Problématique de la délocalisation

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Problématique de la délocalisation
SUBVENTIONS DE RECHERCHE ROCARE 2007
RAPPORT DE RECHERCHE
PROBLEMATIQUE DE LA DELOCALISATION DES
ETABLISSEMENTS DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
AU BENIN.
Recherche financée par le
Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education
Avec le soutien du projet Centre d’excellence Régional UEMOA
Et le Ministère des Affaires étrangères des Pays Bas
Marraine du projet :
Mme Elisabeth Yededji épouse Gnanvo
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Chercheurs
Eric Montcho-Agbassa
Luc K. Sossa
Serge A. Attenoukon
Chrysal Kenoukon
Césaire Kpenonhoun
PAYS : BENIN
ROCARE / ERNWACA • Tel: (223) 221 16 12, Fax: (223) 221 21 15 • BP E 1854, Bamako, MALI
Bénin • Burkina Faso • Cameroun • Côte d’Ivoire • Gambia • Ghana • Guinée •
Mali • Mauritanie • Nigeria • Niger • Sénégal • Sierra Leone • Togo
www.rocare.org
PLAN D’ETUDE
I-
RESUME ANALYTIQUE
II-
INTRODUCTION ET BUT
III-
DESCRIPTION DU SITE DE LA RECHERCHE
IV-
METHODOLOGIE DE L’ETUDE
V-
RESULTATS
VI-
DISCUSSIONS DETAILLEES DES CONCLUSIONS ET
RECOMMANDATIONS CONCRETES
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I-
RESUME ANALYTIQUE
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II-
INTRODUCTION ET BUT
A- INTRODUCTION
Le Bénin se situe dans la zone humide de l’Afrique de l’Ouest. Il couvre une
superficie de 115.762 km2. Sa population est de l’ordre de 7 millions d’habitants soit
une densité de 58 habitants au km2 selon le dernier recensement général de la
population et de l’habitat (INSAE, RGPH 2002).
Problématique et justification de l’étude
La globalisation est un concert apparu au milieu des années 1980 dans les
écoles de management américaines, puis dans la presse économique anglosaxonne. Il sert à désigner un mouvement complexe d’ouverture des frontières
économiques et de déréglementation, qui permet aux activités économiques
d’étendre leur champ d’action à l’ensemble de la planète.
L’apparition d’instruments de télécommunication extrêmement performants a
rendu ce concept viable en réduisant les distances à néant. L’effondrement du bloc
soviétique et l’apparent triomphe planétaire du monde libéral au début des années
1990 semblent achever de donner à cette notion une validité historique. Le terme
français « mondialisation », choisi pour rendre compte du mot « globalisation »,
insiste particulièrement sur la dimension géographique et tentaculaire sans épuiser le
sens original1.
La mondialisation favorise le phénomène de la délocalisation. Délocaliser,
« c’est changer l’emplacement d’une administration en particulier, dans le cadre d’un
décentralisation. C’est aussi, implanter une entreprise dans une nouvelle zone,
notamment pour réduire les coûts de production ». Des nombreuses entreprises
nationales ou multinationales s’implantent dans les pays du Sud. Dans cette
délocalisation, il y a une forme de délocalisation qui ne dit pas son nom : la
délocalisation de l’enseignement supérieur.
Contrairement à ce qui s’observe au niveau des entreprises nationales et
multinationales, la délocalisation de l’enseignement supérieur se pratique autrement.
On n’assiste pas à une fermeture des universités du nord en vue de leur installation
dans les pays d’accueil. Que se passe t-il en réalité ?
Sous le couvert de la performance et la qualité de la formation, certaines
universités du Nord procèdent à un recrutement de quelques groupes d’individus qui
leur servent de relais au plan local. Alors que ceux qui font le travail de formation
sont eux-mêmes formés dans les universités du Sud et utilisent des moyens locaux,
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le diplôme est délivré par les établissements du Nord. Il se pose alors des
problèmes, notamment :
- l’adéquation des programmes d’enseignement avec les réalités des
universités du Sud ;
- la qualité et l’efficacité de la main d’œuvre réservée au marché du travail du
travail des pays d’accueil ;
- l’équivalence des diplômes délivrés ;
- la notoriété des universités publiques.
Objectifs
Il y a deux types d’objectifs : l’un d’ordre général et les autres d’ordre
spécifique.
Comme objectif général, le présent travail permet de ressortir les insuffisances
au niveau des programmes de formation des établissements d’enseignement
supérieur délocalisés au bénin.
-
Les objectifs spécifiques visent à :
veiller à l’adéquation de formation/marché de travail dans ces établissements ;
faire des propositions quant au rôle que doivent jouer les universités d’Etat en
direction des établissements d’enseignement supérieur du secteur privé.
Hypothèses
Conformément aux objectifs, trois (03) hypothèses de travail ont été retenues.
Il s’agit de :
H1- Les systèmes de l’enseignement supérieur délocalisé au Bénin requièrent une
adéquation entre la formation et le marché de travail.
H2- Les établissements d’enseignement supérieur délocalisés au Bénin nécessitent
un regard des autorités en charge de l’enseignement supérieur au Bénin notamment
celles des universités nationales.
H3- Au regard des insuffisances d’un système d’enseignement supérieur délocalisé
au Bénin, il importe de retenir la responsabilité du Ministère de Tutelle d’une part et
celle du Gouvernement d’autre part.
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B- BUT
6
III-
DESCRIPTION DU SITE DE LA RECHERCHE
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IV-
METHODOLOGIE DE L’ETUDE
Cette étude a pour cadre de référence les universités du secteur privé du
Bénin. Les sources des données sont les documents officiels à savoir des thèses,
mémoires, rapport d’étude et d’enquête, des textes de lois et règlements… La
description des données est tant relationnelle que causale.
La description relationnelle permet d’examiner l’existence des relations entre
deux ou plusieurs variables. Elle a facilité la description en mesurant ou en observant
chacune des variables parmi lesquelles on a établi des relations ;
La description causale visera à déterminer l’impact d’une ou de plusieurs
variables sur une ou plusieurs variables résultantes. Elle permet la description à la
fois des variables de cause et des variables d’effet, et la démonstration de la relation
qui existe entre elles. Les études causales sont les plus exigeantes.
La méthode de collecte des données
La collecte des données est faite par plusieurs méthodes dont la revue
documentaire, l’observation sur le terrain, les enquêtes, diverses interviews, et le
recours à certaines personnes ressources.
S’agissant de la revue documentaire, elle a permis de consulter divers
documents notamment de portée scientifique à travers les bibliothèques et centres
de documentation tant au Bénin que des pays voisins. Il en est de même pour la
consultation des documents sur internet.
Les procédés d’observation sur le terrain sont fondés sur un contact direct et
immédiat du chercheur avec la réalité.
Quant aux enquêtes, elles sont réalisées au moyen des quatre (04)
questionnaires : l’un sera pour les Enseignants du système universitaires, le second
pour les Etudiants, le troisième pour les parents d’Etudiants et le quatrième pour les
Gouvernants.
Parlant des interviews, elles sont l’œuvre du focus group et des entretiens à
bâton rompu.
L’interview semi structurée a été conduite par une équipe de trois personnes
dont un animateur, un rapporteur et un observateur. Elle s’est basée sur les guides
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spécifiques précédemment élaborés. Son avantage et la mise en confiance des
participants ; ce qui limite leur rétention des informations surtout celles essentielles.
En ce qui concerne les personnes ressources, le choix a connu la faveur de
certaines ressources humaines de qualité.
Définition et description des variables et leur opérationnalité
Une variable est définie comme toute entité pouvant prendre des valeurs
différentes. A ce titre, tout ce qui peut varier peut être traité comme une variable.
En effet, la variable représente un stimulus, un comportement ou une action
qui permet de vérifier une variation, un changement ou une modification.
Trois types de variables ont été utilisées. Il s’agit de la variable indépendante,
de celle dépendante, et de celle de contrôle.
La variable indépendante est celle qui est manipulée par l’individu (ou par na
Nature) tandis que la variable dépendante est celle qui est affectée par la variable
indépendante.
En fait, la variable dite indépendante, celle manipulée par le chercheur, nous a
permis d’identifier les causes liées à la problématique de la délocalisation de
l’enseignement supérieur au Bénin.
La variable dite dépendante, celle affectée par la variable indépendante, nous
renseigne sur la représentation de l’effet dans une hypothèse causale.
La variable de contrôle, celle qu’il importe de maintenir constante nous a
permis d’élucider que la modification de comportement observée dépend bien de la
variable indépendante.
Le mode d’analyse et d’interprétation des données
Cette phase précède celle de la pré analyse à travers le dépouillement et la
codification. Elle comprend la saisie, le contrôle de la correction, l’exploitation
statistique et l’analyse proprement dite à travers la lecture attentive, la classification,
la structuration et la contextualisation
Par saisie, il faut entendre l’opération par laquelle on transfert les informations
contenues dans le questionnaire rempli sur un support magnétique. L’apurement
(contrôle de cohérence) des données, à la validation des données, à l’exploitation
statistique (fréquence, tableaux croisés, graphisme etc...).
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Face à la diversité et la multitude des données, il convient de souligner que
nous avons d’adopté une attitude rationnelle de gestion des informations. Ainsi, nous
avons fait l’analyse de contenu appliquée aux données par la préparation et la
réparation du matériel brut d’une part et, la réduction des données d’autre part.
L’analyse des données a tenu compte des données qualitatives et également
de celles quantitatives. En outre, l’analyse transversale ou multivariée des données a
permis de monter les postulats sous-jacents aux méthodes d’investigations, les
limites de leurs utilisations, les questions dont elles facilitent la résolution en vue
d’une bonne interprétation. Ce sont, en effet, des méthodes d’analyse comparative,
dimensionnelle et classificatoire.
Au cours de l’interprétation des données, nous avons accordé une attention
particulière au modèle par appariement sur la comparaison d’une configuration
théorique prédite avec une configuration empirique observée. A ce titre, elle s’est
appuyée sur la recherche des causes de chacun des facteurs en y établissant des
relations. De même, cette interprétation a favorisé la détermination des indicateurs,
l’interprétation des tableaux de contingence utilisés comme moyen de tester des
hypothèses simples et ceci grâce aux logiciels d’interprétation appropriés SPS, INFO
Version 6 et EXCEL.
L’organisation de l’étude
L’étude s’est déroulée en quatre étapes.
La première est celle consacrée à la prospection et à la recherche bibliographique
qui nous a permis d’affirmer notre problématique ainsi que notre méthodologie de
recherche.
La deuxième est celle d’entretiens semi structurés avec les divers acteurs de
la délocalisation de l’enseignement supérieur au Bénin à savoir les promoteurs des
enseignants, les Etudiants, les Parents et les structures d’accueil.
La troisième est celle des enquêtes de terrain au moyen des questionnaires.
La quatrième est consacrée à l’analyse des données et à la rédaction.
Travail de Terrain
Le travail de terrain s’est déroulé de………….. à 2007 dans les départements
du Littoral et de l’Atlantique, de ceux de l’Ouémé et du Plateau et enfin de ceux du
Borgou et de l’Alibori. Il s’agit de Cotonou, Abomey-Calavi, de Porto-Novo et de
Parakou.
La phase de terrain a débuté par une étude exploratoire pour apprécier le
cadre de cet enseignement avant la phase du déroulement des enquêtes proprement
dites. Cette phase nous a permis de mieux comprendre l’environnement de ce type
d’enseignement, les conditions de travail, les différentes filières et les résultats.
Le nombre d’acteurs interviewés varie d’une région à une autre. Au total, un
échantillonnage des acteurs a été étudié et se répartit suivant le tableau ci-après :
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TABLEAU DE REPARTITION
Effectif par zone d’étude
Acteurs
Promoteurs
Enseignants
Etudiants
Parents
Politiques
Utilisateurs
Nationaux
Total
Total
AbomeyCalavi
05
07
10
05
03
05
Cotonou
Parakou
10
19
24
15
07
11
PortoNovo
06
11
15
08
04
06
03
05
09
06
02
04
24
42
58
34
16
26
35
86
50
29
200
NB : Tableau réalisé par l’Equipe à partir des données de terrain.
Les données ont été collectées à l’aide d’un questionnaire structuré. Des
enquêteurs ont été recrutés et formés avant le lancement de la collecte des données
sur le terrain. Cette formation a constitué une étape charnière parce qu’elle a permis
à l’ensemble de l’équipe d’évaluer le caractère opérationnel des différentes questions
constituant le questionnaire. Ce dernier a été ensuite testé à la fin de la formation et
les améliorations nécessaires y sont portées avant la phase de collecte des
données.
Les informations collectées ont portées sur les caractéristiques socioéconomiques et démographiques des acteurs échantillonnés et leur perception de ce
type d’enseignement. Ces données quantitatives ont été complètes de celles
qualitatives issues des entretiens avec les groupes d’acteurs.
Exploitation des données
Les données collectées ont été gérées dans ACCES. Les traitement
statistiques ont été effectués à partir du logiciel SPSS (Statistical Package for the
Social Science) et de STATA (Statistics/Data Analysis). Ces analyses ont porté sur
des statistiques descriptives : fréquences, moyennes, variances ainsi que des
traitements graphiques.
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V-
RESULTATS
La délocalisation des établissements d’enseignement supérieur au Bénin
après l’enquête de terrain revêt de façon succincte ce qui suit.
Se faire former en Occident est de le désir ardent de bon nombre de citoyens
des pays africains dont des Béninois. En effet, ceux à qui cette chance a été donnée
par le biais de bourses d’études ou par le fait de leurs atouts personnels sont
privilégiés pour certains emplois au détriment de ceux qui sont formés au pays.
L’apparition de ces écoles privées de formation de l’enseignement supérieur
est venue soulagée l’amertume des parents qui par le passé ne peuvent se passer
des services limités voire ridicules qu’offrent les établissement des universités
publiques du Bénin en l’absence de moyens pour faire voyager leurs enfants pour
étudier à l’extérieur.
Ainsi, depuis des décennies les opérateurs économiques ont commencé par
créer des centres de formation pour l’obtention de ces diplômes universitaires du
Bénin. Alors, les étudiants désireux et capables se font former au pays pour les
mêmes diplômes que ceux occidentaux, car notre pays en ce moment là ne constitue
qu’une annexe de centre de formations diplômantes des pays occidentaux. Cela
traduit la délocalisation des établissements d’enseignement supérieur avec à la clé la
prolifération des établissements privés de formations.
Cela répond aux besoins des entreprises et sociétés locales préfèrent ces
diplômes au détriment des diplômes locaux d’une part et aussi le désir de tout
étudiant de se trouver un emploi après sa formation d’autre part.
L’étude faite sur ce système à Porto-Novo nous a amené à visiter certains
établissements. Il s’agit de :
- GASA-FORMATION qui est spécialisé dans le Brevet de Technicien Supérieur
(BTS) Ingénieur.
- l’Université Polytechnique Internationale du Bénin (UPIB) qui est en
partenariat avec l’Université Catholique de Lille et dont les diplômes sont
reconnus par le CAMES. Elle forme dans les BTS, les DUT, les Licences et
Master Professionnels.
- l’Université des sciences et Technologiques du Bénin (USTB) qui, en
partenariat avec l’Université de Poitiers (France), se consacre aux formations
des BTS, les Licences et Master Professionnels.
Le système de la délocalisation des établissements d’enseignements
supérieurs permet un élargissement du système éducatif. Il permet aussi à
désengorger nos Universités qui se révèlent un cadre réduit en raison du nombre
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sans cesse croissant d’étudiants doublé de l’insuffisance des infrastructures d’accueil
et du manque cruel d’enseignants adéquats du supérieur. Ce système offre aux
nouveaux bacheliers la possibilité de choisir, de ne plus être contraints à étudier
dans les facultés classiques de nos Universités. Délocaliser les établissements
d’enseignements supérieurs, c’est contribué à la réduction des difficultés rencontrées
quand il est question de pièces à fournir lors des voyages. En outre, cela permet de
diminuer les frais de voyage et de séjour à l’extérieur. Ces diplômes favorisent leurs
titulaires à trouver rapidement d’emploi après une formation de courte durée
contrairement aux titulaires des diplômes locaux. Ils peuvent également travailler
sans que leur compétence ne soit remise en cause.
La délocalisation des établissements de l’enseignement supérieur serait
applaudie par le peuple si elle ne comportait que les avantages qu’on porte à notre
connaissance. Mais tel n’est pas le cas, car elle comporte aussi des inconvénients
qui ne sauraient être négligés.
Le système de la délocalisation des établissements d’enseignements
supérieurs présente également des insuffisances.
Le constat est triste et écœurant car l’objectif visé par les prometteurs de ce
système est plus économique que social. La plupart des formations ne sont que
théoriques, ce qui ne les différencie guère de celles classiques. Le manque
d’infrastructure est réel. L’inadéquation entre la formation donnée et les réalités
sociales est évidente. Ce système encourage la paresse car l’on peut rester sans
avoir le baccalauréat et avoir le BTS ivoirien voire la licence pourvue que l’on dispose
des moyens. Et ce sont malheureusement ces diplômes notamment le BTS ivoirien
qui recherchent ardemment les sociétés privées de notre pays. En outre, il convient
de souligner que ces formations sont très coûteuses au point d’exclure certaines
couches sociales, car un pauvre ne peut se l’offrir. Les étudiants ont reconnu qu’ils
suivent une formation dont le coût est très élevé, ce qui limite la chance aux autres
qui n’ont pas de moyens et qui par contre sont meilleurs à eux. A cet égard, certains
étudiants, parents et enseignants ont fait constaté que c’est l’une des raisons qui
justifient la durée de deux ans au lieu de trois ans de formation par exemple pour les
BTS.
Il est rare d’avoir des échecs dans ces écoles sous peine de perte de
popularité et de prestige. L’absence de discipline est y remarquable. Ce système
encourage également l’orgueil.
Le comble est que administration publique béninoise ne reconnaît pas la
plupart ces diplômes. Ainsi ces étudiants sont-ils formés pour le secteur privé qui
bénéficie de l’attention de peu d’investisseurs. Les projets pouvant développer le
secteur privé sont restés sans soutien pendant que l’on forme davantage pour ce
secteur. Contrairement aux vœux de tout parent qui est de voir très tôt son enfant
avoir de l’emploi afin de lui alléger la tâche, ils sont surpris qu’en dépit de leurs
dépenses que par ce système d’enseignement s’excelle dans la formation des
chômeurs. Face à cette situation, les parents souhaitent une bonne organisation et
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l’implication de l’Etat pour valoriser les diplômes que leurs enfants reçoivent dans ces
écoles privées.
Pour certains parents, ces formations ne permettent pas à leurs enfants de
travailler dans d’autres pays de la sous région. De même, ils soulignent qu’ils ne leur
permettent pas également de faire parvenir au stade du doctorat afin de contribuer
au renforcement du personnel enseignant du supérieur.
Il faudrait que l’on mette ces établissements sous un contrôle permanent afin
de promouvoir une bonne formation et une bonne éducation dans notre pays.
Pour les étudiants, cette formation leur offre d’énormes avantages dont le plus
important est l’accès à l’emploi. Parmi eux, il y en a qui lie la théorie à la pratique .ils
soulignent les insuffisances de leur système éducatif notamment le manque de
formateurs adéquats. A ce niveau, nous pensons qu’il s’agit des limites d’analyse et
de discernement des réalités sociales que relatent ces formations.
De nos investigations, il ressort que la délocalisation de l’enseignement
supérieur brille par le manque de sérieux de suivi dans ces écoles. En outre, il
convient de remarquer que ces établissements privés de formation constituent le
refuge de certains étudiants de moralités douteuses.
Par ailleurs, on note de façon très grave l’absence d’harmonisation des
programmes de formation d’une école à une autre. Il existe des enseignants qui
viennent de l’extérieur et étant payés très chers doivent finir leur masse horaire en un
temps précis faisant des victimes dans le rang des étudiants qui doivent faire des
photocopies qui pour la plupart des cas ne sont pas maîtrisées.
Animés du souci mercantile, la plupart des promoteurs de ces écoles de
formation d’enseignement supérieur sacrifient les objectifs de l’enseignement au
détriment de la recherche effrénée de gain. A c e titre, ils préfèrent recruter des
enseignants moins qualifiés afin de leur payer des frais horaires au rabais, gage de
leur gain. Ce qui porte un véritable coup à la qualité de la formation. En témoignent
des établissements privés de formation de Masters qui ne disposent pas
d’enseignants de rang magistral et dont l’encadrement pour les mémoires est
souvent assuré par des Professeurs assistants voire des Assistants de recherche.
Il est à remarquer aussi que la plupart des acteurs questionnés ont suggéré
ou insisté sur l’implication effective de l’Etat afin de mettre de l’ordre dans le secteur
non seulement pour sa prolifération mais aussi et surtout pour la reconnaissance
desdits diplômes par le CAMES.
Ces écoles se multiplient comme des champions et la masse de la population
y adhère dans l’ignorance des conséquences pour le système éducatif béninois voire
de la sous région.
14
VI-
DISCUSSIONS DETAILLEES DES CONCLUSIONS ET
RECOMMANDATIONS CONCRETES
15
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1- OUVRAGE
BANQUE MONDIALE. (2000). Le système éducatif béninois : perspectives et
espaces d’amélioration pour la politique éducative. Cotonou et Washington :
décembre 2000, 90p.
DAE. (1995). Formulation d’une politique éducative : enseignements et
expériences d’Afrique subsaharienne. Six études de cas et réflexions issues des
réunions de la Biennale de la DAE. DAE : Tours France 1995 ; 180p.
FERRANDERY, Jean-Luc. (1998). Le point sur la mondialisation. Paris : PUF,
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MARTIN, Hans Peter. & SHUMANN, Harald. (1997). Le Piège de la
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MENRS. (1996) : Table ronde du secteur éducatif : diagnostic et politique
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de la Communication dans le système éducatif. Rapport d’étude de faisabilité.
MFE/MENRS 2000 ; 62p.
ROCARE-USAID. (1997). Négligée et sous-estimée : la recherche en éducation
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UNESCO. (1998). Rapport mondial sur l’éducation : les enseignants et
l’enseignement dans un monde en mutation. Paris : le monde de l’éducation,
Hors série, mars 1998, 177p.
16
2- REVUES
Cahier enseignement et gestion, n°18, 1981.
UAC Info, Bulletin d’information de l’Université d’Abomey Calavi, n°001.
Les Nouvelles du CBRST, n°1 et 5.
3- Textes juridiques
Loi n°2003-17 du 17 Octobre 2003 portant orientatio n de l’Education Nationale en
République du Bénin.
Décret n°70-217/CP/MEN du 25 Août 1970 portant créa tion de l’Université
d’Abomey-Calavi.
Décret n°2002-519 du 28 Novembre 2002 portant organ isation et fonctionnement
du Centre National des Œuvres Universitaires.
17