Vis ma vie de… Masseuse
Transcription
Vis ma vie de… Masseuse
LP62p40-41_vis-ma-vie:LP3 AR pas si simple 22/11/12 18:54 Page40 LE DESSOUS DES CARTES Vis ma vie de… Masseuse Avec sa collègue Maeva, Joana de Castilho arpente depuis 2009 les allées des tournois internationaux et déploie tout son savoir-faire pour détendre des joueurs soumis à rude épreuve. PRÉSENTEZ-NOUS VOTRE MÉTIER. À travers notre société Massage Goldfinger, basée sur la Côte d’Azur, nous prodiguons des massages de relaxation, que ce soit à domicile, à l’hôtel, sur des bateaux, lors d’événements, de comités d’entreprise et, depuis trois ans, autour des tables de poker. Depuis qu’il est interdit de masser sur les tournois en France, on travaille principalement pour l’European Poker Tour, via la société Thee Best Hands. Mais avec Goldfinger, nous étions aussi en octobre à Marrakech (pour le MPO) et en septembre sur la finale du Partouche Poker Tour à Cannes, cette fois uniquement en démonstration. Nous serons également à l’EPT Prague en décembre et au WPT National île Maurice en mars. Le tarif pour une prestation d’une heure s’élève à 100 €, la demi-heure à 50 € et le quart d’heure à 25 €. La durée du massage dépend donc du budget des joueurs. Sur l’EPT, c’est au minimum une heure, tandis que sur les autres épreuves, où les participants ont souvent un peu moins les moyens, c’est la plupart du temps une demi-heure. QUEL EST VOTRE PARCOURS ? Avec Maeva, ma collègue chez Goldfinger, on possède un brevet professionnel Esthétique. On a ensuite travaillé dans des Spas, où nous nous sommes spécialisées dans les massages. Encore aujourd’hui, on suit régulièrement des formations aux différentes variantes. Nos débuts dans le poker remontent à 2009. On avait à l’époque un client à Cannes, que l’on massait souvent les lendemains de tournois. Il avait remarqué que ces prestations commençaient à se développer autour des tables, notamment à Las Vegas et à Deauville. On s’est du coup présentées à Maxime Masquelier, du groupe Partouche, pour lui proposer Photos : MassageGoldfinger.fr « À Barcelone, j’ai massé un joueur, qui pensait que je lui portais chance, pendant sept heures d’affilée. » 40 LivePoker LP62p40-41_vis-ma-vie:LP3 AR pas si simple 22/11/12 18:54 Page41 LE DESSOUS DES CARTES Photo : ACF nos services. C’est ainsi que l’on a commencé en août, à l’occasion de la finale du Partouche Poker Tour au Palm Beach de Cannes. CE QUE VOUS PRÉFÉREZ DANS CETTE ACTIVITÉ ? Déjà, ça nous permet de voyager. Et d’une manière générale, les joueurs de poker sont sympas et l’ambiance dans les tournois très agréable. VOTRE PIRE SOUVENIR ? Même si c’est relativement rare, il arrive que des joueurs que l’on masse s’en prennent à nous tout simplement parce qu’ils perdent. Par superstition, ils s’imaginent que la masseuse, du fait de sa seule présence, a influencé négativement l’issue du coup. Mais c’est aussi vrai dans l’autre sens : récemment, sur l’EPT Barcelone, j’ai massé un joueur, qui pensait que je lui portais chance, pendant sept heures d’affilée. CE QUE VOUS AIMEZ MOINS ? Peut-être le fait que ce soit un secteur un peu précaire. À nos débuts, on était présentes sur tous les tournois Partouche mais, depuis l’interdiction, tout s’est arrêté net. Dans le poker, on ne sait pas vraiment de quoi demain sera fait. Et même au niveau du budget des joueurs, on ressent quand même un peu les effets de la crise: mis à part les EPT, où les participants ont davantage de moyens, sur les plus petits tournois, on tourne davantage en rond, les joueurs y négocient les prix… ET LE JEU DANS TOUT ÇA ? VOTRE MEILLEUR SOUVENIR ? UN VŒU ? Quand notre activité était autorisée en France ! (Rires.) On avait pas mal de travail à l’époque, notamment au casino de Cannes, où l’on bossait à l’année. Puis ce fut aussi un réel plaisir de travailler avec le groupe Partouche. Quand on bougeait sur Lyon ou Aix-en-Provence par exemple, on était toujours très bien reçues, ce qui n’a pas été le cas dans tous les casinos où l’on a travaillé. Clairement, pouvoir retravailler en France ! Ça fait un peu plus de deux ans que c’est plus ou moins interdit, mais on nous a réellement fermé toutes les portes en mai 2011. Je crois savoir que la police des jeux s’inquiétait du fait que l’on puisse influencer le cours du jeu en voyant les cartes des joueurs. Interview Olivier Juret Ça nous arrive parfois de jouer entre amis. Mais on gagne suffisamment difficilement notre argent pour le risquer comme ça derrière. En trois ans, on a vu l’évolution du jeu et des joueurs. Et en fin de compte, ça revient toujours au même : un coup ils gagnent, un coup ils perdent. Je ne pense finalement pas qu’il y ait tant de vrais gagnants dans le poker. LivePoker 41