Le Louvre des Antiquaires présente

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Le Louvre des Antiquaires présente
Le Louvre des Antiquaires présente
« Mémoires d’Opiums »
Du 1er septembre au 27 novembre 2011
« Le mangeur d’opium ressent que la partie divine de sa nature est souveraine :
ses sentiments moraux connaissent une sérénité sans nuages, et, au-dessus de
tout, brille avec majesté la grande lumière de l’intelligence. »
Confessions d’un mangeur d’opium anglais - Thomas De Quincey - 1821
©Antiquités Delalande
À partir de septembre, le Louvre des Antiquaires propose une exposition
consacrée aux rites et pratiques de l’opium fumé en Chine au cours
du XIXème siècle : « Mémoires d’Opiums ». Dans le décor reconstitué
d’une fumerie d’opium, Dominique et Eric Delalande, ont réuni pour la
première fois des pièces uniques provenant des plus belles collections
internationales.
Pipe en bambou et argent et
lampe en verre peinte d’émaux.
Du 1er septembre au 27 novembre 2011, « Mémoires d’Opiums » revient sur
l’histoire et les rituels liés à cette drogue tirée du pavot. Elle expose un ensemble
d’objets rares ayant servi à l’extraction, la préparation, la conservation et la
consommation de l’opium. Paravents sculptés, costumes de hauts dignitaires
brodés, pipes recouvertes de laque ou habillées d’écaille, de galuchat ou d’argent,
arrêtoir en ivoire sculpté, plaquette en métal ouvragé, boîtes cylindriques en
émaux cloisonnés font émerger les réminiscences du monde enfoui des fumeries
d’opium… des siècles passés.
Du pavot à l’opium…
©Antiquités Delalande
Originaire d’Asie Mineure, le pavot est cultivé et consommé en Chine depuis le
VIIème siècle. Ses graines servent aux préparations culinaires et ses têtes pour
les décoctions médicinales. Il est alors principalement employé pour soulager
la douleur et traiter nombre de maladies et d’épidémies.
©Antiquités Delalande
Porte fourneau en émaux
cloisonnés
Lampe et pipe en ivoire.
Ce n’est qu’au XVIIème siècle que le pavot commence à être fumé en Chine.
L’interdiction du tabac par le dernier Empereur Ming en 1637 entraine les
premières consommations d’opium. Ayant pris l’habitude d’inhaler la fumée, les
fumeurs remplacent le tabac à terme par le pavot somnifère, dont la sève est
extraite pour obtenir le « chandoo », un opium purifié semi liquide, exclusivement
destiné à être fumé. S’immisçant dans les coutumes des élites chinoises dans
un premier temps, cette pratique se banalise rapidement. À partir de 1830, des
fumeries s’installent un peu partout dans le pays.
Au cours du XIXème siècle, la propagation de l’opium entraîne les pires ravages,
atteignant l’ensemble des couches de la société. En 1906, la Chine instaure une
politique d’interdiction de l’opium qui s’avère très efficace et a pour conséquence
l’extinction des fumeries légales.
En Europe, les voyageurs de retour de Chine et d’Indochine importent l’usage
de l’opium et le phénomène ne tarde pas à s’étendre en France. L’opium
séduit alors une élite intellectuelle qui contribue à susciter une fascination sur
l’imaginaire occidental. Ainsi au tournant des XIXe et XXe siècles, l’opium devient
le symbole d’expériences sensorielles inédites et le signe d’appartenance à une
élite culturelle.
Dès 1821, Thomas De Quincey, dont les œuvres viennent d’être publiées à la
Pléiade, écrit « Confessions d’un mangeur d’opium anglais », traduit ensuite par
Musset puis par Baudelaire et inspirera la Symphonie Fantastique de Berlioz
(1830).
©Antiquités Delalande
D’autres encore parmi les artistes et écrivains reconnus révèlent qu’ils sont des
consommateurs réguliers : Mallarmé, Verlaine, ou Théophile Gautier qui, en
1838, s’adonne à une description détaillée dans le conte « La pipe d’Opium ».
Un siècle plus tard, Cocteau apportait sa contribution avec son « Journal d’une
désintoxication ».
Lampe et pipe en émaux fourneau en céramique
Les rituels et ustensiles des « mangeurs de fumée »
Entre recherche esthétique et quête spirituelle, le rituel devait être précis si l’on
voulait obtenir un effet optimum et les accessoires devaient faire l’objet d’un soin
particulier, car de tous les stupéfiants, l’opium est sans doute celui qui requiert le
dispositif le plus sophistiqué.
Une mise en scène particulière était indispensable à l’initiation. L’opium se fumait
couché sur une natte ou un lit plus ou moins orné où des panneaux verticaux
encadrent la couche de bois ou de bambou tressé.
©Antiquités Delalande
Selon les cas, l’opium et les ustensiles étaient directement approchés sur la
« Kang Table », une petite table à quatre pieds, ou sur un plateau sur lequel
étaient disposés la pipe et divers petits matériels indispensables au fumeur :
- pour la préparation : lampe, aiguille, ciseaux à mèche, doseur et boîte à opium,
pot à laudanum pour l’opium mélangé d’alcool, présentoir à fourneaux …
- pour la consommation : la pipe, le fourneau, le suçon, la plaquette…
- pour le nettoyage : brosses et racloirs …
- parfois pour la récupération : ringard pour curer le tuyau de la pipe et récupérer
cette sorte de calamine que l’on appelle le dross, cendrier à opium, boîtes à
dross…
Ensemble d’objets en émaux
cloisonnés.
Tous ces objets qui font partie d’un art révolu suscitent l’intérêt d’un petit nombre
de collectionneurs motivés par la haute qualité artistique plus que par l’objet du
« voyage ». Certains choisissent de mettre en comparaison différents types d’un
seul et même objet, le plus souvent une unique collection de pipes composée
de matières différentes. D’autres optent pour une autre approche consistant à
rassembler le plus possible d’objets appartenant à la parfaite panoplie du fumeur
d’opium.
©Antiquités Delalande
En reconstituant l’atmosphère d’une fumerie, « Mémoires d’Opiums »
offre un voyage exotique au cœur de l’Empire Céleste et lève le voile
sur les mystères qui entourent les volutes bleues de l’opium. Ces objets
ont traversé les siècles et les continents et témoignent aujourd’hui de la
virtuosité artisanale exercée en Chine au cours du XIXème siècle.
Râtelier à pipes bois/argent.
CONTACTS PRESSE
Marina David
Sarah Ohlbaum
sylvia beder
communicationculture
Tel. : 01 42 18 09 41
[email protected]
www.sylviabeder.com
Dominique Delalande fonde sa galerie en 1978 au Louvre des Antiquaires.
Cet ancien directeur d’une Compagnie de navigation était d’abord un collectionneur
d’objet de Marine et de pipes en écume de mer.
Rejoint par son fils Eric en 2005, leur galerie, de renommée internationale, est
spécialisée depuis plus de 30 ans dans les objets de marine et de sciences, les
objets du tabac et de l’opium, les cannes de collection et les objets érotiques.
LE LOUVRE DES ANTIQUAIRES
2 Place du Palais Royal
75001 Paris
Entrée libre. Métro Palais Royal
Ouvert du mardi au dimanche - 11h à 19h
Tel : 01 42 97 27 27
www.louvre-antiquaires.com