La répartition des êtres vivants dans un milieu
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La répartition des êtres vivants dans un milieu
CHAPITRE 2 La répartition des êtres vivants dans un milieu Ces deux photos peuvent être utilisées pour permettre aux élèves de découvrir la répartition différente de deux poissons. L’évocation d’une explication possible de cette répartition s’appuie, dans un premier temps, sur les connaissances établies à l’école primaire, en 6e et au cours du chapitre précédent : – chaque être vivant trouve dans son environnement les conditions nécessaires à sa vie ; – les êtres vivants ne sont pas répartis au hasard, leur répartition dépend des caractéristiques de l’environnement ; – la respiration se manifeste par un échange de gaz entre un être vivant et son milieu. La plupart des êtres vivants absorbent le dioxygène contenu dans l’air ou dissous dans l’eau : leurs organes en ont besoin. Les informations prélevées dans les deux photos conduisent à formuler le problème : « Quels facteurs du milieu influencent la répartition des êtres vivants ? » 16 CHAPITRE 2 Programmes officiels Classe de cinquième Notions-Contenus Compétences Les caractéristiques du milieu déterminent les conditions de la respiration et influent ainsi sur la répartition des êtres vivants. [Thèmes : Statistiques, Environnement] [Maths : moyenne des relevés, tableaux, graphiques] [Physique-Chimie : dioxygène dissous et température de l’eau] [Français : compte-rendu écrit, oral] Expliquer la modification de l’occupation d’un milieu par la variation d’un facteur (température, pollution, agitation, peuplement végétal) influant sur la respiration. Relier la répartition des êtres vivants à une teneur en dioxygène. Mettre en évidence le rejet de dioxygène par les végétaux chlorophylliens à la lumière. Relier l’oxygénation d’un milieu et la présence de végétaux chlorophylliens. Relier action de l’Homme sur l’environnement et effet sur la répartition des êtres vivants. Présenter par écrit et/ou oralement les résultats d’une recherche. Les caractéristiques physiques d’un milieu (température, agitation) conditionnent sa teneur en dioxygène et influent ainsi sur la répartition des êtres vivants. À la lumière, les végétaux chlorophylliens contribuent à oxygéner le milieu. En modifiant les conditions de respiration dans les milieux, l’Homme influe sur leur qualité et leur équilibre. Exemples d’activités I/Ra – recherche d’une explication à la répartition d’animaux vivant dans un cours d’eau. Re – mise en évidence par ExAO du rejet de dioxygène par les végétaux chlorophylliens durant 24 heures. Re/Ra – mise en évidence et comparaison du rejet de dioxygène par les végétaux chlorophylliens à la lumière et à l’obscurité. I – recherche documentaire sur la responsabilité de l’Homme dans la modification des conditions de la respiration. [B2i] C – présentation écrite et/ou orale, assistée ou non par ordinateur, de résultats de travaux de groupes. [B2i] I/Ra – exploitation de données sur la répartition d’êtres vivants d’un même milieu, à deux endroits ou moments différents en liaison avec une action de l’Homme. Les acquis de l’école primaire • Programme officiel paru au B.O. hors série n° 1 du 14 février 2002 consultable sur le site du B.O. : http://www.education.gouv.fr/bo/2002/hs1 Au cycle 2 Diversité du vivant et diversité des milieux Sensibilisation aux problèmes de l’environnement, prise de conscience de la fragilité des équilibres observés dans les milieux de vie. Au cycle 3 Éducation à l’environnement Approche écologique à partir de l’environnement proche. Rôle et place des êtres vivants, notions de chaînes et de réseaux alimentaires. Documents d’accompagnement fiche 10, cycles 2 et 3 consultable sur le site du CNDP : http://www.cndp.fr/ à la rubrique « Enseigner primaire secondaire » CHAPITRE 2 17 ACTIVITÉ 1 Répartition des animaux le long d’un cours d’eau Les objectifs visés ➤ Cette activité a pour but de montrer que, pour les poissons : – les caractéristiques de leur milieu de vie sont modifiées au long du cours d’une rivière ; – leur répartition, dans une rivière, varie suivant les caractéristiques du cours d’eau ; – cette répartition est spécialement à mettre en relation avec la teneur en dioxygène de l’eau. Connaissances construites ➤ Les êtres vivants se répartissent dans les milieux en fonction de la teneur en dioxygène. ➤ La répartition des êtres vivants dans les milieux est à mettre en relation avec les conditions de la respiration. 18 CHAPITRE 2 Capacités et compétences développées Relier la répartition des êtres vivants à une teneur en dioxygène (documents a à h). (I/Ra) ● Réponses aux questions posées 1 Les caractéristiques qui changent entre l’amont et l’aval de la rivière sont : – l’agitation de l’eau (importante en amont et faible en aval) ; – la température (qui augmente de l’amont vers l’aval) ; – la teneur en dioxygène (qui diminue de l’amont vers l’aval). 2 Le vairon, la truite des rivières et le goujon ne survivent qui si la teneur de l’eau en dioxygène est élevée (supérieure à 5 à 7 mL/L d’eau). L’amont de la rivière présente une forte teneur en dioxygène (8 à 10 mL par litre d’eau) : les animaux peuvent donc y vivre. L’aval de la rivière présente une teneur en dioxygène faible (5 à 6 mL/L d’eau) : ces animaux ne peuvent y survivre. 3 La carpe, le gardon et la tanche sont capables de supporter des teneurs en dioxygène dans l’eau faibles à très faibles (4 à 0,5 mL/L d’eau). Matériel et mise en œuvre La mise en œuvre de cette activité peut être facilitée par : ● Le recueil de données concernant le milieu aquatique. Le programme invite à étudier ce milieu. En effet, seul ce milieu présente des variations sensibles de la teneur en dioxygène. ● Le recueil de fiches sur différents poissons présentant les lieux où on les trouve dans une rivière, leur préférendum, dont celui concernant la teneur en dioxygène. ● Le recueil de données concernant la qualité des eaux. On peut imaginer faire les mesures de la teneur en dioxygène des eaux lors d’une sortie avec un oxymètre portatif. En revanche, il faut abandonner l’idée de pouvoir faire des mesures sur de l’eau prélevée quelques temps plus tôt et stockée dans des bocaux. Même si ceuxci sont étanches, ils contiennent de l’eau non stérile donc contenant différents micro-organismes consommateurs de dioxygène. Les mesures envisagées sont donc faussées. ● Les données supplémentaires concernant d’autres poissons peuvent être trouvées sur le net. Un site wallon paraît particulièrement riche : http://mrw.wallonie.be/dgrne/sibw/especes/ecologie/poissons/home.html L e s d o c u m e n t s d u m a n u e l s o n t à p r o j e t e r à p a r t i r d u C D - Ro m . CHAPITRE 2 19 ACTIVITÉ 2 Des conditions de la respiration variées Les objectifs visés ➤ Cette activité a pour but de montrer que différents facteurs influent sur la teneur en dioxygène du milieu. ➤ Des mesures réalisées grâce à l’utilisation de matériel ExAO permettent de déterminer l’influence : – de la température de l’eau ; – de l’agitation de l’eau ; – de la présence des végétaux. Connaissances construites ➤ Les caractéristiques physiques du milieu déterminent sa teneur en dioxygène : – une eau chaude présente une teneur en dioxygène plus faible qu’une eau froide ; – une eau agitée présente une teneur en dioxygène plus importante qu’une eau calme. ➤ Les végétaux chlorophylliens, à la lumière, rejettent du dioxygène dans le milieu : ils contribuent donc à oxygéner le milieu. ➤ Les variations de la température et de l’agitation influencent les conditions de la respiration dans l’eau. [B2i] 20 CHAPITRE 2 Capacités et compétences développées Relier l’oxygénation d’un milieu et la présence de végétaux chlorophylliens (document c). (I/Ra) ● Mettre en évidence le rejet de dioxygène par les végétaux chlorophylliens à la lumière (document d). (Re/Ra) ● Réponses aux questions posées 1 On constate que, lorsque la température de l’eau augmente, la teneur en dioxygène de l’eau diminue. 2 On constate que, lorsque l’eau n’est pas agitée, la teneur en dioxygène reste constante à 4,6 mg/L. Lorsque que l’eau est agitée, la teneur en dioxygène augmente (4,5 à 9,0 mg/L) pendant la durée de l’agitation. L’agitation contribue à oxygéner l’eau. 3 Le premier chapitre a permis de mettre en évidence que, au cours de la respiration, les animaux comme les végétaux absorbaient du dioxygène et rejetaient du dioxyde de carbone. En toute logique, dans ces bulles de gaz, on devrait trouver du dioxyde de carbone. Ce qui n’est pas cohérent avec les besoins des insectes. Donc ces bulles contiennent du dioxygène que les insectes viennent prélever. 4 Pendant une période de lumière, la teneur en dioxygène de l’eau augmente. Pendant une période d’obscurité, la teneur en dioxygène diminue. 5 Pendant la période de lumière, l’augmentation de la teneur en dioxygène de l’eau est due aux végétaux chlorophylliens qui, à la lumière, rejettent du dioxygène. Matériel et mise en œuvre Les mesures de la teneur en dioxygène de l’eau en fonction de la température réalisées dans le cours de physique-chimie. ● Un agitateur magnétique, un cristallisoir, un oxymètre relié à un dispositif ExAO (Jeulin, Micrelec, Pierron). ● De l’élodée, du cabumba, une solution de bicarbonate, un dispositif ExAO avec sonde oxymétrique et sonde lumineuse. ● Astuces • Il est possible d’obtenir une eau pauvre en dioxygène en la portant à ébullition. Un refroidissement rapide est alors nécessaire pour pouvoir réaliser la mesure de l’influence de l’agitation. Effectuer la mesure sans agitation puis la mesure lors de l’agitation. • La mesure de la teneur en dioxygène du milieu peut-être réalisée sans matériel ExAO mais avec un oxymètre. Un relevé de la teneur en dioxygène est réalisé toutes les 20 secondes. En utilisant un outil tableur d’une suite (OpenOffice ou bien Microsoft), il est possible de tracer les courbes correspondantes. [B2i] • Pour la mesure avec le matériel végétal, il suffit de couper les feuilles en 2 ou 3. Placer le matériel végétal dans l’enceinte et placer de l’eau tiède autour de l’enceinte. Les végétaux sont beaucoup plus réactifs dans cette situation. Ne pas oublier d’ajouter une source de dioxyde de carbone avec la solution de bicarbonate de potassium. Il est possible d’amener les élèves à rechercher la signification de la diminution de la teneur en dioxygène de l’eau lors des périodes d’obscurité, en présence de végétaux. L e s d o c u m e n t s d u m a n u e l s o n t à p r o j e t e r à p a r t i r d u C D - Ro m . CHAPITRE 2 21 ACTIVITÉ 3 L’influence de l’Homme sur les conditions de la respiration Les objectifs visés ➤ Cette activité a pour but de montrer que : – l’Homme influe sur la répartition des êtres vivants en modifiant les caractéristiques et les qualités du milieu de vie ; – l’action de l’Homme par des pollutions ou par des actions d’épuration d’un milieu conditionne la teneur en dioxygène de celui-ci. Il influe ainsi sur les conditions de la respiration des êtres vivants. Connaissances construites ➤ En modifiant les conditions de respiration dans les milieux, l’Homme influe sur leur qualité et leur équilibre. 22 CHAPITRE 2 Capacités et compétences développées Relier action de l’Homme sur l’environnement et effet sur la répartition des êtres vivants (document a à d). (I/Ra) ● Réponses aux questions posées 1 On constate que la teneur en substances polluantes dans la rivière est plus importante après la ville. On peut donc proposer comme explication à l’augmentation de cette teneur, les rejets de matières polluantes de la ville dans la rivière. 2 On constate que les êtres vivants trouvés dans la rivière avant la ville ne sont plus du tout présents après la ville. Lors de son passage dans la ville, l’eau de la rivière reçoit des rejets polluants. Des bactéries vont dégrader ces matières polluantes en consommant du dioxygène. L’eau de la rivière est appauvrie en dioxygène. Les êtres vivants trouvés dans la rivière avant la ville ne peuvent plus survivre. D’autres êtres vivants s’installent. Ils sont capables de supporter la faible teneur en dioxygène de l’eau. 3 Entre 1870 et 1970, la teneur en dioxygène de la Seine diminue à 100 km en aval de Paris (de 6 à 1,8 mg/L). Puis de 1970 à 2003, elle augmente (1,8 à 4,8 mg/L). 4 La diminution a deux origines : les rejets des eaux usées directement dans le fleuve et l’augmentation de la population dans la région parisienne. Les eaux étaient alors de plus en plus riches en substances polluantes qui étaient dégradées par des bactéries. Cette dégradation est consommatrice de dioxygène. L’augmentation est due au fait que les eaux sont traitées et épurées dans des stations d’épuration avant d’être rejetées dans la Seine. 5 La raréfaction des poissons dans la Seine entre 1870 et 1970 est due à l’appauvrissement de la teneur en dioxygène de l’eau de la Seine. 6 Depuis 1970, l’Homme traite ses eaux avant de les rejeter dans la Seine. Cela a permis une augmentation de la teneur en dioxygène dans l’eau de la Seine. Les conditions de la respiration sont meilleures. À nouveau, des espèces de poissons se sont installées dans la rivière. Matériel et mise en œuvre ● Cette activité vise à montrer l’action de l’Homme sur la teneur en dioxygène et en conséquence sur le peuplement du milieu. Tout comme pour la première activité, des mesures peuvent être réalisées sur la teneur de l’eau en dioxygène lors d’une sortie. ● Il faut être attentif à montrer des actions bénéfiques de l’Homme sur ce milieu. Une sortie dans une station d’épuration permet de montrer une des actions bénéfiques. ● Le site SIAAP : http://www.siaap.fr/ donne des données concrètes et pédagogiques sur le traitement de la qualité de l’eau de la Seine. L e s d o c u m e n t s d u m a n u e l s o n t à p r o j e t e r à p a r t i r d u C D - Ro m . CHAPITRE 2 23 Appliquer ses connaissances EXERCICES 2 Les végétaux chlorophylliens et la lumière 1. De 0 à 1 minute, la teneur en dioxygène de l’eau diminue de 5,2 à 4,8 mg/L. De 1 à 5 minutes, la teneur augmente de 4,8 à 6,0 mg/L. De 5 à 6 minutes, la teneur diminue de 6 à 5,6 mg/L. 2. On constate que de 1 à 5 minutes, lorsque la teneur en dioxygène augmente, les végétaux sont éclairés. De plus on constate que, lors des deux premières minutes d’éclairement, l’intensité lumineuse étant plus importante (1 000 W/m2), le dégagement total de dioxygène est de 5,6 – 4,8 = 0,8 mg/L. Lors des deux dernières minutes d’éclairement, l’intensité lumineuse étant plus faible (500 W/m2), le dégagement total de dioxygène est de 6,0 – 5,6 = 0,4 mg/L. Donc l’intensité de l’éclairement influence la production de dioxygène par les végétaux. 3 Mettre en évidence le dégagement de dioxygène 1. Deux manipulations sont réalisées, l’une à la lumière, l’autre à l’obscurité. Dans les deux cas, des végétaux sont placés dans un cristallisoir rempli d’eau. On place au-dessus de ces végétaux un entonnoir renversé. Sur l’entonnoir, on place un tube à essai rempli d’eau. 2. Il n’y a aucun changement dans la manipulation à l’obscurité. Dans la manipulation placée à la lumière, on constate que du gaz s’est accumulé au sommet du tube à essai. 3. À la lumière, les végétaux ont dégagé du dioxygène qui s’est accumulé au sommet du tube à essai. 4 L’altitude et le dioxygène de l’air 1. Le texte fournit l’explication : l’oxygène (dioxygène) se fait rare en altitude. 2. Les lamas de l’Altiplano peuvent survivre à la raréfaction du dioxygène car ils peuvent prélever de façon plus efficace le dioxygène de l’air. 5 Teneur en dioxygène et diversité des êtres vivants 1. On constate sur le premier graphique que : – de 1870 à 1970, la teneur en dioxygène de l’air diminue de 10 à 2 mg/L ; – de 1970 à 2000, la teneur augmente de 2 à 8 mg/L. 2. On constate sur le deuxième graphique que : – de 1870 à 1970, le nombre d’espèces de poissons diminue de 120 à moins de 5 ; – de 1970 à 2000, le nombre d’espèces augmente de 5 à 40. 3. On constate que, lorsque la teneur en dioxygène diminue dans la rivière, le nombre d’espèces de poissons fait de même. Lorsque cette teneur augmente, le nombre d’espèces de poissons augmente aussi. 24 CHAPITRE 2 6 Des îlots de survie pour la Seine 1. Les bactéries prolifèrent lors d’une pollution. 2. Lors d’une crue, il y a pollution de la Seine, la teneur en dioxygène de l’eau diminue alors : les bactéries qui dégradent les substances polluantes utilisent du dioxygène. 3. Les îlots de survie permettent d’injecter du dioxygène dans la Seine lors de crue. Cela permet aux êtres vivants qui peuvent souffrir de la diminution de la teneur en dioxygène de survivre. 7 L’Isère et sa pollution 1. On constate qu’avant la zone de pollution, en amont de Grenoble, le nombre d’espèces d’animaux est supérieur à 22. Puis, dans la zone de pollution, en aval de Grenoble, le nombre d’espèces est inférieur à 5 (l’échelle est la même). Donc la pollution fait diminuer le nombre d’espèces d’animaux. 2. La pollution de l’Isère est due à l’arrivée des eaux polluées du Drac dans l’Isère. 3. On constate qu’à partir de la station 4, le nombre d’espèces d’animaux augmente à nouveau. La rivière est certainement moins polluée. (L’activité 3 permet de dire que des bactéries ont dégradé les substances polluantes.) 8 Des animaux à classer 1. Animal Carpe Lombric Lama Demoiselle Poule d’eau Critère Squelette interne x x Squelette externe Grenouille verte Argyronète x x Corps mou x x Nageoires x Pattes x Poils x x Plumes x x x x 2. Animal Carpe Lombric Lama Demoiselle Poule d’eau Grenouille verte Argyronète Groupe vertébrés poissons annélides vertébrés mammifères arthropodes insectes vertébrés oiseaux vertébrés amphibiens arthropodes arachnides CHAPITRE 2 25