test comparatif - Institut national de la consommation
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test comparatif - Institut national de la consommation
MySvj s u o v s e Fait para m o c t s e un t CONCOURS JEUNES TESTEURS SCRIRE, POUR VOUS IN R SU RENDEZ-VOUS www. IONAL DE LA STITUT NAT IN L’ E D ION (INC) TE SI CONSOMMAT articiper p r u o p ir o date but a L ! s ie p o ixée au c f t s s o e v » z s e r r u Prépa es teste n u e J « s r u si vous n io s is au conco m . Votre 30 janvier er un produit ou : test l’acceptez anière des m la à e ic un serv tional de a n t u it t s de l’In ici nos o ingénieurs V . ) C IN ( mation ièges. p s la consom le r e it v our é UR SVJ conseils p ONS BALAK PO RATI NTEZ. ILLUST MATHILDE FO ÉTAPE N° 1 Posez-vous la bonne question « Quelle est la meilleure bombe à eau ? » L’idée de test vous tombe dessus de façon fulgurante, parfois. Mais ne vous emballez pas, réfléchissez. Car le choix du sujet, c’est l’étape la plus importante. « Le but d’un test comparatif est de répondre à une question que se posent les lecteurs, c’est-à-dire les consommateurs », recadre Thierry Martin, ingénieur de l’INC, qui faisait partie du jury pour l’édition 2009 du concours. Et il n’y a pas de mystère, les vainqueurs de l’année dernière avaient tapé juste (voir encadré). Les trois équipes avaient choisi de traiter des thématiques en rapport avec l’écologie, une préoccupation qui touche tout le monde. Mais surtout, ils se sont posé la bonne question. « Quand on s’interroge, par exemple, sur les sacs à dos, prévient Thierry Martin, la question n’est pas “Quel est le sac préféré des jeunes ?” Cela n’intéresse que les vendeurs de sacs. Le consommateur, lui, se demande quel est le modèle le plus solide, le plus imperméable, le meilleur rapport qualité-prix…» 82 [SVJ-JANVIER/2010] e m ê e -m atif ÉTAPE N° 3 ÉTAPE N° 2 Choisissez bien votre échantillon de produits Une équipe est tombée dans le panneau, l’année dernière. Sa question, « Les céréales les plus chères sontelles les meilleures ? », était, certes, pertinente. Malheureusement, les collégiens ont mélangé des produits très différents : céréales fourrées à la noisette et céréales fourrées au chocolat… Impossible de les comparer ! Il ne faut pas perdre de vue cette lapalissade qu’on ne peut comparer que des choses comparables ! « Pour que l’évaluation ait un sens, avertit l’ingénieur de l’INC, il fallait se cantonner à l’un des parfums… » Ne multipliez pas les critères Plus on choisit de critères pour évaluer son produit, plus on risque d’être noyé sous un déluge de résultats chiffrés. Apparence, goût, texture, prix, quantité de protéines, de lipides… l’équipe de lycéens qui a choisi de comparer des tablettes de chocolat l’année dernière a testé 13 qualités ! Ils se sont retrouvés avec trop de données. Du coup, ils ont dû abandonner une partie des résultats et n’ont gardé dans leur tableau final que les plus importants, à savoir le goût et le prix. « Cette équipe aurait dû se demander dès le départ si tous les critères étaient utiles pour comparer les produits, remarque Thierry Martin. La quantité de protéines permet-elle de faire la différence entre deux tablettes de chocolat ? J’en doute… » Comment les ingénieurs de l’INC s’y prennent-ils ? Ils se renseigent sur les usages des consommateurs en épluchant les études statistiques. Et vous ? Si vous n’arrivez pas à y voir clair, vous pouvez toujours aller chercher l’info à la source : réalisez un sondage pour savoir quels sont les critères les plus importants pour choisir un vélo, une paire de rollers… bref, votre produit. Un petit questionnaire diffusé dans votre école devrait suffire. [SVJ-JANVIER/2010] 83 MySvj CONCOURS JEUNES TESTEURS Le podium de l’année dernière Nouveaux emballages du chewing-gum : quel intéret ê ? Astrid et ses dix acolytes d’une classe de 1 CAP fleuriste du lycée du Mené, à Merdrignac (22), se sont penchés avec une rigueur digne des meilleurs testeurs de l’INC sur les nouveaux emballages de chewing-gum en dragées. Ils ont remarqué que sur les rayonnages des supermarchés fleurissaient, à côté des traditionnels emballages en carton, de grosses boîtes en plastique. Faut-il acheter les paquets classiques ou les boîtes en plastique ? Le jury a été épaté tant ils ont été bons pour tout : ils ont identifié le produit à tester (menthe sans sucre, le produit le plus courant) ; les critères ont été définis précisément (ils ont même calculé l’empreinte écologique !) et enfin, la réponse est claire : les grosses boîtes en plastique sont plus chères et plus polluantes que les paquets classiques de chewing-gum. Bravo ! fruits et légumes bio 2 Les sont-ils plus chers ? Tout seul, Mario, 11 ans, a arpenté les magasins autour de chez lui, près d’Aix-en-Provence. Son objectif : savoir si les fruits et légumes bio sont plus chers que les autres. Quatorze fruits et sept magasins plus tard, il peut trancher : en moyenne, les fruits et légumes bios sont 27 % plus chers. Mais il y a des exceptions : saviez-vous que les citrons bio étaient deux fois moins chers que ceux élevés aux pesticides ? Avec cette étude locale, Mario a impressionné le jury. 3 84 Et si on chauffait un peu moins ? Diminuer la température de 1 degré réduit les émissions de gaz à effet de serre d’environ 7 %. C’est à partir de ce constat que Mélissa, 17 ans, et ses comparses de l’Institut provincial d’enseignement agronomique de Theux, en Belgique, ont voulu savoir si la diminution de la température avait des conséquences sur le confort de la maison. Quinze participants ont donc eu pour mission de diminuer de 1 degré la température du séjour de leur maison à l’insu des habitants et d’observer leur comportement. Résultat : dans 90 % des [SVJ-JANVIER/2010] ÉTAPE N° 4 Attention à faire l’expérience dans les règles de l’art Attrapez un crayon, enfilez la blouse blanche ! Voici enfin l’heure des expériences en laboratoire. Mieux vaut à ce stade prendre conseil auprès d’un prof de sciences qui connaît sur le bout des doigts les bonnes méthodes pour ne pas fausser les résultats… Un exemple ? Les concurrents de l’année dernière s’étaient attaqués aux comparateurs de prix sur Internet et avaient défini deux critères : l’efficacité (le site donne-t-il le prix le plus bas ?) et l’ergonomie (le site est-il facile à utiliser ?). Le protocole de test du premier critère s’est imposé très rapidement. L’équipe a sélectionné cinq produits (une imprimante, un lecteur MP3, le dernier album de Christophe Maé…) et a comparé le prix le plus bas trouvé par les onze sites comparateurs de prix qu’ils évaluaient. Mais comment tester l’ergonomie ? Les collégiens avaient deux choix. Soit ils recrutaient un panel d’utilisateurs et leur demandaient de noter les sites : c’est ce qu’on appelle un test subjectif. Soit ils trouvaient un moyen de chiffrer l’ergonomie de façon objective. À force de se creuser la tête, ils ont fini par trouver : plus la réponse s’affiche rapidement, plus le site est facile à utiliser. Ainsi, à l’aide d’un chronomètre, ils ont mesuré le temps nécessaire pour obtenir un prix sur chacun des comparateurs. « De cette manière, ils ont obtenu une donnée chiffrée : la durée en secondes, pour qualifier un critère qui pouvait paraître subjectif, commente Thierry Martin. Ce genre de test « objectif » est plus fiable et donc préférable. Mais ce n’est pas toujours possible… » Effectivement, pour comparer le goût de jus d’orange, de céréales ou encore de tablettes de chocolat, les jeunes testeurs ont bien été obligés d’organiser une dégustation. Ils ont recruté une douzaine de personnes auxquelles ils ont demandé de comparer le goût des produits. Dans ce cas, attention ! Avant de convoquer votre panel dans un atelier de dégustation improvisé, mieux vaut rappeler la règle numéro un du bon expérimentateur : on ne s’attelle qu’à un critère à la fois. Vous voulez tester le goût d’un aliment ? Débarrassez-le de son emballage pour ne pas influencer le testeur. Comparer le son de deux télévisions ? Utilisez un voile pour masquer l’image. « À l’INC, nous allons même plus loin, précise Thierry Martin. Pour les aliments, nous travaillons sous une lumière colorée qui modifie l’aspect des produits. Sinon, le saumon fumé bio, par exemple, serait systématiquement mal noté car sa couleur est plus claire que celle du saumon d’élevage. » Cette règle a bien été appliquée par les concurrents de l’année dernière. Ceux qui ont comparé les plaquettes de chocolat ont présenté des morceaux sans emballage sur un plateau doté de petites étiquettes. De même, Mario, l’un des vainqueurs en 2009, a été particulièrement finaud : il a relevé les prix des légumes et des fruits en une seule ÉTAPE N° 5 Chassez les fausses conclusions Thierry Martin prévient : « Il ne faut pas faire aveuglément confiance aux chiffres. Ce sont de faux amis. » L’équipe qui a comparé des jus d’orange en a fait l’amère expérience. Elle a mesuré consciencieusement l’acidité des différentes marques, ce qui donne une liste de PH très précise (4,93 ; 4,97 ; 4,95 ; 4,91 ; 4,92), et a classé les jus en considérant que le moins acide était le meilleur. Or, la langue est bien incapable de détecter une si faible différence d’acidité ! Les collégiens ont fait la même erreur pour le sucre. On relève dans leur dossier des quantités de 2,1 ou 2,2 morceaux de sucre selon les jus d’orange. Non seulement la différence est indétectable au goût, mais son impact nutritionnel aussi. « Et surtout, comme les appareils de mesure que l’on utilise ne sont pas toujours très précis, on peut tout à fait dire que 2,1 ou 2,2, c’est pareil ! », tranche Thierry Martin. ÉTAPE N° 6 N’oubliez pas de répondre à la question posée au départ Les tableaux des ingénieurs de l’INC sont impressionnants. Des centaines de lignes et de colonnes, dont la plupart ne sont pas publiées ! Elles seraient décourageantes pour le lecteur. Lui ne cherche qu’une chose, la réponse à la question. Il faut donc être synthétique et donner une note finale à chaque produit testé. Enfantin, se dit-on : il suffit d’additionner les notes du produit pour chacun des critères, puis l’on divise le tout par le nombre de critères pour obtenir la moyenne ! Hum… Est-ce vraiment la bonne solution ? « Le plus souvent, on ne peut pas donner la même importance à tous les critères, prévient Thierry Martin. De la même façon que pour évaluer un bachelier scientifique, on ne donnera pas le même coefficient à la philo et aux maths. » Eh bien, ici, c’est la même limonade ! Dans les dossiers de 2009, aucun des jeunes testeurs n’avait pensé aux coefficients. Les collégiens qui se sont occupés des sites comparateurs de prix sur Internet ont ainsi donné le même poids à l’ergonomie (est-ce que le comparateur est facile à utiliser ?) qu’à l’efficacité (est-ce qu’il donne le prix le plus bas ?) dans leur note finale. L’équipe des jus d’orange, quant à elle, a accordé autant d’importance à l’apparence du produit, à la clarté de l’étiquette… qu’à son goût ! Alors, attention à bien hiérarchiser vos critè- POUR EN SAVOIR • Sur Internet • Tous les détails sur le concours : www.ctaconso.fr. Ce lien sur www.labosvj.fr [SVJ-JANVIER/2010] 85