C. difficile - Infectiologie
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C. difficile - Infectiologie
Infections à Clostridium difficile DESC « Pathologie Infectieuse et Tropicale » Catherine Eckert Laboratoire Clostridium difficile Associé au CNR des bactéries anaérobies et du botulisme Hôpital Saint Antoine, Paris Université Pierre et Marie Curie, Paris 13 janvier 2014 Historique (Web of science, request on January 3th, key word =«Clostridium difficile») Nouveaux traitements Diagnostic moléculaire Clostron Génome séquencé CD630 1893 : Observation princeps de CPM 1935 : Description de Bacillus difficilis (flore digestive d’enfants) Rôle de CD dans CPM Epidémies de 027, Amérique du Nord EIA tests (toxines) Clostridium difficile Règne Bacteria Division Firmicutes Classe Clostridia Ordre Clostridiales Famille Clostridiaceae Genre Clostridium l BGP anaérobie strict l Spore subterminale l Souches toxinogènes (pathogènes) l Toxine A = « entérotoxine » = TcdA l Toxine B = « cytotoxine » = TcdB l Souches non toxinogènes (non pathogènes) Clinique des ICD Infections à C. difficile (ICD) : CLINIQUE l 10-25% des diarrhées simples post-antibiotiques l > 95% des colites pseudomembraneuses (CPM) l 10% des diarrhées nosocomiales l C. difficile 1-3% de la population (porteurs sains) l Complications : l Megacôlon toxique, perforation digestive, choc septique, colectomie l Récidives : env. 20-25% (Bartlett JG et al., Ann Int Med. 2006) Diarrhée simple post-antibiotique à C. difficile l Diarrhée modérée à abondante survenant pendant l’antibiothérapie où dans les 2 semaines suivant son arrêt l Absence de signes généraux l Endoscopie : muqueuse normale ou érosive sans pseudomembrane l Guérison après simple retrait de l ’ATB dans 25% des cas l Récidives : 20% après un premier épisode 60% après une première récidive 50% des récidives sont des réinfections (Barbut F. , JCM 2000) Colite pseudomembraneuse à C. difficile l Pathologie grave de début brutal - diarrhée profuse (> 7 selles /j) - fièvre (75%) - douleurs abdominales (70%) - hyperleucocytose (40%) - déshydratation - hypoalbuminémie l Présence de leucocytes fécaux = 50% l Endoscopie : pseudomembranes (colon + rectum) plaques jaunes friables (qq mm à 2 cm) l Complications mégacôlon toxique – perforation- choc septique iléus, ascite Physiopathologie et virulence des ICD Physiopathologie -diminution de la résistance à la colonisation par CD induite le plus souvent par l’antibiothérapie - acquisition d’une souche de C. difficile - sécrétion de toxines - absence de réponse immunitaire Physiopathologie Facteur de risque Acquisition nouvelle souche Acquisition CD Colonisation Production de toxines Persistance des spores Hospitalisation ATB Facteurs modifiant le microbiote intestinal Faible taux d’Ac sériques anti-toxine Kyne L. et al., NEJM 2000, 342, 390-7; Kyne L. et al., Lancet 2001, 357, 189- 193. ICD ATB concomitant Faible réponse immunitaire Récidives 20% Immunité l Kyne L. et al., NEJM 2000, 342, 390-7 l l l l Etude prospective de 270 patients sous ATB Pas de différence d’immunité entre les patients qui acquièrent CD et les non-colonisés Ceux qui demeurent asymptomatiques (n=19) ont un niveau Ig G anti A sérique plus élevé que ceux qui développent une diarrhée (n=28) (p<0.001). Kyne L. et al., Lancet 2001, 357, 189-193. l Comparaison de l ’immunité des patients qui ont rechuté (n=22) et de ceux qui n ’ont pas rechuté (n=22) l Jour 3 : IgM anti toxine A plus important chez les patients avec un seul épisode (p=0.004) l Jour 12 : IgG anti toxine A supérieure chez les patients avec un seul épisode (p=0.009) Facteurs de risque d’ICD Patient Déséquilibre de flore Exposition à C. difficile McFarland et al, NEJM1999; Loo V., NEJM 2012 - Age > 65 ans -F>H - Co-morbidités (cancer, insuf. rénale, diabète..) - Immunodépression (hématologie, greffés..) - ATCD d’ICD - Faible taux d’Ac anti toxines - ATB < 3 mois - Chimiothérapie - IPP - Lavements, laxatifs… - Hospitalisations répétées, longs séjours - Voisin de chambre contaminé - Pression de colonisation - Chambre précédemment occupée par un patient ICD+ Virulence : toxines A et B Large clostridial toxins (LCT) +++ l l Toxine A : entérotoxine, TcdA (308 kDa) Toxine B : cytotoxine, TcdB (270 kDa) Toxines protéiques l TcdA et TcdB : structures primaires similaires, 50% d’identité (acides aminés) l Tox + Tox- Représentation du locus de pathogénicité de C. difficile (19,6 kb) PaLoc Genth, IJBCB 2008 Braun V et al., Gene, 1996 Virulence : toxine binaire l Toxine binaire (ADP-ribosyl transférase spécifique de l’actine) - 1ère description patient atteint de CPM (Popoff et al. Infect. Immun. 1988) - Cible de la toxine binaire : l’actine monomérique (actine G) - Présente chez environ 23% des souches toxinogènes (Bauer et al. Lancet 2011, Eckert et al. MMI 2013) Carter G.P. et al., J. Bact. 2007 Perelle S. et al., Infect. Immun.1997 Rôle de la toxine binaire? • Controversé dans le modèle animal (Geric et al. J. Infect. Dis. 2006) • Plus souvent associée à des formes sévères d’ICD chez l’homme ?(Barbut et al. JMM 2005) Mortalité à J30 plus importante ? (Bacci et al. EID 2011) Facteur prédictif de récidives (p=0,02)? (Stewart et al. J. Gastrointest. Surg. 2013) • In vitro augmente l’adhérence de la bactérie (Schwan et al. Plos Pathog 2009) • Mutants isogéniques chez le hamster: pourrait contribuer à la virulence (Kuehne et al JID 2013) Virulence C. Denève et al. Toxines A et B Adhésion à la muqueuse digestive : protéines S-layer, Cwp66, flagelles, Fbp68, GroEL (Borriello SP., JMM 1988; Janoir C., RFL, 2005) Sécrétion d'enzymes hydrolytiques : hyaluronidase, chondroitine-4 sulfatase, gélatinase (Seddon SV., JCM 1990) Cwp84 pourrait contribuer in vivo à la dégradation du tissu de l’hôte et à la dissémination de l’infection Ø La colonisation du tube digestif de l’hôte par C. difficile met en jeu différentes adhésines et probablement des enzymes hydrolytiques et protéolytiques Epidémiologie des ICD EPIDEMIOLOGIE l À l’hôpital : 5-10 p. 10 000 journées-patient l l l l l 1 infection toutes les 436 admissions type de services pression antibiotique mesures d’isolement en place sensibilisation des cliniciens à prescrire la recherche de C. difficile Nosocomiales dans >70% des cas l l l Svenugsson B et al, J Clin Microbiol 2003 Barbut F et al., ICHE 2007 souvent épidémiques l l Olson MM et al, ICHE 1994 Alfa MJ et al, J Clin Microbiol 1998 Bauer , Lancet 2011 réanimation, maladies infectieuses, hématologie, gériatrie favorisées par diagnostic tardif hors épidémie : transmission de la même souche documentée dans 10-20 % Portage asymptomatique plus fréquent que l’infection l l l 3% des adultes sains >3% chez les patients hospitalisés ou sous ATB Acquisition fréquente mais souvent asymptomatique McFarland LV et al, N Engl J Med 1989 Clabots CR et al, J infect Dis 1992 Acquisition nosocomiale de C. difficile Authors (years) Kyne et al. (2000) Loo et al. (2011) Wards Patients with antibibiotics Period 5 months Carriage (%) Acquisition (%) 271 14 17 (10% CDI) 4143 4.4 5.8 (2.8% CDI) N Multi-centres (8 med, 4 surg) 15 months (Hurley BW, Arch Int Med 2002) Colonisation by C. difficile is more frequent than infection l Prospective multicentre study (6 hospitals in Québec and Ontario in 2006–7) l Stool specimens taken on admission and every week l Asymptomatic carriers of C. difficile more frequent than symptomatic patients 5,422 patients 75 (1.4%) community-onset CDI or colonisation on admission and subsequent infection 4,143 patients assessable 117 (2.8%) HCA-CDI ³72 hours admission 307 (7.4%) asymptomatic colonisation 1,198 patients not assessable 184 (4.4%) colonised on admission Loo et al. N Engl J Med 2011;365:1693–703. 3,719 (89.8%) had neither infection nor colonisation 123 (3%) colonised ³72 hours (25% non toxigenic) HCA, healthcare acquired KB103 Transmission de C. difficile l Contamination oro-fécale l Modes de transmission l l l Mains du personnel Environnement ++ http://www.cclinparisnord.org Facteurs favorisant la transmission ¨ La diarrhée (La transmission est corrélée à l’intensité de la contamination environnementale du cas) (Samore et al. Am J Med 1996) ¨ La résistance des spores ¨ La promiscuité des patients (l'acquisition de C. difficile est rapide (3,2 j) si le patient voisin est porteur) ¨ La pression antibiotique ¨ La pression de colonisation ¨ Le retard à la mise en place de mesures de prévention de sa dissémination… Rôle de l’environnement Ø The role of environment is important : l Rooms of patients are heavily contaminated (Riggs et al., CID 2007) l Spores can survive for weeks on inanimate surfaces (Verity et al., JHI 2001) l Spores are resistant to detergent-disinfectants l A prior room occupant with CDI is a risk factor for CDI acquisition (Shaughnessy, ICHE 2011) 78 59 24 Riggs et al., CID 2007, 45, 992-998 Impact des diarrhées à C. difficile l Mortalité : • Etude européenne récente (Bauer , Lancet 2011) • • • l 22% mortalité chez patients ICD 2% ICD cause initiale du décès 7% CDI contribue à la mortalité Durée d’hospitalisation: l Adultes: +1-3 semaines (Vonberg, JHI 2008) l Coûts : 4,000 -7,000 Euros/cas l Des estimations suggèrent que les coûts associés au management des ICD en Europe seraient aux alentours de €3,000 millions par an … • (Wilcox et al., JHI 1996; (Kyne et al., CID 2002; Song, ICHE 2008) Le “problème” ne fera qu’augmenter: • D’ici 2050, plus de 134 millions d’Européens seront âgés d’au moins 65 ans EVOLUTION RECENTE DES INFECTIONS à CLOSTRIDIUM DIFFICILE Evolution récente des infections à C. difficile en Amérique du Nord l augmentation de l’incidence des ICD ü ü X8 au Québec en 10 ans (1994-2004) x3 aux Etats Unis depuis 1996 Gilca R et al, INSPQ 2005 McDonald LC et al, Emerg Infect Dis 2006 Etats Unis 500 000 cas/an hôpitaux 15 000-20 000 décès /an l augmentation de la sévérité des ICD ü ü Complications : 6% (1993) vs 18.2% (2003) Mortalité à 30 j : 5% (1994) vs 13% (2003) Pépin J et al, CMAJ 2004 Evolution récente des infections à C. difficile en Amérique du Nord l moins bonne réponse au métronidazole ü ü Plus d’échecs thérapeutiques (9.6% en 2002 vs 25.7% en 2004) Plus de rechutes Musher DM et al., CID, 2005 Pepin J et al., CID, 2005 Aslam et al. Lancet Inf. Dis , 2005 l les fluoroquinolones deviennent un important facteur de risque d’infections Loo V. et al., NEJM, 2005 Pepin J, CID 2005 Goorhuis A., CID, 2007 Biller P. et al,, ICHE 2006, Kazakova SV, Arch Int Med 2006 Les ICD deviennent plus difficiles à traiter Fréquence d’échecs cliniques avec le métronidazole Adapted from Aslam et al. Lancet Infect Dis 2005;5:549–57. Taux de récidives avec le métronidazole ou la vancomycine Note: the dates relate to the year of publication not the year of the study ND: no data Evolution récente des infections à C. difficile en Amérique du Nord l Emergence et dissémination rapide d’un clone « hypervirulent » aux USA et Canada l l l l NAP1 (PFGE) =BI (REA)= 027 (PCR-ribotypage) Prédominant aux États-Unis (50%) et au Québec (80%) Rare avant 1990 (<0.3%) Associé à des formes plus sévères d’ICD 027 rrn operon 16S rRNA Intergenic Region 23S rRNA Loo V. et al., NEJM, 2005 McDonald et l. NEJM 2005 Barbut F., CMI 2007 5S rRNA Caractéristiques du clone épidémique 027 l Toxinotype III l Gène tcdC (régulateur négatif) l l délétion non spécifique de 18 pb délétion en position 117 (codon stop) Hubert B. , CID 2007 Curry S., JCM, 2007 tcdR 1. 2. VPI CIP CIP CIP 10463 107932 109238 109239 délétion 117 1. 2. 0 1. 2. -18pb -18 pb -39 pb -54 pb Caractéristiques du clone épidémique 027 l Hyperproducteur in vitro de toxines A et B (Warny M, Lancet 2005) l l l 20 x sup. aux souches de toxinotype 0 Dès la phase exponentielle Souches 027 complémentées avec tcdC produisent moins de toxines et virulence atténuée chez le hamster (Carter, PLOS, 2011) l Toxine binaire + l l Meilleure sporulation? l l l + Akerlund et al. 2008 - Burns et al. 2011 Toxine B: variation domaines fonctionnels l l l ADP ribosyl transférase spécifique de l‘actine Translocation cellulaire plus rapide (Lanis 2011) TcdB027 plus léthale que TcdB003 (souris) (Lanis 2013) Résistant : l l Fluoroquinolones (CMI MXF ³12 mg/l) Érythromycine (CMI ERY > 256 mg/l) Warny M, Lancet 2005 Evolution récente des ICD en Europe n Grande Bretagne nÞ des certificats de décès n1ère épidémie : 2004 hôpital Stocke Mandeville (Juin 04 -Juin 05 : 334 cas, 36 morts) nCrise sanitaire relayée par les médias n Pays-Bas (van Steenbergen J Eurosurv. 2005) n n 1ère épidémie : Juillet 2005 (Hardewijk) Belgique (Joseph R. , Eurosurveillance, 2005) n 1ère épidémie : Oct. 2005 (Ypres, South West) Surveillance des ICD en France 1-C. difficile n’est pas une MDO 2-Sensibilisation au signalement externe (février 2006) (DDASS, CCLIN) - Cas groupés (épidémies) - Cas sévères : - infection communautaire motivant l’hospitalisation - transfert en réanimation pour traitement de l’ICD ou de ses complications - hyperleucocytose (> 20 000/mm3) - traitement chirurgical de l’ICD - décès lié à l’ICD dans les 30 jours 3- Guide Raisin, surveillance et signalement (mai 2006) : http://www.invs.sante.fr/raisin l l l l Définitions de cas Recommandations diagnostiques Promotion de la culture de souches pour expertise ultérieure Recommandations pour investigation d’épidémies Surveillance des ICD en France 4- Réseau de 5 labos experts et d’un labo associé au CNR (juin 2006) : Caractérisation des souches isolées de cas signalés http://www.pasteur.fr/sante/clre/cadrecnr/anaer/anaer-activites.html 5- Avis du CTINILS du 21 août 2006: Conduite à tenir sur : diagnostic,investigation, surveillance, et principes de prévention de maîtrise des infections à Clostridium difficile 6- Circulaires - DHOS/E2/DGS/5C/2006/335 du 1er septembre 2006 relative aux recommandations de maîtrise de la diffusion des infections à Clostridium difficile dans les établissements de santé Ü établissements de santé - DGAS (15/09/06) Ü maisons de retraite et EHPAD Première épidémie à C. difficile 027 dans le Nord de la France, Mars 2006 • 1er cas groupés d’infections à C. difficile 027, Nord (26 mars 2006) § Jan- Mai 2006 : 1ère épidémie (Valencienne) § 41 cas (gériatrie, SSR) § age moy. : 83 ans § 16/22 souches sont 027 § 14 décès (non attribuable à C. difficile) ICD, par type de cas et semaine de diagnostic, Nord Pas de Calais, jan 2006 à avril 2007 2nde alerte 1ère alerte Source: InVS/Raisin, C. difficile reference laboratories, 4/04/2007 M Tachon1, C Cattoen1, K Blanckaert2, I Poujol3, A Carbonne2, F Barbut4, JC Petit4, B Coignard3, Eurosurv may 2006, 11 (5) E060504.1 First cluster of C. difficile toxinotype III, PCR-ribotype 027 associated disease in France: preliminary report) ICD 027, France : conclusion l Surveillance ciblée des ICD efficace pour détecter et suivre le clone 027 l C. difficile 027 a émergé en France après 2004 principalement dans le Nord l Epidémies contrôlées par une stricte application des mesures contact incluant le cohorting des patients l La gestion d’épidémies a des impacts majeurs sur les hôpitaux (coût financier, diminution de l’activité médicale, épuisement des équipes soignantes) l L’épidémie d’ICD 027 dans le Nord-Pas-de-Calais est contrôlée mais la souche 027 a diffusé sur l’ensemble du territoire métropolitain 027 SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE en EUROPE et en FRANCE, 2008-2013 30 20 Incidence Surveillance des ICD en Europe, Nov. 2008 France: (5 hôpitaux) 2,1/10 000 pts/j 40 10 0 iu ia tr lg s u e u K y U e rk ia u k T a v a lo ni S e v n lo S de e ia w n S a m al o R ug rt o d P n la s o ay d P rw lan o r N e th e rg N ia u tv bo a L em x u L ly a d It n la ry e Ir ga n u ia t H a ro e c C e re e G c n ra d n F la in F in k a r p a S m ic y bl n e an u D p rm Re e h G c e z s d C ru n p rla y C ze it a w ri S a lg m B B A Country Europe : 4.1 health care associated cases / 10 000 patient days Grande variabilité 0 à 36.3 (hôpitaux) ECDIS Study, Bauer et al, 2010 (Lancet, Janvier 2010) • Incidence globale des ICD : 4.1 cas / 10 000 JH [0 – 2 [2 – 4 97 ES, 34 pays [4 – 6 [6 – 8 [8 – 10 [10 – 20 L’incidence dépend de la densité de prescription EUCLID 2012-2013 First report from EUropean, multi-centre, prospective biannual point prevalence study of CLostridium difficile Infection in hospitalised patients with Diarrhoea Davies et al. LB-2968, ECCMID 2013 Enquête européenne de prévalence des infections à Clostridium difficile chez les patients hospitalisés avec une diarrhée : étude EUCLID 6.6 CDI cases/10 000 pts bed days France 3,9 18 16 14 12 482 hosp. 20 countries 3920 stools 10 8 6 4 2 UK Fran ce Rom ania A ustria Czec h Re publi c Irelan d Slova kia Belgi um Euro pe Neth erlan ds Polan d Italy Germ any Hung ary Finla nd Swed en 0 Slove nia Bulga ria Portu gal Gree ce Spain Incidence des ICD pour 10000 journées d'hospitalisation Ø Surveillance des ICD en France v 3 composantes: § Signalement obligatoire des épidémies et des cas sévères (ARS, CCLIN) - Depuis 2006 - Envoi des souches au CNR § § Etudes nationales/européennes de l’incidence des ICD en France § 2009 ICD-RAISIN (Volontariat, Recueil du nombre d’ICD mars à août 2009) § EUCLID 2012-2013 Données du PMSI Signalement: Maîtrise de l’épidémie dans le Nord de la France, 2006 – 2007 38 établissements de santé, 529 cas (027) en 22 mois, décès: 31% Birgand G, Blanckaert K, Carbonne A, Coignard B, Barbut F, Eckert C, Grandbastien B, Kadi Z, Astagneau P. Investigation of a large outbreak of Clostridium difficile PCR-ribotype 027 infections in northern France, 2006- 2007 and associated clusters in 2008-2009 Euro Surveill 2010;15(25):pii=19597 http://www.eurosurveillance.org/ViewArticle.aspx?ArticleId=19597 027 en France - 2012 l Données issues du CNR 464 prélèvements : 21,7% souches 027 Biais: souches ayant fait l’objet d’un signalement Etudes nationales/européennes ICD-RAISIN 2009 / EUCLID 2012-2013 ICD RAISIN 2009 EUCLID 2012-2013 Participation: 103 ES CS, 1316 cas Participation: 70 ES CS, 1316 cas 8 2 Incidence, tous cas confondus : 2,28 pour 10 000 JH – – – – 14% de formes sévères 66% associées aux soins (28% communaut.) 4% de décès (1% cause initiale) AS, acquis dans l’ES déclarant : 1,33 pour 10 000 JH Incidence, tous cas confondus 3.6 +/- 2.9 pour 10000 JH Données du PMSI EVOLUTION DE L‘INCIDENCE: France, PMSI 2002 - 2011 38 546 séjours avec ICD 1 145 établissements de santé [0,34] [0,34] [0,39] [0,43] [Incidence globale, pour 10 000 JH] [0,57] [0,82] [0,95] [1,19] [1,31] [1,62] Coignard B., RICAI 2012, poster Diagnostic des ICD Diagnostic endoscopique l Pseudomembranes l l l plaques jaunes adhérentes 2-10 mm diamètre Isolées ou confluentes l Spécifique de CPM l Faible sensibilité l l l absence de PM au stade précoce absence de PM en cas de diarrhée simple Examen invasif réservé : urgence, colite sévère ou diarrhée chronique Diagnostic des ICD: ce qu’il faut savoir Définition : tableau clinique compatible avec une ICD et la preuve microbiologique de la présence d’une souche de C. difficile productrice de toxines dans les selles sans autre cause évidente de diarrhée ou présence d’une CPM (Bauer, CMI 2009) • Selles diarrhéiques (échelle de Bristol, aspect 5, 6 ou 7) • Eviter la répétition des tests dans les 7 jours : - La répétition des tests est une pratique courante- Cher - Gain faible quelle que soit la méthode utilisée (<2% en général) (Aichinger, JCM 2008) - Augmentation du nombre de faux positifs (diminution de la VPP) (Litvin ICHE 2009) • Pas de contrôle après traitement - Spores détectables chez 7% (2/28) des pts à la fin du tt (Sethi et al. ICHE 2010) - Cultures positives chez 56% (15/27) après 1 à 4 sem après l’arrêt du tt • « Règle des 3 jours » : toutes les diarrhées nosocomiales devraient faire l’objet d’une recherche de C. difficile, quelle que soit la demande du clinicien • Tests EIA : sensibilité insuffisante, ne devraient pas être utilisés comme seule méthode diagnostique • Interaction avec le clinicien Diagnostic des ICD 2 méthodes de référence Test de cytotoxicité des selles (CTA) Culture toxigénique (CT) Cible différente Toxine libre (toxine B et A) Souche toxinogène Très spécifique Très sensible ðsigne la maladie moins spécifique moins sensible CPM chez 11% de pts sans toxine libre (CTA-) (Gerding et al. Arch Intern Med 1986) ðColonisation ou infection? Portage fréquent de C. difficile à l’hôpital La diarrhée peut être fréquente (laxatifs, norovirus, ATB…) Différentes méthodes diagnostiques CTA EIA tox A et B + - Spécificité Long Abs. standardisation Rapidité Peu sensible GDH Excellente VPN Peu spécifique Culture Sensibilité Peu spécifique CT Sensibilité Peu spécifique Long Méth. Mol./ PCR Sensibilité Rapidité Peu spécifique Coût Cibles différentes Cible Présence de toxines libres dans les selles Interprétation ICD Présence d’une souche de C. difficile Souche toxinogène ou non toxinogène? Présence d’une souche toxinogène de C. difficile ICD ou portage asymptomatique? Exemples d’algorithmes 1 2 3 GDH GDH-toxin A/B PCR − +/− −/+ No CDI Méthodes Mol. or CT + EIA A/B ou CTA − + ICD + Méthods Mol. ou TC + Présomption d’ICD, évaluation clinique − Présomption d’ICD, évaluation clinique − +/+ −/− + − ICD No CDI Présomption d’ICD, évaluation clinique No CDI No CDI No CDI CTA, cytotoxicity assay; EIA, enzyme immunoassay; GDH, glutamate déshydrogenase; PCR, polymerase chain reaction; CT, culture toxigénique American Society for Microbiology. Practical guidance for laboratory detection of toxigenic C. difficile. September 2010. Les ICD sont sous-diagnostiquées l Etude EUCLID 2012/13 : prévalence de C. difficile dans toutes les selles diarrhéiques envoyées au laboratoire, indépendamment de la demande du clinicien l Analyse de 651 selles (70 ES) par le CNR 9.7% des échantillons positifs à C. difficile toxinogène l l • • 55.6% des ICD NON diagnostiquées par l’ES à défaut de sensibilité de la méthode de diagnostic (résultat faux négatif) (25.4%) ou un manque de sensibilisation des cliniciens (selles non testées) (30.2%) non tes tées par les ES 30.2% Faux négatifs 25.4% Infec tions à C. difficile diagnos tiquées par les ES 44.4% Ramé et al. RICAI 2013 Toxines libres versus souche toxinogène? Présence des toxines libres mieux corrélée à la sévérité de la maladie? •Pts ICD+ sans toxine libre (IEA-) présentation clinique non différente des pts avec toxine libre (IEA+) (Guerrero et al. CID 2011) •Pas de corrélation avec la sévérité (âge, t°, alb., GB, USI, CPM) (Humphries et al. JCM 2013) •La présence de toxine libre dans les selles de patients atteints d’ICD n’est pas associée à des formes sévères ni au risque de décès à J+30 (Ramé et al. poster P 542 RICAI 2013) Variables Odds ratio Intervalle de confiance 95% p CRP (augmentation de 10 unités) 1,08 1,02 – 1,14 0,006 Leucocytes (>10 000 /mm 3) 6,34 1,25 – 32,28 0,03 IPP et/ou anti-acide 0,22 0,04 – 1,10 0,07 Toxines libres 1,99 0,44 – 9,10 0,37 Facteurs associés à la sévérité des ICD (analyse multivariée) Ramé et al. RICAI 2013 Toxines libres versus souche toxinogène? Présence des toxines libres mieux corrélée à la sévérité de la maladie? •Taux de mortalité à J30 (17 vs 10%) et GB plus élevés: Ø la présence de toxines libres définie mieux une ICD vraie (Planche et al. Lancet 2013) Traitements des ICD Recommandations Française (2008) CMI 2009, 15, 1067 Européennes (2009 et 2013) CMI 2013 Américaines (2010) Mesures générales § § § § § Diagnostic rapide Corriger les troubles hydro-électrolytiques Arrêter si possible l’antibiotique inducteur Eviter les ralentisseurs de la motilité intestinale Précautions complémentaires « contact » § § § § § Hygiène des mains à l’eau et au savon Gants Désinfection avec produit sporicide Traitement des porteurs asymptomatiques non recommandé car inefficace +++ Pas de contrôle microbiologique de l’efficacité du traitement +++ BauerMP, MP, CMI Cohen ICHE 2010: Bauer CMI2009; 2009; Cohen ICHEDebast 2010S., CMI 2013 Présentation clinique Critères Formes peu ou modérément sévères Leucocytes <15000/mm3 et Créatinine<1.5 x valeur de base Formes sévères Leucocytes >15000/mm3 ou Créatinine >1.5 x valeur de base Formes très sévères et compliquées Augmentation lactatémie Hypotension Choc Iléus Mégacôlon toxique 1ère récidive Traitement MTZ per os 500 mgx3 10 j* VA per os 125 x4 mg/j 10j* MTZ 500 mg/8h IV, 10j + VA 500 mg x 4/j, 10j par voie entérale via sonde nasogastrique et/ou rectale par lavements (500 mg dans 100 ml de sérum physiologique /4-12h)** Discussion perfusion Ig Consultation spécialisée Avis chirurgical précoce Même traitement que premier épisode Récidives Récidives multiples D’après Cohen et al., 2010 et Bauer et al. 2009 Vancomycine dégressive et intermittente 125 mg po 4x/j x 7 jours 125 mg po 2x/j x 7 jours 125 mg po 1x/j x 7 jours 125 mg po tous les 2 jours x 7 jours 125 mg po tous les 3 jours x 14 jours Sévérité des infections à C. difficile (ICD) IDSA/SHEA (Cohen et al., 2010) ICD de sévérité moyenne à modérée Leucocytes <15000/mm3 et Créatinine<1.5 x valeur de base ICD sévère Leucocytes >15000/mm3 ou Créatinine >1.5 x valeur de base ICD compliquée - hypotension, choc, ileus, ou mégacolon ESCMID (traitement) (Bauer et al., 2009) Critères de sévérité (au moins un parmi les suivants): - Fièvre >38°5 C - Frissons - Instabilité hémodynamique (incluant le choc septique) - Signes de péritonite - Signes d’iléus - Leucocytose >15000/mm3 - Augmentation créatinine > 50% la valeur initiale - Pseudomembranes à l’endoscopie - Distension colique (radiologie) - Epaississement paroi colique (radiologie) - Densité de la graisse péricolique Ascite sans autre explication ASG (Surawicz et al., 2013) Critères de sévérité -Albuminémie<3g/dl + -Leucocytes> 15,000 mm3 ou -Douleurs abdominales A comparison of vancomycin and metronidazole for the treatment of Clostridium difficile-associated diarrhea (Zar et al., CID 2007, 45, 302-307) l Etude prospective randomisée double aveugle (150 patients) (1994-2002) l Suivi pendant 21 jours l Guérison : amélioration ou disparation des symptômes à J+6 et test négatif pour la toxine A à J10 l P=0.02 Définition de la sévérité: ³2 points l l l l l l Age>60 ans : 1 pt T>38°3 : 1 pt Alb. <2.5 mg/dl 1 pt 3 Leuco > 15000/mm 1pt CPM : 2 pts ICU 2 pts Pas de différence significative P=0.02 Fidaxomicine (Miller M. et al. Expert Opinion Pharmacother, 2010, 11, 1569) l ATB macrocyclique à 18C Inhibe l’ARN polymérase (pas de résistance croisée avec les rifamycines) l Spectre étroit l l Gram + anaérobies et aérobies Pas d’activités sur les Gram – l Bactéricide, EPA de 10 heures l Pas absorbé (400 mg/j 10j) l l Concentration fécales : 1433.3 µg/g Concentrations sanguines <191 ng/ml l CMI90 : 0.25 µg/ml l Très bonne tolérance (équivalente à VA per os) Fidaxomicine (RDB trials) (Miller M., Expert Opinion Pharmacother 2010) Essai 003* Essai 004 (Amérique du nord) (n=629) (Europe et Amérique du Nord) (n=536) Guérison clinique (%) Récidives (%) Guérison globale (%) Guérison clinique (%) Récidives (%) Guérison globale (%) Fidaxomicine (200 mgx2, 10j) 88.2 15.4 74.6 91.7 12.8 79.6 Vancomycine (125 mgx4, 10j) 85.8 25.3 64.1 90.6 25.3 65.5 P<0.01 P<0.01 P<0.01 Ø Efficacité clinique de la fidaxomicine à la fin du traitement : équivalente à celle de la Va Traitement par fidaxomicine entraîne significativement moins de récidives à 28 j P<0.01 Fidaxomicine Sous groupes des patients à risque: -Âge ≥ 65 ans: guérison clinique : FDX=Va récidives : FDX>Va -ICD sévère: guérison clinique : FDX=Va récidives : FDX>Va -027: guérison clinique: FDX=Va récidives: FDX=Va Non 027: récidives: FDX>Va -Atb concomittant: guérison clinique: FDX>Va récidives: FDX>Va Louie et al. NEJM 2011 Cornely et al. Lancet Inf. dis. 2012 Ac Monoclonaux (Medarex, MSD) (Lowy et al., NEJM 2010, 362, 197) l Etude randomisée double aveugle (Phase 2) dans la prévention secondaire des ICD (200 pts) l Traitement conventionnel (VA ou MTZ) + l mAb CDA1 +CDB (Anti-binding site)(n=101 pts) l l 10mg/kg , 1 perf 2 heures 25% Ou placebo (n=99 pts) 7% l Pas d’impact sur l’évolution de l’ICD en cours l Différence observée quel que soit le traitement (MTZ ou VA) % de récidives Placebo mAb 027 32% ATCD ICD 38% 8% 7% p 0.06 0.006 Transplantation de selles -317 treated patients -27 cases series and reports -Successful in 92% of cases -Effectiveness varied by Route of instillation Volume given Pre treatment Origin of donors… Gough et al, Clin Inf Dis 2011 Fecal bacteriotherapy : data from a small study in patients with recurrent CDI Inclusion : Patients avec au moins une récidive d’ICD Exclusion : Patients sous ATB et immunodéprimés Suivi1,2 : Arrêt de la diarrhée (< 3×/j) sans récidive dans les 10 semaines p<0.001 p<0.001 p=0.008 Rates of cure without relapse (%) p=0.003 • l Study stopped after interim analysis The infusion of donor feces was significantly more effective for the treatment of recurrent C. difficile van Nood E, et al. N Engl J Med 2013;368:407–15 infection than the use of vancomycin Protocol to: van Nood et al. N Engl J Med 2013;368:407–15 *On peut envisager une augmentation des posologies de vancomycine à 500 mgX4 pendant 10 j (B-III). Cette posologie est recommandée par l’IDSA. **il n’y a pas de preuve qui supporte l’utilisation de la fidaxomicine dans les formes d’ICD menaçant le pronostic vital (D-III) Risque de récidive ou ère 1 récidive Non sévère Traitement antibiotique oral Métronidazole 500 mgx3, 10j (A-I) Vancomycine 125 mgx4, 10 j (B-I) Fidaxomicine 200 mgx2, 10j (B-I) Traitement non antibiotique Traitement antibiotique oral Arrêt des ATB et suivi pendant 48 h (CII) Vancomycine 125 mgx4, 10j (B-I) Immunothérapie avec anticorps monoclonaux (C-I) Fidaxomicine 200 mgx2, 10j (B-I) Probiotiques (D-I) Métronidazole 500x3, 10j (C-I) Chélateurs de toxines (D-I) ICD Récidives multiples (>1) Traitement antibiotique oral Dose dégressive et intermittente de vancomycine (B-II) Fidaxomicine 200 mgx2, 10j (B-II) Vancomycine 500 mgx4/j,10j (C-II) Métronidazole 500mg x3, 10j (D-II) Traitement non antibiotique Transplantation fécale (A-I) Sévère ou Compliquée Traitement oral impossible Traitement antibiotique oral Vancomycine* 125 mgx4, 10 j (A-I) Probiotiques (D-I) Fidaxomicine** 200 mgx2, 10j (B-I) Immunothérapie passive (D-I) Métronidazole 500x3 (D-I) Non sévère : Métronidazole 500mgx3 IV, 10-14j (A-II) Sévère Métronidazole IV 500mgx3, + Vancomycine 500 mgx4, voie entérale 14 j (B-III) Tigecycline, 50 mgx2, 14 j (C-III) Prévention des ICD Prévention (Avis du HSCP du 20 juin 2008) l Prévention des ICD l l prévention primaire = prescription antibiotique raisonnée réduction de prescription de certains antibiotiques corrélée à la réduction de l’incidence des ICD Climo MW et al, Ann Intern Med 1998 Carling P et al, ICHE 2003 Khan R et al, JHI 2003 Pear SM et al, Ann Intern Med 1994 L’impact de l’optimisation antibiotique est plus important que les précautions « contact » (Valiquette L, CID 2007, 45, S112-121) l Comparaison de séries temporelles l Période épidémique 027 l -20% consommation ATB et -60% ICD nosocomiale Prévention (Avis du HSCP du 20 juin 2008) l Prévention de la transmission croisée INSPQ, 2005 Boyce JM et al, ICHE 2002 l l l l l l diagnostic rapide des ICD isolement géographique / cohorting (levée 48-72h après fin des symptômes) précautions « contact » renforcement du port de gants renforcement de l’hygiène des mains l inefficacité des produits hydro-alcooliques l seule l’action mécanique du lavage est efficace entretien des locaux (hypochlorite de sodium à 0,5% de chlore actif) http://www.cclinparisnord.org Nouvelles préoccupations TENDANCES ÉVOLUTIVES • Emergence de nouveaux clones Gorrhuis at al., CID 2008 • 078/126 (formes sévères, communautaires, adultes jeunes) • 106 (GB), 053 (Autriche), 018 (Italie), 017 (A-B+, Asie, epidémies) • Le nombre de cas communautaires est en progression McDonald C, ICHE 2007; Kuijper E., CMI 2006 • ECDIS 2008 (Europe) (509 ICD) RAISIN 2009 (France) (1316 cas) - 80% associés aux soins - 66% associés aux soins - 20% communautaires - 28% communautaires • Profils atypiques CDC, MMWR 2005 Hirschhorn, JID1994 Wilcox, JAC 2008 Gould et al • Patients jeunes sains (femmes en peripartum, enfants) Keel et al 2007 • 24-54 % sans ATCD ATB • Aliments • Animaux : colonisation et infection (Chevaux, porcelets, veaux, volailles…) CONCLUSION v L’incidence des ICD augmente v C. difficile 027 a diffusé en Europe: en France, il touche essentiellement le Nord … et le sud (1ère épidémie en 2013) v L’impact économique est majeur v Signalement des cas sévères et des épidémies v Mettre en place des mesures de prévention & de contrôle þ Bon usage des antibiotiques +++ þ Gants þ Javel v Nouvelles perspectives thérapeutiques SENSIBILITE DE C. DIFFICILE AUX ANTIBIOTIQUES • Habituellement sensible : amoxicilline, pipéracilline, imipénème • Résistance naturelle : céphalosporines, céfamycines, quinolones • Résistances acquises décrites : FQ, érythromycine, cyclines, chloramphénicol, rifampicine DETERMINANTS ET SUPPORTS GENETIQUES • Erythromycine chromosomique, transférable gène ermZ (classe B) (méthylase) 2 copies du gène transposon chromosomique Tn5398 (site spécifique) • Tétracycline gène tetM – transposon conjugatif Tn5397 proche de Tn916 de Enterococcus faecalis • Chloramphénicol chromosomique, non transférable gene catD (chloramphenicol acétyl transférase) homologue de catP (C. perfringens) transposon Tn4451 (2 copies) • Fluoroquinolones : Mutation dans GyrA et GyrB (absence de ParC) VACCIN l Acambis (Sanofi Aventis): ACAM-CDIFF™ l l Toxoides A et B Etude de Phase II (US-UK)(NCT00772343 ) l Immunogénicité et tolérance l Étude randomisée double aveugle vs placebo l Inclusion : 1er épisode d’ICD (en complément d’un traitement standard) l End point : taux de récidives FACTEURS PRÉDICTIFS l Facteurs prédictifs de sévérité l Comparaison de 8 indices prédictifs d’une évolution sévère (colectomie, réanimation, décès) l Facteurs prédictifs de récurrences l l l l “Hines VA” score est le mieux correlé: fever, radiologic findings, blood pressure and WBC count at time of diagnosis or within 3 days after start of therapy Aucun scores prédictifs fiable à 100 % Aucun ne tient compte de l’état immunitaire * Fujitani S et al. ICHE 2011;32:220 l l Age > 65 ans Comorbidités (Horn Index ) ATB concomitante Absence d’immunité protectrice ATCD de récidives Ø ~ 20% après 1er épisode Ø ~ 40% après 1ère récidive Ø > 60% après 2ème récidive Kyne et al. Lancet 2001;357:189-93 Hu MY, Gastroenterology, 2009, 136, 1206-14 RISK FACTORS FOR COMPLICATIONS l l Megacolon, perforation, admission to ICU, death Retrospective review of 485 cases (2004-2008) (Morrison R., CID 2011) l l 9.8% developed ³ 1 complication 23 (7% died) 81 SCORE ATLAS (Miller M et al. Abstract #K1692. ICAAC 2010, Boston) Recurrence of CDI at 28 days post EOT 45 40 Recurrence rate (%) 35 30 25 Recurrence rate Regression line 20 15 10 5 0 0 1 2 3 4 5 6 ATLAS score Parameter 0 points 1 point 2 points <60 years 60–79 years ≥80 years Temperature ≤37.5ºC 37.6–38.5ºC ≥38.6ºC Leukocytosis <16,000 16,000–25,000 >25,000 Albumin >35 26–35 ≤25 Systemic concomitant antibiotics No Age Yes Effets des toxines A et B • Administration intragastrique des toxines au hamster 18/20 Ax died (Lyerly et al., Infect immun, 1985) - toxine A : iléocolite 4/19 Ax died - toxine B : effet que si co-administrée avec TcdA • Emergence de souches A-B+ - Formes sévères, épidémies Hamster CDAD model • Etude de mutants isogéniques - La toxine B est essentielle à la virulence (Lyras D et al., Nature 2009) (recombinaison plasmidique homologue) - Les souches ne produisant que l’une des 2 toxines peuvent être virulentes (Kuehne S. et al., Science 2010) (Clostron, mutants stables) Hamster CDAD model Nouveaux réservoirs de C. difficile l Host Milieu animal l l l l l Chevaux, porcelets, veaux, volailles… Humans Déséquilibre de flore (ATB, jeunes animaux) Colonisation et infection Horses Moins grande diversité de PCR ribotypes que chez l’homme Calves 078 humains et isolés des porcs, indifférentiables par MLVA No ribotypes found Most prevalent ribotypes app. 300 001; 014; 027; 020; 017 ; 078 Barbut et al., 2007 10 to 12 078 (up to 35%) Keel et al., 2007; Arroyo et al., 2005 078 (up to 94%); 017; 014; 027 Rodriguez-Palacios et al., 2006; Hammitt et al., 2008 Keel et al., 2007 3 to 8 References 002,078 (up to 83%) Piglets 2 to 6 USA, The Netherlands V/066 (up to 67%) Slovenia Keel et al., 2007 Debast et al., 2009 Avbersek et al., 2009 l Aliments: l l l bœuf, porc, poulet mais aussi salades, légumes, lait 20 à 240 spores / g de viande (Weese et al., 2009) Absence d’épidémie liée à l’alimentation. Food Country % of positive samples Genotypes Canada 20% 6,7 % 12 % M26/tox-, 077, 014,M31 M26/tox-, 077, 014,M31,J, C, F 078, 027 Ground meat (chicken) Canada 12,8 % 078 Ground meat (beef and/or pork) USA 50 % 027, 078 Ground meat (beef and pork) Austria 3% AI-57, 053 Ground beef France 1.9 % 012 Chicken meat Netherlands 2,7% 001, 003, 087, 071 Ground beef Sweden 2,4 % nd Ground meat (beef and/or pork) Probiotiques : S. boulardii (Surawicz CM. CID 2000;31:1012-7) l l Etude double insue randomisée, multi-site 209 adultes avec récidives Randomisation S. boulardii (1 g/j x 28 j) ou Placebo Combiné à ATB standard – Va (2 g/j x 10 j) – Va (500 mg/j x 10 j) – MTZ (1 g/j x 10 j) Suivi pendant 2 mois l L fongémies à S. boulardii l l l . Réduction significative des récidives uniquement avec VA 2g/j + S. boulardii Cible des traitements Physiopathologie Restaurer le microbiote Fidaxomicine Facteur de risque Cible des traitements Colonisation par CD non toxinogène Traitement antibiotique Chélateur de toxines Acquisition nouvelle souche Acquisition CD Hospitalisation Colonisation ATB Acambis (Sanofi Aventis): IVIG- Ac monoclonaux Production de toxines Faible taux d’Ac sériques anti-toxine Persistance des spores ICD Vaccination Immunothérapie passive Johnson S et al, Clin Infect Dis 1998 Pepin J et al, CMAJ 2004 ; INSPQ, 2005 ATB Faible réponse immunitaire Récidives 20% Vaccination Immunothérapie passive Transplantation de selles Quand signaler une ICD? n Signaler au CClin et à la DDASS Ø tout cas sévère d’ICD nosocomiale Ø tout cas groupés ou épidémie d’ICD La définition d’une ICD sévère est un patient atteint d’ICD qui réunit au moins un des critères suivants : - infection communautaire motivant l’hospitalisation - transfert en réanimation pour traitement de l’ICD ou de ses complications - hyperleucocytose (> 20 000/mm3) - traitement chirurgical de l’ICD - décès lié à l’ICD dans les 30 jours n Envoyer la souche pour typage l Etude prospective, 6 hôpitaux (Québec, Ontario), 2006-2007 l Prélèvements de selles à l’admission et toutes les semaines l Prélèvement de sang à l’admission 4143 patients évaluables 117 (2.8%) HCA-CDI > 72h admission 3719 (89.8%) patients non colonisés non infectés 307 (7.4%) Colonisation Asymptom. CD 184 (4.4%) colonisés a l’admission 123 (3%) colonisés > 72 heures l Incidence colonisation 29.5 /10000 pt-j l Incidence infection : 28.1/10000 pt-j l Mortalité CDI : 12.0% (attribuable mortalité : 1.7%, contribue 5.1%) l Récidive : 24.8% l Proportion NAP1: 62.7% (CDI) 36.1% (colonisés) The worldwide spread of C. difficile 027/BI/NAP1 He, M., Nature Genetics 2013, 45, 109 Le diagnostic en France : un état des lieux • Utilisation seule de EIA Tox A/B : 14.3% en 2012 vs 39% en 2009 • Utilisation des tests moléculaires : 36% en 2012 vs 3% en 2009 • Sous-détection des ICD en France de 55.6% dûe : • à défaut de sensibilité de la méthode de diagnostic (résultat faux négatif) (25.4%) • ou un manque de sensibilisation des cliniciens (selles non testées) (30.2%) non testées par les ES 30.2% Faux négatifs 25.4% Infections à C. difficile diagnostiquées par les ES 44.4% Eckert et al. MMI 2013 Ramé et al. RICAI 2013 Analyse de données rétrospectives de morbimortalité hospitalisations pour 100000 habitants 20 25 15-45 ans 18 46-64 ans 16 + 37% 65 ans et plus 20 14 15 12 10 10 8 6 5 4 2 0 1999 0 1999 2000 2001 2002 2003 • données PMSI • mention du diagnostic CIM10 A04.7 2000 2001 2002 2003 2004 2004 • données CepiDC • CIM10 A04.7, cause initiale • mortalité p. 1 000 000 habitants • standardisation directe (population américaine 2000) Lambert J, Coignard B. InVS 2006 (unpublished data) International comparisons : Wysowski DK, Public Health Reports 2006 & Office of National Stastistics, 2006 Redelings MD, Emerg. Infect Dis., 2007, 13, 1417-1919 Hypothèses l Vieillissement de la population ? l Amélioration diagnostique ? l Changement dans les pratiques d’hygiène (PHA) ? â NON l l l Augmentation de la pression de sélection (fluoroquinolones) l l l l l Boyce , ICHE 2006, 27:479-483; Gordin FM., ICHE, 2005, 26, 650-53 Pepin J, CID 2005, 41, 1254-60; Goorhuis A., CID, 2007, 45, 695-703 Biller P. et al,, ICHE 2006, 28, 198, 201 Kazakova SV, Arch Int Med 2006, 166, 2518-2524 Plus grande capacité de sporulation ? Meilleure adaptation à l’environnement ? - Wilcox et al., JHI, 2003, 54, 109-114 Fawley et al., ICHE 2007; 28; 920-925 Infections à C. difficile et solutions hydro-alcooliques Are alcohol-based products contributing to increased C. diff?... Probably not… Boyce JM et al. Infect Control Hosp Epidemiol 2006; 27:479-483 Infections à C. difficile et solutions hydro-alcooliques Implantation SHA Nb de patients jours Incidence 1998-2000 (p/10000 pt-j) Incidence 2001-2003 (p/10000 pt-j) p SARM 8.44 6.32 (-21%) 0.005 ERV 4.33 2.46 (-41%) 0.001 C. difficile 3.24 3.38 0.78 Gordin FM., ICHE, 2005, 26, 650-53 Conclusion l Enfants <1 an l l Enfants 1- 3 ans l l l Ne pas tester sauf si conditions particulières (épidémies ou Hirschprung) Interprétation délicate Ecarter d’abord une autre étiologie Enfants >3 ans l l Un test positif est en faveur d’une ICD Les facteurs de risques : ATB, IPP, sévère co-morbidités, ID, IRénale