Qu`est-ce que l`Etat sous l`Ancien Régime en France

Olivier Lagrée
Histoire W.Slauter
Qu'est-ce que l'Etat sous l'Ancien Régime en France ?
Avant de commencer : ceci est exactement ce que j'avais noté sur ma copie double que je
tenais en main lors de l'exposé, aux fautes signalées, abréviations et renvois près. J'ai
rajouté des choses dans mon exposé que je n'avais pas notées, c'est donc normal si
celles-ci ne figurent pas ici. A l'inverse je n'ai pas dit certaines choses qui étaient sur mes
notes (surtout au début paradoxalement...). Pour ceux qui veulent plus de précisions sur
un point, aucun problème je suis à disposition.
Introduction :
->Louis XIV : « L'Etat, c'est moi »
->Louis XVI : « C'est légal parce que je le veux » (1787)
=> Roi serait incarnation de l'Etat ?
->symbole monarchie « à l'ancienne » etc... (description)
->Mirabeau : la France du XVIII° serait « un agrégat de peuples désunis »
->Mais critiques de toutes parts => avancées ?
Problématique : En quoi la France de l'Ancien Régime serait-elle déjà un Etat moderne ?
(cf. Tocqueville)
Plan : I. Dès la fin du premier 1/3 du XVIII°, la France est, sous certains aspects, un Etat
entré dans la modernité
II. ... qui n'a pas encore terminé sa mue dans ce sens.
I.1/ Un Etat toujours plus centralisé
->administration (~fonctionnaires) : intendants (1548), subdélégués... remplissent offices,
se répandent dans le royaume
->Versailles « centre du monde » : symbolisme, autour tout en étoile (avec Paris)
->personnalité du roi : unité Etat
->délégation successive pouvoirs vers administration
I.2/ ...où se développent fortement les connaissance de tous types
->connaissance du territoire : cadastre, progrès cartographie... , des populations : par
clergé, puis Etat (1772) => calcul « exact » Necker 24,6 M (1784)
->mesures objectif d'harmonisation (moins que Napoléon)
->développement culture par élites : salons , arrivée philosophie des Lumières (française
et anglaise)
I.3/ ...dans une atmosphère de « démocratisation » (relative)
->négociation entre différents groupes sociaux (surtout noblesse/bourgeoisie : intérêts
communs)
->roi moins autoritaire (Louis XVI ?)
->augmentation droits des individus et collectifs : gazettes P-B, salons, cafés...
->philosophie des Lumières prise en compte en arrière-plan
Transition par citation -> Alexis de Tocqueville, L'Ancien Régime et la révolution:
« Ce fut une oeuvre de patience, d'adresse et de longueur de temps, plus que de force et
Olivier Lagrée
Histoire W.Slauter
de plein pouvoir. Au moment où la révolution survint, on n'avait encore presque rien détruit
du vieil édifice administratif de la France; on en avait, pour ainsi dire, bâti un autre en
sous-oeuvre. »
II.1/ Le règne encore puissant des privilèges (< priva lex)
->noblesse/clergé/bourgeois/corps/villes voulus « librement » : libertés, franchises,
exceptions
->insistance clergé+partie de noblesse
->roi en profite aisément : justifié par actes
->de substantielles nuances (cahiers de doléances 1789)
II.2/ Des coutumes et autorités qui perdurent
->vieux titres prestigieux de clergé et noblesse, méprisants malgré chute pouvoir effectif
->clergé attaché car peur sécularisation, veut rester fortement implanté
->tradition orale loi (opposée aux avancées réalisées)
II.3/ Un territoire encore abondamment parcellisé
->provinces, pays (d'élection/d'Etats/d'imposition), micro-frontières
->langue pas encore commune (4M/28 parlent pas Français) : catalan, basque, occitan,
allemand/alsacien, breton...etc mais volonté d'uniformisation
->mosaïque culturelle : pas d'identité réellement consentie par Français
->difficultés avec extensions successives : Roussillon même si 1 siècle de « francisation »,
Corse 6 ans de guerre après possession, Alsace...
Conclusion :
->France a connu beaucoup de transformations pendant Ancien Régime
=>au seuil de la modernité étatique connue aujourd'hui
->perduration attributs Ancien Régime voire Moyen-Âge
->parfois parallèle entre modernité et tradition
=>pas possible franchir le pas nécessaire
->avec Révolution Française, en 1789, possible car...etc
Bibliographie :
->Olivier Chaline, La France au XVIII° siècle (1715-1787), Belin, 2005
->Michèle Fogel, L'Etat dans la France moderne de la fin du XV° au milieu du XVIII°, Carré
Histoire, 1992
->Guy Chaussinand-Nogaret, La Noblesse au XVIII° siècle, Complexe, 2000
->André Zysberg, La monarchie des Lumières 1715-1786, Points-Seuil, 2002
->Guy Saupin, La France à l'époque moderne, Armand-Colin, 2000
->Textes obligatoires : Alexis de Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution, Livre II,
Chap. 2-3-6-11
Montesquieu, De L'Esprit des Lois, Livre III, Chap. 3 à 9