CRA 21 (2005-2006)
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C.R.A. (2005-2006) PARLEMENT WALLON SESSION 2005-2006 COMPTE RENDU ANALYTIQUE de la séance du Mercredi 24 mai 2006 Le compte rendu in extenso est publié au compte rendu intégral Le compte rendu analytique est un résumé des débats. N° 21 SOMMAIRE 2 4 OUVERTURE DE LA SÉANCE 4 ABSENCES MOTIVÉES 4 APPROBATION DE L'ORDRE DU JOUR 4 COMMUNICATIONS 5 PRISE EN CONSIDÉRATION DE DEUX PROPOSITIONS DE DÉCRET 5 DÉPÔT DE DEUX PROJETS DE DÉCRET ET DE DEUX PROPOSITIONS DE RÉSOLUTION 5 PROJET DE DÉCRET MODIFIANT LE LIVRE IER DE LA QUATRIÈME PARTIE DU CODE DE LA DÉMOCRATIE LOCALE ET DE LA DÉCENTRALISATION (DOC. 357 (2005-2006) N°S 1 À 45 BIS) 6 DISCUSSION GÉNÉRALE (Orateurs : M. Le Président, MM. Onkelinx, Crucke, Bayenet, Cheron, Brotcorne, Pire, Borsus, Mathen, Kubla, Mme Pary-Mille, M. Courard, Ministre) 20 EXAMEN DES ARTICLES 22 DÉPÔT D'UNE PROPOSITION DE RÉSOLUTION 22 QUESTIONS D'ACTUALITÉ 22 de M. Serge Kubla sur «l'avenir des câblo-opérateurs wallons et la vente du réseau de télédistribution par les communes», et réponse de M. Elio Di Rupo, Ministre-Président du Gouvernement wallon 23 de M. Richard Miller sur «la dénomination de certaines villes qui ne pourront plus porter leur nom francophone», et réponse de M. Elio Di Rupo, Ministre-Président du Gouvernement wallon 23 de Mme Corbisier-Hagon sur «la qualité de l'air à Marchienne-au-Pont» et réponse de M. Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme 24 de M. Michel de Lamotte sur «l'évolution du dossier biowanze», et réponse de M. Benoît Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme 25 de M. Edmund Stoffels sur «la controverse sur les tests de munitions», et réponse de M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial 25 de M. Jean-Luc Crucke sur «l'accès des chiens d'assistance aux lieux ouverts au public», et réponse de Mme Christiane Vienne, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances 26 de M. Dimitri Fourny sur «la remise en service de la ligne 165 et les travaux d'investissement dans les gares d'Athus et de Virton», et réponse de M. Philippe Courard, Ministre des Affaires intérieures et de la Fonction publique 27 de M. Willy Borsus sur «L'avant-projet de stratégie nationale pour la biodiversité», et réponse de M. Benoît Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme 27 de M. Pierre-Yves Jeholet sur «le Tract politique à Jurbize et la violation de la charte de l'administrateur du TEC», et réponse de M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 28 de M. Willy Borsus sur «la décharge de Limoy : résultat des nouvelles analyses et mesures à prendre», et réponse de M. Benoît Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme 29 de M. Maurice Bayenet sur «la construction d'un second pont à Dinant», et réponse de M. Michel Daerden, Ministre du Budget, des Finances, de l Équipement et du Patrimoine 30 PROJET DE DÉCRET MODIFIANT LES ARTICLES 4, 111 ET 127 DU CODE WALLON DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE, DE L'URBANISME ET DU PATRIMOINE (DOC. 354 (2005-2006)N°S 1 À 11) 30 DISCUSSION GÉNÉRALE (Orateurs : M. Le Président, M. Lebrun, Rapporteur, MM. Stoffels, Cheron, Jeholet, M. Antoine, Ministre, MM. Grommes, Pire) 40 EXAMEN DES ARTICLES 40 PROPOSITION DE DÉCRET MODIFIANT LE CODE WALLON DU LOGEMENT, VISANT À RENFORCER LE SYSTÈME DU LOGEMENT DE TRANSIT AU SEIN DES PROGRAMMES DE LOGEMENTS MIS EN OEUVRE PAR LES VILLES ET COMMUNES DE WALLONIE, DÉPOSÉE PAR MM. DEVIN ET CONSORTS (DOC. 282 (2005-2006) - N°S 1 À 6) 40 DISCUSSION GÉNÉRALE (Orateurs : M. Le Président, M. Fourny, Rapporteur, MM. Pire, Devin, Crucke, M. Antoine, Ministre) 42 EXAMEN DES ARTICLES 42 DÉPÔT DE DEUX PROPOSITIONS DE RÉSOLUTION 42 VOTES NOMINATIFS (Orateurs : M. Le Président, M. Pire, M. de Lamotte) 52 INTERPELLATIONS de Mme Dethier-Neumann, sur «le secteur du logement social» ; de M. Fontaine sur «la cartographie des sociétés de logement social», question orale de M. Fourny sur «la méthodologie adoptée pour le traitement et le suivi des audits relatifs aux sociétés de logement de service public», et réponse de M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial (Orateurs : Mme Dethier-Neumann, M. Fontaine, M. Antoine, Ministre, M. Le Président, MM. Fourny, Devin) 60 LISTE DES INTERVENANTS 61 INDEX DES MATIÈRES 62 ABRÉVIATIONS COURANTES P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 3 SÉANCE PUBLIQUE Présidence de M. José Happart - La séance est ouverte à 9 heures 32 minutes. OUVERTURE DE LA SÉANCE M. Le Président. La séance est ouverte. ABSENCES MOTIVÉES M. Le Président. Ont demandé d'excuser leur absence à la présente séance : Mme la Ministre Simonet et M. le Ministre Marcourt, en mission à l étranger ; Mme Bertouille, M. Boucher, pour raisons de santé ; MM. Huygens, Severin, retenus par d autres devoirs. APPROBATION DE L'ORDRE DU JOUR M. Le Président. Mesdames, Messieurs, conformément à l'article 29 du Règlement d'ordre intérieur, la Conférence des présidents a procédé à l'élaboration de l'ordre du jour de la présente séance. Ce document vous a été adressé. J ai été saisi du dépôt de la proposition de décret concernant la dépollution visuelle des stations-service, par MM. Collignon et Consorts (Doc. 377 (2005-2006) - N°1). Je vous propose d ajouter sa prise en considération à notre ordre du jour. Personne ne demandant la parole, l'ordre du jour ainsi modifié est adopté. COMMUNICATIONS M. Le Président. M. le Ministre Daerden m a transmis les comptes annuels et le rapport de gestion de la SOFICO pour l exercice 2005 conformément à l article 15 du décret du 12 février 2004 relatif au statut de l administrateur public. Ce rapport sera envoyé à la Commission du Budget, des Finances, de l Équipement et du Patrimoine. M. le Président du Conseil wallon du troisième âge m a fait parvenir le rapport annuel 2006 relatif aux plaintes enregistrées durant l année 2005. Ce rapport sera imprimé et distribué sous le n° 379 (2005-2006) - N° 1 et envoyé à la Commission de l Action sociale et de la Santé. Le Conseil économique et social de la Région wallonne m a fait parvenir quatre avis. Le Gouvernement wallon m'a transmis dix arrêtés ministériels de réallocation budgétaire. Ces arrêtés seront transmis aux Membres de la Commission du Budget, des Finances, de l Équipement et du Patrimoine. La Cour d Arbitrage m a fait parvenir quatorze notifications d arrêt. Les listes reprenant les avis, les arrêtés ministériels et les notifications d arrêt ont été déposées sur vos bancs. Elles seront annexées au compte-rendu intégral. 4 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 Tous les documents cités sont à la disposition des parlementaires qui émettraient le souhait d en prendre connaissance. PRISE EN CONSIDÉRATION DE DEUX PROPOSITIONS DE DÉCRET M. Le Président. L'ordre du jour en application de l'article 47 du Règlement d'ordre intérieur, appelle le Parlement à se prononcer sur les prises en considération : de la proposition de décret modifiant l article 1er quinquies de la loi du 28 février 1882 sur la chasse, déposée par MM. Boucher et Consorts (Doc. 373 (2005-2006) - N° 1) ; et de la proposition de décret concernant la dépollution visuelle des stations-service, déposée par MM. Collignon et Consorts (Doc. 377 (2005-2006) - N° 1). Elles ont été imprimées et distribuées. Personne ne demandant la parole, ces propositions de décret sont prises en considération. La proposition de décret n° 373 sera envoyée à la Commission de l Environnement, des Ressources naturelles, du Tourisme, de la Ruralité et de la Politique agricole et la proposition de décret n° 377 à la Commission de l Aménagement du territoire, des Transports, de l Énergie et du Logement. DÉPÔT DE DEUX PROJETS DE DÉCRET ET DE DEUX PROPOSITIONS DE RÉSOLUTION M. Le Président. J ai été saisi du dépôt : du projet de décret modifiant le décret du 10 novembre 2004 instaurant un système d échange de quotas d émission de gaz à effet de serre, créant un Fonds wallon Kyoto et relatif aux mécanismes de flexibilité du Protocole de Kyoto (Doc. 374 (2005-2006) - N° 1) ; et du projet de décret modifiant le décret du 27 janvier 1998 instituant une police de la conservation du domaine public régional des voies hydrauliques et en réglementant les conditions d exercice (Doc. 378 (2005-2006) - N° 1). Ils seront imprimés et distribués. Le projet de décret n° 374 a été envoyé à la Commission de l Environnement, des Ressources naturelles, du Tourisme, de la Ruralité et de la Politique agricole et le projet de décret n° 378 à la Commission du Budget, des Finances, de l Equipement et du Patrimoine. J ai également été saisi du dépôt : de la proposition de résolution visant à soutenir les écoles de devoirs, déposée par MM. Borsus et Consorts (Doc. 375 (2005-2006) - N° 1) ; et de la proposition de résolution demandant l audition sans délai des dirigeants de la Société de promotion du circuit de Spa-Francorchamps (SPCSF) en séance publique de la commission des Affaires générales, déposée par MM. Wesphael et Consorts (Doc. 376 (2005-2006) - N° 1). Elles ont été imprimées et distribuées. Je vous propose d envoyer la proposition de résolution n° 375 à la Commission de l Action sociale et de la Santé et la proposition de résolution n° 376 à la Commission des Affaires générales, de la Simplification administrative, des Fonds européens, du Règlement et de la Comptabilité. Il en sera ainsi fait. PROJET DE DÉCRET MODIFIANT LE LIVRE IER DE LA QUATRIÈME PARTIE DU CODE DE LA DÉMOCRATIE LOCALE ET DE LA DÉCENTRALISATION (DOC. 357 (2005-2006) - N°S 1 À 45 BIS) DISCUSSION GÉNÉRALE P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 5 M. Le Président. L ordre du jour appelle l examen du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation (Doc. 357 (2005-2006) - N°s 1 à 45 bis). Je vous propose de prendre comme base de la discussion générale, le texte adopté par la Commission des Affaires intérieures et de la Fonction publique. Je déclare la discussion générale ouverte. La parole est à M. Onkelinx, Rapporteur. M. Alain Onkelinx (Rapporteur). Votre Commission des Affaires intérieures et de la Fonction publique s'est réunie à trois reprises afin d'examiner le projet de décret modifiant le Livre 1er de la quatrième partie du Code de la Démocratie locale et de la Décentralisation. Dans son exposé général, M. Le Ministre a précisé que la loi spéciale du 13 juillet 2001 avait transféré aux Régions la compétence d'organiser les élections des organes provinciaux, communaux et intra-communaux, ainsi que les organes des agglomérations et fédérations de communes, en ce compris le contrôle des dépenses électorales y afférentes. C'est pourquoi, dans le cadre de l'organisation du prochain scrutin communal et provincial, la Région wallonne a pris l'initiative de déposer un projet de décret relatif aux différentes opérations électorales. Il a souligné que le présent projet de décret ne modifiait que le Livre 1er de la quatrième partie du Code de la Démocratie locale et de la décentralisation. La volonté du Gouvernement wallon était de donner aux opérateurs électoraux, aux candidats et à l'électeur un texte cohérent et lisible plutôt qu'un ensemble disparate de règles. M. Le Minsitre a insisté sur les différents rôles de ce projet de décret : il coordonne, sous un seul titre, la loi électorale communale et la loi organique des élections provinciales et ce, en raison de la simultanéité des élections communales et provinciales ; il restructure le texte ainsi coordonné dans un souci de lisibilité et en respectant la logique chronologique du processus électoral ; il adapte le texte à la réalité institutionnelle. Ensuite, il a souligné quelques améliorations apportées par le texte : le projet de décret améliore formellement le texte afin de garantir une meilleure lisibilité. Toutes les notions sont définies dans un chapitre introductif ; il clarifie les rôles des différents opérateurs électoraux et les responsabilise ; il modifie les conditions d'électorat en ce qui concerne la seule condition de nationalité. Celle-ci doit être remplie le jour de l'élection - et non plus le 1er août - afin de permettre aux personnes qui obtiennent la nationalité après le 1er août d'être électeur ; le mode de désignation des présidents de bureaux est revu pour tenir compte du nombre insuffisant de magistrats pour assurer les présidences des bureaux ; en ce qui concerne les dépenses électorales, le Gouvernement wallon a respecté scrupuleusement l'avis du Conseil d'État. Ce dernier a rappelé que la Région wallonne est seulement compétente pour le contrôle des dépenses électorales relatives aux élections provinciales, communales et intra-communales ; le vote par procuration est simplifié ; l'assistance aux vote est désormais possible ; la désignation et le rôle des témoins de partis ont été précisés ; le projet de décret précise le calendrier électoral. Pour sa part, M. Furlan a estimé que le fondement principal du débat résidait dans le contrôle des dépenses électorales. Il s'agissait donc essentiellement d'élargir les missions dévolues à la Commission de Contrôle des dépenses électorales relativement au contrôle des partis, de se pencher sur le contrôle des dépenses effectuées par chaque candidat, ainsi que d'appréhender les contours de la question du contrôle de l'origine des fonds. Il a de plus souligné trois aspects cardinaux abordés par le projet de décret. Il s'agit, tout d'abord, de facilités mises à la disposition des personnes à mobilité réduite, de la facilitation du processus de vote par procuration et 6 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 du fait de pouvoir se faire accompagner dans l'isoloir. Estimant qu'il s'agissait avant tout d'une entreprise de toilettage et de clarification des textes, il a insisté sur la nécessaire rapidité des débats. M. Brotcorne a estimé pour sa part que le projet de décret en examen n'avait pas une portée de nature révolutionnaire, susceptible d'entraîner des réactions, dans la mesure où, pour une grande part, on présente en les codifiant un ensemble de règles existantes. Cette démarche vient améliorer une série de dispositions du fait de la régionalisation de la compétence. Satisfait des avancées proposées par le texte en termes de vote par procuration ou de vote assisté, il a néanmoins regretté que le dispositif à l'étude n'aborde pas davantage les problèmes liés à l'affichage électoral. Il souhaitait que des règles assez strictes et précises soient édictées en cette matière. M. Cheron a centré son intervention sur les éléments présents au niveau du texte, éléments qui, au demeurant, n'ont pas suscité moultes objections dans le chef des parlementaires Écolos. Au niveau de la coordination générale, l'intervenant a émis une série de questions vis-à-vis de la méthode préconisée. Selon lui, les groupes politiques de la majorité doivent assumer la responsabilité en termes de coordination des textes. Sur la question des dépenses électorales, il est clair, selon lui, qu'une série de dispositions pourraient à l'avenir s'avérer pernicieuses. La régionalisation d'une partie de la compétence pourrait entraîner des problèmes. M. Crucke a estimé qu'il était utile de procéder aux auditions. Il a toutefois regretté que celles-ci aient été limitées à deux. Il a ensuite insisté sur l'arrivée tardive de ce texte. Il a considéré regrettable que le cheminement gouvernemental du projet de décret à l'étude n'ait commencé qu'en janvier 2006 alors que le Gouvernement était au courant depuis 2002. En fonction des délais assez courts, le groupe MR a demandé que le texte à l'examen soit reporté et entre en vigueur pour les élections de 2012. M. Crucke a étayé cette demande par les propos tenus par les personnes entendues. Il a estimé, en outre, que ce n'était pas une manoeuvre dilatoire que de vouloir assurer un bon travail légistique. M. Crucke a ensuite relevé qu'étant donné le délai accordé au Conseil d'État afin de remettre son avis, celuici s'était limité à un certain nombre d'observations fort critiques. Il a précisé que le groupe MR déposerait des amendements afin d'améliorer le texte. En raison de la technicité de la matière et du nombre d'amendements déposés, je vous renvoie au Rapport écrit pour plus de précisions. Je remercie par ailleurs les services du Greffe pour la qualité du travail effectué tout au long de l'examen. Le projet de décret tel qu'amendé a été adopté par 8 voix contre 4. M. Jean-Luc Crucke (MR). Avant toute chose, je tiens à remercier M. Onkelinx pour la qualité de son Rapport ainsi que les services du Greffe pour le travail qu'ils ont accompli. Lorsqu'un Rapport est bien fait, il permet aux intervenants d'être plus brefs dans leur intervention. Je me limiterai dès lors à un élément et au développement d'un amendement. Tout texte est perfectible, certes. Rappelons toutefois que celui-ci est capital, puisqu'il touche aux élections communales, c'est-à-dire celles auxquelles le citoyen attache le plus d'importance. L'organisation de ces élections doit, par conséquent, être parfait. Je considère pour ma part que vous avez rendu votre tâche plus difficile. En effet, il ne paraissait pas nécessaire de passer en force. Il vous appartiendra d'assumer la responsabilité de vos actes. Ce texte comporte des avancées. Nous n'en disconvenons pas. Je regrette toutefois qu'alors que la Région wallonne savait parfaitement depuis 2002 qu'elle devrait prendre en charge l'organisation des prochaines élections, le travail n'a finalement été entamé qu'au mois de janvier 2006. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 7 Des arrêtés d'application devront encore être pris. Certes, vous affirmez que certains de ces arrêtés ont déjà été soumis aux Autorités d'avis. C'est, pour le moins, étonnant. M. le Ministre, votre travail arrivera fort tard, trop tard, et ne manquera pas d'engendrer une multiplication des risques. Il est vrai qu'à la différence des deux autres Régions, vous avez voulu faire oeuvre de codification. Sur le principe, il existe une certaine cohérence à vouloir aller jusqu'au bout des choses, mais vous ne vous êtes pas donné le temps suffisant pour ce faire. Malgré nos avertissements, vous avez préféré adopter une méthode de travail « à la hussarde ». Il eut pourtant été utile de recourir à une équipe inter-universitaire. En ne le faisant pas, vous avez pris un premier risque. Plus grave, vous avez balayé d'un revers de la main l'Avis du Conseil d'Etat. Cela devient une habitude pour vous. Pourtant, le Conseil d'Etat a attiré votre attention sur les risques d'une invalidation des prochaines élections. À titre annecdotique, rappelons que la première table de concordance que vous avez adressée au Conseil d'Etat ne correspondait à rien. La seconde n'étant toujours pas complète, le Conseil d'Etat fut dans l'impossibilité d'analyser le texte qui lui était soumis. En sept pages, le Conseil d'Etat évoque à 31 reprises des termes comme «insécurité juridique» ou «imprécisions». Le Conseil d'Etat ne manque pas d'attirer votre attention sur la catastrophe que vous allez entraîner. Pourtant, vous poursuivez dans cette voie. En outre, le Conseil d'Etat a rappelé qu'il ne lui était pas possible d'examiner en un mois de manière exhaustive le texte soumis à son avis. Il a donc dû limiter son examen aux principes généraux. La majorité nous a permis d'entendre les Secrétaires Communaux - quelle bonté de sa part ! Nous aurions pu auditionner d'autres opérateurs communaux ou extracommunaux. Les secrétaires communaux ont estimé que ce texte arriverait tard mais qu'ils devraient malgré tout devoir «s'y plonger». C'est oublier que la situation variera en fonction de la taille des communes. Nous avons également pu entendre M. Pierre Vercauteren, Chargé de cours à la FUCAM. Celui-ci a rappelé que votre texte prévoyait des modifications fondamentales, comme le passage du contrôle judiciaire vers le contrôle administratif. Il a insisté sur le fait que de telles modifications devaient se faire avec sagesse et sans précipitation. Il n'a pas manqué non plus d'estimer qu'il aurait été plus à l'aise avec votre texte, si les magistrats avaient pu donner leur avis. Il a estimé, enfin, qu'une alternative aurait été que ce décret soit appliqué en l'état et que d'autres acteurs interviennent ultérieurement. Nous l'avons souhaité, mais vous l'avez refusé : d'autres opérateurs auraient dû être entendus. Certes, vous nous avez informés avoir rencontré les magistrats, mais je pense que le Parlement aurait dû les entendre, dans la mesure où il lui appartient de prendre la responsabilité de voter ce projet de décret. Que nous n'ayons pu les auditionner est une erreur. Pour nous, la sécurité juridique n'existe pas. A l'analyse de votre texte, il faut relever que 59 amendements ont été proposés (30 de la part de l'opposition, 29 de la majorité). Sur ces 59 amendements, 38 ont été adoptés. Certes, certains sont d'ordre technique, mais d'autres sont beaucoup plus fondamentaux. Quatorze amendements du MR ont été adoptés. M. Maurice Bayenet (PS). Cela démontre que nous n'étions pas fermés aux propositions de l'opposition. M. Jean-Luc Crucke (MR). continuer à foncer. Malgré ce nombre impressionnant d'amendements, vous avez préféré Ma cinquième observation concerne la violation de la Constitution à laquelle nous sommes pourtant tous soumis. En effet, le texte qui nous est proposé engendre bien des questions quant à la reconnaissance des fédérations de communes et des agglomérations. C'est un peu comme pour le vote électronique : on est en droit de se poser des questions sur la légalité portée à cette méthode de vote. Dans les deux cas, il y a là un débat qu'on ne nous a pas permis d'aborder. 8 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 La dernière imprécision du texte concerne ce flou le plus complet qui existe autour de Comines-Warneton. Bien qu'il s'agisse d'une commune wallonne, l'incertitude plâne sur les élections en son sein. Pour terminer, je vous citerai Herodote qui disait que «la hâte engendre en tout l'erreur». En effet, dans ce texte, des améliorations sont nécessaires. Un amendement sera d'ailleurs présenté, qui concerne la problématique des militaires dont la candidature aux élections provinciales et communales ne devrait pas poser problème. Je ne pense pas que cet amendement fera débat. Monsieur le Ministre, comme vous le savez, un homme prévenu en vaut deux. Je sais que cela ne se fera pas, mais je pense qu'il n'est pas trop tard pour reporter le débat. M. Maurice Bayenet (PS). Le 8 octobre prochain, auront lieu les élections communales et provinciales. C'est la première fois que ces élections seront organisées par notre Région et c'est, pour elle, un véritable défi à relever. Même s'il est évident que le redéploiement économique de notre Région est capital, ce scrutin est tout aussi important pour notre démocratie. Avec ce texte, nous franchissons aujourd'hui une nouvelle étape du processus. Ce décret apporte nombre de nouveautés intéressantes mais, malgré cela, certains élus font tout pour retarder sa mise en application et critiquent sévèrement le projet. À les entendre, rien ne convient, tout ira de travers. C'est à croire que les détracteurs ont oublié dans quelles conditions se sont organisées les précédentes élections communales. Pourtant, l'Association des Secrétaires Communaux a admis que l'application de ce texte ne causerait guère de problème. Cette Association se dit d'ailleurs satisfaite que le Ministre ait écouté et pris en compte les remarques qu'elle avait formulées. Elle est aussi très heureuse des initiatives qui ont été prises. Un décret était-il nécessaire ? Certes, le Ministre aurait pu faire les choses beaucoup plus simplement, via une circulaire, mais il a préféré la confrontation des idées et le débat. L'opposition, elle, en a profité pour faire preuve de pinaillage, à preuve la notion de méfiance a été très longuement débattue. Celle-ci a été sans cesse relancée et, de plus, l'opposition s'est régulièrement réfugiée derrière les avis de la Cour d'Arbitrage. C'est au point qu'à un moment, j'ai cru avoir mal lu le document, ou en avoir perdu des pages. Après vérification, je peux pourtant affirmer que ce texte est une très bonne chose qui comporte maintes avancées positives, notamment en ce qui concerne la simplification du vote par procuration, ou l'organisation du vote accompagné. Tout le monde veut que les élections communales et provinciales se fassent dans les règles de l'art. Je pense qu'il est plus important de nous intéresser au fond, car c'est le fond qui déterminera le résultat des élections. J'aimerais conclure mon intervention par une remise en perspective de ce décret. Il s'agit déjà du deuxième décret important qui nous est proposé par le Ministre Courard. Quand on connaît l'objet des prochains textes qui seront soumis à notre Assemblée - à savoir la réforme organique des intercommunales et la réforme de la démocratie participative -, on ne peut que souligner la rapidité et la qualité du travail effectué par ce Gouvernement en matière de démocratie locale. N'oublions pas qu'à l'image de Sisyphe, il nous est impossible d'avancer et de faire avancer notre Région vers un avenir plus serein, si nous ne cessons de nous remettre en question. Nous devons continuer à faire évoluer les choses et à travailler afin que demain soit synonyme d'espoir. Le travail et la persévérance, voici deux qualités dont notre Région aura besoin. Comme le disait l'écrivain anglais Samuel Johnson, «ce n'est pas la force, mais la persévérance qui fait les grandes oeuvres». Alors, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Ministres, chers Collègues, je vous en prie, persévérons. M. Marcel Cheron (Ecolo). Il est difficile de monter à la tribune après toutes les citations énoncées par Maurice Bayenet. Je profite de l'occasion pour dire que Camus est réédité dans la Pléiade. Il faut sans doute imaginer, non pas Sisyphe heureux, mais bien Maurice Bayenet. Le choix de la codification est celui de la majorité. Un tel choix ne nécessite ni excès d'enthousiasme, ni excès de critique. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 9 Il est vrai que le cadre juridique était un peu compliqué, étant donné la nature des textes à la fois régionaux et de nature fédérale. Vous avez fait choix de la codification et, à ce stade, seule notre Région l'a fait. Ce choix est ambitieux, mais il ne faut pas écarter des conséquences négatives, dans l'hypothèse où certaines dispositions auraient été oubliées. Des amendements ont été déposés en Commission et le seront encore ce jour. J'espère sincèrement que rien d'essentiel n'a été oublié. Nous avons tous intérêt à ce que les élections communales et provinciales soient réussies. Pour la première fois, notre Région a la responsabilité de les organiser. Nous serons tous soucieux de faire en sorte qu'il s'agisse d'un succès. Nous devons réussir ces élections d'un point de vue à la fois technique et politique. En ce qui concerne ce dernier élément, je pense à tous nos citoyens qui ne votent plus ou qui s'abstiennent de voter. Les chiffres sont malheureusement en hausse lors de chaque élection. L'absence de participation au vote est une menace pour la démocratie, faut-il le rappeler. Pour en revenir au texte, il s'agit d'une oeuvre louable. La majorité devra cependant assumer son choix. Je me permets également de prendre d'ores et déjà rendez-vous pour des dates importantes. Nous avons pu débattre en Commission de la question du vote automatisé. Je m'interroge quant à ce qu'il en sera dans le futur. M. Crucke a adopté, à ce sujet, une position claire et nette. Nous devons développer une réflexion sur ce type de vote car une expérience qui s'éterniserait dans le temps ne constituerait plus à proprement parler une expérience. En effet, nos concitoyens doivent pouvoir s'exprimer de la même manière partout. Contrairement à M. Crucke, je ne pense pas qu'il s'agisse seulement d'une question purement technique. Il est extrêmement important que nos concitoyens puissent participer à chaque étape des procédures de vote. Je suis, pour ma part, très preneur d'un débat concernant le vote automatisé et vous fixe rendez-vous à cet égard. En ce qui concerne la question de l'affichage, le Conseil d'Etat a été extrêmement critique. Vous avez fait preuve de prudence, en retirant les dispositions à cet égard. J'espère que vous allez concrétiser les propos tenus en Commission, à savoir réunir les Gouverneurs de provinces. J'estime en effet qu'il doit y avoir plus de «civilisation » ou de civilité au niveau du collage. En ce qui concerne les numéros d'ordre, ils seront donc régionaux. Sauf pur hasard, un parti n'aura pas le même numéro d'ordre d'une région à l'autre. Je pense que tel devrait pourtant être le cas pour les grands partis démocratiques. Il y aurait ainsi une meilleure lisibilité, et donc une meilleure compréhension, dans le chef de nos concitoyens. À cet égard, des contacts pourraient être pris entre Exécutifs, par exemple. Le texte soumis est donc louable, si pas aimable. Il devra cependant être assumé par la majorité, raison pour laquelle nous nous abstiendrons. Je profite de l'occasion pour dire que la démocratie locale est, nous le savons, un sujet hypersensible. La façon dont elle est envisagée par nous aura une influence sur le type de vote qui sera émis. Je souhaite donc relancer la machine. Qu'en est-il des réformes à venir, notamment en matière de transparence des intercommunales, de contrôle des asbl, de cumul et de décumul ? Nous nous exprimerons beaucoup plus, vous vous en doutez, sur ces textes. Je note, à cet égard, que Mme Milquet demande un troisième, voire un quatrième train de mesures. J'ai dû rater un train. En conclusion, ce décret est louable en ce qu'il permet d'organiser les élections à venir, mais il n'est pas essentiel pour la Wallonie qui a besoin de réformes révolutionnaires, notamment en matière d'éthique, de bonne gouvernance et de contrôle de dépenses des deniers publics. C'est là que se trouve l'essentiel. Nous ne devons pas nous tromper de débat. M. Christian Brotcorne (cdH). intelligente et constructive. J'apprécie le ton employé par M. Cheron. Il s'agit d'une opposition J'insiste sur le fait que le texte ne justifiait nullement autant « d'accusations », comme en Commission. Le choix de la codification est important. 10 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 Monsieur le Ministre, un tel travail a pu être réalisé grâce à votre équipe et à l'administration. Je remercie également cette dernière, nonobstant certaines remarques acerbes du Conseil d'Etat. En effet, cette matière ayant été régionalisée et les différentes dispositions étant éclatées dans divers textes fédéraux, la Région a codifié un ensemble de textes et d'arrêtés afin d'offrir aux utilisateurs une vraie clarté dans la lisibilité de textes qui, il est vrai, se sont parfois révélés très ardus. Ces textes représentent la deuxième partie d'une grande réforme du Code de la démocratie locale, dont le premier pan, voté en décembre dernier par ce Parlement, prévoyait une série de règles qui rapprochent l'homme politique du citoyen. Ce deuxième train de réformes complète parfaitement le premier, qui portait davantage sur les structures. Il s'agit ici d'organiser la manière dont les élections se dérouleront en octobre prochain. Nous savons qu'il existe d'autres réformes en projet et nous soulignerons que, jamais dans l'histoire de notre Parlement, une majorité n'a engrangé autant de réformes au niveau de la Démocratie locale que celle-ci. Nous sommes, dès lors, impatients de découvrir les autres réformes annoncées, notamment, celle qui concerne les intercommunales. D'autre part, un décret sur la démocratie participative est également attendu par notre Parlement. Celui-ci doit permettre une plus grande participation au niveau local. Nous serons heureux de le découvrir. Nous nous investirons pleinement dans ces réformes, dans la mesure où elles s'inscrivent dans un processus pleinement démocratique et proche du citoyen. J'en viens, à présent, aux avancées significatives du texte soumis à notre vote. La première avancée, essentielle dans son principe, réside dans le fait que les personnes qui ont acquis la nationalité belge pourront s'inscrire sur le registre des électeurs au-delà du 1er août 2006. Il est, en effet, crucial que la personne puisse s'inscrire jusqu'à la fin du scrutin afin de pouvoir remplir ses devoirs d'électeur . Cette disposition a été fortement contestée en Commission par l'opposition, arguant du fait qu'elle allait rendre impossible la tâche des communes. Toutefois, nous avons voulu le maintien de celle-ci car il nous semble primordial de pouvoir traiter les personnes ayant acquis la nationalité en cours de procédure de la même manière que ceux qui sont nés Belges. Nous en profiterons pour souligner le débat que nous avons mené pour que les étrangers hors Union européenne puissent également remplir leur devoir d'électeur, et ce, dans des conditions déterminées. Nous continuons, à cet égard, à regretter le peu d'inscriptions sur le registre des électeurs et nous insistons sur la nécessité d'information à ce sujet. La notion d'électeur assisté est, à mon sens, une notion intéressante et nouvelle. Elle permet une plus grande égalité entre les électeurs. Je soulignerai également la disposition particulière qui permet à l'électeur d'introduire, auprès de l'administration communale, une déclaration afin d'être orienté vers un centre de vote adapté à son état. J'en viens maintenant au vote par procuration et à la possibilité que nous avons introduite, pour le candidat, d'être mandataire auprès de son conjoint, d'un cohabitant légal, d'un parent ou d'un allié. Cette disposition permet à un candidat d'être porteur d'une procuration dans les mêmes conditions que l'électeur assisté. Quant aux dépenses électorales, M. le Ministre a retiré, avec sagesse, de son projet de décret, toute la partie relative à la limitation des dépenses électorales, ainsi qu'à la propagande, sur base de l'avis du Conseil d'État. Ce dernier estimait, à juste titre, que cette partie demeurait de compétence fédérale et que notre Parlement n'était compétent qu'en ce qui concerne le contrôle des dépenses électorales. Nous devrons toutefois nous accorder avec la Région flamande qui, sur ce point, a édicté sa propre réglementation en matière de limitation des dépenses électorales et de propagande sur base d'un avis divergent du Conseil d'État. Nous ne pourrons observer sans réaction de telles dichotomies entre la Région flamande et la Région wallonne . En tant que Sénateur fédéral, j'ai donc préparé une interpellation de M. Dewaele à cet égard. Nous avons, par ailleurs, relayé au niveau des Ministres, la nécessité d'arriver à un accord de coopération avec Bruxelles et la Flandre en ce qui concerne le tirage au sort des numéros de liste. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 11 Si certains d'entre nous ont, par tous les moyens dilatoires, essayé que la majorité n'aboutisse pas dans ce projet, nous marquons la ferme volonté que les élections 2006 se déroulent de la meilleure manière qui soit. Nous pensons qu'il est nécessaire de donner le signal que l'électeur attend, en réaction envers les différentes affaires qui ont défrayé la chronique ces derniers jours. Nous ne pouvons pas nous permettre d'hésiter sur des dispositions qui nous semblent essentielles et qui fondent notre démocratie locale. C'était une erreur que de vouloir essayer d'empêcher l'aboutissement de ce projet, que ce soit en exigeant de nouvelles auditions, des avis ou, par exemple, en menaçant de recours. Ce sont peut-être des combats de principe, même si certains sont, en fonction du prisme que l'on adopte, justifiés d'un point de vue juridique. L'essentiel est que les échevins et ceux qui auront la charge d'organiser les élections disposent d'outils clairs. La majorité a posé des choix politiques clairs. On peut ne pas être d'accord avec ces choix, voire entendre les constester devant les juridictions. Le MR n'a cessé d'invoquer de possibles recours juridiques. Par définition, une norme juridique est attaquable. Cela ne doit toutefois pas nous empêcher d'avancer et je suis convaincu que nous avons eu raison d'aller de l'avant en cette matière. La Wallonie a besoin, au même titre qu'une relance économique, d'une éthique et d'une gouvernance publique transparente. Ces principes s'inscrivent dans le décret que nous allons adopter aujourd'hui. Enfin, et dans le seul but de rassurer M. Cheron par rapport aux déclarations de Mme Milquet, je peux réaffirmer que nous continuerons à être actifs en matière de gouvernance. Voici quelques jours, le cdH a reposé les principes en la matière afin de redonner aux électeurs la confiance qui fut quelque peu ébranlée ces derniers termps. Notre priorité se trouve donc nécessairement dans la mise en place de systèmes performants de contrôle de gestion interne et externe aux services publics qui garantissent une transparence de l'action. Les projets annoncés de réforme organique des intercommunales et de transparence ainsi que de démocratie pariticipative répondent à ces objectifs. Nous les soutiendrons. Nous voulons avancer de manière ferme pour que le citoyen retrouve la confiance qu'il a parfois perdue dans ses mandataires. M. Charles Pire (FN). Je tiens tout d'abord à souligner le fait que M. le Ministre et son équipe ont travaillé avec ardeur pour présenter un projet dans des délais que certains Collègues considéraient comme impossibles à tenir. Il est bon que les élections communales et provinciales d'octobre 2006 en Région wallonne soient réglementées par un décret du Parlement wallon, même si, pour les raisons que je vais expliquer, nous ne voterons pas «oui». En premier lieu, notre position découle de l'attitude que nous avons adoptée lors du vote concernant le Livre 1er du Code de la Démocratie locale et de la Décentralisation, le 8 décembre 2005. Entre autres raisons, nous estimions ne pas pouvoir approuver ce Code, parce que nous considérions qu'il y manquait deux institutions primordiales, à savoir la consultation populaire à caractère décisionnel et l'élection directe du bourgmestre. En ce qui concerne la consultation populaire à caractère décisionnel, nous souhaitons quelle soit instituée lors de la prochaine réforme, attendue dans les prochains mois et qui vient encore d'être confirmée. Quant à l'élection directe du bourgmestre, nous devons constater que la majorité la refuse. Elle se cantonne dans un système hybride qui nous semble tout à fait insuffisant. La deuxième raison primordiale qui nous pousse à voter contre le projet de décret est le maintien, à 50 %, de l'effet dévolutif de la case de tête. Là encore, la majorité ne fait que la moitié du chemin et nous sommes désappointés lorsque, interrogé en Commission sur le sort futur de cette disposition, le Ministre répond, non pas qu'il est envisagé de supprimer totalement l'effet dévolutif en 2012, mais que, probablement, on accepterait d'en discuter. La réponse du Ministre nous fait penser que cette modification, que nous jugeons essentielle, de notre droit électoral n'est vraiment pas pour demain et nous le regrettons. Pour le reste, en ce qui concerne les articles du projet, qui sont pour la plupart la transposition en droit wallon d'une pratique et d'une réglementation bien rodées et tout à fait fonctionnelles, je me limiterai au commentaire de deux dispositions. 12 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 Premièrement, l'article L4133-1. Cette disposition concerne les «électeurs assistés». Elle institue, selon nous, une discrimination entre, d'une part, les électeurs de langue française et néerlandaise et, d'autre part, les électeurs d'une autre langue. Pour raison de difficulté de lecture, ces derniers électeurs peuvent se faire assister, alors que ce n'est pas le cas des premiers. Je considère que cette disposition est carrément inconstitutionnelle. Si l'on souhaite organiser une assistance linguistique, elle doit être prévue pour toutes les langues. Deuxièmement, l'article L4142-26. Cette disposition réglemente la «proposition d'affiliation». Le libellé du paragraphe 4 ne semble pas assez clair en ce qui concerne les partis représentés au Parlement wallon par moins de cinq députés. Le terme de «conseillers» retenu dans le projet doit être, à mon avis, remplacé par celui de «députés wallons». Je déposerai un amendement dans ce sens, si le nécessaire n'a pas déjà été fait d'une manière satisfaisante. M. Willy Borsus (MR). Je souhaiterais vous confier l'image que j'ai lorsque j'examine les missions qui vous sont imparties dans le cadre du Livre 1er du Code de la Démocratie locale et de la Décentralisation. La première partie de ce Code a été approuvée au mois de décembre 2005 et nous pouvons déjà constater les nombreuses querelles qui ont cours actuellement. Rappelons ainsi que dix recours ont été introduits et que certains ont déjà abouti favorablement. Le problème est à ce point aigu que, sur instruction du Gouvernement, une proposition de décret a été déposée par la majorité en vue de maintenir, tant que faire se peut, cette partie de l'édifice. Notons encore que ces recours ne visent que les seules dispositions actuellement d'application. Il ne fait aucune doute que les autres dispositions feront également l'objet de recours, mais nous aurons l'occasion d'y revenir ultérieurement. Le second volet de cet édifice concerne l'organisation des élections. Vous avez voulu faire oeuvre de codification. Outre des éléments techniques, des modifications essentielles dans l'organisation des élections ont été adoptées et cela ne manquera pas de poser de nombreuses difficultés. A l'heure actuelle, les procédures des élections sont en cours, que ce soit l'organisation des bureaux, ou encore, notamment, la désignation des présidents. Comme j'ai eu l'occasion de le dire précédemment, votre agenda était intenable. Pour preuve, les premières dates ont déjà été supprimées. En effet, vous aviez prévu comme première date, pour le double registre des électeurs, la fin du mois de juin. Ce délai était à ce point intenable que vous l'avez supprimé lors du dépôt du texte définitif. Le troisième volet du Livre 1er du Code de la Démocratie locale et de la Décentralisation concerne la réforme des mécanismes en vue d'une meilleure gouvernance dans le secteur para-communal. Nous ne pouvons que vous engager à oeuvrer avec diligence, après le cheminement consultatif nécessaire, afin que cette matière soit enfin gérée. Nous avons nous-même déposé plusieurs propositions de décret à ce sujet. L'une d'entre elles a été déposée en automne et j'en demande l'examen en urgence dans la Commission adéquate. Point n'est besoin d'attendre plus longtemps. À propos de votre «immeuble» sur la démocratie locale, on dénombre énormément de fissures et les «maçons», c'est-à-dire les textes, ne suffiront pas à cacher les brèches. Le MR a déposé, à ce sujet, de nombreux textes. Nous en demandons aussi l'examen le plus rapidement possible. Après ce préambule introductif, j'aimerais aborder différents points. Tout d'abord, en ce qui concerne l'inéligibilité, vous vous obstinez à considérer qu'écrire des textes de façon aimable et louable reste suffisant. Dois-je vous rappeler que le premier objectif d'un texte de loi est de pouvoir être appliqué ? En matière d'inéligibilité, lorsque vous dites que vous souhaitez écarter des personnes qui ont été condamnées ou qui sont connues pour avoir tenu des propos racistes, nous sommes bien entendu tout à fait d'accord avec vous. Cependant, là où le bât blesse, c'est lorsque vous refusez de prendre en compte des remarques formulées par la Cour d'Arbitrage - pas plus tard que le 14 décembre dernier - sur certains articles. M. Alain Onkelinx (PS). M. Borsus s'éloigne du sujet principal : le projet de décret. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 13 M. Willy Borsus (MR). Je suis vraiment étonné de voir à quel point nombre de Parlementaires connaissent mal l'aspect facial du texte dont il est question aujourd'hui. Je vous parle ici d'un article précis du projet de décret qui nous est soumis. Si les règles du Parlement ont changé, dites-moi alors quelles sont les pages dont vous m'autorisez à débattre. Je ne pense toutefois pas qu'il soit interdit, à ce stade, de discuter d'un article qui nous est soumis. Je disais donc que, Monsieur le Ministre, vous reprenez, dans les articles, une disposition qui, telle quelle, a été annulée par la Cour d'Arbitrage. De plus, vous n'apportez aucune réponse à ce que la Cour a avancé. J'en viens à présent à la notion d'accompagnement, à propos de laquelle nous allons déposer deux amendements, dont un portant sur la qualification de la personne qui accompagne une autre ne maîtrisant pas la langue du bureau de vote. Je pense que votre disposition est difficilement appréciable par les services communaux. En effet, comment va-t-on mesurer précisément la méconnaissance qu'une personne peut avoir d'une langue ? Paradoxalement, le texte prévoit que cette même personne introduise un formulaire, rédigé dans notre langue, dans lequel elle devra certifier qu'elle ne maîtrise pas justement celle-ci. Par ailleurs, si cette personne est, à l'origine, extérieure à notre pays, elle a dû, pour figurer sur la liste des électeurs, rédiger une attestation dans laquelle elle certifiait avoir pris connaissance de notre Constitution et de nos valeurs. À cela, il faut ajouter que cette notion d'accompagnement peut aussi être sujette à des abus. Entre aider une personne en traduisant et influencer le vote de cette dernière, il n'y a qu'un pas. Dès lors, cette mesure de l'électeur accompagné pour des raisons linguistiques me paraît irrecevable. La notion d'accompagnement n'ayant aucune balise au niveau communal, elle nous paraît à la fois incertaine et hasardeuse. Nous souhaiterions plutôt que l'accompagnement puisse être réalisé par des personnes qui s'engagent à agir de manière neutre et font partie d'un cercle restreint. Enfin, je voudrais aborder un troisième élément : l'abolition de l'effet dévolutif de la case de tête. L'effet dévolutif de la case de tête permet à certaines formations d'avoir le dernier mot au niveau de l'élection de certains candidats, en fonction de leur place sur la liste. Nous souhaitons que les élections soient réellement l'occasion, pour les citoyens, de faire un libre choix. L'effet dévolutif de la case de tête est, en quelque sorte, l'histoire d'une mort annoncée. Il a ainsi été supprimé pour moitié à la faveur d'une réforme antérieure. Il a été supprimé totalement en ce qui concerne les suppléants. Nous voulons que cette démarche soit menée à terme. Seuls les résultats doivent compter et je n'accepte pas l'argument selon lequel il s'agirait de préserver de la sorte la féminisation des listes. Par ailleurs, nous estimons que les travaux ont été menés selon le canevas convenu au niveau du temps. Le Groupe MR, contrairement aux accusations, n'a nullement utilisé une approche ou des moyens dilatoires. Nous souhaitions, en effet, que les travaux puissent être clôturés dans les délais. Je voudrais insister sur un dernier élément, à savoir la manière dont les nouvelles dispositions vont être expliquées à nos concitoyens. Nous ne souhaitons pas qu'il s'agisse d'une communication gouvernementale. Il convient d'avoir une communication totalement neutre. Elle doit ainsi être purement explicative et non, par exemple, laudative des résultats escomptés. Les communes doivent être en première ligne au niveau de l'information à donner. En tout état de cause, le mode d'information devra être totalement neutre et marqué du seul souci d'informer nos concitoyens. M. Denis Mathen (MR). Avant d'aborder deux thèmes particuliers, je souhaiterais revenir sur les accusations non fondées à l'égard de notre Groupe. Nous n'avons nullement employé des moyens dilatoires. Notre approche fut constructive et j'en veux pour preuve notamment les amendements déposés par la majorité elle-même. Nos travaux ont, certes, été musclés, mais toujours cordiaux et constructifs. Lors des travaux en Commission, nous avons pu mettre en lumière certaines difficultés. Je pense notamment au calendrier en cas d'élections extraordinaires. Si nous n'avions pas soulevé ce problème, aucun amendement n'aurait été déposé ! Toujours est-il que l'amendement déposé par la majorité ne nous satisfait pas pleinement dès lors que nous souhaitions que les règles concernant la fixation du calendrier se retrouvent dans le Code lui-même. Nous avons également déposé certains amendements, souvent adoptés à l'unanimité ou cosignés par la majorité. Notre approche fut donc constructive, ce qui relativise très certainement les accusations lancées à l'égard de notre Groupe. J'en viens maintenant à deux points qui ne sont pas anodins pour moi. 14 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 Il y a tout d'abord le rôle et les pouvoirs des témoins et ensuite, la manière dont les urnes seront dépouillées. Concernant le premier élément, les témoins sont désignés par les différentes listes de candidats pour contrôler la manière dont les votes se déroulent concrètement sur le terrain. Ils peuvent ainsi notamment faire acter des remarques dans les procès-verbaux. Je me rappelle que nous nous sommes rendus en Afrique du Sud avec la Commission des Affaires intérieures et de la Fonction publique et nous avons visité, à cette occasion, des bureaux de vote. Une très grande confiance était accordée aux témoins, lesquels prenaient cette mission très à coeur. Que constate-t-on au niveau du texte soumis ? Leur rôle est modifié en profondeur. Si on peut comprendre l'intérêt de préciser ou de recadrer leur rôle, on comprend, par contre, difficilement pourquoi ils n'ont pas davantage de pouvoirs par rapport à leur mission de contrôle. Force est de constater que leur rôle est considérablement limité avec, en quelque sorte, un transfert vers le Président du bureau de vote. Il ne s'agirait pas d'opérateurs électoraux. Il y a pourtant un paradoxe, dès lors qu'ils doivent prêter serment. Pourquoi devraient-ils prêter serment, s'ils ne sont pas des opérateurs électoraux ? Nous souhaitons qu'ils soient réintégrés dans la liste des opérateurs électoraux, tout en leur reconnaissant des pouvoirs particuliers à la hauteur de leur mission. En ce qui concerne le second élément de mon intervention, je souhaite envisager la répartitition des urnes entre les différents bureaux de dépouillement. La répartition se fait actuellement sur base d'un tirage au sort. Le tirage au sort donne une garantie de transparence et d'impartialité. Nous ne pouvons admettre que cette notion soit remise en cause. À cet égard, nous avons été consternés de constater que M. le Ministre estimait que cette pratique ne devait pas être maintenue car elle n'était tout simplement pas respectée dans certaines communes. Voilà qui est étonnant! Il nous parait inacceptable de supprimer une règle pour la mauvaise raison qu'elle ne serait pas appliquée. Dans cette perspective, nous avons déposé un amendement visant à maintenir le tirage au sort. Par ailleurs, je souhaiterais mettre en exergue le rôle des témoins. Lors du vote, les électeurs qui rencontrent des difficultés d'ordre physique, mais qui ne se trouvent pas dans les conditions correspondant au statut d'électeur assisté, peuvent se faire accompagner par le président du bureau de vote. Le rôle des témoins est important à cet égard, afin de garantir la transparence et l'éthique du processus. Les témoins disposent par ailleurs de la possibilité de s'exprimer sur la réalité de l'infirmité ou du handicap ne permettant pas à l'électeur d'effectuer seul son choix dans l'isoloir. Le texte qui nous est proposé ce jour vient balayer cette possibilité. Il nous semble primordial que le rôle des témoins soit maintenu. Voici donc, en substance, les motifs qui viennent justifier les trois amendements déposés par le groupe MR. La proposition de décret a trop souvent été présentée comme anodine, voire cosmétique. Dans la mesure où elle revêt une importance quant à la manière dont le vote du citoyen sera exprimé, il convient d'y consacrer le maximum d'attention, particulièrement quant aux aspects qui touchent à la garantie de qualité, d'objectivité, de transparence et de contrôle des opérations. Il convient de ne pas revenir en arrière à cet égard. M. Alain Onkelinx (PS). Je me réjouis du fait que M. Mathen se soit attaché à l'objet du débat, au fonctionnement et au déroulement du processus. Trop souvent, ce débat s'est enlisé dans des aspects qui relèvent essentiellement de la forme. J'en prends à témoin M. Kubla. M. Serge Kubla (MR). me donner des leçons. M. Alain Onkelinx (PS). Vous avez beaucoup à apprendre sur la vie parlementaire, M. Onkelinx, avant de Il me semble, M. Kubla, que c'est vous, en ce moment, qui tentez de m'édifier. S'il est vrai que ce texte est arrivé tardivement sur nos bancs, nous ne pouvons que constater qu'il est intéressant à plus d'un titre. Il a tout au moins le mérite d'exister. - Mme Cornet, 1ère vice-Présidente, prend place au fauteuil présidentiel à 11 heures 39 minutes. Au delà de l'effort de codification consenti, M. Courard a prévu des nouveautés qui sont de nature à rencontrer pleinement les besoins de bon nombre de nos concitoyens. Je pense notamment aux personnes à mobilité réduite ou qui souffrent de handicap, ou encore aux personnes âgées. C'est pourquoi, nous nous réjouissons de voir que ce document permettra de résoudre certaines situations problématiques. Un véritable P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 15 système d'accompagnement est désormais mis en place. Ceci représente une révolution par rapport au concept habituel «seul dans l'isoloir». Cette mesure tend, par ailleurs, à s'inscrire dans le contexte fédéral. Jusqu'ici, les facilités proposées à ce type de concitoyen dépendait du bon sens et de la bonne volonté du président de bureau. Lorsqu'on pense aux difficultés rencontrées par les personnes plus âgées notamment en matière de vote informatisé, on ne peut que se féliciter de cette innovation, qui vient apporter une clarté et un encadrement juridique à une mesure qui existait, jusqu'ici, de façon informelle. Le Ministre a également décidé de rafraîchir les procédures de procuration afin de mieux correspondre à la réalité de terrain. En effet, la mobilité des personnes ayant fortement augmenté au cours de ces dernières années, des difficultés se posent trop souvent au niveau des procurations, dans la mesure où il est ardu de trouver un membre de sa famille qui habite dans la même commune. Il est incontestablement plus aisé d'identifier un voisin, un ami qui s'inscrit dans une véritable relation de confiance et qui peut représenter l'électeur de façon optimale. En outre, afin d'offrir davantage de confort aux personnes à mobilité réduite, celles-ci sont orientées vers des bureaux correspondant à leurs besoins. Au delà de ces efforts de convivialité, je tiens à insister sur un point qui me tient particulièrement à coeur. A notre initiative et avec le soutien de tous les groupes démocratiques de notre Assemblée, il a été décidé que le registre des électeurs ne serait désormais distribué qu'aux partis qui prônent le respect des Droits de l'Homme. Face aux montées de racisme primaire et d'intolérance que nous avons pu observer récemment dans notre pays, cet aspect me parait primordial. À l'heure actuelle, où une partie de la Flandre sombre de plus en plus dans un racisme primaire et dans une intolérance qui n'avait jamais été aussi perceptible, il nous semblait indispensable d'agir, avant d'avoir à réagir l'amendement avait, en effet, été déposé avant le drame d'Anvers, lequel n'a fait que renforcer sa pertinence. Le Nord du pays essaie de lutter contre ce fléau depuis des années, mais ce combat sera d'autant plus dur que la Flandre continue à se réplier sur elle-même. Les différents partis de Flandre semblent paralysés et à court d'idées pour lutter contre ce mal. S'ils n'ont osé se dresser contre des partis comme le Vlaams belang, de peur de «victimiser» ce mouvement, il faut bien constater que cette tactique a atteint ses limites. Soyons vigilants, ne sombrons pas, comme nos voisins français ou flamands, dans des raccourcis les plus fous. Ne tombons pas dans les mêmes pièges. Agissons, prévenons tant que nous le pouvons, car, comme nous le montre chaque jour la Flandre, il sera bien plus difficile de réagir et de guérir. Mme Florine Pary-Mille (MR). Le projet que nous examinons aujourd'hui a le mérite, d'une part, de définir des notions et concepts multiples utiisés dans ce texte, et d'autre part, de regrouper, dans un ensemble cohérent, toute une série de dispositions en vue d'en faciliter la lecture, ce qui est très louable en soi. Toutefois, le texte propose aussi un certain nombre de réformes qui, faute d'avoir obtenu des avis étoffés de la part du Conseil d'Etat, d'organismes représentatifs des Villes et Communes, des Provinces ou encore des Secrétaires communaux, risquent d'être source de difficultés, voire d'insécurité juridique lors du scrutin d'octobre prochain. Ainsi en va-t-il des dispositions relatives à certaines conditions d'électorat. Jusqu'ici, seule la condition d'âge pouvait être remplie au jour de l'élection, ce qui ne pose, sur le plan pratique, aucun problème, puisque cette condition est évidemment prévisible et aisément vérifiable au moyen de papiers d'identité. En ce qui concerne les conditions de domicile et de nationalité, elles devaient être réunies à la date du 1er août avant ces élections. Aujourd'hui, ces nouvelles dispositions concernant la condition de nationalité risquent de créer des difficultés et de perturber, dans certaines entités, la bonne organisation du scrutin. Si l'intention est louable de permettre de voter à un maximum de personnes qui remplissent les conditions 16 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 d'électorat, encore faut-il que les communes disposent de tous les moyens pour en être informées et, surtout, dans les temps . Je reste sceptique. En ce qui concerne la procédure de naturalisation qui dépend du Fédéral, chacun sait que le dernier feuilleton de naturalisation est voté à la Chambre avant les vacances parlementaires, c'est-à-dire généralement le 21 juillet. Pourquoi, alors, compliquer les procédures et ne pas prévoir une date butoir autre que le jour du scrutin, comme le suggèrent d'ailleurs certains organismes, dont le Conseil supérieur des Villes et Communes, plutôt que de risquer de commettre des erreurs dans les registres d'électeurs et de donner des idées à certains, qui n'ont pas le même respect que nous des principes de démocratie, de tenter de faire invalider des élections sur base de ce motif. C'est pour modifier cette disposition que j'ai déposé un amendement prévoyant de fixer la date butoir au 31 juillet, ce qui éviterait des problèmes pratiques de dernière minute pour les administrations communales qui, finalement, sont chargées d'organiser les élections. M. Philippe Courard, Ministre des Affaires intérieures et de la Fonction publique. La loi spéciale du 13 juillet 2001 a transféré aux Régions la compétence d organiser les élections des organes provinciaux, communaux et intra-communaux, ainsi que des organes des agglomérations et fédérations de communes, en ce compris le contrôle des dépenses électorales y afférentes. Dans le cadre de l organisation du prochain scrutin communal et provincial du 8 octobre 2006, la Région wallonne a pris l initiative de déposer un projet de décret relatif aux différentes opérations électorales. Le projet de décret que j ai eu le plaisir de vous présenter en Commission des Affaires intérieures et de la Fonction publique, le 27 avril et les 9 et 11 mai dernier, ne modifie que le Livre 1er de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la Décentralisation. En effet, en ce qui concerne le vote automatisé qui fait l objet du livre II de la 4ème partie de l actuel CDLD, l Etat fédéral et les trois Régions ont décidé le statu quo, c'est-à-dire une non généralisation du vote automatisé en raison, d une part, du coût de celle-ci et, d autre part de la question du contrôle démocratique du vote. Je ne reviendrai pas sur l accord de coopération conclu entre l Etat fédéral et les trois Régions. En ce qui concerne le livre premier du Code de la démocratie locale, la volonté du Gouvernement wallon n a pas été, à la veille du scrutin, de bouleverser fondamentalement la pratique électorale, mais bien de donner aux opérateurs électoraux, aux candidats et à l électeur un texte cohérent et lisible plutôt qu un ensemble assez disparate de règles. Ce travail a été salué par les Secrétaires communaux lors de leur audition en Commission. Le projet de décret modifiant le livre 1er de la quatrième partie du Code de la démocratie locale qui vous est soumis aujourd hui a pour ambition de coordonner, sous un seul titre, la loi électorale communale et la loi organique des élections provinciales et ce, en raison de la simultanéité des élections communales et provinciales qui est de mise depuis 1994 ; de restructurer le texte ainsi coordonné dans un souci de lisibilité et, en respectant la logique chronologique du processus électoral ; d'adapter le texte à la réalité institutionnelle. Comme je vous l ai dit à plusieurs reprises, le projet de décret n a pas pour ambition de remettre en cause des pratiques bien connues des opérateurs électoraux, des candidats et des électeurs et ce, à la veille du scrutin. Toutefois, des améliorations ont été apportées au processus électoral afin de permettre à un plus grand nombre d électeurs de participer au scrutin, de faciliter les démarches des candidats et de clarifier les rôles de chacun dans le processus électoral. Il en va ainsi de la condition de nationalité qui doit être remplie le jour de l élection - et non plus le 1er août afin de permettre aux personnes qui obtiennent la nationalité après le 1er août d être électeurs. - M. José Happart, Président, reprend place au fauteuil présidentiel à 11 heures 51 minutes. Les possibilités de réclamation contre le registre des électeurs sont adaptées afin de permettre à une personne qui devient Belge après le 1er août de demander son inscription dans le registre et ce, jusque 12 jours avant le scrutin. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 17 En outre, le registre des électeurs pourra être obtenu sur un support informatique exploitable par les seuls partis et candidats qui s engagent à respecter les principes démocratiques. Notons encore que l âge des assesseurs est abaissé à 18 ans. Cette mesure sera aussi d application pour les élections législatives de 2007. En ce qui concerne le jeton de présence, le montant est fixé par le Gouvernement wallon et non plus par le conseil communal qui le faisait déjà dans des limites fixées par des circulaires fédérales. J'ai entendu l objection des Secrétaires communaux concernant l incompatibilité entre la fonction de Greffier provincial, Receveur provincial, Secrétaire communal et Receveur communal, qui se limite à la charge de président, d assesseur ou assesseur suppléant des bureaux de circonscription, dans la mesure où les bureaux de circonscription ont pour mission de recevoir les candidatures. Par ailleurs, au niveau des cantons, une formation des présidents des bureaux de vote et de dépouillement sera organisée sur base volontaire et non obligatoire, faisant suite à la demande des magistrats. En ce qui concerne le contrôle des dépenses électorales, le Gouvernement wallon a scrupuleusement respecté l avis du Conseil d Etat. Le décret n aborde donc que la problématique du contrôle des dépenses électorales. La Région flamande a adopté une autre interprétation qui tend à favoriser les partis flamands se présentant dans plusieurs régions, puisque l interprétation flamande permet à ces partis de cumuler les différents montants, soit plus de 1.000.000 euros alors que les partis wallons et bruxellois, vu l interprétation wallonne et bruxelloise de l article 6 de la loi spéciale du 8 août 1980, ne pourraient dépenser que 372.000 euros sur l ensemble du territoire. Le Comité de concertation va donc être saisi afin de donner une interprétation uniforme de l article 6 de la loi spéciale du 8 août 1980. Quant au vote par procuration, des assouplissements ont été apportés pour l hypothèse du séjour à l étranger : l introduction de la demande auprès du Bourgmestre peut se faire jusqu à la veille du scrutin. Cette mesure sera également d application pour le sélections législatives de 2007. L exception qui touche le candidat a été assouplie afin de lui permettre d être mandataire auprès de son conjoint ou cohabitant légal, ou d un parent ou allié ayant fixé sa résidence principale à son domicile ; d'un parent ou allié n ayant pas fixé sa résidence principale à son domicile, pour autant que la parenté soit établie jusqu au troisième degré. Concernant l assistance au vote, je ne reviendrai pas sur les modalités qui permettent, d une part, aux personnes à mobilité réduite d être orientées vers des locaux de vote plus accessibles et, d autre part, à certaines catégories d électeurs, comme les déficients visuels ou les électeurs ne maîtrisant pas une des langues nationales, d être accompagnés dans l isoloir. Cette dernière hypothèse a soulevé des critiques dans les rangs de l opposition. Je pense qu elle doit être maintenue, dans un souci d une plus grande intégration de la personne étrangère. J ai bien entendu que le vote en soi ne demande pas une connaissance approfondie de la langue, que le ressortissant non européen s est engagé à respecter la Constitution et que, par conséquent, il a été amené à en prendre connaissance. Soyons raisonnables : combien de nos concitoyens ont lu cette charte fondamentale, combien de personnes souhaitent voter, mais expriment la crainte de ne pas comprendre une interpellation du président du bureau, et ainsi de suite. Un parallélisme est instauré avec le vote par procuration en ce qui concerne les hypothèses dans lesquelles le candidat peut être accompagnant. Pour tenir compte des électeurs qui éprouvent des difficultés à exprimer seuls leur vote, des aménagements particuliers sont prévus. Outre l isoloir adapté à concurrence d un pour cinq locaux au moins, une reproduction à 150% du bulletin de vote sera mise à la disposition de l électeur qui en fait la demande, à raison d un exemplaire par isoloir, un exemplaire en gros caractères des instructions aux électeurs, à raison d un exemplaire par local, et l affichage des documents doit se faire en tenant compte des personnes de petite taille ou en fauteuil roulant. La désignation et le rôle des témoins de partis ont été précisés. Certains ont souhaité que le témoin soit qualifié d opérateur électoral. Cette demande n a pas été suivie. L opérateur est toute personne ou organisme à qui le Code confie des missions officielles dans l élaboration et l organisation des élections, ou qui assume des responsabilités en matière de supervision et de contrôle dans le cadre de ses missions. Le témoin de parti a essentiellement un rôle d observateur du déroulement des opérations électorales pour le compte du parti qui l a mandaté. La prestation de serment est sans incidence sur ce point. Assistant à des opérations-clés, il est normal que le témoin s engage à garder le secret des votes et à ne pas les influencer. Les prestataires de service doivent 18 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 également s engager à respecter la confidentialité du processus électoral, ils ne sont pas des opérateurs pour autant. En ce qui concerne l utilisation des nouvelles technologies dans le processus électoral qui permettra l encodage numérique, la transmission numérique et le traitement automatisé des données électorales, deux logiciels seront mis à la disposition des différents présidents : un premier logiciel, permettant l encodage des candidatures et des résultats de dépouillement et un second, permettant la dévolution des sièges. Une autre innovation concerne l évaluation des dossiers de présentation des candidatures sous l angle de la recevabilité par le président du bureau de circonscription. Il sera possible, pour un déposant, de compléter son dossier jusqu à la date ultime de dépôt des candidatures. Le système actuel ne permettait pas, en effet de compléter un dossier incomplet, celui-ci étant automatiquement déclaré irrecevable. L'inéligibilité temporaire du Gouverneur est, bien sûr, indiquée dans le texte, tout comme la suppression de l'incompatibilité qui frappe les militaires. En ce qui concerne Comines-Warneton, les avis du Conseil d'Etat seront respectés. Quant au calendrier des élections, il est déjà précisé dans le décret. Les dates qui constituent les repères au niveau du déroulement des élections sont ainsi mises en avant. En cas d'élections extraordinaires, le calendrier sera fixé par le Gouvernement. Afin de respecter le calendrier serré d'ici l'échéance du 8 octobre, mais aussi, de rompre avec la tradition fédérale de 2000 qui consiste à publier les textes en août, les textes des arrêtés d'exécution ont été soumis à l'avis du Conseil supérieur des Villes, Communes et Provinces de Wallonie. Nous serons donc à temps et heure. Nous avons pris toutes les précautions pour réussir ce grand moment : les premières élections organisées par la Région. Concernant les recours, je me suis déjà exprimé hier en Commission sur le sujet. Il faut être conscient qu'il y a toujours des recours et que certains parfois aboutissent. De petites difficultés peuvent toujours se présenter . Au sujet de l'affichage, je tiens à rassurer M. Cheron : j'ai réuni les Gouverneurs et je leur ai demandé d'avoir un rôle actif dans cette problématique. En ce qui concerne le vote automatisé, je suis plutôt de l'avis de M. Cheron et non de celui de M. Crucke. Une discussion est lancée dans les différents Parlements et une décision devra être prise pour l'échéance 2009. En attendant, le quota de communes qui bénéficient de ce type de vote est limité à 22 %. Un débat devra donc être mené. À propos du tirage au sort, je ne désespère pas que le bon sens triomphe et qu'un compromis puisse être dégagé pour que soit utilisée la même numérotation. Sur l'inégibilité, le Conseil d'Etat n'a pas émis de critique sur la disposition prise. À un moment donné, il faut que le Législateur prenne ses responsabilités. En conclusion, je vous dirai que j'espère recueillir un vote positif pour ce décret qui apporte un véritable plus aux citoyens. M. Jean-Luc Crucke (MR). Monsieur le Ministre, vous espérez que l'ensemble des Partis politiques vote ce décret. Je vous dirai simplement : «Ne rêvez pas !» Il semblerait qu'il existe une tendance à croire que plus un texte est amendé, plus il est apprécié. Je crains surtout que cela signifie qu'il est surtout insécurisant. M. Maurice Bayenet (PS). M. Marcel Cheron (Ecolo). En ce qui me concerne, je n'ai rien à ajouter. Il n'y a pas de problème. Je n'ai rien à ajouter non plus. M. Christian Brotcorne (cdH). J'encourage le Ministre à persévérer. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 19 M. Charles Pire (FN). Je n'ai rien à ajouter. M. Willy Borsus (MR). Je tiens à signaler la parfaite courtoisie du Ministre lors des travaux de notre Commission, malgré des débats qui ont été parfois vifs. Je regrette seulement que vous n'ayez pas répondu à mon appel pour ouvrir le débat sur les textes déposés. J'entends toutefois qu'on s'étende sur le sujet. Nous attendons aussi les textes annoncés depuis longtemps par le Gouvernement. M. Denis Mathen (MR). Je tiens à remercier le Ministre d'avoir rétabli la vérité quant à la manière dont le MR s'est inscrit dans le débat lors des travaux de la Commission. Nos remarques ont levé des incohérences dans le texte et ont, sans aucun doute, inspiré diverses modifications. Je voudrais toutefois souligner ma petite déception quant aux réponses apportées au sujet des éléments que nous avions évoqués et qui, pourtant, participaient à la transparence du système. M. Alain Onkelinx (PS). Pour ma part, je n'ai rien à ajouter. Mme Florine Pary-mille (MR). Moi non plus. EXAMEN DES ARTICLES M. Le Président. Plus personne ne demandant la parole dans la discussion générale, je la déclare close et vous propose de passer à l examen des articles du projet de décret n° 357. ARTICLE 1ER M. Le Président. Cet article ne fait l'objet d'aucune objection, il est par conséquent adopté. ARTICLE 2 M. Le Président. Nous passons à présent à l examen de l article 2. À l article L4112-4, sub article 2 du projet de décret, MM. Bayenet et Consorts ont proposé, après approbation du rapport, un amendement (Doc. 357 (2005-2006) - N° 46 - amendement n° 1). À l article L4112-14, sub article 2 du projet de décret, MM. Mathen et Consorts ont proposé, après approbation du rapport, deux amendements (Doc. 357 (2005-2006) - N° 48 - amendements n°s 1 et 2). À l article L4121-1, sub article 2 du projet de décret, Mme Pary-Mille et Consorts ont proposé, après approbation du rapport, un amendement (Doc. 357 (2005-2006) - N° 49 - amendement n° 1). À l article L4122-4, sub article 2 du projet de décret, Mme Pary-Mille et Consorts ont proposé, après approbation du rapport, un amendement (Doc. 357 (2005-2006) - N° 49 - amendement n° 2). À l article L4123-1, sub article 2 du projet de décret, MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron ont proposé, après approbation du rapport, un amendement (Doc. 357 (2005-2006) - N° 47 - amendement n° 1). À l article L4124-1, sub article 2 du projet de décret, MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron ont proposé, après approbation du rapport, un amendement (Doc. 357(2005-2006) - N°47 - amendement n° 2). À l article L4125-13, sub article 2 du projet de décret, MM. Mathen et Consorts ont proposé, après approbation du rapport, un amendement (Doc. 357 (2005-2006) - N° 50). À l article L4131-2, sub article 2 du projet de décret, MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron ont proposé, après approbation du rapport, un amendement (Doc. 357(2005-2006) - N°47 - amendement n°3). À l article L4132-1, sub article 2 du projet de décret, MM. Bayenet et Consorts ont proposé, après approbation du rapport, un amendement (Doc. 357(2005-2006) - N°46 - amendement n°2). 20 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 À l article L4133-2, sub article 2 du projet de décret, des amendements ont été proposés, après approbation du rapport, par MM. Borsus et Consorts (Doc. 357 (2005-2006) - N° 51 - amendements n°s 1 et 2) et par Mme Cornet et Consort (Doc. 357 (2005-2006) - N° 52 - amendement n° 1). À l article L4134-2, sub article 2 du projet de décret, MM. Bayenet et Consorts ont proposé, après approbation du rapport, un amendement (Doc. 357 (2005-2006) - N° 46 - amendement n° 3). À l article L4142-7, sub article 2 du projet de décret, MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron ont proposé, après approbation du rapport, un amendement (Doc. 357 (2005-2006) - N° 47 - amendement n° 4). À l article L4142-26, sub article 2 du projet de décret, des amendements ont été proposés, après approbation du rapport, par MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron (Doc. 357 (2005-2006) - N° 47 - amendement n° 5) et par M. Pire (Doc. 357 (2005-2006) - N° 54). À l article L4142-41, sub article 2 du projet de décret, MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron ont proposé, après approbation du rapport, deux amendements (Doc. 357 (2005-2006) - N° 47 - amendements n°s 6 et 7). À l article L4143-21, sub article 2 du projet de décret, des amendements ont été proposés, après approbation du rapport, par MM. Bayenet et Consorts (Doc. 357 (2005-2006) - N° 46 - amendement n° 4) et par Mme Cornet et Consorts (Doc. 357 (2005-2006) - N° 52 - amendement n° 2) À l article L4143-22, sub article 2 du projet de décret, MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron ont proposé, après approbation du rapport, un amendement (Doc. 357 (2005-2006) - N° 47 - amendement n° 8). À l article L4143-27, sub article 2 du projet de décret, MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron ont proposé, après approbation du rapport, un amendement (Doc. 357 (2005-2006) - N° 47 - amendement n° 9). À l article L4145-5, sub article 2 du projet de décret, MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron ont proposé, après approbation du rapport, un amendement (Doc. 357 (2005-2006) - N°47 - amendement n° 10). MM. Borsus et Consorts ont proposé, après approbation du rapport, un amendement (Doc. 357 (2005-2006) - N° 51 - amendement n° 3) visant à supprimer les articles L4145-12 et L4145-13, sub article 2 du projet de décret. À l article L4145-14, sub article 2 du projet de décret, MM. Borsus et Consorts ont proposé, après approbation du rapport, un amendement (Doc. 357 (2005-2006) - N° 51 - amendement n° 3). À l article L4146-17, sub article 2 du projet de décret, MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron ont proposé, après approbation du rapport, un amendement (Doc. 357(2005-2006) - N° 47 - amendement n° 11). Les votes sur les amendements et les articles sont réservés. ARTICLES 3 ET 4 M. Le Président. Ces articles n'ayant fait l'objet d'aucune objection, sont adoptés. ARTICLE 5 M. Le Président. À l article 5, des amendements ont été proposés, après approbation du rapport, par MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron (Doc. 357 (2005-2006) - N°47 amendements n°s 12 et 13) et par MM. Crucke et Consorts (Doc. 357 (2005-2006) - N° 53). Les votes sur les amendements et l article sont réservés. ARTICLES 6 ET 7 M. Le Président. Ces articles n'ayant fait l'objet d'aucune objection, sont adoptés. Nous voterons ultérieurement sur les amendements, les articles réservés et l ensemble du projet de décret. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 21 Je vous remercie pour votre bonne participation. La séance est suspendue. Nous reprendront ses travaux à 14 heures 30 avec les questions d'actualité. - La séance est suspendue à 12 heures 15 minutes. - La séance est reprise à 14 heures 35 minutes. M. Le Président. La séance est reprise. DÉPÔT D'UNE PROPOSITION DE RÉSOLUTION M. Le Président. J'ai été saisi du dépôt d'une proposition de résolution relative à l'apparition de nouvelles espèces animales et végétales, déposée par M. Petitjean (Doc. 380 (2005-2006) - N° 1). Elle a été imprimée et distribuée. QUESTIONS D'ACTUALITÉ M. Le Président. Conformément à l'article 72 du Règlement d'ordre intérieur, les questions d'actualité ont lieu en ce début de séance. L'AVENIR DES CÂBLO-OPÉRATEURS TÉLÉDISTRIBUTION PAR LES COMMUNES M. Serge Kubla (MR). répondre ailleurs. WALLONS ET LA VENTE DU RÉSEAU DE J'ai souhaité vous interroger, même si l'actualité vous appelle très souvent à M. Elio Di Rupo, Ministre-Président du Gouvernement wallon. Le Parlement et vous êtes prioritaires. M. Serge Kubla (MR). Je vous en remercie. Nous savons que Belgacom a lancé une offre et était ainsi « premier sur la balle ». Il existait par ailleurs, une alternative par le biais des intercommunales pures ou mixtes. Cela aurait ainsi permis d'avoir deux offres dans le plus grand intérêt de la clientèle. Les choses n'ont cependant pas évolué comme cela et un enlisement s'est même fait jour. Deux intercommunales pures se sont groupées en un GIE. Elles ont fait une offre pour récupérer huit autres intercommunales, lesquelles ont, par ailleurs reçu des offres qui émanent du privé. En résumé, nous sommes confrontés à un éclatement du paysage. J'ai interrogé à plusieurs reprises Mme Simonet, laquelle a mis en avant la liberté du marché. Pouvez-vous me donner la vision prospective du Gouvernement au niveau de ce marché essentiel ? Nos concitoyens doivent pouvoir être à même de se servir et d'utiliser au mieux les outils modernes de communication. Le Gouvernement peut bien évidemment choisir de ne pas intervenir. Force est pourtant de constater que le Gouvernement a la capacité d'agir en la matière et qu'il l'a d'ailleurs déjà fait, en imposant, par exemple, aux intercommunales une réduction de moitié. Le Gouvernement a-t-il un point de vue clair et net en la matière et, si oui, pourrais-je le connaître ? M. Elio Di Rupo, Ministre-Président du Gouvernement wallon. vous me demandez, en d'autres termes, d'être interventionniste. Je prends tout d'abord acte du fait que M. Serge Kubla (MR). Je souhaite connaître le point de vue du Gouvernement en la matière, ce qui n'est pas la même chose. M. Elio Di Rupo, Ministre-Président du Gouvernement wallon. Vous avez raison, nous devons être performants en termes de triple play et être au sommet en matière de technologies possibles. Une étude de Mc Kinsey a été demandée par l'ensemble des câblos. Elle a proposé un certain nombre de solutions. Après est intervenue l'association de tous les câblos qui a désigné la banque d'affaires ING afin de voir avec qui il était possible de s'associer. Une scission est intervenue par la suite entre, d'une part, un GIE et les autres parties. 22 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 Selon mes informations, ING a reçu les candidatures d'Altus-Coditel, Belgacom, Sogeco et GEI ALEBrutele, Mobistar et Télénet. Pour ce qui est du partenariat 50/50, ING a retenu Altis-Coditel, SOGECO et Télénet. Quant aux autres offres, elles n'ont pas été retenues. Par contre, une offre d'achat à 100 % a été formulée par le GIE. M. Serge Kubla (MR). Accompagnée d'une plainte. M. Elio Di Rupo, Ministre-Président du Gouvernement wallon. Le steering Comité des câblo-opérateurs et tous les conseils d'administrations des intercommunales mixtes concernées ont demandé une offre liante aux trois candidats retenus pour un éventuel partenariat 50/50, une offre liante au GIE ; lesquelles offres doivent être remises pour le 2 juin afin de pouvoir ensuite décider. Le 19 mai, chaque intercommunale a d'ailleurs reçu une lettre signée par les deux directeurs de l'ALE, Télédis et Brutélé pour un rachat à 100 %. Voilà pour les faits. Pour ce qui concerne l'attitude du Gouvernement, il n'intervient pas directement dans le dossier, mais souhaite un dialogue dans la transparence entre les forces endog§nes. Nous souhaitons arriver à une situation satisfaisante au départ de forces regroupées. Monsieur le Président -. Monsieur le Ministre-Président, je vous demande de conclure et rappelle à chacun qu'il n'est pas permis de s'appuyer sur un texte écrit lors de la réponse à une question d'actualité. M. Serge Kubla (MR). Vous avez été sauvé par le gong en ce sens que sur votre temps de parole, vous avez utilisé deux minutes 40 pour rappeler des faits que nous connaissions et 20 secondes pour dire que le Gouvernement n'intervenait pas dans ce dossier. Le Gouvernement a pourtant fait preuve de plus de volontarisme au niveau du regroupement des intercommunales, ce qui contraste avec le fait qu'ici, vous laissez faire. À ce rythme, nous n'aurons pas, demain, un paysage clair et concurrentiel alors qu'il s'agit d'une problématique essentielle pour notre Région. LA DÉNOMINATION DE CERTAINES VILLES QUI NE POURRONT PLUS PORTER LEUR NOM FRANCOPHONE M. Richard Miller (MR). Le Parlement flamand a récemment voté une proposition de résolution visant à la suppression des inscriptions françaises de la dénomination d'une quarantaine de villes et communes. Je voudrais connaître la position du Gouvernement wallon à ce sujet. D'autre part, je souhaiterais savoir si les entités fédérées ont compétence pour prendre de telles résolutions relatives aux communes à facilités. M. Elio Di Rupo, Ministre-Président du Gouvernement wallon. J'ai pris, comme vous, connaissance de la décision quasi unanime du Parlement flamand de supprimer le nom francophone de certaines villes et communes. Cette approche nous inspire deux réflexions : tout d'abord, juridiquement, il est peu vraisemblable que le Parlement flamand ait la capacité législative d'agir de la sorte. Dans les communes à facilités, tout au moins, nous pensons que ce type de décision ne relève pas de la compétence du Parlement flamand ; le Parlement flamand a fait savoir qu'il souhaitait qu'il y ait concertation à ce sujet. Or, le Parlement wallon n'est en aucune façon disposé à entrer dans de tels débats. M. Richard Miller (MR). Je remercie M. le Ministre-Président pour sa réponse et je suis heureux d'entendre qu'il existe des sujets bien plus importants que ceux qui semblent préoccuper actuellement le Parlement flamand LA QUALITÉ DE L'AIR À MARCHIENNE-AU-PONT Mme Anne-Marie Corbisier-Hagon (cdH). Comment rendre l'air respirable à Charleroi ? Voilà la question que nous nous posons tous, et nous attendons des éléments de réponse de votre part, M. le Ministre. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 23 Je vous ai interpellé il y a un mois à cet égard, dans la mesure où 80 dépassements des normes fixées avaient été enregistrés à Marchienne-au-Pont. Y a-t-il eu de nouveaux dépassements depuis ? Avez-vous rencontré les acteurs du secteur concerné ? Les entreprises participent-elles au débat et, si oui, en quels termes ? La Ville de Charleroi a-t-elle pris le taureau par les cornes ? Pouvons-nous attendre des développements du dossier qui touche au permis d'environnement, comme il en avait été question ? En dépit d'un passé industriel, les habitants de Marchienne-au-Pont sont en droit, M. Le Ministre, de connaître un environnement correct et digne. M. Charles Janssens, Vice-Président, prend place au fauteuil présidentiel à 14 heures 50 minutes M. Benoît Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme. Au vu des dépassements notés, des mesures complémentaires ont été menées par l'ISSeP, du 26 février au 30 avril dernier, afin d'isoler les sources de pollution. Au cours de cette même période, la DPE et la DPA ont été rencontrées. Par ailleurs, la Ville de Charleroi a été associée au processus afin de pouvoir agir, notamment, sur le permis d'environnement. L'ensemble des acteurs, des administrations et des entreprises concernées ont été réunis et les résultats de l'étude menée par l'ISSeP leur ont été présentés. Il a été demandé aux entreprises de remettre un plan d'action précis. En outre, des réunions sont prévues ultérieurement avec ces entreprises pour mesurer la mise en oeuvre des dispositions arrêtées. Dans la mesure où huit nouveaux dépassements ont été enregistrés durant le mois de mai, nous voulons mettre tout en oeuvre pour améliorer la situation et développer des actions spécifiques permettant de contraindre les entreprises, le cas échéant, à respecter les actions préconisées. Mme Anne-Marie Corbisier-Hagon (cdH). Je me réjouis de prendre connaissance de l'étude que le Ministre vient d'évoquer et ne manquerai pas de poser à nouveau une question à ce sujet d'ici peu, afin de mesurer l'impact des initiatives mises en oeuvre. L'ÉVOLUTION DU DOSSIER BIOWANZE M. Michel de Lamotte (cdH). Au cours de la dernière séance parlementaire, je vous interrogeais, M. le Ministre, sur les risques concrets attachés au dossier Biowanze. Le Fédéral a pris un certain nombre de dispositions et les choses vont dans le bon sens. Je souhaiterais savoir si les appels d'offres peuvent désormais être préparés. Les producteurs de froment et de betteraves, qui sont les acteurs principaux du secteur, sont-ils prêts à répondre à ces appels d'offres ? La formule adoptée est-elle de nature à rassurer ces intervenants? Enfin, l'investissement, tel qu'il sera réalisé, est-il satisfaisant ? M. Benoît Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme. Il est vrai que ce dossier a connu divers soubresauts. Après de longs mois de concertation, un texte a été élaboré, qui reprend les différents critères considérés. Dans une première mouture, il était question de 190 millions de litres défiscalisables. Or, Wanze avait besoin de 125 millions. Le Ministre Reynders a ultérieurement fait marche arrière et a fixé des chiffres plus importants, avec possibilité d'obtenir un volume défiscalisable suffisant pour Biowanze. Pour être certain que ces dispositions s'avéreraient suffisantes, j'ai rencontré les acteurs concernés et la procédure peut désormais suivre son cours. En juin, quatre fonctionnaires seront désignés pour rédiger l'appel d'offres. Au delà de ces éléments, je rappelle que 10.000 exploitations agricoles sont concernées. Il est donc important d'assurer un suivi optimal de ce dossier. A cet égard, les efforts du Fédéral, mais aussi les certificats verts et les investissements mis en oeuvre par la Région wallonne, ont contribué à mettre toutes les chances de notre coté. M. Michel de Lamotte (cdH). Je remercie M. le Ministre pour sa réponse. Tout l'intérêt de l'opération vise effectivement les producteurs agricoles, mais aussi l'ensemble des Wallons, via le développement de l'emploi dans la Région, aspect qui nous tient particulièrement à coeur. LA CONTROVERSE SUR LES TESTS DE MUNITIONS 24 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 M. Edmund Stoffels (PS). Tout le monde en Belgique connaît le site militaire d'Elsenborn. Certes, les activités militaires causent diverses nuisances aux riverains, mais il convient de noter qu'ils les ont acceptées de bonne grâce. Par contre, un groupement de riverains de 5.000 personnes s'insurge contre les activités à caractère privé d'entreprises qui viennent tester des munitions sur le site. Les riverains souhaitent que ces activités à caractère commercial soient suspendues. Même si des accords de concessions ont été conclus entre l'Armée et les entreprises concernées, les activités de test de munitions sont vraisemblablement illégales. M. le Ministre, confirmez-vous cette interprétation ? La question qui se pose donc est de savoir si des tests de munitions qui ne répondent pas à un intérêt de la Défense mais à des intérêts commerciaux peuvent être exercés en zone bleue. Enfin, lorsque les permis ont été demandés, l'entreprise a été traitée comme une entreprise de Classe 2. Au regard des activités qu'elle exerce, ne convenait-il pas d'organiser une procédure de Classe 1 ? M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. Je tiens tout d'abord à vous informer que je ne connais pas tous les détails de cette affaire. Je peux toutefois vous rappeler les règles à respecter dans ce type de dossier. Tout d'abord, il convient de souligner qu'un domaine militaire n'échappe pas à la demande de permis d'exploitation et que, dans le cas où ce dernier est refusé, toute activité doit cesser. En vertu du décret du 27 octobre 2005, les zones bleues relèvent de la compétence du Fonctionnairedélégué, même pour ce qui concerne les entreprises privées. Concernant le périmètre visé par Natura 2000, je ne suis pas compétent en la matière et n'ai pas eu le temps de m'entretenir de cette question avec M. le Ministre Lutgen. Monsieur José Happart, Président, reprend place au fauteuil présidentiel. Quant à la classification de l'activité exercée, il convient de considérer que cette activité est visée à la rubrique 74.30.02 (Centre d'analyse et technique occupant minimum sept personnes) et relève donc de la catégorie 2. Je vous invite à consulter la Commune de Bütgenbach dans la mesure où elle s'est vue notifier l'ensemble des permis. En tout état de cause, en cas de refus de permis, l'activité doit cesser immédiatement. M. Edmund Stoffels (PS). Je vous informe qu'il y a eu refus du permis global et, par conséquent, à vous suivre, l'activité aurait dû cesser. Toute activité qui est exercée depuis lors est par conséquent illégale. Je souhaite que le Gouvernement intervienne en vue de faire respecter les normes en vigueur. L'ACCÈS DES CHIENS D'ASSISTANCE AUX LIEUX OUVERTS AU PUBLIC M. Jean-Luc Crucke (MR). La question que je souhaiterais évoquer touche au principe de loyauté fédérale. La problématique concerne les personnes moins valides qui ont besoin de l'assistance d'un chien. Depuis deux ans, Mme Gisèle Mandaila Malamba travaille sur ce dossier. Tout semblait bien se dérouler et nous pouvions espérer un projet de loi, lorsque vous êtes arrivée en signalant qu'un problème de compétence pourrait se poser. Devant cette situation, M. le Ministre Christian Dupont a proposé de renvoyer la question au Conseil d'Etat afin qu'il remette un avis. Nonobstant cela, vous avez adressé un projet de décret au Gouvernement wallon. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 25 Mme la Ministre, quel est votre objectif en la matière ? Comment assimiler votre réaction au principe de loyauté ? Quelle mouche vous a piquée pour que vous discréditiez ainsi les Ministres Dupont et Demotte ? Pourquoi avez-vous décidé de jouer en solo. Mme Christiane Vienne, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des Chances. Tout d'abord, je tiens à vous dire que les chiens d'assistance, leurs maîtres et moi-même vous sommes reconnaissants pour l'intérêt que vous portez à cette question. Des raisons de fond sous-tendent mon action. Tout d'abord, rappelons que le chien d'assistance ne se différencie pas du maître mais, au contraire, à l'instar des lunettes et de la canne, en fait intégralement partie. C'est le principe même de la non-discrimination qui se trouve visé. Ce principe, qui transcende la loi, doit être appliqué là où les matières ont été transférées. A cet égard, je vous rappelle que la compétence concernée a été transférée aux Régions. Il appartient par conséquent aux Régions d'appliquer cette norme supérieure. Pour cette raison, j'ai déposé ce projet de décret au Gouvernement et au Conseil d'Etat. Le projet fédéral suit toutefois son cours et nous attendons l'avis du Conseil d'Etat qui permettra d'éclairer des questions similaires dans d'autres matières. Enfin, vous prétendez que Mme Mandaila Malamba travaillerait depuis deux ans sur ce projet. A mon sens pourtant, ce projet a été improvisé sans que l'on ait pu en discuter. Si le Conseil d'Etat estime que cette matière relève de la compétence des Régions, les règles seront immédiatement appliquées. Si cela relève du Fédéral, les règles devront également être appliquées. Donc, en tout état de cause, le bénéfice de ces mesures reviendra aux personnes handicapées. M. Jean-Luc Crucke (MR). Je n'ai pas entendu de raison qui justifierait la violation de l'accord intervenu. Vous me dites que vous attendez l'Avis du Conseil d'Etat. C'était justement cela l'accord et il n'y avait, dès lors, pas de raison que vous jouiez en solo dans cette matière. Concernant les réunions qui se sont tenues avec Mme Mandaila Malamba, je tiens à votre disposition la liste de celles-ci. Vous prétendez que Mme Mandaila Malamba a tardé. Que pensez du fait que vous ayez attendu deux ans pour vous rendre compte que cette matière ressortait de votre compétence ? Je regrette l'attitude vous avez adoptée, d'autant plus que cela concerne des personnes moins valides. LA REMISE EN SERVICE DE LA LIGNE 165 ET LES TRAVAUX D'INVESTISSEMENT DANS LES GARES D'ATHUS ET DE VIRTON M. Dimitri Fourny (cdH). Ma question concerne la remise en service de la ligne 165 et porte sur la révision du Contrat de gestion entre la SNCB et l'Etat fédéral. Deux conditions ont été posées : d'une part, le financement par l'Etat fédéral du déficit d'exploitation et, d'autre part, la prise en charge par les communes du réaménagement des gares. Cela concerne principalement les gares d'Athus et de Virton. Le Ministre fédéral a été interpellé sur la question et une réunion, à laquelle les bourgmestres du Luxembourg participaient, s'est tenue en hier. Le dossier semble avancer dans le bon sens. Reste la question du réaménagement des gares par les communes. Vous avez dernièrement annoncé que vous comptiez intervenir à concurrence de 200.000 euros pour les investissements de la gare d'Athus. Si nous ne pouvons que nous réjouir de cette aide, d'autres investissements restent à faire et, notamment, l'aménagement du parking de Virton. M. le Ministre, dans quel cadre comptez-vous intervenir à Athus ? Entre-t-il dans vos intentions d'intervenir pour le parking de Virton ? 26 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 M. Philippe Courard, Ministre des Affaires intérieures et de la Fonction publique. Vous avez rappelé le feuilleton des lignes 165 et 167 qui, effectivement, dure depuis trop longtemps. Je me suis dit que la Région pourrait peut-être venir en aide par un soutien aux communes concernées dans ce dossier. Nous nous sommes, en effet, rendus compte que la difficulté résidait dans l'installation d'un parking pour chacune des trois gares. J'ai donc proposé de subventionner ceux-ci. Cependant, si on m'indique aujourd'hui qu'une gare a été oubliée, j'ajouterai, par souci d'équité, cette commune à la liste et lui apporterai l'aide nécessaire . M. Dimitri Fourny (cdH). d'une ligne très importante. Je suis heureux d'entendre ces mots dans votre bouche. D'autant qu'il s'agit L'AVANT-PROJET DE STRATÉGIE NATIONALE POUR LA BIODIVERSITÉ M. Willy Borsus (MR). Tout d'abord, je vous demanderai de m'excuser d'être arrivé un peu plus tard, mais j'ai été retenu en Commission des Dépenses électorales et je suis navré de la tournure prise par les événements durant celle-ci. En ce qui concerne la biodiversité, la Région a ratifié différents instruments internationaux, comme la Convention de Rio ou le Plan de Stratégie national qui vise à conserver la biodiversité de la Wallonie. Pour l'élaboration de ce Plan Stratégique, les associations actives dans notre Région en ce qui concerne la biodiversité ont été appelées à s'exprimer. Aussi, voudrais-je savoir de quelle manière la Région wallonne s'inscrit dans le processus de cette stratégie nationale. J'aimerais aussi vous interroger sur la manière dont la Région a fait en sorte que cette consultation soit la plus large possible. M. Benoît Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme. Si vous avez lu l'ensemble du document, vous savez sans doute que le Plan Stratégique a suscité l'audition de nombreux scientifiques et de diverses associations. Notre but est d'élaborer un véritable Plan Nature pour toute la Région. J'ai, à ce sujet, également demandé à entendre des experts et des associations intéressées par le problème. De nombreux programmes visant la protection de la biodiversité existent en Région wallonne, mais tous ne sont pas connus des citoyens. Le but du Plan Nature est de faire connaître toutes les actions de la Région et les objectifs qu'elle se fixe. Je pense qu'en travaillant par thématique, ce Plan peut devenir une sorte de guide pratique. Il nous faut aller au plus près de chaque citoyen. Le Plan Nature sera déposé dans quelques semaines. M. Willy Borsus (MR). suggestions. Je remercie M. le Ministre pour sa réponse. J'aimerais cependant formuler deux La première consisterait à tenir des Assises avec l'ensemble des structures intéressées par la biodiversité et ce, en faveur de ce Plan Nature. La seconde viserait à pouvoir quantifier l'évolution du phénomène de dégradation de la biodiversité. Je propose ainsi de tenir, de façon très scientifique, un tableau de bord de l'état de la biodiversité. LE TRACT POLITIQUE À JURBISE ET LA VIOLATION DE LA CHARTE DE L'ADMINISTRATEUR DU TEC M. Pierre-Yves Jeholet (MR). Je tiens à vous interroger au sujet des pratiques d'un Administrateur du TEC-Hainaut et d'un toute-boîte émis par le Groupe socialiste dans la commune de Jurbise. Ce tract est constitué de divers éléments du programme électoral du Groupe PS, mais le plus surprenant est de retrouver, au verso de celui-ci, une lettre signée par l'Administrateur du TEC-Hainaut, lettre utilisant l'en-tête P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 27 officiel de la société de transport. Vous savez sans doute qu'il existe une charte de l'Administrateur du TEC et que celle-ci lui empêche d'utiliser l'image de la société de cette manière. Quelles mesures comptez-vous prendre dans cette affaire ? Par ailleurs, je tiens à rappeler que nous sommes des Parlementaires et que notre rôle consiste à contrôler le Gouvernement et les communications gouvernementales. Tout à l'heure, lors de la Commission de Contrôle des dépenses électorales et des communications, notre Groupe a été insulté en étant assimilé au Front National. Des excuses ont été formulées par l'auteur de ces propos et je tiens à signaler que je les accepte. Cependant, par rapport à la communication électorale, je souhaite que la Commission se réunisse à nouveau cet après-midi pour réexaminer le sujet. M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. Vous m'interrogez sur une question précise, tout en évoquant un incident dont je ne sais rien. En ce qui concerne le dernier élément, vous me permettrez de faire confiance à la Commission du Parlement compétente en matière de dépenses électorales. Pour en revenir à l'objet de votre question, vous m'avez en réalité informé de cette situation. J'ai, reçu une plainte concernant une lettre adressée, de la même manière, par un représentant, cette fois MR. Je souhaite pouvoir instruire ces deux dossiers et j'ai dès lors sollicité une enquête l'Administrateur général des TEC. Nous ferons toute la lumière à cet égard et nous veillerons ainsi au respect de la Charte. cependant, du Groupe auprès de notamment M. Pierre-Yves Jeholet (MR). Le fait évoqué pour ma part est, dois-je le rappeler, un toute-boîte. Il faut faire la part des choses, mais sachez, en tout état de cause que notre Groupe vous encourage à mener les enquêtes utiles et à prendre les sanctions qui s'imposent. M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. Il en sera ainsi. M. Pierre-Yves Jeholet (MR). Je souhaite encore rappeler l'incident de tout à l'heure au sein de la Commission des dépenses électorales. Nous n'admettons pas le fait d'avoir été traités de la sorte, à savoir une assimilation avec un parti d'extrême-droite. M. Le Président. Vous faites état d'incidents auxquels je n'ai pas assisté. Permettez-moi d'en revenir à notre ordre du jour. Nous demanderons, s'il échêt, les explications nécessaires au Président de la Commission des dépenses électorales. LA DÉCHARGE DE LIMOY : RÉSULTAT DES NOUVELLES ANALYSES ET MESURES À PRENDRE M. Willy Borsus (MR). La presse s'est fait l'écho des récentes analyses réalisées concernant la décharge de Limoy. La première habitation est située, faut-il le rappeler, à trente mètres de cette décharge. Il s'agit d'un dossier difficile qui a inspiré des inquiétudes. Nous disposons d'une « photographie » scientifique du site. Il serait présomptueux de considérer qu'il s'agit d'un regard scientifique pouvant être définitif. En tout cas, il est certainement appronfondi. Selon nos informations, les piézomètres ont détecté une pollution du sol, ou à tout le moins au niveau des eaux en sous-sol. Des résidus de méthane et de benzène ont été détectés. Quel regard portez-vous sur cette analyse scientifique ? Quel est votre message à l'attention des riverains ? Avez-vous eu des contacts avec votre Collègue, Mme Fonck, en vue d'une actualisation des attitudes à adopter en matière de prévention et de santé ? Au-delà du site de Limoy, où en sont, en la matière, les contacts opérationnels avec la Communauté française ? M. Benoît Lutgen, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme. Permettez-moi de commencer par la dernière partie de votre intervention. Le Gouvernement a tranché, en adoptant un protocole en matière d'information et de communication. Le processus est donc organisé. Dans les faits, j'ai donné ordre, il y a quelques mois, à l'ensemble de mes administrations, mais aussi à la SPAQuE de 28 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 diffuser l'information nécessaire. Je souhaite que ces informations soient diffusées le plus rapidement possible. Mes Collègues Ministres sont bien sûr associés et reçoivent également les informations nécessaires. Pour en venir à la décharge de Limoy, je peux vous dire que la SPAQuE a placé l'ensemble du site sous sécurité. Je pourrais faire référence à ce propos au rapport scientifique dans le cadre duquel un expert s'est exprimé. Il indique ainsi que l'on peut considérer que la situation actuelle n'inspire aucune crainte particulière, tout en conseillant de réaliser des analyses régulières. Pas plus tard qu'hier, la SPAQuE a fait de nouvelles analyses et répond ainsi aux souhaits dudit expert. En ce qui concerne la contamination des eaux souterraines, de nouveaux forages seront effectués cet été. En résumé, les mesures ont été prises tant au niveau des biogaz qu'au niveau des eaux souterraines. Le site est donc sécurisé, mais fait l'objet d'une vigilance permanente. Je signale également que la population a été informée par le biais des différentes rencontres organisées. M. Willy Borsus (MR). Je retiens donc que le site est sous surveillance rapprochée et qu'il a été fait application du principe de vigilance et de précaution. Il s'agit donc d'information rassurante concernant le site de Limoy. Je plaide pour que ce « monitoring » scientifiquement validé soit également mis en oeuvre pour d'autres sites. Le moment venu, en Commission de l'Environnement ou de l'Aménagement du territoire, il conviendra d'établir un cadastre de la situation. LA CONSTRUCTION D'UN SECOND PONT À DINANT M. Maurice Bayenet (PS). Je voudrais vous parler d'un dossier qui ne cesse de jouer à l'Arlésienne. Hier soir, des représentants du MET et de la SNCB sont venus présenter, au Conseil communal de Dinant, les esquisses d'un deuxième pont de franchissement dans cette entité. Il permettrait de réduire les problèmes de circulation à Dinant. Le projet a interpellé de nombreux conseillers communaux, et pas seulement de l'opposition. Tel que présenté, il constituera véritablement une balafre dans le paysage dinantais. Je fais ainsi notamment référence au dénivelé concernant ce pont. Nous savons qu'il n'y a pas d'accord concernant les budgets. Des alternatives peuvent être recherchées. Pouvez-vous me donner votre analyse concernant la faisabilité de ce projet, le délai dans lequel il serait réalisé, son coût ? S'agit-il par ailleurs d'un dossier prioritaire pour vous ? Ne devrions-nous pas rechercher des solutions plus rapides, sans pour autant écarter la réalisation d'un second pont ? M. Michel Daerden, Ministre du Budget, des Finances, de l Équipement et du Patrimoine. pourra nier qu'il existe des problèmes de mobilité à Dinant, comme dans d'autres villes d'ailleurs. Personne ne Différentes études ont été réalisées à cet égard concernant Dinant. La construction d'un second pont est souvent avancée comme solution. Je crois, très objectivement, que le dossier sur ce sujet n'est pas encore mûr. Le dénivelé va indiscutablement poser problème au niveau de la beauté générale du site. Il me semble opportun de poursuivre la réflexion, sachant qu'aucune position n'a encore été adoptée définitivement. Pour ma part, la réponse la plus immédiate consisterait à réaliser rapidement une série d'investissements qui constitueraient un élément de réponse au problème actuel de mobilité, sans exclure pour autant la réalisation ultérieure d'un deuxième pont. M. Maurice Bayenet (PS). nous atteler à la tâche. M. le Ministre, j'ai bien entendu votre message. Il est clair que nous allons Personnellement, j'ai toujours pensé que le deuxième pont devrait se situer en aval de l'écluse et j'invite vos ingénieurs à y réfléchir. Le problème de la voie ferrée subsiste toutefois et reste à régler, même si je suis conscient que cela n'est pas de votre ressort. M. Le Président. Ceci clôture les questions d'actualité. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 29 PROJET DE DÉCRET MODIFIANT LES ARTICLES 4, 111 ET 127 DU CODE WALLON DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE, DE L'URBANISME ET DU PATRIMOINE (DOC. 354 (20052006)N°1 À 11) DISCUSSION GÉNÉRALE M. Le Président. L'ordre du jour appelle l'examen du projet de décret modifiant les articles 4 ,111 et 127 du Code wallon de l'Aménagement du Territoire, de l'Urbanisme et du Patrimoine (Doc. 354 (2005-2006)n°s1 à 11). Je vous propose de prendre comme base de la discussion générale le texte adopté par la Commission de l'Aménagement du Territoire, des Transports, de l'Energie et du Logement. Je déclare la discussion générale ouverte. La parole est à M. Lebrun, Rapporteur. M. Michel Lebrun (Rapporteur). Si vous le voulez bien, je me permettrai, compte tenu de la richesse des débats, de présenter le contenu du Rapport de façon assez générale. Si M. le Président le permet, je livrerai ensuite un aperçu de ce que j'en pense à titre personnel. La Commission de l'Aménagement du Territoire, du Patrimoine, des Transports et de l'Equipement s'est réunie à deux reprises afin d'analyser le projet de décret dont nous débattons. Au texte venant modifier les articles 4, 111 et 127 du Code étaient jointes les propositions de décret émanant de M. Jeholet et de M. Stoffels. Dans son exposé, M. le Ministre Antoine a rappelé le contexte dans lequel s'inscrivent les débats. La Wallonie est confrontée à une forte pression foncière et à une multiplication de projets immobiliers importants, présentant un risque de voir se développer des villes périphériques sans contrainte urbanistique. M. le Ministre entend lutter contre ce phénomène et privilégier les projets concrets de « ville sur la ville ». Le Ministre a indiqué que le projet de décret s'inscrivait pleinement dans la DPR, qui vise notamment à favoriser la réintroduction d'activités économiques dans les noyaux urbains, pour autant que celles-ci soit compatibles avec la vie de la cité, et à encourager l'implantation d'activités de services de TPE et de PME venant encourager la mixité des fonctions dans la zone d'habitat. Le présent projet de décret s'inscrit à la suite des précédentes réformes et modifie principalement les articles 111 et 127 du Code. L'article 111 contient une modification qui tend à permettre l'extension de bâtiments à caractère économique dans une zone contiguë non destinée à l'urbanisation et ce, pour autant que cette extension soit située dans un périmètre visé par le décret relatif aux infrastructures d'accueil des activités économiques ? M. Jeholet a exposé sa proposition de décret modifiant l'article 111 du Code. Elle vise à introduire la notion de «constructions ou installations» pour permettre l'extension de certaines entreprises. M. Stoffels a présenté sa proposition de décret qui tendait également à modifier l'article 111 du Code. Il a insisté sur la nécessité de pouvoir prendre en compte dans l'extension des entreprises, les bâtiments séparés physiquement mais qui s'inscrivent dans une continuité logique. Il a plaidé pour l'introduction de la notion « d'unité fonctionnelle » dans l'article 111 du Code. Au cours de la Discussion générale, le Groupe MR a regretté les multiples modifications du CWATUP. Plusieurs amendements ont été déposés dans ce cadre. Je relèverai en particulier un sous-amendement co-signé par les groupes cdH, PS et MR. Cet amendement tend à rencontrer les deux propositions de décret jointes à l'examen du présent projet de décret. Il est tenu compte des installations qui ne pourraient être assimilées à des bâtiments. Par ailleurs, la notion d'unité fonctionnelle est prévue. Enfin, les bâtiments dûment autorisés, postérieurs au plan de secteur et 30 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 conformes à celui-ci pourront faire l'objet de transformations ou d'agrandissements dans une zone contiguë pour autant que le périmètre du zoning ait été modifié préalablement à la demande de permis d'urbanisme. L'article 127 § 1er est modifié en ce sens qu'un 8° est ajouté. Il s'agit de faire bénéficier de la procédure de permis public les actes et travaux projetés dans un périmètre de remembrement urbain. Par la simplification administrative qui découle de l'application de l'article 127, on vise à encourager toute relance économique dans le domaine de l'investissement immobilier en centre urbain, c'est-à-dire la requalification et le développement des fonctions urbaines au sens de ce qui peut s'implanter en zone d'habitat, à savoir le logement, les commerces, les services, les établissements socio-culturels, les complexes hôteliers ou encore les activités récréatives et de loisirs. La critique majeure a porté sur la crainte de voir des projets s'imposer aux communes qui seraient privées de pouvoir dans la nouvelle procédure de remembrement urbain, alors même que le Fonctionnaire délégué verrait son rôle accru, notamment dans le choix du périmètre. D'aucuns ont regretté que la commune soit amenée à se prononcer sur le périmètre sans avoir une connaissance précise du projet. Ils ont émis le souhait qu'une esquisse soit jointe au projet de périmètre. En fait, la procédure se déroule en deux temps. D'abord, l'avis sur le périmètre, ensuite, l'avis sur le projet proprement dit. Le Ministre a rappelé que l'introduction de la demande doit être accompagnée de l'étude d'incidences, laquelle sera plus complète encore qu'une esquisse. Plusieurs références ont été faites à l'Union des Villes et Communes qui s'est exprimée à propos du projet de décret et qui avait formé le voeu que des amendements puissent être apportés au texte. Le Ministre a reçu une délégation de l'Union des Villes et Communes. Il s'est engagé à rencontrer leurs préoccupations pour que l'autonomie communale soit garantie. Des amendements ont été déposés dans ce sens, tendant notamment à : permettre à la commune et au conseil communal, au même titre que le Fonctionnaire délégué ou que le Gouvernement, de proposer un périmètre de remembrement urbain ; prévoir la possibilité pour la commune de demander l'abrogation du périmètre exceptionnel, que ce soit au terme de la réalisation du projet mais aussi, par exemple, dans le cas où un projet ne se réaliserait pas ; prévoir un avis de la commune sur le projet de périmètre lorsque ce n'est pas elle qui le propose et arrêter la procédure, dans l'hypothèse où l'avis serait défavorable. Quelques amendements ont porté sur la mise en cohérence du Code avec les dispositions du permis unique. Au regard des amendements qui ont été déposés, MM. Stoffels et Jeholet ont retiré leur proposition de décret. Enfin, il faut souligner le travail constructif de la Commission et l'ouverture du Ministre par rapport aux amendements déposés. Cela a in fine permis que le projet de décret tel qu'amendé soit voté à l'unanimité. M. Le Président. J'invite M. Lebrun à prendre la parole en son nom propre. M. Michel Lebrun (cdH). Je souhaiterais en effet exprimer un point de vue politique sur la question, et ce, particulièrement quant à l'article 127 du Code. Mon collègue Herbert Grommes interviendra quant à lui sur la modification de l'article 111. Mon intervention sera structurée en trois points. J'aborderai tout d'abord les aspects liés à la nécessité de recourir à une procédure particulière pour permettre le développement de projets ambitieux dans les villes. J'en viendrai ensuite au respect de l'utilisation parcimonieuse du sol, de la notion de centralité et de la cohérence régionale. Je conclurai mon intervention en abordant la collaboration des communes, sans qui la réalisation de tels projets est impensable. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 31 Cette modification du Code wallon de l'Aménagement du Territoire, de l'Urbanisme et du Patrimoine, bien que critiquée par certains, a rencontré l'unanimité en Commission. L'approche correspond à une réelle nécessité et le Ministre ne doit pas craindre de modifier certains dispositifs. Il est des projets importants, des investissements importants qu'il ne faut pas rater pour les villes. La procédure actuelle est trop lourde et il se dégage une tendance qui conduit à des tentatives de décentralisation de projets de villes pour des raisons de facilité parce qu'on dispose d'un terrain vierge, parce que les contraintes urbanistiques sont moindres. Il est urgent de redonner aux villes les moyens de conserver dans leurs centres des investissements qui doivent permettre de redonner vie à certains quartiers. Cette procédure d'exception confère au Fonctionnaire-délégué la compétence de délivrer les permis relatifs au projet situé dans un périmètre précis et, le cas échéant, de déroger au plan de secteur, au PCA ou au RCU au terme des enquêtes et des consultations requises. Jusqu'à ce jour, les procédures pour mener à bien des projets de requalification étant trop longues, trop chères, il était nécessaire que de nouvelles avancées économiques puissent encore être réalisées. C'est dans ce sens que s'inscrit le présent projet de décret. De plus, le Gouvernement se trouve dans une logique liée au Plan Marshall, qui impose que l'on travaille dans le sens d'un plus grand développement. Le présent projet de décret met en avant le principe de centralité contenu dans le SDER. Quant à la gestion parcimonieuse du territoire, il apparaît que ce projet de décret répond pleinement à cet objectif, puisqu'il évite la création de villes «bis» en des endroits où il n'existe rien de bâti. Le projet de décret réinvestit plutôt une Wallonie bâtie, qui a besoin d'une certaine régulation. Une autre préoccupation porte sur le rôle de l'autorité régionale. Lorsqu'il fut question de supprimer la procédure de l'avis conforme du Fonctionaire-délégué, j'ai insisté sur la cohérence de l'Aménagement du territoire wallon par l'intervention de l'autorité régionale, et cela, bien entendu en collaboration avec les communes. La décision finale doit revenir à la Région, sans quoi, nous nous retrouverons avec 262 législations, différentes, d'une commune à l'autre. Dans la procédure de remembrement urbain telle que proposée, il est veillé à ce que la cohérence régionale soit assurée. Par ailleurs, il n'est pas rare que certaines communes elles-mêmes soient demandeuses d'une intervention «supra-communale» pour des dossiers dont l'intérêt les dépasse. De plus, il pourrait y avoir des cas dans lesquels l'autorité communale préférerait que ce soit la Région qui prenne la décision, car elle pourrait se trouver, dans certains cas, dans l'impossibilité d'obtenir une unanimité ou une majorité au sein du conseil communal. Enfin, il faut insister sur la nécessaire collaboration avec les autorités communales pour s'assurer de la réussite de projets d'une telle ampleur. Sans l'aval communal, il est impensable de faire aboutir un projet de remembrement urbain. Plusieurs amendements ont été déposés dans ce sens pour préserver l'autonomie communale. La commune, en acceptant ou en refusant un périmètre de remembrement urbain engage sa responsabilité. Il lui appartient de bien mesurer les enjeux, d'éviter les pressions et réflexes NIMBY inhérents à de tels projets et de poser les bons choix. Les grands principes de consultation, de concertation, de centralité et d'utilisation parcimonieuse du sol sont maintenues, et se trouvent au coeur du remembrement urbain pour une Wallonie qui souhaite réinvestir à l'intérieur des villes et stopper les projets de ville à la campagne. Pour l'ensemble de ces raisons, le Groupe cdH apportera son soutien à ce projet de décret qui s'inscrit dans la droite ligne du redéploiement de notre Région, en lien avec le Plan Marshall. 32 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 M. Edmund Stoffels (PS). Le projet de décret sur lequel nous sommes amenés à nous prononcer aujourd'hui est un texte d'importance et d'envergure. Il comporte de nombreuses implications sur le terrain, contrairement à ce que son caractère succinct pourrait indiquer. Le Gouvernement est parti d'un constat, celui de la forte pression foncière que connaît notre Région et de ses conséquences. Le groupe Socialiste ne peut, une fois de plus, que souscrire à la volonté du Gouvernement de garantir une utilisation parcimonieuse et raisonnée des sols et de l'espace, en limitant la multiplication des zones d'activité économique et la création de «villes bis» au profit du développement pragmatique de zones existantes ; en encourageant la réappropriation et la densification des centres urbains, aujourd'hui trop souvent désertés ; en favorisant la réintroduction d'activités économiques tout en veillant à la mixité des fonctions dans ces noyaux d'habitat urbains. Pour que cette volonté puisse être rencontrée de manière efficiente, il conviendra de prendre en compte d'autres problématiques, notamment celles relatives à la mobilité et aux transports. Le groupe Socialiste salue également l'action du Gouvernement qui maintient les engagements contenus dans la DPR en matière de simplification administrative, en rendant ces procédures plus cohérentes et conformes aux réalités économiques. Notons, à cet égard, les modifications apportées à l'article 111 du CWATUP permettant de faire coïncider ce dernier avec les réalités et les contingences que les acteurs économiques rencontrent sur le terrain. Ainsi, il a été tenu compte des installations qui pourraient être assimilées à des bâtiments. Par ailleurs, la notion d' « unité fonctionnelle », suggérée par votre serviteur, est prévue de façon à permettre l'extension, dans une continuité et une contiguïté logiques, de bâtiments plus isolés n'étant pas rattachés à l'installation principale. Ces modifications étaient attendues et, j'en suis sûr, permettront de débloquer des situations qui étaient depuis longtemps dans l'impasse. De plus, une dernière modification de cet article permettra d'étendre l'application de ce mécanisme dérogatoire aux bâtiments autorisés par le Gouvernement wallon, le Fédéral ou les Collèges des Bourgmestres et Échevins, sur base de l'avis conforme du Fonctionnaire délégué tel que la Législation le prévoyait avant octobre 2002. Ceci, tout en évitant de régulariser des situations illégales. Cette disposition me tient à coeur, puisqu'elle s'appliquera surtout dans les zones rurales comme celle dont je proviens. Ce décret envisage le développement urbanistique de notre Région avec ambition et audace, tout en préservant la nécessaire sécurité juridique. D'aucuns ont craint que, par cette réforme, les communes puissent être privées de leur rôle d'acteur et de planificateur de leur espace territorial. Je pense qu'au terme de nos débats, nous sommes parvenus à rassurer les municipalistes. Nous avons dégagé un équilibre favorable à la concertation entre les autorités locales et régionales. Ainsi, le conseil communal aura, lui aussi, la possibilité d'entreprendre des projets d'envergure. De plus, si celui-ci constatait qu'un projet n'est pas compatible avec la politique communale de développement territorial, il aurait la possibilité de mettre fin à la procédure entamée par la remise d'un avis défavorable. Ces nouvelles dispositions favoriseront la bonne intégration territoriale, économique et sociale des projets de remembrement urbain. Pour appaiser les appréhensions, je pense qu'il conviendra de fixer, par circulaire ministérielle, des balises claires. Toutefois, dans l'absolu, nous ne devons pas avoir peur du renouveau. Nous ne devons pas empêcher la conception de nouvelles compositions spatiales sous le couvert d'un conservatisme outrancier qui étouffe nos structures. Les temps changent au même rythme que nos besoins. Nos préoccupations doivent s'imprégner d'autres motivations, d'autres logiques qui impliquent davantage les questions urbanistiques et de compositions spatiales. Tel est le véritable enjeu : définir ce qu'on entend offrir à nos générations futures, au regard des passants. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 33 - Mme Véronique Cornet, Première Vice-Présidente, prend place au fauteuil présidentiel à 16 heures 18 minutes. Réfléchir à l'Urbanisme et à l'Aménagement du territoire en tant que véritables acteurs, oser la création et valoriser la créativité de nos jeunes architectes et urbanistes, dépasser une fois pour toutes l'approche d'antiquaire urbain, voilà ce qui doit guider notre action. Bon nombre de nos voisins l'ont largement compris et notre regard en devient parfois envieux. Le redressement d'une ville ou d'une Région ne se manifeste-t-il pas souvent par un renouveau territorial, urbanistique et architectural ? Les règles de droit prônées par cette réforme entendent bousculer les partisans du statisme. Il nous paraît donc opportun d'y souscrire, sous peine d'assister, dans un avenir proche, à la sclérose de nos cités. M. Marcel Cheron (Écolo). Je suis désolé, mais je vais rompre cette belle unanimité, en vous exprimant l'opinion de mon groupe par rapport à ce projet de décret. - M. José Happart, Président, reprend place au fauteuil présidentiel à 16 heures 22 minutes. Le Groupe Écolo partage le constat sur la nécessité de revitaliser les villes, et plus particulièrement, les centres et les noyaux d'habitats. Sur l'ambition, nous sommes tout à fait d'accord, par contre, en termes de méthode, il y a une grande différence entre la majorité du Parlement et notre groupe. Vous avez une ambition, Monsieur le Ministre : vous voulez rattacher ce décret à la DPR et l'inscrire dans la lignée du RESA, des ZACC, des zones blanches ou encore des zones bleues. Vous voulez redonner de la dynamique et, selon vous, cela doit être fait rapidement et attirer les promoteurs dans les plus brefs délais. L'ambition est tout à fait louable, elle est même bonne. Mais le moyen utilisé a-t-il réellement du sens ? Que risque-t-il de donner en termes de résultats ? Le CWATUP a été développé comme une boîte à outils mais, aujourd'hui, de moins en moins de personnes comprennent le Code wallon de l'Aménagement du Territoire, de l'Urbanisme et du Patrimoine, car de nombreux articles sont modifiés à plusieurs reprises et trouvent même des amendements modifiant ces articles avant même leur mise en application. J'ai été frappé d'entendre M. Lebrun parler du SDER ou du Code de Florence. Si vous faites référence à ces grands principes, je pense que c'est, avant tout, une façon de dire, de manière subliminale, que ce que nous allons voter aujourd'hui est autre chose qu'un moyen dérogatoire. Monsieur le Ministre, vous aviez fait une erreur en déposant votre texte, vous aviez oublié le lobby municipal. Vous vous êtes alors empressé de faire marche arrière pour rendre plus d'autonomie à la commune. Il n'empêche que vous êtes dans un processus dans lequel la dérogation devient la règle. Dorénavant, le groupe Ecolo dira systématiquement non à un tel processus qui constitue une voie sans issue. M. Michel Lebrun (cdH). Permettez-moi de revenir sur l'élément dérogatoire. M. Pierre-Yves Jeholet (MR). Vous intervenez en tant qu'adjoint du Ministre ? M. Michel Lebrun (cdH). Nous sommes au Parlement, je vous le rappelle. La réalité est que nous devons choisir pour permettre de réanimer les villes qui meurent en raison d'investissements réalisés en dehors d'elles. Le plan de secteur ne contenait pas cet élément de centralité, cet élément structurant. Nous n'avons donc d'autre choix que de modifier ce qui a permis l'éclosion de villes en dehors des villes. M. Marcel Cheron (Ecolo). Merci d'avoir confirmé le processus dérogatoire. Il est regrettable d'avoir un processus dérogatoire comme pilier central d'une réforme. Si on pousse le raisonnement jusqu'au bout, à quoi sert encore le CWATUP ? Si les outils existants aujourd'hui sont à ce point dépassés, pourquoi alors ne pas mettre en oeuvre une politique plus ambitieuse, à savoir au niveau des plans de secteur eux-mêmes ? 34 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. Michel Foret avait annoncé une telle révision, puis il y a renoncé pour ne pas mettre la Wallonie à feu et à sang. Dans un tel cas de figure, ce reviendrait à constituer des groupes de contestation dans chaque quartier. Je comprends que vous auriez souhaité une telle situation pour trouver de nouveaux partisans, dès lors que votre Groupe a pour habitude de dire non à tout. La question centrale est de savoir si la législation actuelle permet des investissements de qualité dans les villes, et la réponse à cet égard est « non ». M. Marcel Cheron (Ecolo). Je constate que c'est vous qui dites non et que je me trouve en face de deux Ministres de l'Aménagement du Territoire. Lorsque la dérogation devient la norme, à quoi la norme sert-elle encore ? Quelle est son utilité, sa valeur ? Si on veut retrouver une lisibilité au niveau du CWATUP, il faut remettre les choses à plat et dans l'ordre. M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. Je suis heureux de constater que vous êtes extrêmement disponible pour le Parlement wallon car, ces cinq dernières années, vous nous avez beaucoup manqué... Où étiez-vous, lorsque votre groupe a admis une dérogation générale en ce qui concerne les zones agricoles ? M. Marcel Cheron (Ecolo). Cela me rassure, quand vous quittez l'analyse du texte pour aller vers la caricature car, si vous n'avez que cela comme argument, cela signifie que j'ai raison. Si vous le souhaitez, je peux remonter jusqu'à M. Liénard, ce qui ne me pose aucun problème, à ceci près que je suis confronté à un texte sur lequel notre Parlement va devoir se prononcer tout à l'heure. Je souhaiterais ne pas m'en écarter. La seule lecture de l'article 1, avec notamment tous ses points virgules, est éloquente en soi quant au manque de clarté. Au-delà, vous attendez donc des investisseurs privés. M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. investissements publics également. Des M. Marcel Cheron (Écolo). Quelle sera la capacité des communes de résister aux projets étant précisé que leur seul souci doit être un équilibre harmonieux qui assure la mixité et la durabilité ? La réforme va donner aux Fonctionnaires délégués davantage de responsabilités sur des points importants d'appréciation. Ce n'est pas un cadeau pour eux. Comment va être garantie la capacité d'apprécier un projet qui devra réunir les conditions nécessaires ? Mon sentiment est que certains décideurs seront peut-être tentés par des projets qui ne seraient pas forcément bons. Les garanties disponibles grâce à la mise en oeuvre normale des dispositions du CWATUP seront sujettes à caution. J'estime que nous ne pouvons donner un blanc-seing à ce texte. Le problème ne se situe pas au niveau du souci de revitaliser certains centres urbains, mais bien au niveau de la capacité des pouvoirs communaux à résister à des projets qui ne seraient pas bons. À cet égard, nous n'avons pas les garanties requises. M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. Je pense qu'il y a une confusion dans votre chef. Vous évoquez de possibles pressions sur les communes ou sur les Fonctionnaires délégués. Outre le fait qu'elles existent déjà, je rappelle que, selon le texte, les villes et communes ne délivreront pas le permis. La décision appartient au seul Gouvernement. Il y a donc davantage de garanties que par le passé. Actuellement, les villes délivrent les permis, sauf si on touche à une voirie, auquel cas, le Fonctionnaire délégué intervient. M. Marcel Cheron (Écolo). Il sera difficile de me convaincre. M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. convaincre ceux qui vont vous lire. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 Je tente de 35 M. Marcel Cheron (Écolo). Ce texte illustre malheureusement la grande difficulté du Gouvernement à adopter un point de vue cohérent en matière d'Aménagement du Territoire. Je rappelle que M. Lebrun évoquait le SDER pour justifier la mise en oeuvre d'un principe dérogatoire. Tout le monde sait, M. le Ministre, que vous vous êtes moqué de nous, en ce qui concerne le SDER et les zones franches. M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. Les zones franches, cher M. Cheron, sont des entités socio-économiques qui ne relèvent en rien du dossier considéré. M. Marcel Cheron (Écolo). Bien au contraire! L'aménagement du Territoire est au coeur même du développement économique. Je pense que, pour répondre à la forte pression que nous rencontrons, il est impératif de se baser sur un texte ambitieux, mais équilibré. Or, votre texte est illisible et il inscrit la dérogation comme principe général du CWATUP. Il s'agit incontestablement du plus mauvais texte lu par ce Parlement depuis des années, alors même qu'il s'articule sur la nécessité primordiale de revitaliser nos villes. La dérogation doit constituer l'exception, et non le principe central du CWATUP. À cet égard , M. Le Ministre, vous commettez une lourde erreur. Je suis convaincu que nous serons amenés à revoir de nouveaux textes d'ici peu. Dans ce contexte, le groupe Ecolo votera bien évidemment contre ce projet de décret. M. Le Président. La parole est à M. Grommes. M. Pierre-Yves Jeholet (MR). Je vous prie de noter, M. Le Président, que nous ne sommes pas encore intervenus au nom du groupe MR. J'étais pourtant dûment inscrit à la discussion générale. M. Le Président. Vous étiez absent au moment où l'on vous a invité à vous exprimer. Je propose que vous preniez la parole à l'issue de l'intervention de M. Grommes. M. Herbert Grommes (cdH). Comme l'a indiqué mon Collègue Michel Lebrun, j'interviendrai en particulier sur la modification de l'article 111 du CWATUP et la problématique de l'extension des entreprises. Lors de l'optimalisation du CWATUP en 2002, l'article 111 avait été modifié de façon à permettre l'agrandissement d'un bâtiment dont l'extension ne pouvait être implantée que sur une zone contiguë, agricole, par exemple. Cela permettait d'importantes extensions en zone non urbanisable. C'est pourquoi le décret RESA avait apporté des modifications afin d'éviter les dérogations en cascade, et encourageait la relocalisation appropriée d'une activité. Toutefois, il subsistait des cas dans lesquels l'activité se situe dans un zoning et où son extension ne peut se réaliser que dans une zone contiguë non destinée à l'urbanisation, alors même que le terrain concerné est compris dans le périmètre du zoning, où viendrait à s'y trouver. En conséquence de quoi, le projet de décret a voulu permettre ce type d'extension de bâtiments à caractère économique. L'extension des PME pose de nombreux problèmes en zone rurale et l'obligation de délocalisation est souvent mal perçue par les entreprises. Le texte du projet de décret étant toutefois apparu comme trop restrictif, les amendements concernant l'article 111 permettent de répondre aux demandes qui se font jour. Désormais, il sera tenu compte des installations qui ne pourraient être assimilées à des bâtiments. Par ailleurs, la notion d'unité fonctionnelle est prévue, de façon à permettre l'extension de bâtiments plus isolés n'étant pas rattachés à l'installation principale. La portée de l'amendement doit être bien comprise. On entend viser, non seulement les entreprises qui se sont installées avant l'entrée en vigueur du plan de secteur, mais aussi, désormais, les entreprises qui se sont 36 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 installées conformément au plan de secteur. Dans ces deux cas, une extension d'entreprise pourra être envisagée dans une zone contiguë non destinée à l'urbanisation moyennant le respect de deux conditions cumulatives : l'établissement ou l'extension d'un périmètre au sens de l'article 1er, 5° du décret relatif aux infrastrucutres d'accueil des activités économiques ; l'octroi d'un permis d'urbanisme ou unique par l'autorité compétente dans les zonings, à savoir le Fonctionnaire délégué, ou conjointement par le Fonctionnaire délégue et le fonctionnaire technique. Gageons que cette modification sera de nature à permettre les extensions des entreprises sans qu'il faille recourir à un déménagement. Je vous remercie. M. Pierre-Yves Jeholet (MR). Ce projet de décret concerne les périmètres de démembrement urbain et a suscité de nombreux commentaires. Sa présentation initiale nous a fait penser à la langue d'Esope : la meilleure et la pire des choses! La meilleure des choses, parce que, dans une Région wallonne où il est souvent difficile de concrétiser des projets susceptibles d'oeuvrer au redéploiement économique, toute tentative permettant de gagner du temps, de simplifier la procédure, d'aller de l'avant, doit être accueillie favorablement. La pire des choses, parce que, dans la version initiale, les villes et communes, pouvoirs de proximité par excellence, se voyaient privées de pouvoir d'action et d'opposition. La possibilité d'initiative n'était pas reconnue aux villes et communes, mais réservées au Gouvernement et au Fonctionnaire délégué. Par ailleurs, les projets de remembrement de périmètres urbains n'étaient pas soumis à l'approbation des conseils communaux. Ceux-ci n'avaient pas la faculté de s'y opposer. Dès lors, tant le MR que l'Union des Villes et Communes de Wallonie ont réagi assez violemment. Il est, par ailleurs, regrettable que le Conseil Supérieur des villes, Communes et Provinces n'ait pas été consulté. D'aucuns se sont posé la question de savoir ce qui pouvait bien pousser le Gouvernement à s'attaquer à l'autonomie communale, à une époque où la tendance, très démocratique, est de conférer le plus d'initiative possible aux communes et autres pouvoirs de proximité. Heureusement, le MR a pu vous convaincre. Vous avez d'abord admis que les Villes et Communes pourraient lancer les projets de remembrement urbain. C'était déjà une demi-victoire. Après de nouveaux débats, vous avez accepté, via un amendement, que, lorsque l'élaboration du périmètre n'émanerait pas d'une proposition du conseil municipal, celui-ci disposerait de 45 jours à dater de la demande du Fonctionnaire délégué pour transmettre son avis favorable. En cas d'avis défavorable, la procédure d'élaboration du périmètre s'arrêtera. Je tiens à marquer ma satisfaction devant cette victoire des municipalistes, obtenue, je l'admets, parce que vous avez accepté de nous écouter et - une fois n'est pas coutume - , parce que nous avons pu vous convaincre du bien fondé de nos propositions de modifications du projet de décret. Suite à l'intégration de ces deux modifications, le groupe MR émettra donc un avis favorable. M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. Je tiens à souligner qu'il n'a jamais été dans mes intentions de chasser les communes du dispositif. Lorsqu'il faudra toucher aux voiries, le Conseil communal ne manquera pas d'opposer son refus et le Fonctionnaire délégué ne pourra rien faire. Mon intention n'est donc pas de passer outre le dispositif communal. Je trouve légitime que, tant la ville, la commune ou le Fonctionnaire délégué puissent introduire une demande. Je ne demande pas mieux que le décret rencontre l'unanimité. Je pense que nous disposons ici d'un texte porteur pour l'avenir. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 37 M. Pierre-Yves Jeholet (MR). Dorénavant, les choses sont claires et un signal a été donné aux communes. Je souhaiterais insister sur le travail accompli au sein de ce Parlement et en Commission. Quand un Ministre se fait déshabiller de ses compétences par un de ses Collègues, ce n'est jamais drôle, mais lorsque cela se fait par le Parlement, cela est bon et sain pour la Démocratie. M. Charles Pire (FN). Pour permettre une Wallonie qui souhaite se recentrer sur ses centres urbains, pour éviter la création de villes «bis» en des endroits où il n'existe rien de bâti, pour restaurer l'attractivité des centres urbains, il est important que certains projets d'envergure puissent aboutir. Pour ce faire, il est nécessaire de s'écarter provisoirement du plan communal d'aménagement, du règlement communal d'urbanisme, du plan d'alignement. Le projet qui nous est présenté nous paraît à la fois efficace et suffisamment prudent grâce, d'une part, à la détermination du Ministre et, d'autre part, au travail intelligent de la Commission, notamment sa réflexion sur l'autonomie, l'autorité et l'initiative communales dans cette matière. Certes, le projet de décret instaure une procédure administrative supplémentaire, ce qui permet de penser, à première vue, qu'au lieu de simplifier, on complique. Il n'en est rien. A l'examen, cette nouvelle procédure simplifie, tout en l'encadrant, la démarche de ceux qui veulent entreprendre dans la mesure où elle permettra de réaliser ce que la contrainte administrative rendait pratiquement impossible. Nous, la fraction FN, voterons donc en faveur de ce projet dont l'objectif est clairement de permettrre de réinvestir dans du bâti, dans la ville. M. Le Président. s'exprimer. Plus personne ne demandant la parole, je propose à M. le Ministre Antoine de M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. Je tiens tout d'abord à remercier ceux qui ont nourri ce débat. Je souhaiterais également remercier le Rapporteur pour son excellent travail. Il fut à la base du SDER, de la CPDT, ou encore de la réussite du projet de la Place SaintLambert. Je souhaiterais également saluer l'excellent travail parlementaire : différents éléments se trouvaient réunis : un projet de décret, des propositions, une ouverture du Gouvernement et de la majorité ainsi qu'une intelligence d'écoute de l'opposition. Je regrette simplement les propos tenus par M. Jeholet : il est désolant d'entendre que, soit on est un Ministre obtus, buté et bulldozer, soit, si on ouvre le texte à des amendements, on est un Ministre déshabillé, nu, impuissant, devant l'opposition. Plutôt que de choisir entre ces deux voies, j'essaierai de poursuivre le chemin de réformes vers une plus grande simplification. Recevant, hier, une délégation du journal flamand «Gazet van Antwerpen», j'ai appris avec plaisir qu'ils étaient impressionnés par le travail de simplification administrative réalisé par le Gouvernement wallon alors qu'en Flandre, ils souffrent d'une superposition de législations qui étouffent les initiatives. A M. Cheron, je dirai que l'on ne peut simplement combattre ce texte sans faire l'analyse de la situation actuelle qui n'est plus acceptable. M. Cheron parle d'impasse. L'impasse, nous sommes justement dedans. La Wallonie se trouve confrontée à une pression foncière galopante. Contrairement à ce que prétend M. Cheron, il n'existe pas de zones franches : toute la Wallonie est touchée par l'augmentation des prix. On constate, parallèlement, des investissements immobiliers considérables puisqu'aujourd'hui, on construit 14.500 logements. En outre, la densification du bâti est beaucoup plus importante que par le passé. Si, en 2000, l'essentiel des 10.000 logements concernait des maisons unifamiliales, il en va tout autrement aujourd'hui, puisque l'on a construit 6.000 appartements. Aujourd'hui, certains de nos concitoyens ne sont plus en capacité de faire construire, d'acquérir ou de rénover des bâtiments dans la mesure où les prix sont trop élevés. Relevons encore le nombre impressionnant de projets commerciaux. On dénombre ainsi un total de plus d'un million de mètres carrés de projets commerciaux, dont 650.000 pour la Wallonie. 38 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 Les investisseurs recherchent la rapidité et la solvabilité de leurs projets. En ville, en raison des délais de mise en oeuvre, cela s'avère quasiment impossible. Ainsi, à Charleroi, il faudrait neuf à dix années de procédures urbanistiques avant de pouvoir poser la première pierre. Cela dépasse l'entendement. Cela engendre qu'un grand nombre d'investisseurs cherchent des terrains dans la périphérie, peu importe les conséquences urbaines que cela peut avoir face à la création de «villes bis». Dès lors, nous avons vu un grand nombre de dossiers de «villes bis» pour lesquels j'ai refusé le projet qui n'était pas élaboré dans le respect du CWATUP. Concrètement, qu'avons-nous fait ? Nous avons libéré le terrain urbanisable et, contrairement à ce qu'a dit le groupe Écolo, nous n'allons pas saccager les territoires. La procédure est munie de garde-fous et les choix doivent correspondre à nos critères d'urbanisation d'un site. Ce décret de remembrement urbain est réalisé dans la même logique que les précédents, c'est-à-dire une logique d'intérêts gouvernementaux. Nous savons qu'il y a une nécessité de mutation dans la ville. Il faut développer des projets nouveaux, favoriser la requalification, ou encore privilégier les fonctions urbaines. Pour réussir de telles opérations et amener de nouveaux habitants à venir s'installer dans ces zones, il est nécessaire de donner une nouvelle vie à ces villes. Que voulons-nous faire ? Un projet de remembrement doit s'accompagner d'une étude d'incidences. Les choses ne peuvent pas se faire n'importe comment. D'ailleurs, depuis la Convention d'Arrhus, il n'est plus possible de toucher les territoires sans avoir consulté les habitants. Monsieur Cheron, vous caricaturez, vous poussez les choses à l'extrême par faute d'argument valable. Vous allez jusqu'à dire que toutes les villes risquent d'être emportées par des investisseurs privés. Selon vous, le pouvoir de décision en la matière ne doit pas être aux mains des villes et pourtant, c'est actuellement le cas. Avec le décret de remembrement, nous enlevons cette faculté aux villes et communes pour la donner au Fonctionnaire délégué. Il est clair que ce décret constitue une simplification évidente. Là où, autrefois, deux autorités étaient nécessaires pour prendre une décision, on en vient aujourd'hui, avec ce décret, à un permis unique. Nous avions en effet antérieurement retiré les petits permis au Fonctionnaire délégué pour les donner aux communes afin que le Fonctionnaire délégué retrouve du temps pour des projets majeurs. Avec une seule procédure pour le permis et une seule autorité, nous allons opérer une économie, du point de vue de l'utilisation du sol, de la mobilité et de l'environnement. Aujourd'hui, nous allons voter ce décret de remembrement urbain. Bientôt arriveront le décret Seveso, le décret Performance énergétique des Bâtiments, puis le décret Sanctions auquel je vous sais, Monsieur Cheron, très sensible. M. Marcel Cheron (Écolo). Au sujet des sanctions, il fut un temps où, en tant que simple Parlementaire que je suis resté -, j'ai déposé un texte de proposition de décret. C'était à l'époque du Ministre Lebrun. Je suis donc un pionnier. M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. «Livingstone de la sanction». Vous êtes le J'ajouterai que deux grandes réformes sont à venir, celle du permis de lotir, puis celle du permis de bâtir. Vous le voyez, le Gouvernement exprime une réelle volonté d'accélérer les procédures et de favoriser les investissements afin de placer notre territoire dans les meilleures conditions à l'investissement. M. Pierre-Yves Jeholet (MR). En ce qui concerne la simplification administrative, j'ai été impressionné par un sondage de l'Union Wallonne des Entreprises dans lequel j'ai pu lire que, depuis l'application du décret RESA, 1 % seulement des chefs d'entreprise estimait qu'il y avait véritablement une simplification administrative. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 39 Par ailleurs, je tiens à signaler que je suis très heureux que, grâce au MR et à l'Union des Villes et Communes, on ait pu fortement améliorer le texte et maintenir l'autonomie communale. M. Marcel Cheron (Écolo). J'ai soigneusement pris note du nombre de fois où vous avez cité les intervenants : 6 pour M. Jeholet et 39 pour moi. Le Ministre est donc touché. Je l'invite, en tout état de cause, à aller expliquer ce texte, commune par commune. Si je comprends bien, ce texte va permettre de combattre la pression foncière... Il pèse surtout par ses points et virgules ! Il est peu lisible et ne va certainement pas résoudre la question centrale de la spéculation foncière. Je me demande aussi comment vous allez réagir par rapport à certains projets socialistes qui visent à construire en périphérie de certaines villes. Vous avez évoqué les « cheronades », je parlerai pour ma part des « antonades ». M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. déjà. Cela existe M. Marcel Cheron (Écolo). Quand on fera un premier bilan de ce texte, on s'apercevra malheureusement qu'il est peu lisible mais aussi peu utile pour les villes qui ont besoin d'investissements harmonieux et équilibrés. C'est un texte « baudruche » qui va dégonfler les espoirs. Nous avons rendez-vous pour un vrai texte en matière de pression foncière. EXAMEN DES ARTICLES M. Le Président. Plus personne ne demandant la parole dans la Discussion générale, je la déclare close et vous propose de passer à l'examen du nouvel intitulé et des articles du projet de décret modifiant les articles 4, 111 et 127 du Code wallon de l'Aménagement du Territoire, de l'Urbanisme et du Patrimoine (Doc. 354 (20052006) - N°s 1 à 11). NOUVEL INTITULÉ M. Le Président. Le nouvel intitulé est adopté. ARTICLES 1 À 5 M. Le Président. Les articles 1 à 5 sont adoptés. ENSEMBLE DU PROJET DE DÉCRET M. Le Président. Nous voterons ultérieurement sur l'ensemble du projet de décret. PROPOSITION DE DÉCRET MODIFIANT LE CODE WALLON DU LOGEMENT, VISANT À RENFORCER LE SYSTÈME DU LOGEMENT DE TRANSIT AU SEIN DES PROGRAMMES DE LOGEMENTS MIS EN OEUVRE PAR LES VILLES ET COMMUNES DE WALLONIE, DÉPOSÉE PAR MM. DEVIN ET CONSORTS (DOC. 282 (2005-2006) - N°S 1 À 6) DISCUSSION GÉNÉRALE M. Le Président. L'ordre du jour appelle l'examen du projet de décret modifiant le Code wallon du logement, visant à renforcer le système du logement de transit au sein des programmes de logements mis en oeuvre par les villes et communes de Wallonie, déposée par MM. Devin et Consorts (Doc. 282 (2005-2006) N°s 1 à 6). Je vous propose de prendre comme base de la discussion générale, le texte adopté par la Commission de l'Aménagement du Territoire, des Transports, de l'Energie et du Logement. Je déclare la Discussion générale ouverte. La parole est à M. Fourny, Rapporteur. 40 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 M. Dimitri Fourny (Rapporteur). Le Code définit le logement de transit comme un logement réhabilité ou restructuré grâce à une subvention de la Région et destiné à l'hébergement temporaire de ménages en état de précarité ou privés de logement pour des motifs de force majeure. Leur octroi implique certaines conditions, notamment de revenus. Dans sa version initiale, la proposition entend inscrire explicitement dans le Code l'obligation d'évoquer ce type de logement dans le cadre de la réunion annuelle des acteurs locaux appelés à définir les politiques locales du logement. Elle visait également à définir le quota réservé aux logements de transit dans les programmes et à énumérer une série de critères objectifs sur base desquels le Gouvernement serait appelé à fixer le nombre de logements de transit souhaitables au moment de définir les objectifs régionaux en matière de logement. D'entrée de jeu, la nécessité s'est imposée d'accroître le nombre de logements en transit et d'intensifier aussi cette politique sociale, destinée à adoucir des accidents de la vie. Un dialogue avec le Gouvernement et entre groupes démocratiques nous a amenés, sans difficulté, à recadrer quelque peu la substance du décret sans en altérer la philosophie, et même en accentuer la portée sociale. Outre les logements de transit, les acteurs locaux seront amenés à envisager les besoins de logements spécifiques aux personnes âgées, aux personnes à mobilité réduite, de même que la promotion de logements intergénérationnels. En définissant les besoins en matière de logement, le Gouvernement veillera à assurer un équilibre à l'échelle de la Région wallonne et tiendra compte du nombre de logements déjà existants. Le texte ainsi recadré par amendements a été approuvé à l'unanimité. M. Charles Pire (FN). Plusieurs Commissaires ont qualifié le texte que nous examinons de « sympathique ». Cette proposition est beaucoup plus que sympathique, elle est indispensable dans la mesure où le manque de logements est patent, aussi bien pour les logements de transit initialement visés par les auteurs, ainsi que ceux qui y ont été ajoutés. Il est bon que la Région, par le biais du texte que nous allons voter, se soit dotée d'un nouvel instrument de solidarité. Il est tout aussi bien que le Gouvernement agisse dans cette matière pour que chaque commune remplisse ses obligations et que les logements visés soient harmonieusement répartis sur l'ensemble du territoire. Nous voterons donc cette proposition de décret. M. Laurent Devin (PS). La présente proposition de décret se focalise sur le logement de transit tel que défini. On comprend tout de suite l'importance de ce type de logement et ce, à plusieurs niveaux. En effet, des accidents comme un incendie, une séparation, la violence conjugale peuvent frapper les ménages, pour qui le logement de transit représente une solution rapide de relogement, tout comme pour les ménages frappés par la précarité. Certes, la solution est transitoire, mais elle a l'avantage d'être rapide et de permettre aux personnes de rebondir. La plupart de ces problématiques se posent directement aux autorités communales. Or, l'analyse des chiffres disponibles démontre que le logement de transit demeure insuffisant en Région wallonne. Ainsi, moins de mille logements de transit existent pour l'ensemble du territoire wallon, soit 0,075 % du parc total. Pour le plan triennal 2004-2006, on compte seulement sept logements de transit sur les 2.700 logements créés. En 2003, 25 logements de transit seulement relevaient de la gestion du logement public. L'objectif de la présente proposition est de réserver un pourcentage aux logements de transit afin que les élus locaux ne se retrouvent pas confrontés au choix difficile de devoir loger des populations fortement paupérisées dans des conditions indignes d'un pays qui se classe neuvième en terme de bien-être, et la difficulté quasi insurmontable de les reloger dans l'urgence. Notons aussi qu'un critère de répartition équitable sous la tutelle du Gouvernement est intégré dans la proposition. Le logement d'urgence ne doit pas faire seul l'objet d'un attention particulière. C'est pourquoi la proposition a été étendue, entre autres, aux logements pour personnes à mobilité réduite, pour personnes âgées et ceux destinés à l'habitation de ménages de différentes générations. Voilà comment cette proposition rencontre l'article 23 de la Constitution qui consacre le droit au logement. Avant de terminer mon intervention, j'aimerais souligner l'esprit positif et constructif qui a prévalu lors des discussions relatives à cette proposition en Commission du Logement. La proposition et les amendements ont été votés à l'unanimité. M. Jean-Luc Crucke (MR). Ne boudons pas notre plaisir, même si la question a fait l'unanimité. Je me réjouis de souligner que notre groupe a montré la voie. Et c'est une excellente voie, d'autant plus que les P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 41 diverses situations présentes sur le terrain ont été prises en compte. Il était primordial de rassembler autour de la table l'ensemble des acteurs concernés. J'espère que l'issue de cette réflexion sera reçue par les municipalistes comme un signal des plus favorables. M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. Nous nous inscrivons dans une curieuse démarche, puisque le Gouvernement intervient sur une initiative parlementaire. Je tiens à féliciter M. Devin. Son texte a soulevé une véritable question. Le logement de transit relève effectivement d'une véritable urgence sociale, dans la mesure où les logements dont nous disposons ne suffisent pas à rencontrer la demande. Dans cette proposition de décret, des points importants ont par ailleurs été abordés, comme le dialogue intergénérationnel et les besoins spécifiques des personnes à mobilité réduite. Les aspects particuliers de la situation actuelle ont été pris en considération avec pertinence dans ce texte qui n'a rien d'un voeu pieux. En effet, le décret aura des conséquences évidentes. Lorsque les communes déposeront leur programme de travail pour les six prochaines années, il faudra impérativement que la question du logement de transit soit abordée. Toute commune qui n'en disposerait pas, devra répondre à des exigences précises fixées par le décret. Ce dispositif vient, dès lors, à point nommé. Je tiens à remercier l'ensemble des parlementaires qui ont travaillé sur ce projet et, tout particulièrement, le Rapporteur, qui a présenté le déroulement des débats avec beaucoup de finesse et d'à propos. EXAMEN DES ARTICLES M. Le Président. Plus personne ne demandant la parole dans la discussion générale, je la déclare close et vous propose de passer à l'examen des articles de la proposition de décret n°282. Les articles 1 et 2 sont adoptés. Nous voterons ultérieurement sur l'ensemble de la proposition de décret. Je propose à l'honorable Assemblée de poursuivre ses travaux à l'issue des votes prévus à 18 heures précises. La séance est suspendue. - La séance est suspendue à 17 heures 50 minutes. DÉPÔT DE DEUX PROPOSITIONS DE RÉSOLUTION M. Le Président. J'ai été saisi du dépôt d'une proposition de résolution visant à étendre l'Internet à haut débit en Région wallonne, déposée par MM. Borsus et Consorts (Doc. 381 (2005-2006) N°1). J'ai été saisi du dépôt d'une proposition de résolution visant à faciliter l'accès au logement en zones à forte pression foncière et en noyau d'habitats, déposée par MM. Stoffels et Consorts (Doc. 382 (2005-2006) N°1). Elles ont été imprimées et distribuées. VOTES NOMINATIFS PROJET DE DECRET MODIFANT LE LIVRE 1ER DE LA QUATRIEME PARTIE DE LA DEMOCRATIE LOCALE ET DE LA DECENTRALISATION (Doc. 357 (2005-2006) Nos 1 à 45 bis) ARTICLE 2 Article L4112-4 42 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4112-4 , sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Bayenet et Consorts (Doc. 357(2005-2006)N° 46 amendement n°1) - Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est adopté par 41 voix et 19 abstentions. Nous allons voter sur l article L4112-4 amendé, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation - Il est procédé au vote nominatif. L article L4112-4 amendé est adopté par 41 voix contre 16 et 3 abstentions. Article L4112-14 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4112-14, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Mathen et Consorts (Doc. 357(2005-2006)N° 48 amendement n°1) Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est rejeté par 41 voix contre 16 et 3 abstentions. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4112-14, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Mathen et Consorts (Doc. 357(2005-2006)N° 48 amendement n°2) Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est rejeté par 41 voix contre 16 et 3 abstentions. Nous allons voter sur l article L4112-14, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. Il est procédé au vote nominatif. L article L4112-14 est adopté par 41 voix contre 16 et 3 abstentions. Article L4121-1 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4121-1, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par Mme Pary-Mille et Consorts (Doc. 357(2005-2006)N° 49 amendement n°1) Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est rejeté par 41 voix contre 16 et 3 abstentions. Nous allons voter sur l article L4121-1, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. Il est procédé au vote nominatif. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 43 L article L4121-1 est adopté par 41 voix contre 16 et 3 abstentions. Article L4122-4 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4122-4, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par Mme Pary-Mille et Consorts (Doc. 357(2005-2006)N° 49 amendement n°2) Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est rejeté par 41 voix contre 16 et 3 abstentions. Nous allons voter sur l article L4122-4, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. Il est procédé au vote nominatif. L article L4122-4 est adopté par 41 voix contre 16 et 3 abstentions. Article L4123-1 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4123-1, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron (Doc. 357(2005-2006)N° 47 amendement n°1) Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est adopté à l'unanimité des 60 Membres votant. Nous allons voter sur l article L4123-1 amendé, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. Il est procédé au vote nominatif. L article L4123-1 amendé est adopté par 41 voix contre 16 et 3 abstentions. Article L4124-1 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4124-1, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron (Doc. 357(2005-2006)N° 47 amendement n°2) Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est adopté par 44 voix contre 16. Nous allons voter sur l article L4124-1 amendé, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. Il est procédé au vote nominatif. L article L4124-1 amendé est adopté par 41 voix et 19 abstentions. 44 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 Article L4125-13 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4125-13, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Mathen et Consorts (Doc. 357(2005-2006)N° 50) Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est rejeté par 41 voix contre 16 et 3 abstentions. Nous allons voter sur l article L4125-13, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. Il est procédé au vote nominatif. L article L4125-13 est adopté par 41 voix contre 16 et 3 abstentions. Article L4131-2 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4131-2, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron (Doc. 357(2005-2006)N° 47 amendement n°3) Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est adopté à l'unanimité des 60 Membres votant. Nous allons voter sur l article L4131-2 amendé, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. Il est procédé au vote nominatif. L'article L 4131-2 amendé est adopté par 41 voix et 19 abstentions. Article L4132-1 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4132-1, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Bayenet et Consorts (Doc. 357(2005-2006)N° 46 amendement n°2) Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est adopté par 54 voix et 6 abstentions. Nous allons voter sur l article L4132-1 amendé, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. Il est procédé au vote nominatif. L'article L4132-1 amendé est adopté par 41 voix et 19 abstentions. Article L4133-2 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 45 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4133-2, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Borsus et Consorts (Doc. 357(2005-2006)N° 51 amendement n°1) Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est rejeté par 41 voix contre 16 et 3 abstentions. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4133-2, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par Mme Cornet et Consorts (Doc. 357(2005-2006)N° 52 amendement n°1) Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est rejeté par 41 voix contre 16 et 3 abstentions. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du rapport, à l article L4133-2, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Borsus et Consorts (Doc. 357(2005-2006)N° 51 amendement n°2) Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est rejeté par 41 voix contre 16 et 3 abstentions. Nous allons voter sur l article L4133-2, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. Il est procédé au vote nominatif. L'article L4133-2 est adopté par 41 voix et 19 abstentions. Article L4134-2 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4134-2, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Bayenet et Consorts (Doc. 357 (2005-2006) - N° 46 amendement n° 3) - Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est adopté par 57 voix et 3 absentions. Nous allons voter sur l article L4134-2 amendé, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. - Il est procédé au vote nominatif. L'article L4134-2 amendé est adopté par 57 voix et 3 absentions. Article L4142-7 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4142-7, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron (Doc. 357 (2005-2006) - N° 47 amendement n° 4) - Il est procédé au vote nominatif. 46 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 L'amendement est adopté par 43 voix et 16 absentions. Nous allons voter sur l article L4142-7 amendé, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. - Il est procédé au vote nominatif. L'article L4142-7 amendé est adopté par 43 voix et 16 abstentions. Article L4142-26 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l'article L4142-26, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre 1er de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par M. Pire (Doc. 357 (2005-2006) N° 54). M. Charles Pire (FN). Je voudrais faire remarquer que mon amendement est identique à l'amendement n° 5 de M. Bayenet. M. Michel de Lamotte (cdH). M. Charles Pire (FN). M. Le Président. Bayenet. L'esprit est cependant différent. Je tiens tellement à cette disposition que je retire mon amendement. Quoi qu'il en soit, votre amendement est techniquement moins étendu que celui de M. L'amendement de M. Pire est donc retiré par son auteur. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4142-26, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron (Doc. 357 (2005-2006) - N° 47 amendement n° 5) - Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est adopté à l'unanimité des 60 Membres votants. Nous allons voter sur l article L4142-26 amendé, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. Il est procédé au vote nominatif. L'article L4142-26 amendé est adopté à l'unanimité des 60 Membres votants. Article L4142-41 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4142-41, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron (Doc. 357 (2005-2006) N° 47 amendement n° 6) - Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est adopté à l'unanimité des 60 Membres votants. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4142-41, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron (Doc. 357(2005-2006)N° 47 amendement n°7) P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 47 - Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est adopté à l'unanimité des 60 Membres votants. Nous allons voter sur l article L4142-41 amendé, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. - Il est procédé au vote nominatif. L'article L4142-41 amendé est adopté à l'unanimité des 60 Membres votants. Article L4143-21 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4143-21, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par Mme Cornet et Consorts (Doc. 357 (2005-2006) - N° 52 amendement n° 2) - Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est rejeté par 41 voix contre 16 et 3 abstentions. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4143-21, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Bayenet et Consorts (Doc. 357 (2005-2006) - N° 46 amendement n° 4) - Il est procédé au vote nominatif. L'amendemente est adopté par 41 voix contre 16 et 3 abstentions. Nous allons voter sur l article L4143-21 amendé, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. - Il est procédé au vote nominatif. L'article L4143-21 amendé est adopté par 41 voix contre 16 et 3 abstentions. Article L4143-22 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4143-22, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron (Doc. 357 (2005-2006) N° 47 amendement n° 8) - Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est adopté à l'unanimité des 60 Membres votants. Nous allons voter sur l article L4143-22 amendé, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. - Il est procédé au vote nominatif. L'article L4143-22 amendé est adopté à l'unanimité des 60 Membres votants. Article L4143-27 48 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4143-27, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron (Doc. 357(2005-2006)N° 47 amendement n°9) - Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est adopté à l'unanimité des 60 Membres votants. Nous allons voter sur l article L4143-27 amendé, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. - Il est procédé au vote nominatif. L'article L4143-27 amendé est adopté à l'unanimité des 60 Membres votants. Article L4145-5 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4145-5, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron (Doc. 357 (2005-2006) - N° 47 amendement n° 10) - Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est adopté à l'unanimité des 60 Membres votants. Nous allons voter sur l article L4145-5 amendé, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. - Il est procédé au vote nominatif. L'article L4145-5 est adopté à l'unanimité des 60 Membres votants. Articles L4145-12 et L4145-13 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, visant à supprimer les articles L4145-12 et L4145-13, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Borsus et Consorts (Doc. 357 (2005-2006) - N° 51 amendement n° 3) - Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est rejeté par 45 voix contre 16. En conséquence, le rejet de l amendement entraîne l adoption des articles L4145-12 et L4145-13. Article L4145-14 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4145-14, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Borsus et Consorts (Doc. 357 (2005-2006) - N° 51 amendement n° 3) - Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est rejeté par 42 voix contre 16 et 3 abstentions. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 49 Nous allons voter sur l article L4145-14, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. - Il est procédé au vote nominatif. L'article L4145-14 est adopté par 42 contre 16 et 3 abstentions. Article L4146-17 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article L4146-17, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron (Doc. 357 (2005-2006) N° 47 amendement n° 11) - Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est adopté par 45 voix contre 16. M. Le Président. Nous allons voter sur l article L4146-17 amendé, sub article 2 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. - Il est procédé au vote nominatif. L'article L4146-17 amendé est adopté par 42 voix et 19 abstentions. ARTICLE 2 M. Le Président. Nous allons voter sur l article 2 amendé du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. - Il est procédé au vote nominatif. L'article 2 amendé est adopté par 42 voix contre 3 et 16 abstentions. ARTICLE 5 M. Le Président. Nous allons voter sur l'amendement principal, proposé après approbation du Rapport, à l article 5 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Crucke et Consorts (Doc. 357 (2005-2006) - N° 53bis) - Il est procédé au vote nominatif. L'amendement principal est rejeté par 42 voix contre 16 et 3 abstentions. Nous allons voter sur l'amendement subsidiaire, proposé après approbation du Rapport, à l article 5 du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Crucke et Consorts (Doc. 357 (2005-2006) - N° 55). - Il est procédé au vote nominatif. L'amendement subsidaire est adopté par 57 voix et 3 abstentions. En conséquence, l adoption de l amendement subsidiaire rend l amendement (Doc. 357 (2005-2006) - N°47 amendement n° 12) de MM. Bayenet et Consorts sans objet. Nous allons voter sur l'amendement, proposé après approbation du Rapport, à l article 5 du projet de décret 50 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, par MM. Bayenet, de Lamotte et Cheron (Doc. 357 (2005-2006) - N° 47 amendement n° 13) - Il est procédé au vote nominatif. L'amendement est adopté par 45 voix et 16 abstentions. Nous allons voter sur l article 5 amendé du projet de décret modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation. - Il est procédé au vote nominatif. L'article 5 amendé est adopté par 42 voix et 19 abstentions. VOTE SUR L'ENSEMBLE M. Le Président. Nous allons voter sur l'ensemble du projet de décret amendé modifiant le Livre Ier de la quatrième partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation (Doc. 357 (2005-2006) - N°s 1 à 55). Il est procédé au vote nominatif. L'ensemble du projet de décret amendé est adopté par 42 voix contre 16 et 3 abstentions. Il sera soumis à la sanction du Gouvernement wallon. PROJET DE DÉCRET MODIFIANT LES ARTICLES 4, 111 ET 127 DU CODE WALLON DE L AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE, DE L URBANISME ET DU PATRIMOINE ET L ARTICLE 81 DU DÉCRET DU 11 MARS 1999 RELATIF AU PERMIS D ENVIRONNEMENT (DOC. 354 (2005-2006) N°S 1 À 11) M. Le Président. Nous allons voter sur l'ensemble du projet de décret modifiant les articles 4, 111 et 127 du Code wallon de l aménagement du territoire, de l urbanisme et du patrimoine et l article 81 du décret du 11 mars 1999 relatif au permis d environnement (Doc. 354 (2005-2006) - N°s 1 à 11). Il est procédé au vote nominatif. Le projet de décret est adopté par 58 voix contre 3. Il sera soumis à la sanction du Gouvernement wallon. PROPOSITION DE DÉCRET MODIFIANT LE CODE WALLON DU LOGEMENT, VISANT À RENFORCER LE SYSTÈME DU LOGEMENT DE TRANSIT AU SEIN DES PROGRAMMES DE LOGEMENTS MIS EN UVRE PAR LES VILLES ET COMMUNES DE WALLONIE, DÉPOSÉE PAR MM. DEVIN ET CONSORTS (DOC. 282 (2005-2006) - N°S 1 À 6) M. Le Président. Nous allons voter sur l'ensemble de la proposition de décret modifiant le Code wallon du logement, visant à renforcer le système du logement de transit au sein des programmes de logements mis en uvre par les villes et communes de Wallonie, déposée par MM. Devin et Consorts (Doc. 282 (2005-2006) N°s 1 à 6). Il est procédé au vote nominatif. La proposition de décret est adoptée à l'unanimité des 61 Membres votants. J'adresse mes félicitations aux auteurs de la proposition. Elle sera soumise à la sanction du Gouvernement wallon. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 51 INTERPELLATIONS ET QUESTION ORALE LE SECTEUR DU LOGEMENT SOCIAL LA CARTOGRAPHIE DES SOCIÉTÉS DE LOGEMENT SOCIAL LA MÉTHODOLOGIE ADOPTÉE POUR LE TRAITEMENT ET LE SUIVI DES AUDITS RELATIFS AUX SOCIÉTÉS DE LOGEMENT DE SERVICE PUBLIC Mme Monika Dethier-Neumann (Écolo). Il y a deux semaines, nous avons évoqué la première étape de la cartographie des risques menée dans le secteur du logement social. La majorité parlementaire a refusé que le débat soit ouvert en cette Assemblée. Depuis lors, vous avez présenté à la presse les résultats de cette première étape et la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui, soit en résumé : neuf sociétés sont gérées par un Commissaire spécial, neuf autres sont placées sous la procédure dite «de l'article 174 et sept sociétés font l'objet d'un audit approfondi, étant donné des indices, à tout le moins, de dysfontionnements. Vous avez annoncé des réformes. Vous rejoignez probablement ainsi notre analyse exprimée en mars dernier selon laquelle le décret adopté ne répondait pas à plusieurs enjeux importants. Après avoir informé la presse, pouvez-vous informer le Parlement au sujet de la première étape de la cartographie des risques, des mesures prises suite à ces résultats et enfin, de la suite des opérations ? A côté de cela, nous avions attiré votre attention, en décembre puis en mars, sur le fait que la situation connue ne reposait que sur une quinzaine d'audits, et concernait un cinquième des sociétés. Nous avions indiqué que des recherches futures pourraient mener à de nouvelles découvertes et nous y sommes à présent. Cela confirme la pertinence de nos craintes. Compte tenu de la gravité de la situation et de l'ampleur de la crise, la plus grande transparence est nécessaire. La confiance de la population est en jeu. Un dispositif de suivi rapproché doit être mis en oeuvre. Vous devriez rendre compte, tous les mois, de l'évolution de la situation et de l'action du Gouvernement dans le cadre d'un rapport discuté devant notre Commission au sein du Parlement. Il faut un Rapport global tous les mois sur l'ensemble de la situation. Par ailleurs, les audits et la cartographie ne serviront que si les solutions sont disponibles et mises en oeuvre. Je dois rappeler ici au Gouvernement que si deux décrets ont été adoptés, l'un en juillet 2005 et l'autre en mars 2006, ils prévoient un grand nombre d'habilitations du Gouvernement qui nécessitent autant d'arrêtés d'application dont aucun ou quasi aucun n'a été adopté à ce jour. Depuis la réforme de juillet 2005, les Directeurs-gérants doivent élaborer un programme de gestion selon un modèle établi par le Gouvernement. Ce dernier doit également déterminer les conditions d'engagement et le régime pécuniaire des Directeurs-gérants. Il en est de même pour le contrat d'objectifs noué entre la SLSP et la SWL. Il appartient au Gouvernement d'en déterminer les balises. Il est urgent que ces outils soient mis en place. La réforme de 2006 est également importante en termes de transparence et de gestion, même si elle reste insuffisante. Ainsi, les conditions d'octroi de remboursements de frais de déplacement et les balises en matière de jetons de présence sont urgentes. Dans l'intervalle, les réformes adoptées restent largement virtuelles. Ma question est donc simple : où en êtes-vous ? Je conçois que les arrêtés de 2006 n'ont pas encore été présentés, mais ceux de 2005 devraient être pris. Lors de la dernière séance, vous avez indiqué qu'ils seraient prêts fin juin. Vous évoquiez cependant la gestion locative et non la bonne gouvernance. Ces arrêtés doivent également être pris le plus rapidement possible. Lors de la dernière réforme, je m'étais déjà émue du fait que le projet comportait un certain nombre d'habilitations. Dois-je constater, une fois de plus, que ce système a atteint ses limites ? 52 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 Le renouvellement du contrat de gestion de la SWL demeure toujours en rade. Il importe aussi, à ce niveau, que les orientations soient données pour que cette société puisse remplir au mieux sa mission. Quel est l'état d'avancement de ce dossier ? Face à l'onde de choc produite par ces scandales à répétition, la Région wallonne a une obligation de résultat. Je vous attends à cet égard. M. Philippe Fontaine (MR). Je ne pouvais éviter de revenir sur cette cartographie par le biais d'une interpellation, puisque vous vous étiez refusé - vous comme la majorité - à faire le point de la situation au cours d'une prochaine séance de Commission du Logement ; proposition qui vous a été faite par notre Collègue Willy Borsus en Commission ce 11 mai. Dois-je vous rappeler le rejet de l'urgence suite à de longues arguties procédurières lors de la dernière séance plénière ? Les arguments furent les mêmes à deux reprises :question prématurée, confidentialité et nécessité de contradiction avec les sociétés avant de les présenter au Parlement quand tout sera fini. Quelle fut donc notre surprise, lorsque nous avons eu confirmation de la tenue d'une conférence de presse organisée par la SWL, en votre présence avec pour objet « Le point sur la cartographie des 74 Sociétés de Logement de Service Public en Wallonie et les mesures à prendre ». Il n'était alors manifestement plus question de caractère prématuré, confidentiel, ou de nécessaire débat contradictoire avec les sociétés. Après avoir bataillé durant de longs mois, nous être vu proposer un audit global des SLSP par la SWL d'ici cinq ans au mieux, avoir été confrontés à des arguments de coûts trop importants, nous avons, enfin, obtenu gain de cause. Vous avez, en effet, accédé à la demande du MR de réaliser un audit de toutes les sociétés de logement endéans un délai de six mois. Un marché de service a été lancé : six lots, le premier pour la méthodologie, les cinq autres pour l'audit sur le terrain des 74 sociétés réparties par paquets de 21.000 logements. Un délai de 15 jours a été consenti pour le premier lot. Une méthodologie a été élaborée, qui comporte plus de 200 questions orientées autour de cinq ou six axes. Mais c'est précisément cette méthodologie qui pose problème. Prenons un premier exemple. Selon la méthode mise en oeuvre, la société de logement social «Les Habitations sociales de Saint-Nicolas» est bien classée par les audits. Cependant, un communiqué de presse émanant de la Société wallonne du Logement, daté du 24 avril 2006, précise que, suite à une dénonciation concernant les agissements de certains responsables de cette société de logement, le Comité d'audit de la SWL a décidé de réaliser un audit ciblé sur les points litigieux. L'audit s'est déroulé en mars et avril 2006 et a révélé divers manquements. Le conseil d'administration de la SWL a donc chargé son Directeur général d'auditionner de manière contradictoire les représentants de la SLSP. Par ailleurs, le Directeur général a également informé le Procureur du Roi. Comment, dès lors, expliquer ce bon classement ? M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. demande qui était Commissaire au moment des faits ... ? Un grand Commissaire libéral! On se M. Philippe Fontaine (MR). Prenons un autre exemple : la société de logement social «Le Confort mosan» est également bien classée. Pourtant, le communiqué de presse déjà invoqué, indiquait que, suite à un audit et à l'audition contradictoire de la SLSP, le conseil d'administration de la SWL a décidé de proposer au P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 53 Gouvernement wallon la mise sous tutelle immédiate du «Confort mosan» pour une durée de six mois renouvelable, avec envoi d'un Commissaire spécial se substituant aux organes de gestion et de direction de la société en question. Le Gouvernement wallon a suivi l'avis de la SWL et un Commissaire spécial est entré en fonction le 6 mai 2006. Il n'est nul besoin de préciser que cette décision a été motivée par des manquements importants. Nous avons également pu constater que certains reproches identiques, adressés à deux sociétés différentes, ont abouti à une note de 2/5 dans un cas, et de 4/5 dans l'autre. Ne pensez-vous pas que ces éléments, non exhaustifs, révèlent de graves lacunes, soit dans la réalisation de l'audit, soit dans le cahier des charges de celui-ci, soit en termes de validation des informations recueillies ? Toutes les affaires qui éclatent en Wallonie ne constituent-elles pas la preuve flagrante de dysfonctionnements au sein de la SWL ? Je pense de plus en plus que la SWL était informée de bon nombre de dérives, mais qu'elle s'est tue ou qu'on l'a fait taire. Pour ce qui est des sanctions infligées ce fameux lundi,- audit approfondi de la SWL en urgence, procédures intentées dans le cadre de l'article 174 du Code wallon du Logement avant envoi éventuel d'un Commissaire spécial - , j'aimerais savoir sur quoi elles reposent. Sur quelle base décidez-vous que les faits reprochés sont très graves et nécessitent une sanction alors que, dans d'autres cas, l'approche est bien différente ? M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. décidé ! M. Philippe Fontaine (MR). Qui donc a décidé ? M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. vote à l'unanimité. M. Philippe Fontaine (MR). Je n'ai pas Il y a eu un Pourquoi une cote de 2/5 n'entraîne-t-elle aucune sanction à l'heure actuelle ? Enfin, au niveau du contrôle des SLSP à plus longue échéance, il est manifeste que les budgets mis à la disposition de la SWL sont très inférieurs aux besoins. M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. vous permet de prétendre une chose pareille ? Qu'est-ce qui M. Philippe Fontaine (MR). Précisez-moi les moyens consacrés à l'audit ! Pouvez-vous me dire combien la SWL demande pour réaliser des audits efficaces ? N'oublions pas que c'est le travail des auditeurs qui est à la base de l'éclatement du scandale. Je pense que conserver un pool d'auditeurs internes à la SWL est essentiel, dans la mesure où ce secteur est spécifique et où les liens développés avec le département «assistance» apportent une plus-value non négligeable. M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. mentir, mentir! M. Philippe Fontaine (MR). C'est la stricte vérité! M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. Vos administrateurs sont muets à l'intérieur, bavards à l'extérieur. M. Le Président. 54 Mentir, La parole est à M. Fourny. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 Pas du tout! M. Dimitri Fourny (cdH). Le conseil d'administration de la Wallonne du logement s'est réuni le 15 mai pour faire le point sur les audits en cours dans les sociétés de logement de service public. Nous avions appelé de nos voeux, notamment au travers d'une résolution votée par ce Parlement, la réalisation d'un audit dans les sociétés de logement endéans les meilleurs délais. À cet égard, nous ne pouvons que nous féliciter de voir que vous avez réservé une suite favorable à cette demande qui, du reste, correspondait à notre propre détermination. Nous avons bien acté que ce travail est en cours. Un certain nombre de constats intermédiaires ont néanmoins pu être communiqués officiellement. Certes, vous n'avez pas manqué de déplorer certaines fuites qui ont livré au public des conclusions parcellaires, donc forcément imprécises, inexactes voire injustes, de nature à porter atteinte au crédit de certaines sociétés qui, sans doute, ne le méritaient pas. Dans le souci de recadrer les choses, je vous invite à nous préciser la procédure qui sera adoptée pour la réalisation et le suivi des prochaines phases de ces audits. Il a été dit et écrit que la méthodologie utilisée ne recueillait pas le consensus de toutes les parties représentées au conseil d'administration de la SWL. Ce fait estil confirmé par vos informations et vos propres constats ? Je pense, à cet égard, qu'il sera difficile de sortir le logement public de toutes les difficultés qu'il traverse, si tous les acteurs démocratiques concernés ne sont pas en accord sur les règles du jeu et n'entendent pas s'investir avec loyauté dans cette tâche essentielle. Nous souhaitons, M. le Ministre, obtenir des renseignements clairs à ce propos et vous entendre de façon officielle devant le Parlement. Je vous remercie pour votre réponse. M. Le Président. J'invite M. Antoine à répondre aux intervenants. M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. M. Le Président, je voudrais remercier les différents Collègues qui se sont exprimés, même si certains d'entre eux ont pris de graves libertés à l'égard de la vérité. Dès septembre 2004, bien avant la moindre affaire, une première réforme du Code du logement a été présentée. Ensuite, le Gouvernement a systématiquement pris ses responsabilités, une fois le dossier inscrit et la société concernée auditée. Dans tous les cas, les sanctions qui s'imposaient ont été prises, même lorsque, dans un cas précis, les administrateurs MR avaient protégé une société contre la sanction. Nous avons consacré des heures, des jours à entendre la totalité des acteurs du secteur. L'ensemble des partis a salué cette démarche, qui a donné lieu à une deuxième réforme du Code, adoptée elle aussi à une grande majorité. Je le déclare avec force : bien avant que n'éclate le scandale actuel, le travail du Parlement a été présent, sérieux et rapide. Je déplore dès lors que M. Fontaine, d'ordinaire rigoureux, ait aujourd'hui coupé notre institution en deux. Désormais, c'est «Parle et Ment»! Quant à la chronologie des dossiers, je tiens l'ensemble des procès-verbaux à la disposition des sceptiques. M. Philippe Fontaine (MR). Si vous aviez accepté le débat plus tôt, nous n'en serions pas là! M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. Permettezmoi de rappeler que le Conseil d'administration est composé de façon proportionnelle et présidé par un Ecolo. L'ensemble des forces politique dispose dès lors de relais et la présidence est assurée par l'opposition. N'est-ce pas là un véritable processus démocratique? M. Philippe Fontaine (MR). Encore faut-il que les administrateurs disposent, en temps voulu, des informations et aient le temps de les lire! M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. Le 26 septembre, je me rends devant ce CA pluraliste à l'invitation de M. Quenon et ma communication est simple au nom du gouvernement : instruire, sanctionner, réformer et redéployer car nos citoyens ont aussi besoin d'accès P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 55 au logement dans de bonnes conditions. Je demande en outre la création d'une direction de l'audit distincte de celle du conseil. Le 24 octobre, le conseil d'administration de la SWL décide à l'unanimité la création d'une direction de l'audit et lance le recrutement sur base d'un examen. M. Didier Evrard, Auditeur professionnel, sera retenu. Le 27 octobre, le Gouvernement accepte ce qui n'a jamais été fait en Wallonie, ni dans aucun secteur : l'analyse des 74 sociétés de logement qui gèrent, sur base d'une cartographie des risques, 103.000 logements. Conscient de l'importance de l'opération, le Gouvernement wallon réserve un million d'euros à cette fin. Il est décidé de recourir à des auditeurs externes pour éviter d'avoir des auditeurs inexpérimentés. La SWL ne tarde pas à réagir : en date du 7 novembre, elle lance l'opération de cartographie des sociétés, décide de la procédure, et notamment des délais, la méthode et le terme. Cela se fait à l'unanimité des Membres, et donc y compris des quatre administrateurs MR. Le PV du Conseil d'administration en fait foi. M. Philippe Fontaine (MR). Je siège au Parlement, pas à la SWL. M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. Vous étiez, à l'époque, Chef de groupe et, comme moi, vous avez proposé des noms d'administrateurs. Vous êtes donc plus responsables que d'autres. Le 21 novembre, l'agenda de la cartographie est déterminé en six lots et il est fait appel à deux sociétés d'audit et à six réviseurs. Le 19 décembre, deux sociétés de consultance spécialisées (Deloitte et Ernst & Young) sont également choisies à l'unanimité. Le 23 janvier, il est décidé d'attribuer cinq lots pour pouvoir faire les vérifications. Le conseil d'administration décide, à l'unanimité, de deux phases. La première, qui fut terminée à la fin du mois d'avril, consiste à vérifier dans chaque société la conformité aux marchés publics, le respect des règles de bonne gouvernance ainsi que leur bonne situation financière pour le passé. La seconde phase, qui devrait s'achever à la fin du mois de juin, concerne la vérification du respect du droit social, du droit fiscal, des règles de TVA, du Code des sociétés ainsi que la bonne tenue de la gestion immobilière et locative et de la relation avec les locataires. Comme vous pouvez le constater, cela englobe l'ensemble des éléments d'une société. Aucun Gouvernement n'avait fait un contrôle similaire auparavant. La cartographie approuvée à l'unanimité du Conseil d'administration prévoit un système de cotation. Malheureusement, certains ont établi une moyenne des points, confondant ainsi des pommes et des poires, sur l'ensemble des paramètres déterminés. Ces données faussées ont été transmises à la presse, ce qui a perturbé un peu plus encore les sociétés de logement, avant même la fin de l'analyse et la délibération de cette cotation par le Conseil d'administration. A cet égard, je ne peux omettre de signaler qu'un administrateur s'est dit harcelé par un Député MR afin d'obtenir ces informations en primeur. C'est lamentable ! On n'a même pas terminé l'instruction qu'on veut déjà exploiter les premiers éléments ! M. Philippe Fontaine (MR). M. Laurent Devin (PS). M. Le Président. Vous n'allez pas nous donner des leçons. M. Fontaine, vous nous attaquez, nous écoutons le Ministre. Vous n'avez pas la parole. M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. à cette démarche, et avec les mêmes auditeurs, les informations de la SWL ont été complétées. Parallèlement Le 24 avril, le Conseil d'administration charge le Directeur général d'entendre, dans le cadre de l'article 174, 56 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 les représentants de cinq sociétés : les Habitations sociales de Saint-Nicolas, le Foyer des Haut Pays QuiévrainHonnelle, le Foyer Levalois, le Foyer Péronnais ainsi que le Foyer familial à Morlanwelz. A cet égard, je note que le Président d'une de ces sociétés a refusé de communiquer les éléments à la SWL en sa possession . M. Philippe Fontaine (MR). C'est faux ! Il a fait une conférence de presse pour dire le contraire. M. André Antoine, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial. J'ai des procèsverbaux qui en attestent. Ce n'est qu'après la menace d'envoyer un Commissaire spécial immédiatement, que les informations ont été transmises. Chacun appréciera. Nous avons tous à brosser devant notre porte. D'aucuns m'ont interpellé et on m'a fait le reproche de ne pas donner tous les éléments au Parlement. On m'a même prêté un « bras d'honneur ». Or, s'il y en a un bien un qui s'efforce de ne pas avoir de bras d'honneur vis-àvis du Parlement Institution que je respecte et que je tente de servir depuis toujours - , c'est moi. Mais on ne peut donner les éléments que lorsqu'ils sont clôturés. Or, le 15 mai au matin, M. Bastin transmet encore des pièces au CA, ce qui fait dire à M. Fontaine qu'on les a reçus en dernière minute. Comment voulez-vous que je transmette au Parlement des pièces alors qu'on ne les reçoit que le lundi à 11H00 ? Je ne peux fournir que ce dont je dispose, à condition d'ailleurs que les pièces aient été clôturées par la Wallonne du Logement. Rappelons encore que le Code du logement prévoit expressément que la SWL instruit, auditionne et propose une sanction. Ce n'est qu'après coup que le Ministre intervient. M. Quenon, Président du conseil d'administration, m'a remercié à différentes reprises et publiquement de notre collaboration et a condamné l'attitude de certains administrateurs. C'est peut-être facile dans le chef de deux membres de la majorité, mais l'intéressé n'est pas connu pour tenir des propos de complaisance. Toujours le 15 mai, le Comité d'audit - qui n'est pas composé de manière sauvagement majoritaire mais bien d'un membre par groupe politique, à savoir : un Ecolo, un MR, un cdH et un PS - auquel il est adjoint le Directeur des audits et deux experts (le responsable des audits de la SNCB et un réviseur spécialisé) entament leur travail, travail qui se soldera chaque fois par un vote à l'unanimité. Accordez-moi qu'en toute logique, cela ne correspond pas à une représentation à la proportionnelle de l'Assemblée. Je relève encore que M. Allard, à ma demande, avait marqué son accord sur la méthode et qu'il a pu attester qu'aucune intervention ne s'était exercée à son encontre dans quelque sens que ce soit. Un travail sérieux et honnête a été réalisé. Le procès-verbal confirme ce que je viens de vous dire. La proposition de suivi et de sanction passe ensuite au Conseil d'administration qui délibère. J'interviens alors en demandant à chaque Groupe s'il est d'accord avec l'ensemble des sanctions proposées. M. Peters dit «Oui, au nom du Groupe MR, nous confirmons l'unanimité» ! Le lendemain, M. Peters semble soudainement frappé d'amnésie et prend des distances par rapport à l'éthique d'un administrateur d'une Wallonne du Logement. Le 15 mai, un certain nombre de mesures sont décidées à l'unanimité du Conseil d'administration telles la confirmation des neuf Commissaires spéciaux, tous pour des raisons différentes, chaque société ayant sa propre histoire. Lorsque le Gouvernement wallon a envoyé des Commissaires spéciaux, les sociétés de consultance et les réviseurs confirment l'intérêt de cette mesure. Neuf autres sociétés sont soumises à l'article 174 : les Habitations de Saint-Nicolas, Le Foyer des HautsPays de Quiévrain, le Foyer Levallois, le Foyer Peronnais, le Foyer familial de Morlanwelz, le Val-d'Heure, A chacun son Logis, Sambre et Bienne et Le Logis Châteletain, voilà pour le processus de sanction. Par ailleurs, trois sociétés sont soumises à audit général : le Logis Andennais, l'Habitation jemeppienne et le Foyer Marcinellois où l'audit général progresse à telle enseigne que nous avons décidé de saisir le parquet aujourd'hui. Quatrième élément : au vu des cotations des problèmes soulevés de certaines sociétés, un audit d'aide va être consacré à certaines d'entre elles : Notre Maison, les Heures Claires à Estaimpuis, le Logement du Plateau à Awans et les Habitations de Bastogne. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 57 Enfin, la SWL a également estimé qu'une lettre de mise en garde, avec exigence de remédier aux problèmes constatés pour le 30 juin, devait être envoyée à certaines sociétés que sont le Foyer Namurois, la Joie du Foyer, le Foyer Louvièrois, la Société de Logement à Mouscron, B.H. Logement, le Logis Dourois, le Logis Quaregnonnais, la Maison Virtonnaise, le Foyer du Centre-Ardenne, Nos Baux, Logis-Vesdres, Logis social, Logis Ardennes, Versant Est, Logis Montagnard, Foyer Fontainois, les Jardins de Wallonie et le Foyer de Haute-Sambre, non qu'elles aient des problèmes graves, mais parce qu'elles connaissent juste quelques manquements auxquels il faut remédier. Tout ceci constitue la première partie des opérations. La deuxième interviendra fin juin. Dès lors, toutes les pièces seront à votre disposition. D'autres éléments pourraient apparaître, me dit le Président du Conseil d'administration. M. Fontaine m'interroge sur le budget. Manque-t-on d'argent ? Pas du tout. Pour la première fois, la SWL a bénéficié, en 2005, d'un complément de fonctionnement de 3,5 millions d'euros renouvelés, en 2006, à hauteur de 3.619.000 euros. En plus, nous avons couvert à hauteur de 1,5 millions d'euros, l'opération de cartographie. Aujourd'hui, seuls 745.756 euros ont été dépensés. La moitié de la somme initiale est donc toujours disponible ! En ce qui concerne les arrêtés, 2006 a modifié 2005. Le Gouvernement m'a en plus donné comme échéance la fin de l'année. Nous ne sommes qu'en mai. Je constate que, Madame Dethier-Neumann, vous êtes très pressée. Permettez-moi seulement de remarquer que manier la plume est plus difficile que manier le micro. Le Gouvernement wallon de la semaine prochaine sera, à cet égard, confronté à six arrêtés d'exécution qui ont fait l'objet d'un accord en intercabinets ce matin. Je pense notamment à la réforme locative, la bonne gouvernance, la règle de gestion, les commissaires spéciaux, entre autres. Tout cela suit son cours à un rythme très soutenu. Les différents arrêtés d'exécution suivent aussi leur cours et toutes nos actions s'effectuent donc à un rythme extrêmement soutenu. Cependant, il est vrai que nulle oeuvre n'est parfaite et que j'accepte volontiers vos encouragements. Pour vous montrer le sérieux de toute cette opération, M. Bastin m'a demandé, au nom de tout le Comité d'audit, de porter à votre connaissance ce qui suit : «Suite à la réunion du Comité d'audit ayant eu lieu ce jeudi 18 mai, je me permets d'envoyer ce courrier afin de préciser, au nom de tous les membres du Comité d'audit, le sérieux et l'efficacité de nos travaux. Je veux repréciser également que nous travaillons en toute objectivité sur les dossiers en respectant notre Charte d'audit, ainsi que les normes internationales de l'audit interne. Toutes les décisions prises l'ont toujours été à l'unanimité et sur base d'une analyse complète et profonde sans aucune précipitation et sans esprit partisan. Je joins à ce courrier copie des éléments essentiels faisant partie intégrante des PV des différents comités d'audit, les PV vous permettant de vérifier que toutes les décisions de ce comité ont toujours été prises à l'unanimité». Tout cela signifie que le secteur du logement public traverse une crise sans précédent. Il faut effectivement écarter toutes les personnes qui gèrent mal les sociétés de logement, il faut aussi encourager toutes celles qui font très bien leur travail, il faut aussi réinvestir et encourager la construction. Enfin, permettez-moi d'insister, Monsieur Fontaine, sur le fait que ce sont vos Administrateurs qui ont tenté de déstabiliser l'instruction. Tout à l'heure, M. Jeholet m'a demandé de sanctionner l'Administrateur du TECHainaut pour s'être exprimé en dehors de ce que la Charte des administrateurs du TEC lui permettait. La sanction demandée était la plus forte. Je me demande alors ce que je dois appliquer comme sanction à M. Peters pour ce qu'il a divulgué. M. Philippe Fontaine (MR). En résumé, je n'ai obtenu aucune réponse en ce qui concerne la méthodologie. J'ai surtout entendu des critiques contre les administrateurs MR. À cela, je vais tout simplement répondre que, le 15 décembre dernier, je vous avais répondu qu'ils étaient atteint du syndrôme de Stockholm. Aujourd'hui, il semble qu'ils soient guéris. 58 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 Vous m'avez traité de menteur. Je vous retourne le compliment, puisque j'apprends de la bouche-même d'administrateurs que toutes les décisions n'ont pas été prises à l'unanimité. Par ailleurs, vous me dites que M. Allard était au comité d'audit. Or, il n'y était pas. Si tout fonctionne comme cela, il est normal que l'on soit guéri du syndrôme de Stockholm. Jusqu'à présent, je pensais que vous faisiez du bon travail. Je remarque que vous devenez extrêmement agressif lorsqu'on vous questionne. Mme Monika Dethier-Neumann (Écolo). Je trouve, au contraire, que cela fait du bien d'avoir pu entendre le Ministre nous faire ici son rapport. Certes, M. Fontaine reste avec ses questions sans réponse, mais, de mon côté, la vision d'ensemble du travail me semble meilleure, même si celui-ci est perfectible. Par ailleurs, je pense, moi aussi, qu'il est plus facile de manier le micro que la plume, mais à chacun son boulot. Je note aussi que vous avez dit qu'il y avait, dans les conseils d'administration au moins un représentant de chaque parti. Avouez un peu à quel point cela fait du bien d'avoir ainsi un équilibre démocratique. Vous avez dit avoir commencé votre travail en décembre 2005. Depuis vingt ans, Ecolo souhaite la mise en place d'une bonne gouvernance ainsi que d'une grande transparence. M. Dimitri Fourny (cdH). Je remercie M. le Ministre pour le caractère complet de sa réponse. Cela a mis en lumière le travail titanesque réalisé. Je remercie aussi ma Collègue Dethier-Neumann car je constate que le groupe Ecolo a la volonté de construire quelque chose. Je regrette, par contre, l'attitude de mon Collègue Fontaine. Je n'admets pas cette volonté perpétuelle de jeter le trouble à des fins politiciennes. M. Philippe Fontaine (MR). agressif au départ. J'ai réagi par rapport à l'attitude agressive du Ministre. Je n'étais nullement M. Dimitri Fourny (cdH). Il faut être cohérent. Je vous exorte à rallier la volonté des uns et des autres de tirer le logement social vers le haut afin de tourner définitivement cette page noire. M. Le Président. L'incident est clos. Ceci termine notre ordre du jour. La séance est levée. - La séance est levée à 19 heures 33 minutes. P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 59 LISTE DES INTERVENANTS M. André Antoine, Ministre M. Maurice Bayenet, PS M. Willy Borsus, MR M. Christian Brotcorne, cdH M. Marcel Cheron, Ecolo Mme Anne-Marie Corbisier-Hagon, cdH Mme Véronique Cornet, Présidente M. Philippe Courard, Ministre M. Jean-Luc Crucke, MR M. Michel Daerden, Ministre M. Michel de Lamotte, cdH Mme Monika Dethier-Neumann, Écolo M. Laurent Devin, PS M. Elio Di Rupo, Ministre-Président M. Philippe Fontaine, MR M. Dimitri Fourny, Rapporteur M. Herbert Grommes, cdH M. José Happart, Président M. Charles Janssens, Président M. Pierre-Yves Jeholet, MR M. Serge Kubla, MR M. Michel Lebrun, Rapporteur M. Benoît Lutgen, Ministre M. Denis Mathen, MR M. Richard Miller, MR M. Alain Onkelinx, Rapporteur Mme Florine Pary-Mille, MR M. Charles Pire, FN M. Edmund Stoffels, PS Mme Christiane Vienne, Ministre 60 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 INDEX DES MATIERES Biodiversité Biowanze Câblo-opérateurs wallons CESRW Charte de l'administrateur TEC Chasse Chiens d'assistance Circuit de Spa-Francorchamps Code de la démocratie locale et de la décentralisation CWATUP Décharge de Limoy Dénomination de certaines villes Dépollution visuelle des stations-service Dinant Ecoles de devoirs Gares d'Athus et de Virton Ligne 165 Logement de transit Logement social Marchienne-au-Pont Protocole de Kyoto Qualité de l'air Société Val d'Heure SOFICO Tests de munitions Tract politique à Jurbise Troisième âge Voies hydrauliques P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 61 ABRÉVIATIONS COURANTES ALE Agence locale pour l'Emploi asbl Association sans but lucratif CDLD Code de la Démocratie locale et de la Décentralisation CPDT Commission permanente du Développement territorial CWATUP Code Wallon de l Aménagement du Territoire, de l Urbanisme et du Patrimoine DPA Division de la Prévention et des Autorisations de la Direction générale des Ressources naturelles et de l'Environnement du MRW 62 DPE Division de la Police de l'Environnement DPR Déclaration de Politique régionale FUCAM Faculté universitaire catholique de Mons GIE Groupe d'intérêts économiques GIE Groupe intergouvernemental d'Experts sur les pratiques commerciales restrictives GIE Groupement d'Intérêts économiques ISSeP Institut scientifique de Service public MET Ministère de l'Équipement et des Transports NIMBY Not in my backyard ("pas dans mon jardin") PCA Plan communal d'Aménagement PME Petites et Moyennes Entreprises PV Procès verbal RESA Décret de Relance économique et de Simplification administrative SDER Schéma de développement économique régional SLSP Société de logement de service public SNCB Société nationale des Chemins de Fer belges SOFICO Société wallonne de Financement complémentaire des Infrastructures SPAQuE Société publique d'Aide à la Qualité de l'Environnement SWL Société wallonne du Logement TEC Société de Transport en commun TPE Très petite entreprise TVA Taxe sur la Valeur ajoutée ZACC Zone d'Aménagement communal concentré P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 P.W. - C.R.A. 21 ( 2005-2006) - mercredi 24 mai 2006 63