II. MATERIAUX DE PARACHEVEMENT
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II. MATERIAUX DE PARACHEVEMENT
II. MATERIAUX DE PARACHEVEMENT L'hôpital, par ses qualités architecturales, doit être - peu contaminable - facilement décontaminable Abordons les matériaux de parachèvement - plafonds - murs - sols. 1. Plafonds Le principe général à respecter consiste à utiliser des plafonds lisses et lavables dans toute zone hébergeant des malades. Une attention particulière doit être prêtée aux appareils d'éclairage qui eux aussi, dans ces locaux, ne peuvent pas présenter de réceptacles à poussières. Les plafonds dits "acoustiques ou en nids-d'abeilles " avec des perforations sont donc à éviter là où des malades sont hébergés, traités ou soignés. 2. Murs Les revêtements des murs sont en principe lisses, lavables, supportant les désinfectants phénoliques. Pour les murs, les carrelages ne sont pas conseillés, sauf dans les locaux humides : - salles de bain ; - douches ; - stérilisation centrale ; - cuisines par ex. En effet, les joints des carrelages sont poreux et trop souvent, les carrelages se descellent; des crevasses apparaissent entre les carreaux et constituent des réservoirs de germes. Les murs des salles d'opérations, d'accouchements ou de soins ne devraient plus être revêtus de carrelage, ni les sols d'ailleurs. Pour ces locaux, il existe des matériaux synthétiques qui n'ont pas ces inconvénients. 3. Sols On peut se limiter à utiliser 4 types de sols - Un sol dur, résistant longtemps, formé de dalles pour un hall d'entrée à grand trafic. - Un sol à usage général - du type linoléum (le plus résistant après le carrelage et le parquet) - pour la plupart des revêtements intérieurs, là où il n'y a pas régulièrement 1 de grandes quantités d'eau, supportant un nettoyage humide. L'épaisseur peut être de 2,5 mm dans les chambres de malades et 3,5 mm là où les circulations sont plus intenses. Le premier entretien comprendra nécessairement un "bouche-porage". - Un sol résistant bien à l'eau comme du vinyle en bandes soudées ou en dalles (salles de bain p.ex.) - Un sol en carrelage dans les cuisines, par ex.—très antidérapant— Il n'est pas conseillé d'utiliser des carrelages dans des locaux hautement aseptiques, tels que les salles d'opération, pour les mêmes raisons que celles mentionnées à propos des murs. Qu'en est-il du tapis plain ? Les avantages cités en faveur de l'emploi du tapis plain dans les hôpitaux comprennent : - la réduction du bruit ; - la facilité plus grande pour la marche (après une période d’adaptation) ; - la réduction des premiers frais de construction dans un nouvel hôpital par réduction des exigences de finition de la chape ; - la diminution des traumatismes lors de la chute des malades ou membres du personnel ; - l'amélioration de l'ambiance "non hospitalière". Les inconvénients cités contre l'emploi du tapis plain comportent : - la difficulté plus grande pour déplacer tout l'équipement sur roues ; - le danger potentiel lors d'un incendie (feu et fumée) ; - un entretien ménager plus difficile et plus important lors de souillures liquides (vomissements, aliments, antiseptiques...) que si celles-ci doivent être éliminées de surfaces dures ; - l'absence de directives claires concernant les besoins et les méthodes de nettoyage particulièrement dans les chambres d'isolement et les secteurs pédiatriques ; - le problème d'odeur (à cause d'épandage d'eau et/ou de souillures liquides) ; - l'aspect peu esthétique au fur et à mesure de l'usure et de taches résultant de souillures liquides ; - l'accumulation d'électricité statique provoquant des décharges électriques chez les personnes qui marchent sur les sols recouverts de tapis pendant les périodes de l'année à faible humidité (hiver) ( alternativement, installation de tapis plain coûteux à fibres métalliques qui aident à prévenir l'accumulation d'électricité statique) 2 - le bruit occasionné par les aspirateurs à poussière, s'il n'y a pas d'aspiration centrale ; - les craintes de transmission d'infections hospitalières en raison d'une contamination microbiologique plus élevée du sol en tapis, comparé à un revêtement dur. Retenons à ce sujet un article très important, qui reste d'actualité. 1 Des résultats mentionnés ci-dessous démontrent que les tapis dans les hôpitaux se contaminent par des micro-organismes qui infectent des malades. Toutefois, on ne connaît aucune étude contrôlée démontrant que du tapis plain puisse (ou ne puisse pas) être la cause d' infections hospitalières. L'entretien ménager comporte: -l'aspiration régulière (en utilisant un système central d'aspiration ou des appareils portatifs avec filtres et échappement de l'air placé de manière à ne pas remettre les poussières en suspension); - un shampooing dont la fréquence dépendra des souillures et de l'occupation ; - une élimination rapide et immédiate de toute souillure liquide. Il n'y a pas de raisons d'effectuer des prélèvements bactériologiques pour déterminer le niveau de contamination microbienne. La seule méthode reproductible est coûteuse et endommage le tapis (Anderson op cit) Comme indiqué plus haut, on sait que les tapis sont fortement contaminés par les micro-organismes (il n'y a pas de raison de le reconfirmer); et l'on peut 1 Anderson,-R-L; Mackel,-D-C; Stoler,-B-S; Mallison,-G-F Carpeting in hospitals: an epidemiological evaluation. J-Clin-Microbiol. 1982 Mar; 15(3): 408-15 Epidemiological and microbiological studies were conducted in a hospital room with carpet (CR) and in one with no carpet (NCR). Microbiological profiles were determined with specimens obtained from patients admitted to these rooms. Patient records were reviewed to note infection status and other case identities. Eleven-millimeter cylindrical core samples of carpet were obtained, and swab template techniques were used on the bare floor for subsequent enumeration and identification of contaminating microorganisms. In each sampling period, higher microbial counts per square inch (1 in(2) = ca 6.452 cm(2)) were measured for the carpet than for the bare floor. Recovery rates of Enterobacter spp., Klebsiella pneumoniae, and Escherichia coli were higher from carpet samples than from bare floor samples. Typable organisms (such as E. coli, Pseudomonas aeruginosa, K. pneumoniae, and Staphylococcus aureus) obtained from patients were also more frequently recovered from the carpet than from the bare flooring. Patients who stayed in the CR were shown to be colonized with the same types of organisms as those initially recovered from the carpet. However, no statistically significant differences were found in patients in the CR versus NCR in colonization with all typable and nontypable organisms first found on the floor. Disease in patients was found not to be associated with organisms found as contaminants of the carpet or the bare floor. Air above carpeting contained more consistent concentrations of organisms than air above the bare flooring. 3 condamner l'emploi de tapis dans les secteurs "critiques" et/ou dans les secteurs où les sols de se contaminer fortement. Les directives néerlandaises en matière de prévention des infections hospitalières indiquent que l'utilisation de tapis plain comme revêtement de sol dans les chambres de malades doit être rejetée. Il est donc prudent de réserver le tapis plain aux seules zones administratives. 4