L`appropriation des nouveaux outils

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L`appropriation des nouveaux outils
Parcours > Collection Permanente - Appropriation des nouveaux outils > Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain > Fiche scientifique rencontre
avec les œuvres – CP – CE1 – CE2 – CM1 – CM2 – Collège – Lycée – Université –
L’APPROPRIATION DES NOUVEAUX OUTILS
Les artistes du Nouveau Réalisme
• Présentation
A travers une sélection d’œuvres de la collection permanente, les élèves pourront découvrir le groupe du
Nouveau Réalisme apparu en 1960 et les différentes personnalités qui le représentent, telles que : Arman,
César, Yves Klein, Raymond Hains, Martial Raysse, Jacques Villeglé, Niki de Saint Phalle.
En s’engageant dans une nouvelle voie artistique, ces artistes vont rompre avec les codes classiques de l’art
en détournant les outils traditionnels de la peinture. Ainsi, de nouvelles techniques et démarches, des
nouveaux matériaux et gestes sont explorés.
• Objectifs
- Montrer le bouillonnement culturel des années 60
- Découvrir les démarches artistiques novatrices des Nouveaux Réalistes
- Explorer de nouvelles techniques artistiques
- Comprendre la rupture avec l’art traditionnel.
- Apprendre à lire une œuvre d’art.
- Familiarisation avec le vocabulaire spécifique de l’art.
• Etapes de la visite
A partir de ces informations, l’enseignant devra effectuer un choix d’artistes ou d’étapes selon le niveau de
classe (en fin de page « Durée de la visite ») et la disponibilité des œuvres présentes en salle. Les étapes
peuvent être modulées à la demande des enseignants.
> Etape 1 : L’Art de l’assemblage et les objets du quotidien
Arman, né Armand Fernandez à Nice en novembre 1928 et décédé en 2005 à New York. Il suit les cours de
l'Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Nice, puis ceux de l'Ecole du Louvre à Paris. A compter de 1958
Arman aborde l'introduction de l'objet dans le champ pictural, avec les Allures ou des objets divers.
Collectionneur dans l'âme, il initie en 1959 la période des Accumulations ; puis il réalise les Poubelles dans
lesquelles des détritus organiques ou des objets utilitaires divers sont entassés dans des boites en plexiglas.
S'engageant en 1961 dans un corps à corps avec l'objet, il réalise les Colères puis les Coupes, exerçant sa
rage sur des objets ménagers, puis sur des instruments de musique.
Exemple avec Le Village de grand-mère, 1962. Œuvre en trois dimensions, accumulation de moulins à
café découpés.
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Le village de grand-mère, 1962
Œuvre en trois dimensions, accumulation, moulins à café découpés dans une caisse.
140 x 72 x 12 cm
Photos Muriel Anssens/Ville de Nice
© Adagp, Paris
Daniel SPOERRI, né en 1930 en Roumanie, il s’installe en Suisse à l’âge de 12 ans avec sa famille.
En 1960 il réalise les Tableaux-pièges, où il immobilise des objets de la réalité quotidienne en les fixant sur
un support. Le tout, une fois redressé à la verticale conquiert le statut d'œuvre d'art, organisée sans
intention esthétique en nature morte du hasard.
Exemple avec Foire aux puces, 1975. Œuvre en trois dimensions, assemblage d’objets divers.
Niki DE SAINT PHALLE, née à Paris en octobre 1930, elle passe toute sa jeunesse à New York, et s’éteint
en mai 2002 à San Diego en Californie. Installée à Paris en 1950, elle réalise ses premiers assemblages et
peintures de 1952 à 1956, incluant divers éléments hétéroclites.
Exemple avec La mariée sous l’arbre, 1963-1964. Assemblage d’objets divers (fleurs en plastiques,
jouets) et matériaux (laine, tissu, papier, grillage).
La mariée sous l’arbre, 1963-1964
Objets divers, étoffe sur construction en fil de fer.
228 x 200 x 240 cm
Photos Muriel Anssens/Ville de Nice
© Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris
Jean TINGUELY, né en 1925 à Fribourg et décédé en 1991 à Berne, Suisse. Il se forme à l’Ecole des Beauxarts de Berne en section Arts appliqués. C'est peu après son arrivée à Paris en 1953, qu’il réalise, mêlant art
cinétique et art d'assemblage, ses premières sculptures méta-mécaniques. Dans la réalisation de ses
machines, Tinguely réunit le mouvement, l’image et le son. Tout au long des années 60, il va fabriquer des machines
toujours plus importantes et de plus en plus loufoques et déconcertantes.
Exemple avec Relief bleu (Hommage à Schmelda), 1978. Assemblage d’acier, bois, peinture, moteur et
matériaux divers, montés en machine effectuant mouvement et son.
Enrica BORGHI, est une plasticienne née en juin 1966 en Italie. De génération différente, beaucoup plus
tardive que les Nouveaux Réalistes, elle réagit à l’invasion de l’environnement par les produits non
dégradables, comme le plastique et ses dérivés, en les détournant de leur fonction. Ainsi, elle transforme le
matériau vil et banal en matière précieuse et en œuvres raffinées et symboliques.
Exemple avec Vestitu Blu, 2005. Grâce à un assemblage de fonds et de goulots de bouteilles d’eau
minérale bleues, elle déploie la somptuosité d’une robe de soirée.
> Etape 2 : L’appropriation d’images : les Affichistes
Jacques VILLEGLE, né en 1926 à Quimper. Il s'engage sur la voie des « ravisseurs » d'images de rue dès
1949. Chacune de ses œuvres portent le nom de la rue où a eu lieu le « rapt » d’affiches comme une
cartographie, témoin d’un moment fugace.
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Exemple avec Boulevard Saint Martin, 1959. Affiches publicitaires récoltées sur le boulevard Saint Martin
à Paris, puis collées et lacérées sur toile, recomposition du tableau.
Raymond HAINS, né à Saint-Brieuc en novembre 1926 et décédé à Paris en octobre 2005. Son geste s'est
exercé avec humour et poésie, plus particulièrement sur les affiches politiques des murs de Paris, qu'il a
regroupées sous le titre La France déchirée. L'affiche, élément de base de la réalité urbaine, offre à Hains
par le biais du décollage d'affiches lacérées, un éclatement des images, proche de l'informel. Il récupère
aussi la tôle afin d’organiser un travail fond/forme.
Exemple avec Sans titre, 1963. Affiches lacérées sur plaque de tôle galvanisée.
François DUFRÊNE, né en septembre 1930 à Paris, il y meurt en décembre 1982. Membre du mouvement
lettriste, il est séduit par l’expérience d'éclatement typographique de Villeglé et Hains. Il réalise ses
premières affiches à partir de 1957 ; l'originalité de sa démarche est d’exploiter l'envers et les dessous
d'affiches, montrer ce qu’il y a derrière la peinture.
Exemple avec Colonne Morris, 1974. Dessous d’affiches lacérées et collées sur toile.
> Etape 3 : Association Images et Objets
Martial Raysse, né à Golfe-Juan en février 1936. Dès 1955, il se lie d'amitié avec Arman et Ben à Nice, et
élabore ses premiers assemblages avec des objets de rebut. Dès 1962, première utilisation du néon puis
dans les années 60, multiplication des clichés visuels et trompe-l'œil, proches de la « carte postale »
touristique (esthétisme volontairement kitsch) tout en s'attachant à l'étude du visage féminin.
Exemple avec Nissa Bella, 1964. Report photographique, acrylique et néon.
> Etape 4 : Disparition des outils traditionnels du peintre
> Les compressions
CESAR, né César Baldaccini en 1921 à Marseille et décédé en 1998 à Paris. Il réalise au sortir de la guerre
ses premières sculptures, non pas en marbre, ni en bronze, trop onéreux pour lui, mais en ferraille. De 1955
à 1965-66, César créé ses premières compressions de pièces d'automobiles : radiateurs, tubes de laiton,
moteurs, etc., avant de s'attaquer aux carrosseries elles-mêmes. César compressera, de 1960 à 1989, 23
voitures, et sera ainsi le premier sculpteur à se servir d'une machine-outil, une presse industrielle comme
outil artistique.
Exemple avec Dauphine, 1959 – 1970. Œuvre en trois dimensions, compression plate de voiture.
Dauphine, 1959-1970
Œuvre en trois dimensions, Compression.
Compression plate de voiture de couleur rouge vermillon sur socle auto portant, tôle compressée.
Immatriculation 317 CE 91, 410 x 190 x 60 cm, Poids 800 Kg
Pièce unique
Photos Muriel Anssens/Ville de Nice
© Adagp, Paris
> Les Anthropométries
Yves KLEIN, né en 1928 à Nice, décédé en 1962 à Paris. A compter de 1956, les expositions de
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Monochromes se succèdent. Il présente au cours d’une exposition les applications pratiques de "l'époque
bleue", après la mise au point d'un bleu outremer particulier, qu'il nommera I.K.B. Les premières
Anthropométries (empreintes) sont réalisées en public à Paris en mars 1960, lors d'une performance au
cours de laquelle trois modèles féminins nus couverts de peinture bleue Klein, rampent et se traînent sur le
sol recouvert pour l'occasion de papier. Sous la direction de Klein, les corps de femme deviennent dès lors
des pinceaux vivants.
Exemples avec Anthropométrie (ANT 84), 1960. Bleu Klein appliqué sur papier à l’aide des corps de
femmes.
Anthropométrie (ANT 101), 1960. Pigments purs et acrylique appliqués sur papier à l’aide des corps de
femmes et pochoirs.
Anthropométrie (ANT 84), 1960
Pigment pur et résine synthétique sur papier marouflé sur toile
155 x 359 cm
Photos Muriel Anssens/Ville de Nice
© Adagp, Paris
> Les Tableaux-Tirs
Niki DE SAINT PHALLE, c'est en 1961, année où elle se lie avec Tinguely, qu’elle intègre à l’un de ses
assemblages des cibles en liège, laissant un jeu de fléchettes à portée de main des spectateurs. De la
fléchette, allusion symbolique à la mort, elle passe l’année suivante à la carabine, réalisant une série
d’Actions-Tirs. Avec cette démarche proche du happening, elle réalise des Tableaux-Tirs, assemblages
hétéroclites contenant des sachets de couleurs fluides, sur lesquels le spectateur est invité à tirer à la
carabine sur l’emplacement de son choix, libérant ainsi les couleurs contenues dans les sachets, lesquelles
se déversent en longues coulures et éclaboussures sur le blanc immaculé du plâtre. De cet acte de
destruction naît ainsi une œuvre nouvelle, où l’acte de peindre est remplacé par le tir de la carabine.
Exemple avec Tir séance, 26 Juin 1961, 1961. Assemblage d’objets divers sur bois, plâtre et peinture en
coulure, utilisation de la carabine.
Tir, séance 26 juin 1961, 26 juin 1961
Plâtre, métal, acrylique et objets divers sur bois, 330 x 210 x 35 cm
Photos Muriel Anssens/Ville de Nice
© Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris
• Savoirs associés
Le Nouveau Réalisme. "Le jeudi 27 octobre 1960, les Nouveaux Réalistes ont pris conscience de leur
singularité collective. Nouveau Réalisme = nouvelles approches perceptives du réel". La déclaration
constitutive du groupe, rédigée par le critique d'art Pierre Restany, au domicile d'Yves Klein à Paris,
réunissait les signatures de : Arman, François Dufrêne, Raymond Hains, Yves Klein, Martial Raysse, Pierre
Restany, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Jacques Villeglé ; César et Mimmo Rotella, invités, étaient absents ;
Niki de Saint Phalle, Christo et Gérard Deschamps rejoignent le groupe, respectivement en 1961 et 1962. Le
point commun réunissant les différents artistes du Nouveau Réalisme est la prise de conscience d’une
« nature moderne » : celle de l’usine et de la ville, de la publicité et des mass-média, des nouvelles
technologies. Les Nouveaux Réalistes engagent l'objet dans une nouvelle aventure et lui donnent un second
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"baptême artistique", en exploitant le langage quantitatif, l'agressivité de la réalité et la charge poétique
des matériaux trouvés : objets de rebut, décollages d'affiches, assemblages, compressions ou
accumulations d'éléments d'une technologie industrielle.
• Durée de la visite
Cp-Ce1 : 1h
Ce2 – Cm1- Cm2 : 1h15
Collège : 1h30
Lycée – Université : 1h30 – 2h
• Ressources
> Site internet
http://www.mamac-nice.org
> Bibliographie
Catalogues d’expositions
L’ivresse du réel, l’objet dans l’art du XXe siècle, Carré d’Art, Nîmes, RMN/Carré d’Art, 1993.
Le Nouveau Réalisme, Galeries Nationales du Grand Palais, Paris, Sprengel Museum Hanovre, RMN/ Centre Pompidou,
Paris, 2007
Articles de presse
Le Nouveau Réalisme, Hors série Beaux Arts magazine, 2007
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