le cep de berlanger informe et menace privert
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le cep de berlanger informe et menace privert
Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016 Haiti 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00 HAÏTI LIBERTÉ JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Email: [email protected] Web: www.haitiliberte.com LE CEP DE BERLANGER INFORME ET MENACE PRIVERT ! Semans OGM MONSANTO yo: yon kout mato anplis sou tèt ti peyizan yo ak sou pwodiksyon agrikòl la! Page 6 English Page 9 Les dégâts de Matthew sont naturels et systémiques ! Page 8 Voir page 4 Les 9 membres du Conseil Electoral Provisoire en visite de solidarité ou pour vérifier l’état des lieux dans le Grand Sud du 22 au 24 octobre 2016 COUP DE FILET DE LA PNH À DELMAS 75 Au Nicaragua, que reste-t-il du sandinisme ? Page 10 Voir page 4 De gauche à droite Lousama Roboam, un policier agent IV, Duré Marlon, un ancien policier qui est maintenant employé à la PNH en tant que mécanicien, Béathel Sylvestre et Toussaint Francil Venezuela : Communiqué des Forces Armées Nationales Bolivariennes ! Page 17 Editorial HAITI 1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210 Tel:718-421-0162 Fax:718-421-3471 Non à l’exclusion du peuple ! Par Berthony Dupont P our ne pas se faire condamner par l’Histoire, il convient de choisir entre apporter un soutien efficace, concret, croissant à la lutte du peuple, initier le pas nécessaire vers son progrès et continuer sans aucune hésitation les pratiques erronées anti-peuple d’antan ! Il y a deux semaines de cela, nous avons proposé au Président provisoire Jocelerme Privert de prendre l’initiative de convoquer les forces vives de la Nation en un gros « Woumble National» pour déterminer ce qui devrait être fait pour l’avenir électoral à moyen terme du pays. De sorte que nous assumons nous-mêmes que soit d’abord défendue la prise en charge du grave problème humanitaire national causé par l’ouragan Matthew, soit restaurer les zones sinistrées à un niveau d’humanité digne, puis finalement organiser dans l’ordre les élections tant souhaitées à une date raisonnable. Or la façon dont nous voyons les dirigeants se démêler, laisse entrevoir que le pays n’a pas les hommes qu’il faut à la place idéale qu’il faut ; et que nous sommes loin, bien éloignés de la prise de conscience nationale nécessaire pour hisser au mât du pays le drapeau de l’honneur, de la dignité et du changement dont rêve le peuple haïtien. Il nous faut, certes, des élections ; mais pas sur le cadavre des 546 morts selon le dernier bilan officiel, pas sur la détresse aiguë des centaines de familles sinistrées. Non ! Mille fois non ! C’est sur ce mépris que se fonde justement l’idée qu’on peut aller aux urnes sans une participation concrète et efficace de chaque citoyen, selon le principe sacré : un homme, un vote ; Ne vous rendez-vous donc pas compte, messieurs et dames des classes dirigeantes que des milliers d’haïtiens authentiques comme vous autres, sont aux abois, sinistrés dans le pays en dehors de la République de Port-au- Prince ? Comment pouvez-vous continuer à fermer vos yeux pour poursuivre votre tranquille petit bonhomme de chemin, comme quoi tout va bien madame la marquise ? Alors que plusieurs départements sont figés dans la souffrance. Votre comportement, mieux, votre stratégie peut être considérée, à maints égards, comme le reflet criminel de la politique d’une classe, minoritaire, qui ne voit qu’elle-même et se fout cordialement du malheur des autres, particulièrement les plus vulnérables. Ce que vous faites aujourd’hui, messieurs et dames des classes dirigeantes, comme hier, et que vous continuez à faire, c’est mettre le peuple le dos au mur, devant un fait accompli pour ne lui apporter aucun secours concret, effectif et efficace auquel il a droit, et l’abandonner à son douloureux sort. Ne l’avez-vous pas fait après le tremblement de terre de janvier 2010 ? Vous récidivez, n’est-ce pas ? Qui pis est, personne ne sait par quelle magie le Conseil électoral Provisoire est arrivé à fixer finalement le 30 Novembre prochain pour la poursuite des élections; alors que c’est la Prénom: ______________________ Adresse: ______________________ Ville: _________________________ Etat/Pays: ____________________ Zip Code/Code Postal: ___________ Tél: __________________________ E-mail: 2 _______________________ Haiti Liberté/Haitian Times Modalités de paiement Etats-Unis Première Classe $100 pour un an $50 pour six mois Montant : $ ___________ Chèque Email : [email protected] Website : www.haitiliberte.com DIRECTEUR Berthony Dupont EDITEUR Dr. Frantz Latour RÉDACTION Berthony Dupont Wiener Kerns Fleurimond Kim Ives Fanfan Latour Guy Roumer CORRESPONDANTS EN HAITI Daniel Tercier Bissainthe Anneseau COLLABORATEURS Marie-Célie Agnant J. Fatal Piard Catherine Charlemagne Pierre L. Florestal Yves Camille Jacques Elie Leblanc Roger Leduc Joël Léon Claudel C. Loiseau Anthony Mompérousse Dr. Antoine Fritz Pierre Jackson Rateau Eddy Toussaint Ray Laforest Edmond Bertin ADMINISTRATION Marie Laurette Numa Didier Leblanc DISTRIBUTION: CANADA Pierre Jeudy (514)727-6996 DISTRIBUTION: MIAMI Pierre Baptiste (786) 262-4457 COMPOSITION ET ARTS GRAPHIQUES Mevlana Media Solutions Inc. 647-499-6008 [email protected] WEBMASTER Frantz Merise frantzmerise.com Tarifs d’abonnements A remplir et à retourner à Haiti Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel : 718-421-0162, Fax 718-421-3471 Nom: _________________________ 3, 2ème Impasse Lavaud Port-au-Prince, Haiti semaine dernière, plus précisément du 21 au 24 octobre 2016, qu’il a été dans les départements des Nippes, du Sud et de la Grand Anse vérifier l’état des lieux pour faire un bilan des dégâts. Après s’être rendu compte de l’immensité de la destruction et du désespoir, et pour se dédouaner, il a voulu, dans une correspondance ouverte, mettre le gouvernement au défi de réparer les infrastructures détruites par le cyclone en… dix jours !!! Autrement, il ne peut garantir les élections promises pour le 20 novembre. Mais quelle incompréhension doublée d’outrecuidance ! La question à se poser maintenant, est sur quelle toile de fond s’inscrit la visite du Cep dans le Grand Sud, après avoir déjà publié le calendrier électoral ? Sa correspondance qui jusqu’à l’heure où nous écrivons est restée sans aucune réponse officielle, ni de la part de la présidence ni du gouvernement en général a une signification très claire et toute particulière ; à savoir préparer l’opinion nationale pour un autre renvoi qui serait tout à fait normal, compréhensible, souhaitable, vu l’immense drame humain que vit un tiers de la nation sinon plus. Mais c’est le faire cabotin, la façon magouillante de procéder qui laisse à désirer et fait soupçonner autre chose. On risque alors de se trouver en présence d’une situation relativement honteuse : les élections ne se feront seulement que pour les candidats et les partis politiques ; non pas pour le pays et pour le peuple. A l’évidence, ce peuple psychologiquement meurtri et matériellement détruit n’est pas encore en mesure de faire face au stress électoral. Alors, il faut lui donner le temps nécessaire de reprendre son équilibre intérieur, de sembler commencer à retrouver ne serait-ce qu’une parcelle de ce qu’il a perdu. Ainsi, il serait plus à même d’agir en pleine conscience ; même quand les élections n’ont jamais été la solution qui ait révolutionné sa vie. Il nous faut cesser de gouverner sans donner satisfaction au peuple. Il faut que les masses populaires du pays se sentent protégées par l’environnement politique de sorte qu’elles participent de plein gré à la cause de la nation, la leur. Mais la façon avec laquelle on prépare à l’humilier, à l’exclure, ne va-t-elle pas l’encourager davantage à l’idée d’aller vers d’autres cieux ? Œuvrer à la justice sociale, c’est intéresser avant tout le plus grand nombre : les masses populaires. Nous souhaitons, même, nous réclamons que le gouvernement mette l’accent qui convient sur la douloureuse tragédie des victimes. De sorte qu’il choisisse la voie que nous avons proposée et que nous estimons être la bonne pour notre peuple, et non celle qu’on veut nous imposer. Le peuple haïtien, à son tour, malgré déceptions, frustrations et douleur contenue, doit continuer sa lutte en s’organisant pour éviter l’exclusion jusqu’à ce que ce soit lui-même qui arrive à mettre en place le régime honnête, populaire et progressiste qu’il a toujours souhaité voir s’établir dans le pays. Non à l’exclusion du peuple ! Non aux élections sans le peuple ! Non à l’inhumanité de nos classes dirigeantes ! Bulletin d'Abonnement LIBERTÉ Mandat bancaire Carte de crédit Numéro : ________________________ Date d’expiration : ________ /_______ Canada $125 pour un an $65 pour six mois Europe Amerique Centrale, Amerique du Sud et Caraïbes $140 pour un an $80 pour six mois $150 pour un an $80 pour six mois Afrique $150 pour un an $85 pour six mois Code de sécurité : _________________ Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016 A Travers Haiti Haïti, chronique d’une crise électorale (128) Présidentielle 2016, la 4e date ! Lettre ouverte au Dr Jean Bertrand Aristide Par Catherine Charlemagne J amais le mot péripétie n’a été si bien utilisé pour parler des trois années du processus électoral haïtien toujours inachevé début novembre 2016. A chaque étape décisive, il y eut un problème pour retarder son achèvement. Comme on l’a déjà expliqué dans une chronique passée, les Haïtiens étaient à deux doigts de mettre fin à cette saga électorale qui n’en finit pas. Si la faute incombe aux autorités politiques et aux différents Conseils Electoraux Provisoires (CEP) des années précédentes pour retarder les échéances électorales, cette fois, elles n’y sont pour rien. C’est la providence qui en a décidé autrement. Selon le décret électoral de 20152016 et le premier calendrier du Conseil Electoral Provisoire (CEP) de Léopold Berlanger, la campagne électorale devait prendre fin le vendredi 7 octobre 2016 à 00h00. Sauf que, à 8 jours de la fermeture effective de la campagne, l’imprévisible s’est produit : une partie du pays est dévastée par une catastrophe naturelle. On connaît la suite. Dans cette circonstance, il était inévitable que le calendrier électoral établi depuis de longue date par les acteurs concernés ne pouvait tenir. Pourtant, c’était un agenda qui avait trouvé un consensus assez large vu que la date constitutionnelle et symbolique du 7 février devrait être respectée pour l’investiture du nouveau Président élu. Las ! Tout tombe à l’eau. Si dans la forme l’on ne repart pas à zéro, dans le fond nous ne sommes plus dans la même configuration. Le Conseil Electoral Provisoire s’est retrouvé pris entre le marteau et l’enclume. D’une part, il était ballotté entre les pressions du Palais national et ses occupants qui auraient aimé reculer beaucoup plus longtemps les nouvelles dates pour les scrutins et de l’autre, pressuré par les principaux candidats à la présidentielle et par la Communauté Internationale qui lui mettaient les bâtons dans les roues pour fixer au plus vite les dates du premier tour. Entre ces deux camps, les priorités ne sont pas les mêmes. Pour le Président provisoire de la République, Jocelerme Privert et ses amis, la priorité demeure la gestion des aides internationales qui arrivent de toute part en faveur des sinistrés de la péninsule du Sud et du Nord-Ouest qui croient qu’il faut du temps pour mettre en état de marche toutes les infrastructures détruites durant le passage de l’ouragan Matthew. Alors que pour la Communauté Internationale et une bonne partie des candidats bien placés dans la course, dès la reprise des classes dans ces départements, il est possible de relancer le processus afin qu’au plus vite un Président de la République légitime puisse prendre les commandes du pays et bien entendu la gestion et le contrôle des aides avec beaucoup plus de maitrise que ce qu’on observe actuellement. Le CEP, sous l’autorité de son Président, Léopold Berlanger, a fini par trancher la poire en deux, quitte à mécontenter tout le monde. Sauf peutêtre les partenaires étrangers d’Haïti, en particulier le « Core Group » pour qui l’essentiel est qu’un nouveau calendrier électoral ait été publié. Ainsi, le gouvernement intérimaire qui reste très prudent sur ce dossier garde un silence très politique sur le nouvel agenda. Il n’y a eu aucun commentaire de la part du pouvoir ni de la présidence ni de la Primature. D’ailleurs, celle-ci semble n’avoir aucun rôle à jouer dans le processus depuis l’installation du Premier ministre Enex Jean-Charles qui ne se contente pas d’être un chef de gouvernement totalement effacé mais quasi-inexistant. Le CEP paraît être le seul à décider pour relancer le processus après sa suspension provisoire par l’annonce du report Le Conseil Electoral Provisoire s’est retrouvé pris entre le marteau et l’enclume des élections dans les premiers jours du cyclone. Après une brève inquiétude de certains sur la durée de cette suspension de la campagne, l’organisme électoral a su les rassurer de sa volonté d’aller vers l’avant. Après une première évaluation et un constat faits sur le terrain par différents responsables et après avoir reporté la Conférence de presse prévue pour le mercredi 12 octobre 2016, comme annoncé, le vendredi 14 octobre, les 9 membres du CEP au complet se sont présentés devant la presse pour présenter à la nation le nouveau calendrier pour les joutes électorales de 2016-2017. Selon le Président de l’institution, après consultation de l’ensemble des partis politiques et des candidats à la présidence, le CEP a arrêté la date du 20 novembre 2016 pour organiser le premier tour des élections générales dans l’ensemble du pays y compris dans les zones ravagées par l’ouragan. Naturellement, ce nouvel agenda implique la totalité des scrutins prévus dans le calendrier précédent. Outre le premier tour, les autorités électorales ont aussi prévu, au cas où il devrait avoir un second tour pour la présidentielle, la date du 29 janvier 2017. Selon ce calendrier, le résultat définitif du premier tour sera publié le 27 décembre 2016, soit plus d’un mois après. En ce qui concerne les résultats définitifs du second tour, ils sont prévus pour le 20 février 2017. De fait, tout le monde a compris que la fameuse date du 7 février pour la prise de fonction du chef de l’Etat élu passe en perte et profit dans la mesure où les responsables du CEP ne tiennent pas compte de cette date plus que symbolique mais constitutionnelle. Rappelons que ces élections concernent les législatives partielles, le tiers du Sénat, mais également les ASEC, CASEC, Délégués de ville, etc. Les candidats qui commençaient à râler contre l’interdiction de mener campagne après le 7 octobre vont pouvoir reprendre leurs longues marches à travers le pays y compris dans le grand Sud et le Nord-Ouest. Bon prince, le CEP ouvre aussi une nouvelle période de campagne pour tous les candidats. Certes, moins que ce qu’auraient souhaité les postulants, mais ils ont quand même deux semaines (12 jours) de plus pour compléter leur campagne et essayer de convaincre les potentiels électeurs. Selon l’agenda, l’ouverture de la campagne est prévue pour le lundi 7 novembre et se terminera le vendredi 18 novembre 2016 à 00h00. En clair, les candidats bénéficient d’une rallonge de 12 jours pour achever leurs pèlerinages et convertir les citoyens à leurs programmes de politiques. Dans l’hypothèse d’un second tour pour la présidentielle, idem. Les prétendants auront la possibilité de reprendre leurs périples à travers le pays entre le 30 décembre 2016 et le 26 janvier 2017 inclus. Soit quasiment un mois de campagne. Après la publication de ces nouvelles dates, voyons maintenant quelques considérations sur l’agenda et sur la faisabilité de ces élections que Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016 les sceptiques commencent bien à se demander si elles auront lieu un jour en Haïti. On a constaté que le CEP, comme pour le premier calendrier datant d’avant 7 octobre, ne tient aucun compte de la culture des haïtiens pour les fêtes de fin d’année. On a du mal à comprendre qu’un premier tour ait lieu le 20 novembre et que les résultats définitifs soient publiés le 29 décembre, plus d’un mois après le scrutin. Mais le pire, c’est le second tour programmé pour le 29 janvier 2017. Là, il y a vraiment un déficit de réflexion institutionnelle de la part du CEP. Si le CEP peut organiser les scrutins le 20 novembre, il n’y a aucune raison à ce qu’il ne puisse respecter la date constitutionnelle du 7 février. Entre 20 novembre et 30 janvier, il y aurait suffisamment de temps si l’on voulait revenir à une situation d’ordre constitutionnel pour la passation des pouvoirs. On aurait pu le faire. A partir du moment où le CEP avait décidé de reprendre le processus, il devait penser en priorité à cette date qui n’est pas une date ordinaire et qu’on ne peut s’en passer à la légère . Ce que les autorités et les élites haïtiennes doivent savoir, c’est que la construction d’un Etat démocratique passe d’abord par le respect de ses institutions. Or, ces institutions passent au prime abord par le respect des prescrits constitutionnels. On ne peut pas agir à chaque fois comme si les dates constitutionnelles ne servent à rien. Il y a trop de légèreté dans le comportement des autorités de ce pays à propos du respect de la Constitution. Le 7 février n’est pas une date comme les autres. Elle n’est pas entrée dans l’histoire d’Haïti par les caprices de tels ou tels dictateurs. C’est tout suite à la page(15) Jean Bertrand Aristide et Maryse Narcisse en campagne à Cité de Dieu Seton Hall University, N. Jersey, le 27 Octobre 2016 Dr Jean-Bertrand ARISTIDE Ex-Président constitutionnel D’Haïti En sa Résidence, Tabarre Cher Compatriote, Vous êtes l’un des échaudés de nos plus récentes turbulences politiques déloyales et chroniques. Votre leadership en a été l’un des plus combattus. Certainement, il a été très débattu, battu à demi, mais jusqu’ici n’est pas abattu. Autrement dit, votre mission peut être à son heure crépusculaire, mais elle influe encore sur l’angélus. Ces présidentielles à venir sont sur toutes les lèvres mais font suffisamment d’écho de la déraison des partis de gauche qui sont en train de confirmer la victoire d’une autre version du « Têt Kale » gargantuesque et propagandiste. Dans ce contexte, vous êtes l’une des figures qui peuvent concevoir une cure à la démence du camp populaire. Quand le firmament actuel nous lègue un trio composé de Moise Jean-Charles, Jude Célestin et de Maryse Narcisse, la confusion n’est que honteuse. Et pour cause, je vous invite à faire un geste historique : en signant un accord politique, avec Moise et/ou Célestin, qui accouchera d’un candidat unique, porteur du fanion d’un rêve ambitieux capable de proposer un changement véritable. Président Aristide, la présente démographie électorale montre déjà l’échec des orgueilleux ; c’est qu’aucun gain définitif n’est possible pour aucun candidat sans une symétrie politique. Un geste de votre part retracera les méandres de votre leadership tripoté ; vos erreurs seront disculpées et les mensonges sur votre personne seront mis en terre. Faites-le, président Aristide ! Dépassez-vous ! Des exemples historiques et géopolitiques illustrent l’assurance victorieuse des coalitions de dernière heure qui sont, parfois, même contre nature : l’accord Bosh-Balaguer, en 1996, a imposé Leonel Fernández sur Peña Gómez ; l’entente entre Pétion et Dessalines a fait 1804. Honorable compatriote, ce n’est point la prétention de vous faire la loi, mais je m’érige plutôt en un conseiller qui, voulant se consoler de l’absence de Dr Mirlande Manigat, rêve d’un éventuel triomphe de la gauche en lieu et place du « philantro-capitalisme* », du « tet-kalisme », de la bêtise et des forgeurs de misère. Si ce moulage politique ne voit pas le jour, l’inverse ne sera pas complaisant. Vous risquerez d’hypothéquer la dernière chance pour refaire votre image éclaboussée dans l’autre rive, maculée dans l’autre littoral. Sous l’espoir que mes conseils seront appréciés, prière, président Aristide, d’accepter mes salutations les plus patriotiques. Jean-Rony Monestime André Professeur à Seton Hall University, NJ BA en connaissance Générales BS en Médecine Nucléaire MHA-Maitrise en Healthcare Doctorant en Science de Santé, *philantro-capitalisme = faire des dons vaniteux sans aucun objectif social où, en réalité, les donneurs en tirent plus de profits. 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Ainsi, le Jeudi 27 Octobre dernier, faisaient partie du bilan des opérations menées par la police Nationale d’Haïti 4 individus menottés dont Lousama Roboam 37 ans, Béathel Sylvestre, Toussaint Francil et Duré Marlon 54 ans. Il s’agit d’un groupe de malfaiteurs qui faisait la pluie et le beau temps se spécialisant dans le vol des véhicules ; mais qui pourrait sans aucun doute s’adonner à du kidnapping et à tout autre acte criminel vu l’arsenal d’armes qui a été trouvé en leur possession comprenant « 4 fusils calibre 12 ; 5 fusils calibre 22 ; un fusil kalachnikov ; 2 revolvers calibre 38 ; 3 pistolets 9 mm ; un pistolet de calibre Les quatre bandits du gang de Delmas 75 45 ; et 538 cartouches de tout calibre ». Le porte-parole adjoint de la PNH, l’inspecteur Garry Desrosiers, a tout à fait indiqué que ces individus ont été cap- turés lors d’une opération le 11 octobre 2016, à Delmas 75. Lousama Roboam, un policier agent IV ; Duré Marlon, un ancien policier qui est maintenant employé à la PNH en tant que mécanicien en chef responsable de falsifier le moteur des véhicules volés et Béathel Sylvestre sont de ceux qui avaient monté un puissant gang à Delmas 75 pour terroriser la population. La PNH a fait une belle recette pour ce mois en confisquant entre autres : une motocyclette et trois véhicules, dont un Nissan Patrol propriété du ministère de l’Économie et des Finances ; 296 kilogrammes de marijuana, 2 kilogrammes de cocaïne testés positifs et 9 kilogrammes testés négatifs ; 18 armes à feu ; 538 cartouches et 23 individus ont été également capturés par la DCPJ pour vol de voitures, homicide, trafic de stupéfiants, vol à main armée, braquage et crime sexuel . Le Nissan Patrol du ministère de l’Économie et des Finances immatriculé TT01543, volé le 25 juin 2016 est maintenant la voiture privée de Lousama Roboam. Il a été pris en flagrant délit conduisant cette voiture ; tandis que Toussaint Francil, au label marchand de chaussures disposait luimême d’un 4Runner 2003. Au cours de ce mois, a rapporté l’inspecteur Desrosiers, il y a eu plusieurs arrestations dont celles de Kendy François, Roody François, Jean Hansy, Fabiola Thomas, eux tous ayant participé à l’assassinat du policier Fenel Souffrant le 5 octobre dernier à Montagne Noire et d’ autres malfaiteurs nommés Mixy Faneau, Étienne Berson et Guillaume Jean Lhérisson alias Houligan. Nous félicitons la PNH pour le coup de filet du mois d’Octobre; et nous l’encourageons à établir un processus de surveillance stricte sur ses membres afin d’arriver à épurer du corps les policiers corrompus et criminels. Le CEP de Berlanger informe et menace Privert ! Par Isabelle L. Papillon réhabilitation sommaire appelée à rendre fonctionnels 280 locaux à travers le pays qui seront utilisés comme centres de vote le 20 novembre 2016 et le 29 janvier 2017 Ensuite une concertation avec les instances concernées comme les maires, les délégués et vicedélégués qui permettra de libérer une quarantaine d’établissements qui sont des centres de vote utilisés comme abris provisoires” lit-on dans cette correspondance En outre, Léopold Berlanger a fait savoir au locataire du Palais national qu’ « il est tout aussi important que le gouvernement rende praticables les axes routiers qui conduisent à 161 centres de vote ». Par ailleurs le président du cep, dans cette correspondance souligne à Jocelerme Privert qu’”il convient d’attirer l’attention du gouvernement sur la nécessité de mettre l’Office national d’Identification (ONI) en condition d’accélérer son travail d’identification des électeurs qui ont perdu leur CIN pendant le passage de l’ouragan Matthew en la remplaçant avant le 20 novembre: “ Convaincu que seule l’exécution célère de ces dispositions permettra le respect de l’échéance incontournable du 20 novembre pour les élections, le CEP demeure mobilisé en vue de collaborer avec l’exécutif pour l’accomplissement de cet objectif”, menace Berlanger dans la correspondance adressée à Jocelerme Privert. En ce sens, si les élections n’ont pas lieu – et elles ne peuvent avoir lieu car il n’y a pas moyen d’exclure le Grand Sud – alors, Privert sera déclaré responsable par les acteurs politiques et tous ceux qui sont opposés à lui d’avoir mis en place la Commission de vérification et d’avoir défié les diktats du Core Group. Si Privert se contente de jouer le jeu comme il le fait maintenant, il le payera cher. Il ne sera pas remplacé par les juges de la Cour de Cassation comme ces derniers le demandent, mais par le Premier ministre Enex Jean-Charles pour conduire la barque électorale au port voulu par les adversaires du peuple. Carmelle Robillard Attorney At Law Menez Jean-Jerome PAUL J. JOURDAN 1750 Flatbush Avenue (corner Ave. J) Brooklyn, NY 11210 Jerome Realty HUD Home Sales Immigration-Divorce 107 Kenilworth Place Brooklyn, NY 11210 L e mercredi 19 octobre bien avant la visite d’une délégation du CEP dans le Grand Sud, Richardson Dumel directeur de communication du Conseil électoral provisoire au cours d’une conférence de presse, ce jour-là, avait signalé que la plupart des centres de vote et des matériels électoraux étaient en bon état soit 70 %. Ainsi, il a fait savoir que « sur 1.534 centres de vote, l’équipe d’évaluation du Cep a pu vérifier près de 1.363 ; près de 1.162 sont en bon état. » Cependant, il n’avait pas caché que la situation est critique dans les départements affectés par le passage de Matthew. Dans la Grand’Anse, sur 44 centres de vote visités et vérifiés, 38 sont endommagés et inutilisables, soit 86%. Dans le Sud, sur 157 centres de vote, 45 sont en bon état et 112 endommagés. La quantité de centres de vote inutilisables représente 71%. En fait, sur les 328 bâtiments qui allaient être utilisés dans les quatre départements affectés, 300 d’entre eux sont soit détruits et soit endommagés. Dumel avait même indiqué qu’une semaine avant le 20 novembre 2016, Le Cep prévoyait la remise en état de fonctionnement de tous les centres de vote endommagés. Quant au directeur exécutif du Cep, Uder Antoine, il avance que « Le deuxième lundi du mois de janvier 2017, le Sénat ne sera pas dysfonctionnel parce qu’avant le 9 janvier 2017, il y aura déjà 20 sénateurs en fonction ». Voici les principales dates requises par le CEP : Le Premier ministre Enex Jean-Charles et le président Provisoire Jocelerme Privert Le 7 novembre prochain, les candidats à la présidence, au tiers du Sénat et au second tour des législatives complémentaires peuvent reprendre la campagne électorale qui prendra fin le 18 novembre 2016 ; soit 12 jours supplémentaires. Sans préciser de date, le CEP annonce que le président Privert va devoir convoquer à nouveau le peuple en ses comices pour le 20 novembre prochain. C’est à la fin de la semaine dernière, le vendredi 21 octobre, dans un communiqué du CEP signé par le porte-parole, Nicole Siméon, qu’il est annoncé que tous les membres du Conseil Electoral Provisoire effectueront une visite de terrain dans le Grand sud et que la délégation sera dirigée par le Président du Conseil, Léopold Berlanger. « A cette occasion, la délégation compte rencontrer les membres des BED et des BEC, les autorités locales et Joel H. Poliard M.D., M.P.H. DENNIS MULLIGAN, Attorney-at-Law Family and Community Medicine Public health and Pediatrics All aspects of Immigration Law •TPS •Residency •Citizenship Over 20 years experience Nous parlons français 5000 N.E. Second Ave, Miami FL, 33137 tel. (305) 751-1105 4 11 Broadway New York, NY 10004 (near all trains) 646-253-0580 Haiti Liberté/Haitian Times les membres de la Société civile dans les communes les plus affectées par les dégâts causés par le cyclone Matthew » avait écrit cette note. Et le calendrier a été réparti ainsi : Jérémie: le samedi 22 octobre à 14h00 au BED de la Grand Anse. Les Cayes: le dimanche 23 octobre à 12h30 au BED du Sud. Et Miragoâne: le lundi 24 octobre à 14h00 au BED des Nippes. Le journal Haïti Liberté avait pris soin de rapporter cette visite du CEP au BED des Nippes par l’entremise de notre collaborateur Annesseau Bissainthe. Pourtant dans une correspondance de Léopold Berlanger adressée au président Privert le jeudi 27 octobre 2016. Il indique : “ Il en ressort la nécessité impérieuse pour le gouvernement de mettre sans délai et sans répit durant les 10 prochains jours les démarches suivantes: une campagne ciblée de Phone: 347.492.3209 office 347.470.2515 cell • Family Law • Divorce • Child Support/Custody • Wills • Power of Attorney • Landlord & Tenant • Guardianship • Real Estate Closing Bar du Boulevard Fritaille All Day, All Night FREE DELIVERY Catering For All Occasions. Christenings, Weddings, Parties, Banquets, etc. 1347 Flatbush Avenue (bet. Foster & E. 26th St.) Brooklyn, NY 11226 347-404-6152 ATTORNEY AT LAW Phone: (718) 859-5725 (347) 898-7514 •Immigration •Divorce •Business Formation (Corporation & Partnership) •Estate Administration - Wills •Real Estate Closings 4512 Church Avenue Brooklyn, NY 11203 Nou pale kreyòl! Nou Pale Kreyòl (718) 462-2600 (914) 643-1226 cell Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016 Twa Fèy, Twa Rasin O! Que passe-t-il comme ça au pays, et où vont-nous ? Par Fanfan la Tulipe M ême avec une très mauvaise mémoire, je crois toutefois avoir déjà utilisé, dans un précédent article, cette question grammaticalement gauche : que passe-t-il comme ça ? Je me rappelle l’avoir entendue de la bouche d’un sergent retraité, le lendemain de cette attaque des casernes Dessalines par la bande à Alix Pasquet, Phillipe Dominique et Henry Perpignan, venue renverser Duvalier. Bouleversé et intrigué par la fusillade quasiment ininterrompue au cours de la nuit, le bonhomme avait accouru, échevelé, livide, auprès de mon père, lui-même un militaire à la retraite. Arrivé au haut de l’escalier, essoufflé, il demanda à Papa, à bride abattue: «Major Latour, que passet-il comme ça dans l’Armée ?» Bien sûr, mon père n’en savait rien. Quant à la question où vontnous , il s’agit d’une torsion grammaticale, d’un klekou grammatical à la langue française, d’usage courant dans le milieu haïtien. J’avoue que j’ai toujours eu un faible, même un fort faible, pour ces formulations torsionnantes. Tout au fond de moi-même je les ai toujours perçues comme des boulets prolongeant, pour ainsi dire, la geste de Vertières, comme quoi nous n’aurions jamais suffisamment botté le cul au colonialisme esclavagiste, comme quoi constamment nous aurions un besoin irrépressible et irrésistible de faire une sorte de la dernière, même imaginaire, sur l’armée expéditionnaire de Bonaparte. Alors, que passe-t-il comme ça au pays ? Il y a le parlement haïtien, oui, cette foutue 49ème législature qui n’a pas encore voté une seule loi favorable à l’avancement du pays, favorable à un changement substantiel de la condition des masses. Il y a ce tandem Youri Latortue-Carl-Murat Cantave qui n’arrête pas de faire des siennes, par ses agissements minoritaires et blocants. Même, pour donner le change, pour se faire une virginité politique, ces mecs au bec de fer, ces deux bèkfè, ont formé une Commission bidonne, une Commission éthique et anti-corruption aux fins d’enquêter sur les dépenses effectuées dans le cadre de l’accord Petro-Caribe. Deux mois plus tard, on attend encore de voir un «corrompu» traîné devant la justice. Ce sera peutêtre un autre dossier qui restera en souffrance comme celui relatif à « la séance en continuation » devant statuer sur le sort de Jocelerme Privert au Palais national. Enculés de saltimbanques ! Mais il n’y a pas que des enculades, des bousculades et des engueulades dans ce sacré parlement. Il y a même des empoignades, des calottades et des giflades. Ainsi, le lundi 10 octobre dernier, deux sénateurs se sont livrés en un spectacle souflètant dans l’hémicycle. On ne sait lequel a giflé l’autre le premier. Mais les chwichwichwi et les chwachwachwa chwichwichent que le Sénateur sortant Steven Benoît aurait très mal pris l’intervention à la radio de son collègue Carl Murat Cantave qui, paraît-il, prenait un malin plaisir à diaboliser, noircir, maculer, dénigrer, discréditer le fameux festival MassiMadi. Murat aspergeait-il de l’eau à tout va ? Envoyait-il de l’eau à bâbord et à tribord ? Avait-il voulu mouiller, asperger, arroser, doucher quelqu’un ? On ne peut pas décrypter aussi facilement les hiéroglyphes inscrits dans les labyrinthiques et tortueuses circonvolutions cérébrales d’un PHTKiste. Toujours est-il que Steven, sans doute sensible, voire même hypersensible à la cause massimadique, se serait senti mouillé. Il aurait alors, massimadiquement, lancé à Carl Murat : « Ou cho devan bann nan ». Ce qui eut pour effet de bander la susceptibilité de Cantave, lequel aurait, le premier, tapé dans la sauce de Benoît. Un media qui a voulu rester à équidistance de cette honteuse affaire gifflante et bandante a simplement rapporté : «Ils se sont giflés». Grosse affaire. Le clou de cette giflature est une note publiée par le Bureau politique du Sénateur Cantave. Ce dernier, les yeux bien secs, s’est dit « s’indigner et condamner le comportement peu recommandable du Sénateur Steven Irvenson Benoit ». Et pour tordre encore le cou à la grammaire française, j’ose dire : on est risqué avec les mètdameries de certains fieffés risque-tout siégeant au parlement. En effet, voilà donc un sénateur Cantave, «absentéiste» professionnel, rompu à la malhonnête pratique d’infirmer le quorum parlementaire en Assemblé nationale, et qui pourtant ne s’est pas gêné de trouver « écœurant qu’un parlementaire en panne d’arguments ait choisi de venir aux mains ». Embarrassant, affligeant, consternant, navrant, piteux, miteux, calamiteux ! Enfoiré de sénateur ! Avec la 49ème législature, nous sommes habitués à entendre des vertes et des pas mûres. Des vertes et même des wòwòt. Ainsi, on sait bien que la séance d’interpellation du ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales, François Anick Joseph, le mercredi 26 octobre écoulé, au Sénat de la République, a échoué faute de quorum. Le sénateur du Sud, Jean Marie Salomon, n’aurait pas digéré l’initiative de ses collègues du groupe majoritaire qui ont boycotté la séance interpellatoire du ministre Anick. Les mecs auraient reçu, chacun, trois millions de gourdes pour faire avorter la séance. Par sagesse, Salomon s’était gardé de citer des noms. Qu’à cela ne tienne. Le sénateur du Nord-Ouest, Évalière Beauplan, mouillé jusqu’aux os, piaffa et hennit : «Le sénateur Jean Marie Salomon, ou n’importe quel autre sénateur, n’oserait s’adresser à moi en ces termes». « Pensez- vous qu’un sénateur va exiger trois millions de gourdes pour boycotter une séance d’interpellation d’un ministre ?» a eu à lancer Bauplan, et d’ajouter, maladroitement : « Mes deals, je les fais publiquement ». En clair, s’il voulait se laisser acheter, il l’aurait fait au vu et au su de tout le monde, aklè, comme ces parlementaires qui s’étaient laissés acheter par Laurent Lamothe. Et alors, en toute déshonorable franchise, il aurait pu s’exclamer, comme une fois le sénateur Jean Anacacis l’avait fait: «Tout moun jwenn !». Misérables, pitoyables, minables parlementaires ! Où vont-nous ? Le grand Sud se meurt. Les cris de détresse n’arrêtent pas de crever le tympan des responsables. Roche-à-Bateau, Les Côteaux, Moron, Bonbon, et mille autres localités dévastées, ravagées, ruinées ont beau réclamé l’aide du gouvernement central, ont beau déclaré aux autorités: «L’État nous a oubliés, nous sommes des laissés-pour-compte», rien n’y fait, ou presque. On a le sentiment que le premier ministre est là, flasque, inerte, amorphe, passif, indolent, apathique, asthénique, anémique, n’exerçant aucun leadership. Quant au ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales, François Anick Joseph, il a fallu qu’on l’interpelle au sénat pour qu’il se mette à «prendre les dispositions nécessaires». Le 14 et le 15 octobre écoulés, des membres du Conseil Supérieur du Pouvoir judiciaire ( CSPJ) se sont rendus en visite de solidarité dans les trois départements de Nippes, du Sud et de la Grand’Anse où ils sont allés apporter leur solidarité aux populations sinistrées, des mots de réconfort et d’encouragement aux Magistrats et aux justiciables victimes. On ne peut qu’y applaudir. Cette visite a toutefois permis de mettre à nu l’absence, l’irresponsabilité et une déliquescence sankoutiate de l’État au niveau du judiciaire. Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016 Le matois président provisoire Jocelerme Privert (à droite), sérieux comme un pain rassis, à côté de son premier ministre Enex Jean Charles, flasque, inerte, amorphe, passif, indolent, apathique, asthénique, anémique, n’exerçant aucun leadership. Le sénateur Jean Marie Salomon, celui de qui l’on craint. Il n’aurait pas digéré l’initiative de ses collègues du groupe majoritaire qui ont boycotté la séance interpellatoire du ministre Anick. Il envoya de l’eau sans mouiller personne, mais… En effet, les magistrats du Grand Sud ont profité du passage des membres de cette délégation pour leur faire part de leurs doléances et revendications. Longtemps avant le passage de Matthew, certains d’entre eux travaillaient dans des conditions extrêmes : tribunaux en mauvais état, mal situés par rapport à l’organisation de l’espace, pas de bureau, pas de moyen de locomotion, pas de matériel et d’équipement de travail. On ne peut que compatir à leur sort et par ricochet à celui des justiciables. Toutefois, ce qui nous a surpris c’est le fait par ces hommes et femmes de loi et d’équité d’avoir demandé au Conseil de «prendre toutes les mesures qui s’imposent en vue d’accorder un traitement spécial aux magistrats». Pourquoi un traitement spécial alors que le reste de la population, les Ti Marie et les Ti Joseph mangent la vache enragée ? Où vont-nous ? Du ministre de la Communication on en voit à peine l’ombre. L ap pale franseu. La titulaire du ministère de la Santé publique et de la Population ne convainc pas. L’ensemble des membres du gouvernement forme une sorte de kolepyese, de bricolage politique qu’on dit être de consensus. De consensualité, nenni. Je dirais même qu’ils sont inconsensuels. Du fait même de leur inconsensualité, ils se hâtent, sauf exception, de tirer leurs marrons du feu, un euphémisme pour dire qu’ils ont bien appris de l’expérience prédatrice des Micky, Gwo Soso, pitit Soso, Laurent Gagòt Lamothe, Pierre Richard Casimir, Evans Paul. Ils s’affairent à s’emplir les poches. Chacun pour soi, Dieu pour les sinistrés. Où vont-nous ? Où va le bateau de l’État ? Sans gouvernail, sans boussole, sans radio, sans canot de sauvetage, sans bouée de sauvetage, sans capitaine, il semble être à la merci de flots démontés, d’un brouillard opaque laissant peu de visibilité pour avancer, ne serait-ce qu’à vue. Et ce n’est pas seulement ça. Le drame c’est que les responsables au niveau du gouvernement, la société civile, et surtout les candidats, ne semblent pas s’en inquiéter. Ils ne parlent que d’élections, Le sénateur et docteur Evalière Beauplan qui se sentit mouillé par les accusations de Jean Marie Salomon. Il ne ferait rien en cachette. : « Mes deals, je les fais publiquement », a-t-il eu à déclarer. Trois millions de gourdes pour avorter une séance interpellatoire, encachettement? Non, publiquement, j’aurais réclamé dix millions… le seul et unique viatique pour la stabilisation du pays. On se chamaille, on discutaille, on bataille, on ferraille, et dans la pagaille on avance au rythme d’un mythique calendrier électoral, sans même savoir si le CEP est corps et âme au service du processus démocratique, si comme celui d’Opont il n’a pas de trou dans les manches. Pour savoir vraiment où vontnous, pour en avoir une idée réelle, il suffit de s’en référer à ce que passe-t-il à la Société Nationale des Parcs Industriels (SONAPI) où députés, sénateurs et officiels du gouvernement contrôlent à eux seuls un dépôt d’aide aux sinistrés. Selon les sources consultées, le dépôt, hors de tout contrôle, est livré à ces agripa qui font main basse sur l’aide destinée aux victimes de l’ouragan Matthew. La Protection civile et le ministère de l’Intérieur ne sont pas à même de faire la lumière sur le fonctionnement du dépôt, et ne savent donc pas si les dons stockés dans cet endroit arrivent vraiment aux sinistrés. Un haut responsable de la Protection civile, en colère, a affirmé au Nouvelliste, sous couvert d’anonymat: «Je sais qu’il y a un dépôt qui se trouve à la SONAPI. Il est abandonné aux parlementaires et nous ne sommes pas en mesure de dire si ce qui sort de celui-ci arrive réellement dans les zones concernées par la catastrophe. Cela soulève beaucoup de frustrations en nous, car, parallèlement à ce que nous faisons pour supporter les victimes, nous savons qu’une partie de l’aide est détournée par des élus ». Quelle honte ! Selon le témoignage d’un individu chargé de la sécurité des lieux, il n’y a que des parlementaires et potentats du gouvernement qui recueillent ce qu’il y a ici. «Ils sont venus avec des camions et sont partis avec tout ce qui était possible» raconte l’homme qui a voulu garder l’anonymat. « Tout moun jwenn, nous avons donné à tous ceux qui se sont présentés ici ». Les 4×4 des parlementaires et officiels défilent à longueur de journée. Sur place, personne de la Protection civile, du ministère de l’Intérieur ou de la coordination de l’aide n’est présent. Selon un rapport du Nouvelliste, personne au sein de la Protection civile et du ministère de l’Intérieur n’est en mesure de fournir des informations sur la gestion de l’aide passant par la SONAPI. « Je ne sais pas, à propos de la gestion du dépôt de la SONAPI. Nous n’avons pas pu remonter aux informations concernant la SONAPI », a répondu Edgard Célestin, le chargé de communication de la Direction de la Protection Civile (DPC). Albert Moléon, responsable de la communication du ministère de l’Intérieur tient le même langage. Il confirme avoir reçu un rapport sur le dépôt situé au Centre d’opération d’urgence nationale, mais il ne sait rien sur le fonctionnement de celui de la SONAPI. Quelle belle pagaille ! Nou mele, nou mele Kongo...Kay la santi foula, li santi koripsyon. Le sergent avait bien raison de demander à mon père: que passe-t-il comme ça au pays ? Et pour une dernière torsion de cou à la grammaire française : où vont-nous ? 29 octobre 2016 GET YOUR TAX REFUND FAST • Income Tax • Insurance (car, life, home, business) • Real Estate • Financial Consulting • Notary Public • Translations (from French, Creole, Spanish to English) • Typing (resume, flyers, invitations, papers, business letters) • Faxing (sending and receiving). Copying. • Electronic Filing Phone: 718.693.8229 Fax: 718.693.8269 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 (between Clarendon Rd & Avenue D) Chery’s Brokerage, Inc. CHERY’S BROKERAGE 1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226 Tel: 718-693-8229 * Fax: 718-693-8269 Haiti Liberté/Haitian Times 5 Kwonik Kreyòl Semans OGM MONSANTO yo: yon kout mato anplis sou tèt ti peyizan yo ak sou pwodiksyon agrikòl la! Guy Numa Mwen te ekri teks sa a depi nan lane 2012 apre kado anpwazonnen MONSANTO te bay Ayiti a. Jounen jodi a ankò, ak katastwòf ki sot fèt nan gran Sid ak nan Ba Nòdwès la, Leta ayisyen ak anpil enstitisyon entènasyonal ap pare pou bay semans pou relanse pwodiksyon agrikòl la. Men nan kout kat sa a, nou ka pran nan anpil semans OGM. Se pou sa mwen repibliye l jounen madi Premye novanm lan pou m di nou atansyon. Nan pa pòt la Nan mwa mas 2012 la, otorite yo lanse yon kanpay pou ranfòse pwodiksyon agrikòl nasyonal la, dapre sa yo di. Se ministè agrikilti ak Winner ki se yon pwogram USAID ki te fè lansman sa a 23 mas ki sot pase a. Pwojè Winner a ki gen nan tèt li ansyen minis afè etranjè sou Divalye, Jean Robert Estimé, deja prezan nan divès zòn nan peyi a, ap travay nan domèn agrikilti. Yo ede peyizan yo nan kesyon semans, sitou semans MONSANTO yo. Nan kèk zòn nan peyi a tankou nan komin Kwadèboukè, yo ankouraje peyizan yo plante gwo metsiyen (jatwofa) pou meriken fè luil pou machin mache, nan plas manje pou moun manje. Dapre minis agrikilti a Herbert Docteur ak direktè Winner a, yo pral travay pou modènize agrikilti a. Lè nou sonje kantite pwopagann ki fèt sou modènizasyon TELEKO, lè nou gade reyalite TELEKO jounen Jodi a, nou ka konprann rapidman kisa modènizasyon an vle di pou otorite nou yo. Si modènize TELEKO vle di, bay laboujwazi TELEKO pou piyay, se sèten, modènize agrikilti a prale nan menm sans lan. Se wete agrikilti a nan men ti peyizan yo epi mete li anba ponyèt gwo konpayi kapitalis yo. Se nan sans sa a, direktè Winner a di, yo pral enpòte 150 tòn semans ibrid, nan kad kanpay sa a (Alterpresse, vendredi 30 mars 2012). Dapre minis agrikilti a, leta pral sibvansyone angrè a. Minis la di, angrè a ap pi chè, men l ap pi disponib. Lè nou konnen, Winner se youn nan enstitisyon k ap fè pwomosyon semans MOANTO yo sou teren an, nou sèten, se semans OGM MONSANTO yo, li pral kontinye simaye nan degonn peyizan yo. Epi tou, kilès ki konnen si se pa angrè MONSANTO ki pral anvayi mache a tou? Kilè peyizan ayisyen yo ap sispann pran kout mato anba ponyèt dirijan ayisyen epi boujwazi lokal ak entènasyonal la? Kout je sou kèk kout mato otorite yo deja lage sou tèt peyizan yo Depi lane 1980 yo, ak aplikasyon politik neyoliberal yo, gen yon bann mezi k ap pran pou detui ekonomi peyizan an, an patikilye, pwodiksyon agrikòl nasyonal la. Andedan vant politik neyoliberal la, gen: privatizasyon antrepriz leta yo, zafè mache lib la ak divès lòt mezi bout di ki mande pou leta pa envesti nan kesyon sosyal yo. Nan kad aplikasyon politik sa a, diferan gouvènman ki pase yo deja pran yon bann mezi pou kraze pwodiksyon agrikòl nasyonal la sou lòd FMI ak Bank Mondyal, nan enterè kominote enperyalis la ak gwo antrepriz miltinasyonal yo. Pou kalte politik sa a te kapab enstale nan peyi a, li te nesesè pou enperyalis la ak tchoul li yo ki andedan peyi a te mete peyizan yo ajenou. Konsa, youn nan premye mezi yo te pran, se te touye kochon kreyòl yo. Apre sa, yo te kòmanse anvayi mache nasyonal la ak pwodui pèpè. Sou Janklok Divalye, yo te parèt ak sa yo te rele diri Janklod la. Men fòk nou di, diri a se pat diri Janklod, se te pito diri ameriken. Apre depa Janklod Divalye, enperyalis meriken te antann li ak ekip Jener- 6 Semans MONSANTO yo se yon pwazon. Se yon kout mato anplis, an nou lonje dwèt sou dyab sa a ki rele MOSANTO a al Nanfi a pou kontwole mache a nèt. Konsa, yo anvayi mache ayisyen an ak yon bann kalite pwodui pèpè. Pou yo te kraze pwodui pa nou yo, yo te desann pri pwodui pèpè yo. Lè pwodui pa nou yo koumanse disparèt, pwodui pèpè yo vin monte disèt wotè. Kalite politik malveyan sa a pral kontinye sou tout lòt gouvènman ki vini apre yo. Sou gouvènman lavalas la, politik sa a te kontinye pirèd. Dayè, pou Aristid te retounen sou pouvwa a, li te aksepte pou li te vin aplike plan Pari (1) a epi padone militè yo ki te sèvi kòm bra ame koudeta 30 sektanm nan. Se konsa, nan lane 1995, Aristid te pran yon dekrè kote li liberalize mache a nèt. Taks ladwann sou machandiz ki soti lòtbò dlo yo te vin bese byen ba. Nan yon tèks Leslie Péan ekri epi ki soti sou Altèprès nan dat 18 jiyè 2010, li montre aklè kouman tarif dwanye yo bese jouk anba pou pèmèt moun k ap enpòte machandiz nan peyi a fè plis kòb. Dapre Leslie Péan, soti 1970 pou rive 1998, taks sou enpòtasyon diri nan peyi a, soti nan 50 pou san (50%) pou li desann nan 3 pou san (3%), taks sou enpòtasyon pwa soti nan 50 pou san (50%) pou li desann nan zewo pou san (0%) alòske taks sou enpòtasyon mayi soti nan 50 pou san (50%) pou li desann nan 15 pou san (15%). Politik sa a lakòz menm moun k ap pwodui bannann nan peyi a anba gwo difikilte pou kontinye pwodui. Bannann ki soti kay vwazen ap kale nou san pran souf. Se pa sèlman nan bannnan n ap pran kou nan men Repiblik dominikèn. N ap pran kou nan vyann, poul, ze ak divès pwodui agrikòl. Pa egzanp, Repiblik Dominikèn voye vann plis pase yon milyon ze chak jou nan peyi a, sa vle di 30 milyon ze chak mwa. Nan esplikasyon li t ap bay pou esplike kriz dola ki te gen nan peyi a nan finisman ane 2011 lan, gouvènè Bank Santral la te di, Ayiti achte anviwon 1 milya 300 milyon dola machandiz chak ane, nan men Dominikani. Menm si anpil moun te gen dout sou kriz sa a, gouvènè BRH (2) la te di kantite dola n ap voye achte kay vwazen an, se youn nan rezon ki te esplike kriz dola a. Sa ki montre kouman repiblik dominikèn anvayi mache nou an nèt. Fòk nou di, boujwazi dominikèn nan ap travay lontan pou okipe mache ayisyen an. Sa k pi grav, boujwazi dominikèn nan jwenn konkou dirijan ayisyen yo, pou ede yo ateri estrateji sa a. Dènye seri kontra minis demisyonè Laurent Lamothe siyen ak otorite dominiken yo, nan mwa mas 2012 la, rantre nan menm estrateji sa a. Nou ka konstate nan kad kontra sa yo, menm ansèyman siperyè ayisyen an, patikilyèman inivèsite Limonad la, ap pase anba woulo konpresè neyoliberal la. Gen yon rimè k ap kouri nan peyi a depi lontan ki fè kwè, enperyalis meriken, ta enterese sèvi ak dominikani pou ranfòse dominasyon li sou peyi a. Mezi Haiti Liberté/Haitian Times k ap pran la yo, pil kontra k ap siyen anwo chal epi anba chal yo, sanble vle jistifye rimè sa a. Kalite politik sa a gen gwo konsekans sou pwodiksyon nou ak sou lavi nou nan peyi a. Dapre chif Leslie Péan yo, nan lane 1984, Ayiti te konn enpòte 5.000 tòn diri, nan lane 1994, nou rive enpòte 140.000 tòn diri, nan lane 2009, nou enpòte 276.000 tòn diri. Sa vle di, pifò diri nou manje nan peyi a soti aletranje, sitou nan peyi Etazini. Kidonk, nou voye anpil lajan nan peyi Etazini pou diri sèlman san konte lòt pwodui yo vann lakay nou. Dapre chif ofisyèl yo, nou achte anviwon 600 milyon dola diri chak ane, nan men peyi Etazini. Sa ka ban nou yon lide sou enterè yo genyen nan kraze pwodiksyon lakay nou. Sa vle di tou, lò nou pa pwodui ase epi lò nou pa manje sa nou fè lakay nou, se yon gwo sèvis nou ran peyi rich yo. Pou pèmèt gwo pwodiktè peyi rich yo ak antrepriz miltinasyonal yo fè plis kòb sou do nou, gouvènman ayisyen yo bay yo tout avantaj yo bezwen. Anplis sa, gouvènman nou yo ak boujwazi kokorat ki gen nan peyi a, pa envesti nan agrikilti alevwa pou yo ta fè yon veritab refòm agrè nan peyi a. Pandan 2 manda Preval fè sou pouvwa a, se politik neyoliberal la ki te pwogram li ak alye l yo. Li bay enperyalis la ak FMI, plis Bank Mondyal tout sa yo mande l, li kontinye politik mache lib la epi koumanse vann antrepriz piblik yo. Pandan premye manda li a, Preval te vann Minotri ak Siman d Ayiti epi nan dezyèm manda a, li vann TELOKO pou po patat, apre li fin revoke plizyè santèn travayè ak travayèz nan TELEKO. N ap fè sonje travay pou demantibile TELEKO a te kòmanse depi sou Aristid. Pandan manda li a, gouvènman Aristid la te vann pifò santral telefonik pwovens yo, bay yon seri gwo potanta nan lavalas la. Kounye a, santral sa yo fin kraze nèt. Anpil nan yo pa egziste ankò oubyen yo pap mache. Menm si EDH swadizan nan men leta, se plis sektè prive a ki kontwole li. Se antrepriz SOGENER (3) ak E-POWER (4) ki pwodui kouran pou vann bay leta nan anpil zòn nan peyi a. Se sa ki fè boujwa sa yo pa janm gen pwoblèm pou finanse kanpay elektoral kandida machann peyi sa yo. Paske, lè kandida sa yo fin eli, boujwa yo gen kote pou yo tire lajan yo ak dèyè. Lè boujwa yo fin envesti lajan nan eleksyon, yo gen posiblite pou jwenn kontra nan move kondisyon, pou achte aksyon nan antrepriz leta a yo, okipe gwo pòs nan leta oubyen voye moun pa yo al okipe pòs sa yo. Kidonk, se yon envestisman yo fè. Anpil fwa, yo envesti nan plizyè kandida, sitou sa yo sispèk ki ka pase osinon, kandida ki gen gwo anbasad kanpe dèyè do yo. Apre 12 janvye, anpil moun te konprann peyi a te ka pran yon lòt kap. Men, tout moun konstate se menm politik k ap donnen katastwòf la ki kontinye ap aplike. Politik pou kraze pwodiksyon peyizan yo kontinye ap fè chimen li. Akote politik neyoliberal la, akote gwo metsiyen k ap plante nan peyi a pou pwodui luil pou machin pandan moun ap mouri grangou, gen MONSANTO ki parèt ak yon seri pwodui pou pete fyèl peyizan yo ak pwodiksyon agrikòl la. Zafè pwodui OGM MONSANTO yo, se yon kout mato anplis. An n lonje dwèt sou dyab sa a ki rele MOSANTO a. MONSANTO, kilès ou ye? MOSANTO se pa yon maladi, se pito yon gwo antrepriz kapitalis ki ka touye w menm jan ak maladi kolera, anba mizè ak grangou. Se yon gwo konpayi ameriken ki nan 46 peyi sou latè. Anjeneral lò yon antrepriz prezan nan plizyè peyi, yo rele li antrepriz miltinasyonal oubyen antrepriz transnasyonal. Antrepriz sa a ki rele MONSANTO a, se yon antrepriz ki espasyalize nan vann semans, angrè ak lòt atik ki nesesè pou pwodiksyon agrikòl. Semans MONSANTO yo, se yon seri semans yo prepare nan laboratwa. Moun k ap plante semans sa a, bezwen anpil pestisid ak anpil angrè espesyal. Se nan men MONSANTO pou achte pwodui sa yo tou. Antrepriz sa a reyalize anviwon 7 milya 500 milyon dola vèt chak lane, selon enfòmasyon nou jwenn nan yon dokiman Jane Reagan ak Beverly Bell (5) te pwodui sou MONSANTO, nan dat 3 jen 2010. Sa vle di, benefis MONSANTO ap fè sou peyizan nan peyi kote li prezan yo, se pa ti bagay piti. Pou MONSANTO rantre nan peyi d Ayiti, li te pwomèt pou li bay peyizan Ayisyen yo anviwon 475 tòn semans mayi ak legim. Nan dokiman Jane ak Beverly pwodui a, yo di, 475 tòn semans lan ap bay anviwon 60 mil sak semans. MONSANTO koumanse bay semans yo nan peyi a, men li di, li pap bay angrè. Sa vle di, MONSANTO deja kreye kondisyon pou li vann angrè li yo nan peyi a. Konpayi sa a ak 3 lòt konpayi agwo-endistri kontwole plis pase mwatye semans sou latè. Sa ki pi grav, MONSANTO ka mennen w devan lajistis nenpòt lè li vle. Dayè li gen lajan pou li fè jij chante kòk, menm jan anpil antrepriz k ap eksplwate lò ap fè sa nan peyi Meksik ak anpil lòt peyi. Pa egzanp jouk rive nan lane 2007, MONSANTO te gentan pote 112 plent nan lajistis kont 372 peyizan ak agrikiltè meriken epi kont 49 ti konpayi agrikòl, paske yo di konpayi sa yo te vyole kontra yo. Anreyalite, estrateji a se kraze ti agrikiltè yo, ti peyizan yo epi kansantre agrikilti a nan men gwo antrepriz kapitalis. Konsa, plizyè peyizan ap tounen ouvriye agrikòl epil anpil lòt ap kontinye monte nan pòtoprens pou vin bouske lavi, janbe fil pou rantre kay vwazen oubyen pran kanntè pou Miyami. Kouman pou nou konprann kado MONSANTO di li bay peyizan Ayisyen yo? Semans MONSANTO yo, se yon seri semans OGM, sa vle di, òganis jenetikman modifye. Lò w plante semans MONSANTO yo, w ap rekòlte li pandan premye rekòt la. Apre sa, li pap leve ankò oubyen menm si li leve, li pap donnen. An jeneral, lò peyizan ayisyen an fin rekòlte, li toujou sere yon pati nan rekòt la pou li plante nan lòt sezon. Semans MONSANTO yo pa pèmèt ou fè sa. Sa ki fè, menm lè MONSANTO fè w kado semans OGM li an, se nan men li ou pral achete ankò pou tout lòt sezon plantasyon yo. Se sa ki fè anpil moun di, kado MONSANTO a, se yon kado anpwazonnen. Sa vle di, MONSANTO fè nou kado semans, pou nou ka kite semans kreyòl nou an disparèt. Yon fwa semans kreyòl nou yo fin disparèt, nou pral achete semans OGM nan men li chak lane. Jan nou deja di li, gen yon pwojè ki rele Winner ki se pitit vant USAID (gouvènman ameriken) ki responsab pou li ateri semans malè MONSANTO yo nan peyi a. Se pa sèlman semans MONSANTO yo pwojè Winner/USAID ap simaye, li ap plante gwo metsiyen (Jatwofa) nan plizyè zòn kote li prezan nan peyi a, an patikilye nan komin Kwadèboukè. Pwojè Jatwofa a, se yon pwojè gouvènman ameriken genyen pou li pwodui luil pou fè machin mache. Gouvènman meriken te chwazi 8 peyi pou plante plant sa a. Ladan yo, gen peyi d Ayiti. Nan anpil kote nan peyi a, Jatwofa/gwo metsiyen deja ap taye banda. Nan anpil peyi sou latè, tè a ap plis sèvi pou plante Jatwofa pou fè machin mache, olye tè a pwodui manje pou moun manje. Nou ka konstate tout kalkil k ap fèt yo, se kalkil pou mete plis lajan nan pòch grannèg. Sa pa gade yo si moun ap mouri grangou. Objektif MONSANTO se fè plis lajan. Se pa yon pwoblèm pou li si agrikilti peyizan an ap kraze. Pou antrepriz sa yo, mache ayisyen an, se yon mache enpòtan. Si yo antre ladan, y ap ka reyalize anpil benefis. Dapre Leslie Péan, mache semans lan nan peyi a, li rive nan 20.000 tòn anviwon. Nan mache 20.000 tòn sa a, li di, nou gen yon mache 7.200 tòn mayi, 4.200 tòn pitimi, 4.320 tòn diri epi 3400 tòn pwa. Pou lagim ak pwa kongo, nou gen yon mache anviwon 900 tòn. Ki batay nou dwe mennen kont kalte politik petefyèl sa yo? Ti rale nou sot fè la a montre aklè gen plizyè kout mato ki deja tonbe sou tèt peyizan yo ak pwodiksyon agrikòl la nan peyi a. Depi lane 1980 yo, peyizan yo ap pran gwo kou anba dirijan ayisyen yo ki toujou fè yon sèl kò ak boujwa yo, grandon yo epi ak enperyalis la. Sa ki fè, okenn òganizasyon pa kapab goumen poukont pa li kont gwo lènmi sa yo. Chak òganizasyon poukont pa li dwe fè tout sa li kapab pou mennen batay la bò kote pa li, men, li enpòtan tou pou ansanm òganizasyon peyizan yo ak òganizasyon lavil yo makonnen suite à la page(15) RADIO SUD INTERNATIONALE Suivez tous les samedis "ca se dit cette semaine " SUR RSI DE 21H (3H-Haïti-USA) A 23H. www.radiosudinternationale.com RADIO FREQUENCE PARIS PLURIELLE , 106.3 FM, www.rfpp.net Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016 Perspectives Haïti-Matthew : Domination étrangère et fragilité structurelle Non, le peuple haïtien n’est pas responsable de la situation du pays! P Par Pierre Richard Cajuste L ar le Regroupement des Haïtiens de Montréal contre l’Occupation d’Haïti (REHMONCO) Nous nous inclinons devant l’immense perte en vies humaines et la dévastation causée par le cyclone Matthew. Devant de telles souffrances, les mots manquent pour exprimer notre compassion et notre sympathie envers les victimes et les laissés-pour-compte de cette terrible tempête. Comme d’habitude, c’est le peuple qui fait les frais de cette catastrophe, c’est lui qui attend, seul, abandonné, l’aide d’un État incapable et impuissant. C’est lui encore, comble d’ironie!, qu’une certaine presse internationale, en mal de sensations, accuse d’être à l’origine de son malheur et de celui du pays. Une «journaliste» d’une chaine de télévision nord-américaine n’a-t-elle pas expliqué la déforestation en disant que ce sont des enfants affamés qui ont bouffé les arbres! Ainsi le peuple est victime et en même temps responsable de sa propre situation, de sa propre désolation. Les clichés pleuvent de partout : «Haïti : pays le plus pauvre de l’hémisphère», «Haïti : pays dirigé par des corrompus», «Haïtien veut dire haïr les siens», etc. Que n’a-t-on pas dit pour illustrer notre incapacité «génétique» à nous prendre en main? C’est pourquoi, la déréliction, le sentiment d’abandon du peuple est perçu avec un certain sadisme qui ne dit pas son nom. Dans une lettre qu’il fait parvenir à son épouse peu de temps avant de mourir, Patrice Lumumba écrit : «C’est le Congo, c’est notre pauvre peuple dont on a transformé l’indépendance en une cage d’où l’on nous regarde du dehors, tantôt avec cette compassion bénévole, tantôt avec joie et plaisir.» La métaphore de la cage nous sied parfaitement en ce début du 21e siècle, après plus de 210 ans d’indépendance. On nous regarde du dehors, les yeux embués par des larmes de crocodile et le regard obstrué par une épaisse brume qu’entretient la grande presse, et on se demande pourquoi ce petit pays dirigé par des Noirs ne peut effectuer aucun progrès. Un petit pays qui a été secouru tellement de fois par l’international! Qui a reçu des millions de dollars d’aide! Pourquoi cette destinée? Cette malédiction? Il fut un temps où l’Occident, imprégné de l’idéologie de la suprématie blanche, clamait haut et fort qu’un pays composé de Noirs ne pouvait réussir sans l’aide du Blanc. C’était l’époque du colonialisme. Aujourd’hui cette idéologie est bel et bien vivante; on la voit à l’œuvre de façon insidieuse, subtile, dans les entrelignes d’un article consacré à l’aide, dans les poignées de main, le regard de ces coopérants qui veulent enseigner aux Haïtiens les multiples façons dont fonctionnent les «pays civilisés», etc. Pourtant l’histoire est là, et elle nous enseigne que cette fragilité structurelle est le résultat d’un long processus de saccage et de pillage, La production agricole et la problématique de l’environnement en Haïti es dégâts causés au pays, lors du passage du dernier ouragan, viennent rappeler que, si les citoyens haïtiens ne sont pas mobilisés et si les décideurs n’interviennent pas pour stopper cette dégradation avancée des principaux écosystèmes du pays, l’hécatombe sera imminente. Vu sa position géographique, le pays ne peut échapper aux violences des catastrophes naturelles (ouragans, inondations, tremblements de terre, raz de marée, etc.). Haïti est situé sur la trajectoire des cyclones formés au sud de l’Océan Atlantique et, l’île tout entière est placée dans une zone de faille tectonique. L’important pour les décideurs, c’est de prendre les dispositions nécessaires pour réduire le degré de fragilité du pays et diminuer ainsi l’impact des catastrophes naturelles sur la population. L’assistance fournie sous forme d’aide humanitaire n’arrive pas à compenser mêmes les premières urgences. De plus, les phases de récupération et de réhabilitation ne figurent pas dans les plans directeurs de relèvement de donneurs. De ce fait, il revient donc aux Haïtiens de se mobiliser et de prendre les dispositions nécessaires pour qu’à l’avenir les pertes soient minimisées. La présentation de la situation environnementale au niveau mondial est inquiétante. Celle d’Haïti est encore plus alarmante compte tenu de l’état de dégradation des ressources naturelles et le faible niveau économique de la population. En effet, la coupe effrénée du bois pour satisfaire le besoin d’énergie des ménages ou de la petite industrie (blanchisserie et boulangerie) n’aura d’autres effets que d’accélérer le niveau de déboisement et la réduction de la couverture végétale de nos sols. Il s’ensuit une réduction des capacités de rétention en eau des terres, une déficience d’infiltration des bassins suite à la page(15) Du système esclavagiste, en passant par l’occupation américaine, à l’imposition des politiques néolibérale, la destruction de notre environnement se poursuit d’une échelle à l’autre. que ce processus est lié à l’occupation et la domination étrangère. Du système esclavagiste, en passant par l’occupation américaine, à l’imposition des politiques néolibérale, la destruction de notre environnement se poursuit d’une échelle à l’autre. On oublie souvent que « La perle des Antilles » ne fournissait pas seulement du sucre, du café à l’Europe, elle produisait aussi des centaines de milliers de tonnes métriques de bois pour meubler le vieux continent. Entre 1770 et 1804, plus 60 000 tonnes métriques sont envoyés en Europe (1). À partir de 1820 jusqu’au début du 20e siècle, le paiement de la dette de l’indépendance allait constituer la raison principale pour continuer à exploiter à outrance nos terres et nos paysans. Tout au long du 20e siècle, le pillage se poursuit sous l’occupation et la domination américaine. L’un des éléments les plus emblématiques de cette destruction est la mise à sac de la forêt des pins. Cette destruction effectuée par la Société Haïtiano-Américaine de Développement Agricole (SHADA) a été justifié par l’Oncle Sam au moyen d’arguments liés à ses besoins en matière de production de caoutchouc (2). Au cours des années 1980 et 1990, l’imposition des mesures d’ajustement structurel a renforcé la fragilité de notre environnement. À l’instar des entreprises locales, l’économie paysanne a été sys- Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016 tématiquement détruite. Sa survie est plus que jamais compromise malgré les efforts héroïques des paysans et de plusieurs compatriotes pour la sauvegarder. Il faut donc remonter à l’histoire pour comprendre les causes de cette fragilité, de ces dévastations causées par la moindre tempête, alors que près de nous Cuba, seul, résiste, surmonte, ouragans, cyclones, tempêtes et…embargo. Notre histoire est celle d’une domination étrangère continue! Qu’elle prenne la forme du colonialisme, de l’occupation ou du néocolonialisme avec une classe dirigeante totalement antinationale, aliénée ou d’un État assujetti, elle est fondamentalement la même, par ses objectifs et par son contenu. Seule la prise en charge de nos ressources, de notre agriculture, de nos terres, de notre culture, de notre territoire, de notre environnement, de notre mémoire de peuple martyr mais résistant peut nous aider à construire une nouvelle Haïti ! Pour authentification, Renel Exentus Ricardo Gustave Contact : [email protected] ______________________ 1 «De Kiskeya à Haïti, mais où sont passés les arbres», documentaire réalisé par Mario Delatour. 2 Cf. Myrtha Gilbert, SHADA. Chronique d’une extravagante escroquerie, Port-au-Prince, 2011. Haiti Liberté/Haitian Times 7 Perspectives Les dégâts de Matthew sont naturels et systémiques Une rue dévastée aux Cayes Les dégâts causés par le cyclone Matthew ne sont pas seulement naturels Par Marc-Arthur Fils- Aimé L es dégâts causés par le cyclone Matthew ne sont pas seulement naturels. Il est vrai qu’Haïti se situe définitivement sur des failles tectoniques et dans une zone cyclonique qui chaque année, avec plus ou moins de violence, nous déversent des milliers de mètre cube de pluies torrentielles et nous fouettent avec des vents d’une rare cruauté, comme ceux des 3 et 4 octobre derniers. Face à cette puissance de la nature, personne même les plus avancés parmi les scientifiques, n’est en mesure d’empêcher jusqu’à aujourd’hui et peut-être jamais, la nature de déployer ses forces. Des scientifiques ont avancé que le tremblement de terre et le cyclone, d’ailleurs, font partie des besoins intrinsèques de la nature pour se régénérer et s’équilibrer. Dans ce cas, il ne revient pas à la nature de s’adapter aux caprices de l’être humain. C’est le contraire qui devrait être la règle. Malheureusement, au nom du modernisme et de la civilisation, des classes dominantes avides à travers le monde ont profité des connaissances scientifiques pour les exploiter à leur profit et parallèlement au détriment de la bonne santé de la Tierra Madre, comme les premiers habitants de notre continent l’appellent. Naomi Klein a écrit. « Les racines de la crise du climat plongent dans un des mythes fondateurs de la civilisation occidentale issue des Lumières, selon lequel l’humanité a pour vocation de dominer une nature considérée comme illimitée et entièrement maîtrisable. Celui-ci n’est pas uniquement attribuable à la droite politique ETI Reliable Income Tax Services Ernst Blanchard 25+ years of experience • Individual • Corporation • Self-Employed • Non-Profits • Partnerships • LLCs We Speak: English, Kreyòl, French, Spanish 327 E. 52nd Street (between Linden & Church) Brooklyn, NY 11203 718.922.2537 office 917.681.6531 cell [email protected] 8 ou aux États-Unis: il s’agit d’un grand récit qui transcende les frontières et les clivages idéologiques. » (1) Certaines classes sociales dans une inique compréhension socio- politique et économique où l’accumulation du capital ne se donne plus de limite, ont largement concouru à ce dérangement atmosphérique. C’est d’après cet axiome que nous disons que les dégâts causés par le passage de Matthew en Haïti ne sont pas seulement naturels. La population est coincée entre ce modèle systémique dominant à travers la planète et la vision atone de nos dirigeants à l’intérieur même de ce modèle. Point n’est besoin d’insister sur l’aspect conjoncturel de cet évènement d’autant que nous sommes au courant de tous les préjudices dont souffre directement ou indirectement une grande partie du pays qui est totalement dévastée. Sur la crise structurelle s’est greffée une crise conjoncturelle qui avec sa triple dimension sociale, économique et politique, a empiré la situation des grandes masses populaires. C’est l’aspect structurel qui est dialectiquement lié à cet aspect conjoncturel qui nous intéresse davantage dans cette réflexion. Nous ne tentons pas par cela de dédouaner de toute responsabilité les différents gouvernements, sans aucune exception, qui ont coiffé l’État d’Haïti de 1804 à nos jours. Au contraire, nous voulons démontrer en quoi ils ont contribué à tous ces malheurs. Le capitalisme et son énorme responsabilité dans le déséquilibre de l’environnement et de ses sousensembles écologiques. Reconnaissons préalablement que le MULTIPLE système capitaliste, devenu encore plus inhumain dans sa phase néolibérale, a déséquilibré l’environnement et tous ses sous - ensembles écologiques. Tous les dirigeants d’ici et d’ailleurs ont reconnu les méfaits du changement climatique. La 21ème Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (COP 21) qui, à Paris, a duré du 30 novembre au 12 décembre 2015 en est une preuve. Elle n’a pas été la première, elle n’est sans aucun doute la dernière. Les résultats de ces rencontres nous ont convaincus que très peu d’entre ces dirigeants se sont montrés déterminés à sauver ce qui peut l’être. Ils ne se sont nullement armés de bonne volonté politique et idéologique suffisantes pour au moins restreindre le pouvoir des multinationales et d’autres forces moins robustes qui sont aujourd’hui les coupables de ce dérangement qui hypothèque l’avenir du globe. Paradoxalement, ces dirigeants au lieu de se mettre au service de leur nation, ont accepté le poste de métronome pour mieux se prosterner devant ces méga puissances financières et économiques. Des météorologues ont reconnu que cette année 2016 est de toutes les années antérieures, la plus chaude qu’ils aient enregistrée depuis qu’ils se sont adonnés à cette tâche. La façon dont Matthew a accru ses forces avec le passage relativement rapide du point 1 au point 5 les a aussi étonnés. Quel est le rôle de la formation sociale haïtienne dans cette catastrophe? Ces coups terribles que le pays a subis et la maligne habitude de subir depuis son émergence insulaire, ont un lien direct avec la formation sociale haïtienne. Ils sont sans aucun doute les conséquences du mode de production féodalo-bourgeois sous la baguette de RINCHER Service Solutions Fritz Cherubin • Income Tax Preparation • Immigration Services • Translation of Documents (French, English, Spanish) • Divorce • Fax 1374 Flatbush Avenue Brooklyn NY 11210 718-421-6787 Haiti Liberté/Haitian Times Translations Cheapest in Town Birth Certificate • Resume • Divorce/Marraige Certificates Universal Book Store Languages • Religious • Political • History • Educational Radio Optimum Mondiale Advertising • Radios • Annonces • Nouvelles 826 Rogers Avenue Brooklyn, NY 11226 (718) 282-4033 Email: [email protected] l’oligarchie liée aux puissances impérialistes. Les États-Unis d’Amérique ne cachent plus leur mainmise sur toutes nos instances étatiques depuis leur premier débarquement de 1915. Depuis 1804, date de notre naissance d’État-nation, les différents gouvernements qui se sont succédés à la tête de cet État, ont expulsé les masses populaires rurales au flanc des montagnes ou sur les sols les plus arides. Celles des milieux urbains sont contraintes de s’entasser dans des bidonvilles construits pour la plupart d’entre eux dans des zones marécageuses et au fond des ravins. C’est pourquoi le modèle d’habitat qui leur est réservé s’effondre au moindre assaut des vents ou de la pluie. La classe politicienne traditionnelle a toujours considéré les classes laborieuses comme une réserve de main-d’œuvre à bon marché- elle s’enorgueillit de leur liquidation au profit des requins d’ici et d’ailleurs et un bassin électoral pour renouveler son personnel en vue de sa perpétuation. C’est pourquoi la désolation qui étreint un nombre considérable de nos compatriotes après le passage de Matthew, n›a pas ébranlé la conscience de cette classe. Elle réclame à haute voix la tenue des élections sous le prétexte de résoudre tous les problèmes auxquels le pays est confronté: tant les problèmes à caractère structurels que ceux d›ordre conjoncturel. Cela se comprend puisqu›elle nourrit dans sa conscience ou sa subconscience que la victoire dépend davantage de l›impérialisme américain que du peuple. La nomination de René Préval en 1996, celle de Michel Martelly en 2010-2011 et toutes celles qui ont eu lieu durant les années subséquentes à l›occupation yankee de 1915, à l›exception de l›élection de l›ancien président Aristide en décembre 1990, demeure encore vivante dans la mémoire de ces politiciens traditionnels. Ils sont prêts à succomber à la même tentation et à offrir le pays en pâture aux plus offrants. De concert avec ladite communauté internationale, ils n›ont concédé à la majorité populaire, dans cette perspective, qu›un rôle de couverture pour légitimer leur démocratie. Donc, les dégâts inénarrables causés par Matthew sont en relation directe avec l’architecture de la société haïtienne. Nous jugeons erronée l’évaluation des pertes du ministre de l’Économie et des Finances, Yves Romain Bastien, à quelque 2 milliards de dollars. Nous avons observé une tendance presque générale à comparer le nombre de maisons détruites par le tremblement de terre du 12 janvier 2010 avec le désastre de ce début d’octobre. Les dimensions diffèrent sur bien des points. Peut-on à l’aide d’une méthode de calcul économiciste arriver à chiffrer l’écroulement de l’environnement, l’effondrement écologique d’au moins 3 départements dont l’unla Grand-Anse- était le plus boisé du pays? Matthew y a déraciné des arbres précieux, fruitiers, ornementaux, médicinaux, vieux de plus de cent ans. Le ministre n’a-t-il pas négligé le rôle de ces végétaux dans la phytothérapie François Duvalier, cet assoiffé insatiable du pouvoir, a ordonné la déforestation des zones qui, au contraire, auraient dû être déclarées d’utilité publique et qui dans le vaudou, servent aussi d’abris non provisoires aux Loa? Écoutons comment Jacques Stephen Alexis dans l’un de ses romans, ‘les Arbres Musiciens ‘a exprimé la puissance d’un arbre dans la croyance populaire: « Quand ils en sortirent, trempés, suivis de la foule des paysans et des gens du bourg, ils virent s’avancer, courant à toute vitesse, Joseph Boudin, le chef de section. Les vêtements déchirés, sans chapeau, hors de souffle, Joseph paraissait la proie de la folie. Ses yeux étaient hagards et toutes ses attitudes disaient qu’il n’était pas le sujet d’une simple possession. Arrivé à proximité du gommier qui s’élevait au milieu de la cour, lançant de toutes parts ses racines sur le sol, l’homme se jeta à terre et se mit à labourer de son front le sol caillouteux de la cour. Il appuya l’occiput contre une des lourdes racines, de toutes ses forces. Les veines de son cou se gonflaient, il respirait avec un bruit stertoreux, mettant en œuvre une force démentielle. Il soulevait lentement la racine... Bois- d’Orme s’approcha. On avait couru l’appeler pour qu’il portât secours à celui que les dieux avaient infligé cette effroyable punition ». (2) Les classes exploiteuses grâce à leur État de classe, qui sous l’apparence trompeuse d’être au service de toutes les filles et de tous les fils de la nation, ont bâti un pays où les classes exploitées sont obligées d’entreprendre des activités qui à moyen terme, vont contre leur intérêt. L’industrie du charbon de bois se veut un exemple emblématique qui a toujours laissé indifférentes les classes dirigeantes en dépit de l’existence de solutions alternatives. Nos forêts se rétrécissent à un rythme létal sans pour autant les inquiéter. Souvent, les hautes sphères étatiques participent directement à cette disparition en passant des contrats léonins avec des firmes étrangères. L’accord passé entre le président Lescot et la SHADA (Société Haïtiano Américaine de Développement Agricole) en 1941, se veut un exemple convaincant. Myrtha Gilbert nous a gratifiés d’une excellente recherche sur ce dossier. Elle a écrit: « Le quotidien Le Nouvelliste (31 janvier 1942) fait état pour ce mois de janvier, de l’autre activité principale de la SHADA que nous nommerons la déforestation active, ou plutôt le massacre de nos forêts, et que les contrats avec l’État haïtien appellent avec euphémisme « l’exploitation scientifique de nos forêts » Et Thomas Fennel informe: « Parmi les nombreuses activités de la Société Haïtiano Américaine de Développement Agricole on doit mentionner la division forestière établie au Morne des Commissaires... La compagnie a déjà sous son contrôle 10,000 acres. La scierie remise à la compagnie par le Service Technique de l›Agriculture, d›après les termes de son contrat avec le gouvernement haïtien fonctionne suite à la page(18) Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016 This Week in Haiti UN’s Emergency Aid to Go Mostly to the UN Nov. 20 Elections and Foreign NGOs significant bottle necks in the Thrown Into Doubt by Jake Johnston O n Oct. 10, less than a week after Hurricane Matthew ripped across Haiti, the United Nations launched an emergency appeal for $120 million. As of this report on Oct. 24, donors have failed to fill the need, contributing just over 20% of the funds deemed necessary. But whom is the money being raised for? What planning or coordination went in to the $120 million ask? Are donors right to be hesitant? An analysis of UN Financial Tracking Service data shows that the vast majority of the funds raised are destined for UN agencies or large, international NGOs. Reading press releases, government statements, and comments to the press, it would seem that many lessons have been learned after the devastating earthquake of 2010: the importance of coordinating with the government, of working with local institutions and organizations, of purchasing goods locally, and of building long-term sustainability in to an emergency response. But, as one Haitian government official posed it to me, “we all learned the lessons, but have we found a solution?” Based on the UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) appeal, the answer is: not yet. Perhaps this should be of little surprise, the flash appeal is designed specifically to “fund United Nations aid activities” for the next three months, not to raise money for local organizations, the Haitian government, or for long-term, sustainable projects. But the analysis is nonetheless revealing. Funding Destined for UN and Foreign NGOs The appeal is largely based on individual projects from individual organizations and does not appear to have been launched with input from the Haitian government. As can be seen below, the vast majority of funding is destined for UN agencies. Importance of Coordination and Long-Term Sustainability There has also been an acknowledgment that more must be done to both coordinate with the Haitian government and the various actors on the ground and to focus earlier on in building long-term capacity. But the OCHA appeal does not have an emphasis on either. distribution of assistance right now in Haiti. The Haitian government has pledged to take the lead in coordinating the international and local response, but lacks the necessary capacity – or willingness from donors – to make that a reality. The OCHA appeal does attempt to raise funds to support the government’s coordination efforts, but only $193,000, and that would On Oct. 27, CEP president Léopold Berlanger (left) told Haiti’s interim President Jocelerme Privert (right) that, for Nov. 20 elections to be held, hundreds of damaged buildings and roads must be repaired in ten days, a seemingly impossible task. Privert himself has not yet publicly responded As can be seen, about 50% of the total requirement is for the food security, nutrition, and emergency agriculture sector. There is no doubt that agriculture production and food security are some of the largest concerns going forward, but most of these funds, $46 million, is for shortterm food assistance through the World Food Program (WFP). On the other hand, just $9 million will go towards “restoration” of “rural productive capacity.” The WFP program has already received $7.4 million, while the restoration project has only received $800,000. Again, this is not to say that emergency food assistance is not needed, but it must be a part of longer-term sustainable projects to rebuild agriculture capacity as well. The OCHA appeal, while focusing on emergency needs, could also raise funds for needed capaci- ty building. Funds from donors and private individuals come mostly after a disaster, but if all the money raised simply goes to emergency needs, there is nothing left to build for the long term when donor funds will be even scarcer. Coordination and support services, on the other hand, is only the target of 1.2% of the overall appeal. However, this appears to be one of the most Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016 go through the UN Development Program. That project remains 0 percent funded as of now. In fact, despite the low targets for the sector, no funding has thus been channeled in to this important area. On his visit to Haiti last week, UN Secretary General Ban Ki-moon expressed “disappointment” with donors, who had yet to commit funds. “I know there is some fatigue from certain countries, but the current situation, the current disaster that hit this country through Hurricane Matthew is beyond description,” he said. “The United Nations stands by your side. We will mobilize all resources to help you,” Ban continued. Speaking on Oct. 23 directly to donor governments, Ban once again criticized the slow response, saying “We urgently need more resources.” Provisional president of Haiti Jocelerme Privert struck a slightly different tone in his remarks with Ban in mid-October: “There will always be hurricanes, there will always be catastrophes. We need concrete actions to mitigate the damage from the next hurricanes that have not hit yet,” he said. Those are the types of actions that failed to materialize after the 2010 earthquake and that do not appear to be ad- UN Photo/Logan Abassi Looking at the above chart, one sees that 85% of the funding requested is for the UN’s own agencies and that, of the $28 million provided so far, 79% has gone to these same entities. Of the remaining $17 million for other organizations, it is overwhelmingly allocated to large foreign NGOs such as CARE and Save the Children. Haitian organizations or institutions appear to have an ex- tremely limited role in the appeal, if one at all. Brazilian UN troops help unload USAID relief supplies from a U.S. military helicopter in Jérémie on Oct. 11. “Emergency food assistance is needed, but it must be a part of longer-term sustainable projects to rebuild agriculture capacity as well.” by Kim Ives A letter from Haiti’s Provisional Electoral Council (CEP) to interim President Jocelerme Privert suggests that the first round of do-over presidential elections as well as several legislative run-offs might not take place on Nov. 20 as currently planned. In the Oct. 27, 2016 letter, which was obtained by the Haitian daily Le Nouvelliste, CEP chief Léopold Berlanger gives Privert’s government ten days to repair 280 voting centers, make passable the roads leading to 161 others, and provide potentially tens of thousands of voter identification cards to people who lost them due to Hurricane Matthew. About 40 of the would-be voting centers – mostly schools – are being used to temporarily house people made homeless when Hurricane Matthew passed over the tip of Haiti’s southern peninsula on Oct. 4, devastating the geographic departments of the South, Grand-Anse, and Nippes. At this writing (Nov. 1), five of the ten days have already elapsed with Privert giving no public response. However, a presidential spokesman, Eddy Jackson Alexis, told the Haitian Press Agency (AHP) on Oct. 31 that the government is working on the problems. “There has emerged an urgent need for the government to immediately and without delay during the next 10 days take the following steps: a focused campaign of rapid rehabilitation necessary to make functional 280 premises across the country to be used as polling centers on Nov. 20, 2016 and Jan. 29, 2017,” Berlanger wrote. “Then there should be consultation with the appropriate bodies such as mayors, delegates, and vice delegates who will release about 40 establishments that are voting centers now being used as temporary shelters.” “It is equally important that the government make passable the roads dressed through this latest UN appeal for funds. Everyone learned the lessons, but Haiti still needs solutions. *Flash Appeal funding data is as of Oct. 21, 2016. that lead to 161 polling centers,” Berlanger wrote, adding that the National Identification Office (ONI) had “to accelerate its work of identifying voters who lost their CIN [national ID card] during the passage of Hurricane Matthew, replacing them before Nov. 20.” Le Nouvelliste contacted by telephone CEP member Jean Simon Saint-Hubert who confirmed that Berlanger’s letter had been sent to Privert, saying that “the country cannot again miss the date of Nov. 20 to hold elections.” His professed determination “does not prevent Jean Simon Saint-Hubert from having doubts,” Le Nouvelliste wrote. Mr. Alexis, the Presidential spokesman, took issue with Mr. Saint-Hubert’s equivocation, saying: “This is an issue that needs to be clarified when a member of the council that itself, let’s remember, set the date of the election now has reservations as to its fulfillment.” It should be noted that the CEP had not toured the wind-lashed, flooded southern peninsula before setting its new electoral calendar. In what amounts to finger-pointing between the CEP and Presidency, Mr. Alexis “reiterated the willingness of the Executive to create favorable conditions for the organization of elections, as scheduled by the CEP, including readying the logistical and economic resources necessary to carry out the elections,” the AHP reported. Presidential elections were held on Oct. 25, 2015, but an independent verification commission found them fraudulent. A new CEP scheduled a re-do election for Oct. 9, 2016, but Hurricane Matthew forced its postponement until Nov. 20, although most major candidates wanted to reschedule for Oct. 30. In addition to the presidential first-round, there will be run-offs for 16 Senate seats and 25 in the Chamber of Deputies. Run-offs for the presidential contest and one Senate race are planned for Jan. 29, 2017. An earlier version of this article was originally published on the Haiti: Relief and Reconstruction Watch blog of the Center for Economic and Policy Research. Haiti Liberté/Haitian Times 9 AU NICARAGUA, QUE RESTE-T-IL DU SANDINISME ? Par Bernard Duterme Les Nicaraguayens éliront leur président le 6 novembre prochain. Après deux décennies à la tête du pays, le dirigeant sandiniste Daniel Ortega pourrait remporter un quatrième mandat. Mais sa politique, qu’il présente toujours comme « socialiste » et « anti-impérialiste », a-t-elle encore à voir avec celle des années révolutionnaires ? « Nicaragua sandiniste ». Les deux mots collaient l’un à l’autre. Dans les années 1980, l’Amérique centrale traversait une période de révolutions et de contre-révolutions. En 1979, les insurgés sandinistes avaient réussi à renverser le dictateur Anastasio Somoza, longtemps qualifié dans la région d’« homme des États-Unis ». On prêtait d’ailleurs à des dirigeants américains cette saillie : « Somoza est un fils de pute, mais c’est notre fils de pute » – une phrase que le président Franklin Delano Roosevelt aurait prononcée en 1939 à propos de Somoza père, et que le secrétaire d’État Henry Kissinger aurait reprise à propos du fils, la dynastie somoziste ayant régné de 1936 à 1979. De fait, la guerre froide se livrait alors par Centraméricains interposés. Une frayeur parcourait l’Occident : selon la « théorie des dominos », le communisme menaçait d’emporter un pays après l’autre dans ses « zones d’influence ». La solidarité internationaliste, elle, convergeait vers une petite nation qui, dans l’arrière-cour de « l’empire », osait lui faire la nique. D’un côté, Goliath, sous les traits du président américain Ronald Reagan, artisan d’un virage conservateur et libéral ; de l’autre, David, incarné par le Front sandiniste de libération nationale (FSLN). En Europe, le Centre tricontinental (Cetri) a longtemps été l’un des principaux lieux d’étude de la révolution sandiniste. Il a même reçu en 1989 la visite du président Daniel Ortega, et son fondateur, François Houtart, a été plusieurs fois décoré par le pays ami. Une œuvre monumentale de l’ancien ministre sandiniste de la culture, le prêtre, poète et sculpteur Ernesto Cardenal, trône toujours devant les bureaux du centre à Louvain-laNeuve, en Belgique : le Zanatillo (un oiseau), symbole de l’émancipation du tiers-monde. Au début des années 1980, le pouvoir révolutionnaire du Nicaragua s’est attelé à la redistribution des richesses, à la promotion de la santé et de l’éducation. Il a tenté l’économie mixte [1] , le pluralisme politique, le non-alignement, tandis que la droite américaine dénonçait un « régime communiste » et armait frauduleusement une partie de l’opposition – les contras, rebaptisés « combattants de la liberté ». En 1990, les commandants sandinistes, à la tête du pays depuis 1979, ont fini par plier. Épuisée par les années de guerre, la population a fermé la parenthèse révolutionnaire dans les urnes, sur un bilan mi-figue, mi-raisin. Côté lumière : la lutte contre l’analphabétisme et contre les inégalités, l’école pour tous, les campagnes de vaccination, la réforme agraire, l’aspiration à la souveraineté nationale. Côté ombre : le dirigisme d’un pouvoir sûr de sa mission libératrice, la raison d’État qui s’impose à tous, les sacrifices consentis dans un contexte de violence politique et de boycott, le militarisme ambiant. Les sandinistes ont accepté leur défaite électorale. Place à l’avènement de la « démocratie libérale ». « Populiste responsable » À la même époque, une période qualifiée de « normalisation démocratique » s’est ouverte pour toute l’Amérique centrale. Libéralisation 10 politique formelle et libéralisation économique réelle, au double bilan pour le moins problématique. Deux décennies et demie plus tard, la région n’a pas réussi à rompre avec l’antédiluvien modèle agroexportateur, toujours dominant. Si le Nicaragua a enregistré, bon an mal an, des taux de croissance d’environ 4 % en moyenne, il a échoué à réduire la pauvreté, qui touche une personne sur deux, et à lutter contre les inégalités : le patrimoine de ses deux cents citoyens les plus fortunés représente 2,7 fois la richesse que le pays produit chaque année. Il n’a pas non plus su assurer un emploi formel à la majorité de la population active, ni même nourrir à leur faim les habitants des régions frappées par la sécheresse et les changements climatiques. Après Haïti, le pays demeure le plus pauvre de l’hémisphère occidental et le plus vulnérable aux ouragans et aux séismes. Ce bilan social est aussi celui du sandinisme du XXIe siècle. De retour à la tête du Nicaragua en 2006, l’ancien dirigeant révolutionnaire Daniel Ortega achève cette année son troisième mandat présidentiel et boucle de la sorte deux décennies au sommet de l’État (1979-1990 et 2006-2016). Pour revenir au pouvoir après trois défaites consécutives (aux élections présidentielles de 1990, 1996 et 2001), l’inamovible secrétaire général du FSLN n’a reculé devant aucune manœuvre tactique ou volte-face politique. En termes strictement électoraux, d’abord, sa victoire de 2006, avec quelque 38% des voix, doit beaucoup à une première réforme constitutionnelle [2], obtenue à la faveur d’un « pacte » contre-nature passé avec M. Arnoldo Alemán. Président ultralibéral du Nicaragua de 1997 à 2001, ce dernier avait été condamné pour corruption, avant d’être relaxé par la Cour suprême de justice… d’obédience sandiniste. Pour pouvoir se présenter une nouvelle fois en 2011, la Constitution interdisant d’effectuer plus de deux mandats présidentiels, M. Ortega a dû compter sur une dérogation opportune de la même Cour suprême. La victoire obtenue alors dès le premier tour, avec une confortable majorité (62%), reste entachée de multiples « irrégularités ». Dans la perspective du scrutin présidentiel, le 6 novembre prochain, le FSLN, qui contrôle l’Assemblé nationale, a pu lever tout frein constitutionnel à la réélection illimitée à la majorité simple. Il suffira donc à « Daniel » (comme on l’appelle au Nicaragua) de confirmer les sondages, qui le donnent largement gagnant. À ce jour, ses concurrents sont divisés, en manque de notoriété et de crédibilité, ou empêchés : en juin 2016, la Cour suprême de justice a ôté au Parti libéral indépendant, moteur de la principale force d’opposition (la Coalition nationale pour la démocratie), la possibilité légale de présenter son candidat à la prochaine présidentielle. Cela sous les auspices d’un Conseil suprême électoral plus que jamais composé d’obligés du président et opposé, comme lui, à toute observation extérieure des élections. En termes plus fondamentalement politiques, le « daniélisme », ou « ortéguisme » – selon l’expression de ses détracteurs –, n’a pas ménagé le sandinisme originel, dont il a pourtant gardé le nom. De renoncements en travestissements, d’aménagements en contradictions, M. Ortega a su obtenir le soutien de secteurs de la société jadis hostiles, tout en conservant sa popularité auprès du peuple sandiniste. La pénalisation de toute forme d’avortement (y compris en cas de viol ou de danger de mort), votée par les députés du FSLN en 2006, a marqué les esprits [3]. Elle a surtout rassuré les chrétiens conservateurs, dominants au Nicaragua, et en particulier le vieux cardinal Miguel Obando. Haiti Liberté/Haitian Times L’ancien ennemi juré du sandinisme s’est mis à afficher un soutien indéfectible à la famille Ortega. Laquelle a multiplié les gages de… bonne foi. Le couple présidentiel s’est marié à l’église en 2007, après un quart de siècle de concubinage et une sordide histoire d’abus sexuel sur une fille adoptive. Le slogan de la campagne électorale de 2011, « Pour un Nicaragua chrétien, socialiste et solidaire », est depuis repris inlassablement dans la communication gouvernementale. Organismes financiers internationaux, investisseurs étrangers et patronat ont eux aussi trouvé l’apaisement dans la gestion orthodoxe du président Ortega et de son vice-président libéral Jaime Morales, au parcours éloquent : ancien banquier et hommes d’affaires exilé durant la période révolutionnaire, ex-dirigeant de la Contra, ancien ministre du président Alemán… Ensemble, ils ont décidé d’appliquer les programmes d’austérité du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, de privatiser des entreprises nationalisées. Ils ont ratifié le traité de libre-échange avec les États-Unis – le pays réalise aujourd’hui avec eux la moitié de ses échanges commerciaux –, noué des alliances avec le Conseil supérieur de l’entreprise privée (Cosep, l’organisation patronale), partiellement exonéré d’impôts les investissements directs étrangers (IDE), etc. Une tendance si rassurante que, à la veille des élections de 2011, le président sandiniste était décrit dans les milieux d’affaires comme un « populiste responsable ». Le 6 août 2014, le magazine économique Forbes titrait sur le « miracle nicaraguayen », louant les « politiques de Daniel Ortega » qui « ont réussi à attirer investissements et entreprises étrangères, grâce au consensus entre gouvernement et secteur privé, ainsi qu’aux changements structurels (…) nécessaires à l’économie de marché et à la réactivation des exportations et, par conséquent, à la croissance économique et au progrès social ». Si le « progrès social » n’est pas exactement au rendez-vous, les mesures prises dès 2007 en matière d’éducation et de santé (retour à la gratuité), de lutte contre la pauvreté (plan « Faim zéro »), de logement (plan « Habitat digne »), de soutien aux petits et moyens producteurs, aux coopératives de femmes ont nourri la popularité du président auprès de sa base sociale sandiniste, qui lui reste fidèle. L’effort a bénéficié tant de la conjoncture internationale – boom du prix des matières premières sur le marché mondial – que de l’aide massive du Venezuela d’Hugo Chávez. Mais la première s’est retournée, et la seconde s’est tarie. Grand écart permanent Les critiques les plus dures émanent des anciens compañeros du président, qui ont été expulsés du FSLN ou l’ont quitté d’eux-mêmes à chaque étape de la privatisation du parti rouge et noir par M. Ortega et son clan. Plus ou moins à gauche du FSLN, mais parfois aussi à droite, ils se revendiquent toujours du sandinisme, s’attèlent à son « sauvetage » ou à sa « rénovation », et s’opposent violemment à l’« ortéguisme ». Ils proviennent des rangs des dirigeants, ministres et députés sandinistes des années 1980. À leur côté, les intellectuels et les artistes de la révolution sandiniste de la même époque. Mais tous ont échoué, jusqu’ici, à se doter d’une assise sociale ou électorale. Ils reprochent à M. Ortega de s’être accaparé le FSLN dès les lendemains de la défaite de 1990 et de l’avoir instrumentalisé au service de sa propre personne, alors qu’il devait être démocratisé. Ils dénoncent le « caudillisme » du comandante, à la tête du parti comme à celle du pays. Ils lui reprochent ses contorsions idéologiques Le Front sandiniste de libération nationale (FSLN) Daniel Ortega pourrait remporter un quatrième mandat. Mais sa politique, qu’il présente toujours comme « socialiste » et « anti-impérialiste », a-telle encore à voir avec celle des années révolutionnaires ? pour reconquérir (et conserver) la présidence à vie, son enrichissement et ses connivences avec les grandes fortunes nationales, la mainmise de son clan – épouse, enfants et courtisans – sur tous les leviers de l’État et au-delà (armée, police, médias…). Pour Mme Dora María Téllez, icône de la révolution et ancienne ministre sandiniste de la santé, le président cherche « à institutionnaliser la succession familiale » (El País, 19 février 2016). Plus opportuniste que socialiste, le président sandiniste opère un grand écart permanent entre la rhétorique anti-impérialiste, le nationalisme souverainiste et l’alignement libre-échangiste ainsi que la vente des avantages comparatifs du pays au plus offrant. Un groupe de vingt-sept intellectuels, dont le poète Ernesto Cardenal et l’écrivaine Gioconda Belli, a rendu public en mai 2016 un manifeste intitulé « Ne laissons pas une minorité séquestrer la nation ». Le modèle de gouvernance ortéguiste y est dépeint comme un système « autoritaire, excluant et corrompu », mais aussi « répressif à l’égard des tensions sociales qu’il engendre ». Et de dénoncer l’explosion, entre 2007 et 2015, de l’économie informelle et du sous-emploi, de la dette extérieure et des bénéfices des grandes entreprises. Le sandinisme actuel a également octroyé aux investisseurs étrangers (asiatiques, nord-américains, etc.) de multiples concessions pour des projets ou mégaprojets de déve- loppement miniers, énergétiques ou touristiques, officiellement pour « éradiquer la pauvreté ». Parmi ceux-ci, le pharaonique et controversé projet de creusement du « grand canal du Nicaragua » reliant l’océan Pacifique à l’Atlantique. Il sera flanqué (sur papier aujourd’hui) d’une zone commerciale défiscalisée, d’un nouvel aéroport international, de complexes touristiques haut de gamme, de ports en eau profonde, d’autoroutes, de viaducs, etc. [4] Et pourtant, en dépit de la contestation, le FSLN, son chef et la femme de celui-ci, candidate à la vice-présidence, jouissent d’un renom et d’un pouvoir d’influence qui leur font envisager le scrutin de novembre avec optimisme. Notes[1] Avec des entreprises privées et un secteur public puissant. [2] Éligibilité dès le premier tour à partir de 35 % des voix. [3] Lire Maurice Lemoine, « Une gauche délavée s’enracine au Nicaragua », Le Monde diplomatique, mai 2012. [4] Lire Bernard Duterme, « Le Nicaragua double le canal de Panama : à quel prix ? » et « Le grand canal du Nicaragua : ‘une concession imposée à un pays vaincu’ », entretien avec Manuel Ortega, www.cetri.be, décembre 2015 et mars 2016. Le Monde diplomatique Septembe 2016 Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016 CARS STAR TING AS CONVERTIBLES 33 IN-STOCK COUPES 46 IN-STOCK HATCHBACKS 25 IN-STOCK MINIVANS 179 IN-STOCK SEDANS 1105 IN-STOCK 3 ,0 0 0 UNDER $10,999 50 IN-STOCK SUVs 720 IN-STOCK LOW AS TRUCKs 37 IN-STOCK $3,995! *2008 Dodge Calib er, 91k mi, STK#17 934 QUALIT Y WRNSED CARS PRE- O CA READY TO DRIVE AWAY TODAY! 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Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016 Haiti Liberté/Haitian Times 11 Perspectives Intervention de Cuba à l’ONU, le 26 Octobre 2016 Par Bruno Rodríguez Parrilla Intervention de Bruno Rodríguez Parrilla, Ministre des Relations Extérieures de Cuba, avant le vote du projet de résolution : « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les Etats-Unis d’Amérique », à l’Assemblée Générale des Nations Unies, New York, le 26 octobre 2016 Monsieur le Président ; Messieurs les représentants permanents ; Mesdames et messieurs, Presque deux années se sont écoulées depuis que le président des États-Unis a annoncé qu’il était disposé à recourir à ses facultés exécutives et à travailler avec le Congrès de son pays pour que celui-ci lève le blocus imposé à Cuba. Durant cette période, les trois combattants antiterroristes cubains sont rentrés dans notre pays, Cuba a été radiée de la liste injustifiable du département d’État sur les États qui parrainent censément le terrorisme, les relations diplomatiques ont été rétablies entre nos deux pays et les ambassades respectives ont été rouvertes dans les capitales, le président Obama, le secrétaire d’État et d’autres membres de l’administration ont visité Cuba, ainsi que des dizaines de sénateurs, de représentants et de personnalités de nombreux secteurs. Des progrès ont été enregistrés en ce qui concerne le dialogue et la coopération sur des thèmes d’intérêt commun, et une douzaine d’accords rapportant des bénéfices réciproques ont été signés. Les États-Unis viennent d’annoncer qu’ils s’abstiendraient sur le vote de ce projet de résolution. Il n’en reste pas moins que le blocus économique, commercial et financier se maintient, cause des préjudices au peuple cubain et entrave le développement économique de notre pays. Compte tenu de sa nature extraterritoriale, il lèse aussi directement les intérêts de tous les États membres des Nations Unies. Le président des États-Unis et d’autres hauts fonctionnaires l’ont qualifié de périmé, d’incapable de faire progresser les intérêts de leur pays, de fiasco, d’insensé, d’invivable, de fardeau sur les citoyens, de préjudiciable au peuple cubain et de facteur d’isolement pour les États-Unis : bref, selon eux, ce blocus doit être levé. Les États-Unis ont mis vingt-quatre ans à rectifier leur vote solitaire dans cette salle. Vingt-quatre ans, comme l’a dit l’ambassadrice Samantha Power, d’isolement et d’échec. Mais derrière ce qui vient de se passer, il y a cinquantehuit années de résistance héroïque de notre peuple. Je pense en ce moment-ci à mon peuple, à Fidel et à Raúl, aux jeunes Cubains héritiers de cette longue et glorieuse lutte. Certains m’ont demandé : pourquoi présenter à nouveau cette résolution à l’Assemblée générale ? On ne saurait absolument pas sous-estimer le puissant message politique et moral que cette Assemblée envoie aux peuples du monde. La vérité finit toujours par se frayer un passage. La justice finit toujours par s’imposer. L’abstention que viennent d’annoncer les États-Unis constitue assurément un pas en avant vers l’amélioration future des relations entre notre deux pays. Je sais gré à l’ambassadrice Samantha Power de son intervention et de ses efforts. Et pourtant, la plupart des réglementations exécutives et des lois qui le sous-tendent sont toujours en vigueur, et les agences gouvernementales les 12 Bruno Rodríguez Parrilla, Ministre des Relations Extérieures de Cuba, s’adressant à l’Assemblée Générale des Nations Unies, New York, le 26 octobre 2016 appliquent dans toute leur rigueur. Tout en reconnaissant que les mesures exécutives adoptées par l’administration étasunienne sont des pas dans la bonne direction, nous disons que leur effet et leur portée sont très limités. Celles qui concernent les télécommunications poursuivent – il est regrettable de devoir le dire – des visées ouvertement politiques sont marquées du sceau de l’ingérence ; mais elles prouvent en tout cas que le président des États-Unis dispose de vastes facultés pour, s’il le voulait, autoriser des opérations commerciales, des crédits privés et des investissements dans notre économie. Malgré les mesures relatives aux opérations commerciales avec de petites entreprises privées, dont les motivations politiques – il est de nouveau regrettable de devoir le dire – sont tout aussi clairement affichées, ne fonctionneront pas à une échelle appréciable tant qu’on ne tiendra pas compte de l’organisation économique et des structures du commerce extérieur de Cuba. Mais elles prouvent aussi, néanmoins, qu’il serait possible de faire des progrès dans le domaine du commerce, même au cas où les lois du blocus ne seraient pas modifiées. Des porte-parole étasuniens ont affirmé que le système cubain entravait l’application de ces mesures. Ils savent que c’est faux. C’est le blocus dans son ensemble qui surdétermine la réalité actuelle. Il est de notoriété publique que le président étasunien dispose de vastes prérogatives exécutives qu’il n’a pourtant pas employées autant qu’il le pourrait pour modifier substantiellement le blocus et alléger ses retombées humanitaires et économiques. Le changement annoncé signifie-t-il qu’il les utilisera avec décision ? Voilà à peine douze jours, les départements du Trésor et du Commerce ont annoncé de nouvelles mesures qui, bien que constructives, sont très limitées dans leur portée. La plupart visent à amplifier des transactions déjà autorisées et favorisent les États-Unis plutôt que Cuba et le peuple cubain. Il y a du sympathique en tout cas dans ces mesures : désormais, les Étatsuniens qui reçoivent l’autorisation de leur gouvernement de visiter Cuba ou qui voyagent dans d’autres pays pourront acheter et ramener à titre d’effets personnels des produits cubains sans limitations de valeur, dont du rhum et des cigares. Mais les exportations de ces produits cubains aux ÉtatsUnis restent interdites. Pourquoi ? Les nouvelles mesures ne permettent pas non plus, sans autorisations spécifiques, les investissements étasuniens dans notre pays ; pas question non plus de sociétés mixtes ni de crédits, même pas pour la production de produits pharmaceutiques de la biotechnologie cubaine dont la commercialisation et la distribution aux USA viennent pourtant d’être autorisées – et Haiti Liberté/Haitian Times nous nous en félicitons – une fois qu’ils auront reçu l’autorisation de l’Agence des aliments et des médicaments (FDA). Aucune amplification des exportations étasuniennes à Cuba, au-delà des ventes limitées déjà autorisées et qui excluent les secteurs clefs de l’économie cubaine ; aucune annonce de nouvelles modifications dans le domaine financier, de sorte que les banques cubaines n’ont toujours pas le droit d’ouvrir des comptes correspondants dans des institutions financières étasuniennes. De son côté, le Congrès des États-Unis n’a adopté aucune des vingt amendements ou initiatives législatives qui, avec l’appui des deux partis, proposent d’éliminer quelques restrictions du blocus ou la totalité de cette politique. Au contraire, plus de cinquante initiatives législatives ont été présentées pour durcir des aspects fondamentaux du blocus, empêcher le président d’approuver de nouvelles mesures exécutives ou de mettre en œuvre celles qui ont été déjà adoptées. On ne connaît par ailleurs aucun effort concret de l’administration dans ce sens. Il faut donc juger les choses par les faits. Ce qu’il y a d’important et de concret, c’est le démantèlement du blocus, plus que les discours, les déclarations de presse, voire le vote d’une délégation dans cette salle. Il faut, je le répète, juger les choses par les faits. Monsieur le Président, Les préjudices humains infligés par le blocus sont incalculables. Il n’existe aucune famille cubaine ni aucun secteur du pays qui n’en souffre les effets : santé, éducation, alimentation, services, prix des produits, salaires et pensions. Les conditions discriminatoires et onéreuses de pair avec les effets dissuasifs du blocus restreignent nos achats d’aliments et l’acquisition sur le marché étasunien de médicaments, de réactifs, de pièces détachées pour équipements, d’instruments médicaux et autres. Ainsi, la société étasunienne Medtronic n’a pas voulu tout récemment, du fait des restrictions du blocus, passer de contrats avec des entreprises cubaines concernant la vente d’équipements de stimulation cérébrale profonde qui serviraient au traitement de patients cubains atteints du mal de Parkinson et d’autres troubles neurologiques. La multinationale SIGMA-ALDRICH n’a pas non plus fourni des moyens de protection et des produits chimiques et biotechnologiques que lui demandait l’entreprise cubaine FARMACUBA pour produire certains médicaments dans notre pays. En mai dernier, la Nuclear Regulatory Commission des USA a fait savoir à la filiale de la société allemande Eckert and Ziegler dans ce pays qu’elle ne l’autorisait pas à fournir à la société néerlandaise Philips une source de calibrage pour un équipement médical acheté en 2013par l’Institution d’oncologie de Cuba, ce qui porte préjudice à un service vital pour les cancéreux. Le 26 septembre dernier, le fournisseur italien d’équipements médicaux EMILDUE a fait savoir à l’entreprise cubaine MEDICUBA que la société étasunienne Boston Scientific Corporation (BSC) refusait de lui vendre un générateur de radiofréquences de la marque COSMAN pour le diagnostic du cancer. Le blocus touche aussi les intérêts des Étatsuniens eux-mêmes qui pourraient profiter de différents services à Cuba, dont ceux de santé. Je remercie l’ambassadrice Samantha Power de son évocation émue – que je partage – du cas emblématique, symbolique, du docteur Félix Báez suite à la page(16) Quel camouflet à l’ONU ! l’administration Obama entre l’enclume et le marteau cubains... Année Date Pour Contre Abstention Pays votant contre 1992 24 Novembre 59 2 72 Etats-Unis, Israel 1993 3 Novembre 88 4 57 Etats-Unis, Israel, Albanie, Paraguay 1994 26 Octobre 101 2 48 Etats-Unis, Israel 1995 2 Novembre 117 3 38 Etats-Unis, Israel, Ouzbékistan 1996 12 Novembre 137 3 25 Etats-Unis, Israel, Ouzbékistan 1997 Octobre 143 3 17 Etats-Unis, Israel, Ouzbékistan 1998 Octobre 157 2 12 Etats-Unis, Israel 1999 Novembre 155 2 8 Etats-Unis, Israel 2000 Novembre 167 3 4 Etats-Unis, Israel, Iles Marshall 2001 Novembre 167 3 3 Etats-Unis, Israel, Iles Marshall 2002 Novembre 173 3 4 Etats-Unis, Israel, Iles Marshall 2003 Novembre 179 3 2 Etats-Unis, Israel, Iles Marshall 2004 Octobre 179 4 7 Etats-Unis, Israel, Iles Marshall, Palau 2005 Novembre 182 4 1 Etats-Unis, Israel, Iles Marshall, Palau 2006 Novembre 183 4 1 Etats-Unis, Israel, Iles Marshall, Palau 2007 Novembre 184 4 1 Etats-Unis, Israel, Iles Marshall, Palau 2008 Octobre 185 3 2 Etats-Unis, Israel, Palau 2009 Octobre 187 3 2 Etats-Unis, Israel, Palau 2010 Octobre 187 2 3 Etats-Unis, Israel 2011 25 Octobre 186 2 3 Etats-Unis, Israel 2012 13 Novembre 188 3 2 Etats-Unis, Israël, Palau 2013 29 Octobre 188 2 3 Etats-Unis, Israël 2014 28 Octobre 188 2 3 Etats-Unis, Israël 2015 27 Octobre 191 2 0 Etats-Unis, Israël 2016 26 Octobre 191 0 2 Etats-Unis, Israël Par Jacques-François BONALDI J ’attends de recevoir la dernière version de l’intervention de Bruno Rodriguez, le ministre cubain des Relation extérieures, devant l’Assemblée générale des Nations Unis qui votait ce matin la résolution cubaine contre le blocus des États-Unis, pour vous faire parvenir la traduction définitive. J’ai traduit la première, mais le ministre cubain a dû rectifier son discours devant l’annonce, faite par Samantha Power, la représentante des USA auprès de l’ONU, depuis la tribune, que son administration s’abstiendrait au moment du vote. Il le savait déjà, bien entendu, puisque, loin d’improviser sur le moment face à cette annonce-surprise, il a lu des modifications écrites. Je dis annonce-surprise, mais au fond je ne suis pas si sûr que ça en soit une. Déjà, l’an dernier, à cette même occasion, des bruits avaient couru que l’administration Obama s’abstiendrait, mais elle avait finalement voté non, comme les vingt-trois fois antérieures. Cette année-ci, se sachant en fin de carrière à la Maison-Blanche et ne risquant donc plus de traquenards de la part de ses adversaires du Congrès et de Miami, Obama s’est rendu à l’évidence (et dans « rendu », il y a l’idée de « reddition ») : sa bataille était perdue d’avance, le monde entier est contre cette politique, même les gouvernements qui ne sont pas franchement amis de la Révolution cubaine ! En fait, je me demande qui manipule le mieux le fameux « smart power » dont Obama a fait la pierre de touche de sa politique étrangère. À ce petit jeu, la Révolution cubaine vient de l’emporter haut-la-main. En continuant de présenter sa résolution même après la reprise des relations diplomatiques, de la réouverture des ambassades, de la visite d’Obama à La Havane en mars dernier et des cinq trains de mesures que Washington a adoptés pour alléger petitement certaines restrictions du blocus (qui reste en place pour l’essenti- el, puisque sa levée définitive dépend depuis 1996 du Congrès), Cuba a coincé l’administration étasunienne entre l’enclume et le marteau et l’a contrainte, pour ainsi dire, à se dédire ou à se démentir elle-même, et à devoir cesser donc d’appuyer ouvertement une politique que toutes les administrations (dont la sienne) ont mise en œuvre avec acharnement depuis 1962. Je dis « ouvertement », parce que la dernière Directive présidentielle sur la politique cubaine de la Maison-Blanche ne laisse aucun doute sur le fait que les méthodes ou les tactiques changent, mais pas l’objectif final : éliminer ce gouvernement trublion qui continue de s’affirmer et de s’afficher résolument socialiste et de parler de justice sociale dans un monde où le néolibéralisme fait loi et est roi. Bien entendu, Samantha Power, durant son intervention, nous a refait le coup des droits de l’homme, que le gouvernement cubain continue censément de violer horriblement, mais aussi, ce qui est nouveau, le coup de la sensiblerie, nous racontant l’histoire de ce médecin cubain servant en Sierra Leone durant la lutte de ses plus de cent collègues qui se battaient contre l’épidémie à virus Ébola et qui a été touché par le mal, et qui a été sauvé parce que, censément grâce à la logistique des États-Unis, on a pu l’expédier sans retard à Genève pour y être traité et guéri. En fait, Samantha Power a présenté cette mission de lutte contre l’Ébola quasiment comme une initiative de son gouvernement, sans jamais mentionner une seule fois l’Organisation mondiale de la santé… Mais passons. Son intervention avait du moins un autre ton que celui des années précédentes. Donc, Obama envoie un message à son Congrès : messieurs les représentants et sénateurs, à vous de jouer ! Moi, j’ai fait tout ce que j’ai pu (ce qui est faux, parce que ses prérogatives présidentielles, ce que Cuba ne cesse de répéter, lui permettraient d’en suite à la page(16) Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016 Perspectives Syrie : Entretien du Président Al-Assad au quotidien russe Komsomolskaïa Pravda ! 2ème partie Mme Aslamova : C’est pourquoi vous auriez pu demander son aide beaucoup plus tôt. Le Président Al-Assad : Nous avons demandé leur aide dès le début, mais l’escalade n’avait pas atteint le niveau observé l’année dernière. Avant cela, l’Armée syrienne avançait, et nos ennemis, désignonsles ainsi, constatant notre progression, ont commencé à envoyer un nombre croissant de terroristes étrangers à partir de plus d’une centaine de pays. La Syrie étant un petit pays, nous avons eu besoin de l’aide de nos amis. L’Iran et le Hezbollah sont intervenus, mais l’intervention d’une grande puissance telle que la Russie était devenue cruciale pour modifier les équilibres sur le terrain. Voilà pourquoi il était naturel de demander son aide. Mais avant son intervention directe, la Russie nous aidait déjà en nous fournissant tout le soutien logistique dont nous avions besoin pour faire face à cette guerre. Les russes vivent parmi nous et les experts russes, présents en Syrie depuis quatre décennies, ont constaté courant 2014 que l’équilibre commençait à pencher en faveur des terroristes, soutenus par l’Occident et d’autres pays comme l’Arabie Saoudite, la Turquie et le Qatar. Les Russes étaient prêts à intervenir directement. Nous les avons alors invités, assurément, parce que nous leur faisons confiance. Nous leur faisons confiance parce que leur politique est fondée sur la morale, avant les intérêts. Nous leur faisons confiance parce que nous savons qu’ils nous ont soutenus pour se débarrasser des terroristes et non pas parce qu’ils voulaient nous demander quoi que ce soit en retour. D’ailleurs, ils n’ont jamais rien demandé jusqu’à ce jour. Tous ces facteurs réunis nous ont encouragés, gouvernement et institutions, à demander l’aide de la Russie. Mme Aslamova : Avant cette soi-disant révolution, je suis sure que vous avez reçu certains types d’offres ou de contrats de vos ennemis actuels. Que vous voulaient-ils ? Par exemple, j’ai entendu dire que le Qatar a voulu faire passer un « tube » à travers la Syrie. Est-ce vrai ? Avez-vous reçu cette sorte d’offre avant [la guerre] ? Le Président Al-Assad : Les offres sont arrivées après la crise. cord. Mme Aslamova : Ah ! D’ac- Le Président Al-Assad : Parce qu’ils voulaient exploiter la crise : « Si vous faites cela, nous vous aiderons ». Mme Aslamova : Mais que voulaient-ils obtenir de vous ? Le Président Al-Assad : Avant la crise, il n’y a pas eu d’offre, juste des velléités d’utilisation indirecte de la Syrie contre l’Iran. À l’époque, le dossier du nucléaire iranien était le principal problème du monde et la Syrie devait convaincre l’Iran d’aller contre ses intérêts. La France a essayé et l’Arabie saoudite a tenté de nous en éloigner sans aucune raison, sinon sa haine de l’Iran. Mme Aslamova : Et qu’en estil du gazoduc qu’ils voulaient faire passer à travers la Syrie ? Le Président Al-Assad : Non, il n’en a pas été question, parce que la Syrie était censée devenir une plaque tournante dans le domaine énergétique, en général. Il était prévu qu’un « tube » vienne de l’est selon le trajet Iran-Irak-Syrie- Méditerranée, et qu’un autre arrive du Golfe pour con- tinuer vers l’Europe. Je ne pense pas que l’Occident accepte que cette Syrie, qui refuse d’être sa marionnette, puisse bénéficier d’un tel privilège ou d’un tel effet de levier. Ce n’est pas permis. Par conséquent, nous pensons que ce gazoduc est l’un des facteurs dont ils n’ont pas franchement parlé. Après la guerre, l’offre est venue directement des Saoudiens, « si vous… Mme Aslamova : Directement de qui ? Le Président Al-Assad : Des Saoudiens : « Si vous vous éloignez de l’Iran et si vous annoncez publiquement que vous interrompez toutes sortes de relations avec ce pays, nous vous aiderons ». Très simple et droit au but. Mme Aslamova : Dans l’un de vos entretiens, vous aviez dit que cette guerre était difficile, car « il est facile de tuer des terroristes, mais très difficile de tuer leur idéologie ». Quand j’ai discuté avec vos officiers sur le front, ils m’ont dit : « Comment battre un homme qui n’a pas peur de mourir ? ». Dans ce cas, mourir serait tout simplement un plaisir puisque que 72 vierges attendent cet homme au Paradis, alors que les gens normaux ont peur de mourir. D’autant plus que ceci fait que les terroristes ont le moral au plus haut. Comment tuer cette idéologie ? Le Président Al-Assad : Vous avez raison d’évoquer ces « combattants idéologiques » et disons le, ces terroristes qui combattent notre Armée. Le seul moyen de les combattre est de les tuer. Il n’y a pas moyen de faire autrement. Ils ne sont disposés à aucun dialogue et vous n’avez pas le temps de dialoguer. Vous voulez protéger vos citoyens, vous devez donc les tuer. Mais cela ne suffit pas, car ils se régénèrent comme dans les jeux vidéo. Vous en tuez un, dix autres apparaissent. C’est donc un problème sans fin. Le plus important devient alors de les combattre par une idéologie similaire, mais modérée. Je veux dire que vous ne pouvez lutter contre l’extrémisme dans l’islam avec une autre idéologie que l’Islam modéré. C’est le seul moyen, mais il exige du temps. Vous devez travailler sur les jeunes générations et, en parallèle, travailler sur les moyens d’empêcher le financement du gouvernement saoudien, des ONG et des institutions saoudiennes, destinés à la promotion de l’idéologie wahhabite dans le monde entier. Vous ne pouvez pas dire : « Je vais me battre contre cette idéologie » et, en même temps, permettre à leurs cheikhs ou imams et à leurs madrasas de faire la promotion de cette sombre idéologie. C’est impossible. Et c’est ce qui se passe en Europe. Vous parlez ici de la troisième ou quatrième génération vivant en Europe, qui nous les envoie aujourd’hui. Ils n’ont jamais vécu dans nos régions, ils ne parlent pas l’arabe et peut-être qu’ils ne lisent même pas le Coran, mais ils sont des extrémistes, car ils ont permis à l’idéologie wahhabite d’infiltrer l’Europe. Donc, nous devons traiter parallèlement plusieurs problèmes en plus de traiter avec les médias et de faire face aux puissants médias financés par les pétrodollars saoudiens et d’autres États du Golfe dans le but de continuer à promouvoir cet extrémisme. C’est la seule façon de les vaincre. Traiter avec les terroristes est obligatoire, mais ce n’est pas la solution. Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016 vention russe fut le changement de l’équilibre au détriment des terroristes. Tout autre effet est sans importance. Dr Bachar al-Assad, Président de la République arabe syrienne et la journaliste du quotidien russe Komsomolskaïa Pravda, Mme Darya Aslamova Mme Aslamova: Oui. Mais j’ai toujours senti quelque chose de mystique dans ce combat pour Damas, puis j’ai compris pourquoi il y a tant de mercenaires à venir ici. Un professeur de théologie de l’Islam m’a expliqué qu’ils croient vraiment en certains textes coraniques concernant la ville de « Dabek » où se dérouleraient l’Apocalypse et la bataille finale entre le bien et le mal. C’est pourquoi ils sont maintenant prêts. Pour exemple, quand j’étais en Bosnie, j’ai entendu nombre de mercenaires étrangers clamer : « Nous allons à Dabek ! ». Pour eux, cela a bien un sens mystique. Comment tuer cela ? Je ne peux l’imaginer. Le Président Al-Assad : C’est exact. Mme Aslamova : Parce que c’est une énorme propagande que de faire croire : « Allez à Dabek, allez en Syrie, car c’est le lieu principal de l’Apocalypse ! ». Le Président Al-Assad : Aujourd’hui le lieu saint pour combattre. Mme Aslamova : Oui, c’est comme un lieu saint. Le Président Al-Assad : Dans le sens où si vous voulez aller au Paradis, vous devez passer par la Syrie. Peut-être que si vous mouriez quelque part ailleurs, vous n’iriez pas au Paradis. Cela fait partie de l’idéologie. Voilà pourquoi ils… Mme Aslamova : Ils sont sûrs que mourir en Syrie les amènera di- rectement au Paradis ? Le Président Al-Assad : C’est ainsi qu’ils raisonnent. Par exemple, certains pensent qu’en tuant plus d’innocents, ils pourraient avoir droit à un repas de rupture du jeûne [Iftar] avec le Prophète. Ils leur lavent le cerveau complètement, de sorte que vous ne pouvez pas les blâmer. Ils sont ignorants, la plupart d’entre eux sont des adolescents instrumentalisés. Mme Aslamova : Oui, et ce sont parfois des enfants. Président Assad : Exactement. Mais c’est en rapport avec la machine qui a travaillé depuis des décennies à laver ces cerveaux et à répandre cet extrémisme dans le monde musulman et les communautés musulmanes en dehors du monde musulman. Mme Aslamova : Êtes-vous satisfait des résultats de l’intervention russe cette dernière année ? Les Russes ont-ils vraiment accompli quelque chose ici ? Le Président Al-Assad : En bref, avant cette intervention et malgré celles de la soi-disant « Coalition américaine » qui, pour moi, est une alliance trompeuse, l’EIIL et le Front al-Nosra étaient en expansion, recevant plus de recrues et d’armements, transportant notre pétrole vers la Turquie, etc. Après l’intervention russe, les territoires sous contrôle des terroristes se sont rétrécis. Par conséquent, les réalités du terrain parlent d’ellesmêmes. L’effet principal de l’inter- LACROIX MULTI SERVICES Tel: 718-703-0168 * Cell: 347-249-8276 1209 Rogers Avenue, Brooklyn, NY 11226 Mme Aslamova : Concernant la question kurde, je me suis rendue à Qamishli où ils m’ont dit qu’ils voulaient une fédération : « Notre modèle de l’État idéal est la Russie. La Russie regroupe de nombreuses nationalités et c’est une fédération. Pourquoi la Syrie ne peut-elle pas être une fédération ? ». Et, honnêtement, nul parmi les Syriens kurdes ne m’a parlé de séparation ou d’État indépendant. Non, ils m’ont dit : « Nous voulons rester en Syrie, mais nous voulons l’autonomie ». Êtes-vous d’accord avec cela ? Parce que ce sont vraiment de bons combattants contre l’EIIL. Le Président Al-Assad : Permettez-moi de clarifier les différents aspects de cette question. Pour commencer, en Syrie, nous ne parlons pas de communauté qui voudrait ceci ou cela, qu’il s’agisse des Kurdes, des Turcs, des Arabes, des Tchétchènes, des Arméniens, ou de n’importe quelle autre communauté composante de notre peuple. Dans ce cas particulier, nous parlons d’une partie des Kurdes, et seulement une partie, qui demande cela, la majorité d’entre eux n’exprimant pas cette demande. Ils n’ont jamais… Mme Aslamova : Je ne parle évidemment pas des Kurdes à Damas, ils vivent ici. Le Président Al-Assad : Oui, je veux dire que même dans le nord, seule une partie d’entre eux en parle. Ceci est le premier point. Deuxièmement, quand vous parlez de fédéralisme ou de tout autre système similaire, il devrait être inscrit dans la Constitution, laquelle n’est pas la propriété du gouvernement mais reflète la volonté du peuple syrien. Par conséquent, s’ils ont besoin d’un certain système politique en Syrie, ils doivent le promouvoir parmi les Syriens. Ils ne peuvent pas en discuter avec moi. En tant que Président, gouvernement ou fonctionnaire, même si je disais « oui, c’est une bonne idée, je n’y vois pas d’inconvénient », je ne peux pas leur donner satisfaction, car je ne possède pas le système politique de la Syrie. Tout devrait être… A Suivre G.K. 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Donald Trump est venu à l’Economic Club de Detroit, il se tenait debout devant les dirigeants de Ford Motor et leur a dit : « Si vous fermez ces usines, comme vous avez l’intention de le faire à Detroit, pour les construire au Mexique, je vais coller une taxe de 35% sur les voitures quand vous les renverrez ici et personne ne les achètera. » Ce fut une chose étonnante à voir. Aucun homme politique, républicain ou démocrate, n’a jamais rien dit de tel à ces cadres, et la musique était douce aux oreilles des gens Donald Trump et Michael Moore du Michigan, de l’Ohio, de Pennsylvanie et du Wisconsin – les États Brexit. Vous vivez ici dans l’Ohio, vous savez de quoi je parle. Que Trump croie ou non ce qu’il dit, n’est pas pertinent, parce qu’il dit les choses aux gens qui souffrent, et voilà pourquoi tous les chiens battus, les sans-noms [et sans dents, NdT], les oubliés, durs au boulot, qui faisaient partie de ce qu’on appelait la classe moyenne, aiment Trump. Il est le cocktail Molotov humain qu’ils attendaient ; le grand poing humain qu’ils peuvent légalement brandir contre le système qui a bousillé leur vie. Et le 8 novembre, bien que virés de leurs emplois, puis de chez eux par une saisie bancaire, avec femme et enfants partis – suite au divorce –, la voiture hypothéquée, sans vraies vacances depuis des années, coincés avec le plan de santé merdique d’Obama qui ne permet même pas d’obtenir un putain de tube d’aspirine, ils ont essentiellement perdu tout ce qu’ils avaient, sauf une chose – la seule chose qui ne leur coûte pas un centime et leur est garantie par la Constitution américaine : le droit de vote. Ils pourraient être sans un rond, ils pourraient être sans-abri, ils pourraient être baisés par devant et par derrière, cela n’a pas d’importance, parce qu’ils sont égaux ce jour-là – un millionnaire a le même nombre de voix qu’un chômeur : une. Et il y a plus de monde dans l’ancienne classe moyenne qu’il n’y en a dans la classe des millionnaires. Donc, le 8 novembre, les dépossédés vont marcher jusqu’au bureau de vote, recevoir un bulletin, fermer le rideau, et avec la manette, le feutre ou l’écran tactile, ils cocheront un grand putain de X dans la case du nom de l’homme qui a menacé de bouleverser et renverser ce système qui a ruiné leur vie : Donald J. Trump. Ils voient que les élites qui ont pourri leur vie détestent Trump. L’Amérique du Big Business déteste Trump. Wall Street déteste Trump. Les politiciens de carrière détestent Trump. Les médias détestent Trump, après l’avoir aimé et créé, maintenant ils le haïssent. Merci médias : l’ennemi de mon ennemi est celui pour qui je vais voter le 8 novembre. Oui, le 8 novembre, vous Joe LaRage, Steve LaRage, Bob LaRage, Billy LaRage, tous les LaRage, vous devez y aller pour faire sauter ce système maudit parce que c’est votre droit. L’élection de Trump va être le plus grand bordel jamais enregistré dans l’histoire humaine et ça sera bon. Zerohedge 25 octobre 2016 Traduction : le Saker Francophone Comité Valmy 31 octobre 2016 Les e-mails d’Hillary Clinton et la Confrérie Hillary Clinton et sa directrice de cabinet Huma Abedin. Par Thierry Meyssan L’enquête du FBI sur les e-mails privés d’Hillary Clinton ne porte pas sur une négligence face aux règles de sécurité, mais sur un complot visant à distraire toute trace de ses correspondances qui auraient dû être archivées sur des serveurs de l’État fédéral. Il pourrait comprendre des échanges sur des financements illégaux ou de la corruption, d’autres sur les liens des époux Clinton avec les Frères musulmans et les jihadistes. L a relance de l’enquête du FBI sur les e-mails privés d’Hillary Clinton ne porte plus sur les questions de sécurité, mais sur magouilles qui pourraient aller jusqu’à la haute trahison. Techniquement, au lieu d’utiliser un serveur sécurisé de l’État fédéral, la secrétaire d’État avait fait installer à son domicile un serveur privé, de manière à pouvoir utiliser Internet sans laisser de traces sur une machine de l’État fédéral. Le technicien privé de Mme Clinton avait nettoyé son serveur avant l’arrivée du FBI, de sorte qu’il n’était pas possible de savoir pourquoi elle avait mis en place ce dispositif. Dans un premier temps, le FBI a observé que le serveur privé n’avait pas la sécurisation du serveur du département d’État. Mme Clinton n’avait donc commis qu’une faute de sécurité. Dans un second temps, le FBI a saisi l’ordinateur de l’ancien membre du Congrès, Anthony Weiner. Celui-ci est l’ancien époux d’Huma Abedin, directrice de cabinet d’Hillary. Des e-mails provenant de la secrétaire d’État y ont été retrouvés. Anthony Weiner est un homme politique juif, très proche des Clinton, qui ambitionnait de devenir maire de New York. Il dut démissionner à la suite 14 Le président Obama et son demi-frère Abon’go Malik Obama dans le Bureau ovale. Abon’go Malik est le trésorier de l’Œuvre missionnaire des Frères musulmans au Soudan. d’un scandale très puritain : il avait envoyé des SMS érotiques à une jeune femme autre que son épouse. Huma Abedin se sépara officiellement de lui durant cette tourmente, mais en réalité ne le quitta pas. Huma Abedin est une états-unienne ayant été élevée en Arabie saoudite. Son père dirige une revue académique —dont elle fut durant des années la secrétaire de rédaction— qui reproduit régulièrement l’avis des Frères musulmans. Sa mère préside l’association saoudienne des femmes membres de la Confrérie et travaillait avec l’épouse du président égyptien Mohamed Morsi. Son frère Hassan travaille pour le compte du cheikh Yusuf al-Qaradawi, le prêcheur des Frères et conseiller spirituel d’Al-Jazeera. Huma Abedin est aujourd’hui un personnage central de la campagne Clinton, à côté du directeur de campagne, John Podesta, ancien secrétaire général de la Maison-Blanche sous la présidence de Bill Clinton. Podesta est par ailleurs le lobbyiste attitré du Royaume d’Arabie saoudite au Congrès pour la modique somme de 200 000 dollars mensuels. Le 12 juin 2016, Petra, l’agence de presse officielle de Jordanie, avait publié une interview du prince héritier d’Arabie, Mohamed Ben Salmane, affirmant la modernité de sa famille qui avait illégalement financé à hauteur de 20 % la campagne présidentielle d’Hillary Clinton, quoique ce soit une femme. Le lendemain de cette publication, l’agence annulait cette dépêche et assurait que son site internet avait été piraté. Madame Abedin n’est pas la Haiti Liberté/Haitian Times seule membre de l’administration Obama liée à la Confrérie. Le demi-frère du président, Abon’go Malik Obama, est le trésorier de l’Œuvre missionnaire des Frères au Soudan et président de la Fondation Barack H. Obama. Il est directement placé sous les ordres du président soudanais, Omar el-Béchir. Un Frère musulman est membre du Conseil national de sécurité —la plus haute instance exécutive aux États-Unis—. De 2009 à 2012, c’était le cas de Mehdi K. Alhassani. On ignore qui lui a succédé, mais la Maison-Blanche niait qu’un Frère soit membre du Conseil jusqu’à ce qu’une preuve surgisse. C’est également un Frère qui est ambassadeur des États-Unis auprès de la Conférence islamique, Rashad Hussain. Les autres Frères identifiés occupent des fonctions moins importantes. Il faut cependant citer Louay M. Safi, actuel membre de la Coalition nationale syrienne et ancien conseiller du Pentagone. En avril 2009, deux mois avant son discours du Caire, le président Obama avait secrètement reçu une délégation de la Confrérie dans le Bureau ovale. Il avait déjà invité, lors de son intronisation, Ingrid Mattson, la présidente de l’association des Frères et Sœurs musulmans aux États-Unis. De son côté, la Fondation Clinton a employé comme responsable de son projet « Climat » Gehad el-Haddad, un des dirigeants mondiaux de la Confrérie qui avait été jusque là responsable d’une émission de télévision coranique. Son père avait été l’un des co-fondateurs de la Confrérie, en 1951, lors de sa recréation par la CIA et le MI6. Gehad a quitté la fondation en 2012, À l’occasion d’un déplacement officiel en Arabie saoudite, la secrétaire d’Etat visite le collège Dar al-Hekma en compagnie de Saleha Abedin (mère de sa directrice de cabinet), présidente de l’association des Sœurs membres de la Confrérie. date à laquelle il est devenu au Caire le porte-parole du candidat Mohammed Morsi, puis celui officiel des Frères musulmans, à l’échelle mondiale. Sachant que la totalité des leaders jihadistes dans le monde est soit issue de la Confrérie, soit de l’Ordre soufi des Naqshbandîs —les deux composantes de la Ligue islamique mondiale, l’organisation saoudienne anti-nationaliste arabe— on aimerait en savoir plus sur les relations de Madame Clinton avec l’Arabie saoudite et les Frères. Il se trouve que dans l’équipe JETCO Shipping ● Boxes, Barrels, Containers ● Cheapest Rates & Best Service ● Door to Door Service to All 10 Haitian Departments ● Shipping within 6 Weeks Etienne Victorin 963 Rogers Avenue Brooklyn, NY 11226 Office: 718.856.2500 Cell: 347.998.7112 Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016 Suite de la page (7) versants et une disparition graduelle des sources d’alimentation en eau potable dans différentes communes. De plus, le déboisement anarchique pratiqué pour satisfaire les besoins en bois d’œuvre et pour obtenir du combustible s’est accéléré au fil du temps à cause de la détérioration des conditions de vie de la population qui ne cesse d’accroître. A côté des besoins énergétiques, l’une des causes les plus importantes du déboisement est l’agriculture. En effet, les paysans ont un grand besoin de nouveaux espaces pour cultiver car les petites parcelles exploitées sont érodées et deviennent infertiles. Certaines cultures, comme le café favorisant jadis une certaine couverture boisée, ont très peu d’intérêt aujourd’hui pour les paysans à cause de la forte compétition internationale et du manque d’encadrement. La culture à cycle court comme le haricot (pois) est extrêmement érosif mais, préférée par les paysans pour ses avantages économiques. Compte tenu de la précarité de la vie de la population, l’arbre est de plus en plus considéré comme une source d’appoint immédiat. Les paysans sont les premiers à prendre conscience de la gravité de la dégradation de l’environnement. Cependant, se trouvant dans une situation tellement insoutenable et précaire, ils ne sont pas motivés pour assurer le renouvellement des arbres abattus. De plus, les paysans ne sont pas munis d’outils leur permettant de contribuer au renouvellement et à la régénération de la fertilité des sols. D’où, il s’ensuit une détérioration de la capacité de production des terres localisées au niveau des zones inclinées ou exposées à l’érosion, une baisse de revenu et la décapitalisation des producteurs. Ce qui provoque également • une diminution aussi importante des terres cultivables et une baisse très marquée des rendements des cultures, un abandon presque systématique des bassins versants. En conséquence, la majorité de nos jeunes laissent la terre à elle-même au milieu rural. Ils abandonnent ce milieu considéré hostile ou porteur d’un désespoir qui n’offre aucune opportunité de survie. Ils se réfugient généralement dans les zones urbaines et chez nos voisins en République Dominicaine et aux États Unis d’Amérique à la recherche d’un mieux-être. Parallèlement, face à la dégradation physique constatée des bassins versants de nos mornes, les mesures correctives apportées sont inadéquates. Cette dégradation a pour conséquence immédiate la paupérisation des populations rurales, cause principale de la surexploitation des ressources naturelles. Cette situation interpelle tous les secteurs devant la gravité du problème et l’urgence d’intervenir en vue de corriger les effets néfastes. Partant de ces observations, les premières hypothèses montrent que la pauvreté et la décapitalisation du monde rurale ont une grande influence sur la dégradation de l’environnement. Ainsi, loin d’être un problème de conscientisation des paysans, cette dégradation est la résultante d’une inadéquation des actions publiques et des analyses des spécialistes du développement avec la réalité du monde rural haïtien. Il convient d’envisager d’autres solutions viables et innovatrices qui tiennent vraiment compte de tous les aspects liés au déboisement. Aussi, revient-il aux décideurs de mettre en œuvre des politiques publiques et de poser des actions pour sensibiliser la population, particulièrement la paysannerie, sur l’importance des relations « production, environnement et développement » avec l’emphase sur le développement intégré à partir des actes concrets et durables suivant des objectifs clairs et précis. L’heure est à l’action. Il est urgent d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Il faut mettre en place des politiques anticipatives, préventives pour éviter les coûts élevés de l’inaction et entrer une fois pour toute dans le processus de planification des actions visant à résoudre définitivement les problèmes liés à la production agricole et à l’environnement D’ailleurs, même s’il avait intention de prolonger son mandat jusqu’au mois de mai, les forces d’opposition qui s’étaient liguées contre lui rendraient l’entreprise impossible. Il a dû partir à la date fixée par la constitution. Avec ces joutes électorales, même si elles se jouent dans une problématique incroyable, les autorités électorales auraient dû faire en sorte que le pays revienne à la normalité. Ce n’est pas une question de délai. Il aurait suffi d’avoir la volonté de partir sur de bonnes bases. Mais là, avec ce nouveau calendrier, tout est remis en cause. Léopold Berlanger n’a fait aucune considération pour permettre à ce que le nouvel élu trouve une situation normale, ce qui devrait l’obliger à respecter lui aussi cette Constitution moult fois violée et piétinée. Mais, ce nouveau calendrier ne fait pas non plus l’unanimité parmi les candidats. Chacun y va de sa réaction controversée. Si la majorité d’entre eux ne voit pas trop d’inconvénients pour le 20 novembre, les positions néanmoins divergent selon le positionnement politique de chacun pour la date du 29 janvier 2017 prévue pour le second tour. Tous ou presque acceptent le 20 novembre 2016 pour le premier tour. Tous, pas vraiment. Deux parmi le quatuor de tête n’adhèrent pas à cette option. Tout d’abord, le candidat du PHTK, Jovenel Moïse, voit ces dates comme une manœuvre de la présidence provisoire pour rester au pouvoir au-delà du 7 février. C’est même un piège pour l’un des Conseillers politiques de Jovenel Moïse, Guichard Doré, qui croit que Jocelerme Privert se cache derrière ce calendrier. La réplique est encore plus sévère pour Fanmi Lavalas voyant dans ce calendrier un « koudeta elektoral » bien qu’il ne fasse pas grand cas du premier tour. C’est toujours le second tour qui ne convient pas pour le Directeur de campagne de Maryse Narcisse, Leslie Voltaire, estimant lui aussi ce 29 janvier 2017 comme une anomalie constitutionnelle. Maryse Narcisse appelle même à la mobilisation générale de ses partisans en vue de faire échec à la date du 29 janvier 2017. Devant des dizaines de supporters, elle lance « La Fanmi Lavalas ne va pas obéir à ce nouveau calendrier. Nous allons nous mobiliser afin de contraindre le CEP de choisir une autre date, tout en respectant l’échéance constitutionnelle » dit elle. En revanche, le chef de file de Renmen Ayiti, Me Jean Henry Céant, juge acceptable la date du 20 novembre. Sauf que, selon le notaire, le deuxième tour pose problème dans la mesure où on ne va plus respecter une fois encore la date constitutionnelle. Quant à Jude Célestin de LAPEH, il ne se différencie pas des autres candidats sur le 20 novembre. C’est correct pour le premier tour. Mais encore il regrette que le CEP ne puisse respecter la date du 7 février. Curieusement, au départ, il n’y avait que Jean-Charles Moïse de Pitit Dessalines qui ne tienne pas rigueur à l’organisme électoral sur le nouvel agenda. Selon le candidat anti système, il revient au CEP de choisir la date qui lui convient pour les élections. Jean-Charles Moïse ne voulait lui qu’un nouveau calendrier électoral. C’est fait ! Le reste n’était que des détails pour lui. Sauf qu’entre-temps le candidat à la présidence d’Haïti de Pitit Dessalines a radicalement changé d’avis. Il a même déclaré qu’à partir du 7 février 2017, son organisation et ses partisans ne sont plus responsables du sort du Président Jocelerme Privert au Palais national. Une façon de dire, que le 7 février n’est pas négociable. Si en dépit du non-respect de la date constitutionnelle, hormis trois candidats - Jovenel Moïse, Maryse Narcisse et Jean-Charles Moïse la majorité des acteurs ne semble pas trop choquée, le Conseil Electoral Provisoire de Léopold Berlanger peut s’estimer avoir eu raison. Il est vrai, le CEP avait mené des consultations auprès de tous les premiers concernés y compris l’Internationale avant d’adopter ce nouvel agenda. Donc, il savait qu’il ne courait aucun risque d’opposition farouche pouvant le porter à faire machine arrière. A condition que l’appel à la mobilisation de la candidate de Fanmi Lavalas ne porte pas de fruits. En tout cas, Dr Maryse Narcisse exhorte le CEP à respecter la date fixée par la Constitution. « Il est impérieux que l’installation du nouveau président élu se fasse le 7 février 2017, comme le veut la Constitution » a-t-elle lancé à l’égard du Président du CEP. Maintenant, il reste la légitimité des élus qui sortiront de ces élections générales dans un contexte social calamiteux et vraiment peu favorable à inciter la population à se rendre aux urnes les dimanches 20 novembre 2016 et 29 janvier 2017. Suite de la page (6) Jounen Entènasyonal Manje, Via Campesina te lanse yon kanpay entènasyonal kont Monnsanto avèk manifestasyon, okipasyon tè epi grèv grangou nan plis pase 20 peyi. Nan dat 17 avril 2010, Via Campesina te fè yon dezyèm jounen aksyon kont Monsanto. Bò lakay pa nou, divès òganizasyon tankou Tèt Kole Ti Peyizan ayisyen, MPNKP ak lòt òganizasyon peyizan, deja mennen kèk batay pou denonse MONSANTO. Oganizasyon sa yo denonse tou, pratik divès enstitisyon tankou Winner/USAID ak lòt ap fè pou plante gwo metsiyen nan plas manje pou moun manje. Men, sa pa anpeche Winner rete kòm youn nan pigwo kolaboratè ministè agrikilti nan pey a. Mobilizasyon k ap fèt sou kesyon sa a, batay kont okipasyon, kont politik neyoliberal yo ak gwo antrepriz kapitalis k ap petefyèl nou yo dwe kontinye. Men, fòk nou mennen batay sa yo, antan n ap konstui nan peyi a, yon gwo fòs ki rasanble tout fòs pwogresis ak popilè yo, pou batay kont kapitalis la, ak tout sa li charye dèyè li. Nou dwe enskri demach sa a, nan dinamik konstriksyon yon veritab Altènativ Popilè Revolisyonè. Se nan yon demach konsa, n ap sispann pran kout mato nan men kominote enperyalis la, politisyen k ap kale tèt pèp la ak klas dominant lokal yo. Guy NUMA Militan, edikatè popilè Manm kòdinasyon Mouvman Demokratik Popilè (MODEP) 18 Avril 2012 Nòt 1…Plan Pari a pote non kapital peyi Lafrans, kote yon bann gwo potanta lavalas te chita ak epi sou lòd enperyalis la, pou prepare yon gwo remèd chwal pou pote bay pèp la bwè. Se te youn nan kondisyon pou Aristid te retounen. Plan sa a rantre nan kad sa yo rele Pwogram Ajisteman Estrktirèl la. Se yon plan pou ajiste pèp la nan mizè. 2…BRH: Banque de la République d’Haiti. 3… Société Générale d’Energie S.A. (SOGENER), se yon antrepriz prive ki anba ponyèt fanmi Vorbe. Antrepriz sa a ki egziste depi lane 2002, espesyalize nan vann kouran elektrik bay leta ayisyen ak lòt aktè prive. 4… E-POWER : Se yon antrepriz prive ki anba ponyèt Gérard Daniel Rouzier, ansyen premye minis deziye prezidan Martelly, ki te kase dan li devan palman an ak divès lòt aksyonè. 5…Tit dokiman sa a se : Miltinasyonal MOSANTO bay peyizan ayisyen yo, yon « kado anpwazone ». Suite de la page (3) le contraire ! On ne peut pas s’amuser à ignorer ainsi une date de si grande importance, à double titre d’ailleurs. Elle symbolise en premier lieu la fin d’une vieille dictature trentenaire. Et deuxièmement, elle marque aussi le prélude de la démocratie haïtienne. Les Constituants de 1987, en la faisant mentionner dans le calendrier d’inauguration d’un nouveau chef d’Etat, savaient que cela comporte une signification capitale pour l’introduction d’Haïti dans l’ère démocratique. A force de ne plus rien respecter concernant les normes institutionnelles, le pays devient une sorte de marchepied pour tout individu en mal de reconnaissance politique. Ce CEP avait une responsabilité historique de ramener l’investiture du nouveau Président à la norme constitutionnelle depuis son dévoiement par le Président René Préval qui, pour quelques mois de pouvoir de plus, a brisé la chaine du sacro-saint 7 février symbolisant l’alternance politique dans ce pays. Quel est donc ce pays qui, dans une période de trois mois même avec tous les éléments en place dans plus de la moitié du pays, n’arrive pas à organiser un scrutin afin de fermer un cycle d’instabilité et de crise politique et institutionnelle sans précédent ? Sous René Préval, l’investiture avait lieu en mai. L’entrée en fonction de Michel Joseph Martelly avait suivi le même processus vu que son prédécesseur avait refusé de partir avant, histoire de gagner ses trois mois. Sauf que Martelly n’a pu rester au Palais national vu la conjoncture dans laquelle s’était terminée sa présidence. Selon l’agence officielle jordanienne Petra du 12 juin 2016, la famille royale saoudienne a illégalement financé 20 % de la campagne présidentielle d’Hillary Clinton. fòs yo ansanm pou konstui yon gwo fòs ki kapab kouri dèyè gwo malfini sa yo. Nan divès peyi, gen gwo goumen k ap mennen kont gwo konpayi malfini miltinasyonal yo. Via Campesina, ki se pi gwo konfèderasyon peyizan nan lemond, ki genyen òganizasyon nan plis pase 60 peyi ki manm, di Monsanto se youn nan lenmi prensipal peyizan k ap fè agrikilti natirèl epi k ap goumen pou dwa granmoun peyi yo nan zafè lamanjay. Dapre Via Campesina, Monsanto ak lòt gwo agwo-endistri miltinasyonal yo kontwole plis tè ak biznis agrikilti chak lane, epi se yo ki lakòz peyizan ap pèdi tè yo epi pèdi travay yo. Yo di agwo-endistri sa yo ap kontribye nan chofe planèt la epi fè lòt dezas nan anviwonman an tou. Nan lane 2009, jou ki te 16 oktòb, Guarino Funeral Home de son challenger Donald Trump, on compte le général Michael T. Flynn qui tenta de s’opposer à la création du Califat par la Maison-Blanche et démissionna de la direction de la Defense Intelligence Agency (Agence de Renseignement militaire) pour marquer sa réprobation. Il y côtoie Frank Gaffney, un « guerrier froid » historique, désormais qualifié de « conspirationniste » pour avoir dénoncé la présence des Frères dans l’État fédéral. Il va de soi que, du point de vue du FBI, tout soutien aux organisations jihadistes est un crime, quelle que soit la politique de la CIA. En 1991, les policiers —et le sénateur John Kerry— avaient provoqué la faillite de la banque pakistanaise (quoi qu’enregistrée aux îles Caïman) BCCI que la CIA utilisait pour toutes sortes d’opérations secrètes avec les Frères musulmans tout autant qu’avec les cartels latinos des drogues. Réseau Voltaire 31 octobre 2016 Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016 FRANTZ DANIEL JEAN FUNERAL SERVICES INC. Serving the Haitian Community for Over 30 Years 9222 Flatlands Avenue Brooklyn, NY 11236 718-257-2890 • Funerals in All Boroughs • Transportation of Remains • Cremation Nou pale kreyòl. 5020 Foster Avenue Brooklyn, NY 11203 718.613.0228 C.C ROBERT AUTO BODY Quality Work • Great Price 45 Church Avenue (between Story & 35th Street) Brooklyn, NY 11218 718.435.1820 347.581.0448 cell Ask for Wilson Nou pale kreyòl! Haiti Liberté/Haitian Times 15 Intervention de Cuba à l’ONU, le 26 Octobre 2016 Suite de la page (12) Sarría, exemple de tout ce qu’il est possible de faire quand prévaut la coopération internationale. Mais je ne saurais toutefois passer sous silence qu’à l’époque tragique de l’épidémie à virus Ébola en Afrique de l’Ouest, l’aide médicale cubaine a été entravée par le refus de la Standard Chartered Bank, de Grande-Bretagne, de faire des virements entre l’Organisation mondiale de la santé et les brigades de médecins cubains dont faisait partie le docteur Báez Sarría et qui risquaient leur vie au contact direct des patients, car, même dans ces circonstances extrêmes, il lui fallait obtenir des autorisations directes du département du Trésor. La filiale de cette banque en Ouganda vient de fermer les comptes personnels des travailleurs de la santé cubains et la filiale de la Barclays Bank, elle aussi britannique, les empêche de faire des virements à Cuba. Il en est de même pour les coopérants cubains du secteur éducatif dans d’autres pays. Ce sont là des exemples qui prouvent toute la complexité de la réalité existant entre les États-Unis et Cuba. Mais l’approche qui vient d’être annoncée est assurément encourageante. Les États-Unis ayant modifié leur vote, on pourrait se demander : ces pratiques vontelles dès lors cesser ? En août dernier, il a été impossible de faire les virements associés aux services de la mère et de l’enfant et aux services ophtalmologiques prêtés en Algérie à cause du refus des banques correspondantes, la Commerzbanz d’Allemagne et la KBC Bank de Belgique. Par leur ignoble programme de « Parole » visant le personnel médical cubain travaillant dans d’autres pays, les États-Unis s’efforcent d’empêcher cette coopération et de priver, aussi bien ces pays que Cuba, de ressources humaines hautement qualifiées indispensables. Le mois dernier, des banques du Pakistan ont refusé d’ouvrir une lettre de crédit demandée par une société de ce pays pour pouvoir acheter cent mille vaccins cubains contre l’hépatite B sous prétexte que Cuba est un pays frappé par les sanctions des États-Unis. Les Étasuniens n’ont toujours pas le droit de se rendre librement à Cuba, ce qui viole leurs droits et libertés civils, même si l’administration a assoupli les conditions de voyages des seules douze catégories autorisées légalement. Un Étasunien qui a voyagé à Cuba avec plusieurs amis est menacé d’une amende de cent mille dollars. Le blocus reste une violation massive, flagrante et systématique des droits humains de tous les Cubains et de toutes les Cubaines, et figure comme un acte de génocide aux termes de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, de 1948. Il entrave notre coopération internationale de nature humanitaire. Les dommages économiques directs provoqués par le blocus se sont chiffrés, d’avril 2015 à mars 2016, à 4 680 000 000 de dollars à prix courants, calculés d’une manière rigoureuse et plutôt prudente. Les dommages totaux causés par cette politique génocidaire vieille de presque soixante ans se montent à 753 688 000 000 de dollars, compte tenu de la dépréciation de l’or ; à prix courants, ils équivalent à plus de 125 milliards de dollars. Le blocus constitue le principal obstacle au développement économique et social de notre peuple. Il constitue une violation du droit international, de la Charte des Nations Unies et de la Proclamation de l’Amérique latine et des Caraïbes comme Zone de paix, signée par les chefs d’État ou de gouvernement de notre région en janvier 2014. Son extraterritorialité renforce son essence, qui est une violation du droit international. Qui peut contester ces affirmations ? Il suffit de lire les textes légaux. Nous nous sommes félicités que le département étasunien du Trésor ait autorisé mon pays, en mars dernier, à utiliser le dollar dans ses transactions internationales. Néanmoins, à ce jour, Cuba n’a pu faire ni dépôts ni paiements en liquides dans cette monnaie, parce que les amendes infligées dans le cadre du blocus ont des effets intimidants sur les banques et que les fermetures d’opérations, les suppressions de comptes en banque cubains à l’étranger, les dénis d’octroi de crédits et les refus de virements vers ou depuis Cuba se sont aggravés dans des pays tiers. Quand on tente d’accéder depuis Cuba au site web de Norton, une division de la société Symantec, qui prête des services de prévention et d’élimination de logiciels malicieux, on voit apparaître l’annonce suivante : « Conformément aux lois des USA, nous n’avons pas le droit de répondre à votre demande. » Bien d’autres sites répondent que « le client n’est pas autorisé à obtenir l’adresse d’un site internet depuis ce serveur » ou, tout simple- Suite de la page (12) faire bien plus) ; c’est à vous maintenant de décider de la levée totale du blocus, formé d’un incroyable lacis de lois, résolutions, décrets et autres mesures dans lequel même les meilleurs avocats des États-Unis se retrouvent plus perdus que Thésée dans le labyrinthe. Et apparemment, pas d’Ariane dans l’administration… Bref, une jolie victoire de la Révolution cubaine. Des 193 pays membres de l’ONU, tout le monde était en rendez-vous, aucun pays ne voulait perdre ça. Quand on a su avant le vote que les USA s’abstiendraient, bien entendu il ne restait plus qu’un seul « mystère » : qu’allait faire Israël ? Eh bien, il a fait ce que tout le monde supposait : il a suivi son plus fidèle allié dans le monde et voté comme lui. Dans les temps, on accusait Cuba d’être un satellite du Kremlin… ! Au moins, les choses sont claires. Pour modifier un tel « records » : 191 pour contre 0 et deux abstentions, il faudra attendre l’an prochain : soit l’entrée d’un nouveau membre soit un vote « oui » des USA (et donc d’Israël), soit encore qu’un Congrès à majorité démocrate issue des prochaines élections du 6 novembre décide de lever le blocus une bonne fois pour toutes. Le temps le dira. En tout cas, réjouissons-nous qu’il existe encore dans notre monde à la botte une Révolution capable de battre l’Empire à son propre jeu : le smart power ! 16 Votes aux Assemblées Générales des Nations-Unies sur la nécessité de cesser le blocus des Etats-Unis contre Cuba KATOU RESTAURANT Monsieur le Président, Le 16 avril 2016, le président Raúl Castro Ruz a affirmé : « Nous sommes décidés à mener un dialogue respectueux et à construire un nouveau type de relations avec les ÉtatsUnis, d’un genre qui n’a jamais existé entre nos deux pays, parce que nous sommes convaincus que cela ne peut être que mutuellement avantageux. » Le 17 septembre, voilà quelques jours, il a réaffirmé : « Nous ratifions notre volonté d’avoir des relations de coexistence civilisée avec les ÉtatsUnis, mais nous ne renoncerons pas pour autant à aucun de nos principes, ni ne ferons des concessions en matière de souveraineté et d’indépendance. » Au fil de l’histoire, le gouvernement étasunien s’est proposé d’abord d’annexer Cuba, puis, à défaut, de la dominer. Au triomphe de la Révolution, il s’est attaché à « provoquer la désillusion et le désenchantement de la population par l’insatisfaction économique et les pénuries…, en refusant à Cuba de l’argent et des livraisons afin de faire chuter les salaires nominaux et réels et de provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement ». La Directive de politique présidentielle, publiée le 14 octobre, tout en affirmant que le gouvernement étasunien « reconnaît la souveraineté et l’autodétermination de Cuba » et que « c’est au peuple cubain qu’il incombe de prendre ses propres décisions sur son avenir », n’occulte pourtant pas, sous son langage fallacieux, que l’intention du gouvernement étasunien est de perturber l’ordre constitutionnel cubain et de fomenter des changements dans le système économique, politique, social et culturel de Cuba, ainsi que de poursuivre des programmes marqués au sceau de l’ingérence et répondant aux intérêts des États-Unis et dans lesquels il cherche à impliquer différents secteurs de la société cubaine. Le président Obama affirme dans cette Directive ne pas chercher « un changement de régime à Cuba », mais il avoue toutefois : « Nous… aiderons la société civile qui émerge largement à Cuba, et encouragerons des partenaires et des acteurs non gouvernementaux à se joindre à nous pour prôner des réformes. Tout en nous engageant à continuer d’aider les activistes démocratiques, comme nous le faisons dans le monde entier, nous interviendrons aussi auprès des leaders communautaires, de blogueurs, d’activistes et d’autres leaders en questions sociales qui pourraient contribuer à un dialogue interne à Cuba sur la participation citoyenne. » Il affirme aussi qu’il maintiendra « nos programmes en faveur de la démocratie et de radiodiffusion et de télévision, tout en protégeant nos intérêts et nos actifs, telle la station navale dans la baie de Guantánamo ». Il souligne : « Le gouvernement des États-Unis n’a pas l’intention de modifier le traité de bail en cours et d’autres accords en rapport avec la station navale de la baie de Guantánamo ». Son administration a affirmé lors de la présentation de la Directive: « Nous ne pouvons pas croiser les doigts sans nous impliquer en attendant que Cuba change » La Directive, pour sa part, que Cuba « reste en défaut de paiement envers le gouvernement des États-Unis au sujet des dettes bilatérales contractées avant la révolution cubaine. Les États-Unis prétendraient-ils par hasard que la Révolution cubaine paie les dettes de la dictature sanguinaire de Fulgencio Batista ? L’administration Obama devrait comprendre que nous sommes désormais libres, justement parce que nous nous sommes libérés de l’impérialisme étasunien et de sa dictature en 1959. Quand, le 19 mai 2002, George W. Bush a émis l’ « Initiative pour une Cuba nouvelle » qui prétendait conditionner un assouplissement des prohibitions en vigueur au sujet des voyages et du commerce à des changements politiques et économiques internes, huit millions de Cubains lui ont répondu le 26 juin en signant la Loi de réforme constitutionnelle qui proclame l’irréversibilité du socialisme à Cuba. Il serait bon de reconnaître une fois pour toutes que les changements à Cuba relèvent de la souveraineté exclusive des Cubains et que Cuba est un pays vraiment indépendant. Et elle l’est parce qu’elle a conquis toute seule son indépendance, qu’elle a su et qu’elle saura la défendre au prix des plus grands sacrifices et malgré les plus grands risques. Il serait temps de comprendre que notre peuple a conquis le pouvoir, qu’il s’est « autonomisé » par lui-même et qu’il exerce jour après jour le pouvoir souverain, le pouvoir populaire. C’est bien pour cela que nous sommes ici, ce matin ! Nous sommes fiers de notre histoire et de notre culture qui sont notre trésor le plus précieux. Nous n’oublierons jamais notre passé, car c’est là la manière de ne plus jamais y retourner. Nous avons déjà décidé notre chemin vers l’avenir. Nous savons qu’il est long et difficile, mais nous ne nous en écarterons pas par naïveté, pour écouter le chant des sirènes ou par erreur. Aucune force au monde ne pourra nous y contraindre. Nous avons converti en réalité de nombreux rêves, les nôtres et ceux d’autres peuples. Nous sommes hantés de rêves encore à concrétiser, mais ce sont nos rêves à nous. Nous n’avons pas besoin de chimères étrangères à notre culture et à notre histoire. C’est par les jeunes et pour eux que la Révolution cubaine s’est faite et continue de se faire jour après jour. Les jeunes Cubains, tout en ressemblant à leur époque, sont aussi patriotes et anti-impérialistes que leurs parents et leurs grands-parents. Nous défendrons nos valeurs et nos symboles à nous que nous irons enrichissant, mais ils seront toujours cubains. Nous ne les troquerons pas pour d’autres qui ne le sont pas. Nous nous battrons pour édifier une nation souveraine, indépendante, socialiste, démocratique, prospère et durable. Nous ne retournerons pas au capitalisme. Comme l’a dit le leader historique de la Révolution, Fidel Castro Ruz, le 19 avril dernier : « Nous perfectionnerons ce qu’il faut perfectionner, fort de notre loyauté éclatante et de notre unité, à l’image de Martí, de Maceo et de Gómez, en une marche irrésistible. » AMBIANCE EXPRESS DANA CARIBBEAN CUISINE Immaculeé Bakery & Restaurant ment, « accès dénié ». D’autres motifs, en sus du blocus, déterminent nos difficultés économiques : ordre économique international injuste, crise mondiale, déformations historiques et faiblesses structurelles inhérentes au sous-développement, forte dépendance envers les importations d’énergie et d’aliments, effets des changements climatiques et des catastrophes naturelles, et, enfin, nous ne le cachons absolument pas, nos propres erreurs. Peuple et gouvernement se battent d’arrache-pied pour surmonter cette réalité. 5012 Ave M (Entre E. 51 et Utica) 10h am – 10h pm Une innovation dans la cuisine haïtienne à Brooklyn Tous les plats haïtiens réalisés par une équipe de cordons bleus recrutés sous la supervision de Katou Griots – Poissons – Poissons Gros Sel – Dinde – Poulet – Cabri – Boeuf – Légumes Bouillon le samedi – Soupe le dimanche – Bouillie de banane le soir Appelez le 718-618-0920 Livraison à domicile Si vous avez du goût, vous ne lâcherez pas Katou Restaurant Haiti Liberté/Haitian Times Brooklyn, NY 2 Locations en Brooklyn Spécialités The Finest in Haitian Food (just off Farragut Road) Traduction J-F Bonaldi, la Havane 2026 Nostrand Avenue Brooklyn, NY 11210 • Restaurant • Fritaille • Patés 2025 Nostrand Avenue Monsieur le Président ; Chers représentants permanents ; Chers délégués, La levée du blocus constitue le facteur clef qui conditionne la normalisation progressive de nos relations avec les États-Unis et qui donnera du sens, de la profondeur et de la solidité à ce qui a été fait à ce jour. Le blocus est injuste, inhumain, immoral et illégal, et il doit être levé unilatéralement et inconditionnellement. Le changement de vote que l’ambassadrice Samantha Power vient d’annoncer est un signal prometteur. Nous espérons qu’il se reflétera dans la réalité. Nous savons profondément gré aux gouvernements, aux peuples, aux parlements, aux forces politiques et aux mouvements sociaux, aux représentants de la société civile, aux organisations internationales et régionales qui ont contribué année après année, par leur voix ou par leur vote, à justifier la justesse et l’urgence de notre réclamation : la levée du blocus. Nous remercions aussi le peuple étasunien pour son appui croissant à ce noble propos. Je vous remercie! Breakfast • Lunch • Dinner Pâtés • Gateaux Catering • Delivery • Parties General Manager: Marie S Chef: Véronique Pillard Manager: Danaelle Bonheur 718.434.4287 718.484.2335 • Pâtés • Pain • AK-100 • Gâteaux • Jus citron • Bonbon amidon • Bouchées • Cornets • Pain patate (sur commande) • Bouillon (chaque samedi) • Soupe (chaque dimanche) 1227 Nostrand Avenue (entre Hawthorne & Winthrop) Tél: 718.778.7188 1411 Nostrand Avenue (entre Linden & Martense) Tél: 718.941.2644 Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016 A Travers le monde Le gouvernement étasunien approuve le démarrage d’études cliniques du vaccin contre le cancer mis au point par Cuba L ’Institut cancérologique Roswell Park, de New York, a reçu l’autorisation de l’Administration des aliments et médicaments (FDA) de réaliser des essais cliniques à partir d’un vaccin innovateur contre le cancer du poumon mis au point à Cuba, a annoncé ce mercredi le gouverneur Andrew Cuomo. Cet essai est le premier du genre depuis la reprise des relations diplomatiques entre les USA et Cuba. Les mesures annoncées le 17 octobre incluaient des recherches conjointes pour la production, la vente et l’enregistrement aux USA de produits biopharmaceutiques cubains dans le cadre d’une autorisation générale. Mais elles ne permettent toujours pas, néanmoins, la création de sociétés mixtes pour ces productions ni leur importation aux USA, sauf autorisations spécifiques, comme celle que vient de recevoir le Roswell Park. Dr Candace Johnson, présidente de l’Institut cancérologique Roswell Park, de New York Le CIMAvax-EGF est un vaccin mis au point par le Centre d’immunologie moléculaire de La Havane. Selon AP, l’essai portera sur entre 60 et 90 patients, et son démarrage est prévu le mois prochain. Le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a aussi annoncé cet accord sur Tweeter : On #LungHealthDay, proud to announce a @RoswellPark partnership that will work on #CIMAVax, an immunotherapy for lung cancer pic.twitter.com/ROuDF30HeP — Andrew Cuomo (@NYGovCuomo) 26 octobre 2016 Candace Johnson, présidente du Roswell Park, a affirmé à la presse que l’essai est le résultat de la coopération entre les autorités new-yorkaises et cubaines qui a commencé en 2015 lorsque Cuomo a visité Cuba à la tête d’une délégation commerciale. « C’est la première fois à l’ère moderne qu’une institution cubaine et une institution étasunienne peuvent travailler ensemble », a-t-elle dit. Cuomo a affirmé que l’essai représente un autre pas dans la lutte contre le cancer et valide les efforts pour attirer des recherches de première qualité à New York. « Cuba aurait pu aller n’importe où aux États-Unis », a-t-il dit. « Elle aurait pu aller au John Hopkins, au Memorial Sloan Kettering… Mais quel endroit a-t-elle choisi ? Le meilleur des États-Unis, le Roswell Park”. Les essais cliniques sont censés démarrer dans un mois. Please visit our website for updates : https://t.co/ vK81I89Qv0 #lungcancer pic.twitter. com/328obpY19G — Roswell Park (@RoswellPark) 26 octobre 2016. Traduction J-F Bonaldi Cuba Debate 26 Octobre 2016 Venezuela : Communiqué des Forces Armées Nationales Bolivariennes ! L e 23 octobre dernier, l’Assemblée Nationale et sa direction ont approuvé un accord qui s’immisce dans l’institution militaire. A ce sujet, les Forces Armées Nationales Bolivariennes, fidèles à leurs véritables traditions démocratiques et dans le strict respect de la Constitution de la République Bolivarienne du Venezuela, expriment au glorieux peuple vénézuélien et aux nations leurs réserves concernant le contenu et le style de certaines des choses énoncées dans cet accord qui, malheureusement, ne contribuent en rien à la concorde, à l’harmonie et à la compréhension nécessaires pour surmonter les difficultés et avancer dans la résolution de nos problèmes. Il faut impérativement signaler que l’article 328 de la Grande Charte stipule que notre institution est essentiellement professionnelle et sans militantisme politique, au service exclusif de la nation. Pour cette raison, c’est un contresens de chercher à l’impliquer dans une situation éminemment séditieuse qui n’est pas de ses compétences pour obéir à des objectifs de groupes partisans. Plus pernicieuse encore est la prétention d’exiger la désobéissance ou l’inaction face à des décisions émanant de pouvoirs publics légalement constitués dans un régime démocratique dont cette institution est précisément le gardien et le défenseur le plus zélé. Une telle prétention peut être interprétée comme une incitation à l’insubordination ou au soulèvement. On ne peut exiger des Forces Armées Nationales Bolivariennes ce qu’elles ont toujours fait : respecter et défendre la Constitution. Ainsi, il serait contraire à la nature originelle de cette organisation militaire d’agir contre la société à laquelle elle appartient quand nous sommes obligés de nous ériger à tout prix en garants de ses droits, de son progrès et de sa liberté. Il est surprenant que les députés qui ont approuvé cet accord se rendent dans des instances internationales pour demander leur intervention dans des affaires intérieures qui ne concernent que les Vénézuéliens sous le prétexte fallacieux d’une altération de l’ordre constitutionnel grâce à un soi-disant coup d’État qui n’a été mené à bien d’aucune façon. En effet, aucun acte de force qui oblige à invoquer l’article 333 de la Constitution ne s’est produit. Cette conduite systématique n’est rien de plus qu’un mécanisme sournois et pervers pour encourager l’ingérence ou même l’incursion d’une puissance étrangère sur le territoire de la Patrie par laquelle ils aspirent lâchement à concré- tiser leurs obscures ambitions de pouvoir en ignorant les conséquences néfastes que peut avoir pour leurs congénères une telle action. Leur véritable but n’est autre que de porter gravement atteinte aux institutions du pays grâce au chaos et à l’anarchie pour finalement renverser le Gouvernement légitimement établi de monsieur Nicolas Maduro Moros qui, pour nous, n’est pas une position politique, mais le Président constitutionnel et le Commandant en Chef des Forces Armées Nationales Bolivariennes qui exercent la suprême autorité hiérarchique et envers qui nous réitérons notre engagement inconditionnel, loyal et inébranlable de respecter et de faire respecter fidèlement la loi suprême de la République qui conceptualise un beau pacte de convivialité pour tous ceux qui vivent sur cette terre bénie. Il convient de souligner le respect que nous avons pour tous ceux qui ont élu les députés actuels de l’Assemblée Nationale parce que c’est le même que nous avons pour ceux qui ont élu l’actuel chef de l’Etat. Tout ce qui a été dit avant incarne, sans aucun doute, une grave atteinte à la souveraineté et à l’indépendance nationale car on viole de façon flagrante le L’Etat-major des Forces Armées Nationales Bolivariennes principe de l’autodétermination des peuples tout en se mettant au service de la cupidité de l’empire du système capitaliste mondial. En conséquence, nous ne cesserons jamais de répéter que ceux qui, sous n’importe quel prétexte, prétendent intervenir sur le sol sacré de la Patrie se heurteront à la résistance de fer des fils et des filles de Bolivar et de Chavez dans leur volonté irréductible de défendre leur CATERING & TAKE-OUT vie dans chaque coin du pays et chaque conquête sociale obtenue. Ainsi, nous exigeons le respect de la Constitution et des lois de la République. Enfin, nous voulons souligner l’appel au bon sens, à la prudence et au dialogue, constamment lancé par le Président de la République dans son noble désir d’obtenir la paix comme principale victoire. Nous exhortons aussi toutes les formes d’organisation sociale, les hom- Venus RESTAURANT Specializing in Caribbean & American Cuisine Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016 Le Bon Pain BAKERY PATTIES • BREAD • PASTRIES • SOUPS • SWEETS • CAKES • CATERING • AK100 • COLA We do Catering Available for all Occasions Fritaille etc.. 2816 Church Avenue (b/t Nostrand & Rogers Aves.) 718.856.2100 Bolivar Infos 26 Octobre 2016 Traduction Françoise Lopez Proudly serving authentic Haitian baked goods in Queens, NY since 1988 Now 2 Locations in Brooklyn 1738 Flatbush Avenue (b/t Aves I & J) 718.258.0509 mes et les femmes qui aiment ce pays, à ce que nous travaillions tous, en parfaite union et en parfaite harmonie dans le respect, la tolérance et le patriotisme réel et loyal pour résoudre les problèmes et nous diriger vers le grand destin que nous souhaitons tous ardemment. Je veux terminer cette intervention en citant le discours d’Angostura de 1819, de notre Père Libérateur Simon Bolivar : « L’amour de la Patrie, l’amour des lois sont les nobles passions qui doivent remplir toute l’âme d’un Républicain... S’il n’y a pas un respect sacré pour la Patrie, pour les lois et pour les autorités, la société est un désordre, un abîme, c’est un combat singulier d’homme à homme, un corps à corps. » Proposons-nous comme frères, malgré toutes les différences, de mettre en commun nos similitudes et nos particularités de Vénézuéliens pour construire la pays que nous méritons. Chavez vit... La Patrie continue » « Indépendance et patrie Socialiste ... Nous vivrons et nous vaincrons » Vladimir Padrino Lopez Général en Chef 670 Rogers Avenue (Corner of Clarkson Ave) Brooklyn, NY 11226 “Venus, l’entroit idéal” 718-287-4949 211-65 Jamaica Avenue Queens Village, NY 11428 718-464-8160 lebonpainbakery.com “The most famous Haitian bakery in the U.S.” Haiti Liberté/Haitian Times 17 Suite de la page (8) à plein rendement. Plus de 60,000 pieds de planches récemment manufacturées ont été mis sur le marché pour la consommation locale...Les machines pour l›installation d›une nouvelle scierie ont été reçues et commenceront bientôt à fonctionner » (3). M. Gilbert a reconnu plus loin: «Bien qu’amputée de son projet principal, la SHADA a poursuivi ses activités au niveau des plantations de pite et a continué ‘ l’exploitation scientifique ‘de la Forêt des Pins dont elle tirera plus de 3 millions de planches de pins en clôturant l’année 1944, dont la majeure partie fut exportée, si l’on croit la rareté qui sévissait à l’époque sur le marché local. Par ailleurs, la SHADA continuera l’exploitation directe de la Forêt des Pins, jusqu’en 1950.» (4) François Duvalier, cet assoiffé insatiable du pouvoir, a ordonné la déforestation des zones qui, au contraire, auraient dû être déclarées d’utilité publique, et ce pour décourager la lutte armée contre lui. Au cours des années 60, des paquebots américains que la population appelait ‘’vapè’’ jetaient encore l’encre dans la rade de Port-dePaix pour embarquer vers les EtatsUnis des tonnes de bois de campêche. Thomas Sankara a raison de déclarer dans l’une de ses interventions publiques: «la lutte contre la désertification est un combat anti-impérialiste». C’est toujours dans la perspective de traiter le pays comme une vache à lait qu’aucun des gouvernements d’avant-hier, d’hier et d’aujourd’hui ne s’est efforcé de présenter un plan avec des modules d’exécution concrète de réparation des offenses faites à l’environnement, au Parc Macaïa, aux Forêts des Pins et à d’autres sites écologiques en danger de disparition. Quelle est la proposition des ministères concernés face aux arbres déracinés par Matthew? Parallèlement au souci d’éviter des décès en séries par inanition et déshydratation en apportant des aides de première nécessité à la population décapitalisée, pourquoi le gouvernement s’est-il tu sur toutes démarches structurelles, à moins de vouloir maintenir une partie importante du territoire sur perfusion, pour des raisons compréhensibles, mais inavouées? Que d’anciens ministres qui après avoir dirigé des branches de l’administration publique, dénoncent les incohérences de l’État à l’instar de n’importe quel individu! Qu’ont-ils fait pendant leur règne pour corriger ce que ce système peut accepter d’être corrigé? Ils n’ont pas cessé de dresser leur propre bilan de la catastrophe, de critiquer l’État et les gouvernements à leur service et aussi de faire des propositions de rechange. L’État haïtien et les différents gouvernements antipopulaires. Le premier gouvernement duquel exhalait un premier souffle d’indépendance et de liberté en faveur des esclaves fut celui de Toussaint Louverture dans sa constitution de 1801. Nous n’allons pas nous arrêter sur l’épiderme des personnages qui ont conçu cet acte. Nous ne voulons pas emprunter le même chemin que certains historiens qui ont davantage insisté sur la couleur de la peau des signataires que sur leur appartenance de classe. L’important, c’est le projet qui sous-tendait l’œuvre, c’est-à-dire, les mesures aux haleines antipopulaires qui étouffaient les nouveaux libérés de l’esclavagisme et qui les soumettaient aux contraintes des grands propriétaires fonciers. Jean Price Mars nous a ainsi instruits: «La réponse à cette question est l’éternelle honte et l’éternelle iniquité dont nous avons héritées de nos pères et dont nous portons encore le stigmate indélébile avec une indifférence qui tient tout à la fois de l’inconscience et de la lâcheté. Eh, quoi! immédiatement après la victoire de nos armes, nous avons proclamé avec emphase que l’esclavage est à jamais aboli sur la terre d’Haïti et c’est pourtant Toussaint Louverture, notre immortel homme d’État qui, ayant le commandement tacite ou effectif, de la colonie pendant et après la lutte sanglante, a inauguré une politique de conciliation avec ses anciens maîtres dont la fin certaine était une reconstitution déguisée du système que l’on venait d’abolir, grâce au dévouement inlassable de la foule docile.» (5) Déjà, une première occasion d’une distribution égalitaire de terre aux cultivateurs a été perdue, car Toussaint Louverture disposait d’une grande mainmise sur les appareils de l’État colonial. Avec le soutien des cultivateurs en arme, il aurait pu détruire à jamais le modèle colonial inhumain dans toutes ses séquelles. L’intérêt de la classe possédante a prévalu sur celui des nouveaux libres. Fred Doura a émis la réflexion suivante: «Par ailleurs, Toussaint Louverture lui-même possédait cinq grandes caféteries et cinq ‘hattes’ et aussi plusieurs maisons dans la région de l’Artibonite. Toussaint a rendu le général Dessalines, selon Pamphile De Lacroix (cité par Paul Moral:22), fermier, autant dire propriétaire, de trente-deux sucreries qui lui rapportaient chacune en moyenne 100,000 francs de rente annuellement. C’est ainsi que s’est constituée, selon Paul Moral, ‘une nouvelle aristocratie terrienne de généraux-fermiers, bénéficiaires du caporalisme agraire et gérant les exploitations selon le modèle portionnaire’. Cette non réforme agraire ou plutôt cet accaparement systématique des terres par la satrapie des généraux et officiers supérieurs et les affranchis excluait ainsi la masse des nouveaux libres de la propriété qui devrait leur assurer l’indispensable base économique de leur liberté. Elle allait conditionner à travers le temps ce désastre socio-économique que connaît le pays plus de deux siècles plus tard.» (6) Les lois agraires de Dessalines en 1805, celles de Pétion et de Christophe quelques années après l’assassinat de l’empereur Dessalines, se sont inspirées de la même veine. Les multiples lois agraires décrétées par des gouver- Greater Brooklyn Gastroenterology Care La nomination de René Préval en 1996, celle de Michel Martelly en 2010-2011 nements haïtiens n’ont pas correspondu aux besoins des paysans. Nous entendons par paysan celui qui a comme activité principale l’agriculture en dépit du fait qu’il associe à l’agriculture des métiers artisanaux comme la fabrication de chapeaux en paille, de nattes, et d’autres activités connexes qui lui permettent de souder la morte saison avec celle de la récolte. Le paysan est aussi celui qui en période de morte saison chez lui, dans son micro- climat, est allé vendre ses forces de travail à d’autres planteurs dans d’autres régions pour au retour chez lui ensemencer sa parcelle. Il est devenu prolétaire agricole et se fait aussi pêcheur. Parfois, il traverse la frontière haïtiano-dominicaine avec le même statut de classe et le même objectif. Ces prétendues lois agraires sont des comprimés d’aspirine pour calmer de manière conjoncturelle les aspirations paysannes à la propriété de la terre. Le bluff du président Préval au cours de son premier mandat de 1996 est paradoxalement la dernière tentative de tromper la paysannerie parcellaire, une tentative qui s’était cantonnée dans une surface bien délimitée du département de la Vallée de l’Artibonite. L’État et le gouvernement haïtiens se sont caractérisés à travers l’histoire par leur indifférence au sort des masses populaires et de l’État-nation. L’État haïtien et les différents gouvernements n’ont durant deux siècles et plus, jamais pris de mesures drastiques pour protéger l’environnement et les multiples micros systèmes qui ont donné au pays sa spécificité. Les maires dans les villes ne se soucient que du prélèvement des taxes relatives à la construction des maisons et de l’impôt locatif en niant absolument toutes les obligations exigées par la législation haïtienne. C’est ce qui explique l’habitat hiérarchique qui s’est développé dans l’agglomération de Portau-Prince et qui s’étire dans les villes et les bourgs de province même ceux qui jouissaient naguère d’une grande réputation de propreté et d’agréable panorama. Le séisme de 2010 n’a rien changé au mode de fonctionnement de l’État haïtien et de la société en général Christine M. Mosse MD malgré les plus de 300,000 morts et tous les dégâts connexes. D’aucuns ont pensé que cette catastrophe allait changer la mentalité de nos concitoyennes et concitoyens et ériger un autre modèle de pouvoir et de dirigeants politiques. Contrairement à cette attente, tout changement de mentalité ou toute prise de conscience de l’être social qui a ses exigences propres, ne saurait provenir d’un geste mythique et individuel. Fred Doura dans une vision matérialiste dialectique a écrit que:» L’histoire de toute société humaine a montré de façon déterminante que lorsque l’être social se modifie, la conscience se modifie également. Quand le fondement matériel de la société ou l’être des hommes se modifie ou s’améliore, les idées nouvelles apparaissent, leur font concurrence jusqu’à les ruiner et finissent par disparaître.» (7) Naomi Klein dans un autre registre a abondé dans le même sens:» Le problème va bien audelà du manque de ressources institutionnelles: Il réside en chacun de nous. Le capitalisme contemporain n’a pas seulement favorisé des comportements qui aggravent la crise du climat: il a aussi transformé l’individu en le faisant accélérer, en le déracinant et en le dématérialisant, à l’image du secteur financier, si bien que chacun se retrouve maintenant partout et nulle part à la fois. On reconnaît là les préoccupations de notre temps (quel est l’effet de Twitter sur ma concentration? Qu’advient-il des relations humaines avec tous ces écrans?) lesquelles influent d’ailleurs sur notre façon de réagir à la crise du climat.» (8) Il faut tout le temps se référer à notre système politique pour bien saisir la réalité dans ses différents paramètres. Disons toujours avec Fred Doura que : « La conscience de l’Haïtien s’est formée sous l’effet de ses conditions de vie, dans le cadre de ses rapports avec son environnement. Or, c’est de la conscience sociale qu’il tire son savoir, sa culture, ses convictions etc.; qu’il intériorise les traditions, les normes de morale dominant dans la société ou dans un milieu social plus étroit; qu’il acquière aussi ses idées, ses habitudes, ses goûts, qui marquent profondément son comportement... L’individu est le produit des conditions sociales de son époque. « (9) Le milieu rural est heureusement affranchi de ce genre de prédation des mairies et de tout l’appareil des collectivités territoriales, même s›il paie les conséquences de l›incompétence et de la mauvaise foi des autorités à moyen et à longs termes. De toute façon, la sangsue est omniprésente et ne lui laisse que les os et la peau. L’Etat dévastateur et corrompu l’attend en ville et lui tend tous les pièges pour soutirer les maigres fruits de ses labeurs. On peut compter parmi l’un des premiers bourreaux du paysan haïtien, l’officier d’État civil. Il soutire aux parents du nouveau-né une somme indue pour lui délivrer le premier acte qui reconnaît son existence et plus tard sa citoyenneté: l’acte de naissance. Depuis quelque temps, des officiers ont remis des milliers de faux actes de naissance enregistrés au même numéro. On peut comprendre pourquoi il s’avère difficile d’identifier les personnes décédées ou disparues dans ces circonstances particulières parce que la plupart d’entre elles sont des personnes anonymes. Elles n’existent pas pour leur propre État. Elles appartenaient toutes ou presque toutes à la paysannerie parcellaire ou sans terre ou des milieux appauvris des bourgs et des villes. Il a paru plus facile aux autorités locales et nationales de chiffrer le nombre de têtes de bétail et de volailles emportées par la furie du cyclone que de comptabiliser les personnes mortes ou disparues. Les autorités locales sont capables d’identifier les hôtels endommagés, mais incapables de situer l’emplacement des maisonnettes écrabouillées par l’ouragan. Frantz Duval, un éditorialiste du quotidien Le Nouvelliste nous a gratifié d’un juteux pamphlet quand il a écrit: « Nos experts du ministère de l’Agriculture, sur six départements (Sud, Grand ‘Anse, Nippes, Sud- Est, Ouest et NordOuest ont pu, à moins d’une semaine après le désastre comptabiliser à la virgule près les morts chez les caprins... Cette performance de haute précision requiert que le prix Nobel et la médaille Fields, au minimum, leurs soient décernés... La catastrophe est réelle. Les entrepreneurs et surtout les habitants de plusieurs départements ont perdu leur épargne sur pattes. Le Ministère de l’Agriculture, des ressources naturelles et du développement rural, les bailleurs qui l’accompagnent, les agronomes et les vétérinaires de ce pays ne peuvent pas nous servir cette salade en guise de bilan des dommages causés par Matthew.» (10) Cette indifférence est liée au caractère de classe du pouvoir. C’est cette indifférence qui a conduit ces autorités à inviter les masses sinistrées aux prétendus abris provisoires sans aucun respect pour leur dignité. Est-il concevable que le pays ne soit pas doté d’endroits sûrs pour protéger ses habitants des ouragans ou d’autres phénomènes prévisibles de ce type? L’État haïtien s’est caractérisé par son mépris des masses populaires. En effet, celui-ci ne contrôle son système d’éducation publique qu’à peine à 10%, tout le reste appartenant DR. ULKY SAINT-VIL D.D.S., P.C. DENTIST OFFICE Michel Jose Charles MD, FACG, AGAF Board Certified Gastroenterology Office Locations 3621 Glenwood Rd, Brooklyn NY 11210 9408 Flatlands Ave, Brooklyn NY 11236 1381-B Linden Blvd, Brooklyn NY 11212 Dr. Kesler Dalmacy 1671 New York Ave. Brooklyn, New York 11226 By Appointment Only 2336 Second Avenue (at 120th Stree) New York, NY 10035 Office hours by appointment Tel: 718-434-0202 / 718-869-1501 E-mail: [email protected] Office hours by appointment 718.434.9313 “Giving care, one patient at a time.” 18 Internal Medicine Board Certified Haiti Liberté/Haitian Times 212.987.5200 1012 Ocean Avenue, Suite 1B (corner Newkirk Avenue) Brooklyn, NY 11226 Tel: 718-434-5345 Le docteur de la Communauté Haïtienne à New York Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016 Suite de la page (20) planétaires qui vont du rock, funk, pop, afro-beat et; de l’amplification électronique des paramètres natifs; leur rendant vivaces et actuels. Tels furent les traits les ayant catapultés au sommet, alors armés d’idéaux de changement et de révolution. D’où la sortie de l’œuvre:’’ Vodou Adjae’’, inséré d’un certain hymne populaire‘’Kè m pa sote’’, ayant précédemment conquis la camarilla du général “’bayakou’’’, Prosper Avril. A ce Carrefour, c’est la révérence pour Lòlò, Manzè, Eddy, Daddy, Henry etc… ayant coïncidé avec le mouvement Lavalas dont ils ont joui des retombées. Tout en devenant les cibles des militaires qui ont pillé et ruiné le pays durant le coup d’état de Cédras et de ‘’Sweet Micky’’. Bien qu’entretemps, il y avait aussi odeur de fumée dans l’enceinte du groupe, lorsque Eddy François, (de promesse en décadence), à la tête d’une fraction, abandonna le «Boukman» pour aller fonder le «Boukan Ginen». Mais, le BE continua à naviguer et à résister, en gratifiant les disques:’’Kalfou danjere’’ puis, “’Libète :Pran pou pran’l’’ qui prouvent que le groupe avait vécu le passage de Eddy Francois sans broncher. Leur collecte innovatrice s’est poursuivie et les coiffa d’une reconnaissance mondiale. Ainsi, Les Amériques, l’Afrique, L’Europe, L’Asie; se sont abreuvés de rasin sous la dominance de «Boukman». Et, parlant de fumée, le groupe éclata par la suite avec le désistement de Daddy le pilier aux fonctions multiples: basse, guitare, vocale, arrangeur, compositeur qui s’est lavé les mains, flanqué de Marjorie, Maggy et d’autres qui n’en pouvaient plus d’une imposture de plus de Banabé qui fut mis à l’index. Ce qui plongea leur production musicale dans l’abîme; entrainant aussi au fond, le momentum qui installa le rasin au sommet En effet, après les triomphes vinrent le temps des remises en question, des déchirements et des dissensions. En plus des sambas se métamorphosant en super stars gâtés; rompus au mercenariat, reniant leurs convictions intimes; se transformant même en mouchards des ambassades étrangères pour boycotter la Célébration du Bicentenaire de notre Indépendance. De plus, ils eurent trop de chats à fouetter; sillonnant le monde dans l’ensorcellement de la jungle fever, lorsqu’ils n’ont pas à la recherche d’une sinécure dans un quelconque ministère. Voilà comment s’est réduite la vogue rasin, bien que l’essence demeure; attendant á cette date la venue d’autres élaborateurs pour les remettre vers la voie authentique. au privé. Le système de santé publique existe avec des hôpitaux et des centres de santé répugnants. Celles et ceux qui fréquentent ces lieux le font par obligation et non de gaieté de cœur. Ce n’est point un hasard si les gens sont allés s’engouffrer dans des écoles ou des églises qui non seulement n’ont pas été construites à cet effet, mais qui ont été bâties hors des normes. Le peu d’aide, après tous les détournements en amont, arrivé dans les milieux où les besoins sont les plus urgents, n’est apte à rien changer. La corruption tapit partout. Des représentants de l’exécutif, du législatif, des collectivités territoriales, des candidats aux divers postes électifs ont fait passer leurs intérêts personnels avant ceux des milliers de sinistré(e) s qui sont confronté (e)s aux besoins les plus urgents. La faim, la soif sans oublier la recrudescence du choléra importé par les troupes de la MINUSTAH ont commencé à se faire sentir. Ce n’est pas non plus un hasard si les gens du fait de l’absence de l’État dans leur espace social, ont échafaudé leur maison dans la même place et de la même façon avant l’arrivée du séisme de janvier 2010 et de Matthew de ce mois d’octobre. Nous tenons à signaler qu’il ne faut nullement amalgamer, suivant une fausse propagande cette absence de l’État avec ce que l’on se plaît à appeler État faible. Un État faible peut-il après plus de 200 ans n’avoir jamais failli à sa tâche politique en suivant avec force et détermination sa course antipopulaire au profit de l’oligarchie et des impérialistes? N’at-il pas la coutume d’exhiber sa force et son vrai caractère de classe en réprimant les masses populaires quand elles revendiquent soit pacifiquement ou violemment leurs droits à une vie meilleure? Nicos Poulantzas a expliqué: «L’État capitaliste, à direction hégémonique de classe, représente non pas directement les intérêts économiques des classes dominantes, mais leurs intérêts politiques : il est le centre du pouvoir politique des classes dominantes en étant le facteur d’organisation de leur lutte politique.» (11) La différence entre le nombre nul de victime à Cuba et plus de 20 morts aux États-Unis d’Amérique montre avec évidence que l’argent n’est pas l’élément déterminant dans ces circonstances. La clairvoyance politique où l’être humain vaut plus que toute chose matérielle vient de le prouver une autre fois sur l’Île révolutionnaire voisine. En définitive, malgré l’aspect structurel avec son double caractère naturel et systémique qui demande des transformations profondes pour que les revendications populaires deviennent prioritaires pour l’État, le président Jocelerme Privert et son premier ministre Enex Jean-Charles n’ont pas pour autant les mains liées, car un gouvernement provisoire ne signifie pas une parenthèse dans la gestion des choses publiques. Cette appellation de gouvernement provisoire ne dissout pas la continuité de cet État bourgeois ni ne promeut un autre modèle d’État à sa place. Seule une révolution est capable de briser l’infrastructure d’un mode de production dominant et d’ériger avec la participation active des masses populaires sur les cadavres de l’ancien un nouvel État plus avancé. La révolution de 1804, malgré toutes ses faiblesses dont la plupart sont héritées de l’époque coloniale, est la seule que le pays ait, de nos jours, expérimentée. Cela, c’est pour dire que l’équipe Priver/ Jean-Charles détient tous les leviers de l’administration publique pour prendre certaines mesures afin de soulager la souffrance de ce peuple sinistré. Comment ce gouvernement, tout éphémère soit-il, peut-il s’impli- quer dans la reconstruction des maisons des victimes du système et dans leur recapitalisation en semences, en cheptel? Que faire pour leur fournir les soins psycho-sociaux nécessaires pour les libérer de leur traumatisme? Ils ont l’obligation de requinquer l’État et leur gouvernement. L’une de ces mesures est de bouder le néolibéralisme par un contrôle sérieux du marché et une reprise de façon souveraine des rênes de l’État. Surtout, ils doivent se rendre compte que c’est un moment idéal pour les puissances financières et économiques locales et internationales de s’emparer de toutes les ressources naturelles qu’elles convoitent. Nous disons avec Naomi Klein: «Les partisans de la stratégie du choc croient fermement que seule une fracture sociale- une inondation, une guerre, un attentat terroriste- peut produire le genre de vastes pages blanches dont ils rêvent. C’est pendant les moments de grande malléabilité- ceux où nous sommes psychologiquement sans amarres et physiquement déplacés - que ces artistes du réel retroussent leurs manches et entreprennent de refaire le monde.» (12) L’obsession vers les prochaines élections serait-elle le chemin pour atteindre cet objectif ? Notes 1..Naomi Klein: Tout peut changer. Capitalisme et changement climatique. Acte Sud. P188 2.. Jacques Stephen Alexis: Les arbres musiciens. P 324-325, Gallimard 3.. Myrtha Gilbert: SAHADA . P 70.Chronique d’une extravagante escroquerie 4..Myrtha Gilbert: ibid. P 170 5.. Price Mars: La vocation de l’élite. P.62 Les éditions Fardin 2002 6.. Fred Doura: ibid P.74-75 7.. Fred Doura: Mythes, paradoxes et réalités de la pigmentation au cours de l’histoire. P318. Les Éditions DAMI 8.. Naomi Klein: ibid.P.186-187 9… Fred Doura: Mythes, paradoxes et réalités de la pigmentation au cours de l’histoire. P94 et 95. Les Éditions DAMI 10...Frantz Duval» Le Nouvelliste No. 39818. Mercredi 12 octobre 2016 11… Nicos Poulantzas: Pouvoir politique et classes sociales.Tome II. Petite collection Maspéro.P9 12.. Naomi Klein: La stratégie du choc. P 33.LÉMÉAC/ACTES SUD. Classified Directory Tel: 718-421-0162 [email protected] ADOPTION Call (855) 376-9474 Unplanned Pregnancy? Need help? FREE assistance: caring staff, counseling and financial help. You choose the loving, pre-approved adoptive parents. Joy 1-866-922-3678. www. ForeverFamiliesThroughAdoption. org. Hablamos Espanõl. COLLECTABLES AUTO DONATIONS Donate your car to Wheels For Wishes, benefiting Make-A-Wish. We offer free towing and your donation is 100% tax deductible. 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Epitou kòm yon granmoun ki kalifye pou Medicare, ou ka vin yon GRAN ÈLF pou yon timoun epi patisipe nan Jou Acha Pou Fèt la pou Granmoun Chen ap òganize nan mwa Desanm nan. Tout sa ou bezwen se yon tikè koulè lò pou vin nan amizman an. CHOOSECHEN.COM (786) 279-0125 La décade des années 1970 fut pavée d’explorations hardies et, à travers lesquelles les adeptes se sont abreuvés à toutes les sources musicales; d’où les apprentissages des C. Parker, G.Benson, W.Montgomerry, E.Clapton, Santana, B.B King, D.Miles, R.Carter, C.Correa, The Rolling Stones, Pink Floyd, Hendrix, Tito Puente, Carlos Joabim, Djavan et de tant d’autres. C’est ainsi qu’à l’avant-garde de cette approche s’étaient singularisés: Denis Emile, Gérald Merceron etc… qui s’y’étaient constitués en guides éclairés. Dans la synthèse du folklore local incorporé aux multiples données exotiques; et ceux dont la quête pour un legs débarrassé de primitivisme fut la plus évidente. Un autre genre d’élaborateurs connus comme les sambas contemporains, lesquels se sont aussi attelés aux rythmes sacrés et aux rites traditionnels, en infusant des paramètres périphériques fusionnés au jazz, blues, rock, pop, blues, bossa nova, reggae, funk etc. dans l’engouement d’une culture globale. Ils ont pour nom: Abouja, Samba Zao,Tido Lavaud, Chico Boyer, Les frères Azouke et Ayizan Sanon, Kebyesou Giglio et tant d’autres. Et aussi des: Lóló, Eddy Francois, Daddy Beaubrun, les frères Seney etc. qui avaient aussi adhéré au mouvement de revitaliser les vieux héritages à l’avènement du courant rasin. Voici deux groupes de la même mouvance, mais aux orientations distinctes et, qui ont á eux deux dominé cette tendance, après avoir entamé un retour aux sources des rythmes autochtones. Érigé sous les décombres du groupe pionnier «Sa», le «Foula», dans une musique d’essence atavique et riche en expressions séculaires s’est mis á l’avant garde du mouvement rasin. Tout en mettant en relief des innovations primordiales. Notamment dans l’élévation des données indigènes ainsi que de la capacité sonore des instruments primitifs. Pour une musique bien cérébrale, toujours dans la perpétuation du patrimoine authentique. Un cocktail fleuri et vibrant concocté par les bâtisseurs: Denis Emile, Tido Lavaud, Chico Boyer, Les frères Ayizan et Azouke Sanon, Greta, Jean Raymond ‘’Kebyesou’’ qui ont mis cette tendance sous les feux de la rampe. Délivrant une musique éclectique aux accents familiers, imprégnée d’un arôme contagieux qui transcende au-delà des barrières. Animée par des percussions qui palpitent les vibrations ataviques du terroir. Entremêlées d’incessantes chorégies d’a cappella et de chants exaltés évoquant la transe. Des cordes aux volumes expressives au gré des guitares aux riffs qui aspergent et cultivent. Tandis que la basse fait des tours allégoriques et stabilise les ébats, vent acoustique. Avec des arguments à faire valoir; débouchant sur une musique en parfaite symbiose avec la ferveur populaire. Dans l’élaboration d’un style explorateur, pour un métissage du folklore natif au ‘’croosover’’ambiant. Cependant, le groupe prit un coup de frein au début des années 1990, lorsque ses membres durent se mettre à couvert lors du coup d’état de Cédras. Installé à New-York, Tido et Chico, rejoints par Nikol Levy ont essayé de se regrouper. Pendant qu’en Haïti, la version de Jean Raymond Giglio continua sa poursuite dans la diffusion d’un rasin aux émanations ancestrales à travers le cd :’’Ede yo’’, lequel mit en évidence des pièces retraçant les épopées des groupes ambulants célèbres tels: Hermann, Tolalito ,Tibout, La Grande Puissance, Otofonik, Pèp- Samuz, Mini -Minwi, Lobodya. Et également, d’approches soudées aux multiples festivités légendaires des raras infuses de rythmes natifs: maskawon, radoday, mayengwen, koudyay, ibo, yanvalou, petro, mayi, kontredans, nago et de tant d’autres colorés de textes rédempteurs. Imprégnés de palpitations ascendentales et de modules qui se fondent dans l’intégrisme de l’art hiératique. Cependant, par la suite, les deux «Foula» se sont mis en veilleuse. En plus de la mouvance rasin qui prenait de l’eau; pendant que ses initiateurs se sont engagés dans des sabbatiques interminables. Boukman Esperyans (Port-au-Prince, 1978) ‘’Vodou Adjae’’ Q uant au «Boukman Eksperyans», après avoir évolué sous le nom de «MounIfe», le groupe prit son art à un niveau supplémentaire; en s’employant á sortir les vieux héritages de leur archaïsme et de leur naïveté. C’est ainsi que : Lòlò Banabé , Daddy, Manzè, Eddy François, Evens, Garry, et Frantz Seney, Henry Bernard, Patrick SaintVal, et peu après; Maggy J. Louis, Melton Olicha, Marjorie, Bwa Gris, Ted Gabriel, Jean Coffy, Maquel J. Baptiste, Alix Raymond, Hubert Sévère etc… prirent d’assaut la scène musicale .Avec une musique élaborée et sciemment arrangée, dans la modernisation des aspects harmoniques au gré d’une polyrythmie envoutante et d’un lyrisme combattif; sous l’influence des rythmes héréditaires et rituels. Lesquels les ont propulsés ainsi que le mouvement rasin, en dehors des frontières locales. Évidemment, tout comme les autres ramifications, 20 Haiti Liberté/Haitian Times cette approche ne s’est pas vendue de bonne heure. Spécialement à ces oreilles trop longtemps soumises à la monoculture ambiante. Mais en bon devancier, le «Boukman», en prônant ces valeurs aussi profondes a grandement contribué à la dominance de ce courant Alternatif. Notamment dans le fusionnement des sonorités suite à la page(19) Vol 10 # 17 • Du 2 au 8 Novembre 2016