Unis et les occidentaux
en général
La Russie
L’ONU
L’AIEA
Principaux objectifs
Moyens d’actions
(utilisés ou envisagés)
2. Pour mieux comprendre les relations entre ces acteurs, complétez, à l’aide des docs 1 et 2, ce schéma :
une flèche verte représente une alliance ou un soutien, une flèche rouge représente une opposition
(dans certains cas, deux flèches différentes peuvent être nécessaires).
Israël
Iran
Russie
Usa et pays
occidentaux
3. Doc. 1 et 5
a. Pourquoi Israël craint-il à ce point le nucléaire iranien ?
b. Pourquoi l’Iran veut-il tant développer un armement nucléaire ?
c. Pourquoi la crise du nucléaire iranien est-elle une menace pour la paix mondiale ? Justifiez.
4. Doc. 1, 3, 6. Identifiez les acteurs internationaux.
Qu’est-ce que c’est ?
Rôle et moyens d’action ?
Conseil de sécurité de l’ONU
Bureau du désarmement de l’ONU
AIEA
5. Doc. 4 et 5 Qu’est-ce que le TNP ? Est-il totalement efficace ?
6. D’après le doc. 7, existe-t-il un espoir de résolution pacifique de ce conflit ? Quelle méthode semble efficace ?
7. D’une manière générale, comment résoudre les conflits sans provoquer de guerre ? Sur quelle organisation
peut-on s’appuyer et quelle méthode faut-il mettre en œuvre ?