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janvier 2016 sommaire La coopération universitaire au développement, un moteur pour le rayonnement de notre université 3 Le PACODEL 5 Les projets de coopération de l’ULg dans le monde 6 Des thématiques prioritaires 8 Par zone géographique … : 1. Afrique centrale et de l’Est 10 2. Afrique de l’ouest 19 3. Maghreb24 4. Asie30 5. Amérique latine et Caraïbes 6. Belgique40 37 La coopération institutionnelle 46 La Plateforme Afrique centrale 48 Coopération et mobilité à l’ULg 50 Abréviations52 2 La coopération universitaire au développement, un moteur pour le rayonnement de notre université La coopération universitaire au développement s’inscrit pleinement dans la politique internationale de notre institution. Elle en est même un des axes majeurs. Les grands défis de demain sont désormais planétaires. Contribuer au développement durable dans les pays en développement, plus encore qu’être une nécessité faite d’évidences, est donc un enjeu de taille pour notre Institution. La coopération au développement ne répond pas ou plus seulement à un devoir de solidarité. Elle participe au rayonnement et à la renommée internationale de notre Université, au même titre que nos collaborations avec les pays du Nord. Elle est aussi un des moteurs du dynamisme de notre université en tant qu’institution de recherche et d’enseignement. Nos académiques et scientifiques y trouvent des terrains de recherche inconnus chez nous, des approches différentes, des défis en termes de formation. Mais la coopération au développement a ses propres défis, ses réseaux de relations tissés à travers le monde, qui nous obligent à un autre regard sur les pays du Sud et à plus de réciprocité. La coopération universitaire d’il y a à peine deux ou trois décennies, qu’on qualifierait de nos jours de « paternaliste », est en effet bien loin. L’Université de Liège le fait au travers de multiples collaborations avec les pays en développement - universités, chercheurs, partenaires divers - ainsi que par la formation de leurs futures élites. Si 7% des étudiants inscrits à l’ULg sont des étudiants issus de ces pays, ce qui est loin d’être anodin, l’Université de Liège se rend également sur place pour proposer des formations certifiantes pour répondre à une demande de plus en plus croissante dans le domaine de l’enseignement à distance. Cette nouvelle dynamique devait conduire à une réforme structurelle en interne, afin de rassembler nos expertises. En 2011, l’ULg crée au sein des Relations internationales le Centre pour le Partenariat et la Coopération au Développement (PACODEL), structure dédiée à la promotion et à la coordination de la coopération universitaire avec les pays du Sud. Depuis, l’Université de Liège n’a cessé d’augmenter en efficacité. C’est dans un souci de visibilité que le PACODEL a réalisé cette brochure. Loin d’être exhaustif, ce livret présente une sélection parmi des centaines d’actions en cours. Cette sélection témoigne, d’une part, de notre volonté de concentrer nos activités dans certaines parties du monde (principalement en Afrique et en Asie et dans une moindre mesure en Amérique latine) ainsi que, d’autre part, d’une priorisation des thématiques, qui représentent toutes un enjeu pour le développement du Sud. Cette brochure illustre également la diversité de ces activités et la créativité dont font preuve nos académiques et scientifiques pour que notre Institution devienne une Université ouverte sur le monde et responsable de ses engagements vis-à-vis de la société, qu’elle soit du Nord ou du Sud. L’ULg poursuivra dans cette voie. Nous souhaitons contribuer plus encore à une meilleure prise en compte des besoins des pays du Sud, apporter des réponses adaptées aux défis qu’ils rencontrent et, enfin, assurer à notre Alma mater une place d’université citoyenne dans ce monde globalisé. Albert CORHAY Pascal LEROY Jan BOGAERT Recteur Vice-Recteur aux Relations internationales Président du Pacodel 3 4 Le PACODEL UNE STRUCTURE DÉDIÉE AUX ACTIVITÉS DE COOPÉRATION UNIVERSITAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT Dans un souci de promouvoir sa politique institutionnelle de coopération universitaire pour le développement, l’ULg a créé fin 2011 le Centre pour le Partenariat et la Coopération au Développement de l’ULg (PACODEL) chargé, au sein du Service des Relations internationales, de coordonner les activités de coopération et de développer une stratégie en interaction avec les autorités de l’université. Le PACODEL est présent sur les 3 sites de l’Université qui chacun bénéficient d’une expertise internationale reconnue en matière de coopération universitaire. Le PACODEL a pu capitaliser ces compétences acquises au fil des années. Une telle structure dédiée à la coopération universitaire au développement permet de prendre en compte les particularités de cette dernière et de développer une approche spécifique pour la mise en place des collaborations avec les pays du Sud. VOTRE POINT DE CONTACT ULg POUR TOUTES VOS QUESTIONS EN MATIÈRE DE COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT Le PACODEL vise à coordonner et à susciter les activités de coopération au sein de l’université dans les trois domaines clés que sont l’enseignement, la recherche et le service à la communauté, et plus particulièrement du Sud dans le cas présent. En ce sens, il constitue une cellule d’appui pour les académiques et scientifiques qui contribuent à toute action de coopération ou qui désirent s’y impliquer. Dans ce contexte, il joue un rôle important d’interface et de relations publiques avec les organismes de coopération nationaux ou internationaux, publics ou privés, gouvernementaux ou non. Le PACODEL coordonne et anime le projet institutionnel de coopération de l’université mis en place en 2014 qu’est la Plateforme Afrique centrale, structure permanente créée à Kinshasa dans le but de développer des activités de recherche, de formation et d’expertise de l’ULg dans l’ensemble de la sous-région (voir la présentation de ce projet en page 48) Concrètement et au quotidien, le PACODEL assure : • le suivi des dossiers de coopération ; • les relations avec les organismes extérieurs ; • la coordination et la gestion du projet institutionnel de Plateforme en Afrique centrale ; • la gestion de tous les appels à projets, principalement émanant de l’ARESCCD et de WBI ; • un appui à la rédaction de projet ; • l’accueil des étudiants, scientifiques et académiques des pays du Sud ; • l’information de la communauté universitaire sur les enjeux liés aux relations Nord-Sud. 5 Les projets de coopération de l'ULg dans le monde (2005-2015) Au cours des 10 dernières années, près de 500 projets de coopération universitaire passés par le PACODEL ont été financés principalement par la coopération fédérale belge ou Wallonie-Bruxelles Internationale, avec une concentration en Afrique centrale et de l’ouest, en Asie au Vietnam et au Maghreb. 0 3000 km Échelle sur l’Équateur Projection équivalente de Hammer 6 Nombre de projets 100 50 1 Zones géographiques (PACODEL) Afrique centrale et orientale Afrique occidentale Amérique latine Asie Maghreb Autre Sources: PACODEL (2015) et ESRI (2010) Carte réalisée avec la collaboration de l’Unité de Géomatique (ULg), Décembre 2015 7 Des thématiques prioritaires pour l’ULg … RESSOURCES NATURELLES Minérales, végétales ou animales, les ressources naturelles représentent une immense richesse pour beaucoup de pays en développement. Si elles représentent une véritable mine d’or pour leurs exploitants, les bénéfices engendrés ne reviennent aux populations locales qu’à condition de préserver ces ressources par une gestion durable et intègre, tout en permettant à une expertise autonome et locale de se développer. L’eau c’est la vie ! Pourtant, l’accès à une eau potable et disponible en quantité suffisante reste un défi quotidien pour bon nombre de personnes dans les pays en voie de développement. Eaux de surface, eaux souterraines, eau potable, eaux biologiques, toutes sont depuis longtemps une priorité de l’université au sein de la coopération au développement. AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE Bon nombre de pays en voie de développement connaissent aujourd’hui une forte expansion démographique, particulièrement dans les grandes villes. Cette expansion entraîne des conséquences parfois négatives : quartiers sauvages, occupation anarchique de l’espace, services publics inefficaces, etc. L’ULg travaille dans certains pays comme le Vietnam et la RDC, aux problèmes posés par cette augmentation de la population. ALIMENTATION De nombreux habitants des pays en développement n’ont pas accès à une alimentation suffisante et de qualité. Les actions de l’ULg se concentrent autour de deux thématiques bien distinctes. D’une part, la sécurité alimentaire, qui vise à améliorer les élevages et cultures pour augmenter la production sans élever les coûts pour les producteurs. D’autre part, la sécurité sanitaire, qui s’occupe de garantir la salubrité des biens de consommation. La transformation des matières premières, leur conservation, voire leur commercialisation, font également l’objet de plusieurs projets. 8 SANTÉ L’ULg entend participer à l’amélioration des soins de santé au sein des pays en développement à travers divers canaux : l’appui technique, la formation du personnel médical ou encore l’appui structurel à l’organisation des systèmes de santé. L’instauration d’une collaboration avec les médecins traditionnels, encore très nombreux dans certains pays, est également un volet important de cette coopération. Le secteur de la santé vise aussi la santé animale. Cette dernière joue non seulement un rôle important dans la production animale, mais également dans la santé humaine en réduisant les risques de contamination inter-espèces. CULTURE & SOCIÉTÉ En promouvant la bonne gouvernance, en étudiant des phénomènes sociaux, et plus généralement, en encourageant un engagement citoyen, plusieurs projets tentent de contribuer à une meilleure compréhension du fonctionnement de la ou des sociétés, visant ainsi à améliorer la vie en communauté et les connaissances intra et inter communautaires. FORMATION La formation n’est pas une thématique au même titre que les précédentes, en ce sens qu’elle requiert une importance transversale (thématique, géographique). La formation crée une expertise dans les pays visés par l’aide internationale, assurant une pérennité aux projets entamés, et apportant les compétences nécessaires à l’acquisition d’une autonomie de recherche. En tant que lieu d’apprentissage, l’université est d’autant plus à même d’exporter son enseignement de qualité à travers le monde, via des formations de tout type, adressées à tout public. L’université forme des doctorants, organise ou collabore à des formations de second cycle, à des formations plus courtes, favorise les stages pour accroitre les connaissances professionnelles, ou s’engage dans la formation de formateurs, etc. 9 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg 10 10 Afrique centrale et de l’Est RESSOURCES NATURELLES DE L’EAU POTABLE PLUS ACCESSIBLE POUR LES HABITANTS DE BUTEMBO PARTENARIAT COMMUNAUTÉ-ADMINISTRATION POUR LA GESTION DES FORÊTS En partenariat avec le CAUB (Consortium de l’Agriculture Urbaine de Butembo), composé d’une vingtaine d’ONG locales, UniverSud mène un projet dont l’objectif est d’améliorer l’accès à l’eau potable, actuellement précaire, des citoyens de Butembo, ainsi que sa qualité. L’ONG universitaire liégeoise finance la construction de plusieurs toilettes écologiques, mais aide également à la construction et à la rénovation d’infrastructures d’arrivées d’eau. Elle fournit en outre un important travail de sensibilisation auprès du secteur de l’eau quant à l’importance d’une bonne gestion, et auprès de la population quant à l’importance de la chloration, procédé d’assainissement simple et efficace. Le concept de forêts communautaires est relativement récent. Encadrées légalement au Cameroun et au Gabon, elles sont mises en place par des communautés villageoises chargées de gérer en partenariat avec l’administration une portion du domaine forestier. L’objectif étant de garantir une gestion durable et respectueuse de la forêt d’une part et des revenus appartenant aux villageois d’autre part (produits ligneux et non-ligneux). Les « bénéfices » sont généralement réinvestis dans des infrastructures ou services à la communauté. Les démarches administratives sont cependant lourdes et, pour beaucoup de villages, une aide extérieure est indispensable. VALÉRIE WAMBERSY UniverSud UniverSud est une ONG indépendante mais installée au cœur de l’université, bénéficiant ainsi de l’expertise et des ressources essentiellement humaines de cette dernière pour la mettre au service des populations du Sud, et du Nord. UniverSud met au cœur de son action, non pas une thématique mais le renforcement des capacités des associations, ainsi que le renforcement des leaders associatifs, susceptibles de représenter un levier de changement dans la société. Son action s’oriente également vers la sensibilisation d’un public large, principalement estudiantin mais pas seulement, à la coopération au développement et à ses défis. Ce concept intéresse maintenant d’autres pays d’Afrique, comme la RDC et le Congo-Brazzaville. La Faculté de Gembloux Agro-Bio Tech propose aux villageois des formations dédiées à la gestion efficace des ressources de la forêt, depuis les métiers du bois et de l’agriculture jusqu’à la comptabilité. Des guides pratiques portant sur des travaux concrets, comme la construction d’une pépinière ou la fabrication traditionnelle d’huile de moabi, sont également distribués dans les villages. JEAN-LOUIS DOUCET Laboratoire de foresterie des régions tropicales et subtropicales Pour en savoir plus : www.natureplus.be www.universud.celeonet.fr 11 PROTÉGER LA BIODIVERSITÉ AU KATANGA D’étonnantes espèces de fleurs et d’arbustes parsèment les sols de la région minière du Haut Katanga, dont la concentration de cuivre et de cobalt est particulièrement haute. Par une prouesse de l’évolution, la flore s’est adaptée à cet environnement hostile, qui abrite maintenant plus de cinquante espèces endémiques. Ce paysage robuste est pourtant menacé. En effet, outre cette flore peu commune, la présence dans le sol de métaux lourds fait croître de nombreuses exploitations minières, qui mettent en danger l’incroyable biodiversité de la région. L’unité Biodiversité et Paysage de la faculté d’agronomie a décidé de préserver cette flore congolaise in situ, en créant des microréserves ou des aires protégées soit dans des lieux qui n’intéressent pas l’industrie, soit dans des lieux exploités dont la surface reste préservée. Et ex situ, en prélevant le milieu naturel des plantes pour le reconstruire ailleurs, en aménageant des jardins botaniques ouverts au public et aux étudiants, et en créant des banques de graines. GRÉGORY MAHY Biodiversité et Paysage DES PRIMATES AU SECOURS DE LA BIODIVERSITÉ Le groupe de recherche en primatologie de l’ULg dédie une partie de ses activités à étudier l’importance des singes dans la préservation de l’écosystème. Des recherches menées aux quatre coins du globe (RDC, Bénin, Thaïlande, Indonésie et Brésil) analysent le rôle des primates dans la régénération des forêts, en particulier via les graines qu’ils dispersent. À côté des études purement scientifiques, un travail est mené en partenariat avec les associations locales pour sensibiliser les populations aux avantages apportés par des espèces parfois considérées comme nuisibles. En RDC, l’ULg étudie une espèce endémique : le bonobo. Pour lutter contre la chasse et le braconnage, qui causent la disparition progressive du primate, l’université travaille sur l’habituation de plusieurs groupes de bonobos à l’homme, dans le but de développer l’écotourisme, activité qui assure une rentrée d’argent aux populations locales, tout en les incitant à protéger la faune et la forêt. MARIE-CLAUDE HUYNEN Biologie du comportement www.copperflora.org QUEL AVENIR POUR LES VERS À SOIE À MADAGASCAR ? Entre 2008 et 2012, une équipe transdisciplinaire de l’ULg a étudié sous toutes ses facettes le landibe, chenille malgache endémique dont la soie est très exploitée par les populations locales. Outre des avancées substantielles pour la littérature scientifique, les apports du projet résident dans la mise au point de stratégies de gestion et de conservation des vers à soie sauvages, et l’étude des possibilités de création d’une filière de production durable. FRANÇOIS VERHEGGEN Entomologie fonctionnelle et évolutive 12 Afrique centrale et de l’Est AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE RENFORCER LA RECHERCHE EN ARCHITECTURE EN RDC professeurs d’architecture qu’ils disposent d’un doctorat. La faculté d’architecture liégeoise intervient dans un projet mené par l’ULB, qui appuie la création d’une école doctorale à l’ISAU (Institut Supérieur d’Architecture et d’Urbanisme) de Kinshasa. Pour endiguer le développement incontrôlé des villes de RDC et la mainmise de sociétés immobilières étrangères sur le marché national, le gouvernement congolais a pris plusieurs mesures, notamment celle d’exiger des Mais la formation d’architecte est mal reconnue dans le pays, et aucune école congolaise n’est en mesure de délivrer une formation doctorale dans ce domaine. Pour remédier à cette lacune, plusieurs professeurs de l’ISAU vont réaliser leur thèse en Belgique. Ils formeront ensuite le corps enseignant chargé des nouvelles infrastructures doctorales de l’institut d’architecture. RITA OCCHIUTO Architecture ALIMENTATION CONTROLER L’ÉLEVAGE DE LA CHÈVRE NAINE La Chèvre Naine d’Afrique de l’Est est l’animal privilégié pour l’élevage en milieu rural burundais : elle se nourrit très peu, se contentant de ce qu’elle trouve lors de ses vagabondages. On peut dire qu’elle s’élève « toute seule ». Cependant, de multiples croisements et un manque de contrôle de la reproduction ont conduit à une perte de la qualité de la race locale. En partenariat avec l’Université du Burundi, la Faculté de Médecine Vétérinaire de l’ULg a entrepris un projet portant sur deux axes : • une amélioration de la qualité de la viande par une sélection génétique et un travail sur l’alimentation ; • l’éducation des éleveurs, notamment en ce qui concerne la sélection génétique. Le projet met en place une sorte de ferme-école dans laquelle les éleveurs échangent leurs expériences pour améliorer la qualité des élevages. JOHAN DETILLEUX Production animale • 13 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg LE CAVTK, UNE EXPERTISE CONGOLAISE Créé en 2002 suite à l’initiative conjointe de Gembloux Agro-Bio Tech et de la Faculté de médecine vétérinaire de l’ULg et grâce à un financement de la Région wallonne, le « Centre agronomique et vétérinaire tropical de Kinshasa » (CAVTK) a pour principale mission de redynamiser le monde agricole congolais tant en ce qui concerne les productions animales que végétales et piscicoles. L’UCL a également rejoint le projet en 2008. Le centre est aujourd’hui une asbl de droit congolais, offrant des prestations rémunérées dans le domaine de l’agroalimentaire visant : • le développement des filières agro-alimentaires pour lesquelles il existe une forte demande du marché (porcs, pommes de terre, produits issus d’espèces à cycle court) ; • la réduction des contraintes au développement de productions animales et végétales (alimentation animale, développement d’alternatives aux produits d’exportation) ; • la mise en place de procédures internes de bonne gouvernance administrative et financière pour assurer l’autonomisation du CAVTK. La contribution des Universités s’effectue au travers de la mise en œuvre d’un certain nombre d’actions pilotes ainsi que par le soutien et le développement de « services experts » au sein du CAVTK. En 2015, les actions pilotes se sont réorganisées autour de 5 pôles d’expertises : Pôle Économie, Pôle Nutrition animale, Pôle Phytopathologie, Pôle Santé animale, Pôle Miniélevage. Cette orientation rencontre un franc succès, les pôles permettant de capitaliser l’expertise acquise grâce aux actions de recherche. Ils renforcent les liens entre les Universités et les experts locaux tout en laissant présager une source de revenus pérenne pour le CAVTK. A chaque pôle est affecté un promoteur académique du Nord et du Sud ainsi qu’un « maître d’œuvre » (souvent un doctorant) chargé de l’exécution des activités du pôle. Le CAVTK édite Troupeaux, revue semestrielle consacrée à l’élevage et à la culture. PATRICK RUPPOL Zootechnie 14 QUELS RÉSULTATS POUR LA MÉTHODE DES SYSTÈMES INTÉGRÉS EN ZONE PÉRIURBAINE DE KINSHASA ? Les petits producteurs de la région de Kinshasa ont l’habitude de diversifier leurs activités. Les élevages sont souvent accompagnés de cultures maraîchères, et les nombreux étangs de la région permettent un fort développement de la pisciculture. Néanmoins, leur productivité reste très faible. Pour optimiser les rendements des fermes, l’unité de Zootechnie de Gembloux Agro-Bio Tech a décidé de tester la méthode des systèmes intégrés à l’environnement périurbain de Kinshasa, recourant par ailleurs à l’aide technique du CAVTK. Plusieurs fermes pilotes sont suivies de façon bimensuelle, tandis que des unités expérimentales mises en place à l’Université de Kinshasa (UNIKIN) permettent des expérimentations plus pointues. Le recours aux « systèmes intégrés » signifie que les composantes des élevages et des cultures se renforcent les unes les autres, créant une véritable synergie. Par exemple, le fumier est utilisé pour fertiliser l’étang, dont la boue fertilise les cultures, dont les déchets nourrissent les animaux. Non seulement la méthode est écologique, mais elle est aussi peu couteuse puisqu’elle réduit autant que possible le recours aux apports extérieurs tels que les pesticides et la nourriture. JÉRÔME BINDELLE Zootechnie Afrique centrale et de l’Est SANTÉ ASSURER LE CONTRÔLE DES MÉDICAMENTS, UTILE À PLUS D’UN TITRE ! En Afrique centrale, on estime à plus de 25 % la proportion de médicaments consommés contrefaits ou de mauvaise qualité. Ces chiffres peuvent monter jusqu’à 80 % dans certaines officines, faisant courir à la population les dangers qu’on imagine. Au Rwanda et en RDC, deux équipes de l’ULg aident à pallier au manque d’institution nationale de contrôle des médicaments. Premièrement par un projet, commun aux deux pays, d’instauration d’une formation de 3e cycle visant à assurer la relève académique dans le contrôle et l’assurance qualité des médicaments. Ensuite en donnant à des laboratoires les moyens d’effectuer ces contrôles. Pour des raisons de coût, d’accès et de culture, la majorité de la population d’Afrique centrale a toujours recours à la médecine traditionnelle. C’est la raison pour laquelle ces deux projets se consacrent également à l’analyse des « médicaments traditionnels améliorés », remèdes à base de plantes mais possédant une formulation améliorée. Ils travaillent main dans la main avec des tradipraticiens reconnus par l’État, pour évaluer la qualité des médicaments et vérifier leur efficacité thérapeutique. Cela répond aux attentes des tradipraticiens, qui sont eux aussi victimes de la contrefaçon. MICHEL FRÉDÉRICH Pharmacognosie (Rwanda) PHILIPPE HUBERT Chimie analytique (RDC) CHIRURGIE ABDOMINALE, DE NOUVELLES TECHNIQUES La laparoscopie est la technique de chirurgie abdominale privilégiée depuis près de 25 ans en Belgique, car peu invasive. Elle consiste à insérer une petite sonde optique pour examiner la cavité abdominale des patients. Les résultats sont observés sur un écran, et le chirurgien opère de façon précise, sans recourir à de grandes incisions. Les patients récupèrent vite, quittent rapidement l’hôpital, et voient les risques d’infection considérablement diminués. Malgré des avantages substantiels, cette technique n’existait pas en RDC jusqu’il y a environ trois ans. Berthier Nsadi, chirurgien congolais, et le CHU de Liège, ont alors lancé un projet destiné à implanter cette technique aux Cliniques Universitaires de Kinshasa (CUK). Aujourd’hui, une partie du personnel hospitalier des CUK est formé à cette technique, aussi diffusée à Lubumbashi. OLIVIER DETRY Chirurgie abdominale FORMATION — MALADIES ANIMALES Beaucoup de Congolais pratiquent l’élevage comme activité secondaire afin d’arrondir leurs fins de mois. La santé animale est donc une problématique très importante pour l’économie nationale, tout comme pour la santé humaine. Parmi les nombreuses maladies qui menacent les animaux d’élevage, beaucoup sont en effet transmissibles à l’homme. Malheureusement, le pays manque cruellement d’une formation de haut niveau consacrée à la gestion de la santé animale. La faculté de Médecine vétérinaire de l’ULg travaille actuellement à la mise en place à Kinshasa d’un master en « diagnostic, épidémiologie et économie des maladies animales », qui servira avant tout à former les fonctionnaires de l’État responsables de la santé animale. Des thèses seront soutenues à Liège pour former des professeurs amenés à reprendre les charges de cours. NICOLAS ANTOINE-MOUSSIAUX Biostatistique, économie, sélection animale En 1995, la Faculté de Médecine vétérinaire de l’ULg crée l’Institut Vétérinaire Tropical (IVT) et lui donne pour mission de promouvoir et centraliser les nombreuses activités de coopération au développement menées en son sein. Se voulant interdisciplinaire, l’institut fédère l’expertise des enseignants et chercheurs des différentes spécialisations de la faculté, comme la production animale, la santé animale, ou la sécurité sanitaire. www.fmv.ulg.ac.be/ivt 15 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg CULTURE & SOCIÉTÉ La Cellule d’Appui Politologique Afrique Caraïbes (CAPAC) a été créée par le département de sciences politiques de l’ULg en 2004, lorsque le Sénat congolais demande à l’université un appui à la rédaction de sa nouvelle Constitution. Elle se donne pour mission d’« accompagner les pays en transition ou en post-conflit en Afrique et aux Caraïbes vers la consolidation d’un État de droit ». Elle offre une aide à la rédaction des législations, s’assure du fonctionnement des institutions, et joue un rôle de facilitateur à la prise de décision politique. La direction est assurée par le professeur Bob Kabamba. www.capac.ulg.ac.be FORMATION DES ÉLUS LOCAUX ET DE LA SOCIÉTÉ CIVILE EN RDC La CAPAC travaille depuis 2008 au Nord-Kivu à la formation des élus provinciaux et de la société civile aux principes de bonne gouvernance, ainsi qu’au texte de la nouvelle Constitution congolaise. Malgré de vives tensions politiques et une insécurité permanente, d’énormes progrès ont été accomplis : le projet a permis la formation d’acteurs de la vie politique, la reprise d’un dialogue entre députés, et l’organisation de nombreux débats et séminaires. Aujourd’hui, l’impulsion est donnée : une charte de bonne gouvernance est prête à entrer en action lors de l’organisation des prochaines élections provinciales. PIERRE VERJANS Sciences politiques BUDGET PARTICIPATIF AU BURUNDI La CAPAC a soutenu la mairie de Bujumbura dans la mise en place d’un budget participatif lié à sept parkings publics souffrant d’une insécurité grandissante. Chaque corps de métier impliqué dans le transport public a maintenant pour mission de gérer un budget accordé par le gouvernement municipal, et destiné à sécuriser et à rationaliser l’espace public. La consultation des acteurs des parkings publics a mis en évidence une demande émanant des conducteurs : celle d’être formés au Code de la route. Les formations ont une incidence directe sur la diminution du nombre d’accidents et leur succès suscite d’autres idées comme travailler de la même manière avec les vendeurs de rue. BOB KABAMBA Sciences politiques MAISON DES FEMMES AU BURUNDI La Maison des Femmes au Burundi a été créée avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle a pour but de venir en aide aux Burundaises victimes de la pauvreté et de la violence. En plus d’une aide psychosociale et d’une garderie pour les jeunes enfants, l’association fournit un soutien stratégique et financier à des associations commerciales féminines. C’est pour structurer cette dernière offre que le service d’économie rurale des facultés agronomiques de Gembloux, arrive au Burundi en 2003. Aujourd’hui, il continue à soutenir le centre, qui fédère une trentaine d’associations féminines actives dans des secteurs aussi variés que la restauration, la coiffure, la vannerie, et bientôt la transformation de produits agricoles. La Maison des Femmes accorde à ces associations des microcrédits pour le lancement de nouvelles activités, en les suivant sur la durée, et en les conseillant. PHILIPPE LEBAILLY Économie et développement rural www.lamaisondesfemmes.org 16 Afrique centrale et de l’Est FORMATION UN CENTRE DE FORMATION BANCAIRE AU SEIN DE LA BANQUE COMMERCIALE DU CONGO KINSHASA MANAGEMENT SCHOOL Créée à l’initiative d’Albert Corhay, actuel Recteur de l’ULg, la Kinshasa Management School (KMS) accueille un master en gestion et droit de l’entreprise, conjointement organisé par la faculté de droit et HEC-Ecole de gestion de l’ULg. Ces cours du soir sont destinés à des cadres d’entreprise ou aux professeurs de l’Institut Supérieur de Commerce de Kinshasa et débouchent sur un certificat. Les majors de chaque promotion se voient ensuite offrir la possibilité d’entamer un doctorat à l’ULg. À terme, la KMS devrait abriter des conférences, et proposer d’autres masters (comptabilité et droit OHADA – droit des affaires). La Banque Commerciale du Congo (BCDC) et l’Université de Liège se sont associées pour créer un centre de formation bancaire interne à la BCDC, appelé BCDC Bank Academy. L’Université met à disposition son expertise et accompagne notamment la BCDC pour des conseils en certification. Elle appuie également la Banque dans le cadre d’une formation continue à destination des formateurs de la BCDC. Cet accompagnement vise à développer les ressources humaines dans le domaine bancaire, travaillant ainsi à l’amélioration de la gouvernance de la banque et au développement économique de la RDC. BOUTHEINA BEN LAMINE Cellule formation continue ALBERT CORHAY Rectorat UN CONSORTIUM DES UNIVERSITÉS TCHADIENNES DEMANDEUR DE FORMATIONS La cellule « formation continue » de l’ULg coordonne un ensemble de formations au sein des universités tchadiennes. Elle propose des formations aux administrations, organise avec HEC-Ecole de gestion de l’ULg un master en économie et gestion, et met sur pied des cours de préparation au projet doctoral. Ces services sont sollicités par les institutions ellesmêmes, qui rémunèrent les intervenants de l’ULg. BOUTHEINA BEN LAMINE Cellule formation continue 17 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg 18 18 Afrique de l’Ouest RESSOURCES NATURELLES GÉRER LA RESSOURCE EN EAU AU BURKINA Depuis 2005, plusieurs équipes des facultés de Sciences et de Sciences Appliquées de l’ULg travaillent sur la gestion de l’eau au Burkina Faso dans le cadre du programme PADI (Programme d’Appui au Développement par l’Irrigation) mis en œuvre par l’APEFE et WBI. Le projet Ge-eau promeut une utilisation de l’eau efficace et économe dans le bassin du Kou (sud-ouest du Burkina Faso – 1 800 km²) qui abrite Bobo-Dioulasso, la deuxième plus grande ville du Burkina Faso. Il couvre un ancien périmètre de riz irrigué aménagé par l’État, et plusieurs zones agricoles exploitées de façon informelle. Malgré une relative abondance des ressources en eau, des pénuries sont fréquentes en raison d’une augmentation de la population agricole et de pratiques d’irrigation inefficientes. Des outils d’aide à la décision ont été mis en place par l’ULg, en collaboration avec les parties prenantes publiques et privées actives dans la région. Ces outils (cartographie aérienne et logiciels informatiques) permettent de garantir le suivi-évaluation des ressources en eau dans la région et la gestion de leur consommation, améliorant ainsi les moyens de subsistance dans la zone. Des séances de concertation ont accompagné le développement et la mise en place de ces différents outils, permettant à tous les utilisateurs d’avoir une meilleure compréhension entre eux. Pour diverses raisons, une importante quantité de sédiments tombe dans les barrages situés aux alentours de Ouagadougou, réduisant la quantité d’eau disponible. Une équipe de géographes de l’ULg travaille sur cette problématique depuis 2011. Ses recherches et celles de leurs partenaires ont considérablement augmenté les connaissances sur le phénomène. Des géographes, techniciens et administratifs burkinabés ont en outre été formés aux techniques de mesure et de gestion utilisées. À l’heure actuelle, plusieurs pistes destinées à améliorer la construction des barrages sont suivies par l’équipe belgo-burkinabé. ÉRIC HALLOT Géographie www.ge-eau.org BERNARD TYCHON Sciences et Gestion de l’Environnement 19 19 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg DES EAUX SOUTERRAINES POLLUÉES AU BÉNIN Les eaux souterraines du Bénin subissent diverses pollutions qui mettent en danger la santé de leurs consommateurs. Le faible suivi apporté par les autorités responsables rend la prévention et la lutte contre la pollution de l’eau peu efficaces. L’Unité d’Hydrogéologie et géologie de l’environnement apporte une aide technique et scientifique au département des Collines (Région centrale du Bénin), pour étudier et comprendre cette pollution aquatique. Elle intervient en outre dans la formation des partenaires locaux, notamment d’un doctorant, avec qui elle recherche une solution pour résoudre ce problème sur le long terme. PHILIPPE ORBAN Hydrogéologie et géologie de l’environnement COMMENT RÉAGIR À LA SALINISATION DES TERRES DU DELTA DU FLEUVE SÉNÉGAL ? La culture irriguée dans le delta du fleuve Sénégal est menacée par une nappe d’eau salée qui remonte dangereusement vers le sol. Pour le moment, ce sont environ 15 000 hectares qui sont laissés à l’abandon en raison de la salinisation des terres. Depuis six ans, l’Université de Liège étudie le fonctionnement hydrogéologique de cette nappe souterraine pour comprendre les processus à l’œuvre et proposer des solutions. SERGE BROUYÈRE Hydrogéologie et géologie de l’environnement VALORISER LES ARGILES DU CAMEROUN La région de Foumban (ouest du Cameroun) est internationalement reconnue pour sa tradition de céramiques et de poteries. Matière indispensable à l’art local, l’argile représente également le matériau de construction de base de la société rurale camerounaise. La qualité des produits finis laisse cependant souvent à désirer, et la proportion de matériaux cassés à la sortie des fours est très élevée. L’argile n’est pas souvent filtrée, ni cuite à température adéquate. Le projet déploie différents volets impliquant les artisans locaux. Une étude sociologique permet de mieux saisir l’attrait des artisans locaux pour les matériaux importés. Elle permet également de développer des stratégies de promotion des matériaux locaux. Une base de données recensant la localisation et la caractérisation des argiles de la région se crée et sera mise à disposition des artisans 20 Afrique de l’Ouest elle devient un carburant de qualité équivalente au diesel, qui peut notamment aider des régions reculées à tendre vers une autonomie énergétique. L’unité de phytotechnie tropicale de la Faculté de Gembloux Agro-Bio Tech, en partenariat avec ADG, appuie plusieurs agriculteurs sénégalais cultivateurs de jatropha en étudiant les potentialités énergétiques offertes par la plante, ainsi que les maladies qui la guettent. GUY MERGEAI Phytotechnie tropicale et horticulture et constructeurs locaux. A partir des argiles locales, des briques sont fabriquées servant de base à la construction de fours simples, efficaces et peu énergivores. Enfin, le partenaire local de l’ULg, l’Institut des Beaux-arts de l’université de Dschang, profite de ce projet pour analyser les œuvres traditionnelles et chercher à faire perdurer cet art. NATHALIE FAGEL Argiles, géochimie et environnements sédimentaires LE JATROPHA , UNE ÉNERGIE NOUVELLE AU SÉNÉGAL ? Le jatropha est un petit arbuste dont les graines sont utilisées pour fabriquer une huile possédant d’excellentes propriétés combustibles. Transformée, 21 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg ALIMENTATION APPUI À L’AMÉLIORATION DE LA PRODUCTIVITÉ DES ÉLEVAGES OVINS URBAINS ET PÉRIURBAINS SÉNÉGALAIS La filière ovine est en crise. Le Sénégal, où le mouton revêt une symbolique toute particulière, en importe de plus en plus. Le projet contribue à la relance de l’élevage, particulièrement en milieu urbain et péri-urbain et ainsi rencontre la volonté du gouvernement sénégalais. Le projet étudie la place socioculturelle qu’occupe le mouton dans ce monde à dominance musulmane. Il participe également à caractériser les différentes races de moutons ainsi qu’à comprendre le fonctionnement des élevages pour envisager un développement maîtrisé, surtout en milieu urbain, face aux techniques rurales. La rédaction et la diffusion de recommandations sont prévues via différents supports et vers différents publics : ouvrages, fiches techniques, supports audio-visuels, médias, foires agricoles, formation continue des vétérinaires, etc. JEAN-LUC HORNICK Nutrition animale en milieu tropical QUE RESTE-T-IL DE 20 ANNÉES DE DÉVELOPPEMENT RURAL DANS LE NORD BÉNIN ? Le projet s’intéresse dans le Nord du Bénin, en région rurale, aux dynamiques économiques et sociales et à leurs effets et impacts à long terme (au-delà du temps des projets, au-delà de l’attendu) suite à plus de 20 ans d’interventions des coopérations belge, allemande et hollandaise. À travers trois thèses de doctorat, le projet analyse la façon dont la population locale s’est appropriée les résultats des projets, l’amélioration de l’économie qui en a résulté, la durabilité des associations créées, etc. Au-delà des thèses, cette recherche a abouti à la création d’un outil de veille interactif destiné à partager les analyses empiriques, méthodologiques et théoriques et à créer un dialogue permanent entre chercheurs et intervenants. MARC PONCELET Sociologie du développement www.foradyn.org SANTÉ HERBIER NATIONAL DES PLANTES MÉDICINALES ET CHIMIOTHÈQUE AU BURKINA FASO Beaucoup d’études sur les plantes médicinales existent dans la région mais sont dispersées. Parallèlement, la médecine traditionnelle occupe une place importante dans le système de santé. L’idée du projet est de rassembler toutes les informations existantes et de créer une base de données accessible au plus grand nombre. Outre un Herbier National des plantes médicinales, le projet met également sur pied une chimiothèque des marqueurs chimiques de ces principales plantes répertoriées. Ces plantes médicinales sont utilisées en médecine traditionnelle pour traiter des pathologies prioritaires et courantes au Burkina (maladies infectieuses et nutritionnelles par exemple). MICHEL FRÉDÉRICH ULg – Pharmacognosie 22 Afrique de l’Ouest CULTURE & SOCIÉTÉ INCUBATEUR D’ENTREPRISES QUI S’EXPORTE ? SOUTENIR LE CINÉMA GUIMBI, UN ACTE CITOYEN ! Le centre en Psychologie Sociale des Groupes et des Organisations de la Faculté de psychologie développe au Sénégal la création d’un incubateur d’entreprises, potentiellement transférable à d’autres pays, destiné à soutenir de jeunes entrepreneurs et à favoriser l’esprit d’entreprise. Depuis 2005, la ville de Bobo Dioulasso n’a plus de salle de cinéma. Jusqu’à sa fermeture, la ville abritait pourtant le cinéma Guimbi, lieu emblématique du Burkina Faso. En 2012, Berni Goldblat, cinéaste suisse vivant au Burkina depuis plus de dix ans, décide de le ramener à la vie. Porté par le secteur associatif sénégalais, ce projet s’oriente vers des activités organisées en milieu rural, telles que l’agriculture, l’élevage, la pêche ou le tourisme. JEAN-FRANÇOIS LEROY Psychologie sociale des groupes et des organisations L’initiative est soutenue par de nombreux partenaires, cinématographiques (le Festival de Cannes, le FIFF de Namur, et bien d’autres), gouvernementaux (par exemple le WBI), mais aussi universitaires. HEC, l’école de gestion liégeoise, joue ainsi un rôle de partenaire financier, aidant l’équipe du cinéma à gérer au mieux les fonds qui lui sont attribués, ainsi qu’à garder une indépendance financière. ALINE MULLER Finance www.cineguimbi.org FORMATION STAGE DE FORMATION EN MANAGEMENT DE LA QUALITÉ SANITAIRE ET ANALYSE DES RISQUES Ce stage associe des dimensions scientifiques et techniques de la sécurité sanitaire à des dimensions psychosociales (gestion de groupes, analyse organisationnelle, etc.) pour former des utilisateurs de pesticides aux risques que ceux-ci peuvent entraîner dans la chaîne alimentaire. Ces personnes formées informent elles-mêmes les utilisateurs de première ligne. Pour favoriser les relations Sud-Sud entre collaborateurs, il est organisé en alternance par le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Avec 15 à 20 étudiants par année depuis 2009, plus de cent stagiaires venus de toute l’Afrique de l’Ouest ont déjà été formés. MASTER EN RESSOURCES NATURELLES ET BIODIVERSITÉ Organisé au Bénin et au Niger, le master en ressources naturelles et biodiversité accueille chaque année une trentaine de personnes, avec un quota d’au moins 30 % de femmes. Il comporte un mois de stage sur le terrain, dans le parc national du W, qui chevauche les deux pays et qui a la particularité de couvrir toute une séquence d’écosystèmes, des zones humides aux zones sahéliennes, ce qui en fait un terrain d’étude fécond. JAN BOGAERT Biodiversité et Paysage JEAN-FRANÇOIS LEROY Psychologie sociale des groupes et des organisations 23 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg 24 24 Maghreb RESSOURCES NATURELLES AMÉLIORER LA QUALITÉ DE L’EAU EN TUNISIE PROJET SEBOU – MAROC (FES) Le projet COPEAU porté par l’Aquapôle vise à renforcer l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement (ANPE) tunisienne dans sa mission de contrôle de pollution des eaux et de coordination de la surveillance et du contrôle de la qualité des eaux continentales (eaux de surface et eaux souterraines). En collaboration avec le CEBEDEAU, centre d’expertise en traitement et gestion de l’eau lié à l’Université de Liège, l’Aquapôle a formé des techniciens et des fonctionnaires de l’agence, qu’elle a pourvue de PEGASE, un logiciel de modélisation et de prévision de la qualité de l’eau. Dans la ville de Fès, plusieurs activités artisanales telles que la tannerie et la dinanderie, génèrent des rejets impressionnants d’Eléments Traces Métalliques (ETM) dans le fleuve Sebou. Ces métaux sont actuellement piégés dans les sédiments anaérobiques (dépourvus d’oxygène) du fleuve empêchant ainsi leur diffusion et donc de dramatiques effets toxiques. Cet équilibre risque d’être rompu par la restauration des conditions d’oxygène du milieu suite à la mise en service d’une nouvelle station d’épuration à l’aval de la ville. Ceci dépendra de la forme sous laquelle les métaux sont fixés dans les sédiments. Une équipe scientifique d’Arlon Campus Environnement de l’Université de Liège travaille depuis 2009 sur la spéciation et le comportement biogéochimique de ces ETM. Les premiers résultats étaient rassurants mais des travaux récents réalisés dans le cadre d’une thèse de doctorat nuancent ces résultats. JEAN-FRANÇOIS DELIÈGE Aquapôle L’Aquapôle est un centre de recherche et d’expertise en sciences de l’eau au service des institutions publiques et des entreprises, tant régionales qu’internationales. Les contrats internationaux représentent la majorité de ses activités, dont une partie non négligeable est consacrée à la coopération au développement. L’Aquapôle a pour objectif d’améliorer la gestion intégrée de l’eau dans une perspective de développement durable, de développer un réseau de compétences multidisciplinaires et de jouer un rôle d’interface entre le monde académique et l’industrie ou les administrations. www.aquapole.ulg.ac.be VINCENT DEBBAUT Protection et hygiène du travail (SUPHT) 25 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg APPLICATION ENVIRONNEMENTALE DES ARGILES NATURELLES DU MAROC Les argiles se forment sous l’influence des pluies et du ruissellement sur le substrat rocheux. Le type d’argile que l’on va trouver dans un sol est donc intimement lié aux conditions climatiques. A partir de méthodes spécifiques à ces minéraux de petite taille, il est possible d’estimer leurs potentialités environnementales et/ou économiques. La connaissance fine de ces types d’argile permet donc une utilisation optimale de cette matière première et garantit la qualité du produit fini. L’équipe de l’ULg au Maroc étudie plus particulièrement les types d’argile utilisés par les artisans selon qu’ils réalisent des poteries, des marmites pour tajine, etc. Ce travail permet de réduire les pertes liées à la casse durant la cuisson grâce à l’utilisation de l’argile la plus adéquate. NATHALIE FAGEL Argiles, géochimie et environnements sédimentaires CARACTÉRISATION ET VALORISATION DES PRODUITS DE L’AMANDIER – MAROC Ce projet est une activité de recherche-innovation portant sur la caractérisation des amandes et produits dérivés (huiles d’amandes, pâtes d’amandes, tourteaux, etc.) des variétés locales d’amandier. Ce projet s’inscrit dans l’objectif global du Plan Agricole régional du Plan Maroc Vert soutenu par la Belgique (Coopération Technique Belge) et visant à renforcer la compétitivité de la filière amandier dans la région de l’Oriental du Maroc en vue d’améliorer les conditions socio-économiques des agriculteurs. Dans cette région, l’amandier est la seconde espèce fruitière après l’olivier. Cette filière reste pourtant très peu 26 développée. La production d’amandes dans l’Oriental représente 10 à 14 % de la production du Maroc, elle est orientée vers une commercialisation en vrac des amandes à l’état brut et sans aucune tentative de valorisation. La caractérisation physicochimique des amandes et dérivés a pour objectif de déboucher sur des voies de valorisation permettant de créer de la valeur ajoutée. MARIANNE SINDIC Laboratoire Qualité et sécurité des produits agro-alimentaires Maghreb ALIMENTATION AMÉLIORER LA PRODUCTION LAITIÈRE EN ALGÉRIE PAR LA RECHERCHE La production de lait assurée par les 950.000 vaches laitières que compte l’Algérie ne couvre que 56 % des besoins d’une population toujours croissante. Le déficit de production constaté relève de facteurs nutritionnels, techniques, socio-économiques mais également pathologiques propres à la reproduction et à la santé mammaire bovine. La caractérisation des performances de reproduction tout comme celle de leurs facteurs de risque (insémination artificielle, détection des chaleurs, avortements, infections utérines) constitue un objectif prioritaire qui peut contribuer de manière directe ou indirecte à réduire le montant de la facture liée à l’importation de produits laitiers (plus d’un milliard de dollars par an). C’est pourquoi l’ULg renforce cette caractérisation à travers différentes thèses de doctorat menées en collaboration avec la faculté des sciences vétérinaires de Blida, l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alger et l’Institut des sciences vétérinaires de l’Université de Ibn Khaldoun. Cinq doctorants sont concernés et travaillent respectivement sur les thématiques suivantes : • l’insémination artificielle en Algérie : état des lieux et perspectives ; • contribution à l’étude des paramètres de reproductions et zootechniques de la race autochtone algérienne ; • étude de la prévalence des avortements dans l’espèce bovine ; • étude de la prévalence et des facteurs de risque des infections utérines chez la vache ; • étude des facteurs de risque de l’infertilité chez la vache laitière. CHRISTIAN HANZEN Thériogénologie des animaux de production 27 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg CULTURE & SOCIÉTÉ LE THÉÂTRE UNIVERSITAIRE DE LIÈGE (TURLg) EN VOYAGE AU MAROC Le TURLg voyageait déjà avant sa création officielle, en 1941. D’abord cantonné aux pays limitrophes, son désir de découverte de nouveaux horizons théâtraux n’a cessé de l’emmener vers des lieux toujours plus éloignés. Aujourd’hui, le TURLg s’est produit dans quarante-deux pays sur quatre continents, le langage théâtral dépassant toutes les barrières linguistiques. Au Sud, le TURLg entretient des rapports avec plusieurs pays d’Afrique et d’Amérique du Sud. Ses liens les plus forts ont été noués au Maroc. Il se retrouve régulièrement à l’affiche de différents festivals de théâtre universitaire, depuis 1988, que ce soit à Casablanca (dès la première édition du FITU), à Rabat, Marrakech, Agadir ou Tanger. DOMINIQUE DONNAY TURLg CÉRAMIQUES ET RESTAURATION DES MONUMENTS HISTORIQUES DE LA RÉGION DE MARRAKECH La ville de Marrakech possède des monuments prestigieux de l’art islamique (XIIème - XVIème siècle). Ces monuments reconnus comme patrimoine mondial sont réputés par leurs céramiques traditionnelles. Ces céramiques sont fragilisées par l’épreuve du temps et par l’action humaine. Plusieurs tentatives de restauration coordonnées par l’inspection des monuments historiques ont été entreprises. Cependant ces tentatives de restauration sont souvent vouées à l’échec. Ces échecs s’expliquent en partie par la mauvaise qualité des matériaux utilisés dans la restauration. Le projet propose de s’appuyer sur un diagnostic de l’état de dégradation de la céramique des différents monuments. En examinant des possibilités de restauration de ces édifices 28 architecturaux, l’équipe de l’ULg et ses partenaires marocains contribuent au développement d’une approche spécifique à la restauration, à l’entretien et à la valorisation des monuments historiques dans cette région. NATHALIE FAGEL Argiles, géochimie et environnements sédimentaires Maghreb FORMATION REMÉDIATION EN LANGUE FRANÇAISE, EN COLLABORATION AVEC L’UNIVERSITÉ D’OUJDA Depuis 2004, une forte collaboration unit l’Institut Supérieur des Langues Vivantes (ISLV), et notamment son service d’apprentissage du Français Langue Etrangère (FLE), à l’Université Mohammed Ier (UMP) d’Oujda au Maroc, pays dont les universités font face à un problème linguistique important. En effet, la massification et la démocratisation de l’enseignement supérieur permettent à de plus en plus d’étudiants des lycées publics d’accéder aux études universitaires, dispensées en français. Or, si les lycées privés sont généralement français, les cours des lycées publics sont donnés en arabe et le français est enseigné comme langue étrangère. Les universités marocaines doivent donc organiser d’importants travaux de remédiation pour un public chaque année plus nombreux. L’ISLV a donc travaillé à créer des modules de remédiation en ligne qui répondent aux besoins spécifiques des étudiants ainsi qu’à former des formateurs en FLE. Aujourd’hui, l’UMP possède l’équivalent de l’ISLV liégeois, qui travaille maintenant avec les quatorze universités marocaines, suivant la volonté gouvernementale d’harmoniser l’apprentissage du français dans l’enseignement supérieur. LAURENCE WÉRY ISLV 29 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg 30 30 Asie AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE PÉRIURBANISATION À HANOÏ À l’instar de la plupart des villes vietnamiennes, Hanoï connaît depuis ces dernières années une croissance démographique aussi spectaculaire qu’incontrôlée. Le « nouveau Hanoï » s’étend sur 3 000 km², superficie presque égale à celle de la province de Liège, et héberge environ sept millions d’habitants. On estime que la population augmentera encore de 50 % à l’horizon 2040. Cette situation est un passionnant sujet d’analyse pour des urbanistes. Pourtant, peu d’études portent sur ce sujet. Une équipe de Sciences appliquées de l’ULg est l’une des premières à essayer de calculer le nombre d’hectares que l’expansion de la ville consomme par an. En plus d’un travail de localisation par satellite des zones de croissance, elle étudie les divers aspects de l’impact de la croissance démographique sur les territoires périurbains. Ces études s’intéressent à des thématiques telles que la transformation des noyaux ruraux rattrapés par la banlieue, le rôle joué par le marché, les impacts de la périurbanisation sur les populations locales, ou l’économie informelle, représentée par un secteur tertiaire en plein développement. JACQUES TELLER Urbanisme et aménagement du territoire ALIMENTATION AVEC DES ASSOCIATIONS PAYSANNES CAMBODGIENNES ADG est l’ONG universitaire liée historiquement à la Faculté de Gembloux (aujourd’hui GemblouxAgro-Bio Tech). Spécialisée dans la souveraineté alimentaire et l’agroécologie, elle possède des antennes au Pérou, au Sénégal et au Cambodge. Cohérente avec sa vision d’un monde plus équitable où chacun pourrait s’alimenter en quantité et en qualité suffisante, l’ONG développe des actions visant à renforcer les organisations paysannes, les exploitations familiales et à favoriser les échanges et les actions de plaidoyer concertées dans ce secteur, et ce dans une vision inclusive. www.ong-adg.be Au Cambodge, la grande majorité de la population dépend du secteur agricole. Malgré cela, la production est peu féconde, et beaucoup d’agriculteurs vivent dans des conditions de pauvreté extrême. Depuis 2001, ADG travaille avec des associations paysannes cambodgiennes, à tous les échelons de l’exploitation agricole : depuis l’amélioration des techniques de production jusqu’à la commercialisation des produits, en passant par l’appui structurel à la création de coopératives. L’ONG privilégie avant tout une méthode « de paysan à paysan », basée sur l’échange de techniques entre agriculteurs, par l’intermédiaire de paysans-relais qui expérimentent de nouvelles techniques agricoles. Pour lutter contre les risques liés aux désastres climatiques, ADG a également œuvré à la création d’une dizaine de banques de riz, approvisionnées par les paysans membres. SOPHIE PASCAL ADG 31 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg SANTÉ MÉDECINE DE FAMILLE AU VIETNAM Être malade au Vietnam n’est pas une situation facile. Entre de rares et onéreux cabinets privés, des postes de soins primaires dont la réputation n’est pas bonne en raison du manque de formation médicale et de la vétusté de l’infrastructure, ou encore des hôpitaux, surchargés et dont la prise en charge est impersonnelle, le choix n’est pas simple ! Les patients optent souvent pour un avis pharmaceutique ou pour une automédication, avec les risques que cela comporte. Pour les patients vietnamiens, accéder à un suivi médical personnalisé et durable n’est pas chose aisée. C’est la raison pour laquelle les autorités d’Ho Chi Minh-Ville, grâce à l’expertise et à l’appui du Département de Médecine générale de l’ULg, sont à l’initiative de changements importants qui essaiment dans tout le pays. En partenariat avec d’autres acteurs historiques de la coopération au Vietnam, comme la Boston University et l’Université de Gent, l’ULg a contribué à la reconnaissance officielle de la Médecine générale (appelée aussi médecine de famille) en soutenant la formation d’équipes universitaires, ainsi que la création de postes pilotes. Le projet ULg a également permis le tout premier Doctorat en Médecine de famille du Vietnam, défendu à Liège en 2013 par Vo Thanh Liem. Les projets coordonnés par Didier Giet, professeur de médecine générale à l’ULg, ont provoqué des changements structurels et législatifs en faveur de l’instauration de la médecine de famille au Vietnam, maintenant enseignée dans les universités et remboursée aux patients par la sécurité sociale. Un réseau de 10 partenaires composés des Départements universitaires de Médecine de Famille vietnamiens, s’est par ailleurs progressivement constitué depuis près de 10 ans. Ce réseau qui réfléchit aux contours que prendront demain les soins de base au Vietnam vient de s’élargir à d’autres acteurs de la première ligne de soins : infirmiers, pharmaciens et kinésithérapeutes. La route est encore longue pour que la médecine de famille soit implantée dans toutes les régions du Vietnam. Mais les avancées liées au projet semblent vouées à un bel avenir car elles sont maintenant soutenues par une forte volonté des autorités politiques et sanitaires. DIDIER GIET Médecine générale FERMES LAITIÈRES AU VIETNAM La Faculté de Médecine vétérinaire encadre un doctorant qui étudie les pathologies des vaches laitières vietnamiennes. Une meilleure connaissance des maladies permet de limiter leurs effets indirects, et ainsi de rentabiliser au mieux la production laitière, encore peu développée au Vietnam. Ce projet s’inscrit dans une optique de renforcement de l’élevage familial, partie intégrante du circuit de distribution vietnamien actuel. Il rejoint la volonté du gouvernement d’atteindre l’autosuffisance en matière de produits laitiers. CHRISTIAN HANZEN Thériogénologie des animaux de production 32 Asie FORMATION LE VIETNAM, UN PARTENAIRE PRIVILÉGIÉ Le Vietnam représente une des zones de concentration privilégiées de l’ULg. Le pays dispose en effet d’institutions universitaires de grande qualité avec lesquelles l’ULg entretient d’étroites collaborations tant académiques que scientifiques. De nombreux projets de recherche sont en cours dans des domaines très diversifiés : biologie, génétique, médecine, ingénierie hydraulique, logistique et architecture navale, économie et sociologie rurales. Dans certains de ces domaines, des formations sont proposées, en partenariat avec des universités vietnamiennes spécialisées et visant la création au Vietnam de véritables pôles d’expertise et de valorisation. DES « EXECUTIVE MASTERS » VERS DES CENTRES DE FORMATION INTÉGRÉE OU CLUSTER L’ULg organise au Vietnam des modules de formation continue intégrés au sein d’un diplôme vietnamien. Ces « Executive masters » sont élaborés sur mesure avec les partenaires vietnamiens. Ils permettent de valoriser l’expertise de l’ULg dans des thématiques prioritaires pour le Vietnam. Les cours sont donnés par des binômes de professeurs belges et vietnamiens, ce qui constitue un des points forts de ces programmes. Par programme, 6 à 10 cours ou modules sont offerts et cumulables. Le second point fort réside dans leur stratégie intégrée visant à connecter la formation, la recherche et le transfert de technologies. Au départ d’un partenariat dans le cadre d’un « Executive master », le projet évolue vers la création d’un centre de formation et de recherche, voire le développement d’un cluster. Ces centres visent à développer les compétences par le biais de formations, de recherche, d’expertise et d’aide aux entreprises destinées à des ingénieurs, universitaires, techniciens, professionnels diplômés et autres participants en provenance du Vietnam et des pays voisins. Quatre « Executive masters » dispensés en anglais sont en cours : • Transport and Logistic Dispensée depuis 2008, il s’agit de la première formation post-universitaire internationale dans le domaine du transport et de la logistique créée au Vietnam. Ce master concrétise une volonté des autorités vietnamiennes de former des professionnels dans ce domaine considéré comme central pour le développement de la région du Sud-Est asiatique. Les sujets sont choisis avec les entreprises afin de répondre aux besoins à court terme des acteurs de la région. Ce master est organisé par l’Université de Danang en partenariat avec la Faculté des Sciences Appliquées et HEC-École de gestion de l’ULg. Un « Centre régional de recherche et de développement en logistique et clustering » a vu le jour en 2012. MARIO COOLS Transports et mobilité 33 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg • Industrial Management Cette formation complémentaire en gestion est spécifiquement conçue pour des ingénieurs civils vietnamiens qui sont amenés à jouer un rôle primordial dans le développement économique et technique du Vietnam. Organisée depuis 2010, elle est dispensée en anglais. 24 des 62 crédits ECTS du programme sont enseignés en présentiel par des professeurs de HECEcole de gestion de l’ULg. Les étudiants qui souhaitent compléter leur formation avec un diplôme belge ont la possibilité d’introduire une demande d’admission pour un accès direct au Master en Business Engineering (orientation recherche) enseigné à l’ULg. Ce master est organisé par l’Université de Génie Civil de Hanoï en partenariat avec HEC-École de gestion de l’ULg. MARIANNE SNAKERS HEC-Ecole de gestion • Sciences and Environment Management Dispensée depuis 2012, cette formation vise à former des professionnels spécialisés en gestion de l’environnement. Le programme rencontre les problématiques propres à l’environnement vietnamien. Ce programme attire de nombreux étudiants non seulement vietnamiens, mais également des pays limitrophes. Il est organisé par l’Industrial University de Ho Chi Minh City, le Département de Sciences et Gestion de l’Environnement de l’ULg et le Département de Biologie, Ecologie et Evolution. • Un « Centre de recherche, d’application et de transfert de technologie sur l’environnement » se met sur pied en 2016. CÉLIA JOAQUIM-JUSTO Écologie animale et écotoxicologie JEAN-MARIE HAUGLUSTAINE Énergie et développement durable Sustainable Hydraulic Structures L’ULg a mis en place en 2010 ce programme de formation en collaboration avec la Water Ressources University de Ho Chi Minh afin de permettre aux étudiants vietnamiens d’acquérir une spécialisation dans le domaine des constructions hydrauliques, sur base des technologies existant en Région wallonne et en Europe. Ce programme répond à une demande du gouvernement vietnamien dans le cadre de son plan anti-inondation et de développement de la navigation fluviale. Il est organisé par Water Ressources University de Ho Chi Minh Ville avec le département ANAST, Faculté des Sciences Appliquées de l’ULg. Un « Centre régional de Formation et de Recherche en Ingénierie Hydraulique et Navigation Fluviale » a été créé en 2012. PHILIPPE RIGO Constructions hydrauliques et navales 34 Asie • Food Technology, Safety and Quality Management (FTSQM) Ce master permet d’analyser toutes les étapes de la chaîne alimentaire, depuis la production jusqu’à la distribution, en passant par la transformation des aliments. Il est organisé par l’Université Agronomique d’Hanoï, et est ouvert aux étudiants vietnamiens ainsi qu’aux étudiants de la sous-région (Laos et Cambodge). MARIE-LOUISE SCIPPO Analyse des Denrées Alimentaires DEUX MASTERS DANS LE CADRE DE LA COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT • Économie et sociologie rurales à l’Université agronomique de Hanoï Organisée à l’Université agronomique de Hanoï (UAH) depuis 2009-2010, cette formation de 3ème cycle spécialisée en économie et sociologie rurales a pour objectif de susciter un échange d’enseignants, de spécialistes et de chercheurs concernés par la problématique, et ce au service de la formation d’une quinzaine d’étudiants par an à l’économie rurale, à la sociologie générale et rurale ainsi qu’à la collecte de données. La plupart de ces étudiants sont vietnamiens, mais il y a une ouverture également aux étudiants de la sous-région, en provenance du Laos et du Cambodge. PHILIPPE LEBAILLY Économie et développement rural 35 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg 36 Amérique latine RESSOURCES NATURELLES AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA LAINE D’ALPAGA AU PÉROU Représentatif de la transversalité de la faculté, ce projet fait intervenir divers départements de la Faculté de Médecine vétérinaire, mais aussi des disciplines encore plus variées telles que l’agronomie (GxABT), la sociologie (UNamur), l’architecture (UCL) et la médecine (ULB). En partenariat avec l’Université Nationale de San Antonio Abad del Cusco, ces différents acteurs ont lancé un projet commun d’amélioration de la qualité de la laine des alpagas, animaux d’élevage très répandus au Pérou. Leur but est de venir en aide aux petits éleveurs de la région, qui vivent dans une grande pauvreté. Une amélioration de la qualité de la laine signifie pour eux un prix de vente plus élevé de leurs produits, donc des conditions de vie améliorées. L’appui technique de l’ULg a porté sur trois domaines : la sélection génétique, la reproduction et l’alimentation. CHRISTIAN HANZEN Thériogénologie des animaux de production 37 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg ALIMENTATION HAÏTI : DES ALGUES CONTRE LA MALNUTRITION La spiruline est une microalgue « miracle ». Très riche en oligo-éléments, en fer, en vitamines, en acides aminés et en protéines, elle est un complément alimentaire très efficace : l’ingestion d’une très petite quantité (entre 2,5 et 5 g/jour pour un enfant, entre 5 et 10 g pour un adulte) suffit à limiter toutes les carences liées à la malnutrition. C’est la raison pour laquelle l’Aquapôle a créé en Haïti une ferme-école destinée à produire de la spiruline, institution aujourd’hui parfaitement opérationnelle. Le personnel est formé, et la population commence à être sensibilisée aux bienfaits de l’algue. La ferme-école a maintenant pour ambition de devenir un centre de formation d’où vont essaimer d’autres centres de production à travers l’île. L’Aquapôle cherchera en outre à exploiter la spiruline naturelle, retrouvée dans les eaux douces. JEAN-FRANÇOIS DELIÈGE Aquapôle 38 Amérique latine CULTURE & SOCIÉTÉ CARACTÉRISER LES FLUX MIGRATOIRES EN ÉQUATEUR Au début des années 2000, instabilité politique et crise économique conduisent nombre d’Équatoriens à migrer vers l’Europe. Vers l’Espagne, pays culturellement proche où la demande de main-d’œuvre dans le secteur de la construction était très forte, mais aussi vers d’autres pays comme la Belgique. Le Centre d’Études de l’Ethnicité et des Migrations de l’ULg (CEDEM), associé à l’UCL et à la FLACSO (Facultad Latinoamericana de Ciencias Sociales) d’Équateur, a lancé un projet destiné à étudier ces flux migratoires, ainsi que l’impact de ces migrations sur les personnes restées au pays. C’est un Centre Spécialisé d’Appui à l’Évaluation Pédagogique similaire au SMART liégeois que l’IFRES a créé en Bolivie entre 2009 et 2013. Maintenant entièrement opérationnel et autonome, ce centre, doté d’une technologie avancée, met ses compétences en évaluation au service des institutions scolaires de la province de Cochabamba. PASCAL DETROZ IFRES Il ressort de ces études que les projets migratoires, qu’ils soient internes ou externes, sont généralement le fruit de stratégies familiales. Souvent indispensables à la survie économique, ils n’ont pas moins un effet déstructurant sur la cellule familiale : il arrive parfois que les deux parents partent dans des pays, voire continents, différents en fonction de l’offre de main d’œuvre, laissant à des proches le soin de s’occuper des enfants. À côté de ces déchirures familiales, le projet a également mis en évidence un processus de retour au pays. En effet, la crise économique et sociale européenne, combinée à des mesures prises par le gouvernement équatorien pour maximiser les effets positifs de la migration, a amené beaucoup de migrants à rejoindre l’Équateur, dont la situation politico-sociale s’est entre-temps grandement améliorée. JEAN-MICHEL LAFLEUR CEDEM UN SMART BOLIVIEN Si vous êtes ou avez été étudiant ou professeur à l’ULg, vous avez peut-être entendu parler du SMART, le Système Méthodologique d’Aide à la Réalisation des Tests, qui aide à l’évaluation des cours, et à l’évaluation des étudiants (les fameux QCM à lecture optique !). APPUI DIDACTIQUE À L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS COMME LANGUE ÉTRANGÈRE (FLE) – CUBA L’ISLV (ULg) a mené entre 2012 et 2014 un projet offrant un appui didactique à l’Université Martha Abreu de Las Villas (Santa Clara) à Cuba. Une belle collaboration avec divers professeurs, responsables et étudiants. Formation de formateurs, encadrement de la recherche et équipement d’une unité (salle) dédiée à l’enseignement du FLE : livres et manuels de FLE, ordinateurs, rétroprojecteur et disques durs, permettant d’envisager un enseignement avec les technologies de l’information et de la communication. Les deux équipes comptent bien poursuivre le travail de collaboration, dans le cadre notamment de la programmation de cours importants de français qui permettront un alignement au cadre européen de référence. JEAN-MARC DEFAYS Didactique et méthodologie du français langue étrangère et seconde (ISLV) 39 © ULg TILT Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg 40 Belgique La coopération universitaire se déploie également au Nord, et plus précisément, au sein de l’Université elle-même. Formations, mobilité des étudiants et enseignants, initiatives individuelles et actions des ONG témoignent d’un intérêt global de l’ULg pour les questions de coopération et pour la mise en débat de celles-ci avec un public large. DES ACTIONS DE FORMATION, LE CœUR DE L’UNIVERSITé 1. LES MASTERS DE SPÉCIALISATION porteurs d’un diplôme de niveau Bac+5, portant sur des thématiques liées au développement des pays du Sud. Ils sont organisés de façon interuniversitaire avec au minimum la participation de deux universités de la Communauté française de Belgique. En cette année académique 2015-2016, l’ULg accueille 71 boursiers de l’ARES, soit près de la moitié des bourses octroyées par celle-ci pour l’ensemble des cours internationaux. Treize nouveaux cours internationaux démarreront en septembre 2016 dont huit coorganisés par l’ULg : cinq en tant que coordonnatrice, trois en tant que co-organisatrice. L’ULg est fortement impliquée dans l’organisation de cours internationaux soutenus par l’ARES. Il s’agit de masters de spécialisation accessibles à des étudiants Masters de spécialisation « cours internationaux PED » coordonnés par l’ULg à partir de l’année 2016-2017 Intitulé Coordonnateur ULg Institution co-organisatrice Master de spécialisation en gestion intégrée des risques sanitaires dans les pays du Sud Nicolas-Antoine Moussiaux - FMV - Économie de la santé et des productions animales Institut Vétérinaire Tropical UNamur, ULB Master de spécialisation en gestion des risques et des catastrophes Pierre Ozer - FS – Sciences et gestion de l’environnement UCL Master de spécialisation en production Haissam Jijakli – GxABT intégrée et préservation des ressources - Phytopathologie naturelles en milieu urbain et périurbain Haute École Charlemagne Master de spécialisation en gestion des ressources aquatiques et aquaculture Charles Mélard – FS – Centre de formation et de recherche en aquaculture UNamur Master de spécialisation en sciences et gestion de l’environnement dans les pays en développement Bernard Tychon – FS – Sciences et gestion de l’environnement UCL Masters de spécialisation « cours internationaux PED » dont l’ULg est co-organisatrice, à partir de l’année 2016-2017 Intitulé Partenaire ULg Institutions ES coordonnatrice et co-organisatrice Master de spécialisation en transport et logistique Mario Cools – FSA – ArGenCo – Transports et mobilité ULB (coordination), UNamur Master de spécialisation en médecine transfusionnelle André Gothot – FM - Biologie de la coagulation et de l’hémostase UCL (coordination), ULB Master de spécialisation en développement, environnement et société Philippe Lebailly – GxABT – Economie et développement rural UCL (coordination) 41 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg 2. LES MASTERS Les questions de développement sont également au cœur des préoccupations de masters intégrés au cursus de la Faculté de Sciences Sociales (FaSS) et de la Faculté des Sciences (FS) : • Master en sciences de la population et du développement • MARC PONCELET Sociologie du développement • Master en sociologie à finalité spécialisée en immigration studies, organisé en codiplomation avec l’université Pompeu Fabra de Barcelone MARCO MARTINIELLO Centre d’études de l’ethnicité et des migrations (CEDEM) 42 Master en anthropologie à finalité spécialisée en anthropologie des dynamiques sociales et du développement BENJAMIN RUBBERS Labo d’anthropologie sociale et culturelle (LASC) • Master en sciences et gestion de l’environnement à finalité spécialisée pays en développement, organisé en codiplomation avec l’Université de Sherbrooke au Canada BERNARD TYCHON Sciences et gestion de l’environnement Belgique 3. FORMATION CONTINUE • Les stages internationaux L’ARES soutient également à partir de l’année 2016 cinq nouveaux « stages internationaux » qui sont des formations non diplômantes de courte durée dédiées à des problématiques de développement des pays du Sud. L’ULg en organise trois parmi celles-ci et accueillera annuellement dans ce cadre 34 boursiers sur un total de 67 bourses octroyées par l’ARES. Stages internationaux PED organisés par l’ULg à partir de 2016 Intitulé Coordonnateur Stage méthodologique en appui à l’innovation en agriculture familiale Guy Mergeai – GxABT Phytotechnie tropicale et horticulture Valorisation des ressources secondaires pour une construction durable Luc Courard – FSA Matériaux de construction non métalliques du génie civil Contrôle qualité et assurance qualité des médicaments et produits de santé Philippe Hubert – FM – Chimie analytique • Un certificat en développement et coopération internationale Ce certificat est organisé chaque année depuis 2012. Destiné aux professionnels de la coopération au développement, il allie une approche critique à des apprentissages plus pratiques (gestion de projets, économie, ressources humaines) et s’organise en horaire décalé. GAUTIER PIROTTE Socio-anthropologie du développement FOCUS – LE MASTER EN GESTION DES RISQUES ET DES CATASTROPHES Le master de spécialisation en gestion des risques et catastrophes est organisé à partir de 2016-2017 en remplacement et dans la continuité du master complémentaire en gestion des risques naturels mis en place à l’ULg depuis 2000-2001. Il est coordonné par l’ULg, l’UCL est partenaire du programme. Toute la formation vise à fournir à l’étudiant les méthodes, pratiques et expertises nécessaires à la prévention, à la capacité d’intervention et à la planification (pré, durant et post catastrophe) dans le domaine de la gestion des risques et des désastres (naturels et autres). Les étudiants pourraient par exemple être amenés à réfléchir à « comment gérer un groupe d’individus installé dans une zone à haut risque d’inondation dans un contexte urbain caractérisé par une pression démographique et foncière croissante ? » Cette perspective conduit les étudiants à acquérir une capacité d’analyse transversale des enjeux de développement. Outre les approches théorique, méthodologique et opérationnelle, l’accent est mis sur la pratique. Le programme offre aux étudiants la possibilité de faire un séjour de deux mois Outre-Mer dans la perspective de réaliser sur cette base un travail de fin d’études (TFE). Le TFE est conçu comme une véritable opportunité de mettre en pratique des enseignements, mais aussi de valoriser l’esprit critique, et la production d’une analyse originale basée sur une expérience de terrain. Une belle carte de visite pour l’étudiant dans la recherche d’un emploi ou la valorisation d’un poste antérieur. Depuis le démarrage du master complémentaire en gestion des risques naturels en 2000 (prédécesseur de nouveau programme), 250 étudiants de plus de 20 nationalités différentes ont été diplômés. Plus de 50 étudiants ont été directement ou indirectement engagés aux Nations Unies ou dans des ONG internationales (OXFAM, MSF, etc.). 38 ont poursuivi en doctorat et travaillent aujourd’hui pour la plupart dans des universités, dans des centres de recherche internationaux ou encore pour les Nations Unies. PIERRE OZER Sciences et gestion de l’environnement 43 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg DES ACTIONS DE SENSIBILISATION Ces actions de sensibilisation peuvent prendre des formes diverses et sont portées par différents acteurs au sein de l’université principalement. Elles se concrétisent au travers de débats, de séminaires, de conférences, de ciné-débat, etc. À titre d’exemple, voici quelques actions menées pour certaines de manière récurrente voire permanente. • Campus Plein Sud Campus Plein Sud est une grande campagne visant à sensibiliser et à mobiliser la communauté universitaire en faveur de relations Nord-Sud plus justes. Portée par la plupart des universités francophones belges et par plusieurs ONG actives en leur sein, elle a lieu chaque année, au mois de mars. L’organisation de Campus Plein Sud sur les campus de l’ULg est assurée par UniverSud et ADG. Contact et informations : www.cps-blog.org, www.universud.ulg.ac.be et www.ong.adg.be • Opération Kitabu Depuis 2011, curieux et collectionneurs sont invités à chiner du côté de l’ULg pour découvrir les livres, parfois rares, dont les bibliothèques universitaires veulent se séparer. Les profits de cette vente, organisée par des bénévoles de l’ULg, sont réservés à l’achat d’ouvrages, sélectionnés par les bénéficiaires eux-mêmes, et destinés à remplir les étagères de certaines universités du Sud. Jusqu’à maintenant, cette action a permis l’inauguration de la toute nouvelle bibliothèque de criminologie de l’Université de Kinshasa. projet de coopération qu’ils mènent dans un pays en développement. Présentation suivie d’une conférencedébat intitulée « E Learning, MOOC, formation à distance, … des outils pour la coopération au développement ? », organisée en collaboration avec l’IFRES. Les vidéos des présentations en 180 secondes sont visibles sur le site de PACODEL : www.ulg.ac.be/ri-pacodel , rubrique actualité - Rencontres du développement Pour les rencontres du développement qui se tiendront en février 2016, le débat portera sur la coopération universitaire institutionnelle en première partie, suivi, en deuxième partie, d’une conférence intitulée « Pourquoi réformer la coopération belge au développement ? Priorités politiques et rôle des différents acteurs », présentée par Monsieur Alexander DE CROO, Vice-premier Ministre et Ministre de la Coopération au développement. Contact et informations : www.ulg.ac.be/ri-pacodel • Des collections artistiques africaines au service de la sensibilisation Riche de plus de 550 pièces, le fonds d’objets africains constitue un des points forts des Collections artistiques de l’ULg. Essentiellement composé d’objets rassemblés par le docteur Charles Firket entre 1891 et 1920, il a été légué par ses héritiers à l’institution en 1929 dans le but de sensibiliser et de former les agents coloniaux à l’ethnologie. Outre l’aspect esthétique de certaines pièces, cet ensemble reflète les préoccupations colonialistes de l’époque. Contact et informations : www.wittert.ulg.ac.be MARC-EMMANUEL MÉLON Histoire et théories des arts audiovisuels • Les « rencontres du développement » organisées par le PACODEL Le PACODEL organise annuellement une journée réunissant académiques, experts, ou encore agents de coopération autour d’un thème lié à la coopération au développement pour y réfléchir et en débattre. En janvier 2015, ces rencontres du développement ont été l’occasion pour 13 chercheurs et professeurs de l’ULg de présenter en maximum 180 secondes un 44 © Coupe céphalomorphe bipode - Kuba - Afrique, R.D.C. - 15586 © Michel Houet ULg 45 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg L’appui institutionnel L’université du Sud, un acteur majeur du développement au Sud. L’expertise coordonnée des universités de Communauté française de Belgique au service d’une université du Sud. Le programme d’appui institutionnel (AI) de l’ARES-CCD vise au renforcement des capacités d’enseignement, de recherche et de service à la société d’un certain nombre d’universités du Sud, mettant à leur disposition, et selon des modalités bien précises, l’expertise de l’ensemble des universités de la Communauté française de Belgique. Onze universités d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud bénéficient actuellement de ce programme pour la période 2014-2019. L’ULg est présente dans chacun d’eux. L’objectif de chaque programme est défini avec l’université partenaire en fonction de ses besoins. Le programme se décline en une série de résultats transversaux comme par exemple la formation doctorale, le renforcement des masters, la communication interne et externe, les capacités de recherche, etc. La coordination, la gestion du partenariat ainsi que la réalisation des résultats sont confiés à des binômes Nord-Sud regroupés au sein de deux groupes de pilotage (GP) : un GP Nord et un GP Sud. Chaque GP comprend un coordonnateur, un gestionnaire et des pilotes d’atteinte de résultat (PAR). Le GP Nord est interuniversitaire et se compose d’académiques et/ou d’administratifs de plusieurs universités de la CFB. À côté des Appuis Institutionnels à proprement parler, l’ARES-CCD organise deux autres types d’appui aux universités pour la période 2014-2016 : les phasing out, qui clôturent un appui antérieur, et les programmes ad hoc, dont le rôle est de redéfinir la nature de l’appui à l’université partenaire. 46 Coordonnateurs, gestionnaires et PAR de l’ULg impliqués dans le programme d’appui institutionnel. Appuis institutionnels Personnel ULg Université d’Abomey-Calavi (UAC), Bénin Marc Poncelet (FaSS) Michel Delhaxhe (AEE) Marie-Louise Scippo (FMV) Sara Decoster (Bibliothèque ALPHA) Université Abdou Moumouni (UAM), Niger Nicolas Korsak Koulagenko (FMV) Université du Burundi (UB) Jan Bogaert (GxABT) Bob Kabamba (FDSPC) University of Rwanda (UR) Michel Frédérich (FM) Bernard Pochet (GxABT) Université de Lubumbashi (UNILU), RDC Gautier Pirotte (FaSS) Grégory Mahy (GxABT) Sandrine Vandenput (Bibliothèque des Sciences de la vie) Université d’Antananarivo (UA), Madagascar Marc Poncelet (FaSS) Martine Jaminon (FS) Aline Muller (HEC) Institut de Technologie du Cambodge (ITC) Christine Dasnoy (PACODEL) Charles Debouche (GxABT) Vietnam National University of Agriculture (VNUA) Philippe Lebailly (GxABT) Isabelle Halleux (ARD) Frédéric Farnir (FMV) Universidad Central del Ecuador (UCE), Équateur Mathieu Poulicek (FS) Jérôme Bindelle (GxABT) Universidad Nacional de San Antonio Abad del Cusco (UNSAAC), Pérou Pierre Degée (PACODEL) Universidad Mayor de San Simon (UMSS), Bolivie Pierre Dauby (FS) Jean-Luc Hornick (FMV) Programmes de phasing out Université Mohammed Premier (UMP), Maroc Jean-François Guillaume (FaSS) Philippe Thonart (GxABT) Université Pham Ngoc Thach (UPNT), Vietnam Patrick de Mol (FM) Programmes ad hoc Université de Kinshasa (UNIKIN), RDC Marc Poncelet (FaSS) Pierre Degée (PACODEL) Université de Ouagadougou (UO), Burkina Faso Isabelle Halleux (ARD) Université d’État d’Haïti (UEH) Jean-Paul Barthélemy (GxABT) Pierre Verjans (FDSPC) Pierre Dauby (FS) 47 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg La Plateforme Afrique centrale UN PROJET INSTITUTIONNEL DE L’ULg Forte d’une très longue expérience de coopération en Afrique et tout particulièrement en République Démocratique du Congo, l’ULg a décidé de créer à Kinshasa une structure permanente, la « Plateforme Afrique centrale », de manière à mieux coordonner et rendre plus pertinentes ses activités de recherche, de formation et d’expertise dans la région. La plateforme est appelée à jouer un rôle clef dans l’accompagnement des projets et dans le développement des nouveaux partenariats (Nord et Sud) de coopération de l’ULg, dans la valorisation des projets et de l’expertise au sein de l’ULg, et permettra une intervention de plus longue durée se basant sur une identification plus précise des besoins locaux et des retombées pour la population. La plateforme est coordonnée par le PACODEL et est créée en partenariat avec l’Ecole Régionale post universitaire d’Aménagement et de Gestion Intégrés des Forêts et Territoires Tropicaux (ERAIFT) rattachée à l’Université de Kinshasa et située sur son campus. Un permanent est délégué sur place pour assurer la coordination locale de la plateforme. UN THÈME FÉDÉRATEUR : LES TERRITOIRES PÉRIURBAINS La périurbanisation constitue une thématique d’importance majeure pour les pays en voie de développement. En quelques années l’Afrique est passée d’un taux d’urbanisation de 25% à un taux de 45%, l’essentiel de cette croissance s’étant déroulée dans ces zones périurbaines qui regroupent de grandes proportions de populations. Ces territoires forment aujourd’hui le lieu où se jouent le plus clairement les transformations rapides des sociétés africaines tant dans leurs rapports sociaux, culturels, économiques qu’environnementaux. Les territoires périurbains constituent le thème fédérateur des activités de la plateforme, par ailleurs structurées autour de 5 thématiques transversales dans ces territoires : 48 POURQUOI L’AFRIQUE CENTRALE ET KINSHASA ? Zone de concentration pour la coopération belge, l’Afrique Centrale, et en particulier la République Démocratique du Congo, l’est aussi en ce qui concerne les activités de coopération de l’ULg. L’université y est présente tant par son appui institutionnel dans le cadre de multiples partenariats que par l’implication de ses membres dans de nombreux projets de recherche, d’enseignement et de service à la communauté. Les liens entre l’ULg et Kinshasa sont anciens, forts et durables. Sur le point de devenir la plus grande ville de la francophonie en termes d’habitants, la problématique du développement urbain et périurbain y constitue un enjeu majeur. Les pays visés plus particulièrement par les activités de coopération de l’ULg : Burundi, Cameroun , Gabon, Guinée Équatoriale, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, République du Congo, Rwanda, Tchad. Plus d’informations à propos de la plateforme sont disponibles sur le site www.ulg.ac.be/ri-pacodel. Ressources naturelles Sécurité alimentaire Santé publique Fonctionnement des services publics Aménagement de l’espace Afin de soutenir le démarrage de ces activités, l’ULg a décidé de financer 5 thèses de doctorat en co-diplôme ULg-ERAIFT, chacune dans un des 5 axes prioritaires. Chaque doctorant est encadré par un promoteur de l’ULg et un promoteur de l’ERAIFT (titulaire d’une chaire à l’ERAIFT) ou de l’UNIKIN. L’ERAIFT, NOTRE PARTENAIRE À KINSHASA LE PILOTAGE DE LA PLATEFORME Créée en 1999, l’École Régionale post-universitaire d’Aménagement et de Gestion Intégrés des Forêts et Territoires Tropicaux (ERAIFT) est au départ un projet régional de l’UNESCO, implantée sur le Campus universitaire de Kinshasa, en République Démocratique du Congo. Un groupe de pilotage a été formé au sein du Bureau du PACODEL pour la gestion de la plateforme et l’animation des thématiques. Fin 2015, l’ERAIFT est devenue un Centre d’excellence de l’UNESC0 et a tissé un important réseau de relations et d’échanges d’informations et d’expériences avec un nombre important d’institutions sur tous les continents. Thématiques : L’ERAIFT forme des étudiants en DESS (Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées) et soutient des doctorants provenant de 23 pays africains, européens, et d’Amérique centrale. Elle a pour mission de former des spécialistes : • • en mesure de concevoir, de formuler et d’exécuter des projets de développement durable et de prendre des décisions dans les situations complexes qui caractérisent les questions de développement ; • déterminés à apporter des solutions aux problèmes associés à la pauvreté et à la dégradation des milieux de vie. Coordonnateur : Jan Bogaert (GxABT) Gestionnaire : Christine Dasnoy (PACODEL) • Ressources naturelles : Nathalie Fagel (FS) • Sécurité alimentaire : Marc Poncelet (FaSS) • Santé publique : Michel Frédérich (FM) Fonctionnement des services publics : Benjamin Rubbers (FaSS) • Aménagement de l’espace : Fabienne Courtejoie (FA) Son objectif principal est de contribuer à accroître les capacités nationales des Etats africains dans la mise en œuvre d’une approche méthodologique nouvelle qui consiste à appréhender les problèmes d’aménagement et de gestion des écosystèmes tropicaux dans une perspective systémique, de manière concertée avec les populations rurales. Site : www.eraift-rdc.org/ 49 Coopérer, la Coopération au développement de l’ULg coopération et mobilité à l’ulg – MOBILITé « OUT » MOBILITÉ DES ÉTUDIANTS ULg Chaque année près de 80 étudiants effectuent un séjour dans un PED grâce à une bourse de la coopération fédérale (ARES-CCD) ou du Fonds de mobilité ULg. Ces séjours sont réalisés dans le cadre du cursus des étudiants, pour un stage ou un mémoire de fin d’études. TOP 10 des pays de destination de ces séjours pour les 5 dernières années (2010-2015) 50 TOTAL RDC 117 Vietnam 97 Laos 18 Burkina Faso 17 Bénin 15 Niger 15 Rwanda 15 Gabon 12 Cameroun 11 Pérou 11 coopération et mobilité à l’ulg – MOBILITé « IN » TOTAL DES ÉTUDIANTS D’UNE NATIONALITÉ D’UN PED POUR L’ENSEMBLE DE L’ULg Chaque année, l’ULg accueille environ 1500 étudiants d’une nationalité d’un PED, il s’agit d’étudiants inscrits pour une formation diplômante. Ils représentent près de 7% de l’ensemble des étudiants inscrits à l’ULg. Le tableau ci-contre indique les 10 nationalités des étudiants PED inscrits à l’ULg ces 5 dernières années (2010-2011 à 2014-2015). TOP 10 des nationalités des étudiants PED inscrits à l’ULg (2010-2015) TOTAL RDC 1011 Maroc 884 Cameroun 877 Vietnam 489 Algérie 361 Burundi 307 Tunisie 254 Bénin 226 Rwanda 183 Chine 162 51 ABRéVIATIONS ADG : ONG universitaire, liée à la Faculté de Gembloux Agro-Bio Tech AI : Appui Institutionnel APEFE : Association pour la Promotion de l’Éducation et de la Formation à l’Étranger ARES-CCD : Académie de Recherche et d’Enseignement supérieur – Commission de la Coopération au Développement RDC : République Démocratique du Congo UniversSud : ONG universitaire, basée à Liège L’université de Liège comprend 11 facultés : • FS : Faculté des Sciences • FM : Faculté de Médecine • FMV : Faculté de Médecine Vétérinaire • FSA : Faculté des Sciences Appliquées CAPAC : Cellule d’Appui Politologique Afrique Caraïbes • FDSPC : Faculté de Droit, Science Politique et Criminologie CAVTK :Centre agronomique et vétérinaire tropical de Kinshasa • FA : Faculté d’Architecture • GxABT : Faculté de Gembloux Agro-Bio Tech • FPhL : Faculté de Philosophie et Lettres CTB : Coopération Technique Belge • DGD : Direction générale Coopération au Développement et Aide humanitaire FPLSE : Faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Education • HEC-Ecole de gestion de l’ULg FLE : Français Langue Etrangère • FaSS : Faculté des Sciences Sociales IFRES : Institut de Formation et de Recherche en Enseignement Supérieur UCL : Université Catholique de Louvain ISLV : Institut Supérieur des Langues Vivantes ULB : Université Libre de Bruxelles IVT : Institut Vétérinaire Tropical WBI : Wallonie-Bruxelles International CEDEM : Centre d’Etudes de l’Ethnicité et des Migrations UNamur : Université de Namur ONG : Organisation Non Gouvernementale PACODEL : Centre pour le Partenariat et la Coopération au Développement Pour trouver les coordonnées de toutes les personnes citées dans la brochure : www.ulg.ac.be > Répertoire 52 Centre pour le Partenariat et la Coopération au Développement [email protected] www.ulg.ac.be/ri-pacodel Twitter : @ULgPacodel Siège Éditeur responsable Passage des Déportés, 2 (Bât. G1) 5030 Gembloux Tél : 081 62 21 13 Université de Liège Personne de contact : Pierre Degée, PACODEL Rédaction Site de Liège Quartier des Urbanistes, 1 Traverse des Architectes, 4 (Bât. B3H) 4000 Liège Tél : 04 366 55 31 Site d’Arlon Avenue de Longwy, 185 6700 Arlon Tél : 063 230867 Christine Dasnoy Nadège Grandjean Bénédicte Maccatory